Guy Carlier - "Javier Milei: que savons-nous de l’exaspération qui a rendu fou le peuple argentin ?"

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##GUY_CARLIER-2023-11-21##

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00:00 7h52, l'heure de Carlier Libre et Laurie de retour pour nous annoncer ce matin le thème de la chronique de Guy.

00:07 Eh bien Guy a décidé de nous parler ce matin de l'arrivée au pouvoir de Javier Milley, le nouveau président de la République d'Argentine.

00:13 Mais évidemment ce n'est qu'un prétexte pour parler de nous encore une fois. Bonjour Guy.

00:17 Bonjour Laurie, bonjour Patrick, bonjour à tous. Et oui, hier toutes les chaînes de télévision, toutes les radios ne brouissaient que du nom du nouveau président argentin Javier Milley.

00:27 Les commentateurs politiques les plus modérés soulignaient son atypisme, on va dire ça comme ça.

00:33 Les autres évoquaient la folie du personnage et de son programme, soulignaient l'inquiétante crudessence de personnalité tourmentée à la tête d'État important.

00:42 C'était plus réservé aux républiques bananières et 50 ans après, il dit à Minnada en Ouganda, c'est le continent américain qui a élu des Trump, des Bolsonaro, des Javier Milley.

00:52 Hier il était de bon ton de ricaner de cet homme, comme on l'a fait justement de Trump et de Bolsonaro dans la lignée desquelles il se situe.

01:01 Et encore, ça c'était les commentateurs sérieux, les analystes politiques modérés, on va dire.

01:07 Autant vous dire que les humoristes s'en sont donnés à cœur joie sur tous les plateaux avec ces élections argentines,

01:12 ricanant de la coupe de cheveux de Javier Milley évoquant Johnny Hallyday, époque Jésus Christ, est un hippie, et ricaner des Argentins sur le mode "ah les danseurs de tango ont élu un clown, ah les cons".

01:24 Et moi-même, j'avais décidé de lui consacrer ma chronique ce matin en me disant "là j'ai un super sujet, c'est une autoroute ce gars".

01:31 Je l'ai observé, je me suis d'ailleurs longtemps demandé à qui il me faisait penser avec ce regard de possédé, cette coupe de cheveux effectivement permanentée des années 80.

01:40 Et puis j'ai trouvé. Javier Milley, c'est un gars sorti d'un film de Pierre Gragné de Fer dans les années 70,

01:46 un tueur à gage chargé d'éliminer Alain Delon pour le compte d'un responsable politique ripoux que Delon a démasqué.

01:53 Et après une course-poursuite dans le quartier de Bougrenel, ça se termine par un duel dans un parking.

01:58 Il est abattu par Delon dans le sous-sol et c'est le dernier plan du film, le corps du tueur inerte sur le béton,

02:05 la mare de sang qui s'élargit sous son corps tandis que Delon, blessé, est réconforté par Sidney Rom et ils échangent un très long baiser tandis que défile le générique de fin.

02:14 Voilà ce que j'aurais écrit. Et puis j'ai regardé l'émission quotidien qui est une sorte de pravda bobo qui ricanait de la situation argentine.

02:22 Et surtout j'ai découvert ce tweet de Sandrine Rousseau qui donnait à son tour son avis.

02:26 Tu parles qu'elle n'avait pas laissé passer son tour.

02:29 Et son tweet disait, je cite, "Avoir une coiffure improbable, être climato-sceptique, ultra-libérale, haïr les femmes, mascu, assoué, meilleur combo."

02:40 Et là, alors d'abord, Sandrine Rousseau sur le physique c'est quand même gonflé, on n'a jamais osé nous avec elle,

02:45 mais surtout sur le fond, avoir comme premier argument de l'analyse du drame argentin la coiffure du gars montre le niveau du débat des responsables politiques.

02:55 Et ça prouve finalement qu'on n'est pas vraiment à l'abri d'Arabie Milet.

03:00 L'Argentine a connu une terrible crise, c'est le pays le plus endetté du monde.

03:04 Et des personnalités politiques ont un niveau d'analyse sur les cheveux du mec.

03:10 Que savons-nous de l'exaspération qui a rendu fou le peuple argentin ?

03:14 Que savons-nous de l'exaspération des Américains qui ont élu Trump, des Brésiliens qui avaient élu Bolsonaro ?

03:20 Que savez-vous Sandrine Rousseau de l'exaspération des Français qui n'ont que des personnalités comme la vôtre pour venir au créneau ?

03:28 J'aime l'Argentine et ce matin, je ne veux pas pleurer pour l'Argentine car je me demande si ce n'est pas plutôt l'Argentine qui devrait pleurer sur nous.