Les informés du samedi 25 novembre

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00:00 ...
00:07 -20h21, France Info,
00:10 Les Informés, Victor Matey.
00:13 -Bonsoir à toutes et à tous.
00:15 Bienvenue dans Les Informés.
00:16 Le samedi, place aux correspondants
00:19 de la presse étrangère en France avec leur regard ce soir
00:22 sur la situation au Proche-Orient.
00:24 Deuxième journée de trêve et de libération d'otages
00:27 en échange de celle de prisonniers.
00:29 La libération a été largement retardée ce samedi,
00:32 mais on l'apprend à l'instant.
00:34 Le Hamas va permettre cette libération d'otages.
00:37 On va y revenir ce soir.
00:39 Autre sujet qui touche le monde entier,
00:41 les violences faites aux femmes.
00:43 En cette journée de lutte et de manifestation,
00:46 nous regarderons comment réagissent les gouvernements
00:49 face à ce fléau.
00:50 Et beaucoup plus léger, pour terminer un mois de Noël,
00:54 l'arrivée, enfin, pour certains,
00:56 des marchés de Noël qui s'installent dans les villes.
00:59 Ce sont de grands enfants autour de la table ce soir,
01:02 des informés.
01:03 Yjou Naravané, correspondante en France
01:06 pour de nombreux médias indiens.
01:08 Richard Verli, correspondant du quotidien suisse Blic.
01:12 Philippe Turl, chroniqueur international
01:16 à France 24, vous êtes britannique.
01:19 Axel Rueckert, chef d'entreprise essayiste allemand.
01:24 Vous résidez depuis de nombreuses années en France.
01:27 Vous allez faire réussir la France que j'aime,
01:29 proposition du plus français des Allemands.
01:32 C'est chez Brochet.
01:33 Deuxième journée de trêve au Proche-Orient.
01:38 Hier, s'était déroulé sans véritable accro.
01:41 24 otages libérés, dont 13 Israéliens,
01:43 en échange de la sortie de prison de 39 Palestiniens.
01:46 Ce samedi, les choses se sont largement compliquées.
01:49 L'échange a été retardé au point mort.
01:52 Pendant de nombreuses heures, on va retrouver à Tel Aviv
01:55 la vice-envoyée spéciale de France Info, Vanessa Decourau.
01:58 Les choses viennent de se débloquer.
02:01 - A l'instant, la crise est résolue.
02:04 C'est confirmé de toutes parts.
02:06 Par une voix haute placée dans la hiérarchie du Hamas
02:08 et par Israël, la crise a duré quelques heures.
02:11 Mais quelques heures, ici, ça suffit pour ramener la tension.
02:14 Comme si la région n'avait pas besoin de ça.
02:17 On a vraiment cru, à un moment,
02:19 que ces 13 otages ne seraient pas libérés ce soir,
02:22 quand le Hamas a annoncé qu'ils retardaient
02:25 l'opération, au motif que 2 points ne lui convenaient plus.
02:29 Le Hamas trouvait qu'il n'y avait pas assez de camions
02:32 qui parvenaient jusqu'au nord de la bande de Gaza.
02:34 Le Hamas trouvait aussi que les prisonniers palestiniens
02:37 libérés les premiers n'étaient pas ceux qu'il attendait.
02:40 Donc, à ce moment-là, on se disait que l'accord était en péril.
02:44 Surtout que l'accord prévoit, et c'est dans sa rédaction même,
02:47 du texte de l'accord, que si les otages promis,
02:51 ne sont pas libérés avant minuit,
02:53 eh bien là, l'offensive peut reprendre.
02:56 Donc, effectivement, il y a eu ce moment un peu de tension
02:58 dans la région, qui est aujourd'hui réglé,
03:00 parce que ces points de discussion n'étaient pas si importants.
03:03 Ce n'était pas insurmontable, et très vite,
03:05 les officiels israéliens allaient dans ce sens-là,
03:06 en disant "OK, il y a des points d'achoppement,
03:08 "mais on peut les régler", ce qui est le cas ce soir.
03:10 Il y a eu très vite tous les canaux de négociation
03:12 qui se sont mis en place.
03:13 Il y a eu des généraux égyptiens qui étaient à Rafah
03:15 pour faire pression sur les hommes du Hamas.
03:17 Il y avait également des officiels du Qatar qui étaient présents,
03:20 mais cette fois du côté israélien,
03:22 qui était là également pour essayer de lever
03:24 tous les derniers blocages, et puis, côté purement israélien,
03:27 il y avait une réunion d'une petite partie du cabinet de guerre
03:30 entre le chef de l'opposition, le Premier ministre,
03:32 bien évidemment, ainsi que son ministre de la Défense.
03:35 Donc, tout ça mis en place dans quelques heures,
03:37 comme la région sait faire, c'est-à-dire qu'elle est capable
03:39 de s'enflammer comme ça autour d'un fait très précis,
03:41 eh bien, en quelques heures, aujourd'hui,
03:44 ce soir, la crise, cette petite crise de quelques heures,
03:47 semble régler, ce qui fait que les otages,
03:49 les 13 otages, devraient être libérés dans les heures,
03:52 mais soyons très prudents à cet égard.
03:54 En tout cas, les 13 otages devraient être libérés.
03:57 Ils sont très attendus ici parce qu'on sait d'ores et déjà
03:59 qu'il y aura une majorité d'enfants,
04:01 et c'est très, très important pour les Israéliens.
04:04 - Et on va continuer, bien sûr, à en parler
04:06 toute la soirée sur France Info.
04:08 Merci beaucoup, Vanessa Descoureaux,
04:09 envoyée spéciale de France Info.
04:11 À Tel-Aviv, Richard Verly,
04:13 on l'entendait, moment de grande tension aujourd'hui,
04:15 ce samedi, après une journée d'hier,
04:17 qui avait été qualifiée par beaucoup de tests réussis,
04:20 on voit que la trêve est au ne peu plus fragile
04:22 et que ces échanges d'otages et de prisonniers le sont aussi.
04:25 - Oui, et je pense qu'on peut s'attendre
04:26 à d'autres moments de ce type,
04:27 parce que le Hamas, clairement, est dans une position
04:31 où il va faire tout pour prolonger la trêve,
04:33 et donc on peut s'attendre, au niveau de la libération des otages,
04:36 à ce que ça ne se passe pas exactement comme on l'a prévu.
04:40 Et d'autre part, bien évidemment, du côté israélien,
04:42 il peut y avoir la tentation de reprendre les hostilités rapidement,
04:46 de trouver un prétexte pour reprendre les hostilités
04:48 à un moment donné, entre guillemets,
04:49 où le Hamas sera un peu à découvert.
04:51 Donc je crois que ce genre de période
04:53 est extrêmement tendue, par définition,
04:56 et par ailleurs, ça nous redit deux choses.
04:57 Ça nous redit qu'il y en a encore des otages qui restent prisonniers,
05:00 donc vous imaginez l'état d'esprit de ceux qui sortent
05:02 quand ils savent que d'autres sont restés derrière eux.
05:05 Et puis, quel est le décompte exact ?
05:07 Quel est le nombre d'otages encore vivants ?
05:09 Et celui d'otages probablement morts et qu'on ne retrouvera jamais ?
05:12 Ça, c'est l'avenir qui le dira.
05:14 - En rappelant que l'accord entre Israël et le Hamas
05:16 prévoit au total la libération de 50 otages contre 150 prisonniers,
05:21 palestiniens, Axel Rueckert,
05:23 ni le Hamas, ni Israël n'auraient intérêt
05:26 à ce que cette trêve cesse pour l'instant.
05:28 Il fallait que ces otages sortent aujourd'hui,
05:29 parce que l'accord le disait, si les otages ne sortaient pas,
05:32 la trêve s'arrêtait automatiquement.
05:34 - Effectivement, c'était indispensable
05:36 que ça continue tous les jours, avec négociations, et un peu.
05:41 Mais je voudrais souligner qu'en tant qu'Allemand,
05:44 avec l'histoire encore récente entre les Allemands et les Juifs,
05:51 le chancelier est déjà allé là-bas,
05:55 il a souligné que l'existence d'Israël et sa sécurité
06:00 est une raison d'État pour l'Allemagne.
06:03 Et ça va faire que, dans l'opinion publique,
06:08 vous ne trouverez pas beaucoup de médias ou d'autres
06:11 qui critiqueront ouvertement Israël,
06:14 même si dans certains cas, ils auraient un peu envie.
06:17 Et vous allez voir que…
06:20 - On l'a encore vu lors de la rencontre
06:21 entre Olaf Scholz et le président turc,
06:24 El-Seltaï Perdohan, très récemment.
06:26 Soutien inconditionnel à Israël.
06:27 - Scholz est aussi allé voir le président égyptien
06:31 pour éviter que le conflit aille plus loin que là où il est.
06:36 Donc ils sont très actifs,
06:38 mais il faut considérer qu'ils sont quand même très pro-israélien.
06:43 - Philippe Turl et Vaïha Joua,
06:45 Naravaneh, votre regard dans un instant
06:47 sur cette seconde journée de trêve.
06:49 On va marquer une première pause.
06:50 Le Fil-Info, puisqu'il est 20h10. Stéphane Milam.
06:53 - Quelques heures d'attente supplémentaires
06:56 dans la libération de nouveaux otages,
06:58 stoppée dans l'après-midi.
06:59 Mais ça y est, le Hamas confirme
07:00 que la libération de nouveaux otages israéliens aura bien lieu.
07:03 Aujourd'hui, les précisions du Qatar,
07:06 20 otages, dont 13 israéliens, vont être libérés ce soir
07:09 contre 39 détenus palestiniens.
07:11 Le mouvement terroriste disait jusqu'à présent
07:13 attendre la livraison de l'aide humanitaire
07:15 promise par Israël au nord de Gaza.
07:18 Deux femmes placées en garde à vue à Nîmes
07:20 après la mort d'un homme de 27 ans, quartier Pissvin.
07:23 Il a été retrouvé gravement blessé hier soir
07:25 dans un parking de ce quartier sensible.
07:28 Pour le moment, aucune piste n'est privilégiée.
07:30 Précision du parquet de Nîmes.
07:31 Nous sommes en deuil.
07:32 La réaction du maire d'Eustace, en Seine-Saint-Denis,
07:35 après la mort de trois personnes et huit blessés la nuit dernière,
07:38 conséquence de l'incendie d'un immeuble insalubre,
07:41 les familles accueillies dans un gymnase voisin.
07:44 Et puis, l'Anse poursuit sa remontée en Ligue 1 de football
07:46 avec sa victoire écroisante.
07:48 3-0 sur la pelouse de Clermont.
07:50 À 21h, vous suivrez le déplacement de Marseille,
07:53 toujours à la recherche d'une victoire
07:54 sur la pelouse de Strasbourg.
07:55 C'est la 13e journée.
07:57 (Générique)
07:58 -France Info.
08:00 (Générique)
08:01 -20h, 21h, les informés.
08:04 Victor Mathe.
08:06 -La libération de 13 nouveaux otages aura donc bien lieu ce soir,
08:10 après une journée compliquée, une journée de blocage.
08:14 Bah, il joue Naravane.
08:15 On a vu que le Hamas, semble-t-il, faisait pression,
08:19 essayait de réclamer plus d'aide humanitaire,
08:21 même si on n'a pas tous les étonnants et aboutissants
08:23 de ce qui a pu se passer.
08:24 -Oui, effectivement, il y a énormément de tensions.
08:27 Et comme Richard disait,
08:29 cette tension va aller s'agrandir
08:32 parce qu'actuellement, les prisonniers qui sont échangés
08:36 sont pas... ou contre les otages,
08:39 sont, de part et d'autre,
08:41 sont pas considérés comme des gens de très haute valeur,
08:45 c'est-à-dire significatifs en ce qui concerne Israël,
08:49 c'est les soldats, c'est les gens de l'armée, etc.
08:52 Pour l'instant, on est en train de relâcher
08:55 les femmes et les enfants pour la plupart,
08:57 donc c'est plus facile, à ce stade,
09:02 de faire cet échange,
09:04 mais de plus en plus, quand on va entrer
09:07 dans le chaud du sujet, à ce moment-là,
09:10 il faudra voir quelle est la calibration
09:13 des otages.
09:15 On échange qui contre qui
09:17 et quel nombre contre quel nombre.
09:20 Il y a beaucoup de détenus administratifs en Israël,
09:24 les gens qui n'ont pas été véritablement accusés
09:28 parce qu'il n'y a pas encore de charges,
09:30 ce sont des détentions "préventives"
09:33 ou administratives,
09:35 donc pas de procès,
09:36 pas de procédure de justice, si vous voulez.
09:41 Donc c'est beaucoup plus facile pour Israël
09:44 de, en fait, pour l'instant,
09:46 commencer à libérer ses otages,
09:49 mais c'est une autre paire de manches
09:53 quand on parle des prisonniers
09:55 qui ont commis des crimes beaucoup plus graves.
09:58 -Pour revenir, Philippe Teur,
10:00 à ce qui a pu se passer aujourd'hui en coulisses,
10:03 on sait que le Qatar, l'Égypte sont sans doute intervenus
10:06 pour essayer de faire débloquer les choses.
10:09 -Je pense qu'il n'y a aucun des partis,
10:11 ni Hamas, ni Israël,
10:13 qui a l'intérêt de voir cet accord échouer.
10:16 Parce que la pression est telle, en ce moment,
10:18 dans la communauté internationale
10:21 et sur Israël et sur Hamas,
10:24 d'arriver à faire sortir
10:26 les personnes qui sont prisonniers
10:30 dans le Gaza,
10:32 que ce serait suicidaire d'arrêter cet accord maintenant.
10:36 Ceci dit, je pense que c'est Hamas
10:39 qui a pris la main dans cette affaire
10:41 et Hamas qui est capable de faire du chantage,
10:44 comme on l'a vu, même sous pression
10:46 de la communauté internationale.
10:48 Ils veulent faire savoir qu'ils mènent le jeu.
10:51 Nous, on a les otages qu'on peut libérer,
10:53 mais en même temps, on ne va pas le faire
10:56 si vous ne nous permettez pas
10:57 l'aide alimentaire, humanitaire,
11:01 qui arrive dans le Gaza, d'aller dans le nord de Gaza.
11:04 Si vous dites non, les otages ne sont pas relâchés.
11:08 On a trouvé une solution,
11:09 parce qu'on n'a pas le choix de faire cela.
11:12 Donc, c'est à cause de la pression internationale
11:18 sur Israël de la part non pas seulement des États-Unis,
11:21 mais aussi du Qatar,
11:23 qui est vraiment le seul pays capable d'organiser
11:26 ce genre de cessez-le-feu,
11:28 parce que le Qatar, je vous rappelle que Qatar a des relations
11:31 avec Hamas,
11:33 parce que le bureau politique vit à Doha,
11:36 avec Israël également, avec les États-Unis également.
11:40 Il y a une base américaine qui est basée au Qatar.
11:43 Donc, c'est le seul pays qui a des entrées
11:47 dans tous les pays pour pouvoir négocier ce genre de cessez-le-feu.
11:51 Et donc, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on entend ?
11:53 On entend que le Qatar est présent en Israël.
11:56 Et bien, ça nous donne l'information
11:59 que peut-être il y a des négociations en cours de route
12:02 pour que ce soit prolongé ce cessez-le-feu
12:05 au-delà des quatre jours qui sont pour le moment prévus.
12:08 On va écouter d'ailleurs une analyse sur cette prêve
12:11 qui a débuté hier et qui doit donc durer quatre jours jusqu'à lundi.
12:15 On se pose déjà la question, vous le disiez,
12:17 de son éventuelle prolongation sur France Info.
12:19 Aujourd'hui, nous avons demandé au spécialiste
12:21 des relations internationales Dominic Moizi
12:24 ce qui pourrait conduire à une prolongation de la trêve.
12:26 La continuation de l'échange des otages.
12:30 Les Israéliens ont dit dès le début
12:32 "Vous aurez un jour de trêve supplémentaire
12:35 "pour dix otages libérés en plus."
12:38 Donc, ça peut continuer.
12:39 Le problème pour Netanyahou, c'est que plus la trêve dure,
12:44 plus le retour aux opérations militaires devient complexe.
12:48 Et on voit déjà une tension
12:51 entre les propos de Biden et les propos israéliens.
12:56 Les Israéliens disent "Ce n'est qu'une trêve,
12:59 "nous allons reprendre et poursuivre nos opérations militaires
13:03 "dès que cette trêve sera terminée."
13:05 Et le président américain qui dit
13:07 "Il faut espérer que la trêve va durer le plus longtemps possible."
13:13 - Le spécialiste Dominique Moisy, Richard Verly,
13:16 est-ce que l'on peut penser sérieusement
13:19 que les combats vont reprendre dans 3-4 jours
13:22 après cette trêve, comme il l'était encore avant-hier ?
13:26 - Je pense que les combats peuvent reprendre à tout moment.
13:28 Si cette opération de libération des otages devait capoter,
13:33 qu'elle devait être remise en cause,
13:35 les Israéliens reprendront tout de suite les combats.
13:37 Parce qu'ils savent bien que leur intérêt militaire,
13:39 c'est de maintenir le maximum de pression.
13:41 - L'objectif reste officiellement d'anéantir...
13:43 - Absolument. Un objectif qui, pour le moment, n'a pas été tenu.
13:47 En tout cas, Israël n'a pas obtenu les buts de guerre qu'il s'est fixés.
13:51 On voit bien que le Hamas,
13:52 la meilleure preuve, c'est qu'on en parle tous autour de cette table,
13:55 il est loin d'être décapité. Il existe toujours bel et bien.
13:58 Et plus le Hamas va être, je dirais,
14:01 aux commandes pour la libération des otages,
14:03 plus il va être politiquement réhabilité aux yeux des Palestiniens.
14:06 Donc pour Israël et pour Netanyahou en particulier,
14:09 c'est une situation extrêmement compliquée,
14:11 sachant que Netanyahou le sait,
14:13 dès qu'il y aura une accalmie durable dans les opérations militaires,
14:16 très vite, il va redevenir la cible de toutes les critiques
14:19 et toutes les oppositions pourraient se liguer contre lui en Israël.
14:23 - Axel Rueckert, on a l'impression aussi
14:24 qu'il y a un peu une inversion des priorités.
14:27 On parlait de cet anéantissement du Hamas,
14:30 qui apparaissait comme l'objectif principal,
14:32 et puis la libération des otages.
14:33 Hier, on a entendu le Premier ministre israélien dire,
14:35 "Voilà, le but aujourd'hui, l'objectif principal,
14:38 c'est d'abord la libération de tous ces otages."
14:40 - Il fait l'objet de beaucoup de pression.
14:43 On voit les familles qui se réunissent, qui interpellent.
14:46 Donc c'est normal que la priorité change,
14:49 mais je suis d'accord avec Richard,
14:52 ça ne durera qu'un temps.
14:55 La question qu'on peut se poser, en étant optimiste,
14:59 si cette remise en cause un peu de tout le monde
15:04 sur la base des accords qui étaient déjà pré-négociés
15:08 et qui pouvaient détendre la situation là-bas,
15:11 en prenant un mal pour un bien,
15:14 on ne trouvera pas un début de solution
15:17 progressive, définitive,
15:20 pour un Etat palestinien,
15:22 parce que là, on peut dire, bon, il y a eu beaucoup de morts,
15:26 mais ils ont servi à quelque chose.
15:28 Sinon, on voit difficilement comment Netanyahou,
15:33 sous sa propre pression,
15:35 sous la propulsion des Arabes,
15:38 va pouvoir sortir de quelque chose qui est un cul-de-sac.
15:43 – Vaillejoux, Naravane, justement, on a entendu hier Joe Biden,
15:46 le président américain, qui a fait une allocution également,
15:49 dire voilà, il faut maintenant relancer cette solution à deux Etats.
15:52 Ça paraît difficile tout de même.
15:54 – Oui, tout à fait.
15:56 C'est inévitable qu'on ait arrivé à un point
15:59 qu'on n'était pas arrivé il y a 10 ans.
16:02 Le processus de paix était pratiquement enterré,
16:06 mais le voilà, on remet sur le front burner,
16:10 comme on dit, sur le feu devant,
16:13 la question du futur d'un Etat palestinien.
16:19 Mais Hamas est en train de jouer un jeu très intéressant,
16:23 parce que c'est le jeu de l'usure.
16:26 Le plus longtemps que ça dure, le mieux c'est pour Hamas,
16:31 parce que pour Israël, ça devient difficile de retourner vers les attaques.
16:36 Il y a une espèce d'opinion internationale qui continue à remonter.
16:40 On a vu les manifestations absolument massives à Londres
16:45 et dans beaucoup d'autres capitales.
16:48 Donc, ça devient de plus en plus difficile pour Israël
16:51 de maintenir la pression militaire,
16:54 et pour Hamas de continuer à éloigner la résolution définitive.
17:01 Parce que de toute manière, leurs prisonniers sont dans les prisons israéliennes,
17:06 mais la nouvelle chose, la nouvelle donne pour Hamas,
17:10 c'est qu'ils détiennent les otages qui n'étaient pas là avant.
17:15 Vous avez cité Londres. On va écouter Philippe Turl dans un instant,
17:18 après le Fil info 20h20. Stéphane Milam.
17:21 Israël, comme le Hamas le déclare, la crise est résolue.
17:24 Après l'arrêt, l'espace de quelques heures de l'opération,
17:27 le Qatar assure que 20 otages, dont 13 Israéliens,
17:30 vont bien être libérés ce soir, en échange de 39 détenus palestiniens.
17:34 Dans l'après-midi, la branche armée du mouvement islamiste
17:37 disait arrêter toute opération,
17:39 tant que les deux humanitaires promises n'arrivaient pas au nord de Gaza.
17:43 Elle manifestait en violet pour la plupart,
17:45 la couleur du féminisme des milliers de personnes
17:47 défilées à Toulouse, Annecy, Marseille,
17:49 mais aussi des milliers pour la seule ville de Paris
17:51 et contre les violences faites aux femmes.
17:53 80 000 participants dans la capitale, selon la CGT,
17:56 16 500 selon la préfecture.
17:58 L'an dernier, 118 femmes sont mortes en France
18:00 sous les coups de leurs compagnons.
18:02 Dès janvier prochain, les chasseurs pourront acheter des munitions
18:05 dans les bureaux de tabac.
18:06 C'est une initiative du ministère de l'Intérieur
18:08 qui entend profiter du maillage des bureaux de tabac
18:11 dans toute la France et notamment en zone rurale.
18:14 L'Italie accède à la finale de la Coupe Davis de tennis
18:17 après une ultime victoire ce soir contre la Serbie
18:20 en double et en deux-sept.
18:21 Les Italiens affronteront les Australiens demain
18:24 pour espérer un second sacre.
18:26 Et toujours depuis Malaga, en Espagne.
18:28 ...
18:29 -France Info.
18:31 ...
18:32 -20h, 21h, les informés,
18:35 Victor Matel.
18:37 -De nouveaux otages finalement libérés ce soir par le Hamas.
18:41 Je voudrais vous entendre les uns et les autres
18:44 sur la façon dont vos pays, vos médias,
18:46 traitent cette actualité.
18:48 Philippe Turl, 17 Britanniques ont disparu depuis le 7 octobre.
18:52 Enlever ou tuer l'incertitude, malheureusement, demeure.
18:54 Une petite fille est devenue le symbole de cette souffrance.
18:58 Emily a fêté ses 9 ans en captivité.
19:01 -On n'a toujours pas de nouvelles.
19:03 A ma connaissance, pas de Britanniques ont été libérés
19:06 ou qui seront libérés aujourd'hui.
19:08 Il y a toujours cette attente angoissante.
19:10 La seule bonne nouvelle, si on peut la décrire ainsi,
19:14 c'est que pour les otages qui sont déjà sortis,
19:16 ils sont capables de décrire les conditions
19:19 dans lesquelles ils ont été tenus.
19:20 Ca peut soulager les autres en disant qu'ils sont en bonne santé,
19:24 ils sont sortis, ils sont vivants.
19:26 On avait beaucoup d'angoisse sur leurs conditions de détention
19:29 et que peut-être qu'ils étaient battus ou privés de nourriture.
19:33 A priori, il semble que tout le monde qui sort
19:35 a été plutôt bien traité.
19:37 Donc ça, au moins si les membres de sa propre famille
19:40 sont toujours detenus, c'est une petite reconfort
19:43 en attendant le jour J où ils sortiront.
19:46 Le problème, c'est pas vraiment les otages.
19:49 Le problème, maintenant, c'est que faire ensuite ?
19:52 Qu'est-ce qu'on doit faire ?
19:53 Est-ce qu'on va reprendre le conflit ?
19:55 C'est pas une bonne nouvelle,
19:57 c'est une mauvaise nouvelle pour tout le monde,
20:00 y compris pour Israël.
20:01 Le problème pour Israël, c'est que si on reprend pas le conflit,
20:04 on fait libérer les otages,
20:06 ça rend Hamas beaucoup plus efficace.
20:08 Hamas n'a pas besoin, elle n'a pas envie d'avoir
20:11 40 otages sous la main, parce qu'il y a des personnes âgées,
20:14 des personnes malades, des jeunes enfants...
20:17 -C'est ce qui a été dit,
20:18 Hamas avait trop d'otages pour rester opérationnel.
20:21 -Ils vont bouger plus efficacement dans la bande de Gaza
20:24 pour se reconstituer, pour se reformer,
20:28 pour gagner du temps sur l'Israël,
20:30 pour être plus efficaces et plus performantes
20:32 le jour où les combats, éventuellement, vont reprendre.
20:36 C'est pas une bonne nouvelle pour Benjamin Netanyahou.
20:39 -Aux otages, Axel Rückert,
20:40 ministre allemand des Affaires étrangères,
20:43 annonçait que 4 Allemands faisaient partie des otages libérés,
20:46 des binationaux. On imagine que tous les médias allemands
20:50 en ont parlé depuis hier. -On sait pas exactement,
20:52 parce que très souvent, c'est des binationaux,
20:55 combien il y a de chaque nationalité,
20:57 mais il y avait, à ma connaissance, 8 Allemands.
21:00 Et effectivement, il y a eu beaucoup de Thaïlandais,
21:03 hier soir, mais il y a aussi probablement eu 4 Allemands.
21:08 Mais la nationalité, finalement, dans tout ça,
21:12 compte peu, c'était un peu au hasard et par malchance
21:16 qu'ils ont été pris. L'important, c'est que l'ensemble
21:20 de ces nationaux et de ces nationalités...
21:23 -Je vous interrogeais sur la façon dont les médias allemands
21:27 s'étaient intéressés de près. -Ils ont couvert,
21:29 mais ils ont pas encore... C'est lié peut-être aussi
21:32 au fait que la ministre des Affaires allemandes,
21:35 qui est assez nouvelle en fonction,
21:37 qui n'a pas une grande expérience,
21:40 fait l'objet de beaucoup de critiques
21:42 pour ces sorties, parfois un peu surprenantes.
21:45 Donc je dirais, bien sûr, c'est bien,
21:47 mais ça a pas fait non plus la une de Bildt.
21:50 -Richard Verdi. -Sur la nationalité,
21:52 je suis pas tout à fait d'accord.
21:54 D'abord, le glissement sémantique, franchement, est passionnant.
21:58 On est tous d'accord pour dire que l'assaut du 7 octobre
22:01 était un assaut de terrorisme.
22:03 C'est la manière dont le Hamas a été qualifié.
22:06 D'ailleurs, pour parler de la Suisse,
22:08 le gouvernement suisse vient finalement
22:11 de déclarer le Hamas comme un groupe terroriste.
22:14 La justification suisse, c'était de dire que ça permettait,
22:17 notamment pour l'application du droit humanitaire
22:20 de continuer de parler au Hamas du fait qu'il n'était pas terroriste.
22:24 Mais vous avez remarqué que tout autour de cette table,
22:27 on parle du Hamas, mais on n'y accole plus
22:30 le qualificatif terroriste.
22:32 De facto, et même pour l'Etat d'Israël,
22:34 le Hamas est aujourd'hui redevenu un interlocuteur politique.
22:38 C'est important.
22:39 -Du fait de l'affaiblissement de l'autorité palestinienne ?
22:42 -Sans doute, mais c'est avec le Hamas qu'il faut traiter à Gaza
22:46 et avec le Hamas qu'il faut traiter la libération des détenus.
22:50 Ce qui veut dire que les détenus palestiniens
22:53 devront leur libération au Hamas.
22:55 Enfin, dernière chose, vous aurez remarqué,
22:57 il y a quand même de la politique terrifiante de la part du Hamas.
23:01 Les pays qui ont été libérés,
23:03 ce sont les pays qui faisaient le plus de pression sur Israël.
23:06 Pardon pour l'Allemagne, mais Axel vient de le dire.
23:10 L'Allemagne ne fait pas pression sur Israël,
23:12 ses otages ont été libérés,
23:14 mais le Hamas sait que les otages français
23:16 font pression sur Israël pour arrêter les combats.
23:19 Son intérêt politique, c'est de les garder.
23:22 -Je voudrais qu'on vous entende avec Jonhar Havané.
23:25 Comment on suit tout cela en Inde ?
23:27 On sait que la grande actualité en Inde,
23:29 c'est un ouvrier coincé dans un tunnel
23:31 et dont la sortie, heureusement pour eux,
23:34 semble proche.
23:35 Comment on suit cette actualité au Proche-Orient ?
23:38 -Effectivement, le Premier ministre Modi
23:40 a déclaré très tôt que les Indiens étaient pour l'Israël,
23:44 avec Israël.
23:45 -Soutien inconditionnel à Israël.
23:47 -Oui, absolument, et qui va vraiment
23:49 à l'encontre de la politique décennale
23:52 qui a été pratiquée par l'Inde,
23:54 parce que la reconnaissance diplomatique d'Israël,
23:57 et de fraîche date, pendant très, très longtemps,
24:00 Yasser Arafat a appelé Mme Gandhi "ma sœur".
24:03 Quand l'Inde prétendait être vraiment le leader
24:06 des non-alignés, à ce moment,
24:08 le soutien aux Palestiniens était absolument inconditionnel.
24:12 Mais depuis les dernières dix ans,
24:14 l'Inde a nettement basculé vers le camp occidental
24:18 et vers le camp des Américains,
24:20 parce que pour eux, les Israëls,
24:22 c'est un pays qui a été un pays
24:24 de l'opposition des Américains, parce que pour eux,
24:27 les Etats-Unis sont leur rempart dans leur rivalité avec la Chine.
24:32 Donc c'est un jeu aussi géopolitique,
24:35 qui concerne l'Asie et les deux géants de l'Asie.
24:39 Mais pour un peu compléter ce que disait Richard,
24:42 le fait que les otages disent qu'ils ont été correctement traités,
24:46 c'est un coup de propagande absolument magnifique.
24:51 -On a vu les images du Hamas qui amenaient, comme ça,
24:54 les otages, et finalement, qu'ils les libéraient.
24:57 -On avait l'impression qu'ils avaient dit "shalom"
25:00 à ces kidnappeurs.
25:03 Depuis, chaque fois qu'il y a eu des otages,
25:06 c'est le bon traitement, on est en bonne santé, etc.,
25:10 qui est un coup formidable médiatique pour Hamas.
25:13 -La première partie des informés s'arrête là.
25:16 Nous parlerons de cette journée mondiale
25:18 de lutte contre les violences faites au Hamas.
25:21 ...
25:31 -Bonsoir à tous. Merci de nous rejoindre sur France Info.
25:35 La journée au Proche-Orient a été riche en rebondissements.
25:39 Le Hamas a, dans un premier temps, retardé la libération des otages
25:43 qui étaient prévues cet après-midi, accusant l'Etat hébreu
25:47 de ne pas respecter l'accord sur l'entrée de convois humanitaire.
25:50 La situation se débloque.
25:53 -Tout à fait. Les problèmes qui retardaient
25:55 cette libération des otages ont été levés.
26:00 Nous informent des sources égyptiennes.
26:02 C'est une médiation égyptienne qui aurait permis
26:05 le déblocage de cette situation.
26:07 Une délégation qatarie se trouvait dans la banque de Gaza
26:10 pour tenter également de faire avancer la situation.
26:14 Je vous rappelle le contexte. Un ultimatum avait été posé
26:18 par l'armée israélienne. 23h heure française,
26:21 minuit heure locale, pour que la situation se débloque
26:24 avant que la trêve ne prenne fin.
26:26 -Israël qui rejette avoir violé cet accord,
26:31 contrairement aux accusations du Hamas.
26:33 Merci beaucoup, Marine.
26:35 On va retrouver Christophe Gascard.
26:38 Christophe, vous êtes à Tel Aviv.
26:40 Il y a ce rassemblement avec des milliers d'Israéliens
26:44 qui veulent une nouvelle fois montrer leur soutien.
26:48 Vous êtes là pour les hôtages.
26:50 -Oui, c'est une foule immense qui s'est réunie à Tel Aviv.
26:54 Selon les organisateurs, près de 100 000 personnes
26:57 sont actuellement sur cette place des hôtages,
27:00 qui se trouvent en face du ministère de la Défense
27:03 pour faire pression sur le gouvernement.
27:06 Ils suivent en direct cette 2e journée de libération
27:09 qui ne s'est pas passée comme prévu.
27:12 Même si les choses s'améliorent,
27:14 on peut voir sur les visages de l'espoir
27:17 qu'il y a beaucoup d'appréhensions.
27:19 Un frère d'un hôtage m'expliquait
27:22 que le Hamas joue avec les nerfs.
27:24 Il est venu pour que toute la société israélienne
27:27 crie au monde entier leur douleur.
27:29 On se parle de l'heure où les choses semblent s'améliorer.
27:33 On a appris, selon des sources israéliennes et égyptiennes,
27:37 que le problème sera résolu et que l'accord de libération
27:40 sera conclu bientôt, quoi qu'il en soit.
27:43 Ce soir, une nouvelle soirée d'attente pour ces familles,
27:47 qui sont les victimes de la révolution.
27:49 C'est la raison pour laquelle ils sont unis ce soir
27:53 sur cette place où ils attendent la libération
27:56 de 13 Israéliens et 7 travailleurs étrangers
27:59 qui devraient être libérés dans l'avenir.
28:02 -Beaucoup, Christophe, pour toutes ces précisions.
28:05 Depuis le début de cette trêve,
28:07 près de 200 camions d'aide humanitaire
28:10 sont entrés dans la bande de Gaza.
28:12 Agnès Lévesque.
28:13 -Le point de passage de Rafa,
28:15 à la frontière égyptienne réouverte,
28:18 l'aide humanitaire peut enfin arriver à Gaza.
28:21 Officiellement, plus de 200 camions chargés d'eau,
28:24 de nourriture, d'électricité, médicaments
28:27 et 130 000 litres de carburant devraient être déjà livrés.
28:30 -Nous espérons qu'ils nous fourniront du gaz
28:33 dans les deux prochains jours, d'autant plus que nous avons entendu
28:37 dire que 85 tonnes de gaz avaient été livrées.
28:40 Tous les habitants espèrent et sont prêts à recevoir du gaz
28:43 pour faciliter leur vie.
28:45 -L'organisation humanitaire, le Croissant rouge palestinien,
28:48 transfère les blessés et leurs familles
28:51 des hôpitaux du Nord vers le Sud, à l'hôpital européen de Cane-Unis.
28:55 Mais l'OMS reste préoccupée par les 100 patients
28:58 et personnels soignants restés à l'hôpital Al-Shifa,
29:01 accusé d'être le principal centre de commandement
29:04 des opérations du Hamas.
29:06 -La guerre ne s'arrêtera pas tant que le Hamas n'est pas démantelé.
29:10 -L'armée israélienne a prévenu. La guerre n'est pas encore finie.
29:14 Pourtant, depuis vendredi, les Palestiniens quittent en masse
29:17 les hôpitaux et les écoles où ils avaient trouvé refuge
29:21 pour rentrer chez eux, au nord de Gaza.
29:23 -Voilà pour l'essentiel à suivre.
29:25 -Rejoignez-nous tous les matins, dès 6h30, en direct,
29:31 sur France Info, Canal 27.
29:32 -Toutes les images de la nuit, les temps forts à venir,
29:36 pour démarrer la journée bien informée.
29:38 -Politique, économie, international, mais aussi culture, sport,
29:42 c'est ce qu'on sait. On est là chaque matin, dès 6h30.
29:45 -La matinale de France Info,
29:47 présentée par Jean-Baptiste Marteau et Zohra Ben Miloud,
29:50 du lundi au jeudi, dès 6h30, sur France Info, Canal 27.
29:54 ...
29:59 -20h, 21h,
30:02 les informés,
30:04 Victor Matey.
30:05 -Et nos 4 informés sont toujours là,
30:08 dans le studio de France Info.
30:10 -Juna Ravané, correspondante pour de nombreux médias indiens.
30:13 Richard Verly, correspondant du quotidien suisse Blic.
30:16 Philippe Turl, chroniqueur international à France 24.
30:19 Et journaliste britannique, Axelle Rueckert,
30:22 chef d'entreprise et essayiste allemand.
30:24 Notre 2e grand sujet, ce soir, dans les informés,
30:27 cette journée mondiale contre les violences faites aux femmes
30:31 en France de 144 000 victimes de violences conjugales l'an dernier.
30:34 Cette année, en 2023, on compte déjà 121 féminicides,
30:38 d'après l'association Nous Toutes,
30:40 qui tient ce décompte face à ces violences.
30:42 Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron,
30:44 s'est exprimé sur les réseaux sociaux.
30:47 -Chaque jour, des femmes subissent l'oppression,
30:49 les sévissent, l'emprisent.
30:51 Chaque jour, des coups sont donnés et des vies sont détruites.
30:55 Et cette persistance de la violence faite aux femmes
30:58 n'est pas une fatalité. Nous pouvons y mettre fin.
31:01 Nous devons y mettre fin, et nous allons le faire.
31:04 Depuis 2017, je me suis engagé pour l'égalité
31:07 entre les femmes et les hommes.
31:08 Grande cause renouvelée.
31:10 C'était la grande cause du 1er quinquennat,
31:13 ce fut et c'est encore la grande cause du 2e quinquennat.
31:16 -On vient de l'entendre, Philippe Turl,
31:18 "pas de fatalité", dit Emmanuel Macron.
31:21 Grande cause nationale depuis 2017, et pourtant, depuis 6 ans,
31:24 même si des choses sont mises en place,
31:27 on a l'impression que rien ne marche vraiment.
31:29 -C'est ça qui est le grand dommage de cette histoire.
31:32 Je suis en train de penser la même chose.
31:35 J'ai pas l'impression que ça a beaucoup évolué
31:38 ces dernières années, malgré tous les efforts
31:40 des pouvoirs publics pour protéger les femmes.
31:43 Même en parler, pour informer le public
31:48 de ce qui se passe en France,
31:50 parce que c'est quelque chose qui est d'abord tabou,
31:53 peu connu, et qui se passe tous les jours.
31:55 -Tabou encore, vous diriez, on en parle quand même beaucoup.
31:59 -On en parle beaucoup plus maintenant
32:01 par rapport à autrefois.
32:02 Je sais, quand j'avais appris pour la première fois
32:05 qu'une femme meurt aux mains de son compagnon tous les 3 jours,
32:09 je n'en revenais pas.
32:10 On est en France, dans le 21e siècle,
32:12 et c'est quelque chose qui arrive toujours.
32:15 Mais malheureusement, quand on regarde en arrière,
32:18 c'est pas mieux.
32:19 En regardant les chiffres en Grande-Bretagne,
32:22 c'est exactement la même chose.
32:24 Une femme meurt aux mains de son compagnon,
32:27 de son mari, tous les 3 jours, au Royaume-Uni,
32:30 et puis c'est 18 % de l'abus domestique,
32:34 c'est 18 % de tous les crimes en Grande-Bretagne,
32:37 et entre mars 2001 et mars 2022,
32:41 194 683 cas ont été rapportés à la police.
32:48 Donc c'est un fléau qui n'est pas uniquement en France,
32:52 mais c'est un fléau que je pense qu'on trouve
32:54 dans beaucoup de pays européens et partout dans le monde.
32:58 Il y a une seule chose à faire, c'est en parler, informer les gens,
33:01 et faire en sorte qu'on se rende compte tous que ça existe.
33:04 Il faut qu'on trouve une solution.
33:06 - Fléau, Philippe Teurl, avec une enquête qui a fait scandale
33:09 en Allemagne cette année,
33:11 vous allez ne pas me dire le contraire, Axel Rueckert,
33:14 "un tiers des hommes qui jugeaient la violence contre les femmes
33:17 "acceptables", disait cette enquête.
33:19 - Je ne l'ai pas tellement entendu ou connu,
33:22 mais le problème est assez similaire à l'Angleterre et la France.
33:26 Les chiffres sont d'ailleurs à peu près les mêmes.
33:28 En Allemagne, il y a 220 000, 230 000 cas.
33:31 Il y a à peu près 250 décès suite à ces cas.
33:36 Et on parle beaucoup et on met en place des petites mesures,
33:41 mais qui ne prennent pas.
33:43 Parce que, bien sûr, on a aussi un numéro vert,
33:46 on a des maisons pour des femmes, on a toute une série de choses.
33:50 Le principal problème, d'un côté,
33:52 c'est que ces femmes acceptent
33:55 de dire ce qui leur arrive.
33:57 Et ça, c'est un sujet,
34:00 chez les femmes, pour beaucoup de choses.
34:04 - La libération de la parole s'est accélérée,
34:07 notamment depuis Mithou.
34:08 - Et après, que l'accueil qu'elles reçoivent
34:11 soit adéquat, pour qu'elles aient vraiment l'impression
34:14 d'être aidées.
34:15 Parce que si après, ça s'est dans le village,
34:18 ou si c'est une main courante dont tout le monde est au courant...
34:22 Alors, on utilise de plus en plus en Allemagne
34:25 un changement de domicile forcé pour le conjoint.
34:28 On lui dit "Vous n'avez plus de droits,
34:31 "quel que soit le propriétaire du logement,
34:34 "vous partez."
34:35 Je ne sais pas, c'est un début.
34:38 Et je pense que dans certains cas, il faut des mesures...
34:41 Curieusement, j'en pense qu'une justice plus sévère
34:44 ne changera pas grand-chose.
34:46 - Richard Verli, on cite souvent l'Espagne
34:49 comme exemple dans la lutte contre les violences conjugales,
34:52 les violences faites aux femmes.
34:54 L'Espagne, qui s'est attaquée au tournant des années 2000,
34:57 c'est une question de moyen, de temps ?
35:00 Il faut attendre que les choses se mettent en place ?
35:03 - J'ai regardé les chiffres sur la Suisse,
35:05 donc avant de venir.
35:06 C'est un féminicide toutes les trois semaines.
35:09 Donc c'est quand même, semble-t-il,
35:12 nettement moins qu'en France ou qu'en Allemagne.
35:15 Le cas de l'Espagne, effectivement,
35:17 il me semble que les femmes en Espagne
35:19 se sont beaucoup plus mobilisées.
35:21 Je me demande si c'est pas ça le nœud de l'affaire.
35:24 Les femmes qui avaient utilisé ce numéro de téléphone en Espagne
35:28 qui permet immédiatement d'alerter la police,
35:31 est-ce que dans nos pays, la France, l'Allemagne, peut-être la Suisse,
35:35 est-ce que les femmes sont suffisamment mobilisées ?
35:38 - La loi a changé sur le viol en Suisse.
35:40 - Absolument.
35:41 En Espagne, il est clair qu'elles le sont énormément,
35:44 que la société civile a réagi.
35:46 Mais certains, si on regarde tous ces chiffres,
35:49 c'est que les efforts du gouvernement
35:51 et les paroles présidentielles ne changent pas grand-chose.
35:55 - Une vaille joue la ravanée.
35:56 Un cas intéressant, on va sortir d'Europe pour aller en Inde,
36:00 où ce sujet est resté longtemps tabou.
36:02 Il ne l'est plus aujourd'hui.
36:04 - Il ne l'est plus aujourd'hui, mais quand même dans les pays
36:07 où vous avez un patriarcat qui opère,
36:09 par exemple, une étude en Inde,
36:11 il y a 77 % des gens,
36:14 aussi bien les hommes que les femmes,
36:16 disent que c'est le droit d'un mari de taper sa femme.
36:19 Donc quand la violence est à ce point intériorisée
36:24 aussi côté chez les femmes et chez les hommes,
36:28 moi, je pense que vraiment,
36:30 le tapage, évidemment, médiatique et tout autre,
36:33 mais c'est vraiment changer les structures
36:37 des sociétés patriarcales.
36:39 - Est-ce qu'il y a des chiffres en Inde ?
36:41 - Les chiffres sont terrifiants,
36:43 parce que par rapport aux grandes masses d'Indiens qu'il y a,
36:47 on est 1,5 milliard de personnes,
36:49 le nombre est grand, mais le pourcentage est petit.
36:53 Donc ça dépend de quel point de vue vous le voyez,
36:55 si c'est le pourcentage de la population
36:58 ou si c'est le nombre en absolu.
37:00 Mais récemment, le gouvernement indien
37:03 s'est battu devant la Cour suprême indienne
37:07 pour dire que le viol matrimonial,
37:11 le viol dans le mariage, ne devait pas constituer un crime,
37:15 parce que c'était le droit absolu d'un mari
37:18 de demander les faveurs sexuelles à sa femme
37:21 et de demander une soumission sexuelle au mari.
37:25 Alors, quand vous avez un gouvernement
37:28 qui est à ce point arriéré,
37:30 qu'est-ce que vous attendez de la société ?
37:33 - Et dans le même temps,
37:35 Modi, le Premier ministre indien,
37:37 a été obligé de réagir.
37:39 Il y a des vidéos qui ont été virales.
37:41 - Oui, il y a un slogan,
37:43 "Sauvez vos filles, éduquez vos filles",
37:46 mais ça ne va pas plus loin que ça,
37:49 parce que quand son gouvernement se milite
37:52 contre une reconnaissance
37:54 de viol matrimonial par la Cour suprême,
37:58 à ce moment, qu'est-ce qu'on peut dire ?
38:00 C'est vraiment un régime patriarcal,
38:04 anti-femme, souvent,
38:06 malgré le fait qu'il y a des juges indiens
38:09 ou des banquières qui sont femmes,
38:12 des femmes dans les hautes sphères.
38:15 La présidente de l'Inde, actuellement,
38:18 est une femme issue d'une basse caste,
38:20 mais ceci ne change pas beaucoup de choses
38:23 pour la grande majorité des femmes.
38:26 - On va continuer à parler de ces violences faites aux femmes.
38:29 Ce sera après le Fil info.
38:31 Il est 20h41. Stéphane Milam.
38:33 - Une crise de quelques heures
38:35 marquée par l'arrêt de la libération de nouveaux otages,
38:38 mais la situation s'est débloquée.
38:40 Vers 20h, le Hamas promet ce soir
38:42 de libérer 20 personnes, dont 13 Israéliens,
38:44 7 étrangers, en échant de la libération
38:47 de 39 Palestiniens,
38:49 et les armes restent muettes,
38:51 au moins jusqu'à lundi, comme le prévoit l'accord initial.
38:55 D'autre part, un véhicule des Casques Bleus
38:57 a été touché par des tirs israéliens,
38:59 dans le sud du Liban, sans faire de victimes.
39:02 La Finul condamne cette attaque,
39:04 mais elle est trop troublante.
39:06 Nous rappelons, selon un communiqué,
39:08 leur obligation de protéger les soldats de la paix.
39:11 À Kiev, des habitants de dizaines d'immeubles
39:14 et d'autres bâtiments sont privés d'électricité et de chauffage,
39:17 conséquence de la plus vaste attaque de drones
39:20 sur la capitale ukrainienne.
39:22 Ce bombardement intervient le jour de la commémoration
39:25 de la grande famine de 1930,
39:27 orchestrée par les Ukrainiens,
39:29 par Staline, selon les Ukrainiens.
39:31 Face à la crise de la viticulture en France,
39:34 25 000 exploitants, selon les sources,
39:36 ont défilé bruyamment à Narbonne.
39:38 Ils demandaient au moins 60 millions d'euros à l'Etat
39:41 après le Covid et l'inflation.
39:43 Et maintenant, les conséquences de la sécheresse ou du milieu.
39:46 -France Info.
39:47 ...
39:50 -20h, 21h,
39:52 les informés,
39:53 Victor Mathey.
39:55 -On continue à parler de cette journée internationale
39:59 contre les violences fédéaux.
40:01 Vous voulez réagir, Axel Ruckert ?
40:03 -Oui, je voulais dire, bon, on a un peu une vue non-realistique
40:07 franco-allemande ou européenne,
40:09 parce que c'est grave,
40:12 mais c'est rien par rapport à ce qui se passe
40:15 dans certains pays...
40:16 -On parlait hier sur France Info du Mexique,
40:19 3 700 femmes tuées par an.
40:20 -Donc, je pense, en Europe, on a signé une convention
40:24 qui s'appelle la convention d'Istanbul,
40:27 qui fixe un peu, la plupart des Etats l'ont ratifiée,
40:30 qui fixe un peu les règles du jeu et les droits.
40:34 Il faudrait peut-être quand même que des organismes internationaux
40:38 se penchent un peu plus sur le problème
40:40 et fassent signer, même à un pays comme l'Inde
40:43 ou à Téhéran,
40:45 et j'écarte encore les pires des cas,
40:48 quelque chose qui améliore graduellement,
40:52 mais sensiblement, le sort des femmes dans ce pays.
40:54 -Vous évoquiez la question de la libération de la parole
40:57 et des sanctions.
40:58 Figure syndicaliste,
40:59 puisqu'elle est secrétaire nationale de la CFDT.
41:02 Elle était tout à l'heure dans la manifestation parisienne.
41:05 -Depuis le mouvement #MeToo, il y a une libération de la parole
41:08 et les femmes s'expriment plus que par le passé.
41:11 Néanmoins, il y a encore beaucoup à faire
41:13 pour la prise en compte et l'action.
41:16 Aujourd'hui, on a trop peu d'entreprises
41:19 qui ont des plans d'action
41:20 pour prévenir toutes ces violences sexistes et sexuelles au travail
41:24 et elles ne sont pas suffisamment sanctionnées.
41:27 -On parle de violences au travail.
41:28 Philippe Turl, ça vaut pour la société ?
41:30 -Oui, et puis, je dirais que ce qui est positif,
41:34 c'est qu'au moins, ces manifestations existent.
41:36 Avant, on n'en parlait jamais.
41:39 Maintenant, on commence à apprendre sur ce problème,
41:43 qu'il y a quand même quelque chose à faire.
41:46 C'est un premier point.
41:47 Un deuxième point, c'est qu'il faut écouter les femmes.
41:50 Une femme est allée à la police pour porter plainte
41:53 contre son compagnon.
41:55 Ça n'a pas été pris de sérieux.
41:56 La femme est rentrée chez elle et, en plus, elle est morte.
41:59 C'est inacceptable que ça continue comme ça.
42:02 Il y a eu du progrès, mais il faut encore faire du progrès.
42:04 Il faut quand même informer les plus jeunes à l'école,
42:07 avoir des compagnes d'information vis-à-vis du respect de la femme,
42:12 que la femme n'est pas un objet,
42:14 n'est pas quelqu'un à qui on peut dire n'importe quelle chose ou abuser.
42:18 Tout ça, c'est des points positifs qu'il faut petit à petit faire.
42:23 Je pense que ça existe déjà, mais peut-être qu'on ne va pas assez loin.
42:27 Et la France...
42:29 Je sais que partout dans le monde, il y a des pays où c'est épouvantable.
42:32 Je n'ai même pas pensé à comment ça se passe en Afghanistan,
42:35 par exemple, dans les pays où c'est extrêmement difficile pour les femmes.
42:38 Mais la France a un rôle à jouer,
42:39 comme la Grande-Bretagne, comme l'Allemagne, comme la Suisse.
42:42 C'est de montrer un chemin,
42:45 prouver que nous, on peut faire quelque chose pour protéger les femmes,
42:48 même si les autres ne le font pas.
42:49 Ils vont petit à petit...
42:51 Le chemin va être creusé
42:53 pour que les autres soient obligés, derrière, de suivre.
42:56 Alors si la France, les autres pays,
43:00 on peut prendre l'initiative pour que ça cesse,
43:03 où au moins il y a moins de femmes qui meurent,
43:05 eh bien, c'est que du positif.
43:06 - Richard Verlis, cela passe par l'école, notamment.
43:09 Cela passe par une meilleure formation aussi, peut-être,
43:12 des policiers, des magistrats qui accueillent cette parole ?
43:14 - D'abord, je pense qu'au niveau politique, quand même,
43:18 pour rebondir sur ce que vous disiez tout à l'heure à propos de l'Inde,
43:20 le fait qu'il y ait de plus en plus de femmes actives au sein du gouvernement
43:24 et dans des positions de responsabilité, ça a un impact.
43:27 Je pense que quand même...
43:28 Et ces femmes-là, elles ont un devoir de porter cette thématique,
43:31 ce qu'elles ne font pas toutes, d'ailleurs,
43:33 parce que, quelquefois, certaines femmes en position de responsabilité
43:36 n'abordent pas ces sujets.
43:38 Mais ça, je crois que c'est très important.
43:39 Et la deuxième chose, oui, l'éducation,
43:41 mais la difficulté de pays comme l'Afghanistan,
43:44 par exemple, c'est le rapport de force.
43:46 Qu'est-ce que vous faites quand une faction religieuse obscurantiste
43:49 et extrémiste tient tous les leviers du pouvoir ?
43:51 Vous ne pouvez objectivement rien faire.
43:54 Donc, je crois qu'il ne faut pas non plus penser
43:56 que simplement l'éducation réussira,
43:58 parce que d'abord, pour qu'elle réussisse, il faut pouvoir éduquer.
44:01 Il y a des pays où, malheureusement, on ne peut pas éduquer librement
44:03 les jeunes filles.
44:04 - Enfin, il joue la parole.
44:05 - Je voudrais juste dire que même sur la question d'éducation,
44:09 par exemple, en Inde, vous avez très peu d'éducation sexuelle.
44:13 Et actuellement, moi, j'étais présidente pendant pratiquement
44:17 quatre ans de la Comité contre l'harcèlement sexuel
44:21 dans une grande université en Inde,
44:24 une université très upée, comme Sciences Po ici,
44:28 des étudiants qui venaient des familles super cultivées, éduquées,
44:33 mais il n'y avait pas d'éducation sexuelle.
44:35 Et leur connaissance de ce que c'était des rapports sexuels
44:39 entre hommes et femmes venait de la pornographie gratuite
44:43 sur le net.
44:44 Et c'était vraiment des relations entre garçons et filles
44:49 qui étaient, mais d'une violence extrême,
44:52 parce que c'est ça qu'ils comprenaient,
44:55 étaient les relations normales entre les hommes et les femmes.
45:00 Et c'était parce qu'il y avait une espèce d'absence totale,
45:04 un tabou sur tout ce qui était,
45:07 à ce qui se passe entre un homme et une femme
45:10 quand ils se rapprochent.
45:11 -Ce que disent souvent les associations en France,
45:14 c'est qu'il faudrait qu'il y ait trois cours d'éducation sexuelle
45:19 par an à chaque niveau scolaire,
45:20 et qu'il y en a trois tout au long de la scolarité.
45:23 -Un très bon point, la responsabilité des plateformes.
45:26 On parle souvent de la responsabilité des plateformes
45:29 en matière de démocratie, de désinformation,
45:31 mais en matière de pornographie et de tous les clichés
45:34 de domination masculine que cela véhicule,
45:37 c'est une réelle préoccupation,
45:38 et il ne me semble pas qu'on fasse grand-chose contre cela.
45:42 -On parlait aussi d'une faculté aisée en Inde,
45:44 ne pas oublier que ces violences conjugales,
45:46 même si ça paraît évident, touchent toutes les classes sociales.
45:50 On n'est pas dans le cliché de classes plus basses socialement
45:53 que d'autres.
45:55 -Oui, en tout cas, peut-être qu'il y a...
45:57 Il faudrait regarder les chiffres.
45:59 Peut-être qu'il y a une propension à la violence
46:02 dans des classes plus populaires de la population.
46:05 Je ne sais pas les chiffres, mais je n'en suis pas sûr.
46:07 -Richard, je reste avec vous.
46:09 Il y a un label qui a été signé par les pharmacies en Suisse.
46:12 Pouvez-vous nous expliquer si vous connaissez ce point
46:15 pour venir en aide aux femmes victimes de violences conjugales ?
46:19 -Il y a une mobilisation intéressante
46:21 pour permettre aux femmes d'accéder plus rapidement
46:24 à la fois aux soins et à l'écoute.
46:26 C'est très important, parce que les pharmaciens,
46:28 peut-être plus que les médecins, sont accessibles immédiatement.
46:32 La réalité, c'est que la pharmacie est un point de contact plus simple
46:36 dans la rue, alors que le docteur, vous avez l'obstacle que l'on connaît.
46:40 Ca peut être un exemple à utiliser ailleurs.
46:42 -Voilà ce que l'on pouvait dire ce soir
46:45 dans les informés sur cette journée internationale
46:47 contre les violences faites aux femmes.
46:50 Le Fil info retrouve Stéphane Milhomme.
46:52 -Le Qatar et l'Egypte ont dû peser de tout leur poids
46:55 dans la négociation après un arrêt de quelques heures
46:58 à la demande du Hamas.
46:59 Les opérations de libération de 20 otages,
47:02 on va en reprendre ce soir, en échange de la remise en liberté
47:05 de 39 prisonniers palestiniens.
47:07 Deux mosquées visées par des menaces de mort racistes,
47:10 avec d'abord ce matin la découverte de tags racistes.
47:13 Sur le portail du lieu de culte à Cherbourg,
47:16 à Valence, dans la Drôme, un responsable de la mosquée
47:19 a reçu des menaces de mort écrites en lien avec le meurtre de Thomas
47:22 la semaine dernière à Crépole.
47:24 Il se dit atterré, regrette les amalgames.
47:27 En ce moment, les neuf suspects du meurtre de l'adolescent
47:30 sont en retard au parquet de Valence,
47:32 au vu de leur mise en examen et incarcération.
47:35 L'Olympique de Marseille, en difficulté,
47:37 vous suivra des 21h.
47:39 Ce match de la 13e journée de Ligue 1 de football,
47:42 avant cela, Lens a largement dominé, clairement 3 à 0.
47:45 L'Italie bat la Serbie du numéro un mondial de tennis,
47:48 Novak Djokovic est direction la finale de la Coupe Davis.
47:51 Ce sera demain, toujours en Malaga, en Espagne, face à l'Australie.
47:55 Yannick Sinner a eu raison de Djokovic en simple
47:57 et victoire ensuite de ses compatriotes.
48:01 France Info.
48:02 20h, 21h, les informés.
48:06 Victor Mathey.
48:08 -Avec cette actualité très lourde,
48:11 je vous propose de terminer ces informés du samedi soir
48:14 par un peu plus, voire beaucoup plus de légèreté.
48:16 *-Dashing through the snow
48:19 In a one-horse open sleigh
48:22 O'er the fields we go
48:24 Laughing all the way
48:26 The bells on the mountains...
48:28 -Ce n'est pas encore Noël, et vous aurez raison,
48:31 mais à un mois pile, les marchés de Noël sont bien installés en France.
48:35 Strasbourg, Colmar, pour n'en citer que quelques-uns,
48:38 mais aussi ailleurs.
48:39 Je vais commencer par l'Allemagne.
48:41 Axel Rueckert, on en parle forcément.
48:43 En Allemagne, ils sont ouverts, ces marchés ?
48:46 -Ils sont assez répandus, en Bavière, surtout,
48:48 en bas de Württemberg, près de Stuttgart,
48:50 mais aussi à Berlin, où, malheureusement,
48:53 il y a un attentat,
48:54 mais ça n'a pas empêché de refaire ça
48:58 et de se préparer à Noël,
49:00 encore que la concurrence du Black Friday,
49:05 de plus en plus avancée,
49:07 qui oblige les commerçants à mettre les guirlandes
49:10 bientôt fin octobre,
49:12 fait que tout ça prend une tournure un peu différente.
49:16 -On rigole pas trop avec Noël en Allemagne.
49:19 Il y a la Saint-Nicolas, qui arrive avant.
49:21 C'est très important.
49:22 -Je rajouterais un petit commentaire.
49:24 J'ai quatre enfants, plutôt écologistes.
49:28 Je ne sais pas ce qu'ils ont pensé
49:30 quand il y a eu cette annonce, il y a quelques jours,
49:33 qu'il ne faudrait plus acheter des choses
49:36 et penser à autre chose,
49:38 et que les commerçants de France et de Paris
49:41 ont vigoureusement protesté,
49:43 parce qu'ils ne s'en sortent pas déjà.
49:45 Donc, j'espère,
49:47 dans une période assez dure et difficile pour tout le monde,
49:51 et où c'est aussi faire un cadeau
49:54 et se gâter un peu,
49:56 ça remonte le moral.
49:58 J'espère que nous allons continuer dans ce sens.
50:01 -Vos enfants sont rassurés, vous allez leur faire des cadeaux.
50:04 On a bien compris.
50:05 Votre voisin, c'est l'autre pays frontalier de la France,
50:08 la Suisse. Les marchés sont aussi ouverts ?
50:11 -Oui, il y a même des marchés à cheval sur la frontière,
50:14 comme Balmulouse.
50:15 Il y a un très beau marché de Noël,
50:17 et les Balouas viennent à Mulhouse et vice-versa.
50:20 Donc, bien évidemment, c'est une tradition.
50:22 Cela dit, moi, ce qui m'inquiète quand même,
50:26 c'est la prolifération de ces marchés.
50:28 Des fois, on ne voit plus tellement la différence
50:30 entre le marché de Noël et la fête foraine.
50:33 Quand on voit le nombre de produits fabriqués,
50:35 en Chine, mais pas seulement,
50:37 loin de l'Europe et qui s'éloignent beaucoup
50:40 de l'artisanat traditionnel,
50:42 je me demande si on devrait s'en réjouir.
50:44 Je ne suis pas sûr que ce soit une raison
50:46 d'être bien content de ces marchés.
50:48 -On a perdu le côté artisanal.
50:50 -Les marchés de Noël, on devrait faire en sorte
50:53 qu'ils gardent leur personnalité,
50:55 et qu'ils ne deviennent pas un succès d'année de Black Friday.
50:58 -Est-ce que, Philippe Theurel, les marchés anglais
51:01 conservent leur personnalité, l'Angleterre,
51:04 par excellence ? Des films de Noël, avec "Love Actually".
51:07 -Ca n'existait pas en Angleterre, les marchés de Noël.
51:10 Ma connaissance, j'en ai jamais vu.
51:12 Mais maintenant, les gens ont pris goût à ça.
51:15 Vous prenez n'importe quelle grande ville en Grande-Bretagne,
51:19 que ce soit Edinburgh, Manchester, Bath, Londres,
51:24 vous trouvez un marché de Noël.
51:26 Dans ma ville de naissance, Canterbury,
51:28 il y a un marché de Noël en hiver.
51:30 Allez-y goûter un vin chaud, une tranche de gâteau de Noël,
51:34 mais je vous conseille d'aller dans un marché de Noël
51:37 pour acheter un pudding de Noël.
51:39 Le pudding de Noël,
51:41 c'est ce que personne connaît en dehors du Britannique.
51:44 J'ai reçu, depuis je sais pas combien d'années en France,
51:47 des vannes vis-à-vis du pudding de Noël en disant
51:50 que c'était inmangeable, atroce.
51:52 - Qu'est-ce qu'on retrouve ? - Horrible.
51:54 Mais il faut le mettre dans un four à micro-ondes,
51:57 vous le tournez pendant 10 minutes, c'est pas une minute,
52:00 et ensuite, vous mangez ça, et c'est une délice.
52:02 On mange ça au ciel, vous savez.
52:04 Donc, il faut que tous les Français achètent ça et le goûtent.
52:07 - C'est quoi les ingrédients du pudding de Noël ?
52:09 - C'est quoi les ingrédients du pudding de Noël ?
52:12 - Je peux pas dire.
52:13 Vous savez, je vais être honnête avec vous.
52:15 Ça fait longtemps que je vis en France,
52:17 je suis incapable de faire la traduction
52:19 des ingrédients d'un pudding de Noël en français.
52:22 - Vous achetez un pudding, vous regardez l'étiquette,
52:24 et vous allez au Google traduire.
52:26 - Philippe a l'obligation d'amener un pudding de Noël.
52:29 - Est-ce que j'en ai un ? - J'en ai un à la maison.
52:31 Je vous emmène la prochaine fois.
52:33 - Ce sont vos devoirs de Noël, Philippe Terle,
52:35 de nous ramener ici aux informés un pudding.
52:37 Situation intéressante en Inde, où on fête Noël également,
52:40 plutôt dans le sud, c'est ça ? - Oui, plutôt dans le sud,
52:43 parce qu'en Inde, il y a quand même 45 millions
52:46 à peu près de chrétiens, catholiques et chrétiens.
52:50 - On revient un peu...
52:51 Vous parliez de chiffres, ce n'est que 2 % de la population.
52:54 - Exactement, mais c'est 45 millions,
52:56 qui est quand même...
52:57 Voilà, trois quarts de la population ou plus de la France.
53:01 Donc, on fête ça,
53:05 mais il y a aussi quand même une vague hindouiste
53:08 qui dit à la population en général,
53:12 "Vous êtes des Hindous,
53:14 "vous n'avez pas à fêter la journée de Saint-Valentin,
53:18 "vous n'avez pas à fêter ces fêtes,
53:21 "qui n'appartiennent pas, qui ne sont pas..."
53:23 - À la culture et la religion. - À la culture et la religion indienne.
53:26 Alors ça, c'est un développement extrêmement inquiétant,
53:30 parce que l'Inde a toujours été un pays séculaire,
53:33 accueillant, ouvert et tout ça,
53:36 et on commence à devenir de plus en plus étroits,
53:38 identitaires et fermés.
53:40 - À quoi ressemble un Noël en Inde ?
53:42 Est-ce qu'il y a des marchés de Noël, par exemple ?
53:43 - Non, mais dans certaines villes du sud,
53:46 par exemple dans le Kerala, où il y a une grande population,
53:50 ou dans Chennai aussi,
53:51 vous avez des marchés qui sont organisés par les églises,
53:56 et pour les congrégations,
53:58 et puis là, vous avez tout, les bingos, les jeux,
54:02 c'est très festif.
54:03 - Et on mange du pudding anglais ou pas ?
54:05 - Oui, certains mangent du pudding anglais,
54:08 c'est des vestiges de colonialisme.
54:10 - Et le plat traditionnel, c'est quoi en Inde pour Noël ?
54:12 - Ah oui, beaucoup de sucreries différentes.
54:16 - Très bien. Merci à tous d'avoir évoqué ce soir
54:19 les sujets les plus lourds,
54:20 comme ce sujet le plus léger sur Noël.
54:23 Pour terminer, merci à vous, Richard Verly,
54:25 correspondant de Bligue du quotidien suisse,
54:28 Philippe Turl, chroniqueur international à France 24
54:30 et journaliste britannique,
54:31 Vahiju Naravane, correspondante pour les médias indiens,
54:34 et vous bien sûr, Axel Ruckert, chef d'entreprise,
54:36 essayiste allemand, je rappelle le titre de votre dernier livre,
54:39 "Faire réussir la France que j'aime",
54:40 proposition du plus français des Allemands.
54:43 Merci à tous.
54:44 Les informés reviennent demain matin sur France Info.
54:47 ♪ ♪ ♪