• il y a 2 mois

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00:00L'informer, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:03Bonsoir à tous, bienvenue dans les informer du soir,
00:05votre rendez-vous de décryptage et de débat de l'actualité.
00:08C'est à suivre évidemment à la radio, sur France Info et sur le canal 27 de la TNT.
00:12Bonsoir, Agathe Lambret.
00:13Bonsoir.
00:14Quel est le programme ce soir ?
00:15Eh bien, on parle de la pire tragédie depuis 30 ans en Espagne,
00:19au moins 95 morts dans des inondations exceptionnelles, brutales.
00:24Pourquoi, comment lutter contre ces phénomènes sur ce sujet ?
00:28L'éclairage de notre expert Patrick Marlière, météorologue.
00:32Nous serons aussi sur place avec Nicolas Teja.
00:36Quel est le bilan de la visite d'Emmanuel Macron au Maroc en matière d'immigration ?
00:40Dans l'Hexagone, le ministre de l'Intérieur met la pression au préfet et prépare une nouvelle loi.
00:46Une de plus, pourquoi faire ?
00:48Enfin, ça y est, Gabriel Attal est seul en lice pour devenir le prochain chef du parti Renaissance.
00:54Dernière marche avant 2027.
00:56Et puisqu'on parle du parti présidentiel, qu'en pense le président ?
01:00Pour en parler ce soir, autour de la table nos informés.
01:03Elisabeth Pinault, correspondante Elysée et Matignon pour Reuters.
01:08François René, chroniqueur, histoire au Nouvel Observateur.
01:13René, chroniqueur, histoire au Nouvel Observateur.
01:16Pardonnez-moi, je vais y arriver.
01:17Et Paul Barcelone, journaliste, service politique de France Info.
01:20Bonsoir à tous les trois les informés, c'est parti.
01:25On va prendre tout de suite la direction de l'Espagne.
01:28On vous retrouve, Nicolas Teilhard.
01:30Bonsoir, Nicolas.
01:31Bonsoir.
01:32Merci d'être avec nous.
01:33Vous venez d'arriver, vous, pour France Info, dans la banlieue sud de Valence.
01:37Est-ce que vous pouvez tout simplement nous décrire, Nicolas, ce que vous voyez autour de vous ?
01:41Autour de vous, c'est un paysage très sombre.
01:44D'abord parce que les quartiers du sud-ouest de Valence, qui ont été les plus touchés,
01:48ainsi que les communes des Faubourgs de cette grande ville de la côte sud-est de l'Espagne, comme Paipartal,
01:55Fafard, ont été les plus touchés par les intempéries de la nuit dernière.
01:58Et l'électricité manque ce soir.
02:01Quelques lumières à certaines fenêtres, mais dès que l'on s'éloigne du centre de Valence,
02:06c'est une plongée dans la pénombre qui nous gagne.
02:09Et puis, sur quelques rues, on voit des gens qui sont à pied aussi,
02:13qui viennent justement de ces quartiers qui sont un peu coupés du monde depuis 24 heures maintenant
02:19et qui sont en train d'essayer d'aller chercher des vivres tout simplement à l'intérieur de Valence.
02:25On voit beaucoup de gens qui portent des sacs plastiques, qui ramènent de l'eau.
02:28C'est l'eau qui manque ce soir essentiellement dans ces quartiers où beaucoup de structures ont été détruites,
02:36d'immeubles parfois ont été abîmés, emportés par les eaux, inondés.
02:40Et forcément, on voit des familles qui se sont installées dehors, qui ont sorti les enfants.
02:45Il y a aussi des centres de distribution de nourriture.
02:48On était il y a quelques instants avec un groupe originaire de Colombie
02:52qui était en train de distribuer du riz, des sandwiches et encore une fois de l'eau à tous ces habitants
02:57qui tentent de traverser un petit pont que l'on voit en face de nous,
03:01qui enjamble la Touria, l'une des rivières.
03:03Elles sont nombreuses ici, qui est sortie de son lit la nuit dernière et qui a tout emporté.
03:07On a senti une émotion encore profonde 24 heures après le mot de catastrophe, le mot de désastre.
03:13Le mot dantesque est revenu régulièrement, comme d'ailleurs sur les réseaux sociaux,
03:17où les images de ces inondations absolument stupéfiantes ont envahi la part des comptes,
03:23à la fois d'informations, mais aussi des familles qui n'avaient que ce moyen pour informer,
03:28parfois tout simplement parce que l'électricité a été longtemps coupée.
03:31Elle revient au compte-gouttes seulement, et je vous le disais, dans certains quartiers,
03:35de la fenêtre de l'avion en arrivant, en atterrissant tout à l'heure à Valence.
03:38C'était déjà ce paysage, alors non pas absolument inondé,
03:42comme on a pu le voir la nuit dernière et encore tôt ce matin,
03:45mais plutôt de boue séchée.
03:47On voyait que sur les routes, les voitures, la plupart avaient encore des traces de boue,
03:52que la boue était poussée sur le bas-côté.
03:54Et dans les supermarchés où l'on vient de rentrer il y a quelques minutes,
03:57des habitants portaient même des plastiques autour des jambes,
04:00des boues aux pieds, évidemment, pour se protéger.
04:03Merci Nicolas Théliard, vous restez avec nous.
04:05Je me tourne vers vous, Patrick Marlière, bonsoir.
04:09Bonsoir.
04:10Vous êtes météorologue et prévisionniste, directeur de Mediaweather.
04:15Expliquez-nous, pour qu'on comprenne un peu ce phénomène,
04:19c'est ce qu'on appelle une goutte froide qui est à l'origine du désastre,
04:24c'est-à-dire, je rappelle, 25 mm de pluie en l'espace de 8 heures
04:29dans la région de Valence, c'est énorme.
04:32Oui, les quantités de pluie sont vraiment exceptionnelles
04:35car cette goutte froide, c'est quoi ?
04:37C'est de l'air froid en altitude qui s'est décroché, de l'air froid polaire.
04:43Cette goutte froide est d'ailleurs responsable des inondations
04:46et des fortes pluies qu'on a eues la semaine dernière dans le sud-est de la France.
04:49Là, elle s'est décalée vers le sud de la péninsule ibérique,
04:52elle est actuellement entre le Portugal et le Maroc,
04:56et c'est elle qui a fait remonter ces nuages instables.
04:59La confrontation entre l'air chaud au sol et cet air froid en altitude à moins 75 degrés
05:05donne une épaisseur possible de nuages d'orage de plus de 12 à 15 km.
05:10Donc vous imaginez, dans cette épaisseur de nuages,
05:12les pluies sont immenses, elles sont très importantes.
05:15Il est tombé en l'espace de 8 heures 500 litres au mètre carré.
05:20Ça veut dire qu'en comparaison, à Paris, pendant un an, il tombe 600 litres.
05:26En 8 heures, il est tombé quasiment l'équivalent de 11 mois de précipitation à Paris.
05:30Donc inévitablement, ces quantités de pluie très importantes se sont déversées
05:35et ont provoqué ces inondations,
05:37avec d'autant plus les travaux qui ont été réalisés autour de Valence.
05:41C'est là qu'a accentué le phénomène.
05:43Et puis on a retrouvé le lit majeur de la Turbière.
05:45Donc voilà, c'est une situation qui était vraiment préoccupante.
05:48Une situation qu'on a l'habitude de voir à cette époque de l'année.
05:52En fin de compte, ça n'est rien d'exceptionnel d'avoir une goutte froide en altitude
05:55qui fabrique des orages, orages élevés qui sont spectaculaires,
05:58qui donnent de fortes précipitations.
06:00Mais là, c'est le volume de pluie
06:02et que l'on doit évidemment essentiellement au dérèglement climatique
06:06qui ne multiplie pas les phénomènes, mais en tout cas les accentue.
06:10On va y revenir à effectivement le rôle du dérèglement climatique
06:14dans toutes ces crises de météo, évidemment, Patrick Marlier.
06:18Juste un mot, parce que tout à l'heure, Nicolas Teilhard nous disait
06:22que finalement les choses s'étaient un petit peu calmées sur place.
06:25La réalité, c'est que la Direction Générale de la Protection Civile
06:30appelle à la grande vigilance pour avoir de nouveau de la grêle,
06:34des rafales, des tornades.
06:36Ça veut dire que c'est à la fois très soudain,
06:38mais que ça pourrait durer un petit peu dans le temps ?
06:40Oui, c'est-à-dire que cette goutte froide, elle est bloquée actuellement.
06:43C'est-à-dire que d'habitude, dans l'atmosphère, tout circule.
06:46Les anticyclones, les dépressions se décalent, se résorbent,
06:51se bougent vers l'ouest ou l'est.
06:54Et là, on a une goutte froide qui reste bloquée quasiment au même endroit.
06:58Donc, évidemment, ça pourrait redémarrer.
07:00D'ailleurs, c'est pas complètement terminé avec les précipitations
07:03sur cette façade est de l'Espagne.
07:06De vendredi à samedi, on attend encore des pluies assez importantes.
07:12Les pluies vont reprendre jusqu'à samedi soir.
07:14Alors, c'est pas les mêmes quantités que celles qui sont tombées,
07:16mais en tout cas, il va encore y avoir un bon moment
07:19à cause toujours de cette goutte froide qui, ensuite, va se résorber
07:22et on va être un peu tranquille avec cette situation.
07:25Enfin, en tout cas, les Espagnols seront tranquilles avec cette situation.
07:28En tout cas, pour l'instant, on est toujours dans un niveau de vigilance assez important
07:32car, évidemment, l'instabilité, les orages, c'est très difficile
07:36à bien cerner leur direction exacte.
07:38Ils viennent de Méditerranée. Ils sont poussés par des vendaises.
07:41Et puis, il y a un autre phénomène en bord de mer.
07:43On est dans des coefficients de marée encore assez élevés sur le littoral.
07:46Tout ce qui tombe sur les cours d'eau ne peut pas s'évacuer facilement en mer.
07:50Donc, voilà, situation très compliquée et on reste évidemment bien vigilants.
07:54Nicolas Teilhard, on entend ce que dit Patrick Marrière.
07:57Ce n'est pas fini.
07:59Vous qui êtes à Valence, en Espagne, on imagine l'état d'esprit des habitants autour de vous.
08:05Il y a la peur que cela recommence ?
08:08Alors, la peur, elle concerne surtout les villages
08:10parce que ce qui est particulier ici, c'est qu'il fait ce soir plutôt chaud,
08:14très humide dès notre arrivée dans cette ville.
08:17Mais les gens sont en t-shirt autour de nous.
08:19Le ciel est plutôt clair.
08:21On s'inquiète pour les villages. Pourquoi ?
08:23Parce qu'ils sont véritablement coupés du monde.
08:25Pour certains, les routes sont inaccessibles.
08:27Il y a des bouchons énormes en périphérie de Valence.
08:30Et on parle là simplement de quelques kilomètres.
08:32Mais quand on est à 20, 30 kilomètres dans des lieux plus reculés,
08:35parfois légèrement en montagne où les routes ont été coupées,
08:38et bien forcément, on s'inquiète pour les habitants.
08:40Et puis la suite, vous le disiez, c'est éventuellement le retour des pluies
08:43en fin de semaine.
08:45Et l'inquiétude, elle s'est déplacée aussi vers le sud et l'Andalousie
08:48ce soir, notamment autour de Jerez de la Frontera
08:51qui est connue pour son circuit automobile.
08:53Et là aussi, des cumuls de pluie très importants sont redoutés.
08:56Patrick Marlière, l'agence Météo Espagnole avait placé hier soir...
09:00Merci beaucoup Nicolas Taillard.
09:03On me dit qu'on doit vous laisser.
09:05En tout cas, merci beaucoup.
09:06Je rappelle que vous êtes l'envoyé spécial de Radio France à Valence,
09:10donc en Espagne.
09:11On va continuer avec vous Patrick Marlière.
09:13L'agence Météo Espagnole avait placé hier soir en alerte rouge
09:16la région de Valence.
09:17Est-ce que c'était possible de prévoir l'intensité de cette goutte froide
09:21et de cet orage qui a été stationnaire au-dessus de la ville,
09:24au-dessus de la région ?
09:25C'est très compliqué.
09:27Il suffit de revenir sur les événements qu'on a vécus en France
09:31depuis cette quinzaine de jours.
09:33Le premier événement qui avait touché les Cévennes,
09:35les modèles météo annonçaient, et on avait placé d'ailleurs
09:38quelques départements en vigilance rouge,
09:40plus de 400, voire localement 500 millimètres de pluie.
09:44C'est ce qui est tombé sur Valence.
09:46Et puis, sur les Cévennes, ce n'est pas 400 ou 500,
09:48c'est 800 litres au mètre carré qui sont tombés sur les Cévennes.
09:52Et puis, pareil pour l'événement du sud-est
09:54qui a touché principalement la région autour de Fréjus,
09:57le Var des Alpes-Maritimes.
09:58Là, on attendait entre 150 et localement 200 litres par mètre carré,
10:04selon les modèles météo évidemment.
10:06Mais là, ce qui est réellement tombé, c'est 330 litres au mètre carré.
10:10Vous voyez que tout est toujours un peu sous-estimé
10:12dans les modèles météo actuellement,
10:14bien qu'on prévoit qu'il y ait des pluies très importantes,
10:18ce qui nous permet de placer en vigilance extrême certains secteurs.
10:22Pour autant, sur les quantités de pluie qui vont réellement tomber,
10:25on est toujours un peu surpris de ce que peuvent donner les modèles météo.
10:28Moi, je dis souvent que s'il y a quelques décennies,
10:31j'avais annoncé de telles quantités de pluie en météo,
10:34on m'aurait traité un peu de fou.
10:35Mais là, aujourd'hui, je suis vraiment moi-même, en tant que prévisionniste,
10:39réellement surpris des quantités qu'on relève sur certains secteurs,
10:42même si on a déjà eu par le passé des événements spectaculaires.
10:47Mais là, ce n'est pas un événement tous les 40 ou 50 ans,
10:52c'est toutes les semaines où la France, l'Europe,
10:55est touchée par des phénomènes extrêmes.
10:57Ce qu'il faut dire aussi, c'est qu'il y a le réchauffement climatique
11:03qui est à l'œuvre et qui fait qu'il y a de plus en plus souvent
11:06ce qu'on appelle les épisodes méditerranéens.
11:10On est en plein dedans et vous dites qu'on va en avoir de plus en plus.
11:14L'Espagne, la France, tout le monde va être touché.
11:18On va être tous touchés par ça.
11:20Rappelez-vous, il y a quelques semaines encore,
11:23c'était l'Europe centrale qui a été touchée par des inondations
11:25avec des pluies aussi extrêmement importantes.
11:28On doit cela à la température de la Méditerranée
11:32qui était à plus de 30 degrés cet été,
11:34qui baisse un peu actuellement sur l'est de l'Espagne.
11:37Elle est entre 22 et 23 degrés.
11:39Mais en tout cas, cet été, elle était à plus de 30 degrés.
11:41Une température de la mer très élevée va favoriser
11:45beaucoup plus d'évaporation.
11:47Et dans notre atmosphère actuellement,
11:49à cause aussi des polluants qui y sont présents,
11:52cette atmosphère réchauffée peut contenir davantage de pluie.
11:56Donc l'eau a un cycle.
11:58Elle s'évapore des mers et des océans.
12:00Elle part dans l'atmosphère pour alimenter tous les nuages.
12:03Et puis ces nuages, évidemment, ils précipitent.
12:05Donc les quantités qui retombent
12:07sont beaucoup plus importantes qu'avant.
12:09Et effectivement, on va être confrontés à ça
12:11car c'est en grande partie le dérèglement climatique
12:15qui en est la cause.
12:16Patrick Marlier, vous restez avec nous.
12:18Je rappelle que vous êtes météorologue, prévisionniste,
12:20directeur de MediaWeather.
12:21Vous restez avec nous pour l'heure.
12:23On va retrouver les informés dans quelques instants.
12:25Juste après, un rappel des titres.
12:26Il est 20h15. Le Fil Info, Stéphane Milhomme.
12:29Un deuil de trois jours en Espagne
12:31au moment où le bilan des inondations
12:33de la région de Valence est de 95 morts.
12:36Les secouristes sont toujours à la recherche de disparus.
12:39Le Premier ministre Pedro Sanchez
12:41appelle toujours les habitants à la prudence.
12:43La boue a recouvert les rues, les routes
12:45et les ponts sont coupés.
12:47La réforme des retraites version Rassemblement National
12:50ne sera pas débattue demain à l'Assemblée.
12:52Les amendements sont jugés irrecevables
12:54par la présidente Yael Brown-Pivet
12:56au titre de la charge qu'ils impliqueraient
12:58pour les finances publiques.
13:00Les Etats-Unis et la Corée du Sud
13:02appellent le régime de Pyongyang à retirer ses troupes de Russie.
13:05Les deux alliés craignent que ces milliers de soldats
13:07ne servent à combattre en Ukraine.
13:09Le Pentagon a assuré dès hier
13:11qu'un petit nombre de soldats nord-coréens
13:13étaient dans une zone frontalière des deux belligérants.
13:16Et puis, à six jours maintenant de la présidentielle américaine,
13:19Kamala Harris prend ses distances
13:21avec les propos de Joe Biden.
13:23Le chef de la Maison-Blanche a qualifié d'ordure
13:25les partisans de Donald Trump.
13:27Désaccord profond de la candidate démocrate,
13:29elle assure qu'elle sera la présidente
13:31de tous les Américains.
13:33France Info
13:3520h, 21h
13:37Les Informés
13:39Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
13:41Les Informés du soir
13:43avec Elisabeth Pinault
13:45de l'agence britannique Reuters,
13:47François Reinhardt, chroniqueur au Nouvel Observateur
13:49et Paul Barcelone, journaliste au service politique
13:51de France Info. On est aussi en ligne
13:53avec Patrick Marlière
13:55qui est météorologue et prévisionniste.
13:57On va revenir sur les conséquences
13:59politiques de ce qui s'est passé
14:01en Espagne. Agathe,
14:03c'est toute l'Europe qui se mobilise,
14:05notamment la France, puisqu'Emmanuel Macron
14:07a témoigné de sa solidarité avec l'Espagne.
14:09Emmanuel Macron s'est exprimé depuis le Maroc
14:11juste avant de prendre son avion
14:13pour entrer en France. Écoutez le président.
14:15Aujourd'hui, ces inondations qui touchent l'Espagne
14:17nous touchent très profondément
14:19et je veux ici dire toute notre solidarité
14:21au peuple,
14:23aux familles qui sont touchées
14:25et aux autorités espagnoles.
14:27La France a mis aussi tout de suite à disposition
14:29les leviers en termes de sécurité civile
14:31pour assurer la solidarité.
14:33On a vu encore ces dernières semaines
14:35combien nous-mêmes nous pouvions être touchés.
14:37En disant ça, j'ai évidemment une pensée
14:39pour tous nos compatriotes qui ont été
14:41eux-mêmes touchés par les inondations. Mais là, on voit
14:43un bilan humain qui est terrible,
14:45contre la nécessité
14:47de nous préparer, de prévenir,
14:49d'adapter nos modèles.
14:51Emmanuel Macron qui rappelle que la France a été touchée
14:53aussi récemment à plusieurs reprises
14:55par des inondations, même si le bilan
14:57n'était pas aussi lourd, ni aussi
14:59dramatique que celui que l'on constate
15:01en Espagne. Est-ce que
15:03ce sujet est pris à bras-le-corps
15:05par nos responsables politiques en France ?
15:07C'est évidemment la question que tout le monde se pose.
15:09Paul Barcelone, je me tourne vers vous.
15:11Face à ce type de phénomène,
15:13tout le monde dit, et beaucoup d'observateurs,
15:15beaucoup de politiques disent qu'il faut aller plus loin,
15:17plus fort. Pour l'instant,
15:19ce n'est pas tellement plus loin
15:21et pas tellement plus fort.
15:22Oui, ça dit probablement quelque chose
15:24de l'impuissance des politiques,
15:26et François en parlera sûrement mieux que moi,
15:28mais face au dérèglement climatique,
15:30au réchauffement de la planète,
15:32et de la nécessité de sortir
15:34effectivement de ce déni,
15:36de prendre les choses à bras-le-corps.
15:38Souvenez-vous, l'entre-deux-tours
15:40de la dernière présidentielle, Emmanuel Macron
15:42avait dit que ce quinquennat sera écologique
15:44ou ne sera pas.
15:46Ce qui était une manière de mettre en avant
15:48cette priorité-là.
15:50Maintenant, il faut que les politiques publiques
15:52prennent en compte tout cela, et que les politiques
15:54passent à l'action, mais c'est là que c'est le plus difficile.
15:56Elisabeth Pinot, vous qui observez au quotidien
15:58ce qui se passe dans les couloirs de Matignon et de l'Elysée,
16:00est-ce que ce sujet est sur la table ?
16:02Est-ce que ce sujet est adressé, existe et traité ?
16:04Oui, depuis longtemps. La planète brûle
16:06et nous regardons ailleurs. C'était Jacques Chirac,
16:08il y a eu la COP à Paris,
16:10j'y étais, et à chaque élection,
16:12à chaque gouvernement,
16:14chacun dit que le climat
16:16est évidemment le sujet n°1,
16:18l'un des sujets n°1.
16:20Encore Michel Barnier, dans son discours de politique générale,
16:22a parlé de la dette financière
16:24et de la dette écologique depuis le début
16:26de sa carrière politique. C'est un sujet
16:28très important pour lui,
16:30mais force est de constater qu'il est déjà trop tard
16:32et qu'il faut s'adapter.
16:34On n'empêche plus le temps
16:36de se dérégler, il faut s'adapter.
16:38Les Français et le monde entier
16:40comprennent qu'il faut
16:42agir en responsabilité
16:44face à tous ces phénomènes
16:46et lutter
16:48contre des choses faisables,
16:50comme l'artificialisation des sols.
16:52Par exemple, l'eau doit pouvoir s'écouler,
16:54il faut préserver l'eau,
16:56ne plus couper les haies, des choses comme ça
16:58qu'il va falloir mettre en place
17:00très rapidement, parce que là, on n'est plus
17:02en train de prévenir le réchauffement
17:04de la planète. On doit s'adapter.
17:06Est-ce que tout le monde est d'accord avec
17:08le réquisitoire d'Elisabeth à l'instant
17:10sur le fait qu'il n'y a plus de débat,
17:12il n'y a plus de déni,
17:14le dérèglement climatique est une réalité ?
17:16Effectivement, il faut prendre ça comme
17:18quelque chose de très pédagogique. C'est triste pour
17:20les 80 personnes qui sont mortes,
17:22mais évidemment, là,
17:24le dérèglement climatique, on le voit,
17:26c'est ça. Comme le disait le climatologue,
17:28il y a des tas de gens qui vont dire
17:30qu'il y en a toujours eu. En Espagne,
17:32le Touria, le fleuve dont on parlait,
17:34il passait à travers Valence,
17:36il a été détourné parce qu'en 1957,
17:38il y avait une inondation énorme qui avait
17:40déjà fait des morts, etc. Il y a des Espagnols qui vont dire
17:42ça demain, qui vont dire qu'on a déjà vu ça, etc.
17:44Là, la différence, c'est que c'est
17:46des mécanismes, comme je répète ce que vient de dire
17:48le météorologue, le spécialiste, des mécanismes
17:50beaucoup plus forts et beaucoup plus fréquents.
17:52Et ça, c'est documenté en religion ?
17:54C'est documenté, c'est évident, c'est sûr,
17:56etc. Il n'y a que
17:58des cinglés de climato-sceptiques
18:00qui nient ça aujourd'hui, si vous voulez.
18:02Sachez que la campagne
18:04où il y a eu les grands ouragans aux Etats-Unis
18:06il y a peu de temps, les trumpistes
18:08racontaient, ont fait campagne
18:10sur le fait que ces ouragans avaient
18:12été médiancés par les démocrates
18:14pour taper les Etats républicains.
18:16La campagne américaine, elle se fait là-dessus aujourd'hui.
18:18C'est délirant, d'accord ? Donc, il y a des délirants.
18:20Mais par ailleurs, il y a les gens respectables,
18:22les gens
18:24de gouvernement, etc. qui ont toujours,
18:26comme le rappelaient mes deux camarades, des grandes
18:28tirades sur
18:30la planète brûle, regardons-la,
18:32etc. ou Macron qui vient de dire qu'il faut changer de modèle,
18:34etc. Et ensuite, quand il faut faire un budget,
18:36prendre des lois, etc., ils ne le font pas.
18:38En disant, il ne faut pas être punitif, ça c'est le
18:40grand mot. A chaque fois qu'un écolo dit
18:42il faudrait quand même plus de vélos, il faut quand même
18:44effectivement lutter contre l'artificialité,
18:46c'est punitif. Eh bien, je dis aux gens,
18:48regardez ce que c'est le punitif.
18:50Le punitif, c'est même la peine de mort.
18:52C'est 80 personnes qui sont mortes.
18:54C'est ça le punitif.
18:56Le punitif, c'est ça.
18:58Vous parlez de choses délirantes.
19:00Le problème en France aussi, et pas seulement,
19:02c'est que parfois ceux qui tirent la sonnette
19:04d'alarme, qui alertent,
19:06sont considérés eux-mêmes comme des énergumènes
19:08de par leur mode d'action, ou sont considérés
19:10un peu comme délirants.
19:12La prise de conscience prend
19:14encore beaucoup de temps. Édouard Philippe,
19:16lui-même, avait parlé de sa
19:18conversion sur le sujet,
19:20comme si ça n'allait pas de soi.
19:22Et par ailleurs, il y a aussi cette difficulté
19:24pour les responsables politiques,
19:26qu'ils sont confrontés en permanence
19:28à des injonctions contradictoires.
19:30Quand ils disent qu'il faut arrêter
19:32le zéro artificialisation nette des sols,
19:36c'est-à-dire que d'ici à 2050,
19:38toute artificialisation devrait être
19:40compensée par une renaturation
19:42d'une surface équivalente,
19:44qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
19:46Ça veut dire que les maires qui ont des communes
19:48n'ont pas assez de logements, ils ne peuvent pas
19:50forcément en construire plus.
19:52Ça a plein de conséquences. Il y a aussi une crise
19:54du logement, une crise du pouvoir d'achat
19:56et il y a cette crise du climat.
19:58Il faut conjuguer toutes ces crises,
20:00mais ce n'est pas toujours évident
20:02de faire avancer la cause sans que ce soit
20:04au détriment d'autres sujets.
20:06On est bien d'accord avec ça,
20:08mais en tout cas, là, il y a quelque chose
20:10qui est de l'ordre de la guerre, et quand il y a la guerre,
20:12il faut comprendre que tout le monde doit être mobilisé.
20:14Bien sûr, toutes les mesures doivent être
20:16accompagnées socialement, il ne faut pas
20:18empêcher les gens d'avoir une maison, etc.
20:20Mais en tout cas, tout le monde
20:22doit avoir conscience que tout le monde est responsable
20:24du dérèglement climatique
20:26et a en lui la capacité
20:28d'agir pour qu'il y ait un peu moins
20:30de dérèglement climatique.
20:32Vous êtes toujours avec vous, météorologue, prévisionniste,
20:34directeur de MediaWeather.
20:36En rentrée, on vous a vu
20:38réagir un petit peu quand, notamment,
20:40François Reynard, je crois, a parlé de ces
20:42cinglés de climato-sceptiques, mais blague à part,
20:44et on n'est pas là pour insulter qui que ce soit,
20:46mais la question de l'adaptation,
20:48aujourd'hui, on a un peu le mode d'emploi,
20:50on sait en réalité ce qu'on devrait faire ?
20:52Oui, on sait ce qu'on devrait faire,
20:54et pourtant, on a vu,
20:56il y a des mesures gouvernementales au niveau de l'agriculture
20:58et justement des travaux qui doivent être faits,
21:00notamment de réduire un peu
21:02tout ce qui était les nouveaux programmes
21:04pour installer des haies, donc ça va être un peu réduit,
21:06ce n'est pas forcément dans le bon sens,
21:08mais il faut faire des réductions,
21:10ça c'est de la politique. En revanche, effectivement,
21:12si on veut aller dans le bon sens,
21:14là, on a vu qu'en France,
21:16les alertes météo étaient quelque chose de bien géré.
21:18Donc, c'était des choses
21:20qui ont évité des accidents dans le sud-est du pays,
21:22aussi dans les Cévennes,
21:24une semaine avant.
21:26Mais en tout cas, malheureusement,
21:28il y a eu près d'une centaine de victimes en Espagne.
21:30Il y a aussi l'horaire,
21:32attention, je vais limiter
21:34un peu justement cette critique
21:36sur les alertes météo qu'on fait parfois
21:38sur la météo espagnole,
21:40mais c'était à 16h30
21:42que ça a vraiment démarré.
21:44Que voulez-vous interdire à 16h30
21:46une ville comme celle-ci, c'est compliqué.
21:48Donc, il y a vraiment des décisions à prendre.
21:50Moi, je pense qu'on a énormément
21:52de progrès à faire dans l'installation
21:54de pré-alertes météo.
21:56On est avertis, Vigéance Rouge,
21:58Orange, mais il faut tout prendre
22:00dans la rapidité, dans la décision,
22:02et quelquefois, on fait de belles erreurs.
22:04Il y a des endroits dans le monde,
22:06en Asie, mais aussi dans les Outre-mer françaises,
22:08où c'est quand il y a des alertes météo,
22:10tout le monde reste chez soi.
22:12Ah oui, bien évidemment, c'est ce qu'il faut faire.
22:14Et aujourd'hui, ne sortent que les personnes
22:16qui doivent sortir pour des raisons très particulières.
22:18Des infirmières, un médecin,
22:20des pompiers, mais les autres personnes,
22:22on vous dit de rester chez vous, vous restez chez vous.
22:24Les enfants sont protégés souvent dans les écoles,
22:26on met tout pour les protéger,
22:28et ça ne dure pas non plus huit jours.
22:30Donc, le temps de l'événement,
22:32il faut effectivement respecter les consignes.
22:34Ce n'est pas toujours le cas.
22:36Aujourd'hui, on peut se préparer,
22:38le plus longtemps à l'avance, et c'est peut-être
22:40les enjeux de demain.
22:42C'est très politique, en fait.
22:44Oui, d'autant qu'on a parlé du contexte
22:46et de la difficulté pour les politiques
22:48de se faire entendre sur ce sujet, etc.
22:50Il y a aussi le contexte budgétaire
22:52et les économies à faire.
22:5460 milliards d'euros à trouver comme ça.
22:56Et l'un des budgets, je regardais les chiffres cet après-midi,
22:58qui souffre le plus des économies à faire,
23:00c'est notamment celui de l'écologie.
23:02Je n'oublie pas que la semaine dernière,
23:04Michel Barnier, dans un département,
23:06le Rhône, touché par les inondations,
23:08s'est rendu à Givors
23:10pour présenter un plan d'adaptation
23:12au changement climatique, presque comme si
23:14on était déjà dans l'adaptation et pas dans
23:16l'anticipation de ces phénomènes-là,
23:18que c'était déjà une réponse.
23:20Mais pour revenir à mon histoire de budget,
23:22le Fonds Vert est raboté d'un milliard cinq,
23:24les aides pour acheter des voitures électriques,
23:26le budget est divisé par deux,
23:28il y a une baisse du budget des agences de l'eau,
23:30il y a une baisse du budget des agences de financement,
23:32des infrastructures de transport en France.
23:34Il y a aussi cette réalité économique
23:36qui percute de plein fouet,
23:38si j'ose dire, la crise écologique
23:40et la crise climatique.
23:42Le plan d'adaptation, c'est 75 millions d'euros
23:44apportés.
23:46En plus pour le fonds Barnier, qui passe à 300 millions,
23:48qui est un plan qui finance les travaux
23:50d'adaptation, que ce soit chez les particuliers ou autres,
23:52pour prévenir aussi ces risques-là.
23:54On voit que face à ces phénomènes, il y a aussi
23:56une radicalisation en face de la contestation,
23:58on l'a vu à Sainte-Sauline dans les Deux-Sèvres
24:00contre les mégadacines pour permettre
24:02des réserves d'eau,
24:04contestées donc par les écologistes
24:06et par les défenseurs dans l'environnement
24:08qui n'hésitent plus à faire usage
24:10de la violence pour défendre
24:12la planète.
24:14C'est partout, la violence dans le phénomène
24:16et la violence aussi face
24:18à ce qu'il faut essayer de faire.
24:20Le plan d'adaptation, il est juste
24:22plus d'un an de retard
24:24et à chaque fois c'est l'écologie qui trinque.
24:26Quand le budget se resserre,
24:28souvent on voit que les principales
24:30coupes, Paul vous le rappeliez,
24:32ce sont l'environnement.
24:34Et quand il y a des élections,
24:36là on l'a vu avec les européennes,
24:38ce plan a déjà été repoussé, il a encore été repoussé
24:40parce qu'il y avait les européennes
24:42et aujourd'hui il y a Michel Barnier qui remet aussi sur la table
24:44le sujet du zéro artificialisation net.
24:46Il a rouvert le débat
24:48laissant entendre qu'il pouvait y revenir.
24:50On sait que Laurent Wauquiez et Marine Le Pen
24:52sont fermement opposés
24:54à cette mesure qu'ils trouvent injuste
24:56et punitive.
24:58Donc on n'est peut-être pas au bout
25:00des renoncements.
25:02On est peut-être sur la table du séminaire gouvernemental
25:04de lundi prochain à Matignon.
25:06François Renard.
25:08En tout cas, je me souviens qu'au moment
25:10de l'élection présidentielle, il y a une candidate, Valérie Pécresse,
25:12pour ne pas le nommer, qui disait,
25:14qui faisait campagne sur le thème,
25:16à ses écologistes qui veulent nous faire changer
25:18nos modes de vie. Elle répétait ça.
25:20Elle a beaucoup répété ça.
25:22Il faut changer les modes de vie, c'est une évidence.
25:24Là, c'est des épisodes comme ça
25:26qui doivent nous faire comprendre qu'on doit tous
25:28changer nos modes de vie.
25:30Le monde évolue et le monde court un péril grave.
25:32Donc face à ce péril grave,
25:34il faut changer de mode de vie et il ne faut pas se tromper
25:36d'ennemis. Et je veux bien que les écologistes
25:38des côtés, vous disiez énergumène tout à l'heure,
25:40ils ont des côtés, politiquement,
25:42cet art de s'engueuler tout le temps entre eux,
25:44qui est un peu exaspérant. Mais en tout cas, il faut reconnaître
25:46que c'est un parti qui, depuis 30 ans,
25:48dit ce qui se passe, prévient de ça.
25:50Et même quand il y a des crises,
25:52des canicules incroyables, électoralement,
25:54on ne les entend pas. En France, en tout cas.
25:56Parce qu'il y a toujours la différence
25:58entre l'intérêt général et l'intérêt privé. Et tout le monde
26:00est d'accord sur le fait que c'est scandaleux,
26:02affreux, ce qui se passe en Espagne. Mais personne
26:04ne veut dire que je vais abandonner ma voiture,
26:06mes voyages en avion, etc.
26:08Je pense qu'il y a un moment donné où
26:10on arrivera sans doute à des sociétés de contraintes.
26:12Et ça, c'est triste. Il y a des
26:14théoriciens qui disent que le pays qui passera le plus vite
26:16à l'écologie,
26:18en quelque sorte, c'est la Chine. C'est une dictature.
26:20Et s'ils disent que tout le monde va aller en vélo, tout le monde va aller en vélo.
26:22Moi, je ne veux pas qu'on vit dans une dictature.
26:24Il faut que la politique entende qu'on doit faire passer l'écologie
26:26par des moyens démocratiques.
26:28Merci pour ce débat, chers informés.
26:30On va remercier Patrick Marlière
26:32qui est toujours avec nous.
26:34Et on vous remercie vraiment d'avoir
26:36tenté de nous décrypter à la fois d'un point de vue
26:38technique et aussi sur les enjeux plus
26:40globaux, ce qui s'est passé du côté de
26:42Valence. Merci beaucoup Patrick Marlière,
26:44météorologue, prévisionniste, directeur de MediaWeather.
26:46On laisse
26:48le climat
26:50derrière nous. On va ouvrir une page d'immigration.
26:52Ce sera dans un instant, mais pour l'heure, il est 20h30.
27:00A 20h30, bonsoir Sophie Echenne.
27:02Bonsoir Jean-Rémi, bonsoir à toutes et à tous.
27:04En Espagne, les autorités régionales
27:06ont-elles mis trop de temps à prévenir la population
27:08des intempéries ? La polémique
27:10enfle dans le pays après les pluies
27:12diluviennes dans la région de Valence depuis hier.
27:14Le dernier bilan, toujours très provisoire,
27:16s'élève ce soir à 95
27:18morts au moins et toujours de nombreuses
27:20personnes portées disparues. Un deuil
27:22national de 3 jours est décrété à partir
27:24de demain. Au moins 4 personnes
27:26sont mortes en tentant de traverser la Manche
27:28pour rejoindre l'Angleterre aujourd'hui.
27:30Un homme a été retrouvé dans la mer au large du Pas-de-Calais
27:32ce matin, puis 3 corps ont été
27:34découverts sur différentes plages du département
27:36dans la journée. Cela porte à 57
27:38le nombre de morts dans ces circonstances
27:40depuis le début de l'année.
27:42Le droit de mourir est une liberté
27:44que nous n'avons pas encore. Réaction
27:46de l'avocat de Bernard Palot cet après-midi
27:48à l'issue de son procès. Bernard Palot,
27:5078 ans, a été acquitté.
27:52Il était accusé d'avoir tué son épouse
27:54à sa demande, selon lui, car ses souffrances
27:56étaient insupportables du fait de sa maladie incurable.
27:58Je ne suis pas tout seul dans ce cas.
28:00Il faut absolument que la loi évolue.
28:02a déclaré le retraité après
28:04l'annonce du verdict. Naïm Kassem,
28:06le nouveau chef du Hezbollah, se dit
28:08prêt à un cessez-le-feu avec Israël
28:10sous condition. Pour l'heure, aucun projet
28:12sérieux n'est sur la table, selon lui.
28:14Il prévient que l'Etat hébreu paiera un lourd tribut
28:16si ses forces restaient au Liban
28:18et assure que le Hezbollah peut tenir
28:20et poursuivre la guerre pendant des mois.
28:46On va ouvrir une page d'immigration car
28:48l'immigration était notamment
28:50au coeur de la visite d'Emmanuel Macron
28:52au Maroc et c'est au coeur aussi du débat français
28:54actuellement. Oui, la France et le Maroc
28:56ont noué un partenariat renforcé
28:58sur l'immigration clandestine,
29:00a annoncé Emmanuel Macron aujourd'hui.
29:02La brouille, les tensions sur le sujet
29:04semblent derrière. On se souvient
29:06qu'en 2021, pour faire pression
29:08sur le Maroc, pour qu'il récupère
29:10davantage ses ressortissants
29:12expulsés par la France,
29:14Paris avait réduit
29:16drastiquement les visas accordés
29:18aux Marocains. Cela avait été ressenti
29:20comme une humiliation au Maroc.
29:22Cela n'avait pas non plus
29:24démontré son efficacité pour autant.
29:26Mais alors aujourd'hui, le ton a
29:28radicalement changé. Écoutez,
29:30le ministre de l'Intérieur, Bruno
29:32Retailleau, il est habitué
29:34des déclarations martiales
29:36à Paris. Au Maroc, il pèse ses mots.
29:38Sur la question des réadmissions
29:40de ressortissants marocains
29:42en situation irrégulière.
29:44Nous avons un cadre
29:46et des procédures avec
29:48des délais et des éléments
29:50d'identification pour les personnes
29:52dont l'origine n'est pas
29:54documentée. Nous avons
29:56convenu de les améliorer
29:58pour raccourcir les délais
30:00et pour mieux faire en termes de
30:02nombre de personnes réadmises.
30:04Voilà, ça reste encore un peu
30:06flou, Bruno Retailleau. En tout cas, il se garde bien
30:08de parler de menaces,
30:10de représailles, si le Maroc
30:12ne coopérait pas assez.
30:14Signe que ses marges de manœuvre
30:16ne sont pas très larges, non plus
30:18sur place. Quelles sont-elles
30:20en France, ces marges
30:22de manœuvre ? Est-ce que
30:24le partenariat noué entre la
30:26France et le Maroc, concrètement,
30:28va changer les choses, comme le souhaite le Président ?
30:30Alors, c'est très intéressant, je trouve que
30:32vous ayez diffusé ce son
30:34parce que je trouve très intéressant le ton
30:36de Bruno Retailleau
30:38qui, effectivement, vous le disait, il n'y a pas de déclaration
30:40Marseille, pas de déclaration
30:42Tony Truant. Elisabeth Pinot,
30:44c'est quoi l'idée ? C'est de ne pas gâcher la fête
30:46ou c'est peut-être juste la réalité concrète
30:48du terrain parce que c'est difficile ?
30:50C'est surtout une visite d'Etat. Une visite d'Etat,
30:52protocolairement, c'est ce qu'il y a de plus haut.
30:54Il y a le Roi, il y a un Président,
30:56il y a un pays de 38 millions d'habitants,
30:58la France, 66 millions d'habitants
31:00et qui essayent de se réconcilier
31:02après une histoire compliquée.
31:04Et là, ce n'est pas un ministre de l'Intérieur qui vient d'arriver,
31:06Tony Truant, qui va gâcher, en effet,
31:08cette...
31:10Ce n'est pas vraiment une fête,
31:12ce programme très bien réglé
31:14et donc, lui,
31:16il s'occupe du volet immigration et on voit
31:18ce discours. Bon, Bruno Retailleau,
31:20il a mis les formes, il sait faire ce genre de choses.
31:22Voilà, je pense qu'il savait très bien.
31:24Il en a parlé d'ailleurs avec Emmanuel Macron.
31:26Il a préparé ce voyage avec le Président de la République
31:28et donc, il ne faut pas
31:30froisser les Marocains, bien sûr,
31:32et surtout sur des sujets comme ça
31:34pour obtenir des laissés-passer
31:36consulaires qui permettent
31:38de faire revenir des Marocains
31:40au Maroc, il faut de la bonne volonté
31:42de la part de Rabat.
31:44Il faut évidemment ne fâcher personne
31:46et donc, Bruno Retailleau a mis les formes,
31:48fleur et moucheté, pas feutré
31:50et puis, on s'engage dans un processus.
31:52Il l'a dit, c'est un dialogue qui s'entame
31:54et qui va durer des mois. Il viendra,
31:56a-t-il dit, au Maroc le nombre de fois
31:58qu'il faut pour essayer d'améliorer
32:00ce pourcentage
32:02d'obligations à quitter le territoire français
32:04qui est autour de 7%
32:06actuellement et qu'il
32:08veut augmenter, bien sûr.
32:10En même temps, la Pôle Barcelone, des bonnes intentions
32:12mais pas de chiffres, on reste
32:14pas de chiffres, notamment sur ces fameux laissés-passer consulaires.
32:16Il est dans son rôle, finalement,
32:18Bruno Retailleau et je suis d'accord avec ce que disait
32:20Elisabeth, d'autant que
32:22c'est probablement, quand on regarde la
32:24physionomie du gouvernement, le seul poids lourd
32:26aujourd'hui du gouvernement ou en tout cas,
32:28l'un des seuls qui est audible sur ces questions
32:30et il est complètement dans l'incarnation
32:32du régalien, d'une forme de jambe droite
32:34un peu poussée
32:36dans sa position maximaliste au sein du
32:38gouvernement. C'est un peu le leader
32:40idéologique aussi de ce gouvernement, je me souviens
32:42sur cette question de l'immigration.
32:44Il est presque allé promener,
32:46le mot n'est pas péjoratif, Michel Barnier à la frontière
32:48italienne il y a quelques jours, l'amenant
32:50sur le terrain. Il occupe le
32:52terrain, c'est presque la méthode Sarkozy
32:54que déploie Bruno Retailleau
32:56mais le grand défi, au-delà de la
32:58posture politique dont je viens de parler,
33:00le grand défi pour lui, c'est évidemment celui
33:02des résultats. Comment mieux exécuter
33:04les OQTF, les obligations de quitter le
33:06territoire français et sur cette question, il est
33:08évidemment très attendu, ce sera l'objet du projet
33:10de loi du début d'année.
33:12Il y a eu une
33:14crise en 2021 avec le Maroc
33:16parce qu'il y a eu la tentative à ce moment-là
33:18de faire un deal, enfin pas un
33:20deal, plus exactement un bras de fer.
33:22C'est-à-dire, d'une part, on demande
33:24au consulat du Maroc de donner
33:26ces documents consulaires pour pouvoir
33:28renvoyer ces pièces, pouvoir renvoyer les
33:30OQTF et d'autre part, du coup, le gouvernement
33:32français s'est dit, puisque vous refusez,
33:34puisque vous, les consuls, vous refusez de le faire,
33:36en échange, on donnera moins de visas
33:38aux Marocains. Ça, c'était très blessant pour les
33:40Marocains, ça qui a créé une crise avec
33:42le Maroc, plus l'autre affaire qui est le Sahara occidental.
33:44Mais en tout cas,
33:46et l'histoire de Pegasus
33:48avec Macron qui était espionné, ça c'était
33:50quand même dur. Son téléphone était
33:52espionné par les Marocains,
33:54c'est quand même raide. Mais en tout cas, psychologiquement
33:56pour énormément de Marocains, cette histoire
33:58de visa, elle est très sensible,
34:00parce qu'ils ont le sentiment d'être déconsidérés par ça.
34:02Alors, dans beaucoup de pays du monde, il y a plein de pays du monde
34:04évidemment, où avoir devoir
34:06demander des visas, etc., pour circuler,
34:08c'est humiliant. Et au Maroc
34:10particulièrement, parce que comme c'est un pays très touristique,
34:12ils voient beaucoup de Français, ils disent, mais pourquoi
34:14eux, ils viennent, ils s'installent, ils achètent des maisons
34:16à Marrakech, et nous, on est des sous-hommes,
34:18on a pas le droit de... C'est considéré
34:20de plus en plus humiliant pour les Marocains,
34:22cette chose-là, j'espère qu'on en sortira un jour,
34:24mais enfin, pour l'instant, ils font encore des visas, alors qu'il n'y en a pas de l'autre côté,
34:26c'est curieux.
34:28C'est intéressant, parce que ce laisser-passer consulaire,
34:30c'est quand même un peu le nerf de la guerre,
34:32pour pouvoir renvoyer un ressortissant
34:34dans son pays. Si le pays ne donne pas
34:36ce laisser-passer consulaire, on est obligé
34:38de le garder en France. Et comme il y a un énorme
34:40sujet d'exécution des obligations de quitter
34:42le territoire, en France, c'est une vraie
34:44préoccupation pour les responsables politiques, et à l'époque
34:46où la France a diminué
34:48de moitié les visas pour les Marocains,
34:50on était en 2021, il y avait le
34:52Covid, et le Maroc exigeait des tests
34:54PCR pour le retour, et tout,
34:56et j'ai retrouvé le chiffre, en septembre
34:582021, sur 3300
35:00OQTF délivrés à des ressortissants
35:02marocains, seules 80
35:04expulsions ont eu lieu,
35:06ce qui est vraiment absolument dérisoire, et ça avait
35:08conduit la France à réduire les visas. Ce qui est intéressant,
35:10c'est que ça n'a pas fonctionné, on n'a
35:12pas pour autant expulsé davantage
35:14vers le Maroc, et les Marocains se sont
35:16sentis humiliés. Et qu'est-ce qui se passe
35:18quand Bruno Rotailleau est nommé ministre
35:20de l'Intérieur ? Eh bien, l'une des premières choses qu'il a
35:22dites, juste après le meurtre de Philippines
35:24dans le bois de Boulogne, c'est
35:26pour exécuter ces OQTF, on va diminuer
35:28les visas. Il l'a redit, alors que
35:30ça a été fait en 2021, et on a vu que ça n'avait
35:32pas marché. Et aujourd'hui, il va au Maroc, et il se garde
35:34bien de répéter, on va diminuer
35:36les visas, il reste beaucoup plus prudent.
35:38On est prudent parce que c'est protocolaire,
35:40enfin, on est prudent, le ministre est prudent
35:42parce que c'est protocolaire, et que
35:44voilà, il n'est pas sur un plateau télé,
35:46il n'est pas...
35:48– C'était aussi une visite de réconciliation avec le Maroc.
35:50– Oui, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
35:52– Donc on ne va pas tout de suite taper du poids sur la table.
35:54– Avec un énorme volet diplomatique
35:56qui est donc la question du Sahara occidental,
35:58qui est le Sahara, vous savez,
36:00toute cette partie sud, au sud du Maroc,
36:02qui est donc depuis
36:0450 ans revendiquée par le Maroc
36:06et par des autonomistes qu'on appelle le Polisario
36:08qui sont soutenus par l'Algérie, donc c'est le grand
36:10point de friction entre le Maroc et l'Algérie.
36:12Le Maroc et l'Algérie, un jour, ils vont se faire la guerre à cause de ça.
36:14C'est un truc très important.
36:16Et là, Macron, il était sur une position d'équilibre
36:18qui, à moi, me paraissait plutôt raisonnable.
36:20– En même temps.
36:22– En même temps, bien sûr, il ne faut pas...
36:24Et cet été, à un coup de tonnerre,
36:26il a décidé d'aller complètement du côté du Maroc,
36:28c'est-à-dire, il a dit que les documents marocains
36:30sur le Sahara occidental sont la seule base diplomatique.
36:32Donc il a complètement joué le Maroc, mais là,
36:34on va avoir des problèmes avec l'Algérie maintenant.
36:36Les Algériens sont furieux.
36:38– Mais c'est vrai qu'on en a parlé ces derniers jours
36:40de cet aspect diplomatique et qu'on comprend que,
36:42on assume d'une certaine manière de se froisser
36:44avec les Algériens, notamment parce que les efforts
36:46diplomatiques qui ont été faits vis-à-vis de l'Algérie
36:48n'ont pas été très payants.
36:50Je parle sous le contrôle, évidemment, de Paul Bartholomew.
36:52– Vous avez totalement raison, c'est le prix à payer
36:54et il semble, effectivement, acquis du côté de l'Elysée
36:56que le prix à payer et la dégradation,
36:58si j'ose dire, des relations diplomatiques
37:00avec l'Algérie, et on en plaisantait,
37:02mais aussi la fin du « en même temps »
37:04d'un Emmanuel Macron qui essaye de ménager à la fois
37:06les Algériens et les Marocains.
37:08Visiblement, il a fait son choix et c'est la première fois
37:10qu'il prend position à ce point
37:12sur le Sahara occidental, au point de dire
37:14qu'auprès des organisations internationales,
37:16la France va maintenant soutenir
37:18le Maroc dans cette démarche
37:20à propos du Sahara occidental.
37:22Ça, c'est tout nouveau.
37:24– On parlait de la question immigration
37:26qui a été abordée lors de ce voyage au Maroc,
37:28la question immigration est aussi abordée en France.
37:30C'est aussi une affaire de Bruno Retailleau,
37:32mais là, ça se passe, Agathe, du côté des préfets.
37:34Il y a une circulaire qui a été révélée.
37:36– Oui, une circulaire révélée par le Figaro,
37:40envoyée par Bruno Retailleau au préfet.
37:42Alors, ce n'est pas une surprise, il avait annoncé la couleur
37:44dès sa nomination.
37:46Bruno Retailleau qui met la pression sur les préfets,
37:50il leur demande d'accélérer les expulsions
37:52des étrangers les plus dangereux
37:54et de limiter aussi l'octroi
37:56de titres de séjour
37:58aux nouveaux arrivants.
38:00Isabel Pinault, c'est quoi, c'est qu'une première étape ?
38:02– En tout cas, c'est classique
38:04qu'un ministre de l'Intérieur
38:06qui arrive à Place Beauvau
38:08convoque les préfets et leur dit d'être plus ferme.
38:10En général, ça marche comme ça.
38:12Donc, il n'est pas très original dans cette...
38:14Mais évidemment, ça va aussi avec un discours
38:16quand même très dur, avec de l'ordre,
38:18de l'ordre, de l'ordre,
38:20et il aura donné consignes de moins régularisées.
38:22On verra ce que les préfets
38:24veulent faire, peuvent faire.
38:26On aura des chiffres à un moment donné,
38:28mais il est encore trop tôt.
38:30– L'autre écueil, on parlait tout à l'heure
38:32de la nécessité pour lui, peut-être,
38:34de sortir du terrain de communication.
38:36Il a fait beaucoup de médias, beaucoup d'interviews
38:38depuis son arrivée à Place Beauvau.
38:40Rien que la passation de pouvoir avec Gérald Darmanin,
38:42où effectivement, comme l'a rappelé Elisabeth,
38:44il répète trois fois, ma priorité numéro 1,
38:46c'est de rétablir l'ordre, la numéro 2,
38:48rétablir l'ordre, la priorité numéro 3,
38:50rétablir l'ordre, c'est celle des résultats,
38:52mais aussi des leviers législatifs
38:54qui vont pouvoir actionner,
38:56qui vont conditionner son action.
38:58Et donc ça, rendez-vous début 2025
39:00avec ce projet de loi,
39:02le rétablissement du délit
39:04de séjour irrégulier,
39:06le maintien en détention
39:08des étrangers délinquants
39:10qui présentent un danger particulier
39:12jusqu'à 210 jours
39:14maintenus en détention.
39:16Tout cela sont de vrais enjeux politiques
39:18et il va avoir évidemment
39:20l'épée de Damoclès au-dessus de la tête,
39:22de la nécessité d'avoir des résultats
39:24et en même temps, son action politique
39:26va être jugée sur sa capacité
39:28d'être un recurseur ou pas dans la manière
39:30de se rapprocher du Rassemblement National.
39:32François Reinhardt, cette loi immigration,
39:34on commence à en comprendre un petit peu
39:36ce qu'elle pourrait contenir
39:38début 2025 ?
39:40Je pense que ça va être la énième,
39:42parce qu'on en est à combien, je ne sais pas,
39:44mais tous les ans, tous les deux temps.
39:46Je ne sais pas ce qu'il y a dedans
39:48et à vrai dire, je n'ai pas tellement envie de le savoir
39:50parce que ça ne va pas changer grand-chose.
39:52Ce qui me gêne dans le discours,
39:54je vais être classiquement de gauche en disant ça,
39:56je ne vais pas m'excuser de l'être,
39:58c'est le lien éternel entre l'immigration
40:00et l'insécurité.
40:02Bien sûr qu'il faut
40:04empêcher les individus dangereux
40:06de nuire à la société, mais les Français aussi.
40:08C'est-à-dire que l'horrible type
40:10qui a assassiné cette pauvre fille dans le bois de Boulogne,
40:12s'il avait été Français, il aurait droit au même sort.
40:14Je ne vois pas en quoi...
40:16Il l'est en l'occurrence, il est franco-marocain.
40:18Ah bon ?
40:20En tout cas, oui,
40:22une certaine partie de l'opinion
40:24a beaucoup insisté sur le fait qu'il était sous-marocain.
40:26Mais ce qui est grave, c'est le crime.
40:28Dans cette idée de toujours lier
40:30l'immigration à l'insécurité, moi je pense toujours
40:32à tous les gens qui arrivent
40:34en France, qui sont heureux d'être là,
40:36qui essaient de travailler pour le pays,
40:38de bien travailler, d'élever leurs familles,
40:40et à qui on revoit tout le temps, voleurs,
40:42violeurs, assassins, etc.
40:44C'est blessant pour des tas de gens,
40:46et ça me fend le cœur.
40:48La question qui se pose,
40:50et c'est aussi pour ça que ça avait créé
40:52une telle émotion, la question de Philippines,
40:54parce qu'effectivement, la nationalité
40:56de son agresseur présumé,
40:58de son tueur présumé, c'était le fait
41:00que, et là, d'une certaine manière,
41:02pour porter la contradiction à ce que vous dites,
41:04lui n'était pas censé
41:06être sur le territoire français, donc c'est pas exactement
41:08totalement la même chose que si
41:10cet agresseur, ce tueur, avait été français.
41:12J'entends bien ce que vous dites. Il avait eu une OQTF,
41:14donc il devait partir. Mais alors, s'il était parti
41:16et qu'il avait violé quelqu'un ailleurs, ce serait mieux ?
41:18Non. Le fait qu'un individu
41:20qui soit dangereux,
41:22on doit le mettre à l'abri,
41:24mais quel que soit, il n'y a pas de rapport
41:26avec sa nationalité, etc.
41:28Après, en tout cas,
41:30après vérification...
41:32C'est un ressortissant marocain. Un petit mea culpa
41:34de Paul Barcelone.
41:36Il était bien sous OQTF.
41:38Le discours des hommes politiques s'est durci,
41:40c'est la fenêtre d'Overton
41:42qui s'est de plus en plus déplacée,
41:44et des choses que l'on dit aujourd'hui
41:46étaient indicibles il y a encore quelques années,
41:48notamment sur le lien entre
41:50immigration et délinquance, ou immigration
41:52et terrorisme. Emmanuel Macron
41:54lui-même, depuis
41:562018, commence à faire
41:58ce lien progressivement.
42:00Et souvent, chiffre à l'appui. Ils ont cité
42:02des statistiques à Marseille, par exemple,
42:04sur la délinquance, sur la part d'étrangers
42:06dans la délinquance.
42:08Le discours a changé, aussi parce qu'il y a
42:10une aspiration
42:12de l'opinion, et que ce qui était
42:14acceptable et entendable
42:16s'est éloigné de plus en plus. Maintenant,
42:18pour Bruno Retailleau, c'est un défi
42:20immense, parce qu'il a construit toute son identité
42:22sur cette fermeté, et un peu comme
42:24le Rassemblement National, d'ailleurs,
42:26sur le laxisme, l'impuissance
42:28des politiques, parce qu'il ne voulait pas,
42:30parce qu'il ne faisait pas. Maintenant
42:32qu'il est ministre de l'Intérieur, on va voir
42:34si, vraiment, avec lui, concrètement,
42:36ça change quelque chose.
42:38Donc, gros enjeu
42:40pour Bruno Retailleau.
42:41Elisabeth Pinot, je vous donne la parole dans deux minutes.
42:43Ça vous laisse le temps de réfléchir à
42:45la réponse sur cette question, effectivement,
42:47de savoir d'abord ce qu'en pense Michel Barnier,
42:49lui, comment lui, parce qu'on parle de Bruno Retailleau,
42:51mais comment Michel Barnier, lui, il gère cette
42:53question de l'immigration. Mais pour l'heure, il est 20h46.
42:55Un point sur l'information avec Stéphane Milhomme.
42:57Au Liban,
42:59le Premier ministre espère un cessez-le-feu
43:01avec Israël dans les heures ou les jours
43:03qui suivent, mais l'heure est toujours au combat.
43:05Le Hezbollah affirme ce soir
43:07avoir visé une position militaire israélienne
43:09près de Tel Aviv, et puis
43:11près de Beyrouth, une frappe israélienne sur une
43:13camionnette de munitions du mouvement
43:15islamiste a fait au moins un mort.
43:17En Espagne, le bilan est passé
43:19ce soir à 95 morts après
43:21les violentes inondations, principalement
43:23dans la région de Valence, mais aussi en Andalousie,
43:25Castille et Manche. Le Secours
43:27populaire français lance un appel aux dons
43:29en faveur des sinistrés.
43:31Après la mort d'une patiente aux urgences
43:33à Laryboisière cet été en 2018,
43:35l'assistance publique des hôpitaux de Paris
43:37sera jugée prochainement pour
43:39homicide involontaire.
43:41Une dame de 55 ans avait été laissée
43:43plusieurs heures sans que personne ne s'en occupe.
43:45Une faute selon le juge
43:47d'instruction, d'autant qu'elle était décédée par la suite.
43:49La direction de
43:51Volkswagen confirme vouloir baisser
43:53les salaires de 10%. Le constructeur automobile
43:55allemand entend ainsi sortir
43:57de la crise et adopter d'autres mesures
43:59de limitation des rémunérations.
44:01Conclusion d'une réunion entre
44:03directeur et syndicat.
44:11Dernière partie des Informés
44:13avec Paul Barcelone de France Info,
44:15François Reynard du Nouvel Observateur
44:17et Elisabeth Pinot de l'agence
44:19Britannique Reuters. Je vous avais promis
44:21la parole, Elisabeth, je vous la donne parce que
44:23vous qui suivez au quotidien l'actualité
44:25et les déplacements et la manière
44:27dont travaille Michel Barnier,
44:29on parlait d'immigration et de la manière
44:31dont son ministre Bruno Retailleau
44:33tente de prendre la main sur le dossier.
44:35Lui, le Premier ministre,
44:37comment est-ce qu'il gère ça ?
44:39Comment il laisse faire ?
44:41Il accompagne le dossier ?
44:43Il laisse les clés à Retailleau ?
44:45Michel Barnier, c'est quand même celui qui a dit
44:47l'immigration en France est hors de contrôle
44:49lors de la primaire de son camp
44:51en 2011.
44:53Déjà, ça vous pose le sujet.
44:55Et puis ensuite, dans son discours
44:57de politique générale, il a été beaucoup plus
44:59prudent. En tout cas,
45:01il n'a pas mis le feu aux poudres. Il n'est pas allé
45:03sur le terrain du Rassemblement National.
45:05Il a dit qu'il fallait construire des places de prison
45:07et améliorer des choses.
45:09Mais il n'a pas dit l'immigration est le problème
45:11numéro un en France. Il n'a pas eu de discours
45:13extrême. Et puis ensuite, il y a eu Bruno Retailleau
45:15qui lui a pris la parole et s'est
45:17fait le chantre de la sécurité,
45:19de la politique anti-immigration
45:21illégale, etc.
45:23Michel Barnier, pour l'instant, on le laisse faire.
45:25Il l'a repris sur la
45:27question de l'État de droit.
45:29Il a bien corrigé
45:31ses propos
45:33de Bruno Retailleau.
45:35Pour l'instant, on en est là.
45:39J'ai l'impression qu'il le laisse
45:41mener sa
45:43partition.
45:45Au fil de l'eau, on verra
45:47ce qui se passe au séminaire gouvernemental de lundi
45:49si Bruno Retailleau a des
45:51projets. Peut-être qu'il donnera des éléments
45:53de sa future loi qui va arriver très vite,
45:55début 2025,
45:57et ce qu'en dit Michel Barnier. Mais pour l'instant, j'ai l'impression
45:59que le Premier ministre le laisse
46:01dérouler son chemin.
46:03Michel Barnier, c'est aussi l'homme du
46:05moratoire sur l'immigration de la
46:07Première de la droite en 2021.
46:09Il dit bien du moratoire avec des guillemets.
46:11Je voulais ajouter un mot sur la relation
46:13aussi, qui n'est peut-être pas inintéressante,
46:15entre Emmanuel Macron, le président
46:17de la République, et Bruno Retailleau.
46:19Pour la première fois, ils se sont vus en tête à tête à l'Élysée
46:21lundi dernier pour aborder, entre autres,
46:23ce sujet de l'immigration, alors
46:25même que l'immigration est un sujet
46:27ultra crispant en Macronie
46:29depuis le début 2018, la loi
46:31choisit les immigrations, et évidemment
46:33le traumatisme, faut-il le rappeler, de l'année dernière
46:35avec le vote de cette loi
46:37immigration
46:39aux forceps à l'Assemblée nationale.
46:41François Renard, ta dernière réponse.
46:43Oui, il y avait quelque chose qui m'a beaucoup choqué, c'est l'arrière-plan
46:45idéologique de Bruno Retailleau, derrière la politique
46:47qu'il mène. C'était quand il a déclaré,
46:49il n'y a pas longtemps, dans une radio, la France est un
46:51pays de tradition ou de civilisation
46:53judéo-chrétienne. Ça, pour moi, c'est très
46:55grave. La France n'est pas un pays de tradition judéo-chrétienne,
46:57c'est un pays, c'est une république laïque,
46:59c'est-à-dire une république dans laquelle il n'y a pas...
47:01Là, qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire, quand il dit ça,
47:03qu'est-ce qu'il faut entendre ? Il faut entendre, les chrétiens et les
47:05juifs, ils ont le droit d'être français, les autres, ils n'ont pas le droit de l'être.
47:07Tout le monde a le droit. On peut être
47:09ni chrétien, ni juif, on peut être tout ce qu'on veut.
47:11On est une république laïque. On est une république laïque
47:13gouvernée par le principe de la liberté, de la
47:15égalité, de la fraternité.
47:17Elle date d'une loi.
47:19Est-ce que, derrière ça, il ne disait pas
47:21l'histoire du
47:23continent européen ?
47:25Alors, à ce moment-là, il fallait
47:27supprimer judéo-chrétien, parce que
47:29je vous rappelle que cette loi de 1905, elle était faite
47:31juste quelques années après l'affaire
47:33Dreyfus. L'affaire Dreyfus, c'était là où le camp
47:35de M. Rotaïos, à la droite française, était
47:37viscéralement, pensait de manière viscérale, que les
47:39vrais français, c'était des chrétiens et que les juifs, c'était pas les français.
47:41L'affaire Dreyfus, c'est ça.
47:43Et la loi de 1905 a été
47:45votée à ce moment-là aussi contre ça. La loi de 1905,
47:47elle a été votée par des gens qui disaient
47:49la France est une république laïque, c'est-à-dire
47:51qu'elle appartient à tous les français.
47:53Et tous les français sont frères. Donc, cette histoire
47:55de tradition judéo-chrétienne, c'est faux.
47:57S'il y avait eu une tradition judéo-chrétienne,
47:59il n'y aurait pas eu de problème d'antisémitisme en Europe.
48:01Donc, en plus, il dit une
48:03erreur historique qui dénote
48:05une idéologie qui me paraît extrêmement dangereuse
48:07et qui est contraire à la république.
48:09Vous entendez qu'il voudrait exclure les musulmans de la république ?
48:11C'est ça que ça veut dire. Quand il dit ça, ça veut dire.
48:13Je ne sais pas si ce sont vos propos.
48:15En tout cas, moi, ce que je voulais dire pour rebondir sur ce que disaient
48:17Paul et Elisabeth, c'est que
48:19non seulement Michel Barnier
48:21a choisi Bruno Retailleau
48:23pour être son ministre de l'Intérieur,
48:25donc il ne découvre pas ses idées,
48:27parce que Bruno Retailleau est toujours porté en bandoulière ostensiblement,
48:29mais en plus,
48:31il l'a fait avec, d'une certaine façon,
48:33même si Emmanuel Macron ne s'en est pas mêlé,
48:35l'aval du président de la république,
48:37sachant que c'est
48:39certainement le ministère,
48:41ou un des ministères les plus stratégiques, Beauvau.
48:43Quand tu es ministre de l'Intérieur, potentiellement, tu connais
48:45tous les secrets de la république
48:47et les secrets de l'Elysée.
48:49Il y a une personne qu'Emmanuel Macron ne voulait pas avoir
48:51au ministère de l'Intérieur, c'est Laurent Wauquiez.
48:53Sur le fond, il a à peu près
48:55les mêmes idées que Bruno Retailleau,
48:57mais il est beaucoup moins Macron-compatible,
48:59Laurent Wauquiez, et même Barnier-compatible,
49:01parce que c'est un homme extrêmement clivant,
49:03qui n'a pas la même
49:05personnalité que Bruno Retailleau,
49:07et Bruno Retailleau, malgré ses idées
49:09très à droite, qui sont totalement
49:11incompatibles avec
49:13l'ancienne majorité macroniste qui penche à gauche,
49:15il y a quand même des gens
49:17en Macronie qui le trouvent
49:19agréable et qui reconnaissent
49:21que c'est quelqu'un avec qui on peut
49:23discuter. On verra si ça
49:25l'aidera
49:27quand il portera cette loi
49:29qui avait beaucoup divisé l'année dernière.
49:31– On va aborder le dernier thème
49:33de cette émission, car
49:35il y a désormais quelque chose d'officiel,
49:37alors là on rentre un peu, on soulève le capot,
49:39on rentre un peu dans quelque chose d'un peu politique
49:41et d'un peu organisationnel, mais ça dit beaucoup de choses.
49:43Ça y est, c'est officiel, Agathe, Gabriel Attal
49:45est le seul en lice pour la tête du Parti Renaissance.
49:47– Oui, la voie est libre pour Gabriel Attal
49:49puisqu'Elisabeth Borne, qui était candidate,
49:51a renoncé à peu près au même
49:53moment. « Je n'ai pas retiré ma candidature,
49:55on a trouvé un accord », dit-elle.
49:57Ce renoncement est présenté
49:59comme un choix commun pour une
50:01candidature d'union par les deux camps.
50:03Après des semaines de tractation,
50:05un choix commun, l'ancienne ministre
50:07Roselyne Bachelot le déplore,
50:09elle doute aussi des capacités
50:11de Gabriel Attal
50:13à pouvoir tout faire. Écoutez, c'était sur France Info
50:15tout à l'heure.
50:17– C'est encore une femme qui se sacrifie, là,
50:19ras-le-bol. La capacité d'Elisabeth Borne
50:21était éminente à essayer
50:23de reconstituer un parti centriste.
50:25Je trouve que d'avoir
50:27la même personne
50:29à la tête du parti et à la tête du groupe
50:31parlementaire est une erreur.
50:33Étant donné la structuration de l'Assemblée,
50:35il a besoin d'être là
50:37du matin au soir et du soir au matin.
50:39Et étant donné que le parti
50:41n'est absolument pas structuré,
50:43ni dans ses cannes, ni dans ses militants,
50:45il a besoin d'être là-bas au parti du matin au soir.
50:47Je reconnais les éminentes qualités
50:49de Gabriel Attal, mais je ne sais pas
50:51comment on fait. – Ras-le-bol, dit Roselyne Bachelot.
50:53Qu'est-ce qu'elle a obtenu
50:55en échange d'Elisabeth Borne ?
50:57Gabriel Attal, lui, est-ce qu'il a
50:59les yeux plus gros que le ventre ?
51:01Et quel regard porte le président sur tout ça ?
51:03– Elisabeth Pinault,
51:05pour Gabriel Attal, c'est quoi ? C'est une victoire
51:07à battre par chaos ?
51:09– C'est l'ambition incarnée, c'est la victoire de l'ambition.
51:11Ça n'a pas traîné. Sur ce même plateau,
51:13la semaine dernière, on disait justement
51:15avec vous, Paul, qu'Elisabeth Borne était
51:17en campagne, qu'elle venait sortir un livre,
51:19qu'elle essayait de défendre
51:21son bilan et qu'elle espérait
51:23pouvoir contrer Gabriel Attal. Voilà, huit jours après,
51:25ils ont fait leur petite cuisine
51:27en interne pour qu'il n'y ait pas trop de fâcherie,
51:29que ça ne se voit pas trop, qu'il n'y ait pas de vote
51:31et que finalement ça se passe
51:33un peu… Quand on aime la politique,
51:35on connaît ça par cœur, c'est un schéma
51:37classique dont on s'arrange pour ne insulter
51:39personne, pour ne pas insulter l'avenir
51:41parce qu'on ne sait pas ce qui peut se passer.
51:43On sait que Gabriel Attal, qui est maintenant
51:45numéro un et un peu tout puissant,
51:47a contacté Gérald Darmanin d'un côté,
51:49Bruno Le Maire de l'autre, je ne sais pas trop ce qu'ils se sont dit
51:51et je ne suis pas sûre qu'il ait contacté Édouard Philippe.
51:53Donc tout reste à faire pour 2027.
51:55– Paul Boulay, Elisabeth Borne, et la question
51:57que posait Agathe, c'est qu'est-ce que
51:59l'ancienne Première Ministre a eu en échange,
52:01en l'occurrence, la présidence du Conseil national
52:03de Renaissance qu'une sorte de parlement interne ?
52:05Mais ce qu'il faut retenir de ça…
52:07– C'est intéressant ça ?
52:09– Non, mais ce qu'il faut retenir de ça…
52:11– Et des sièges aussi quand même.
52:13– Et des sièges au bureau exécutif.
52:15– Elle pourra choisir, donc le bureau exécutif,
52:17elle aura des hommes au bureau exécutif, c'est pas rien.
52:19– Exactement, elle le garde à l'œil
52:21et elle ne lui laisse pas tant l'abri sur le coup que ça.
52:23La question c'est jusqu'à quand, parce que l'ambition
52:25de Gabriel Attal c'est de faire de Renaissance
52:27une forme d'écurie présidentielle et de s'ouvrir
52:29un boulevard, une autoroute pour 2027
52:31et c'est à la différence de certains en Macronie
52:33qu'un parti c'est de l'argent, il y en a à Renaissance,
52:35c'est des élus, c'est des militants,
52:37alors qu'ils sont très pro-Macron
52:39mais qui pourraient devenir pro-Attal à terme.
52:41Ensuite attention quand même
52:43à la coquille vide parce que ce parti
52:45n'a jamais vraiment été investi,
52:47il n'a jamais produit d'idées,
52:49il n'a jamais percé dans les élections locales.
52:51– Peut-il vivre sans Emmanuel Macron ?
52:53– Alors c'est toute la question
52:55et aujourd'hui Gabriel Attal
52:57aimerait effectivement que oui
52:59que ce soit une machine à son service
53:01et je rejoins évidemment Elisabeth sur l'ambition
53:03à incarner mais Elisabeth Borne n'a pas dit
53:05son dernier mot et visiblement elle veille au grain.
53:07On va voir comment ça se passe.
53:09– J'ai cru voir dans un papier du Figaro
53:11je crois qu'il y avait un autre élément
53:13qui a aidé à la décision d'Elisabeth Borne
53:15c'était qu'elle était sûre de perdre,
53:17c'est-à-dire qu'il y avait…
53:19– Ça c'est le camp Attal qui dit ça.
53:21– Elle disait que les élections, enfin les sondages
53:23auprès des gens qui votent, c'est-à-dire des militants
53:25c'était à 70% pour Attal et à 30% pour elle
53:27donc voilà, ça c'est une autre chose
53:29mais effectivement je pense que comme le disent
53:31Elisabeth Pinault et Paul Barcelone
53:33la grande question c'est…
53:35Attal, on a tous compris, il veut en faire
53:37son écureuil présidentiel et il veut avoir les sous
53:39qui vont avec puisque le parti a les dotations
53:41de l'État, le financement des partis politiques
53:43mais est-ce qu'il va réussir à dire
53:45ce parti qui était uniquement macroniste
53:47dont désormais plus personne ne sait
53:49ce que ça veut dire, est-ce qu'il va réussir
53:51à le transformer en Paris attaliste
53:53dont on n'a toujours pas compris ce que c'était non plus ?
53:55Je pense qu'il fait ça au moment où Emmanuel Macron
53:57et Gabriel Attal sont en froid
53:59et où s'il y a une personne qui agace le président
54:01en ce moment c'est Gabriel Attal
54:03donc pour lui, voir son parti, son bébé
54:05entre les mains de cet homme
54:07qu'il estime déloyal
54:09qu'il a trahi, qu'il n'a pas assumé
54:11la dissolution, bon bref
54:13je pense qu'Emmanuel Macron
54:15a tout fait pour l'en empêcher mais il n'a pas réussi
54:17Merci beaucoup les informés
54:19Elisabeth Pinault, correspondante
54:21Élisée Ematignon pour l'agence britannique Reuters
54:23François Reinhardt, chroniqueur
54:25au Nouvel Observateur, Paul Barcelone
54:27journaliste au service politique de France Info
54:29Merci beaucoup, Agathe, on se retrouve demain ?
54:31À demain ! Les informés reviennent
54:33à 20h, on se retrouvera aussi à la radio
54:35à 18h30 pour l'invité politique
54:37Quelle est la une de l'Obs François ?
54:39Donc du Nouvel Obs, c'est une sur
54:41l'influent M. Arnault, c'est-à-dire Bernard Arnault
54:43l'homme qui murmure, l'homme le plus riche
54:45du monde, qui murmure à l'oreille du président
54:47et je veux dire que ça m'a assez terrifié
54:49cet excellent article. Et c'est à lire
54:51pour le Nouvel Obs, merci beaucoup
54:53Les informés qui reviennent demain matin à 9h
54:55avec Adrien Becq et Aurélien Remond