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Le ministre des Transports est l'invité du Grand Jury dimanche de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 26 novembre 2023 avec Anaïs Bouton.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Le grand jury présenté par Annalise Bouton.
00:15 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce grand jury en direct sur RTL et sur Paris Première. Il a été pendant cinq ans le monsieur
00:23 Europe du président Macron. Il est désormais
00:26 ministre délégué en charge des transports. Un poste très exposé à portée de polémiques. Bonjour Clément Beaune. Bonjour.
00:33 Beaucoup de sujets abordés avec vous, des sujets qui passionnent les français parmi eux les auditeurs de RTL parce qu'ils touchent directement évidemment nos vies,
00:40 nos régions, notre porte-monnaie.
00:42 Comment améliorer le transport en France ? Est-ce qu'il y aura des trains à Noël ?
00:46 Est-ce qu'on sera prêt pour les JO ou pour la voiture électrique en 2035 ? Pour tout vous dire, on avait hâte de vous recevoir.
00:52 Bienvenue dans ce grand jury Clément Beaune.
00:56 A mes côtés pour vous interroger, Jim Jarassé du Figaro. Bonjour Jim. Et Pauline Buisson de la rédaction d'M6.
01:03 Bonjour Pauline.
01:05 Première question Jim. Oui, première question sur une triste nouvelle qu'on a appris hier soir, le décès de
01:11 de Gérard Collomb, l'ancien maire de Lyon, l'ancien ministre
01:14 de l'Intérieur au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron. A l'époque vous étiez
01:20 conseiller à l'Elysée, vous venez comme lui de la gauche du Parti Socialiste. Quels souvenirs gardez-vous de Gérard Collomb ?
01:26 Oui c'est une immense tristesse pour les Lyonnais, pour les Français. Gérard Collomb était
01:31 un familier de notre paysage politique, un homme engagé depuis des décennies, un élu local,
01:36 un maire visionnaire. Il a été aussi un grand ministre de l'Intérieur. J'ai évidemment
01:40 beaucoup de souvenirs
01:42 partagés dans cette campagne électorale de 2016-2017. Il était l'un des premiers à avoir soutenu
01:47 Emmanuel Macron. Et donc moi j'étais à l'époque le conseiller d'Emmanuel Macron. Nous avions beaucoup, avec quelques-uns, cheminé ensemble
01:54 pour construire cette aventure. Il a été l'un des premiers à soutenir Emmanuel Macron. Il a aussi été l'un des premiers à émettre des critiques
01:59 vis-à-vis du macronisme. Aujourd'hui certains regrettent un manque de cap au sein de la majorité.
02:07 Est-ce que finalement Gérard Collomb avait
02:09 compris avant les autres peut-être les limites du en même temps macroniste ?
02:14 Je veux rendre hommage d'abord à Gérard Collomb et penser à sa famille. Je ne vais pas faire de lien avec l'actualité politique immédiate.
02:19 Mais Gérard Collomb c'était un homme qui avait une liberté, une exigence, qu'il a
02:22 dite, mais qui a été aussi, je le redis, un des grands bâtisseurs de cette aventure politique
02:27 venant de la gauche, dépassant les clivages, sachant rassembler. Et un républicain très exigeant sur les questions de sécurité, en effet, comme maire et
02:35 comme ministre de l'Intérieur. Il avait alerté, mais je crois que c'est une alerte que nous partageons.
02:39 Et il avait eu cette phrase sur le vivre ensemble et le risque de vivre face à face. Je crois que ça ne vaut pas que sur
02:45 les sujets d'actualité immédiate, d'immigration et d'autres. C'est faire nation,
02:48 défendre des principes républicains, avoir une exigence de l'école à la sécurité. Et cette exigence républicaine
02:54 est extrêmement forte et elle nous oblige, évidemment, aujourd'hui.
02:57 La phrase à laquelle vous faites allusion, c'est celle qu'il a prononcée lors de la passation de pouvoir. Il a dit
03:02 "Aujourd'hui on vit côte à côte, je crains que demain on ne doit vivre face à face".
03:06 C'est ça ce qu'on vit en même temps, en ce moment. Mais c'est un risque dans toutes nos démocraties, on le voit bien, avec
03:11 une violence politique qui est beaucoup plus forte, avec des fake news qui se répandent, avec des défis à relever, que ce soit la transition
03:19 écologique ou les crises migratoires,
03:21 l'enjeu démographique, tout ça c'est évident. Gérard Collomb avait été sans doute comme maire et comme ministre un de ceux qui, depuis des années,
03:27 avait compris. Mais quand je regarde son action, notamment comme maire de Lyon, c'est la fonction sans doute qu'il a le plus tenu à
03:33 coeur, qu'il a incarné le plus longtemps. Il avait su justement, dans des quartiers populaires et difficiles, investir,
03:38 reconstruire des quartiers entiers, faire de l'écologie
03:42 concrète, faire vivre les gens avec une exigence de sécurité. C'était un maire qui assumait cette exigence de sécurité
03:48 depuis longtemps. Et donc tout ça c'est un héritage politique qui, je crois, est le nôtre, et celui de ceux qui sont aux
03:54 responsabilités aujourd'hui. Et je veux vraiment avoir en ce moment
03:59 une pensée d'émotion à son épouse, à ses enfants, à ses proches, aux Lyonnais, et à tous ceux qui, comme moi, ont connu cette
04:05 aventure à ses côtés depuis le départ.
04:07 - Mais n'avait-il pas le pressentiment de ce qui est l'état de venir quand il parle de face à face ? On est obligé de le
04:12 lier, parce que c'est un homme politique quand même. Quand vous voyez le drame de Crépole la semaine dernière et la mort du jeune Thomas,
04:17 poignardé dans une fête de village,
04:20 est-ce qu'on n'y est pas à ces Français qui vivent face à face ?
04:23 - Mais il y a des drames. Le drame de Crépole est absolument
04:26 inqualifiable. Il nécessite une très grande fermeté. Le Premier ministre de la République lui-même s'est exprimé, le gouvernement est mobilisé, notre justice aussi. Il y a eu d'ailleurs,
04:33 je crois, des interpellations, des mises en examen. Donc nous n'avons aucun laxisme là-dessus. Mais je voudrais étendre le propos.
04:40 Gérard Collomb, avec d'autres, a dit que l'essentiel dans une société
04:45 fragmentée par des inégalités, par les questions de sécurité, c'était d'avoir, quand on est aux responsabilités,
04:49 ce sens toujours du collectif et de l'intérêt général. Ça passe par les questions de sécurité, ça passe par l'investissement que nous faisons dans l'école,
04:56 dans nos grands services publics. On parlera de transport. Je suis absolument convaincu que c'est aussi une des grandes fractures
05:01 françaises qu'il faut réparer. Et dans nos grandes villes, il avait fait lui-même à Lyon, il faut investir dans ces mobilités pour que des quartiers soient
05:07 désenclavés. Donc il n'y a pas une seule réponse. Ça n'est pas un seul drame, aussi terrible soit-il, qui résume ce propos. Vivre
05:14 côte à côte ou vivre ensemble, c'est évidemment la question de sécurité, c'est évidemment l'investissement de la santé, c'est évidemment l'investissement des transports,
05:22 c'est la question de nos services publics et ce sont nos réformes économiques pour lutter contre un chômage massif.
05:26 Il serait trop facile de résumer ça à un texte de loi, un enjeu ou une problématique en particulier.
05:31 Pauline, vous vouliez parler de ce qui a agité la fin de semaine.
05:36 Exactement, cette polémique, vous la connaissez évidemment, on ne sera pas prêts pour les JO, c'est la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a tenu ses propos,
05:43 pas prêts pour absorber les 800 000 voyageurs supplémentaires. Vous dites la même chose Clément Beaume, on ne sera pas prêts ? Non, pas du tout.
05:50 Je dis on a du travail et on sera prêts et nous devons être prêts, c'est notre engagement et c'est notre devoir.
05:55 Les propos de madame Hidalgo, ils sont honteux
05:57 parce que quand on est maire de Paris, maire de la ville haute des JO qui n'ont pas été accueillis en France depuis 100 ans,
06:03 aller parader sur un plateau de télévision pour faire oublier cette turpitude personnelle et sa polémique sur un voyage
06:10 injustifiable et injustifié,
06:13 sacrifier l'intérêt général à tout cela en disant au monde entier
06:16 nous ne serons pas prêts à moins de 250 jours des JO, c'est une honte et c'est une trahison politique.
06:21 Donc moi je vous le dis très clairement, nous travaillons, nous avons encore du boulot
06:25 évidemment pour nos transports comme pour tous les sujets, la sécurité, les infrastructures bien sûr, mais nous sommes dans les temps,
06:31 nous relèverons ce défi et nous relèverons un défi historique en plus de l'organisation
06:35 du plus grand événement international sur notre territoire depuis des décennies, d'avoir les premiers JO où pour 100% des spectateurs
06:42 sur 100% des sites, nous pourrons y aller en transport public ou en vélo, ce sont les premiers jeux
06:47 cyclables et durables de l'histoire, ça devrait être une fierté plutôt qu'une source de critique aussi médiocre.
06:52 On a l'impression que tout le monde se renvoie la balle sur ce dossier, la mairie, la région, l'état...
06:57 Mais moi...
06:57 Est-ce que ce n'est pas le moment de siffler la fin de la récré Clément Beaune, c'est le Premier Ministre ?
07:01 Bien sûr, mais moi je le dis,
07:03 vous imaginez le maire de Londres, vous imaginez le maire de Tokyo, vous imaginez le maire de Rio
07:07 aller dire à 250 jours des JO "écoutez les amis nous ne serons pas prêts, il y a encore beaucoup de boulot,
07:11 je préfère qu'on le fasse ensemble".
07:13 Est-ce que vous estimez qu'il y a beaucoup de retard ?
07:15 Je fais tous les mois une réunion avec l'ensemble des acteurs,
07:17 précisément pour mettre tout le monde autour de la table, c'est moi qui ai créé ce comité
07:20 des mobilités pour l'enjeu des transports dans les JO. Il y a les aéroports de Paris, la RATP, la SNCF, Madame Pécresse,
07:26 on n'a pas la même sensibilité politique, elle vient travailler à chaque fois.
07:29 Ni réunion jusqu'à présent ?
07:30 Jamais. Donc je vais vous dire, c'est pas grave, on réussira quand même, on ne comptait pas sur Mme Hidalgo...
07:34 Sans elle ou contre elle même ?
07:35 Pas contre elle, parce que je ne suis pas comme ça, malgré elle, tant pis, mais on le fera, les transports,
07:40 ce n'est pas la responsabilité première de la ville de Paris que chacun fasse son boulot.
07:43 C'est un défi énorme et tous les engagements qu'on a pris, je le dis parce que c'est ça le fond de l'affaire,
07:47 tous les engagements que nous avons pris, des lignes supplémentaires, par exemple la ligne 14 qui sera prolongée au nord et au sud,
07:53 c'est dans les temps, ça sera ouvert au printemps prochain et nous le réussirons bien sûr.
07:56 Et la porte-maillot ?
07:57 C'est un élan national, ce sont les jeux des français, nous devons les réussir ensemble.
08:00 Pour emmener les gens à la défense, pour les épreuves de natation par exemple,
08:04 la station de RER E et EOL, ça sera prêt aussi ?
08:08 Oui, mais alors tous les engagements qui sont dans le contrat que Paris et la France ont pris avec les autorités olympiques seront tenus.
08:15 C'est le RER E qui sera ouvert en partie, c'est l'engagement qui a été pris,
08:19 c'est la ligne 14 qui sera ouverte, qui est la ligne de vie de ces jeux.
08:22 Je dis aussi que ce n'est pas seulement un effort qu'on fait pour les jeux,
08:25 c'est un effort qu'on fait pour les français, pour les parisiens, pour les franciliens, durablement.
08:30 La ligne 14, elle ne va pas évidemment refermer après les jeux,
08:33 ce sera donc un apport pour les transports publics.
08:36 Bien sûr il y a des galères dans les transports publics aujourd'hui, je suis parfaitement conscient de cela,
08:40 mais ce n'est pas en crachant sur le pays, en crachant sur nos agents publics.
08:43 Il y a 70 000 agents de la RATP qui en ce moment même, le week-end, font les travaux pour réussir tout cela.
08:48 Il y a 200 000 cheminots qui sont mobilisés pour assurer partout en France cette réussite.
08:52 Ce n'est pas une polémique pour nous, c'est un élan collectif.
08:55 Ce ne sont pas les jeux de Mme Hidelgo, c'est les jeux des français, c'est pour ça que nous les réussirons.
08:59 Clément Beaune, vous parlez de l'aspect technique des travaux notamment,
09:02 il y a aussi l'aspect des ressources humaines et du personnel.
09:04 Est-ce qu'il y aura suffisamment de personnel pour assurer cette montée en charge de l'offre de transport pendant les JO ?
09:12 La RATP envisage une prime de 15 euros par jour sur quoi d'activité pendant les JO,
09:18 est-ce que c'est suffisant pour motiver le personnel ?
09:21 Pour être précis, il y a plusieurs sujets.
09:22 Il y a les infrastructures qu'on a évoquées, elles seront prêtes en temps et en heure.
09:25 Est-ce qu'il y a encore du travail ? Oui.
09:26 Est-ce que nous serons prêts ? Oui aussi.
09:28 Il y a des recrutements, quand vous voulez, avec des renforts d'offres,
09:31 15% d'offres de transport supplémentaires pendant les jeux.
09:34 Il faut évidemment des conducteurs en plus, il faut des personnels qui mobilisent,
09:39 il faut parfois des contractuels, il faut des volontaires.
09:41 Volontaires ne veut pas dire bénévoles, ce sont des gens qui au sein de la RATP, au sein de la SNCF,
09:45 ont dit "nous sommes disposés à être présents, parfois à venir d'autres régions pour les jeux,
09:50 avec un dispositif d'accompagnement social".
09:52 Je fais entièrement confiance à la RATP, à la SNCF, à leurs dirigeants et aux syndicats
09:58 pour trouver ce dispositif de diverses primes.
10:00 C'est normal, quand on fait du travail en plus, il faut des primes, il faut des accompagnements sociaux.
10:04 Moi j'y suis extrêmement attaché.
10:06 Mais c'est une formidable vitrine, ces jeux pour les transports publics,
10:09 c'est un accélérateur sur les questions d'accessibilité,
10:11 c'est un accélérateur sur certaines lignes et on continuera l'effort après les jeux.
10:15 Bien sûr, parce qu'il y aura encore du boulot pour améliorer nos transports publics.
10:18 Les recrutements, ils sont en train d'être faits.
10:20 Je fais justement ce point tous les mois,
10:21 ça serait bien que la maire de Paris vienne de temps en temps voir ce qui s'y passe
10:24 parce qu'il y a un énorme boulot qui est engagé.
10:26 La RATP, la SNCF par exemple, ce sont les volontaires aussi
10:29 pour guider les personnes dans les stations de métro ou dans nos gares.
10:32 La SNCF toute seule, c'est 10 000 volontaires qui sont en train d'être mobilisés.
10:37 Aéroports de Paris, c'est plusieurs milliers de volontaires.
10:39 Le dispositif de Paris 2024, c'est plus de 40 000 volontaires.
10:42 C'est un élan national magnifique.
10:44 Moi je ne veux pas qu'on piétine ça pour faire oublier des petites polémiques médiocres.
10:48 Alors selon vous, tout va bien, mais vous avez quand même...
10:51 Non pardon, je ne dis pas que tout va bien parce qu'il n'y a aucune naïveté dans mon propos.
10:54 Je dis que c'est un défi immense,
10:56 qu'il y a un boulot qui est engagé par des dizaines de milliers de personnes
10:59 dans nos entreprises et nos services publics,
11:01 et que nous le réussirons.
11:02 Et je préfère qu'on encourage ceux qui bossent
11:05 plutôt que de les mépriser et de les balayer d'un referment.
11:07 Vous avez quand même reconnu il y a quelques jours
11:09 que la circulation automobile à Paris pendant les JO serait,
11:12 votre mot c'était "hardcore".
11:14 Quel message adressez-vous aux Franciliens, aux Parisiens
11:18 en employant ce mot sur cette période qui va être compliquée, du coup, si on comprend bien ?
11:23 Oui, il ne faut pas cacher les choses.
11:25 Être prêt, ça veut dire que nos transports publics seront organisés,
11:27 que nos infrastructures seront prêtes.
11:29 Il ne faut pas cacher aux Parisiens ou aux Franciliens notamment
11:32 que la circulation en voiture, pour des raisons de sécurité,
11:35 parce qu'il y aura des sites olympiques dans Paris, en Ile-de-France, sera compliquée.
11:38 C'est un travail qui est fait d'ailleurs par la ville de Paris et la préfecture de police.
11:42 Assumons nos responsabilités collectivement.
11:44 Moi, je ne renvoie la balle à personne.
11:45 Les plans de transport, comme on les appelle,
11:47 seront présentés pour anticiper au maximum dans quelques jours.
11:51 Et en début d'année, nous lancerons une campagne d'information,
11:54 d'anticipation extrêmement précise pour les professionnels, les artisans,
11:58 les commerçants, les hôteliers, pour les Parisiens ou les Franciliens aussi,
12:02 pour leur expliquer les quartiers qui seront fermés,
12:04 les rues qui seront bloquées à la circulation pendant quelques temps.
12:07 Ça, c'est totalement nécessaire pour les jeux, évidemment.
12:09 Concrètement, vous dites aux Parisiens d'oublier tout déplacement en voiture pendant les J.O. ?
12:13 Non, il y aura justement une information précise, transparente.
12:16 Il y aura évidemment des restrictions, mais elles seront les plus limitées possibles.
12:20 Et c'est jour par jour que ce plan de circulation sera donné pour les sites de compétition.
12:24 C'est ce travail qui va être fait dans quelques jours.
12:27 Je regrette que la maire de Paris ait été absente trois semaines pour en discuter.
12:29 C'est un temps précieux qui a été gâché.
12:31 Tant pis, on avance.
12:32 Et en début d'année, on donnera aussi tous les conseils pratiques sur le télétravail,
12:37 sur l'utilisation des transports publics justement,
12:39 sur l'utilisation des pistes cyclables renforcées.
12:41 Nous mettons 400 kilomètres de pistes cyclables en place en Ile-de-France à cette occasion.
12:46 Et ce sera un héritage.
12:47 Tout ça, nous sommes en train de le prévoir ensemble.
12:49 Mais vous savez quand même qu'il va manquer des bras pour les JO,
12:51 parce qu'il en manque déjà à la RATP.
12:54 On ne trouve pas assez d'agents pour assurer la sécurité au quotidien, déjà, maintenant.
12:59 Donc vous parlez des bénévoles, mais est-ce qu'on aura suffisamment d'agents de sécurité ?
13:04 On parle des volontaires, à l'essentiel.
13:05 Oui, des volontaires.
13:06 Et des recrutements, bien sûr, que nous faisons.
13:07 Le sujet des transports publics ou de nos grands services publics,
13:10 où il y a des besoins de recrutement, il est évident, il est massif,
13:13 il n'est pas lié seulement aux Jeux olympiques et paralympiques.
13:16 Je prends l'exemple de la RATP pour être très concret.
13:19 L'automne 2022 a été historiquement et extrêmement galère.
13:23 Il y a encore des galères sur certaines lignes.
13:24 Vous prenez le métro vous-même de temps en temps ?
13:25 Oui, je le prends le week-end à chaque fois que je le peux.
13:28 Pour des raisons de sécurité, je ne vais pas vous mentir.
13:30 La semaine, je suis en voiture pour mes obligations ministérielles.
13:33 Mais je fais attention, évidemment, comme Parisien de toujours,
13:38 de prendre les transports publics au moins chaque semaine.
13:40 Donc je me rends compte qu'il y a des galères sur certaines lignes.
13:41 J'habite sur la ligne 7.
13:43 C'est une des lignes qui ne va pas trop mal.
13:45 Mais vous prenez la ligne 8 ou la ligne 6, c'est difficile.
13:47 Qu'est-ce qui s'est passé ?
13:48 Après le Covid, le trafic a repris beaucoup.
13:50 Il y avait des personnels qui avaient quitté la RATP
13:52 ou beaucoup d'entreprises de transports publics.
13:54 Nous recrutons.
13:55 Ce n'est pas seulement lié au Jeux.
13:57 Nous recrutons massivement.
13:58 L'année 2023, c'est plus de 6000 recrutements à la RATP
14:02 qui sont en train d'arriver pour améliorer les choses.
14:05 Est-ce qu'il y a encore besoin de recruter ?
14:06 Oui.
14:07 Est-ce qu'il faudra encore recruter et investir nos transports publics
14:10 après les Jeux ?
14:10 Bien sûr.
14:11 Mais regardez simplement la ligne 14,
14:13 ça va être, pour ceux qui connaissent un peu l'île de France et Paris,
14:16 un apport extraordinaire et nécessaire
14:19 pour décharger des lignes très chargées aujourd'hui,
14:21 comme la ligne 13,
14:22 et desservir toute l'île de France.
14:24 Il y a quatre lignes de métro du Grand Paris
14:25 qui arrivent dans les années qui viennent aussi.
14:26 C'est un investissement extraordinaire, nécessaire, exceptionnel.
14:29 La ligne 14, on peut expliquer à ceux qui nous écoutent
14:31 qu'elle relie l'aéroport à la ville de Paris.
14:33 Elle relie au nord le stade de France et Saint-Denis,
14:35 qui va être aussi mieux desservie.
14:37 C'est la banlieue nord de Paris.
14:38 Jusqu'au sud, à l'aéroport d'Orly,
14:40 c'est aussi un élément d'attractivité
14:42 pour notre ville sur le plan économique et touristique.
14:44 Parce que Paris est la seule capitale d'Europe
14:45 qui n'est pas liée à ses aéroports.
14:47 C'est vrai, absolument. C'est cet investissement.
14:48 Et je le redis, les investissements,
14:49 ils ne s'arrêtent pas en septembre 2024,
14:51 quand les Jeux seront terminés.
14:53 Ils continuent. C'est un investissement d'une décennie
14:55 que nous faisons pour les transports en île de France
14:57 et partout en France avec ce qu'on appelle les RER métropolitaines.
15:00 Justement, vous parlez de septembre 2024,
15:02 ce seront les Jeux paralympiques, la deuxième étape.
15:05 On en parle un peu moins, mais pourtant c'est important,
15:07 y compris pour les transports.
15:09 Selon Île de France Mobilité, le syndicat de transport francilien,
15:13 seulement 9% du réseau métropolitain
15:16 est accessible aux personnes handicapées.
15:18 Est-ce que c'est un échec ?
15:20 Non, c'est un des grands mots français.
15:23 C'est que nos transports, c'était une culture,
15:25 en général nos services publics, pardon ?
15:27 MAUX.
15:28 MAUX, pardon, vous avez raison.
15:29 Un des grands mots, un mal français.
15:31 Nous avons du retard sur certains pays
15:33 qui ont fait cette révolution culturelle, collective,
15:36 plutôt, pour mettre en accessibilité nos commerces,
15:38 nos services publics, nos transports.
15:40 Nous sommes en train, là aussi, de rattraper fortement.
15:43 Il y aura sur à peu près 700 gares
15:45 qui seront mises en accessibilité dans les années qui viennent,
15:48 on sera à 80% de ce parcours d'ici 2024.
15:51 Et pour les Jeux, justement, c'est un formidable accélérateur.
15:54 Il y a 67 gares, pour être très précis,
15:57 à Paris, en Île de France et au-delà,
15:59 qui seront entièrement accessibles pour les Jeux.
16:02 Et on continue ce programme de mise en accessibilité au-delà des Jeux.
16:05 Et les Jeux doivent être aussi l'occasion, je le dis,
16:07 d'un changement de regard.
16:08 Parfois, l'information n'est pas bonne,
16:09 la prise en charge par les personnels de nos services publics
16:12 n'est pas suffisante.
16:13 On n'a pas assez d'attention aux personnes en situation de handicap,
16:17 en fauteuil ou autre.
16:18 Et on a pris des engagements très concrets,
16:20 les 67 gares que j'évoquais,
16:21 mais aussi le fait que par des applications, notamment,
16:24 il y aura une accessibilité sonore et visuelle
16:26 pour les personnes malentendantes ou malvoyantes dans les transports,
16:29 qui sera déployée à Paris d'ici les Jeux.
16:31 Et oui, on continue après les Jeux
16:33 pour réussir aussi cette révolution de l'accessibilité.
16:35 Sur le métro, on a quand même l'impression que ça progresse doucement.
16:38 Il y a 4 ans, c'était 3% des stations de métro
16:40 qui étaient accessibles au fauteuil roulant.
16:41 Aujourd'hui, c'est 9%.
16:43 Ça ne va pas assez vite, clairement.
16:44 Je vais être très clair, le métro historique, c'est le plus compliqué.
16:47 Pourquoi ? Parce que c'est un réseau qui a souvent plus de 100 ans,
16:49 où vous ne pouvez pas mettre en accessibilité
16:51 certaines stations et pas d'autres sur une même ligne,
16:53 parce que si vous êtes arrivé dans une station de métro en fauteuil
16:56 et que vous ne pouvez pas sortir à une autre station,
16:58 pour des raisons évidentes de sécurité, c'est un gros problème.
17:01 Donc c'est très lourd. C'est vrai à Londres, c'est vrai ailleurs.
17:03 Toutes les nouvelles lignes, d'abord, les lignes du Grand Paris,
17:06 qui vont doubler la longueur du réseau de métro,
17:08 sont évidemment en accessibilité.
17:10 Les 67 gares que j'évoquais, elles sont principalement
17:13 des gares de RER, des gares de Transilien.
17:15 En Ile-de-France, ça va changer la vie.
17:17 Parfois, quand on ne peut pas faire des gros travaux d'infrastructures,
17:19 des ascenseurs, etc., on peut mettre en place des services d'accompagnement.
17:22 Et donc, je veux qu'on renforce cela aussi.
17:24 Ça va être fait pour les jeux et ça va être un héritage au-delà des jeux.
17:28 Et puis, il y a des choses comme le bus parisien,
17:30 où on a réussi, avec la RATP, à mettre déjà 100% en accessibilité
17:35 par des rampes qui sortent, les bus parisiens.
17:38 Donc, le réseau historique, c'est difficile, c'est long.
17:40 Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas faire mieux avec du service,
17:43 avec les bus, avec les nouvelles lignes de métro,
17:45 qui seront 100% accessibles.
17:47 Et dans les contrats d'investissement sur les transports
17:49 que je signe avec chaque région,
17:51 je mets tous les euros nécessaires, je suis intransigeant là-dessus,
17:54 pour que, dans toute la France, le programme de mise en accessibilité
17:57 de 100% des gares d'ici 2027, 100% des gares prioritaires nationales, soit fait.
18:02 – L'ouverture de la concurrence des réseaux de bus, c'est pour quand ?
18:06 – C'est reporté, parce que ça devait se faire d'un seul coup
18:11 au 1er janvier 2025.
18:12 J'ai dit, dès que je suis arrivé au ministère des Transports,
18:15 c'est pas raisonnable.
18:16 L'ouverture de la concurrence, pourquoi pas ?
18:18 Ça n'est pas la privatisation, c'est le fait que Île-de-France Mobilité,
18:21 la région Île-de-France qui est en charge des transports,
18:23 puisse choisir différents acteurs des transports,
18:26 qui sont d'ailleurs quasiment tous des entreprises publiques.
18:28 Je pense que c'est bien, ça permet d'avoir des engagements
18:30 de qualité de service importants.
18:31 Mais on ne peut pas le faire brutalement, on parle de 20 000 chauffeurs de bus.
18:35 Il faut les respecter, il faut du dialogue social,
18:38 il faut préserver leurs conditions de vie et préserver le service public.
18:40 Donc, on va étaler, reporter les choses.
18:43 C'est une loi qui a été votée, je m'en félicite,
18:45 cette semaine à l'Assemblée Nationale, qui vient du Sénat,
18:48 que soutient d'ailleurs aussi la région Île-de-France,
18:50 et qui va faire en sorte que l'ouverture de la concurrence
18:52 se fasse sereinement entre 2025 et la fin de l'année 2026.
18:56 C'est une concession qui est faite pour s'assurer
18:58 justement que tout se passe bien pour les JO ?
18:59 Ce n'est pas que pour les JO, ce n'est pas une concession,
19:02 c'est du dialogue social et un respect du service public,
19:04 parce que faire la grande bascule d'un coup,
19:06 je pense que ce n'était pas raisonnable,
19:08 et que ce n'était pas rendre service bien sûr aux agents,
19:11 qu'il faut respecter, mais aussi aux usagers,
19:13 parce que c'est très compliqué d'organiser un passage
19:15 à l'ouverture à la concurrence, avec non plus un seul opérateur
19:18 qui est la RATP aujourd'hui, mais peut-être plusieurs.
19:21 Je dis juste parce que beaucoup nous disent
19:22 c'est le marché, c'est l'ultralibéralisme,
19:24 c'est un service public qui reste 100% un service public.
19:26 C'est la région qui organise les transports,
19:28 comme le font quasiment toutes les métropoles de France,
19:30 de gauche ou de droite, qui choisit celui ou celle
19:33 qui organise le service public des transports.
19:35 Clément Beaune, un mot sur votre campagne
19:37 contre les violences sexistes dans les transports.
19:39 Vous avez lancé vendredi une campagne d'affichage sur le sujet.
19:46 86% des femmes auraient été victimes,
19:50 confrontées à des actes sexistes ou de violences sexuelles
19:53 dans les transports publics.
19:54 C'est absolument phénoménal.
19:57 Est-ce que c'est avec des affiches qu'on combat ce fléau, Clément Beaune ?
20:01 Pas seulement, mais il faut une prise de conscience collective
20:03 et une mobilisation générale.
20:05 Vous avez rappelé ce chiffre, c'est en fait, disons le prument,
20:08 toutes les femmes qui ont été victimes au moins une fois
20:11 de violences sexuelles ou sexistes.
20:13 J'insiste parce qu'on ne peut pas tolérer
20:15 ce qui pourrait apparaître comme banal malheureusement,
20:18 tristement banal, un geste, une main, les frotteurs,
20:21 comme on le dit dans le métro,
20:22 et des femmes qui ont des stratégies d'évitement ou de contournement.
20:25 5% des femmes disent qu'elles renoncent à prendre les transports publics
20:28 parce qu'elles craignent pour leur sécurité.
20:30 Donc on fait des choses qui ne sont pas que une campagne.
20:32 Je veux quand même la montrer parce qu'elle est très importante.
20:34 Levons les yeux, c'est la première fois qu'on fait une campagne
20:36 de cette ampleur, de cette longueur, de quatre semaines,
20:39 pour en faire un vrai sujet de société.
20:41 Parce que nous pouvons, nous avons été parfois témoins.
20:45 Nous avons la possibilité de lever les yeux de notre téléphone
20:48 et de signaler un acte à caractère sexuel ou sexiste,
20:51 une violence contre les femmes.
20:53 Et c'est aussi en mobilisant les témoins, en ciblant les agresseurs,
20:56 en leur disant que c'est sanctionné et sanctionnable,
20:58 que nous améliorerons la situation.
21:01 Mais on fait aussi le déploiement de caméras.
21:02 On renforce la sécurité dans le transport avec les forces de sécurité aussi.
21:06 Rien qu'à Paris, avec le ministre de l'Intérieur,
21:08 c'est 200 policiers que nous mobilisons en plus.
21:10 Si on est un usager de transport et qu'on est témoin d'un acte,
21:14 comment faut-il agir ? Quelle est la marche à suivre ?
21:17 Alors, évidemment, il faut s'adapter à chaque situation.
21:19 Quand il y a une mine en danger grave, c'est plus compliqué.
21:22 Mais il y a un numéro de téléphone, un SMS qui est possible,
21:25 qui est dédié à cela, qui s'appelle le 3117, ou le 3117 7,
21:29 si vous envoyez un SMS.
21:30 Ce numéro est de plus en plus connu, mais insuffisamment.
21:33 C'est pour les victimes, bien sûr, mais c'est aussi pour un témoin
21:36 qui peut signaler un fait.
21:37 C'est très important de le faire, de ne pas détourner le regard
21:40 ou appeler, évidemment, les services de police
21:43 à chaque fois qu'on le peut au 17.
21:44 Nous avons, avec le ministre de l'Intérieur,
21:46 lancé une grande campagne de formation de son côté,
21:49 des forces de l'ordre et d'information pour dire
21:51 "la police est à vos côtés" pour sanctionner
21:53 et sanctionner durement ce type de violence.
21:56 Et puis, nous l'avons fait avec tous nos opérateurs de transport
21:58 à la SNCF, ces 2800 agents de sécurité.
22:01 Nous en recrutons davantage pour lutter contre ce fléau.
22:03 Ce n'est pas seulement une campagne,
22:05 mais la campagne, elle permet de faire prendre conscience à chacun
22:08 qu'on a un rôle à jouer et qu'on ne peut plus mettre un tabou
22:11 sur ce fléau de société.
22:12 Le harcèlement de rue, je crois qu'on a enfin nommé les choses.
22:15 Le harcèlement dans les transports, c'est la suite de l'espace public.
22:18 On ne le disait pas assez.
22:20 Ben, disons-le.
22:21 Moi, je n'ai pas de problème à le nommer.
22:23 Ce sont toutes les femmes qui vivent cette situation.
22:25 Et donc, il faut évidemment un sursaut des forces de sécurité,
22:29 des caméras, des sanctions, des personnes à l'écoute
22:31 pour faire cesser ce fléau.
22:32 - Et les violences sexistes et sexuelles dans les VTC, par exemple,
22:35 comment lutter ?
22:38 - Vous avez raison, il faut qu'il y ait un tabou dans aucun mode de transport.
22:41 Et donc, j'ai réuni, vendredi après-midi,
22:43 après le lancement de cette campagne pour les transports publics,
22:45 les représentants des taxis, les représentants des VTC,
22:48 d'abord pour qu'on sache de quoi il s'agit.
22:50 On reçoit parfois des témoignages de personnes
22:52 qui disent avoir subi une agression ou une violence sexiste ou sexuelle
22:56 dans un taxi, dans un VTC.
22:58 - Voir racistes, puisqu'on a eu "je te prends pas sale juif",
23:00 voilà une famille qui est arrivée d'Israël,
23:03 qui l'a entendue cette semaine, sans vraiment rentrer dans un taxi à Paris.
23:06 - Aujourd'hui, on ne sait pas.
23:08 On n'a pas de remontée des données.
23:09 Donc d'abord, je veux qu'on sache quelle est la réalité
23:11 sur toutes ces violences sexuelles ou sexistes ou autres.
23:14 Premier point, qu'on forme systématiquement.
23:16 Il ne sera plus possible de passer un examen de taxi ou de VTC
23:19 sans avoir reçu une formation sanctionnée par l'examen
23:22 sur les violences à caractère sexuel et sexiste.
23:26 Nous mobilisons aussi évidemment nos forces de sécurité
23:28 pour les sanctionner quand il y a un signalement.
23:30 Et puis, ça n'était pas le cas et c'est aberrant.
23:32 Quelqu'un, un chauffeur qui est condamné,
23:35 même peut-être avant d'être chauffeur ou indépendamment de son activité,
23:38 pour une violence à caractère sexuel ou sexiste
23:41 ne pourra plus exercer la profession.
23:43 Tolérance zéro dans tous les transports.
23:45 Et je suivrai, nous changerons la règle,
23:47 je suivrai l'application de cette règle par les centrales de réservation,
23:51 par les plateformes taxi et VTC.
23:53 - Vous allez contrôler les casiers judiciaires des chauffeurs ?
23:55 - Oui, c'est déjà possible, mais seulement sur certaines infractions.
23:58 Et il faut évidemment que les préfectures qui assurent ce rôle de vérification
24:02 aient l'information.
24:03 Ce n'est pas toujours le cas aujourd'hui.
24:05 Et que les grandes plateformes taxi ou VTC
24:08 aient l'information aussi, dans le respect évidemment du droit
24:11 à l'information, à la protection des données,
24:13 mais qu'on puisse identifier les délinquants et les sanctionner.
24:17 - Alors cette semaine, un accord pour des augmentations de salaires
24:20 a finalement été signé par la CFDT et l'UNSA,
24:24 Sud Rail et la CSGT L'Esplanade Lutte.
24:26 On parle là de la SNCF.
24:29 La question est très simple, Monsieur le Ministre,
24:31 y aura-t-il des trains à Noël ?
24:33 - Il le faut évidemment.
24:35 Il faut qu'il y ait des trains, mais il faut qu'il y ait des trains
24:36 en nombre suffisant.
24:37 - Oui, ça se confirme.
24:38 - Des trains, il y en a, mais des trains en nombre suffisant.
24:39 - On ne revivra pas la pailleuille de l'année dernière ?
24:41 - Pour être très clair, ce serait incompréhensible
24:45 qu'après ce qu'on a vécu et qui était douloureux
24:47 pour des milliers de familles l'an dernier,
24:49 on ait un mouvement social au moment de Noël.
24:50 Ce serait incompréhensible.
24:52 Moi, je fais confiance à la négociation sociale
24:54 qui a commencé beaucoup plus tôt cette année,
24:56 avec des propositions ambitieuses de la direction de la SNCF
24:58 sur les salaires notamment.
24:59 Ce qui est proposé, je le dis, sur les salaires à la SNCF,
25:03 entre 2022 et 2024, ce sera une augmentation de 17 %,
25:06 plus que l'inflation, nettement plus que l'inflation.
25:08 C'est légitime parce qu'il y a eu beaucoup d'efforts,
25:10 notamment pour des grands événements internationaux,
25:12 Coupe du monde de rugby et jeux.
25:14 Et puis, pour les bas salaires, c'est même plus de 20 %.
25:16 Donc, il y a ce dialogue social qui se tient.
25:18 Vous l'avez dit, il y a des syndicats, je m'en félicite,
25:20 qui ont déjà accepté ces propositions salariales.
25:23 J'espère que tout le monde aura le sens des responsabilités.
25:26 En tout cas, je le dis, les Français ont droit
25:27 aux vacances de Noël.
25:28 Les Français ont droit, après ce qu'on a vécu pendant le Covid,
25:31 après ce qu'on a vécu l'an dernier,
25:32 même si par la négociation, on a réussi à éviter
25:34 que ça se reproduise au premier de l'an,
25:36 on doit pouvoir passer des vacances de Noël sereines, en famille.
25:39 Il y a un contexte politique de pouvoir d'achat qui reste difficile.
25:42 Les Français méritent ce repos, et notamment les plus modestes
25:46 qui ont besoin des services publics.
25:47 Donc, je fais appel vraiment avec engagement et fermeté
25:51 à la responsabilité de tous.
25:53 – Vous qui êtes ministre des Transports,
25:55 même si vous n'êtes pas le décisionnaire direct,
25:57 qu'est-ce que vous pensez de l'opacité de la grille tarifaire de la SNCF ?
26:00 Il y a parfois des prix qui peuvent varier de 1 à 8
26:04 selon la façon dont on réserve son billet.
26:06 Est-ce qu'il ne faut pas faire évoluer les choses sur ce sujet ?
26:10 – Alors, pourquoi les prix varient ?
26:12 Parce qu'on a à la SNCF un système, pardon d'être un peu technique,
26:15 qui s'appelle le "yield", ce n'est pas très joli en français,
26:18 mais qui fait que quand les périodes sont très chargées,
26:20 les prix sont plus élevés.
26:21 Mais la contrepartie, si je puis dire, par rapport à des prix qui seraient moyens,
26:24 c'est qu'il y a aussi des bonnes affaires
26:26 pour ceux qui ont un peu plus de flexibilité,
26:28 qui voyagent dans des périodes un peu moins chargées.
26:31 Moi, ma responsabilité, c'est de faire d'abord que les trains du quotidien,
26:34 parce qu'on parle beaucoup du TGV, on parle moins des intercités,
26:37 les TER où les régions font beaucoup d'efforts sur les tarifs,
26:39 c'est que ces trains-là soient accessibles aux Français.
26:42 Accessibles qu'il y en ait plus,
26:44 et accessibles qu'il y ait des tarifs qui soient raisonnables.
26:46 C'est là-dessus que je vais demander à la SNCF,
26:48 pour cette année encore,
26:50 d'avoir des mesures de protection des pouvoirs d'achat,
26:52 plus ciblées, parce que heureusement l'inflation recule,
26:54 mais de garder un bouclier tarifaire
26:56 qui soit très important pour les Français les plus modestes
26:58 et pour les Français qui prennent ces trains du quotidien
27:01 qu'on a beaucoup négligés par rapport au TGV ces dernières années.
27:03 Justement, une pause, et dans un instant,
27:06 on verra ce qu'il en est de ce passera-il
27:09 le billet pour tout sa 49 euros.
27:11 On a hâte.
27:12 Merci.
27:14 Le Grand Jury, RTL, Le Figaro, Paris 1er, M6.
27:18 RTL, il est 12h30.
27:24 L'essentiel de l'actualité avec Rachel Sadodine.
27:31 Bonjour Rachel.
27:32 Bonjour Anaïs, bonjour à tous.
27:34 Nous serons dans les temps pour les Jeux Olympiques.
27:36 La promesse du ministre des Transports,
27:38 invité du Grand Jury, RTL, Le Figaro, M6.
27:41 Clément Beaune répond aux questions d'Anaïs Bouton,
27:43 que vous retrouvez juste après ça,
27:45 pour la suite du Grand Jury, diffusé sur Paris 1er.
27:49 Un homme de 55 ans, victime d'une balle perdue à Dijon,
27:52 mortellement blessé par des tirs sur la façade de son immeuble
27:55 la nuit dernière.
27:56 Il a été touché par une balle dans le dos, dans son lit.
27:59 C'est ce que confirment des sources policières
28:01 contactées par RTL.
28:02 Alors qu'une fusillade était en cours
28:04 près d'un point d'île dans le quartier Stalingrad,
28:07 deux personnes sont encore en fuite ce midi.
28:10 Troisième jour de trêve dans la bande de Gaza.
28:12 Malgré les craintes, hier soir,
28:14 l'accord tient entre Israël et le Hamas.
28:16 Le Hamas qui devrait libérer de nouveaux otages aujourd'hui.
28:19 13 selon la presse israélienne.
28:21 Et d'après les informations de RTL,
28:23 aucun Français ne figure sur la liste des otages
28:25 qui seront libérés aujourd'hui.
28:27 Une information à confirmer à la prise en charge des otages,
28:30 a priori en fin de journée.
28:33 Les funérailles de Gérard Collomb auront lieu mercredi
28:35 à la cathédrale Saint-Jean de Lyon.
28:37 L'ancien maire de Lyon, ministre de l'Intérieur d'Emmanuel Macron,
28:41 est décédé hier soir d'un cancer à l'estomac
28:44 à 76 ans.
28:45 La météo cet après-midi avec toujours des nuages nombreux
28:48 sur la moitié nord, des averses possibles sur le Finistère.
28:51 Ailleurs, c'est le soleil qui domine.
28:53 7 degrés à Rennes, Lille et Paris.
28:55 9 pour Bordeaux et Toulouse.
28:56 Et 11 degrés à Brest et Marseille.
28:58 Et enfin, les courses ont lieu à Hauteuil cet après-midi.
29:01 Dominique Cordier vous conseille de jouer le 10,
29:03 le 14, le 5, le 6, le 9, l'As, le 4.
29:06 L'outsider de RTL, le 9, au Diago.
29:09 RTL, il est midi, 31.
29:11 Tout de suite, la suite du Grand Jury, Artel, le Figaro M6,
29:14 en direct sur Paris 1re.
29:16 Anaïs Bouton reçoit le ministre des Transports, Clément Beaune.
29:19 [Musique]
29:24 On aimerait tous rejoindre...
29:25 [Musique]
29:28 RTL.
29:29 [Musique]
29:40 La suite du Grand Jury, présentée par Anaïs Bouton.
29:43 Et avec moi, Pauline Buisson de M6 et Jim Jarassé du Figaro.
29:47 Pauline, vous aviez la fameuse question sur le pass-rail.
29:50 Oui, Clément Beaune, vous avez annoncé la création d'un pass-rail
29:53 pour prendre le train en illimité en France en 2024.
29:56 Ça existe déjà en Allemagne, par exemple, 49 euros.
29:59 En France, ça concernerait les trains intercités,
30:01 les TER et les transports en commun de certaines villes.
30:04 Vous l'avez donc annoncé pour l'été prochain.
30:06 Est-ce qu'on est bien parti pour que ça se mette en place ?
30:09 Oui, on a engagé un travail technique et puis une discussion politique
30:13 avec les régions en France.
30:14 Et c'est très bien comme ça, pour des raisons de proximité.
30:16 Ce sont les régions qui organisent les TER, les trains express régionaux.
30:20 Et donc, ce que j'ai dit, c'est qu'il fallait qu'on ait ensemble
30:23 une offre attractive, on déterminera le prix conjointement,
30:26 État et région, de passes illimitées qui simplifient l'accès au transport,
30:30 au moins pour les trains intercités qui relèvent de l'État.
30:33 Ces trains qu'on connaît, Paris-Claire-Montferrand,
30:35 Bordeaux-Marseille et d'autres.
30:37 Et puis les trains TER qui font voyager des millions de personnes chaque jour
30:40 et qui sont entre les mains des régions.
30:41 Les régions font déjà des offres souvent attractives
30:44 pour les jeunes, pour les étudiants.
30:45 Justement, on a l'impression que c'est là que ça bloque,
30:47 que c'est encore difficile de convaincre les régions.
30:49 Oui, c'est difficile, je ne vais pas vous le cacher,
30:49 parce qu'il ne s'agit pas de désaisir les régions d'une compétence
30:52 qu'elles exercent bien, il ne s'agit pas d'uniformiser toutes les offres,
30:55 il s'agit d'avoir un pass pas cher, accessible, illimité,
30:59 peut-être d'abord pour les jeunes, on est en train d'en discuter,
31:01 qui fonctionne rapidement, j'espère dès l'été prochain,
31:04 et qui puissent, comme l'ont fait les Allemands,
31:06 comme l'ont fait les Autrichiens, et ça a été un formidable succès,
31:09 rendre, si vous me permettez de le dire ainsi,
31:10 plus sexy nos transports publics, plus abordables et plus attractifs.
31:14 Et les Portugais aussi ?
31:15 Comment ça se fait qu'on arrive à le faire en Europe ?
31:17 Et d'ailleurs, ça concerne, si je ne m'abuse,
31:19 tout le circuit ferroviaire dans ces pays-là.
31:21 Encore au Portugal, mais en Allemagne, oui.
31:23 Qu'on n'arrive pas à le faire ?
31:24 Oui.
31:24 Pourquoi on n'arrive pas à le faire en France ?
31:25 Mais on va réussir à le faire, on n'est pas moins bons que les autres.
31:28 Pour les jeunes, et puis peut-être…
31:30 Non, mais parce qu'il faut discuter.
31:31 Mais les Allemands, qui sont un pays fédéral
31:33 où il y a des régions, des lenders très puissants, ont réussi.
31:36 Ils ont fait une expérience en été, puis après ils ont mis quelques mois,
31:39 ils se sont mis autour de la table, l'État et ses régions,
31:42 et ils ont trouvé un système technique de financement, etc.
31:45 On n'est pas plus mauvais que les autres en France.
31:47 Moi, je pense que là aussi, on sera prêt.
31:48 Ça nécessite un effort collectif.
31:50 J'ai commencé cette discussion avec les régions,
31:52 il y a beaucoup de choses à discuter, à régler,
31:54 mais je crois qu'il y a de la bonne volonté,
31:55 de la part de beaucoup de régions, en tout cas de ma part,
31:57 pour qu'on avance.
31:58 Il y a le financement, il y a aussi l'état des infrastructures,
32:00 peut-être, est-ce qu'il ne faudrait pas commencer déjà
32:02 par rénover certaines lignes ?
32:03 Vous avez raison, la priorité des priorités,
32:05 c'est d'investir dans le réseau.
32:06 Ça n'empêche pas de faire d'autres choses à court terme.
32:09 Mais quel est l'état de ce qui marche et de ce qui ne marche pas en France ?
32:13 Soyons fiers de ce qui marche.
32:15 On a un réseau de TGV qui est sans doute l'un des meilleurs,
32:18 sinon le meilleur en Europe.
32:19 On a investi beaucoup dans le TGV,
32:21 avec des prix des billets de train qui sont parfois critiqués
32:23 parce qu'ils sont élevés, mais c'est un service de très grande qualité.
32:26 On a moins investi dans les petits trains.
32:27 On a moins investi dans le réseau ferroviaire,
32:29 c'est-à-dire les rails, c'est-à-dire le ballast,
32:31 c'est-à-dire les caténaires, ce qu'on ne voit pas
32:33 mais qui vous rattrape un jour quand vous cessez d'investir,
32:35 parce que c'est ça qui ralentit les trains.
32:37 Et on a fait deux France, en quelque sorte.
32:40 La France du TGV, qui est plutôt CSP+, si on se parle franchement,
32:44 qui certes se plaint un peu parce que c'est cher,
32:46 mais qui a un service de bonne qualité.
32:49 Et puis une France de l'intercité, du train corail,
32:52 qui n'a pas un service de bonne qualité.
32:53 Et donc moi, je mets l'essentiel du budget de mon ministère
32:55 et de mes investissements sur le réseau,
32:58 la régénération de ce réseau.
32:59 On va augmenter de 50% notre investissement annuel dans le réseau.
33:03 Ça ne se verra pas.
33:04 Peut-être que ce n'est pas moi qui couperai les rubans.
33:05 Ce n'est pas grave, on le fait pour l'avenir.
33:07 Mais ça améliorera la vie de 15 millions de Français
33:10 qui prennent chaque jour ou chaque semaine le Paris-Clairmont,
33:14 le Paris-Limoge, le Bordeaux-Marseille, le Nant-de-Bordeaux,
33:17 qui sont des trains en retard, dégradés.
33:19 Et ces Français-là, qui sont souvent plus modestes,
33:21 qui n'ont pas le TGV, ils disent "qu'est-ce qu'on fait pour moi ?"
33:24 C'est cette France des gilets jaunes
33:25 qu'il faut aider aussi, y compris par le train.
33:28 Et si on veut réussir la transition écologique avec tous les Français,
33:30 il faut leur proposer des investissements et des prix attractifs.
33:33 Clément Mone, est-ce que le but, c'est aussi de rendre
33:35 le train plus accessible que l'avion ?
33:37 On voit encore des billets d'avion, par exemple.
33:40 On a vérifié il y a quelques minutes un Paris-Madrid pour 30 euros
33:44 en low cost.
33:45 Est-ce que c'est encore possible aujourd'hui
33:47 quand on a des intellectuels comme Jean-Marc Jancovici
33:51 qui pensent qu'on doit faire 3 ou 4 vols maximum
33:54 dans sa vie, justement pour des raisons d'écologie ?
33:59 Où en est-on de la taxation du secteur de l'aérien ?
34:04 Je vais être très clair, qu'est-ce qu'il faut faire là-dessus ?
34:06 L'avion est structurellement moins cher que le train.
34:08 Pourquoi ? Parce que vous avez moins d'infrastructures.
34:09 On parlait du rail et des réseaux.
34:11 Pour investir dans un réseau ferroviaire,
34:13 ce sont des milliards d'euros pour une ligne à grande vitesse
34:15 ou pour simplement entretenir une ligne.
34:16 Donc, si on ne subventionne pas, le train est naturellement
34:19 plus cher que l'avion.
34:20 C'est pour ça qu'on le subventionne.
34:21 Je rappelle que le prix moyen d'un billet de train,
34:24 c'est 20% de ce que coûte réellement à la SNCF l'usage du train.
34:29 Le reste, c'est pris en charge par l'État ou par les régions, tant mieux.
34:32 Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
34:33 Oui. Il faut donc que sur certaines lignes,
34:36 on ferme des liaisons aériennes.
34:38 On l'a assumé, on est le seul pays en Europe à l'avoir fait.
34:40 Il y a beaucoup de dérogations.
34:41 Oui, d'accord, mais on est le seul pays en Europe à l'avoir fait
34:43 et on va continuer.
34:44 Mais il faut le faire en proposant des solutions aux gens.
34:47 Quand vous êtes une grande métropole comme Toulouse,
34:50 que vous avez l'essentiel de l'industrie aéronautique française
34:53 et de beaucoup d'industries très dynamiques,
34:54 aujourd'hui vous êtes à plus de 4 heures,
34:56 même nettement plus, en train de Paris.
34:58 Ce n'est pas compétitif, donc c'est normal qu'il y ait une ligne d'avion.
35:01 C'est pour ça aussi qu'il faut faire un lien à grande vitesse.
35:03 Je trouve un peu bizarre que les écologistes soient à la fois
35:06 contre l'avion et contre la ligne à grande vitesse
35:08 qui va relier Bordeaux à Toulouse et Toulouse à Paris.
35:10 Donc on fait ses investissements et quand l'offre ferroviaire s'améliore,
35:14 là on ferme des lignes d'avion.
35:15 Il faut le faire dans cet ordre-là.
35:16 Oui, il faut aussi ne pas s'interdire de faire payer plus le secteur aérien.
35:21 Je l'ai assumé pour investir dans la décarbonation,
35:24 pas pour le plaisir de la taxe, pour investir dans les transports.
35:27 C'est ce qu'on fait dans le budget pour 2024, je l'assume.
35:30 Il y a une taxe sur les grandes infrastructures de transport,
35:33 les autoroutes et les aéroports, donc le secteur aérien.
35:36 C'est à peu près 600 millions d'euros par an, c'est massif.
35:39 Pour financer, c'est 100% fléché à cela,
35:41 des investissements dans le train et dans les autres transports.
35:43 Ça veut dire que vous taxez les gros aéroports comme les aéroports de Paris,
35:46 mais par exemple un petit aéroport comme Beauvais
35:49 qui marche essentiellement grâce aux locos, lui n'est pas taxé ?
35:53 Alors, effectivement, il y a un seuil, sans rentrer dans trop de techniques,
35:55 il y a un seuil dans cette loi.
35:57 Pourquoi ? Parce qu'il y a des petits aéroports régionaux,
35:59 il n'y a pas que Beauvais,
36:00 qui ont besoin, parce que sinon il n'y a plus de connexion du tout
36:02 avec Paris ou avec d'autres métropoles,
36:04 de garder, en tout cas pour les années qui viennent, un aéroport.
36:06 Je prends un exemple très concret, Rodez.
36:09 Rodez, vous avez une très mauvaise liaison ferroviaire
36:11 avec Paris et les autres grandes métropoles françaises.
36:13 S'il voulait qu'il y ait un tissu économique, un développement,
36:16 pour quelques années au moins, il faut garder une liaison aérienne.
36:19 Je l'assume, il faut cibler les choses.
36:21 Mais j'assume aussi que oui, il y a une contribution
36:24 pour la transition écologique sur les grandes infrastructures,
36:27 parce qu'elles ont les moyens de contribuer.
36:28 Ce n'est pas une punition, c'est un financement de la transition écologique.
36:32 Je n'ai pas l'obsession de la taxe, j'ai l'obsession de l'écologie.
36:35 Et si on veut à la fois que notre dette ne soit pas trop élevée,
36:37 qu'on finance nos investissements et qu'on encourage
36:40 les modes de transport les plus propres,
36:42 il faut cette contribution, elle est raisonnable,
36:44 elle est soutenable et nous demandons donc cet effort
36:47 aux sociétés d'autoroutes et aux grands aéroports.
36:50 On va parler maintenant des automobilistes Clément Beaune.
36:53 Pour les plus modestes, ceux qui doivent utiliser leur voiture
36:55 pour travailler, le chèque carburant 100 euros
36:57 sera versé en janvier prochain.
36:59 Est-ce que c'était nécessaire selon vous ?
37:01 Vous venez de dire "j'ai l'obsession de l'écologie",
37:02 on a plutôt l'impression que la transition écologique attendra, non ?
37:05 Mais le mot "transition" est important,
37:07 parce que moi je suis ministre des Transports et je suis élu de Paris.
37:10 J'utilise très peu pour mes déplacements personnels une voiture.
37:13 Mais pour 85% des Français, c'est la voiture au quotidien.
37:17 Ce n'est pas un choix pour eux,
37:19 c'est souvent qu'ils n'ont pas d'autre option.
37:21 Ça ne les amuse pas d'avoir une vieille voiture polluante et individuelle.
37:24 Mais si vous ne leur proposez pas des solutions, il y a un problème.
37:27 Et donc on assume de faire des mesures d'urgence
37:30 quand les carburants s'envolent, de manière très ciblée.
37:33 J'entends aussi des gens qui nous donnent des leçons de finances publiques
37:35 toute la journée, même à droite,
37:36 qui nous disent "il faut aller plus loin dans le soutien aux carburants".
37:38 Non, on fait ces efforts ciblés sur les ménages français les plus modestes
37:41 et qui travaillent, et c'est temporaire.
37:43 Bruno Le Maire dit quand même qu'on n'a plus les moyens de politique.
37:46 Oui, mais il a raison, il faut faire attention à nos finances publiques.
37:48 On fait cet effort, il a été annoncé par le Président de la République,
37:51 parce qu'on en a besoin dans cette transition,
37:53 dans un moment où le pouvoir d'achat reste difficile.
37:55 Mais les plus grandes mesures sociales qu'on fait dans les transports,
37:58 c'est l'investissement dans le train, pour tous, notamment les intercités.
38:02 C'est le leasing social, qui est dans l'automobile, je rappelle ce que c'est.
38:05 Ça va arriver dans quelques semaines.
38:07 C'est le fait que pour les ménages les plus modestes,
38:09 les 50% de Français les plus modestes,
38:11 on pourra accéder à une voiture électrique à moins de 100 euros par mois.
38:15 C'est une vraie réforme sociale très importante.
38:18 Et donc, ce n'est pas la voiture en soi qui est la cible,
38:21 c'est la voiture individuelle et pôle vente.
38:24 On encourage le covoiturage, on a même un plan et des financements pour cela.
38:27 On encourage l'achat de voitures électriques,
38:29 mais il faut tenir compte du pouvoir d'achat des Français,
38:31 des Français en zone rurale qu'on doit accompagner.
38:33 La voiture électrique à 100 euros,
38:35 quels sont les critères précis pour pouvoir y accéder ?
38:37 On va détailler le dispositif dans quelques semaines,
38:38 mais on l'a déjà dit, ce sera ciblé sur les 50% de ménages les plus modestes.
38:44 C'est normal qu'on aide en priorité les classes moyennes,
38:46 les classes populaires qui ont besoin de ce soutien,
38:48 parce que pour elles, la voiture électrique est encore un bien de luxe.
38:52 Et puis, on a assumé aussi de mettre en place un critère environnemental,
38:56 parce qu'il ne faut pas qu'on refasse en matière d'industrie
39:00 les erreurs qu'on a faites dans le textile
39:02 ou dans d'autres productions ces dernières années.
39:03 On veut des emplois en France et en Europe.
39:05 Donc, on va soutenir les modèles, c'est revendiqué,
39:08 qui sont produits en France et en Europe et pas à l'autre bout du monde,
39:10 et qui polluent davantage.
39:11 Vous vous attaquez en parallèle aux véhicules thermiques.
39:13 À partir de janvier prochain, le malus au poids est abaissé,
39:17 tout comme le malus émission de CO2.
39:18 Vous déclarez, en gros, la guerre au SUV.
39:21 Ce n'est pas une guerre, mais là aussi, si on est cohérent en matière d'écologie,
39:24 le bonus qu'on donne aux Français pour acquérir des véhicules plus propres,
39:29 ça coûte à l'État 1,5 milliard par an.
39:32 C'est beaucoup d'argent, on l'assume là aussi.
39:34 Mais il est normal d'abord que ce soit pour des véhicules
39:36 plutôt produits en France et en Europe,
39:38 parce qu'avant, c'était deux tiers de véhicules chinois qui en bénéficiaient.
39:41 Et puis, c'est normal que même au sein des véhicules électriques,
39:43 on cible plutôt ceux qui ont la plus faible empreinte carbone,
39:47 qui sont les moins polluants.
39:48 Les plus gros véhicules ne rentrent pas dans cette catégorie.
39:50 Donc, on durcit les critères et on est plus durs en malus
39:53 sur les véhicules les moins propres.
39:55 Et on est plus encourageants avec le bonus sur les véhicules les moins polluants.
39:57 Pour le moment, les véhicules électriques ne sont pas concernés par ce malus.
40:01 Certaines associations, comme le WWF, le réclament.
40:04 Est-ce que vous y êtes favorable ?
40:05 Je pense que ce sera le sens de l'histoire, mais il faut faire les choses par étapes.
40:08 J'avais rencontré les associations l'an dernier qui nous avaient dit
40:11 qu'il faut renforcer le critère de poids.
40:13 Les véhicules les plus lourds, effectivement non électriques,
40:15 sont davantage taxés désormais.
40:18 Je pense que c'est sain et c'est de l'écologie pragmatique.
40:20 Est-ce qu'il faudra, pour les hybrides, ça va être le cas,
40:23 et pour les électriques, durcir les choses ?
40:25 Oui, mais par étapes.
40:27 Faisons déjà vivre le marché de l'électrique,
40:29 sinon les gens ne comprennent pas le message, pour être honnête.
40:31 On leur dit acheter des voitures électriques,
40:32 et puis après, on raffine beaucoup.
40:34 On raffinera quand le marché de l'électrique
40:36 sera devenu un marché très puissant en France.
40:38 Ça commence à être le cas.
40:40 Je rappelle qu'un véhicule sur cinq,
40:42 qui est vendu aujourd'hui en France, est électrique.
40:44 Donc c'est plus anecdotique.
40:45 Et bientôt, il y aura un marché de l'occasion.
40:47 Neuf Français sur dix achètent leur voiture d'occasion,
40:49 toute leur vie, parce que c'est moins cher.
40:51 Et donc le marché électrique d'occasion, ça arrive aussi.
40:53 Rapidement, Clément Boune, sur la question de l'automobile.
40:56 Anis Algo a annoncé la limitation à 50 km/h du périphérique parisien
41:01 après les Jeux Olympiques.
41:02 Est-ce que vous êtes favorable à cette mesure ?
41:03 Est-ce que vous appelez les grandes métropoles
41:05 à généraliser cette réduction de vitesse ?
41:07 Je suis pour que les métropoles choisissent.
41:09 Ce n'est pas les mêmes problématiques à Grenoble, à Paris ou à Marseille.
41:13 Simplement, ce que je note, c'est qu'on vote sur des choses
41:16 où il est très clair à Paris que les Parisiens sont pour,
41:20 par exemple, durcir les conditions de stationnement des SUV.
41:22 Je pense que c'est une bonne mesure.
41:23 Ça, c'est la votation qui est proposée par la mairie de Paris.
41:26 Voilà, vous voyez, j'arrive parfois de reconnaître quand c'est bien,
41:27 que j'essaie d'être moins honnête intellectuellement.
41:29 Je pense que c'est une bonne mesure.
41:30 Donc j'irai voter et je voterai comme citoyen parisien.
41:33 Oui, pour durcir les conditions sur les SUV.
41:35 Mais sur le périph', ce qui est quand même beaucoup plus structurant,
41:37 je rappelle que le périph', ce n'est pas des Parisiens qui l'utilisent principalement,
41:41 ce sont des Franciliens ou des Français,
41:42 des artisans, des commerçants qui en ont besoin pour bosser.
41:45 Je pense que c'est d'ailleurs un peu aberrant
41:46 qu'on annonce ce genre de choses sans avoir consulté les collectivités autour,
41:50 la région Île-de-France, le département de Seine-Saint-Denis ou d'autres,
41:53 parfois de la même couleur politique d'ailleurs que Mme Hidalgo, peu importe,
41:56 qui n'ont pas été même associées à ces réflexions.
41:58 Il n'y a pas eu d'étude d'impact précise pour expliquer aux Parisiens ou aux Franciliens.
42:02 Donc moi je trouve que c'est une mesure trop brutale, prématurée.
42:05 En revanche, je pense, parce qu'il faut aller dans le sens de l'écologie
42:07 et c'est parfois des choix courageux,
42:09 que d'avoir une voie réservée sur le périphérique,
42:11 c'est une mesure intéressante et je ne me suis pas opposé comme vous l'avez vu.
42:14 Mais finalement c'est le même problème que pour les zones à faible émission
42:17 qui sont justement accusées d'exclure les banlieusards des centres-villes urbains.
42:23 Cinq ans après les Gilets jaunes,
42:24 est-ce que vous ne pensez pas justement que cette mesure
42:27 risque de réanimer une forme de fracture géographique ?
42:31 - Rappelons ce que c'est que les zones à faible émission,
42:33 c'est-à-dire qu'à partir du 1er janvier 2024,
42:35 les voitures critères 4 seront interdites dans 11 métropoles.
42:39 - Attention, c'est choisi métropole par métropole, c'est important de le dire.
42:42 - Paris, Strasbourg, Saint-Etienne, Rouen.
42:44 - Oui, alors c'est important ce que vous dites,
42:46 c'est sur la question des accès aux centres-villes.
42:49 On sait que dans les centres-villes, on est mieux desservis par les transports publics,
42:52 on peut utiliser plus facilement son vélo et d'autres.
42:53 Et puis il y a les banlieusards ou ceux qui viennent de plus loin,
42:56 qui galèrent davantage parce qu'ils ont moins de transports publics,
42:58 ils ont besoin de la voiture.
42:59 C'est pour ça que je pense que des décisions aussi structurantes
43:01 sur le périphérique parisien, ça vaudrait pour d'autres villes,
43:04 doivent être concertées à l'échelle de la métropole ou de la région.
43:07 C'est aberrant de décider dans un centre-ville seul.
43:09 C'est ça qui crée du ressentiment et de l'incompréhension.
43:12 On peut prendre des mesures courageuses,
43:13 mais il faut le faire progressivement et par de la concertation, c'est essentiel.
43:17 D'ailleurs, que le périphérique soit uniquement entre les mains de la ville de Paris,
43:20 c'est une anomalie.
43:21 Ça devrait être décidé collectivement avec la région et les collectivités alentours.
43:25 Et les zones à faible émission, de manière générale, il faut les garder.
43:28 Parce qu'il y a eu beaucoup de démagogie, on a dit
43:30 c'est une sorte de barrière à l'entrée pour des millions de Français.
43:33 Il faut le faire par étapes.
43:35 Et je rappelle que c'est chaque collectivité,
43:37 chaque métropole qui décide de son calendrier.
43:38 Ce n'est pas l'État qui le décide,
43:40 mais on doit, nous l'État, avec les collectivités,
43:42 accompagner le bonus écologique, le leasing social.
43:46 Parce que la bonne réponse, ce n'est pas de dire aux Français
43:47 ne vous inquiétez pas, le climat va s'améliorer tout seul.
43:50 Il n'y aura pas de mesures difficiles à prendre.
43:51 Non, il faut les assumer, mais dans le temps,
43:54 adapter à chaque territoire avec un accompagnement social.
43:56 Sinon, oui, on crée de la colère,
43:58 et là, on crée des gilets jaunes de nouveau.
44:00 On va parler de la route, Clément Beaune.
44:02 Les travaux de l'A69, cette deux fois de voie reliant Toulouse à Castes,
44:06 sont repris malgré les fortes oppositions locales.
44:09 Vous avez indiqué que le projet irait à son terme,
44:11 mais aussi que d'autres projets seront arrêtés.
44:15 Des projets qui ne sont pas encore lancés.
44:17 Vous tardez à communiquer sur ces projets. Pourquoi ?
44:19 Oui, parce qu'il y a un travail de concertation,
44:21 de discussion aussi locale.
44:23 Un des critères que je prends en compte,
44:24 ça vaut pour la 69 et ça vaudra pour d'autres projets,
44:27 c'est de regarder quelle est la position des différents élus locaux.
44:30 On regarde le critère écologique.
44:32 Est-ce que ça a un impact sur la biodiversité,
44:33 sur les territoires qui seraient excessifs ?
44:36 Est-ce que ça apporte quelque chose en termes de désenclavement ?
44:39 C'est le cas pour le Tarn avec la 69.
44:41 Est-ce qu'il y a un soutien local qui est très fort ?
44:43 La 69, pourquoi ?
44:44 Je pense qu'il doit avancer malgré des critiques que j'entends.
44:48 On a fait des améliorations environnementales.
44:50 On a réduit l'emprise foncière de cette infrastructure.
44:53 On va en faire aussi une route,
44:54 on parlait de véhicules électriques,
44:55 qui soient plus propres et qui soient exemplaires,
44:57 avec des services de car, avec le département et la région,
45:00 pour avoir du transport collectif.
45:02 Mais c'est aussi parce qu'on parlait de démocratie au début,
45:04 de vivre côte à côte ou face à face.
45:06 Tout est lié.
45:07 Si la décision des élus locaux est piétinée,
45:09 si des annonces faites encore par le Premier ministre Jean Castex
45:12 il y a quelques mois de cela,
45:14 au nom de l'État, sur le territoire, sont oubliées,
45:17 on crée là aussi une incompréhension.
45:19 J'ai longuement discuté avec la présidente de région,
45:22 Madame Delga, avec le président du département socialiste,
45:25 Monsieur Ramon, avec le maire de Castres, avec d'autres élus.
45:27 Ils disent "on a décidé".
45:29 On a décidé démocratiquement, de manière répétée.
45:31 J'ai refait ce que se prononçaient tous les élus, ils l'ont dit.
45:34 Donc on avance.
45:34 Et puis sur d'autres projets, on prendra,
45:36 parce qu'ils sont moins avancés,
45:37 oui, des décisions courageuses.
45:38 - Est-ce qu'aujourd'hui on peut encore construire des autoroutes ?
45:41 On sait qu'il y a une forte mobilisation des militants écologiques.
45:43 - Beaucoup moins, on va construire beaucoup moins d'autoroutes
45:45 et tendre vers zéro, bien sûr.
45:47 Mais il y a des projets qui sont déjà engagés plus ou moins,
45:50 donc on doit y réfléchir.
45:51 En abandonner certains, évidemment.
45:54 Et puis la route, ce n'est pas la route à la papa d'hier.
45:57 Il faut aussi que ce soit une route où il y a plus de bornes électriques,
45:59 où il y a des véhicules électriques,
46:01 parce qu'on ne va pas passer de 85% des déplacements par la route
46:04 à 0% en 10 ou 15 ans, ou même 20.
46:07 Donc on a besoin, dans une stratégie de décarbonation des transports,
46:10 de plus de trains, plus de transports publics,
46:12 je l'assume et je m'y suis engagé comme jamais.
46:15 Et aussi de la voiture, mais de la voiture décarbonée.
46:18 - Clément Beaune, on referme la page transport, si vous voulez bien,
46:21 et on ouvre la page politique avec Gilles-Emerard Racine.
46:23 - On va parler un peu de politique et du projet de loi immigration
46:25 qui arrive demain à l'Assemblée nationale.
46:27 En commission des lois, les députés vont se pencher
46:30 sur un projet de loi durci par le Sénat.
46:33 Et vous qui êtes issu de l'aile gauche de la majorité,
46:36 est-ce que vous pensez, comme plusieurs de vos collègues,
46:38 qu'il faut détricoter ce texte du Sénat
46:41 pour revenir à la version initiale,
46:43 peut-être plus équilibrée selon vous ?
46:45 - Oui, il faut qu'il évolue ce texte, bien sûr.
46:47 Je crois que d'ailleurs tout le gouvernement l'a dit,
46:49 la Première ministre l'a dit.
46:50 Il y a des choses, des mesures qu'on ne partage pas.
46:54 Le Sénat a fait son travail,
46:56 il y a une majorité qui n'est pas la nôtre au Sénat,
46:58 majorité de droite, qui a voté un texte dur.
47:02 Pour certaines mesures, elles étaient dans le texte gouvernemental,
47:04 d'autres on peut les partager,
47:06 comme des conditions d'exclusion plus rapides,
47:08 mais d'autres non.
47:09 Très clairement, l'AME, la suppression de l'aide médicale d'État.
47:12 Je rappelle ce que c'est, parce que ce n'est pas
47:14 la telle assaut payée par le contribuable.
47:16 Ce sont des mesures de soins
47:18 qui sont apportées à toute personne qui est sur notre territoire,
47:21 avec un contrôle très strict de lutte contre la fraude,
47:24 que d'ailleurs est assez exemplaire par rapport à d'autres prestations,
47:27 et qui est aussi un dispositif de santé publique
47:30 autant qu'un dispositif d'humanité,
47:32 parce que si vous retardez les soins,
47:34 vous prenez des risques pour la santé de tous
47:35 et pour les personnes concernées.
47:37 Donc ça, il faut le rétablir, évidemment.
47:38 - Pour Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur,
47:40 le débat sur la suppression de l'AME n'est pas tabou.
47:43 - Il s'est exprimé il y a quelques semaines,
47:44 il n'avait pas dit exactement cela,
47:46 mais la position du gouvernement, du ministre de l'Intérieur,
47:48 du ministre de la Santé, de la Première ministre,
47:50 on l'a tous rappelé,
47:51 c'est qu'il faut, à l'Assemblée nationale,
47:53 que le texte rétablisse cette aide médicale d'État.
47:56 La Première ministre a lancé une mission
47:58 avec une personne plutôt issue de la gauche, M. Évin,
48:01 une personne plutôt issue de la droite, M. Stéphanini,
48:03 qui ont fait leur première recommandation,
48:04 ils vont continuer,
48:05 pour voir s'il n'y a pas des ajustements à faire.
48:08 Pourquoi pas ?
48:08 Mais le principe de l'aide médicale d'État doit être préservé,
48:11 et surtout, je vais vous dire,
48:12 dans un moment, on a besoin de fermeté républicaine,
48:15 et aussi d'unité.
48:17 On n'a pas besoin de bouc émissaire,
48:19 on n'a pas besoin de fausses polémiques,
48:20 on a besoin de sérieux,
48:22 de fermeté sur la lutte contre l'immigration illégale et clandestine,
48:25 c'est totalement assumé, même quand on vient de la gauche,
48:27 je crois beaucoup à cette autorité républicaine,
48:29 mais pas en pointant du doigt des choses qui n'améliorent rien
48:34 la lutte contre l'immigration illégale,
48:35 comme la suppression de l'AME.
48:37 On en vient maintenant à vos ambitions personnelles.
48:40 La mairie de Paris, vous y pensez en ne vous rasant pas ?
48:44 Oui, c'est davantage de ne pas se raser,
48:45 c'est qu'on a moins de pensées le matin,
48:47 ça va plus vite.
48:48 C'est peut-être ça en politique d'ailleurs,
48:49 pour se concentrer sur sa mission.
48:51 Donc plus tard, on verra.
48:53 Je suis aujourd'hui déjà un élu parisien,
48:55 je m'y engage,
48:57 certains militants sont avec moi aujourd'hui,
48:59 toutes les semaines,
49:00 dans ma circonscription et au-delà,
49:01 parce qu'il y a beaucoup à faire.
49:03 Je ne lâcherai pas cet engagement pour Paris,
49:05 je n'ai pas choisi de m'implanter à un endroit au hasard,
49:08 c'est l'endroit où je suis né,
49:09 l'endroit où je vis,
49:09 l'endroit où je veux m'engager.
49:11 On verra ensuite les candidatures,
49:13 les programmes, les processus,
49:14 ça viendra un peu plus tard.
49:15 Elle est de gauche comme vous, Anne Hidalgo,
49:17 vous trouvez que c'est une bonne maire ?
49:19 Non, je ne crois pas que ce soit une bonne maire de Paris,
49:21 pas vous le cacher.
49:22 Je trouve que quand on utilise des contrefeux,
49:26 ce qui est une vieille technique politicarde,
49:28 pour cacher ses voyages et ses polémiques,
49:31 et qu'on est prêt à sacrifier les jeux...
49:32 Vous parlez de son voyage en Polynésie.
49:33 Oui, quand on est prêt à sacrifier l'image de la France,
49:37 l'image de la France et de la capitale,
49:39 250 jours avant les Jeux,
49:40 pour éteindre une polémique sur un sujet douteux,
49:44 je pense qu'on n'est pas à la hauteur de l'État
49:47 et de l'intérêt général.
49:47 Et puis sur la propreté, sur la sécurité,
49:49 sur la circulation,
49:51 comme Parisien, je vous le dis très franchement,
49:52 et je l'entends beaucoup,
49:53 je crois que les études d'opinion le montrent,
49:55 on n'est pas ravis,
49:56 on n'est pas du tout ravis.
49:57 Et la tête de liste aux élections européennes,
49:59 vous y pensez ?
49:59 Vous avez été successivement conseiller spécial
50:01 d'Emmanuel Macron pour les affaires européennes,
50:03 secrétaire d'État, puis ministre délégué
50:05 chargé de l'Europe dans le gouvernement Borne.
50:07 Vous êtes légitime, est-ce que vous y pensez ?
50:08 Oui, je ne suis pas le seul.
50:10 Mais oui, je me suis engagé pour l'Europe,
50:11 je vous le confirme, et je continuerai,
50:12 je vous le dis aussi, dans cette campagne.
50:14 Vous n'êtes pas le seul, il y a Stéphane Séjourné.
50:16 C'est ça le...
50:17 Non, mais il y a d'autres aussi
50:18 qui sont légitimes au sens où ils sont engagés
50:20 sur la question européenne depuis 2017,
50:22 derrière le président.
50:23 C'est un élément constitutif,
50:25 j'allais dire identitaire pour nous, politiquement.
50:28 On est des pro-européens de tous les jours,
50:29 pas seulement tous les cinq ans au moment
50:31 des élections européennes.
50:31 Donc, je m'impliquerai dans cette campagne.
50:34 Je suis secrétaire général délégué
50:35 du Parti Renaissance pour l'Europe,
50:37 parce que cet engagement, je ne le lâcherai jamais,
50:39 même quand je ne ferai peut-être plus de la politique, jamais.
50:42 Donc oui, je serai un acteur de cette campagne.
50:44 Après, acteur, ça ne veut pas forcément dire candidat.
50:46 On a défini un calendrier autour de Stéphane Séjourné,
50:50 qui est le début d'année, sans doute le mois de janvier,
50:52 pour arrêter une tête de liste.
50:53 Et c'est à ce moment-là qu'il sera décidé
50:55 qui conduit notre liste.
50:56 Dans les sondages d'opinion, pour l'instant,
50:58 la liste du Rassemblement national mené par Jordan Bardella,
51:02 devant celle de la majorité présidentielle,
51:04 d'une dizaine de points selon les candidats testés,
51:06 est-ce que ça vous préoccupe ?
51:08 Ça me préoccupe parce que ça veut dire qu'il y a un combat à mener.
51:11 Mais on le voit dans toutes les élections en Europe en ce moment,
51:14 il n'y a pas de fatalité, il n'y a rien qui est garanti,
51:17 ni pour le meilleur, ni pour le pire.
51:18 Vous avez des bonnes nouvelles de mon point de vue
51:20 quand les nationalistes perdent les élections en Pologne,
51:23 quand l'extrême droite se casse la figure en Espagne,
51:25 et puis vous avez des très tristes nouvelles quand un pays comme les Pays-Bas...
51:28 - Les Espagnols mènent plutôt, hein.
51:29 - Pardon ?
51:30 - L'Europe a plutôt tendance à glisser à droite.
51:32 - Oui, mais quand on mène des combats, en Pologne,
51:33 ce n'était pas gagné que le parti pro-européen remporte les élections.
51:36 Il y a eu une marche citoyenne magnifique, d'un million de personnes,
51:39 et une victoire électorale.
51:40 Donc pour revenir aux élections européennes,
51:42 vous savez, il n'y a pas de victoire sans faire campagne.
51:45 Et donc, en 2019, on était six mois après les Gilets jaunes,
51:48 on prédisait un effondrement.
51:50 Les sondages à la même époque donnaient, je crois,
51:51 huit ou neuf points d'écart avec le Front National.
51:54 Et donc, il faut mener cette campagne.
51:55 Ça veut dire que ce n'est pas facile,
51:57 mais ça veut dire aussi qu'il faut qu'on défende un logiciel pro-européen.
52:01 Moi, je ne veux pas que des gens qui ont soutenu la Russie,
52:03 qui ont voulu qu'on se vaccine au vaccin russe,
52:04 qui ont voulu quitter l'Union européenne il n'y a pas si longtemps,
52:06 ou la zone euro, nous représentent au Parlement européen.
52:08 Ce n'est pas bon pour le pays.
52:10 Il faut le dire aux Français.
52:11 - Rapidement, Clément Beaune, deux ministres sont concernés
52:13 par une actualité judiciaire cette semaine.
52:15 Eric Dupond-Moretti qui a été jugé pour prise illégale d'intérêt,
52:19 il sera fixé mercredi.
52:20 Un an de prison avec sursis a été requis.
52:23 Et Olivier Dussopt qui est jugé à partir de demain pour favoritisme.
52:27 C'est quoi la règle s'ils sont condamnés,
52:28 ils doivent quitter le gouvernement ?
52:30 - Je ne ferai aucun commentaire,
52:31 parce que faire un commentaire,
52:31 c'est déjà s'immiscer dans une procédure.
52:34 - Je vous parle de politique, bien sûr.
52:35 - Non, non, je voulais rappeler la règle.
52:36 - Non, mais la règle, d'abord, elle n'est pas définie par un ministre.
52:38 Elle est définie par le Premier ministre et la Première ministre,
52:41 au cas par cas, en fonction des circonstances.
52:43 - Mais ce n'est pas moi qui vais énoncer une règle.
52:45 Et encore une fois, la veille de procédure,
52:48 ou pendant des procédures judiciaires,
52:49 quand on est un membre de l'exécutif,
52:51 avoir une sorte de prédiction ou énoncer une règle,
52:54 ce serait déjà faire un commentaire sur une procédure.
52:56 Je ne veux pas le faire.
52:57 Je veux simplement dire qu'il y a une présomption d'innocence.
52:59 C'est la justice qui tranchera.
53:01 On verra ensuite.
53:01 Et à titre personnel et amical,
53:03 permettez-moi, parce que ce sont des collègues que j'apprécie
53:06 et qui sont engagés,
53:07 de leur apporter aussi un soutien personnel.
53:09 - Merci beaucoup Clément Beaune d'être venu à la rencontre
53:11 des auditeurs de RPL dans ce Grand Jury.
53:14 Juste après le flash,
53:15 vous retrouvez Focus Dimanche avec Mohamed Barsi.
53:18 [SILENCE]