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Marie-Hélène Thoraval, maire de Romans-sur-Isère, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur le drame de Crépol, sur la minute de silence à l'Assemblée national en hommage au jeune Thomas et aux manifestations de l'ultra droite à Romans-sur-Isère.

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Transcription
00:00 sur Europe 1. Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin la maire d'Hiver Droite de Romand-sur-Isère.
00:05 - Bonjour Marie-Hélène Thorvald.
00:07 - Bonjour Dimitri Pavlenko.
00:09 - Bienvenue sur Europe 1. Merci de nous accorder cet entretien.
00:12 Romand-sur-Isère, on le rappelle, c'est à 20 minutes en voiture de Crépole,
00:16 la commune d'où vient la bande armée responsable de la mort du jeune Thomas.
00:20 On va parler de votre commune, Madame le maire, des problèmes que révèle aussi ce drame de Crépole.
00:25 Mais d'abord une question sur ce qui s'est passé hier à l'Assemblée nationale.
00:29 Cette minute de silence à la mémoire de Thomas.
00:33 Que vous êtes-vous dit, Marie-Hélène Thorvald, en voyant les députés hier se lever et se recueillir ?
00:40 - Je pense que c'était un minimum qui était attendu.
00:44 Je trouve un petit peu dommage qu'il arrive après qu'on ait été obligé de le réclamer.
00:51 Je pense qu'il avait été beaucoup plus spontané dans le cadre de l'affaire qui concernait le jeune Nahel.
00:58 Mais je pense qu'on est plusieurs à partager ce sentiment que cette minute de silence soit effective
01:05 juste les jours après la mort du jeune Thomas.
01:09 Mais elle a été faite.
01:11 - Elle a été faite. Après cette minute de silence, les débats à l'Assemblée ont tourné autour de la menace de l'ultra-droite.
01:17 On a vu effectivement 80 militants défiler samedi soir aux abords du quartier de la Monnaie,
01:23 d'où viennent la plupart des jeunes impliqués dans la mort de Thomas.
01:26 Est-ce que le débat vous paraît placé au bon endroit ?
01:29 Marie-Hélène Thoraval, vous qui avez vécu les événements au 1er Hrelog,
01:32 est-ce que l'ultra-droite vous paraît être le sujet numéro 1 dans ce que vous appelez vous-même l'après-Thomas ?
01:38 - Moi, l'après-Thomas, il va dans la solution.
01:41 C'est-à-dire que ce que je demande à Corée-Acrie, c'est qu'on se mette autour de la table pour travailler sur des solutions.
01:46 Vous voyez, je ne suis même pas en train de demander des moyens supplémentaires.
01:48 Je dis qu'au regard des moyens que l'on met sur les territoires,
01:51 je pense qu'il faut arriver et qu'on se mette autour d'une table pour apprécier les choses sous un nouvel angle.
01:58 C'est-à-dire que si c'est pour continuer ce qui n'a pas marché, il faut qu'on arrête tout de suite.
02:02 Mais il y a une urgence aujourd'hui, ce n'est pas une minorité qui peut polluer la vie d'une majorité de personnes
02:07 et faire ses propres lois et continuer à avoir des comportements
02:13 qui les mènent jusqu'à aller tuer des jeunes qui sont à la campagne ou qui sont ailleurs ou même qui sont à proximité.
02:20 - Vous avez raconté ces derniers jours, Marie-Hélène Thoraval, la mécanique qui fonctionne dans ce quartier de la Monnaie
02:27 avec ce point de vue relativement équilibré que vous tenez.
02:30 C'est tout à votre honneur de dire qu'on ne va pas stigmatiser ce quartier, mais il y a des problèmes.
02:34 Des problèmes assez lourds. On met beaucoup d'argent sur la table dans le quartier de la Monnaie depuis près d'une décennie.
02:39 Mais voilà, il y a une minorité agissante. Mieux que ça, il y a une sorte de dynastie délinquante.
02:45 Voilà ce que vous avez raconté, Marie-Hélène Thoraval.
02:48 - Oui, j'assume que ce sont les propos qui ont été les miens.
02:52 Quand je dis que ce quartier fait 4500 personnes, en gros, on en a une centaine qui posait des difficultés.
02:57 Je pense qu'une grande partie, on les accompagne.
03:00 Mais pour autant, il y a des irréductibles avec lesquels il y a une imperméabilité complète de toute action pour essayer de les remettre dans le droit chemin.
03:10 Après, il y a plusieurs raisons à ça.
03:12 La première des choses, il y a le trafic de drogue qui, pour eux, est leur seul univers.
03:18 Et ils ne veulent pas forcément en sortir. Je voudrais quand même le rappeler.
03:21 Il y a toute la problématique de la consommation aussi. Il faudra en parler.
03:24 Parce qu'aujourd'hui, ça nous conduit à avoir des situations où on a des jeunes qui ont des problématiques, je le dis, de santé mentale.
03:32 Donc à partir de là, sur les actes qu'ils peuvent commettre, on peut tout craindre.
03:38 – Quand vous dites qu'il faudrait mettre tout le monde sur la table pour chercher des solutions, vous pensez à quoi ?
03:43 Et vous pensez à qui ? Qui faudrait-il mettre autour d'une même table, Marie-Hélène Toraval, pour trouver des solutions ?
03:48 – Je pense que Mme la Première ministre, hier, a déjà fait une avancée, peut-être suite aux événements, puis à certaines déclarations.
03:57 Elle a demandé à ce que le ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur puissent lui faire des propositions.
04:05 Tout ce que j'espère, c'est qu'on ne soit pas oubliés pour la construction de ces solutions,
04:10 puisque la réalité de terrain, c'est bien nous qui l'avons.
04:14 – Mais oui, il y a des solutions qui sont déployées, par exemple,
04:16 sa stratégie de pilonnage des points de deal mise en place par le ministère de l'Intérieur.
04:21 Vous dites que l'un des sujets numéro un, c'est le trafic de drogue,
04:25 dont les familles qui sont engagées dedans ne veulent pas sortir.
04:28 Donc ça ne suffit pas, ça, en réalité ?
04:30 – Ça ne suffit pas, donc je pense qu'il y a quand même une frange de cette population
04:36 qui refuse aussi toute forme de citoyenneté, qui refuse toute forme d'intégration,
04:41 puisqu'elle cherche à imposer ses propres lois.
04:43 Moi, je ne peux pas… enfin, qui peut accepter cela ?
04:46 La population ne l'accepte pas non plus, mais elle y est soumise.
04:49 Donc je dis que ces personnes doivent être extraites du quartier.
04:53 Elles doivent avoir un traitement spécifique.
04:55 Généralement, elles sont récidivistes dans tout un tas de sujets de délinquance.
05:02 Donc je pense que la responsabilité pénale, il faut qu'elle soit plus ferme.
05:05 Et puis je pense que pour certains, il y a vraiment une problématique de rééducation
05:09 qui est nécessaire, mais qui ne se fera pas dans la prison
05:11 et qui ne se fera pas en les laissant aller libre.
05:13 – Alors il y a un autre aspect du drame de Crépole,
05:15 dont vous avez aussi parlé Marie-Hélène Thauraval.
05:17 Vous dites que les familles de Thomas et des autres qui ont été blessés,
05:21 ils sont quand même plus de 15, demandent que le caractère raciste
05:25 de l'agression dont ils ont été victimes soit retenu par la justice.
05:30 Il y a une omerta sur ce point de cette affaire ?
05:33 – En tout cas, on ne peut pas dire qu'on ne le sait pas.
05:35 Et le ministre Olivier Véran lorsqu'il est venu, l'a entendu tout comme moi,
05:41 puisqu'il y avait deux points qui ont été manifestés par les familles, par les victimes.
05:47 Le premier qui était de dire qu'ils espèrent, au-delà de cela,
05:53 c'est vraiment extrêmement fort chez eux, vraiment une justice forte
05:59 par rapport à ce qui a été fait, par rapport à cet assassinat.
06:04 Et la deuxième chose, c'est qu'ils ne comprennent pas,
06:06 au regard des déclarations qui ont été faites,
06:09 que le caractère raciste n'ait pas été retenu.
06:12 – Pour eux, c'est le blanc qu'ils sont, ou qu'elles sont,
06:16 qui a été visé par les coups de couteau, très clairement Marie-Hélène Thorvald.
06:19 – Alors moi, je ne m'avancerai pas jusque-là,
06:21 mais ça fait partie des déclarations qu'ils ont faites.
06:24 Et ils ne comprennent pas que ce point ne soit pas retenu.
06:29 – Merci beaucoup de votre disponibilité Marie-Hélène Thorvald.
06:33 Je rappelle que vous êtes la maire d'Hiverdroit de Romance-sur-Isère.
06:36 Merci de vous être exprimée ce matin sur Europe 1.

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