• l’année dernière
Quelle place pour l'hôtellerie dans la transition environnementale et sociétale ?



Ce secteur doit se réinventer pour répondre aux nouveaux besoins des clients. L'aspect environnemental rentre progressivement dans les stratégies des hôtels mais l'enjeu social prend plus de temps. Son rôle évolue est ne représente plus qu'un simple hébergement mais aussi un lieu de vie du quartier.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Retrouvez le débat de Smart Impact avec Veolia.
00:04 Le débat de Smart Impact, on détaille les résultats du cinquième rapport de la Fabrique du Tourisme avec Cécile Leclerc.
00:19 Bonjour, bienvenue. Vous êtes directrice ESG d'Extendam en charge de la Fabrique du Tourisme justement et Sarah Castanier.
00:25 Bonjour et bienvenue. Directrice développement de Redman Hospitality. En quelques mots, c'est quoi la Fabrique du Tourisme ? Redites-le nous.
00:33 Alors la Fabrique du Tourisme, c'est une initiative qui a été créée en 2020 par plusieurs acteurs du monde de l'hôtellerie au sens large.
00:40 Donc Extendam, nous, on est une société de gestion qui gère des fonds d'investissement, investisseurs, aux côtés de BPI France,
00:46 tout le monde connaît bien, et de MKG Consulting qui est un consultant donc réputé sur le marché de l'hôtellerie.
00:52 Avec quoi l'objectif ? De réinventer le secteur du tourisme ?
00:55 De réinventer, en tout cas d'anticiper les tendances de pouvoir réunir tous les acteurs de l'hôtellerie parce que l'hôtellerie, il y a effectivement les exploitants,
01:04 eux qu'on pense en premier, mais il y a également tout un écosystème qui va de la conception, donc avec des promoteurs, des architectes, des avocats, des distributeurs, des prestataires.
01:15 Donc il y a vraiment un écosystème qui est très large et l'idée c'était de réunir toutes les personnes du monde de l'hôtellerie pour réfléchir ensemble sur les enjeux de l'hôtellerie pour le futur
01:25 et de pouvoir trouver des solutions ensemble parce que la conclusion aussi qu'on avait c'était de se dire on ne peut pas avancer en silo.
01:31 Chacun travaille dans son coin.
01:32 Voilà, et ça ne marche pas. Et c'est là où en fait chacun trouve des obstacles, parfois dans les contraintes ou dans les objectifs des autres,
01:39 mais sans se parler, sans savoir que c'est un objectif. Donc l'idée c'était que tout le monde se parle, que tout le monde partage, partager des bonnes expériences aussi
01:47 parce qu'il y a toujours des choses dont on peut s'inspirer. Et donc d'ailleurs dans la fabrique du tourisme, il y a effectivement tout cet écosystème de l'hôtellerie,
01:55 mais on fait venir également des personnes d'autres secteurs en début, en intervention, pour montrer aussi ce qui se passe dans d'autres secteurs.
02:03 Et partager ses bonnes pratiques. Sarah Castagné, présentez-nous Redman Hospitality. Donc c'est la filiale d'exploitation hôtelière du groupe Redman, c'est ça ?
02:12 À peu près.
02:13 J'étais presque tombé juste, c'est ça ?
02:15 C'est ça, exactement. Il manquait juste. Effectivement, c'est la filiale d'investissement et d'exploitation hôtelière du groupe Redman.
02:21 Donc effectivement, le groupe Redman, c'est trois métiers. C'est le métier de promoteur, c'est le métier de foncière, de foncière des transitions territoriales,
02:29 qui s'appelle Essentiel, et c'est le métier effectivement de l'investissement et d'exploitation hôtelier avec la filiale Redman Hospitality.
02:35 Et avec un engagement environnemental, c'est un promoteur qui est certifié bicorps.
02:41 Exactement.
02:42 On l'a dit souvent ici, c'est sans doute le label le plus exigeant. Si on est très concret sur les projets, les derniers projets, en quoi ils se différencient des précédents ?
02:54 En quoi sont-ils de plus en plus vertueux ?
02:57 Alors effectivement, il y a Redman sur la partie promoteur, où effectivement, nous maintenant, quand on construit des hôtels, c'est là où Redman Hospitality va intervenir.
03:07 Et on va effectivement travailler sur toute la partie en amont.
03:10 C'est-à-dire, aujourd'hui typiquement, une nuitée d'hôtel en France, c'est à peu près 10,5 kilos de CO2 par nuit.
03:17 C'est 178 litres d'eau, donc ce qui correspond en gros à un bain.
03:25 Sur ces 178 litres d'eau, environ 50%, ça correspond à l'eau des toilettes et l'eau de la douche.
03:32 Sauf que cette eau-là, en fait, aujourd'hui, c'est quelque chose qu'on peut vraiment recycler.
03:36 Et en fait, nous, la démarche, ça va vraiment être de se dire, comment demain, en fait, toute cette énergie-là, on peut vraiment la recycler et l'optimiser.
03:44 Parce que si nous, on le fait à l'échelle de nos hôtels, eh bien, tout le monde pourrait le faire à l'échelle de ses hôtels.
03:49 Et ça pourrait vraiment représenter de grosses économies d'énergie.
03:51 Et d'ailleurs, vous travaillez ensemble avec Extendam sur 3 hôtels à Bordeaux, c'est ça ?
03:57 Alors, ce sont des hôtels qui existent déjà, sur lesquels vous allez faire des travaux.
04:01 J'aurais juste bien comprendre en quoi ça consiste.
04:03 Oui, bien sûr. Alors, en fait, Extendam nous a accompagnés dans le refinancement des actifs.
04:07 Donc là, effectivement, il s'agissait de 3 actifs déjà existants.
04:10 Mais ce qui est le plus intéressant, c'est que Extendam nous accompagne aussi sur nos développements, donc sur nos acquisitions.
04:15 Et si on a quelque chose en commun avec Extendam, c'est justement la grille des critères de développement durable.
04:20 Donc c'est quelque chose que nous, on s'applique à nos Redmond Hospitality.
04:23 Lorsqu'on regarde un projet, effectivement, on va regarder s'il répond bien à notre grille des critères, donc critères sociaux, environnementaux et sociétaux.
04:32 Et donc ça, c'est notre première grille. Et après, quand on soumet le projet à Extendam pour une prise de participation, on sait que ces items sont aussi regardés de leur côté.
04:39 Vous, ça veut dire que chez Extendam, tous les nouveaux projets sont passés à cette grille de lecture, finalement, de développement durable ?
04:46 Oui, tout à fait.
04:47 Il n'y a plus d'exception, quoi ?
04:48 Plus d'exception. Aujourd'hui, les critères ES et G sont complètement intégrés dans l'analyse qui est faite initialement du dossier.
04:55 Et l'idée étant d'avoir une vision avant l'investissement de ce qu'est l'actif pour comprendre comment on va pouvoir l'améliorer sur la durée de détention.
05:04 Donc c'est vraiment une photo et après, du coup, un échange avec notre partenaire pour savoir qu'est-ce qu'on peut faire pour l'améliorer.
05:10 Et quel est votre rôle dans un projet comme ça ? C'est un rôle de financier, mais pas que. C'est aussi un aiguillon sur, justement, les objectifs des projets ?
05:19 Alors, on est investisseur, effectivement, mais on se rend compte que les investisseurs, de manière générale, peuvent avoir un impact très positif
05:27 par, justement, les critères qu'on va imposer, par le suivi qu'on va pouvoir apporter et, justement, par des initiatives telles que la fabrique du tourisme.
05:36 L'idée étant d'apporter autre chose que juste du financement ou juste un suivi par projet, mais de pouvoir accompagner sur des initiatives en parallèle
05:47 de rencontres, d'échanges. Donc voilà, c'est ça qu'on essaye d'apporter.
05:51 Quand on dit qu'il faut arrêter de travailler en silo, vous, vous l'avez ressenti, ça, et vous travaillez, justement, sur le fait de perdre ses mauvaises habitudes ?
06:01 Oui, tout à fait. C'est justement pour ça que Redmond Hospitality et Redmond avaient décidé, justement, de parrainer cette 5e édition.
06:07 C'était justement pour partager tous les paradigmes, mais également tout ce qu'on fait aujourd'hui sur nos hôtels et pour partager, justement, avec tous les autres,
06:16 tous l'écosystème de l'hôtellerie, que ce soit effectivement le développeur, les enseignes, parce qu'elles ont aussi leur mot à dire quand on signe des contrats de franchise,
06:24 les exploitants, les AMO, etc. Et l'idée, c'est vraiment que tous ensemble, on partage les bonnes pratiques.
06:30 Ça, c'est le monde idéal, mais dans un contexte d'inflation, d'ause du prix des matières premières, d'ause de l'énergie, etc., est-ce que ces objectifs, ils restent prioritaires ?
06:40 Vous voyez ce que je veux dire ? C'est-à-dire que quand on lance un nouveau projet, on se dit « Vous êtes bien gentils, mais moi, ça va me coûter peut-être plus cher de faire un hôtel selon ces critères ».
06:48 Oui, bien sûr. Alors après, effectivement, comme avec Redmond, on a vraiment une vision à 360 degrés, donc sur la construction et l'exploitation.
06:55 On essaye toujours de traiter ces sujets-là en amont en se disant « Ok, peut-être, certes, aujourd'hui, ça va nous coûter un certain montant, mais derrière, sur le volet exploitation, combien ça va nous permettre d'économiser ? ».
07:05 En fait, on s'inscrit vraiment dans une vision long terme. Et c'est vrai que faire ce travail-là, ça permet de justifier parfois certains investissements.
07:14 Est-ce que c'est un secteur disparate, vous voyez ce que je veux dire, avec certains qui sont très avancés et d'autres assez réfractaires, qui justement disent « Bah non, moi, j'ai pas les moyens »,
07:24 ou alors on en parlera plus tard ?
07:26 Ça commence à bien faire. Je me souviens d'un président de la République il y a quelques années qui est écologiste. Ça commence à bien faire.
07:33 Je crois que par la force des choses, tout le monde commence maintenant avec des degrés différents. Il y en a certains qui ont cet ADN, comme Redmond,
07:40 comme on a d'autres partenaires qui sont vraiment très impliqués, et ça fait partie aussi de leur offre. D'autres, c'est moins dans leur ADN.
07:46 Et pour autant, personne n'est nommé de ses intérêts, entre la partie aussi économie de coût, parce que travailler sur une amélioration de l'impact énergétique, c'est aussi travailler sur ses coûts.
07:58 Parce que c'est une demande également aujourd'hui des consommateurs. Quand on regarde les études, on sent que de plus en plus de consommateurs sont intéressés par un vrai engagement.
08:09 C'est peut-être pas quand même le premier critère de choix d'un hôtel.
08:12 C'est pas le premier critère, mais ça commence à prendre une importance croissante. On voit que toutes les plateformes de distribution aujourd'hui mettent en avant cette petite feuille verte.
08:24 En tout cas, ce côté. Et ce qui est très important, c'est surtout de le prolonger par des actes. Il n'y a rien de pire que de prétendre faire quelque chose et de ne pas le faire.
08:32 Ça devient vraiment important. Et l'idée, c'est justement de faire participer et de répondre à une demande, mais aussi d'impliquer le client dans sa démarche.
08:42 – C'est toujours difficile de répondre à une question comme ça. Mais s'il y a une bonne pratique à retenir ou une leçon à retenir de ce cinquième rapport, ce serait laquelle pour vous ?
08:50 – Alors, durant le cinquième rapport, on a beaucoup parlé justement des enjeux sociaux et sociétaux.
08:57 Du fait que justement l'hôtel, alors avant l'hôtel avait vraiment un usage d'hébergement.
09:04 Alors qu'aujourd'hui, en fait, on considère vraiment l'hôtel comme le catalyseur justement de tous ces nouveaux enjeux.
09:10 Donc effectivement, je pense que s'il y a quelque chose à retenir, c'est ne plus considérer l'hôtel uniquement comme une solution d'hébergement,
09:16 mais considérer l'hôtel aujourd'hui comme vraiment un vecteur de progression par rapport à tous les enjeux sociaux qu'on peut avoir au niveau d'hôtel.
09:24 – Ça veut dire quoi ? Ça peut être un lieu de vie ? C'est d'autres services qu'on propose ? Un rôle dans la cité aussi ?
09:30 – Exactement, c'est définir aujourd'hui l'hôtel comme un lieu d'accueil, un lieu de vie du quartier,
09:36 un lieu qui peut aussi s'associer à différentes associations sur le territoire, qui peut les mettre en avant.
09:42 Typiquement, nous sur notre hôtel à Bordeaux, on propose aux clients lorsqu'ils se présentent en réception,
09:47 sur des durées de séjour de plus d'une nuit, de ne pas faire de recouche.
09:51 Et on lui explique, avec beaucoup de pédagogie, que cet argent-là, qu'on économise, il ne revient pas à l'hôtelier,
09:56 mais va nous permettre, nous, derrière, de financer la formation d'un chien qui accompagne les personnes non voyantes,
10:05 et que cet argent-là, finalement, sert à cette formation-là.
10:08 – Dernière question, il nous reste une minute. On n'a pas du tout parlé des acteurs publics.
10:12 Ils jouent un rôle important aussi dans cette transformation environnementale du tourisme ?
10:18 – Oui, bien sûr.
10:20 – Ils font partie de ceux qui travaillent en silo aussi ?
10:23 – Alors oui, parce qu'on s'aperçoit qu'il y a aussi des réglementations qui sont parfois,
10:27 qui ne vont pas dans la bonne direction.
10:31 Certains, au contraire, sont très positifs parce qu'ils nous poussent à agir.
10:34 Et donc, c'est vrai qu'on aimerait aussi progresser dans nos démarches
10:39 pour les inclure de plus en plus des acteurs publics, pour pouvoir partager et échanger.
10:43 On prend un sujet qui avait été évoqué lors de la dernière fabrique du tourisme,
10:46 qui était le sujet du permis sans affectation,
10:49 parce qu'effectivement, on se rend compte, dans la nouvelle approche hôtelière de la mixité des usages,
10:54 qu'on est souvent bloqué par des réglementations qui font que chaque immeuble doit avoir son usage,
11:01 et que tout est bien réglementé.
11:03 Donc parfois, on aimerait pouvoir casser un peu les codes pour aller de l'avant vers ces nouvelles tendances.
11:08 – Et bien voilà, on a fini. Merci beaucoup.
11:10 – Merci à vous.
11:11 – C'était passionnant de découvrir ce cinquième rapport de la fabrique du tourisme.
11:16 On passe tout de suite à notre rubrique "Start-up". C'est parti.

Recommandations