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«Libération» et «Mediapart» révèlent une vidéo cruciale montrant les agents de l’unité d’intervention ouvrir le feu sur le père de famille de 27 ans, dans la nuit du 1er au 2 juillet. Trois d’entre eux sont mis en examen pour coups mortels.

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Transcription
00:00 Cette vidéo montre des policiers du Raid à Marseille
00:03 lors des émeutes de l'été 2023.
00:07 Ils tirent au LBD sur Mohamed Bendris alors qu'il s'enfuit à scooter.
00:11 Mortellement blessé, le jeune homme de 27 ans s'effondre quelques minutes plus tard
00:19 devant le domicile de sa mère.
00:21 Dans cette nuit du 1er au 2 juillet, la ville est secouée par de nouvelles émeutes
00:27 après la mort de Naël Merzouk, tuée quelques jours avant par un policier.
00:32 Des commerces sont pillés et quelques feux sont allumés.
00:36 Libération s'est procurée des images inédites de l'intervention du Raid.
00:43 Vidéosurveillance, caméras embarquées, films de témoins,
00:49 ces documents révèlent que les agents de cette unité
00:53 ont tiré sur Mohamed Bendris alors qu'il ne représentait aucun danger.
00:58 Le soir du 1er juillet 2023, Marseille connaît sa quatrième nuit d'émeute.
01:08 Pour réprimer cette révolte, le ministère de l'Intérieur a déployé des policiers du Raid
01:14 pour la troisième soirée consécutive.
01:19 Cette unité d'intervention est normalement chargée de lutter contre les criminels armés et les terroristes.
01:24 A partir de 19h30, ces agents patrouillent dans le centre-ville sans faire d'interpellation.
01:31 Ils sont armés de LBD et de fusils à pompe chargés avec des beanbags,
01:38 des sachets remplis de billes de plomb.
01:41 Mohamed Bendris, 27 ans, passe la soirée dans le centre-ville.
01:48 De nationalité algérienne, il vit à Marseille depuis plusieurs années avec sa femme et leur fils.
01:53 Ses données téléphoniques et des caméras de vidéosurveillance permettent de le suivre ce soir-là.
02:01 A minuit 49, Mohamed Bendris est place Félix Barré.
02:08 Il filme cette vidéo qu'il commente et publie sur Snapchat.
02:13 Une personne est à terre entourée de policiers.
02:17 "Je suis en train de faire un ski, je ne peux pas faire un ski, j'ai des billes sur mon dos."
02:25 Au même moment, la colonne du Raid remonte la rue de Rome.
02:33 Elle est filmée par les caméras de vidéosurveillance de la ville.
02:44 A sa tête se trouve un véhicule blindé.
02:47 Un agent du Raid est positionné dans la tourelle avec un fusil six coups équipé de munitions de LBD.
02:53 En seconde position, un van gris.
02:57 Deux policiers sont positionnés à l'arrière avec la portière ouverte.
03:01 Cinq autres véhicules suivent.
03:14 Le blindé est équipé d'une caméra qui filme vers l'avant.
03:20 Cet enregistrement n'a pas de piste son.
03:30 A minuit 57, la colonne du Raid croise par hasard Mohamed Bendris.
03:36 Il s'engage à scooter dans la rue de Rome.
03:40 Il poursuit un homme à pied, Nabil Bey.
03:43 Ce dernier tient un sac noir dans ses mains qui contient deux paires de chaussures qu'il vient de voler.
03:49 La colonne du Raid ne dispose alors d'aucune information à leur sujet et continue sa progression derrière eux.
03:55 Le député de la colonne du Raid se trouve à l'arrière de la rue de Rome.
04:05 Il se trouve à l'arrière de la rue de Rome.
04:08 Quelques instants plus tard, les deux hommes sortent du champ de la caméra.
04:17 Nabil Bey réapparaît,
04:22 toujours suivi par Mohamed Bendris sur son scooter.
04:27 L'homme à pied tente de lui échapper en changeant plusieurs fois de direction.
04:33 Il finit par laisser tomber son sac noir.
04:36 À partir de ce moment, une riveraine filme la scène.
04:41 C'est la première fois que cette vidéo, cruciale pour comprendre les circonstances de la mort de Mohamed Bendris, est rendue publique.
04:48 Le Raid tire à plusieurs reprises sur le jeune homme.
04:54 "Il est mort de mal !"
04:56 "Il a rien fait ! Il a rien fait !"
05:04 Revoyons le début de la scène depuis la caméra du véhicule blindé.
05:11 L'image est synchronisée avec le son de la vidéo de la riveraine.
05:16 Juste après la première détonation, le scooter fait un léger écart.
05:23 "Il est mort de mal !"
05:26 On distingue également un objet tombé au sol,
05:32 ressemblant à une balle de LBD.
05:36 Mohamed Bendris sort du champ de la caméra du véhicule blindé.
05:42 Dans la vidéo de la témoin, on entend ensuite les agents tirer au moins quatre fois.
05:49 "Il a rien fait ! Il a rien fait !"
05:53 Les images ne permettent pas d'identifier clairement les trajectoires.
06:00 Tout au long de cette séquence, Mohamed Bendris ne représente aucune menace pour les policiers.
06:10 "Il a rien fait ! Il a rien fait !"
06:17 "Il a rien fait !"
06:19 Malgré les tirs, Mohamed Bendris poursuit sa route, évite les véhicules et s'enfuit.
06:28 Il roule plusieurs centaines de mètres vers le sud.
06:35 On suit son trajet sur les caméras de vidéosurveillance.
06:40 Il circule au milieu de la route, semble recroquevillé sur son scooter et a retiré son casque.
06:46 Un autre conducteur lui fait signe.
06:51 Ce sont les dernières images de lui vivant.
06:56 Mohamed Bendris arrive au pied de l'appartement de sa mère et s'effondre.
07:02 Il est transporté à l'hôpital.
07:08 Son décès est constaté à 2h05.
07:11 L'autopsie conclut que la mort a vraisemblablement été provoquée par un choc au niveau du cœur.
07:19 Deux marques en forme de cocarde, typiques des impacts de LBD, sont visibles sur son corps.
07:25 La première au niveau du thorax, pouvant être responsable de l'arrêt cardio-circulatoire.
07:32 La seconde au niveau de la cuisse droite.
07:38 Une munition de binbag est par ailleurs retrouvée dans le phare avant de son scooter, dont l'optique est brisée.
07:44 L'homme que Mohamed Bendris poursuivait dans la rue de Rome, Nabil B, est interpellé par les agents du RAID.
07:52 Entendu dans l'enquête, il dira que Mohamed Bendris avait essayé de lui arracher le sac qui contenait les deux paires de chaussures dérobées.
08:01 Nabil B sera condamné et emprisonné pour ce vol.
08:06 Trois policiers sont mis en examen pour violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
08:12 Alexandre P, positionné dans la tourelle du véhicule blindé.
08:17 Jérémy P, qui est sorti du van gris.
08:21 Et Sylvain S, dont le canon dépasse de la fenêtre de la berline blanche.
08:27 Dans son audition, ce dernier affirme ne pas avoir tiré.
08:34 Les deux autres policiers, eux, estiment que leur tir a été justifié.
08:38 "J'ai tiré pour préserver mon intégrité, celle de mes collègues, et pour faire stopper le conducteur qui ne ralentissait pas."
08:46 "Je n'ai pas utilisé mon pistolet 9mm, je n'ai pas visé la tête, je voulais arrêter ce putain de scooter."
08:53 Les trois agents sont présumés innocents.
08:59 Sous-titrage Société Radio-Canada
09:05 Auteur des sous-titres, Jean-Luc Coulon
09:09 [SILENCE]

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