Un meurtre presque parfait et autres histoires extraordinaires

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Un meurtre presque parfait et autres histoires extraordinaires
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00:00:00 Toutes nos histoires sont tirées de faits réels.
00:00:03 Et pour préserver l'anonymat des protagonistes, des comédiens interprètent leur rôle.
00:00:26 On dit parfois que les contraires s'attirent.
00:00:30 Que le feu attire la glace, que la belle attire la bête.
00:00:33 Et c'est souvent vrai.
00:00:35 J'ai en effet rencontré nombre de couples unis dont mari et femme semblaient pourtant ne rien avoir en commun.
00:00:41 Julia et Béatrice ont illustré cet adage pendant 5 ans.
00:00:46 Béatrice, 23 ans, est employée de bureau dans une société informatique.
00:00:50 Elle est passionnée par les nouvelles technologies, domaine où elle est passé maître.
00:00:54 Combinateur sophistiqué, internet au débit, téléphone cellulaire multifonction, etc.
00:00:59 Julia est son contraire.
00:01:01 Plombier dans l'entreprise familiale, il a la timidité de ceux qui fuient la foule
00:01:06 et il est totalement réfractaire au monde de l'informatique.
00:01:10 Les épousons sont très heureux quelques années.
00:01:13 Mais peu à peu, une faille puis une brèche creusent leur différence.
00:01:18 Et c'est pourquoi quand cette histoire commence, on les retrouve au tribunal dans l'attente d'une décision de divorce.
00:01:25 D'accord.
00:01:30 Bon bah écoute, on fait comme ça.
00:01:34 Je t'embrasse.
00:01:36 Je redoutais ce moment.
00:01:41 Ça faisait plusieurs mois qu'on ne s'était pas vu et je savais que ça allait être dur.
00:01:47 Je suis restée dehors le plus longtemps possible parce que rien que de l'imaginer,
00:01:51 tout en dimanche, c'est en train de rouler son alliance.
00:01:55 Ça m'énervait. Mais bon, il a bien fallu y aller.
00:01:58 Je l'ai regardée en coin quand elle est rentrée.
00:02:06 Je l'ai trouvée un peu changée.
00:02:09 Plus mince et très pâle.
00:02:13 J'aurais jamais cru qu'un jour, elle éviterait mon regard comme ça.
00:02:18 J'avais le ventre tellement noué que j'ai rien pu lui dire.
00:02:23 On ne s'est pas dit un mot.
00:02:32 Moi, je me sentais un peu coupable parce que je savais que c'était à cause de moi si on en était là.
00:02:38 Je ne savais pas ce qu'il avait à me dire.
00:02:43 Je ne savais pas ce qu'il avait à me dire.
00:02:46 Je ne savais pas ce qu'il avait à me dire.
00:02:49 Je ne savais pas ce qu'il avait à me dire.
00:02:52 Je ne savais pas ce qu'il avait à me dire.
00:02:55 Je ne savais pas ce qu'il avait à me dire.
00:02:58 Je ne savais pas ce qu'il avait à me dire.
00:03:01 Je ne savais pas ce qu'il avait à me dire.
00:03:04 Quand j'ai enfin rencontré Béatrice, j'ai tout fait pour que ça marche.
00:03:10 Je n'en revenais pas quand on en soit là, dans ce tribunal.
00:03:14 Comme le juge voulait absolument avoir des explications et que je voudrais régler ça une bonne fois pour toutes,
00:03:21 je lui ai raconté notre dernière dispute.
00:03:24 Ça avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase.
00:03:28 Une fois de plus, j'avais cherché à le joindre pour lui demander une chose urgente.
00:03:34 Et je n'avais pas pu parce que monsieur refusait obstinément d'avoir un téléphone alors qu'il était toujours en déplacement.
00:03:41 Et là, je n'ai pas supporté.
00:03:43 C'est pour ça que je demandais le divorce.
00:03:46 Je n'arrêtais pas de repenser à notre dispute de ce jour-là qui avait tout déclenché.
00:03:51 On s'était déjà accrochés quelques fois pour des broutilles.
00:03:55 Comme dans tous les couples.
00:03:58 Je peux vous dire que Béatrice a un sacré petit caractère.
00:04:03 Parfois, le ton montait.
00:04:06 Je l'aimais aussi pour ça.
00:04:08 Et puis, ça passait toujours.
00:04:10 On était au-dessus de ça, nous deux.
00:04:13 Vraiment, cette histoire de téléphone, je trouvais ça vraiment ridicule comme raison de divorcer.
00:04:18 Dans ma tête, c'était obligé. Elle allait échanger d'avis.
00:04:22 Et puis, le juge a posé la question.
00:04:25 Et j'ai failli tomber de ma chaise en entendant sa réponse.
00:04:29 Elle a dit non.
00:04:31 Et ben oui.
00:04:33 Le coup près tombe.
00:04:35 Le juge prononce le divorce.
00:04:37 En un instant, le couple est dissous.
00:04:39 Et chacun reprend sa route solitaire.
00:04:42 Béatrice s'abrutit de travail et de sortie.
00:04:45 Julien s'en retourne dans sa petite ville et retrouve sa clientèle.
00:04:49 Des mois s'écoulent.
00:04:51 Le jeune homme supporte très mal son statut de nouveau célibataire.
00:04:55 Et il sombre dans un état dépressif.
00:04:58 Au point d'ailleurs d'inquiéter son ami Sébastien.
00:05:01 Oui, il ne vivait pas très bien le départ de Béatrice.
00:05:07 Même si ils ne se plaignaient jamais.
00:05:09 Mais bon, vous savez ce que c'est, entre hommes, on ne parle pas trop de sentiments.
00:05:12 Mais bon, tant qu'il allait au boulot, moi, je ne me faisais pas trop de soucis.
00:05:16 Je me disais qu'il prenait le dessus.
00:05:19 Et puis un jour, j'ai reçu un coup de fil.
00:05:22 Et on m'a dit qu'il avait loupé certains rendez-vous au travail.
00:05:26 Et là, j'ai paniqué. Je me suis dit qu'il avait fait une bêtise, comme on dit.
00:05:30 Je n'ai pas imaginé une seconde que ce serait si dur.
00:05:34 Ben oui, quand on est marié comme ça depuis cinq ans, on ne sait plus ce que c'est que d'être seul.
00:05:41 Seul pour aller à la pêche le dimanche.
00:05:45 Seul pour dîner.
00:05:47 Seul pour regarder la télévision.
00:05:50 Plus personne pour prendre soin de moi.
00:05:53 Même ma belle-mère me manquait.
00:05:56 Alors j'ai craqué.
00:05:59 Je me suis précipité chez lui.
00:06:01 Et là, j'ai eu un choc.
00:06:03 C'était un vrai cafarnaum.
00:06:05 Il n'avait pas fait la vaisselle depuis je ne sais pas combien de temps.
00:06:07 La poubelle était remplie.
00:06:09 Le frigidaire était vide.
00:06:11 C'était vraiment dégueulasse.
00:06:12 Y compris lui, d'ailleurs.
00:06:14 Et là, je me suis dit que ça ne pouvait plus durer.
00:06:16 Il fallait que je fasse quelque chose pour lui.
00:06:18 Il fallait que je lui trouve une femme.
00:06:20 Sébastien, je savais bien qu'il avait raison.
00:06:28 C'est une femme dont j'avais besoin.
00:06:31 Mais bon, il en a de drôles, lui.
00:06:34 On ne les trouve pas sous les roues des camions, les femmes.
00:06:37 Et puis franchement, je ne me voyais pas aller arpenter les balles du coin
00:06:42 pour aller chercher une femme,
00:06:45 aller l'aborder,
00:06:47 tout recommencer à zéro,
00:06:50 sans aucune garantie d'ailleurs que ça marche.
00:06:52 Je ne m'en sentais pas le courage.
00:06:55 Alors là, il m'a fait une grande tirade sur les soirées que lui ne voulait pas aller,
00:06:58 les femmes à qui il ne saurait pas quoi dire,
00:07:00 les râteaux qu'il allait se prendre, bien sûr.
00:07:02 Et à un moment donné, il m'a dit comme ça en soupirant,
00:07:06 si seulement on pouvait choisir la femme qu'il nous faut vraiment.
00:07:10 Ça, ça m'a fait tilt.
00:07:12 Et je lui ai répondu, mais si justement c'est possible, on peut choisir.
00:07:15 J'ai freiné des quatre fers, moi.
00:07:18 Je le voyais venir, lui.
00:07:20 S'il croyait qu'il allait m'envoyer à une agence matrimoniale,
00:07:23 alors là, c'était hors de question.
00:07:25 Je préférais encore rester seul chez moi, tant pis.
00:07:29 [Musique]
00:07:32 J'ai commencé à lui parler des clubs de rencontres sur Internet.
00:07:45 J'ai un cousin qui a trouvé la femme de sa vie comme ça,
00:07:47 et je savais que ça marchait.
00:07:49 Mais bon, Julien, c'est irrationnel.
00:07:51 Il faut être carré, il faut prendre les choses calmement, raisonnablement.
00:07:55 J'ai commencé à lui dire calmement qu'il faudrait qu'il réponde à un tas de questions
00:07:59 sur sa vie, son travail, ses amours, ses loisirs, tout ça,
00:08:02 pour qu'on sache qui il est vraiment.
00:08:04 Ensuite, le petit logiciel ferait son boulot,
00:08:06 et lui sortirait une liste de femmes qui lui correspondraient vraiment.
00:08:09 C'était scientifique, quoi.
00:08:12 Et surtout, il ne parlait pas de temps, et il pourrait choisir.
00:08:14 Julien constate avec soulagement
00:08:19 que le fonctionnement des agences matrimoniales a beaucoup évolué.
00:08:23 Fini les petites annonces honteuses dissimulées dans les journaux,
00:08:26 fini les premiers rendez-vous, le "yet" à la boutonnière,
00:08:28 ou le cheveu permanenté.
00:08:30 Non, désormais, grâce à Internet, à des logiciels spécialisés,
00:08:33 rien n'est laissé au hasard.
00:08:35 Le profil des candidats au mariage est scientifiquement programmé,
00:08:38 les chances de trouver l'âme sœur sont presque garanties.
00:08:41 Alors, le célibataire éploré se lance dans l'aventure.
00:08:51 Seb m'a montré plusieurs sites de rencontres sur son ordinateur.
00:08:55 On regardait les photos, et puis surtout les témoignages des gens
00:08:59 pour qui ça avait marché.
00:09:01 Bon, ils disaient que sans Internet, ça ne serait jamais rencontré,
00:09:05 que ça avait tout changé dans leur vie.
00:09:07 Bon, ils avaient l'air heureux.
00:09:09 Moi, je regardais surtout si le système avait l'air sérieux,
00:09:12 quels étaient les critères.
00:09:14 Et puis, à un moment, on a trouvé un site qui me plaisait.
00:09:18 Il disait qu'ils avaient les plus gros fichiers,
00:09:21 que leur système était infaillible,
00:09:24 et que c'était le contraire de la loterie.
00:09:26 Bon, je me suis inscrit.
00:09:28 C'est l'histoire la plus incroyable que j'ai vécue
00:09:37 depuis que j'ai créé ce site de rencontres.
00:09:39 La plupart de nos clients, je ne les rencontre jamais,
00:09:42 parce que c'est l'ordinateur qui fait tout.
00:09:44 Nous, on se contente d'envoyer à nos clients
00:09:47 des fiches des gens qui correspondent à ce qu'ils cherchent.
00:09:50 Et lui, Julien, je ne suis pas prête de l'oublier.
00:09:53 Non, mais j'en revenais pas de tout ce qu'on me demandait.
00:09:56 Il fallait pas juste que je dise ce que j'aimais ou pas,
00:09:59 ou comment j'étais physiquement.
00:10:01 Non, il fallait tout que je raconte.
00:10:04 Alors, bon, les livres que j'avais lus,
00:10:07 les lieux que j'avais visités,
00:10:09 comment j'aimais être habillé,
00:10:11 mes plats préférés, si je faisais du sport...
00:10:15 Même si j'avais aimé l'école quand j'étais petit.
00:10:18 Et moi, j'ai pas tellement aimé.
00:10:21 Notre programme, c'est du sérieux.
00:10:23 Nous ne sommes pas là pour rouler les gens
00:10:25 et pour leur présenter des personnes
00:10:27 avec lesquelles ils ne vont pas s'entendre au bout de deux jours.
00:10:30 Pour que nos clients puissent trouver la bonne personne,
00:10:33 il faut qu'ils nous racontent le plus de choses possibles,
00:10:36 même les détails qui peuvent paraître insignifiants.
00:10:39 Ils doivent absolument remplir toutes les cases.
00:10:42 Après avoir raconté toute ma vie, c'était pas suffisant.
00:10:45 Il fallait que je remplisse des centaines de cases
00:10:48 pour décrire la personne que je voulais rencontrer.
00:10:51 Alors, j'ai tout rempli consciencieusement.
00:10:54 La couleur de ses yeux, la taille, le poids, son caractère,
00:10:59 aimer cuisiner, tout ça, bla, bla, bla, bla.
00:11:02 Bon, mais c'est vrai que c'est pas très romantique,
00:11:05 présenter comme ça, mais au moins, les choses étaient dites.
00:11:08 Moyennant une somme coquette, mais après tout, l'amour a-t-il un prix ?
00:11:13 Julien rassemble les pièces de son dossier et les expédie à l'agence.
00:11:17 En attendant les résultats, il imagine l'ordinateur travailler,
00:11:21 croiser les données, établir des statistiques,
00:11:23 trier des milliers de fiches, examiner des photos.
00:11:26 Il se demande impatient et anxieux si la machine
00:11:29 va parvenir à dénicher la femme de sa vie parmi des milliers d'autres.
00:11:33 ...
00:11:45 -C'était la première fois que ça nous arrivait.
00:11:48 Je ne savais même pas que techniquement, c'était possible.
00:11:51 J'avais un peu peur de sa réaction,
00:11:54 et puis, il a bien fallu qu'on lui annonce,
00:11:56 et j'ai décidé d'appeler moi-même.
00:11:58 ...
00:12:01 Il y avait une seule fiche. Pas deux, pas trois. Une.
00:12:06 Non, mais avec tout ce que j'avais payé,
00:12:09 ma première réaction, ça a été la déception.
00:12:12 Je sais que je ne suis pas l'homme le plus extraordinaire de la Terre,
00:12:16 mais quand même, faut pas exagérer.
00:12:19 J'avais du mal à croire qu'une seule femme pouvait me correspondre.
00:12:23 Puis après, j'ai eu une angoisse.
00:12:27 Si jamais la fille qu'on me présentait ne plaisait pas,
00:12:31 quelle chance il allait me rester ?
00:12:34 -Je l'ai rassurée comme j'ai pu,
00:12:37 en lui disant que ce qui compte, ce n'est pas la quantité, mais la qualité.
00:12:41 Mais il avait l'air à la fois déçu et anxieux.
00:12:44 Et comme entre nous, j'étais moins mâme, assez embarrassée,
00:12:47 pour une fois, j'avais fait une exception.
00:12:49 Je lui avais dit que si ça l'arrangeait,
00:12:51 je voulais bien organiser son premier rendez-vous avec cette femme dans nos bureaux.
00:12:55 Il ne resterait pas seul avec elle et il serait moins gêné.
00:12:58 Il devait être nerveux, car il a accepté avant même que je finisse ma phrase.
00:13:02 -J'ai mis mon plus beau costume.
00:13:05 J'ai pris le train, puis le bus,
00:13:07 et je suis arrivé à l'endroit où Mme Fauran m'attendait.
00:13:11 Elle m'a parlé quelques secondes,
00:13:14 mais honnêtement, je n'arrivais pas à me concentrer sur ce qu'elle disait.
00:13:18 J'allais quand même rencontrer une femme
00:13:21 qui était censée être parfaite pour moi.
00:13:24 La porte s'est ouverte.
00:13:27 Elle est entrée.
00:13:30 C'était Béatrice.
00:13:33 (Musique douce)
00:13:36 -On est restés un bon moment, comme ça, les yeux dans les yeux.
00:13:44 Sans dire un mot.
00:13:47 C'est fou, on avait eu la même démarche.
00:13:50 Je me suis inscrite à la même agence sous mon nom de jeune fille.
00:13:54 J'ai répondu à tous leurs questionnaires.
00:13:57 J'ai laissé l'ordinateur faire son travail.
00:14:00 La dernière personne sur laquelle je pensais tomber, c'était Julien.
00:14:05 J'ai toujours cru aux rencontres sur Internet,
00:14:09 mais lui a toujours détesté les ordinateurs.
00:14:13 Mais bon, c'est ça, l'amour.
00:14:16 (Musique douce)
00:14:20 -Julien et Béatrice se sont remariées sans hésiter.
00:14:24 N'avaient-ils pas tout mis en oeuvre pour sélectionner le partenaire idéal?
00:14:29 N'avaient-ils pas fait appel aux technologies les plus sophistiquées
00:14:33 pour réduire le hasard?
00:14:35 Et puis autrefois, n'avaient-ils pas aussi été heureux ensemble
00:14:39 pendant 5 ans, au fait, sans l'aide d'un ordinateur?
00:14:43 (Musique douce)
00:14:47 (Musique douce)
00:14:50 -Comme on le sait, lorsque les jeunes médecins obtiennent leur doctorat
00:15:00 et sont habilités à exercer leur profession,
00:15:03 ils prêtent le serment d'Hippocrate, ce savant grec
00:15:06 précurseur de la médecine moderne.
00:15:08 Ce serment, qui définit la charte éthique des praticiens,
00:15:12 stipule, entre autres choses,
00:15:14 que le futur médecin ne fera pas mauvais usage de ses connaissances
00:15:18 et qu'il se consacrera sans compter à soigner les maux
00:15:21 dont ses patients sont affectés.
00:15:23 Comme l'ensemble de ses confrères,
00:15:25 le docteur Paul Limier, médecin anesthésiste,
00:15:28 s'est engagé sans réserve à respecter ce serment.
00:15:31 Et il n'a aucune intention de se parjurer, sauf peut-être...
00:15:35 s'il doit choisir entre la vie de son fils et Hippocrate.
00:15:41 Paul Limier travaille à l'hôpital depuis 5 ans
00:15:44 en tant que médecin anesthésiste.
00:15:46 Il a un bon contact avec les patients.
00:15:48 Une personne sans problème, efficace, un ami.
00:15:52 Il parle de son fils comme s'il était la 8e merveille du monde.
00:15:56 Je l'ai souvent invité à dîner chez moi avec sa femme.
00:15:59 Ils forment un couple uni, heureux.
00:16:01 Cette semaine-là, je crois qu'elle était partie voir de la famille
00:16:04 avec son fils, et je crois qu'elle a eu un petit déjeuner.
00:16:07 Cette semaine-là, je crois qu'elle était partie voir de la famille à Londres.
00:16:11 Quand le téléphone a sonné, j'ai failli ne pas répondre.
00:16:14 Ma femme était en voyage, mon fils chez son oncle,
00:16:17 et moi, ça faisait un petit moment que j'avais pas passé une soirée tout seul.
00:16:21 La voix de l'homme au bout du film ne m'a pas paru très sympathique.
00:16:30 Pourtant, il a juste dit "Paul Limier, ne quittez pas".
00:16:35 Puis il s'est adressé à quelqu'un près de lui, et il lui a dit
00:16:38 "Antoine, tiens, prends l'appareil, c'est ton papa".
00:16:44 Mon cœur s'est arrêté de battre.
00:16:54 Pourtant, mon fils n'avait pas l'air inquiet.
00:16:57 Mais ça n'allait pas. La femme de ménage devait l'amener chez mon beau-frère.
00:17:02 L'homme a repris le téléphone, et puis il m'a dit
00:17:06 que si j'étais obéissant, il me rendrait Antoine très vite.
00:17:10 Voilà, c'est tout. Puis il a raccroché.
00:17:12 Je n'arrivais pas à comprendre ce qui se passait.
00:17:16 J'étais assis dans mon fauteuil, ce qui m'entourait me semblait irréel.
00:17:21 Il y avait seulement ce mot que je n'osais pas formuler, dans mon esprit.
00:17:26 C'était tellement invraisemblable.
00:17:30 Paul, je l'ai rencontré à l'hôpital lors d'une enquête.
00:17:34 On avait sympathisé. Et lorsqu'il m'a exposé les faits,
00:17:38 la première chose que j'ai fait, c'est que je l'ai félicité pour sa réaction,
00:17:42 parce que dans ces cas-là, le principal, c'est de gagner du temps.
00:17:46 Je suis resté bien dix minutes les yeux dans le vide.
00:17:51 J'ai essayé de rassembler mes esprits,
00:17:54 est-ce que ça pouvait être une blague de mauvais goût ?
00:17:58 Je ne connaissais pas la voix de cet homme.
00:18:01 Cette voix traînante, nonchalante, insupportable.
00:18:06 Les cas d'enlèvement en France, ça n'est pas très fréquent,
00:18:10 parce que ça nécessite beaucoup d'organisation, un esprit machiavélique,
00:18:14 et surtout un esprit résolu, froid, criminel.
00:18:18 Pour ma part, c'était la première fois que j'ai vu un homme
00:18:21 qui avait une voix comme ça, qui avait une voix comme ça,
00:18:24 qui avait une voix comme ça, qui avait une voix comme ça.
00:18:27 C'était la première fois que j'avais affaire à ce genre de problème,
00:18:30 et je savais qu'en règle générale, les ravisseurs demandent une rançon.
00:18:34 C'est la première fois que j'ai entendu parler d'une telle condition.
00:18:38 Une chose était sûre, quelle que soit la rançon qu'il exigeait,
00:18:42 j'allais la lui donner sans réfléchir.
00:18:45 Le téléphone s'est remis à sonner.
00:18:49 Et j'ai décroché immédiatement.
00:18:52 L'homme m'a demandé si je comprenais ce qui se passait.
00:18:55 J'ai répondu oui. Je reconnaissais à peine ma voix.
00:18:59 Il m'a expliqué qu'une complice s'était faite passer pour la bonne de mon beau-frère,
00:19:03 et Antoine l'avait suivie sans réfléchir.
00:19:06 Il a évoqué ensuite une opération à laquelle je devais assister le lendemain.
00:19:10 Il avait l'air très renseigné.
00:19:13 Le contrat était simple.
00:19:16 Si je voulais revoir mon fils vivant,
00:19:19 je devais tuer le patient au moment de l'anesthésie.
00:19:23 Paul conserve quelques minutes le combiné collé à son oreille.
00:19:35 Le grésillement de la tonalité évoque dans son esprit le battement d'un coeur.
00:19:40 Le bruit, si familier, de la musique.
00:19:44 Le bruit, si familier, d'un électrocardiogramme.
00:19:49 Tandis que le médecin se répète à voix basse le prénom de son fils,
00:19:53 il s'efforce de garder son sang froid, mais son crâne est en feu.
00:19:58 Qui est le fou meurtrier qui détient son fils ?
00:20:02 Comment peut-il utiliser un enfant de 5 ans pour exiger de lui qu'il commette un crime ?
00:20:07 Qu'il assassine un patient innocent en toute conscience ?
00:20:11 Paul doit réagir, et vite.
00:20:14 La panique succède à l'apathie.
00:20:17 Qui pourrait lui venir en aide dans une telle situation ?
00:20:20 Alors qu'il cherche fébrilement une réponse,
00:20:23 le téléphone sonne une nouvelle fois.
00:20:27 Je n'osais pas répondre, mais je n'avais pas le choix.
00:20:36 Alors j'ai décroché.
00:20:38 La voix insupportable m'a simplement précisé que je n'avais pas intérêt à contacter quelqu'un.
00:20:43 Je lui ai dit que ce qu'il exigeait était impossible.
00:20:47 Alors il a eu un rire cynique, mais il ne me croyait pas.
00:20:52 Alors j'ai joué le tout pour le tout.
00:20:57 Je lui ai dit que l'opération pouvait être reportée.
00:21:00 L'homme est resté silence sur un moment,
00:21:03 et puis il m'a dit "J'espère que vous n'essayez pas de gagner du temps".
00:21:08 Et puis à nouveau cette affreuse tonalité du téléphone.
00:21:14 Il n'avait pas l'air d'un professionnel, mais plus d'un fou.
00:21:19 Enfin, je devais agir vite.
00:21:21 Alors j'ai pensé à Daniel, le directeur de l'hôpital.
00:21:24 Il voulait que je trouve le moyen de reporter l'opération d'Ernest H.
00:21:28 Il tenait à ce qu'on pense que la décision venait de moi.
00:21:32 C'était une opération délicate, à cœur ouvert, la valvule mitrale.
00:21:37 C'est pas facile d'être la fille d'Ernest.
00:21:41 On vit toujours dans la suspicion, la jalousie,
00:21:44 comme si on devait se sentir coupable d'être riche.
00:21:48 Vous imaginez ? Le propriétaire d'une grande chaîne hôtelière.
00:21:53 Quand il m'a annoncé qu'il devait se faire opérer,
00:21:59 je lui ai conseillé de se faire admettre à l'hôpital où je travaille.
00:22:03 Quand on est aussi riche, on a forcément des ennemis.
00:22:06 Mais 2 ou 3 pistes nous paraissaient plus sérieuses.
00:22:09 D'après Paul Limié, le kidnappeur avait des renseignements précis sur l'opération.
00:22:14 Dans ces cas-là, le principal, c'est de gagner du temps.
00:22:17 Dans une telle enquête, une seule journée, c'est vraiment très peu.
00:22:21 Et surtout, une fois qu'ils ont ce qu'ils veulent,
00:22:24 les kidnappeurs ne s'occupent plus de leurs victimes.
00:22:27 J'ai passé la nuit dans le salon,
00:22:29 en dormant par intermittence,
00:22:31 attendant le coup de fil de cet homme.
00:22:34 Mais l'appareil est resté muet.
00:22:37 J'ai vécu la journée suivante comme si j'étais un fantôme.
00:22:41 Jusqu'au soir, rien, aucune nouvelle.
00:22:45 J'ai commencé à imaginer les pires horreurs.
00:22:48 Et puis, j'ai appris que l'opération de mon père était reportée d'un jour.
00:22:54 J'étais furieuse.
00:22:56 Je suis allée voir le directeur de l'hôpital pour lui demander des explications.
00:23:00 Il m'a parlé vaguement d'une radio qu'on avait oublié de faire.
00:23:06 À ce moment-là, je savais pas que ces deux hommes faisaient tout pour épargner la vie de mon père.
00:23:13 Le soir, le téléphone s'est enfin remis à sonner.
00:23:16 J'étais à la fois soulagé et terrifié.
00:23:20 J'ai décroché.
00:23:22 Mon cœur s'est arrêté de battre quand j'ai reconnu la voix de mon fils.
00:23:26 Je me souviendrai toujours de ces mots.
00:23:29 Le monsieur, il a dit que tu devais faire ce qu'il te demande.
00:23:32 Le monsieur, il a dit que c'est la dernière fois.
00:23:35 De toute évidence, le kidnappeur de l'enfant est aux abois.
00:23:38 Il n'a pas mordu à l'hameçon et il n'est pas disposé à accorder le moindre délai supplémentaire.
00:23:44 Si Paul ne tue pas Ernest H., son fils mourra.
00:23:49 Dans la tête du médecin, la voix de son fils répète en boucle,
00:23:52 "Le monsieur a dit que c'est la dernière fois. Le monsieur a dit que c'est la dernière fois."
00:23:58 La femme de Paul téléphone pour prendre des nouvelles.
00:24:00 Paul raccroche précipitamment, prétextant une urgence à l'hôpital.
00:24:04 Sa décision est prise. Il obéira à l'ordre monstrueux du ravisseur.
00:24:10 Au réveil, j'ai bu mon café. J'avais l'impression de me voir de l'extérieur.
00:24:14 Ou plutôt de voir une marionnette.
00:24:16 Une heure et demie après, Ernest H. était allongé devant moi.
00:24:20 Il semblait confiant, il souriait même.
00:24:23 Mais je ne devais pas me laisser distraire.
00:24:26 Pour moi, ce n'était qu'un corps.
00:24:28 Alors j'ai préparé mes seringues, j'ai fait mes dosages d'anesthésie,
00:24:32 sans que personne ne remarque mon accepté.
00:24:36 Le jour de l'opération de mon père
00:24:40 J'avais insisté pour participer à l'opération de mon père.
00:24:53 Ce matin-là, j'avais un mauvais pressentiment.
00:24:58 La vie de mon père ne tenait qu'à la compétence d'un chirurgien,
00:25:02 de son équipe et d'objets qu'il manipulait.
00:25:06 En dernier lieu, j'ai injecté à Ernest H. du flaxédil.
00:25:23 La respiration du patient s'est réduite,
00:25:26 ses muscles se sont paralysés, l'opération pouvait commencer.
00:25:31 D'après le rapport du chirurgien, l'opération s'est déroulée parfaitement.
00:25:35 Elle n'a pas duré plus de 10 minutes.
00:25:38 Paul surveillait l'électrocardiogramme pour que tout se passe bien.
00:25:42 La fille d'Ernest H. a tenu son rôle d'infirmière malgré son stress.
00:25:46 Quand Paul est sorti de la salle d'opération, il avait le regard grave et épuisé.
00:25:51 Je me souviens avoir simplement dit qu'on n'avait toujours rien,
00:25:55 mais qu'il me faudrait une demi-journée de plus.
00:25:58 C'est à ce moment-là que le bip bip régulier de l'électrocardiogramme
00:26:02 s'est changé en un son rectiligne.
00:26:05 Je ne suis pas médecin, mais je me doutais bien que ce n'était pas bon signe.
00:26:09 C'était comme si mes pressentiments étaient en train de se confirmer.
00:26:14 J'ai rappelé Paul Limier en essayant de garder mon calme.
00:26:21 Et puis, tout est allé très vite.
00:26:25 Il a installé le défibrillateur électrique.
00:26:30 J'ai envoyé le courant une fois, deux fois.
00:26:35 J'en pouvais plus. Je me suis assise sur une chaise.
00:26:40 Une assistante a pris le relais.
00:26:44 Paul Limier a fait des piqûres d'adrénaline à mon père.
00:26:50 Ensuite, un grand silence.
00:26:56 On m'a aidée à sortir de la pièce.
00:27:00 Et puis j'ai entendu l'assistant murmurer.
00:27:04 Toujours pas de respiration.
00:27:08 Et Paul Limier a déclaré d'une voix enrouée,
00:27:13 "On l'a perdu. Que quelqu'un prévienne la morgue."
00:27:20 On conduit l'infirmière en salle de repos.
00:27:23 Quand on sombre dans un gouffre, on se raccroche à ce qu'on peut.
00:27:27 Virginie se souvient qu'elle devait déjeuner avec son demi-frère.
00:27:31 Elle lui téléphone pour s'excuser et lui annoncer la mort de son père.
00:27:36 Plus tard, vers midi, un homme arrête un taxi sur les grands boulevards.
00:27:41 Il aide un enfant à prendre place et lance une adresse au chauffeur.
00:27:46 Quelques heures plus tard, Paul Limier observe avec tendresse son fils Antoine jouer dans le salon.
00:27:51 L'enfant ne semble pas avoir trop souffert de sa détention.
00:27:54 Toutes les questions viendront plus tard.
00:27:57 Nous avons investi l'appartement du kidnappeur dans l'après-midi.
00:28:00 Il n'a opposé aucune résistance, du moins tant qu'il a cru que son père était mort,
00:28:04 puisque Paul Limier était mêlé sans le vouloir à une affaire de famille.
00:28:08 Xavier, le kidnappeur, était un fils bâtard.
00:28:11 Et Ernest n'avait jamais voulu le reconnaître.
00:28:14 Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il vouait à ce millionnaire une haine immense.
00:28:18 Je savais que Xavier avait des rancœurs à l'égard de mon père.
00:28:23 Mais j'ignorais à quel point.
00:28:27 Et puis, je voulais à tout prix le préserver.
00:28:32 Il a été interné à plusieurs reprises.
00:28:35 Quand papa a été admis à l'hôpital,
00:28:40 Xavier n'a pas cessé de me poser des questions, d'avoir des renseignements.
00:28:46 Moi, je pensais que c'était bon signe.
00:28:49 Ça voulait dire qu'il s'inquiétait pour lui.
00:28:53 Mais...
00:28:57 J'étais bien loin de la vérité.
00:29:01 Il a failli jeter sur moi quand je lui ai dit que son père n'était pas mort.
00:29:04 Heureusement, mes collègues l'ont maîtrisé.
00:29:07 Et alors, il s'est mis à pleurer comme un gosse.
00:29:10 À la fin de l'opération, j'ai injecté au malade le reste de Flaxedil.
00:29:18 Puis j'ai retiré l'électrode placée dans son dos.
00:29:21 Tout le monde était en train de ranger son matériel. Personne ne m'a remarqué.
00:29:25 Ernest H. paraissait cliniquement mort.
00:29:28 Alors j'ai utilisé de l'oxygénation par diffusion apnéique.
00:29:31 Cela permet au sang d'être alimenté, même si les poumons ne respirent pas.
00:29:35 En attendant l'égal de la morgue, je suis resté seul avec lui.
00:29:38 J'ai vu tout le temps de l'or animé.
00:29:40 Et avec l'accomplicité de l'inspecteur Mori, nous l'avons isolé jusqu'à la libération de mon fils.
00:29:44 C'était la fin du cauchemar.
00:29:47 Le téléphone sonne. Paul décroche.
00:29:50 Sa femme, affolée, soulagée sur les nerfs.
00:29:53 La saille de questions concernant son fils. Paul la rassure.
00:29:57 Il se trouve dans sa chambre, au milieu de ses jouets. L'enfant s'est déjà endormi.
00:30:01 Le médecin, rêveur, se souvient alors de ses études.
00:30:05 Des nuits épuisantes passées à éplucher des manuels.
00:30:08 De son angoisse à la veille des examens.
00:30:11 De son diplôme.
00:30:13 Et du serment d'hypocrate.
00:30:16 Alors il sourit.
00:30:18 Il pense aux patients qu'il attend à l'hôpital et qu'il retrouvera demain pour les soigner.
00:30:22 Avec passion, bien sûr. Et dévouement.
00:30:25 [Musique]
00:30:33 On peut parfois être aux premières loges et ne rien comprendre au spectacle.
00:30:39 Croyez-moi, je vous parle en connaissance de cause.
00:30:42 Occuper la première loge, c'est la spécialité de Madame Michaud.
00:30:46 Cette dame, âgée d'environ 55 ans, a pris l'habitude de scruter tout ce qui bouge derrière sa fenêtre
00:30:53 et d'en faire profiter les habitants de sa ville de province.
00:30:56 Une manie tenace, une curiosité insatiable qui occupe l'essentiel de son existence.
00:31:02 Car, veuve depuis 10 ans et n'ayant pas d'enfant, Madame Michaud est en manque de loisir.
00:31:07 Alors ainsi connaît-elle par cœur les moindres faits et gestes de chacun de ses voisins.
00:31:13 Pourtant, un événement décisif échappe un jour à la vigilance de la pipelette.
00:31:20 Et les conséquences sont aussitôt catastrophiques.
00:31:24 [Musique]
00:31:31 Je les aimais bien, les Carloni. Ils habitaient juste en face, là.
00:31:37 Elle, elle était du genre plutôt effacée, vous voyez, un peu triste.
00:31:43 Oh, qu'est-ce que je pouvais la plaindre, la pauvre.
00:31:47 Elle était plutôt mignonne, pas vilaine.
00:31:52 Toujours soignée, elle se laissait pas aller.
00:31:55 Et pourtant, je peux vous dire qu'elle était pas heureuse avec son mari.
00:31:59 Oh, quel goujat, celui-là.
00:32:02 Je le voyais, depuis des années, moi.
00:32:06 Il partait le samedi matin et il revenait le dimanche soir.
00:32:09 Tard, après le film.
00:32:13 Une fois, elle m'avait dit qu'il avait du travail.
00:32:16 Des rendez-vous à Paris, tu parles.
00:32:19 Il allait voir sa maîtresse, tout le monde le savait.
00:32:22 Alors, la pauvre, elle restait toute seule le week-end.
00:32:26 M. et Mme Carloni, ils avaient pas d'enfants.
00:32:28 Alors, la maison était facile à entretenir.
00:32:32 C'était très calme.
00:32:34 Elle, elle était très gentille avec moi.
00:32:36 Mais alors lui, arrogant et détestable avec sa grosse voiture.
00:32:40 Enfin, je le voyais pas souvent.
00:32:43 Il parlait même pas, de toute façon.
00:32:46 Lui, il y en avait que pour le boulot et pour sa maîtresse.
00:32:50 Je l'ai jamais vu, mais qu'est-ce qu'il se disait en vie, là ?
00:32:54 On s'était rencontrés, lui et moi, il y a une petite dizaine d'années.
00:32:59 Et en fait, on s'est rencontrés parce que j'avais été embauchée pour être son assistante.
00:33:03 Et immédiatement, on s'est plus.
00:33:05 On était exactement sur la même longueur d'onde, professionnellement, personnellement.
00:33:08 Ça collait extrêmement bien entre nous 2.
00:33:11 J'étais mariée, moi aussi. J'avais pas d'enfants comme lui.
00:33:15 Donc, on était faits pour s'entendre.
00:33:18 On essayait de se voir le plus souvent possible.
00:33:23 En particulier, le week-end.
00:33:25 Alors, évidemment, je lui demandais si sa femme lui faisait des scènes.
00:33:29 D'après lui, elle était plutôt faible, pleurnicharde, du genre à jouer les martyrs.
00:33:33 - Excusez-moi, vous pouvez retirer ? - Merci.
00:33:36 De toute façon, s'il avait été aussi malheureuse qu'elle le disait, elle serait partie, non ?
00:33:40 Didier avait décidé de quitter sa femme. Il avait commencé à lui parler divorce.
00:33:45 Enfin, quand je dis parler, c'est sans doute beaucoup dire parce que, d'après ce que je savais, il communiquait plus.
00:33:52 Sa femme était à la limite de la dépression. Il allait pas bien.
00:33:57 C'était le samedi. Il venait de partir, M. Carloni.
00:34:02 Et une heure après, je vois une voiture, un taxi qui s'arrête devant la maison.
00:34:08 J'ai entendu le bruit. Alors, j'ai jeté un oeil et j'ai vu un homme sortir de la voiture.
00:34:14 Je l'avais jamais vu.
00:34:16 Il portait un imperméable beige.
00:34:19 C'était pas le médecin du coin.
00:34:21 Mais ce qui m'a étonnée, alors là, vraiment, c'est qu'il a pris une clé dans sa poche et qu'il est rentré.
00:34:28 Comme si c'était chez lui.
00:34:31 Après la première et mystérieuse visite de l'inconnu, il y en a une seconde, puis une troisième.
00:34:37 Et la scène, à chaque fois identique, se déroule sous les yeux ébahis de Mme Michaud.
00:34:43 Le mari quitte la maison, un taxi se présente, un homme en sort et entre chez les Carloni comme s'il s'agissait de sa propre maison.
00:34:53 Pour la voisine trop curieuse, ce petit manège insolite est un véritable régal.
00:34:59 Pour tout vous dire, j'en revenais pas.
00:35:03 Notez que, tout bien pesé, j'étais assez contente que Mme Carloni ait un amant.
00:35:09 Attendez, ne me faites pas dire ce que j'ai pas dit. J'encourage pas l'adultère.
00:35:13 Mais là, je pense que c'est un peu trop tard pour vous.
00:35:17 Attendez, ne me faites pas dire ce que j'ai pas dit. J'encourage pas l'adultère.
00:35:21 Mais là, je trouvais normal que la petite se laisse plus faire par son mari. Solidarité féminine. Vous me suivez ?
00:35:28 En ville, on me disait "Mais comment savez-vous que cet homme ait son amant ?"
00:35:34 "Bah, puisque c'est pas quelqu'un de sa famille, ni le médecin, qui voulez-vous que ce soit ?" je répondais.
00:35:40 Je sais qu'il lui reste qu'une vieille tante du côté de l'île.
00:35:45 Chaque fois, il passait tout le week-end, l'homme, avec elle.
00:35:51 Elle sortait juste pour faire quelques courses rapides.
00:35:56 Pour leur ravitaillement, vous voyez ? L'amour s'accreuse.
00:36:01 C'est grâce à Mme Michaud qu'on a su, que tout le monde a su.
00:36:06 Moi, j'étais bien contente qu'elle ait eu de la réconfort, parce que, avec son mari, c'était pour une vie.
00:36:13 De mon côté, après 10 ans de dispute, mon mari avait rencontré quelqu'un.
00:36:17 Il avait enfin accepté l'idée de divorcer.
00:36:20 Donc, j'étais bien contente, parce que j'allais pouvoir enfin commencer ma nouvelle vie avec Didier.
00:36:24 Ça s'est passé un soir, vers 6 heures.
00:36:39 J'entends encore le bruit du moteur du taxi.
00:36:44 Je savais que la petite madame était partie faire des courses, je l'avais vu sortir.
00:36:48 Alors, ce taxi, tout à coup, ça m'a vraiment étonnée.
00:36:52 Mais attendez, c'était qu'un début.
00:36:55 Le monsieur à l'imperméable est sorti de la voiture, comme d'habitude.
00:36:58 Mais cette fois, Carloni était chez lui.
00:37:03 Vous vous rendez compte du coup de théâtre ?
00:37:07 Que s'est-il passé ?
00:37:10 D'habitude, je ne suis pas du genre curieuse, mais là, je suis restée collée à ma fenêtre.
00:37:16 Le monsieur a marché vers la maison, mais au lieu d'ouvrir la porte avec sa clé, comme d'habitude,
00:37:24 il a sonné à la porte.
00:37:27 Carloni lui a ouvert, et tout de suite, pam pam ! J'ai entendu comme deux détonations.
00:37:32 Du coup, je n'ai pas compris, sauf que Carloni s'est écroulé.
00:37:37 En fait, avant d'en entendre pour de vrai, on ne pouvait absolument pas imaginer ce que c'était que des coups de feu.
00:37:44 Alors, je suis restée comme ça, comme de rond de flanc.
00:38:01 Quand j'ai repris contact avec la réalité, pfft !
00:38:07 Plus de taxi, plus d'imperméable, plus d'hommes.
00:38:11 Il avait disparu, en volé.
00:38:15 J'ai quand même eu l'idée de téléphoner à la police.
00:38:18 Didier Carloni reçoit deux balles en plein cœur. C'est une exécution nette et sans bavure.
00:38:25 Quand Mme Carloni revient de faire ses courses, une heure après le gramme,
00:38:29 la police a investi les lieux et interroge la voisine qui a donné l'alerte.
00:38:33 Mme Michaud, partagée entre excitation et émotion, a déjà fourni une foule de renseignements.
00:38:39 Elle a décrit l'homme à l'imperméable dans ses moindres détails.
00:38:42 Elle a même affirmé, sans en avoir la moindre preuve, que l'inconnu était vraisemblablement l'amant de Mme Carloni.
00:38:50 Quand cette dernière découvre le corps sans vie de son mari, elle étouffe un sanglot et finit par murmurer...
00:38:58 "Michel, c'est Michel !"
00:39:03 C'est grâce à moi que la police est arrivée très vite.
00:39:08 À ce moment-là, je venais d'interroger la voisine, la voisine bavarde.
00:39:14 Vous savez, je me méfie toujours de ce type de personnes qui ont toujours tout vu par hasard
00:39:18 et qui sont capables de vous faire une description des faits de A à Z.
00:39:22 Enfin bon, j'aurais eu mauvaise grâce à me plaindre parce qu'elle m'avait quand même donné une description précise du tueur présumé.
00:39:30 Donc à ce moment-là, est entré un petit bout de femme fragile, c'était Mme Carloni.
00:39:36 Elle semblait ne se douter de rien.
00:39:40 Elle a aperçu le cadavre de son mari, s'est précipité vers lui et a simplement dit un prénom.
00:39:48 "Michel", en l'occurrence.
00:39:50 Je lui ai demandé à ce moment-là "Mais qui est cet homme ? Qui est ce Michel ?"
00:39:54 Elle m'a répondu "C'est mon amant".
00:39:57 Mme Carloni m'avait dit de rester avec elle tout l'après-midi.
00:40:01 Et puis je travaillais à l'étage et quand j'ai entendu tout ce rafraichis, je suis descendue là-bas.
00:40:06 Et du coup j'ai été aux premières loges, j'ai été aux premières loges pour écouter l'histoire de madame.
00:40:12 Voilà, elle disait au commissaire que son amant s'appelait Michel, qu'elle l'avait rencontré à la neige.
00:40:19 Bah oui, quand elle était partie à Noël.
00:40:22 Mme Carloni, elle a été très coopérative.
00:40:25 Elle m'a parlé spontanément de son amant, de sa rupture et puis de cette promesse qu'il lui avait faite.
00:40:33 "Je t'aiderai quand même".
00:40:35 "Mais l'aider à quoi ? À divorcer ?" elle m'a répondu.
00:40:39 Je lui ai dit "Mais vous voulez dire que c'était une sorte de cadeau d'adieu, de rupture ?"
00:40:44 "Oui, oui, c'est ça exactement", m'a-t-elle dit doucement en pleurant.
00:40:51 Enfin c'est quand même un cadeau d'adieu assez spécial, tuer le mari avant de quitter sa maîtresse.
00:40:59 Enfin le commissaire l'a pas interrogé longtemps, il a bien vu que Mme était pas en état de répondre à ses questions, alors il est parti.
00:41:06 Et puis moi j'ai essayé de ranger, enfin...
00:41:09 Il y avait un bazar pas possible, bah oui, à cause de l'enquête.
00:41:12 J'ai quand même l'habitude de recueillir des témoignages, des aveux.
00:41:17 Mais là, il y avait quelque chose d'étrange.
00:41:20 Cet amant dont elle ne connaissait même pas le nom de famille,
00:41:24 et puis qui lui fait un cadeau d'adieu totalement loufoque.
00:41:30 C'était pas clair.
00:41:33 Je me suis dit qu'il y a quelque chose qui collait pas.
00:41:36 Alors je me suis décidé à retourner voir la voisine trop bavarde.
00:41:41 Le commissaire était dans le brouillard, je peux vous le dire.
00:41:45 On aurait dit qu'il réfléchissait à toute vitesse.
00:41:49 Il m'a dit, enfin il m'a demandé même,
00:41:52 "Madame Michaud, les avez-vous vues une seule fois dans la maison ensemble, Mme Carlogne et son amant ?"
00:42:00 J'ai pas eu besoin de beaucoup réfléchir, j'ai dit non, jamais.
00:42:04 Madame était là, dans le salon.
00:42:10 J'étais en train de ranger les fauteuils à leur place,
00:42:13 quand tout à coup le commissaire est rentré dans la maison, mais comme un fou.
00:42:19 Madame était assise là, sur le canapé, avec son manteau et son sac de course.
00:42:25 Et puis d'un seul coup, il s'est jeté sur elle.
00:42:28 Je vous assure que j'ai eu peur.
00:42:31 Et avant qu'elle ait eu le temps de dire ouf, il lui a arraché son sac des mains.
00:42:35 Et puis c'est comme ça qu'il a découvert le poteau rose.
00:42:38 L'intuition fulgurante du commissaire se confirme lorsqu'il s'empare du cabas de Mme Carlogne
00:42:44 pour inspecter son contenu.
00:42:46 Il découvre un imperméable beige roulé en boule,
00:42:50 une perruque d'homme et un revolver dans lequel il manque deux balles.
00:42:55 L'accoutrement à l'accessoire prêt du mystérieux Michel.
00:43:00 Mme Carlogne n'a jamais eu d'amant.
00:43:04 Sachant que sa voisine épiait ses moindres déplacements,
00:43:07 elle s'était déguisée en homme et avait soigneusement orchestré une habile mise en scène à son intention.
00:43:12 Une fois sûre d'avoir endormi les soupçons de la pipelette,
00:43:16 elle avait froidement abattu son mari et était revenue sur les lieux du crime
00:43:21 pour jouer cette fois le rôle de la veuve éplorée.
00:43:24 Et pour crédibiliser sa mascarade,
00:43:27 elle était même allée jusqu'à demander à sa femme de ménage de rester à la maison tout l'après-midi.
00:43:33 Didier, c'était l'homme de ma vie. Je l'aimais plus que tout.
00:43:37 Merci. Je m'en veux aujourd'hui de ne pas l'avoir suffisamment mise en garde contre sa femme.
00:43:43 Merci.
00:43:45 Il a trop tardé à la quitter. Il lui a laissé le temps de macérer son amertume, d'organiser sa vengeance.
00:43:51 En tout cas, j'espère qu'elle finira ses jours en prison.
00:43:54 C'est ce qu'elle mérite et comptez pas sur moi pour m'apitoyer sur son sort.
00:43:59 Pauvre Mme Carlogne.
00:44:04 Je lui ai envoyé une lettre en prison.
00:44:08 Il se dit en ville qu'elle peut plaider le crime passionnel.
00:44:14 Peut-être qu'elle en prendra pour moins longtemps.
00:44:17 Bien sûr, c'est pas bien de tuer un homme.
00:44:22 Mais là, franchement, il l'avait presque mérité, vous savez.
00:44:27 En tout cas, moi, je suis pape fière.
00:44:31 Parce que quand même, c'est grâce à moi si l'enquête a abouti.
00:44:35 Si j'avais pas tout vu derrière ma fenêtre, le commissaire en serait toujours à chercher son assassin avec l'imperméable beige.
00:44:42 Pendant de longues années, Mme Carlogne avait espéré rencontrer un homme qui lui aurait fait oublier son calvaire conjugal.
00:44:56 De guerlasse, elle avait créé toute pièce et avec une audace et une imagination dont personne ne l'aurait cru capable.
00:45:02 Dans la petite ville encore secouée par ce fait divers, hors du commun,
00:45:07 on murmure aujourd'hui que Michel, l'homme à l'imperméable, son amant imaginaire,
00:45:12 aurait sans doute mérité d'exister.
00:45:21 Les fauves tuent pour se nourrir, les hommes parfois pour le plaisir.
00:45:26 La cruauté humaine connaît-elle des limites ?
00:45:30 On peut en douter à l'écoute de ce fait divers dont la barbarie est inimaginable.
00:45:36 J'ai d'ailleurs longtemps refusé de le croire authentique,
00:45:38 jusqu'à ce que les témoignages recueillis par notre équipe soient venus malheureusement confirmer les faits.
00:45:44 Antoine Vallée est professeur de français dans un collège.
00:45:48 C'est un garçon posé sans histoire.
00:45:50 C'est pourquoi, lorsqu'un commissaire de police le convoque, il obéit sans appréhension.
00:45:56 Il déchante vite quand il s'aperçoit que la morgue est le lieu du rendez-vous.
00:46:02 Et il s'effondre en sanglots quand il se retrouve devant la dépouille de son frère Nicolas.
00:46:19 - Nicolas et moi on était très différents dès le départ.
00:46:22 Surtout à partir d'adolescence, c'est vrai.
00:46:24 On s'entendait bien, c'est pas le problème, mais...
00:46:27 On a pris des chemins très opposés au fil des années.
00:46:30 Bon, moi j'étais le sérieux de la famille.
00:46:33 Celui qui fait pas de vagues.
00:46:35 Je dois même vous avouer, à partir d'un moment, ça a commencé à m'agacer.
00:46:38 J'ai eu peur que je sois un petit peu ennuyeux.
00:46:41 C'est con à dire, excusez-moi, mais je suis pas un original, voilà.
00:46:46 Nicolas, lui, il l'était complètement.
00:46:47 On pourrait même dire qu'il était une sorte de marginal.
00:46:50 Je sais pas de quoi il vivait.
00:46:52 Je savais qu'il squattait à droite à gauche dans des maisons abandonnées, dans des chantiers.
00:46:59 Mais bref, si vous voulez, on s'est pas vus durant toutes ces années.
00:47:04 C'est pas parce qu'on s'entendait pas ou parce qu'on était fâchés.
00:47:07 C'est juste que je ne savais pas où joindre mon frère pour lui proposer de boire un verre, voilà.
00:47:11 On était très différents.
00:47:15 Oui, donc j'ai convoqué Antoine Vallée parce que nous avions retrouvé, sur les effets de son frère, des papiers d'identité.
00:47:22 Quand j'ai vu arriver ce type-là, je me suis dit, ces deux-là sont pas faits du même bois du tout.
00:47:29 Antoine Vallée était professeur de français, bien élevé, sans histoire visiblement.
00:47:36 Tandis que son frère, lui, était sale, les cheveux longs, barbus, enfin, un squatteur, quoi.
00:47:45 C'est monsieur de Fulgence, le châtelain, qui nous a prévenus le soir du 7 au 8 février.
00:47:52 Il a découvert un cambrioleur dans une des salles du château, Nicolas Vallée.
00:48:00 Vallée s'est enfuie et on l'a retrouvée, morte, dans le parc.
00:48:05 Quand le commissaire Dubrion m'a parlé de cambriolage, j'ai pas pu y croire.
00:48:12 Comme Nicolas a eu une vie un peu spéciale, je veux bien l'accepter.
00:48:16 Mais on ne devient pas cambrioleur simplement parce qu'on a pas envie de vivre dans un appartement ou un pavillon bien propre.
00:48:22 Cette histoire ne tenait pas debout.
00:48:25 Lui, le commissaire, il voulait pas en démordre. Moi, je voulais pas croire à son histoire.
00:48:29 Bref, on s'est carrément bouffé le nez après deux minutes d'entretien.
00:48:34 Tragédie grecque.
00:48:38 Par exemple, Sophogue.
00:48:41 Sophogue. De toute façon, toute la tragédie grecque, c'est tout par là.
00:48:44 Ma première entrevue avec Antoine Vallée s'est très mal terminée.
00:48:48 Il faut dire que les faits étaient éloquents.
00:48:51 Et de plus, le témoignage de M. de Fulgence était sans appel.
00:48:56 C'est lui quand même qui avait fait fuir le voleur, c'est lui qui avait découvert le corps, et c'est encore lui qui nous avait prévenus.
00:49:07 J'avais l'impression que Antoine Vallée me prenait de haut, pensait que je voulais baquer l'enquête.
00:49:12 Et puis, j'ai eu peur qu'il aille rôder autour du château pour mener une enquête parallèle.
00:49:20 M. de Fulgence était un homme renommé dans la région et certainement pas un menteur.
00:49:28 Donc, j'étais un peu sec avec Vallée, c'est vrai.
00:49:32 Commissaire ou pas, châtelain ou pas.
00:49:37 Pour une fois dans ma vie, je ne me suis pas contenté de prendre pour argent content ce qu'on me disait.
00:49:41 Le lendemain de la convocation au commissariat, je suis allé faire un tour du côté du château.
00:49:46 Je voulais voir où mon frère était mort, je voulais essayer de comprendre ce qui s'était passé cette nuit-là, vous comprenez ?
00:50:02 Une jeune fille est sortie de la Grande Grille en mobilette.
00:50:05 Vu son habillement, je me suis dit que ce n'était certainement pas la fille du châtelain, mais plutôt une employée de maison, vous voyez ?
00:50:11 Je ne sais pas ce qui m'a pris instinctivement, j'étais en voiture, je l'ai suivie.
00:50:14 Elle s'est rendue en ville, elle devait aller faire des courses, je pense.
00:50:18 Plutôt, elle devait passer des commandes, parce que chaque fois qu'elle sortait d'un magasin, elle avait les mains vides.
00:50:22 Je l'ai laissée faire quelques magasins et avant qu'elle reprenne sa mobilette, je l'ai accostée, je l'ai arrêtée.
00:50:29 Monsieur Vallée est venu me parler pendant que je faisais les courses, deux jours après le drame.
00:50:33 Au château, on en était encore tout retournés.
00:50:36 Moi qui n'étais déjà pas rassurée là-bas, après une tentative de cambriolage, c'était encore pire.
00:50:43 Et puis ce mort dans le parc, ça me donnait des frissons.
00:50:47 Elle m'a dit qu'il était le frère du mort, il m'a fait de la peine.
00:50:56 Il était tellement mignon, je lui ai dit tout ce que je savais.
00:50:59 Je n'avais pas reçu de directive, ni de fugence, ni de police m'a dit que je devais me taire.
00:51:07 Je lui ai dit tout ce que je savais.
00:51:10 Le soir où le jeune homme est mort, tout le personnel en a été mis en congé.
00:51:17 C'était curieux.
00:51:20 Alors du coup, j'ai passé la soirée dans ma chambre.
00:51:22 Et puis, en fait, elle se trouve dans les communs, pas tout près du bâtiment principal.
00:51:28 Et là, en début de soirée, j'ai vu passer une dizaine de voitures à peu près.
00:51:34 Je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:51:42 Je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:51:47 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:51:53 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:51:59 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:05 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:11 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:16 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:22 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:28 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:34 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:40 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:45 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:51 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:52:57 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:53:03 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:53:09 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:53:14 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:53:20 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:53:26 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:53:32 Et puis, je me suis dit, c'est vraiment curieux parce que, avec tant de monde au château, qui sait qui va les servir ?
00:53:38 Mais Nico, lui, il y pensait. Il est... Juste, il savait pas trop comment s'y prendre, tu vois.
00:53:43 Je sais qu'il aimait vachement son frangin.
00:53:47 Il disait souvent, en rigolant, qu'il était un peu trop docile, un peu trop propre sur lui, mais...
00:53:53 Et... Et je crois que ça lui avait fait vachement de bien, aussi, Antoine, de parler de Nico.
00:53:59 De savoir qu'ici, il était heureux, même si, tu vois, c'est pas la joie tous les jours, mais...
00:54:03 Et puis, je crois que, finalement, il s'est rendu compte que, au final, on n'est pas des mauvais, tu vois.
00:54:10 On a parlé près d'une heure de Nicolas et...
00:54:14 On en est arrivé au jour de sa mort.
00:54:16 Les révélations de Claude deviennent stupéfiantes et confortent Antoine à poursuivre son investigation.
00:54:22 Tout ce que j'ai dit à Antoine, j'ai rien dit aux policiers.
00:54:25 De toute façon, ils ont même pas pris la peine de venir nous voir après la mort de Nico.
00:54:30 Ils parlent à un clodo comme nous, qui meurt dans le parc d'un mec qui est plein de thunes et...
00:54:36 C'est pas grave, ils en ont rien à foutre, en vérité.
00:54:39 Et c'est vrai que, moi, j'aurais pu y aller au commissariat, leur raconter ce que je savais, mais...
00:54:47 Tu vois, franchement, les flics et moi, ça fait deux... C'était même pas possible.
00:54:51 Je pouvais pas.
00:54:55 En même temps, c'est vrai que maintenant...
00:54:58 Tu vois, aujourd'hui, avec le recul et en sachant ce que je sais...
00:55:01 Là, je me dis que...
00:55:04 J'aurais peut-être pu y aller et je regrette de ne pas l'avoir fait.
00:55:07 Et bon...
00:55:09 En tout cas, quand Antoine est venu, je lui ai raconté tout ce qui s'est passé cet après-midi, le 7 février.
00:55:18 Il y a un bonhomme qui est arrivé dans une super caisse, genre blindé.
00:55:24 Il s'est garé, il s'est arrêté et...
00:55:27 Il est arrivé dans le terrain et il commençait à parler avec les gars, avec tous les gars.
00:55:31 Il se déplaçait de groupe en groupe et bougeait jusqu'à ce qu'il arrive près de Nico et moi.
00:55:36 Et là, le mec, il nous propose un truc trop bizarre.
00:55:39 Il nous dit qu'il vient de la part d'un châtelain, de M. Fulgence, et...
00:55:43 Et qu'il vient nous proposer du travail pour la soirée, genre super bien payé, 1000 euros, rien que pour la soirée, rien que pour quelques heures.
00:55:53 1000 euros, pour quoi faire ?
00:55:55 Ils ont réussi à obtenir aucune réponse de cet homme.
00:55:59 Claude a refusé. Je pense qu'il a eu peur.
00:56:04 Je crois qu'il avait trouvé cet homme bizarre.
00:56:07 Je crois aussi qu'il avait aucune envie de mettre les pieds au château.
00:56:10 Nicolas a accepté la proposition.
00:56:15 - Nico, dès qu'il y avait moyen de faire quelque chose qui sortait un petit peu de l'ordinaire, lui, il fonçait tête baissée, tu vois.
00:56:21 Et puis c'est vrai qu'en plus, 1000 euros...
00:56:25 1000 euros comme ça pour la soirée qui te tombe du ciel, tu vois, tu vas pas cracher dessus non plus.
00:56:30 Mais... Mais moi, je le sentais pas.
00:56:34 Et j'avais pas envie de partir avec ce mec-là.
00:56:37 Et Nico, lui, il a foncé dans la voiture, direct.
00:56:42 Le mec, il a dit qu'il leur accompagnerait le soir, une fois que le... Le boulot serait terminé.
00:56:48 Et tu vois, Nico, il est parti en fin d'après-midi et on l'a jamais revu.
00:56:53 Antoine Vallée parvient à convaincre Claude Moulinet de l'accompagner au commissariat pour faire une déposition officielle.
00:57:00 Dubrillon écoute le récit du jeune squatter avec attention et décide sur le champ de relancer l'enquête.
00:57:07 - Évidemment, ça changeait tout.
00:57:11 Monsieur Defulgence ne m'a jamais parlé de cet épisode.
00:57:14 Et en plus, il ne m'a pas dit que ce soir-là, il y avait une réception au château.
00:57:19 Donc, j'ai été m'excuser auprès de Vallée.
00:57:22 J'avais été un peu dur avec lui, donc voilà.
00:57:25 Mais... J'ai cru à cette histoire, j'ai cru à Monsieur Defulgence parce que...
00:57:30 Elle était classique, banale. C'est une histoire comme on en voit tous les jours.
00:57:34 Avec l'arrivée du mystérieux envoyé, elle devenait sacrément tordue, cette histoire.
00:57:39 Donc, voilà.
00:57:43 J'ai repensé à ce que m'avait dit Vallée.
00:57:45 Mon frère ne peut pas être un voleur.
00:57:48 Ces dires ont été confirmés d'ailleurs par Claude Moulinet.
00:57:52 Alors, bien évidemment, son frère ne pouvait pas être un voleur puisque...
00:57:56 Quelqu'un est venu le chercher pour l'amener au château.
00:57:59 Enfin, j'ai remis mon équipe sur le coup et...
00:58:04 - Le commissaire ne m'a pas appelé pendant plusieurs jours.
00:58:07 C'était insupportable.
00:58:09 J'ai essayé de me concentrer sur mon travail, je n'y arrivais pas.
00:58:12 Je ne supportais plus mes élèves.
00:58:14 Et un matin, mon mobile a sonné.
00:58:17 Le commissaire m'a dit de venir le voir immédiatement.
00:58:20 J'ai mis quelques jours à rassembler toutes les pièces du puzzle
00:58:25 et obtenir les aveux de Monsieur Defulgence.
00:58:28 Vous savez, j'ai 55 ans et c'est une des histoires les plus atroces de ma carrière.
00:58:33 [Musique]
00:58:43 - Tous ces gens de la bonne société avaient tous des chiens de garde.
00:58:47 Ils se vantaient tous d'avoir le plus fort, le plus rapide, le plus hargneux.
00:58:52 Monsieur Defulgence avait...
00:58:59 Convié ses amis à...
00:59:02 A une sorte de chasse à l'homme.
00:59:06 Nicolas était arrivé là en début de soirée.
00:59:13 Il n'avait parlé à personne, à l'exception du chauffeur,
00:59:16 qui lui avait demandé de rester dans le parc.
00:59:19 Monsieur Defulgence et ses amis sont sortis avec leurs chiens.
00:59:26 Ils ont lâché les chiens.
00:59:29 Les paris étaient ouverts.
00:59:31 Je pense que Nicolas a dû entendre les chiens.
00:59:40 Il a eu peur et il s'est mis à courir, forcément.
00:59:44 [Bruits de chien]
00:59:59 Et en courant, ses pieds se sont pris dans une racine d'arbre.
01:00:03 Il a trébuché et...
01:00:06 [Bruits de chien]
01:00:15 Cette affaire abominable, digne d'un film d'horreur,
01:00:25 s'achève sur la mise en détention du Chatelain et de ses complices.
01:00:29 Aujourd'hui, Antoine Vallée se rétablit difficilement du traumatisme qu'il a subi.
01:00:34 Une seule chose parvient néanmoins à apaiser sa peine.
01:00:38 Il n'a jamais douté de l'honnêteté de son frère.
01:00:42 Cette certitude lui a fait découvrir la vérité.
01:00:46 L'atroce vérité.
01:00:49 L'amour filial et parental.
01:01:00 Des sentiments affectueux partagés et réciproques entre parents et enfants.
01:01:05 Cette expérience, assurément l'une des plus belles de la vie,
01:01:09 nous semble tellement naturelle
01:01:11 que nous sommes choqués quand parfois, il en va autrement.
01:01:15 [Musique]
01:01:23 Quand il y a longtemps déjà, on m'a raconté l'histoire du petit Louis et de ses parents,
01:01:28 j'ai eu du mal à la croire.
01:01:30 Car elle est extrêmement dérangeante
01:01:32 et elle ne peut se comprendre que dans le contexte de son époque.
01:01:36 Nous sommes à la fin des années 50,
01:01:39 dans le bidonville de Nanterre, dans la banlieue parisienne.
01:01:42 La misère et la dictature chassent de leur pays des milliers de Portugais
01:01:47 à la recherche de liberté et de travail.
01:01:50 La famille Fuentes fait partie de cela.
01:01:53 Un matin, Louis, 11 ans à peine,
01:01:56 se fait arrêter par les policiers alors qu'ils volent une mobilette.
01:01:59 Voleur de mobilette à 11 ans.
01:02:02 C'est ce qu'on appelle un mauvais départ dans la vie.
01:02:06 François Hébert, le policier qui l'arrête et l'interroge,
01:02:10 n'est pas prêt d'oublier le petit Louis,
01:02:13 son regard déterminé et son silence buté.
01:02:18 [Musique]
01:02:25 Je me souviens de Louis Fuentes, vous pensez bien.
01:02:28 Une histoire pareille, ça ne s'oublie pas.
01:02:32 Tout a commencé dans les rues de Nanterre.
01:02:37 J'étais de service à cette époque-là.
01:02:40 Mon attention a été attirée par un gamin
01:02:44 qui essayait de mettre une mobilette en route.
01:02:48 Et elle lui est tombée dessus.
01:02:53 Et pour cause, la mobilette était beaucoup plus lourde que lui.
01:03:02 Ah, il ne s'est pas démonté le gamin.
01:03:05 Il a ramassé sa mobilette, il est remonté dessus.
01:03:11 Ça m'a quand même paru louche.
01:03:18 Je l'ai toujours sur moi, le voleur de bicyclette.
01:03:21 J'aime ce film.
01:03:24 C'est le plus beau film du monde.
01:03:27 Non, vous ne croyez pas ?
01:03:32 On était mal à l'aise avec ce gosse.
01:03:35 On était choqués.
01:03:37 Il ne disait rien, il ne répondait pas à nos questions.
01:03:42 Comme un gosse qui cache un secret.
01:03:45 Un monde de 11 ans qui vole une mobilette,
01:03:47 ce n'est pas tous les jours.
01:03:50 Et puis, j'avais honte.
01:03:53 J'avais un trou dans mon pantalon.
01:03:56 Je peux vous dire qu'à cette époque-là, ce n'était pas la mode.
01:03:59 Ce n'est pas comme aujourd'hui.
01:04:02 Enfin.
01:04:04 En restant muet, ce gosse, il voulait dire quelque chose.
01:04:08 Ça m'a turlupiné.
01:04:10 J'ai senti qu'il y avait quelque chose qui clochait chez ce monde.
01:04:14 Je ne voulais rien dire.
01:04:16 C'était mon histoire.
01:04:22 Et puis, je venais juste de comprendre.
01:04:26 Alors, ce n'est vraiment pas une histoire simple.
01:04:37 Une histoire compliquée, effectivement.
01:04:40 La première information que les policiers parviennent à obtenir de Louis,
01:04:44 c'est qu'il habite avec sa mère, Madame Fuentes,
01:04:47 dans le grand bidonville de Nanterre, quelque part,
01:04:50 au milieu des taudis et des cabanes en tôle.
01:04:53 Son père est mort dans un accident de chantier un mois auparavant.
01:05:00 - Non, mon histoire, je ne voulais pas en parler.
01:05:03 Toute cette pauvreté, ces bidonvilles.
01:05:08 C'est pour ça que je fais ce métier.
01:05:11 Pour qu'il n'y ait plus jamais de bidonvilles.
01:05:14 Non, et puis, je ne voulais rien dire.
01:05:18 C'était trop compliqué. Même à l'école, je mentais.
01:05:21 Je disais que j'habitais dans des HLM.
01:05:23 Ça faisait déjà mieux.
01:05:26 Et puis, jusqu'à ce que vienne ce flic-là,
01:05:31 j'avais envie de lui parler à ce bonhomme.
01:05:33 C'est marrant, hein ?
01:05:35 Et lui, je lui ai tout dit.
01:05:39 Il me rassurait.
01:05:41 J'avais l'impression de me soulager.
01:05:44 Et puis, c'est là que je lui ai dit que j'avais volé pour me payer.
01:05:53 Parce que ma mère, après la mort de mon père,
01:06:00 elle n'arrivait plus à payer le crédit.
01:06:03 Enfin, les mensualités, quoi.
01:06:06 J'ai volé pour me payer.
01:06:09 Oui, c'est bien cette phrase qu'il a dit. Je l'ai entendu.
01:06:12 Il l'a dit fort et très vite.
01:06:15 Avec fierté.
01:06:18 Et je lui ai demandé, pour te payer, te payer quoi ?
01:06:23 - Louis ne s'en dit pas davantage.
01:06:26 Et les policiers s'interrogent.
01:06:28 François Hébert pressent que cette affaire concerne maintenant
01:06:31 plus les services sociaux que la justice.
01:06:34 Il appelle une assistante sociale, Mlle Guillaume.
01:06:37 Et tous deux accompagnent Louis dans la baraque
01:06:40 qu'occupe sa mère aux confins du bidonville.
01:06:43 - Oui, je sortais à peine de l'école d'assistante sociale.
01:07:01 J'étais une débutante toute fraîche,
01:07:04 pleine de bonnes intentions et de grands idéaux.
01:07:07 Oh, j'avais quoi ? 23 ans, maximum.
01:07:10 Ca a été mon tout premier contact avec le métier.
01:07:13 Au programme, j'avais un voleur de 11 ans,
01:07:16 orphelin de père, dans un bidonville.
01:07:19 J'étais en plein Zola.
01:07:22 Ce jour-là, j'ai halluciné.
01:07:25 Oh, ce truc ! Un véritable labyrinthe !
01:07:28 Je n'ai jamais mis les pieds dans un bidonville.
01:07:31 L'assistante sociale non plus, d'ailleurs.
01:07:34 Ca nous a choqués.
01:07:37 Inimaginable.
01:07:40 Le tiers monde au bord du périphérique.
01:07:43 Enfin, bref.
01:07:46 On était arrivés chez la mère de Louis.
01:07:49 En nous voyant, elle s'est appelée.
01:07:52 Je lui ai demandé si c'était bien son fils.
01:07:55 Je lui ai expliqué la situation.
01:07:58 Je lui ai dit qu'on avait vu son fils voler une mobilette.
01:08:01 Personne ne voulait t'en parler.
01:08:04 Il y avait une gêne énorme et légitime.
01:08:07 Et de notre côté aussi, on avait du mal à entendre cette histoire.
01:08:10 En parlant avec Mme Barozo,
01:08:13 petit à petit, il a bien fallu se rendre à l'évidence.
01:08:16 Elle et son mari avaient acheté Louis à crédit
01:08:19 quand il était bébé. Un truc incroyable.
01:08:22 Cette histoire inconcevable
01:08:25 pourrait être sordide si elle n'était profondément humaine.
01:08:28 Si cette misère, inimaginable en France aujourd'hui,
01:08:31 du moins je l'espère,
01:08:34 n'avait poussé les protagonistes aux pires extrémités.
01:08:37 M. et Mme Fuentes ne peuvent pas avoir d'enfants.
01:08:40 Par ailleurs, ils figurent parmi les habitants
01:08:43 les moins pauvres du bidonville. Je n'ai pas dit les plus riches.
01:08:46 Les moins pauvres. Juan Fuentes est maçon.
01:08:49 Durant les beaux jours, il parvient à se faire embaucher sur des chantiers.
01:08:52 Leur cabane est un peu moins primitive que celle des autres.
01:08:55 Ils possèdent une chèvre, quelques poules.
01:08:58 Les parents biologiques de Louis ont quant à eux 3 enfants
01:09:01 et ils manquent de tout.
01:09:04 Chaque jour est un combat dont l'issue est incertaine.
01:09:07 C'est pourquoi quand Louis naît, pour sauver le reste de la famille,
01:09:10 il se résigne à conclure un atroce marché
01:09:13 avec les Fuentes.
01:09:16 Ils ont décidé d'un crédit d'une dizaine d'années par mensualité.
01:09:19 Je crois qu'à l'époque, ça devait faire quelque chose
01:09:22 comme 25 ou 30 francs par mois, ce qui à l'époque était une somme quand même.
01:09:25 Enfin bref, un crédit sur plusieurs années
01:09:28 exactement comme quand on achète une voiture ou un appartement.
01:09:31 Évidemment, c'est très choquant.
01:09:34 Je vais pas vous dire le contraire.
01:09:37 Moi, j'en croyais pas mes oreilles. J'étais horrifiée, horrifiée qu'on puisse faire ça.
01:09:40 Mais bon, fallait voir le contexte.
01:09:43 Le contexte est le suivant.
01:09:46 Sans emploi, le père de Louis ramasse des chiffons,
01:09:49 collecte de la ferraille, trie des ordures.
01:09:52 Sa mère, sous-alimentée, est dans l'incapacité
01:09:55 de lui fournir le lait maternel qu'il réclame.
01:09:58 Et naturellement, les moyens de la famille ne lui permettent pas d'en acheter.
01:10:01 D'autant, ne l'oublions pas, que les parents ont 3 autres enfants
01:10:04 en bas âge à nourrir.
01:10:07 Bien sûr, faire de son enfant une monnaie d'échange, c'est inadmissible,
01:10:10 c'est indéfendable.
01:10:13 Mais pour ces personnes-là, dans ces circonstances-là,
01:10:16 c'était, comment dire, la seule solution, d'une certaine manière.
01:10:19 Parce que dans cette transaction épouvantable,
01:10:22 chacun y trouvait son compte,
01:10:25 ou du moins une façon d'améliorer son quotidien.
01:10:28 Et même pour Louis, finalement, c'était mieux.
01:10:31 Non, les Fuentes, eux, ils étaient contents de m'avoir.
01:10:37 Et puis, je mangeais tous les jours à ma faim.
01:10:40 Ça se voit.
01:10:43 Non.
01:10:46 Tandis qu'avec mes vrais parents, j'aurais pu souffrir de malnutrition,
01:10:49 de problèmes de santé.
01:10:52 À savoir.
01:10:55 Je peux pas leur en vouloir de m'avoir vendu.
01:11:01 Non.
01:11:04 Je peux pas leur en vouloir.
01:11:07 Vous savez, dans ce genre d'affaires, au fond, le vrai coupable, c'est la pauvreté.
01:11:12 La misère, moi, je dis que c'est une garce.
01:11:15 C'est la pire des garces.
01:11:18 Et le gamin avait décidé de finir de payer à la place de sa mère,
01:11:21 en volant des mobilettes.
01:11:24 Finalement, comme il disait,
01:11:29 "Je vole pour me payer."
01:11:32 Eh oui, voilà l'histoire.
01:11:35 Bien sûr, l'attitude des parents biologiques de Louis est révoltante.
01:11:40 Mais, évitons, plus d'un demi-siècle après les faits,
01:11:43 de porter un jugement de valeur.
01:11:46 Chaque époque engendre ses cruautés,
01:11:49 et la misère peut pousser des gens bons et honnêtes dans leur dernier tranchement.
01:11:52 C'est du moins ce qu'a dû estimer le juge
01:11:55 en condamnant les parents coupables à des peines de prison avec sursis
01:11:58 et en ordonnant que Louis soit placé dans une famille d'accueil
01:12:01 Pour autant, le garçon est officiellement adopté par Mme Frentès.
01:12:04 Oui, c'était une procédure tout à fait exceptionnelle.
01:12:13 Normalement, bien évidemment, une personne indigente ne peut pas adopter.
01:12:16 Mais dans ce cas précis,
01:12:19 l'adas a pris en compte le lien particulier entre Louis et Mme Barozo.
01:12:22 Il faut dire qu'elle et son mari s'étaient très bien occupés de lui.
01:12:25 Ils l'avaient nourri, élevé, depuis tout petit.
01:12:28 Donc l'adoption a été effective,
01:12:31 mais Louis a quand même été placé en famille d'accueil,
01:12:34 où ça s'est d'ailleurs très bien passé.
01:12:37 Il allait voir Mme Barozo tous les 15 jours.
01:12:40 Peu de temps après, il a eu un logement social
01:12:43 et il a continué à lui rendre visite jusqu'à sa mort, il y a 3 ans.
01:12:46 Louis s'est agrandi, il est devenu charpentier.
01:12:49 Il construit des maisons, des vraies maisons, habitables et confortables.
01:12:52 Il s'est marié,
01:12:55 il a 3 enfants, dont 2 sont aujourd'hui adultes.
01:12:58 Il a revu plusieurs fois ses parents biologiques,
01:13:01 mais par pudeur, il répugne à évoquer la teneur de ses visites.
01:13:04 - Et aujourd'hui, bah...
01:13:07 J'ai un petit gars.
01:13:10 Je lui ai acheté un vélo, enfin un tricycle.
01:13:13 Et puis, bah, quand il sera plus grand,
01:13:16 je lui achèterai une belle mobilette.
01:13:19 Hum.
01:13:22 Belle mobilette.
01:13:25 - Muriel et Élise sont 2 sœurs inséparables,
01:13:43 mais au caractère aussi différent qu'il est possible de l'imaginer.
01:13:46 L'aîné Muriel a 28 ans, professeur d'aquatique,
01:13:49 dans une piscine municipale.
01:13:52 Elle est mariée à Laurent, un commercial
01:13:55 qui passe plus de temps sur les routes qu'auprès d'elle.
01:13:58 Muriel est timide et romantique.
01:14:01 Laurent est un homme absent et volage.
01:14:04 Muriel n'est pas heureuse, mais fidèle et réservée,
01:14:07 elle se contente de cette illusion de bonheur conjugal.
01:14:10 Élise, la cadette, a au contraire un tempérament de feu.
01:14:13 A 24 ans, cette étudiante en architecture
01:14:16 croque la vie par les 2 bouts.
01:14:19 Elle fait la fête, elle multiplie les rencontres,
01:14:22 elle vit à fond sa jeunesse.
01:14:25 Non seulement elle n'est pas mariée, mais elle répète à qui veut l'entendre
01:14:28 qu'elle n'a aucune intention de l'être avant 10 ans au moins.
01:14:31 Bien entendu, Élise fait tout son possible
01:14:34 pour changer le comportement de sa sœur.
01:14:37 Elle ne supporte pas de la voir se consumer en silence
01:14:40 et elle déteste Laurent, son beau-frère, ce macho
01:14:43 qui ne fait que rien et qui doit accumuler pendant ses déplacements professionnels
01:14:46 les aventures extra-conjugales aussi.
01:14:49 Lorsque Laurent abandonne sa femme une fois de plus
01:14:52 pour un de ses nombreux voyages,
01:14:55 Élise décide d'ouvrir les yeux à Muriel.
01:14:58 Voici donc les 2 sœurs face à face,
01:15:01 l'une avec ses emportements, l'autre avec ses réticences.
01:15:04 Laquelle d'entre elles va l'emporter,
01:15:07 la fougueuse ou la réservée, l'extravertie ou l'introvertie,
01:15:10 l'intrépide ou la timorée ?
01:15:13 La réponse à cette question est beaucoup plus grave
01:15:16 qu'elle ne l'imagine l'une et l'autre.
01:15:19 C'est leur sort qui va se jouer.
01:15:22 Romain, l'un de mes enquêteurs, est allé à la rencontre
01:15:25 des témoins de cette incroyable histoire.
01:15:38 C'est dans ce soir-là qu'en Muriel, la sportive,
01:15:41 doit sortir avec sa sœur Élise la fêtarde de service.
01:15:44 - Bon alors, qu'est-ce que tu fais là encore ?
01:15:55 On y va, là, on sort. - Quoi ?
01:15:57 - Mais t'es pas prête ? Hé, on sort, là, on va faire la fête.
01:16:00 - Hé, dis donc. - Quoi ?
01:16:02 - On n'a pas le droit d'être habillée ici, là.
01:16:04 - Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit ?
01:16:06 - C'est pas facile. - Attends, ça va.
01:16:08 - En plus, t'as tes chaussures. - Elles sont belles, hein ?
01:16:11 - Non, non, attends, on va dehors. - Bon, allez, on y va ?
01:16:13 - Attends, je sors.
01:16:15 - Ah là là, je te jure, mes mères, hein.
01:16:18 Allez, on y va, là. Allez, tu sors de l'eau.
01:16:21 La mosse, ne me mouille pas, hein.
01:16:24 - Bonjour. - Bonjour.
01:16:32 - Muriel. - Oui, tout à fait.
01:16:34 - C'est moi qui vous ai téléphoné tout à l'heure. - Oui, j'avais compris.
01:16:37 - Vous avez un peu de temps, d'accord, d'ailleurs ? - Oui.
01:16:40 - Bon, très bien.
01:16:42 - Asseyez-vous. - Oui, merci.
01:16:45 - Alors, Muriel, vous pouvez me parler de cette histoire ?
01:16:53 - Ben...
01:16:55 Avec Laurent, on sortait jamais.
01:16:58 Parce que comme il était amené à sortir à cause de son travail,
01:17:01 quand il était à la maison, il préférait qu'on reste tranquilles, tous les deux,
01:17:04 à regarder un DVD, les rideaux tirés.
01:17:07 Et puis comme ça, personne risquait de me séduire.
01:17:10 - Il était jaloux ? - Oui.
01:17:13 Oui, oui, comme la plupart des mecs qui couchent à droite, à gauche, oui.
01:17:16 Une jalousie maladive. En plus, Muriel croyait que c'était une forme d'amour.
01:17:20 - Elle était naïve à ce point ? - Ben oui, elle était dans le déni le plus total.
01:17:24 Avant, elle rêvait du prince charmant, du...
01:17:27 d'un aventurier du palais des mille et une nuits.
01:17:30 Et puis là, elle se retrouve dans un pavillon de banlieue
01:17:33 avec un vendeur d'assurance-vie, vous imaginez ?
01:17:36 Je sais pas comment il a fait pour obtenir d'elle
01:17:39 qu'elle reste comme ça, là, aussi docile, au garde-à-vous,
01:17:42 soumise.
01:17:45 - On va aller. - Bisous.
01:17:51 (musique douce)
01:17:54 (musique douce)
01:17:57 (musique douce)
01:18:00 (musique douce)
01:18:03 (musique douce)
01:18:06 (musique douce)
01:18:09 (musique douce)
01:18:12 Vous vouliez qu'elle rencontre un autre homme ?
01:18:15 J'aurais aimé qu'elle rencontre quelqu'un qui aurait mieux pris soin d'elle, oui.
01:18:18 Le soir, au début de cette histoire,
01:18:21 les 2 soeurs rentrent chez elles
01:18:24 quand elles remarquent l'ambiance d'une fête à un balcon.
01:18:27 - Oh, Muriel ! - Mais non, mais je profite de lui, c'est tout.
01:18:30 - Oh, regarde, il y a une fête, là. - Ah, sympa !
01:18:33 - Hein ?
01:18:36 - Tandis qu'Elise essaie d'entraîner sa soeur,
01:18:39 celle-ci reçoit du champagne sur la tête. - Ah !
01:18:42 - Bonsoir, les filles. - Bonsoir !
01:18:45 - Ah, c'est super sympa ! Regarde ! - Bah, écoute, vas-y, si tu veux.
01:18:48 - Oh, écoute... - Excusez-moi, hein. - Non, non, ça va.
01:18:51 - Bonsoir ! - Bonsoir. - Allez, t'as pas...
01:18:54 - Attendez, les filles, attendez !
01:18:57 - Ce soir-là, c'était l'occasion de faire de nouvelles rencontres.
01:19:00 - Exactement. Mais Muriel voulait pas.
01:19:03 - C'est à ce moment-là qu'il a frappé au carreau.
01:19:06 - C'est ça.
01:19:09 - Excusez-moi, c'est moi qui vous ai lancé du champagne au-dessus.
01:19:12 - Ouais ? - Y a une petite fête.
01:19:15 C'est juste pour savoir si vous voulez venir. - Ouais ?
01:19:18 - C'est super sympa. - Non, c'est gentil. - J'ai envie de... Oh, écoute...
01:19:21 - On n'est pas nombreux, vous allez voir, vous allez vraiment vous marquer.
01:19:24 - On a du champagne, de la musique sympa... - Merci.
01:19:27 - Et pour ajouter au mystère, la fête est masquée.
01:19:30 - Super ! - On y va, OK ?
01:19:33 - C'est juste là. - C'est là ?
01:19:36 - Juste là, doucement.
01:19:39 - C'est là ?
01:19:42 - Oui.
01:19:45 - C'est là ?
01:19:48 - Oui.
01:19:51 - C'est là ?
01:19:54 - Oui.
01:19:57 - C'est là ?
01:20:00 - Oui.
01:20:03 - C'est là ?
01:20:06 - On y va !
01:20:09 - On y va ?
01:20:12 - Oui.
01:20:15 - C'est là ?
01:20:18 - Oui.
01:20:21 - C'est là ?
01:20:24 - Oui.
01:20:27 - C'est là ?
01:20:30 - Oui.
01:20:33 - Vous... Votre sœur, dans les bras d'un homme dont vous connaissez même pas le visage.
01:20:38 - Elle est grande, non ?
01:20:41 - Pour une fois, Muriel a décidé de profiter de la vie.
01:20:47 Son mari est encore en déplacement, c'est l'occasion de vivre une nouvelle expérience.
01:20:53 L'aventure continue. L'homme masqué maintient le mystère.
01:21:00 - J'ai voulu voir qui se cachait derrière le masque.
01:21:03 - Il a préféré garder le mystère et il l'a pas retiré.
01:21:07 - Finalement, vous n'êtes pas si timide que ça.
01:21:13 - J'arrêtais pas de me dire "détends-toi, profite, Laurent est loin".
01:21:19 J'essayais de suivre les conseils d'Elise.
01:21:22 - Christophe vous ramène chez vous. Et qu'est-ce qu'il se passe ?
01:21:26 - Quand on est arrivé en bas de chez moi, c'est lui qui m'a demandé si je pouvais lui offrir un dernier verre.
01:21:31 Et comme je voulais pas du tout que les voisins nous surprennent dans sa voiture, c'est vrai que j'ai accepté assez rapidement.
01:21:38 - C'est une invitation très explicite, ça. - Oui.
01:21:42 Et d'ailleurs, jusque-là c'était assez sage.
01:21:46 Mais à peine j'ai fermé la porte derrière lui, ça allait plus vite qu'à la télé.
01:21:51 - C'est là que j'ai compris combien je me sentais seule.
01:21:55 Terrible, mon soeur.
01:21:58 Muriel poursuit son exploration en territoire inconnu.
01:22:16 Tout semble se présenter pour le mieux.
01:22:20 Quand un événement incompréhensible va non seulement bouleverser le bon déroulement de la soirée, mais toute la vie de Muriel.
01:22:29 - Hé ho !
01:22:38 Ho ho !
01:22:43 Ho ho !
01:22:46 Hé ho !
01:22:51 Hé ho !
01:22:54 - Plus aucun signe de vie ? - Non, rien. Rien ne bougeait. Il était mort.
01:23:03 - Ça vous a dégrisé d'un seul coup, j'imagine ? - Bah oui.
01:23:07 - Et vous, vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:12 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:16 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:20 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:24 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:28 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:32 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:36 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:40 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:44 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:48 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:52 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:23:56 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:00 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:04 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:08 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:12 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:16 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:20 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:24 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:28 - Vous avez vu ce qu'il s'est passé ? - Non, rien.
01:24:32 - Qu'est-ce qu'il s'est passé ? - Je sais pas.
01:24:36 - Des sœurs vérifient que l'homme est mort. - Il est tombé. Il a dû avoir une attaque.
01:24:40 Ou une rupture d'aneurysme.
01:24:44 - Il a une voiture ? - Oui.
01:24:52 - Il est garé où ? - Dans le garage.
01:24:56 - OK. On l'habille et on l'emmène.
01:25:00 - Vous n'étiez pas responsable de sa mort.
01:25:04 - Pourquoi vous n'avez pas appelé la police ?
01:25:08 - Ils auraient pensé qu'il avait essayé de la violer.
01:25:12 - Il n'y avait pas de traces de violence.
01:25:16 - Les voisins auraient vu quelque chose.
01:25:20 - Tout le monde aurait été au courant.
01:25:24 - Vous aviez peur des conséquences ?
01:25:28 - Ma sœur serait capable d'avouer n'importe quoi.
01:25:32 - Vous avez agi comme des criminels.
01:25:36 - J'avais rien contre ce pauvre garçon.
01:25:40 - J'aurais aimé le connaître plus.
01:25:44 - Je ne pouvais rien faire pour lui.
01:25:48 - Il était mort là ou ailleurs.
01:25:52 - Vous vouliez sauver votre mariage ?
01:25:56 - Il n'aurait pas supporté le scandale.
01:26:00 - Il n'aurait pas pardonné ?
01:26:04 - Elle était trop orgueilleuse.
01:26:08 - Allez !
01:26:12 - Les 2 sœurs embarquent dans une expédition.
01:26:16 - Elles doivent se battre contre un corps récalcitrant.
01:26:20 - Trop grand pour le petit coffre.
01:26:24 - Allez !
01:26:28 - Attends !
01:26:32 - Viens, on sort.
01:26:36 - Ah !
01:26:40 - C'est horrible.
01:26:44 - On y va.
01:26:48 - C'est pas possible.
01:26:52 - On y va.
01:26:56 ...
01:27:00 - La tragédie se poursuit.
01:27:04 - Muriel et Elise traversent la ville.
01:27:08 - Un cadavre dans la voiture.
01:27:12 - Et sur la route ?
01:27:16 - Je me disais que j'étais en train de vivre le jour le plus épouvantable de ma vie.
01:27:20 ...
01:27:24 ...
01:27:28 ...
01:27:32 - Allez, tire.
01:27:36 - On va le faire rouler.
01:27:40 - Arrivés au bord de l'eau, elles se débarrassent du corps encombrant.
01:27:44 - Voilà un problème réglé.
01:27:48 ...
01:27:52 ...
01:27:56 ...
01:28:00 ...
01:28:04 - Allez, viens, on y va.
01:28:08 - On y va.
01:28:12 - On y va, je te dis.
01:28:16 - C'est quoi, ça ?
01:28:20 - Putain, c'est pas vrai.
01:28:24 - Non, non, non.
01:28:28 - On se tire.
01:28:32 - On se tire.
01:28:36 - Déjà, de jeter un corps mort dans l'eau,
01:28:40 - c'est terrible.
01:28:44 - C'est un meurtre.
01:28:48 - J'ai eu la peur de ma vie.
01:28:52 - Muriel s'est précipité pour le sauver.
01:28:56 - Je l'ai attrapée par le bras.
01:29:00 - Je lui ai dit qu'il fallait qu'on se tire.
01:29:04 - Une fois dans la voiture, je lui ai expliqué qu'il pouvait nager,
01:29:08 - qu'il avait ses énergies pour remonter tout seul.
01:29:12 - Mon premier réflexe, c'était de sauter dans l'eau.
01:29:16 - Mais elle me tirait de l'autre côté.
01:29:20 - Elle hurlait qu'il fallait qu'on parte en vitesse.
01:29:24 - Je l'ai suivie.
01:29:28 - Vous le jetez à l'eau, vous reprenez la voiture de Christophe,
01:29:32 - vous la déposez devant l'immeuble de la fête,
01:29:36 - et vous attendez que votre mari revienne.
01:29:40 - Je vais vous faire un petit déjeuner.
01:29:44 - Le lendemain, Laurent rentre comme à son habitude.
01:29:48 - Ça s'est bien passé ?
01:29:52 - Muriel ne dit rien, mais elle est tendue.
01:29:56 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:00 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:04 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:08 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:12 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:16 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:20 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:24 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:28 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:32 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:36 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:40 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:44 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:48 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:52 - Je vais aller chercher mon mari.
01:30:56 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:00 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:04 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:08 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:12 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:16 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:20 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:24 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:28 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:32 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:36 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:40 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:44 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:48 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:52 - Je vais aller chercher mon mari.
01:31:56 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:00 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:04 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:08 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:12 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:16 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:20 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:24 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:28 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:32 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:36 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:40 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:44 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:48 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:52 - Je vais aller chercher mon mari.
01:32:56 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:00 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:04 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:08 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:12 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:16 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:20 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:24 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:28 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:32 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:36 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:40 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:44 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:48 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:52 - Je vais aller chercher mon mari.
01:33:56 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:00 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:04 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:08 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:12 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:16 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:20 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:24 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:28 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:32 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:36 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:40 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:44 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:48 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:52 - Je vais aller chercher mon mari.
01:34:56 - Je vais aller chercher mon mari.
01:35:00 - Je vais aller chercher mon mari.
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01:35:16 - Je vais aller chercher mon mari.
01:35:20 - Je vais aller chercher mon mari.
01:35:24 - Je vais aller chercher mon mari.
01:35:28 - Je vais aller chercher mon mari.
01:35:32 - Vous êtes moins vue.
01:35:36 - Oui, j'ai pris mes distances.
01:35:40 - C'était pas elle qui recevait les menaces.
01:35:44 - C'est une histoire que j'avais envie de régler moi-même.
01:35:48 - C'était une histoire entre lui et moi.
01:35:52 - Et Muriel s'exécute.
01:35:56 - Un rendez-vous est pris dans un lieu public
01:36:00 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:36:04 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:36:08 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:36:12 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:36:16 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
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01:36:24 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
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01:36:40 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
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01:36:56 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:37:00 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:37:04 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:37:08 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:37:12 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
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01:37:20 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
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01:37:32 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
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01:37:40 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:37:44 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:37:48 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:37:52 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:37:56 - Et bien sûr, elle a fini par payer.
01:38:00 - Ces propos ne vous ont pas poussé à l'inculper pour tentative d'homicide ?
01:38:04 - Oui, bien sûr.
01:38:08 - Il faut qu'il y ait une victime et qu'elle se plaigne d'une situation dont elle aurait été victime.
01:38:12 - Il faut qu'il y ait une victime et qu'elle se plaigne d'une situation dont elle aurait été victime.
01:38:16 - C'était même le contraire, puisqu'elle avait porté plainte pour des menaces qu'on lui avait faites.
01:38:20 - Oui, c'est ça. De toute façon, il fallait retrouver l'individu en question.
01:38:24 - D'autant plus que les empreintes qu'on avait sur les courriels non-libres n'étaient pas fichées.
01:38:28 - Et bien, on s'est rendu sur les lieux de la fameuse rencontre.
01:38:32 - On a vu et interrogé la maîtresse de maison.
01:38:36 - Là, elle nous a affirmé qu'elle ne connaissait pas l'individu, que c'était même l'ami de l'ami, etc.
01:38:40 - Vous n'avez pas enregistré sa plainte ?
01:38:44 - Si, bien sûr. Mais en fait, la seule chose utile qu'on pouvait proposer à Mme Simonnet,
01:38:48 - C'était de mettre un mouchard sur son téléphone.
01:38:52 - Une fois la police alertée, qu'est-ce qui s'est passé ?
01:38:56 - Je pouvais plus me taire, il fallait que je dise tout à Laurent.
01:38:58 - Donc vous lui avez tout dit ?
01:39:00 - Oui, je lui ai tout dit.
01:39:02 - La fête, le champagne, les lettres anonymes, la plainte à la police, tout.
01:39:06 - Comment il a réagi ?
01:39:10 - Il m'a pourri la vie.
01:39:12 - Allô ?
01:39:14 - Qui c'était encore, Mme ?
01:39:16 - Laurent devient jaloux, coléreux, violent.
01:39:20 - Pourquoi ? - Parce que je suis sûr que c'était encore ton amant.
01:39:22 - Qu'est-ce que ça peut te foutre ?
01:39:24 - Ce que ça peut me foutre, c'est que ça va mal et elle est pour toi.
01:39:26 - Je te préviens, si je te chope encore avec le téléphone, ça va mal aller !
01:39:29 - Tu me lèves le bas dessus, s'il te plaît !
01:39:32 - Lâche-moi.
01:39:34 - Dégage, vas-y. Eh bien dégage, vas-y !
01:39:37 - Muriel ! Muriel, reviens ici !
01:39:48 - Muriel, tu reviens ici que je te parle !
01:39:50 - Muriel !
01:39:53 - Muriel !
01:39:55 - J'ai fini par partir.
01:40:00 - Pour aller où ? - Chez ma mère.
01:40:03 - Puis je me disais que là au moins, le psychopathe, il m'y trouverait pas.
01:40:06 - C'est maman qui m'a prévenue par téléphone.
01:40:09 - Muriel avait enfin quitté Laurent.
01:40:11 - Bah oui, si au moins cette histoire avait pu servir à ça.
01:40:19 - Et là-dessus, plus de nouvelles de Muriel.
01:40:22 - Je lui ai laissé une trentaine de messages, des textos, rien du tout.
01:40:26 - J'avais aucun signe de vie.
01:40:28 - Et maman m'a dit que Muriel voulait plus me voir.
01:40:32 - Allez, plus haut les fesses, s'il vous plaît !
01:40:36 - Pensez à vos fessiers !
01:40:38 - C'est bien ça, là.
01:40:40 - Allez, Véronique !
01:40:46 - C'est bien, musclez bien le ventre pour ne pas vous faire mal au dos.
01:40:50 - Fais attention à ton dos, Olivia. Plus haut les fesses.
01:40:54 - Muriel ? J'y vais, hein ?
01:41:05 - OK, Pierre ! Bonne soirée.
01:41:08 - Ciao. - Ciao. Je fermerai, hein.
01:41:12 Ce soir-là, Muriel reste la dernière à la piscine.
01:41:16 Les couloirs sont déserts, tout le monde est parti.
01:41:36 Le monde est parti.
01:41:38 Le monde est parti.
01:41:40 Le monde est parti.
01:41:43 Le monde est parti.
01:41:46 Le monde est parti.
01:41:48 Le monde est parti.
01:41:51 Le monde est parti.
01:41:53 Le monde est parti.
01:41:56 Le monde est parti.
01:41:59 Le monde est parti.
01:42:01 Le monde est parti.
01:42:03 Le monde est parti.
01:42:05 Le monde est parti.
01:42:07 Le monde est parti.
01:42:10 Le monde est parti.
01:42:12 Le monde est parti.
01:42:14 Muriel sait que son maître chanteur est là. Elle doit se cacher.
01:42:34 Elle est en train de se cacher.
01:42:38 Elle est en train de se cacher.
01:42:41 Elle est en train de se cacher.
01:42:44 Elle est en train de se cacher.
01:42:47 Elle est en train de se cacher.
01:42:50 Elle est en train de se cacher.
01:42:53 Elle est en train de se cacher.
01:42:56 Elle est en train de se cacher.
01:42:59 Elle est en train de se cacher.
01:43:02 Elle est en train de se cacher.
01:43:05 Elle est en train de se cacher.
01:43:08 Elle est en train de se cacher.
01:43:11 Elle est en train de se cacher.
01:43:14 Elle est en train de se cacher.
01:43:17 Elle est en train de se cacher.
01:43:20 Elle est en train de se cacher.
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01:43:26 Elle est en train de se cacher.
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01:43:32 Elle est en train de se cacher.
01:43:35 Elle est en train de se cacher.
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01:43:41 Elle est en train de se cacher.
01:43:44 Elle est en train de se cacher.
01:43:47 Elle est en train de se cacher.
01:43:50 Elle est en train de se cacher.
01:43:53 Elle est en train de se cacher.
01:43:56 Elle est en train de se cacher.
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01:44:02 Elle est en train de se cacher.
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01:44:11 Elle est en train de se cacher.
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01:44:32 Elle est en train de se cacher.
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01:44:56 Elle est en train de se cacher.
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01:45:05 Elle est en train de se cacher.
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01:48:44 Elle est en train de se cacher.
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01:48:50 Elle est en train de se cacher.
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