L'évolution des outils et notamment l'analyse de l'ADN permettent aux policiers de relier des crimes entre eux. Un seul homme serait l'auteur de tous ces meurtres. Les autorités disposent à présent de deux éléments pour remonter jusqu'au tueur : la couleur de sa peau et celle de son véhicule.
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00:00 -En 2002, on a noté une hausse significative du nombre de meurtres.
00:13 -On comptait près de 30 féminicides impunis.
00:20 -Le mode opératoire était le même.
00:26 -Il l'a violée, elle a reçu 88 couteaux.
00:29 -Il l'a frappée, il l'a étranglée.
00:32 -La peur gagne.
00:34 -On était tous en danger.
00:36 -Il s'en prenait à des femmes de tout âge.
00:38 -Il recherchait un homme blanc au volant d'un pick-up à la peinture écaillée.
00:42 -On s'est replongé dans les dossiers de victimes qui étaient décédées dans des circonstances particulières pour voir si l'on retrouvait un ADN.
00:51 -J'ai identifié un profil génétique masculin.
00:54 -La police avait fait le lien entre les meurtres de Gina et Charlotte.
00:59 -Rapidement, le meurtre de Pam Kinnamore est venu s'ajouter à la liste.
01:04 -On avait officiellement affaire à un tueur en série.
01:07 ...
01:21 ...
01:29 -C'est en août 2002 que la situation s'est véritablement tendue à Baton Rouge.
01:35 -Qu'importe où l'on allait, les gens étaient méfiants.
01:39 -En fait, la panique commençait à les gagner.
01:42 ...
01:46 -On entendait parler des meurtres partout.
01:48 -On se demandait qui serait les prochains.
01:51 -Ca n'était pas facile. Les habitants avaient peur.
01:54 ...
01:59 -Il suffit d'informer le grand public de la présence potentielle d'un tueur en série
02:03 pour qu'un mouvement de panique incontrôlable se crée.
02:07 ...
02:16 -La police a recueilli le témoignage d'une personne
02:20 qui aurait vu un homme blanc dans un pick-up blanc
02:23 prendre l'embranchement de Whiskey Bay vers l'autoroute
02:26 avec une femme nue dans son véhicule.
02:29 C'était à cet endroit qu'on avait trouvé deux cadavres.
02:32 C'est à partir de là que les recherches se sont concentrées
02:36 sur les hommes blancs qui roulaient en pick-up.
02:39 -J'avais des copains qui conduisaient des pick-up blancs
02:42 et qui détestaient aller prendre de l'essence
02:45 parce que les autres clients ne les quittaient pas des yeux.
02:48 Ils se demandaient s'il ne s'agissait pas du tueur en série.
02:51 ...
02:53 -L'ambiance générale était électrique.
02:56 Les forces de l'ordre ainsi que le journal local
02:59 prenaient leurs précautions pour ne pas lancer des rumeurs infondées
03:02 ou semer la panique.
03:04 Les chaînes de télé, elles, étaient partout.
03:07 ...
03:13 -On y voyait absolument tous les jours un sujet
03:16 sur le tueur en série ou sur une potentielle nouvelle victime
03:19 parce qu'à chaque fois qu'une femme mourait,
03:22 on se demandait s'il s'agissait du même assassin.
03:25 ...
03:29 ...
03:34 ...
03:42 -Je m'appelle Rachel Ehricht et je viens de Baton Rouge.
03:45 Je suis la fille d'Anne-Brienne.
03:48 Ma mère était femme au foyer.
03:51 C'était quelqu'un de passionnant, qui était née avec une seule main,
03:55 mais elle savait faire tout un tas de choses,
03:58 comme du piano, de la couture, de la peinture.
04:01 C'était une artiste prolifique.
04:04 Elle vivait au centre Saint-James, une résidence pour seniors.
04:08 Deux ou trois ans auparavant, elle avait fait une mauvaise chute
04:12 et elle s'était fracturée l'épaule gauche.
04:15 Comme elle ne pouvait plus se servir de sa main,
04:18 il était impossible pour elle de vivre seule.
04:21 Elle s'était donc installée là-bas.
04:24 On est allées lui rendre visite cet après-midi-là.
04:27 Elle était heureuse, tout allait bien.
04:30 Puis le lendemain, on nous a appris qu'elle avait été tuée.
04:35 ...
04:38 Quelqu'un avait pénétré dans son appartement.
04:41 Il n'y avait aucun signe d'effraction.
04:44 La scène de crime se limitait à sa chambre.
04:47 La police n'avait retrouvé aucune trace de lutte ou de sang
04:50 dans le reste du logement.
04:53 Il l'a poignardée, si je me rappelle bien, à 84 reprises,
04:57 peut-être même 94.
05:00 On nous donnait tellement de chiffres que je n'en suis plus certaine.
05:03 J'étais dans tous mes états.
05:06 Au départ, la police pensait que le meurtre avait été commis au hasard.
05:10 Ensuite, on nous a dit qu'il avait été prémédité.
05:14 L'auteur des faits semblait connaître l'endroit.
05:17 Il était déjà venu.
05:20 Puis...
05:22 On les a vus tous les jours, pendant quelques temps.
05:25 Ensuite, c'est passé à une fois par semaine, puis plus rien.
05:29 Je crois que l'affaire a été classée sans suite un an après.
05:34 ...
05:39 ...
05:45 ...
05:49 ...
05:54 ...
06:20 La mère de Pam Kinnamore est passée par les médias
06:23 pour demander l'intervention du FBI.
06:26 La police locale a mis beaucoup de temps à faire appel à d'autres administrations.
06:30 Ils n'étaient pas favorables à l'idée d'impliquer un organisme fédéral,
06:34 mais ils avaient vraiment besoin d'aide.
06:37 Ils ont formé un groupe d'intervention basé à Baton Rouge.
06:42 Il était composé d'agents de la police d'État,
06:45 de membres de la police municipale et du bureau du shérif,
06:49 d'agents du FBI et des polices des différentes villes
06:52 où les meurtres avaient été commis.
06:55 Nous avons également fait venir des experts
06:59 issus de notre unité contre les crimes violents et sexuels.
07:03 On a notamment dépêché deux personnes à Baton Rouge.
07:07 Elles se sont installées dans la ville pendant presque dix mois.
07:10 Là-bas, elles ont travaillé en étroite collaboration
07:13 avec l'équipe formée sur place.
07:16 Je m'appelle Mark Safaric. Je suis un ancien profileur du FBI.
07:21 En 2002, je me suis rendu à Baton Rouge pour apporter mon aide
07:24 au groupe d'intervention qui enquêtait sur le tueur en série.
07:29 Quand on regarde cette série de meurtres,
07:32 aujourd'hui, on n'a aucun mal à les associer les uns aux autres.
07:36 Mais il ne faut pas oublier le peu d'informations
07:39 qu'on avait en notre possession en 2002.
07:42 On n'avait, entre guillemets, que les trois premiers homicides.
07:46 On devait se débrouiller avec le peu de prélèvements
07:49 qui avaient été faits sur les corps, avec les profils des victimes
07:52 et les quelques témoignages qu'on avait à notre disposition.
07:57 On faisait un point quotidien sur les avancées de l'enquête.
08:02 On savait pertinemment que l'on avait besoin de pistes.
08:06 On a demandé au grand public de nous communiquer
08:09 la moindre information ou le moindre soupçon qu'il pouvait avoir.
08:14 Avec le recul, ça a pris trop d'ampleur.
08:18 On définit un premier groupe de suspects qui nous intéresse particulièrement,
08:22 puis un deuxième et enfin un troisième groupe
08:25 sur lesquels on finira par se pencher,
08:27 mais qui ne représente pas une priorité.
08:30 C'est là que les analyses comportementales du FBI
08:33 servent aux forces de l'ordre.
08:36 On va écarter certains individus qui ne correspondent pas aux profils.
08:41 En partant d'un ensemble de suspects potentiels,
08:44 on va s'intéresser à ceux qui entrent dans une catégorie spécifique
08:48 et bâtir l'enquête autour d'eux.
08:51 C'est ce que l'on a tenté de faire à ce moment-là.
08:55 Le groupe d'intervention était composé d'une petite centaine de personnes
08:59 qui géraient plus de 25 000 pistes.
09:02 C'est pas rien.
09:04 On les allait voir et leur dire de rentrer chez eux le soir.
09:07 Ils faisaient des journées de 17, 18 heures.
09:10 Il fallait qu'ils aillent se reposer.
09:13 On était tous très investis parce qu'on savait que chaque jour qui passait,
09:17 ou on n'arrêtait pas ce type, une autre personne pouvait mourir.
09:22 Avec l'arrivée du froid en novembre, la situation a semblé se calmer.
09:32 Aucun meurtre n'avait été commis dans la région en deux mois
09:36 et les gens ont commencé à baisser leurs gardes.
09:59 Je m'appelle Sterling Colombe Junior. Ma sœur d'aîné a été tuée.
10:04 On pense que ça n'arrive qu'aux autres.
10:07 On se dit qu'on ne risque rien. C'est tragique.
10:10 On était prudents pourtant.
10:12 Elle était censée passer le week-end avec moi.
10:15 Mon père m'a demandé si je l'avais eue au téléphone.
10:19 Je n'avais pas eu de nouvelles.
10:21 Mais elle avait 23 ans, c'était une adulte.
10:24 Ça ne nous a pas alarmés plus que ça.
10:26 Le lendemain, elle n'était toujours pas là.
10:29 On nous a appelés pour nous dire qu'on avait retrouvé sa voiture
10:32 près de la tombe de ma mère à Grand Coteau.
10:35 On s'est rendus là-bas pour voir si elle y était.
10:38 On ne l'a pas trouvée.
10:40 Trois jours plus tard, on était chez mon père à Lafayette.
10:44 Toute la famille s'était rassemblée.
10:46 On a reçu un appel.
10:48 Un corps avait été retrouvé dans la ville de Scott,
10:51 à 30 kilomètres de Lafayette.
10:53 Et c'était le sien.
10:56 Le tueur a conduit Deney à 20 kilomètres de là,
11:08 aux environs de la ville de Scott.
11:11 C'est une région peu habitée, mais très boisée,
11:14 où les gens aiment aller chasser.
11:17 Il l'a emmenée dans un coin isolé,
11:20 près d'une route peu passante.
11:23 Il lui a cogné la tête contre un arbre,
11:27 il l'a violée, il l'a frappée à mort
11:30 et il l'a laissée là.
11:33 Sur les lieux du crime, la police a retrouvé des empreintes de pas,
11:38 les siennes et celles du tueur.
11:40 Elle était encore vivante.
11:42 L'hypothèse de la police, c'est qu'il l'a suivie jusqu'au cimetière
11:45 avant de l'enlever et de l'emmener à l'endroit
11:48 où on a fini par la retrouver.
11:51 Elle a été tuée dans la région de Lafayette,
11:55 ce qui déplaçait complètement le champ d'action du tueur.
11:59 Et c'était une femme noire.
12:03 Les paramètres avaient totalement changé.
12:06 Avec ce meurtre, on se retrouvait avec une scène de crime
12:09 à presque 100 kilomètres de Baton Rouge.
12:14 Rien de tout ça ne nous paraissait logique.
12:17 Mon père m'a appelé, il m'a dit "on sait qui a tué Déné,
12:22 mais on ne sait pas qui l'a tuée".
12:25 C'était l'ADN du tueur en série qu'on avait trouvé sur elle.
12:28 J'étais abasourdie. J'y croyais pas.
12:31 Sans son ADN, je ne suis pas sûr qu'on aurait réussi à faire le lien.
12:36 La victime ne correspondait pas au profil type qu'on avait établi.
12:40 Elle n'avait aucun point commun avec les autres femmes.
12:44 On ne parvenait pas à les relier entre elles.
12:47 Il nous était très compliqué de trouver de la cohérence
12:50 et de comprendre comment le meurtrier choisissait ses victimes
12:54 et les endroits où il les tuait.
12:57 La mort de Déné a semé une immense panique.
13:03 Quelque chose avait changé.
13:07 Le meurtrier se déplaçait.
13:09 Il ne tuait pas dans une région bien délimitée,
13:12 comme les gens le pensaient avant le meurtre de Déné.
13:15 À présent, il chassait dans tout le sud de la Louisiane.
13:19 On a commencé à regarder autour de nous.
13:23 Est-ce que ça pouvait être quelqu'un avec qui on avait déjà parlé ?
13:27 La peur qui s'est installée en chacun de nous
13:30 a vraiment brisé l'ambiance idyllique
13:33 de l'hospitalité propre au sud des États-Unis.
13:37 C'était la panique ambiante,
13:41 parce que beaucoup de gens ont dû changer leur manière de vivre.
13:45 Certains sont allés s'acheter des armes.
13:48 Leur souci principal, c'était d'être en mesure
13:51 de se protéger du monstre qui rodait.
13:54 J'ai fait un reportage sur une armurerie
13:57 où la queue était si longue qu'elle faisait le tour du bâtiment.
14:01 Les hommes se protégeaient.
14:03 Les femmes se demandaient quoi faire
14:05 si quelqu'un entrait chez elles par effraction au milieu de la nuit.
14:09 Comment devaient-elles réagir ?
14:11 C'était un sentiment de peur profonde.
14:16 Beaucoup de femmes venaient prendre des cours
14:19 ou acheter des armes pour en laisser dans leur voiture.
14:22 Il leur fallait avoir un accès facile et rapide
14:25 à un moyen de dissuasion.
14:27 Certaines ne souhaitaient pas acheter d'armes létales.
14:30 On vendait également des aérosols de défense.
14:33 Presque 600 bombes lacrymogènes partaient chaque jour.
14:37 C'était impressionnant.
14:39 Inspire, relâche et vas-y.
14:45 C'est mieux.
14:50 Les armes de la guerre
14:54 Je m'appelle Jeff Mesvin.
15:03 Je suis un agent du FBI.
15:05 En 2002, je faisais partie
15:07 du groupement de forces de l'ordre mobilisé.
15:10 Nous avons fait intervenir plusieurs spécialistes.
15:13 Nous avons notamment emmené avec nous
15:16 les profilers du département d'analyse comportementale.
15:20 Environ un mois et demi après la création du groupement,
15:24 nous avons pu dresser le portrait du tueur.
15:27 On établit généralement le profil du tueur
15:32 en se basant sur les victimes.
15:34 On prend aussi en compte les prélèvements réalisés
15:37 sur le lieu du crime
15:39 ainsi que les preuves matérielles recueillies sur place.
15:42 Nous étions absolument certains
15:44 que cet individu repérait ses victimes.
15:47 Il les suivait à la trace pendant un certain temps.
15:50 Ça demandait de l'organisation et de la réflexion.
15:53 Il planifiait ses attaques en avance
15:56 et savait comment il allait s'y prendre.
15:59 Mais il se laissait tout de même guidé par ses impulsions
16:02 et il faisait preuve d'une certaine instabilité.
16:05 Dans ce genre d'affaires
16:09 où le tueur attaque à différents endroits,
16:12 on établit ce qu'on appelle un profil géographique.
16:15 Ce profil vise à déterminer
16:17 le lieu d'habitation potentiel du tueur
16:20 en fonction de l'endroit où les meurtres sont commis.
16:23 On estime qu'il tue près de là où il habite.
16:26 Mais dans cette affaire,
16:28 il n'y avait aucune similitude entre les victimes.
16:31 L'objectif de ce travail de profilage
16:37 consiste à dégager certaines caractéristiques clés du meurtrier.
16:41 La première, c'est la couleur de peau.
16:44 À quoi ressemble le tueur ?
16:47 Pour le déterminer, on se base sur plusieurs choses.
16:50 D'abord, les statistiques.
16:52 La plupart des tueurs en série américains sont blancs.
16:55 Puis, on examine les victimes, qui étaient majoritairement blanches.
16:59 Aborder une jeune femme blanche dans un quartier de classe moyenne
17:03 semble plus facile pour un homme blanc que pour n'importe qui d'autre.
17:07 On prend également en compte
17:09 ce que les enquêtes individuelles ont découvert.
17:12 Dans les affaires des homicides de Gina Green et de Charlotte Pace,
17:17 on a recueilli des témoignages de personnes ayant vu un homme blanc
17:21 traîner dans les quartiers où ces femmes avaient été tuées.
17:25 Il conduisait un pick-up blanc.
17:28 Il y a également eu un témoin dans l'affaire du meurtre de Pam Kinnamore,
17:32 qui a raconté aux enquêteurs qu'il suivait un pick-up blanc
17:36 conduit par un homme blanc.
17:39 Une femme se trouvait dans le véhicule et semblait inconsciente.
17:43 On sortit à l'embranchement en direction de Whiskey.
17:46 C'est là qu'on a retrouvé le corps de Pam Kinnamore.
17:49 Ce n'est quand même pas anodin,
17:51 deux témoins distincts dans deux affaires différentes
17:54 qui donnent la même information.
17:57 Ils ont publié un profil très détaillé du tueur dans les journaux.
18:01 Ils ont bien fait attention de préciser
18:03 qu'il pouvait ne pas s'agir exactement de cette personne,
18:06 mais qu'elle lui ressemblait dans les grandes lignes.
18:09 Je me demande si la diffusion de ce portrait n'a pas aggravé les choses.
18:13 Certains ont peut-être renoncé à informer la police de leur soupçon
18:17 si le profil ne correspondait pas.
18:20 Les familles sont passées par les médias
18:24 pour exprimer leur mécontentement à l'égard des forces de l'ordre,
18:27 qui ne faisaient pas assez bien leur travail à leur goût.
18:32 Je suis en colère.
18:34 Je suis fatigué de l'entendre.
18:37 On n'a rien à vous dire aujourd'hui, John.
18:40 Elles passaient à la télé pour me lyncher tous les jours.
18:44 On essayait de garder du recul sur les affaires
18:47 et de suivre les pistes qu'on avait,
18:49 pendant que, de leur côté, les familles manifestaient.
18:52 Qu'est-ce qui aurait fait mal à ces experts
18:54 de les faire écouter,
18:56 de leur partager leurs idées, leurs connaissances ?
18:59 L'autre jour, un membre de la force de l'ordre a admis
19:02 qu'ils apprennent au fur et à mesure.
19:04 On n'a pas le privilège d'apprendre au fur et à mesure.
19:07 On doit apprendre des gens qui y sont allés avant.
19:10 On n'a pas été tendres avec eux
19:12 parce qu'on voulait savoir qui avait tué les personnes qu'on aimait.
19:15 Ils ne connaissaient pas cette douleur.
19:18 On ne les a pas lâchés parce qu'on voulait des résultats.
19:21 On voulait qu'ils attrapent ce type et qu'ils le fassent payer.
19:25 On a manifesté devant le capitole de Baton Rouge.
19:28 On voulait se sentir à nouveau en sécurité.
19:31 On faisait du mieux qu'on pouvait pour résoudre ces enquêtes
19:56 et apaiser les familles.
19:59 Il fallait qu'on rende justice aux victimes.
20:02 Les forces de l'ordre jouent un jeu d'équilibriste.
20:18 Elles doivent d'un côté travailler avec les familles
20:21 et les tenir au courant des avancées,
20:23 mais elles doivent aussi contrôler ce qui est communiqué aux médias.
20:27 Je me rappelle les unes des journaux
20:31 où l'on voyait tous les meurtres qui n'avaient pas été résolus
20:34 avec le visage de ces femmes.
20:36 Aucune d'elles n'avait été victime de fusillades ou de violences conjugales.
20:40 C'étaient des femmes qui vivaient tranquillement leur vie
20:44 et qui avaient été brutalement assassinées.
20:47 Et là, ça semblait recommencer.
20:49 On se sentait de plus en plus mal à l'aise.
20:52 Nous savions que le public suivait l'avancement de l'enquête.
20:57 Il fallait trouver le juste milieu
21:00 entre donner aux gens les informations qu'ils souhaitaient
21:03 et savoir en garder certaines pour nous.
21:06 De nombreuses fausses informations circulaient.
21:12 Il fallait contenir les chaînes d'info.
21:15 Je me suis rendu à plusieurs reprises au siège des chaînes
21:18 pour leur demander de bien vérifier leurs informations
21:21 avant de les diffuser.
21:24 Ils allaient interviewer des passants qui disaient en direct
21:27 qu'ils savaient qui était le responsable.
21:30 Ils donnaient des noms sans se soucier de la vérité.
21:33 Les habitants devenaient fous.
21:35 C'était une lutte entre les enquêteurs et les médias.
21:40 Pour eux, on les empêchait de faire leur travail.
21:43 Pour nous, c'était le contraire.
21:45 On avait sans doute chacun nos torts.
21:49 Toute la population de bâton rouge était sur les nerfs à ce moment-là.
21:53 Et une étudiante venait de disparaître.
21:58 Le 3 mars, Kerri-Lynne Yoder disparaît.
22:02 Cette passionnée de danse s'intéressait à l'écologie
22:05 et étudiait les baillots de Louisiane.
22:08 Kerri-Lynne était une magnifique jeune femme aventureuse.
22:13 Elle avait un grand intérêt pour la recherche.
22:16 Elle vivait juste à côté du campus de l'université.
22:19 Son petit ami a appelé la police pour signaler sa disparition.
22:25 On a retrouvé un corps à Whiskey Bay.
22:33 On a retrouvé un corps à Whiskey Bay.
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22:45 Vous regardez WAFB 9 News at 10.
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23:23 Ils ont retrouvé le corps de Kerri
23:26 à même pas 100 mètres de l'endroit où avait été découvert
23:29 le corps de Pam Kinnamore en juillet de l'année précédente.
23:32 Bâton rouge était passé d'une ville tranquille
23:37 à un enfer cauchemardesque.
23:40 Cette histoire a atteint beaucoup de gens.
23:44 Et pas seulement les familles des victimes,
23:47 ou les victimes elles-mêmes,
23:50 c'est toute la population du sud de la Louisiane
23:53 qui a souffert de ce tueur en série.
23:56 L'ADN retrouvé sur Kerri Lignodore
24:00 correspondait à celui prélevé sur les autres victimes.
24:03 Mais la police n'arrivait pas à découvrir qui se cachait derrière.
24:06 C'est là qu'un homme, le docteur Frudakis, nous a contactés.
24:11 Pour moi, c'était un charlatan.
24:14 Il prétendait pouvoir déterminer la couleur de peau d'une personne
24:17 à partir de son ADN.
24:20 Il voulait nous faire croire qu'on pouvait utiliser la technologie ADN
24:24 sur les prélèvements faits dans les affaires Murray Pace
24:27 et Pam Kinnamore.
24:30 On cherchait un homme blanc.
24:34 Avec quelques collègues, on a décidé de le mettre à l'épreuve.
24:37 On lui a envoyé nos ADN pour voir s'il arrivait
24:40 à déterminer notre couleur de peau.
24:43 Il n'a pas fait une seule erreur.
24:46 J'ai un peu de blanc en moi, et ça, je ne le savais pas.
24:49 Toutes les couleurs se mélangent en Louisiane.
24:52 Mais c'est à partir de ce moment-là qu'on a su que le tueur
24:55 était noir. Ça a changé toute l'enquête.
24:58 On ne cherchait plus la même personne.
25:01 C'est à cause de notre ignorance que de nombreuses femmes
25:05 ont perdu la vie. On n'aurait pas dû réduire
25:08 notre champ de recherche à un homme blanc
25:11 propriétaire d'un pick-up blanc.
25:14 On a commis une grave erreur.
25:17 Qu'importe le résultat, que le tueur soit noir ou blanc,
25:20 il fallait désormais l'intégrer à notre enquête.
25:23 On a donc changé complètement de cap
25:26 à partir de ce moment-là.
25:29 La première étape d'une enquête, c'est de regarder
25:39 l'endroit où le crime a été commis.
25:42 Est-ce qu'il y a un dénominateur commun?
25:45 Le criminel revient-il toujours au même endroit?
25:48 Je me suis repenché sur nos affaires.
25:53 On avait le meurtre de Connie Warner en 92,
25:56 l'attaque des adolescents en 93,
25:59 puis le meurtre de Randy Mee Brewer en 98.
26:02 On ne pouvait pas ignorer ces événements.
26:05 Le suspect retournait toujours au même endroit
26:08 pour commettre ses crimes.
26:11 On tourne sur Soule Avenue.
26:14 C'est ici que se sont passées les attaques
26:17 de Connie Warner et Randy Mee Brewer.
26:20 Pendant cette période, on a reçu de nombreux signalements
26:23 à propos d'un homme qui entrait dans le lotissement
26:26 par une barrière située près d'une rangée d'arbres.
26:29 Il allait espionner les gens à travers leurs fenêtres.
26:32 De ce que l'on en a déduit, il se servait de cette rangée
26:39 d'arbres pour entrer sans être vu.
26:42 Il allait parfois se garer près d'un bar
26:45 et traverser le cimetière jusqu'ici.
26:48 C'est la propriétaire de la première maison
26:51 qui a donné la majorité des signalements à propos du voyeur.
26:54 C'était une mère célibataire.
26:57 On s'est rendus au QG de la police à bâton rouge
27:02 quand d'autres femmes ont commencé à être tuées là-bas.
27:05 On ne faisait pas réellement partie du groupe d'intervention,
27:08 mais on leur donnait toutes les pistes que l'on avait.
27:11 Une de leurs victimes nous intéressait particulièrement.
27:14 Je crois que c'était Gina Wilson-Green.
27:17 On avait retrouvé plusieurs affaires à elle
27:20 près du corps de Connie Warner.
27:23 Ça ne me semblait pas anodin.
27:26 Ce type retournait sur place pour revivre son plaisir sexuel.
27:29 Je leur répétais que notre voyeur était leur suspect.
27:32 Il fallait se pencher sur lui.
27:35 Pendant cette période,
27:38 toutes les polices de l'État voulaient que je jette un œil à leurs affaires.
27:41 J'avais assez de boulot comme ça,
27:44 et je n'en avais pas besoin de plus.
27:47 On leur a donc laissé la responsabilité de vérifier par eux-mêmes.
27:50 S'ils pensaient que leurs affaires
27:53 avaient un lien avec notre tueur en série,
27:56 la démarche était simple.
27:59 Ils n'avaient qu'à envoyer leur prélèvement au laboratoire
28:02 pour les faire comparer à ceux que l'on avait déjà.
28:05 Si l'ADN correspondait,
28:08 on les tiendrait au courant.
28:11 La police de Zachary faisait partie des centaines de postes
28:14 qui nous avaient contactés.
28:17 C'était assez frustrant.
28:20 J'avais grandi avec certaines personnes présentes dans le groupe d'intervention
28:23 qui essayaient tant bien que mal de nous mettre dans la boucle.
28:26 Elles tentaient de nous inclure.
28:29 Mais ça n'aboutissait jamais.
28:32 Ils se focalisaient sur une autre piste.
28:35 À un moment donné, il a fallu faire avancer les choses.
28:38 David McDavid enquêtait sur les meurtres
28:44 de Randy McBrewer et Connie Warner.
28:47 Il a appelé le bureau du procureur général
28:52 pour demander que quelqu'un vienne l'aider à arrêter le tueur.
28:55 C'est à Danny Mixon qu'ils ont assigné le meurtre
28:58 non résolu de Randy McBrewer.
29:01 Danny Mixon était un excellent enquêteur
29:04 et un véritable policier.
29:07 Il a dit qu'on ne trouverait rien en restant assis derrière un bureau.
29:10 Danny était comme ça.
29:13 C'était quelqu'un de déterminé et d'une grande intelligence.
29:16 Il m'a beaucoup appris sur le travail d'enquêteur
29:19 et sur la manière de relier les indices entre eux.
29:22 Il m'a formé à résoudre un meurtre
29:25 et à tourner la page.
29:28 Danny a réalisé une chronologie très complète
29:31 de la vie privée du suspect qu'on avait dans le viseur.
29:34 Est-ce qu'il travaillait au moment des meurtres ?
29:37 Quel genre de véhicule conduisait-il ?
29:40 Avait-il été renvoyé au moment où l'homicide et l'enlèvement avaient été commis ?
29:43 Cette chronologie nous était d'une grande aide.
29:46 Danny a commencé à constituer un dossier.
29:49 Il fallait demander l'accord d'un juge pour prélever l'ADN du suspect
29:52 qui était impliqué dans l'homicide de Connie Warner
29:55 et l'enlèvement de Randy Mebrouer.
29:58 Avec Redhead, la police de Zachary, Danny et Chris Riviera,
30:05 nous sommes allés chez lui, à East Feliciana,
30:08 pour recueillir son ADN.
30:11 Danny nous a présentés, puis il lui a montré
30:14 une copie de l'accord du juge pour un prélèvement ADN.
30:17 Nous sommes entrés chez lui.
30:21 Il ne semblait pas plus alarmé que ça.
30:24 Il a demandé des explications et Danny lui a détaillé la situation.
30:27 Il lui a dit de s'asseoir et il a obéi.
30:30 Il n'a pas fait preuve de résistance
30:33 et a suivi les instructions de Danny.
30:36 Un jour, David McDavid est arrivé au laboratoire
30:43 et nous a transmis le prélèvement d'un homme noir.
30:46 Il avait l'intime conviction
30:49 qu'il s'agissait du tueur de bâton rouge.
30:52 Il ne voulait pas que le prélèvement se perde
30:55 au milieu de ceux des centaines d'autres suspects.
30:58 Il m'a demandé quel était le moyen le plus rapide
31:01 pour le faire analyser.
31:04 La solution que j'ai trouvée,
31:07 c'était de l'enregistrer dans le dossier Mebrouer.
31:10 Il ne me restait plus qu'à le poser sur le bureau de Natasha
31:13 qu'il analyserait dès qu'elle arriverait.
31:17 Je regardais les analyses des différents prélèvements
31:20 et là, j'ai reconnu le profil que l'on cherchait.
31:23 Ça faisait dix mois que l'on était sur cette affaire.
31:26 On le connaissait par cœur.
31:29 En regardant le dossier, je me suis rendu compte
31:32 qu'il était relié à une vieille enquête pour homicide
31:35 menée par la police de Zachary.
31:38 Le profil génétique y apparaissait.
31:41 C'était l'occasion pour la police de Zachary
31:44 de s'associer au groupe d'intervention.
31:47 Ils étaient convaincus depuis longtemps
31:50 que leur enquête avait un lien avec le tueur en série.
31:53 Quand les enquêteurs nous envoient des échantillons
31:56 à comparer, il y a toujours un prélèvement de référence
31:59 avec le nom du suspect.
32:02 J'ai regardé dans le dossier pour voir à quoi correspondait
32:05 le prélèvement que je venais d'analyser.
32:08 C'était un prélèvement de référence.
32:11 Je ne connaissais maintenant l'identité du tueur en série.
32:14 J'avais un nom associé à l'échantillon.
32:17 Il ne s'agissait pas d'une pièce à conviction.
32:20 Ça ne venait pas d'une scène de crime.
32:23 Cette ADN avait été prélevée sur une personne vivante.
32:26 J'ai tout de suite appelé ma chef pour lui dire
32:29 ce que j'avais trouvé.
32:32 Elle m'a expliqué ce qu'il fallait que je fasse.
32:35 Je ne devais contacter personne et surtout ne pas en parler.
32:38 Je me suis dit que je devais aller faire venir le chef de la police
32:41 au laboratoire et qu'elle me rappellerait.
32:44 Quelques minutes après, j'ai appris que le groupe d'intervention
32:47 allait arriver.
32:50 Il fallait que je sois prête à répondre à des questions.
32:53 Je me rappelle précisément où j'étais quand le téléphone a sonné.
32:56 Un collègue a répondu et je l'ai entendu dire
32:59 « Vous avez quoi ? » J'avais peur qu'une autre femme soit morte.
33:02 Il m'a dit qu'ils avaient trouvé une correspondance.
33:05 Je n'arrivais pas à le croire. Je lui ai fait répéter.
33:08 On s'est précipité au laboratoire de la police scientifique.
33:11 On leur a demandé s'ils étaient certains.
33:14 Il n'y avait pas de doute.
33:17 J'étais chez moi. C'était un dimanche.
33:20 Je m'en souviendrai toute ma vie.
33:23 Mon téléphone a sonné. Mon collègue m'a dit qu'il était avec le groupe
33:26 d'intervention à bâton rouge et qu'il fallait que je vienne
33:29 le plus vite possible. Il n'a pas voulu m'en dire plus.
33:32 Je suis arrivé sur place. Il y avait des hommes en costume partout.
33:35 J'ai demandé ce qu'ils se tramaient.
33:38 Ils m'ont dit que notre prélèvement correspondait à celui du tueur
33:41 en série de bâton rouge. J'ai ressenti un grand soulagement.
33:44 Personne ne se doutait qu'une petite ville comme Zachary
33:50 détenait la pièce manquante du puzzle.
33:53 Et pourtant, c'était le cas.
33:56 ...
33:59 -Ils nous avaient prévenu qu'ils allaient faire une annonce
34:14 concernant l'enquête sur le tueur en série.
34:17 Il n'y avait aucun suspect. Tout ce qu'on avait,
34:20 c'était un portrait robot peu concluant.
34:23 C'était le prénom de Pattenglade.
34:26 Il fallait absolument que j'aille au studio.
34:39 C'était le dénouement que les habitants attendaient depuis longtemps.
34:42 -Le shérif de la ville m'a prévenu qu'ils avaient trouvé
34:48 un suspect pour les meurtres.
34:51 Il s'agissait de Derek Togli.
34:54 Je suis resté bouche bée pendant une minute.
34:57 Derek avait grandi dans la même ville que moi.
35:00 Même s'il était plus jeune, je l'avais toujours connu.
35:03 Ma mère était présente à son mariage.
35:06 Certes, je l'avais arrêté pour voyeurisme
35:09 et il avait un passé trouble.
35:12 Mais qui aurait pu penser que c'était lui,
35:15 le tueur en série qui avait terrorisé Patton Rouge ?
35:20 -C'était fantastique, j'étais soulagé.
35:23 Mais il fallait encore l'arrêter.
35:26 C'était le moment de tout donner.
35:29 -On est retournés au QG du groupe d'intervention.
35:35 J'ai immédiatement appelé le procureur Doug Moreau.
35:38 On allait avoir besoin d'un mandat de recherche et d'arrêt
35:41 pour Derek Togli.
35:44 On a commencé à préparer les troupes.
35:47 Si le mandat avait été signé, on pourrait aller l'arrêter.
35:50 -Le lendemain matin, la police s'est rendue
35:53 à 3 lieux différents au même moment.
35:56 On ne savait pas où il était.
35:59 Une unité a débarqué chez lui, une 2e chez ses parents
36:02 et une 3e dans un appartement qu'il avait avec une petite amie,
36:05 si vous voyez ce que je veux dire, située dans une autre ville.
36:14 -Je connaissais bien son beau-père et toute sa famille.
36:17 Je les ai appelés ce matin-là.
36:20 J'ai dit à son beau-père, "M. Barrow, ici Archer Lee
36:23 du bureau du shérif."
36:26 Je lui ai demandé de garder le silence.
36:29 L'unité encerclait sa maison, mais ils l'ont fouillée
36:32 et se sont rendus compte que Derek n'était pas là.
36:35 Ils ont donc repris leur recherche à d'autres endroits.
36:41 -On a essayé d'agir vite.
36:44 On a convoqué sa famille pour l'interroger.
36:47 Il pouvait se trouver n'importe où.
36:50 On a employé les grands moyens et essayé de localiser son téléphone.
36:53 On a lancé un avis de recherche sur son véhicule.
36:56 On a donné toutes les informations possibles
36:59 aux forces de l'ordre afin qu'elles puissent le repérer.
37:02 Les stups nous ont prêté main-forte.
37:08 -Mon téléphone avait borné à Atlanta, en Géorgie.
37:11 J'ai appelé le chef de la police d'Atlanta
37:14 pour lui demander de l'aide.
37:17 Il a accepté sans même savoir de quoi il s'agissait.
37:20 Je lui ai dit qu'on avait réussi à localiser l'homme
37:23 que l'on cherchait.
37:26 On avait un mandat d'arrêt pour homicide volontaire.
37:29 La police d'Atlanta avait une unité d'intervention
37:32 qui pouvait se rendre directement à un endroit donné
37:35 et qui était en lien avec eux pendant toute la nuit.
37:38 On l'avait vu pour la dernière fois près d'un campus.
37:41 Il fallait absolument qu'ils l'arrêtent.
37:44 Il savait qu'il était recherché. Il avait dû être prévenu.
37:47 Sa mère l'avait peut-être appelé et il allait sans doute
37:50 tuer une dernière fois avant de partir en prison.
37:53 Il fallait le trouver.
37:56 Et ils l'ont arrêté, à notre grand soulagement.
38:00 Nous avons immédiatement rapatrié Abaton-Rouge.
38:03 Il a refusé de faire appel de la décision d'extradition.
38:06 On l'a ramené dans un jet du FBI.
38:09 Je suis rentré chez moi vers la nuit.
38:22 Je me suis dit que j'allais me faire un petit déjeuner
38:25 et que j'allais me faire un petit déjeuner
38:28 et je suis rentré chez moi vers 3 heures du matin.
38:31 J'étais tout seul.
38:34 Je me suis effondré au sol et j'ai éclaté en sanglots.
38:37 J'étais tellement soulagé qu'on l'ait enfin trouvé.
38:40 C'était indescriptible.
38:43 Ça m'a mis un coup.
38:46 Si seulement...
38:54 s'ils m'avaient écouté dès le départ,
38:57 ils n'auraient pas eu tant de victimes.
39:00 Je n'aurais pas eu à déménager et à me cacher de lui.
39:03 Vous voyez ce que je veux dire ?
39:06 Ça a été un vrai soulagement.
39:09 J'étais au travail.
39:12 Mon patron m'a fait venir dans son bureau et il m'a dit...
39:15 Ils l'ont arrêté. - Qui ça ?
39:18 Ils ont arrêté le mec qui a tué ta sœur.
39:21 Quand j'ai vu sa photo, j'étais sous le choc.
39:24 Ça nous a tous étonnés parce qu'ils nous avaient dit...
39:27 que le coupable était blanc.
39:30 C'était tout le contraire. J'étais soulagé.
39:33 Je ne voulais pas qu'il fasse d'autres victimes.
39:36 Mais pour nous, c'était que le début.
39:39 On allait devoir revivre tout ce qu'il s'était passé.
39:42 Mais on était rassuré.
39:45 La justice allait enfin être rendue.
39:48 Après l'arrestation de Derek Todley,
39:51 les agents de bâton rouge ont poussé un grand soupir de soulagement.
39:54 Ils pouvaient enfin sortir librement et reprendre leur vie.
39:57 Ils n'avaient plus à s'inquiéter.
40:00 Ils étaient loin d'imaginer la suite.
40:19 Les gens se pensaient de nouveau en sécurité.
40:22 Puis d'autres corps ont été retrouvés.
40:25 À côté de ce qu'il avait fait à ses femmes,
40:28 Derek Todley était un ange.
40:31 C'était macabre, tordu et très délicat.
40:34 Il avait fait des choses qui n'étaient pas de la nature de ses femmes.
40:37 Il avait fait des choses qui n'étaient pas de la nature de ses femmes.
40:40 Il avait fait des choses qui n'étaient pas de la nature de ses femmes.
40:43 Il avait fait des choses qui n'étaient pas de la nature de ses femmes.
40:46 Il était un ange. C'était macabre, tordu et terrifiant.
40:49 Est-ce qu'ils l'avaient arrêté ? Combien y en avait-il vraiment ?
40:52 Est-ce qu'ils l'avaient arrêté ? Combien y en avait-il vraiment ?
40:55 C'était reparti pour un tour.
40:58 Merci à tous !
41:00 [SILENCE]