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00:00 - Bonsoir Nicolas Dupont-Aignan. - Bonsoir Jean-François Acky.
00:02 - Vous auriez dit "ferme ta gueule Jean-Luc Mélenchon".
00:06 - Je n'ai pas envie d'aborder ce sujet.
00:08 Vous savez pourquoi ?
00:10 Parce que les tweets provocateurs de Jean-Luc Mélenchon ne visent qu'à faire parler de lui,
00:16 alimenter des polémiques, le mettre sur devant de la scène.
00:19 Moi, je ne veux pas tomber dans ce piège.
00:20 Voilà.
00:21 Quand on voit l'exaspération de nos concitoyens légitimes,
00:27 qui ont du mal à remplir leur réservoir d'essence,
00:29 qui ne peuvent plus s'alimenter et se chauffer en même temps,
00:32 quand on voit la crise du logement,
00:33 quand on voit les problèmes des Français,
00:35 et quand on voit, pardonnez-moi,
00:36 les préoccupations de la plupart des émissions d'aujourd'hui,
00:41 basta !
00:42 J'ai envie de dire aussi, assez !
00:44 Est-ce qu'on peut parler des problèmes des Français ?
00:46 Moi, je n'ai pas envie de faire de la pub à Jean-Luc Mélenchon.
00:48 - Est-ce que ça raconte le climat politique de ce pays en ce moment ?
00:54 - D'une classe politique qui a perdu tout contact avec la réalité des Français.
00:58 D'une classe politique qui ne veut pas voir
01:01 les résultats de sa propre impuissance à régler les problèmes de nos concitoyens.
01:05 - Quels problèmes Nicolas Dupont-Aignan ?
01:06 - Mais les problèmes de la vie quotidienne.
01:09 Jamais la baisse du pouvoir d'achat n'a été aussi forte.
01:13 Jamais une grande partie de nos concitoyens se privent d'un repas.
01:18 On en est là.
01:19 Alors ça, on n'en parle pas.
01:21 Bien sûr qu'il y a des drames dans le monde,
01:23 il y a eu l'affaire du 7 octobre dramatique,
01:25 il y a eu cet enseignant assassiné,
01:28 il y a ce drame au pont de Bir Hakeim tout près d'ici,
01:30 et il faut en parler.
01:32 Mais je vous demande à vous journalistes peut-être,
01:34 qu'on ne soit pas monosujets.
01:36 - Vous dites que ça occulte tout le reste ?
01:37 - Tout le reste, et qu'on passe de drame en drame
01:41 sans jamais aborder le quotidien et les moyens surtout de résoudre.
01:45 Parce qu'il y a des solutions.
01:47 Il y a des solutions à la crise du logement,
01:49 elle n'est pas tombée du ciel,
01:51 il y a des solutions au pouvoir d'achat au prix de l'essence,
01:54 il y a des solutions au prix de l'électricité,
01:56 mais ça on n'a pas le droit d'en parler.
01:57 - J'ai l'impression qu'on ne parle plus de pouvoir d'achat, pourtant regardez...
02:00 - La crise sociale colossale qu'il y a dans le pays,
02:03 de la souffrance de nos concitoyens.
02:05 Alors oui il y a des problèmes de sécurité, j'en parle assez,
02:07 mais il n'y a pas que ça, il y a les deux.
02:09 Et donc il faut parler de tout,
02:11 et surtout que nos concitoyens aient le sentiment peut-être
02:15 que les hommes politiques servent encore à quelque chose,
02:17 qu'ils ne sont pas dans une cour de récréation,
02:19 dans une sorte de miroir de réseaux sociaux où ils se regardent,
02:23 s'invectivent, voilà, je crois qu'il est temps
02:27 avant qu'il y ait une crise démocratique colossale dans le pays.
02:30 - Sur la menace terroriste, vous avez écrit,
02:33 vous sur les réseaux sociaux, vous Nicolas Dupont-Aignan,
02:36 vous avez écrit "les mêmes causes produisent les mêmes effets",
02:40 que voulez-vous dire ?
02:41 - Je dis qu'à chaque attentat on nous raconte la même chose,
02:44 à chaque attentat on fait diversion,
02:47 et on ne voit pas la cause profonde, qui sont multiples les causes profondes.
02:51 D'abord cet homme il aurait dû être en prison,
02:54 4 ans de prison seulement pour avoir fomenté un attentat,
02:58 pourquoi, il n'y a pas besoin d'une nouvelle loi,
03:01 pourquoi en France on n'applique pas l'article 411.4 du code pénal
03:07 qui punit de 30 ans de prison pour intelligence avec l'ennemi ?
03:11 C'était déjà le débat de 2017 à la présidentielle,
03:15 François Fillon et moi-même nous le demandions,
03:17 pourquoi les procureurs de la République n'ont pas instruction de requérir cela ?
03:22 Cet homme aurait dû être en prison,
03:23 alors on nous invente les rétentions de sûreté,
03:25 mais avant de se dire...
03:27 - C'est ce que demande Jordan Bardella notamment, ou alors Frédéric Pechenard,
03:31 une extension de la rétention de sûreté aux auteurs d'attaques terroristes.
03:35 - Oui, et on peut imaginer un système...
03:37 - Ça rejoindrait un peu votre demande.
03:38 - Non, c'est différent,
03:40 on peut imaginer après la peine de prison
03:42 un système d'hospitalisation d'office comme il existe
03:45 en matière de santé pour des cas,
03:46 mais ce sont des choses très difficiles à manier.
03:49 Alors qu'en revanche fomenter un attentat à la défense,
03:53 est-ce que ça vaut 4 ans de prison ?
03:54 Il n'y a pas un pays au monde qui fonctionne comme ça.
03:56 Vous avez vu que le frère d'un des assaillants du Bataclan
04:00 avait été condamné à 9 ans en 2016, il est sorti au bout de 6 ans,
04:03 et il paradait à France Télévisions hier soir,
04:05 avant d'être expulsé, j'espère.
04:08 Bref, vous savez,
04:11 quand on prépare un attentat terroriste,
04:13 qu'on est en lien avec Daesh,
04:15 pourquoi on fait 4 ans de prison ?
04:17 Premier point, et puis ensuite imaginer une rétention de sûreté,
04:21 imaginer que tous les radicalisés pour S,
04:25 pour islamisme radical, soient examinés,
04:29 que les étrangers soient expulsés le plus vite possible.
04:31 - Nous avons les moyens de cette politique-là, Nicolas Dupont-Hugo.
04:33 - Et si on le veut, mais pour ça il faut s'extraire
04:36 de la Cour de justice de l'Union européenne,
04:39 il faut s'extraire de la primauté du droit européen,
04:41 il faut avoir le courage d'une révision constitutionnelle
04:44 pour que la France retrouve la maîtrise de son destin.
04:48 Vous savez, c'est il y a 25 ans,
04:50 je venais d'être élu député avec Philippe de Villiers et Charles Pasqua,
04:53 on avait voté contre le traité d'Amsterdam,
04:56 qui déléguait à Bruxelles notre politique migratoire d'asile, d'immigration.
05:00 Eh bien on paye ça, donc il faut retrouver notre souveraineté,
05:02 c'est le débat des européennes, mais c'est fondamental.
05:05 Est-ce que les français ont le droit de choisir leur politique ?
05:08 Ou est-ce qu'ils élisent des pantins ?
05:11 C'est ça, et à force d'élire des gens qui n'ont plus pris sur la réalité,
05:15 parce qu'il y a des jurisprudences qui s'appliquent,
05:17 parce qu'il y a un gouvernement des juges européens,
05:20 eh bien on ne peut plus rien faire dans notre pays,
05:22 et on voit les morts tomber sur le trottoir.
05:24 Donc à un moment il faut réagir, sans excès,
05:26 il ne s'agit pas de sortir de l'état de droit,
05:28 il s'agit de retrouver l'état de droit français.
05:30 Nicolas Dupont-Aignan, vous parliez de débat de société,
05:34 tenez, Gabriel Attal qui va annoncer, il l'a dit sur France Info,
05:37 d'ici les fêtes, une expérimentation d'ampleur sur le port de l'uniforme à l'école,
05:43 pour trouver peut-être une forme d'autorité dans les classes.
05:47 Pour vous ?
05:49 J'ai jamais été pour le port obligatoire de l'uniforme,
05:51 je vais vous dire pourquoi, je serais déjà pour que Gabriel Attal
05:55 expérimente un enseignant devant chaque classe,
05:58 parce que moi j'ai des classes dans ma circonscription,
06:00 il n'y a pas de prof de français, il n'y a pas de prof de maths depuis la rentrée.
06:03 Alors qu'on arrête là aussi la diversion,
06:05 parce qu'on va créer un grand débat de société sur le port de l'uniforme,
06:09 il va y avoir des émissions, t'es pour, t'es contre,
06:11 ça va discutailler pendant des heures,
06:12 mais en même temps il n'y a pas de prof dans nos classes,
06:14 et on les paye les plus mal d'Europe.
06:16 Donc là encore, oui, pourquoi pas, sur la base du volontariat,
06:21 mais ce n'est pas le débat essentiel,
06:23 le débat essentiel c'est ce qu'on apprend à lire, à écrire, à compter.
06:27 Voilà, est-ce qu'on met des profs dans les classes,
06:28 est-ce qu'on les paye correctement,
06:30 est-ce qu'on fait respecter la discipline dans les classes ?
06:32 Oui, j'ai vu que la moitié des élèves français
06:34 se plaignaient du désordre qu'il y a dans les classes,
06:36 ça c'est un vrai problème,
06:38 ce n'est pas parce qu'on va leur mettre un t-shirt marqué lycée machin
06:41 ou lycée truc que ça va changer grand chose.
06:44 Oui, pourquoi pas, mais encore une fois ce n'est pas l'essentiel.
06:47 Et ne pas la fermer, c'est ça.
06:49 Ne jamais la fermer quand on est en démocratie,
06:52 mais essayez de parler des français plutôt que de nous.
06:55 Vous, journaliste, vous, nous, hommes politiques,
06:58 et ce petit monde qui veut aller car.
07:01 Redescendons sur terre avant qu'il ne soit trop tard.
07:04 Il faut rassurer sur France Info, nous parlons de la vie quotidienne.
07:07 Je n'en doute pas, je parle globalement.
07:10 Le bruit ambiant, l'atmosphère.
07:12 Merci à vous en tous les cas, Nicolas Dupont-Aignan.
07:14 Je rappelle à la députée de l'Essonne, président de Debout la France,
07:16 merci d'avoir répondu à nos questions ici même sur France Info.

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