Une professeure accusée d'islamophobie pour avoir montré en classe une oeuvre d'art représentant des femmes nues

  • l’année dernière

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur cette actualité qui concerne une professeure d'un collège qui est accusée d'islamophobie pour avoir montré en classe une oeuvre d'art du 17ème siècle représentant des femmes nues.

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Transcript
00:00 Pascal Praud sur Europe 1.
00:02 - Professeur métier A au risque dans les Yvelines, une enseignante d'un collège est accusée d'islamophobie
00:07 pour avoir montré un tableau du 17e siècle
00:10 représentant des femmes nues. La scène s'est passée jeudi lorsqu'une professeure de français du collège Jacques Cartier à Issou
00:16 a montré cette oeuvre du 17e siècle. Diane et Actéon à des élèves du 6e. On va être avec Nathalie dans une seconde.
00:24 Bonjour Nathalie, vous êtes
00:26 professeure et vous êtes parfois...
00:29 - Professeure des écoles.
00:30 - Professeure et vous êtes parfois en difficulté justement accusée par
00:33 ou des élèves ou des parents d'élèves mais je voudrais qu'on écoute Gabriel Attal, ministre de l'éducation parce que lui il
00:39 ne se masque pas, il ne masque pas la réalité, il est sur le terrain et il prend
00:45 conscience de ce qui se passe dans nos écoles.
00:47 - A l'école française on ne conteste pas l'autorité, on la respecte. A l'école française
00:53 on ne conteste pas la laïcité, on la respecte. A l'école française on ne détourne pas le regard devant un tableau, on ne se bouge pas
01:00 les oreilles en cours de musique, on ne porte pas de tenue religieuse. Bref,
01:04 à l'école française on ne négocie pas ni l'autorité de l'enseignant ni l'autorité de nos règles et de nos valeurs.
01:13 A chaque entorse à nos règles, à chaque atteinte à nos valeurs et à nos principes, il doit y avoir une sanction.
01:18 Il y aura donc, je vous le dis, une procédure disciplinaire à l'endroit des élèves qui sont responsables de cette
01:25 situation et qui ont d'ailleurs en partie reconnu les faits.
01:28 - Nathalie est avec nous et si vous suivez régulièrement notre émission, bonjour Nathalie.
01:32 - Bonjour. - Vous étiez intervenue il y a quelques semaines parce que vous m'aviez raconté une anecdote d'ailleurs que j'ai
01:39 répétée assez souvent, c'est que dans votre classe,
01:45 lorsque vous avez un cours de piscine... - Oui, c'est un vendredi, on va voir.
01:49 Je vous rappellerai lundi pour vous dire combien de jeunes filles sont venues.
01:53 - Voilà et
01:55 vous avez toujours quatre ou cinq personnes, si j'ai bien compris, qui ne se déplacent pas.
01:59 - Non. - Vous êtes dans une classe, les élèves ont quel âge ?
02:05 - 10 ans, dans l'année. - Est-ce que vous avez vous-même
02:10 des incidents
02:14 depuis la dernière fois que nous nous sommes parlé,
02:17 significatifs, qui sont arrivés en cours ?
02:20 - Alors, pas cette année.
02:23 L'an dernier, au moment de Noël, bon ben voilà, la poésie sur Noël, on va pas parler de Pâques à Noël et inversement,
02:31 il y a eu des parents
02:33 qui... enfin, des enfants qui m'ont dit "je n'ai pas appris la poésie". Pourquoi ? Parce que ça parle de Noël.
02:40 - Mais là, c'était tout à fait minoritaire. La preuve, c'est que cette année, ça n'existe pas. C'est quand même rassurant.
02:45 - Mais c'est tout le temps, c'est Noël.
02:47 - Mais vous dites "c'est tout le temps", qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?
02:51 - Mais ça ne se passe pas qu'en ce moment.
02:53 Ça fait 10-15 ans que ça grappille, ça nous envahit. On n'a plus le droit d'expliquer,
03:01 d'enseigner aux enfants que la liberté guidant le peuple, c'est un tabou, parce qu'on voit une femme nue sur un...
03:08 parce que c'est... on en a ras-le-bol.
03:10 - La liberté, c'est un tableau, ça ?
03:13 - La liberté guidant le peuple, oui, exactement, c'est un tableau. Oui.
03:17 - Et parfois, vous avez des échanges avec les parents ?
03:20 - Les échanges, ils sont un peu...
03:24 ils sont un peu...
03:25 ils sont un peu biaisés, parce que non, non, mais moi, elle n'ira pas au cinéma, parce que
03:30 je sais que ça va être un film, mais ils pensent qu'on va leur montrer un film...
03:35 un film... quel film on va leur montrer ? Ma collègue, elle est partie leur monde...
03:39 les amener au cinéma voir un film sur l'autisme.
03:42 Ah, c'était... les parents, ils sont à côté ! C'est l'obscurantisme qui revient, enfin qui revient, qui n'est jamais parti, quoi, en fait, mais qui va crescendo.
03:51 - Le paradoxe, c'est qu'il n'était pas cet obscurantisme dans les années 70, il n'existait pas de la même manière et toutes
03:59 les communautés n'avaient pas ce même...
04:03 pouvaient vivre ensemble, me semble-t-il.
04:05 Bon, on marque une pause et on revient à 11h40.
04:08 Merci d'être avec nous. Nathalie, vous n'êtes pas en cours, là, aujourd'hui, ce matin ?
04:11 - Non, c'est la pause. - Ah, c'est la pause ! Mais c'est de quelle heure à quelle heure ?
04:15 - 11h30, 13h30 dans mon école. - 11h30, donc vous commencez à 8h30 le matin ?
04:22 - Exactement. - Et vous habitez loin de votre école ?
04:25 - Non, j'habite à 7 minutes. - Ah ouais, donc ça c'est bien. Elle est où ? On peut dire l'école où elle est ?
04:32 - Non, j'habite au pavillon Soubois. Je travaille au pavillon Soubois.
04:36 - Pavilion Soubois, donc vous allez à pied ou vous allez en voiture ? - En voiture.
04:40 - Ça c'est pratique parce que parfois,
04:43 moi j'ai eu, et je vous assure, je leur tirais vraiment mon chapeau,
04:48 j'habitais dans Paris avec les enfants. - Ah oui, il y a des collègues qui habitent un peu plus loin.
04:52 - Ils arrivaient, ils se levaient
04:54 3h avant le début des cours à 8h. Ils se levaient à 5h du matin pour arriver dans le centre de Paris, certains.
05:00 Donc ça faisait des journées quand même qui étaient extrêmement longues. A tout de suite !
05:05 - Et avant la pause sur Europe 1, je vous rappelle que cet après-midi, vous retrouvez Stéphane Bern pour Historiquement Votre.
05:11 Historiquement Votre, c'est du lundi au vendredi de 15h à 16h sur Europe 1, où Stéphane Bern vous fait le récit d'événements,
05:16 de lieux et de personnages qui ont façonné l'histoire. Et tout à l'heure, Stéphane Bern nous racontera l'histoire de Marthe Hannaud,
05:22 la banquière des années folles. C'est cet après-midi de 15h à 16h sur Europe 1.
05:26 [Musique]
05:31 - Europe 1, Pascal Praud.
05:33 - Et nous retrouvons Nathalie qui nous cueille à J0180, 29, 21 sur Europe 1.
05:37 - Et dans une seconde, on parlera du GIGN par ceux qui l'ont commandé, le GIGN.
05:43 Et c'est vrai que ça fait parfois rêver, fantasmer forcément, parce que c'est une sorte de corps d'élite.
05:49 Et on pourra évidemment interroger nos deux invités, le GIGN par ceux qui l'ont commandé,
05:56 c'est un livre de Pierre-Marie Giraud, elle est commandante du GIGN.
05:58 Et on sera avec le général Gisson Arréti et le général Thierry Orozco dans une seconde.
06:03 Mais on termine avec Nathalie. Nathalie qui est professeure des écoles, on ne dit plus institutrice.
06:10 Et qui est confrontée à... ça fait combien de temps que vous êtes dans cette école ?
06:14 - Alors dans cette école, 20 ans. Et dans ce corps de métier, 27 ans.
06:24 - Et évidemment, vous avez vu les choses évoluer et changer.
06:27 - Évoluer, on va dire changer.
06:29 - Est-ce que vous avez quand même gardé la foi ?
06:32 - Ça s'amenuise, ça s'amoindrit, ça s'en va, je pense franchement à une reconversion très prochaine.
06:40 - Mais quel âge vous avez Nathalie ?
06:42 - Je vais avoir 50 ans, le 6 janvier.
06:45 - Le 6 janvier, c'est le jour de l'épiphanie.
06:50 - Mais ce sentiment que vous avez, il est partagé parfois par...
06:54 - Oui, oui, oui, oui, oui, complètement.
06:57 - Donc ça c'est pas une bonne chose si on a le sentiment qu'on est...
07:01 Je disais tout à l'heure que la chose la plus importante dans la vie professionnelle en tout cas, c'est d'aimer ce qu'on fait.
07:07 Voilà, d'aimer ce qu'on fait. Ça n'a pas de prix d'aimer ce qu'on fait.
07:11 - Si soi-même on est en décalage parce qu'on est fatigué, usé, qu'on n'y croit plus, forcément on sera moins efficace, moins performant.
07:20 - J'aime encore ce que je fais, j'aime encore ce que je fais.
07:22 Heureusement, je viens travailler dans un bon esprit, j'ai envie de travailler.
07:30 J'ai heureusement des élèves, certains élèves qui me rendent bien entre guillemets, parce que je vois qu'il y a des choses qui aboutissent quand même.
07:38 Mais le résultat global n'est pas celui qu'on attend.
07:44 On n'a plus du tout la même niaque, la même satisfaction.
07:49 Non, c'est plus la même chose, c'est plus le même métier.
07:52 - Je vais vous remercier Nathalie, puis vous souhaitez peut-être un joyeux Noël, puisque c'est un mot qu'on peut encore prononcer.
07:59 Je vais pas vous dire un joyeux voyage d'hiver, comme on dit à Nantes, où Noël est dissent.
08:04 - Ah non, on n'a plus le droit de dire Noël. - On peut même souhaiter un joyeux Hanoukka à d'autres.
08:08 - Et on peut souhaiter effectivement Hanoukka à Nantes, on parle du voyage d'hiver.
08:12 Ah non, Noël c'est un mot proscrit, tabou. - C'est vrai, pourquoi ?
08:16 - A votre avis, réfléchissez, vous avez trop connu, vous êtes toute seule, je suis sûr.
08:20 Monsieur Boubou, d'abord je ne vous avais pas dit, à peine 10 mots, bonjour. - Réfléchir aujourd'hui, c'est compliqué.
08:24 - Mais non, mais bon, écoutez, apportons un peu de légèreté. Merci en tout cas Nathalie et joyeux Noël à vous. 11h46. - Merci, bonne fête.
08:31 - Je peux faire un petit point, ça ne vous dérange pas ? - Mais oui, ça serait bien de temps en temps que vous justifiez le salaire important qui est le vôtre,
08:38 par des interventions un peu plus fréquentes dans cette émission. - Vous savez ce qui s'est passé ce matin ?
08:42 - Non. - Je suis arrivé un tout petit peu en retard, 5-6 minutes. - Quelle heure vous êtes arrivé encore ?
08:46 - À l'hiver. - À l'hiver, je suis passé à 17h, vous étiez parti quand même. - Je sais, vous m'avez appelé.
08:50 - Oui, vous arrivez en retard et vous partez en avance. - Je ne donnerai pas le contenu de la peine, mais vous m'avez appelé.
08:55 Ce matin, normalement j'arrive à 8h30, je suis arrivé à 8h35-36, 8h33 je reçois une photo de mon directeur, Dona Vidal-Revel,
09:06 qui prend en photo mon bureau, vide, en disant "Où es-tu ?" - Est-ce que ça se sait que vous êtes un planqué ?
09:14 - Non mais ça m'a fait un réel électrochoc. - Mais oui, il m'a convoqué dans son bureau parce que la prime qui était quasiment signée finalement,
09:23 elle sera pour un bon moment. - Il m'a dit "Je te l'ai apportée, je suis reparti avec."
09:27 - Bon, allez, des réseaux vite fait. On a Sandra qui nous écrit "Nous nous dirigeons hélas vers une société bas de gamme
09:33 où on ne montrera plus nos œuvres d'art." Pour Philippe, il y a une immigration qui ne veut pas partager notre culture française.
09:39 Et on termine avec Alain, "On cède tout à certains par peur d'offenser." Alors, stoppons tout ça.
09:45 On va marquer une pause et on va revenir avec le GIGN qui est un corps d'élite. D'ailleurs, le GIGN aura 50 ans en 2024.
09:56 Ça a été écrit en 1974. Je salue le général Gislain Réti, vous êtes l'actuel patron du GIGN depuis 2020. Bonjour.
10:04 - Oui, bonjour. - Et puis le général Thierry Orozco qui est un ancien patron, lui, du GIGN entre 2011 et 2014. Bonjour.
10:12 - Bonjour. - 50 ans, le GIGN. Donc, il y aura peut-être quelque chose de célébré l'année prochaine.
10:18 - On va célébrer ça dignement, effectivement. Un demi-siècle, c'est pas rien. 50 ans d'histoire, 50 ans de transformation,
10:24 50 ans d'innovation, 50 ans de mission. Donc, oui, on va faire un bel événement début juin. Voilà.
10:30 - Avec évidemment quelque chose qui est dans l'histoire des Français puisque les interventions.
10:36 Quelle est l'intervention, à votre avis, la plus marquante, si on demande aux Français, l'intervention la plus marquante du GIGN depuis 1974 ?
10:44 - Beaucoup retiendront l'opération de Marignane en 1994. Ce sera aussi, d'ailleurs, l'anniversaire de Marignane, les 30 ans de Marignane en 2024.
10:52 Après, il y a eu d'autres très très belles missions. Le GIGN, c'est plus de 2500 missions par an. Donc, toutes ne sont pas connues, fort heureusement.
11:00 Mais c'est aussi des missions à Ouvéa, c'est des missions sur le Ponant, c'est des missions, l'interpellation des frères Coachy, etc. Plein de belles missions.
11:09 - Il est 11h49, la pause, nous revenons dans une seconde.
11:12 - Et pour réagir avec Pascal Praud sur Europe 1, vous composez ce numéro.
11:15 Appelez Pascal Pro au 01 80 20 39 21

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