SMART BOURSE - Emission du vendredi 15 décembre

  • l’année dernière
Vendredi 15 décembre 2023, SMART BOURSE reçoit Philippe Béchade (Rédacteur en chef, La Bourse au Quotidien) , Jean-Louis Cussac (Trader pour compte propre, Perceval Finance Conseil) , Romain Daubry (Membre de la cellule Infos d'Experts, Bourse Direct) et Clémence Tanguy (Responsable éditoriale, Café de la Bourse)
Transcript
00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bismarck pour rester à l'écoute
00:12 des marchés chaque jour du lundi au vendredi à 17h pour la grande édition si vous nous
00:18 suivez en direct, en replay chaque soir sur Bismarck.fr ou encore en podcast sur l'ensemble
00:23 de vos plateformes préférées.
00:25 Au sommaire de cette édition ce soir, l'échéance finale de cette année 2023 avec l'expiration
00:32 passée au cours de cette séance de différents contrats futurs produits dérivés sur indice.
00:38 C'était donc l'échéance mensuelle et même trimestrielle, la dernière de cette année
00:43 2023 avec depuis deux mois maintenant un rallye généralisé qui s'est étendu de novembre
00:51 à décembre.
00:52 On a vu un CAC 40 franchir allègrement les niveaux des 7600 points ces derniers jours
00:58 pour marquer un top au-delà de 7650 points.
01:02 On va peut-être clôturer ce soir pour la première fois pour l'indice parisien au-delà
01:06 du niveau des 7600 points et le CAC 40 n'est pas une exception.
01:12 Tous les grands indices sont à leur sommet annuel voire historique désormais.
01:17 Qu'on regarde le DAX, qu'on regarde le S&P ou encore le Dow Jones qui clôturait un niveau
01:21 record hier soir dans la foulée des communications de Banque Centrale et notamment de la réserve
01:26 fédérale américaine.
01:27 Pour cette dernière échéance de l'année 2023, évidemment les trois sorciers de Smart
01:31 Bourse ont été convoqués.
01:33 Ils seront avec nous en plateau pendant une quarantaine de minutes pour revenir sur cette
01:38 fin d'année et ce rallye de fin d'année spectaculaire.
01:42 Et puis dans le dernier quart d'heure comme chaque troisième vendredi du mois après l'échéance,
01:46 notre rendez-vous pédagogique avec les équipes du Café de la Bourse.
01:50 Nous parlerons du market timing avec Clémence Tanguy, responsable éditoriale du Café de
01:55 la Bourse qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45.
01:58 Mais d'abord, avant d'accueillir nos trois sorciers, les infos clés du jour sur les
02:13 marchés avec des semaines de hausses qui se suivent et qui s'enchaînent pour les
02:18 indices européens et américains.
02:21 Le résumé de cette fin de semaine avec Pauline Grattel ce soir dans Smart Bourse.
02:26 La Bourse de Paris est en passe de boucler une nouvelle semaine positive.
02:31 La cinquième semaine consécutive après avoir atteint de nouveaux records historiques à
02:36 plus de 7 650 points pour le 4/40 hier dans le sillage des réunions des banques centrales
02:42 et notamment de la communication de la réserve fédérale américaine.
02:46 A ce sujet, on notera la prise de parole d'un membre influent de la Fed, le président de
02:50 la Fed de New York, John Williams, qui s'est exprimé dans les médias américains pour
02:54 tenter de calmer les ardeurs des marchés concernant les baisses des taux anticipées pour l'an
03:00 prochain.
03:01 Contrairement à ce que suggérait Jerome Powell mercredi soir, Williams indique que le sujet
03:05 des baisses des taux n'est pas à ce stade la préoccupation première de la Fed.
03:09 Du côté des indicateurs, les investisseurs ont pris connaissance des enquêtes de conjoncture
03:14 PMI Flash pour le mois de décembre.
03:16 Concernant la zone euro, on constate une accentuation de la dégradation de l'activité privée
03:22 au mois de décembre.
03:23 L'indice composite recule à 47 après 47,6 en novembre.
03:28 Une tendance qu'on a également observée en France et en Allemagne.
03:32 Du côté de la Chine, les ventes au détail et la production industrielle ont progressé
03:36 en novembre selon le Bureau national des statistiques.
03:39 La production industrielle a progressé de 6,6% en rythme annuel, sa plus forte hausse
03:45 depuis plus d'un an.
03:46 Concernant les ventes au détail chinoise, la progression est moins forte qu'espérée
03:50 par les analystes.
03:51 Ils prévoyaient une hausse de 12,5% et l'indicateur est finalement ressorti à 10,1% en novembre
03:59 contre 7,6% le mois précédent.
04:01 Outre-Atlantique, à New York, l'indice manufacturier Empire State de la Fed de New York chute à
04:07 -14,5% en décembre alors que le consensus l'estimait proche de zéro et qu'il était
04:13 à +9,1% le mois précédent.
04:15 Toujours aux Etats-Unis, les investisseurs ont pris connaissance des chiffres de la production
04:20 industrielle qui est quasiment conforme aux attentes et qui progresse de 0,2% en novembre
04:26 sur un mois.
04:27 Du côté des valeurs à taux sans vol de plus de 25%, selon le Figaro, Airbus s'intéresse
04:32 au rachat de BDS qui regroupe les activités de cybersécurité, big data et supercalculateur
04:38 du groupe Atos.
04:39 Autre envolée aussi aujourd'hui à la Bourse de Paris, l'entreprise Charger qui bondit
04:44 d'environ 30% après que son dirigeant ait proposé une offre publique d'achat à 12€.
04:49 Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, les infos clés du jour sur
04:54 les marchés, c'est Pauline Grattel qui nous accompagnait ce soir sur Bsmart.
04:58 (Générique)
05:08 Échéance mensuelle, échéance trimestrielle et échéance finale de cette année 2023.
05:13 Nous accueillons donc les trois sorciers dans Smart Bourse ce soir.
05:17 Romain Dobré à nos côtés, membre de la cellule Info des experts de Bourse Direct.
05:20 Bonsoir Romain.
05:21 Bonsoir Pierre.
05:22 Jean-Louis Cusac, Perceval Finance Conseil.
05:23 Bonsoir Jean-Louis.
05:24 Bonsoir tout le monde.
05:25 Et Philippe Béchade avec nous, évidemment, à distance, le président des Éconoclastes
05:29 et rédacteur en chef de la Bourse au quotidien.
05:32 Philippe, bonjour, bonsoir, merci d'être avec nous et de vous joindre à nous en visioconférence
05:38 pour cette dernière échéance de l'année 2023.
05:41 Romain, on avait déjà commenté en novembre, alors l'échéance avait eu lieu le 17 novembre,
05:46 je crois, de mémoire, qui avait déjà été une échéance, on est en train de vérifier,
05:53 donc déjà, qui avait déjà été une échéance, qui marquait une rupture par rapport aux mois
05:59 et aux échéances précédentes.
06:01 On avait déjà eu une belle échéance en novembre et on se retrouve avec une échéance
06:06 de décembre dans la lignée de ce qu'on avait pu observer au cours du mois de novembre.
06:10 Effectivement, le même pourcentage de progression, quasiment 5,22% de progression de compensation
06:16 du futur CAC 40 du mois de novembre à celle du mois de décembre, 7608,00 pour la compensation
06:23 du futur CAC 40 à 16h00 tout à l'heure.
06:26 Donc, 377 points de hausse, c'est effectivement encore un mouvement assez impressionnant
06:30 parce que dans la continuité d'un mouvement qui avait déjà été fort avant, avec des
06:34 éléments extrêmement intéressants de contrepied, contrepied sur les indices américains qui
06:40 avaient donné des signaux, des débuts de signaux baissiers sur le S&P, sorties de canal
06:44 haussier de long terme et puis surtout un consensus très pessimiste au mois d'octobre
06:50 avec un ratio de couverture qui indiquait que les opérateurs étaient très couverts,
06:55 deux options de vente pour une option d'achat à ce moment-là et puis un contrepied très
07:00 violent en amont des publications trimestrelles des entreprises américaines qui a été comme
07:04 souvent meilleur qu'attendu et donc un rallye haussier.
07:07 On a appris à la dernière échéance, on l'évoquait, que beaucoup de vendeurs à découvert
07:11 avaient été coincés dans ce rallye, qu'ils avaient perdu à l'époque 43 milliards de
07:15 dollars sur les marchés américains.
07:17 Bloomberg a réajusté les chiffres il y a quelques jours, c'est 80 milliards de dollars
07:21 maintenant.
07:22 Ça a doublé !
07:23 De pertes à encaisser, d'où le mouvement qu'on a vu.
07:25 Les pertes des vendeurs en deux échéances sont de 80 milliards.
07:30 Aux Etats-Unis, manifestement.
07:31 Donc c'est dire le consensus baissier qu'il y avait, les stratégies baissières qu'il
07:36 y avait sur des indices américains et leur achat de short.
07:39 En plus, il y a deux choses importantes sur les marchés dérivés en termes de phénomène.
07:44 Le deuxième, c'est que pour ceux qui étaient plutôt optimistes ou neutres, on va dire
07:49 les arbitragistes notamment, ils n'avaient pas anticipé le débordement de certains niveaux
07:52 techniques.
07:53 Ça, ça a créé vraiment un phénomène important.
07:55 Je le surveille depuis quelques mois et je l'avais signalé, il n'y avait pas d'option
07:58 ouverte ou très peu sur le CAC 40 au-delà de la zone 7003-7004.
08:02 Je disais que c'était un signe qu'on ne le déborderait pas.
08:05 A noter que pour le mois de janvier, pour l'instant, il n'y a rien d'ouvert au-delà
08:09 de 7006.
08:10 Donc on va voir comment ça se construit.
08:12 Mais quand le niveau a été atteint puis débordé, ça a créé aussi un phénomène
08:16 technique d'arbitrage.
08:18 Les arbitragistes doivent équilibrer leurs positions.
08:21 Plus on approche de l'échéance, plus il est nécessaire d'équilibrer les positions
08:24 et donc d'alimenter ce mouvement de hausse.
08:26 Et on a vu des journées entières se construire sur un rythme d'une linéarité impressionnante,
08:31 sans aucun retracement.
08:32 Je crois que le plus gros retracement qu'on ait connu depuis le mois d'octobre sur le
08:35 CAC 40, c'est de l'ordre de 2% et des journées, des séquences entières de hausse comme on
08:39 a, enfin, mécanique.
08:40 En plus...
08:41 En plus, le graphique du DAX qui est vertical.
08:43 C'est vertical et vertigineux.
08:45 C'est vertigineux, Gullieu, c'est impressionnant.
08:47 C'est-à-dire qu'on voit des paliers atteints et des résistances majeures qui sont débordées
08:50 comme si elles n'existaient pas, ce qui est assez impressionnant.
08:52 Alors ensuite, ce qui est intéressant, c'est quand il y a des micro-retracements, on vient
08:55 s'appuyer dessus.
08:56 Donc elles sont encore observées par le marché, mais c'est ce débordement technique.
08:59 Alors là-dedans vient s'engouffrer l'algorithme, le trading automatique qui voit un trend et
09:03 qui l'exploite et qui continue, plus ceux qui voient des figures de retournement aussi
09:08 à se mettre en place.
09:09 Et c'est là où il y a, en plus de ce côté technique, de la participation, de l'élargissement
09:13 sur plusieurs secteurs.
09:14 On l'avait évoqué le mois dernier, entre autres, tout ce qui était lié à la baisse
09:17 des taux et donc l'immobilier.
09:18 Et puis, il y a un autre phénomène qui est extrêmement intéressant, c'est le contre-pied
09:22 logique, parce que j'ai rarement vu passer le sentiment du pessimisme assez appuyé en
09:30 26 octobre, avec un ratio de couverture qui était donc de 2, 2 options de vente pour
09:34 une option d'achat.
09:35 On rappelle toujours que c'est 0,80, 1,20, une moyenne théorique.
09:38 On était à 2, donc très pessimiste, à la clôture d'hier soir, 0,56, 0,59 sur le
09:45 CAC 40 et l'Eurostox.
09:46 Ce qui est quoi ? La configuration d'une complaisance limite de forêt ?
09:51 Limite de forêt.
09:52 Limite de forêt.
09:53 En un mois et demi, on est passé d'un niveau de pessimisme important à une situation limite
10:00 de forêt.
10:01 Limite de forêt.
10:02 Il faut préciser pas mal de choses à ce sujet aussi.
10:04 Après, je passerai la parole, mais c'est important.
10:07 Limite de forêt.
10:08 Pourquoi ? On a fixé arbitrairement, par exemple sur le VIX, 12,10 comme point de repère.
10:12 On oscille autour, on a même ouvert en dessous une fois sur le VIX, donc l'indice de la
10:18 volatilité à 30 jours sur le S&P.
10:20 On a ouvert une fois en dessous et il se trouve qu'on n'avait pas vu ça et pas fait ça depuis
10:24 quatre ans.
10:25 Donc c'est important.
10:26 Maintenant, quand le sentiment se retourne de façon aussi brutale, ce n'est pas comme
10:29 s'il était installé depuis des semaines et des mois.
10:32 Je comprends.
10:33 On ne s'inquiète pas dans l'euphorie depuis six mois.
10:34 Exactement.
10:35 Donc le risque, à mon sens, est moindre.
10:36 On va pouvoir en discuter.
10:37 Mais en tout cas, à court terme, on a vraiment tiré très fort sur l'élastique et sur
10:43 des oscillateurs qui sont scotchés au plafond, des indicateurs techniques qui atteignent
10:47 des niveaux d'excès qui sont impressionnants et des niveaux d'entrassement qui ne se mettent
10:50 pas en place.
10:51 On a une explication à ça, les vendeurs coincés, l'aspect technique.
10:54 Mais comme on le sait et on est là pour cette raison-là, l'échéance technique des marchés
10:58 à dérivé est souvent un moment pivot.
11:00 On l'a vu plusieurs fois, il peut se passer des choses dans les jours qui viennent.
11:03 Encore faut-il un déclencheur.
11:04 Le dernier gros rendez-vous, c'est la semaine prochaine avant la fin de l'année, c'est
11:08 l'indice PCE des prix à la consommation des ménages, vendredi prochain.
11:11 Est-ce qu'on trouvera autre chose d'ici là ? J'en sais rien.
11:13 Mais pour l'instant, on a besoin de souffler manifestement.
11:17 Comment vous regardez cette dernière séquence de hausse qui amène tous les indices sur
11:23 des sommets annuels, voire historiques, avec une régularité, comme le disait Romain,
11:30 assez spectaculaire, très peu de résistance.
11:33 Est-ce que cette construction reste saine à ce stade, Jean-Louis ?
11:37 Sur les faits, je ne peux être qu'un peu d'accord avec Romain.
11:41 Sur l'appréciation, tu as parlé du pessimisme qu'il y avait en octobre, moi je ne suis pas d'accord.
11:48 Il n'y avait pas de pessimisme, il y avait de la méfiance, c'est tout.
11:52 Il n'y a pas de pessimisme.
11:54 Les investisseurs n'avaient pas trop de convictions et ils ont été bercés de belles paroles,
12:05 constamment, surtout en provenance des Etats-Unis, et les anticipations de baisse des taux ont
12:12 été incroyables, très agressives.
12:15 Je ne suis pas un spécialiste de ce secteur, mais on anticipe 150 points de base de baisse
12:22 des taux, il y a quelques jours c'était 115 alors que Powell a dit 0,75.
12:26 Tout est basé sur les taux, les taux rien que les taux, après tous les arbitrages qui
12:32 sont avec, et des acteurs de la gestion qui se sont laissés porter, puisqu'il n'y avait
12:38 aucune alerte, il n'y avait rien, au contraire on était plutôt à chercher les bonnes idées.
12:44 Avec ces taux qui n'ont cessé de baisser, sont apparus des relais de valeurs endettées,
12:54 sensibles aux taux.
12:55 On a eu l'explosion ces derniers jours de l'immobilier, on a eu l'explosion aussi des
13:01 banques qui sont reparties à la hausse, après l'argent étant un peu plus facile, il y a
13:09 eu des OPA, donc ça double le moral, etc.
13:14 Donc on a eu vraiment un alignement des planètes exceptionnel avec des marchés qui ne faisaient
13:24 pas grand chose pendant de longues périodes, on l'a vu, il ne se passait rien, mais zéro
13:30 faiblesse, on se contentait quand on achetait le DAX, comme ça on intradait, quand on avait
13:35 0,3% de retracement on était content, et des événements, des statistiques, on l'avait
13:43 dit, data dépendante, etc., mais des statistiques qui à un moment donné nous faisaient grimper
13:48 d'un cran, violemment, et puis on restagnait, et ça reprenait un cran, etc.
13:53 Est-ce que le renversement qu'on a vu sur les taux, effectivement, c'est le point majeur,
13:57 tous les gérants d'action me disent aujourd'hui, de toute façon moi je suis une fonction dérivée
14:00 des taux, donc je regarde les taux, c'est la première chose que je regarde le matin,
14:04 5% sur le 10 ans américain en octobre, au moment où on décrit alors ce pessimisme,
14:10 cette méfiance, etc.
14:11 On peut préciser les choses, mais ça dépend de la place, c'est-à-dire si en Europe,
14:14 effectivement, c'était un peu plus, je n'ai pas parlé ni de peur ni de panique, mais
14:17 de pessimisme, et aux Etats-Unis, s'ils ont perdu 80 milliards de dollars sur des
14:21 rachats de shorts, c'est qu'il y avait du pessimisme.
14:22 Oui, c'est qu'il y avait des gens shorts, c'est sûr.
14:24 80 milliards de dollars, c'est quand même du pessimisme.
14:26 On est passé, 10 ans américain, est passé de 5 à -4% en un mois et demi.
14:31 En Europe, je suis plus d'accord avec toi, c'était pas la même chose, c'était encore
14:37 une fois plus ténu, mais aux Etats-Unis, 80 milliards de dollars de shorts, c'est qu'on
14:41 pariait sur la baisse du marché.
14:42 Ma question Jean-Louis, est-ce que ce qu'on a vu là, c'est l'amorce d'une tendance pérenne
14:50 qui peut courir devant nous encore pendant quelques temps, ou est-ce que c'est quelque
14:56 chose, comme vous dites, d'assez exceptionnel, d'un alignement de planètes parfait, d'une
15:02 conjonction de planètes parfaite, qui ne peut avoir qu'un temps ?
15:06 J'ai envie de rajouter, avec l'année électorale aux Etats-Unis.
15:10 Oui.
15:11 Non, non, mais c'est important.
15:12 Oui, enfin, il y a la moitié, plus de la moitié du monde vote l'an prochain ou dans les
15:16 12 mois qui viennent.
15:17 Oui, oui, oui.
15:20 C'est très compliqué à se projeter, puisqu'on a des événements qui sont susceptibles de
15:27 renverser l'ambiance.
15:30 Alors, pour l'instant, si vous voulez, sur le plan technique, il y a une alerte sur le
15:37 DAX, l'impression que le SP500 donne un signal d'arrêt temporaire aussi.
15:44 Ce sont des signaux, pour l'instant, d'arrêt temporaire.
15:47 Est-ce qu'on peut remettre en cause une tendance sur deux jours ? Non.
15:51 Donc c'est pour ça que, pour l'instant, on ne peut penser qu'à un arrêt temporaire,
15:57 ce qui va aller dans le sens de ce que Romain dit chaque mois, et moi également, c'est-à-dire…
16:04 C'est le lendemain des chances ?
16:05 Voilà.
16:06 C'est les prochains jours qui seront importants pour…
16:07 L'impression technique diminue.
16:08 D'accord.
16:09 On va regarder si…
16:10 La poussière retombe un peu ?
16:11 D'accord.
16:12 Ce que je veux dire, en tout cas, ce matin, c'est de dire aussi qu'on va laisser digérer
16:17 les dernières déclarations des banques centrales.
16:21 On verra peut-être lundi, mardi, comment les convictions vont revenir sur les marchés.
16:27 Philippe, votre bilan de cette dernière échéance de l'année 2023.
16:32 Je crois que dans les séries statistiques, vous suivez mieux que moi, Philippe.
16:36 Je me souviens qu'on avait eu, je crois, six semaines consécutives de baisse du S&P
16:40 500 qui ont été complètement effacées par sept semaines de hausse consécutive pour
16:47 le marché américain, en incluant évidemment cette semaine-là.
16:51 Oui, en effet.
16:54 Et les six semaines de consolidation qui avaient débuté, en fait, fin juillet, alors qu'on
17:03 venait de gagner plus de 10 % à Paris, à Wall Street, et ces 10 % de gains, c'était
17:09 sur fond d'attente d'une nouvelle hausse de taux.
17:15 Et surtout, fin août, on espérait un discours accommodant de la Fed à Jackson Hole qui
17:22 n'est pas venu.
17:23 Et c'est ça qui a un petit peu plombé jusqu'à la fin du mois d'octobre.
17:29 Mais le rebond auquel on a assisté, évidemment, il est sans commune mesure avec la consolidation
17:35 qui avait précédé, puisqu'on est à plus de 17 % de hausse sur le Nasdaq.
17:40 Et par rapport au sommet, le Nasdaq n'avait perdu que -12, le S&P -10, et derrière,
17:47 il en reprend presque 14.
17:50 Il faut s'en souvenir.
17:52 Mais début janvier, le CAC gagne 14 %, parce que le discours et toutes les études qu'on
18:00 peut lire à droite à gauche nous disent "la Fed ne va pas tarder à nous parler d'un
18:06 pivot".
18:07 Mais attendez, même en octobre-novembre 2022, rappelez-vous également cette hausse de plus
18:15 de 12 % du CAC 40, et à l'époque c'était "l'inflation est en train de refluer, la
18:21 Fed ne va pas tarder à nous parler d'un pivot".
18:24 Et à chaque fois, on nous a vendu, et cela s'est traduit par 10, 12, 15 % de hausse
18:30 des indices, le pivot imminent.
18:32 Donc on l'a déjà payé une fois, deux fois, trois fois, et ce coup-ci, cet automne, là
18:38 vraiment, effectivement, le discours de la Fed s'infléchit, et derrière, ça embraye.
18:43 Et c'est une série haussière qui est sans précédent, puisque vous me demandiez si
18:48 effectivement on avait des séries comparables.
18:50 Alors on a eu des hausses encore plus spectaculaires entre novembre et décembre, on a déjà eu
18:54 des fois 15 % de hausse, mais avec des retracements là, c'est totalement linéaire, bon le graphique
19:00 du DAX est assez parlant, ça ne retrace jamais, et ça c'est un comportement qui évidemment
19:07 n'a rien à voir avec un comportement humain, puisqu'on a quand même eu pas que des très
19:13 bonnes nouvelles statistiquement ou sur le front géopolitique, et tout récemment, on
19:20 apprend que le Congrès américain vote pour la poursuite de l'enquête en vue d'un impeachment
19:27 de Joe Biden, et vu ce qu'on a extrait du laptop de son fils inter, comme on dit, il
19:33 y a du lourd, donc on est devant une incertitude totale.
19:36 Alors d'abord, la santé mentale de M. Biden, c'est peut-être ce qu'il sauvera en cas
19:40 de procès, il ne se souviendra plus de rien, il ne comprendra même pas de quoi on lui
19:43 parle, mais est-il d'ores et déjà en mesure de se présenter pour un deuxième mandat,
19:49 il y a de quoi en douter fortement.
19:52 Alors, j'ai quand même, j'ai oublié de le dire en préambule, mais je voulais absolument
19:57 faire ce cocorico, vous savez que le DAX n'est pas l'indice le plus performant en Europe,
20:04 bon certes il y a 1000 ans, mais c'est bien le CAC 40 Global Return, il est à presque
20:10 22% de hausse, alors que le DAX, son frère jumeau, le DAX qui agrège les dividendes,
20:18 n'est qu'à +21%, donc Paris n'a absolument pas à rougir, Paris fait aussi bien que l'Allemagne,
20:25 donc vraiment tout va bien, et pour 2024, on est parti sur une hypothèse de stagnation
20:33 voire même de récession en Allemagne, puisque leur budget là aussi, ça aurait dû faire
20:38 réagir les marchés, quand le Conseil des Sages a bloqué l'enveloppe de 60 milliards
20:45 de relance, ce qui foutait complètement en l'air toutes les prévisions de croissance
20:50 pour 2024, le DAX n'a pas réagi, on a complètement changé la perspective du budget 2024, il
20:56 n'y a plus de croissance, rien à faire, le DAX continue tel un funiculaire, il n'a
21:01 absolument pas bronché, donc il n'y a rien qui ne fait rien à ce marché, et je termine
21:07 sur une anecdote qui va vous rappeler quelque chose, je pense, mercredi soir, au moment
21:14 où Powell, petit papa Powell, sort de sa hôte, toutes les merveilles que le marché
21:20 espérait entendre, et bien les valeurs shortées, ce soir là, ont progressé 7 fois plus vite
21:28 que les autres valeurs du S&P 500 non shortées, là je crois aussi qu'on est sur des extrêmes,
21:37 voir des valeurs shortées grimper 7 fois plus vite, ça veut dire qu'on a effectivement
21:42 continué de casser les genoux, de broyer les quelques vendeurs qui restaient sur le
21:50 marché depuis la fin octobre, et depuis deux mois en fait, presque tous les jours, vous
21:57 avez des gens qui quand même osent vous dire un petit peu à demi-mot, on n'était pas
22:01 parti pour monter ce matin, mais on a pris les vendeurs à découvert à contre-pied,
22:05 et c'est eux qui sont venus acheter entre 17h, 17h30, et 21h30 et 22h à Wall Street,
22:11 donc c'est en fait un rallye qui s'alimente de la prise à contre-pied systématique des
22:16 vendeurs, parce que des acheteurs il n'y en a pas, si on fait des séances à 1,3
22:21 milliards à Paris, c'est qu'il n'y a pas d'acheteurs, alors on en crée en
22:25 obligeant les vendeurs à se racheter.
22:27 Romain, sur la participation du marché à la hausse, est-ce qu'on s'affranchit un
22:33 peu des Magnificent Seven, est-ce que le marché trouve dans certains segments, secteurs
22:39 de la Côte qui ont pu être laissés pour compte, trouve des relais, c'est ce que
22:43 vous sembliez dire tout à l'heure, il y a un peu plus de participation quand même
22:47 quand on regarde la largeur justement du marché.
22:51 Alors c'est effectivement, mais en fait c'est comme si ça avait déjà eu lieu à court
22:55 terme en tout cas, il y a eu quand même une séance de hausse du Nasdaq avec une baisse
23:02 généralisée des Magnificent Seven, elles ont toutes baissé et pas de 0,2%, elles
23:05 ont baissé de plus d'un pour cent chaque une jusqu'à 3% pour certaines.
23:08 Donc il y a eu effectivement une ouverture de la participation sur une partie de la Côte
23:14 et du Nasdaq, probablement.
23:16 Simplement, comme le disait effectivement Philippe, comme on l'a expliqué, il y a
23:21 des rachats de short aussi, mais ce sont des signes intéressants.
23:24 Sur les valeurs parisiennes, celles que je regarde le plus, on a déclenché des choses
23:29 mais on est déjà allé chercher des cibles hyper importantes.
23:31 Alors je ne sais pas si je prends un cas de figure comme Capgemini, elle est sortie
23:35 d'une congestion de deux ans, elle a déjà touché une première cible aux alentours
23:38 de 193, 45, sa cible, la cible légitime graphique de la sortie de congestion c'est 222.
23:43 Mais est-ce qu'elle va pouvoir aller toucher ces niveaux-là tout de suite, je ne sais pas.
23:47 En fait, je pense, et c'est d'après ce que je vois pour la participation, il s'est passé
23:51 des choses sur les futurs.
23:52 Il y avait 2,8 millions de contrats ouverts sur le Rostock sur le 15 septembre.
23:55 Je vous épare d'une position verte qui était extrêmement basse sur le Rostock, la moyenne
23:58 avant c'était 4 millions sur l'année et demie qui avait précédé, c'était 4 millions
24:01 de contrats, 2,87 millions.
24:03 Là on arrive à l'échéance avec 2,95 millions de contrats.
24:06 Donc il y a eu une grosse création, mais on a eu ce contrepied technique.
24:09 Donc on ne peut pas encore distinguer quelle va être la part de technique dans cette marque
24:14 et ce qui va ressortir après l'échéance.
24:16 Donc c'est ce que disait Jean-Louis, il faut laisser la poussière retomber.
24:19 On n'a pas de lisibilité très claire.
24:21 Maintenant il s'est quand même passé quelque chose.
24:22 On est passé d'un état d'esprit à l'autre de façon trop rapide, donc à court terme.
24:26 Et ce dont j'ai peur, c'est qu'on s'ennuie un petit peu dans les jours, dans les semaines
24:30 qui viennent parce qu'il ne va plus y avoir un vendeur dans ce marché à moins qu'il y ait
24:32 un signal ou un déclencheur.
24:33 Mais pour l'instant, c'est ce qu'on a vu dans toute cette hausse, ils se sont faits
24:37 coincés et c'est aussi ce qui a alimenté la hausse, une hausse sans volume.
24:41 C'est que quand il n'y a pas de vendeur, le marché monte de lui-même, il est aspiré
24:44 à la hausse.
24:45 Donc sur les indices, je ne m'attends pas à des progressions encore très fortes.
24:49 Alors on peut chercher des extensions.
24:51 Sur le CAC 40, on était grossièrement entre avril et septembre, entre 7002 et 7006.
24:56 On est descendu à 7008, j'arrondis.
24:59 On a réintégré le trading range d'avril à septembre, 7002, 7006.
25:03 On est en train d'essayer de le déborder par le haut, on oscille autour.
25:06 Je ne suis pas sûr qu'on ait le momentum pour le faire compte tenu du rebond qu'on
25:08 vient de connaître, de la période, des excès techniques qu'on vient d'expliquer.
25:12 Mais si on s'installe au-delà de 7006, graphiquement, techniquement, ça nous donne un range de taille
25:16 équivalente et on doit aller chercher une zone 7940/8000.
25:19 Donc ça fait 5% par rapport au cours actuel et encore.
25:22 Donc si c'est le score pour l'année prochaine, ce ne sera pas une très forte hausse des indices.
25:26 Les 8000 sont à 5% ?
25:28 Les 8000 sont à 5%.
25:30 Donc graphiquement et techniquement, je n'en sais rien et je ne veux pas faire de conjecture là-dessus
25:33 parce que c'est du pari.
25:35 Il va falloir voir.
25:37 Les prochaines journées, les dernières séances vont être importantes.
25:40 Mais elles sont trop déterminantes.
25:41 Maintenant, ce qu'on sait, c'est que le consensus est vraiment devenu très optimiste.
25:43 Est-ce qu'on arrive à consolider rapidement, et ce serait tant mieux, pour avoir une configuration
25:48 technique plus saine, pour pouvoir laisser d'éventuels acheteurs rentrer, etc.
25:52 Consolider, ça veut dire nous ramener à 15 000 vots, idéalement ?
25:56 15 530 sur le Nasdaq 100, autour de la média endurance sur le CAC 40,
26:02 7000, 7200, 7600, 7400, 7393 sur le futur.
26:09 Ça peut être ça et on peut s'ennuyer un petit peu.
26:12 En revanche, s'il s'est passé d'autres choses ailleurs et en dehors des indices,
26:15 c'est individuellement sur les valeurs et sur les secteurs qui étaient en retard.
26:19 Il va falloir voir si on le confirme ou non.
26:21 On avait évoqué le mois dernier ce qui se passait sur le secteur de l'immobilier.
26:24 Ça s'est confirmé et les cibles sont atteintes.
26:27 En feu !
26:28 Mais au point près.
26:29 Les graphiques qu'on avait étudiés ensemble il y a trois semaines sur une e-buy,
26:33 les cibles sont atteintes au centime près, 68,15.
26:36 C'est d'une technicité et d'une propreté absolue.
26:39 63% de hausse depuis octobre pour une e-buy.
26:42 Ce secteur-là a payé, il a déjà fourni son premier effort.
26:45 Est-ce qu'on va pouvoir continuer ?
26:47 C'est toujours possible, c'est le sens de la tendance,
26:49 mais pour l'instant on a déjà atteint des cibles de court terme.
26:51 Il va falloir faire la final pause.
26:52 Il y a eu aussi le secteur des petites et moyennes capitalisations.
26:55 Si on peut en parler d'un secteur, en tout cas d'un segment de la cote.
26:59 Il s'est passé énormément de choses, c'était les moyennes.
27:01 On s'est passé aux petites ensuite et il se passe énormément de choses.
27:04 Il y a des OPA qui apparaissent sur de nombreuses valeurs
27:08 et ça entraîne et alimente la spéculation.
27:10 S2I qui fait ouvrir des mouvements sur Italy, Micropole, Obay, Neurone.
27:15 Tout le secteur de S2I se retrouve effectivement embarqué.
27:18 Qui était en bas et sur le niveau de support et qui se retrouve dans l'intérêt.
27:20 Donc il se passe des choses et là il est probable que ça donne quelque chose.
27:24 Puis il y a un dernier secteur aussi où ça bouge, même deux.
27:27 Il y en a un qui est plus sportif, plus compliqué, c'est le secteur des biotech.
27:31 Même sur ce secteur des medtech, il se passe des choses aussi.
27:33 On l'a vu sur le secteur des biotech américains, de la Zagbiotech,
27:36 où ça a explosé depuis quelques jours aussi.
27:38 Et puis il se passe quelque chose du côté des énergies renouvelables
27:42 où là on a des retournements de tendance que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.
27:46 Donc il y a quand même une participation qui s'élargit.
27:48 Maintenant on a déjà atteint des cibles sur pas mal de valeurs.
27:50 On arrive à des niveaux de résistance, on voit des divergences, on voit des excès.
27:53 Il n'y a pas de figure de retournement du tout.
27:55 Mais un besoin de digérer un mouvement qui a été brutal.
27:58 Et donc on va devoir attendre que tout ça se décante à court terme.
28:02 Sur les smalls, Jean-Louis, on en parlait déjà au moins l'échéance précédente.
28:07 Voire on a commencé à en parler peut-être même au cours du mois d'octobre.
28:10 Où là on constatait que c'était les enfers pour les small cap en octobre.
28:16 On était vraiment au fond du gouffre.
28:18 Bon, force est de constater effectivement, partant des enfers,
28:21 il y a quand même un regain de dynamisme et d'intérêt.
28:25 Oui, bien sûr. Mais alors la question qui se pose c'est
28:28 est-ce que ce n'est pas un peu l'effet FOMO ?
28:30 La cupidie de certains qui se disent "ça monte, je vais y aller" etc.
28:35 Moi globalement, quel pourrait être le moteur d'une hausse additionnelle ?
28:43 Partons du principe que l'on est vraiment très optimiste sur l'ampleur de la baisse des taux sur 2024.
28:54 Sur le moment de la baisse des taux de 2024.
28:57 Et là, c'est vrai que Christine Lagarde a été assez claire.
29:01 Ils n'en ont même pas parlé.
29:04 Donc voilà, c'est comme un...
29:06 Et John Williams de la Fête de New York nous dit aujourd'hui
29:08 que ce n'était pas le coeur de la discussion du FOMC mardi et mercredi
29:13 au sein de la réserve fédérale américaine,
29:15 contrairement à ce qu'on a compris de la conférence de presse
29:18 ou de la manière dont Jérôme Powell a évoqué ces sujets-là.
29:22 Donc là, vous dites "il y a de quoi se faire peur".
29:26 Le scénario est tellement pricé pour la perfection qu'il y a de quoi se faire un peu peur.
29:30 Il y a de quoi réfléchir.
29:32 Il y a de quoi réfléchir.
29:34 Et tout le monde réfléchit.
29:36 Oui, on réfléchit toujours.
29:38 Mais je trouve que ces marchés, justement, ont bien réfléchi depuis le début.
29:43 C'est pour ça qu'il n'y a pas de panique.
29:48 Même à 6008, il n'y avait pas de panique.
29:51 Les stratégies vendeuses qui ont coûté cher,
29:56 ce n'est pas tellement le montant du pari,
30:00 c'est l'ampleur de l'avance.
30:02 On est face à un mouvement de 14,5% par temps de fin octobre.
30:07 Sur les taux, quand on regarde les mouvements sur les taux,
30:11 des mouvements de 20 points de base, intradès, sur du 10 ans, du 20 ans, du 30 ans,
30:15 ça, ça arrache les shorts.
30:17 Les shorts taux, c'est encore plus violent que les shorts actions.
30:22 Les montants sont bien plus importants.
30:24 Donc techniquement, on est allé au bout de quelque chose.
30:29 Fondamentalement, on est allé au bout de quelque chose.
30:32 Cette anticipation...
30:34 - Donc ça, on a priceé. Ça y est.
30:36 - Oui, oui.
30:38 Moi, ce que j'ai fait sur le plan pratique,
30:40 c'est que j'ai allégé des valeurs en DT.
30:43 Par exemple, j'avais joué Elior.
30:46 Pas aujourd'hui, mais hier soir, j'en ai vendu la moitié.
30:50 Il y a plein de valeurs comme ça. J'en ai vendu.
30:53 Je me suis dit, je vais vendre.
30:55 Je me suis dit, encore, ils vont sortir un truc avec Powell.
31:00 Ça va encore peut-être exploser.
31:02 Qu'est-ce que j'ai fait ? J'avais acheté des calls.
31:04 4750, l'échéance 22 décembre.
31:07 À 8, il est monté à 49.
31:10 Durant la hausse, j'ai vendu un tiers en futur.
31:13 - La pause. - Non, en futur.
31:15 Et le marché a coûté de monter.
31:17 Et j'ai fait donc 100% en poudre synthétique.
31:20 Donc en décalage.
31:22 En jouant gratuitement, puisqu'on était dans la monnaie.
31:25 Et là, aujourd'hui, voyant ce qui se passe,
31:28 j'ai vendu mon call jusqu'à 49, 50.
31:35 Et j'ai racheté du 4820, 12 janvier.
31:40 Donc j'ai décalé. Je rends moins.
31:43 Et j'ai vendu un peu de poudre,
31:45 parce que le marché ne va pas baisser non plus très vite.
31:47 J'ai fait des stratégies comme ça.
31:50 Je pense, et je ne suis pas payé pour prendre le bouquin de Romain,
31:54 je pense que c'est une phase de marché aujourd'hui
31:58 où il faut aller sur les options.
32:01 Pour éventuellement monter des stratégies,
32:04 si on est vraiment optimiste,
32:06 on peut acheter par exemple du call 7700.
32:09 Hier, je l'ai payé 53, je crois, un truc comme ça.
32:14 Je l'ai remondu à 70.
32:17 Je vais travailler avec, mais je ne l'ai pas bien payé.
32:20 Il a même baissé encore après.
32:23 - D'accord, il ne faut pas être plus agressif que ça.
32:25 - On paye avec 9, 10, 9, 10 de vol.
32:28 Et dès qu'on va un peu plus loin, sur des deltas de 0,3, 0,
32:32 on va avoir même du 8,5 de volatilité implicite.
32:35 Chose qu'on n'avait pas vu depuis longtemps.
32:36 Mais à la bonne heure, on est à 10,5.
32:38 10,5, ça nous ramène décembre 2019.
32:43 Enfin, octobre, novembre 2019.
32:46 Mais bon, où le marché, où j'avais dit,
32:49 attention, maintenant, il faut se barrer,
32:50 parce que s'il y a un catalyseur négatif,
32:52 ce qu'on peut faire, ce n'est pas encore le cas.
32:54 Il faut du temps quand même.
32:56 - Il faut qu'on passe du temps dans ce genre de schéma
32:59 et de ce genre de configuration de marché.
33:01 - Je pense que qui achète...
33:02 - Donc, ce n'est pas barrez-vous.
33:04 - Non. Qui vend des options ?
33:05 Ce sont les market makers qui savent faire leur boulot.
33:07 Les gérants, les spéculateurs, ils ne sont pas tellement encore,
33:11 surtout les gérants, ils sont plutôt encore acheteurs d'options.
33:13 Ils cherchent à se couvrir, etc.
33:15 On n'est pas dans la vulnérabilité.
33:17 - Philippe, vos commentaires sur ce qu'on est en train d'écrire en plateau.
33:22 Puis, je voulais bien aussi qu'on parle avec vous peut-être du forex,
33:26 parce que derrière la baisse des taux,
33:29 les anticipations de baisse de taux,
33:30 le pivot de la Fed, effectivement,
33:32 il y a du mouvement un peu plus, en tout cas,
33:35 sur les devises ces derniers jours
33:36 que ce qu'on a pu observer précédemment.
33:39 - Oui, on va dire qu'il y a une sorte de conflit,
33:44 de duel, d'agenda, enfin, de prévision.
33:49 Est-ce que la BCE est la première à dégainer les baisses de taux ?
33:54 Parce qu'on est déjà en récession, les Etats-Unis.
33:56 La dernière fois, on nous a annoncé +5 de croissance,
34:00 et on sera probablement encore à 3,5 au quatrième trimestre.
34:05 Donc, logiquement, c'est chez nous que la baisse de taux
34:09 semble la plus impérieuse pour éviter d'aller droit dans le mur.
34:15 Je rappelle que l'Europe, enfin, les pays de la zone euro
34:18 vont émettre l'année prochaine un record absolu.
34:24 Là encore, on peut peut-être de temps en temps
34:28 essayer d'évaluer ce que ça va impliquer.
34:32 1240 milliards d'émissions obligataires.
34:36 C'est 1240, donc c'est le record absolu.
34:40 Et le niveau moyen qu'on va refinancer, c'est 1240 milliards.
34:45 En imaginant, moi, je vais être très optimiste,
34:48 je vais aller sur une hypothèse de -100 sur les taux européens,
34:53 donc on finira peut-être de 1024 à 300 ou à 275 points.
34:58 Ça veut tout de même dire que l'on va refinancer la plus grosse enveloppe
35:04 avec les taux les plus élevés qu'on ait eu depuis pratiquement 2007-2008,
35:11 avant que les taux s'effondrent littéralement.
35:14 Donc la redouase va être absolument colossale.
35:18 Il y a un moment où ça va forcément soit impliquer une hausse de la fiscalité,
35:24 soit de l'austérité.
35:27 Alors je sais bien qu'on n'est absolument pas prêt à subir un choc de type argentin.
35:32 Et les marchés se disent une chose,
35:35 si la baisse des taux ça ne suffit pas pour nous éviter une récession,
35:40 et alors que la facture de l'endettement va être la plus élevée de l'histoire,
35:45 du coup, est-ce qu'au bout du bout,
35:48 on ne verrait peut-être pas poindre un retour de la planche à billets,
35:52 si d'un seul coup les marchés commençaient à pousser des cris de douleur ?
35:56 Et on sait qu'à chaque fois que les marchés redeviennent volatiles,
36:00 vous avez immédiatement tous les bons médecins de Wall Street
36:06 qui se penchent sur le cas de ce patient
36:10 qu'on ne peut pas laisser évidemment tout sauter, souffrir, etc.
36:15 Alors je voulais juste préciser quelque chose.
36:18 Le forex, donc, les anticipations, elles vont se croiser, se recroiser.
36:24 Tant que l'euro ne refranchit pas les 1,10, 60,
36:31 on va dire que pour l'instant la tendance reste quand même plutôt haussière moyen terme sur le dollar.
36:37 Alors si le dollar reste plus fort que l'euro,
36:42 et ça serait logique vu le différentiel de croissance,
36:45 peut-être qu'à un moment ça finira par gêner un petit peu les valeurs exportatrices américaines.
36:51 Mais pour l'instant Wall Street est sauvé, et on ne l'a pas évoqué,
36:56 mais le SOX, l'indice des semi-conducteurs,
37:00 bat aujourd'hui même, jour des quatre sorcières,
37:03 bat aujourd'hui son record historique absolu à 4 160.
37:09 Autrement dit, on est à +30 sur le SOX depuis le 26 octobre dernier,
37:14 on est à +66 depuis le 1er janvier,
37:19 et on est à +257 depuis cinq ans.
37:22 Donc ne cherchez pas trop si les taux c'est important ou pas important.
37:27 Quand vous regardez le SOX, et là je dirais qu'on peut parler des 12 mercenaires,
37:32 les 12 principaux producteurs de semi-conducteurs,
37:36 vous avez quelque chose qui est résilient à tout, absolument à tout.
37:41 Les guerres, les risques électoraux, la hausse des taux, la baisse des taux.
37:48 Vous regardez le SOX, il monte tout le temps.
37:51 Hausse, baisse, ça n'a aucune importance.
37:54 Donc si je devais faire un call sur 2024 en étant très optimiste,
37:58 pour moi le SOX c'est le symbole de quelque chose de totalement invulnérable.
38:03 Donc il faut avoir du SOX en portefeuille pour 2024, Philippe.
38:08 On entame la tournée des convictions là, donc ça c'est votre conviction 2024.
38:14 Vous voyez mon sourire, le SOX il prend 66% en 2023 alors que le S&P est à +22.
38:25 On est bien au-delà des +50 du Nasdaq.
38:30 On est sur des niveaux de surachat qu'on n'a pas vu depuis mars 2000 sur les dot-com.
38:36 Voilà, ces valeurs là qui composent le SOX, leur rendement il n'est même pas de 0,4%.
38:43 Même s'ils sont tous très profitables, on les paye tellement cher qu'il n'y a pas de rendement.
38:49 Donc si vous voulez, on ne joue que la poursuite de l'expansion des multiples, la hausse des cours, mais il n'y a rien.
38:57 Mais moi je veux un vrai call, Philippe, je ne veux pas un call ironique, je veux une vraie conviction.
39:03 Est-ce que vous pensez qu'il faut encore avoir du SOX pour 2024 ?
39:07 Non, moi pour 2024, mon call, mais qui reste un petit peu conditionnel, c'est le retournement à la hausse du nickel, du lithium, du cuivre.
39:22 Et ça, ça me donnera à priori un bon signal moyen voire long terme.
39:29 Donc moi je suis plutôt tenté d'être vraiment dans le concret.
39:32 Très bien, métaux, métaux industriels, chez Philippe pour 2024.
39:40 Oui Philippe ?
39:41 Métaux participant à la transition énergétique, précisément, pas l'acier, pas le zinc.
39:48 C'est un call, ça c'est un call très clair.
39:50 Le compartiment des métaux dédié à la transition énergétique, ça c'est le call de Philippe pour 2024.
39:56 Romain ?
39:57 Je devais en choisir un, on en a parlé et moi j'en avais plusieurs des calls.
40:01 Donc je devais en choisir un et je vais choisir l'argent.
40:04 On n'est pas très loin, c'est un peu la même idée.
40:08 Là c'est spécifique argent.
40:10 Pourquoi l'argent plutôt que l'or déjà ?
40:12 Parce que la configuration graphique, elle est excellente, elle n'est pas déclenchée.
40:16 Il faut passer à 24,40 puis la zone 25,32, 26,68.
40:20 Et là on ouvre la voie à une figure de retournement haussière et on a en mire 34,78 au moins.
40:27 Il y a de l'accumulation dessus, alors c'est hyper volatile.
40:30 Donc c'est un peu difficile à travailler mais en conservation.
40:34 On accumule tant qu'on est au-delà de 21, donc il faut supporter cette volatilité.
40:38 Je sais qu'on en parle souvent ensemble, mais c'est toujours un peu plus haut.
40:42 C'est à dire qu'on commence à 19, c'est plutôt 24, même avec la volatilité qu'on connaît,
40:46 parce qu'on est repassé par 20 depuis.
40:48 Mais la transition énergétique bien sûr, c'est un métal indispensable pour ça, c'est un métal qui rattrape.
40:56 Les consommations sont 5 fois inférieures aux préconisations des grands organismes.
41:00 Pour la transition énergétique, c'est valable dans l'éolien, c'est valable dans le photovoltaïque, c'est valable dans l'automobile.
41:06 Je pense qu'il y a des choses à faire de ce côté-là et que c'est aussi un actif qui peut être au refuge,
41:14 qui peut présenter un intérêt, une décorrelation et un arbitrage intéressant.
41:20 Vous avez le droit à une deuxième idée.
41:22 Une deuxième idée ? Il faut sélectionner ?
41:26 J'aime bien, je regarde les équipements anti-automobiles, il se passe des choses là.
41:29 Forvé a pas mal bougé aujourd'hui, il y a peut-être quelque chose à faire de ce côté-là.
41:33 C'est toujours du côté de la transition énergétique aussi, puisqu'eux sont prêts pour ça,
41:38 quels que soient les constructeurs qui vont y gagner.
41:40 Plutôt équipementés que constructeurs.
41:42 Plutôt équipementés que constructeurs, même s'il y a encore des choses à faire probablement du côté des constructeurs aussi.
41:46 Mais effectivement, ça peut être le deuxième.
41:50 On est vraiment dans le thème de la transition, entre les méthodes Philippe, l'argent, les équipements anti-automobiles pour vous.
41:56 Deuxième call. Après, ce n'est pas un call mais c'est une piste parce qu'on donne aussi des repères à ceux qui coûtent.
42:02 Vraiment, quand je dis stock picking, c'est d'aller regarder les valeurs et là, le graphique peut aider.
42:05 On peut avoir des configurations qui s'y prêtent avec des valeurs, mais on regarde aussi le fondamental sur des dossiers et des secteurs.
42:11 Il y a des choses qui se passent en ce moment et ça c'est plus large.
42:15 Mais quand il y a ces périodes de marché où c'est les smalls qui reviennent, etc.
42:20 Où on voit comment ça va avec les OPA, c'est souvent aussi une dernière phase de hausse.
42:25 Ça ne veut pas dire que c'est pour 2024, mais il peut y avoir de la concentration des choses qui se passent de ce côté-là.
42:30 Et donc, pas mal de dossiers à regarder.
42:33 Et donc, du côté des petits et moyens de capitalisation, il y a des configurations qui peuvent être intéressantes graphiquement.
42:38 On ne repère pas toujours tout, mais dans certains secteurs, on peut regarder les valeurs individuellement et les dossiers,
42:45 de connaître un peu les histoires des entreprises.
42:47 Mais ça peut bouillonner à nouveau dans le secteur des smalls en 2024 ?
42:51 On voit qu'il y a du cash et le marché réintéresse.
42:53 On se plaint des volumes actuellement, mais on sait pourquoi.
42:55 Il y a une alternative à 4% en garantie, plus ou moins.
42:58 Et encore chez nous, c'est 4%. Aux Etats-Unis, ça va jusqu'à 5, 6, 7%.
43:01 Donc, c'est aussi ça qui fait qu'il y a moins de volumes, mais on voit qu'il se passe beaucoup de choses.
43:07 Donc, ce n'est pas un col précis, mais c'est une façon de fonctionner, de regarder ce marché.
43:11 Il va falloir passer beaucoup de temps à regarder le dossier.
43:13 Les secteurs, individuellement, il n'y a pas de choses qui...
43:15 C'est une orientation stratégique ?
43:17 Exactement.
43:18 Stock picking ?
43:19 Vraiment. Je pense qu'on va avoir pas mal de boulot, et ça va être intéressant de ce côté-là, de bien choisir les dossiers.
43:24 Il y a aussi des contrepieds qui sont violents.
43:26 Oui, oui. Marché faible liquidité, petites valeurs, etc.
43:32 Ce sont des mouvements d'amplitude impressionnants parfois.
43:35 Mais il y a de bonnes surprises quand on enlève les chargeurs, effectivement, à tous.
43:38 Oui, oui, il y a la série des OPA est lancée, là, pour l'instant.
43:42 Jean-Louis, votre call ? Une conviction, une idée pour 2024 ?
43:47 Alors, traditionnellement, les débuts d'année sont favorables aux milliers small.
43:52 C'est vrai qu'il y a une activité.
43:53 Souvent, en fin d'année, il y a des ventes comme ça sur des valeurs qu'on ne veut pas voir dans les portefeuilles, etc.
44:00 Parce que voilà, janvier, février, mars, pas forcément sur trois mois, mais il y a des fortes périodes d'intérêt.
44:07 Tout à l'heure, je vous disais, justement, le lithium.
44:10 C'est drôle parce que Philippe en a parlé, et vraiment, on ne s'est pas parlé, puisqu'il n'est pas sur le plateau.
44:17 Mais c'est vrai que moi, je me disais qu'il y a des matières premières comme ça qui pourraient être un petit peu intéressantes à acheter,
44:23 et dans une perspective longue, longterment.
44:26 Parce qu'avoir une conviction comme ça, c'est une conviction longue.
44:29 C'est un peu un genre d'investissement.
44:30 Qu'est-ce qui pourrait, en France par exemple, prenons la France, prenons le CAC 40, la galaxie Bolloré, Vivendi, tout ce qui va se passer autour.
44:42 Vivendi rentre dans le CAC.
44:45 Il va être dispersé peut-être dès l'an prochain.
44:47 C'est ça ?
44:48 Bah oui.
44:49 Il va y avoir Desuites, il va y avoir Aloravas, etc.
44:52 Mais il va se passer plein de choses autour.
44:55 Et concrètement quoi ? On achète du Vivendi et on attend ?
44:59 Alors oui, ça peut être une bonne idée, déjà, premièrement.
45:02 Du Bolloré, pourquoi pas ? Moi je pense que Bolloré peut décoller.
45:05 En tout cas, la Gardère, tout ça, il y a un intérêt spéculatif qui n'est pas pricé.
45:13 C'est un peu le track record de Vincent Bolloré de savoir créer et recréer de la valeur, externaliser de la valeur,
45:21 dans ses conglomérats et les groupes qu'il a pu diriger.
45:24 Il l'a fait plusieurs fois, on a déjà eu l'occasion de voir à l'œuvre.
45:28 C'est pas un mauvais.
45:29 Donc là, il repart avec l'idée de démanteler son groupe.
45:33 Je pense qu'il faut regarder ça de près.
45:35 C'est riche.
45:36 Très bon call, ça. C'est un call aussi.
45:39 Romain, vous dites, vous validez ?
45:41 On l'avait recommandé Bolloré récemment.
45:43 Et donc, Lundi, retour de Vivendi dans le CAC.
45:46 Qui va, qui vient, qui sort, qui revient, pour être potentiellement dispersé, spité,
45:53 dans les prochains mois et les prochains trimestres,
45:55 si jamais c'est la stratégie qui est définitivement validée et confirmée par Vincent Bolloré.
46:00 Merci beaucoup, messieurs.
46:02 Merci à vous trois d'avoir été là tout au long de cette année.
46:05 On se retrouve bien sûr l'an prochain, toujours le troisième vendredi du mois,
46:09 pour les échéances de marché avec nos trois sorciers de Smart Bourse.
46:13 Romain Dobry, évidemment, membre de la cellule Info des experts de Bourse Directe.
46:17 Jean-Luc Hussac, Perceval Finance Conseil.
46:19 Et Philippe Béchade qui nous accompagnait, le président des Econoclast et rédacteur en chef de la Bourse au quotidien.
46:25 Le dernier quart d'heure de Smart Bourse, chaque troisième vendredi du mois,
46:39 dans le sillage de l'échéance de marché des trois sorciers.
46:43 C'est notre rendez-vous avec les équipes du Café de la Bourse.
46:46 Clémence Tanguy qui est avec nous pour ce rendez-vous mensuel,
46:49 responsable éditoriale du Café de la Bourse.
46:51 Bonsoir Clémence.
46:52 Bonsoir.
46:53 Merci beaucoup d'être avec nous, avec un parfait sujet
46:57 qui se prête parfaitement à la situation de marché qu'on connaît,
47:00 puisque tous les grands indices sont à leur sommet annuel ou historique.
47:05 Oui.
47:06 Et ou historique.
47:07 Et donc se pose la question du timing pour investir en Bourse.
47:11 Et c'est vrai que quand on a des indices au sommet,
47:13 parfois ça peut effrayer en se disant "ouh là là, est-ce que j'achète pas trop tard ?
47:18 Est-ce que c'est déjà pas trop tard pour acheter quand on a connu des rallies
47:21 comme ceux qu'on est en train de vivre aujourd'hui ?
47:24 C'est ce qu'on appelle le "market timing".
47:26 Exactement.
47:27 Alors c'est la tentative de prédire le marché pour pouvoir entrer sur un plus bas.
47:33 Alors ça peut se conjuguer à toutes les classes d'actifs.
47:37 Alors il y a la Bourse évidemment, les actions, mais on a aussi les obligations,
47:41 l'immobilier, matières premières, absolument tout.
47:43 Bon là on est dans Smart Bourse, on va quand même parler de la Bourse.
47:45 Oui, mais c'est clair, pour n'importe quel actif se pose la question du timing.
47:49 Est-ce que c'est le moment d'acheter un appartement ?
47:51 Est-ce que c'est le moment d'acheter une action ?
47:53 Tout à fait.
47:54 Qu'est-ce qu'on peut dire de cette manière de réfléchir ?
47:57 Parce qu'il y a cet adage dans les marchés qui nous dit "timing is crucial"
48:02 pour des professionnels, de l'investissement, pour des traders.
48:05 La question du point d'entrée, la question du timing est parfois un sujet important.
48:10 Tout à fait. Mais pour l'investisseur particulier, pas vraiment.
48:13 En fait c'est plutôt une très mauvaise question.
48:16 Parce qu'il y a quand même deux cas de figure où ça va s'avérer catastrophique.
48:19 Alors la première, c'est le cas que sont plus hauts,
48:23 les indices boursiers devraient être plus hauts de manière générale.
48:26 Donc on se dit oui, alors effectivement c'est peut-être pas forcément le bon moment pour investir
48:30 parce que ça ne va pas durer longtemps, surtout qu'il y a la récession qui pointe,
48:34 ça ne va pas très bien du côté de l'Allemagne,
48:36 on n'a pas des perspectives extraordinaires,
48:38 ça monte seulement avec les taux d'intérêt qui normalement devraient connaître un souplissement l'année prochaine.
48:43 Bon bref, il y a quand même plein de bonnes raisons de se dire que ça ne va pas durer
48:46 et que donc on va rentrer sur un plus haut, donc il faut attendre.
48:50 Mais le problème c'est que les gens qui disent ça sont généralement ceux qui,
48:54 quand le CAC était à 7000 points, allaient vous dire "oui mais en fait c'est pas sûr qu'on swappe en bas,
49:01 donc ça va sûrement descendre encore, donc il vaut mieux attendre pour acheter plus bas".
49:06 Et en fait qu'est-ce qui se passe ? C'est une excuse pour ne jamais investir.
49:09 Donc on ne rentre pas sur les marchés et on n'est pas investi.
49:12 Et puis surtout quand on est à -15 ou -20, on se dit "ah ben là c'est les... ah ben non, là il n'y a plus personne,
49:17 moi je vais à 25, je vais attendre pour acheter, ça perd 5, non je vais attendre encore,
49:21 ça perd 10, ça perd 15, ça perd 20, ah ben non, on va perdre 30 ou 40, donc j'arrête, je ne rentre plus dans le marché".
49:26 Le particulier est quand même très monté généralement pour le marché d'Amixem.
49:29 Donc qu'est-ce qu'il faut faire ? On l'évite.
49:31 Non parce que surtout que parfois, enfin ça peut aussi arriver,
49:34 on se dit "non mais alors dans ces cas-là, oui, alors là c'est super, un bon point d'entrée, je vais rentrer, tout,
49:39 voilà, j'ai mes économies, je mets 20 000 balles, ah ben ouais mais c'est pas le bon moment en fait".
49:43 Donc c'est quand même super, super risqué et il faut arrêter de vouloir absolument timer le marché.
49:50 Alors évidemment on peut se dire "mais oui mais le marché il obéit quand même à des règles assez cycliques,
49:55 enfin on sait très bien que les cycles boursiers succèdent, qu'on a le boom,
50:00 on a la récession, la dépression, enfin oui bien sûr mais d'abord vous savez jamais quand est-ce que le krach va arriver".
50:07 Alors parce que d'abord parfois c'est complètement imprévisible, ce qu'on appelle un signe noir, le Covid,
50:12 bon voilà personne ne l'avait vu venir, voilà, là c'est descendu, c'est pas mal descendu.
50:16 Alors parfois c'est quand même plus prévisible, alors par exemple la crise de subprême, on peut se dire "oui mais on aurait pu le voir".
50:21 Oui mais en fait on aurait pu le voir, c'est toujours beaucoup plus facile de le voir a posteriori, de refaire l'histoire.
50:25 Donc en fait non, on ne peut pas se dire, prévoir le krach c'est une très mauvaise idée.
50:30 Donc ceux qui vous disent que là c'est le moment, ça va descendre, là ça y est on a atteint un plus bas, il faut acheter etc.
50:36 Bon bah généralement c'est quand même de l'arnaque ou alors c'est des influenceurs, ça existe sur les crypto mais ça existe aussi sur la bourse.
50:42 Puis c'est une question d'horizon grand, voilà, quand on est vraiment dans du pur intraday évidemment on se pose la question de ses propres entrées et de sorties etc.
50:47 Quand c'est une logique d'investissement, on peut réfléchir.
50:51 Justement pour un investisseur particulier de long terme, franchement on oublie.
50:54 Voilà c'est ça, c'est pas la question, ça doit pas être un sujet bloquant.
50:58 On doit pas se réfugier derrière cette question du timing pour investir ou pour ne pas investir.
51:03 Qu'est-ce qu'on fait alors du coup ? Comment on fait ?
51:05 Qu'est-ce qu'on fait ? Bah alors on investit.
51:07 Tout le temps ? On achète tout le temps.
51:09 On investit pas en une seule fin, on investit tout le temps, ce qu'on appelle le dollar cost averaging.
51:13 On rentre, on a un point d'entrée tous les mois en fait, c'est quand même le plus simple.
51:18 Vous achetez un petit peu tous les mois, alors je sais pas, soit une somme fixe, 200 euros, 300 euros,
51:25 soit vous mettez un pourcentage de vos revenus s'il varie, donc vous vous dites j'investis 10% en bourse tous les mois.
51:31 C'est quand même hyper facile de faire ça maintenant parce que les courtiers ont mis en place des plans d'investissement programmés.
51:39 Donc c'est quand même très très simple.
51:41 Et puis vous pouvez aussi le faire si vous avez peu de sous, parce que d'abord les ETF ça vous permet de vous positionner à moindre frais à sur
51:47 une très large diversification.
51:49 Vous avez même les néo-courtiers maintenant qui vous font des fractions d'actions à partir de 1 euro.
51:52 Donc vous achetez des centaines d'actions avec 100 euros et vous entrez très progressivement sur les marchés.
51:58 C'est le meilleur moyen de lisser le risque et d'avoir de la paire au bout du compte.
52:03 Et puis ça permet d'avoir cette logique en tête, la logique des marchés, même comme vous dites si c'est 50 ou 100 euros par mois,
52:10 c'est déjà un apprentissage et je suis exposé moi en tant qu'investisseur à des actions, à des actifs risqués.
52:16 Je comprends la logique du marché, je suis ça de loin.
52:19 Ce n'est pas une question de budget.
52:21 Non, absolument pas, ça il faut oublier.
52:23 Je reviens quand même à l'histoire du timing.
52:26 Alors le fait que les DCA soient programmés aujourd'hui, je pense que ça change aussi la donne.
52:30 Parce qu'avant on se disait "bah oui je vais mettre 50 ou 100 euros par mois".
52:33 Alors on le fait un mois, deux mois, trois mois, et puis quatre mois.
52:35 "Ah bah non, là ça va être Noël, donc je ne vais pas le faire.
52:37 Et puis après c'est janvier, j'ai les courses de rentrée".
52:40 Donc d'être programmé en fait, ça crée une contrainte et une obligation qui est plutôt intéressante sur le plan de l'investissement.
52:47 Exactement, c'est ça qu'il faut mettre en place.
52:50 Après il y a d'autres moyens aussi de vouloir accroître sa performance en ayant toujours un investissement échelonné.
52:58 On va parler d'investissement dynamique échelonné.
53:01 Et alors dans ces cas-là, la logique est la même.
53:04 Vous investissez tous les mois une somme d'argent sur les marchés, mais elle va varier en fonction des circonstances de marché.
53:10 Donc ça veut dire que si les marchés sont chers, vous investissez moins.
53:14 Si ils sont bons marchés, vous investissez plus.
53:15 Par exemple, je ne sais pas si vous avez un ETF sur le CAC, vous vous dites "j'investis 100 euros tous les mois".
53:19 Alors s'il est en dessous de sa moyenne mobile, je ne sais pas 100 jours, 200 jours, vous vous dites "il est en dessous, super, je mets 200".
53:25 Il est au-dessus, vous vous dites "bon bah ok, je mets 50".
53:27 Il est dans sa moyenne mobile, vous vous dites "bon bah je garde, je mets 100".
53:29 Alors ça, ça va quand même permettre d'accroître encore la performance.
53:34 Et c'est quelque chose qui est relativement simple à mettre en place.
53:36 Mais bon, ça demande quand même un petit peu plus de temps, un petit peu plus de connaissances.
53:40 Donc si vraiment vous n'êtes pas familier des marchés, que vous ne voulez pas y passer du temps, rien du tout, vous vous concentrez sur le DCA.
53:46 Si vous voulez aller chercher un peu plus de gains et que vous avez un peu d'attrait pour ça, vous pouvez passer en investissement dynamique échelonné.
53:54 Très intéressant, c'est une très bonne manière de rentrer dans les marchés, de se confronter pour la première fois parfois au marché.
54:02 Les grandes leçons aussi que me donnent les boursiers avec un peu d'expérience, c'est attention effectivement.
54:06 Une fois qu'on sort des marchés, c'est pareil, jamais sortir complètement des marchés.
54:10 Une fois qu'on sort des marchés, après la question du timing, la psychologie fait que on ne retrouve jamais l'envie ou le courage ou l'élan de revenir dans le marché
54:22 une fois qu'on a sorti toutes ces positions.
54:25 Merci beaucoup Clémence. Merci d'être venue évoquer pour nous le sujet du market timing, qui est la fausse bonne idée effectivement,
54:33 peut-être pour les particuliers, avec d'autres méthodes et d'autres stratégies beaucoup plus douces pour justement investir chaque fois, chaque mois ou chaque trimestre,
54:42 un petit peu de son épargne.
54:44 Merci beaucoup Clémence. Clémence Tanguy, responsable éditoriale du Café de la Bourse, qui a été avec nous l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse.
54:51 Je rappelle que tous ces rendez-vous sont à retrouver en replay évidemment sur bsmart.fr.
54:57 Notre rendez-vous mensuel avec le Café de la Bourse, chaque troisième vendredi du mois, on se retrouvera donc évidemment à partir du mois de janvier.
55:04 Voilà pour cette édition ce soir. Retour de Smart Bourse encore la semaine prochaine bien sûr.
55:08 Lundi notamment à 13h30 pour le plan de trading avec IG et à 17h en direct pour la grande édition.
55:14 [Musique]

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