PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé !
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00:00 On va accueillir Tony dans un instant.
00:02 Tony qui a été victime d'une arnaque après avoir déboursé quasiment 120 000 euros,
00:06 119 au total, pour un chantier qui n'a pas été terminé.
00:11 La procédure est encore en cours, il va évidemment tout nous raconter, Tony.
00:15 Ça peut peut-être faire écho chez vous.
00:18 Nous aurons également Roland Pérez, notre avocat.
00:22 Mais avant ça, regardez cette vidéo.
00:24 J'ai clairement confié le chantier à la mauvaise personne
00:26 et j'en ai pour quasiment maintenant 35 000 euros de surcoût.
00:30 On a payé un accompte pour la commande, un compte de 40 %,
00:33 environ 5 000 euros, un peu plus de 5 000 euros.
00:35 Et bref, il devait venir, il n'est pas venu, plus de réponse, bla bla bla.
00:40 Ils ont pris 10 000 euros pour faire 24 mètres carrés de carrelage et de placo.
00:44 Donc bon, déjà c'est de l'escroquerie.
00:47 Je les ai vus bosser, les mecs ils sont deux, ils ont posé deux plaques en trois heures.
00:51 Alors depuis juillet, vous êtes quand même deux à travailler sur le chantier,
00:55 vous n'avez toujours pas fini le placo. C'est honteux quand même.
00:57 Voilà, les galères de chantier, peut-être que ça vous parle, vous aussi qui êtes chez vous.
01:02 Bonjour Tony, bonsoir Tony d'ailleurs. Merci d'être avec nous sur ce plateau ce soir.
01:06 Comment ça va Roland ?
01:08 Ça va, je suis très heureux d'être là, pas pour cette triste affaire,
01:10 mais je suis très heureux d'être avec vous.
01:12 Comme à chaque fois, c'est toujours un bonheur de vous avoir sur le plateau.
01:15 Tony, vous avez 42 ans, vous êtes acteur et metteur en scène,
01:18 vous avez suivi une formation d'investisseur immobilier
01:22 et vous avez commencé à faire des investissements immobiliers de cette formation.
01:27 Comment et dans quoi avez-vous investi votre argent d'abord ?
01:30 D'abord, je l'ai me formé pour investir encore plus massivement dans l'immobilier pour l'avenir.
01:36 Aussi, on a un statut qui peut être fragile pour notre retraite.
01:40 Donc je pense que c'est important de s'en rendre compte et quand on peut le faire, de le faire.
01:44 Et j'investis sur une maison pour une division en deux appartements en Normandie.
01:48 Voilà, et c'est comme ça que vous entamez les travaux
01:50 et que vous faites appel à une société de rénovation.
01:52 Exactement, notamment avec tout ce qui est dépenses énergétiques.
01:55 On nous demande de faire des travaux pour améliorer notre lettre énergétique.
01:58 Je fais des travaux d'un montant de 119 000 euros
02:01 avec une société qui nous a recommandés par l'organisme de formation que j'avais fait.
02:04 Donc on baisse la garde et il y a un packaging qui est donné justement aux investisseurs.
02:09 D'accord, donc vous vous dites, voilà, ça y est, j'entame ces travaux de rénovation.
02:13 J'imagine que vous contractez un crédit parce que 119 000 euros, c'est quand même une somme.
02:17 Non, pas du tout, c'est rien.
02:21 Effectivement, je mets un tout petit peu d'apport, je contracte un crédit.
02:25 Et donc ce crédit qui servira justement non seulement à acheter le bien,
02:28 mais aussi à faire les travaux nécessaires de rénovation.
02:31 Donc l'entreprise demande des accomptes.
02:34 Il y a plusieurs accomptes tout au long des travaux.
02:37 Oui, on va y venir effectivement aux accomptes parce que ça ne se fait pas comme ça.
02:40 Donc vous contractez ce crédit, vous vous en faites votre travail.
02:43 En fait, c'est une source de revenus pour assurer votre retraite.
02:46 Vous vous contractez un crédit, donc vous devez rembourser ce crédit.
02:49 Et vous entamez les travaux. Comment ça se passe ?
02:51 Donc la société, vous avez confiance.
02:53 J'imagine qu'il vous faut un devis, qu'ils vous mettent des échéances
02:57 et qu'ils vous font un plan sur l'avancée des travaux.
03:00 Effectivement. Alors c'est vrai que je ne le considère pas comme un travail,
03:02 mais plutôt comme un investissement parce qu'un travail mérite salaire,
03:06 alors que là, c'est plutôt une activité, une passion.
03:08 Donc on édite un devis.
03:11 Le devis, on se met d'accord avec une date de fin de chantier qu'on signe avec un montant.
03:15 Les accomptes, on est au courant.
03:17 Et à la signature du devis, l'entreprise demande directement 40 %
03:21 avant même d'avoir commencé les travaux.
03:22 40 %, ça c'est normal Roland ?
03:24 Est-ce que les entreprises dans le bâtiment demandent 40 % au premier versement ?
03:30 En fait, les entreprises commerciales, elles obéissent à la loi de la concurrence,
03:34 c'est-à-dire qu'elles pratiquent les prix qu'elles veulent.
03:36 C'est à vous d'être extrêmement vigilant et de mettre un échéancier
03:40 qui est conforme à ce que vous souhaitez.
03:42 Mais en réalité, ça peut être 10, ça peut être 30, ça peut être 50 %.
03:45 C'est vrai que 40 %, c'est énorme alors qu'on a absolument rien à commander.
03:49 C'est quoi la moyenne Roland d'habitude ?
03:51 C'est 25 %.
03:52 Généralement, lorsqu'on commence un chantier, c'est 25 %.
03:54 Et au fur et à mesure des chantiers,
03:56 au fur et à mesure de la réception de certains travaux,
03:59 de la réalisation des travaux, on augmente.
04:01 C'est-à-dire qu'on a vu ce qui a été fait,
04:03 on a une certaine confiance qui s'installe et là, on continue à payer.
04:06 Il vous a dit quelque chose d'intéressant, Tony.
04:09 Il dit en fait, j'ai été recommandé, cette entreprise m'a été recommandé
04:13 par la formation que j'avais reçue.
04:15 Donc, j'ai baissé la garde.
04:16 Il y a une affiliation.
04:17 Donc, quand l'entreprise arrive en disant, ça commence comme ça, c'est 40 %,
04:21 et que la formation qui l'a complètement pris sous sa couple lui dit,
04:25 oui, c'est comme ça, je vous le garantis, je vous accompagne.
04:30 On a confiance, il a baissé la garde, effectivement.
04:33 Mais 40 %, pour ceux qui nous écoutent, vous devez avoir l'attention attirée
04:36 parce que 40 %, quand on n'a strictement rien commencé, c'est énorme.
04:40 Non, mais ça, effectivement, attention, pas 40 %, 25, c'est normal.
04:43 25, c'est normal.
04:43 25, c'est normal.
04:44 Tony, donc, vous versez les 40 %.
04:46 40 % à la signature du devis, 30 % au début du chantier.
04:51 Alors, 40 % et après 30 % supplémentaire.
04:53 Exactement, c'est-à-dire, c'était exactement 48 000.
04:56 Je me rappelle d'avoir fait le virement de 48 000 € rien que pour la signature du devis
05:00 et d'avoir fait un autre virement de 35 000 € pour commencer le chantier.
05:04 Donc, il y avait déjà 70 % de la somme qui avait été donnée
05:07 avant même le commencement du chantier.
05:09 Bon, alors, vous êtes en confiance, vous versez cette somme,
05:12 de toute manière, vous la devez à la fin.
05:13 Et les travaux commencent réellement au moment où vous avez versé ces 70 000 € ?
05:18 Alors, exactement, les travaux commencent fin octobre 2022.
05:22 Et des intérimaires venus de l'étranger commencent les travaux de démolition dans la maison
05:28 et le matériel commence à apparaître.
05:29 Bon, et comment se passent ces travaux, Tony ?
05:31 Les travaux se passent...
05:33 La démolition, c'est difficile de se louper, mais ils ont quand même réussi.
05:38 Ah, ils ont quand même réussi à se louper ?
05:39 Ils ont quand même réussi en faisant effondrer un plancher
05:42 parce qu'il y avait une cheminée et donc ils l'ont enlevé.
05:44 Donc, du coup, ça commence...
05:46 Voilà, un peu sur l'échafaudron.
05:48 La société promet d'envoyer des vidéos toutes les semaines
05:50 parce que moi, je suis de la région parisienne,
05:52 donc de faire l'aller-retour, je ne pouvais pas tous les jours.
05:54 Donc, la société, ça faisait partie du packaging,
05:57 d'envoyer des vidéos précises, des éléments d'avancée du chantier.
06:00 Donc, à partir de ce moment, ils nous envoient un peu les vidéos
06:04 qui ciblent pour qu'on soit en confiance.
06:06 D'accord.
06:06 Donc, voilà, les travaux se passent.
06:07 Donc, vous n'avez pas les vidéos ?
06:08 Si, j'ai les vidéos. Ça, par contre, j'ai les vidéos.
06:10 Et au mois de décembre...
06:11 Avec le plancher effondré ?
06:13 Voilà, quand il y a eu ça, effectivement,
06:15 je suis allé directement vérifier
06:16 parce que là, je me suis dit que c'était quand même quelque chose d'assez important.
06:19 Et puis, quelque chose de spécial se passe.
06:22 Après un mois de chantier, à partir du 15 décembre,
06:26 il n'y a plus personne sur le chantier.
06:27 D'accord. Et ça dure combien de temps, ça ?
06:29 Ça dure un peu plus d'un mois.
06:30 Sans blague ?
06:31 Un peu plus d'un mois.
06:32 Je demande à l'entreprise pourquoi il n'y a personne sur le chantier.
06:34 Ils me disent qu'ils sont partis en Roumanie
06:36 parce que c'était les vacances de Noël et qu'ils sont très croyants.
06:39 D'accord. On vous donne ça comme explication pendant un mois ?
06:43 Très bonne explication.
06:43 Oui, très bonne explication. Super, vous êtes content.
06:45 Alors ça, c'est l'état de votre chantier.
06:47 Vous nous avez donné des photos.
06:49 Alors là, on n'est pas en décembre, on est au mois d'avril.
06:53 Ça, c'est le mois d'avril.
06:54 Ils sont sympas.
06:56 Vous avez des fenêtres, déjà.
06:57 Ils ont laissé un peu de matos pour bosser, c'est cool.
06:59 Voilà. Là, on est entre mars et avril.
07:02 Et à cette étape-là, ils me demandent quand même les 20 %...
07:05 Pour sans blague ?
07:06 Oui, les 20 % supplémentaires pour que ça arrive à 90 %.
07:09 Et je leur dis que le chantier n'a pas vraiment avancé
07:14 et que je ne donnerai pas tant que le chantier n'avancera pas plus.
07:17 Évidemment, vous avez déjà versé 70 % de la somme.
07:19 Mais pardon, en fait, c'était deux appartements.
07:22 Exactement. Là, on est dans l'appartement du bas.
07:24 Maintenant, comme j'ai terminé les travaux, c'est magnifique.
07:28 Mais à ce moment-là, c'était comme ça.
07:30 Ça paraît démentiel.
07:31 Il n'y a pas moyen de faire pression sur l'entrepreneur.
07:34 Le chantier a arrêté pendant un mois, il demande les 20 % restants.
07:36 C'est une blague.
07:37 La pression, c'est sur lui qu'ils la font.
07:39 Ce n'est pas lui qui peut le faire sur l'entreprise.
07:41 Ils ont déjà touché 70 %.
07:42 Donc, c'est tout le problème.
07:43 Pour ceux qui nous écoutent, il ne faut surtout pas rentrer
07:46 dans ce processus qui vise à quasiment payer plus de la moitié
07:50 pour un chantier qui n'a même pas commencé
07:52 ou qui est quasiment dans cet état-là.
07:54 Ça paraît totalement impensable.
07:56 Oui, Jean-Basquiat.
07:57 Il y a quelque chose...
07:59 Je vais vous poser une question qui me paraît.
08:00 Vous parliez d'une formation.
08:01 Donc, est-ce que c'est un organisme qui est reconnu par rapport à l'État, etc. ?
08:05 Et est-ce que cette entreprise, l'État, ne va pas se retourner contre elle ?
08:08 Parce que ça peut arriver à tout le monde.
08:09 Alors, est-ce que c'est des organismes ?
08:10 C'est très intéressant, Jean-Basquiat, ce que vous dites.
08:13 Parce qu'en fait, c'est un...
08:14 Si démarre, c'est une belle journée.
08:15 Et le gouvernement a deux bons points.
08:16 On m'a demandé de dire ça.
08:17 On m'a demandé de dire ça.
08:19 En fait, cet organisme de formation, en réalité,
08:22 il l'a obtenu dans le cadre du CPF que les salariés peuvent avoir.
08:27 Il l'a pris lui.
08:28 Ça rentrait parfaitement là-dedans.
08:30 Mais cet organisme de formation, au départ,
08:32 il n'avait pas vocation à proposer des travaux.
08:34 C'était une formation, justement, pour faire des investissements locatifs.
08:38 Il a suivi cette formation.
08:39 Simplement, ce qui est intéressant,
08:41 c'est que cette société de formation l'a mis en relation,
08:46 à cautionner, à garantir, à accompagner.
08:50 Et là, je pense que l'escroquerie un peu globale...
08:53 - Là, on va y venir.
08:54 Mais je voudrais bien qu'on finisse l'histoire, s'il vous plaît, de Tony.
08:56 Et on va y venir, évidemment.
08:58 Les solutions que vous avez aujourd'hui, qui s'offrent à vous,
09:00 sont des solutions et qu'on continue sur les travaux.
09:02 Donc, vous avez versé 70% de la somme.
09:04 Il n'y a personne sur le chantier.
09:05 Ils reviennent quand ?
09:06 - Alors, ils reviennent gentiment fin janvier,
09:09 pour recommencer les travaux.
09:11 J'étais assez content qu'ils reprennent les travaux,
09:13 parce que sur le devis, il y avait marqué une fin de chantier
09:15 à partir du 25 février.
09:17 Et vu tout ce qui est resté,
09:19 je me suis dit que ce n'était pas possible que ça soit livré.
09:22 Et donc, je commençais à mettre de la pression
09:23 et dire que tant que ça n'aura pas avancé, je ne donnerai pas les 20%.
09:26 Alors, je me mets en contact aussi avec l'organisme de formation.
09:29 La formation, elle est de qualité.
09:30 C'est juste après la suite.
09:31 - Mais ça n'a rien à voir avec les travaux.
09:32 C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
09:34 - Et donc, du coup, je leur dis, mettez-leur la pression,
09:36 parce que je pensais que c'était une bonne chose
09:39 d'avoir le levier de la formation
09:41 pour faire en sorte, justement, de faire avancer l'entreprise.
09:43 - Donc, les travaux reprennent.
09:45 - Les travaux reprennent, avec du retard.
09:48 Et petit à petit, on est au mois de mars,
09:51 je vois que les travaux n'avancent pas tant que ça
09:54 et qu'il y a seulement une seule personne
09:55 au bout d'un moment sur le chantier.
09:56 - Non. - Oui.
09:57 - Et ça dure combien de temps, ça ?
09:58 Donc, vous rappelez l'entrepreneur, lui, il dit, c'est une vague.
10:00 - À partir du mois de...
10:02 À partir de fin mars, début avril,
10:04 je vois qu'il y a qu'une personne sur le chantier.
10:06 Et donc, du coup, avant de donner les 20 %,
10:09 je fais quand même un constat du CIE début mai,
10:11 montrant que les travaux n'avancent pas
10:13 et sachant que l'entreprise a des problèmes financiers
10:16 puisque sur les comptes clients qu'il a,
10:19 il n'y a plus d'argent.
10:20 - D'accord.
10:21 Et quand est-ce que vous versez les 20 % ?
10:22 - Les 20 %, après avoir contacté l'entreprise de formation
10:25 et après avoir dit à l'entreprise
10:27 que je ne les donnerais pas,
10:28 ils me disent, on va abandonner le chantier une seconde fois
10:32 si vous ne donnez pas l'argent.
10:34 - D'accord. Roland ?
10:35 - Non, mais tout ça, c'est incroyable.
10:38 C'est vraiment une organisation frauduleuse.
10:40 C'est une escroquerie en bande organisée, j'ai envie de dire.
10:44 Alors, quel est le rôle de l'institut de formation ?
10:47 Ça sera à définir.
10:48 S'il y a une plainte pénale.
10:49 Je crois qu'il y a Tony, une plainte pénale qui a été engagée.
10:52 - Alors, oui, il y a une procédure qui est en cours.
10:54 - Une plainte pénale qui a été engagée
10:55 parce qu'il n'est évidemment pas seul dans cette vaste escroquerie.
10:58 Ils sont plusieurs.
10:59 Il y a pour combien de millions ? 2 millions d'euros ?
11:01 - Oui, un peu plus de 2 millions d'euros.
11:03 - Un peu plus de 2 millions d'euros de personnes.
11:05 Alors, ce qu'il faut savoir quand même,
11:07 c'est que je lui ai posé la question tout à l'heure
11:09 quand on était dans la loge,
11:10 je lui ai demandé s'il avait contracté
11:11 ce qu'on appelle une assurance,
11:12 une assurance dommage ouvrage.
11:14 Dès qu'on construit, dès qu'on fait des travaux importants,
11:17 ce qui était le cas dans ta maison, Tony,
11:19 dès qu'on fait une rénovation, on prend une dommage ouvrage.
11:21 C'est-à-dire qu'elle va vous accompagner, cette assurance,
11:24 et elle va couvrir justement les abandons de chantier,
11:26 les malfaçons, et là, elle va intervenir,
11:29 c'est-à-dire qu'on va pouvoir être rémunéré,
11:32 être financé, indemnisé pour pouvoir continuer ses chantiers.
11:35 Comme il était en pleine confiance,
11:37 il a été ensorcelé, il n'y a pas d'autre mot,
11:40 parce que payer 70%, il faut être ensorcelé pour ça.
11:43 - Il n'était pas seul.
11:45 - Il n'était pas le seul, mais vraiment.
11:47 Donc, à partir de là,
11:48 il n'a pas pris cette assurance dommage ouvrage.
11:50 Les renseignements qu'il a pris sur cette société,
11:53 ils étaient très faibles, puisqu'elle venait d'être créée.
11:56 C'est une agence qui mettait en relation,
11:58 partout en France, avec des salariés qu'on allait prendre.
12:01 Donc, en fait, il n'y avait pas une entreprise de construction,
12:03 une entreprise de travaux,
12:04 ils n'avaient pas de salariés, ils n'avaient rien du tout.
12:06 Donc, là aussi, ça doit alerter.
12:07 Si vous regardez, même aujourd'hui,
12:09 vous allez sur le tribunal, sur l'infogreffe,
12:12 vous regardez l'entreprise, son bilan, son nombre de salariés,
12:15 et si vous voyez qu'elle n'a rien, ne contractez surtout pas.
12:18 Ce sont des renseignements que vous pouvez faire chez vous, tranquillement.
12:21 Et ensuite, il y a plein d'assurances qu'on peut prendre.
12:24 Il y a ce qu'on appelle l'assurance remboursement,
12:26 justement, quand l'entreprise est en faillite.
12:28 Cette assurance remboursement, elle va vous payer,
12:31 elle va vous indemniser si l'entreprise tombe en faillite.
12:34 Il y a l'assurance garantie, délai et livraison,
12:37 qui est importante aussi à prendre.
12:38 Alors, ça coûte un peu d'argent.
12:39 Ça vous a coûté en plus 65 000 euros, à peu près ?
12:42 - Exactement. J'ai perdu 65 000 euros dans cette affaire.
12:45 Et il y a un mot qui est très juste dans ce que vous venez de dire, Maître.
12:47 Vous venez de dire, Maître, c'est l'ensorcellement.
12:49 C'est-à-dire qu'on est dans cette ère d'influenceurs,
12:52 aussi sur le coaching, que ce soit immobilier ou sur les investissements,
12:56 où il y a vraiment cette volonté à vouloir,
12:58 comme des sortes de gourous, convertir tout le monde.
13:02 Et effectivement, quand vous êtes affilié à un groupe comme celui-là,
13:06 effectivement, vous vous laissez faire sans vous en rendre compte.
13:09 - Moi, je voudrais connaître la fin de votre histoire.
13:11 Parce qu'on me dit que les appartements sont terminés, ces appartements.
13:14 À partir d'un moment, vous lâchez cette entreprise ?
13:16 Comment ça se passe ?
13:17 - Effectivement. Au mois de juin, de toute façon,
13:19 l'entreprise fait un troisième, enfin, un dernier abandon de chantier.
13:23 - C'est l'entreprise qui l'a lâchée.
13:25 - Voilà. Donc, l'entreprise me lâche. J'ai tenu jusqu'au maximum.
13:28 Parce que vous, en tant que bailleur, vous avez envie d'arriver à la fin des travaux.
13:31 Vous avez déjà 4 mois de retard, donc des loyers que vous ne percevez pas.
13:35 Donc, vous êtes à la gorge, quoi.
13:36 Vous avez envie que cette entreprise termine ses travaux
13:39 pour retrouver une vie normale.
13:41 Je vois que ça ne va pas être possible. Je prends mes gants.
13:44 Je n'avais jamais fait de travaux, parce que je vous l'ai dit,
13:46 je suis acteur et metteur en scène.
13:47 Et je dis, il faut prendre ses responsabilités.
13:50 Il y arrive quelque chose d'assez pénible.
13:52 Vas-y sur le chantier et fais les travaux toi-même.
13:54 Et appelle d'autres artisans pour les terminer.
13:56 - Valérie D'Amido est venue.
13:58 - Valérie a eu le dret de régler.
14:00 - Heureusement, elle n'était pas disponible.
14:02 Et j'ai fait... Je n'ai pas envoyé les photos,
14:04 mais c'est moi qui ai posé les sols, qui ai fait la peinture,
14:07 qui ai fait le terrassement.
14:09 - Le gros œuvre a été fait ? Ah non, le gros œuvre a été fait ?
14:11 - Une partie du gros œuvre a été fait,
14:13 mais c'est moi qui ai fait le terrassement.
14:15 Et j'ai payé d'autres ouvriers pour m'aider.
14:18 - Combien ça vous a coûté en plus ?
14:21 - J'ai perdu 65 000 euros dans cette affaire.
14:23 - En total ?
14:24 - Il y a eu 45 000 euros de travaux qui n'ont pas été réalisés,
14:27 comme l'isolation, puisqu'on est dans des dépenses énergétiques.
14:30 Maintenant, il faut faire vraiment attention à ça.
14:32 Et d'ailleurs, je tirerai peut-être un mot tout à l'heure
14:34 à propos justement de la rénovation énergétique.
14:37 Mais 45 000 euros de travaux non réalisés.
14:40 Et plus de 15 000 euros, 16 000 euros de paiements
14:44 à des entrepreneurs et de matériel acheté.
14:47 - Il a été finit quand le chantier ?
14:50 - En juillet.
14:51 - En juillet.
14:52 - En juillet, mi-juillet.
14:54 Non, le 15 août.
14:56 Et après, j'ai pu partir en vacances avec ma famille
14:58 et ma femme qui, malheureusement,
15:01 devait garder les enfants tous seuls,
15:02 parce que j'ai quatre enfants.
15:04 - Bravo. Félicitations.
15:05 - Et qui m'a beaucoup aidé pendant cette période
15:07 et m'a laissé partir, terminer le chantier.
15:09 - Moi, j'ai l'impression que tous les gens autour de moi
15:11 qui ont fait des travaux, qui se sont lancés dans des travaux,
15:14 ont commencé par se faire escroquer.
15:16 Ensuite, on fait appel à une deuxième société.
15:18 Et là, ça s'est bien passé.
15:19 Comment ça se fait qu'il y ait autant de sociétés
15:21 qui soient malveillantes ?
15:22 Et pourquoi est-ce qu'il n'y a pas une protection ?
15:24 Ça veut dire que n'importe qui peut ouvrir une société ?
15:26 - Il y a des protections.
15:27 Il y a des assurances à prendre.
15:28 Il y a des renseignements à faire.
15:29 Là, ce qu'on fait, c'est de la prévention.
15:31 C'est-à-dire qu'on prend des renseignements
15:33 sur l'entreprise.
15:34 Lui, ce n'était pas une entreprise, c'était une agence.
15:36 Et c'est l'organisme qui l'a mis en relation.
15:38 C'est-à-dire qu'il y avait une affiliation.
15:40 Il faut aujourd'hui qu'il aille regarder.
15:42 Il faut qu'il y ait les liens entre cette société
15:44 qui, évidemment, n'existe plus qu'à déposer le bilan,
15:46 et la société de formation,
15:48 pour voir s'il y a un lien aujourd'hui.
15:49 Et c'est ce que va faire son avocat
15:51 dans le cadre de la plainte collective.
15:53 Mais c'est sûr qu'il faut être…
15:54 - Pour l'assurance automatiquement ?
15:55 - Les assurances, franchement…
15:57 Le premier truc à faire, c'est téléphoner à son assureur.
16:00 Dire « je vais faire construire » ou « je vais faire des travaux ».
16:02 Qu'est-ce que tu me conseilles comme assurance ?
16:04 L'assurance remboursement, l'assurance dommage ouvrage,
16:06 l'assurance… Il va tout vous dire.
16:08 Ça va vous coûter un peu d'argent,
16:09 mais c'est sans commune mesure,
16:10 avec 65 000 euros, le temps perdu, la vie gâchée, enfin voilà.
16:14 - Non mais c'est insupportable.
16:16 Tony, juste comment vous pensez récupérer cet argent ?
16:18 - Alors, je vais vous dire la vérité.
16:21 Effectivement, j'ai un avocat qui m'a dit clairement
16:24 « fais un avis de créance ».
16:26 Donc on a fait un avis de créance.
16:27 - Déclaration de créance.
16:28 - Déclaration de créance au niveau du mandataire judiciaire.
16:31 Donc c'est la personne qui est censée récupérer
16:33 les différentes plaintes des victimes
16:35 et les quantifier au niveau du montant de chacun.
16:39 - En sachant que vous ne toucherez rien,
16:41 parce que ça va être les impôts, l'Ursaf, etc.
16:44 qui passent en premier.
16:46 Donc c'est des créanciers qui passent à la fin.
16:48 Et comme il n'y a déjà pas de salariés, pas d'argent, pas de biens,
16:50 et une agence je ne sais où, il y aura évidemment zéro euro.
16:53 - Et ce qui est triste à dire, c'est que cet avocat,
16:55 en l'occurrence, m'a dit « dans ce genre d'affaires,
16:58 c'est complètement injuste parce qu'avant qu'il y ait justice,
17:01 vous avez une chance sur cent ».
17:03 Donc moi personnellement, aujourd'hui, je me dis
17:06 « c'est aussi le parcours d'investisseur, j'ai plusieurs biens,
17:09 ça marche toujours bien jusqu'au moment où ça se passe mal. »
17:11 - Oui, mais quand il s'agit de la résidence principale,
17:13 c'est vrai Tony, c'est autre chose,
17:15 mais quand il s'agit de sa résidence principale,
17:17 qu'on ne peut pas rentrer dans son bien,
17:19 qu'on y a investi toutes ses économies,
17:21 c'est épouvantable.
17:22 - C'est un cauchemar.
17:23 - C'est un cauchemar, c'est une vie qui s'écroule, sincèrement.
17:26 - On ne peut pas s'en sortir en fait Roland, c'est ça le problème,
17:29 c'est que quand quelqu'un qui a mis toutes ses économies
17:31 pour construire sa maison,
17:32 il faut s'armer de patience, il faut s'armer de patience,
17:36 il faut déposer plainte parce que le juge qui va être saisi,
17:39 surtout quand il y a plusieurs personnes qui ont été victimes,
17:42 elle va prendre au sérieux cette plainte,
17:44 elle va remonter pour voir les ramifications,
17:46 elle va aller voir où il y a de l'argent
17:48 et quel était le rôle peut-être de l'organisme de formation
17:51 pour voir si effectivement elle a joué un rôle,
17:53 on peut appeler ça une perle de chance,
17:55 une perle de chance de voir sa maison un jour construite,
17:58 voir réparée et là on peut obtenir une indemnisation.
18:01 - Tony, juste en une seconde.
18:03 - Oui, alors il y a beaucoup d'entreprises qui font faillite,
18:06 effectivement ça arrive à beaucoup de monde,
18:07 ce que je pourrais conseiller c'est vraiment de faire attention,
18:09 j'espère que mon histoire servira d'exemple
18:11 et vous protégera des entreprises.
18:13 - Bravo à vous et merci d'être venu en tout cas témoigner ce soir.
18:16 - Malveille, en revoir.
18:17 (Musique)