180 Minutes Info Week-End (Émission du 24/12/2023)

  • l’année dernière
Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche
Transcript
00:00:00 - Quasiment 15h30 sur CNews. Merci d'être avec nous.
00:00:04 Je suis très heureux de vous retrouver cet après-midi pour 180 minutes info.
00:00:07 Nous sommes ensemble jusqu'à 17h aujourd'hui pour décrypter l'actualité, l'analyser
00:00:11 et en débattre bien sûr avec mes invités que je vous présente tout de suite.
00:00:14 J'accueille cet après-midi Véronique Jacquet. Bonjour Véronique.
00:00:17 - Bonjour. - Vous êtes journaliste France Catholique.
00:00:19 Merci d'être avec nous cet après-midi. - Mère Noël.
00:00:22 - A vos côtés, Mère Noël. - Elle casse la tradition.
00:00:25 - Et presque Père Noël à l'endroit de Véronique Jacquet.
00:00:27 - Jacquet et Jacques et Hubert Menand. - Bonjour.
00:00:30 - Je suis très content de vous recevoir cet après-midi. Merci Marc d'avoir répondu à mon invitation.
00:00:32 - C'est une première. - Mais c'est une première pour moi.
00:00:34 Donc je tenais à que vous soyez là. - C'est le plaisir de s'habiller avec vous.
00:00:37 - C'est gentil. - On croit en vous.
00:00:38 - Et en face de vous, Jean-Michel Fauberg, ancien chef du RED. Merci.
00:00:41 - Bonjour Simon. - Jean-Michel, d'autres 180 minutes info cet après-midi.
00:00:43 On commence nos débats dans un instant. On va bien sûr parler en longueur de cette fête de Noël.
00:00:47 On sera à Bethléem dans un instant en direct.
00:00:49 Mais juste avant les toutes dernières informations, on se trouve avec Maureen Vidal cet après-midi. Bonjour Maureen.
00:00:53 - Bonjour Simon. Bonjour à tous.
00:00:55 La justice a levé la saisie de l'avion qui transportait 300 passagers indiens
00:01:00 cloués au sol à vatteries dans la Marne depuis jeudi en raison de soupçons de traite d'êtres humains.
00:01:05 Les 300 passagers devraient être réacheminés demain au plus tard.
00:01:09 Pour rappel, l'avion devait relier Dubaï au Nicaragua.
00:01:12 Deux passagers soupçonnés de traite d'êtres humains sont toujours placés en garde à vue.
00:01:16 L'Allemagne en alerte, un avis de danger a été émis pour la Saint-Sylvestre concernant la cathédrale de Cologne.
00:01:23 La police a effectué plusieurs rondes hier soir et a été fouillée par des chiens renifleurs.
00:01:27 Aujourd'hui, tous les visiteurs seront soumis à un contrôle avant d'y entrer.
00:01:31 Selon la presse allemande, des messes de Noël à Cologne, mais aussi à Vienne et à Madrid, pourraient être les cibles de terroristes.
00:01:37 Enfin, une image attendrissante aux eaux de Beauval où les animaux fêtent eux aussi Noël.
00:01:42 Un bonhomme de neige en glace a été installé avec une carotte en guise de nez pour le plus grand plaisir des pandarous.
00:01:47 Les pandas et les orangs-outans ont eu le droit à leurs friandises, des tiges de bambou et de la laitue.
00:01:53 Merci beaucoup Maureen Vidal pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:01:57 Maureen court trouvera à 16h pour un journal en direct sur ces news.
00:02:00 On va donc prendre, je vous le disais, la direction de la Terre Sainte.
00:02:03 Pour commencer ce 180 minutes info, on va retrouver à Bethléem nos envoyés spéciaux Régine Delfour.
00:02:08 Et Sacha Robin, Régine, c'est un Noël, on peut le dire, plus que particulier cette année à Bethléem,
00:02:13 puisque les festivités sont annulées sur place.
00:02:16 Régine, quelle est l'ambiance aujourd'hui en ce 24 décembre à Bethléem ?
00:02:19 Absolument, Simon, vous l'avez dit, c'est un Noël assez particulier puisque de nombreuses festivités ont été annulées.
00:02:28 Là, sur les images de Sacha Robin, vous voyez la basilique de la nativité.
00:02:33 Théoriquement, il faut imaginer qu'il y a des milliers de fidèles, des chrétiens qui viennent ici ce jour pour célébrer la naissance du Christ,
00:02:41 puisque c'est à l'intérieur de la basilique qu'il y a la grotte où le Christ serait donc né.
00:02:47 Sur la place de la mangeoire, théoriquement, il y a un énorme sapin de Noël, mais aucune décoration cette année.
00:02:52 À la place, une crèche un petit peu plus particulière, à l'image du conflit à l'heure actuelle au Proche-Orient.
00:03:00 La mairie a décidé donc d'avoir un message plutôt de paix et d'éviter toute décoration.
00:03:07 Vous pouvez le voir toujours sur ces images, il n'y a presque personne, alors que théoriquement, il y a vraiment beaucoup de monde.
00:03:13 On a pu s'entretenir avec certains chrétiens palestiniens qui ont pour la plupart fermé leurs magasins.
00:03:21 Certains nous disent qu'ils n'ont pas trop le cœur à fêter Noël cette année.
00:03:26 Certains nous ont même confié que certains membres de leur famille avaient quitté la Cisjordanie,
00:03:30 puisque certains ne se sentent pas non plus en sécurité. Ils ont rejoint d'autres pays, notamment en Europe.
00:03:35 Alors ce soir, il y aura bien la messe. La messe va commencer à 22h heure française,
00:03:40 donc pas de procession, une messe à 22h qui va se terminer vers 23h.
00:03:45 Merci beaucoup Régine Delfour pour toutes ces précisions et merci donc à Sacha Robin qui vous accompagne aujourd'hui à Bethléem pour ces news.
00:03:51 C'est des images finalement assez tristes qu'on vient de voir Véronique Jacquet à Bethléem aujourd'hui.
00:03:56 Oui, c'est un Noël qui est très triste pour les palestiniens chrétiens.
00:04:00 On n'a pas l'habitude de dire que les palestiniens sont chrétiens, mais il ne faut pas les oublier.
00:04:04 Il y a 146 000 chrétiens en Israël, dont 46 000 dans les territoires la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est.
00:04:12 Ils sont de moins en moins nombreux. Alors c'est un Noël très triste pour trois raisons.
00:04:17 La première c'est qu'il y a eu la première intifada dans les années 90, la deuxième intifada au début des années 2000.
00:04:23 Une période qui était extrêmement sanglante, marquée par des attentats anti-israéliens.
00:04:29 Mais là, ces palestiniens chrétiens sont très tristes parce qu'ils sont évidemment solidaires des palestiniens, de la bande de Gaza.
00:04:36 Les musulmans bien entendu, mais aussi les chrétiens qui sont de moins en moins nombreux.
00:04:42 On a vu qu'il y avait deux femmes qui avaient été tuées il y a moins d'une semaine.
00:04:46 On a vu que vaille, que vaille, ils arrivaient tout de même à célébrer la messe alors qu'il n'y a plus d'eau, plus d'électricité.
00:04:53 C'est une catastrophe non seulement humanitaire mais aussi spirituelle.
00:04:57 Et Régine Delfort nous le disait, il y en a qui quittent, qui sont obligés de partir.
00:05:00 Voilà, alors il y en a qui sont obligés de partir mais ça ne date pas d'aujourd'hui.
00:05:03 C'est-à-dire que que les chrétiens palestiniens se disent "on n'a plus d'avenir en Israël" et partent pour d'autres pays comme le Canada, ce n'est pas nouveau.
00:05:11 En revanche, ce qu'il y a de nouveau et ce qui peut nourrir l'espérance en Terre sainte, c'est qu'il y a de plus en plus de chrétiens qui viennent d'Asie comme les Philippines.
00:05:19 Et c'est une communauté qui est très dynamique, qui ne se cache pas par exemple de faire des processions et qui est souvent au service de la personne.
00:05:26 Et notamment au service de la population juive aisée.
00:05:30 Et c'est ainsi qu'on voit aussi de belles histoires de fraternité humaine unir la population israélienne et ses chrétiens sur place, ses nouveaux chrétiens si j'ose dire.
00:05:39 Marc Menand, peut-être une réaction par rapport à ce qu'on vient de voir, ces images à Bethléem aujourd'hui, en ce 24 décembre ?
00:05:45 Est-ce qu'on ne pourrait pas essayer de s'enchanter un peu ?
00:05:47 Moi je vais me souvenir de Bethléem que j'ai visité, je crois que c'était en 1979, et c'était à Noël.
00:05:54 Alors ce qui est étonnant, c'est que quand vous arrivez à Noël, vous imaginez un jour, le jour de la nativité, ça vous prend.
00:06:01 C'est-à-dire qu'il y a quelque chose, même moi qui suis un pi, il y a une sorte d'infiltration.
00:06:07 Vous sentez que l'ébruissement vous gagne, vous n'êtes pas dans un monde comme ailleurs, c'est pas la visite d'un musée.
00:06:15 Alors ce qui est très étonnant, c'est que l'église chrétienne se trouve dans un sous-sol.
00:06:21 Vous descendez des escaliers, et là, l'intérieur ressemble à une église orthodoxe.
00:06:28 C'est-à-dire que ça scindille de partout, et c'est un tout petit lieu.
00:06:32 Le fait de descendre, c'est la logique de la grotte.
00:06:35 Une réaction de Véronique Jacquet ?
00:06:37 Oui, je voulais ajouter, pour compléter ce que disait Marc, que je suis aussi allée en Terre Sainte il y a de nombreuses années,
00:06:43 que paradoxalement, déjà, les chrétiens palestiniens n'aimaient pas trop qu'il y ait de démonstration de joie,
00:06:48 parce que c'est une terre, finalement, qui est toujours marquée à la fois par la joie, mais la souffrance d'être chrétien sur la terre où le Christ est né.
00:06:55 Mais de toute façon, les chrétiens ont été persécutés dès les premiers temps de l'église, donc il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
00:07:00 En revanche, juste pour dire que la spécificité de ces fameux accès à la grotte, et de cette fameuse entrée dans la basilique de la nativité que vous voyez là sur l'image,
00:07:08 c'est que la porte fait seulement 1m30.
00:07:10 C'est des images qui sont en direct, ce me dit Aurélie Locano, dans l'orillette, qu'on voit à l'antenne actuellement.
00:07:15 Je voulais juste, très rapidement, Véronique Jacquet, dans ce lieu mythique, à Bethléem,
00:07:20 est-ce qu'on peut presque dire aujourd'hui que le christianisme est en voie de disparition, dans cette ville qui est le berceau du christianisme, finalement ?
00:07:27 Alors il y aura toujours, à mon avis, des chrétiens pour s'accrocher, rester sur place, c'est le petit reste de l'église.
00:07:33 On en est presque là à savoir si ces peu de personnes qui restent vont vraiment y rester, vu la situation et les images qu'on peut voir aujourd'hui, qui nous parviennent de Bethléem.
00:07:41 De toute façon, la situation n'est absolument pas bonne, ni idyllique pour les chrétiens sur place.
00:07:46 C'est la logique de la Terre Sainte. C'est-à-dire qu'il ne faut pas oublier, ce sont les croisés, c'est comment ce lieu essaie d'être accaparé par les musulmans, chacun revendiquant la Terre.
00:07:59 Mais il est impossible d'imaginer qu'un jour, les chrétiens soient éradiqués de Bethléem.
00:08:04 C'est-à-dire qu'il y a là une volonté, une puissance de la foi.
00:08:08 Et puis j'espère que la sagesse des hommes, même si elle est minimale, il n'en restera pas moins, suffisamment d'intensité pour qu'on accorde l'incandescence de la foi et le droit de prier en ce lieu.
00:08:23 Absolument, je vous redonne la parole. Dans un instant, j'aimerais juste une petite réaction de Jean-Michel Fauverg.
00:08:27 Ces images qu'on voit, qui nous viennent en direct de Bethléem, ça devrait presque faire de la peine à tout le monde, j'ai envie de dire.
00:08:32 Je pense que ça fait de la peine à beaucoup. Ça fait de la peine non seulement aux chrétiens, mais ça doit faire de la peine aussi aux gens qui pratiquent d'autres confessions et qui les pratiquent de la manière la plus humaine possible.
00:08:45 Là, on est en pays de... Il y a une double problématique pour ces chrétiens. La problématique, c'est d'abord la guerre.
00:08:52 Une guerre qui n'en finit pas et qui avait déjà débuté... Il y a eu plusieurs épisodes de guerre et là, on est sur une guerre intense.
00:09:00 Donc, les hommes, quels qu'ils soient, dans ces épisodes de guerre, sont persécutés d'une manière générale.
00:09:08 Et la deuxième chose, c'est que ces chrétiens-là sont d'abord en pays... Malgré l'histoire, sont en pays à la fois d'un côté d'Islam et de l'autre côté, ils sont pris en tenaille entre l'Islam et la religion judaïque.
00:09:23 Donc, il y a une espèce de double... J'allais dire double peine, c'est pas une double peine. Il y a une espèce de double difficulté à vivre sa foi et sa religion.
00:09:34 Et il faut porter attention, effectivement, à ces chrétiens-là et d'une manière générale aux chrétiens d'Orient qui sont effectivement persécutés.
00:09:43 - Véronique Leclerc, vous vouliez intervenir ?
00:09:45 - Oui, je voulais dire deux choses. On a vu la porte de l'entrée de la basilique.
00:09:48 - La fameuse porte que vous décrivez.
00:09:50 - Elle fait à peine 1m30 pour deux raisons. La première, c'est qu'on ne voulait pas que ce soit possible de rentrer à cheval dans ce lieu saint, qui est quand même le berceau du christianisme, puisque c'est le lieu de naissance du Christ.
00:10:00 La deuxième chose, c'est qu'on l'a vu aussi la porte de l'humilité. On l'appelle la porte de l'humilité parce qu'on est obligés de se baisser pour rentrer dans l'église.
00:10:08 Ensuite, pour compléter ce que disait Marc, oui, bien sûr, la situation est très difficile pour les chrétiens, mais il y aura toujours des chrétiens sur place. C'est le petit reste, c'est la petite flamme de l'espérance.
00:10:22 D'abord, il faut savoir que ce sont par exemple les franciscains qui tiennent tous les lieux saints.
00:10:26 Donc, vous avez de nombreuses congrégations, communautés. Vous avez l'école biblique de Jérusalem où il y a de nombreuses domiciles.
00:10:34 - Les images de Sacha Robin en direct de Bethléem.
00:10:37 - C'est-à-dire que tout ce qui est archéologique, tout ce qui est découverte archéologique en Terre sainte est souvent piloté par l'école biblique de Jérusalem qui fait un travail considérable,
00:10:46 qui travaille d'ailleurs avec l'université israélienne sur place, avec les musulmans. Donc, il ne faut pas oublier, nous on voit un peu la partie de l'immergie de l'iceberg,
00:10:56 mais il ne faut pas non plus oublier la fraternité qui peut exister entre ces communautés, entre les juifs, entre les chrétiens et entre les musulmans. C'est important de le dire.
00:11:04 - C'est-à-dire qu'il y a même des musulmans qui fêtent Noël.
00:11:06 - Bien entendu, oui. Et puis de toute façon...
00:11:10 - Il y en a peu, mais il y en a marquement.
00:11:12 - Oui, oui, non mais Véronique a raison. Je pense qu'il y a une sanctuarisation. Et forcément, vous avez les fanatiques qui sont les rois de la partition, ceux qui veulent éradiquer.
00:11:24 Mais il y a quand même, dans toutes les religions, suffisamment de sagesse, de gens qui croient à l'amour, car la religion théoriquement, c'est le message de l'amour, c'est le message de l'embrasement des cœurs.
00:11:38 Et à partir de là, je pense qu'il y aura suffisamment d'intelligence, de volonté de reconnaître le droit à l'autre, et en particulier là, à Jérusalem-Est, avec cette grotte.
00:11:52 Personne, personne ne laissera un jour les chrétiens démunis de ce lieu où ils viennent s'enraciner et vibrer avec la naissance de leur foi.
00:12:06 - Juste pour préciser quand même que c'est peut-être beaucoup plus facile pour un pays démocratique de protéger à la fois toutes ses communautés, plutôt que pour un groupe terroriste.
00:12:15 Il y a quand même une vraie différence là.
00:12:17 - Alors on va poursuivre cette émission. J'aimerais qu'on se rende à la frontière avec Israël, dans le sud du Liban.
00:12:24 Je vous propose de regarder ce reportage dans la ville de Klaïa, quasiment déserte, bien sûr aujourd'hui, les quelques chrétiens qui restent sur place,
00:12:31 se sont réunis dans une église justement pour fêter Noël, l'occasion pour eux bien sûr de se retrouver avec leurs proches dans ces moments extrêmement difficiles.
00:12:39 Le sujet il est signé Dounia Tangour et on commente les images juste après.
00:12:42 C'est un Noël particulier qui se prépare cette année à l'église maronite Saint-Georges du village de Klaïa, au sud du Liban.
00:12:54 Avant de démarrer la guerre, le père Antonio Sfara prêche la résilience, lui qui s'apprête à accueillir les fidèles pour célébrer la naissance du Christ.
00:13:01 - Ici à la frontière, nous chrétiens sommes habitués aux situations difficiles.
00:13:07 Cela fait partie de notre vie quotidienne depuis des générations.
00:13:13 Nos ancêtres ont toujours vécu dans des conditions difficiles et aujourd'hui encore nous sommes confrontés à des difficultés telles que la guerre.
00:13:21 Même si Noël s'invite dans les foyers des Libanais chrétiens, le cœur n'est pas à la fête.
00:13:26 - Nous ne ressentons pas du tout Noël mais pour nous cela fait partie de notre tradition de mettre la crèche.
00:13:34 Jésus va naître dans chaque maison. C'est notre façon de célébrer, d'aller à l'église pour prier et de rentrer à la maison pour retrouver nos enfants et nos proches.
00:13:48 - Loin des festivités, le village de Klaïa est situé tout près de la frontière avec Israël et des airs.
00:13:53 Dans ce contexte de guerre, les habitants ont fait le choix d'un Noël plus intime, au plus près des traditions.
00:13:59 - Alors un petit mot rapide sur les images qu'on vient de voir. Je vais vous donner la parole à vous Jean-Michel Fauverg pour commencer.
00:14:06 Alors le Liban, c'est un pays qui a connu de nombreux conflits, ce qui a conduit à la diminution de la population chrétienne ces dernières années.
00:14:15 Les chrétiens du monde entier se battent, ils font tout pour célébrer Noël malgré la situation dans ces pays en difficulté aujourd'hui.
00:14:22 - Oui, le Liban est un pays auquel nous sommes très attachés. La France est très attachée au Liban puisque le Liban était sous protectorat français pendant longtemps.
00:14:32 Le Liban est un pays multi-confessionnel, donc c'est un moyen orient compliqué le Liban.
00:14:42 Et d'une manière générale, ce pays-là aujourd'hui, il est directement inclus dans la crise que l'on connaît avec un Hezbollah puissant,
00:14:52 qui pour l'instant, reconnaissons-le, n'est pas rentré totalement en guerre.
00:14:57 - Comment ? - Bien heureusement. Oui, il y a des échanges de tirs.
00:15:01 - On en a parlé il y a quelque temps du Hezbollah. - Bien évidemment, il ne faudrait pas que ça dégénère.
00:15:07 - C'est une crainte. - C'est une crainte avec un Hezbollah dont les ficelles sont tirées par l'Iran.
00:15:15 C'est d'ailleurs extraordinaire dans ce conflit-là. Enfin, extraordinaire. Mon mot est mal choisi, mais c'est un peu particulier.
00:15:22 On voit un Hezbollah qui est chiite qui s'allie au Hamas qui est sunnite et traditionnellement, ils se font plutôt la guerre que s'allier.
00:15:35 Donc effectivement, il faut veiller à ce Liban comme à la prunelle de nos yeux.
00:15:38 La France a toujours un rôle à jouer d'ailleurs, ça a été dit récemment par un diplomate israélien et par un diplomate américain.
00:15:46 Elle a un rôle à y jouer pour essayer de maintenir cette cohésion qui est si fragile au Liban.
00:15:52 - Un petit mot très rapide, Véronique Jacqui. - Oui, deux choses sur le Liban.
00:15:56 N'oublions pas quand même que les chrétiens libanais vivent aussi dans de grandes souffrances.
00:16:03 Il y a quand même 14 millions les chrétiens maronites qui vivent hors de leur pays.
00:16:07 Mais bien entendu, parce que de toute façon, le Hezbollah et l'islamisme en règle générale ne font pas non plus de quartier aux chrétiens qui vivent au Liban.
00:16:16 Et c'est de plus en plus compliqué pour eux de vivre sur place, bien qu'ils composent encore 40% de la population.
00:16:21 Ensuite, juste une deuxième chose positive concernant la situation en Israël.
00:16:27 Un dominicain qui travaille à l'école biblique de Jérusalem m'a dit qu'il y avait quelque chose de magnifique à voir en ce moment, malgré les horreurs qui se passent dans la bande de Gaza.
00:16:35 C'est de voir tous ces palestiniens chrétiens venir prier avec beaucoup de ferveur au sein de ces pulchres.
00:16:40 Et on voyait vraiment toute la mosaïque du christianisme, parce que le christianisme ce ne sont pas évidemment que les catholiques.
00:16:46 Ce sont les caldéens, ce sont les orthodoxes, ce sont les syriacs, enfin bref.
00:16:49 Voilà, ils viennent tous prier là avec beaucoup, beaucoup de ferveur.
00:16:53 Donc je pense qu'ils ne sont pas prêts de disparaître.
00:16:56 - On est quelques minutes avant la pause. J'aimerais qu'on vienne sur ces propos d'Emmanuel Macron qui s'est exprimé aujourd'hui face à la situation dramatique de la paroisse catholique de Gaza.
00:17:03 Deux paroissiennes ont été tuées le 16 décembre dernier sur le parvis de la seule église catholique de Gaza.
00:17:09 Il s'agit d'une mère et de sa fille et le chef de l'État a exprimé sa vive préoccupation au patriarche latin de Jérusalem.
00:17:16 En ce jour de Noël, Emmanuel Macron, on peut le dire, Marc Menand, est en soutien des chrétiens avec ces propos que le chef de l'État a tenus aujourd'hui, en ce 24 décembre, à la veille de Noël.
00:17:27 - C'est le minimum que l'on puisse attendre du chef de l'État.
00:17:32 C'est-à-dire que je dirais que même tout chef d'État de la démocratie mondiale...
00:17:38 - Vous en attendiez plus de la part du chef de l'État ?
00:17:40 - Non, non, bah plus, que pouvait-il faire de plus ?
00:17:44 - Non, non, non, je pense qu'il a trouvé pour une fois les bons mots, qu'il essaie de créer une sorte de dynamique,
00:17:52 également de penser avec un A les plaies de ces gens qui vivent un drame absolu, mais tout ça c'est du cotaire.
00:18:00 C'est-à-dire que malheureusement le quotidien là-bas est tellement destructeur pour les uns et les autres,
00:18:10 que je crois quand même, bien qu'étant en dehors de la foi, que ceux qui la détiennent cette fois,
00:18:16 là aujourd'hui, eh bien ils sentent un embrasement et je pense que c'est extraordinaire parce que dans l'épouvante qu'ils vivent,
00:18:25 ils doivent sentir une sorte de transcendance qui les fait se tourner vers le ciel et qui les nourrit d'espoir.
00:18:32 Sans espoir, l'être humain n'est rien et je crois que c'est ça qu'il faut retenir de cette fête de Noël.
00:18:38 C'est notre capacité, malgré les pires abominations, de trouver à chaque fois le ressort qui nous popule.
00:18:45 Comment on attise l'enthousiasme ? Et là c'est grâce à l'espoir, grâce à l'amour de cette fête de Noël bien sûr.
00:18:50 On parlera, c'est l'heure de la pub déjà, et c'est passé très vite, cette première partie de 180 minutes info.
00:18:56 On parlera de la persécution des chrétiens dans le monde, c'est paru aujourd'hui dans le journal du dimanche.
00:19:00 Un chrétien sur sept est persécuté dans le monde.
00:19:03 On s'arrête donc sur ces chiffres dans un instant, vous restez bien avec nous sur C News, une page de pub à tout de suite.
00:19:07 De retour cet après-midi sur le plateau de 180 minutes info, toujours en présence de Véronique Jacquier, Marc Menand et Jean-Michel Fauvergue.
00:19:18 Dans cette deuxième partie d'émission, on va s'arrêter très rapidement sur les chiffres publiés aujourd'hui dans le journal du dimanche sur la persécution des chrétiens dans le monde.
00:19:25 Puisque je vous le dis tout de suite, un chrétien sur sept est persécuté dans le monde.
00:19:29 Et on parlera ensuite de la désacralisation de Noël, et oui vous le savez, dans plusieurs mairies, dans plusieurs villes de France,
00:19:35 on peut le dire, Noël, c'est plus vraiment Noël.
00:19:37 Malheureusement, juste avant de traiter tous ces thèmes en deuxième partie d'émission, il est l'heure du journal, et c'est présenté par Maureen Vidal, cet après-midi, rebonjour Maureen.
00:19:45 Bonjour Simon, bonjour à tous.
00:19:47 La justice a levé la saisie de l'avion qui transportait 300 passagers indiens cloués au sol à Vatry, dans la Marne, depuis jeudi, en raison de soupçons de traite d'êtres humains.
00:19:57 Ces 300 passagers devraient être réacheminés demain au plus tard.
00:20:02 Pour rappel, l'avion de V est relié d'Ubaï au Nicaragua, deux passagers soupçonnés de traite d'êtres humains sont toujours en garde à vue.
00:20:08 Ecoutez Maître François, procureur.
00:20:10 La procédure n'était pas régulière, et on a soulevé des nulités, parce que des délais qui ont peut-être été respectés,
00:20:17 notamment l'atterrissage de cet avion, et le moment où on a placé toutes ces personnes en zone d'attente,
00:20:22 il était inadmissible qu'on puisse les laisser comme ça, sans leur dire quelle est la décision qui allait être rendue.
00:20:30 Donc on les a mis en zone d'attente, c'est-à-dire qu'on les a retenus contre leur gré, pendant plus de 11 heures.
00:20:35 Le maire de Péage-de-Roussillon, dans l'Isère, agressé physiquement alors qu'il était en déplacement dans un cadre privé près d'Avignon.
00:20:43 André Mondange a été pris à partie par des individus qui lui ont demandé ce que signifiait son insigne.
00:20:48 Selon le ministère de l'Intérieur, les agressions envers les élus auraient augmenté de 15% en 2023.
00:20:55 À quelques heures des vacances de Noël, l'école primaire de Casamozza Luciana, en Corse, a été le théâtre de vive tension.
00:21:04 Un parent d'élève a agressé verbalement une professeure car il ne voulait pas que sa fille fête Noël à l'école.
00:21:10 L'auteur présumé a été hospitalisé dans un établissement psychiatrique. Les détails et les explications avec Audrey Bertheau.
00:21:17 En 48 heures, un père de famille a menacé à trois reprises l'enseignante de sa fille.
00:21:24 En cause, les festivités prévues par l'équipe pédagogique dans le cadre des fêtes de Noël.
00:21:30 L'homme ne voulait pas que sa fille y assiste. Elle n'avait pourtant pas mis les pieds à l'école depuis trois jours.
00:21:36 Les parents et les élèves sont toujours sous le choc.
00:21:39 Moi je trouve ça inacceptable. Mes enfants ont été choqués. Ils ont été confinés du coup.
00:21:47 Baptiste, c'est clair qu'il est traumatisé. Il m'a demandé s'il était en danger hier matin pour venir à l'école.
00:21:54 Je lui ai dit "Baptiste, tu n'y risques rien. L'école est là pour te protéger".
00:21:57 L'homme a été interpellé puis placé en hôpital psychiatrique.
00:22:01 Pour les parents d'élèves, l'inquiétude persiste, en particulier pour la rentrée scolaire.
00:22:05 Il va être relâché, pas emprisonné. On ne sait pas s'il peut revenir à tout moment.
00:22:11 Est-ce que cette fois-ci, alors ok il a agressé verbalement, mais est-ce que cette fois-ci il ne va pas plutôt agresser physiquement ?
00:22:18 Nos enfants sont en insécurité totale.
00:22:21 La directrice de l'établissement a porté plainte auprès de la gendarmerie.
00:22:24 Et en cette période de fête de fin d'année, l'Europe est sous haute tension en France.
00:22:30 Gérald Darmanin a demandé au préfet de maintenir une extrême vigilance en raison du niveau très élevé de la menace terroriste encore présente sur le territoire.
00:22:40 Une menace également très forte en Allemagne ou encore en Autriche.
00:22:43 Plus de détails avec notre journaliste Augustin Donadieu.
00:22:46 La menace terroriste pèse sur l'Europe. La police allemande est en état d'alerte.
00:22:52 La cathédrale de Cologne a été fouillée de fond en comble hier soir avec l'aide de chiens renifleurs.
00:22:57 Des mesures vont être prises ce soir à l'occasion de la messe de Noël.
00:23:01 Les visiteurs seront soumis à un contrôle avant d'entrer dans le lieu de culte, annonce un responsable de la sécurité locale.
00:23:09 Des menaces qui planent également sur l'Espagne ou encore l'Autriche.
00:23:13 Les autorités ont reçu des indications selon lesquelles un groupe islamiste prévoirait de commettre plusieurs attentats en Europe le soir du Nouvel An et le soir de Noël.
00:23:22 Des arrestations ont d'ailleurs eu lieu hier à Vienne ou encore en Allemagne.
00:23:27 Et ces menaces chez nos voisins viennent accentuer la pression sur les autorités françaises.
00:23:35 Déjà vendredi, cinq personnes âgées de 20 à 23 ans ont été interpellées et placées en garde à vue en Meurthe-et-Moselle.
00:23:42 Ils auraient fait du repérage sur un marché de Noël en vue d'une probable attaque.
00:23:47 Les enquêteurs tentent de vérifier, toujours à l'heure actuelle, s'il y avait un projet terroriste et quel était son état d'aboutissement.
00:23:56 Pour rappel, un attentat en 2018 sur le marché de Noël de Strasbourg avait fait cinq morts et une dizaine de blessés.
00:24:05 C'était en 2018. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé ce vendredi dans une lettre au préfet de renforcer la sécurité lors des fêtes chrétiennes de Noël et de l'Épiphanie en raison du niveau très élevé de la menace terroriste en France.
00:24:21 Et dans la suite de votre journal, un échange émouvant. Le ténor italien Andrea Bocelli a envoyé une lettre à une ex-otage du Hamas, Yafah Adar, 85 ans,
00:24:32 durant sa captivité dans la bande de Gaza. Cette Israélienne dit avoir tenu, grâce aux chansons de son artiste préféré, Andrea Bocelli, une belle histoire en cette période de fêtes.
00:24:43 Et c'est ce qu'elle a écrit.
00:24:51 "Conte Partiro", cette chanson mondialement connue d'Andrea Bocelli, Yafah dit l'avoir fredonnée chaque matin pendant sa captivité aux mains des terroristes du Hamas.
00:25:00 Cette semaine, le ténor italien a tenu à lui écrire une lettre.
00:25:06 "Yafah Adar, j'aimerais pouvoir vous prendre dans mes bras. Honnêtement, je n'aurais jamais pensé que mon humble voix, ce grand cadeau que le ciel m'a fait, puisse un jour s'avérer si important."
00:25:17 Important, car cette chanson a fait tenir cette femme de 85 ans, libérée fin novembre. Andrea Bocelli a été touchée par son histoire.
00:25:28 "Avec vous, je chanterai désormais avec un enthousiasme renouvelé. Une foi renouvelée, une énergie nouvelle. J'admire profondément votre courage."
00:25:36 Pour la remercier, l'artiste souhaite lui faire un cadeau.
00:25:40 "Il veut vous inviter, vous faire venir en avion à un de ses spectacles ou vous inviter à un concert privé."
00:25:47 "Waouh, c'est l'un des plus beaux jours de ma vie."
00:25:55 Les mots de son idole, Yafah ne les oubliera jamais.
00:25:58 Et ça fait du bien de voir une belle histoire en ce jour de Noël. Maureen Vidal, merci beaucoup pour ce journal.
00:26:06 Et on vous retrouve dans une demi-heure pour un prochain point sur l'actualité.
00:26:09 Je rappelle juste quand même que 129 otages sont toujours détenus par les terroristes du Hamas dans l'enclave palestinienne.
00:26:14 On pense bien sûr fort à eux chaque jour, surtout en ce jour de Noël.
00:26:18 Je vous le disais, on va s'arrêter sur la persécution des chrétiens dans le monde cet après-midi.
00:26:24 Comme chaque année depuis 1993, l'ONG Portes Ouvertes réalise un index sur la persécution des chrétiens dans le monde.
00:26:29 Et le résultat est une nouvelle fois sans appel.
00:26:31 Les chrétiens sont les plus persécutés, 1 chrétien sur 7, les zones du monde les plus touchées.
00:26:36 Vous le voyez à l'antenne, l'Afrique du Nord, l'Afrique centrale, l'Asie du Sud, les zones en rouge que vous voyez apparaître à l'antenne.
00:26:42 Véronique Jacquet, je me tourne d'abord vers vous.
00:26:45 Quand on voit cette carte et surtout ce chiffre, 1 chrétien sur 7 aujourd'hui est persécuté dans le monde.
00:26:52 C'est une réalité Véronique, ça fait froid dans le dos, c'est dur de voir un tel chiffre aujourd'hui, en 2023.
00:26:56 Non seulement c'est une réalité, mais ce qui me paraît grave c'est l'indifférence.
00:27:00 L'indifférence des chefs d'État, l'indifférence de nos compatriotes, l'indifférence tout court quand il s'agit de commenter une actualité comme celle qui touche le Nigeria depuis plusieurs années maintenant.
00:27:13 Le Nigeria où par exemple l'islamisme gagne du terrain et terrorise toutes les populations.
00:27:18 Des massacres.
00:27:21 Il y a des massacres au Nigeria.
00:27:22 Il y a des massacres mis au Nigeria de chrétiens bien entendu, comme il y en a au Pakistan où on agite une loi anti-blasphème et en disant que soi-disant les chrétiens blasphèmeraient.
00:27:31 On vous rassemble ces chiffres à l'antenne, 360 millions de chrétiens sont fortement persécutés ou discriminés, soit je vous le disais un chrétien sur 7.
00:27:36 Oui, et je vous disais au Nigeria par exemple il y a 23 prêtres qui ont été tués là en 2023.
00:27:43 23 prêtres, qui s'en émeut ? Qui dit comment venir en aide à ce pays ? Enfin on a vu le président Emmanuel Macron s'inquiéter du sort des chrétiens de Gaza, c'est normal.
00:27:54 Jean-Michel Fauvergue l'a dit, il y a une tradition française de toute façon à s'occuper des lieux saints en Palestine et des chrétiens de Palestine.
00:28:05 Et les chrétiens du reste du monde, voilà, tout le monde s'en fout, disons les choses, alors que la menace est de plus en plus prégnante, notamment en Afrique avec là encore la progression de l'islamisme.
00:28:14 Ou au Pakistan et en Afghanistan, n'en parlons pas. Et il faut quand même souligner en cette veille de Noël la foi, la foi de ces chrétiens qui malgré justement la persécution, vaille que vaille, vont à la messe, font parfois 2 ou 3 km par jour quand il s'agit d'enfants pour aller au catéchisme.
00:28:32 Et ils résistent, et c'est un petit peu ce que disait Marc Menand tout à l'heure, c'est-à-dire qu'au fond d'eux, il y a vraiment cette espérance, cette espérance envers et contre tout de leur attachement au Christ, voilà, tout simplement.
00:28:44 Je voudrais rebondir quand même sur ce qui a été dit aussi dans les infos sur les lieux de culte qui en Europe vont être protégés ce soir à cause des risques d'attentats.
00:28:53 - Alors ça on en parlera dans une deuxième partie. - Voilà, on va en parler, mais attention, attention, ce qui touche certains pays comme l'Afghanistan, le Pakistan, l'Afrique, va aussi de plus en plus toucher l'Europe et la France.
00:29:04 Un mot très rapide, Marc Menand, Jean-Michel Peuvert, Marc, un petit mot très rapide sur ce chiffre d'un chrétien sur 7 persécuté dans le monde.
00:29:11 Heureusement, il y a une sorte d'impuissance. Que faire ? C'est-à-dire qu'il y a une montée culturelle religieuse qui se fait sous les ors d'un certain fanatisme et à partir de là, c'est l'intolérance qui fleurit.
00:29:24 Et il n'est plus question d'admettre qu'il y en ait un autre qui soit dans la différence. Et là où des peuples ont existé de façon pacifique pendant des décennies, soudain c'est l'effondrement.
00:29:38 Comme Jean-Michel évoquait le Liban, le Liban était même présenté comme le parangon du cosmopolisme religieux.
00:29:45 On pouvait avoir une religion et côtoyer son voisin, être dans la fraternité. Puis un jour, il y a eu l'explosion car malheureusement, il y a la radicalisation.
00:29:55 Il y a quelque chose de pervers chez certains qui utilise la foi pour fanatiser et ça, ça conduit à cette intolérance que l'on voit.
00:30:06 Que peut-on faire par exemple sur ce qui se passe au Niger ?
00:30:08 La situation allait de pire en pire, j'ai l'impression, les années se suivent et la situation est de pire en pire pour ces chrétiens.
00:30:13 Comment on l'explique ça, Véronique Jacquet, je vous donne la parole juste après.
00:30:16 Comment on explique que les années passent, que les chiffres sont de plus en plus inquiétants, que c'est vrai qu'on ne considère pas vraiment ces chiffres qui nous sont communiqués très régulièrement.
00:30:25 Parce que Véronique l'a évoqué il y a une seconde, apparemment, ça sera la deuxième partie de votre conversation.
00:30:31 Mais le fait qu'on laisse une partie la plus exaltée de l'islam s'exprimer, le fait que l'on renonce à la laïcité dans ce qu'elle a de fortificateur en union, c'est-à-dire fraternité, égalité, fraternité.
00:30:49 Qu'il n'y ait plus...
00:30:51 - Liberté, égalité, fraternité.
00:30:53 - Oui, pardon, c'était dans le désordre, ça raconte moins.
00:30:55 - On y était quand même.
00:30:58 - Et à partir de là, il y a quelque chose qui se passe, qui est un foyer qui attise ce qu'il y a de plus mauvais chez les individus.
00:31:08 Et on laisse les personnes à qui on dit "vous devriez retirer votre voile parce que vous êtes dans un état où nous cherchons à vivre tous en oubliant nos différences".
00:31:20 C'est une discrimination, c'est du racisme. Ce n'est pas du racisme que de demander à quelqu'un, Véronique, elle se promène sans une grosse croix sur sa poitrine.
00:31:28 Donc les chrétiens ont accepté de se restreindre dans l'affichage de leurs convictions.
00:31:35 Et c'est ce qui avait permis à cette France de fleurir en fraternité.
00:31:41 Eh bien, si on laisse dans nos pays monter les passions religieuses avec ce que cela a de destructeur, forcément, ça renforce partout ailleurs cet esprit de division et de partition.
00:31:53 - Alors, ça rame, non, parce que malheureusement le temps est décompté. Juste avant vous, Véronique Jacquet, je vais vous donner la parole. Jean-Michel Fauvier, regardez-y votre réaction.
00:31:59 - Moi, je voudrais rajouter une dimension un peu géopolitique aussi.
00:32:05 Vous savez, dans les pays d'islam, beaucoup de pays confessionnels, je prends l'exemple du Mali où j'ai vécu trois ans, enfin j'ai collaboré pendant trois ans, parce que j'étais en poste et je travaillais avec les équipes sur place là-bas.
00:32:19 Le Mali est un pays dont la foi officielle est l'islam. Et donc dans les pays confessionnels, évidemment, même s'ils ne sont pas orientés à l'extrémisme, ils ont du mal à combattre.
00:32:34 Non, ils sont orientés vers l'extrémisme, mais ils ont du mal à combattre leurs extrêmes. Et leurs extrêmes, c'est-à-dire l'islamisme, l'islamisme a plusieurs ennemis, mais un des premiers ennemis, c'est les autres fois, évidemment, c'est les autres confessions, évidemment.
00:32:47 Et donc, plus on va vers des pays qui sont sécularisés et qui, par exemple, comme la laïcité en France ou d'autres pays qui sont démocratiques, eh bien, moins on a, évidemment, de massacres.
00:33:02 Et en fait, les massacres, ça va aussi avec cette démocratie-là.
00:33:05 Véronique Jacquet, très rapidement, parce qu'on a beaucoup de thèmes, il t'en passe.
00:33:08 Je pense que s'il y a la montée d'un radicalisme islamique, s'il y a une telle persécution des chrétiens partout dans le monde, c'est parce que le christianisme ne recule pas, parce qu'il ne faut pas oublier que ce soir, il y a 2 milliards 200 millions de chrétiens...
00:33:25 - Qui vont fêter Noël malgré le monde, malgré les menaces, peu importe où c'est, on a 2,2 milliards religieux.
00:33:31 - C'est une religion qui est en expansion, mais qui, paradoxalement, est de plus en plus martyrisée, de plus en plus attaquée.
00:33:37 Parce que, paradoxalement, avec le prosélytisme islamique, on le voit par exemple au Liban, il y a de moins en moins un modèle universel qui peut s'appliquer pour tous.
00:33:48 Parce que le Liban, quand c'était une élite chrétienne qui était au pouvoir, tout le monde vivait bien ensemble.
00:33:53 Et au Liban, comme dans bien d'autres pays, ce sont encore, ne serait-ce qu'en Palestine par exemple, ce sont encore les élites chrétiennes qui éduquent, soignent, donc transmettent des valeurs universelles et de fraternité.
00:34:06 En Palestine, moi je me suis rendue en Terre sainte il y a quelques années, ce sont des sœurs qui tiennent les orphelinats et qui accueillent notamment des enfants très handicapés.
00:34:17 Voilà, et donc il y a cette infusion du christianisme avec cette civilisation de l'amour, cette religion de l'amour, qui fait qu'on essayait à l'époque de tous vivre ensemble.
00:34:25 A partir du moment où vous attaquez ce modèle, évidemment les chrétiens sont persécutés et les pays ne s'en portent pas très bien.
00:34:31 Allez, on poursuit cette émission, on va rester dans la thématique de Noël et cette fois-ci avec la désacralisation de cette fête.
00:34:37 Cette fête traditionnelle qui est Noël, compte-t-elle vraiment encore dans le cœur de tous les Français ?
00:34:43 On va regarder ensemble ce reportage de Mathilde Couvillers-Flournoy, Laura Lestrade et Antoine Durand et on en parle bien sûr juste après.
00:34:48 La crèche, le sapin, les cadeaux, le père Noël, des symboles pour cette fête religieuse de fin d'année de plus en plus désacralisée.
00:34:56 Certaines mairies ne citent plus le mot Noël comme à Nantes où l'on célèbre le voyage en hiver, mais alors les Français seraient-ils de moins en moins attachés aux traditions de Noël ?
00:35:06 C'est vrai que c'est important de respecter les traditions, on y revient tous les ans, ça nous donne des repères et ça fait du bien.
00:35:12 J'en ai presque oublié le côté religieux, pour moi c'est vraiment un moment comme je l'ai dit où on se retrouve en famille.
00:35:18 Je pense que ça se perd un peu tout ce qui est religion etc. Donc c'est devenu juste une occasion de se retrouver en famille.
00:35:25 Ce phénomène de désacralisation est avant tout le résultat de la modernité de notre société selon cet historien.
00:35:31 Il faut bien comprendre qu'aujourd'hui Noël est pris en étau entre deux phénomènes qui sont tous les deux issus de la modernité.
00:35:40 C'est-à-dire le premier, le capitalisme qui transforme Noël en une fête marchande et puis l'autre danger qui menace Noël aujourd'hui c'est le laïcisme.
00:35:49 Pourtant, selon ce professeur, chez les 18-35 ans, le sacré redevient important.
00:35:54 De plus en plus, les jeunes générations retrouvent le sens du sacré. Il y a une espèce d'enracinement dans la tradition qui est en train de se revivre chez ces jeunes générations.
00:36:04 Le cas de Noël en sera une des manifestations.
00:36:09 Selon un récent sondage IFOP, seulement 4 Français sur 10 déclarent installer une crèche chez eux à l'approche de Noël.
00:36:14 C'est presque inquiétant ce qu'on vient de voir dans ce reportage. Noël n'existe plus pour certains aujourd'hui. Comment est-ce qu'on en est arrivé là Véronique ?
00:36:25 Il y a une décristillisation de la société qui ne date pas d'aujourd'hui.
00:36:31 Depuis 30-40 ans, depuis 68, il y a quand même une rupture anthropologique et culturelle qui s'est opérée à ce moment-là.
00:36:39 On a substitué l'amour de la France, l'amour de la chrétienté, l'amour de cette histoire qu'elle est avec, par fraternité, fraternité, laïcité, laïcité et république.
00:36:49 On nous gave avec ça, on se rend compte qu'on arrive au bout d'un modèle que ça ne remplit pas les gens.
00:36:54 Ça ne remplit pas les gens de valeurs, ça ne remplit pas les gens de partage.
00:36:59 On ne va pas être complètement d'accord avec moi.
00:37:01 Plus le temps va passer, moins Noël sera Noël ?
00:37:04 Non, parce que je suis d'accord avec ce qu'a dit Michel Maffesoli.
00:37:07 Les jeunes générations retournent vers le sacré, retournent vers le christianisme.
00:37:15 En tout cas, on voit le succès du pèlerinage de Chartres.
00:37:18 16 000 jeunes cette année.
00:37:21 Comment on peut expliquer que les jeunes veulent renouer avec les traditions, veulent garder Noël ?
00:37:27 D'abord, tout simplement, soit parce qu'il y a une tradition familiale, soit parce qu'on se dit, l'homme ne vit pas que de cadeaux.
00:37:32 Il vit justement de valeurs, il vit justement d'une foi, il vit d'une culture, il vit d'une verticalité qui lui a donné une civilisation.
00:37:40 Il a envie de dire, moi j'ai envie de ressembler, j'ai envie que mes valeurs soient celles de la civilisation qu'a porté mon pays, ma famille et une nation.
00:37:49 Alors, il y a des différences avec Véronique, je pense sincèrement qu'on peut vivre dans une sorte de morale, qui est une morale laïque, qui est d'ailleurs très imprégnée.
00:38:01 Oui, mais bon, et après, vous pouvez aussi admettre que des jeunes dans ce monde, qui est un monde en perdition,
00:38:11 qui est un monde où vous vous demandez, où vous allez vous projeter, quel est votre avenir ?
00:38:18 Parce qu'on vous parle de l'intelligence artificielle, on vous parle de guerre, on brise la langue, les "il" et "ille", les "ceci, il y a cela", il n'y a plus rien qui vous en porte.
00:38:27 Et là, je dirais presque de façon intuitive, d'autres plus triviaux diraient de façon instinctive,
00:38:35 sentent en eux une nécessité de s'accrocher à une instance supérieure.
00:38:40 Mais cette croyance-là, c'est aussi ce qui existait dans le Nü-Yueh, c'est-à-dire que vous pouvez avoir une sorte de foi
00:38:47 mais une foi qui ne passe pas spécialement par l'Église.
00:38:51 Après, le côté fête de Noël en tant que tel, je pense que ça existera toujours,
00:38:58 qu'également la pensée humaine a la dévariation, il y a des périodes de grande foi, il y a des périodes où il y a des amoindrissements,
00:39:06 et que quoi qu'il arrive, les points de replaire les plus fondamentaux resteront,
00:39:15 et même si un jour ça tombait à 15%, ça remonterait peut-être à une autre époque à 70%, c'est la logique du balancier.
00:39:22 - Jean-Michel Fauvergue, la désacralisation de Noël, quelle est votre réaction au reportage qu'on vient de voir
00:39:28 et aux propos contenus marqués, Véronique, cet après-midi ?
00:39:31 - Oui, j'ai bien écouté le reportage et je pense qu'il y a deux phénomènes pour les gens qui fêtent Noël,
00:39:37 d'abord il y a les gens qui sont chrétiens, c'est une fête chrétienne et qui vont là-dessus,
00:39:43 et il y a effectivement des jeunes qui sont maintenant de plus en plus nombreux là-dessus,
00:39:47 et vous avez les gens qui fêtent Noël parce que c'est une tradition historique,
00:39:51 ils le prennent un peu comme tradition historique, c'est une fête aussi commerciale,
00:39:56 et on rassemble la famille, etc. et ça c'est respectable aussi d'une autre manière.
00:40:02 Ce qui n'est pas respectable, c'est d'une manière générale,
00:40:08 cette espèce de culture woke, etc., qui attaque tous ces symboles-là, ça ce n'est pas respectable.
00:40:15 Et ça je ne suis pas persuadé que la majorité des Français l'accepte.
00:40:19 A mon avis la majorité des Français, même s'ils ne sont pas pratiquants,
00:40:23 ne veulent pas qu'on touche à nos traditions.
00:40:26 - Mais c'est là, enfin, non mais moi je suis d'accord, c'est ce que j'essayais d'exprimer tout à l'heure,
00:40:31 s'il n'y a plus de langue, s'il n'y a plus ce qui fait...
00:40:34 - Voilà, si on fait tout disparaître, il n'y a plus de France...
00:40:37 - Mais c'est une langue ancienne ! Qu'est-ce qui nous permet de penser,
00:40:39 ce sont les mots, les subtilités ! - La langue, les traditions, tout ce qu'on a toujours connu...
00:40:42 - Oui, oui, mais il n'y a rien sans la langue, c'est-à-dire que la langue,
00:40:45 elle s'est affinée au fil des siècles. Dans notre manière de penser,
00:40:49 on a sculpté les mots qui nous permettaient d'être dans cette capacité
00:40:55 à l'expression de choses, de points les plus intimes.
00:40:59 Et ça, si vous le sabrez, il n'y a plus rien.
00:41:02 Après, on ne peut pas obliger les gens de croire.
00:41:06 Parce que ça doit infuser, on ne va pas assigner,
00:41:08 sinon on retombe à ce qui se passait précédemment.
00:41:11 Vous devez croire, non ? La foi est très, très respectable,
00:41:14 elle est d'autant plus respectable que vous êtes dans cette liberté
00:41:18 d'une adhésion, d'une illumination qui vous vient à un moment
00:41:22 ou qui ne vous vient pas. Ce qui compte aussi, c'est comment on se place
00:41:26 dans un cadre moral et dans l'acceptation de l'autre.
00:41:30 C'est ça qui me paraît essentiel sur le plan républicain.
00:41:34 - Une petite minute avant la page de publicité, peut-être Véronique Jacquy,
00:41:37 un dernier mot sur cette désacralisation de la fête de Noël ?
00:41:40 - Il ne faut pas oublier que la fête de Noël, c'est la naissance du Christ.
00:41:43 Il y a plus de 2000 ans, et vous vous rendez compte,
00:41:48 ça fait quand même 2000 ans qu'on fête la naissance du Christ.
00:41:51 Mais qui peut se targuer dans le monde dans lequel on vit,
00:41:53 d'avoir une telle longévité quant à la joie qui est liée à cette fête-là ?
00:41:58 Je pense que tout est dit dans la véracité de cette fête.
00:42:03 Sa durée, sa permanence, son immanence et sa transcendance.
00:42:07 - On va marquer une courte page de publicité dans 180 minutes info.
00:42:11 On reviendra en dernière partie d'émission sur cette menace terroriste,
00:42:15 bien sûr en cette veille de Noël.
00:42:17 Depuis tout à l'heure, je dis le jour de Noël, mais on est à la veille de Noël.
00:42:20 C'est important de le dire, sinon je vais me faire gronder.
00:42:23 Ce sujet est bien sûr très sérieux, la menace terroriste en Europe
00:42:27 et bien sûr en France, on en parle dans un instant.
00:42:29 Vous restez bien avec nous sur CNews.
00:42:32 Une petite surprise pour vous juste avant la fin de l'émission.
00:42:34 Je ne vous en dis pas plus. A tout de suite.
00:42:36 - De retour sur le plateau de 180 minutes info pour la dernière partie
00:42:43 déjà de cette émission, juste avant de parler de la menace terroriste
00:42:46 en Europe et en France à cette veille de Noël.
00:42:48 On fait un point sur les dernières actualités.
00:42:50 C'est avec Maureen Vidal. Rebonjour Maureen.
00:42:52 - Bonjour Simon, bonjour à tous.
00:42:54 La justice a levé la saisie de l'avion qui transportait 300 passagers indiens
00:43:00 cloués au sol à Vatri dans la Marne depuis jeudi
00:43:02 en raison de soupçons de traite d'êtres humains.
00:43:04 Ces 300 passagers devraient être réacheminés demain au plus tard.
00:43:08 Pour rappel, l'avion de Vérolier-Dubaï au Nicaragua,
00:43:11 deux passagers soupçonnés de traite d'êtres humains
00:43:13 sont toujours placés en garde à vue.
00:43:15 L'Allemagne en alerte.
00:43:17 Un avis de danger a été émis pour la Saint-Sylvestre
00:43:19 concernant la cathédrale de Cologne.
00:43:21 La police a effectué plusieurs ronds d'hier soir
00:43:23 et a été fouillée par des chiens renifleurs.
00:43:25 Aujourd'hui, tous les visiteurs seront soumis à un contrôle avant d'y entrer.
00:43:29 Selon la presse allemande, des messes de Noël à Cologne
00:43:30 mais aussi à Vienne et à Madrid
00:43:32 pourraient être les cibles de terroristes.
00:43:34 Nous payons un très fort tribut à la guerre.
00:43:37 Ce sont les mots du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
00:43:40 L'armée israélienne a annoncé la mort de 5 de ses soldats
00:43:43 dans la bande de Gaza.
00:43:45 Ces morts portent à 152 le nombre de soldats israéliens
00:43:47 tués depuis le début de l'offensive terrestre menée par Tzahal.
00:43:51 200 Palestiniens auraient été tués ces dernières 24 heures,
00:43:54 selon le Hamas.
00:43:57 Merci beaucoup Maureen Vidal pour ces informations.
00:43:59 Maureen Vidal, que vous retrouverez ce soir à 17h dans Punchline.
00:44:02 On va parler nous de Noël en Europe et en France
00:44:05 et cette année encore la menace terroriste, je vous le disais, est maximale.
00:44:08 Une menace particulièrement élevée en raison bien sûr du contexte international
00:44:12 et alors que le niveau d'alerte attentat est au maximum depuis l'attentat d'Harras.
00:44:16 La cathédrale de Cologne a été fouillée hier.
00:44:19 On va faire le point sur cette menace terroriste avec Augustin Donadion.
00:44:22 On va voir, voilà, toute cette menace terroriste en Europe
00:44:25 et on en parle bien sûr juste après avec mes invités.
00:44:27 La menace terroriste pèse sur l'Europe.
00:44:30 La police allemande est en état d'alerte.
00:44:33 La cathédrale de Cologne a été fouillée de fond en comble hier soir
00:44:36 avec l'aide de chien Renifleur.
00:44:38 Des mesures vont être prises ce soir à l'occasion de la messe de Noël.
00:44:42 Les visiteurs seront soumis à un contrôle avant d'entrer dans le lieu de culte,
00:44:47 annonce un responsable de la sécurité locale.
00:44:51 Des menaces qui planent également sur l'Espagne ou encore l'Autriche.
00:44:55 Les autorités ont reçu des indications selon lesquelles
00:44:58 un groupe islamiste prévoirait de commettre plusieurs attentats en Europe
00:45:01 le soir du Nouvel An et le soir de Noël.
00:45:04 Des arrestations ont d'ailleurs eu lieu hier à Vienne ou encore en Allemagne.
00:45:09 Et ces menaces chez nos voisins viennent accentuer la pression
00:45:14 sur les autorités françaises.
00:45:16 Déjà vendredi, 5 personnes âgées de 20 à 23 ans
00:45:20 ont été interpellées et placées en garde à vue en Meurthe-et-Moselle.
00:45:23 Ils auraient fait du repérage sur un marché de Noël en vue d'une probable attaque.
00:45:28 Les enquêteurs tentent de vérifier, toujours à l'heure actuelle,
00:45:32 s'il y avait un projet terroriste et quel était son état d'aboutissement.
00:45:36 Pour rappel, un attentat en 2018 sur le marché de Noël de Strasbourg
00:45:42 avait fait 5 morts et une dizaine de blessés.
00:45:47 C'était en 2018. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:45:50 a demandé ce vendredi, dans une lettre au préfet,
00:45:53 de renforcer la sécurité lors des fêtes chrétiennes de Noël et de l'Épiphanie
00:45:57 en raison du niveau très élevé de la menace terroriste en France.
00:46:02 On vient donc de le voir, la menace terroriste au maximum une nouvelle fois cette année.
00:46:08 Jean-Michel Fauverg, est-ce qu'on doit finalement presque s'habituer à cette situation,
00:46:12 à cette menace terroriste qui est récurrente en France
00:46:15 et qui intervient chaque année, souvent à des dates clés, à la veille de Noël ?
00:46:19 Pour s'habituer à une menace, quelle qu'elle soit, la réponse est non.
00:46:23 Il faut toujours lutter contre pour la réduire le plus possible
00:46:26 et éventuellement la faire disparaître.
00:46:28 Pour la menace terroriste, pour l'instant, elle n'est pas prête de disparaître.
00:46:31 On a une menace terrorisme endogène, avec des terroristes qui sont sur notre sol,
00:46:37 qui sont bien souvent français et qui vont projeter des attentats sur notre sol.
00:46:44 Avant, nous avions à la fois en 2015, moi je l'ai connu,
00:46:47 enfin tout le monde l'a connu, mais moi je l'ai connu dans le service que je commandais,
00:46:51 nous avions une menace endogène plus une menace exogène
00:46:55 qui nous venait de l'extérieur par des terroristes qui frappaient de l'extérieur.
00:47:01 Sauf qu'on a une menace endogène, sauf que la menace à l'extérieur,
00:47:05 elle recommence à venir sur nos territoires.
00:47:09 Vous avez vu récemment que l'Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark,
00:47:14 maintenant on nous parle de Vienne et de Madrid, ont des menaces d'attentats
00:47:19 et en particulier du Hamas, c'est-à-dire que le Hamas est exporté.
00:47:22 Donc le terrorisme en fait, c'est des ententes entre groupes terroristes,
00:47:29 entre malfaiteurs, et qui profitent des occasions,
00:47:32 et en particulier l'ambiance internationale qu'on a depuis le conflit israélo-israélien.
00:47:38 Israélo-terroriste, Israélo-Hamas.
00:47:41 Et donc effectivement, cette menace-là, elle n'est plus aujourd'hui,
00:47:46 mais les services sont mobilisés.
00:47:48 - Vous vous faites bien de le rappeler, des personnes ont été arrêtées au Danemark,
00:47:51 vous le disiez, la cathédrale de Cologne a été fouillée hier.
00:47:55 Une réaction peut-être ?
00:47:57 - Je voudrais que Jean-Michel nous éclaire, parce qu'il y a quand même un phénomène.
00:48:00 C'est celui de cet appel à la spontanéité d'attentats.
00:48:06 C'est-à-dire que les extrémistes disent,
00:48:09 il vous faut avoir à un moment donné l'étincelle
00:48:12 qui vous donne le courage d'agresser cet Occident qui est mortifère pour l'islam.
00:48:18 Qu'est-ce que l'on peut faire contre ces individus, comme on en a vu ces derniers mois,
00:48:22 qui soudain se croient investis, je ne sais trop quelle mission.
00:48:27 Comment on les détecte ? Est-ce que c'est possible ?
00:48:29 - La problématique du passage à l'acte d'un individu qui va isolé,
00:48:35 ce qu'on appelle à tort les loups solitaires,
00:48:37 les loups solitaires ce n'est pas ça, mais un individu isolé qui va passer à l'acte,
00:48:41 elle est difficile à déceler de la part des services,
00:48:43 des services de renseignement en particulier.
00:48:45 Pourquoi ? Parce que par définition il est seul, il ne va pas correspondre.
00:48:48 Donc sur les techniques, il n'apparaîtra pas,
00:48:50 on ne peut pas utiliser des renseignements, etc.
00:48:52 Et donc il faut avoir un réseau très tissé de renseignements.
00:48:57 Et donc eux peuvent passer pour certains entre les mailles du fil.
00:49:03 Ce n'est pas tous, on voit qu'hier ou avant-hier,
00:49:06 il y a eu une opération antiterroriste en Meurthe-et-Bezel.
00:49:09 - En Meurthe-et-Bezel absolument, où je le rappelle,
00:49:11 5 personnes ont été interpellées,
00:49:13 les 5 personnes ont été placées en garde à vue,
00:49:15 et 4 ont été relâchées aujourd'hui, mais une garde à vue a été prolongée.
00:49:18 - Oui tout à fait, les 4 ont été relâchées parce que...
00:49:22 - Si la garde à vue est prolongée, ça veut dire qu'il y a une réelle menace,
00:49:24 par rapport à cette arrestation.
00:49:26 - Ça veut dire qu'il y a une mise en cause très sérieuse et très sérieuse.
00:49:28 Et s'il y a eu une opération, ça veut dire qu'il y a une mise en cause.
00:49:32 Les services sont là pour être vigilants là-dessus,
00:49:33 mais c'est très difficile de combattre quelqu'un d'isolé.
00:49:35 C'est même à la limite plus difficile que de combattre un réseau qui est constitué,
00:49:39 parce que dans un réseau constitué, on peut travailler sur des techniques,
00:49:43 on peut travailler sur de l'échange de renseignements,
00:49:46 on peut travailler sur de l'échange de renseignements
00:49:48 avec d'autres services de renseignements,
00:49:50 services d'intelligence et services antiterroristes.
00:49:52 Donc voilà toute la difficulté de cette menace-là.
00:49:57 - Allez, on va changer de sujet, on va parler très rapidement
00:50:01 de Véronique Jacquet. Un dernier mot, alors très rapidement, s'il vous plaît.
00:50:04 - Oui, alors sur la menace terroriste, je voulais dire deux choses qui me marquent.
00:50:09 Ce sont les propos de la Première Ministre du Danemark,
00:50:12 il y a quelques jours, quand la menace a concerné plusieurs pays européens,
00:50:17 et qui a dit "Nous avons des gens sur notre propre sol
00:50:20 qui ne nous veulent pas du bien".
00:50:22 Et elle les a considérés vraiment comme des ennemis.
00:50:24 Et moi je trouve qu'on a une vision encore trop pyrénique en France,
00:50:27 politiquement parlant, justement de ces risques d'attentats,
00:50:30 en ne nommant pas les choses, en ne disant pas que nous avons affaire à des ennemis.
00:50:33 Ensuite, là encore, on essaie de nous endormir sur qui est visé,
00:50:38 quelle menace est visée.
00:50:40 C'est soit une cathédrale comme à Cologne, potentiellement parlant,
00:50:43 soit de toute façon, comme le dit Gérald Darmanin,
00:50:46 il s'en cache à peine des lieux de culte chrétien.
00:50:48 Ce n'est pas la première fois que ça arrive,
00:50:50 mais c'est de plus en plus le cas.
00:50:52 Ça veut dire que c'est quand même une Europe chrétienne qu'on veut viser.
00:50:55 Parce qu'elle est chrétienne, parce qu'on la juge mécréante,
00:50:57 parce qu'on la juge aussi décalante.
00:50:59 Voilà, ce sont ces valeurs-là que l'on veut viser.
00:51:02 Et dernière chose, il ne faut pas s'habituer,
00:51:05 moi je trouve ça extrêmement grave que tout un chacun en France,
00:51:08 chrétien ou non chrétien, s'habitue à se dire
00:51:11 que devant des églises pour la messe de minuit,
00:51:14 pour la messe de ce soir, il y a des policiers partout,
00:51:17 et qu'on puisse être fouillé en rentrant dans une église
00:51:20 où on vient pour prier, pour fêter Dieu.
00:51:23 - Pour un moment de paix, pour un moment d'amour, pour un moment de joie.
00:51:27 - Exactement. - Oui, mais c'est ce qui se passe dans les écoles aussi.
00:51:29 C'est ce qui se passe dans les écoles,
00:51:31 où vous avez soudain ces professeurs-instituteurs
00:51:33 qui sortent un tableau et vous avez la réaction que l'on a eue.
00:51:37 - Enfin, la Marse, ça fait plusieurs années, effectivement,
00:51:39 que chaque fois, à chaque Noël, il y a des policiers,
00:51:41 très régulièrement, devant ces lieux de culte.
00:51:43 - Depuis une dizaine d'années, oui. - Et ça inquiète les fidèles,
00:51:46 on peut le dire. Quand on arrive pour fêter Noël
00:51:48 et qu'on voit une police omniprésente autour du lieu de culte,
00:51:51 c'est peut-être plus grave. - Non, mais je vous dis,
00:51:54 c'est un peu comme le terrorisme, parce que c'est la même chose
00:51:55 pour les écoles. - Vous voulez dire que la police ne rassure pas ?
00:51:57 Vous voulez dire, Simon, que la police ne rassure pas ?
00:51:59 - Ah non, absolument pas. Vous ne pouvez pas me faire dire ça.
00:52:01 - Non, non, je plaisantais. Je plaisantais.
00:52:03 Non, je voulais juste rajouter une chose.
00:52:05 Oui, effectivement, il faut dénoncer le phénomène.
00:52:07 Il faut annoncer le phénomène. Je voulais juste dire, quand même,
00:52:09 que le président de la République, dans le discours des Mureaux,
00:52:11 l'avait fait en disant, ce qui fait le terreau du terrorisme,
00:52:15 c'est un certain nombre de personnes.
00:52:17 Et il avait cité les frères musulmans, il avait cité les salafistes,
00:52:22 il avait cité les wahhabistes. Et ça, c'est quelque chose
00:52:24 qu'il faut souligner.
00:52:26 - Alors, je vous propose juste un instant d'écouter les précisions
00:52:29 et l'analyse de notre spécialiste des questions de terrorisme,
00:52:32 Claude Moniquet. On écoute son analyse donc ensemble,
00:52:35 et on réagit juste après en plateau.
00:52:37 - On parle, dans cette menace précise d'hier,
00:52:40 on parle de l'Allemagne, enfin de Cologne, de Vienne et de l'Espagne.
00:52:44 À l'arrivée, ça fait des... Même si on s'en tient seulement
00:52:48 à ces trois villes et pas au pays, ça fait des centaines
00:52:51 d'établissements religieux, c'est impossible.
00:52:53 Donc c'est le renseignement qui est la seule arme capable
00:52:56 d'empêcher le maximum d'attentats. On ne les empêchera jamais tous.
00:53:00 Mais il n'y a que le renseignement qui peut y arriver.
00:53:02 Et manifestement, ce qui se passe aujourd'hui,
00:53:04 et qui complique encore les choses, c'est qu'on est en face
00:53:07 du retour d'une menace qu'on croyait éloignée depuis quelques années,
00:53:10 qui est celle des cellules terroristes, des réseaux terroristes.
00:53:14 On n'est plus en face d'acteurs individuels.
00:53:16 Dans l'affaire du Hamas entre Copenhague et Berlin,
00:53:20 on parle quand même d'une dizaine d'arrestations au total.
00:53:22 Et dans l'affaire qui a éclaté hier sur les menaces
00:53:25 sur la cathédrale de Cologne, celle de Vienne,
00:53:28 et peut-être un établissement religieux à Madrid,
00:53:31 on parle au moins d'arrestations en Allemagne et en Autriche.
00:53:35 Donc on est sur des réseaux transnationaux.
00:53:37 Et il est très clair que ce ne sont pas les responsables
00:53:40 des édifices religieux, des établissements religieux,
00:53:42 qui sont en mesure de prendre les mesures de protection.
00:53:48 - On va changer de sujet. Dans ce 180 minutes info,
00:53:50 on va parler des policiers municipaux qui sont en grève aujourd'hui
00:53:53 et qui le seront probablement le 31 décembre prochain.
00:53:56 C'est l'annonce d'Elisabeth Borne qui a mis le feu au poudre le 26 octobre.
00:53:59 La première ministre proposait aux polices municipales
00:54:01 d'accomplir certains actes de police judiciaire,
00:54:04 sous le contrôle des parquets pour les maires qui le souhaitent,
00:54:07 mais sans aucune contrepartie sociale.
00:54:09 On regarde ça en détail avec Corentin Briau et Augustin Donatua.
00:54:12 On en parle juste après.
00:54:15 - La fin d'année, pas forcément signe de fête pour les policiers municipaux.
00:54:19 Le 26 octobre dernier, Elisabeth Borne déclarait vouloir faire évoluer leur rôle.
00:54:24 - Il est indispensable de reconnaître leur rôle
00:54:26 et de donner le moyen d'agir et la possibilité aux polices municipales
00:54:30 d'accomplir certains actes de police judiciaire.
00:54:32 - Problème, la reconnaissance ne serait pas à la hauteur
00:54:36 et plusieurs points de discorde sont apparus,
00:54:38 notamment au sujet de la prime indemnité spéciale des policiers municipaux.
00:54:43 - Un petit peu à l'instar des pompiers professionnels
00:54:46 qui, comme nous, ont une prime qui s'appelle l'ISMF,
00:54:50 l'indemnisation spéciale mensuelle de fonction,
00:54:52 qu'ils appellent la prime feu, que nous appelons la prime police.
00:54:56 Et les pompiers se voient rajouter cette prime police,
00:55:01 cette prime feu, au calcul de leur retraite,
00:55:04 ce qui n'est pas le cas chez nous.
00:55:06 - L'appel est donc lancé pour une mobilisation aujourd'hui
00:55:08 et le 31 décembre prochain.
00:55:11 Des dates symboliques pour marquer le coup.
00:55:13 - Un petit peu comme fait l'ISMF, en fin de compte,
00:55:15 puisqu'ils choisissent des dates où il y a des événements
00:55:18 comme les départs en vacances.
00:55:20 Et on voit bien qu'en embêtant les gens,
00:55:22 même si nous, l'impact au niveau du public sera quand même
00:55:26 un peu plus restreint,
00:55:28 il leur permet à eux, en tout cas, d'être entendus.
00:55:30 - Cet appel à la grève est emmené par huit syndicats
00:55:33 qui veulent faire pression sur le gouvernement
00:55:35 en espérant que leur statut soit revalorisé
00:55:38 à la hauteur de leur engagement.
00:55:40 - Jean-Michel Fauvergue, vous me disiez pendant le sujet
00:55:42 que la Première ministre dit n'importe quoi.
00:55:44 - Je disais que, effectivement...
00:55:46 - Vos propres propos, excusez-moi, je vous ai pris.
00:55:49 - Vous avez raison.
00:55:51 C'est ce que j'ai dit et je le revendique.
00:55:55 C'est-à-dire qu'elle aurait dû, à minima, se renseigner
00:55:59 sur la loi de sécurité globale que nous avons portée
00:56:02 au précédent quinquennat et qui a été adoptée
00:56:05 et dont les pouvoirs que l'on donnait aux municipalités
00:56:09 aux policiers municipaux, pardon, ont été strafés
00:56:12 d'un coup de plume par le fameux Conseil constitutionnel
00:56:16 dont on parle tant ces derniers temps.
00:56:18 Donc, il aurait fallu, à minima, voir ce qui a été enlevé
00:56:21 de notre loi pour pouvoir la reprendre de cette manière-là.
00:56:24 Les policiers municipaux ne peuvent pas faire des actes d'enquête.
00:56:28 C'est ce qu'a dit le Conseil constitutionnel.
00:56:31 Ils peuvent, par contre, rédiger des amendes pénales forfaitaires.
00:56:36 Vous savez, comme quand vous êtes flashé,
00:56:38 donc vous avez une amende pénale forfaitaire, ça c'est faisable.
00:56:41 Mais même les amendes pénales forfaitaires que nous avons proposées
00:56:44 dans la loi de sécurité globale à l'article 1
00:56:46 ont été strafées par le Conseil constitutionnel
00:56:48 parce qu'il a jugé qu'il n'y avait pas assez de contrôle
00:56:52 de la part des parquets.
00:56:54 Donc, il va falloir changer ça, leur faire faire
00:56:56 des amendes pénales forfaitaires et que ça, pas d'autres pouvoirs,
00:57:01 et les faire contrôler par le parquet.
00:57:06 Vous l'avez juste ajouté aussi, que les policiers municipaux
00:57:08 ont le droit de grève, contrairement aux policiers nationaux.
00:57:10 Voilà pourquoi ils font grève.
00:57:12 Et que, effectivement, si on leur donne des pouvoirs supplémentaires,
00:57:15 il faut revaloriser leur carrière, qui n'est pas bonne aujourd'hui.
00:57:18 Mais ce n'est pas l'État qui peut le faire.
00:57:20 Ce sont les collectivités locales, parce qu'ils appartiennent aux collectivités.
00:57:23 Est-ce qu'il faut, selon vous, justement, donner plus de pouvoirs
00:57:25 aux policiers municipaux ?
00:57:27 Mais bien sûr, c'est ce qu'on a fait dans la loi de sécurité globale.
00:57:29 Lesquels, par exemple, très rapidement ?
00:57:31 Vous aviez l'amende sur les stups, qui n'a pas été préambulée.
00:57:35 Qui n'a pas été pris en compte.
00:57:36 L'amende sur... C'est des amendes pénales.
00:57:38 Ce ne sont pas des contraventions.
00:57:40 Que les policiers municipaux, aujourd'hui, ne peuvent pas...
00:57:42 Ne peuvent pas faire, bien évidemment.
00:57:44 Les policiers municipaux, c'est la seule police, maintenant,
00:57:47 qui est une police de voisinage.
00:57:49 Donc, il faut leur donner plus de pouvoirs.
00:57:51 Mais si vous leur donnez des pouvoirs, et ils ont raison,
00:57:53 il faut aussi revaloriser leur carrière.
00:57:55 Et ça se trouve, quand même, la question, c'est de la formation.
00:57:57 Juste un mot.
00:57:59 C'est-à-dire qu'au départ, c'était une sorte de sous-police de proximité.
00:58:03 Et aujourd'hui, il faut relever le niveau.
00:58:05 Leur donner les moyens, la connaissance, la culture,
00:58:09 qui leur permettraient de prétendre tenir les fonctions telles qu'on les envisage.
00:58:13 Je voulais juste, très rapidement, vous intervenir.
00:58:15 Vous posez une question, Jean-Michel Fauverg.
00:58:17 Les policiers municipaux, lorsqu'ils...
00:58:19 Voilà, vous êtes pris dans un délit, par exemple, je ne sais pas,
00:58:21 avec du cannabis sur vous, ils en sont persuadés.
00:58:23 Est-ce que les policiers municipaux ont, aujourd'hui, le droit
00:58:25 de vous fouiller, ou ils doivent attendre la police nationale ?
00:58:30 Excusez-moi.
00:58:31 Non, les policiers municipaux ne sont pas officiers de police judiciaire.
00:58:33 Ils sont agents de police judiciaire adjoint.
00:58:35 Donc, s'ils constatent un délit important, évidemment,
00:58:38 ils peuvent agir en flagrant délit, s'ils sont menacés.
00:58:41 Ils ne peuvent pas intervenir directement.
00:58:43 Si ils sont menacés, ou si la personne menace des populations,
00:58:46 bien sûr que les policiers municipaux peuvent intervenir.
00:58:48 Je rappelle, d'ailleurs, que les policiers municipaux
00:58:50 ont abattu un terroriste dans une cathédrale à Nice.
00:58:56 C'est important de le rappeler.
00:58:59 Donc, il faut bien sûr qu'ils peuvent intervenir.
00:59:00 Par contre, ils ne peuvent pas faire d'actes d'enquête.
00:59:02 Un acte d'enquête, c'est, par exemple, faire une fouille
00:59:04 dans un véhicule, faire une fouille dans un individu.
00:59:06 Ils ne peuvent pas le faire aujourd'hui.
00:59:08 Ils sont obligés d'appeler les policiers nationaux.
00:59:10 Mais, à minima, ce qu'ils pourraient faire,
00:59:13 ce qu'ils auraient pu faire, si le Conseil constitutionnel
00:59:15 l'avait décidé autrement, c'est de faire des actes
00:59:18 d'amende pénale forfaitaire.
00:59:20 Et ça, on peut leur en faire faire sur un ensemble
00:59:23 de secteurs importants, mais il faut, à un certain moment,
00:59:28 le porter aussi par la loi et voir ce que le Conseil constitutionnel
00:59:31 veut comme contrepartie.
00:59:33 - Véronique Jacquet.
00:59:35 - Oui, j'ai une question pour Jean-Michel Fauvergue.
00:59:37 Est-ce que, finalement, en vous écoutant, moi,
00:59:39 c'est la question que je me pose, on ne veut pas faire
00:59:41 de cette police municipale une nouvelle forme
00:59:43 de police de proximité, mais sans vraiment lui en donner
00:59:45 les moyens, ni financiers, ni politiques, disons les choses, non ?
00:59:49 - Alors, encore une fois, la police municipale, aujourd'hui,
00:59:55 c'est quasiment la seule police à faire du voisinage,
00:59:57 la proximité de police de sécurité du quotidien.
01:00:01 Et il faut qu'elle reste là-dessus, parce que les gens ont besoin
01:00:05 de parler à leur police, ils ont besoin de voir leur police,
01:00:09 ils ont besoin de se confier, et c'est comme ça qu'on fait
01:00:12 à la fois tomber le sentiment d'insécurité, mais c'est comme ça,
01:00:15 aussi, qu'on récupère du renseignement opérationnel.
01:00:17 Et ce renseignement opérationnel qui peut être exploité
01:00:19 soit par les policiers municipaux, soit par les policiers nationaux.
01:00:23 Bien sûr que c'est important, mais effectivement,
01:00:25 il faut aussi bien les former, et leur formation est de mieux en mieux,
01:00:29 il faut le souligner, il faut bien les former,
01:00:32 et il faut aussi revaloriser leur carrière aussi de ce point de vue.
01:00:37 - Mais en un mot, est-ce qu'il ne devrait pas y avoir un tronc commun,
01:00:40 qu'il y ait une formation de policiers, et à partir de là,
01:00:44 éventuellement, vous passez à la police municipale,
01:00:48 vous passez à la police nationale, vous voyez ?
01:00:50 Mais ça me paraît très logique, non ?
01:00:52 - C'est tellement logique que nous l'avions proposé avec ma collègue Alice Toureau,
01:00:55 qui était députée de la DROME à l'époque,
01:00:57 dans un rapport que nous avons remis au Premier ministre,
01:01:00 et effectivement, un tronc commun, c'est quelque chose d'important.
01:01:03 Ce qu'il faudrait, c'est une filière sécurité,
01:01:06 à partir du lycée, ou du collège même, jusqu'à Master 2,
01:01:12 où les gens choisissent entre la sécurité privée ou la sécurité publique,
01:01:15 et avec des passerelles pour aller de l'un à l'autre.
01:01:17 Vous avez totalement raison.
01:01:20 - Pour terminer cette émission, nous sommes donc le 24 décembre,
01:01:23 le réveillon de Noël, c'est un personnage mythique,
01:01:26 un personnage extraordinaire, très chaleureux,
01:01:28 que nous aimons tous, que nous attendons tous chaque année.
01:01:31 Il est rempli d'amour, ce personnage, alors on le connaît,
01:01:34 on sait à quoi il ressemble, ça c'est sûr,
01:01:36 mais on est quand même peu à connaître son histoire.
01:01:38 Jacques a eu, cet après-midi, sur CNews, le Père Noël,
01:01:40 qui nous fait le plaisir d'être là.
01:01:42 - Merci, merci, j'ai pris la place de Marc Menand.
01:01:44 - Merci à vous, Monsieur le Père Noël.
01:01:46 Alors, je vous le disais, on vous connaît tous,
01:01:49 merci de vous être arrêté d'ailleurs, en ce 24 décembre,
01:01:51 j'espère que vous n'allez pas être trop en retard.
01:01:53 - J'ai laissé les rennes en...
01:01:55 - On va faire vite, il faut que vous mettez nos rennes de 1 minute 30.
01:01:57 - Bien stationnées, j'espère.
01:01:59 - Oui, oui, mais vous savez, j'ai 7 rennes.
01:02:01 - On vous fait confiance.
01:02:03 - Quelle est votre histoire ?
01:02:05 - Alors, mon histoire, au départ, elle commence par Saint-Nicolas.
01:02:07 C'est Nicolas de Myre.
01:02:09 Myre, c'est en Turquie.
01:02:11 Et ce personnage devient un meurtier chrétien,
01:02:14 c'est pour ça que notre ami Véronique
01:02:18 aurait pu vous en parler.
01:02:19 Et lorsque des soldats romains arrivent à Myre,
01:02:24 on leur parle d'un tombeau
01:02:26 où il y a ce personnage
01:02:28 qui, au moment où il a été décapité,
01:02:30 l'huile a coulé.
01:02:32 Mais quel est donc ce martyr ?
01:02:35 On se précipite au tombeau, on l'ouvre,
01:02:37 et là, eh bien, les eaux baignent dans de l'huile.
01:02:41 Ils repartent avec l'urne de l'huile,
01:02:44 un barrique est leur destination.
01:02:47 Et ces eaux viendront jusque du côté de Nancy.
01:02:51 Là, on est en 390,
01:02:54 et le Père Noël est bien loin de naître.
01:02:58 Saint-Nicolas, le jour de son exécution,
01:03:02 c'était le 6 décembre.
01:03:04 6 décembre, donc, tous les ans,
01:03:07 on fête ce saint
01:03:09 et on offre des cadeaux aux enfants sages.
01:03:13 On fait naître le Père Fouettard.
01:03:16 Oh ! Le garnement qui s'est mal conduit,
01:03:19 au lieu d'avoir les petits délices,
01:03:22 il est fouetté.
01:03:24 Voilà l'histoire du Père Noël.
01:03:27 Et puis, les chrétiens, forcément,
01:03:29 s'en mêleront dans cette histoire
01:03:31 et chercheront à faire en sorte
01:03:34 que les enfants soient encore plus heureux.
01:03:36 Ce qui fait que l'on va glisser tout doucement
01:03:38 vers le 25 décembre.
01:03:40 Et le 25 décembre,
01:03:43 apparaîtra ce Père Noël.
01:03:45 Je ne vous fais pas tous les détails,
01:03:47 mais sachez que ce sont les protestants.
01:03:50 Car les protestants,
01:03:52 eh bien, la crèche les dérangeait un peu.
01:03:56 Alors, ils ont sacralisé ce personnage
01:04:00 et les Américains voient arriver
01:04:04 des gens des Pays-Bas
01:04:06 qui sont des protestants.
01:04:08 Et on va créer le Père Noël.
01:04:11 Ce sera un personnage qui s'appelle Thomas Nast
01:04:13 qui le décide.
01:04:15 - Père Noël, j'aurais aimé parler des heures avec vous.
01:04:17 Je vous remercie beaucoup
01:04:19 de vous être arrêté sur le plateau de CNews.
01:04:21 - Je reviendrai finir l'histoire un autre jour,
01:04:23 mais ce soir, je suis sur "Ré aux enfants".
01:04:25 - Eh bien, c'est gentil. Merci beaucoup.
01:04:27 Merci, Jean-Michel Fauvergue.
01:04:29 Merci beaucoup, Véronique Jacquet,
01:04:31 d'avoir été cet après-midi sur le plateau de 188 Infos.
01:04:33 J'étais très heureux de présenter cette émission.
01:04:35 Je vous souhaite bien sûr à tous
01:04:37 un très bon réveillon,
01:04:40 de bons moments en famille.
01:04:41 Je pense que c'est le plus important.
01:04:43 Et vous avez tout de suite rendez-vous
01:04:45 avec Yoann Uzay pour "Punchline".
01:04:47 Je vous dis à bientôt sur CNews.

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