• il y a 6 mois
Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00:00Bienvenue dans 180 minutes info week-end, on est ensemble jusqu'à 17h, 3h d'informations,
00:00:09de décryptage avec une large page forcément consacrée aux législatives mais tout d'abord
00:00:14place au journal d'Isabelle Piboulot, bonjour Isabelle.
00:00:17Bonjour Michael, bonjour à tous.
00:00:19Hier, jour de la fête de la musique, le chef de l'État a aussi été sur scène, seul,
00:00:24à une semaine du premier tour des élections législatives, les alliés d'Emmanuel Macron
00:00:29traînent leur distance, le président étant accusé d'avoir dissous l'Assemblée Nationale
00:00:33contre son camp.
00:00:34Mathilde Ibanez est au mabonné.
00:00:36Bonjour à tous ! Seul sur scène, sans alliés, l'heure n'est pas à la fête pour Emmanuel
00:00:43Macron mais à la justification de son choix de dissolution.
00:00:46Le 9 juin dernier, j'ai pris une décision très grave, très lourde et je peux vous
00:00:53dire qu'il m'a beaucoup coûté.
00:00:54Il y a plein de gens qui voudraient gouverner malgré le peuple, non ! Moi je ne veux pas
00:00:59gouverner.
00:01:00Moi j'ai confiance dans le peuple français, son intelligence, sa force.
00:01:03Une décision rapide, surprenante, qui fragilise ses liens avec ses alliés.
00:01:07Edouard Philippe accuse le chef de l'État d'avoir tué la majorité présidentielle.
00:01:12Un choix critiqué également au sein même de son gouvernement.
00:01:15Les parquets des ministères et des palais de la République sont pleins de cloportes.
00:01:19Il y a toujours eu des cloportes, ça fait partie de la vie politique française, il
00:01:23est très difficile de s'en débarrasser.
00:01:24Le mieux, c'est de ne pas les écouter et de rester à sa place, qu'on soit président,
00:01:29ministre, ministre, et de prendre ses décisions en conscience.
00:01:32Les candidats de la majorité aux élections législatives sont bien obligés de prendre
00:01:36leur distance avec le président, notamment en évitant de le mentionner sur leurs affiches.
00:01:41Une impopularité qui se confirme dans la rue.
00:01:44Le président de la République, c'est pas un politique, il n'a pas de métier politique,
00:01:48il fait des coups tout seul, on n'en veut plus.
00:01:51Mais vous, vous êtes très bien.
00:01:52Autour du président, le paysage a bien changé et les relations avec ses alliés s'effritent
00:01:57sous la pression de la campagne.
00:01:59Plus de milliers de cadres de l'éducation nationale mobilisés contre l'arrivée possible
00:02:04au pouvoir du Rassemblement national.
00:02:06Une pétition a été lancée.
00:02:07Les signataires assurent qu'ils n'obéiront pas aux directives du RN, quitte à écoper
00:02:12de sanctions disciplinaires.
00:02:14Les précisions de Marie-Victoire Diodonné.
00:02:16Nous n'obéirons pas.
00:02:19Nous, ce sont plus d'un millier de cadres de l'éducation nationale, signataires d'une
00:02:24pétition en cas de victoire du Rassemblement national.
00:02:27Parce que nous servons l'État, nous déclarons dès aujourd'hui qu'aucun d'entre nous n'appliquera
00:02:31de mesures qui contreviendraient aux valeurs de la République.
00:02:34Une ligne rouge.
00:02:35Le franchissement de l'arc républicain.
00:02:37Nos valeurs, c'est prendre des enfants quels qu'ils soient et en faire des citoyens les
00:02:42plus éclairés et les plus intéressants possibles pour l'avenir et pour leur avenir surtout
00:02:46et pour l'avenir de la France.
00:02:48Alors, ce n'est certainement pas stigmatiser ou favoriser telle ou telle catégorie de
00:02:54jeunes ou de citoyens.
00:02:55Donc, tout ce qui ira dans ce sens-là, je pense, sera refusé ou en tout cas ne sera
00:03:00pas mis en œuvre.
00:03:01Cette prise de position d'initiative individuelle est inédite pour des fonctionnaires censés
00:03:05exécuter les politiques du gouvernement.
00:03:08Ce n'est pas du tout dans nos habitudes.
00:03:09Nous sommes des fonctionnaires.
00:03:10On a toujours fait de notre mieux pour que nous mettions en œuvre les décisions du
00:03:17législateur et en l'occurrence, sur la situation précise qui nous anime là, sans doute qu'il
00:03:22y aura une réflexion qui sera conduite dans les semaines qui viennent en fonction du résultat
00:03:26évidemment des futurs législatifs.
00:03:28En matière d'éducation, le Rassemblement national promet le rétablissement des séries,
00:03:33des centres spécialisés pour les élèves perturbateurs, la fin du collège unique et
00:03:37la suppression des réseaux d'éducation prioritaire.
00:03:40Dans le reste de l'actualité, à Gaza, le bureau du comité international de la Croix-Rouge
00:03:46a été endommagé par des tirs hier soir.
00:03:49Au moins 22 morts et 45 blessés sont à déplorer de nouvelles frappes alors que l'armée israélienne
00:03:54échange également des tirs transfrontaliers avec le Hezbollah libanais.
00:03:58Le Liban ne peut pas devenir un autre Gaza, a mis en garde le patron de l'ONU.
00:04:03Enfin, vous avez dû remarquer nos rubans verts.
00:04:06Ce 22 juin marque la journée nationale de réflexion sur le don d'organes.
00:04:11Le but est d'inciter chacun à aborder ce sujet avec ses proches.
00:04:14Une urgence, le don d'organes pédiatriques notamment, étant en baisse depuis plusieurs années.
00:04:20Les explications de Félix Pérolas.
00:04:22En attente d'une grève de foie, le temps presse pour Abdou.
00:04:25Le petit garçon de 3 ans et demi souffre d'une maladie qui l'empêche de s'alimenter normalement.
00:04:31Comme lui, 260 enfants et adolescents attendaient une grève en 2023.
00:04:35Une décision souvent difficile à prendre.
00:04:38On ne propose pas à la grève un patient qui ne serait pas capable de survivre à la grève,
00:04:45qui est une grosse épreuve, tant physique que psychologique, qui nécessite une extrême rigueur.
00:04:51Depuis 6 ans, le nombre de donneurs pédiatriques a baissé de 31%.
00:04:55En 2023, 18 enfants et adolescents sont décédés, faute d'une prise en charge à temps.
00:05:00Une baisse qui s'explique en partie par une augmentation des taux d'opposition parentale au prélèvement.
00:05:05On ne peut pas demander à une personne en même temps de réaliser la mort de son proche
00:05:10et d'avoir la responsabilité de ce choix.
00:05:17Le niveau général des grèves d'organe continue malgré tout de remonter en France depuis la période d'avant Covid.
00:05:23Mais près de 22 000 patients, adultes et enfants, restent toujours en attente.
00:05:27Je vous retrouve à 15h pour un nouveau journal.
00:05:31Vous avez rendez-vous tout de suite avec Mickaël Dos Santos pour 180 minutes Info Week-end.
00:05:35Merci beaucoup Isabelle Pivoulot et puis j'en profite pour vous dire que Cédric Emile,
00:05:39vice-président de la fondation Grève de Vie, sera l'un de nos invités dans 180 minutes Info Week-end.
00:05:46Dans un instant, on va évoquer un autre sujet, la montée de l'antisémitisme.
00:05:50On verra notamment le témoignage poignant de Maître Muriel Ouaknin-Melki,
00:05:54avocate de cette adolescente juive de 12 ans, violée à Courbevoie.
00:05:59C'était il y a une semaine. On en reparle dans un instant, mais juste avant, une courte page de publicité.
00:06:04A tout de suite.
00:06:10De retour dans 180 minutes Info Week-end.
00:06:13Merci beaucoup de nous accompagner jusqu'à 17h pour décrypter toute l'actualité.
00:06:18Aujourd'hui avec moi en plateau, Karima Brig, journaliste CNews.
00:06:22Bonjour Karima.
00:06:23Bonsoir.
00:06:23Et puis Jonathan Cixous, journaliste.
00:06:25Bonjour Jonathan.
00:06:27Et j'en profite pour vous féliciter également, puisque j'ai appris que vous avez reçu un prix de l'Académie Française
00:06:33pour votre livre « Vivre en ville ».
00:06:35Donc félicitations.
00:06:36Merci infiniment.
00:06:37Voilà, j'attends d'avoir le livre.
00:06:38Vous l'aurez bientôt. On attend le bandeau pour quand même marquer le coup.
00:06:41Eh bien écoutez, avec plaisir.
00:06:42On a une star sur le plateau.
00:06:43Exactement, on a une star primée par l'Académie Française.
00:06:46Voilà, et c'est sur CNews.
00:06:47En attendant, on va parler d'une autre actualité qui, elle, est moins réjouissante.
00:06:51Forcément, cet acte barbare qui a choqué la France entière,
00:06:54qui témoigne aussi de la montée de l'antisémitisme dans notre pays.
00:06:58Il y a une semaine, une fille de 12 ans a été violée à courbe-voix au seul motif qu'elle était juive.
00:07:03Hier soir, l'une de ses avocates était l'invitée de CNews.
00:07:07Dans l'heure des pro-2, maître Muriel Ouaknin Melki a livré, vous allez le voir, un témoignage poignant.
00:07:12C'est un sujet de Mathilde Ibanez.
00:07:15C'est une prise de parole sans filtre, remplie de sidération et de colère.
00:07:20L'avocate de la petite fille de 12 ans a pris la parole pour la première fois.
00:07:23Elle dénonce une justice laxiste face à une parole antisémite libérée.
00:07:28On a imploré nos magistrats de venir mettre un rempart.
00:07:33Un rempart entre cette haine verbale et le futur passage à l'acte criminel qu'on voyait arriver.
00:07:39On les a implorés de cela.
00:07:41C'est pas une fois, c'est pas deux fois, c'est je ne sais combien de fois depuis le 7 octobre.
00:07:46Et aujourd'hui, cette petite qui a été victime de ce qui s'est passé,
00:07:51c'est le résultat direct de ce laxisme.
00:07:54Des actes d'une extrême violence commise sur un enfant par d'autres enfants.
00:07:58L'avocate alerte sur une haine décomplexée contre la communauté juive.
00:08:02Cette petite a vécu un cauchemar, véritablement un cauchemar.
00:08:06Et je n'ai pas de mots suffisants.
00:08:08Parce que je considère que ce qui lui a été infligé, presque de l'ordre de la torture,
00:08:16uniquement parce qu'elle était juive, ce n'est pas venu de n'importe où.
00:08:19Une vie brisée pour une enfant âgée de seulement 12 ans.
00:08:22Une petite qui a des flashbacks, des scènes de viol qu'elle a subies par ses garçons.
00:08:31Qu'elle ne comprend toujours pas comment ça a pu se passer.
00:08:34Qu'elle ne comprend pas cette haine qui s'est exprimée
00:08:38et dont elle a été si durement la cible.
00:08:46Deux des trois suspects arrêtés pour le viol et les violences ont été écrouées.
00:08:50Le troisième, âgé de seulement 12 ans, a été placé sous le statut de témoin assisté.
00:08:57On a imploré les magistrats de mettre des remparts.
00:09:00Voilà ce que dit l'avocate de cette fiette de 12 ans.
00:09:03Je rappelle, fiette qui a été torturée parce qu'elle était juive.
00:09:06Torturée parce qu'elle avait caché sa religion.
00:09:08Torturée parce qu'elle représentait, aux yeux de ses bourreaux, une ennemie de la Palestine.
00:09:12Voilà, c'est quand même un récit qui fait froid dans le dos.
00:09:15On voyait l'avocate qui pointait du doigt le laxisme judiciaire, carrément.
00:09:21Oui, tout à fait, parce qu'on l'a vu au fil des mois,
00:09:24cette idée que quand vous commettez quelque chose,
00:09:27il y aurait-il véritablement des sanctions, des conséquences.
00:09:30Je pense qu'on a souvent parlé de ce sujet sur ce plateau.
00:09:34Et plus largement, je vous dirais aussi, une forme de responsabilité des politiques
00:09:39de jeter de l'huile sur le feu au lieu, au contraire,
00:09:42de littéralement condamner cette montée d'antisémitisme.
00:09:45On le voit depuis le 7 octobre dernier, l'explosion des actes antisémites.
00:09:50Je veux dire, ce n'est pas des hallucinations, il y a une réalité, il y a des chiffres.
00:09:54On regardait 1676 actes antisémites en 2023, quatre fois plus qu'en 2022.
00:10:00Et quand on regarde les chiffres à la fin de l'année 2023, on était à presque 500 par mois.
00:10:05Donc, quand on dit laxisme judiciaire, c'est que manifestement,
00:10:08ceux qui se livrent de tels actes ne sentent pas qu'il va y avoir des conséquences.
00:10:14Ils n'ont pas peur des sanctions.
00:10:15Exactement, on n'a pas peur de sanctions.
00:10:17Alors qu'on voyait monter cela, ça fait plusieurs fois,
00:10:20ça fait des semaines, des mois qu'on en parle.
00:10:23On en parle sur ce plateau, il y a des alertes qui ont été données.
00:10:27Je vous dirais que sur le terrain, elle fait mention dans le reportage,
00:10:31elle a dit qu'on alerte, on alerte et on n'a pas d'écoute.
00:10:35Et plus largement, sur cette montée, sur cette ambiance,
00:10:38on parle d'antisémitisme d'atmosphère.
00:10:39Ce n'est pas juste d'antisémitisme d'atmosphère, on est à l'heure des actes en ce moment.
00:10:44Et il y a un point tournant en ce moment, c'est ce qui s'est passé pour cette jeune
00:10:48fille de 12 ans.
00:10:50On se dit, mais dans quoi baignaient ces jeunes, ces suspects qui ont vécu ?
00:10:55J'allais y venir d'ailleurs, à qui la faute ?
00:10:57Parce que c'est vrai qu'on rappelle le jeune âge.
00:10:59Ils ont 13 ans, deux d'entre eux.
00:11:02L'autre a 12 ans, ils sont très jeunes.
00:11:06On peut se dire, effectivement, on peut parler de la responsabilité
00:11:08de certains hommes politiques, la responsabilité aussi de la justice
00:11:12qui ne se montre pas assez fière, mais à qui la faute ?
00:11:16La faute à beaucoup de monde, finalement, et ce drame est un révélateur,
00:11:20est un énième révélateur d'une chaîne de défaillance qui dure depuis des décennies.
00:11:25C'est la défaite de la politique judiciaire, de la politique sociale.
00:11:31C'est le révélateur d'un abandon également de tout un pan de la population.
00:11:38D'un côté, la population visée, victime de cela.
00:11:42Et des parents aussi, peut-être ?
00:11:43Et des parents aussi, oui.
00:11:44Exactement, j'allais y venir.
00:11:46Et l'autre partie, c'est le côté des bourreaux,
00:11:49vu que ce sont des actes de torture qui nous sont décrits.
00:11:52On commence à voir dans la presse le profil de ces jeunes qui ont 12 ans.
00:11:56C'est inconcevable si on est doué de raison.
00:11:59Et ils cochent toutes les cases de la délinquance.
00:12:03Ils sont issus de familles modestes, voire pauvres, dans des HLM.
00:12:09Et connus pour des faits d'incivilité de la part de leurs voisins.
00:12:14La mère de l'un des deux gamins en prison
00:12:17était battue par ses différents compagnons et par ses propres enfants.
00:12:21Ça crée un climat, si vous voulez, délétère déjà à la maison.
00:12:25Vous rajoutez à ça le climat non plus délétère,
00:12:29mais mortifère que diffusent les réseaux sociaux, les frères musulmans,
00:12:32à travers la vaste possibilité de diffusion de tous les messages de haine,
00:12:38à travers des vidéos et autres prêches.
00:12:40Vous pouvez faire les pires petits monstres et on l'a sous les yeux.
00:12:44Ce qui signifie que le chantier est énorme.
00:12:46On parle des réseaux sociaux, de l'éducation donnée par les parents,
00:12:49de la justice, de la responsabilité des hommes politiques.
00:12:51On a l'impression que le chantier est très vaste finalement.
00:12:53C'est considérable et on a l'impression que c'est vider l'océan à la petite cuillère.
00:12:58Donc vaut mieux pas s'y attaquer parce que ça ne servira à rien.
00:13:01Je pense qu'il est encore possible de s'y attaquer, évidemment,
00:13:06avec une chose qui s'appelle la volonté et le courage politique.
00:13:10Il fallait qu'il y ait cette cérémonie très digne hier à Courbevoie.
00:13:15Il faut sûrement, évidemment, qu'il y ait ce rassemblement aussi prévu à Courbevoie demain.
00:13:20Mais je vous avoue que ces cérémonies républicaines qui prouvent que la République,
00:13:23c'est se réunir après un drame et tous ces bons discours,
00:13:27beaux discours et toutes ces écharpes tricolores, on les a eus.
00:13:31Après, je ne peux même pas vous faire la liste,
00:13:33mais depuis tant d'années d'attaques antisémites, d'attaques terroristes islamiques,
00:13:38on les a tout le temps.
00:13:39Et à chaque fois, on nous dit, ressaisissez-vous, la République ne faiblira pas, etc.
00:13:44Et on a toujours les mines graves de circonstances et les discours justes,
00:13:48mais c'est toujours un de plus.
00:13:50Avec l'absence de certains hommes politiques.
00:13:52Évidemment, puisqu'on a aussi, oui, parmi le climat délétère,
00:13:56on ne peut pas ne pas parler effectivement de certains,
00:14:00surtout à l'extrême gauche désormais, il n'y a plus de secret,
00:14:03qui ne font que souffler sur ces braises.
00:14:06Et il y a là, la République, si elle voulait montrer qu'elle était inflexible,
00:14:10elle devrait se donner les moyens de pouvoir empêcher certains discours
00:14:13qui sont tenus au nom de la démocratie, justement.
00:14:17Et puisque c'est un constat, dans ces rassemblements pour manifester,
00:14:21pour soutenir la communauté juive, pour lutter contre l'antisémitisme,
00:14:25c'est un constat, certains cadres de la France insoumise,
00:14:28pour ne pas les nommer, sont aux abonnés absents,
00:14:30là où certains cadres de la gauche et de la Nouvelle, du Nouveau Front Populaire,
00:14:34eux, étaient présents, comme Olivier Faure,
00:14:37ou d'autres cadres d'Europe Écologie-Les Verts.
00:14:39Donc voilà, c'est vraiment...
00:14:40Oui, mais cela nous prouve aussi des alliances totalement incompréhensibles.
00:14:43On aura l'occasion d'en reparler tout à l'heure.
00:14:45Mais pour revenir sur les discours de certains cadres de l'extrême gauche,
00:14:50il y en a un qui s'est aussi illustré, il n'était pas à côté de la plaque,
00:14:53c'était même un déni abject, c'est Émeric Caron,
00:14:57qui, après l'annonce de ce viol tragique, n'a pas parlé de ça.
00:15:02Il a cité une femme qui s'était fait violer...
00:15:03Un autre fait divers.
00:15:04Un autre fait divers, ignoble, évidemment,
00:15:07mais sans parler...
00:15:08En gros, pourquoi on parle de cette petite fille,
00:15:10alors qu'il y avait Mme X à qui il est arrivé quasiment la même chose ?
00:15:15On patauge dans l'abjection, et c'est dramatique à voir.
00:15:18Alors, Jonathan Cixous, vous parliez tout à l'heure de ces manifestations.
00:15:22Certains membres de la communauté juive ne supportent plus ces manifestations.
00:15:26Ils ont parfois même baissé les bras.
00:15:28Ils ont décidé de quitter la France.
00:15:29C'est ce qu'on appelle faire son alia.
00:15:31Et l'un d'entre eux, c'est Richard Meyer.
00:15:33Il est auteur d'un livre sur son alia,
00:15:37puisqu'il raconte effectivement son projet de départ.
00:15:40Il était invité dans l'émission Morandine Live.
00:15:42C'était hier. Je vous propose de l'écouter.
00:15:43Vous allez voir, son témoignage est très émouvant.
00:15:47J'ai vécu en pays musulman.
00:15:50J'ai vécu en pays musulman.
00:15:51Je n'ai jamais connu ce qui se passe ici.
00:15:54Je n'ai jamais connu cela.
00:15:56Ça n'existe pas.
00:15:57Ce qui se passe aujourd'hui, c'est que vous avez des gens,
00:16:00encore une fois, je répète,
00:16:02ces pompiers pyromanes qui ont trouvé les idiots utiles
00:16:05pour pouvoir prendre des places, parce qu'ils n'en ont rien à faire.
00:16:09– Qu'est-ce que vous vous dites à vos petits-enfants ?
00:16:11Vous leur dites quoi aujourd'hui ?
00:16:12Vous leur dites que vous partez, pourquoi ?
00:16:14– Ils pleurent.
00:16:20– C'est tout.
00:16:22Et vous ?
00:16:24– Je pleure.
00:16:26Je pleure.
00:16:31– Il n'y a pas d'autre choix ?
00:16:33– Je ne sais pas.
00:16:36Je ne sais pas.
00:16:39J'en ai marre des manifestations.
00:16:42Je suis fatigué.
00:16:43– Voilà, le témoignage de Richard Meilleur,
00:16:45auteur du livre « L'Alia, le chemin de l'exil »,
00:16:47et qui, finalement, transmet un ressenti de la communauté juive.
00:16:52Ils sont nombreux, dans son cas, à vouloir quitter la France
00:16:55car ils ne se sentent plus en sécurité ici.
00:16:58Est-ce qu'aujourd'hui, carrément, on est en mesure
00:17:00de protéger cette communauté juive,
00:17:02les membres de la communauté juive,
00:17:03contre cette insécurité et cette hausse de l'antisémitisme?
00:17:07Il le faut.
00:17:08C'est la responsabilité première de l'État.
00:17:10Et puis, il faut être à l'écoute
00:17:13des citoyens français de confession juive.
00:17:16Et quand j'entends ces témoignages,
00:17:18oui, c'est bouleversant.
00:17:19Quand je vois ce qui s'est passé avec cette jeune fille de 12 ans,
00:17:24on se dit, mais on ne peut plus continuer comme ça.
00:17:26On a atteint vraiment un certain niveau.
00:17:29Je veux dire, on a basculé complètement
00:17:31dans une haine profonde.
00:17:33Et c'est ça qui est absolument troublant.
00:17:35Et on se dit, c'est quoi la limite?
00:17:36C'est un acte, si je peux me permettre,
00:17:38c'est un acte qui finalement nous rappelle
00:17:40ce qui s'est passé le 7 octobre.
00:17:42Oui, c'est ça, tout à fait.
00:17:44Voilà, on le sait.
00:17:45Pendant les attaques du 7 octobre en Israël,
00:17:47effectivement, il y a eu de nombreux viols.
00:17:49C'est un fait.
00:17:52Et ce qui s'est passé ici en France, finalement,
00:17:55à quelques kilomètres de nos studios,
00:17:58Courbevoix, c'est dans les Hauts-de-Seine,
00:17:59ça nous rappelle forcément cette barbarie des membres du Hamas,
00:18:02des terroristes des membres du Hamas.
00:18:04Vous savez, quand tout ça a éclaté à partir du 7 octobre,
00:18:08il y avait ce questionnement à savoir
00:18:09est-ce qu'il y aura une importation du conflit en France
00:18:14ou dans les différents pays occidentaux.
00:18:16Et même si on est sensible sur ce qui se passe, évidemment,
00:18:20là-bas, il y avait plusieurs qui disaient non, non,
00:18:22il ne faut pas tout confondre.
00:18:23Il y a une sensibilité, il y a une préoccupation
00:18:26de la population française sur le conflit,
00:18:28justement, avec ce qui se passe à Gaza
00:18:32et ce qui se passe en Israël.
00:18:34Mais ça ne va pas se produire ici, il ne faut pas penser ça.
00:18:37Et ce qu'on a vu, je pense, avec ce drame,
00:18:40cette tragédie de cette petite fille de 12 ans,
00:18:43c'est que vous l'avez mentionné, pour ces jeunes-là,
00:18:45on a l'impression qu'il y a une forme de mimétisme.
00:18:48On a emporté le conflit.
00:18:49Oui, c'est ça.
00:18:50Est-ce que c'est conscient, inconscient?
00:18:52Mais je trouve que quand on parle de viol,
00:18:55quand on parle aussi que les suspects, après,
00:18:57ont commencé à filmer l'acte aussi,
00:19:00parce que c'est ce qu'on a vu le 7 octobre,
00:19:01il y a eu ces actes de violence, ces tortures,
00:19:05bon, ces viols, ces meurtres et tout ça.
00:19:07Mais pour ce qui était, justement, cette idée d'humilier,
00:19:11de filmer en plus ce qui est abjecte, finalement,
00:19:15ce qui est absolument horrible, eh bien, on le voit.
00:19:18Et moi, ce qui m'interroge aussi,
00:19:19c'est que je me dis, les jeunes qui ont commis ça
00:19:21sont justement tellement jeunes
00:19:24et dans un âge où on est en construction.
00:19:26C'est des enfants.
00:19:27Oui, mais c'est parce que, justement,
00:19:29souvent quand on est adulte, on va se dire,
00:19:31bon, on va avoir certaines barrières morales.
00:19:34Il y a une construction aussi de la société
00:19:36qui fait qu'on ne va pas basculer dans certains actes.
00:19:38Mais les jeunes, c'est comme s'ils ont intériorisé le fait
00:19:41qu'eux peuvent se rendre jusqu'au bout de la haine
00:19:43parce qu'il n'y aura pas de conséquences.
00:19:45Et c'est ça qui est extrêmement troublant.
00:19:47Et on se dit, on a laissé aller.
00:19:48Vous avez posé la question, la responsabilité,
00:19:50à qui la faute, tout ça.
00:19:52Eh bien, notre responsabilité aujourd'hui,
00:19:54c'est vraiment, c'est de protéger.
00:19:56C'est de protéger pour ne pas qu'il y ait d'autres victimes
00:19:59comme ça, d'autres enfants de 12 ans
00:20:02qui, finalement, vont vivre avec ce traumatisme.
00:20:05Oui, mais c'est très mal...
00:20:06Je pense que c'est malheureusement mal parti
00:20:08parce qu'elle a été la réponse immédiate
00:20:12qui aurait dû donc prouver, non pas la réflexion,
00:20:15mais l'automasticité d'une réponse.
00:20:17Ça a été Emmanuel Macron qui nous a dit
00:20:19il va y avoir une heure d'échange dans les écoles
00:20:22autour du racisme, de l'antisémitisme
00:20:25et des violences sexistes et sexuelles.
00:20:28Donc, dès lors que vous,
00:20:29bien qu'un viol, certes, peut correspondre
00:20:31par définition à tout cela,
00:20:32on n'est plus désormais dans des réunions
00:20:37pour qualifier et définir les mots,
00:20:39mais répondre sérieusement à des cas gravissimes,
00:20:43des actions criminelles.
00:20:44Et si la tête de l'État en est à nous dire
00:20:47en fin d'année scolaire,
00:20:48déjà dans des classes où il est difficile
00:20:51même de parler d'histoire,
00:20:53et notamment de la Seconde Guerre, etc.,
00:20:55parce qu'il y a le mot juif dans les pages des livres,
00:20:58de là, avoir une heure d'échange sur ces questions,
00:21:01c'est lancer une nouvelle fois l'épreuve
00:21:03totalement désarmée dans la fosse aux lions.
00:21:05Et on sait comment ça peut malheureusement se terminer.
00:21:09Et pour revenir aussi sur la fameuse question,
00:21:12l'idée de l'importation du conflit.
00:21:16Il est importé par des canaux différents.
00:21:18Moi, il y a une image qui m'avait beaucoup marqué à l'époque,
00:21:21après le 7 octobre, quelques jours après le 7 octobre,
00:21:23il y a des images qui ont été diffusées
00:21:26sur les réactions des clandestins qui étaient à Lampedusa
00:21:30et qui attendaient de prendre les bateaux
00:21:31pour arriver sur les côtes françaises.
00:21:33Eh bien, quand ils ont appris les massacres d'Israël
00:21:36par le Hamas, on les voyait fous de joie,
00:21:39crier, sauter les mains en l'air, etc.
00:21:42Et c'est ces gens-là qui sont peut-être aujourd'hui
00:21:45sous notre protection, sur notre sol.
00:21:48C'est aussi ça, selon moi, l'importation du conflit.
00:21:51C'est le Hamas des esprits, finalement.
00:21:54Et ces gens de mémoire qui sautaient fous de joie,
00:21:58ils ne venaient pas du Proche-Orient, ils venaient d'Afrique,
00:22:00d'Afrique subsaharienne.
00:22:01Donc, si vous voulez, c'est une mentalité
00:22:03qui correspond à un certain sud global
00:22:07et qui vient ici et qu'on fait venir ici.
00:22:10Voilà, et puis forcément, on a quand même une pensée
00:22:12pour cet enfant, victime de cette tragédie
00:22:15qui va forcément devoir aussi se reconstruire maintenant.
00:22:18Et voilà, c'est une nouvelle étape dans sa vie.
00:22:21Et on le sait, on imagine que ça va être très compliqué pour elle.
00:22:24En tout cas, on a une pensée pour cet enfant de 12 ans
00:22:27et puis pour toute sa famille aussi qui vit des heures difficiles.
00:22:30Voilà, restez avec nous, on va marquer une courte page de pub.
00:22:34Et puis juste après, bien sûr, on va continuer à débattre
00:22:36avec nos invités. A tout de suite.
00:22:43180 minutes Info Weekend, ça continue.
00:22:45Merci beaucoup d'être avec nous et soyez les bienvenus.
00:22:48Si vous venez de nous rejoindre, avant de continuer à évoquer
00:22:50la montée de l'antisémitisme en France et notamment
00:22:53ce projet d'attentat déjoué, possible projet d'attentat déjoué,
00:22:58on va juste ouvrir une petite parenthèse parce que je voulais
00:23:02vous faire réagir sur un échange, un échange assez étonnant
00:23:06entre deux candidates aux législatives et une candidate
00:23:11Renaissance qui a minimisé, vous allez le voir, les attaques
00:23:14au couteau. Alors, elle est candidate dans la deuxième
00:23:16circonscription, dans la Marne, et elle a inclus les attaques
00:23:20au couteau ou dans les attaques au couteau, en tout cas,
00:23:23les personnes qui se coupent elles-mêmes, dont les coupures
00:23:27en cuisine également. Elle répondait sur France 3 à une rivale
00:23:30aux législatives, conseillère régionale RN du Grand Est,
00:23:32qui lui demandait d'assumer son bilan, bilan qui est donc
00:23:35de 120 attaques au couteau par jour en France.
00:23:38Comment expliquer cette déconnexion, inclure les blessures
00:23:44au couteau, notamment lorsqu'on fait la cuisine, dans les attaques
00:23:47au couteau dont sont victimes certains Français?
00:23:49Non, mais il faut arrêter de prendre les Français pour des imbéciles.
00:23:53Je ne sais pas ce qui s'est passé dans sa tête. Est-ce que c'était
00:23:55un moment d'égarement? Mais si c'est le cas, j'espère qu'elle
00:23:59s'excusera ou quoi que ce soit parce que c'est vraiment
00:24:01prendre les Français, excusez-moi, mais c'est ça, je vais être
00:24:05quand même polie aussi. C'est-à-dire qu'il y a aussi une forme de déni,
00:24:08simplement pourquoi ne pas prendre acte de la situation et de se dire
00:24:11oui, il y a une situation qui est, je vais dire, assez dramatique
00:24:15dans les faits parce que quand on est à 120 par jour, et ça,
00:24:18c'était des chiffres qui dataient de plusieurs années, de 2017.
00:24:21Donc aujourd'hui, on n'a même pas de chiffre exact et on se fie
00:24:24sur ces fameux chiffres d'il y a quelques années alors qu'on a vu
00:24:27avec les chiffres du ministère de l'Intérieur qu'il y a eu
00:24:30une augmentation de différents crimes sur la personne.
00:24:33Alors, ça pourrait même être encore pire quand on regarde
00:24:36la situation en face. Et de dire ce type de phrases comme ça,
00:24:40c'est premièrement de nier la réalité sur le terrain.
00:24:44Encore une fois, c'est de dire aux Français, vous minimisez
00:24:47et ensuite, on s'étonne pourquoi la réalité.
00:24:50Et ensuite, le Bloc central s'étonne pourquoi il est en train
00:24:54vraiment de fondre comme neige au soleil.
00:24:57Il y a une déconnexion totale et surtout un manque, je vous dirais,
00:25:01pour prendre ses responsabilités, il y a vraiment un manque
00:25:03à ce chapitre.
00:25:04Jonathan Cixous, petite réaction parce qu'on ne va pas rester
00:25:06longtemps là-dessus, on a d'autres sujets à aborder également.
00:25:09Mais après avoir pris connaissance de tels propos,
00:25:12c'était effrayant de se dire qu'une élection deviendrait
00:25:15donc une prime à la médiocrité, voire à l'incompétence
00:25:19parce que c'était effectivement un message terrible envoyé
00:25:22aux électeurs, c'est dire arrêtez de voir ce que vous voyez.
00:25:26Et fermez les yeux.
00:25:26Fermez les yeux et arrêtez de nommer le réel.
00:25:30Le problème, et ce n'est pas un détail, c'est que le réel,
00:25:33là, il nous assassine et donc c'est un peu embêtant.
00:25:37Sinon, la première réaction qu'on a touche, je crois,
00:25:40c'est d'ouvrir les yeux et de sourire un peu dans l'énormité.
00:25:46Et là, sous nos yeux, pardon de me répéter.
00:25:48Non, non, non, mais écoutez, je pense qu'on a fait le tour
00:25:50et on va continuer à avancer, bien sûr, puisqu'on a d'autres sujets
00:25:52à invoquer et puis à évoquer.
00:25:55Et puis dans la première demi-heure, je vous le disais tout à l'heure,
00:25:57on évoquait cet acte barbare survenu à Courbevoie et cet enfant
00:26:01de 12 ans violé, parce que juive, communauté juive,
00:26:05qui vit dans la peur, la crainte et comment ne pas les comprendre.
00:26:10Hier encore, un homme soupçonné de projeter une action violente
00:26:13contre des cibles juives a été interpellé en Ile-de-France.
00:26:17On va en parler juste après une courte page de pub.
00:26:19A tout de suite.
00:26:24Ça existe.
00:26:25De retour dans 180 minutes, Info Weekend, toujours en compagnie
00:26:28de Jonathan Cixous et Karima Brick.
00:26:31Dans un instant, Daniel Rémy, expert en sécurité et terrorisme,
00:26:36sera avec nous.
00:26:37Et s'il sera avec nous en visio, c'est parce qu'on va évoquer
00:26:40cette information.
00:26:42Un homme soupçonné de projeter une action violente
00:26:45contre des cibles juives a été interpellé en Ile-de-France.
00:26:48Il est âgé de 19 ans.
00:26:50Il a été mis en examen et placé en détention provisoire.
00:26:53L'un de ses potentiels complices, aussi mineur, a également été interpellé.
00:26:56On va faire le point avec Donia Tengour et on en reparlera juste après.
00:27:01Ce vendredi, à Paris, un homme âgé de 19 ans a été mis en examen
00:27:05et placé en détention provisoire.
00:27:08Il est soupçonné avec un autre homme mineur d'avoir envisagé
00:27:11de commettre une action violente visant notamment des cibles juives.
00:27:14Le suspect est mis en cause pour association de malfaiteurs
00:27:18terroristes en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes
00:27:22et pour acquisition et détention d'armes en relation
00:27:25avec une entreprise terroriste.
00:27:27Les deux suspects, tous deux domiciliés en Ile-de-France,
00:27:30seraient en lien via les réseaux sociaux.
00:27:32Le 13 juin dernier, le mineur suspecté a lui aussi été mis en examen
00:27:36et placé en détention provisoire.
00:27:38Plus tôt dans la semaine, le procureur antiterroriste avait jugé
00:27:42préoccupant l'implication croissante de jeunes individus
00:27:45dans des projets d'action violente.
00:27:48Le parquet national antiterroriste doit désormais déterminer
00:27:51la nature du projet des deux hommes mis en cause.
00:27:54Pour l'heure, aucune information n'a été communiquée
00:27:57sur leur profil ou encore sur les cibles visées.
00:28:01Voilà, des hommes interpellés, la cible, encore, des Juifs.
00:28:07C'est difficile de ne pas faire le parallèle avec ce qui s'est passé
00:28:10à Courbevoie la semaine dernière, samedi dernier,
00:28:13avec cet enfant de 12 ans violé parce que juif.
00:28:16On a l'impression, effectivement, que ce n'est encore qu'une fois
00:28:19la preuve de la montée de l'antisémitisme en France.
00:28:22Oui, mais je veux juste rappeler qu'il y a des chiffres.
00:28:25On ne parle pas comme ça en l'air, en disant « Ah, il y a des chiffres
00:28:29qui ont été révélés », je le disais un peu plus tôt.
00:28:32Donc, plus de 1670 actes antisémites depuis le 7 octobre.
00:28:38Et ça, c'est vraiment une augmentation.
00:28:40C'est quatre fois plus que l'année dernière.
00:28:42Donc, il y a ce contexte.
00:28:43On parle d'antisémitisme d'atmosphère,
00:28:45mais on voit qu'il y a maintenant, il y a eu ce drame à Courbevoie.
00:28:51On parle de tentative de déjouer.
00:28:54Et il faut aussi considérer, des fois, qu'il y a ce qu'on appelle
00:28:56des sortes de fenêtres d'opportunités.
00:28:58Il y a des organisations terroristes ou autres.
00:29:00Ce n'est pas nécessairement commandé,
00:29:02mais ils vont se fier aussi sur cette ambiance,
00:29:05sur certains contextes et certains agents, on va dire par exemple en solo.
00:29:10Des fois, on va parler de loups solitaires,
00:29:11mais ce n'est pas nécessairement des loups solitaires.
00:29:13C'est des personnes en solo qui sont influencées par cette idéologie mortifère,
00:29:18qui vont décider de passer à l'acte en fonction des circonstances.
00:29:23Je ne sais pas pour cet événement comme tel.
00:29:25Il y a l'enquête qui va se poursuivre, mais il faut considérer ça aussi.
00:29:28Et on l'a vu dans le passé, par exemple, pour...
00:29:31Et là aussi, ils sont très jeunes, puisque l'individu a 19 ans
00:29:33et son complice est lui mineur.
00:29:35Oui, et ça, vous faites bien de mentionner cet aspect-là
00:29:39parce qu'au cours des derniers mois, il y a eu, par exemple,
00:29:42même dans d'autres pays en Europe, des arrestations de jeunes
00:29:46qui fomentaient, par exemple, des attentats ou des actes violents.
00:29:50Et on voit donc la jeunesse maintenant aussi.
00:29:52Une partie de cette jeunesse-là, évidemment, c'est une minorité,
00:29:56mais pas simplement en France.
00:29:58On le voit aussi, il y a eu des arrestations au fil des mois à l'extérieur.
00:30:03Un petit commentaire sur cette arrestation, Jean-François.
00:30:05Ce que je pensais dire, je vous le dis, c'est de pointer l'âge de ces mises en cause.
00:30:1119 ans, un mineur.
00:30:13C'est ça aussi qui devrait questionner au sens le plus vaste et le plus sérieux qu'il soit.
00:30:19Cette implication de mineurs dans ces tentatives d'attentats,
00:30:23elle explose depuis plusieurs années, surtout depuis plusieurs mois.
00:30:28Et c'est vraiment un indicateur sur l'état de pourrissement de la société de laquelle ils viennent.
00:30:36Et c'est ceux-ci, c'est ceux-là, on en parlait tout à l'heure.
00:30:38C'est un chantier considérable, mais c'est un chantier.
00:30:41Donc, on peut et on se doit de s'y appeler.
00:30:44Voilà. Et puis, il faut aussi que les hommes, femmes et hommes politiques
00:30:48puissent redonner confiance aussi à cette communauté juive
00:30:51qui en manque cruellement aujourd'hui de confiance sur notre territoire
00:30:54et qui se sent en insécurité, notamment pour avoir échangé avec de nombreuses personnes sur le terrain.
00:31:01Daniel Rémy est avec nous, expert sécurité et terrorisme.
00:31:05Rebonjour ou bonjour, d'ailleurs, tout simplement, Daniel Rémy.
00:31:08Merci beaucoup d'être avec nous en direct sur ces news.
00:31:11Est-ce que la menace contre la communauté juive est de plus en plus importante,
00:31:16et notamment depuis les attaques du 7 octobre dernier en Israël ?
00:31:21Alors, je ne vais pas vous faire une réponse de normand,
00:31:23mais il est bien entendu qu'il y a une plus grande sensibilité
00:31:28parce qu'il y a une très grande exposition de la communauté juive depuis le 7 octobre.
00:31:33Mais pour ma part, au risque de décevoir peut-être un certain nombre de vos auditeurs,
00:31:38je ne considère pas que la communauté juive soit plus menacée, c'est inexact.
00:31:43Bien sûr qu'il y a une tension très forte à partir du moment où vous avez des manifestations,
00:31:47jusque tout récemment encore, bien entendu, puisque nous sommes en période électorale,
00:31:51avec une surenchère de LFI, avec des mouvements, des manifestations pro-palestiniennes,
00:31:55mais jusque dans les universités, à Sciences Po et ailleurs.
00:31:59Donc, si vous voulez, bien sûr qu'il y a une quantité de jeunes.
00:32:03Alors, quand vous parlez de terrorisme, et pas vous seulement, les médias en général,
00:32:07quand vous parlez d'un homme, non, ce n'est pas un homme, c'est un jeune homme, il a 19 ans.
00:32:10Il y a un deuxième mineur.
00:32:14Quel est le niveau de structuration du cerveau de ces jeunes à cet âge-là ?
00:32:18Quelle est leur maturité intellectuelle et politique ?
00:32:21Aucune, totalement nulle.
00:32:22Donc, si vous voulez, de même lorsque c'est l'ancien procurant antiterroriste Jean-François Ricard
00:32:29qui avait, donc on avait dû dans la loi trouver un nouvel argument,
00:32:34ou un nouvel argument juridique qui était de parler d'entreprises individuelles terroristes.
00:32:39Non, mais attendez, ou en lien avec une entreprise terroriste.
00:32:42On a affaire à des individus totalement déstructurés, qui n'ont pas,
00:32:46vous avez cité l'exemple de Courbevoie tout récemment, ce viol.
00:32:49Le môme, il a 13 ans.
00:32:52La fille en question, la jeune fille qui a 12 ans, elle avait un petit ami,
00:32:56elle vivait, dit-on, une petite amourette, entre guillemets, avec un autre garçon de 12 ans.
00:33:01Mais terroriste, anti-juif, mais qu'est-ce qu'il connaît de cette religion ?
00:33:06Qu'est-ce qu'il connaît de l'islamisme et du judaïsme ?
00:33:09Rien du tout.
00:33:10Je note au passage quand même qu'il lui a demandé 200 euros, le garçon.
00:33:14Rappelez-vous l'affaire Fofanal, donc des barbares dans les banlieues,
00:33:17où ils avaient torturé un jeune garçon, juif, au motif qu'ils pensaient,
00:33:22ils sont tellement idiots qu'ils le pensaient,
00:33:24que ce garçon, parce qu'il était juif, forcément il avait de l'argent,
00:33:28comme si tous les juifs avaient de l'argent, ils étaient tous fortunés,
00:33:30ce qui est une aberration totale.
00:33:32Donc vous voyez bien qu'on a affaire à des garçons qui sont totalement déstructurés
00:33:35et qui cherchent à exister, qui malheureusement sont dans un univers familial,
00:33:39dans un environnement où ils sont totalement à l'abandon.
00:33:43Je reprends vos mots « déstructurés », pourquoi ils sont déstructurés selon vous ?
00:33:46Qu'est-ce qui fait que ces jeunes soient perdus, qu'ils ne connaissent pas
00:33:51toutes ces notions d'antisémitisme, qu'ils baignent dans un environnement,
00:33:55qu'ils sont influencés ? Pourquoi ils sont déstructurés ?
00:33:58Écoutez, quand je parle de déstructuration, il faudrait déjà qu'ils soient structurés.
00:34:02Alors c'est peut-être un peu abusif de ma part,
00:34:04mais moi je suis un ancien enseignant, j'ai démissionné il y a fort longtemps,
00:34:08en 68, ce n'est pas le hasard,
00:34:09mais le problème majeur de notre société française vient de l'éducation nationale.
00:34:15Donc à partir du moment où on abandonne des jeunes très tôt,
00:34:18qu'on les laisse dans des quartiers sous l'influence soit des toxicomanes,
00:34:23soit d'islamistes radicaux, je les ai côtoyés, je les ai rencontrés moi,
00:34:28c'est mon métier depuis bientôt 50 ans, 45 ans au moins.
00:34:31Donc si vous voulez, à partir du moment où on ne sort pas ces jeunes
00:34:35qui sont dans des familles qui sont totalement, elles alors, complètement déstructurées,
00:34:40et explosées, la mère de, si j'en crois ce que disent les médias,
00:34:44la mère de ce jeune de 13 ans qui a violé cette fille de 12 ans,
00:34:47la mère, elle n'a aucune autorité sur son fils, elle est en conflit,
00:34:50elle a trois premiers enfants, d'un premier mari puis d'un deuxième qui est parti.
00:34:55Elle était frappée, la mère, par ses anciens maris,
00:34:58mais également frappée par son fils de 13 ans.
00:35:00Donc si vous voulez, quand ces enfants-là, tant qu'on ne les sortira pas,
00:35:05qu'on ne les mettra pas dans des établissements,
00:35:07alors plus on les prend tôt, on n'est pas obligé de les mettre dans des établissements
00:35:11où ils vont être élevés, si je puis dire, à la dure.
00:35:14Non, il faut les mettre dans des internats, il faut développer les internats,
00:35:17ce n'est pas des prisons qu'il faut construire, c'est des internats,
00:35:20c'est des centres d'éducation surveillés.
00:35:22Voilà, c'est ça qu'il faut faire, il faut le prendre dès le départ.
00:35:24Alors on peut toujours dire oui, mais ça ne réglera pas le problème d'aujourd'hui.
00:35:27Non, mais si on ne commence pas aujourd'hui, on ne le fera jamais.
00:35:30Oui, mais le cas que vous me citez, malheureusement, en France,
00:35:34ce n'est pas un cas isolé, il y a de nombreuses familles recomposées,
00:35:40des familles où ça ne se passe pas bien, où il y a de la violence.
00:35:43Et pour autant, tous les jeunes, et fort heureusement d'ailleurs,
00:35:46ne commettent pas ce type d'actes barbares.
00:35:49Il y a forcément quelque chose qui les a poussés à agir de la sorte.
00:35:54Quelque chose, il est évident, c'est effectivement l'exposition médiatique,
00:36:00les récents événements dramatiques du 7 octobre, mais ce n'est pas d'aujourd'hui.
00:36:06La surenchère permanente, notamment en période de campagne électorale,
00:36:11c'est ce qui se passe aujourd'hui avec Eléfie et les autres,
00:36:13donc qui amplifie le phénomène.
00:36:16Donc oui, mais fort heureusement, ce n'est qu'une infime minorité,
00:36:22et encore une fois, avec des enfants qui sont complètement perdus et dépoussolés,
00:36:27mais ils ne savent même pas de quoi ils parlent.
00:36:30C'est un cas franco-français, si je peux me permettre,
00:36:34où finalement ces menaces contre la communauté juive existent aussi au niveau européen ?
00:36:41Bien sûr, rappelez-vous les affaires Molenbeek en Belgique,
00:36:45et à l'époque où on avait un terroriste qui était extrêmement virulent en France,
00:36:49mais là qui était quand même agité depuis l'extérieur.
00:36:53Donc là on avait des mouvements qui étaient structurés,
00:36:55mais c'était facile de recruter dans les banlieues, dans les quartiers.
00:36:58Dans les quartiers, l'avenir, enfin l'avenir entre guillemets,
00:37:01parce qu'il n'y a pas d'avenir,
00:37:02mais pour un certain nombre de jeunes qui précisément sont déstructurés,
00:37:06ou pas structurés du tout, c'est le trafic de slip,
00:37:09donc ça rapporte énormément d'argent, ou c'est l'islamisme radical.
00:37:12Et moi, pour avoir travaillé dans ces quartiers,
00:37:15je peux vous dire qu'ils se sont partagés depuis bientôt 40 ans le territoire,
00:37:21les islamistes radicaux, les frères musulmans d'un côté,
00:37:25et les trafiquants de l'autre.
00:37:26Chacun son territoire.
00:37:27Tu ne marches pas sur mon territoire, je te laisse travailler le tien.
00:37:30Et qu'on fait les élus depuis 40 ans, rien.
00:37:33Vous évoquiez au début de votre intervention d'autres menaces,
00:37:37que la communauté juive n'était pas la seule communauté menacée,
00:37:40qu'il y avait d'autres menaces terroristes.
00:37:43Vous faisiez référence à quoi exactement ?
00:37:45Quelles sont les autres menaces qui existent aujourd'hui ?
00:37:50Les autres menaces, aujourd'hui, avec la guerre en Ukraine,
00:37:53je crois que là aussi, exposition médiatique majeure.
00:37:56Il est évident, on a eu un Tchétchène qui préparait un attentat,
00:38:00encore un mineur très jeune, je ne sais pas s'il n'avait pas 16 ans je crois,
00:38:03à peine, ou 17 ans peut-être, mais lui c'est différent.
00:38:07Il est d'origine Tchétchène, là c'est quand même très ciblé, très caractéristique.
00:38:10Donc il y a effectivement notre exposition en matière de guerre vis-à-vis de la Russie,
00:38:18entre le conflit ukrainien, mais il y en a d'autres.
00:38:20La France est dans le collimateur d'un certain nombre de groupes terroristes
00:38:26un peu partout dans le monde, parce qu'on a été très impliqués,
00:38:29on a été en Afrique, on est sortis de l'Afrique puisque les Russes nous en ont sortis,
00:38:33avec Wagner, et donc si vous voulez, nous sommes une cible,
00:38:37la France, nous, comme les autres, mais peut-être un peu plus que les autres,
00:38:40parce que la France a longtemps été le moteur,
00:38:42un moteur, si je puis dire, dans l'environnement diplomatique international.
00:38:47Voilà, on était une espèce de phare, de référence,
00:38:49donc raison de plus pour nous tirer dessus deux fois plus.
00:38:52Les services, bien sûr, travaillent forcément pour déjouer tous ces attentats,
00:38:56et notamment avant les JO, puisque c'est dans quelques semaines maintenant,
00:39:01les Jeux olympiques, et on le sait, la menace est forcément présente.
00:39:04Jonathan Cixous, vous aviez une question ?
00:39:05Une remarque, monsieur Rémy a parfaitement raison de parler de l'exemple belge,
00:39:10parce que la Belgique est devenue un terrain laboratoire
00:39:13pour l'antrisme des frères musulmans, et parfois ce n'est même plus de l'antrisme,
00:39:18des quartiers entiers de Bruxelles, il n'y a plus que Molenbeek
00:39:21qui sont régis par des lois de l'acharya,
00:39:25et pour montrer à quel point c'est devenu prégnant dans la société,
00:39:28même plus uniquement la politique, l'annonce a été faite il y a quelques jours,
00:39:32pardon de mon approximation, mais la Belgique, Bruxelles,
00:39:35a fait savoir qu'ils ne pourront pas accueillir l'équipe de foot israélienne,
00:39:39à l'automne, parce qu'ils ne sont pas en mesure d'assurer la sécurité de ce match.
00:39:45Ça prouve quand même le degré de division de la société belge aujourd'hui tout de même.
00:39:51Et puis on se rappelle déjà qu'il y a eu un attentat lors d'un match de football,
00:39:54déjà à Bruxelles d'ailleurs, entre la Belgique et la Suède de mémoire.
00:39:59Karima, peut-être une petite remarque avant de marquer une courte page de publicité ?
00:40:02Oui, et je pense que votre intervenant a raison quand il fait mention de repenser
00:40:08pour la justice des mineurs, quand il dit la question des centres fermés,
00:40:12des centres éducatifs fermés. Il y a un véritable problème en France,
00:40:15parce qu'effectivement on disait quand il y a des crimes, des délits qui sont très graves,
00:40:20qui sont commis par les jeunes, par des jeunes délinquants,
00:40:23mais que fait-on exactement ? Il y a un problème de place
00:40:26dans ces fameux centres éducatifs fermés.
00:40:29On ne peut pas laisser des gens comme ça qui vont violer, qui vont tuer à un si jeune âge.
00:40:34Donc, ils ont besoin vraiment d'un encadrement très particulier
00:40:38pour ne pas justement causer d'autres victimes.
00:40:40Et ça, ça reste un problème qui est assez béant en ce moment aujourd'hui.
00:40:44Et je vais rebondir sur ce que vous dites Karima,
00:40:47et je vais poser la question à Daniel Rémy, expert sécurité et terroriste,
00:40:50qui est toujours avec nous. Vous disiez tout à l'heure effectivement
00:40:52qu'il faut prendre en charge tous ces jeunes, qu'il faut le faire dès maintenant,
00:40:56qu'il ne faut pas perdre de temps. Malheureusement, on imagine que des jeunes
00:41:01un peu déboussolés, qui ont des idées néfastes, il y en a quand même quelques-uns.
00:41:05Est-ce qu'on est en mesure aujourd'hui de pouvoir encadrer tous ces jeunes ?
00:41:09Non. Vous voyez l'état de nos finances publiques, parce que tout ça est lié,
00:41:13que ce soit l'hôpital, la santé, que ce soit l'éducation nationale,
00:41:18que ce soit la justice, que ce soit la police.
00:41:20Vous voyez bien dans quel état se trouvent nos finances.
00:41:23Donc, quand vous avez en plus, vous savez, moi j'ai toujours prétendu,
00:41:28et j'ai toujours bâti, j'ai bâti si je puis dire, entre guillemets,
00:41:31mon fonds de commerce sur la prévention et la dissuasion.
00:41:34L'État français, mais malheureusement pas seulement l'État français,
00:41:39ne connaissait jusqu'à présent que la répression.
00:41:42Je suis désolé, plus on travaille en amont, plus on travaille de manière préventive,
00:41:47plus tôt on essaie d'éteindre un incendie qui commence à se démarrer,
00:41:51et plus tôt on a des chances de le régler.
00:41:53Donc, ce n'est pas de dire, il faut construire des prisons,
00:41:56il faut commencer par, précisément, travailler à l'école,
00:42:00à construire des internats, développer les internats,
00:42:04mais même les crèches, même déjà.
00:42:06Moi, j'ai fait une étude, vous savez, importante sur les problèmes de violence
00:42:09et de délinquance dans les lycées d'Île-de-France,
00:42:11il y a déjà une bonne vingtaine d'années,
00:42:13et quand j'ai rencontré les enseignants, les professeurs, les élus, etc.,
00:42:17mais j'ai lu des professeurs, moi qui suis un ancien enseignant,
00:42:20ils me disent « Monsieur Remy, vous êtes à côté de la plaque,
00:42:22les enfants qui nous arrivent en maternelle ou au CP,
00:42:25déjà, ils sont largués,
00:42:26ils sont largués déjà, parce qu'ils n'ont pas eu la chance d'être encadrés,
00:42:30d'avoir des parents attentifs auprès d'eux.
00:42:32Donc, au lieu de construire des prisons,
00:42:34commençons déjà par développer, effectivement,
00:42:38bien sûr que ça coûte de l'argent, mais il faut faire des choix,
00:42:40c'est très important pour la suite, pour l'avenir.
00:42:42Il faut donc développer les internats, bon les crèches, ça c'est clair,
00:42:46bon ensuite les internats, des centres d'éducation surveillés,
00:42:49fermés pour ceux qui sont déjà un peu plus à la dérive que les autres,
00:42:53et à mon avis, on va déjà gagner beaucoup de temps,
00:42:55mais on va vous dire, il n'y a pas d'argent.
00:42:57Oui, bien sûr, alors ce n'est sûrement pas l'économie version LFI
00:43:02qui va régler le problème.
00:43:03On va le trouver l'argent.
00:43:04Merci en tout cas, Daniel Rémy, expert sécurité terrorisme,
00:43:08d'avoir été avec nous.
00:43:10On va marquer une courte page de pub, bien sûr,
00:43:13juste après deuxième heure de 180 minutes,
00:43:15faux, week-end, 100% politique,
00:43:17et puis il y aura aussi, bien sûr, le journal d'Isabelle Pibou,
00:43:21on le verra tout de suite.
00:43:26De retour dans 180 minutes, faux, week-end,
00:43:29soyez les bienvenus si vous venez de nous rejoindre,
00:43:31deuxième heure consacrée 100% à la politique,
00:43:33même si je sais qu'il y a une émission qui s'appelle 100% politique
00:43:36désormais sur CNews,
00:43:37mais en tout cas, cette heure est consacrée,
00:43:39et notamment, bien sûr, aux législatives.
00:43:41On va parler d'Emmanuel Macron,
00:43:43toujours un peu plus seul, un peu plus isolé.
00:43:44Est-ce que c'est la fin de la Macronie ?
00:43:46On va pouvoir échanger avec vous,
00:43:47mais juste avant, c'est le journal d'Isabelle Piboulot.
00:43:50Rebonjour, Isabelle.
00:43:51Rebonjour, Mickaël, bonjour à tous.
00:43:52Depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale,
00:43:55les élections législatives anticipées déchaînent les passions.
00:43:59À une semaine du premier tour,
00:44:01la participation au scrutin tend vers des chiffres records.
00:44:04Alors, comment expliquer cet engouement ?
00:44:06On voit cela avec Aminata Demphal, Olivier Mazinier et Maxime Lavandier.
00:44:10En dix jours, les demandes de procuration ont explosé.
00:44:14Plus d'un million ont été enregistrées.
00:44:16C'est six fois supérieur à la même période en 2022.
00:44:20Un vote qui tombe pourtant au début des vacances d'été,
00:44:23ce qui ne semble pas décourager les Français.
00:44:26On peut décider de notre destin, de notre avenir.
00:44:28Il faut que tout le monde vote.
00:44:29C'est un moyen de faire entendre nos voix,
00:44:31même si ce n'est pas forcément suffisant.
00:44:33Faire bouger justement, pour faire évoluer la société.
00:44:37Mais alors, comment expliquer un tel engouement pour ces élections ?
00:44:41Le pouvoir a clivé tellement la vie politique après l'avoir émiettée
00:44:45que maintenant, on va avoir ce qu'on pourrait appeler une mobilisation castor.
00:44:51C'est-à-dire que tout le monde fait des barrages dans tous les coins.
00:44:55Il faut faire un barrage à Macron,
00:44:56il faut faire un barrage au Rassemblement national,
00:44:58il faut faire un barrage à la NUP et à ses alliés.
00:45:04Donc, tout le monde fait barrage à tout le monde.
00:45:06En 2022, les élections législatives avaient atteint des niveaux records d'abstention.
00:45:11Au second tour, plus de 53% des électeurs avaient déserté les bureaux de vote.
00:45:16Cette année, pour échanger la donne, la réponse, les 30 juin et 7 juillet prochains.
00:45:23Après l'agression innommable d'une petite fille de 12 ans, juive, à Courbevoie,
00:45:27son avocat a réagi sur notre antenne.
00:45:29Hier soir, Maître Muriel Wagnil-Melki est revenu sur le viol dont a été victime l'enfant
00:45:34dans un contexte de montée de l'antisémitisme en France.
00:45:38Un témoignage poignant résumé par Mathilde Ibanez.
00:45:41C'est une prise de parole sans filtre, remplie de sidération et de colère.
00:45:46L'avocate de la petite fille de 12 ans a pris la parole pour la première fois.
00:45:49Elle dénonce une justice laxiste face à une parole antisémite libérée.
00:45:54On a imploré nos magistrats de venir mettre un rempart.
00:45:59Un rempart entre cette haine verbale et le futur passage à l'acte criminel
00:46:04qu'on voyait arriver, on les a implorés de cela.
00:46:07Ce n'est pas une fois, ce n'est pas deux fois,
00:46:09c'est je ne sais combien de fois depuis le 7 octobre.
00:46:12Et aujourd'hui, cette petite qui a été victime de ce qui s'est passé,
00:46:16c'est le résultat direct de ce laxisme.
00:46:20Des actes d'une extrême violence commises sur un enfant par d'autres enfants.
00:46:24L'avocate alerte sur une haine décomplexée contre la communauté juive.
00:46:28Cette petite a vécu un cauchemar, véritablement un cauchemar.
00:46:32Et je n'ai pas de mots suffisants parce que je considère
00:46:37que ce qui lui a été infligé, presque de l'ordre de la torture,
00:46:42uniquement parce qu'elle était juive, ce n'est pas venu de n'importe où.
00:46:45Une vie brisée pour une enfant âgée de seulement 12 ans.
00:46:48C'est une petite qui a des flashbacks, des scènes de viol qu'elle a subies
00:46:53par ses garçons, qu'elle ne comprend toujours pas comment ça a pu se passer,
00:47:00qu'elle ne comprend pas cette haine qui s'est exprimée
00:47:04et dont elle a été si durement la cible.
00:47:12Deux des trois suspects arrêtés pour le viol et les violences ont été écrouées.
00:47:16Le troisième, âgé de seulement 12 ans, a été placé sous le statut de témoin assisté.
00:47:23Dans le reste de l'actualité, les Jeux olympiques n'ont pas encore commencé,
00:47:27mais les tracas dans les transports, eux oui.
00:47:29Depuis lundi à Paris, les stations de métro Concorde et Tuileries sont fermées
00:47:34puisqu'elles se situent sous un stade éphémère des JO.
00:47:37Un désagrément qui durera jusqu'à début septembre.
00:47:40Reportage de Noémie Hardy et Axel Raybaud.
00:47:43C'est une surprise pour beaucoup d'usagers.
00:47:45À l'entrée des stations du métro Concorde et Tuileries,
00:47:48depuis lundi, les Parisiens trouvent porte-close.
00:47:51Une fermeture qui va durer jusqu'au 2 septembre.
00:47:54Alors pour cet été, certains ont décidé de s'adapter.
00:47:58Nous, on est partis pour être en vélo.
00:48:00Pendant un temps, on avait dit qu'on laissait tout sur place
00:48:02et qu'on irait en transport, mais vu que tout se ferme, ce n'est pas possible.
00:48:06Mon patron a acheté des vélos, je pense, des vélos cargo.
00:48:09Donc je pense qu'on va partir sur des vélos pendant les mois des JO.
00:48:14Le vélo, une idée qui séduit de plus en plus de Parisiens,
00:48:18mais qui ne résoudra pas tous les problèmes.
00:48:20Car si le trafic souterrain est interrompu,
00:48:22en surface, les travaux empêchent aussi la circulation.
00:48:25Depuis le 30 mai, l'accès est complètement interdit aux voitures,
00:48:28aux scooters, aux cyclistes et même aux piétons.
00:48:31A tel point que certains ont décidé de déserter les itinéraires impactés.
00:48:35On sait que ça va être un peu compliqué cet été.
00:48:37Et puis nous, on avait prévu de prendre nos vacances de toute façon.
00:48:41Quand je prends ces itinéraires-là, je ne suis pas particulièrement dans une urgence absolue.
00:48:45Donc je pense que ce sera plus stressant pour les gens qui viennent sur leur lieu de travail.
00:48:49C'est un petit peu d'anticipation en fait.
00:48:51Et ce n'est pas fini.
00:48:52D'autres stations doivent fermer d'ici le début des compétitions.
00:48:55A partir du 20 juillet prochain, c'est la station Champs-Elysées-Clémenceau
00:48:59qui va, à son tour, cesser de recevoir du public jusqu'au 8 septembre.
00:49:04Il faudra prendre son mal en patience.
00:49:06On se retrouve à 15h30 pour un prochain point sur l'actualité.
00:49:09La suite, c'est avec vous, Mickaël.
00:49:11Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
00:49:12Effectivement, il va falloir être patient dans les transports en commun et sur les routes aussi
00:49:16puisque avec le périphérique, ça ne va pas être évident.
00:49:18En tout cas pour ceux qui habitent dans la région parisienne.
00:49:21Restez avec nous.
00:49:22Dans quelques minutes, on évoquera la Macronie ou le Macronisme.
00:49:26Est-ce la fin ? On l'a vu.
00:49:27Le chef de l'État est de plus en plus isolé des lieutenants.
00:49:30Ces lieutenants le lâchent.
00:49:32Mais on en parlera dans quelques instants, juste après une courte page de publicité.
00:49:36Cette fois-ci, c'est promis.
00:49:37A tout de suite.
00:49:42De retour dans 180 minutes, Info Weekend.
00:49:46On est ensemble jusqu'à 17h.
00:49:48On entame cette deuxième heure, deuxième heure 100% politique.
00:49:53Autour de la table, Karima Abric, Jonathan Sixou sont toujours avec nous.
00:49:57Amaury Brelet, rédacteur en chef de Valeurs Actuelles, nous a rejoints.
00:50:00Et Caroline Pilastre, éditeur et liste, sont également avec nous.
00:50:03Bonjour à vous deux et merci en tout cas de nous avoir rejoints.
00:50:06Emmanuel Macron, on va en parler.
00:50:08De plus en plus seul, de plus en plus isolé depuis sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale.
00:50:14Plusieurs de ses lieutenants semblent avoir pris leur distance avec le chef de l'État.
00:50:18Le camp de la majorité est plus que jamais divisé à huit jours seulement du premier tour des législatives.
00:50:25Il y a encore, on l'a vu, à l'Élysée, le président était seul en scène à l'occasion de la fête de la musique.
00:50:30Les détails avec Thomas Bonnet et Mathilde Ibanez.
00:50:32Et puis, on en reparle juste après de cette division au sein de la majorité.
00:50:37Seul sur scène, sans allié, l'heure n'est pas à la fête pour Emmanuel Macron,
00:50:42mais à la justification de son choix de dissolution.
00:50:45Le 9 juin dernier, j'ai pris une décision très grave, très lourde.
00:50:51Et je peux vous dire qu'il m'a beaucoup coûté.
00:50:53Il y a plein de gens qui voudraient gouverner malgré le peuple.
00:50:56Non, moi j'ai confiance dans le peuple français, son intelligence, sa force.
00:51:02Une décision rapide, surprenante, qui fragilise ses liens avec ses alliés.
00:51:06Edouard Philippe accuse le chef de l'État d'avoir tué la majorité présidentielle.
00:51:10Un choix critiqué également au sein même de son gouvernement.
00:51:14Les parquets des ministères et des palais de la République sont pleins de cloportes.
00:51:17Il y a toujours eu des cloportes, ça fait partie de la vie politique française.
00:51:21Il est très difficile de s'en débarrasser.
00:51:23Le mieux, c'est de ne pas les écouter et de rester à sa place,
00:51:26qu'on soit président, premier ministre, ministre,
00:51:28et de prendre ses décisions en conscience.
00:51:30Les candidats de la majorité aux élections législatives
00:51:33sont bien obligés de prendre leur distance avec le président,
00:51:36notamment en évitant de le mentionner sur leurs affiches.
00:51:40Une impopularité qui se confirme dans la rue.
00:51:43Le président de la République, ce n'est pas un politique,
00:51:45il n'a pas de métier politique, il fait des coups tout seul,
00:51:47et on n'en veut plus.
00:51:49Mais vous, vous êtes très bien.
00:51:50Autour du président, le paysage a bien changé
00:51:53et les relations avec ses alliés s'effritent sous la pression de la campagne.
00:51:58Et voilà, ambiance quelque peu tendue au sein de la majorité, on l'a vu.
00:52:03Edouard Philippe qui accuse le président d'avoir tué la majorité présidentielle.
00:52:08On peut évoquer aussi les propos de Bruno Le Maire,
00:52:11qui parle de cloporte lorsqu'il évoque les conseillers d'Emmanuel Macron,
00:52:14qui lui auraient incité à dissoudre l'Assemblée nationale.
00:52:19Comment on peut expliquer cette désunion
00:52:21alors qu'on est à un peu plus d'une semaine,
00:52:23huit jours maintenant du premier tour des législatives ?
00:52:25C'est assez inquiétant pour la majorité.
00:52:28C'est un signe de la panique propre à l'absence d'organisation.
00:52:34Tout le monde a été pris de court, jusqu'au plus proche d'Emmanuel Macron,
00:52:37qui se voit balayé, eux aussi, de facto, par cette dissolution.
00:52:43Qu'il soit placé dans des ministères ou qu'il soit à l'Assemblée,
00:52:46tout le monde perd son fauteuil en même temps.
00:52:48On comprend que certains, effectivement, le prennent mal.
00:52:52Le problème, c'est aussi, après sept ans au pouvoir,
00:52:56la preuve qu'Emmanuel Macron, on parle de Macronie,
00:52:59mais il n'a jamais créé la Macronie, finalement.
00:53:01Il n'a jamais créé un noyau dur suffisant
00:53:03pour avoir une majorité pérenne à l'Assemblée nationale,
00:53:06pour avoir un dauphin, également.
00:53:09Il n'a jamais créé les conditions pour avoir un parti
00:53:14qui pourrait avoir un temps soit peu de stabilité, finalement.
00:53:17Pourtant, il parle de Gabriel Attal comme de son petit frère.
00:53:20On aurait pu croire qu'à un moment donné, c'était l'héritier.
00:53:23Les Attrides aussi, c'était une belle famille.
00:53:25On sait comment ça s'est passé.
00:53:27Et puis, un petit frère, à ce moment-là, ce n'est plus une démocratie.
00:53:31S'il file les clés du parti à un petit frère,
00:53:34vous voyez où on en est dans le degré de politique pure.
00:53:38Donc voilà, ça prouve que tout le monde est totalement désorganisé
00:53:43et pris de panique, il me semble.
00:53:45Et je suis tout de même marqué par la violence verbale,
00:53:48que ce soit celle du citoyen de la rue, que celle des ministres.
00:53:51On a eu les deux exemples à l'instant.
00:53:54C'est la preuve aussi que le ras-le-bol est vraiment là.
00:53:58Caroline Pillas, un petit mot sur ce qu'on vient d'entendre ?
00:54:02Je pense qu'il y a une exaspération de part et d'autre
00:54:04de la part de beaucoup de citoyens,
00:54:06ainsi que dans le clan de la majorité, évidemment,
00:54:09qui se sentent sans doute trahis,
00:54:10puisque beaucoup ne réagissent même plus
00:54:12aux invectives, aux insultes de M. Tout-le-Monde,
00:54:15qui vient à leur contact lorsqu'ils sont en train de faire la campagne sur le terrain.
00:54:20Puisque M. Macron, malgré tout...
00:54:22Puisque vous en parlez, j'en profite,
00:54:24puisqu'on a cette séquence, effectivement, de ce déplacement de Gabriel Attal.
00:54:27Je pense que vous faites référence à ça dans le Palais de Marne.
00:54:30Exactement. On le voit échanger avec un passant
00:54:34qui critique de manière virulente le président de la République.
00:54:38Et Gabriel Attal réagit de cette manière.
00:54:42Parce que vous, vous êtes bien.
00:54:44Mais il faudra dire au président qu'il ferme sa gueule.
00:54:46C'est tout.
00:54:46C'est une élection législative.
00:54:48Comprenez-moi.
00:54:48Vote pour le Premier ministre.
00:54:50Voilà.
00:54:50Non, comprenez-moi.
00:54:52Vous, vous êtes bien.
00:54:52Vous avez été même très bien dans l'éducation nationale.
00:54:56Pour l'instant, ça va bien.
00:54:57Mais alors, le président, c'est lui qui nous fout dans la merde.
00:55:00C'est tout. Allez.
00:55:01Et bon courage.
00:55:03Voilà une séquence qui prête à sourire,
00:55:05mais on le voit, la réaction de Gabriel Attal,
00:55:07qui ne prend pas forcément la défense du président de la République.
00:55:12Non, effectivement.
00:55:13Il a un devoir de neutralité,
00:55:14mais sans doute qu'intérieurement,
00:55:16c'est compliqué pour plein de raisons pour lui.
00:55:18Et la première, psychologiquement et humainement parlant.
00:55:21Ils peuvent avoir du respect et de l'estime.
00:55:24Malgré tout, M. Macron reste le grain de sable
00:55:26dans le rouage de la Macronie actuellement.
00:55:29Et pour que M. Macron, qui est Jupiter,
00:55:31donc tu parlais un peu de népotisme,
00:55:33implicitement, s'il Gabriel Attal comme étant son petit frère,
00:55:37chose qu'il n'aurait jamais fait précédemment,
00:55:39s'il avait toujours la dragée haute,
00:55:42c'est qu'il est en très mauvaise posture.
00:55:44Et une chose qui m'a moins heurtée en temps qu'éditorialiste,
00:55:48hier, il a pris la parole lors de la fête de la musique
00:55:51pour faire encore de la pédagogie.
00:55:53Mais on sent un homme, effectivement,
00:55:54qui est esselé, qui est isolé
00:55:56et qui veut essayer à tout prix de convaincre.
00:55:59Mais nous ne sommes plus là.
00:56:01Et on lui a demandé d'ailleurs d'être isolé,
00:56:03puisqu'on lui a demandé de se taire d'une certaine manière
00:56:06pendant cette campagne des législatives.
00:56:08Visiblement, le président continue de prendre la parole,
00:56:10de faire campagne d'une certaine manière.
00:56:13Ce n'était pas forcément la volonté de certains cadres
00:56:16de la majorité présidentielle qui lui ont fait comprendre
00:56:18qu'il fallait peut-être qu'il reste plus silencieux.
00:56:20On l'a vu d'ailleurs sur certaines affiches de campagne.
00:56:22Il est absent des affiches.
00:56:24Comme Mélenchon à gauche, il est devenu un boulet
00:56:26pour la majorité et le bloc central, tel qu'il l'appelle.
00:56:30En balançant la fameuse grenade découpillée
00:56:32dans les jambes des politiques,
00:56:34il a très clairement fragmenté,
00:56:35non seulement la droite et la gauche, mais aussi...
00:56:37Phrase qu'il aurait prononcée, effectivement,
00:56:39lors d'un déplacement à...
00:56:41Je n'ai plus la ville en tête, mais ça va me revenir.
00:56:43Lors d'un débarquement, lors d'une cérémonie.
00:56:46Il a de facto fragmenté aussi son propre camp.
00:56:48C'est toute l'imposture de la Macronie, finalement,
00:56:50qui explose devant nos yeux.
00:56:52Lorsqu'il a été élu, il a finalement effacé
00:56:55ce clivage gauche-droite qui finit par aujourd'hui
00:56:58ressurgir à l'occasion de cette dissolution,
00:57:01plus fort que jamais.
00:57:03Et cette dissolution, cette décision,
00:57:05elle n'est pas d'ailleurs un geste de bonté d'âme démocratique.
00:57:08Il aurait pu, en 2022, tendre la main
00:57:10lorsqu'il a obtenu une majorité relative.
00:57:15Il a aussi méprisé le Parlement,
00:57:17la représentation nationale, en multipliant le 49-3,
00:57:20sans même parler du référendum.
00:57:22Qu'il a plusieurs fois brandi avant de rétropédaler.
00:57:25Donc aujourd'hui, cette décision, elle est politique,
00:57:27elle est très clairement stratégique,
00:57:29et son parti en paye les conséquences.
00:57:31Et aujourd'hui, c'est la crise politique,
00:57:33et demain, à l'issue des législatives,
00:57:35si jamais il n'y a pas de majorité absolue,
00:57:38on sera dans une véritable crise institutionnelle,
00:57:40et il en sera évidemment le seul et unique responsable.
00:57:42Une impasse.
00:57:43Une impasse.
00:57:43Une impasse. Karim Mabryk.
00:57:44Il a fait cavalier seul pour se décider de cette dissolution,
00:57:49et il se retrouve seul en ce moment aussi,
00:57:52parce que la marque Emmanuel Macron, en ce moment,
00:57:54elle est complètement démonétisée, si vous voulez.
00:57:58C'est un peu comme quand vous êtes une entreprise en bourse,
00:58:01et là, il y a un crash boursier.
00:58:03Vous vous retrouvez, ça ne vaut plus ou moins cher, tout ça.
00:58:07Mais en politique, je pense qu'il faut regarder...
00:58:10Mais Karima, est-ce que ce n'est pas finalement juste
00:58:11le scénario qu'Emmanuel Macron n'avait pas envisagé ?
00:58:14Puisque c'est vrai qu'on reproche souvent aux hommes politiques
00:58:17de ne pas donner assez la parole au peuple.
00:58:19En l'occurrence, il redonne la parole au peuple.
00:58:21On peut imaginer que le scénario qu'il avait envisagé
00:58:24n'était peut-être pas celui-là,
00:58:25c'est-à-dire l'union de la gauche, l'union à droite.
00:58:27Est-ce que ça peut être ça aussi ?
00:58:29Il s'est trompé.
00:58:30Oui, tout à fait, manifestement, il s'est trompé,
00:58:33parce que c'est compliqué.
00:58:34En même temps, il voulait renvoyer peut-être
00:58:36la faiblesse des autres en disant finalement,
00:58:39OK, moi, peut-être que je n'ai pas donné les résultats
00:58:42que le peuple souhaitait, mais vous allez voir,
00:58:44ça ne sera pas mieux non plus avec le RN
00:58:47ou avec la gauche ou l'extrême gauche.
00:58:49Il renvoie aussi et il a dit aux oppositions,
00:58:51vous ne pouvez pas fanfaronner après les élections européennes.
00:58:54Tout de suite, on se met au travail.
00:58:56Ça ne laissait pas nécessairement beaucoup de temps
00:58:57pour s'organiser, présenter des programmes
00:59:00qui sont cohérents ou quoi que ce soit.
00:59:02Et on voit cette fameuse division.
00:59:03Mais oui, il en sort quand même extrêmement perdant.
00:59:06Le fameux bloc central, il est où aujourd'hui ?
00:59:08Je veux dire, il n'existe pas.
00:59:11Et quand on regarde aussi, on se dit,
00:59:13oui, mais les autres ne veulent pas se montrer
00:59:15en présence du président,
00:59:16ne mettent pas son visage sur les affiches.
00:59:19Mais qui sont les soldats, si vous voulez, de son camp
00:59:22qui pourraient attirer la foule, susciter l'enthousiasme ?
00:59:26Je suis désolée, mais à part Gabriel Attal,
00:59:28qui a encore une certaine cote de popularité,
00:59:30il n'y a pas beaucoup de gens, disons,
00:59:32qui ont ce pouvoir-là en ce moment aussi dans la Macronie.
00:59:35Donc ça, il ne faut pas...
00:59:35Vous parliez de la question tout à l'heure de l'héritier, effectivement.
00:59:37Oui, mais il y a même des problématiques
00:59:41au sein même de cette majorité ou ce qu'il en reste.
00:59:44J'ai reçu ce matin les professions de foi des candidats
00:59:46dans ma boîte aux lettres.
00:59:48Je ne vous les montre pas, je vous rassure,
00:59:49mais j'ai été très perturbé.
00:59:51J'ai été très perturbé et je n'ai toujours pas d'explication.
00:59:54Il y a le candidat de la majorité présidentielle
00:59:57et il y a un candidat qui est soutenu
00:59:59par Gabriel Attal et Rachida Dati.
01:00:01Donc, il n'y a pas qu'à gauche ou à droite
01:00:03que c'est compliqué.
01:00:04Vous avez la Macronie accrochée au corps.
01:00:08Vous votez pour qui entre les deux ?
01:00:10C'est pour voter pour le président,
01:00:11celui qui a le soutien du Premier ministre
01:00:14et d'un ministre sortant,
01:00:15ou celui qui est étiqueté majorité présidentielle ?
01:00:17Il y aura aussi des candidats LR, des candidats LR-RN.
01:00:21Oui, mais je parlais d'un cas de figure
01:00:25qui concerne la Macronie pour le coup.
01:00:27Mais on pense aux électeurs, c'est un peu brouillon finalement.
01:00:29Ça, c'est compliqué en ce moment.
01:00:30C'est très compliqué.
01:00:31Ensuite, il y a des étiquettes.
01:00:33Dans cette circonscription parisienne,
01:00:34il n'y a pas trop de problèmes.
01:00:35Si ce n'est qu'il n'y a qu'une candidate LR,
01:00:38mais il y a cette double candidature macroniste.
01:00:42Donc, j'attends des explications.
01:00:44Si on peut m'en sortir, je suis preneur.
01:00:46On passera les coups de fil à l'Élysée
01:00:48pour comprendre pourquoi il y a deux listes.
01:00:50Exactement.
01:00:51Enfin, deux candidats en l'occurrence,
01:00:52puisqu'on ne parle plus de listes.
01:00:53On va accueillir Pierre-Yves Rougeron,
01:00:54qui est politologue.
01:00:56Bonsoir, enfin bonsoir, bonjour.
01:00:58Il est un peu tôt encore pour dire bonsoir.
01:01:00Bonjour Pierre-Yves Rougeron, vous êtes politologue.
01:01:02Merci en tout cas d'être avec nous sur ces news.
01:01:06Que se passe-t-il dans le camp de la majorité ?
01:01:10On a du mal à comprendre ces dernières heures,
01:01:12toutes ces réactions de la part des lieutenants
01:01:14d'Emmanuel Macron qui semblent avoir lâché.
01:01:17Comment on peut expliquer finalement
01:01:19qu'ils quittent le navire un peu de la Macronie ?
01:01:24Alors, premièrement, je pense qu'une partie
01:01:26de ces lieutenants se rend compte,
01:01:28mais une partie s'en était rendue compte certainement avant,
01:01:30qu'on ne succède pas à quelqu'un comme Emmanuel Macron.
01:01:33Il a une tentation permanente de la terre brûlée
01:01:35et je pense qu'il se sent isolé,
01:01:39mais ne l'a-t-il pas toujours été ?
01:01:42C'est un homme et les collègues
01:01:44qui sont sur le plateau le confirmeront.
01:01:46Il a toujours fait le vide autour de lui,
01:01:50il a fait le vide dans ses cabinets.
01:01:51Il y a plus d'anciens de la Macronie
01:01:52que de gens dans la Macronie.
01:01:54Il y a une ou deux personnes structurantes autour de lui,
01:01:57mais ça reste l'influence politique
01:01:59sur laquelle on glousse beaucoup de Brigitte Macron
01:02:02et celle, pour moi, beaucoup plus substantielle d'Alexis Kohler.
01:02:04Donc, il récolte ce qu'il a semé ?
01:02:08Il récolte les fruits profonds de son caractère,
01:02:12mais surtout, il fait, sans peut-être même le vouloir,
01:02:16un cadeau à deux prétendants,
01:02:18qui sont Édouard Philippe et Gabriel Attal,
01:02:20qui auraient dû, de toute façon,
01:02:22casser avec lui à un moment ou à un autre.
01:02:25Maintenant, moins c'est fait.
01:02:28On va écouter, si vous le voulez bien,
01:02:29et je vais vous demander de réagir par la suite,
01:02:32le président de la République qui était hier à l'Élysée
01:02:36pour la fête de la musique
01:02:37et qui a appelé, finalement, les Français à ne pas avoir peur,
01:02:40à voter contre les extrêmes, écoutez.
01:02:43On avait déjà le désordre et les extrêmes étaient là.
01:02:47Et donc, j'ai pris une décision qui est une décision de confiance
01:02:52dans le peuple, c'est-à-dire vous, nous.
01:02:56Et donc, il ne faut pas avoir peur pour le 30 juin prochain.
01:02:59Il faut aller voter, il faut convaincre
01:03:02et il faut voter en responsabilité.
01:03:04Il y a plein de gens qui voudraient gouverner malgré le peuple.
01:03:07Non, moi, j'ai confiance dans le peuple français.
01:03:11Son intelligence, sa force.
01:03:14Il y a plein de différences et de différences respectables.
01:03:16Il y a plein de femmes et d'hommes qui auront à gouverner ensemble,
01:03:21quelles que soient leurs différences.
01:03:23Mais il y a des extrêmes qu'on ne peut pas laisser passer.
01:03:28Tout sauf les extrêmes, voilà.
01:03:30Voter, en l'occurrence, pas pour moi,
01:03:32mais pour la majorité présidentielle,
01:03:35c'est ce que nous dit Emmanuel Macron.
01:03:37Non, ne votez pas pour moi, je n'ai pas assez de talent pour cela.
01:03:39Pierre-Yves Rougéron, vous êtes donc politologue, je le rappelle.
01:03:43On a l'impression que c'est un peu tard, quand même,
01:03:45le message envoyé par Emmanuel Macron.
01:03:47Non, mais surtout, tout ça pour ça.
01:03:49On en arrive où ?
01:03:50À la fameuse omelette de Juppé où on coupe les deux bouts,
01:03:56l'extrême gauche et la dite extrême gauche et la dite extrême droite.
01:04:00Tout ça pour ça.
01:04:02Non, c'est surtout qu'Emmanuel Macron se rend compte
01:04:05qu'il n'a pas de logiciel.
01:04:06Il va nous refaire le coup du grand gouvernement central
01:04:10et certaines données pourraient lui permettre d'ailleurs de se maintenir
01:04:14parce qu'il a confiance dans le caractère friable
01:04:17d'une partie de la gauche libérale et friable des Républicains.
01:04:20Mais là, il se réduit.
01:04:23Je pense que le seul scénario rationnel qu'il puisse avoir dans la tête,
01:04:27ce n'est pas de se maintenir contre tout
01:04:31parce que l'éloge du peuple par Emmanuel Macron
01:04:33après les sept ans qu'on vient de vivre, c'est ridicule.
01:04:36Je pense qu'il habille un plan très politique qui est tout simplement,
01:04:40il veut être mi-terrain entre 86 et 88,
01:04:43c'est-à-dire qu'il veut attirer une des oppositions à Matignon
01:04:48pour pouvoir lui savonner la planche.
01:04:50Je pense que le seul moyen, non pas pour lui,
01:04:53mais pour le système macroniste de se maintenir,
01:04:55ce serait beaucoup plus une cohabitation
01:04:58que de se maintenir avec des bouts de chandelles mis, racolés ensemble.
01:05:03Pierre Hibreau, Jérôme, restez avec nous,
01:05:04parce que je vais vous faire commenter aussi une petite phrase
01:05:06qu'aurait prononcée le Président de la République
01:05:09selon nos confrères du Figaro.
01:05:11Restez avec nous, mais juste avant,
01:05:12on fait un petit point sur l'info avec vous, Isabelle Pibouloro.
01:05:14Bonjour.
01:05:16La Suisse en proie à des inondations.
01:05:18Au moins trois personnes sont portées disparues
01:05:20après de fortes crues dans le sud-est du pays.
01:05:22Une quatrième personne, une femme, par chance,
01:05:25a été retrouvée vivante dans le canton des Grisons.
01:05:27Plusieurs rivières sont sorties de leurs lits hier,
01:05:30obligeant plusieurs dizaines d'habitants à évacuer.
01:05:33Des routes ont été coupées et des lignes de train interrompues.
01:05:37Le soleil tape en Italie.
01:05:38A Rome, habitants et touristes se rafraîchissent dans les fontaines
01:05:41pour supporter la première vague de chaleur.
01:05:44Le ministère de la Santé a placé la capitale,
01:05:46mais aussi Palerme, en alerte rouge canicule.
01:05:49Les températures flirtant avec les 40 degrés cette semaine.
01:05:53Enfin, la Taylor Swift mania ne s'arrête pas.
01:05:56La chanteuse américaine est de passage à Londres
01:05:59pour une série de huit concerts à l'emblématique Stade Wembley.
01:06:02Son premier show a été donné hier.
01:06:04Sa tournée devrait rapporter plus de 350 000 euros
01:06:08à l'économie de la capitale britannique,
01:06:11selon les estimations de l'autorité du Grand Londres.
01:06:14Merci beaucoup Isabelle Piboulot.
01:06:16Et puis je ne sais pas si vous avez vu cette séquence d'ailleurs
01:06:18de l'avion de Taylor Swift, puisqu'on parlait de Taylor Swift,
01:06:21qui a été tagué par des écologistes.
01:06:24Mais malheureusement, ils se sont trompés d'avion.
01:06:26Je ne sais pas si vous avez vu cette séquence,
01:06:27qui était quand même assez incroyable,
01:06:28si on aura peut-être un jour l'occasion de la diffuser.
01:06:30En attendant, on va quand même revenir sur le sujet,
01:06:32puisque je vous rappelle qu'on est sur une heure 100% politique
01:06:35et on parlait du cas d'Emmanuel Macron,
01:06:36qui est toujours de plus en plus isolé.
01:06:38On a été avec vous, Pierre-Yves Rougeron,
01:06:40vous êtes donc politologue.
01:06:42Je voulais vous faire commenter une petite phrase
01:06:44qui est assez étonnante,
01:06:46puisque Emmanuel Macron aurait confié,
01:06:48lors d'une réunion à l'Elysée,
01:06:50c'est une information de nos confrères du Figaro,
01:06:52que la majorité absolue était à portée de main.
01:06:55Alors, on a du mal à comprendre ce que veut faire Emmanuel Macron.
01:06:58Est-ce que c'est une manière de croire encore, finalement,
01:07:04ou peut-être de motiver ses troupes ?
01:07:06Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:07:08Alors, il y a une part de méthode couée, c'est certain.
01:07:12Bon, la sincérité n'étant pas totalement la première qualité du personnage.
01:07:18Mais je pense qu'il ne faut pas oublier une chose.
01:07:21Emmanuel Macron, ce n'est pas uniquement une ingénierie de parti.
01:07:25Ça a été très bien dit par une des personnes sur votre plateau.
01:07:29En réalité, la macronie, c'est quelque chose de très évanescent.
01:07:33La première macronie, c'était des gagnants au loto
01:07:38qui rencontrent l'énergie droite
01:07:40et la nuit des seconds couteaux du Parti socialiste.
01:07:42Donc, si vous voulez, c'était déjà quelque chose de très polymorphe.
01:07:49En réalité, Emmanuel Macron, qui, je pense, réagit idéologiquement,
01:07:54il voit ce qu'il appelle les extrêmes
01:07:56comme des gens qui sont opposés au moule, disons,
01:08:00européiste, euromondialiste, eurolibéral,
01:08:03appelez-le comme vous voulez, qu'il incarne.
01:08:06Et il pense que ce moule-là est encore majoritaire dans les élites françaises.
01:08:10Donc, il pense qu'il peut refaire une majorité avec une partie de LR,
01:08:15avec une partie des gluxmaniens, en tout cas du Parti socialiste
01:08:19qui a soutenu Gluxman.
01:08:22Et je pense qu'il réagit comme système, si, je dis bien,
01:08:28cette phrase n'a pas comme unique but d'être une phrase de dépit.
01:08:32Mais je ne suis pas certain qu'Emmanuel Macron se pense perdant.
01:08:36Je pense que sa majorité l'est,
01:08:39mais sa majorité, pour lui, est une quantité négligeable.
01:08:41Il les a toujours méprisés
01:08:43et ceux qui viennent à peine de s'en rendre compte
01:08:45ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.
01:08:47Pierre-Yves Rougeron, restez avec nous
01:08:49parce que j'aimerais vous faire réagir sur une autre information
01:08:53un peu plus tard.
01:08:54C'est effectivement ces procurations,
01:08:57plus d'un million de procurations
01:08:59qui ont déjà été enregistrées pour les élections législatives.
01:09:02C'est six fois plus que lors des dernières élections législatives en 2022.
01:09:06On se dirige clairement vers une hausse,
01:09:08en tout cas du taux de participation, moins d'abstention.
01:09:11Alors, comment expliquer finalement que ces élections déchaînent les passions,
01:09:16que les Français s'intéressent de nouveau,
01:09:17finalement, d'une certaine manière à la politique ?
01:09:19On va regarder le sujet d'Aminata Demphal, Maxime Lavandier, Olivier Madinier
01:09:22et puis je vous fais réagir juste après.
01:09:25En dix jours, les demandes de procuration ont explosé.
01:09:29Plus d'un million ont été enregistrées.
01:09:32C'est six fois supérieur à la même période en 2022.
01:09:35Un vote qui tombe pourtant au début des vacances d'été,
01:09:38ce qui ne semble pas décourager les Français.
01:09:41On peut décider de notre destin, de notre avenir.
01:09:43Il faut que tout le monde vote.
01:09:44C'est un moyen de faire entendre nos voix,
01:09:46même si ce n'est pas forcément suffisant.
01:09:49Pour faire bouger justement, pour faire évoluer la société.
01:09:52Mais alors, comment expliquer un tel engouement pour ces élections ?
01:09:56Le pouvoir a clivé tellement la vie politique après l'avoir émiettée
01:10:00que maintenant, on va avoir ce qu'on pourrait appeler une mobilisation castor.
01:10:07C'est-à-dire que tout le monde fait des barrages dans tous les coins.
01:10:10Il faut faire un barrage à Macron, il faut faire un barrage au RN,
01:10:13il faut faire un barrage à la NUP et à ses alliés.
01:10:19Donc, tout le monde fait barrage à tout le monde.
01:10:21En 2022, les élections législatives avaient atteint des niveaux records d'abstention.
01:10:26Au second tour, plus de 53% des électeurs avaient déserté les bureaux de vote.
01:10:31Cette année pourrait changer la donne.
01:10:33La réponse, les 30 juin et 7 juillet prochains.
01:10:37Alors, à qui va profiter cette potentielle hausse de la participation ?
01:10:41On va en parler avec vous.
01:10:44Juste avant, Augustin Donadieu nous a rejoint.
01:10:46Bonjour Augustin.
01:10:47Bonjour Mickaël.
01:10:48Plus d'un million de procurations, c'est déjà beaucoup.
01:10:51On imagine que ce chiffre va peut-être gonfler dans les prochains jours.
01:10:54Alors, on aimerait savoir comment faut-il faire une procuration, Augustin ?
01:10:58Quel est le mode d'emploi, tout simplement, pour les Français qui nous regardent ?
01:11:01Alors, on va tout vous expliquer cet après-midi sur CNews.
01:11:04Pour faire votre procuration, déjà, il faut désigner un électeur, un mandataire
01:11:08qui devra tout de même répondre à quelques critères.
01:11:10Alors que vous le connaissiez ou non, cette personne devra être inscrite sur les listes électorales.
01:11:15Elle n'est pas obligée d'habiter dans votre commune.
01:11:18En revanche, le jour du scrutin, elle devra déposer votre bulletin dans l'urne de votre bureau de vote.
01:11:24Une fois que vous avez désigné ce mandataire, cet électeur,
01:11:28vous devrez transmettre à l'administration les informations le concernant,
01:11:32à savoir que vous avez deux choix.
01:11:34Soit vous transmettez sa date de naissance et son numéro d'électeur
01:11:38ou alors vous renseignez sa date de naissance, son nom, son prénom et la commune dans laquelle il vote.
01:11:45Pour transmettre ces informations à l'administration et ainsi réaliser votre procuration,
01:11:50vous avez trois façons.
01:11:52La première, c'est d'utiliser le bon vieux formulaire papier
01:11:56à compléter et à remettre à la gendarmerie ou à un commissariat.
01:12:01Vous pouvez également remplir ce formulaire par Internet.
01:12:04Ce formulaire sera à imprimer et à apporter lui aussi à la gendarmerie ou à un commissariat.
01:12:10Pourquoi ? Tout simplement pour prouver votre identité
01:12:13et leur apporter le numéro de dossier qui vous aura été communiqué par mail.
01:12:17Et enfin, une nouveauté, vous pouvez faire une démarche 100% en ligne.
01:12:21Alors pour cela, il faut avoir une carte d'identité de dernière génération.
01:12:26Vous savez, ce sont ces petites cartes d'identité au format carte bancaire.
01:12:29Vous vous identifiez sur France Connect.
01:12:33Avant, il faut tout de même s'authentifier sur France Identité,
01:12:37une application du ministère qui vous permet d'être authentifié de manière sûre et formelle
01:12:43sur le site de l'administration.
01:12:45Dans tous les cas, toutes ces démarches sont à faire sur ce site officiel
01:12:49maprocurationtoutattaché.gouv.fr
01:12:53Et à savoir que vous pouvez choisir de donner procuration pour l'un des deux tours,
01:12:59pour les deux tours ou alors pour une période spécifique.
01:13:05Et vous avez jusqu'à la veille du scrutin pour faire cette procuration.
01:13:08Mais on vous conseille quand même de prendre un petit peu d'avance.
01:13:10Merci beaucoup Augustin Donnedieu.
01:13:11Et puis on vous conseille aussi d'aller voter tout simplement,
01:13:14que ce soit dans les bureaux de vote ou via une procuration.
01:13:17Comment expliquer cette hausse des procurations, plus d'un million de procurations ?
01:13:22Est-ce qu'il y a un regain d'intérêt de la part des Français ?
01:13:26Amaury Brelet.
01:13:27Oui, très certainement.
01:13:28Je crois que les Français ont compris que ces élections législatives étaient historiques
01:13:32et probablement parmi les plus importantes de la Ve République
01:13:35et que ça offrait à eux un choix de civilisation.
01:13:37Entre d'un côté le parti de la France, l'ERN et ses alliés siotistes
01:13:42qui défend la France, ses valeurs, qui souhaite perpétuer son identité.
01:13:48Le parti de l'Europe, de l'Union Européenne, celui d'Emmanuel Macron, de Van der Leyen,
01:13:53de la dilution de la souveraineté nationale.
01:13:55Et puis le parti de l'étranger, celui de Jean-Luc Mélenchon, d'LFI, du Nouveau Front Populaire,
01:14:00qui souhaite lui enfoncer le pays dans le wokyisme, dans la créolisation
01:14:04et finalement très probablement dans le chaos.
01:14:06Et aujourd'hui les Français sont face à ce choix.
01:14:09Et en effet, ce nombre, ce million de procurations,
01:14:14c'est un record je crois depuis plus de 20 ans,
01:14:17présage en effet d'une très forte mobilisation et d'une très forte participation.
01:14:21Les Français qui vont voter, mais on a cette sensation tout de même
01:14:24qu'ils vont voter pour faire barrage, l'extrême gauche, l'extrême droite, à Emmanuel Macron,
01:14:29plus que pour voter pour un programme précis.
01:14:33Est-ce que c'est nouveau finalement ou ça a toujours existé ?
01:14:37Karima ?
01:14:38Je ne suis pas certaine.
01:14:39C'est-à-dire que quand vous regardez par exemple ce qui s'est passé lors des Européennes
01:14:43ou quoi que ce soit, est-ce que c'est vraiment pour faire barrage
01:14:45ou c'est littéralement il y a des tabous qui ont sauté,
01:14:48c'est-à-dire les fameuses étiquettes infamantes de dire
01:14:50« Ah, c'est l'extrême droite » ou quoi que ce soit.
01:14:52Ça n'imprime plus justement chez une grande partie des électeurs français.
01:14:57Alors il y a aussi ce choix assumé d'aller dans une direction.
01:15:01Il y a une colère, il y a une insatisfaction aussi à l'endroit, je vous dirais,
01:15:05oui, du gouvernement actuel, mais des différentes politiques
01:15:07qui ont été faites au cours des dernières années.
01:15:09On l'a dit, que ce soit sur les politiques en lien avec la sécurité,
01:15:14envers la régulation des flux migratoires.
01:15:16Donc il y a des attentes des Français et maintenant simplement de cataloguer,
01:15:22de dire « Vous allez voter pour ceci, les extrêmes »
01:15:25et Emmanuel Macron le fait quand il dit « Vous voterez,
01:15:29ça va être soit l'extrême gauche ou l'extrême droite »,
01:15:31eh bien on voit que la réception à ce message-là, il n'est plus là.
01:15:34Donc des élections qui sont très importantes,
01:15:37parce que oui, il peut y avoir un changement de cap important
01:15:40et il y a cette, je vous dirais, cette instabilité aussi politique.
01:15:44On est dans une période assez inconnue, une période nouvelle qui s'ouvre.
01:15:49Alors il y a peut-être une tentation de se dire,
01:15:52une forme de dégagisme et de dire qu'on veut essayer autre chose.
01:15:55– Illustration de ce que je vous disais à l'instant,
01:15:58de ces partis qui ne mettent pas forcément en valeur leurs programmes,
01:16:01qui appellent souvent à voter ou contre l'extrême droite ou contre l'extrême gauche.
01:16:05C'est le cas de Marine Tondelier, d'Europe Écologie-Les Verts,
01:16:09qui appelle clairement à faire barrage à l'extrême droite,
01:16:11sans à aucun moment évoquer une mesure du parti du Nouveau Front Populaire.
01:16:15On l'écoute.
01:16:16– Les gens se sont rendus compte que peut-être ils se réveilleraient
01:16:18dans 15 jours avec un Premier ministre d'extrême droite.
01:16:20Et je suis soulagée de me rendre compte que ça fait réagir
01:16:23une grande partie du pays qui n'en veut pas,
01:16:25des artistes, des footballeurs et puis beaucoup d'électeurs heureusement.
01:16:28Emmanuel Macron n'aura plus de majorité après le 8 juillet.
01:16:32Nous sommes le Front Populaire, après seulement une semaine d'existence,
01:16:3510 points devant lui dans les sondages.
01:16:37Donc la majorité présidentielle est en sursis, elle n'existe déjà plus.
01:16:40Et donc ce sera ou l'extrême droite ou nous.
01:16:44– Voilà, l'extrême droite ou nous.
01:16:46On comprend le message de Marine Tondelier,
01:16:49qui est clairement d'appeler à contrer, à faire barrage à l'extrême droite.
01:16:54On va faire une dernière petite question avec vous,
01:16:58Pierre-Yves Rougeron, si vous êtes toujours avec nous.
01:17:00Je vois que vous êtes toujours avec nous.
01:17:02Concernant cette hausse de la participation potentielle,
01:17:04on le voit notamment, c'est illustré avec ces procurations
01:17:08qui augmentent de jour en jour.
01:17:11Qui peut en bénéficier finalement de cette hausse de la participation ?
01:17:15Quels blocs peuvent en bénéficier ?
01:17:18– Les trois blocs peuvent en bénéficier,
01:17:20mais ça se joue certainement entre majoritairement le RN, très nettement,
01:17:26et une partie de la dynamique autour des hommes de Mélenchon.
01:17:34L'électorat macroniste, donc on va être honnête,
01:17:37c'est l'électorat CSP+, c'est l'électorat AG,
01:17:40c'est un électorat qui a l'habitude de se déplacer.
01:17:45Ils peuvent l'utiliser à la marge, mais ils ne l'ont pas utilisé avant.
01:17:49Donc je ne vois pas des gens sortir d'une habitude d'abstention
01:17:54ou sortir exprès pour cette élection,
01:17:57juste pour protéger la majorité présidentielle.
01:17:59Là, pour le coup, ça va se jouer entre les deux parts de l'échiquier,
01:18:03certainement majoritairement pour le RN, de manière prépondérante.
01:18:09– Quel est le profil de cet électeur qui n'a pas voté aux dernières élections,
01:18:13peut-être européennes, voire d'autres élections,
01:18:16et qui aujourd'hui se dit, il faut que j'aille voter ?
01:18:22– Alors, vous avez déjà l'hypothèse de l'électorat négatif,
01:18:25c'est-à-dire l'électorat Castor,
01:18:27c'est-à-dire je veux à tout prix empêcher telle ou telle tendance.
01:18:33C'est pour ça d'ailleurs qu'aucune des trois tendances lourdes de cette élection
01:18:38ne joue sur son programme, ça ne sert à rien.
01:18:41Là, on fait vraiment de l'élection par bascule, chacun représente les siens.
01:18:46C'est pour ça d'ailleurs qu'on fait du sociétal pur et dur,
01:18:49et c'est normal, chacun compte son bloc sociologique.
01:18:54Donc, c'est celui qui avant tout fait un électorat négatif,
01:18:59et vous avez celui qui, pour des raisons X ou Y,
01:19:05n'a pas la possibilité de voter, ça peut être des actifs,
01:19:09ça peut être des gens qui sont en déplacement ou à l'étranger,
01:19:12et qui veulent ne pas louper cette fenêtre de tir-là,
01:19:17ce qui prouve que l'urgence soit d'envoyer un message,
01:19:22soit de faire barrage à quelqu'un et ressenti par nos compatriotes.
01:19:28Ça inverse la situation par rapport aux dernières législatives
01:19:32qui étaient des législatives de déception.
01:19:34Là, je pense que, comme le ras-le-bol,
01:19:38que tout type d'électorat confondu a atteint un tel point,
01:19:41que les gens veulent envoyer déjà de manière unanime un message clair,
01:19:46c'est n'importe quoi mais autre chose.
01:19:50J'aime beaucoup cette image du castor, on imagine que c'est le barrage.
01:19:54Oui, bien sûr.
01:19:57Voilà, on aime beaucoup en tout cas cette image du castor.
01:20:01En cas de triangulaire au second tour, quel pourrait être le scénario ?
01:20:07Est-ce qu'on peut imaginer que le Nouveau Front Populaire
01:20:10s'écarte pour laisser la majorité si la majorité est en meilleure position ?
01:20:14Quel type de scénario peut-on imaginer ?
01:20:17Est-ce que c'est possible de le faire à l'heure actuelle ?
01:20:20Alors, c'est extrêmement problématique.
01:20:23En plus, n'oublions pas la règle des douze et demi.
01:20:26Parce qu'une triangulaire, ce n'est pas automatique, ce n'est pas gratuit.
01:20:30Donc, ce n'est pas si évident que ça,
01:20:33surtout avec la polarisation qu'Emmanuel Macron a voulu lui-même.
01:20:37Donc, je pense qu'à cause du poids de la gauche libérale,
01:20:43qui d'ailleurs s'enorgueille d'avoir fait même sortir de l'ombre M. Hollande,
01:20:47pour dire, une partie de ce qu'on appelle le Nouveau Front Populaire
01:20:51sera contrainte de s'écarter s'ils arrivent second.
01:20:54Je le pense sincèrement.
01:20:56Après tout, ils ont joué eux-mêmes la carte de l'antifascisme.
01:21:00L'inverse n'est pas certain.
01:21:02Le candidat macroniste se retirer,
01:21:05alors certains le feront pour des problèmes locaux,
01:21:09mais de manière obligatoire,
01:21:12le candidat macroniste se retirer pour les hommes de Mélenchon
01:21:15qu'ils ont démonisés depuis deux ans,
01:21:18ce n'est pas si évident que ça.
01:21:21Et je vais vous laisser avec votre enfant, visiblement,
01:21:23puisqu'il vous appelle.
01:21:25Priorité aux enfants, toujours.
01:21:29Il ne faut absolument pas les faire attendre.
01:21:32Et puis surtout, on imagine qu'il a déjà plein de choses à dire,
01:21:34avec un papa politologue.
01:21:36En tout cas, merci beaucoup d'avoir été avec nous sur notre antenne.
01:21:40Et puis, vous parliez de François Hollande.
01:21:43Je vous propose de regarder un petit sujet qui concerne François Hollande,
01:21:47puisqu'il a réagi, il a commenté notamment le macronisme.
01:21:51Est-ce qu'il pense que le macronisme peut survivre ou pas ?
01:21:54Écoutez, c'est un sujet de Corentin Alonso.
01:21:57L'ancien président socialiste François Hollande,
01:22:00qui avait renoncé à se représenter pour un second mandat en 2017,
01:22:03avait assisté malgré lui à l'avènement du macronisme.
01:22:06Il en acte désormais la fin.
01:22:08Le macronisme, c'est terminé.
01:22:10Je le dis sans hostilité particulière.
01:22:12Je n'ai aucun compte à régler.
01:22:14Ça a coûté cher sur le plan politique,
01:22:16parce que le dépassement a été une dissolution au sens propre du terme.
01:22:19Les partis se sont quand même beaucoup abîmés.
01:22:21L'extrême droite n'a jamais été aussi forte.
01:22:24C'est un moment qui a été long, mais qui s'achève.
01:22:26Le temps est à la recomposition.
01:22:28Candidat surprise aux élections législatives pour le nouveau Front populaire,
01:22:32François Hollande a tenu à clarifier son choix
01:22:34et attaque les Jean-Luc Mélenchon.
01:22:36Je me situe dans le cadre d'une union parce qu'il faut la faire,
01:22:39mais sans aucune forme de confusion.
01:22:41Jean-Luc Mélenchon devrait plutôt être discret
01:22:43parce qu'il doit mesurer quand même le degré d'hostilité sur sa personne,
01:22:46en tout cas sur ses expressions.
01:22:48Son silence, son retrait seraient sans doute souhaitables
01:22:51pour beaucoup de candidats, y compris de LFI.
01:22:53S'il est élu le 8 juillet prochain,
01:22:55François Hollande veut être le député de la responsabilité,
01:22:58en toutes circonstances.
01:23:00Énormément de choses dites par l'ancien président de la République,
01:23:04François Hollande, et on y reviendra tout à l'heure en fin d'émission.
01:23:08Très rapidement, je vais donner la parole à vous deux
01:23:10puisque vous allez nous quitter, Karima et Jonathan Cixous.
01:23:14Qu'est-ce que vous avez retenu de cette interview de François Hollande ?
01:23:17Je comprends qu'il en ait gros sur la patate,
01:23:19mais je constate qu'après avoir dégradé gravement la fonction présidentielle,
01:23:24il réussit l'exploit de dégrader l'après-fonction présidentielle
01:23:27en se présentant et en t'aimant dans les pattes des petits camarades.
01:23:33Ça dit tout du personnage, définitivement.
01:23:36Il y a aussi peut-être une vengeance, une sorte de vengeance.
01:23:38Ah non, il a dit non.
01:23:40Pas d'hostilité, on va le croire.
01:23:42Sur le papier, peut-être une vengeance.
01:23:44C'est ça, il faudrait aller sonner.
01:23:46Les relations avec Emmanuel Macron ont été très compliquées.
01:23:49Ça nous dit quand même, en politique,
01:23:51qu'il y a toujours des tentatives de renaître, de s'essendre.
01:23:54Comme on dit, on pense des fois que c'est complètement terminé.
01:23:57Et on voit qu'il y a des politiques qui veulent et qui vont toujours tenter,
01:24:01à un moment donné ou un autre, de revenir dans le giron.
01:24:04Alors, est-ce qu'en ce moment, le macronisme est terminé ?
01:24:07Peut-être, mais est-ce qu'Emmanuel Macron pourrait ressurgir,
01:24:10je ne sais trop quoi, même dans quelques années,
01:24:13dans d'autres circonstances, dans d'autres positions, disons politiques ?
01:24:16Ce n'est pas impossible.
01:24:18On en reparlera avec vous, Caroline Pilastre et Amaury Brulé,
01:24:20puisque vous allez rester avec nous.
01:24:22On en reparlera tout à l'heure en fin d'émission.
01:24:25On va marquer une courte page de pub.
01:24:27Surtout, restez avec nous, parce qu'on a encore plein de choses à voir.
01:24:31On a différents sujets.
01:24:32On parlera notamment de la journée nationale du don d'organes,
01:24:35puisque vous avez, je vois, Caroline Pilastre, ce petit ruban vert.
01:24:38Moi également. Amaury Brulé aussi.
01:24:40Visiblement, Karima et Jonathan, on ne vous l'a pas donné.
01:24:43Mais on va vous le donner en coulisses.
01:24:44Vous allez pouvoir le porter toute la journée.
01:24:46En attendant, restez avec nous, puisque 180 minutes week-end, ça continue.
01:24:53De retour dans 180 minutes info week-end.
01:24:57On est encore ensemble pendant une heure pour m'accompagner,
01:25:01Amaury Brulé, rédacteur en chef de Valeurs Actuelles,
01:25:04Caroline Pilastre, éditorialiste,
01:25:06et puis Pascal Bisot-Panelli, nous a rejoint, expert en sécurité.
01:25:09Merci d'être avec nous.
01:25:10Bonjour, avec plaisir.
01:25:11On a plein de sujets à évoquer.
01:25:13On a vu l'entretien à l'AFP de François Hollande.
01:25:15On va en reparler tout à l'heure en fin d'émission.
01:25:17La journée nationale du don d'organes.
01:25:19Cette pétition aussi des cadres de l'éducation nationale,
01:25:21mais juste avant, c'est le journal d'Isabelle Piboulot.
01:25:25Les actes antisémites flambent en France.
01:25:27Un homme de 19 ans a été placé en détention provisoire hier.
01:25:31Il est soupçonné d'avoir envisagé de commettre une action violente,
01:25:35visant notamment des cibles juives.
01:25:37Un mineur est également impliqué.
01:25:39Retour sur les faits avec Dunia Tengour.
01:25:42Ce vendredi, à Paris, un homme âgé de 19 ans a été mis en examen
01:25:46et placé en détention provisoire.
01:25:49Il est soupçonné, avec un autre homme mineur,
01:25:51d'avoir envisagé de commettre une action violente,
01:25:54visant notamment des cibles juives.
01:25:56Le suspect est mis en cause pour
01:26:08Les deux suspects, tous deux domiciliés en Ile-de-France,
01:26:11seraient en lien via les réseaux sociaux.
01:26:13Le 13 juin dernier, le mineur suspecté a lui aussi été mis en examen
01:26:17et placé en détention provisoire.
01:26:19Plus tôt dans la semaine, le procureur antiterroriste
01:26:22avait jugé préoccupant l'implication croissante
01:26:25de jeunes individus dans des projets d'action violente.
01:26:28Le parquet national antiterroriste doit désormais déterminer
01:26:32la nature du projet des deux hommes mis en cause.
01:26:35Pour l'heure, aucune information n'a été communiquée
01:26:38sur leurs profils ou encore sur les cibles visées.
01:26:42On vous propose une immersion dans une exposition saisissante à Paris
01:26:46organisée par le collectif No Silence.
01:26:49Un moyen de s'imprégner du quotidien des femmes juives
01:26:52retenues captives dans la bande de Gaza.
01:26:54L'exposition s'est tenue en face du Panthéon mercredi,
01:26:57le 19 juin étant la journée mondiale pour l'élimination
01:27:01de la violence sexuelle en temps de conflit.
01:27:04Thibault Marchoteau et Louis Vauvre.
01:27:06Dans une chambre plongée dans le noir,
01:27:08un homme armé surveille deux femmes recroquevillées.
01:27:11A l'extérieur, une autre est enchaînée dans une cage à même le bitume.
01:27:16Avec cette installation choc, l'association No Silence veut alerter
01:27:19sur les conditions de détention des otages israéliennes
01:27:22toujours retenues dans la bande de Gaza.
01:27:24Des femmes particulièrement vulnérables face à des violences sexuelles
01:27:27devenues monnaie courante dans ce conflit.
01:27:29Aujourd'hui, il est temps vraiment que les choses changent,
01:27:32qu'on prenne conscience que le viol est rentré pleinement
01:27:35dans le djihad islamique, dans les actes antisémites, dans les radicalisés.
01:27:39On veut que les gens prennent conscience de tout ce qui se passe
01:27:42directement pour ces personnes qui sont otages ou qui ont été otages.
01:27:46Pour que cette exposition soit au plus proche de la réalité,
01:27:49le collectif s'est basé sur des rapports de l'armée israélienne
01:27:52et les déclarations d'otages libérés.
01:27:54Pour les passants, la démarche est nécessaire
01:27:56pour la prise de conscience collective.
01:27:58C'est très bien de faire ça, mais il faudrait qu'il y ait encore plus
01:28:01parce que les gens ne réalisent pas ce qui s'est passé.
01:28:03Les gens ne se rendent pas compte ou ne veulent pas se rendre compte.
01:28:06Je pense que la population, notamment en France,
01:28:08n'est pas préoccupée par les otages.
01:28:11Selon le gouvernement israélien, 116 personnes sont toujours otages du Hamas.
01:28:15Parmi elles, 12 sont des femmes.
01:28:19Et puis un mot de politique à présent.
01:28:21Le taux de participation aux législatives anticipées sera-t-il historique ?
01:28:25A une semaine du premier tour, une tendance prévoit des chiffres records.
01:28:29Depuis l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale,
01:28:32l'engouement des Français ne faiblit pas.
01:28:34Explications d'Aminata Demphal, Olivier Madinier et Maxime Lavandier.
01:28:38En dix jours, les demandes de procuration ont explosé.
01:28:42Plus d'un million ont été enregistrées.
01:28:45C'est six fois supérieur à la même période en 2022.
01:28:48Un vote qui tombe pourtant au début des vacances d'été,
01:28:51ce qui ne semble pas décourager les Français.
01:28:54On peut décider de notre destin, de notre avenir.
01:28:56Il faut que tout le monde vote.
01:28:58C'est un moyen de faire entendre nos voix, même si ce n'est pas forcément suffisant.
01:29:02Faire bouger justement, pour faire évoluer la société.
01:29:05Mais alors, comment expliquer un tel engouement pour ces élections ?
01:29:09Le pouvoir a clivé tellement la vie politique après l'avoir émiettée,
01:29:13que maintenant, on va avoir ce qu'on pourrait appeler une mobilisation castor.
01:29:19C'est-à-dire que tout le monde fait des barrages dans tous les coins.
01:29:23Il faut faire un barrage à Macron, il faut faire un barrage au RN,
01:29:27il faut faire un barrage à la NUP et à ses alliés.
01:29:32Donc tout le monde fait barrage à tout le monde.
01:29:34En 2022, les élections législatives avaient atteint des niveaux record d'abstention.
01:29:39Au second tour, plus de 53% des électeurs avaient déserté les bureaux de vote.
01:29:44Cette année pourrait changer la donne.
01:29:46La réponse, les 30 juin et 7 juillet prochains.
01:29:51C'est un simple oui qui peut sauver de nombreuses vies.
01:29:54En ce 22 juin, la journée nationale de réflexion sur le don d'organes est à l'honneur,
01:29:59comme l'indiquent nos rubans verts.
01:30:01Le but est d'inciter chacun à aborder ce sujet tabou avec ses proches.
01:30:05Une urgence.
01:30:06Les dons d'organes pédiatriques notamment sont en baisse depuis plusieurs années.
01:30:10Explication de Félix Bérolas.
01:30:13En attente d'une grève de foie, le temps presse pour Abdou.
01:30:17Le petit garçon de 3 ans et demi souffre d'une maladie qui l'empêche de s'alimenter normalement.
01:30:22Comme lui, 260 enfants et adolescents attendaient une grève en 2023.
01:30:26Une décision souvent difficile à prendre.
01:30:28On ne propose pas à la grève un patient qui ne serait pas capable de survivre à la grève,
01:30:35qui est une grosse épreuve, tant physique que psychologique, qui nécessite une extrême rigueur.
01:30:41Depuis 6 ans, le nombre de donneurs pédiatriques a baissé de 31%.
01:30:45En 2023, 18 enfants et adolescents sont décédés, faute d'une prise en charge à temps.
01:30:50Une baisse qui s'explique en partie par une augmentation des taux d'opposition parentale au prélèvement.
01:30:55On ne peut pas demander à une personne en même temps de réaliser la mort de son proche
01:31:00et d'avoir la responsabilité de ce choix.
01:31:07Le niveau général des grèves d'organes continue malgré tout de remonter en France depuis la période d'avant Covid.
01:31:13Mais près de 22 000 patients, adultes et enfants, restent toujours en attente.
01:31:20On se retrouve à 16h30 pour un dernier point sur l'actualité. La suite, c'est avec vous, Mickaël.
01:31:24Merci beaucoup Isabelle Piboulot et puis je rappelle que Cédric Emile, vice-président de la fondation Grève de Vie sera avec nous dans quelques minutes.
01:31:32On évoquera aussi cet entretien qui fait beaucoup parler, un entretien de François Hollande qui s'est exprimé chez nos confrères de l'AFP.
01:31:40On y reviendra puisqu'il ne mâche pas ses mots, il lâche les coups, François Hollande qui est donc candidat en Corrèze, on le rappelle, sous la bannière du nouveau front populaire.
01:31:49Mais juste avant, je voudrais revenir sur cette pétition, une pétition signée par des cadres de l'éducation nationale qui promettent tout simplement le désordre en cas d'arrivée au pouvoir du RN.
01:32:01Dans une tribune, des chefs d'établissement, des inspecteurs d'académie promettent de ne pas obéir, de ne pas appliquer les éventuelles mesures d'un gouvernement mené par Jordan Bardella.
01:32:12On va regarder un extrait de Marie-Victoire Dieudonné et puis juste après j'aimerais avoir votre réaction ici sur ce plateau.
01:32:19Nous n'obéirons pas. Nous, ce sont plus d'un millier de cadres de l'éducation nationale, signataires d'une pétition en cas de victoire du RN.
01:32:29Parce que nous servons l'État, nous déclarons dès aujourd'hui qu'aucun d'entre nous n'appliquera de mesures qui contreviendraient aux valeurs de la République.
01:32:36Une ligne rouge, le franchissement de l'arc républicain.
01:32:40Nos valeurs c'est prendre des enfants quels qu'ils soient et en faire des citoyens les plus éclairés et les plus intéressants possibles pour l'avenir et pour leur avenir surtout et pour l'avenir de la France.
01:32:50Alors c'est certainement pas stigmatiser ou favoriser telle ou telle catégorie de jeunes ou de citoyens.
01:32:58Donc tout ce qui ira dans ce sens là je pense sera refusé ou en tout cas ne sera pas mis en œuvre.
01:33:03Cette prise de position d'initiative individuelle est inédite pour des fonctionnaires censés exécuter les politiques du gouvernement.
01:33:10Ce n'est pas du tout dans nos habitudes, nous sommes des fonctionnaires.
01:33:13On a toujours fait de notre mieux pour que nous mettions en œuvre les décisions du législateur.
01:33:21Et en l'occurrence sur la situation précise qui nous anime là, sans doute qu'il y aura une réflexion qui sera conduite dans les semaines qui viennent en fonction du résultat évidemment des futurs législatives.
01:33:31En matière d'éducation, le Rassemblement National promet le rétablissement des séries, des centres spécialisés pour les élèves perturbateurs, la fin du collège unique et la suppression des réseaux d'éducation prioritaire.
01:33:44Alors une pétition qui fait jaser dans le milieu de l'éducation nationale et pas que.
01:33:50D'ailleurs est-ce que vous êtes surpris par cette pétition je rappelle qui appelle à ne pas obéir, à ne pas appliquer d'éventuelles décisions d'un gouvernement du Rassemblement National ?
01:33:59Surprise, non. Vu le profil la majorité du temps des professeurs ou du correspondant qui est beaucoup plus orienté à gauche.
01:34:08J'entends qu'en tant que citoyen, on ait une sensibilité et qu'en fonction de cette dernière, on ait la crainte qu'un parti ou un autre puisse accéder au pouvoir.
01:34:19Ok, ça je l'entends en tant que citoyenne. Mais lorsqu'il s'agit de professeurs...
01:34:25Alors il n'y a pas de professeur dans cette pétition.
01:34:27C'est un syndicat.
01:34:28Alors c'est uniquement des chefs d'établissement et des inspecteurs d'académie. Il n'y a pas de professeur.
01:34:34Mais c'est l'éducation nationale.
01:34:35Ça reste l'éducation nationale.
01:34:36Vous avez raison de le préciser.
01:34:37Mais je préfère le préciser.
01:34:38Exactement. Pardonnez-moi si j'ai projeté sur les professeurs et les correnseignants. Vous avez le fond d'avancée également.
01:34:43Je vous le pardonne et on imagine que l'info peut circuler aussi entre les chefs d'établissement et les professeurs.
01:34:48Potentiellement.
01:34:50Mais pour en revenir à ces personnes, je trouve que c'est extrêmement irresponsable, dommageable, voire dangereux,
01:34:55parce qu'ils appellent à ce qu'on disait en off, de la désobéissance civile.
01:34:59Ce sont des personnes qui ont normalement un devoir de réserve, de neutralité,
01:35:05parce qu'il y a des jeunes qui sont malgré tout sous leur coupe,
01:35:09et dire, écoutez, en fonction de celui qui passera, si ça ne nous convient pas,
01:35:14on ne respectera pas les règlements, on ne respectera pas la démocratie.
01:35:19Comment voulez-vous après que des jeunes qui sont en pleine constitution,
01:35:24qui sont en pleine formation, puissent ne pas être en pleine rébellion,
01:35:28à partir du moment où des adultes qui sont censés représenter un règlement
01:35:33et avoir une posture d'adulte se conduisent comme ça.
01:35:37Donc oui, je trouve que c'est quand même assez dangereux, et pour moi c'est de l'ordre du prosélytisme.
01:35:42Pétition qui d'ailleurs vise un camp, c'est-à-dire le Rassemblement National,
01:35:47pétition qui ne qualifie pas, ou en tout cas qui n'évoque pas, le Nouveau Front Populaire, par exemple.
01:35:52Il y a une sorte de deux poids deux mesures, on cible clairement le Rassemblement National en l'occurrence.
01:35:56Oui, et qui relève très clairement en effet, Caroline l'a dit, de la désobéissance civile.
01:36:00C'est l'illustration de la politisation, vieille politisation de l'appareil d'État depuis des années,
01:36:05sous le poids notamment des syndicats à l'éducation nationale.
01:36:08Rappelez-vous, c'était il y a quelques mois, en fin d'année dernière,
01:36:11lorsque le Premier ministre a annoncé l'interdiction de la baillade,
01:36:14on avait vu monter les syndicats d'extrême gauche pour dénoncer cette mesure,
01:36:18la qualifiant de raciste et d'islamophobe.
01:36:20Et aujourd'hui, c'est évidemment cette entreprise qui se reproduit sous nos yeux,
01:36:24et c'est aussi l'illustration d'une forme de refus de plus en plus important,
01:36:28d'une partie de la gauche, tout simplement de la démocratie et des grands principes de la démocratie.
01:36:33Quand on voit M. Jean-Luc Mélenchon, qui il y a quelques années encore,
01:36:36appeler à l'insurrection, disait-il, même citoyenne ou pas,
01:36:42pour mettre à bas la mauvaise République,
01:36:44lorsqu'on le revoit aujourd'hui s'acoquiner avec des candidats fichés S
01:36:49et surveillés par les services de renseignement,
01:36:51c'est-à-dire suspectés de mettre en danger la sécurité de l'État,
01:36:54Raphaël Arnault en l'occurrence,
01:36:56on peut en effet se poser des questions.
01:36:58Et certains à gauche sont aujourd'hui tentés, face à la menace,
01:37:01face au danger fasciste, entre guillemets,
01:37:03que représenterait le Rassemblement National,
01:37:05d'essayer de remporter dans la rue ce qu'ils ont perdu dans les urnes.
01:37:08Albéric de Séran est avec nous.
01:37:11Albéric, bonjour.
01:37:13Bonjour, Michael.
01:37:15Vous êtes enseignant, vous êtes dans votre voiture, ça c'est une certitude,
01:37:18et vous êtes aussi un chef d'établissement.
01:37:21Que pensez-vous de cette pétition signée par des cadres de l'éducation nationale
01:37:26qui appelle clairement à désobéir
01:37:28en cas de victoire du Rassemblement National aux élections législatives ?
01:37:31Est-ce que ces cadres de l'éducation nationale sortent de leur rôle ?
01:37:36Complètement, mais surtout, ce qui est très intéressant,
01:37:39c'est que depuis une semaine, tous les masques tombent,
01:37:42et ils tombent officiellement, Michael.
01:37:45Nous avons la stigmatisation, la politique,
01:37:48mais également les syndicats, comme on le dit sur le plateau,
01:37:51dans l'éducation nationale.
01:37:53Croyez-moi, si vous ne gantez pas votre pâte blanche, pour bien la montrer,
01:37:58qu'elle soit rose, c'est bon, qu'elle soit rouge, encore mieux,
01:38:02on peut tolérer la verte, mais si elle est bleue et bleu marine, c'est terminé,
01:38:06vous êtes à un danger, dans la salle des professeurs.
01:38:10Et si vous ne vous taisez pas dans le public,
01:38:13vous ne pouvez pas rester dignement dans une carrière professionnelle en public.
01:38:18Pour passer le CAPES, c'est dramatique.
01:38:22Vraiment.
01:38:24Le bon vocabulaire qu'il faut de gauche,
01:38:28et bien de toute façon, vous n'arriverez pas facilement à passer le CAPES.
01:38:33Donc les masques tombent, c'est tant mieux,
01:38:35on n'a pas le droit d'être de droite, on n'a à peine le droit d'être centriste,
01:38:39et malheureusement, nous sommes trop dans la politique à l'éducation nationale,
01:38:43alors que notre devoir n'est pas de formater, mais de former, d'enseigner,
01:38:47d'apprendre à apprendre, et surtout à réfléchir.
01:38:50C'est un déni de démocratie, je reprends les propos d'Amaury Brelais,
01:38:54est-ce que selon vous c'est un déni de démocratisme ?
01:38:56C'est pire ! C'est pire qu'un déni !
01:38:59C'est un assassinat, c'est un crime contre la démocratie.
01:39:02Comment voulez-vous, moi, comme professeur d'éducation civique,
01:39:06je puisse être le plus, non pas neutre, mais le plus démocrate possible,
01:39:11sans avoir des reproches dans la salle des professeurs ?
01:39:14Les élèves, ils n'attendent que ça, une prise de recul,
01:39:17et on leur apprend à ne pas avoir une prise de recul,
01:39:20mais à emboîter le pas sur une seule voie, une unique voie,
01:39:24et si on ne l'apprend pas, notre avenir est incertain,
01:39:28et c'est hallucinant ! C'est hallucinant !
01:39:31Il est peu certain qu'on réveille tout le monde.
01:39:33Que craignent exactement ces cadres de l'éducation nationale
01:39:37avec l'arrivée au pouvoir du Rassemblement National ?
01:39:41De rentrer plutôt dans le rang, enfin, de ce qu'ils appellent de la tolérance,
01:39:47mais dans la pratique cette fois-ci.
01:39:49Accepter tous les bords et se taire sur le plan politique.
01:39:53Avoir de la bienveillance, de l'attention,
01:39:57de se laisser interpeller par des gens qui n'ont pas la même idée que nous,
01:40:01la même vision.
01:40:02Accepter les débats au lieu de faire du formatage et de la propagande.
01:40:06Vous savez, ça va très vite.
01:40:08Dès que l'on commence à mettre un discours,
01:40:11même en histoire, en éducation civique,
01:40:13vous l'avez vu les dernières années,
01:40:15des professeurs l'ont payé très cher.
01:40:17Mais était-il soutenu au rectorat de Versailles,
01:40:21notre fameux Samuel Paty ?
01:40:23Il ne l'était pas.
01:40:24Et Dominique Bernard a fait un élan important,
01:40:28malgré le fait qu'il soit déjà agrégé et tout.
01:40:31Il avait fait un choix magnifique.
01:40:33Est-ce qu'il était politisé ?
01:40:34Non, il était un professeur.
01:40:37L'éducation nationale a besoin de profs,
01:40:39a besoin de gens qui n'enseignent pas,
01:40:42des sous-fifres du syndicalisme
01:40:45et des acteurs de la stigmatisation dans une salle des professeurs.
01:40:49Et on le lit effectivement dans cette pétition,
01:40:52je le lis en direct,
01:40:54qu'il ne souhaite pas appliquer des mesures
01:40:56qui contreviendraient aux valeurs de la République.
01:40:58C'est ce qui est dit dans cette pétition.
01:41:00Mais c'est hallucinant.
01:41:02C'est exactement, ils disent, l'opposé de ce qu'ils sont en train d'écrire.
01:41:05Ils font l'opposé de ce qu'ils sont en train d'écrire.
01:41:08Rien qu'en écrivant ça,
01:41:10ils sont les premiers acteurs de la destruction
01:41:12de l'esprit républicain en France.
01:41:14Et puis vous savez, c'est déjà très compliqué,
01:41:16l'éducation nationale.
01:41:18Si vous êtes à l'école publique, vous êtes un vrai prof.
01:41:20Si vous êtes dans le privé, vous êtes un prof de droite
01:41:22ou un prof égoïste.
01:41:24Et si vous êtes dans le hors contrat, vous êtes un faux prof.
01:41:26Alors vous voyez, si en plus on met de la politique,
01:41:28si en plus on met de la stigmatisation
01:41:32et les syndicats qui en général sont plutôt de gauche,
01:41:36vous imaginez un peu la souffrance de nous tous.
01:41:38Et moi, je suis cadre.
01:41:40Je viens de quitter mon poste de directeur d'école.
01:41:42Je vais en retrouver un prochainement.
01:41:45Croyez-moi, c'est compliqué.
01:41:47C'est vraiment compliqué de vivre dans ce contexte.
01:41:51Mais quelque part, nous tous, on dit on s'en fout.
01:41:53Le principal, ce sont les enfants.
01:41:55Ce sont les profs avec qui on pourra travailler de manière intègre.
01:41:59Ils existent.
01:42:01Mais croyez-moi, on est des martyrs de l'idéologie.
01:42:06Albéric Desseran, on a énormément de plaisir à vous écouter.
01:42:09C'est passionnant ce que vous dites.
01:42:11Et d'ailleurs, je vais vous garder encore quelques minutes avec nous,
01:42:13si vous me le permettez, parce que j'aimerais vous faire réagir aussi
01:42:16à un message sur le réseau social X de Jordan Bardella
01:42:19qui a posté d'ailleurs un message concernant l'éducation nationale
01:42:21et les professeurs, vous allez le voir.
01:42:23Mais juste avant, je vais donner la parole à Pascal Bitto-Panelli
01:42:25parce que je vous voyais acquiescer à ce que disait effectivement
01:42:28notre invité, Albéric Desseran.
01:42:30Vous êtes d'accord avec ce qui a été dit ?
01:42:32Totalement, bien sûr.
01:42:34Et pour répondre à votre question précédente,
01:42:36est-ce qu'on trouve cette position qu'être un extrémiste,
01:42:40nous n'obéirons pas.
01:42:42Normal, par rapport à ce monde, à cette dimension de l'éducation nationale,
01:42:46oui, parce que c'est un ministère qui depuis longtemps
01:42:49est infusé par l'idéologie de gauche,
01:42:51et même l'idéologie d'extrême-gauche,
01:42:54c'est prendre une position lamentable,
01:42:56anti-républicaine, anti-démocratique,
01:42:58et c'est par ailleurs méconnaître,
01:43:00alors qu'on est fonctionnaire, le droit de la fonction publique.
01:43:03Un fonctionnaire, il a un devoir d'obéissance hiérarchique,
01:43:06et il est obligé d'obéir.
01:43:08Par ailleurs...
01:43:09Vous qui êtes expert en sécurité, je me permets,
01:43:11vous qui êtes expert en sécurité,
01:43:12est-ce qu'il y a un risque pour la sécurité ?
01:43:14C'est-à-dire qu'effectivement, quand on appelle à désobéir,
01:43:16on peut imaginer qu'il peut y avoir un risque,
01:43:18notamment pour ces élèves, qu'on n'évoque pas depuis tout à l'heure,
01:43:21mais tous ces élèves qui sont dans ces écoles.
01:43:24Bien sûr, surtout que dans une conception plus générale,
01:43:27si on élargit un peu le débat,
01:43:29il me semble, si vous le permettez,
01:43:31que c'est quand même l'avocat qui attaque son client.
01:43:34Il ne me semble pas que le Rassemblement national
01:43:36menace les professeurs, les enseignants ou les collèges,
01:43:40mais au contraire, propose de sécuriser les collèges,
01:43:43de remettre des surveillants,
01:43:45de remettre un peu d'autorité,
01:43:47d'installer, de contrôler la dimension pédagogique
01:43:51pour que les professeurs puissent enfin enseigner le programme
01:43:55dans sa totalité.
01:43:56Donc, c'est lamentable.
01:43:57Je reviens sur ce que vous dites.
01:43:59D'ailleurs, je rebondis sur ce que vous dites,
01:44:01puisqu'il y a eu ce message de Jordan Bardella,
01:44:03effectivement, sur le réseau social X, qui dit
01:44:05« Premier ministre, je ferai en sorte qu'aucun enseignant menacé
01:44:08ne soit livré à lui-même sans soutien.
01:44:10L'autorité du professeur sera rétablie.
01:44:13L'enseignement de l'histoire, des sciences et de la laïcité
01:44:16ne sera pas négociable. »
01:44:17Voilà, message de fermeté.
01:44:19Réaction là-dessus, Alberic de Serran,
01:44:21vous qui êtes enseignant et ancien chef d'établissement.
01:44:24Que pensez-vous du message qui a été posté
01:44:26par Jordan Bardella ?
01:44:29Alors, en tant que politique, il s'exprime en nous signalant
01:44:33qu'il va y avoir une sécurité chez le professeur
01:44:38et également une possibilité de pouvoir enseigner l'histoire
01:44:43sans danger.
01:44:44Tant mieux, tant mieux.
01:44:45Mais par pitié, ne nous fabriquez pas à nouveau
01:44:48un programme que l'on a à peine, le précédent, appris.
01:44:52C'est-à-dire qu'il y a une très grande instabilité.
01:44:55Une fois pour toutes, il faut stabiliser le programme
01:44:58de l'éducation nationale.
01:44:59Alors donc, si déjà, on nous assure une sécurité
01:45:04dans ce qui nous est demandé d'enseigner aujourd'hui,
01:45:07ce sera un très grand et très beau pas en avant.
01:45:11Voilà, très beau message en tout cas.
01:45:13Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Alberic de Serran.
01:45:16C'était un plaisir, c'était passionnant de pouvoir
01:45:19vous écouter sur ce sujet qui devrait être d'ailleurs
01:45:22une des priorités.
01:45:23L'éducation nationale, on le dit régulièrement sur ce plateau,
01:45:26mais c'est vrai qu'on a tendance un peu à l'oublier.
01:45:29Mais l'éducation nationale et les enfants, c'est surtout
01:45:31la priorité pour pouvoir effectivement leur enseigner
01:45:33des valeurs et éviter, bien sûr, des dérives.
01:45:36Et on pense notamment à ce qui s'est passé,
01:45:38cet événement tragique à Courbevoix.
01:45:40C'était il y a une semaine.
01:45:42En tout cas, restez avec nous.
01:45:43On va marquer une courte page de pub.
01:45:45Dans un instant, on reviendra sur cet entretien
01:45:47de François Hollande, candidat en Corrèze,
01:45:50candidat sous la bannière du Nouveau Front Populaire,
01:45:52qui a échangé avec nos confrères de l'AFP.
01:45:55Vous allez voir, il n'a pas été tendre,
01:45:57notamment vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
01:45:59Et puis, bien sûr, on parlera de cette journée nationale
01:46:02du don d'organes.
01:46:03Vous le voyez, on porte tous sur ce plateau
01:46:05ce petit ruban vert.
01:46:07On verra qu'il y a encore beaucoup d'efforts à faire
01:46:10et on aura notamment avec nous Cédric Emile,
01:46:12qui est le vice-président de la fondation Greffe de Vie.
01:46:15Tout ça, c'est dans la dernière demi-heure
01:46:17de 180 minutes Info Week-end.
01:46:19Restez avec nous, à tout de suite.
01:46:24De retour dans 180 minutes,
01:46:26c'est la dernière demi-heure en votre compagnie,
01:46:30jusqu'à 17h.
01:46:32On va, dans un instant, évoquer cet entretien
01:46:35de François Hollande accordé à l'AFP,
01:46:38entretien Fleuve.
01:46:39Vous allez voir, il lâche les coups.
01:46:41L'ancien président de la République,
01:46:43on parlera aussi, forcément,
01:46:45de la journée nationale du don d'organes
01:46:47avec notre invité, mais juste avant,
01:46:49c'est le journal d'Isabelle Piboulot.
01:46:51Rebonjour, Isabelle.
01:46:52Symbole de la coopération spatiale
01:46:54entre la France et la Chine,
01:46:56un satellite a été lancé aujourd'hui
01:46:58depuis la base de Xichang.
01:47:00La mission, appelée SWOM, a été élaborée
01:47:02par des ingénieurs des deux pays.
01:47:04Décollage réussi pour cette fusée
01:47:06chargée de repérer des sursauts gamma,
01:47:09des fossiles lumineux,
01:47:10qui devraient fournir davantage d'informations
01:47:12sur l'histoire de l'univers.
01:47:14Le soleil tapant en Italie.
01:47:16À Rome, habitants et touristes
01:47:18se rafraîchissent dans les fontaines
01:47:20pour supporter la première vague de chaleur.
01:47:22Le ministère de la Santé a placé la capitale,
01:47:24mais aussi Palerme, en alerte rouge.
01:47:26Canicule, les températures flirtant
01:47:28avec les 40 degrés cette semaine.
01:47:31Enfin, c'est un des grands événements
01:47:33mode de l'année.
01:47:34Vogue World se tient demain.
01:47:36Place Vendôme à Paris, le 23 juin,
01:47:38étant la journée internationale de l'Olympisme.
01:47:41Une parade des plus grands créateurs français
01:47:43est prévue sur le thème du sport.
01:47:45500 invités ont été triés sur le volet.
01:47:47Vogue World s'est engagé à faire un don significatif
01:47:50sur une partie des recettes
01:47:52et à verser 1 million d'euros aux secours populaires.
01:47:55Merci beaucoup Isabelle Piboulot
01:47:57pour ce dernier Flash Info.
01:47:59Vous parliez du soleil qui est partout,
01:48:01sauf en France, ou en tout cas dans une partie de la France.
01:48:04Et d'ailleurs, certains l'ont accusé,
01:48:06de la pluie, du retour de la pluie.
01:48:08C'est François Hollande.
01:48:09Vous le savez, François Hollande qui est donc candidat en Corrèze.
01:48:12Candidat en Corrèze sous la bannière du nouveau Front populaire
01:48:15qui s'est exprimé chez nos confrères de l'AFP.
01:48:18Vous allez voir, on a pris les meilleurs moments de cet entretien.
01:48:21Un entretien savoureux, vous allez le voir,
01:48:23et c'est résumé par Corentin Alonso.
01:48:25L'ancien président socialiste, François Hollande,
01:48:28qui avait renoncé à se représenter pour un second mandat en 2017,
01:48:31avait assisté malgré lui à l'avènement du macronisme.
01:48:34Il en acte désormais la fin.
01:48:36Le macronisme s'est terminé,
01:48:38et je le dis sans hostilité particulière,
01:48:40je n'ai aucun compte à régler.
01:48:42Ça a coûté cher sur le plan politique
01:48:44parce que le dépassement a été une dissolution au sens propre du terme.
01:48:47Les partis se sont quand même beaucoup abîmés.
01:48:49L'extrême droite n'a jamais été aussi forte.
01:48:52C'est un moment qui a été long mais qui s'achève.
01:48:54Le temps est à la recomposition.
01:48:56Candidat surprise aux élections législatives pour le nouveau Front populaire,
01:49:00François Hollande a tenu à clarifier son choix
01:49:02et attaque les gens Luc Mélenchon.
01:49:04Je me situe dans le cadre d'une union parce qu'il faut la faire,
01:49:07sans aucune forme de confusion.
01:49:09Jean-Luc Mélenchon devrait plutôt être discret
01:49:11parce qu'il doit mesurer quand même le degré d'hostilité sur sa personne,
01:49:14en tout cas sur ses expressions.
01:49:16Son silence, son retrait seraient sans doute souhaitables
01:49:19pour beaucoup de candidats, y compris de LFI.
01:49:21S'il est élu le 8 juillet prochain,
01:49:23François Hollande veut être le député de la responsabilité,
01:49:26en toutes circonstances.
01:49:28Et voilà l'entretien de François Hollande
01:49:31qui déclare donc que le macronisme s'est fini,
01:49:33mais sans hostilité, bien évidemment,
01:49:35et puis qui taque Jean-Luc Mélenchon,
01:49:37qui fait partie de son propre camp,
01:49:39on le rappelle, du nouveau Front populaire.
01:49:41C'est assez étonnant.
01:49:43Interview de François Hollande
01:49:45auprès de nos confrères de l'AFP.
01:49:48Qu'est-ce que vous avez retenu de cet entretien ?
01:49:51Qu'est-ce qui vous a le plus marqué,
01:49:53des petites phrases comme ça qu'on a pu diffuser ?
01:49:55Règlement de compte avec les chorales.
01:49:57Pardon.
01:49:59Que monsieur Hollande ait de l'animosité
01:50:02et de l'antagonisme vis-à-vis de monsieur Macron,
01:50:04on peut l'entendre,
01:50:06pour ce qu'il lui a fait lorsqu'il était président.
01:50:08Qu'il en ait également vis-à-vis de monsieur Mélenchon,
01:50:10on sait très bien que les deux personnages ne s'apprécient pas.
01:50:13Qu'il ait fait, pour moi,
01:50:15une compromission consanguine
01:50:17en s'acoquinant avec LFI
01:50:20lors de cette nuppes bis,
01:50:23et une insulte
01:50:25pour une partie de la population française,
01:50:27lorsqu'on sait que monsieur Hollande
01:50:30provient du PS républicain,
01:50:33d'un grand parti politique
01:50:35qui a gouverné.
01:50:37Monsieur Hollande était présent
01:50:39lors des attentats du Bataclan.
01:50:41Qu'il puisse flirter,
01:50:43pour ne pas dire plus,
01:50:45auprès d'individus comme le NPA,
01:50:47dont il y a eu une enquête
01:50:49pour apologie du terrorisme,
01:50:51je trouve ça sidérant.
01:50:53Et moi ce que j'aimerais de la part de beaucoup de ces politiques,
01:50:55quel que soit leur bord,
01:50:57c'est de la décence.
01:50:59Parce qu'actuellement, j'estime qu'ils en manquent
01:51:01pour se mettre en avant.
01:51:03Pourquoi se présenter sous la bannière
01:51:05du nouveau front populaire ?
01:51:07Parce qu'on le sait, en Corrèze,
01:51:09François Hollande reste très populaire.
01:51:11On imagine qu'il aurait pu être élu
01:51:13sans se présenter sous cette bannière.
01:51:15Pour avoir une visibilité,
01:51:17et certainement parce qu'il vise 2027,
01:51:19comme monsieur Blanchon et d'autres.
01:51:21Un choix électoraliste.
01:51:23Oui, c'est de l'opportunisme électoral,
01:51:25et ces gens-là vont à la gamelle.
01:51:27Je me demande où sont leurs convictions et leurs opinions
01:51:29parce qu'auparavant, ils se taclaient,
01:51:31pardonnez-moi l'expression,
01:51:33vraiment ils ne se supportaient pas.
01:51:35Quant à monsieur Glucksmann,
01:51:37qui a reçu des insultes antisémites,
01:51:39des croix gammées sur des affiches de campagne,
01:51:41d'une partie de la LFI.
01:51:43Je trouve ça sidérant
01:51:45que ces gens nous donnent des leçons de morale
01:51:47et aient envie de se mettre en avant
01:51:49vu la période actuelle.
01:51:51On est en plein opportunisme
01:51:53et cynisme électoral et politique
01:51:55chez monsieur Hollande,
01:51:57qui revient par la petite porte dans l'espoir,
01:51:59le vain espoir, de se présenter
01:52:01à la présidentielle de 2027.
01:52:03C'est une décision...
01:52:05C'est peut-être lui le Premier ministre du Nouveau Front Populaire.
01:52:07On verra.
01:52:09L'ironie de l'histoire.
01:52:11Ça serait drôle de le voir Premier ministre sous Macron.
01:52:13Il y aurait une certaine ironie.
01:52:15C'est un retour assez misérable,
01:52:17indigne, indécent,
01:52:19qui déshonore la fonction
01:52:21de Président de la République,
01:52:23à s'accoquiner avec Daniel Obono,
01:52:25avec le NPA de Philippe Poutou,
01:52:27avec M. Raphaël Arnaud,
01:52:29il ferait mieux de suivre le Conseil,
01:52:31en tout cas la décision prise par Nicolas Sarkozy,
01:52:33beaucoup plus sage, de s'éloigner de la vie politique,
01:52:35quitte à la commenter de temps en temps.
01:52:37Pascal Bitto-Panelli, une courte réaction
01:52:39sur l'entretien
01:52:41de François Hollande ?
01:52:43Je pense que ça décrédibilise
01:52:45totalement la fonction
01:52:47de Président de la République.
01:52:49On a l'impression que M. Hollande est quelqu'un
01:52:51qui n'a pas de conviction.
01:52:53On est dans cette espèce de dynamique
01:52:55après l'effet de souffle, de sidération.
01:52:57On a des gens qui sont dans l'effet
01:52:59d'émancipation, qui veulent se démacroniser
01:53:01et qui veulent
01:53:03tenir tête au chef.
01:53:05On va passer à notre
01:53:07dernier sujet, un sujet d'importance,
01:53:09puisqu'aujourd'hui nous sommes le 22 juin
01:53:11et aujourd'hui c'est la journée nationale
01:53:13de réflexion sur le don d'organes.
01:53:15Objectif, parmi tant d'autres,
01:53:17inciter chacun à aborder cette question
01:53:19avec ses proches. Chaque jour, il y a en moyenne
01:53:2115 greffes d'organes, 23 nouveaux inscrits
01:53:23sur une liste d'attente et 2 à 3 décès
01:53:25aussi par manque de greffons.
01:53:27On va regarder ce sujet de Félix
01:53:29Pérolaz et puis juste après je vais vous donner la parole
01:53:31puisque Cédric Émile,
01:53:33vice-président de la fondation Greffe de Vie
01:53:35nous a rejoints.
01:53:37On regarde ce sujet et puis on a plein de questions
01:53:39à vous poser sur le don d'organes.
01:53:41En attente d'une greffe de foie,
01:53:43le temps presse pour Abdou.
01:53:45Le petit garçon de
01:53:473 ans et demi souffre d'une maladie
01:53:49qui l'empêche de s'alimenter normalement.
01:53:51Comme lui, 260 enfants et adolescents
01:53:53attendaient une greffe en 2023.
01:53:55Une décision souvent difficile à prendre.
01:53:57On ne propose pas à la greffe
01:53:59un patient
01:54:01qui ne serait pas capable
01:54:03de survivre à la greffe,
01:54:05qui est une grosse épreuve
01:54:07tant physique que psychologique
01:54:09et qui nécessite une extrême rigueur.
01:54:11Depuis 6 ans, le nombre de donneurs pédiatriques
01:54:13a baissé de 31%.
01:54:15En 2023, 18 enfants et adolescents
01:54:17sont décédés, faute d'une prise en charge à temps.
01:54:19Une baisse qui s'explique en partie
01:54:21par une augmentation des taux d'opposition parentale
01:54:23au prélèvement.
01:54:25On ne peut pas demander à une personne
01:54:27en même temps de réaliser la mort de son proche
01:54:29et d'avoir
01:54:31la responsabilité
01:54:35de ce choix.
01:54:37Le niveau général des greffes d'organes
01:54:39continue malgré tout de remonter en France
01:54:41depuis la période d'avant-Covid.
01:54:43Mais près de 22 000 patients, adultes et enfants
01:54:45restent toujours en attente.
01:54:47Et je vous le disais,
01:54:49Cédric et Emile sont avec nous.
01:54:51Merci d'être avec nous
01:54:53sur ce plateau. Vous êtes vice-président
01:54:55de la fondation Greffe de Vie.
01:54:57Je vais commencer avec une question
01:54:59que de nombreux téléspectateurs se posent
01:55:01chez eux.
01:55:03Que prévoit la loi ? Est-ce qu'on est forcément
01:55:05donneurs d'organes si on ne donne pas notre consentement ?
01:55:07Bonjour et tout d'abord
01:55:09merci de votre invitation.
01:55:11Effectivement, la loi prévoit que nous soyons
01:55:13donneurs. Donc on est dans un principe de consentement
01:55:15présumé qui fait que chaque Français
01:55:17est donneur, sauf s'il a fait part de son
01:55:19opposition. Pour faire part de son opposition,
01:55:21il a trois solutions. La première est
01:55:23de s'inscrire dans le registre national des refus
01:55:25qui est disponible sur le site de l'agence
01:55:27de la biomédecine. On s'inscrit tout simplement
01:55:29et on sait qu'on ne sera pas prélevé.
01:55:31La deuxième, c'est de confier un écrit
01:55:33à ses proches sur lesquels
01:55:35on inscrit qu'on refuse le prélèvement de ses organes
01:55:37ou d'une partie de ses organes.
01:55:39Il faut savoir qu'on peut choisir
01:55:41tous les organes ou un organe spécifique.
01:55:43Et la troisième solution, c'est de le faire
01:55:45à l'oral. Dans tous les cas, les proches
01:55:47sont consultés sur l'éventuelle
01:55:49opposition exprimée par le défunt
01:55:51de son vivant. Si elle a été manifestée,
01:55:53on ne va pas au prélèvement.
01:55:55Si elle n'a pas été manifestée, effectivement,
01:55:57on va au prélèvement. Et que disent les proches
01:55:59de manière générale quand on leur pose
01:56:01la question ? Parce que j'imagine que le timing
01:56:03est très serré. Il faut qu'ils donnent une réponse
01:56:05assez rapidement après, en plus,
01:56:07avoir appris le décès de
01:56:09l'un de leurs proches. Tout à fait.
01:56:11Dans la très grande majorité
01:56:13des cas, le don d'organes s'envisage
01:56:15que dans les cas de mort en céphalique.
01:56:17Une mort en céphalique, c'est une mort très spécifique.
01:56:19C'est un arrêt complet des fonctions cérébrales.
01:56:21La mort est constatée.
01:56:23On fait un constat
01:56:25décès en acte.
01:56:27C'est vraiment une mort qui...
01:56:29Il ne faut pas confondre avec un coma profond.
01:56:31On ne revient pas d'une mort en céphalique.
01:56:33C'est une mort certaine.
01:56:35Et à partir de ce moment-là, on prévoit.
01:56:37La problématique, c'est que ce sont des morts qui sont très soudaines.
01:56:39C'est souvent un AVC, un accident de voiture.
01:56:41On monte dans son strésil, on tombe.
01:56:43Et c'est vraiment quelque chose de soudain.
01:56:45Et les proches, dans un moment aussi
01:56:47dur, ont du mal à comprendre
01:56:49la question d'éventuelle opposition.
01:56:51C'est pour ça que ce que l'on souhaite, c'est que
01:56:53vraiment ce sujet soit abordé en amont.
01:56:55Et c'est très simple. Il faut se dire
01:56:57quelque chose. C'est que le 22 juin,
01:56:59il faut dire à ses proches
01:57:01qu'on est d'honneur. Il faut en parler.
01:57:03Et si j'ai un seul mot d'ordre à passer sur ce
01:57:0522 juin, c'est entre proches,
01:57:07on se le dit.
01:57:09C'est vraiment ce qui va permettre de faire baisser
01:57:11le taux de refus. C'est vraiment ce qui va
01:57:13permettre de passer des 36% que l'on connaît actuellement
01:57:15aux 20% qui sont disponibles dans les enquêtes.
01:57:17De le dire oralement, c'est suffisant ?
01:57:19C'est suffisant. Oui, parfait.
01:57:21C'est-à-dire que si demain je dis à mes proches
01:57:23je suis d'accord ou je ne suis pas d'accord, c'est suffisant ?
01:57:25C'est largement suffisant. C'est même connu et reconnu
01:57:27de tous les professionnels de santé.
01:57:29C'est-à-dire que si on a choisi cet axe de communication
01:57:31qui est à la fois l'agence de la médecine
01:57:33et à la fois les associations,
01:57:35on est vraiment parti d'un constat qui est celui des professionnels.
01:57:37Les professionnels nous disent
01:57:39c'est clair, c'est net, c'est précis.
01:57:41Quand les gens en ont parlé en amont,
01:57:43c'est simple. Quand la question arrive,
01:57:45ils nous disent oui, il m'avait dit qu'il était
01:57:47opposé au don de ses organes.
01:57:49Non, il ne me l'a jamais dit.
01:57:51Il m'a même dit d'ailleurs au cours d'une conversation
01:57:53qu'il était pour.
01:57:55C'est d'autant plus facile pour les familles à ce moment-là.
01:57:57Mais pourquoi on n'en parle pas ?
01:57:59Ou pas assez ?
01:58:01Parce que c'est un sujet qui peut être un petit peu compliqué.
01:58:03C'est un petit peu...
01:58:05Tabou.
01:58:07Oui, tabou, tout à fait.
01:58:09Le don d'organes, c'est une
01:58:11façon extraordinaire
01:58:13d'être un héros.
01:58:15C'est quelque chose qui est très simple.
01:58:17Je vous le demande autour de cette table.
01:58:19Qui a déjà sauvé une vie ?
01:58:21Quand vous êtes un donneur d'organes, vous pouvez en sauver jusqu'à sept.
01:58:23C'est un moment incroyable dans votre vie.
01:58:25Et c'est quelque part
01:58:27un moyen...
01:58:29Un don d'organes peut sauver sept vies.
01:58:31Jusqu'à sept vies, tout à fait.
01:58:33C'est donner du sens à une mort qui n'en a pas.
01:58:35C'est quelque chose d'assez incroyable.
01:58:37C'est un pied de nez.
01:58:39La vie vous a fait un tour de cochon,
01:58:41et à la fin, c'est vous qui faites
01:58:43le dernier pied de nez
01:58:45puisque votre mort
01:58:47permet de sauver des vies.
01:58:49On est tous des donneurs d'organes potentiels.
01:58:51Est-ce qu'il y a des gens qui sont exclus du don d'organes ?
01:58:53Il n'y a personne d'exclus.
01:58:55La seule chose, c'est qu'avant de
01:58:57prélever et de prévoir un prélèvement,
01:58:59il y a des médecins qui vont regarder un dossier médical
01:59:01et qui vont dire, effectivement,
01:59:03là, on peut et là, on ne peut pas.
01:59:05Dans des cas bien précis qui sont des cas médicaux
01:59:07qui ne sont jugés que par des médecins,
01:59:09il y a des obstructions au prélèvement.
01:59:11Mais il faut savoir, par exemple,
01:59:13qu'il faut couper court aux idées.
01:59:15Il n'y a pas d'âge pour être prélevé.
01:59:17Il y a plus de 90 ans qui sont...
01:59:19Quelle est la moyenne du donneur d'organes ?
01:59:21La moyenne du donneur d'organes, 57 ans.
01:59:23Aujourd'hui.
01:59:25Voilà.
01:59:27Et quand on parle d'organes,
01:59:29je pense qu'il faut aussi ne pas oublier quelque chose,
01:59:31c'est qu'il y a les organes et les tissus.
01:59:33Quelque chose qui est très important,
01:59:35parce que, par exemple, les cornées,
01:59:37on ne prélève pas les yeux, on prélève simplement la cornée.
01:59:39La cornée est un tissu.
01:59:41Effectivement, vous ne sauvez pas la vie
01:59:43puisqu'on ne meurt pas, ne pas être greffé de cornée,
01:59:45mais vous transformez totalement
01:59:47la vie d'une personne avec ça.
01:59:49C'est-à-dire que demain, vous rendez la vue à une personne.
01:59:51Mais vraiment. C'est-à-dire que la personne ne voyait
01:59:53facilement plus du tout, et au bout de quelques mois,
01:59:55la personne peut revoir parfaitement.
01:59:57C'est vraiment quelque chose qui est très important.
01:59:59Petite réaction, peut-être ?
02:00:01Je sais que c'est un sujet
02:00:03qui nous concerne tous, forcément,
02:00:05bien sûr, mais est-ce que vous avez déjà...
02:00:07Tiens, c'est une question. Est-ce que vous avez déjà évoqué
02:00:09ce sujet avec vos proches ?
02:00:11Vous disiez tout à l'heure, c'est tabou
02:00:13d'évoquer le don d'organes
02:00:15comme ça en famille.
02:00:17Pourquoi c'est tabou ?
02:00:19Parce que ça ramène à la mort,
02:00:21tout simplement.
02:00:23Et au fait de la désincarnation
02:00:25de la personne qu'on a aimée,
02:00:27qu'elle soit un membre de la famille,
02:00:29un proche, un ami,
02:00:31il y a un côté
02:00:33déshumanisation. On n'imagine plus
02:00:35la personne en l'état,
02:00:37mais quelque part en organe.
02:00:39Et vous avez une famille
02:00:41qui sera extrêmement heureuse
02:00:43parce qu'elle vivra,
02:00:45et une autre qui sera dans un deuil
02:00:47et une tristesse profonde.
02:00:49On a un petit peu discuté
02:00:51avant que vous rentriez en plateau.
02:00:53Moi, c'est un sujet qui, chez moi, n'est pas tabou,
02:00:55puisque je vous ai expliqué que j'étais malvoyante,
02:00:57que je défends la cause du handicap visuel et du handicap
02:00:59dans sa globalité depuis plus de 20 ans sur le plan national
02:01:01et précédemment politique.
02:01:03Donc forcément, je suis consciente de votre engagement
02:01:05et bravo pour tout ce que vous faites, sans flagornerie.
02:01:07Maintenant, la question que je voudrais vous poser,
02:01:09connaissant le milieu médical,
02:01:11le milieu du handicap,
02:01:13qui fait peur, puisque évidemment,
02:01:15c'est la maladie ou la mort, une fois de plus.
02:01:17Est-ce que les politiques publiques, en termes de sensibilisation,
02:01:19vous aident ?
02:01:21Parce qu'on n'a pas l'impression, justement, que sur ce sujet
02:01:23également, il y ait beaucoup de spots,
02:01:25il y ait beaucoup de conférences,
02:01:27il y ait de la pédagogie,
02:01:29mais dans le bon sens du terme.
02:01:31Et on sait très bien que dans nos domaines,
02:01:33c'est primordial pour que les gens
02:01:35arrivent à casser les a priori qu'ils peuvent avoir
02:01:37lorsqu'ils ne sont pas concernés par ces sujets.
02:01:39Alors,
02:01:41si vous demandez à une personne
02:01:43de tenue associative,
02:01:45du milieu associatif,
02:01:47si on en fait assez, je ne vous dirai jamais assez.
02:01:49C'est évident.
02:01:51Il y a une prise de conscience.
02:01:53Je remarque que depuis trois ans,
02:01:55les médias se sont emparés du sujet.
02:01:57Vous pouvez voir le petit ruban vert que nous portons tous,
02:01:59qui est affiché à l'écran.
02:02:01Notamment le groupe Canal+.
02:02:03Exactement.
02:02:05Il y a un gros travail qui est fait.
02:02:07Il y a quelque chose qui est en route, qui est en marche.
02:02:09On a un super projet, qui sont les villes ambassadrices.
02:02:11On en a plus de 500
02:02:13qui s'animent tous les 22 juin.
02:02:15C'est un projet qui vient de débuter.
02:02:17On en a vraiment de plus en plus.
02:02:19Des grandes villes comme Montpellier,
02:02:21des petites villes de 80 habitants.
02:02:23On a un beau projet.
02:02:25On a une communication,
02:02:27une vie autour du Dendorgane
02:02:29qu'on est en train d'essayer de pousser.
02:02:31L'agence de la biomédicine fait aussi son travail de son côté.
02:02:33Mais on se rend compte que tous ensemble,
02:02:35et il faut que tout le monde soit bien souté,
02:02:37on peut y arriver.
02:02:39J'espère qu'on va y arriver.
02:02:41J'ai envie de vous poser une question aussi.
02:02:43Avant, bien sûr, cette tragédie
02:02:45de la perte d'un être proche,
02:02:47mais pourquoi ne pas poser la question en amont
02:02:49à tous les Français,
02:02:51et de les solliciter,
02:02:53de leur dire, est-ce que vous avez,
02:02:55oui ou non, envie de donner vos organes ?
02:02:57Deux réponses.
02:02:59La première est relativement simple.
02:03:01C'est qu'on a constaté,
02:03:03et le milieu associatif,
02:03:05c'est principalement l'agence de la biomédicine,
02:03:07et toutes les personnes qui font des lois
02:03:09ont constaté qu'en Europe,
02:03:11tous les pays qui fonctionnent sont un pays de consentement présumé.
02:03:13Voilà. C'est très simple.
02:03:15À partir du moment où on doit s'inscrire dans un registre,
02:03:17ce sont les pays qui fonctionnent le moins bien.
02:03:19C'est-à-dire que c'est là où il y a le moins de greffes,
02:03:21c'est là où ça fonctionne le moins bien.
02:03:23Tous les pays de consentement présumé sont là,
02:03:25sont les pays où ça fonctionne le mieux.
02:03:27Et j'ai envie de vous dire
02:03:29pourquoi il y a besoin d'aller s'inscrire dans un registre,
02:03:31puisque quand les gens qui regardent notre émission,
02:03:33qui nous écoutent actuellement,
02:03:35donc juste avoir leurs proches qui sont à côté,
02:03:37ils seront obligés, ils seront pour leurs proches,
02:03:39leurs proches seront pour eux.
02:03:41Eh bien le message est passé.
02:03:43En tout cas, Cédric Emile, vice-président
02:03:45de la fondation Greffe de Vie,
02:03:47n'hésitez pas à échanger avec vos proches
02:03:49sur cette question du don d'organes.
02:03:51Si je dois vraiment avoir un dernier mot,
02:03:53je le répète, le don d'organes
02:03:55entre proches, on se le dit.
02:03:57Vraiment important.
02:03:59Eh bien écoutez, le message est passé
02:04:01en direct sur CNews.
02:04:03Merci en tout cas d'avoir été avec nous.
02:04:05M. Bito Panelli.
02:04:07Je suis désolé, je ne vous ai pas donné
02:04:09énormément la parole aujourd'hui, mais ça arrivera.
02:04:11Ne vous inquiétez pas, je ne vous ai pas oublié pour la prochaine émission.
02:04:13Et puis tout de suite, c'est Punchline,
02:04:15présenté par Olivier de Kerenflik.
02:04:17Bon après-midi sur CNews. L'info continue.

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