• il y a 7 mois
Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur le plateau de 180 minutes info week-end,
00:00:06 le décryptage de l'actualité comme chaque après-midi en direct sur CNews,
00:00:10 avec nos invités, Maddy Seydi nous a rejoints, bonjour !
00:00:13 - Bonjour !
00:00:14 - Soyez la bienvenue, Christian Poutou est là également, bonjour Christian Poutou !
00:00:16 - Bonjour Lionel !
00:00:17 - Ravi de vous accueillir, toute l'actualité, l'information, d'abord le point complet avec Isabelle Piboulot, bonjour !
00:00:23 - Bonjour Lionel, bonjour à tous !
00:00:25 - Au moins 6 morts sont à déplorer depuis lundi en Nouvelle-Calédonie, une personne a été tuée aujourd'hui et deux autres blessées,
00:00:32 après un nouvel échange de tirs sur un barrage dirigé par des émeutiers dans le nord.
00:00:37 Sonia Bakay, c'était notre invitée ce matin, on écoute la présidente de la province sud de Nouvelle-Calédonie.
00:00:43 - Il s'agit d'un calédonien qui essaie de passer un barrage des indépendantistes de la CCAT dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, à Gomène,
00:00:53 qui n'a pas réussi à passer, qui a essayé de repasser, qui s'est fait d'abord casser les vitres au premier passage,
00:01:00 qui est repassé armé et qui s'est fait tirer dessus, une balle dans la tête et une balle dans le ventre apparemment,
00:01:07 et donc lui est mort et son fils est gravement blessé.
00:01:11 - Dans la bande de Gaza, après des jours de blocage, plus de 300 palettes d'aide humanitaire ont été déchargées.
00:01:18 Les premières à entrer via la jetée flottante provisoire américaine, arrimée sur la côte.
00:01:23 L'armée américaine avait annoncé hier l'arrivée d'environ 500 tonnes d'aide dans les prochains jours.
00:01:29 Dans le même temps, les corps de trois otages enlevés le 7 octobre ont été rapatriés par Tzal en Israël, parmi eux celui de Shani Louk.
00:01:38 Souvenez-vous, les images de la jeune femme de 22 ans, enlevée à l'arrière d'un pick-up par le ramas, avaient fait le tour du monde.
00:01:44 Écoutez le porte-parole de l'armée israélienne.
00:01:47 - C'est avec le cœur lourd que je partage la nouvelle.
00:01:53 La nuit dernière, les forces de défense israélienne et les forces de l'IESA ont récupéré les corps de nos otages Shani Louk,
00:01:59 Hamid Bouzkila et Yitzhak Gelehrunter, qui ont été pris en otage lors du massacre du Hamas ce 7 octobre et assassinés.
00:02:06 Ils ont été assassinés par le Hamas.
00:02:09 - Dans le reste de l'actualité, le mouvement des blocages de prison française
00:02:16 est levé.
00:02:18 Il avait été lancé après l'attaque meurtrière d'un fourgon de détenus dans l'heure mardi.
00:02:22 L'intersyndicale des surveillants pénitentiaires a appelé hier soir à interrompre ces blocages.
00:02:27 Le garde des Sceaux ayant entendu leurs revendications, écoutait ses réactions recueillies à l'issue d'une réunion au ministère de la Justice.
00:02:34 - On peut vous annoncer que Forces ouvrières de justice, la CGT pénitentiaire et le SPS vont signer et accepter ce relevé de décision.
00:02:41 Nous appelons à lever les mouvements dans l'ensemble des établissements en France.
00:02:48 - Les revendications portées par l'intersyndicale nous permettent d'avoir des garanties.
00:02:54 Certes, on sera très vigilants, puisque ça demande du temps.
00:02:57 - Les agents nous ont demandé, on est en train de les consulter,
00:03:00 on apportera notre réponse au garde des Sceaux mardi matin,
00:03:03 pour savoir si on est pour ou contre ce relevé de décision.
00:03:06 - On a tous eu à coeur de rendre hommage à nos collègues.
00:03:09 Aujourd'hui, nous avons travaillé d'arrache-pied pour pouvoir mettre un plan efficace sur la sécurité.
00:03:16 C'est surtout ça qui était de mise.
00:03:18 - Le pacte européen sur l'immigration, jugé insuffisant par certains pays membres de l'Union européenne,
00:03:25 15 Etats réclament de nouvelles solutions pour mieux contrôler l'immigration
00:03:29 et faciliter les transferts de migrants hors de l'UE.
00:03:32 Les précisions d'Aminata Demphal.
00:03:34 - Le récent pacte migratoire visant à durcir le contrôle de l'immigration en Europe ne leur suffit pas.
00:03:41 15 Etats membres de l'UE ont adressé une lettre à la Commission européenne
00:03:45 pour faciliter le renvoi de migrants vers des pays tiers,
00:03:48 à l'instar du Royaume-Uni avec le Rwanda, ou encore de l'Italie avec l'Albanie.
00:03:53 - Des mécanismes pourraient être explorés afin de détecter, d'intercepter et en cas de détresse,
00:03:59 de secourir des migrants en haute mer,
00:04:01 de les emmener dans un lieu sûr d'un pays partenaire hors de l'Union européenne
00:04:05 où des solutions durables pourraient être trouvées pour ces migrants.
00:04:08 - Des mécanismes qui permettraient par la même occasion de mettre en place des centres de retour,
00:04:13 où les migrants se voyant refuser l'asile,
00:04:16 pourraient être transférés en attendant leur expulsion définitive.
00:04:20 Parmi les signataires de cette lettre, on retrouve le Danemark, la Finlande, la Grèce, l'Italie,
00:04:25 les Pays-Bas ou encore la Roumanie.
00:04:27 De son côté, la Commission assure qu'elle examinera la demande de ces 15 pays membres
00:04:32 en soulignant que tout leur travail actuel est concentré sur la mise en œuvre du pacte migratoire tout récemment adopté.
00:04:40 - La situation s'améliore peu à peu en Moselle, toujours en vigilance rouge.
00:04:45 Météo France alerte face au risque de crues.
00:04:48 Après les abondantes précipitations de la veille, 136 interventions de sapeurs-pompiers étaient en cours ce matin.
00:04:54 Aucune victime n'est à déplorer à ce stade.
00:04:57 Outre ce département, la meurtrière Moselle et Le Barin sont placés en vigilance orange, crues.
00:05:02 Voilà pour l'essentiel de l'actualité. Je vous retrouve à 15h, tout de suite, 180 minutes Info Week-end, avec vous Lionel.
00:05:09 - En attendant, Isabelle Pibulot, en attendant de vous retrouver, nous allons débattre juste après la pause
00:05:13 avec nos invités, Maddy Seydic, Christian Proutot.
00:05:16 A tout de suite, vous restez avec nous, bien sûr, sur CNews.
00:05:22 - Retour sur le plateau de 180 minutes Info Week-end sur CNews, avec nos invités, Christian Proutot, Maddy Seydic.
00:05:28 Nous retournons à Rouen, où vous le savez, un homme de 24 ans, de nationalité algérienne,
00:05:32 sans antécédent judiciaire, mais en situation irrégulière, a été tué par la police
00:05:36 après avoir mis le feu dans la matinée de cette semaine à la synagogue de la ville
00:05:41 et après avoir menacé les forces de l'ordre.
00:05:43 Qui était vraiment cet individu ? Audrey Berthaud et Célia Gruyère.
00:05:48 - Il était inscrit au fichier des personnes recherchées depuis plusieurs semaines.
00:05:52 Youssef Zey a été neutralisé ce vendredi après avoir incendié la synagogue de Rouen
00:05:57 et menacé des policiers avec un couteau.
00:06:00 Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé et a détaillé le profil de l'assaillant.
00:06:04 - Il a déposé une demande en préfecture de Seine-Maritime en 2022 de titre de séjour étranger malade,
00:06:11 ce qui permet à des citoyens étrangers d'avoir un titre de séjour pour se faire soigner en France
00:06:16 selon certaines pathologies.
00:06:18 Nous avons refusé ce titre de séjour étranger malade après consultation d'un médecin
00:06:23 qui ne dépend pas du ministère de l'Intérieur, de l'OFI.
00:06:26 Nous lui avons signifié qu'il ne pouvait pas avoir ce titre de séjour.
00:06:29 Il a alors fait l'objet d'un arrêté de reconduite à la frontière,
00:06:32 même s'il n'est connu ni des fichiers de renseignement pour radicalisation,
00:06:36 c'est-à-dire qu'il n'était pas fiché S,
00:06:38 ni, je crois, en ce qui concerne le ministère de l'Intérieur, connu des services de police,
00:06:41 mais je crois, monsieur le procureur, que vous avez précisé
00:06:43 qu'il n'était pas non plus connu pour des faits de justice.
00:06:46 Youssef Sy est né en 1995 en Algérie.
00:06:49 Il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français depuis un an.
00:06:53 Ce mandat n'a malgré tout pas pu être exécuté
00:06:56 car l'individu avait engagé un recours devant le tribunal administratif.
00:07:01 Depuis le début de l'année, 366 actes antisémites ont été recensés,
00:07:05 soit une hausse de 300% par rapport à l'année dernière.
00:07:10 On constate donc que cet homme, cet individu, Madissey, était sous OQTF
00:07:15 et ce n'est pas une première, ce n'est pas la première fois qu'un agresseur,
00:07:18 quel qu'il soit et quel que soit son méfait,
00:07:21 soit sous OQTF au moment où il a formulé et où il a justement appliqué ce méfait.
00:07:27 Oui, c'est malheureusement encore une personne qui était sous OQTF.
00:07:31 Ça devient presque une habitude.
00:07:33 Je crois que dès qu'il y a presque un délit,
00:07:36 la première question qu'on se pose, c'est
00:07:38 si la personne était en situation irrégulière.
00:07:40 Et malheureusement, quand elle n'est pas en situation régulière,
00:07:42 elle est souvent sous OQTF.
00:07:44 Et ça pose un vrai problème parce que d'abord,
00:07:46 il y a la question de l'exécution des OQTF.
00:07:48 Et lui, en l'occurrence, elle n'était pas exécutable
00:07:50 puisqu'il y a un recours pendant.
00:07:52 Donc, quelque part, il attend le retour de la justice
00:07:56 qui peut prendre plus ou moins de temps.
00:07:59 Et je pense qu'il y a un vrai problème en fait sur la gestion de l'immigration.
00:08:03 C'est terrible de le dire comme ça maintenant
00:08:05 quand on sait qu'il y a quelques mois,
00:08:07 déjà une loi a été votée justement sur les questions d'immigration.
00:08:11 Et c'est à se demander à quoi elle va servir
00:08:14 si on continue d'avoir les mêmes problèmes
00:08:16 avec les mêmes réalités.
00:08:18 Parce que ce qu'on connaît là à Rouen,
00:08:20 on le connaît depuis des années en France,
00:08:22 on a toujours le même problème.
00:08:24 Une loi a été prise et la question d'efficacité de cette loi se pose.
00:08:28 La vérité, c'est que je crois qu'il faut peut-être tout revoir.
00:08:32 La manière dont on donne ou on refuse un titre de séjour,
00:08:36 les recours qui se posent après,
00:08:38 parce que c'est plus entendable qu'une personne puisse dire
00:08:41 "vous n'êtes pas le bienvenu sur un territoire,
00:08:43 on vous demande de rentrer chez vous,
00:08:45 mais d'un autre côté, vous pouvez rester en attendant
00:08:47 qu'une autre décision de justice soit donnée".
00:08:49 Donc finalement, personne n'est responsable de rien du tout.
00:08:53 - Oui, la loi semble efficace en théorie,
00:08:55 mais elle est inapplicable dans les faits.
00:08:57 On en parlera d'ailleurs dans quelques instants avec Fernand Gontier.
00:08:59 Mais d'abord, Christian Poutot, votre réaction ?
00:09:02 En effet, ce sont souvent désormais, malheureusement,
00:09:05 des OQTF ou en tout cas des émigrés illégaux
00:09:09 qui sont à l'origine des forfaits, des agressions.
00:09:12 Là, on parle évidemment de cet incendie,
00:09:14 puis les menaces contre les forces de l'ordre,
00:09:16 mais parfois, souvent, il y a des agressions sexuelles,
00:09:18 des viols aussi, dont ils sont les auteurs.
00:09:20 - Oui, le problème avec les OQTF,
00:09:23 c'est d'abord, bien sûr, l'application de l'OQTF
00:09:26 et le fait que, dès qu'ils commettent un méfait
00:09:29 à la suite d'un refus, on fasse le lien
00:09:32 entre immigration, OQTF, non-application.
00:09:36 Il y a statistiquement un certain nombre de gens
00:09:39 dont on sait qu'ils ont des problèmes psychiatriques
00:09:42 et on se rend bien compte qu'à chaque fois
00:09:45 qu'une décision est prise, ce que l'on sait des gens,
00:09:48 et en particulier ces caractéristiques avec cet exemple,
00:09:52 pas connus des services, etc.,
00:09:54 on ne nous a pas dit s'il allait bien dans sa tête.
00:09:56 Mais je me rappelle également du meurtre d'un prêtre
00:10:00 qui avait fait l'objet, justement, de discussions
00:10:04 autour de cette table et pour tout le monde,
00:10:07 qui, justement, ça devait être dans la Mayenne
00:10:09 ou dans les Deux-Sèvres, je ne me rappelle plus,
00:10:11 il y a quelques années,
00:10:13 alors que ce prêtre, un moine, s'occupait de lui,
00:10:16 d'un coup, il est passé à l'acte et il l'avait égorgé.
00:10:20 Donc il y a ce problème psychiatrique en parallèle
00:10:24 de gens qui ne doivent pas être sur notre territoire,
00:10:26 qui n'ont plus le droit d'y être,
00:10:28 qui posent le problème de savoir qu'à partir du moment
00:10:31 où on a pris la décision, on en fait quoi ?
00:10:33 Et apparemment, il n'y a pas de décision de justice
00:10:36 disant que soit on les met dans un centre de rétention
00:10:40 administrative, qui sont, on le sait, déjà chargés,
00:10:43 soit au moins, il fait l'objet d'un contrôle judiciaire,
00:10:47 ce qui n'est pas le cas vu le nombre.
00:10:49 - Mais il n'y a pas de place dans les centres de rétention
00:10:51 administratifs, il y a aussi, comme le disait Madi tout à l'heure,
00:10:55 les procédures juridiques qui peuvent permettre
00:10:58 de gagner du temps, et puis surtout, il y a ce chiffre,
00:11:00 et avant d'en parler avec notre invité qui s'est connecté
00:11:02 en visio, Fernand Gontier, en 2022, 65 076 personnes
00:11:07 ont été visées par une au QTF, et bien sur cette totalité,
00:11:10 seuls 6,9 % ont été exécutées de gré ou de force,
00:11:15 7 % sur les 65 000 personnes.
00:11:18 Bonjour Fernand Gontier, merci d'être avec nous,
00:11:20 et d'abord d'accepter notre invitation.
00:11:22 Vous êtes l'ancien directeur central de la police aux frontières,
00:11:25 auteur également de l'ouvrage "La face cachée de l'immigration"
00:11:28 aux éditions Baudelaire, et on a besoin de vos lumières.
00:11:31 Pourquoi aujourd'hui, alors que le texte de loi a été modifié,
00:11:35 a été densifié, pourquoi en France, une au QTF semble inapplicable ?
00:11:40 - Je voudrais d'abord rappeler, merci de votre invitation,
00:11:44 que la France se prend à son niveau un tiers des mesures d'éloignement
00:11:50 de l'ensemble de l'Union européenne.
00:11:52 Donc il est important de placer le rôle,
00:11:56 et puis la proportion des au QTF dans l'espace européen.
00:12:00 Le taux d'exécution au niveau européen entre 2015 et 2021
00:12:04 est de 43 %, c'est comme vous le dites,
00:12:10 la performance, la faible performance de la France,
00:12:13 tout le poids.
00:12:14 Ce que je voudrais vous indiquer, c'est que si ce taux est extrêmement faible,
00:12:18 il est essentiellement dû à deux causes principales.
00:12:21 Nous recensons en général une trentaine de causes d'échec,
00:12:25 on va dire, aux au QTF, mais il y en a deux à titre principal.
00:12:29 La première, évidemment, vous l'avez indiqué,
00:12:31 ce sont les recours, vos invités l'ont dit,
00:12:34 des recours juridiques devant les juridictions administratives
00:12:38 et judiciaires, qui ont la plupart du temps un effet suspensif.
00:12:42 Donc on ne peut pas exécuter une mesure d'éloignement,
00:12:45 une au QTF en l'occurrence, tant que les recours ne sont pas épuisés,
00:12:49 ils ne sont pas purgés.
00:12:51 Et donc la deuxième cause d'échec, c'est aussi l'absence de collaboration
00:12:55 des pays de retour.
00:12:57 Donc la France prend énormément de mesures d'éloignement,
00:13:01 mais l'éloignement est un parcours d'échec,
00:13:04 c'est un parcours du combat.
00:13:06 Je vous l'ai dit, il y a une trentaine de causes d'échec
00:13:09 qui vont des principales, mais on a une multitude de causes d'échec
00:13:13 et c'est vrai que notre droit est un droit extrêmement complexe,
00:13:16 compliqué, dans lequel les arcanes, comment dire,
00:13:21 les défenseurs savent utiliser les bons arguments,
00:13:25 que ce soit généralement des arguments de forme,
00:13:28 pour une virgule, pour une absence de signature,
00:13:31 on annule un arrêté préfectoral portant au QTF.
00:13:35 Donc il faut ne pas, j'allais dire, accuser l'administration,
00:13:42 les services, quels qu'ils soient,
00:13:44 mais nous avons une organisation d'une complexité inouïe
00:13:47 avec un double ordre de juridiction, à la fois administratif et judiciaire,
00:13:51 qui complexifie une procédure qui l'est aussi pour les étrangers.
00:13:55 Les étrangers n'y comprennent rien à notre législation,
00:13:58 ils ne savent jamais devant quel juge ils vont comparaître,
00:14:01 et donc il est extrêmement difficile de mettre à exécution
00:14:04 des mesures d'éloignement.
00:14:05 Bien évidemment, on fait une priorité de tous les étrangers
00:14:09 qui ont commis des crimes, et une priorité,
00:14:14 ça me paraît être une bonne politique,
00:14:16 toutefois, elle se heurte aux mêmes difficultés
00:14:19 que pour les autres étrangers,
00:14:21 j'allais dire, simplement en situation irrégulière.
00:14:24 Ferdinand Gontier, je reviens à ce que vous nous disiez en préambule,
00:14:26 que la France est de loin le pays européen qui édicte le plus d'OQTF.
00:14:30 En revanche, elle présente un taux d'exécution
00:14:33 de ses mesures d'éloignement nettement plus faible
00:14:36 que celui des voisins.
00:14:37 Cela veut dire qu'au pro-Rata, nos voisins européens
00:14:41 renvoient des illégaux plus souvent que les Français.
00:14:44 Alors pourquoi ça marche ailleurs et pas chez nous ?
00:14:47 Alors je vais vous donner une explication
00:14:51 que j'ai recherchée, bien évidemment,
00:14:53 sauf à dire que nous sommes moins bons que les autres,
00:14:56 ce n'est pas le cas.
00:14:57 Ce n'est pas le cas parce que la France
00:14:59 prend systématiquement une OQTF chaque fois
00:15:04 qu'un étranger est en situation irrégulière,
00:15:06 ce qui n'est pas toujours le cas dans les autres pays.
00:15:08 Donc si vous avez un faible nombre d'obligations
00:15:12 de quitter le territoire dans d'autres pays,
00:15:14 vous pouvez éventuellement tronquer
00:15:17 la statistique des obligations de quitter le territoire.
00:15:23 Et puis uniquement, pour faire attention aux statistiques,
00:15:27 la France, j'allais dire, est plutôt un bon élève
00:15:29 en termes de prise d'OQTF.
00:15:31 Par contre, nous sommes largement déficients et défaillants,
00:15:35 mais je parle de manière globale, évidemment,
00:15:37 en matière de taux d'exécution.
00:15:39 Donc il faut faire attention.
00:15:40 Effectivement, je disais qu'il y avait 43 %
00:15:42 de taux d'exécution pour l'ensemble de l'Union européenne,
00:15:45 mais il faut faire attention aux statistiques
00:15:47 parce que certains pays prennent quelques centaines,
00:15:50 voire quelques dizaines de mesures d'éloignement par an,
00:15:53 avec parfois un taux d'exécution supérieur à 50 %.
00:15:58 Donc relativisons les statistiques.
00:16:01 Nous en prenons beaucoup,
00:16:03 mais effectivement nous avons un nombre d'échecs
00:16:05 qui est, ceci dit, anormalement bas.
00:16:08 En effet, parce qu'il y a sans doute un manque de moyens.
00:16:10 Merci Fernand Gontier de nous avoir accompagnés
00:16:12 et merci pour cet éclairage.
00:16:13 Et je renvoie nos téléspectateurs à votre ouvrage
00:16:15 "La place cachée de l'immigration" aux éditions Baudelaire.
00:16:18 En effet, il y a des solutions.
00:16:20 La loi est là, elle a été améliorée, modifiée,
00:16:22 pour le moins, Christian Proutot.
00:16:25 Mais il est impossible de placer, par exemple,
00:16:27 des dizaines de milliers de personnes,
00:16:29 puisque c'est le cas dans des centres de rétention administrative.
00:16:31 Il n'y en a pas.
00:16:32 Et on ne peut pas les construire comme ça du jour au lendemain.
00:16:34 Et puis on n'a pas les moyens de les construire ces centres.
00:16:36 On est tout à fait d'accord.
00:16:38 Sauf que ces personnes, il faut qu'elles aillent
00:16:40 à un endroit où on puisse les trouver.
00:16:42 Et c'est ça qui pose le problème.
00:16:44 Donc on les met en prison ?
00:16:45 Non.
00:16:46 Ou les mettons alors ?
00:16:47 Oui, mais si, par exemple,
00:16:49 quelqu'un qui fait appel,
00:16:51 il a un avocat.
00:16:53 Donc cet avocat est là pour faire en sorte
00:16:57 que le droit puisse être exécuté,
00:17:00 qu'il puisse être défendu.
00:17:02 Il a mis une procédure en cours,
00:17:04 il faut un endroit pour le joindre.
00:17:06 Oui, mais est-ce que c'est respecté dans les faits ?
00:17:08 C'est à Christian Proutot qu'il y a la loi, évidemment.
00:17:10 Voilà, ce n'est jamais respecté.
00:17:12 C'était le cas sur ce cas précis,
00:17:15 qui bien sûr, trouble tout le monde,
00:17:17 puisqu'il y a eu cette attaque du centre culturel,
00:17:24 non, de la synagogue,
00:17:27 qui fait qu'effectivement,
00:17:29 on ne savait plus où il était à ce moment-là,
00:17:33 je crois, d'après les informations que j'ai.
00:17:35 Mais je voudrais revenir sur le problème d'ensemble,
00:17:37 tel que vous l'évoquiez, Lionel.
00:17:39 Il y a les LCP, LPC Vardan,
00:17:43 les LCP assez consulaires,
00:17:45 parce qu'on ne peut pas renvoyer quelqu'un chez lui
00:17:48 sans l'accord du pays.
00:17:49 C'est ce que disait M. Gontier d'ailleurs.
00:17:51 Et bien évidemment,
00:17:53 ce n'est pas avec gaieté de cœur
00:17:56 que les pays dont les gens s'en vont
00:17:59 veuillent les accueillir.
00:18:01 Alors le bras de force qui a déjà été effectué avec l'Algérie,
00:18:05 en particulier, n'a pas tellement fonctionné.
00:18:08 Rappelez-vous, on avait bloqué les autorisations...
00:18:12 Voilà, parce qu'il faut rappeler qu'il y a un accord particulier
00:18:16 qui permet une immigration algérienne vers la France
00:18:19 un peu plus fluide que d'autres pays, notamment.
00:18:23 Il faut le rappeler.
00:18:24 C'est tout à fait ça.
00:18:26 Mais en plus, les gens ont besoin de visas pour venir en France.
00:18:29 Et dans les gens qui font des demandes de visa,
00:18:32 vous avez les visas de travail,
00:18:34 et vous avez les visas touristiques.
00:18:36 La France a voulu serrer la vis
00:18:40 en diminuant les visas.
00:18:42 Derrière, vous avez tout un tas
00:18:44 de petites vacheries inter-Etat
00:18:48 sur les échanges commerciaux.
00:18:50 Ce n'est pas aussi simple de dire
00:18:52 "on va imposer à l'Algérie".
00:18:54 Et je laisse tous ceux qui, actuellement,
00:18:56 espèrent avoir un jour le pouvoir
00:18:58 pour voir comment, quand ils l'auront, ils réagiront,
00:19:01 quand tout d'un coup, vous avez une pression qui est économique.
00:19:04 Et cette pression économique,
00:19:06 elle se fait aussi à travers l'obtention des visas.
00:19:10 Et comme il y a plus d'obtentions de visas
00:19:13 qui ont un intérêt économique
00:19:15 que de laisser passer consulaires
00:19:18 qui nous arrangeraient pour envoyer les gens chez eux,
00:19:21 le déséquilibre fait que, malheureusement,
00:19:23 à un moment, on est obligé de moins serrer la vis.
00:19:27 Oui, et c'est vrai, Madissey,
00:19:28 on l'évoquait avec Fernand Gontier,
00:19:31 dans le cadre d'une OQTF,
00:19:32 il faut aussi que le pays de retour accepte
00:19:34 de reprendre la personne expulsée.
00:19:36 Vous le précisez, Christian Poutot, c'est rarement le cas.
00:19:38 Alors, il y a certains pays qui ont trouvé des solutions,
00:19:41 ce qu'elles valent, évidemment,
00:19:43 mais c'est le cas, notamment, de la Grande-Bretagne avec le Rwanda,
00:19:46 pour des raisons financières,
00:19:48 où on renvoie des OQTF,
00:19:50 ou des immigrés illégaux, en tout cas,
00:19:52 de quelque nationalité que ce soit,
00:19:54 dans un pays qui n'est pas le leur,
00:19:55 mais qui semble être,
00:19:57 c'est ce que dit la Grande-Bretagne,
00:19:58 un pays sécurisé.
00:20:00 C'est compliqué, parce que déjà, il y a deux choses.
00:20:02 D'abord, il faut identifier le pays d'origine du migrant,
00:20:06 parce que parfois, ils n'ont pas de papier,
00:20:08 donc c'est compliqué.
00:20:09 - Et quand on peut le faire ?
00:20:10 - Quand on peut le faire.
00:20:11 - Quand on peut le faire.
00:20:12 - Quand on l'a identifié,
00:20:13 il faut que les autorités d'origine acceptent,
00:20:16 ce qu'elles ne font pas tout le temps.
00:20:18 A Taurois, raison, en tout cas,
00:20:21 elles ne le font pas tout le temps.
00:20:23 Là, la Grande-Bretagne semble avoir trouvé une solution,
00:20:26 il faut voir si elle est durable,
00:20:28 parce que ces personnes vont être renvoyées au Rwanda,
00:20:31 ils y feront une fois au Rwanda,
00:20:32 on n'a aucune garantie qu'ils ne reviennent pas.
00:20:35 On n'est pas sûr que le Rwanda va les retransférer
00:20:37 vers leur pays d'origine.
00:20:39 Ils vont peut-être errer quelques temps au Rwanda,
00:20:41 et peut-être qu'ils vont revenir.
00:20:43 Et je pense que si j'avais la solution MIRAC, ça se saurait,
00:20:46 mais je crois qu'à un moment,
00:20:48 il va falloir renégocier tous ces accords
00:20:51 qui nous lient depuis tellement longtemps
00:20:53 avec certains pays d'Afrique et au-delà,
00:20:55 qui font qu'on se retrouve dans des situations
00:20:57 où on est bloqué.
00:20:58 Alors évidemment, comme ça a été justement dit tout de suite,
00:21:00 il y a des raisons économiques,
00:21:02 il y a des raisons historiques,
00:21:03 mais à un moment, il va falloir discuter autrement.
00:21:05 Dans 15 ans, on a exactement les mêmes débats,
00:21:07 on a exactement la même discussion,
00:21:09 avec des problèmes à mon avis beaucoup plus pires,
00:21:11 puisque l'immigration d'aujourd'hui n'était pas celle de nos parents.
00:21:15 D'ailleurs, ceux qui sont venus il y a 50 ans, il y a 60 ans,
00:21:18 ils étaient venus pour travailler,
00:21:19 on n'avait pas ces problèmes de délinquance,
00:21:21 ils venaient travailler.
00:21:22 Ceux qui avaient la possibilité de s'installer,
00:21:24 ils faisaient un regroupement familial,
00:21:26 ils venaient venir leurs épouses,
00:21:27 ils avaient des enfants,
00:21:28 en tout cas on n'avait pas ces problèmes de délinquance.
00:21:30 C'est bien la preuve que l'immigration a changé,
00:21:32 le monde change, il faut aussi s'adapter,
00:21:34 il faut adapter notre droit, il faut adapter,
00:21:36 il faut aussi avoir le courage d'une vraie politique d'immigration,
00:21:39 il faut aussi avoir le courage d'une politique en termes de diplomatie forte.
00:21:44 Alors oui, à un moment, on a essayé avec l'Algérie,
00:21:46 ça n'a pas marché,
00:21:47 mais peut-être qu'on aurait dû tenir plus longtemps,
00:21:50 peut-être que nous aussi on a des moyens de pression
00:21:52 qu'on n'a pas tous mis en forme,
00:21:54 en tout cas il faut renégocier tous ces accords
00:21:57 qui font que souvent on est coincé,
00:21:59 on n'est pas libre de choisir qui vient,
00:22:01 qui entre sur notre territoire.
00:22:02 - Car vous faites le lien entre l'insécurité,
00:22:04 l'augmentation de la violence et l'immigration,
00:22:07 et notamment l'immigration illégale,
00:22:08 force est de le constater avec les chiffres notamment,
00:22:10 le nombre d'agressions sexuelles en région parisienne,
00:22:12 par exemple sur l'année 2023.
00:22:13 - Les chiffres nous le disent,
00:22:14 et en tout cas une chose est claire,
00:22:16 l'immigration d'aujourd'hui a changé,
00:22:18 celle de mes parents, celle de mes grands-parents
00:22:20 n'était pas du tout celle-là,
00:22:21 jamais on n'a entendu dans les années 80,
00:22:23 voire même bien avant,
00:22:25 puisque moi je viens plutôt d'une famille
00:22:27 où ils ont été immigrés dans les années 60,
00:22:29 voire même un petit peu avant,
00:22:30 on n'avait pas ces problèmes-là,
00:22:32 les immigrés arrivaient parfois en quête d'un autre destin,
00:22:35 ils faisaient profil bas,
00:22:37 ils travaillaient, on n'avait pas les mêmes problèmes,
00:22:39 c'est pas du tout la même immigration,
00:22:40 ils sont de plus en plus jeunes,
00:22:41 ils sont de plus en plus violents,
00:22:43 ils n'ont pas d'attache réelle,
00:22:46 alors qu'avant quand ils venaient,
00:22:48 parfois ils étaient amenés par leur gouvernement,
00:22:50 ils arrivaient, ils avaient des familles,
00:22:51 aujourd'hui ils sont laissés à eux-mêmes dans la nature,
00:22:53 donc évidemment les mots peuvent paraître durs,
00:22:56 mais il y a aussi une réalité qui est là,
00:22:57 et pour pouvoir régler un problème,
00:22:59 il faut d'abord accepter qu'il existe,
00:23:01 et il est là malheureusement.
00:23:02 - On y reviendra d'ailleurs plus largement avec vous
00:23:04 et avec d'autres invités à partir de 15h30,
00:23:06 car 15 pays de l'Union Européenne
00:23:08 proposent de réformer cette loi migratoire
00:23:13 de l'immigration des OQTF,
00:23:15 notamment avec peut-être l'exemple de l'Italie
00:23:18 qui a trouvé un accord avec l'Albanie
00:23:20 pour envoyer certains illégaux dans ce pays,
00:23:23 avec l'acceptation évidemment de tirana.
00:23:26 On marque une pause,
00:23:27 et on continue à développer l'actualité sur CNews
00:23:29 dans quelques instants, à tout de suite.
00:23:31 Et toujours en direct sur le plateau de CNews,
00:23:37 180 minutes info week-end,
00:23:38 avec Madi Saïd et Christian Proto qui nous accompagnent.
00:23:41 Harold Diman nous a rejoint également,
00:23:42 spécialiste de la politique étrangère sur CNews,
00:23:45 soyez le bienvenu, on va faire le point sur la guerre Hamas-Israël,
00:23:48 avec Tzahal qui a trouvé et rapatrié
00:23:51 les corps de trois otages de Gaza,
00:23:53 des victimes qui avaient été kidnappées le 7 octobre.
00:23:55 On fait le point avec Loé Tarka.
00:23:57 Trois victimes du Hamas ont été retrouvées
00:24:00 et leurs corps rapatriés par l'armée israélienne.
00:24:03 Sur X, le porte-parole de l'armée israélienne
00:24:05 a précisé que les corps avaient été récupérés
00:24:07 durant une opération conjointe entre l'armée
00:24:10 et l'agence de renseignement du Shin Bet,
00:24:12 sur la base d'informations obtenues notamment
00:24:14 lors d'interrogatoires de terroristes
00:24:16 arrêtés dans la bande de Gaza.
00:24:18 Parmi les trois otages retrouvés,
00:24:20 Yitzhak Gelehrunter, âgé de 56 ans,
00:24:22 Hamid Bouzkila, styliste de mode âgé de 27 ans
00:24:25 et Shani Louk, germano-israélienne de 22 ans
00:24:28 qui avait ému la communauté internationale
00:24:30 après la publication sur les réseaux sociaux
00:24:32 de son enlèvement.
00:24:34 On la voyait allongée sur le ventre à l'arrière d'un pick-up,
00:24:36 apparemment inconsciente et à moitié dénudée,
00:24:39 entourée d'hommes armés.
00:24:40 Sa mère qui l'avait reconnue
00:24:42 avait multiplié les appels à l'aide.
00:24:45 On m'a envoyé une vidéo où j'ai clairement pu reconnaître ma fille.
00:24:48 Elle était inconsciente dans la voiture avec les Palestiniens.
00:24:51 Je demande de l'aide et des informations à ce sujet.
00:24:54 Je vous remercie.
00:24:56 Le 7 octobre, plus de 360 personnes ont été tuées
00:24:59 sur le festival de musique Nova,
00:25:01 tout près de la frontière avec la bande de Gaza.
00:25:04 Ces découvertes macabres à Haldiman,
00:25:07 quelles incidences sur le conflit
00:25:09 et surtout inquiétudes pour les autres otages
00:25:12 dont on ne sait pas s'ils sont encore vivants, bien sûr.
00:25:15 Oui, on imagine que peut-être 39 d'entre eux sont décédés.
00:25:20 Mais voilà, ces calculs changent.
00:25:23 Il y a le calcul de l'armée,
00:25:25 il y a le calcul des ONG,
00:25:27 et puis il y a ce que le Hamas laisse fuiter.
00:25:31 Ils parlent de 20 morts.
00:25:32 Bref, on devrait...
00:25:34 L'incidence que ça va avoir sur la politique,
00:25:37 c'est que le gouvernement Netanyahou
00:25:40 est devant un choix assez drastique.
00:25:44 D'un côté, l'option militaire,
00:25:48 ça veut dire d'obtenir les otages par la guerre.
00:25:52 On continue de frapper jusqu'à ce que le Hamas
00:25:56 décide de les restituer en échange de prisonniers palestiniens.
00:26:01 Après quoi, on pourrait tout à fait reprendre la guerre,
00:26:04 puisque Netanyahou a promis de détruire le Hamas.
00:26:07 L'autre option, qui émerge du sein même du gouvernement,
00:26:11 et même légèrement du ministre de la Défense, Yoav Galant,
00:26:16 qui est un allié du même parti,
00:26:18 mais rival personnel de Benyamin Netanyahou,
00:26:21 c'est qu'on devrait quand même négocier avec le Hamas
00:26:26 en lui expliquant ce que serait le Gaza de demain.
00:26:30 Qui gouvernerait Gaza ?
00:26:32 Et une fois que le Hamas saurait,
00:26:34 ça ne va pas le Hamas, lui-même,
00:26:36 mais saurait qu'il y aurait un gouvernement technique, etc.,
00:26:40 le Hamas pourrait imaginer sa survie
00:26:43 et trouver une formule pour se sauver.
00:26:45 Et là, on pourrait avoir une négociation
00:26:49 un petit peu plus sereine.
00:26:51 Donc voilà les deux options qui existent
00:26:56 et qui sont évidemment exacerbées,
00:26:58 les tensions entre ces deux options,
00:27:00 par la libération des trois otages.
00:27:02 Parce que ça en laisse quand même 129 autres.
00:27:04 Bien sûr, et au cœur de tout cela,
00:27:06 un éventuel cessez-le-feu, même s'il est provisoire,
00:27:08 on en parle depuis longtemps,
00:27:10 où en sont les négociations Harold ?
00:27:12 Elles sont au point mort,
00:27:14 même s'il y a maintenant quelques contacts,
00:27:17 même si l'Arabie Saoudite essaye de se mêler de tout cela.
00:27:21 Mais les négociateurs israéliens
00:27:23 sont quand même plus portés vers l'option
00:27:27 de négocier avec le Hamas et de lui expliquer
00:27:30 de quoi serait faite la gouvernance de demain.
00:27:34 Dans cette région, on a appris également
00:27:37 qu'un pétrolier battant un pavillon panaméen
00:27:39 a été touché par un missile au large du Yémen,
00:27:41 où les rebelles houthis ont laissé multiplier
00:27:43 les attaques contre les navires marchands.
00:27:45 Que s'est-il passé ? Et là aussi, quelles incidences ?
00:27:47 Alors, le missile a touché le cargo panaméen,
00:27:51 là où il y a marqué "zone houthi",
00:27:54 un peu au nord du détroit de Bab el-Mandeb.
00:27:58 Et là, évidemment, c'est très facile pour les houthis
00:28:01 de tirer et ils le font sans arrêt
00:28:03 sur la navigation civile qui monte la mer Rouge
00:28:08 pour aller vers le canal de Suez ou éventuellement vers Israël.
00:28:11 Donc les houthis prétendent que tous ceux qui montent
00:28:13 vont vers Israël et qu'ils sont tous plus ou moins
00:28:16 la propriété d'intérêts israéliens.
00:28:20 Donc on trouve toujours un Israélien qui a mis
00:28:22 5, 10, 15, 20 % dans la société qui détient le navire.
00:28:26 Donc ils peuvent tirer sur ce qu'ils veulent,
00:28:28 à peu près quand ils veulent.
00:28:30 Et ils l'ont fait sans cesse.
00:28:32 Dans la zone, depuis quelques jours,
00:28:34 ils ont tiré 6 ou 7 fois.
00:28:36 Donc là, sur le cargo, le cargo a pris feu.
00:28:39 Une partie du moteur a pris feu,
00:28:41 mais une autre partie fonctionne encore.
00:28:43 Donc on va le tracter.
00:28:45 Mais pour l'instant, si vous voulez,
00:28:47 les États-Unis essayent de protéger autant qu'ils peuvent
00:28:51 le cargo, la marine britannique aussi,
00:28:56 la marine française est là,
00:28:58 mais elle opère d'une manière un peu différente.
00:29:01 C'est-à-dire qu'elle tire quand c'est vraiment près d'elle
00:29:04 et elle se refuse de tirer sur la terre ferme
00:29:09 où se trouvent les houthis.
00:29:11 Là, les Américains, les Britanniques,
00:29:13 eux, ils bombardent directement quand il y a un tir.
00:29:15 Mais ils ne l'ont pas encore fait.
00:29:17 Pourquoi ? On ne sait pas.
00:29:19 Peuvent-ils le faire ? Vont-ils le faire ?
00:29:21 Peuvent-ils ? Il faut déjà qu'ils localisent d'où c'est parti.
00:29:24 Ils ne saupoudrent pas de bombes le Yémen.
00:29:27 Mais d'après ce qu'on sait,
00:29:29 aucune réaction pour l'instant.
00:29:32 L'incidence, ça n'a pas été vraiment pris
00:29:35 pour une insulte ou une provocation côté israélien.
00:29:39 Eux, ils sont vraiment dans la crise des otages
00:29:42 et dans la situation Gaza.
00:29:44 Donc c'est arrivé à part, mais on s'en souviendra.
00:29:47 Merci pour ces précisions Harold Hyman.
00:29:49 On va marquer une pause sur CNews.
00:29:51 Noémie Schultz nous a rejoints.
00:29:53 Nous allons évoquer avec vous, Noémie,
00:29:55 et avec nos invités, l'attaque mortelle du fourgon de l'heure.
00:29:58 Vous le savez, avec notamment Mohamed Hamra
00:30:00 qui est toujours en fuite.
00:30:02 Tous les détails, l'enquête qui suit son cours,
00:30:04 juste après la pause sur CNews.
00:30:06 A tout de suite.
00:30:08 Votre samedi après-midi en direct sur CNews
00:30:12 avec nos invités Madi Seydi, Christian Prouto
00:30:14 et Noémie Schultz du service Police-Justice
00:30:16 de CNews.
00:30:18 Après l'attaque mortelle du fourgon dans l'heure,
00:30:20 le détenu Mohamed Hamra toujours en fuite,
00:30:22 la police poursuit évidemment sa traque.
00:30:24 Où en est l'enquête, Noémie Schultz ?
00:30:26 On sait que 350 enquêteurs sont mobilisés.
00:30:29 C'est ce qu'a annoncé Gérald Darmanin cette semaine.
00:30:31 Des policiers de la police judiciaire de Rouen,
00:30:34 du Havre, mais aussi de l'Office central de lutte
00:30:36 contre la criminalité organisée,
00:30:38 l'OCLO et la brigade des fugitifs.
00:30:41 L'enquête se déroule sur plusieurs plans.
00:30:43 Il y a d'abord eu, bien sûr, les constatations techniques.
00:30:45 Ballistiques.
00:30:47 On va rechercher le moindre indice
00:30:49 qui aurait pu être laissé.
00:30:51 Et ça, ça a été fait dans les heures qui ont suivi l'attaque
00:30:53 sur la scène de crime.
00:30:55 Les laboratoires de police techniques et scientifiques
00:30:57 sont à pied d'œuvre pour tenter de retrouver des traces
00:30:59 ADN, notamment dans la voiture,
00:31:01 la 5008, c'est cette voiture qui est rentrée,
00:31:03 qui a percuté de face le fourgon.
00:31:05 On l'a vu sur les images.
00:31:07 Un des assaillants a tenté d'y mettre le feu,
00:31:09 mais cette voiture n'a pas brûlé.
00:31:11 Et donc tout va être décortiqué à l'intérieur de ce véhicule
00:31:13 pour tenter d'identifier des ADN
00:31:15 et d'identifier les hommes
00:31:17 qui sont intervenus pour libérer Mohamed Amra.
00:31:19 Des auditions également ont déjà eu lieu.
00:31:21 Alors des auditions des victimes,
00:31:23 des témoins de la scène,
00:31:25 mais aussi des proches,
00:31:27 de l'entourage de la famille de Mohamed Amra
00:31:29 pour tenter de voir s'ils avaient pu avoir vent,
00:31:31 être informés de ces projets.
00:31:33 Et puis des perquisitions ont eu lieu
00:31:35 à différents endroits,
00:31:37 mais notamment à la prison des Baumettes,
00:31:39 où Mohamed Amra était.
00:31:41 Il était détenu avant d'être transféré à Évreux.
00:31:43 On rappelle qu'à Évreux,
00:31:45 il devait y rester un temps très court.
00:31:47 Il avait été transféré là parce qu'il avait un procès
00:31:49 qui se tenait au tribunal judiciaire.
00:31:51 Il a aussi été entendu par un juge d'instruction
00:31:53 dans une autre affaire, au Baumette,
00:31:55 dans six cellules.
00:31:57 14 téléphones portables ont été retrouvés.
00:31:59 Les enquêteurs se demandent s'ils ont pu servir
00:32:01 à préparer l'évasion du détenu.
00:32:03 Des téléphones qui vont bien sûr être exploités
00:32:05 pour remonter les conversations, les messages envoyés.
00:32:07 Enfin, dernier point, cette semaine,
00:32:09 la police a été émise par Interpol, la France,
00:32:11 qui demande donc le concours des services
00:32:13 de police du monde entier pour localiser
00:32:15 Amra et, le cas échéant,
00:32:17 procéder à son arrestation.
00:32:19 - Cid Aventure, il est effectivement à l'étranger
00:32:21 et au fur et à mesure que le temps passe,
00:32:23 cette cavale peut s'avérer particulièrement
00:32:25 compliquée pour le fuyard.
00:32:27 - Absolument. Vous savez, une cavale,
00:32:29 c'est compliqué à tenir
00:32:31 sur la distance. D'abord, ça coûte très cher.
00:32:33 Il faut avoir des ressources
00:32:35 pour pouvoir tenir dans le temps.
00:32:37 L'évasion en elle-même, déjà,
00:32:39 a coûté beaucoup d'argent. Il faut acheter les armes,
00:32:41 il faut acheter les complices qui vous aident
00:32:43 à vous évader. Si c'est bien Mohamed Amra
00:32:45 qui a lui-même organisé cette
00:32:47 évasion, vous savez qu'il y a une autre piste
00:32:49 qui est qu'il aurait été enlevé.
00:32:51 Il faut aussi savoir qu'une cavale,
00:32:53 ça doit se préparer minutieusement.
00:32:55 En 2018, Rédouane Faïd
00:32:57 avait réussi une spectaculaire évasion
00:32:59 du centre pénitentiaire de Réau.
00:33:01 Mais, visiblement, lui et ses complices avaient
00:33:03 bien moins préparé la suite. Quelques jours
00:33:05 après les faits, un promeneur était tombé par hasard
00:33:07 dans une forêt, sur des fusils
00:33:09 d'assaut, une forêt de l'Oise, des fusils d'assaut,
00:33:11 des gilets pare-balles, la meuleuse qui avait servi
00:33:13 à ouvrir les portes de la prison.
00:33:15 On avait retrouvé sur ces objets de l'ADN
00:33:17 notamment d'un frère, d'un neveu de Rédouane Faïd
00:33:19 qui avait donc été identifié comme ayant participé
00:33:21 à l'évasion. Les policiers
00:33:23 avaient aussi acquis la conviction que Rédouane Faïd
00:33:25 était resté dans la région et il a été arrêté
00:33:27 quelques semaines plus tard dans sa ville natale
00:33:29 à Creil. Autre difficulté pour une
00:33:31 personne en cavale, ne pas pouvoir contacter
00:33:33 ses proches qui sont bien sûr
00:33:35 surveillés, branchés comme on dit.
00:33:37 C'est parfois de cette façon-là que les policiers
00:33:39 arrivent à remonter à la piste. Il faut être capable
00:33:41 de se terrer, de continuer à vivre dans la
00:33:43 clandestinité. Il arrive d'ailleurs parfois
00:33:45 que des détenus qui se sont évadés
00:33:47 finissent par se rendre d'eux-mêmes
00:33:49 parce que c'est trop difficile de vivre dans la clandestinité.
00:33:51 - Christian Potho, c'est une traque
00:33:53 incroyable, insensée
00:33:55 qui est en train de démarrer là maintenant
00:33:57 pour essayer de retrouver le
00:33:59 fuyard et ses complices.
00:34:01 - Oui, et puis en plus c'est indispensable
00:34:03 de réussir parce que
00:34:05 des attaques comme celle-là, il faut que les gens
00:34:07 comprennent que
00:34:09 faire ça, c'est
00:34:11 à terme se retrouver en prison
00:34:13 parce que la justice passera.
00:34:15 Alors il y a des choses qu'on mesure pas
00:34:17 mais par exemple
00:34:19 ne serait-ce que dans
00:34:21 les frères Kouachi
00:34:23 il y a des détails idiots
00:34:25 il y en a 20 qui ont oublié ses papiers.
00:34:27 Donc il peut y avoir comme ça
00:34:29 des détails, là c'était important
00:34:31 puisque du coup on avait l'identité immédiatement
00:34:33 mais il peut y avoir des détails
00:34:35 auxquels ils n'ont pas pensé
00:34:37 et je rejoins tout à fait ce que dit Noemi
00:34:39 ce qui se passe c'est que l'environnement
00:34:41 lui-même est sous pression
00:34:43 même ceux qui n'étaient pas
00:34:45 pris dans les familles
00:34:47 parce qu'ils sont cinq. Donc c'est cinq
00:34:49 familles et ces familles
00:34:51 elles-mêmes, même si pour le moment
00:34:53 on n'a pas encore identifié
00:34:55 qui ils sont
00:34:57 savent peut-être qu'il y a eu un
00:34:59 des leurs qui était un participant
00:35:01 mais il y a quelque chose qui est également plus souvent
00:35:03 remarqué dans ce genre d'affaires
00:35:05 c'est que monter une opération
00:35:07 pour libérer, oui
00:35:09 avec autant de morts et de
00:35:11 blessés, ça a une incidence
00:35:13 par rapport à ceux qui ont peut-être été
00:35:15 complices qui finiront par
00:35:17 être très lourdes parce que
00:35:19 bien évidemment le risque
00:35:21 judiciaire est d'autant plus important
00:35:23 et dernier point qui n'est pas
00:35:25 négligeable, c'est tous les bornages
00:35:27 et tous les bornages
00:35:29 portables
00:35:31 - Des téléphones qui ont été découverts
00:35:33 notamment au Beaumet ? - Non, pas simplement
00:35:35 - Des téléphones qui ont borné près du péage
00:35:37 - Absolument, il y a un travail
00:35:39 tétanesque
00:35:41 - Un travail tétanesque mais qui va
00:35:43 porter ses fruits - Qui devrait porter ses fruits
00:35:45 - Qui portera ses fruits - Oui parce que c'était une situation
00:35:47 inédite aussi, en tout cas la violence de cette
00:35:49 attaque est totalement inédite en France
00:35:51 - On a déjà vu en 2019 par exemple à Tarascon
00:35:53 il y avait eu un fourgon d'administration
00:35:55 pénitentiaire qui avait été
00:35:57 comme ça arrêté par
00:35:59 des malfaiteurs qui avec des armes
00:36:01 longues - Et en tirant à vue sans laisser
00:36:03 aucune chance - Exactement, ils avaient
00:36:05 fait évader la personne mais n'avaient pas tiré
00:36:07 donc des évasions, il y en a
00:36:09 pas tous les jours mais il y en a régulièrement
00:36:11 des évasions assez spectaculaires ça arrive aussi
00:36:13 mais avec ce niveau de violence
00:36:15 jamais, c'est évidemment du jamais vu, il n'y avait pas eu de mort
00:36:17 d'un agent de l'administration pénitentiaire depuis
00:36:19 1992 et ce qui
00:36:21 est intéressant dans ce que disait effectivement
00:36:23 Christian Proutot c'est
00:36:25 les complices, vous savez la peine en cours
00:36:27 est la même que vous soyez celui qui a tiré le coup de feu
00:36:29 ou celui qui a organisé, préparé
00:36:31 et qui est donc complice des faits, donc vous avez
00:36:33 là des personnes, au moins 5 personnes
00:36:35 si Mohamed Amra était au courant de
00:36:37 cet assaut, 5 personnes qui en courent la réclusion
00:36:39 criminelle à perpétuité - On va en parler dans un instant
00:36:41 avec Emmanuel Chambaud mais d'abord je
00:36:43 voudrais vous faire écouter le témoignage
00:36:45 du père de l'un des agents qui a été
00:36:47 abattu et qui témoigne, il estime
00:36:49 d'ailleurs que les agents pénitentiaires
00:36:51 manquent de moyens pour leur protection
00:36:53 et qu'ils ne font pas ce métier
00:36:55 évidemment pour perdre la vie, écoutez-le
00:36:57 - Vu l'attaque
00:36:59 d'assassin qu'il y a eu
00:37:01 mardi, ça pose
00:37:03 ça donne pas mal de questions, aussi bien en
00:37:05 haut lieu, la preuve puisque
00:37:07 les syndicats maintenant, ils ferment les prisons
00:37:09 pour montrer que
00:37:11 à l'état, qu'il y a des
00:37:13 pas des bavures mais il y a des lacunes surtout
00:37:15 lacunes matérielles, lacunes
00:37:17 de tout
00:37:19 vestimentaire, véhicule, blindé
00:37:21 donc les armements, il y a
00:37:23 des grosses lacunes, donc il faut pas
00:37:25 qu'il y en ait d'autres plus tard, des agents
00:37:27 pénitentiaires qui ont le même truc
00:37:29 moi je les comprends et je suis d'accord avec
00:37:31 eux pour qu'ils ferment les prisons
00:37:33 moi je dis les personnes qui sont en prison
00:37:35 c'est pas nous qui les avons mis
00:37:37 c'est eux qui les ont cherchés
00:37:39 donc la loi les a mis en prison
00:37:41 et bien s'ils ont un moyen de sortir
00:37:43 de prison, c'est ou de faire leur peine
00:37:45 ou d'avoir une bonne conduite
00:37:47 pas de s'évader
00:37:49 et encore, ils s'évadent, ils s'évadent
00:37:51 mais on tue pas. Les agents pénitentiaires
00:37:53 ce sont des êtres humains, ils ont des familles
00:37:55 ils font leur travail, ils cherchent
00:37:57 pas à être tués pour faire plaisir
00:37:59 aux voisinages
00:38:01 donc c'est ça l'image que je veux donner
00:38:03 c'est que mon fils a été tué
00:38:05 dans l'exercice de ses fonctions
00:38:07 il a rien demandé
00:38:09 et ceux d'en face lui ont pas laissé le choix
00:38:11 voilà un témoignage
00:38:13 très digne effectivement mais avec de la colère froide
00:38:15 et on peut le comprendre, Emmanuel Chambaud, secrétaire général
00:38:17 UFAP, une salle justice est connectée
00:38:19 avec nous, merci d'avoir accepté notre invitation
00:38:21 ce que l'on peut se dire
00:38:23 malheureusement, c'est que
00:38:25 ce drame, ce qui s'est produit et ce dont on parle
00:38:27 c'est aussi parce que
00:38:29 vos collègues manquent de moyens
00:38:31 manquent d'énormément de moyens
00:38:33 tout à fait
00:38:35 effectivement
00:38:37 on a des grosses carences au sein de l'administration
00:38:39 pénitentiaire mais l'émission d'extraction
00:38:41 judiciaire, ça fait une dizaine d'années
00:38:43 qu'on les a récupérées
00:38:45 elles étaient dévolues préalablement aux forces
00:38:47 de sécurité intérieure
00:38:49 aujourd'hui on les a récupérées mais effectivement
00:38:51 on n'est pas en adéquation avec
00:38:53 ce qui se passe dans la société, les moyens
00:38:55 matériels et humains
00:38:57 dont nous disposons ne sont pas suffisants
00:38:59 au regard de ce qui a pu se passer
00:39:01 mardi dernier, l'assassinat
00:39:03 de nos deux collègues. Pour bien comprendre
00:39:05 quels sont-ils ces moyens
00:39:07 et on a le sentiment
00:39:09 souvent en France qu'il faut qu'il y ait un drame
00:39:11 un drame extrêmement
00:39:13 grave et passez-moi l'expression
00:39:15 spectaculaire pour se pencher
00:39:17 véritablement sur des revendications
00:39:19 C'est ça
00:39:21 vous avez tout à fait raison, c'est-à-dire que
00:39:23 on voit bien à l'image
00:39:25 de cette terrible vidéo où nos collègues
00:39:27 sont fusillés, assassinés
00:39:29 que nous sommes avec des véhicules
00:39:31 type Master
00:39:33 qui servent aux livraisons de matériel
00:39:35 ou de colis, on a des véhicules Kangoo
00:39:37 qui sont totalement inadaptés
00:39:39 ceux qui s'en prennent à nous dehors ont
00:39:41 des véhicules de grosses cylindrées qui arrivent à
00:39:43 immobiliser nos véhicules
00:39:45 on n'est pas du tout en adéquation
00:39:47 le matériel, on est complètement
00:39:49 j'allais dire, on a
00:39:51 20 ans de retard sur
00:39:53 l'équipement extérieur que peuvent avoir
00:39:55 ce type de personnages
00:39:57 et malheureusement si on n'évolue
00:39:59 pas rapidement, on n'aura rien
00:40:01 et effectivement ce qui est
00:40:03 dans cette histoire, et je rejoins
00:40:05 ce qu'a dit le papa de mon camarade
00:40:07 décédé, c'est
00:40:09 pourquoi on attend un drame pour bouger
00:40:11 les lignes, pourquoi il faut attendre un drame
00:40:13 alors que c'est signalé qu'on
00:40:15 régulièrement fait remonter les difficultés
00:40:17 que régulièrement les collègues
00:40:19 qui exercent dans les pôles de rattachement d'extraction
00:40:21 judiciaire font remonter ces difficultés
00:40:23 et
00:40:25 il faut attendre un meurtre, l'assassinat
00:40:27 de deux collègues pour
00:40:29 bouger enfin ces lignes. Et des moyens
00:40:31 vous le dites, avec 20 ans de retard
00:40:33 par rapport à des agresseurs, ça paraît totalement
00:40:35 insensé. Noémie Choulle, une question pour vous.
00:40:37 Vous avez été reçue cette semaine par le
00:40:39 garde des Sceaux qui vous a
00:40:41 apporté déjà certaines réponses
00:40:43 à vos revendications, est-ce que vous êtes
00:40:45 satisfait de ce que vous avez obtenu, par exemple
00:40:47 le fait qu'il y aura plus de voitures banalisées
00:40:49 la présence d'armes longues aussi dans
00:40:51 les fourgons pour les
00:40:53 transferts de détenus, est-ce que
00:40:55 c'est suffisant ou est-ce qu'il faut aller plus loin selon vous ?
00:40:57 Alors on a eu
00:40:59 d'apres discussions cette
00:41:01 semaine avec le ministre et ses conseillers
00:41:03 on a avancé sur certains
00:41:05 nombres de points. Aujourd'hui
00:41:07 notre organisation
00:41:09 a suspendu le mouvement dans les prisons
00:41:11 on est en train de consulter le terrain
00:41:13 puisque c'est le terrain
00:41:15 qui nous dira si ce qui
00:41:17 est coché dans ce relevé de décision
00:41:19 est suffisant. En tout état
00:41:21 de cause on attendra et on se piera la décision
00:41:23 du terrain. Il y a quelques avancées
00:41:25 d'autres le sont un peu
00:41:27 moins, donc voilà, c'est partagé.
00:41:29 Peut-être la visioconférence
00:41:31 pour des entretiens avec des juges
00:41:33 d'instruction plutôt qu'un déplacement
00:41:35 physique Noémie Schultz.
00:41:37 Oui, même si là on sait
00:41:39 qu'il va y avoir sans doute des
00:41:41 oppositions. D'abord les juges d'instruction
00:41:43 eux-mêmes croulent sous
00:41:45 les dossiers, sous les enquêtes. Un juge d'instruction a
00:41:47 en moyenne je crois 150 enquêtes
00:41:49 à chapeauter et donc
00:41:51 à diriger, donc vous imaginez s'il faut que
00:41:53 le juge d'instruction se déplace pour aller
00:41:55 entendre à chaque fois les personnes mises
00:41:57 en cause. Vous allez avoir les avocats aussi
00:41:59 je ne sais pas précisément mais qui vont
00:42:01 dire "attendez, pour les droits de la défense, il est
00:42:03 important que mon client
00:42:05 puisse s'exprimer
00:42:07 en voyant le juge".
00:42:09 Vous avez la question des confrontations.
00:42:11 Quelquefois vous allez voir dans le bureau du juge d'instruction
00:42:13 plusieurs mises en cause qui vont être confrontées.
00:42:15 Mais il est vrai aussi que quand on parle
00:42:17 avec des
00:42:19 professionnels, on vous dit quelquefois "on va
00:42:21 extraire un détenu pour une audition qui va durer
00:42:23 un quart d'heure" ou "on va extraire un détenu
00:42:25 dont on sait en gros, dans les affaires de trafic de stupéfiants
00:42:27 qu'il n'a jamais parlé depuis le début de l'enquête
00:42:29 et qu'il y a assez peu de chances qu'il parle,
00:42:31 on l'extrait, il est reçu par le juge
00:42:33 et puis en gros on acte le fait qu'il
00:42:35 n'a rien dit de plus et qu'il ne va rien dire de plus
00:42:37 et c'est vrai que dans ces cas-là, on se dit que peut-être
00:42:39 on pourrait éviter ce genre
00:42:41 de situation qui suscite un travail
00:42:43 énorme bien sûr pour les agents d'administration pénitentiaire.
00:42:45 - Bien sûr, et on peut limiter les risques
00:42:47 en effet de plus en plus.
00:42:49 Est-ce que la France est prête
00:42:51 à des assauts de
00:42:53 ce type-là, des assauts
00:42:55 à la sud-américaine ? Pardon,
00:42:57 ça ressemble parfois à des séries
00:42:59 spectaculaires, mais à ce qui peut se passer
00:43:01 également en Colombie ou au Mexique ?
00:43:03 - Écoutez,
00:43:05 je vous dirais que
00:43:07 cette attaque-là,
00:43:09 on n'a jamais connu ça dans l'administration pénitentiaire.
00:43:12 Tout à l'heure,
00:43:14 votre...
00:43:16 excusez-moi, sur le plateau
00:43:18 de l'ancien membre du GIGN...
00:43:20 - Christian Pouteau !
00:43:22 - ...ancien membre et fondateur du GIGN.
00:43:24 Christian Pouteau. - Voilà.
00:43:26 Je le disais, ils ont un armement
00:43:28 lourd. Ce sont des gens
00:43:30 qui ne viennent pas là pour évader
00:43:32 un détenu, mais pour tuer. Ils ont
00:43:34 tué, ils n'ont laissé aucune chance à nos collègues.
00:43:36 Ils n'ont même pas cherché
00:43:38 à essayer de neutraliser
00:43:40 sans les tuer nos collègues. Ils leur ont tiré dessus
00:43:42 comme des lapins, comme des chiens.
00:43:44 Je n'ai pas d'autres mots, excusez-moi.
00:43:46 Et on voit bien que, effectivement,
00:43:48 vous avez raison, on se croirait en Amérique du Sud
00:43:50 avec les cartels de la drogue, vous avez raison.
00:43:52 Et le problème, c'est qu'on n'est pas...
00:43:54 Ces images
00:43:56 m'ont rappelé celles de l'affaire
00:43:58 Kouachi, vous voyez, quand il a
00:44:00 abattu froidement le policier à terre.
00:44:02 C'est les premières images qui me sont revenues.
00:44:04 C'était exactement la même chose. C'est une violence inouïe,
00:44:06 c'est une barbarie. Il n'y a pas
00:44:08 juste la volonté de faire évader
00:44:10 un détenu, il y a la volonté de tuer.
00:44:12 - Oui, c'est ce qui était prévu, effectivement, c'était prémédité.
00:44:14 Pour conclure, Noémie Choult. - Non, mais c'est vrai que c'est ce qui a
00:44:16 frappé notamment des enquêteurs
00:44:18 avec qui j'ai pu m'entretenir.
00:44:20 Ils étaient en surnombre,
00:44:22 ils avaient des armes bien plus puissantes.
00:44:24 Il y avait d'autres moyens que de tuer
00:44:26 ces agents pénitentiaires. Certains ont été
00:44:28 tués de balles dans la tête, donc on est effectivement
00:44:30 beaucoup plus dans une exécution
00:44:32 que dans le fait de riposter
00:44:34 et de tirer du coup pour se protéger.
00:44:36 Et clairement,
00:44:38 ces hommes-là avaient l'intention
00:44:40 de tuer quand ils sont
00:44:42 allés récupérer Mohamed Amra.
00:44:44 - Absolument. Merci Emmanuel Chambaud.
00:44:46 Merci de nous avoir accompagnés et bon courage.
00:44:48 En effet, on va encore traiter le sujet, évidemment,
00:44:50 des conditions de travail aussi pour les agents pénitentiaires.
00:44:52 Ce sera à 16h30
00:44:54 avec certains de vos collègues parce que là aussi,
00:44:56 dans l'univers carcéral,
00:44:58 les choses sont particulièrement compliquées.
00:45:00 D'ailleurs, Noémie Choult nous rejoindra, ce sera aux alentours de 16h30.
00:45:02 D'abord, une pause et on se retrouve avec
00:45:04 Christian Poutot, avec Maddy Seydi,
00:45:06 d'autres invités qui nous rejoignent également
00:45:08 pour traiter et
00:45:10 analyser l'actualité sur ces news.
00:45:12 A tout de suite.
00:45:14 - L'actualité en direct
00:45:16 sur l'antenne de ces news.
00:45:18 Nos invités nous rejoignent sur le plateau
00:45:20 mais d'abord, un point complet sur l'information.
00:45:22 Isabelle Piboulot.
00:45:24 - Près des Champs-Élysées, avenue Montaigne,
00:45:26 la bijouterie Harry Winston a été braquée.
00:45:28 L'effet entût lieu vers 11h45.
00:45:30 Trois malfaiteurs équipés d'une arme longue
00:45:32 ont pris la fuite avec une moto et un scooter.
00:45:34 Un coup de feu a été tiré
00:45:36 à l'extérieur de la bijouterie
00:45:38 sans faire de blessés.
00:45:40 Le butin reste pour l'heure inconnu
00:45:42 mais pourrait se chiffrer à plusieurs millions d'euros.
00:45:44 Une enquête est en cours.
00:45:46 Incendie à la synagogue de Rouen hier.
00:45:48 Le profil de l'auteur des faits
00:45:50 se dessine.
00:45:52 Abattu par un policier, Youssef C.
00:45:54 était sous le coup d'une obligation
00:45:56 de quitter le territoire français depuis un an.
00:45:58 Une OQTF non exécutable.
00:46:00 Les précisions d'Audrey Berthaud
00:46:02 et Célia Gruyère.
00:46:04 - Il était inscrit au fichier
00:46:06 des personnes recherchées depuis plusieurs semaines.
00:46:08 Youssef C. a été neutralisé
00:46:10 ce vendredi
00:46:12 après avoir incendié la synagogue de Rouen
00:46:14 et menacé des policiers avec un couteau.
00:46:16 Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé
00:46:18 et a détaillé le profil de l'assaillant.
00:46:20 - Il a déposé une demande
00:46:22 en préfecture de Seine-Maritime
00:46:24 en 2022
00:46:26 de titre de séjour étranger malade
00:46:28 ce qui permet à des citoyens étrangers
00:46:30 d'avoir un titre de séjour pour se faire soigner
00:46:32 en France selon certaines pathologies.
00:46:34 Nous avons refusé ce titre de séjour
00:46:36 étranger malade après consultation
00:46:38 d'un médecin
00:46:40 qui ne dépend pas du ministère de l'Intérieur
00:46:42 et nous lui avons signifié qu'il ne pouvait pas avoir
00:46:44 ce titre de séjour.
00:46:46 Il a alors fait l'objet d'un arrêté de reconduite
00:46:48 à la frontière même s'il n'est connu
00:46:50 ni des fichiers de renseignement
00:46:52 pour radicalisation, c'est-à-dire qu'il n'était pas fiché S,
00:46:54 ni, je crois, en ce qui concerne
00:46:56 le ministère de l'Intérieur, connu des services de police
00:46:58 mais je crois, monsieur le procureur, que vous avez précisé
00:47:00 qu'il n'était pas non plus connu pour des faits de justice.
00:47:02 Youssef C. est né en 1995
00:47:04 en Algérie.
00:47:06 Il était sous le coup d'une obligation de quitter
00:47:08 le territoire français depuis un an.
00:47:10 Ce mandat n'a malgré tout pas pu
00:47:12 être exécuté car l'individu
00:47:14 avait engagé un recours devant le tribunal
00:47:16 administratif. Depuis le début
00:47:18 de l'année, 366
00:47:20 actes antisémites ont été recensés,
00:47:22 soit une hausse de 300%
00:47:24 par rapport à l'année dernière.
00:47:26 La traque pour retrouver Mohamed Amra
00:47:28 se poursuit après l'attaque
00:47:30 meurtrière d'un fourgon de détenus
00:47:32 dans l'heure mardi. Une dizaine de
00:47:34 téléphones portables ont été saisis
00:47:36 dans les cellules des co-mises en examen.
00:47:38 Les dernières informations avec Chloé Tarka
00:47:40 et Stéphanie Rouquier.
00:47:42 Il sont 350 enquêteurs mobilisés
00:47:44 pour retrouver les auteurs
00:47:46 de l'attaque meurtrière du fourgon.
00:47:48 Les investigations avancent avec une
00:47:50 découverte importante. 14
00:47:52 téléphones portables retrouvés dans
00:47:54 6 cellules où séjournaient les co-mises
00:47:56 en examen de Mohamed Amra.
00:47:58 Lors des fouilles de cellules, il nous arrive
00:48:00 de trouver des téléphones, malheureusement.
00:48:02 Chose qu'on ne devrait pas découvrir
00:48:04 mais c'était ici.
00:48:06 Retrouvés dans la prison des Baumettes à Marseille,
00:48:08 les téléphones portables pourraient avoir
00:48:10 servi dans l'évasion du fugitif.
00:48:12 Mohamed Amra avait déjà été
00:48:14 incarcéré ici par le passé
00:48:16 et faisait également l'objet d'une mesure
00:48:18 de détention provisoire dans un dossier
00:48:20 instruit à Marseille pour meurtre en bande organisée.
00:48:22 Un profil dangereux
00:48:24 demandant une sécurité renforcée.
00:48:26 C'était pour nous
00:48:28 un détenu parmi tant d'autres
00:48:30 qui étaient à côté de cela.
00:48:32 On a vu ce que ça a donné.
00:48:34 Il faut être vigilant avec l'ensemble
00:48:36 des personnes détenues et encore plus
00:48:38 avec des personnes qui ont un certain profil
00:48:40 et donc un certain
00:48:42 niveau d'escorte.
00:48:44 Les téléphones portables sont en cours d'exploitation
00:48:46 par la police judiciaire de Marseille.
00:48:48 Une enquête a été ouverte pour évasion,
00:48:50 meurtre et tentative de meurtre en bande organisée
00:48:52 ainsi qu'association de malfaiteurs
00:48:54 en vue de commettre un crime.
00:48:58 Le Rassemblement national poursuit sa course
00:49:00 à l'approche des élections européennes.
00:49:02 Résultat d'un nouveau sondage OpinionWeb
00:49:04 pour CNews, Europe 1 et le JDD.
00:49:06 Le RN est toujours en tête
00:49:08 des intentions de vote avec 31%,
00:49:10 suivi de la majorité présidentielle
00:49:12 16%,
00:49:14 puis du Parti socialiste avec 14%.
00:49:16 On termine ce journal avec ce portrait
00:49:20 "Femme de l'ombre du rang, l'occupation".
00:49:22 Mélanie Berger-Vol, 102 ans,
00:49:24 portera la flamme olympique
00:49:26 le 22 juin.
00:49:28 Cette ancienne résistante a été choisie
00:49:30 pour participer à l'étape de Saint-Etienne.
00:49:32 Presque une affaire de famille
00:49:34 puisque sa petite fille, gymnaste,
00:49:36 a participé aux Jeux olympiques d'Atlanta
00:49:38 en 1996. Retour sur son beau
00:49:40 parcours avec Viviane Hervier.
00:49:42 A 102 ans,
00:49:44 Mélanie Berger-Vol a gardé son sourire juvénile.
00:49:46 Née en Autriche en 1921,
00:49:48 dans une famille ouvrière juive,
00:49:50 elle a tout juste 17 ans
00:49:52 lorsqu'Hitler annexe son pays.
00:49:54 Elle émigre en France avec ses parents
00:49:56 et arrive à Paris au printemps 1939
00:49:58 déguisée en garçon.
00:50:00 Quand la France entre en guerre le 3 septembre,
00:50:02 tous les Autrichiens,
00:50:04 même réfugiés, sont perçus comme des ennemis.
00:50:06 Les autorités la mettent dans un train
00:50:08 en direction d'un camp.
00:50:10 En gare de Clermont-Ferrand,
00:50:12 elle saute du wagon, consciente que quand on a une chance,
00:50:14 il ne faut pas la laisser passer.
00:50:16 Dès 1940, elle entre dans la résistance.
00:50:18 "Cette groupe-là,
00:50:20 c'était très dangereux.
00:50:22 Ils faisaient des tracts
00:50:24 anti-hitlériens
00:50:26 à l'envers le monde."
00:50:28 Objectif ?
00:50:30 Tenter de retourner les soldats du Reich.
00:50:32 En janvier 1942,
00:50:34 elle est arrêtée et torturée.
00:50:36 "J'ai encore des séquelles."
00:50:38 "De cette période ?"
00:50:40 "Oui.
00:50:42 Mais je suis encore là."
00:50:44 Après 13 mois de détention,
00:50:46 des membres de la résistance
00:50:48 l'aident à s'évader.
00:50:50 Elle continuera à militer
00:50:52 jusqu'à la libération.
00:50:54 Après la guerre, elle épouse Lucien Woll,
00:50:56 lui aussi résistant.
00:50:58 "Il était très beau.
00:51:00 Il m'a tout le temps regardé comme ça."
00:51:02 Mélanie Bergevold portera la flamme olympique
00:51:04 aussi haut que possible,
00:51:06 symbole des valeurs humanistes qu'elle a défendues
00:51:08 tout au long de sa vie.
00:51:10 C'est la fin de ce journal. Je vous retrouve dans 30 minutes
00:51:12 pour un prochain point sur l'actualité.
00:51:14 La suite, c'est avec vous Lionel.
00:51:16 Et nous serons là pour vous accueillir.
00:51:18 C'est le 6e jour de la série "J'aime pas les gens."
00:51:20 Avec Christian Prouto, Maddy Seydi et Judith Vintraub.
00:51:22 Et Caroline Pilastre, que je salue.
00:51:24 Soyez les bienvenus. Nous allons commenter l'actualité.
00:51:26 Mais d'abord, une pause rapide.
00:51:28 Et nous revenons dans quelques instants.
00:51:30 On évoquera notamment le dossier de la Nouvelle-Calédonie.
00:51:32 A tout de suite.
00:51:34 Retour sur le plateau de notre émission
00:51:36 180 minutes info, week-end,
00:51:38 avec Judith Vintraub, Caroline Pilastre,
00:51:40 Maddy Seydi et Christian Prouto.
00:51:42 En Nouvelle-Calédonie, un mort, encore,
00:51:44 après des échanges de tir sur un barrage.
00:51:46 Depuis le début des émeutes, deux gendarmes parmi les victimes.
00:51:48 Une situation explosive.
00:51:50 On en parle bien sûr avec nos invités.
00:51:52 On sera en duplex également avec un habitant dans quelques instants.
00:51:54 Mais d'abord, la situation décrite par Mathilde Ibanez.
00:51:56 Si la soirée a été jugée calme en Nouvelle-Calédonie,
00:51:58 la situation reste encore très tendue.
00:52:00 Hier, une cellule interministérielle de crise
00:52:02 à Matignon s'est tenue,
00:52:04 en présence de Gérard Larcher et de Yael Brune-Pivet.
00:52:06 L'objectif pour le gouvernement,
00:52:08 le retour au calme, alors que le bilan
00:52:10 humain est lourd, six morts et plusieurs centaines de blessés.
00:52:12 Les dégâts sont déjà estimés à 200 millions d'euros
00:52:14 après des pillages réalisés par des émeutiers
00:52:16 qui se comptent par milliers.
00:52:18 Pour les habitants, cette situation devient invivable.
00:52:20 Évidemment, on ne travaille pas.
00:52:22 On ne sait même pas si on va pouvoir reprendre
00:52:24 notre travail ou quoi que ce soit.
00:52:26 Parce que tout est dégradé.
00:52:28 Le mall est toujours fermé
00:52:30 et il est souvent fermé.
00:52:32 On ne sait même pas si on va pouvoir
00:52:34 reprendre notre travail ou quoi que ce soit.
00:52:36 Parce que tout est dégradé.
00:52:38 Le mall est toujours fermé
00:52:40 et il est sécurisé par les habitants.
00:52:42 Heureusement.
00:52:44 On compte dessus quand les choses
00:52:46 se seront calmées.
00:52:48 De ce côté-là, c'est inaccessible.
00:52:50 Et côté à Pogoti,
00:52:52 on n'a plus aucune boutique qui est ouverte.
00:52:54 Donc nous, on ne peut plus vivre normalement.
00:52:56 En plus de la violence,
00:52:58 les habitants rencontrent des problèmes
00:53:00 pour pouvoir acheter de la nourriture
00:53:02 et des produits de première nécessité.
00:53:04 Je suis allé dans un supermarché
00:53:06 dans le quartier
00:53:08 et il n'y avait plus les produits de base.
00:53:10 Pâtes, conserves,
00:53:12 riz, farine, etc.
00:53:14 Les oeufs...
00:53:16 Là, tout est vide.
00:53:18 Pour cela,
00:53:20 le gouvernement a mis en place un soutien logistique
00:53:22 pour assurer l'approvisionnement sur l'île.
00:53:24 Et également envoyé des renforts
00:53:26 importants pour établir le calme
00:53:28 en Nouvelle-Calédonie,
00:53:30 secoué par de violentes émeutes.
00:53:32 Et vous venez de le voir
00:53:34 dans ce sujet, dans ce reportage.
00:53:36 C'est la population qui assure sa propre sécurité.
00:53:38 Nous sommes connectés en direct
00:53:40 avec Julien, qui est un habitant de Nouméa.
00:53:42 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:53:44 Il fait nuit noire, évidemment,
00:53:46 en Nouvelle-Calédonie. Vous êtes actuellement
00:53:48 sur un barrage pour assurer votre propre sécurité.
00:53:50 Effectivement, vous vous relayez
00:53:52 avec d'autres habitants.
00:53:54 Expliquez-nous, et si on ne voit pas
00:53:56 votre visage, évidemment, là aussi, c'est pour des raisons
00:53:58 de sécurité. Expliquez-nous ce que vous faites
00:54:00 exactement sur ce barrage
00:54:02 régulièrement, chaque nuit, Julien.
00:54:04 Bonjour à tous.
00:54:08 On s'est réunis en voisins
00:54:10 vigilants. L'objectif
00:54:12 de ce barrage, c'est d'alterner
00:54:14 entre les voisins pour pouvoir
00:54:16 sécuriser
00:54:18 nos habitations, qui ne sont plus
00:54:20 sécurisées par les forces de l'ordre
00:54:22 actuellement.
00:54:24 On se relaie par quart
00:54:26 de trois, quatre heures, selon les emplacements.
00:54:28 On se tient informés.
00:54:30 On s'est
00:54:32 assez rapidement et très bien organisés
00:54:34 de façon à avoir des bureaux qui communiquent
00:54:36 entre nous, pour pouvoir
00:54:38 se tenir informés de
00:54:40 tous les passages,
00:54:42 toutes les explosions, les détonations,
00:54:44 où est-ce qu'il y a des attaques,
00:54:46 et ce qu'on peut faire
00:54:48 pour essayer d'informer
00:54:50 les forces de l'ordre le plus rapidement, pour qu'elles viennent nous soutenir.
00:54:52 Quand vous dites que vous vous relayez
00:54:54 et surtout, vous faites tout pour vous défendre,
00:54:56 Julien, avec vos voisins
00:54:58 et vos camarades,
00:55:00 cela veut dire que vous êtes armé,
00:55:02 et que vous avez été confronté peut-être à des situations
00:55:04 violentes ou à des provocations
00:55:06 avec des fauteurs de troubles ?
00:55:08 Alors,
00:55:10 on est le moins armé possible,
00:55:12 en tout cas, on est bien moins armé que
00:55:14 le camp adverse. Nous, tout ce qu'on a,
00:55:16 c'est des bâtons,
00:55:18 ce genre
00:55:20 d'armes, et
00:55:22 on n'est clairement pas là pour faire la castagne
00:55:24 ou la bagarre. Nous, ce qu'on veut, c'est
00:55:26 protéger nos habitations, protéger nos femmes,
00:55:28 nos enfants. C'est
00:55:30 vraiment tout ce qu'on veut, être en sécurité,
00:55:32 parce qu'il faut le dire,
00:55:34 l'État n'a pas été en mesure
00:55:36 pendant les premières 48 heures
00:55:38 de nous apporter cette sécurité,
00:55:40 et voilà, il a fallu qu'on trouve des solutions,
00:55:42 et nous,
00:55:44 on
00:55:46 essaie de tenir
00:55:48 nos maisons, de tenir nos quartiers.
00:55:50 Oui, car régulièrement
00:55:52 et notamment la nuit, il y a
00:55:54 encore des scènes de violence. Est-ce que
00:55:56 vous nous confirmez, Julien, d'ailleurs, parce que ça s'est déroulé
00:55:58 à Nouméa Sud,
00:56:00 que l'aérodrome de Magenta,
00:56:02 donc l'aérodrome de Nouméa,
00:56:04 a été la scène,
00:56:06 le lieu où il y a eu de nombreuses violences,
00:56:08 et notamment des échanges de tirs ?
00:56:10 Je vous le confirme,
00:56:12 il y a moins d'une heure, on a eu
00:56:14 d'énormes explosions,
00:56:16 et on a
00:56:18 peu d'informations. Les trois quarts des
00:56:20 informations qu'on a, on ne sait pas si elles sont vérifiées,
00:56:22 mais moi, je peux vous assurer
00:56:24 que j'ai une vue de pas très
00:56:26 loin sur une...
00:56:28 Je vois la zone où atterrissent
00:56:30 les avions, donc je vois là où se
00:56:32 situe l'aérodrome. Les explosions
00:56:34 venaient de là-bas, et
00:56:36 je peux vous assurer que ça
00:56:38 explose très fort. On entend
00:56:40 les chiens aboyer,
00:56:42 on entend tout un tas de... Ça crée
00:56:44 du remous. Est-ce que vous avez peur,
00:56:46 Julien ? Est-ce que, malgré
00:56:48 la solidarité, vous avez vraiment des
00:56:50 craintes, et que vos familles,
00:56:52 notamment, et on pense aux enfants,
00:56:54 sont-elles terrorisées par cette situation ?
00:56:56 Les gens sont très, très
00:57:00 inquiets, beaucoup de gens ont
00:57:02 évidemment peur. On
00:57:04 essaie du mieux possible
00:57:06 par le biais de la solidarité
00:57:10 de se rassurer,
00:57:12 de trouver des solutions.
00:57:14 On aimerait
00:57:16 voir peut-être un peu plus de présence policière,
00:57:18 de présence de forces de l'ordre.
00:57:20 C'est pas encore ça,
00:57:22 de ce côté-là. On aimerait avoir des
00:57:24 nouvelles rassurantes. C'est pas non plus
00:57:26 ce qu'on a toutes les 5 minutes,
00:57:28 malheureusement. On a plus des informations
00:57:30 sur encore des attaques, encore des
00:57:32 commerces brûlés, encore des commerces pillés,
00:57:34 et on aimerait qu'un peu
00:57:36 plus soit fait, et c'est pas le cas encore.
00:57:38 Merci, Julien, pour votre
00:57:40 témoignage. Merci d'avoir été
00:57:42 en direct sur l'antenne de CNews, et
00:57:44 bon courage, évidemment, pour la suite des
00:57:46 émissions. Merci beaucoup.
00:57:48 - La situation nationale, Christian Proutaud,
00:57:50 elle est très inquiétante, et elle était presque,
00:57:52 j'ai envie de dire, prévisible, parce que
00:57:54 depuis longtemps, la Nouvelle-Calédonie
00:57:56 est en quelque sorte sur une
00:57:58 poudrière, avec notamment les
00:58:00 indépendantistes, la situation politique
00:58:02 sur laquelle on va revenir dans quelques instants.
00:58:04 Mais ce qui se passe sur le terrain
00:58:06 actuellement fait penser aussi
00:58:08 aux émeutes qui se sont déroulées en métropole,
00:58:10 quasiment à la même période
00:58:12 de l'année dernière.
00:58:14 - Oui, c'est là le paradoxe, c'est-à-dire que
00:58:16 quand il y a eu les accords
00:58:18 de Matignon et les accords de Nouméa...
00:58:20 - C'était en 88, les accords de Matignon,
00:58:22 avec Michel Rotard. Vous avez raison de le rappeler,
00:58:24 bien sûr. - Il a été
00:58:26 apporté des moyens financiers
00:58:28 importants aux provinces qui ont été
00:58:30 déléguées aux
00:58:32 Canacs, puisque, bon, on va
00:58:34 appeler les résidents,
00:58:36 on va les situer en deux, les néo-calédoniens
00:58:38 et les Canacs, qui sont
00:58:40 en partie à l'origine, en particulier les
00:58:42 indépendantistes des mouvements,
00:58:44 puisqu'ils ne sont pas tous indépendantistes,
00:58:46 il faut le rappeler aussi.
00:58:48 Et ces moyens auraient dû
00:58:50 normalement faire en sorte que la jeunesse
00:58:52 puisse avoir le futur
00:58:54 qu'elle n'avait pas. Il ne faut pas oublier, en 84,
00:58:56 88, il y avait une vraie
00:58:58 différence d'origine
00:59:00 pour ceux
00:59:02 qui étaient des insulaires
00:59:04 et ceux qui étaient des
00:59:06 métros.
00:59:08 On aurait pu
00:59:10 penser que le pouvoir
00:59:12 le pouvoir des Canacs,
00:59:14 en particulier sur les régions du
00:59:16 Nord, aurait pu permettre
00:59:18 cette évolution,
00:59:20 en plus avec la création
00:59:22 d'une société qui a permis
00:59:24 que les Canacs
00:59:26 puissent bénéficier, et en particulier les
00:59:28 gouvernements locaux, puissent bénéficier
00:59:30 de la ressource minière,
00:59:32 du nickel, donc qui était quand même
00:59:34 une répartition plus
00:59:36 équitable. Or,
00:59:38 il faut rappeler, et vous aviez raison de le souligner,
00:59:40 que les émeutes viennent
00:59:42 de jeunes qui se trouvent
00:59:44 en périphérie des villes,
00:59:46 qu'on voit partout, malheureusement,
00:59:48 parce que ce sont des jeunes qui viennent
00:59:50 de la Brousse, la plupart,
00:59:52 qui n'ont pas de travail,
00:59:54 qui sont peu ou pas formés,
00:59:56 qui, donc,
00:59:58 sont livrés à eux-mêmes. - Et sont-ils concernés par
01:00:00 cette réforme constitutionnelle qui est à l'origine
01:00:02 de ce début de colère ? C'est ça la question
01:00:04 qu'on peut se poser. - Ils n'avaient pas l'âge
01:00:06 au moment où les textes ont été faits.
01:00:08 - Ils sont instrumentalisés, en fait.
01:00:10 - C'est ça que je lui dis de Vintraub, c'est-à-dire que
01:00:12 cette colère, cette réforme constitutionnelle
01:00:14 voulue par Paris et que refusent les indépendantistes,
01:00:16 c'est une mèche qui a été allumée,
01:00:18 mais là, ça va beaucoup plus loin, et c'est peut-être
01:00:20 presque un prétexte
01:00:22 qui permet, ou en tout cas qui
01:00:24 semble autoriser à ces émeutiers
01:00:26 de venir créer la violence
01:00:28 dans les rues. - Ils sont
01:00:30 instrumentalisés par des groupes politiques
01:00:32 radicaux, au sein des
01:00:34 indépendantistes, je ne mets pas tous les
01:00:36 indépendantistes dans le même panier,
01:00:38 je rappelle que Jean-Marie Djibaouh a été
01:00:40 assassinée avec son
01:00:42 bras droit, Yehoueneh, Yehoueneh, par
01:00:44 un indépendantiste qui refusait
01:00:46 les accords de Matignon.
01:00:48 Donc ils sont
01:00:50 instrumentalisés, ces jeunes,
01:00:52 au service d'une idéologie
01:00:54 qui fait beaucoup penser
01:00:56 à celle de l'extrême-gauche
01:00:58 chez nous, de la France insoumise, avec une
01:01:00 dimension en plus qui est la dimension
01:01:02 ethnique et racialiste.
01:01:04 C'est Sonia Bakesse
01:01:06 qui a été battue
01:01:08 aux élections sénatoriales,
01:01:10 alors que c'était la seule ministre
01:01:12 calédonienne
01:01:14 qui l'a dit la première,
01:01:16 je crois, il y a
01:01:18 des slogans anti-blancs,
01:01:20 il y a vraiment un ressort anti-blanc dans le mouvement,
01:01:22 mais pas seulement, c'est aussi
01:01:24 contre les Océaniens,
01:01:26 contre les gens de Wallis et Futuna,
01:01:28 contre les Polydésiens.
01:01:30 En fait,
01:01:32 ils sont en train d'inventer
01:01:34 un suprémacisme kanak,
01:01:36 c'est-à-dire considérant qu'il faut
01:01:38 avoir des ancêtres kanak,
01:01:40 des ancêtres kanak 100%,
01:01:42 pour avoir
01:01:44 le droit de rester sur ce territoire.
01:01:46 - Et le sentiment, justement, d'appartenance,
01:01:48 on peut le voir avec ces
01:01:50 quelques chiffres, beaucoup sur
01:01:52 Anoumea ou en Nouvelle-Calédonie,
01:01:54 pour l'appartenance ethnique,
01:01:56 en tout cas, s'estime à 39%
01:01:58 kanak,
01:02:00 notamment, enfin, 39% contre
01:02:02 41% en 2019,
01:02:04 ou encore 27%,
01:02:06 que ce soit en Europe 1 en 2014, contre
01:02:08 24% en 2019.
01:02:10 Juste avant de faire circuler encore la parole, vous vous êtes déjà rendu,
01:02:12 Christian Proutaud, dans le cadre de vos activités
01:02:14 avec le GIGN, à Anoumea,
01:02:16 en Nouvelle-Calédonie ? - Oui, absolument. - Pour des opérations, notamment ?
01:02:18 - Pas pour des opérations, à cette époque-là,
01:02:20 on est obligé de dire "à cette époque",
01:02:22 j'étais conseiller
01:02:24 à la présidence de la République, donc je m'occupais
01:02:26 plus de problèmes liés au terrorisme,
01:02:28 et en particulier,
01:02:30 et puisqu'on va peut-être aborder le problème,
01:02:32 je voudrais rappeler qu'à cette époque,
01:02:34 c'était nos ennemis préférés,
01:02:36 c'était les Australiens et les Néo-Zélandais,
01:02:38 qui soutenaient
01:02:40 les mouvements kanak.
01:02:42 Quand je dis "je le dis",
01:02:44 je l'ai vu, j'ai vu les textes,
01:02:46 j'ai vu les papiers, j'ai vu les financements.
01:02:48 - C'était explicite, d'ailleurs ? - Oui, absolument. - C'était tout à fait explicite ?
01:02:50 - Tout à fait. Alors, quand on voit comment ils
01:02:52 traitaient leurs maoris, on peut être
01:02:54 perplexe,
01:02:56 pour se demander si c'était vraiment pour les kanaks,
01:02:58 ou si c'était pour
01:03:00 la position géopolitique
01:03:02 et politique qui les
01:03:04 intéressait, sur la prise du Pacifique,
01:03:06 la prise totale du Pacifique. - Évidemment.
01:03:08 Avant d'évoquer l'angle étranger, d'ailleurs,
01:03:10 et je céderai la parole à Roald Diemann et à Caroline Pilastre,
01:03:12 avez-vous le sentiment, Madi Seydi,
01:03:14 que cela peut s'embraser encore plus
01:03:16 aujourd'hui, et que ce qui se passe
01:03:18 actuellement en Nouvelle-Calédonie
01:03:20 peut aussi se répandre sur tous les autres
01:03:22 territoires d'outre-mer français ?
01:03:24 - Ce qui se passe, déjà,
01:03:26 c'est terrible. Moi, ça me
01:03:28 renvoie à mes premiers...
01:03:30 En tout cas, à un de mes premiers engagements pour l'autodétermination
01:03:32 des peuples, et c'est une valeur à laquelle
01:03:34 je reste attachée. Mais c'est vrai que
01:03:36 ce qui se passe est terrible.
01:03:38 La Nouvelle-Calédonie, on connaît toute
01:03:40 l'histoire depuis 1853.
01:03:42 Évidemment, elle a
01:03:44 cette particularité culturelle qui fait
01:03:46 qu'il y a les kanakis, il y a aussi
01:03:48 tous les autres, et c'est aussi ça,
01:03:50 le peuple néo-calédonien.
01:03:52 Mais, malheureusement,
01:03:54 ce qui est en train de se passer est très grave.
01:03:56 Aujourd'hui, le peuple est laissé
01:03:58 à lui-même. On entendait tout à l'heure
01:04:00 le témoignage de Julien, c'est très grave.
01:04:02 Ils ne peuvent plus compter sur l'État.
01:04:04 Et puis, il y a tous ces gens qui mettent
01:04:06 quelque part de l'huile sur le feu
01:04:08 en essayant
01:04:10 de faire en sorte que
01:04:12 les braises, elles montent, elles montent, elles montent,
01:04:14 avec toujours ce sentiment,
01:04:16 et cet argument, je pense,
01:04:18 racial, et qui est très dangereux,
01:04:20 très dangereux sur des territoires comme celui-là,
01:04:22 où les gens sont différents et cohabitent,
01:04:24 et là où c'est dangereux, oui, ça va s'embrasser, je pense.
01:04:26 Alors, est-ce que ça va aller
01:04:28 sur les autres territoires ? Je ne sais pas,
01:04:30 mais il y a un vrai risque, d'autant plus que
01:04:32 les gens sont démunis, aujourd'hui, ils ne peuvent pas compter sur l'État.
01:04:34 En tout cas, des renforts arrivent,
01:04:36 mais comme on le voit aujourd'hui, ils sont laissés à eux-mêmes,
01:04:38 ils sont obligés de se défendre avec les voisins qu'ils ont.
01:04:40 En face, ils ont des armes,
01:04:42 c'est des gens surarmés, et tout à l'heure,
01:04:44 Julien nous parlait de bâtons. Malheureusement,
01:04:46 on ne peut pas grand-chose face à ça, donc c'est terrible.
01:04:48 À un moment, il va falloir
01:04:50 agir, parce que si ça s'embrasse, ça va être
01:04:52 une catastrophe. - Oui, et puis le fait que la population
01:04:54 qui n'est pas formée pour ça, enfin, qui n'habite pas
01:04:56 en Nouvelle-Calédonie pour ça, bâton ou pas bâton,
01:04:58 soit obligée de se défendre. - Absolument,
01:05:00 c'est des gens qui sont là pour travailler,
01:05:02 pour préserver leur famille,
01:05:04 et ça va se faire enflammer.
01:05:06 - Effectivement, et est-ce que vous ne trouvez pas
01:05:08 qu'il y a tout de même une similitude avec ce qui s'est
01:05:10 déroulé à Mayotte récemment ? - Absolument.
01:05:12 Il y a des émeutes, évidemment, de la métropole,
01:05:14 on en parlait l'année dernière,
01:05:16 et puis parfois ces foyers d'embrasement
01:05:18 qu'on a pu connaître en Guadeloupe,
01:05:20 également, ou encore en Guyane.
01:05:22 - Je vous rejoins entièrement sur vos analyses, donc là-dessus,
01:05:24 je ne rajouterai rien, mais effectivement, Lyonel,
01:05:26 il y a un désœuvrement, et je ne suis pas en train
01:05:28 de justifier du tout le vandalisme, le saccage,
01:05:30 et les assassins, loin de moi,
01:05:32 cette idée, d'une partie
01:05:34 de la jeunesse et d'une partie
01:05:36 des habitants. Quand on entend
01:05:38 Julien et d'autres depuis ces derniers jours,
01:05:40 quand vous ne pouvez plus faire confiance
01:05:42 à l'État, vous vous débrouillez
01:05:44 seul, et c'est là où les choses
01:05:46 prennent une ampleur
01:05:48 encore plus terrifiante, si je puis dire.
01:05:50 L'État n'a pas écouté ce
01:05:52 qui se passait à Mayotte,
01:05:54 comme en Nouvelle-Calédonie, depuis
01:05:56 des années. Ils ont quand même, pour beaucoup,
01:05:58 fermé les yeux, et on a la sensation
01:06:00 qu'ils débarquent. Ce manque d'anticipation
01:06:02 qu'on peut retrouver dans toutes les strates de la société,
01:06:04 là, c'est le point d'orgue,
01:06:06 parce que forcément, ce sont des communautés,
01:06:08 des ethnies, et certains vous parlent même
01:06:10 de races. Donc tu as raison, Madi,
01:06:12 quand tu dis que c'est
01:06:14 effrayant, terrifiant, parce qu'on en arrive
01:06:16 là. C'est-à-dire que ce sont les Noirs
01:06:18 contre les Blancs, les Blancs contre les Chinois,
01:06:20 ainsi de suite, comme si nous ne formions
01:06:22 pas, entre guillemets, une seule population,
01:06:24 c'est-à-dire les humains. Rappelons qu'il n'y a
01:06:26 qu'une seule race, que chacun... - Vous avez vu des
01:06:28 exactions de Blancs contre les Chinois ? - Non, non,
01:06:30 mais je suis en train de vous dire que ces gens-là, les
01:06:32 indépendantistes, les extrémistes,
01:06:34 vous disent "c'est une question de colonialisme,
01:06:36 et on en veut à tout le monde". En priorité,
01:06:38 dans ce cas de figure, aux Français.
01:06:40 Ils vous parlent de colonialisme. - C'est pour ça que j'appelle ça
01:06:42 du suprémacisme. - C'est exactement
01:06:44 à l'inverse. - C'est un défi, une ethnique
01:06:46 anach. - Oui, oui, mais vous disent
01:06:48 les Blancs, vous disent les Chinois,
01:06:50 vous citent en fait tout le monde, même s'ils
01:06:52 s'en prennent en priorité à la France
01:06:54 et aux Français sur place.
01:06:56 Sauf qu'ils ne pensent pas plus loin que le bout de leur nez.
01:06:58 Moi, j'entends toutes les revendications, à partir
01:07:00 du moment où on n'en arrive pas à des extrêmes pareils.
01:07:02 L'économie de ce pays
01:07:04 est complètement... enfin, pardon,
01:07:06 de ce territoire, est complètement à plat.
01:07:08 J'écoutais un spécialiste qui disait
01:07:10 qu'il faudrait 80 ans avant de
01:07:12 retrouver une économie qui fonctionnerait.
01:07:14 C'est-à-dire que le PIB
01:07:16 de là-bas est complètement
01:07:18 fichu en l'air, si je puis dire. Les gens n'arrivent
01:07:20 pas à se ravitailler, les malades
01:07:22 n'arrivent pas à se faire soigner.
01:07:24 C'est une catastrophe. Monsieur Attal
01:07:26 va devoir y aller. On parle beaucoup
01:07:28 d'Edouard Philippe, parce que, pour le coup,
01:07:30 lui et d'autres précédemment
01:07:32 avaient été sur le terrain,
01:07:34 connaissaient le dossier. Donc, je pense qu'il
01:07:36 faut faire appel à toutes les bonnes intelligences,
01:07:38 quelle que soit la sensibilité politique
01:07:40 de personnes modérées qui ont envie d'aider.
01:07:42 Parce qu'à force de ne rien faire,
01:07:44 vraiment, ça va se passer très
01:07:46 mal, en guerre civile, et effectivement,
01:07:48 l'embrasement va avoir lieu sur
01:07:50 toute la France. - Y a-t-il du racisme
01:07:52 anti-blanc en Nouvelle-Calédonie, Judith
01:07:54 Vintraub ? Actuellement ? - Oui, mais c'est...
01:07:56 - C'est de cela dont on parle, c'est le sujet.
01:07:58 - Et pas simplement anti-blanc,
01:08:00 parce que, j'insiste,
01:08:02 aussi, dirégés,
01:08:04 mais ils sont moins nombreux,
01:08:06 contre les Wallisiens,
01:08:08 contre les Polynésiens,
01:08:10 contre les gens d'origine
01:08:12 asiatique, enfin, contre tout ce qui
01:08:14 n'est pas qu'un acte.
01:08:16 D'où le terme de "suprématisme".
01:08:18 C'est pas simplement contre les Blancs,
01:08:20 même si le Blanc
01:08:22 incarne
01:08:24 le colonisateur, donc
01:08:26 l'ennemi le plus haïssable.
01:08:28 Par exemple, vous avez
01:08:30 le centre commercial de Nouméa, qui était le
01:08:32 seul centre commercial de Nouméa.
01:08:34 Le patron a été invité
01:08:36 d'ailleurs à s'exprimer sur l'antenne
01:08:38 de CNews.
01:08:40 Monsieur David Guyenne, il est
01:08:42 pas blanc, il est, je pense,
01:08:44 d'origine vietnamienne,
01:08:46 ou en tout cas lointaine.
01:08:48 Son centre commercial a été
01:08:50 pas simplement pillé.
01:08:52 C'est pas simplement du pillage, c'est vraiment une
01:08:54 volonté de détruire,
01:08:56 de saccager.
01:08:58 Et puis il y a la main peut-être de certains pays étrangers.
01:09:00 Juste après les informations, on en parle
01:09:02 avec Harold Iman, on parle notamment
01:09:04 beaucoup de l'Azerbaïdjan. On fera le point
01:09:06 dans un instant, mais d'abord à 15h30.
01:09:08 Sur CNews, l'actualité, l'information avec
01:09:10 Isabelle Piboulot.
01:09:12 Le pronostic vital du Premier ministre
01:09:16 est positif, grièvement
01:09:18 blessé par balle mercredi. Robert Ficot
01:09:20 a de nouveau été opéré hier.
01:09:22 Par ailleurs, la justice a décidé
01:09:24 de renvoyer le suspect de 71 ans
01:09:26 en détention au provisoire pour tentative
01:09:28 d'assassinat, le tribunal craignant
01:09:30 une évasion potentielle ou une activité
01:09:32 criminelle du même ordre.
01:09:34 Les forces russes poursuivent leurs
01:09:36 avancées en Ukraine. Près de 10 000
01:09:38 personnes ont été évacuées dans la région de
01:09:40 Kharkiv, où Moscou a lancé
01:09:42 un assaut d'ampleur depuis le 10 mai.
01:09:44 Volodymyr Zelensky s'attend à
01:09:46 une offensive russe plus large dans le nord
01:09:48 et l'est du pays, qui viserait
01:09:50 à prendre Kharkiv. Et puis des inondations
01:09:52 meurtrières frappent l'ouest de
01:09:54 l'Afghanistan. Au moins 50 personnes
01:09:56 sont décédées. Près de 2 000
01:09:58 habitations ont été détruites et des
01:10:00 milliers d'autres endommagées. Une
01:10:02 catastrophe qui survient une semaine
01:10:04 après un épisode de crues similaires dans
01:10:06 le nord, où plus de 300 personnes
01:10:08 ont perdu la vie.
01:10:10 Merci Isabelle. On vous retrouve
01:10:12 à 16h pour l'information. Nous restons
01:10:14 à Nouméa avec le ministre de l'Intérieur
01:10:16 et des Outre-mer, Gérald Darmanin,
01:10:18 qui a accusé notamment l'Azerbaïdjan
01:10:20 d'une ingérence en Nouvelle-Calédonie.
01:10:22 Des propos jugés insultants par
01:10:24 les intéressés, qui démentent d'ailleurs tout lien
01:10:26 avec les indépendantistes. On fait le point,
01:10:28 l'éclairage avec Harold Imane dans quelques instants.
01:10:30 Mais d'abord, regardez le sujet préparé par Mathilde Ibaniez.
01:10:32 - Un peu plus grand air,
01:10:34 un peu plus privé !
01:10:36 - Des drapeaux d'Azerbaïdjan ont aperçu en Nouvelle-Calédonie
01:10:38 dans plusieurs cortèges
01:10:40 de manifestants indépendantistes.
01:10:42 Mais le pays du Caucase se trouve pourtant
01:10:44 à plus de 13 000 km de l'île
01:10:46 calédonienne. Selon le ministre de
01:10:48 l'Intérieur et des élus de l'île, le but
01:10:50 de l'Azerbaïdjan est de déstabiliser
01:10:52 la France qui soutient l'Arménie dans
01:10:54 le conflit de Jouh Karabah, en étant
01:10:56 présent en plein cœur des émeutes.
01:10:58 - Donc l'Azerbaïdjan ne supporte pas
01:11:00 ce soutien de la France à l'Arménie.
01:11:02 L'Azerbaïdjan a essayé par le passé de faire
01:11:04 de l'influence en France
01:11:06 métropolitaine, sans
01:11:08 enregistrer un grand succès.
01:11:10 Aujourd'hui, on s'aperçoit que l'Azerbaïdjan a compris
01:11:12 que le maillon faible, ou le
01:11:14 talon d'achille plutôt de la France,
01:11:16 c'est son outre-mer. - La France accuse
01:11:18 l'ancien pays du bloc soviétique d'ingérence
01:11:20 et les services de renseignement intérieur
01:11:22 ont même documenté cette accusation.
01:11:24 Mais selon Bakou, le soutien
01:11:26 apporté aux indépendantistes s'inscrit
01:11:28 uniquement dans sa politique de lutte
01:11:30 contre le néocolonialisme.
01:11:32 Pourtant, la stratégie est bien rodée
01:11:34 pour l'Azerbaïdjan, qui a même été
01:11:36 officialisée avec un accord
01:11:38 de coopération signé entre le
01:11:40 Congrès de la Nouvelle-Calédonie et
01:11:42 l'Assemblée nationale azerbaïdjanaise.
01:11:44 Une situation qui n'a pas échappé
01:11:46 à la Russie, à la Chine, proche de
01:11:48 Bakou, où la Russie, depuis des années,
01:11:50 fait tout pour déstabiliser l'Occident
01:11:52 et singulièrement la France, en
01:11:54 Afrique, comme en Nouvelle-Calédonie.
01:11:56 - La Chine, la Russie, on va en parler dans quelques instants,
01:12:00 en roldiman évidemment, mais là, on évoque
01:12:02 l'Azerbaïdjan.
01:12:04 Pas un pays dont le nom
01:12:06 résomme comme étant
01:12:08 un état qui fait trembler le monde
01:12:10 ou qui pourrait faire basculer l'économie
01:12:12 de quiconque. Là, en l'occurrence,
01:12:14 ça semble être le cas. - Oui.
01:12:16 L'Azerbaïdjan est très actif sur la scène
01:12:18 internationale, a
01:12:20 beaucoup d'argent, du pétrole,
01:12:22 et donc, il a
01:12:24 une particularité qui le
01:12:26 met en confrontation avec la France,
01:12:28 c'est qu'en 2021
01:12:30 et puis 2023,
01:12:32 il a envahi l'enclave
01:12:34 qui est sur la carte, le Haut-Karabakh,
01:12:36 qui était peuplé
01:12:38 d'Arméniens ethniques à 99%,
01:12:40 sans attendre
01:12:42 une issue négociée
01:12:44 d'aucune sorte, elle a envoyé la troupe
01:12:46 et bing ! Et puis, toute la population
01:12:48 est partie. Donc, un peu, voilà son attitude
01:12:50 envers les Autochtones.
01:12:52 Et, tout à coup, elle les mange.
01:12:54 Géopolitiquement.
01:12:56 Voilà !
01:12:58 Calédonie, c'est
01:13:00 exactement l'inverse. Les Autochtones
01:13:02 sont les champions pour
01:13:04 cet Azerbaïdjan
01:13:06 qui ne peut pas supporter que la France
01:13:08 soit venue
01:13:10 diplomatiquement
01:13:12 et un tout petit peu militairement
01:13:14 à la rescousse de l'Arménie,
01:13:16 qui, elle, est maintenant directement menacée
01:13:18 par l'armée Azerbaïdjanaise
01:13:20 qui campe fortement sur la frontière
01:13:22 de l'Arménie proprement dite. Le Haut-Karabakh
01:13:24 est déjà digéré par la
01:13:26 République d'Azerbaïdjan et toute sa population
01:13:28 vit sous détente en Arménie.
01:13:30 Donc, la France, c'était un petit
01:13:32 peu opposé à l'Azerbaïdjan,
01:13:34 c'était la fin du rapprochement Paris-Baku
01:13:36 et Baku a créé
01:13:38 cette espèce d'étrangeté
01:13:40 qui s'appelle le Baku
01:13:42 Initiative Group, qui est un
01:13:44 site Facebook, comme on pourra
01:13:46 apercevoir, et qui,
01:13:48 maintenant, se mêle, vivant des militants
01:13:50 tout à fait costumés
01:13:52 et bien installés dans la ville
01:13:54 de Baku, tout à coup, ils ont une fibre
01:13:56 indépendantiste extravagante
01:13:58 pour la Corse,
01:14:00 l'indépendantisme corse, taïtien...
01:14:02 - Ils ont invité à Rolls, ils ont invité aussi la Martinique,
01:14:04 la Guyane, la Polynésie française,
01:14:06 c'est-à-dire que les Outre-mer français
01:14:08 sont concernés, ou en tout cas sont
01:14:10 invités dans ce fameux groupe de Baku.
01:14:12 - Absolument, mais aucun autre
01:14:14 groupe indépendantiste,
01:14:16 il y en a d'autres sur la planète,
01:14:18 essentiellement que
01:14:20 ce qui est du domaine de la France, donc on voit
01:14:22 la volonté de
01:14:24 contre-attaque
01:14:26 diplomatique dans la sphère de la diplomatie
01:14:28 parallèle, et
01:14:30 on a même reconnu
01:14:32 certaines personnes qui étaient dans des
01:14:34 opérations azerbaïdjanaises
01:14:36 pour les indépendantismes
01:14:38 en Calédonie, qui étaient
01:14:40 des agents d'influence connus
01:14:42 à Baku. Donc
01:14:44 les services secrets l'ont tout de suite
01:14:46 repéré, ce sont des gens
01:14:48 qui n'ont jamais eu, n'ont pas fait le moindre
01:14:50 doctorat, non graphique
01:14:52 sur la Calédonie, c'est monté
01:14:54 tout à fait par les gouvernements
01:14:56 comme on le fait dans des régimes autoritaires
01:14:58 et j'ajoute, comme parfois dans les régimes
01:15:00 démocratiques, ça peut exister. - Est-il vrai
01:15:02 Harold Eman qu'il plane
01:15:04 également l'ombre sur la
01:15:06 Nouvelle-Calédonie de la Chine, qui pourrait
01:15:08 l'ornier sur le nickel, et de la
01:15:10 Russie aussi, qui, on le sait, tente de
01:15:12 déstabiliser la France. - Alors certainement
01:15:14 la Russie tente ce que vous dites, mais
01:15:16 on ne l'a pas trop repéré à la manœuvre
01:15:18 maintenant. Donc on a vu extrêmement
01:15:20 peu, je n'ai vu aucun drapeau
01:15:22 russe, dans les rues.
01:15:24 Cependant, la Chine, ah, ça c'est autre
01:15:26 chose, puisque le projet
01:15:28 Indo-Pacifique français,
01:15:30 qui va de Tahiti jusqu'à
01:15:32 la Réunion, croise
01:15:34 un peu l'ambition
01:15:36 chinoise d'être
01:15:38 dans ce Pacifique Sud.
01:15:40 Et donc,
01:15:42 d'avoir des points d'appui dans
01:15:44 toutes les républiques insulaires.
01:15:46 Et, les îles Salomon
01:15:48 viennent de passer un accord
01:15:50 avec la Chine populaire.
01:15:52 Alors, ce n'est pas un accord
01:15:54 militaire, c'est un accord policier.
01:15:56 C'est-à-dire que si le régime est en difficulté
01:15:58 policière,
01:16:00 elle peut faire appel à la police chinoise,
01:16:02 qui a déjà tous les textes qu'il faut pour débarquer.
01:16:04 Parce que les autres pays autour
01:16:06 ont vraiment, vraiment protesté.
01:16:08 Qu'est-ce que vous faites ? Vous avez
01:16:10 une colonie ou quoi ? Donc,
01:16:12 ils l'ont eu, et bien ils l'ont en Yelvanoatou,
01:16:14 Tuvalu, Nauru, tout ce qu'on peut
01:16:16 imaginer. Et la prochaine cible
01:16:18 serait la Nouvelle-Calédonie
01:16:20 indépendante, la Kanaki, et
01:16:22 l'école militaire a produit un rapport
01:16:24 en 2021, où c'est dit
01:16:26 clairement que si la Nouvelle-Calédonie
01:16:28 devenait indépendante, l'influence chinoise
01:16:30 serait déjà présente, via
01:16:32 toutes sortes de relais dans la société
01:16:34 civile. Mais attention, l'appui
01:16:36 chinois rechigne
01:16:38 à envoyer des gens dans la rue avec des cailloux
01:16:40 et des flingues. Ils préfèrent
01:16:42 complètement
01:16:44 noyauter la société civile, ce qu'ils ont
01:16:46 fait dans les zones indépendantistes de la
01:16:48 Nouvelle-Calédonie. - Ce qui attend Gabriel
01:16:50 Atta, en tout cas, lors de son prochain déplacement
01:16:52 en Nouvelle-Calédonie, paraît particulièrement
01:16:54 dense. Merci pour cet éclairage, Harold
01:16:56 Dimane. On évoque, avec nos
01:16:58 invités, également de nouvelles solutions pour
01:17:00 peut-être mieux contrôler l'immigration.
01:17:02 À la demande de 15 pays membres
01:17:04 de l'Union européenne, eh bien, il y a
01:17:06 un souhait d'un transfert plus
01:17:08 aisé, plus facile, de migrants hors
01:17:10 de l'Union européenne. Quels sont les
01:17:12 pays qui sont concernés ? Que proposent-ils pour
01:17:14 ralentir les flux migratoires en Europe ?
01:17:16 Explication d'Aminata Demphal.
01:17:18 - Le récent pacte migratoire
01:17:20 visant à durcir le contrôle de l'immigration
01:17:22 en Europe ne leur suffit pas.
01:17:24 15 États membres de l'UE
01:17:26 ont adressé une lettre à la Commission
01:17:28 européenne pour faciliter
01:17:30 le renvoi de migrants vers des pays tiers,
01:17:32 à l'instar du Royaume-Uni avec
01:17:34 le Rwanda, ou encore de l'Italie
01:17:36 avec l'Albanie. - Des mécanismes
01:17:38 pourraient être explorés afin de
01:17:40 détecter, d'intercepter et en cas
01:17:42 de détresse de secourir des migrants en
01:17:44 haute mer, de les emmener dans un lieu
01:17:46 sûr d'un pays partenaire hors de l'Union
01:17:48 européenne où des solutions durables
01:17:50 pourraient être trouvées pour ces migrants.
01:17:52 - Des mécanismes qui permettraient
01:17:54 par la même occasion de mettre en place
01:17:56 des centres de retour où les
01:17:58 migrants se voyant refuser l'asile
01:18:00 pourraient être transférés en attendant
01:18:02 leur expulsion définitive.
01:18:04 Parmi les signataires de cette lettre,
01:18:06 on retrouve le Danemark, la Finlande,
01:18:08 la Grèce, l'Italie, les Pays-Bas
01:18:10 ou encore la Roumanie. De son
01:18:12 côté, la Commission assure qu'elle
01:18:14 examinera la demande de ces 15 pays
01:18:16 membres en soulignant que tout leur
01:18:18 travail actuel est concentré
01:18:20 sur la mise en oeuvre du pacte migratoire
01:18:22 tout récemment adopté.
01:18:24 - Je vais vous donner la liste
01:18:26 intégrale des 15 pays au moins comme ça ce sera
01:18:28 clair. La France n'y figure pas bien sûr, la
01:18:30 Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, la Finlande,
01:18:32 l'Estonie, la Grèce, l'Italie, Chypre,
01:18:34 la Lettonie, la Lituanie, Malte,
01:18:36 les Pays-Bas, l'Autriche, la Pologne
01:18:38 et la Roumanie. Donc ces
01:18:40 15 États, a-t-il dit, veulent
01:18:42 renforcer la gestion des migrations
01:18:44 vers l'Europe par des pays tiers
01:18:46 notamment, ce qui semble aller à
01:18:48 l'encontre de ce que Bruxelles
01:18:50 préconise et met en place
01:18:52 d'ailleurs. - Absolument,
01:18:54 c'est complètement à l'encontre
01:18:56 des préconisations
01:18:58 de Bruxelles, mais surtout je pense qu'il se pose
01:19:00 un vrai souci d'efficacité parce que
01:19:02 je trouve que l'immigration c'est un vrai
01:19:04 problème, la question n'est plus là, le constat est fait,
01:19:06 on l'a vu, on le sait tous,
01:19:08 mais l'idée alors ce serait d'aller
01:19:10 de prendre les migrants, de les envoyer dans d'autres États
01:19:12 mais d'abord on n'a
01:19:14 aucune certitude
01:19:16 qu'ils ne reviendront pas
01:19:18 et je pense que l'enjeu c'est l'argent
01:19:20 on le voit avec le Rwanda,
01:19:22 je pense qu'il y aura plein d'autres candidats
01:19:24 - Et la Grande-Bretagne notamment - Absolument,
01:19:26 qui vont être candidats parce qu'ils reçoivent de l'argent
01:19:28 et je pense notamment en Afrique, au-delà de la
01:19:30 Méditerranée, vous prenez plein de
01:19:32 pays qui seront les premiers à vous dire
01:19:34 "oui, oui, on les récupère, ça pose aucun problème"
01:19:36 ok, on les récupère, qu'est-ce qu'on en fait après ?
01:19:38 Parce que chez eux ça va devenir aussi
01:19:40 un problème, il y a quand même de plus en plus
01:19:42 de débats et je le vois en Afrique
01:19:44 subsaharienne où les gens
01:19:46 commencent à dire "il faut instaurer
01:19:48 une carte de séjour" pourtant c'est
01:19:50 entre Africains, c'est entre... voilà, il faut instaurer
01:19:52 une carte de séjour, il y a des problèmes d'emploi
01:19:54 qui se passent, je l'ai vu récemment au Sénégal
01:19:56 avec les Guinéens, c'est un sujet
01:19:58 qu'on n'avait jamais eu sur la table et là
01:20:00 la question commence à se poser sur l'emploi
01:20:02 sur comment on accueille
01:20:04 les étrangers et là c'est même plus des pays
01:20:06 voisins, c'est des gens qui viendraient de l'Occident
01:20:08 qu'on amènerait pour des questions financières
01:20:10 qu'on garderait, on n'a aucune garantie
01:20:12 qu'ils reviennent, je pense qu'il faudrait plutôt
01:20:14 penser à une solution, comment on fait pour que
01:20:16 les gens ne rentrent pas ? - Ne rentrent pas, oui
01:20:18 - C'est tout, je pense que c'est ça - Alors il y a des choses qui sont faites
01:20:20 du DIT 23 évidemment pour que les gens
01:20:22 ne rentrent pas, manifestement ça ne fonctionne pas
01:20:24 puisque ça ne cesse d'augmenter et c'est pour ça que
01:20:26 ces 15 pays soutiennent
01:20:28 que cette augmentation est
01:20:30 très importante parce que les arrivées irrégulières
01:20:32 observées ces dernières années
01:20:34 semblent insoutenables pour
01:20:36 ces pays et notamment pour ceux qui sont concernés
01:20:38 et qui ont adressé ce courrier - Bien sûr, on n'y arrive pas
01:20:40 en fait dans l'histoire il n'y a qu'un
01:20:42 seul pays qui avait réussi
01:20:44 à tarir les arrivées et tarir par la
01:20:46 même occasion le nombre de morts
01:20:48 c'était l'Australie il y a quelques années
01:20:50 qui tiraient sur les bateaux
01:20:52 carrément
01:20:54 après quand même avoir
01:20:56 débarqué les migrants, les avoir
01:20:58 embarqués dans d'autres
01:21:00 navires mais
01:21:02 la condition particulière
01:21:04 géographique de l'Australie
01:21:06 lui permet de faire des choses que tout le monde ne peut pas
01:21:08 faire
01:21:10 évidemment que les migrations
01:21:12 incontrôlées posent des problèmes partout
01:21:14 y compris en Afrique
01:21:16 incontrôlées, ça n'est
01:21:18 pas possible, ça met en danger
01:21:20 toutes les économies,
01:21:22 tous les systèmes sociaux, tous les systèmes
01:21:24 éducatifs
01:21:26 sachant ça, sachant que
01:21:28 par ailleurs, une fois que les gens
01:21:30 sont rentrés sur le territoire
01:21:32 européen, on n'arrive
01:21:34 pas à les faire partir et quand je dis
01:21:36 "on", c'est malheureusement
01:21:38 valable pour à peu près
01:21:40 tous les pays européens
01:21:42 les pays de l'Est barricadent
01:21:44 beaucoup plus que nous, nous le faisons
01:21:46 mais la France
01:21:48 est championne
01:21:50 en matière d'impuissance
01:21:52 à reconduire les migrants, je crois
01:21:54 que le taux d'exécution des OQTF
01:21:56 est de 7%
01:21:58 6,9% très exactement
01:22:00 entre 6 et 7 l'an dernier
01:22:02 donc c'est absolument lamentable
01:22:04 principe de réalité, on n'arrive pas à les faire partir
01:22:06 donc il ne faut pas
01:22:08 qu'ils viennent, et il ne s'agit pas
01:22:10 de remettre des gens
01:22:12 comme des paquets
01:22:14 à des pays qui seraient prêts à s'en charger
01:22:16 - Parce que c'est l'impression que ça donne
01:22:18 - Oui mais c'est pas ça
01:22:20 - C'est un peu Jean Pardonnez-moi, on vous refile le paquet à l'insalle
01:22:22 - Ce n'est pas ça, regardez
01:22:24 les accords qui ont été noués
01:22:26 entre la Grande-Bretagne et le Rwanda
01:22:28 la Grande-Bretagne non seulement
01:22:30 finance des centres
01:22:32 - Elle finance rien
01:22:34 - Mais énorme
01:22:36 - J'ai vu les chiffres
01:22:38 - Elle met en place des infrastructures
01:22:40 des moyens techniques
01:22:42 il ne s'agit pas du tout
01:22:44 de s'en débarrasser
01:22:46 - Caroline Pilastre, que fait-on
01:22:48 de ces 385 000 personnes
01:22:50 qui sont arrivées
01:22:52 en situation irrégulière en 2023
01:22:54 sur le territoire européen
01:22:56 - Eh bien déjà je fais le distinguo
01:22:58 entre l'immigration politique
01:23:00 et économique et on sait que beaucoup
01:23:02 sont là pour les questions économiques
01:23:04 évidemment parce que c'est souvent la misère
01:23:06 chez eux. On les renvoie dans leur pays
01:23:08 ça n'est pas méchant, ça n'est pas nationaliste
01:23:10 ni populiste de dire ça
01:23:12 et surtout il faut prendre le problème à la racine
01:23:14 c'est-à-dire que pour inciter
01:23:16 ces gens, ces jeunes
01:23:18 à rester chez eux, il faut leur donner
01:23:20 l'envie d'y être
01:23:22 et les pays de ces ressorts puissants
01:23:24 qui ne veulent pas les récupérer
01:23:26 eh bien leur coupe les vivres
01:23:28 je suis désolée, ferme le robinet
01:23:30 puisque l'Europe donne
01:23:32 beaucoup de subventions à ces pays
01:23:34 qui ensuite s'en lavent les mains
01:23:36 et nous on les accueille en les laissant
01:23:38 souvent évidemment livrés
01:23:40 à eux-mêmes, plus les exactions
01:23:42 qu'ils peuvent commettre en fonction
01:23:44 de leur psychologie
01:23:46 et de l'état
01:23:48 de misère dans lequel ils peuvent être
01:23:50 financièrement, sous des ponts
01:23:52 et c'est comme ça qu'on accueille
01:23:54 c'est l'hospitalité à la française ou européenne
01:23:56 maintenant ce que j'aimerais dire
01:23:58 c'est que la France, selon moi
01:24:00 joue un jeu très dangereux
01:24:02 parce que sous couvert d'être le pays des droits de l'homme
01:24:04 passe son temps à aller dans le sens
01:24:06 dans l'orientation de Bruxelles
01:24:08 et de là, c'est EDH
01:24:10 ne prend pas véritablement la décision
01:24:12 comme l'ont fait ces autres pays
01:24:14 de trouver une solution
01:24:16 pour ces migrants parce qu'elle n'a pas
01:24:18 envie d'être taxée sans doute
01:24:20 de nationalisme, il y a comme dans
01:24:22 tous les autres pays démocratiques
01:24:24 des élections, mais je trouve que le fait de
01:24:26 tergiverser EDH en même temps
01:24:28 est extrêmement dommageable pour la population
01:24:30 qui est consciente, quelle que
01:24:32 soit sa nationalité en Europe
01:24:34 de ce qui se passe, donc là on a l'impression
01:24:36 que les dirigeants, les gouvernants de ces pays
01:24:38 ouvrent les yeux, pourquoi ?
01:24:40 parce qu'ils ont des retours régulièrement
01:24:42 et que malheureusement, souvent
01:24:44 c'est considéré comme des problèmes
01:24:46 culturels et selon certains comme des
01:24:48 problèmes civilisationnels
01:24:50 quand on parle du Danemark ou des pays nordiques
01:24:52 pardonnez-moi mais ce sont des socio-démocrates
01:24:54 je n'entends personne leur faire
01:24:56 un procès d'intention, même aux britanniques
01:24:58 en les traitant de fâchés
01:25:00 l'extrême gauche française
01:25:02 et une partie de la gauche
01:25:04 - Et Alitalie qui a signé un accord avec l'Albanie également
01:25:06 avec quelques dizaines de milliers
01:25:08 d'illégaux qui risquent
01:25:10 d'être envoyés là-bas justement en Albanie
01:25:12 - Que ça pose un problème moral
01:25:14 et que ce soit cynique
01:25:16 je peux l'entendre parfaitement
01:25:18 mais maintenant il va bien falloir trouver une solution
01:25:20 que ces états se mettent autour d'une table
01:25:22 et soient fermes
01:25:24 parce qu'on sait très bien qu'en dehors de cette
01:25:26 immigration irrégulière, clandestine
01:25:28 il va y avoir les migrants climatiques
01:25:30 donc la question qu'on peut se poser
01:25:32 c'est jusqu'à quand et jusqu'où avec
01:25:34 des pays d'origine qui une fois de plus
01:25:36 s'en lavent les mains et ça c'est scandaleux
01:25:38 - Est-ce que c'est un sujet, Christian Proutaud, qui est au coeur
01:25:40 de l'élection européenne qui arrive
01:25:42 notamment dans le débat
01:25:44 franco-français de cette élection européenne ?
01:25:46 - Moi je dirais d'une manière générale
01:25:48 qu'on se demande ce qui est au coeur de l'élection
01:25:50 européenne, en particulier
01:25:52 concernant l'Europe, parce qu'on n'entend
01:25:54 pas vraiment parler de ça
01:25:56 - Exactement, c'est pour ça que je vous pose la question
01:25:58 - Oui mais la question est
01:26:00 tout à fait judicieuse
01:26:02 - Perjudinant, je vous remercie
01:26:04 - Parce qu'on pourrait
01:26:06 effectivement, on le voit à travers
01:26:08 ces 15 pays qui veulent poser
01:26:10 le problème
01:26:12 de ce fait-là
01:26:14 au niveau européen, pour qu'il soit pris
01:26:16 une décision, mais je voudrais revenir
01:26:18 sur la décision de l'Italie
01:26:20 l'Albanie, c'est l'Europe
01:26:22 vous croyez qu'ils vont rester en Albanie ?
01:26:24 Comment ils vont être maintenus ?
01:26:26 Alors soit on fait
01:26:28 des camps de rétention
01:26:30 soit tout d'un coup
01:26:32 on les met là-bas, l'Albanie va prendre l'argent
01:26:34 - Bah oui, des camps de rétention, le temps
01:26:36 d'examiner leur demande d'asile
01:26:38 - Oui mais si l'Albanie en Asie entre-dix
01:26:40 - Et l'Italie qui est en Albanie
01:26:42 - 36 000 et sans l'accord
01:26:44 de Bruxelles, c'est ça aussi qui est
01:26:46 très étonnant, c'est-à-dire que Bruxelles
01:26:48 ne donne pas son accord, alors qu'il semble que
01:26:50 tous les pays européens, normalement, ne font
01:26:52 rien sans que toute l'Union
01:26:54 fasse la décision - Mais Lionel, ça vous détonne quand vous voyez
01:26:56 les intermoéments de Bruxelles
01:26:58 sur
01:27:00 Frontex
01:27:02 pourquoi
01:27:04 Fabrice Leggeri, l'ancien patron
01:27:06 de Frontex, a été poussé à la démission
01:27:08 parce qu'il avait posé la question de savoir
01:27:10 si Frontex était une agence
01:27:12 d'accueil des réfugiés ou
01:27:14 une agence de protection
01:27:16 des frontières européennes
01:27:18 Aujourd'hui, il est sur la liste de Marine Le Pen
01:27:20 aux Européens - Bien sûr, Madi Seydi, vous voulez intervenir ?
01:27:22 - Je voulais juste ajouter que sur la question de l'immigration
01:27:24 on n'arrivera pas à la résoudre que nous
01:27:26 entre Européens, il faut absolument
01:27:28 comme ça a été justement dit, il faut mettre
01:27:30 à la table aussi et aux responsabilités
01:27:32 les dirigeants africains, en tout cas de tous les pays
01:27:34 d'où viennent l'immigration, on ne peut plus
01:27:36 continuer à donner de l'argent à ces
01:27:38 Etats qui parfois sont démocrates
01:27:40 - Mais ça a été fait avec la Tunisie, Madi Seydi, notamment
01:27:42 - Il n'y a pas que la Tunisie, il y a beaucoup
01:27:44 qui partent de Tunisie pour aller
01:27:46 vers l'Italie, notamment - Absolument, il faut conditionner
01:27:48 l'aide au développement, on donne des centaines
01:27:50 et des centaines d'argent. Aujourd'hui, vous allez dans
01:27:52 n'importe quel pays africain, il y a un bureau
01:27:54 de l'Union Européenne qui finance
01:27:56 des projets, pour la jeunesse en tout cas, qui donnent
01:27:58 de l'argent, mais où est-ce qu'elle va, cet argent ?
01:28:00 Pourquoi est-ce qu'on n'est pas capable de créer un marché
01:28:02 de l'emploi en Afrique ? Pourquoi est-ce
01:28:04 qu'on n'est pas capable de
01:28:06 créer des économies qui fonctionnent alors qu'il y a
01:28:08 des étudiants qui ont 4-5
01:28:10 doctorats, ils font leurs études et finalement
01:28:12 on leur dit "on ne peut rien pour toi,
01:28:14 pourtant on reçoit des subventions,
01:28:16 l'Europe nous donne de l'argent, la Banque Mondiale
01:28:18 nous donne de l'argent, mais finalement la seule
01:28:20 issue potable
01:28:22 qu'il y a pour toi, c'est d'aller prendre un bateau
01:28:24 et espérer aller en Europe"
01:28:26 - C'est la faute des dirigeants africains ?
01:28:28 - Ils ont une part de responsabilité et ça, il ne faut pas
01:28:30 l'occulter, parce que souvent quand on parle
01:28:32 d'immigration, on nous dit "c'est scandaleux,
01:28:34 en Europe on ne veut pas, c'est raciste,
01:28:36 on ne veut pas les accueillir"
01:28:38 certes, il y a une réalité européenne, mais il y a aussi une réalité
01:28:40 africaine et ce serait malhonnête
01:28:42 que de ne pas les citer eux aussi
01:28:44 à la table des responsabilités.
01:28:46 - On va marquer une pause et se retrouver avec d'autres
01:28:48 invités, je remercie Christian Poutou et
01:28:50 Madi Seidi, je vais garder évidemment
01:28:52 Caroline Pilastre et Judith Vintraud
01:28:54 vous ne serez pas seules, rassurez-vous, d'autres
01:28:56 invités arrivent, d'autres sujets
01:28:58 d'actualité, je reste là également
01:29:00 - Merci, à vous de m'avoir accueillie
01:29:02 - C'est moi qui éteins la lumière en général, il ferme la porte
01:29:04 du studio, donc il n'y a pas de soucis, mais d'abord
01:29:06 une pause, à tout de suite.
01:29:08 - La dernière partie de 180 minutes info
01:29:16 week-end en ce samedi avec nos invités
01:29:18 Judith Vintraud, Caroline Pilastre et Amaury Brelet
01:29:20 qui nous a rejoints, bonjour, ravi de vous
01:29:22 retrouver, on développe l'actualité
01:29:24 évidemment dans quelques instants tous ensemble,
01:29:26 mais d'abord un point sur l'information
01:29:28 complet avec Isabelle Piboulot
01:29:30 - Près des Champs-Elysées, avenue
01:29:32 Montaigne, la bijouterie Harry Winston
01:29:34 a été braquée vers 11h45
01:29:36 3 malfaiteurs équipés d'une arme
01:29:38 longue ont pris la fuite avec une moto
01:29:40 et un scooter, un coup de feu a été
01:29:42 tiré à l'extérieur de la bijouterie
01:29:44 sans faire de blessés, le butin reste
01:29:46 pour l'heure inconnue mais pourrait se chiffrer
01:29:48 à plusieurs millions d'euros, une enquête
01:29:50 est en cours, écoutez le témoignage
01:29:52 d'une passante au micro de Fabrice Elsner
01:29:54 - J'ai vu des gens qui couraient
01:29:56 en face de moi, donc je ne sais pas trop
01:29:58 ce qu'il se passait, donc j'ai continué à avancer
01:30:00 et j'ai vu encore plusieurs personnes
01:30:02 qui passaient, qui couraient
01:30:04 qui essayaient de se réfugier dans un
01:30:06 magasin là-bas, donc j'ai continué
01:30:08 toujours à avancer, je me suis arrêtée
01:30:10 et j'ai vu juste quelqu'un, un monsieur
01:30:12 donc qui avait, moi ce que j'interprète
01:30:14 une mitraillette, mais bon je ne sais pas
01:30:16 si c'était ça exactement, qui était armé en tout cas
01:30:18 donc je me suis arrêtée
01:30:20 et puis bon, comme je ne sais pas trop ce qui se passait
01:30:22 donc j'ai traversé, j'ai continué
01:30:24 et je suis allée où je devais aller
01:30:26 - Le bilan des violences en Nouvelle-Calédonie
01:30:28 s'élève à 6 morts
01:30:30 depuis lundi. Un homme a été
01:30:32 tué aujourd'hui et deux autres personnes
01:30:34 blessées après un nouvel échange
01:30:36 de tirs sur un barrage dirigé par des
01:30:38 émeutiers dans le nord. Près de
01:30:40 2700 forces de sécurité intérieure ont été
01:30:42 déployées. Ces émeutes
01:30:44 pourraient être le fruit d'une ingérence
01:30:46 étrangère. Dans ce contexte en effet
01:30:48 des drapeaux de l'Azerbaïdjan ont été
01:30:50 aperçus dans l'archipel. Un moyen
01:30:52 de déstabiliser la France soutient
01:30:54 de l'Arménie dans le conflit du Haut-Karabagh
01:30:56 les explications de Mathilde Iovanez
01:30:58 Des drapeaux d'Azerbaïdjan ont aperçu en
01:31:04 Nouvelle-Calédonie dans plusieurs cortèges
01:31:06 de manifestants indépendantistes
01:31:08 mais le pays du Caucase se trouve pourtant
01:31:10 à plus de 13 000 km de l'île
01:31:12 calédonienne. Selon le ministre de
01:31:14 l'Intérieur et des élus de l'île, le but
01:31:16 de l'Azerbaïdjan est de déstabiliser
01:31:18 la France qui soutient l'Arménie dans
01:31:20 le conflit du Haut-Karabagh en étant
01:31:22 présent en plein cœur des émeutes
01:31:24 Donc l'Azerbaïdjan ne supporte pas
01:31:26 ce soutien de la France à l'Arménie
01:31:28 L'Azerbaïdjan a essayé par le passé de faire
01:31:30 de l'influence en France
01:31:32 métropolitaine sans
01:31:34 enregistrer un grand succès
01:31:36 Aujourd'hui on s'aperçoit que l'Azerbaïdjan a compris
01:31:38 que le maillon faible, ou le
01:31:40 talon d'achille plutôt de la France
01:31:42 c'est son outre-mer. La France accuse
01:31:44 l'ancien pays du bloc soviétique d'ingérence
01:31:46 et les services de renseignement intérieur
01:31:48 ont même documenté cette accusation
01:31:50 Mais selon Bakou, le soutien
01:31:52 apporté aux indépendantistes s'inscrit
01:31:54 uniquement dans sa politique
01:31:56 de lutte contre le néocolonialisme
01:31:58 Pourtant, la stratégie est bien rodée
01:32:00 pour l'Azerbaïdjan qui a même été
01:32:02 officialisée avec un accord
01:32:04 de coopération signé entre
01:32:06 le Congrès de la Nouvelle-Calédonie
01:32:08 et l'Assemblée Nationale Azerbaïdjanaise
01:32:10 Une situation qui n'a pas
01:32:12 échappé à la Russie, à la Chine,
01:32:14 proche de Bakou, où la Russie depuis des années
01:32:16 fait tout pour déstabiliser l'Occident
01:32:18 et singulièrement la France
01:32:20 en Afrique, comme en Nouvelle-Calédonie
01:32:22 "On est une alliée d'un temps"
01:32:24 Dans la bande de Gaza
01:32:26 après des jours de blocage
01:32:28 plus de 300 palettes d'aide humanitaire
01:32:30 ont été déchargées
01:32:32 Les premières à entrer via la jetée
01:32:34 flottante provisoire américaine
01:32:36 arrimée sur la côte. L'armée américaine
01:32:38 avait annoncé hier l'arrivée d'environ
01:32:40 500 tonnes d'aide dans les prochains jours
01:32:43 Dans le reste de l'actualité
01:32:45 La Moselle toujours en vigilance rouge
01:32:47 Météo France alerte face
01:32:49 au risque de crues
01:32:51 après les abondantes précipitations de la veille
01:32:53 136 interventions de sapeurs-pompiers
01:32:55 étaient en cours ce matin
01:32:57 mais aucune victime n'est à déplorer
01:32:59 Outre ce département, la Meurthe-et-Moselle
01:33:01 et le Barin sont placés en vigilance orange
01:33:03 pour crues
01:33:05 Enfin dans le bassin aquitain
01:33:07 les vignobles subissent les attaques
01:33:09 du mildiou. Les champignons
01:33:11 se propagent sur les feuilles et sur les grappes
01:33:13 contraignant les propriétaires
01:33:15 à les traiter avec des produits
01:33:17 afin de sauver les futures récoltes
01:33:19 Reportage dans la commune de Margaux
01:33:21 de Jérôme Rampeneuf
01:33:23 Dans les vignes du Médoc, la pluie ne laisse que très peu de répit
01:33:25 aux viticulteurs
01:33:27 Cela favorise l'apparition du mildiou dans les parcelles
01:33:29 et il faut agir vite
01:33:31 On traite à base de soufre et de cuivre
01:33:33 avec du purin, orti,
01:33:35 prel et consoude
01:33:37 On n'est pas certifié bio
01:33:39 mais on a un regard qui se penche
01:33:41 essentiellement sur l'herbe bio
01:33:43 Le château Les Barailloux à Margaux pratique
01:33:45 une agriculture raisonnée depuis des années
01:33:47 alors il faut être encore plus vigilant
01:33:49 car la moindre tache de mildiou
01:33:51 peut être fatale à la production
01:33:53 Sur ce pied, il y a une petite tache
01:33:55 de mildiou sur feuille
01:33:57 et juste au-dessus, il y a une grappe
01:33:59 qui est touchée. D'habitude, le mildiou
01:34:01 commence sur les feuilles et si on n'arrive pas
01:34:03 à le contenir, il tombe sur les grappes
01:34:05 Là, il y en a directement sur les grappes
01:34:07 donc il faut faire beaucoup plus attention
01:34:09 que d'habitude puisque
01:34:11 c'est directement la production
01:34:13 qui est mise en jeu. Yannick essaye
01:34:15 d'utiliser le moins de produits possibles
01:34:17 sur ses parcelles, mais dans certains cas
01:34:19 il n'y a aucune autre solution
01:34:21 Si on ne traite pas assez, évidemment
01:34:23 on va perdre de la récolte
01:34:25 et depuis quelques années
01:34:27 c'est un peu compliqué. Maintenant, on a des produits
01:34:29 qui sont quand même beaucoup plus ciblés
01:34:31 qui sont plus respectueux
01:34:33 de la biodiversité
01:34:35 et on arrive
01:34:37 à être un peu plus écologiques
01:34:39 là-dessus. - Tous espèrent que les conditions
01:34:41 météorologiques vont s'améliorer rapidement
01:34:43 en attendant, les vignes
01:34:45 restent sous haute surveillance
01:34:47 - On se retrouve
01:34:49 à 16h30, la suite c'est avec vous Lionel
01:34:51 - Merci Isabelle Piboulot
01:34:53 à tout à l'heure en effet pour l'information
01:34:55 on continue à décrypter l'actualité avec Judith Vintraub
01:34:57 Caroline Pilastre et Amaury Brelet
01:34:59 et après l'attaque de la synagogue à Rouen
01:35:01 des manifestations ont été organisées
01:35:03 des centaines de personnes se sont réunies
01:35:05 pour dénoncer cet acte antisémite
01:35:07 car en effet, c'en est un
01:35:09 même si cet homme, l'individu
01:35:11 en tout cas qui a été tué par la police
01:35:13 en est pris dans un deuxième temps aux forces
01:35:15 de l'ordre. Résumé en images
01:35:17 de ces rassemblements à Rouen mais aussi
01:35:19 à Paris, Aminata Demphal
01:35:21 - Ce vendredi
01:35:23 sur la place de la République à Paris
01:35:25 ils étaient près de 300 personnes
01:35:27 à dire non à l'antisémitisme
01:35:29 ce rassemblement lancé
01:35:31 par l'union des étudiants juifs de France
01:35:33 survient après l'attaque de la synagogue
01:35:35 à Rouen. Présente
01:35:37 lors de la manifestation, la maire
01:35:39 de Paris, Anne Hidalgo, accompagnée
01:35:41 de nombreux autres élus, a réaffirmé
01:35:43 son soutien à la communauté juive
01:35:45 de nombreuses bougies ont
01:35:47 ensuite été allumées par les étudiants
01:35:49 puis par l'imam Hassan Chalgoumi
01:35:51 mais aussi par des représentants
01:35:53 de la LICRA et de SOS Racisme
01:35:55 - On est juif de France, français juif
01:35:57 comme vous voulez mais on aime Israël
01:35:59 et je ne comprends pas
01:36:01 pourquoi on ne peut pas
01:36:03 vivre normalement dans un pays
01:36:05 qui est le patrie des droits de l'homme
01:36:07 - On se dit que ça ne va jamais s'arrêter
01:36:09 que c'est toujours une douleur
01:36:11 supplémentaire, un petit peu plus chaque jour
01:36:13 on a l'impression qu'on touche le fond à chaque fois
01:36:15 et en fait non
01:36:17 - A Rouen, c'est le maire qui a appelé au rassemblement
01:36:19 et plusieurs centaines
01:36:21 de personnes y ont répondu
01:36:23 le préfet de Seine-Maritime était également
01:36:25 présent à cette manifestation
01:36:27 organisée en quelques heures seulement
01:36:29 dans la foule devant l'hôtel de ville
01:36:31 des citoyens de toute confession
01:36:33 venus manifester leur soutien
01:36:35 et leur solidarité envers la communauté juive
01:36:37 une minute de silence
01:36:39 solennelle a été respectée
01:36:41 avant le chant d'une marseillaise
01:36:43 - Et j'ai envie de dire à Moray-Brelé
01:36:49 encore une manifestation
01:36:51 pour lutter contre l'antisémitisme
01:36:53 mais on a le sentiment que cela ne cesse d'empirer
01:36:55 depuis le 7 octobre évidemment
01:36:57 c'est une acte vecteur, vectrice
01:36:59 pour évoquer les actes antisémites
01:37:01 en France notamment
01:37:03 par effet mimétique peut-être
01:37:05 mais cela ne cesse de progresser
01:37:07 - Oui, plus 1000%
01:37:09 de hausse d'actes antisémites
01:37:11 depuis le 7 octobre, plus 300% au cours des 3 premiers mois
01:37:13 comparé à la période
01:37:15 à la même période en 2023
01:37:17 ça fait à peu près 4 actes antisémites
01:37:19 par jour, donc c'est vraiment énorme
01:37:21 c'est du jamais vu depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale
01:37:23 c'est absolument effrayant
01:37:25 satisfaisant quand même
01:37:27 et rassurant de voir la mobilisation
01:37:29 tout de même des juifs
01:37:31 qui se sont déplacés en nombre
01:37:33 à Paris mais aussi à Rouen, à la synagogue
01:37:35 aujourd'hui, jour de Shabbat
01:37:37 d'ailleurs en compagnie
01:37:39 de musulmans et de catholiques aussi
01:37:41 qui avaient fait le déplacement
01:37:43 donc ça fait toujours plaisir à voir
01:37:45 mais sur le reste c'est le constat habituel que l'on fait
01:37:47 c'est-à-dire une hausse sans cesse qui ne diminue pas
01:37:49 et qui est très clairement liée à ce
01:37:51 nouvel antisémitisme que l'on dénonce
01:37:53 depuis des années et qui est lié
01:37:55 à l'islamisme très clairement
01:37:57 puisque la majorité, l'écrasante majorité des mises en cause
01:37:59 de ces actes antisémites de sources
01:38:01 policières, judiciaires et associatives
01:38:03 sont des français ou des étrangers issus du monde arabo-musulman
01:38:05 - On écoutera dans un instant
01:38:07 une musulmane, un témoignage très fort
01:38:09 justement sur notre antenne mais d'abord
01:38:11 Judith Vintraub
01:38:13 il peut y avoir autant de rassemblements et tant mieux
01:38:15 qu'il y ait du monde évidemment et de toutes les confessions
01:38:17 pour lutter, pour dénoncer
01:38:19 l'antisémitisme
01:38:21 mais ça ne règle rien
01:38:23 - En fait le principal intérêt de ces manifestations
01:38:25 à part que les gens qui participent
01:38:27 se tiennent chaud et s'apportent du réconfort
01:38:29 les uns aux autres
01:38:31 c'est de montrer qui n'y va pas
01:38:33 alors qui n'y va pas
01:38:35 en règle générale
01:38:37 la France insoumise
01:38:39 qui n'y va pas toute une partie
01:38:41 de la gauche, qui n'y va pas
01:38:43 les étudiants de Sciences Po
01:38:45 qui prétendent
01:38:47 manifester pour les palestiniens
01:38:49 et qui en fait sont les idiots utiles
01:38:51 du Hamas
01:38:53 qui n'y va pas
01:38:55 Shams Eddin Hafiz
01:38:57 le recteur de la Grande Mosquée de Paris
01:38:59 qui ne voulait pas
01:39:01 défiler lors de la marche contre
01:39:03 l'antisémitisme avec des gens
01:39:05 qui l'accusaient
01:39:07 de détester les musulmans
01:39:09 et de tout ramener à la haine des musulmans
01:39:11 vous l'avez souligné et à Maurice aussi
01:39:13 il y a des musulmans
01:39:15 qui sont venus spontanément
01:39:17 devant la synagogue
01:39:19 pour dire qu'ils étaient solidaires
01:39:21 des juifs qui venaient d'être attaqués
01:39:23 mais dans la hiérarchie musulmane
01:39:25 dans les facs
01:39:27 dans la direction des facs
01:39:29 où on a peur
01:39:31 dans une partie des médias
01:39:33 je pense en particulier
01:39:35 à France Inter et à Guillaume Meurisse
01:39:37 qui a été mis à pied
01:39:39 après avoir
01:39:41 répété
01:39:43 par deux fois sa blague
01:39:45 follement drôle
01:39:47 sur Netanyahou
01:39:49 nazi sans prépuce
01:39:51 il y a un antisémitisme
01:39:55 d'atmosphère
01:39:57 qui vraiment
01:39:59 envahit de nombreuses
01:40:01 sphères de la société française
01:40:03 face à ces
01:40:05 mouvements là
01:40:07 ces manifs ne servent à rien
01:40:09 - Oui mais cet antisémitisme
01:40:11 Caroline Pilastre a-t-il
01:40:13 muté au moment du 7 octobre ?
01:40:15 s'est-il réveillé
01:40:17 au moment du 7 octobre ?
01:40:19 et le 7 octobre a-t-il été
01:40:21 un vecteur
01:40:23 un déclencheur pour qu'aujourd'hui
01:40:25 il y ait une forme de libération
01:40:27 de cet antisémitisme en France
01:40:29 aujourd'hui ? - Il est présent depuis très longtemps
01:40:31 demandé à tous les français juifs
01:40:33 Ilan Halimi, Mireille Knoll, Sarah Halimi
01:40:35 - Mais il était larvé jusqu'à présent
01:40:37 - En 2014 il y a eu
01:40:39 une synagogue de Sarcelles
01:40:41 - Il est victime d'un joint assombi
01:40:43 - Fort régulièrement mais par rapport au 7 octobre
01:40:45 depuis le 7 octobre c'est sans commune mesure
01:40:47 n'est-ce pas Caroline Pilastre ? - Oui, disons qu'il y a
01:40:49 une banalisation de l'antisémitisme depuis
01:40:51 des décennies maintenant et que le point
01:40:53 d'orgue a été effectivement, je vous rejoins,
01:40:55 le 7 octobre. Je trouve qu'il n'y avait pas
01:40:57 beaucoup de monde dans ces manifestations. Je suis navrée
01:40:59 c'est un exutoire, une thérapie
01:41:01 vous avez raison Judith, pour toutes les personnes
01:41:03 qui étaient présentes et c'est essentiellement des juifs
01:41:05 qui sont présents lors des manifestations
01:41:07 comme celles qui ont eu lieu aux Trocadéro
01:41:09 pour vouloir
01:41:11 que les victimes, qu'on rend
01:41:13 d'hommage plus exactement aux victimes
01:41:15 en Israël, pour qu'on libère
01:41:17 les otages, qu'ils soient
01:41:19 français ou autres, et c'est ça qui est
01:41:21 assez terrifiant, c'est que quand
01:41:23 les personnes se mobilisent
01:41:25 c'est essentiellement les français
01:41:27 juifs. Alors il y a eu peu d'artistes
01:41:29 parce qu'on sait qu'ils ont peur, ils ne veulent pas
01:41:31 perdre leur audience, peu ont parlé
01:41:33 vous avez eu Arthur qui a parlé
01:41:35 il a été menacé de mort et
01:41:37 tant d'autres ces derniers temps, et on peut
01:41:39 rajouter à la longue liste de l'antisémitisme
01:41:41 crasse des influenceurs
01:41:43 tels Poupette Kenza
01:41:45 qui récemment a dit
01:41:47 qu'il était hors de question qu'elle collabore
01:41:49 avec des juifs, qu'elle était
01:41:51 globalement antisioniste,
01:41:53 pro-palestinienne ça c'est sans droit
01:41:55 et qu'elle ne voulait rien avoir à faire avec des juifs
01:41:57 la justice va s'en mêler
01:41:59 et grand bien lui fasse
01:42:01 parce que imaginez dire ça
01:42:03 de la communauté musulmane ou chrétienne
01:42:05 ça serait tout autant honteux
01:42:07 parce que l'antisémitisme, on le rappelle
01:42:09 c'est impensif, c'est un délit
01:42:11 ça n'est pas une opinion, ça n'est pas une conviction
01:42:13 et comme les français juifs
01:42:15 et partout dans le monde ne réagissent
01:42:17 pas beaucoup concernant
01:42:19 ces questions, préférer jusqu'à présent
01:42:21 baisser la tête, se cacher
01:42:23 mais maintenant on les entend, là il y a un peu une réaction
01:42:25 parce que derrière l'antisémitisme
01:42:27 il y a quand même beaucoup de jalousie
01:42:29 beaucoup de caricatures, beaucoup
01:42:31 de disproportion
01:42:33 par rapport à ce qu'est
01:42:35 le juif de France ou du monde
01:42:37 lié à l'histoire ou non
01:42:39 énormément d'ignorance, de méconnaissance
01:42:41 et en fait
01:42:43 c'est normal, c'est pas tellement grave
01:42:45 parce qu'en s'en prenant aux juifs, on s'en prend quelque part
01:42:47 aux américains, c'est de l'anticapitalisme
01:42:49 et on vous met maintenant
01:42:51 en point d'orgue une fois de plus
01:42:53 le sionisme qui est tout simplement
01:42:55 pour la plupart de ces gens
01:42:57 je ne fais pas une généralité mais pour la plupart d'entre eux
01:42:59 de l'antisémitisme, je suis antisioniste ?
01:43:01 Non, je suis anti-juif
01:43:03 et c'est ça qui est scandaleux et en fait pour moi
01:43:05 ça n'est pas toutes ces manifestations qui malheureusement
01:43:07 changeront la donne, c'est la justice
01:43:09 qui ne doit plus rien laisser passer
01:43:11 quand un français juif, laïc ou religieux, je le redis
01:43:13 va porter plainte et on ne doit pas
01:43:15 penser que c'est normal par rapport
01:43:17 aux autres communautés parce que ça n'est pas normal
01:43:19 - Mais Amaury Brulé, de quel antisémitisme
01:43:21 parle-t-on ? D'un antisémitisme
01:43:23 qui existe depuis fort longtemps, depuis de nombreuses
01:43:25 années, vous l'avez dit, en France
01:43:27 notamment, où la communauté juive est
01:43:29 très importante ou un antisémitisme
01:43:31 qui cristallise le
01:43:33 conflit aujourd'hui entre le Hamas
01:43:35 et Israël
01:43:37 est-ce que c'est de cet antisémitisme-là
01:43:39 dont on parle aujourd'hui ? - Oui, très clairement
01:43:41 il y a toujours d'ailleurs en France un antisémitisme
01:43:43 d'extrême droite résiduelle, marginal
01:43:45 historique, qui existe toujours
01:43:47 mais qui ne fait pas acte de violence, en tout cas qui n'est pas
01:43:49 visible, qui reste
01:43:51 relativement imperceptible. Aujourd'hui
01:43:53 la principale menace antisémite
01:43:55 qui menace les juifs de France
01:43:57 c'est celle de l'antisémitisme musulman
01:43:59 qui affecte, qui gangrène une partie
01:44:01 de la communauté musulmane
01:44:03 et non pas de façon épiphénoménale
01:44:05 mais de façon assez
01:44:07 importante. Il y a une étude qui a été menée
01:44:09 par l'IFOP, pour la Fondapol, qui a été publiée
01:44:11 il y a quelques jours, début
01:44:13 mai, qui a interrogé
01:44:15 les Français et des Français de
01:44:17 confession musulmane sur un certain nombre de clichés
01:44:19 et de stéréotypes antisémites
01:44:21 et quand vous regardez les chiffres, vous avez
01:44:23 des chiffres majoritaires et deux fois plus
01:44:25 élevés concernant les musulmans
01:44:27 par rapport à la population générale
01:44:29 je vais vous en citer quelques-uns
01:44:31 les juifs ont trop de pouvoir dans le domaine des médias
01:44:33 59% des Français
01:44:35 de confession musulmane le pensent
01:44:37 l'Israël se comporte avec
01:44:39 les palestiniens comme les nazis se comportent
01:44:41 avec les juifs. 67%
01:44:43 des Français de confession
01:44:45 musulmane le pensent. Les Français juifs
01:44:47 sont responsables des politiques menées par Israël
01:44:49 34%, trois fois plus
01:44:51 que les Français
01:44:53 en règle générale de musulmans, de confessions
01:44:55 enfin, de Français de confession musulmane
01:44:57 le pensent. Donc on a une sur-représentation
01:44:59 massive de l'antisémitisme
01:45:01 au sein de la communauté musulmane
01:45:03 qui est directement liée
01:45:05 alors on l'a dit, à l'ignorance
01:45:07 c'est une évidence, à l'instrumentalisation
01:45:09 du conflit israélo-palestinien
01:45:11 aussi notamment par l'extrême-gauche
01:45:13 mais aussi on a un antisémitisme
01:45:15 culturel, enraciné
01:45:17 et qui vient très clairement de ces
01:45:19 pays d'origine, d'où viennent
01:45:21 de nombreux de ces Français
01:45:23 de tous ces pays arabes
01:45:25 où l'antisémitisme est enraciné historiquement
01:45:27 et où on a d'ailleurs des chiffres qui varient
01:45:29 entre 50 et 80%. - Les chiffres que vous donnez
01:45:31 émanent de quelle source véritablement ?
01:45:33 - Du sondage IFOP pour la Fondapol
01:45:35 qui effectue des études sur le sujet
01:45:37 à peu près tous les deux ans
01:45:39 et d'ailleurs en 2022 il y avait une étude du même
01:45:41 Acabi qui montrait des chiffres à peu près les mêmes
01:45:43 - Je lui dis de 23 ans, est-ce que c'est un phénomène
01:45:45 ce que décrit ces chiffres-là
01:45:47 et ce que décrit Amaury-Brelé, est-ce que c'est un phénomène
01:45:49 uniquement un phénomène franco-français ? Parce qu'on voit
01:45:51 énormément de manifestations pro-palestinienne
01:45:53 à Londres notamment, où là il y a des
01:45:55 milliers et des milliers de personnes assez régulièrement
01:45:57 on voit ce qui s'est passé notamment aussi
01:45:59 à l'Eurovision avec la chanteuse
01:46:01 israélienne, on ne va pas y revenir
01:46:03 est-ce que c'est un phénomène uniquement
01:46:05 franco-français ? - Non, c'est mondial
01:46:07 d'ailleurs
01:46:09 la France résiste plutôt moins
01:46:11 mal que les autres et notamment
01:46:13 que les pays anglo-saxons
01:46:15 qui n'ont pas de tradition
01:46:17 assimilatrice
01:46:19 qui ont une traduction communautariste
01:46:21 et là qui se prennent de plein fouet, vous avez cité
01:46:23 les manifestations
01:46:25 à Londres notamment
01:46:27 mais c'est très important ce que vient
01:46:29 dire Amaury, c'est que cet
01:46:31 antisémitisme n'a pas été créé
01:46:33 par l'islamisme
01:46:35 l'islamisme s'en sert
01:46:37 comme véhicule pour
01:46:39 propager son
01:46:41 projet de conquête
01:46:43 des musulmans d'abord
01:46:45 de la planète entière
01:46:47 ensuite cet islamisme
01:46:49 culturel a préexisté
01:46:51 et vous avez des tas
01:46:53 d'auteurs, je pense notamment à
01:46:55 Abou Alem Sansal
01:46:57 algérien qui vous l'explique
01:46:59 très bien, je ne crois pas qu'on puisse
01:47:01 le taxer d'islamophobie
01:47:03 ou d'arabophobie
01:47:05 c'est présent
01:47:07 chez une partie de
01:47:09 ces populations, dans la culture
01:47:11 ça se transmet - Georges Bensoussan aussi
01:47:13 d'ailleurs qui est historien
01:47:15 - qui avait un procès pour cette raison là
01:47:17 pour avoir dit que
01:47:19 on tête l'entité
01:47:21 de l'islamisme avec le lait de sa mère
01:47:23 dans ces pays là - il y a une volonté
01:47:25 d'opposer les peuples, d'opposer les
01:47:27 religions mais de la part
01:47:29 d'une minorité évidemment
01:47:31 avec une idéologie, une forme de prosélytisme
01:47:33 - grosse minorité - oui bien sûr
01:47:35 mais quand on entend dans les manifestations
01:47:37 certes il y avait peut-être peu de monde
01:47:39 mais plusieurs communautés
01:47:41 qui viennent témoigner de leur soutien
01:47:43 et notamment la communauté musulmane
01:47:45 on peut tout de même s'interroger, tous les musulmans
01:47:47 ne sont pas anti-islam - personne n'a dit ça
01:47:49 sur ce plateau - et personne ne l'a dit
01:47:51 sur ce plateau, absolument
01:47:53 - c'est pour ça que je suis
01:47:55 assez en colère contre le recteur
01:47:57 de la grande mosquée qui fait comme si
01:47:59 on assimilait
01:48:01 justement tous les musulmans - et voilà, il y a un raccourci
01:48:03 qui est fait parfois dans l'esprit des gens
01:48:05 en effet qui est assez fallacieux
01:48:07 et qui est assez dangereux, pour en témoigner
01:48:09 écoutez ce que disait cette musulmane
01:48:11 qui participait à l'une de ses
01:48:13 manifestations de soutien aux juifs
01:48:15 à Paris notamment, écoutez-la
01:48:17 - nous sommes tous frères
01:48:19 et en fait c'est très important d'apporter un message
01:48:21 de paix entre les différentes communautés
01:48:23 parce que
01:48:25 le souci c'est qu'en France
01:48:27 on importe un conflit
01:48:29 et c'est très grave
01:48:31 et ce que je souhaite aujourd'hui
01:48:33 c'est montrer la solidarité
01:48:35 que la solidarité peut exister
01:48:37 entre les différentes communautés
01:48:39 notamment entre juifs et musulmans et que les juifs
01:48:41 ne sont pas seuls. Il y a beaucoup de musulmans
01:48:43 qui soutiennent les juifs mais on les entend
01:48:45 pas assez parce que beaucoup ont peur
01:48:47 et malheureusement
01:48:49 ceux qu'on entend ce sont souvent les islamistes
01:48:51 des gens qui ont
01:48:53 des discours très violents
01:48:55 et je pense que ces gens-là, il faut combattre
01:48:57 l'antisémitisme
01:48:59 et dire stop à la haine et à l'antisémitisme
01:49:01 - Cela veut dire
01:49:03 aussi Caroline Pillas qui a eu une forme de prise de conscience
01:49:05 cette musulmane a pu avoir
01:49:07 par le passé peut-être des engagements
01:49:09 particuliers et aujourd'hui
01:49:11 elle témoigne avec une forme de sincérité
01:49:13 qui est frappée du coin du bon sens, ce qui devrait être
01:49:15 finalement ce qui devrait nous
01:49:17 diriger en permanence au quotidien
01:49:19 dans l'amour de l'autre
01:49:21 - C'est tout simplement l'humanité
01:49:23 c'est juste et rationnel
01:49:25 alors moi en l'entendant j'étais aussi gênée
01:49:27 que j'ai apprécié qu'elle assume
01:49:29 ses propos et son antisémitisme
01:49:31 d'antan
01:49:33 mais je trouve ça glaçant
01:49:35 imaginez dire ça, je le redis, des musulmans
01:49:37 ou des chrétiens, enfin ça me paraît hallucinant
01:49:39 on peut ne pas apprécier quelqu'un
01:49:41 mais s'en prendre à sa différence
01:49:43 quand on a reçu une éducation et quand on est
01:49:45 normalement constitué, normalement on ne
01:49:47 est pas, parce qu'on est pas en train de parler de détestation
01:49:49 de la part d'une minorité
01:49:51 antisémite, mais on parle de haine
01:49:53 et de gens qui veulent détruire
01:49:55 qui veulent tuer, donc
01:49:57 bravo à elle si je puis dire
01:49:59 d'avoir fait son mea culpa
01:50:01 mais combien d'autres sont
01:50:03 dans ce cas de figure remplies de clichés
01:50:05 il faut préciser qu'elle a été radicalisée
01:50:07 par le passé, et aujourd'hui
01:50:09 elle s'exprime en effet en prenant la défense
01:50:11 en étant normale et humaine
01:50:13 en condamnant l'antisémitisme
01:50:15 et donc en prenant des risques
01:50:17 parce que pour les musulmans
01:50:19 qui s'expriment publiquement pour condamner
01:50:21 l'antisémitisme quand il est
01:50:23 d'origine musulmane, c'est la double peine
01:50:25 double peine parce que
01:50:27 les musulmans
01:50:29 antisémites, les musulmans
01:50:31 proches de l'islamisme les considèrent
01:50:33 comme des traîtres, on a vu ce qui s'est passé
01:50:35 à Bordeaux avec
01:50:37 l'assassinat du
01:50:39 jeune homme qui buvait
01:50:41 par un
01:50:43 musulman, on a vu ce qui s'est passé
01:50:45 avec Samira
01:50:47 la jeune fille
01:50:49 molestée parce qu'elle s'habillait à l'occidentale
01:50:51 et qu'elle n'était pas voilée, par une fille voilée
01:50:53 dont la mère a commencé
01:50:55 par expliquer
01:50:57 les ressorts religieux
01:50:59 de l'agression
01:51:01 et qui ensuite a dû
01:51:03 revenir en arrière et a lu
01:51:05 elle expliquait ça avec ses mots
01:51:07 et elle a lu sur cette antenne d'ailleurs
01:51:09 un texte qu'on lui avait visiblement
01:51:11 préparé pour dire que la religion n'avait rien
01:51:13 à voir avec ça
01:51:15 c'est la double peine pour elle. Évidemment cette
01:51:17 dame qui a été prise pour cible
01:51:19 parce qu'elle est modérée. Elle vit dans un quartier
01:51:21 où la plupart de
01:51:23 ses voisins, où elle est à la merci
01:51:25 - Donc on peut saluer à la fois son débrouillage
01:51:27 - Oui, elle a du courage
01:51:29 - Elle a du courage, effectivement
01:51:31 - Je vous en parlerai dans un instant, allez-y
01:51:33 - Mais comme pour toutes les personnes, comme vous le disiez
01:51:35 Judith, musulmanes
01:51:37 qui tiennent un discours
01:51:39 d'humanité tout simplement, on leur
01:51:41 demande pas d'adhérer à une communauté
01:51:43 d'apprécier tout le monde une fois de plus
01:51:45 ça s'appelle la nature humaine, mais comment
01:51:47 est-ce qu'on peut en arriver à être aussi
01:51:49 haineux ? Ça vient de l'éducation
01:51:51 je suis navrée, il y a quelque chose de culturel
01:51:53 pour ces personnes, quand dans la tête de manière
01:51:55 sectaire on vous dit que le juif
01:51:57 est le mâle absolu, qu'il boit
01:51:59 le sang, parce que c'est ce qu'on entend aussi
01:52:01 du côté de Gaza
01:52:03 chez les petits palestiniens, ils ont des livres
01:52:05 à l'école où on leur dit "les juifs sont des
01:52:07 vampires" - Les livres
01:52:09 de l'UNORA - Exactement
01:52:11 s'ils viennent vers vous, ils peuvent
01:52:13 boire votre sang, donc forcément vous êtes une éponge
01:52:15 quand vous êtes un enfant, moi j'en veux moins aux
01:52:17 enfants, sauf que les enfants dans les
01:52:19 pays démocratiques, qui ont accès
01:52:21 à la liberté de pensée, d'expression
01:52:23 au savoir, sont responsables
01:52:25 de l'ignorance, de la méconnaissance, et ça
01:52:27 rend certains - Et il n'y a pas de prosélytisme en effet
01:52:29 à Maury-Brelé - Oui, puis il y a une responsabilité
01:52:31 c'était très bien évoqué par Judith
01:52:33 des responsables de l'islam
01:52:35 de France en fait, qui par leur silence
01:52:37 se font complices de cet antisémitisme
01:52:39 l'imam Chalgoumi il est tout seul dans le désert, le
01:52:41 malheureux, et il vit sous protection policière
01:52:43 mais le recteur de la mosquée de Paris
01:52:45 il est le premier à nous expliquer qu'il n'y a pas d'antisémitisme
01:52:47 chez les musulmans, il n'y a pas
01:52:49 de problème, tout va bien, il fait partie du
01:52:51 problème, sans compter tous les autres qui sont des radicalisés
01:52:53 et que l'on connaît, et que les politiques
01:52:55 que nos gouvernements de droite et de
01:52:57 gauche ont fait entrer
01:52:59 dans la république, et ont légitimé
01:53:01 par leurs actions et leurs politiques et leurs décisions.
01:53:03 Tout dernier mot Judith Vintrobes - Oui, non parce que Caroline
01:53:05 parlait des livres scolaires, c'est extrêmement important
01:53:07 parmi les diffuseurs de l'antisémitisme
01:53:09 vous avez l'UNRWA, qui est l'agence
01:53:11 onusienne dédiée
01:53:13 aux palestiniens, qui s'occupe notamment
01:53:15 des écoles, des profs
01:53:17 et des manuels scolaires, et
01:53:19 Catherine Colonna
01:53:21 avait été missionnée pour faire
01:53:23 une enquête après les accusations d'Israël
01:53:25 et après qu'on a vu
01:53:27 des salariés
01:53:29 de l'UNRWA
01:53:31 clamer leur soutien aux Hamas
01:53:33 et je crois même pour
01:53:35 quelques-uns participer
01:53:37 au massacre du 7 octobre
01:53:39 Colonna n'a rien vu.
01:53:41 Pas de preuve suffisante. - On marque une pause
01:53:43 et on se retrouve avec nos invités d'autres débats,
01:53:45 d'autres actualités à venir dans quelques instants
01:53:47 sur C News, vous restez avec nous.
01:53:49 On se retrouve en direct sur C News
01:53:55 sur le plateau de 180 minutes info
01:53:57 Weekend avec Caroline Pilastre, Judith Vintraube
01:53:59 Amori, Brelet, et le Point
01:54:01 sur l'information, avec vous
01:54:03 Isabelle Piboulot.
01:54:05 La Moselle ainsi que la meurtre et Moselle
01:54:09 placées en vigilance rouge
01:54:11 cru par Météo France, la Vésouse
01:54:13 déborde. Depuis hier,
01:54:15 les inondations sont conséquentes, entraînant
01:54:17 une crue exceptionnelle sur le
01:54:19 secteur de Lunéville. La hausse du
01:54:21 niveau de l'eau se poursuit. Le département
01:54:23 du Barin, lui, est toujours en
01:54:25 vigilance orange.
01:54:27 Consulter un médecin généraliste coûtera
01:54:29 bientôt 30 euros. Un nouveau tarif
01:54:31 appliqué à partir de décembre
01:54:33 contre 26,50 euros actuellement.
01:54:35 Un projet d'accord a été finalisé
01:54:37 hier entre l'assurance maladie et les
01:54:39 syndicats de médecins libéraux.
01:54:41 Les consultations de spécialistes
01:54:43 seront également revalorisées en fin d'année
01:54:45 ou courant juillet 2025.
01:54:47 Et puis le pronostic vital
01:54:49 du Premier ministre slovak est
01:54:51 positif. Grievement blessé par
01:54:53 balle mercredi, Robert Ficot
01:54:55 a de nouveau été opéré hier.
01:54:57 Par ailleurs, la justice a décidé de renvoyer
01:54:59 le suspect de 71 ans
01:55:01 en détention improvisoire
01:55:03 pour tentative d'assassinat.
01:55:05 Merci pour l'information qui reviendra
01:55:09 à 17h en direct sur l'antenne
01:55:11 de CNews. Nous sommes avec
01:55:13 Judith Vintraub, Caroline Pilastre, Amaury Brelet,
01:55:15 Noémie Schultz qui nous a rejoints. Nous allons
01:55:17 évoquer maintenant le cas des syndicats
01:55:19 des surveillants pénitentiaires qui ont levé le
01:55:21 mouvement de blocage des prisons entamées après
01:55:23 l'attaque mortelle d'un fourgon
01:55:25 de transfert de détenus marduis et dans l'heure.
01:55:27 Vous le savez, mais pourtant les
01:55:29 problèmes sont loin d'être réglés
01:55:31 dans l'univers carcéral. On va en parler dans
01:55:33 quelques instants avec un syndicat.
01:55:35 Mais d'abord, regardez le sujet
01:55:37 préparé par Maxime Legay.
01:55:39 Les prisons françaises sont-elles
01:55:41 devenues de véritables passoires ?
01:55:43 Les chiffres sur la circulation
01:55:45 des smartphones et des drogues à l'intérieur
01:55:47 des établissements pénitentiaires sont
01:55:49 en tout cas alarmants. En 2023,
01:55:51 53 000 saisies de
01:55:53 téléphones ont été réalisées ainsi
01:55:55 que 21 000 saisies de stupéfiants.
01:55:57 Des stupéfiants et particulièrement
01:55:59 le cannabis y est consommé
01:56:01 à foison. 26% des
01:56:03 détenus en consomment quotidiennement
01:56:05 durant leur détention. De la drogue,
01:56:07 des téléphones ou du matériel en tout genre
01:56:09 qui sont introduits par le biais des parloirs.
01:56:11 Les sacs des visiteurs sont
01:56:13 contrôlés mais aucune fouille corporelle
01:56:15 n'est réalisée. Des détenus
01:56:17 qui redoublent également d'inventivité et
01:56:19 qui réussissent à se fournir grâce à des livraisons
01:56:21 par drone. En 2023,
01:56:23 un millier de survols ont été recensés
01:56:25 au-dessus des prisons ou encore
01:56:27 par le biais des jets de colis lancés
01:56:29 dans la cour de l'établissement.
01:56:31 Pour lutter contre ces phénomènes, les centres
01:56:33 pénitentiaires réclament davantage de moyens.
01:56:35 En 2024, le budget
01:56:37 alloué à la sécurisation des lieux
01:56:39 était de 103 millions d'euros.
01:56:41 Et avant d'en parler
01:56:43 avec Emmanuelle Bodin, secrétaire générale
01:56:45 force ouvrière qui est connectée en direct avec nous,
01:56:47 peut-être une précision sur ce que l'on vient d'entendre ?
01:56:49 Une précision sur les chiffres, notamment
01:56:51 concernant les saisies, ça n'est pas
01:56:53 51 000 téléphones portables.
01:56:55 Ça peut être y compris une saisie
01:56:57 d'un chargeur, d'une oreillette,
01:56:59 d'une carte SIM. Donc c'est 51 000 saisies.
01:57:01 C'est énorme, bien sûr.
01:57:03 On ne parle pas forcément de 51 000 portables
01:57:05 complets. On va noter
01:57:07 tous les accessoires
01:57:09 qui ont été saisis.
01:57:11 Qui permettraient de téléphoner, en effet,
01:57:13 et qui permettraient de communiquer. Et dans le cadre de l'affaire
01:57:15 qui nous occupe dans l'heure, cette saisie de téléphones
01:57:17 également au Beaumet, où avait séjourné
01:57:19 le fuyard. On parle évidemment aussi
01:57:21 des conditions
01:57:23 en prison, pour les détenus, mais aussi
01:57:25 pour les agents pénitentiaires.
01:57:27 Emmanuelle Bodin est avec nous.
01:57:29 Est-ce que vous avez le sentiment qu'il y a des choses
01:57:31 qui ont été faites ? Alors, c'est vrai
01:57:33 que depuis le drame sur les
01:57:35 transferts, il semble qu'il y ait eu une petite
01:57:37 avancée. Voilà pourquoi il y aurait eu
01:57:39 une levée des blocus
01:57:41 des agents pénitentiaires devant les prisons.
01:57:43 Mais très vraisemblablement,
01:57:45 manifestement, ce n'est pas suffisant, Emmanuelle Bodin.
01:57:47 Alors, écoutez,
01:57:49 si on a, nous,
01:57:51 accepté ce relevé de décision
01:57:53 et on n'est pas les seuls, puisque deux autres
01:57:55 organisations syndicales l'ont fait, c'est qu'il y a des choses
01:57:57 très intéressantes dans ce relevé
01:57:59 de décision qu'on va compléter
01:58:01 et relever
01:58:03 un protocole
01:58:05 d'accord qui va être signé. Si on a avancé
01:58:07 sur un certain nombre de choses, alors c'est jamais
01:58:09 suffisant et surtout, c'est que ça ne va pas se faire,
01:58:11 ça demande du temps, puisqu'à l'achat des armes,
01:58:13 la formation des agents,
01:58:15 le changement, le parc automobile,
01:58:17 sécuriser les véhicules,
01:58:19 ça ne va pas pouvoir se faire
01:58:21 en un mois ou deux mois. Donc, ça va
01:58:23 demander du temps, il y a des choses qui vont aller vite, des choses à
01:58:25 moyen terme et à long terme. Donc,
01:58:27 voilà, sur ce qui a été obtenu
01:58:29 mais qui demande à être précisé
01:58:31 et à être
01:58:33 signé prochainement,
01:58:35 il y a quand même un certain nombre de choses qui peuvent
01:58:37 nous permettre de travailler dans une meilleure sécurité.
01:58:39 Dans une meilleure sécurité,
01:58:41 donc à l'intérieur des maisons d'arrêt,
01:58:43 à l'intérieur des prisons, car aujourd'hui,
01:58:45 force est de constater que c'est
01:58:47 parfois assez insoutable et on se
01:58:49 demande d'ailleurs, véritablement,
01:58:51 qui dirige à l'intérieur de cette
01:58:53 prison. Parfois, certains détenus
01:58:55 sont maîtres de leur mouvement,
01:58:57 peuvent passer des coups de téléphone, on parlait tout à l'heure
01:58:59 des mobiles qui avaient été saisis
01:59:01 et c'est très compliqué pour vos collègues.
01:59:03 Oui, tout à fait.
01:59:05 C'est une... Voilà, en fait,
01:59:07 on a énormément de portables, on a
01:59:09 aussi de la consommation de drogue et du trafic de drogue.
01:59:11 Donc, en fait, on peut
01:59:13 largement limiter
01:59:15 tout ça et même le stopper. C'est simplement une volonté
01:59:17 politique et des besoins
01:59:19 budgétaires. On a aussi dans ce
01:59:21 relevé de décision un certain nombre de choses
01:59:23 qui vont nous permettre de limiter. On va
01:59:25 développer plus rapidement les
01:59:27 brouilleurs de portables. Vous avez aujourd'hui
01:59:29 du matériel qui fonctionne
01:59:31 très bien et qui brouille les ondes, donc les portables
01:59:33 ne sont plus utilisés.
01:59:35 Le problème, c'est que ça coûte très cher.
01:59:37 Et on a aussi lancé une expérimentation.
01:59:39 On va essayer
01:59:41 de mettre des chiens de détection
01:59:43 de drogue. Demain, si vous avez
01:59:45 des chiens de détection de drogue dans les établissements
01:59:47 pénitentiaires, on va trouver
01:59:49 la drogue et on va pouvoir mettre
01:59:51 à mal les trafics et la consommation.
01:59:53 Mais c'est d'une. Alors, je crois que
01:59:55 la volonté, aujourd'hui, Eric Dupond-Muretti
01:59:57 semble l'avoir puisqu'il nous donne des moyens
01:59:59 et qu'il veut aller vers ça. Après,
02:00:01 c'est l'argent. Tout ça
02:00:03 coûte beaucoup d'argent. - Cela veut dire,
02:00:05 Noémie Schultz, qu'à l'intérieur des
02:00:07 enceintes, des prisons, des maisons d'arrêt, maintenant,
02:00:09 il va y avoir des unités ou presque
02:00:11 des forces de police, en effet, qui vont être
02:00:13 densifiées, avec des chiens
02:00:15 notamment, pour travailler à l'intérieur
02:00:17 de ces lieux. - Alors, il y a déjà
02:00:19 des équipes synophiles, avec
02:00:21 des chiens qui détectent la drogue. C'est très efficace.
02:00:23 Si vous vous mettez à l'entrée, là où
02:00:25 les familles arrivent, pour ensuite venir au parloir
02:00:27 des agents
02:00:29 avec un chien qui détecte
02:00:31 la présence de drogue, si vous avez une personne qui arrive
02:00:33 et que le chien se met à aboyer,
02:00:35 à ce moment-là, cette personne ne pourra pas
02:00:37 refuser d'être fouillée. On va la
02:00:39 fouiller et si on retrouve
02:00:41 qu'elle a de la drogue sur elle, elle, elle va être
02:00:43 arrêtée. Il y aura des poursuites contre elle et des poursuites aussi
02:00:45 contre le détenu, s'il est avéré
02:00:47 que c'est le détenu qui avait passé une commande de drogue.
02:00:49 Mais effectivement, aujourd'hui, vous n'avez pas
02:00:51 dans chaque prison, en permanence,
02:00:53 un chien et une équipe synophile.
02:00:55 C'est vrai que c'est une question de moyens. Alors, il y a des choses
02:00:57 qui sont faites sur les brouilleurs aussi, par exemple.
02:00:59 Ce qu'on nous indique du côté de la
02:01:01 chancellerie, c'est qu'aujourd'hui, toutes les
02:01:03 prisons qui sortent de terre, eh bien
02:01:05 les quartiers d'isolement et disciplinaires
02:01:07 sont construits systématiquement
02:01:09 et sont équipés de brouilleurs.
02:01:11 Mais ça coûte cher. En fait, en 2018,
02:01:13 le budget pour les brouilleurs était
02:01:15 de 15 millions d'euros. Il est passé à 30 millions
02:01:17 en 2023. Mais tout ça
02:01:19 prend du temps, ça coûte beaucoup d'argent et puis
02:01:21 ça pose aussi des difficultés. Parce qu'on se dit souvent
02:01:23 pourquoi est-ce qu'on ne met pas des brouilleurs dans toute la prison
02:01:25 comme ça aucun détenu
02:01:27 ne pourrait communiquer avec l'extérieur. Mais dans les prisons,
02:01:29 vous avez aussi des personnes qui y interviennent. Vous avez
02:01:31 des gens qui viennent de l'extérieur, des magistrats
02:01:33 notamment. Il y a des audiences
02:01:35 disciplinaires et des gens qui peuvent, eux, avoir
02:01:37 besoin de se servir de leur téléphone portable.
02:01:39 Donc il faut trouver aussi...
02:01:41 - On a très bien vécu sans téléphone portable pendant
02:01:43 quelques siècles. - Oui, mais il faut trouver
02:01:45 un juste milieu, équiper
02:01:47 de plus de téléphones fixes. Enfin, c'est des choses.
02:01:49 Mais il me semble que le principal obstacle
02:01:51 c'est d'abord la question du coût.
02:01:53 Ça coûte beaucoup d'argent d'équiper toutes les prisons
02:01:55 de brouilleurs. Mais c'est en train. On voit que ce budget-là,
02:01:57 par exemple, il a doublé en l'espace de 5 ans.
02:01:59 - Julie de Ventrebome ? - Oui, il y a une autre question que je me pose.
02:02:01 Je trouve ça très bien qu'on se décide
02:02:03 d'appliquer la loi. Bravo, formidable.
02:02:05 Mais... Et la drogue ?
02:02:07 Et les téléphones portables ?
02:02:09 En fait, l'une des raisons pour lesquelles
02:02:11 on les laisse circuler,
02:02:13 c'est que ça permet
02:02:15 de garder
02:02:17 un calme relatif
02:02:19 dans des établissements dont on sait
02:02:21 qu'ils sont surpeuplés.
02:02:23 Je ne vois pas comment on peut tenir
02:02:25 sans ce couvercle
02:02:27 sur la marmite
02:02:29 si on ne fait pas un plan immobilier
02:02:31 d'urgence pour augmenter les places de prison,
02:02:33 sachant que tous les détenus
02:02:35 n'ont pas la même dangerosité,
02:02:37 qu'on peut construire des établissements
02:02:39 avec des conditions de sécurité
02:02:41 plus légères, d'autres plus lourdes,
02:02:43 mais sans ce plan
02:02:45 urgentissime et express,
02:02:47 ça ne tiendra pas socialement.
02:02:49 - C'est ça. Emmanuel Baudin, vous le confirmez,
02:02:51 c'est la surpopulation dans les prisons
02:02:53 qui est peut-être le pire fléau
02:02:55 pour un travail
02:02:57 correct, va-t-on dire, pour vos collègues.
02:02:59 Et pardonnez-moi pour la question,
02:03:01 ce n'est pas du tout de la provocation,
02:03:03 mais à l'intérieur de la prison,
02:03:05 qui fait la loi ?
02:03:07 - Alors,
02:03:09 on a besoin pour la surpopulation,
02:03:11 d'ailleurs dans le relevé de décision
02:03:13 qu'on va signer mardi, qu'on a validé,
02:03:15 il y a le lancement d'un grand chantier
02:03:17 sur la gestion des flux,
02:03:19 c'est-à-dire comment on fait pour
02:03:21 gérer ce problème de surpopulation carcérale
02:03:23 qui a toujours existé. Donc on va ouvrir
02:03:25 un chantier, nous on a plusieurs
02:03:27 propositions, on les a déjà faits,
02:03:29 il faut confier un certain nombre de choses
02:03:31 à la direction de l'administration
02:03:33 pénitentiaire, et plutôt qu'au magistrat.
02:03:35 Donc ça on le développera
02:03:37 et on l'expliquera le moment venu.
02:03:39 Dans les prisons, les surveillants
02:03:41 sont à leur place et font régner
02:03:43 l'ordre et la discipline. Alors c'est pas simple,
02:03:45 quand vous êtes tout seul et que vous avez 180 détenus
02:03:47 à gérer, forcément que c'est compliqué,
02:03:49 mais aujourd'hui les prisons sont
02:03:51 gérées, puisque sinon on aurait des mouvements
02:03:53 collectifs ou des refus de réintégrer,
02:03:55 ce qui arrive de temps en temps, mais qui n'est pas
02:03:57 quelque chose
02:03:59 qui arrive régulièrement.
02:04:01 Donc on gère et on tient nos établissements,
02:04:03 et effectivement avec la surpopulation carcérale,
02:04:05 on est à la limite de l'explosion,
02:04:07 de l'explosion. La cocotte minute,
02:04:09 comme l'a dit Madame, est
02:04:11 prêt à exploser. - Vos collègues
02:04:13 ont-ils peur d'aller travailler ? Ils vont-ils
02:04:15 avec la boule au ventre ? Pas uniquement
02:04:17 par rapport malheureusement à ce qui s'est passé
02:04:19 dans l'heure, qui était dans le cadre d'un
02:04:21 transfert, mais c'est aussi à l'intérieur
02:04:23 des prisons et des maisons d'arrêt.
02:04:25 Donc y a-t-il cette peur néanmoins ?
02:04:27 Et craignez-vous qu'il y ait une désaffection
02:04:29 pour votre métier ? Parce que
02:04:31 je crois savoir que ces dernières années, il a été
02:04:33 assez compliqué de pouvoir recruter
02:04:35 des agents pénitentiaires.
02:04:37 - Alors,
02:04:39 forcément on est plus ou moins tendu, des fois
02:04:41 en allant travailler ou quand on a passé une mauvaise journée,
02:04:43 mais la peur, elle fait partie
02:04:45 du métier, et heureusement, quelqu'un qui n'aurait pas peur
02:04:47 serait soit un déséquilibré,
02:04:49 soit oui, bien sûr que parfois on a peur, mais on n'a
02:04:51 pas peur tout le temps.
02:04:53 Et ça, c'est... Heureusement.
02:04:55 Concernant le recrutement, on vient
02:04:57 de... On a négocié,
02:04:59 il faut se dire, à négocier l'année dernière
02:05:01 une grande réforme à l'éminentaire
02:05:03 et statutaire, qu'on dit
02:05:05 historique, où tous les surveillants vont passer en catégorie
02:05:07 B, c'est-à-dire que demain,
02:05:09 dès le 1er janvier de cette année, tous les surveillants sont payés
02:05:11 le même salaire
02:05:13 que les policiers, avec en plus
02:05:15 des heures supplémentaires, donc on gagne même plus...
02:05:17 Les surveillants, aujourd'hui,
02:05:19 gagnent plus qu'un policier sur la voie publique.
02:05:21 Et on a... Ça a déjà
02:05:23 porté ses fruits, puisque l'année dernière, ça faisait
02:05:25 10 ans qu'on n'avait pas rempli notre schéma d'emploi,
02:05:27 on n'avait pas réussi à recruter le nombre d'emplois que nous
02:05:29 donnait Bercy. L'année dernière, on a rempli
02:05:31 notre schéma d'emploi. Et les premiers concours
02:05:33 cette année n'ont jamais eu autant
02:05:35 de candidats. Alors on attire,
02:05:37 parce que le salaire attire les gens...
02:05:39 - Oui, allez-y... - Plus de 3000 inscrits
02:05:41 en 3 jours
02:05:43 à l'ouverture du concours cette année, grâce à cette
02:05:45 revalorisation. Effectivement, le fait de passer
02:05:47 de catégorie C à catégorie B pour les
02:05:49 surveillants, et même catégorie A pour
02:05:51 les gradés, a créé vraiment un appel d'air.
02:05:53 Il y a eu beaucoup plus de candidatures cette année
02:05:55 qu'il y en avait dans le passé.
02:05:57 - Mais ce qui s'est passé dans l'heure ne peut-il pas créer une
02:05:59 forme d'électrochoc ou de rejet
02:06:01 de ce métier ? C'est là toute la question.
02:06:03 - On va se poser la question à ce moment-là
02:06:05 quand un policier est tué dans la section ?
02:06:07 - Bien sûr, mais on a souvent dit à Maury-Bourlée
02:06:09 que les agents pénitentiaires,
02:06:11 ou en tout cas la pénitentiaire,
02:06:13 était la 3e force de sécurité
02:06:15 de France, derrière
02:06:17 la police et la gendarmerie.
02:06:19 Est-ce que véritablement c'est le cas, après ce qui s'est passé
02:06:21 malheureusement mardi dernier ?
02:06:23 - Le cas le plus certain, c'est que la pénitentiaire souffre
02:06:25 depuis des années d'un véritable problème de recrutement,
02:06:27 qui visiblement est en train
02:06:29 de changer depuis les mesures qui ont été
02:06:31 prises l'été dernier.
02:06:33 Il faut rappeler que les agents pénitentiaires
02:06:35 font un travail ingrat,
02:06:37 très difficile, et eux-mêmes
02:06:39 sont les victimes, en plus des détenus,
02:06:41 de la surpopulation carcérale. Eux-mêmes subissent
02:06:43 des violences.
02:06:45 4911 actes de violences physiques
02:06:47 sur agents en 2022,
02:06:49 sont au ministère de la Justice.
02:06:51 Ils ont à subir à l'intérieur,
02:06:53 puisqu'ils côtoient les détenus au quotidien,
02:06:55 les conséquences
02:06:57 de cette surpopulation carcérale,
02:06:59 qui ne fait qu'augmenter. Le gouvernement
02:07:01 avait promis 15 000 passes de prison
02:07:03 en 2018,
02:07:05 à l'échéance
02:07:07 2027. Je crois qu'on a un peu plus
02:07:09 de 3 000, donc on est très loin du compte.
02:07:11 - Vous êtes d'accord Emmanuel Baudin, pour dire qu'il n'y a pas
02:07:13 assez de prisons aujourd'hui. Il y a cette surpopulation
02:07:15 en effet, et qu'on ne sait
02:07:17 plus quoi faire de ces prisonniers.
02:07:19 Voilà pourquoi cela crée aussi des conditions
02:07:21 de détention pour les agents pénitentiaires,
02:07:23 mais aussi pour les détenus,
02:07:25 particulièrement complexes.
02:07:27 - Oui, alors on va
02:07:29 construire de nouvelles prisons. Alors
02:07:31 effectivement, on n'aura pas les 15 000 places
02:07:33 en 2027, parce qu'il y a eu du retard
02:07:35 pour plusieurs raisons. Mais
02:07:37 construire des prisons n'est pas la seule solution,
02:07:39 et ne peut pas être la seule solution.
02:07:41 Il faut maintenant qu'on puisse aussi
02:07:43 aménager des peines, qu'on puisse
02:07:45 incarcérer à domicile, avec un
02:07:47 système... C'est ce qu'on va proposer, vous voyez,
02:07:49 aux magistrats et aux ministres.
02:07:51 La prison ne peut pas être le réceptacle
02:07:53 de toute la misère. On ne peut pas mettre quelqu'un
02:07:55 qui est condamné à un mois en prison,
02:07:57 ça n'a aucun sens. Et on
02:07:59 n'aboutit à rien. Entasser les gens dans des cellules
02:08:01 de 9 mètres carrés, quand vous avez six détenus,
02:08:03 ça ne sert à rien. Donc il faut aménager
02:08:05 des peines. Il faut faire de l'incarcération
02:08:07 à domicile. Vous savez, c'est bien souvent plus
02:08:09 difficile d'être incarcéré à la maison. Alors pour des
02:08:11 petites peines, on est dans des choses
02:08:13 avec des contrôles à domicile. Voilà,
02:08:15 on a plein de propositions. Parce que
02:08:17 construire des prisons ne suffira pas
02:08:19 de toute façon à absorber l'idée des
02:08:21 prisons. En plus, ce qu'on va construire, c'est d'essayer d'aller
02:08:23 vers l'incédilement individuel pour une meilleure
02:08:25 détention pour les détenus et pour les personnels.
02:08:27 Vous l'avez dit. Les conditions de détention
02:08:29 des détenus, c'est les conditions
02:08:31 de travail des personnels de surveillance.
02:08:33 - Je cède la parole à Judith Vintraud dans un tout petit instant.
02:08:35 Je voudrais quand même vous soumettre, Emmanuel Baudin,
02:08:37 ce qui se fait notamment en Écosse, où le
02:08:39 gouvernement indépendantiste, parce qu'il y a la même problématique
02:08:41 en Écosse avec la surpopulation,
02:08:43 décide d'octroyer des libertés
02:08:45 anticipées à des prisonniers
02:08:47 qui sont condamnés à des courtes peines.
02:08:49 Ça veut dire que comme il y a trop de monde, pour les courtes peines,
02:08:51 on réduit la peine et on vous permet de sortir
02:08:53 peut-être trois mois ou six
02:08:55 mois avant votre peine. Qu'en pensez-vous ?
02:08:57 - On a fait ça. - Oui.
02:08:59 - Écoutez, nous on l'a proposé au ministre.
02:09:01 Aujourd'hui, la situation est trop
02:09:03 compliquée et trop dangereuse. On est à l'approche
02:09:05 des JO. Si jamais on avait
02:09:07 un afflux de personnes à
02:09:09 incarcérer, on serait incapables de
02:09:11 les absorber. Il faut qu'on ait
02:09:13 des mesures aujourd'hui rapides pour
02:09:15 essayer de vider ces prisons un minimum.
02:09:17 Si on a le moindre souci,
02:09:19 si une prison brûle demain, je ne sais
02:09:21 pas où on va mettre les futurs détenus. On est
02:09:23 à plus de 77 000 détenus.
02:09:25 Aujourd'hui, quand
02:09:27 on a des arrivants qui arrivent à la porte d'entrée,
02:09:29 ça devient problématique. On ne sait
02:09:31 plus où les mettre. Donc il faut, le ministre
02:09:33 s'engage dans ce reservé de décision
02:09:35 à ouvrir les débats et les discussions.
02:09:37 Mais je crains que ce ne soit pas
02:09:39 assez rapide. Ma crainte, c'est qu'on ne puisse
02:09:41 pas faire face à un afflux
02:09:43 à cause des JO ou pour toute autre
02:09:45 chose. Donc je pense qu'il va falloir sérieusement
02:09:47 réfléchir, et je le dis,
02:09:49 un peu à ce
02:09:51 qu'on a fait pendant le Covid. Il faut
02:09:53 vider un peu nos prisons pour que la
02:09:55 cocotte laisse échapper de la vapeur
02:09:57 pour éviter que ça explose.
02:09:59 - Et avec quel résultat ?
02:10:01 J'ai la curieuse
02:10:03 impression, quand je vous écoute,
02:10:05 d'entendre parler, Nicole Belloubet,
02:10:07 ministre de la Justice, qui
02:10:09 effectivement avait fait
02:10:11 des libérations anticipées,
02:10:13 qui effectivement
02:10:15 a contribué, elle n'est pas la seule,
02:10:17 en tant que ministre de la Justice,
02:10:19 à supprimer
02:10:21 les courtes peines, totalement. En France,
02:10:23 grosso modo, on ne va pas en prison
02:10:25 si on est condamné à moins
02:10:27 d'un an de prison.
02:10:29 - C'est la loi. Une peine de moins d'un an
02:10:31 est aménageable. - De prison ferme.
02:10:33 Et par ailleurs,
02:10:35 je vous rappelle les chiffres... - C'était deux ans avant.
02:10:37 Rachida Dati avait décidé que les peines
02:10:39 de moins de deux ans étaient aménageables. Et ça a été
02:10:41 ramené à un an en 2020.
02:10:43 - Alors il y a Emmanuel Baudin qui voulait réagir justement.
02:10:45 Je vous laisse terminer.
02:10:47 - Je rappelle qu'actuellement,
02:10:49 selon les chiffres
02:10:51 de l'Institut pour la Justice, confirmés
02:10:53 par le ministère de la Justice,
02:10:55 plus de 40% des condamnés à la prison
02:10:57 ferme ne font pas du tout de prison
02:10:59 ou vraiment une infime partie
02:11:01 de leur peine. - Emmanuel Baudin.
02:11:03 - Oui, aujourd'hui on a des gens
02:11:05 qui sont condamnés à un mois, trois mois,
02:11:07 cinq mois en prison. On en a plein.
02:11:09 - Ah bon ? Quelle proportion ?
02:11:11 - Ah mais c'est
02:11:13 dans les maisons d'arrêt, vous avez entre eux
02:11:15 les gens déjà qui ne sont pas condamnés,
02:11:17 qui sont prévenus. Parce qu'il y a aussi ce problème.
02:11:19 Les gens ne sont même pas condamnés, ils sont prévenus.
02:11:21 - Oui mais ils sont en prison. Ils contribuent
02:11:23 à la surpopulation, les gens qui sont prévenus
02:11:25 et qui sont incarcérés.
02:11:27 - Les prisons pleines de condamnés
02:11:29 à un mois, je n'en connais pas en France.
02:11:31 - J'en connais pas.
02:11:33 - Là manifestement,
02:11:35 Emmanuel Baudin dans ses métiers, en connaît.
02:11:37 - Non, non, non.
02:11:39 Emmanuel Baudin glisse tout de suite
02:11:41 vers les prévenus.
02:11:43 - Y a-t-il des peines de trois mois de prison ?
02:11:45 Pas pour des prévenus mais pour des peines de prison.
02:11:47 - Un mois, ils viennent dire un mois.
02:11:49 - Emmanuel Baudin.
02:11:51 - Madame, il y a des gens qui ont des peines
02:11:53 à faire de trois mois qui sont en prison.
02:11:55 - Déjà on est passé d'un mois à trois mois.
02:11:57 - Oui, enfin on peut jouer sur les chiffres.
02:11:59 - Dans tous les cas, ça fait plus de 77 000 détenus, madame.
02:12:01 Donc moi je vous dis que quelqu'un qui est condamné
02:12:03 à un mois ou à trois mois n'a pas sa place en prison,
02:12:05 c'est tout. On doit lui aménager sa peine.
02:12:07 - Il y a un petit mot de Caroline Pilasse avant la fin de l'émission.
02:12:09 - Il faut simplement rappeler que le taux d'incarcération en France
02:12:11 est en deçà de la moyenne européenne.
02:12:13 Donc contrairement à ce que nous répète la gauche
02:12:15 et notamment l'extrême gauche pour qui la prison est impensable,
02:12:17 c'est pas qu'il y a trop de détenus en France.
02:12:20 C'est qu'il n'y a pas assez de places de prison.
02:12:22 Par ailleurs, il faut rappeler que c'est bien la philosophie politique
02:12:24 qui est inscrite dans la loi d'aménager au maximum.
02:12:28 Et on contraint quasiment, on force la main aujourd'hui des magistrats
02:12:31 pour aménager un maximum les conditions.
02:12:33 - Quelques secondes, Caroline Pilasse, pour conclure l'émission.
02:12:35 - C'est pas que la gauche qui a fait ça, quand même.
02:12:37 - Non, c'est la droite et la gauche.
02:12:39 - Quelques secondes, malheureusement, le temps se termine.
02:12:41 - Globalement, en fait, il faut un changement de paradigme sur le régalien.
02:12:43 Tout le monde le sait. Monsieur, en dehors du drame
02:12:45 qui est arrivé il y a quelques jours,
02:12:47 les agents pénitentiaires, cela fait des années
02:12:49 qu'ils réclament la même chose. Plus d'effectifs, plus de budget.
02:12:51 Et personne ne les entend ou très peu de monde.
02:12:53 - Il faut qu'ils éteignent le drame et des morts pour que ça arrive.
02:12:55 - Exactement. Et n'oublions pas aussi qu'il y a un paradoxe français.
02:12:58 C'est-à-dire que beaucoup de Français veulent plus de prison,
02:13:00 qu'il y ait forcément plus de places de prison,
02:13:02 mais ils n'en veulent pas près de chez eux.
02:13:04 - Merci infiniment. Merci Emmanuel Baudin d'être venu sur l'antenne de CNews.
02:13:07 Bon courage pour la suite. Merci à nos invités, évidemment.
02:13:09 Vous restez avec nous. L'actualité continue, bien sûr,
02:13:11 avec Olivier de Caire en flec.
02:13:13 C'est Plunchline dans quelques instants.
02:13:15 Et à demain pour 180 à 14h. Salut.
02:13:17 A 13h. Salut.
02:13:18 ♪ ♪ ♪

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