• il y a 9 mois
Les invités de Lionel Rosso débattent de l'actualité dans #180minutesInfoWE le samedi et le dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue 180 minutes info comme chaque jour 14h17, vous le savez pour vous accompagner l'après-midi sur C News en direct avec le décryptage de l'actualité en compagnie de nos invités.
00:00:11 Karim Abri qui est là, bonjour, soyez là, bienvenue, ravi de vous retrouver.
00:00:14 Joseph Touvenel également, bonjour, bienvenue et bienvenue à Michael Taberne.
00:00:18 Bonjour, soyez le bienvenu. Toute l'actualité, le décryptage, les débats dans quelques instants mais comme le veut la tradition désormais, les informations, le complet de l'information.
00:00:28 Avec vous Isabelle Piboulot, bonjour.
00:00:30 Bonjour Lionel, bonjour à tous.
00:00:32 A la une, trois personnes ont été blessées à l'arme blanche hier matin à Paris, Gare de Lyon.
00:00:37 Une agression qui s'ajoute aux nombreux incidents dénoncés depuis des années par les riverains.
00:00:42 L'insécurité inquiète aux abords de la place Henri-Freney.
00:00:46 Juliette Sadate, Maxime Leguet et Laura Lestrade.
00:00:50 Nuisance sonore, incivilité jusqu'à l'extrême violence. Les habitants à proximité de la Gare de Lyon connaissent depuis des années un sentiment d'insécurité.
00:01:00 Ils pointent du doigt la place Henri-Freney où des distributions alimentaires pour les plus démunis attirent régulièrement migrants et marginaux.
00:01:08 Fatalement, distribution alimentaire, il y a plein de gens qui arrivent.
00:01:11 Le soir, il y a jusqu'à 300 personnes et on savait qu'un jour que dans l'eau, il y aurait un qui pèterait les plombs et qu'il y aurait une attaque.
00:01:20 Moi qui travaille dans la gare là où il y a du transport, moi en tout cas personnellement, je ne me sens pas en sécurité.
00:01:26 On est en plein Paris, une gare internationale, quand tu vois des vingtaines de trentaines de personnes qui traînent comme ça.
00:01:32 Depuis des années, les riverains alertent sur la dangerosité de cette place et dénoncent un manque de réactivité de la mairie du 12e arrondissement.
00:01:40 La place est dangereuse. La proximité de la gare fait que ça attire une population qui malheureusement est dans le besoin.
00:01:51 Mais dans cette population, il y a des gens qui sont dangereux. Nous interpellons, je vous le dis depuis des mois la mairie et rien ne bouge.
00:01:58 Les habitants demandent que les distributions soient organisées dans un lieu plus adapté.
00:02:02 Ils souhaitent également la mise en place d'un point fixe de police aux abords de la place.
00:02:09 En Haute-Corse, une enquête a été ouverte pour violation de domicile et dégradation aggravée.
00:02:14 Des militants indépendantistes se sont introduits dans une maison qui appartiendrait à Éric Dupond-Moretti.
00:02:20 Sur X, le mouvement Corine Fronte a revendiqué une opération symbolique afin de dénoncer les mécanismes répressifs sur l'île de beauté.
00:02:29 Les précisions de notre correspondante Christine Allosy.
00:02:32 Sur X, le mouvement indépendantiste Corine Fronte a revendiqué hier une opération symbolique et politique visant le domicile secondaire d'Éric Dupond-Moretti afin de dénoncer les mécanismes répressifs.
00:02:44 En Corse, environ 40 militants étaient présents. Ils ont accroché des draps aux fenêtres de la maison portant notamment les slogans "Répression, amende, figette, basta" ou encore "Solution politique"
00:02:55 dans leurs revendications exprimées lors d'une conférence de presse devant la maison.
00:02:58 Les indépendantistes ont directement attaqué un ministre qui, je cite, "ne s'exprime jamais sur la question politique corse, sur la répression et la situation des anciens prisonniers politiques corse".
00:03:09 Une enquête a été ouverte pour violation de domicile et dégradation aggravée, a précisé hier le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre.
00:03:16 Cette opération de Corine Fronte est intervenue à quelques jours à peine d'une nouvelle visite en Corse du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:03:23 pour un point d'étape sur les discussions entamées avec les élus et les autorités corses sur une future éventuelle autonomie pour l'île de beauté.
00:03:31 Dans le reste de l'actualité, un migrant a été tué par balle la nuit dernière. Un second a été blessé.
00:03:38 Les faits se sont passés à proximité du camp de Lundplage dans le nord.
00:03:42 L'homme décédé avait été retrouvé encore vivant sur les bords de l'Assez près de Grande-Synthe avant d'être transporté à l'hôpital.
00:03:50 Une enquête a été ouverte. Aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade.
00:03:55 Dans l'actualité internationale, les rebelles houthis ont juré de riposter aux frappes américano-britanniques.
00:04:02 Les États-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé des dizaines de cibles au Yémen hier.
00:04:07 Une réponse aux attaques répétées contre des navires menées par les houthis soutenues par l'Iran.
00:04:12 Les forces de la coalition ont atteint une trentaine de cibles situées dans 13 lieux du Yémen.
00:04:17 Les explications de notre correspondante à New York, Elisabeth Gueddel.
00:04:21 C'est la troisième fois en un peu moins de quatre semaines que les Américains et les Britanniques mènent une opération conjointe contre les houthis.
00:04:30 Vous savez, ces militants basés au Yémen, soutenus effectivement par l'Iran et qui perturbent depuis le mois de novembre
00:04:36 le trafic de frettes maritimes mondiales sur la mer Rouge pour, disent-ils, soutenir la cause des Palestiniens à Gaza.
00:04:44 Malgré les frappes précédentes au mois de janvier, ils continuent d'avoir les moyens d'attaquer ces navires de marchandises.
00:04:51 Donc les Américains et les Britanniques ont décidé, avec une coalition d'alliés, de frapper fort.
00:04:56 Ils ont bombardé 13 sites au nord du Yémen, des stocks d'armement profondément enfouis dans le sol,
00:05:04 des lanceurs de missiles, des radars, des hélicoptères, dans l'espoir que les houthis ne puissent plus mener ces opérations.
00:05:11 Les États-Unis évitent toujours la confrontation directe avec l'Iran pour éviter d'embraser la région du Moyen-Orient.
00:05:17 Mais la presse américaine souligne que ces frappes de ces deux derniers jours, en Irak, en Syrie et au Yémen hier,
00:05:23 ressemblent bien à une escalade de la situation, d'autant que les houthis promettent de continuer à faire ces attaques jusqu'à l'accord d'un cessez-le-feu à Gaza.
00:05:33 Et on termine ce journal par un mot de sport et une bonne nouvelle.
00:05:38 Succès pour Teddy Riner qui file en demi-finale du tournoi de Paris.
00:05:42 Le judoka de 34 ans a remporté sans encombre son premier combat face au Kazakh Galimzan Krikbey, disqualifié après trois pénalités en 2 minutes 28.
00:05:53 Le double champion olympique des Poilous aura ensuite battu le sud-coréen Jae-gui-yoon en seulement 42 secondes.
00:06:00 Je vous retrouve pour un prochain journal à 15h. Tout de suite place à 180 minutes info week-end avec vous Lionel.
00:06:07 Merci Isabelle Piboulot. A tout à l'heure pour l'information en effet, les débats avec nos invités.
00:06:11 Dans quelques instants, juste après la pause, vous restez avec nous sur CNews bien sûr.
00:06:15 On se retrouve sur le plateau de 180 minutes info week-end en direct sur CNews avec Karim Abrik, Michael Taverne et Joseph Touvenel.
00:06:26 On boucle la boucle avec les agriculteurs, c'est vrai qu'on en a beaucoup parlé mais c'est une crise qui va sans doute se prolonger et perdurer.
00:06:32 Là il y a une pause en effet avec les barrages qui ont été levés mais on se penche quand même sur les réactions de l'opinion et notamment le sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:06:42 37% des français pensent que les agriculteurs ont gagné leur combat avec le gouvernement tandis que 34% estiment qu'ils l'ont perdu.
00:06:50 29% ne se sont pas prononcés, ça veut dire qu'ils sont peut-être partagés.
00:06:54 Est-ce que vous avez ce sentiment, Michael Taverne, qu'avec les annonces qui ont été faites et les promesses de Gabriel Attal puis d'Emmanuel Macron,
00:07:01 les paysans ont gagné et peuvent être satisfaits d'avoir levé les barrages ?
00:07:06 Écoutez, en tout cas, ils sont extrêmement méfiants parce qu'ils attendent des actes et non plus des paroles.
00:07:11 D'ailleurs au Rassemblement National, ça fait maintenant des années que nous alertons les pouvoirs publics sur la superposition des normes,
00:07:18 des réglementations, les traités de libre-échange que nous dénonçons, les règles sanitaires, sociales, environnementales,
00:07:24 qui ne sont pas respectées par des pays qui importent, en tout cas qui exportent leurs produits sur le territoire européen.
00:07:32 Mais je trouve que cette mobilisation a eu un soutien vraiment de la part des français.
00:07:38 Et ils voient aujourd'hui vraiment le malaise agricole, qui était connu quand même de la part des français,
00:07:46 mais là on voit aujourd'hui que quand on voit qu'un agriculteur se suicide tous les deux jours,
00:07:51 quand on voit le prix du lait, en fait, il produit à perte, donc il n'arrive pas à se délivrer un salaire.
00:08:00 Je pense qu'aujourd'hui, effectivement, les français ont été touchés par cette mobilisation parce qu'ils sont fiers de leur agriculture,
00:08:07 ils sont fiers de la production et des produits français, comme nous le sont également.
00:08:12 Et je pense qu'aujourd'hui, le gouvernement devrait s'atteler à prendre les mesures adéquates,
00:08:19 puisque aujourd'hui, il faut préserver et sauver l'agriculture française.
00:08:22 Selon vous, le gouvernement avait-il mesuré la force de la mobilisation ?
00:08:26 Et peut-être aussi la situation inquiétante dans laquelle les agriculteurs se trouvaient depuis de nombreuses années ?
00:08:32 Mais oui, surtout ce gouvernement, quand même, est en place depuis sept ans.
00:08:37 N'oubliez pas qu'Emmanuel Macron est un européiste, c'est-à-dire que c'est lui, en fait, qui a tracé la politique de l'agriculture européenne et de l'agriculture française.
00:08:46 Donc aujourd'hui, je vous dis, on attend des actes concrets, mais il y a beaucoup de communication de la part du gouvernement.
00:08:52 Je prends juste l'exemple du GNR. À l'Assemblée nationale, nous avons déposé des amendements pour supprimer cette taxe,
00:08:59 et le gouvernement a déclenché le 49-3. Il a fallu une mobilisation massive des agriculteurs pour revenir sur cette taxe.
00:09:07 Je pense qu'aujourd'hui, le gouvernement n'avait pas pris l'ampleur de cette mobilisation, mais maintenant, il faut faire place aux actes.
00:09:16 C'est ce que les agriculteurs demandent.
00:09:18 Karim Aboury, avez-vous l'impression que, maintenant, avec un petit peu de recul, on va dire 24-48 heures après les annonces
00:09:24 et le fait que les tensions se soient apaisées, que les paysans ont gagné ou qu'ils continuent à être manipulés?
00:09:30 Car c'est de cela dont il est question tout de même depuis si longtemps.
00:09:33 Je pense que ce mouvement a été très important, mais tout n'est pas réglé.
00:09:39 Donc, on peut dire peut-être que, acte 1, le gouvernement a réussi à calmer la tempête, à calmer la crise,
00:09:46 mais ça ne veut pas dire que le mouvement ne pourrait pas se reformer, se réorganiser,
00:09:51 se remanifester si jamais le gouvernement ne tenait pas ses paroles, ne tenait pas ses promesses
00:09:57 et si on se rendait compte aussi que les mesures qui ont été annoncées n'étaient pas suffisantes.
00:10:02 Donc, acte 1, le gouvernement a réussi, comme je dis, à calmer la tempête.
00:10:06 Les agriculteurs ont réussi aussi à aller chercher quelques concessions de la part du gouvernement.
00:10:13 Mais est-ce que ce sera tout pour vraiment réussir à calmer ce...
00:10:17 Je ne veux pas calmer, mais en fait répondre à ce malaise profond.
00:10:20 Moi, je pense que ce n'est pas encore terminé tout ça. Il y a encore des choses.
00:10:24 C'est sûr qu'il y a des mesures, ça va prendre plusieurs mois, voire peut-être même des années,
00:10:27 mais il y a des choses qui doivent être urgentes.
00:10:30 Je pense que ce mouvement des agriculteurs, c'est extrêmement important.
00:10:33 C'est une question de survie, survie de l'agriculture française,
00:10:37 survie aussi de ce qui constitue l'agriculture, je veux dire le terroir,
00:10:42 cette préservation aussi de cette identité française, de cette transmission.
00:10:47 Il y a évidemment... Ils ont parlé qu'ils allaient faire quelque chose pour la transmission,
00:10:51 par exemple pour les enfants et tout ça, mais encore, est-ce que ce sera suffisant?
00:10:56 Je ne suis pas certaine. Et il faut faire attention parce que sur la question des mesures environnementales,
00:11:01 moi, je pense que c'est du côté maintenant des organisations écologistes
00:11:07 qui vont peut-être reprendre le flambeau et dire attention, par exemple,
00:11:10 sur le programme éco-phyto qui devait réduire les pesticides de soi et tant pour eux.
00:11:14 - Qui a été suspendu, là. - C'est ça, d'ici 2030.
00:11:17 On voit que les organisations écologistes se sont tues un peu au cours des derniers jours,
00:11:24 pendant les manifestations, mais elles vont revenir à la charge.
00:11:26 Et moi, je crois qu'il va y avoir d'autres pressions pour que ce genre de mesures reviennent aussi.
00:11:30 - Oui, avec les différents lobbying, en effet, et on a surtout tendance à opposer bien souvent l'écologie,
00:11:36 l'environnement, en tout cas les verts, et les agriculteurs et les paysans qui sont eux-mêmes des écologistes.
00:11:40 - Oui, malheureusement, je suis d'accord avec vous.
00:11:42 - Voilà, on ne les positionne pas toujours sur ce statut-là, sur ce standing-là.
00:11:45 - Mais alors que si on décide d'aller dans cette direction, il faut les soutenir, il faut les aider.
00:11:49 - Bien sûr. - Vous voyez, ça ne devrait pas être incompatible tout ça,
00:11:53 mais en même temps donner les moyens si on veut vraiment aller dans cette direction-là
00:11:57 et ne pas non plus contribuer à la paupérisation des agriculteurs.
00:12:02 - Joseph Thounel, on l'a compris, le feu n'est pas éteint, il y a sans doute une échéance avec le salon de l'agriculture
00:12:07 à la fin du mois de février, donc de ce mois-ci. Il suffit juste qu'on souffle un tout petit peu sur les braises,
00:12:11 en tout cas que les paysans soufflent sur les braises pour que ça reparte. En France, je parle.
00:12:15 - Ça, c'est certain. Ce qu'on voit dans l'opinion publique, c'est qu'elle est partagée à juste titre.
00:12:19 Le premier point, c'est que les agriculteurs ont gagné la bataille de l'opinion publique.
00:12:25 Ils ont eu un soutien massif de l'opinion publique.
00:12:27 Les gens qui ignoraient les vrais problèmes de l'agriculture française ont réalisé qu'il y avait de gros et vrais problèmes.
00:12:33 Ça, c'est la partie positive. L'autre partie, ça a été dit, quand sera-t-il des promesses ?
00:12:40 Et les promesses sont-elles tenables ? Parce que toute une partie des solutions, c'est l'Europe.
00:12:46 Aujourd'hui, plus de 60% des textes qui concernent l'agriculture sont directement pris à Bruxelles.
00:12:52 Quel poids avons-nous réellement à Bruxelles ? Ça, c'est une vraie question et on verra dans la durée.
00:12:58 Est-ce que politiquement, on aura le courage de s'opposer aux Allemands ?
00:13:02 Ça change dans le même temps. Les Allemands, les Espagnols, les Grecs, les Pays-Bas,
00:13:06 les agriculteurs sont en train de monter en pression aussi. Donc, on peut être partagé.
00:13:12 Dernière chose, sur les écologies. Mais le meilleur moyen de défendre l'écologie aujourd'hui,
00:13:20 c'est sans doute d'imposer des normes à l'entrée des produits chez nous,
00:13:24 parce que nous, on pèse sur la planète pas grand-chose.
00:13:27 Par exemple, les vaches en Europe, c'est 8% du cheptel mondial. Donc, 92% sont ailleurs.
00:13:35 Exigeons des réglementations ailleurs pour importer les produits,
00:13:39 parce qu'eux, ils peuvent mettre tout ce qu'ils veulent, ils peuvent vendre à l'extérieur,
00:13:45 et on fera descendre l'utilisation des produits chimiques, l'utilisation d'un certain nombre de choses
00:13:50 dans le reste du monde, globalement, c'est beaucoup plus important.
00:13:53 Et puis, on parle souvent des produits, jamais des hommes et des femmes,
00:13:57 parce que dans le reste du monde, il y a des hommes et des femmes
00:14:00 qui n'ont aucune condition sanitaire réglementaire comme chez nous on a,
00:14:05 et qui meurent à la tâche dans l'agriculture en absorbant tous les jours du poison.
00:14:09 Et j'aimerais que nos écologies se réveillent un peu, soient un peu moins égoïstes,
00:14:13 et disent "eh bien, on refuse, on est avec les agriculteurs,
00:14:17 on arrête d'importer chez nous des produits quand on n'a pas les exigences respectées de nos normes sanitaires".
00:14:25 Des hommes et des femmes, vous faites bien de le dire, car dans le sondage,
00:14:28 et des enfants bien sûr, on a vu des visages féminins dans le monde de l'agriculture,
00:14:32 qu'on pouvait penser peut-être très masculins, à tort, puisque les femmes étaient vraiment en tête de liste,
00:14:38 et sur les différentes barricades ou les différents barrages.
00:14:43 On le voit aussi dans le sondage, les hommes sont plus convaincus que les agriculteurs
00:14:46 ont réussi à se faire entendre, puisque 39% d'entre eux ont voté en leur faveur.
00:14:49 Chez les femmes sondées, 34% sont du même avis.
00:14:52 Les femmes agricultrices, Karim Abrik, sont montées au créneau.
00:14:56 Ça aussi, c'est un autre visage de l'agriculture qui peut embarquer une partie de l'opinion,
00:15:01 et une partie peut-être aussi de la politique, du monde politique en tout cas.
00:15:05 Oui, mais le monde agricole, en fait, ça représente la société,
00:15:08 c'est des hommes, des femmes, leur famille, les enfants,
00:15:11 et c'est vrai qu'il y a des femmes qui sont montées au créneau, qu'on les a vues,
00:15:14 et c'est ce que je trouve bien avec ce mouvement des agriculteurs,
00:15:17 c'est que pour une fois, ils n'étaient pas invisibilisés.
00:15:20 Et au cours des dernières années, ce n'est pas nécessairement des gens qui se plaignaient,
00:15:25 qui sortaient, ils ont beaucoup enduré leur sort,
00:15:28 et on le voit parce qu'il y a eu aussi d'autres mouvements dans d'autres pays,
00:15:33 au Pays-Bas, on l'a vu ailleurs, ça s'est fait finalement,
00:15:37 il y a eu cette constellation de manifestations,
00:15:40 et les agriculteurs et les agricultrices françaises sont sortis, et c'est tant mieux.
00:15:44 Et je pense aussi que le gouvernement a beaucoup appris des Gilets jaunes,
00:15:48 parce que les Gilets jaunes, on a laissé pourrir la situation,
00:15:51 le mouvement s'est désorganisé, devenu très violent,
00:15:54 alors que le mouvement des agriculteurs, bon oui, il y avait des syndicats,
00:15:58 je pense que ça a pu aider d'avoir ces coalitions, si vous voulez,
00:16:02 pour permettre de préciser les demandes,
00:16:05 mais quand même, on a vu que le gouvernement a voulu réagir très très vite,
00:16:08 avec des annonces assez rapides,
00:16:10 globalement on parle de ce plan d'urgence de 400 millions d'euros,
00:16:14 150 millions d'euros pour les éleveurs, on verra dans la réalité ce que ça veut dire,
00:16:18 mais effectivement, ces femmes qui sont montées au front,
00:16:21 je pense que ça a été pour le mouvement quelque chose d'extrêmement positif,
00:16:25 de voir aussi qu'elles tiennent le fort.
00:16:28 C'est le visage de l'agriculture aujourd'hui, le visage des paysans en effet,
00:16:32 ce ne sont pas que l'image que l'on peut avoir,
00:16:35 ou cette image d'épinal, du paysan un peu bourru,
00:16:38 qui travaille la terre de génération en génération,
00:16:40 il y a une forme de dynamisme, de pertinence intellectuelle également,
00:16:44 et ce sont en quelque sorte, elles aussi, des héroïnes,
00:16:47 parce qu'ils sont rentrés, les paysans, dans leurs fermes, dans leurs exploitations,
00:16:51 comme des héros, on peut le voir sur certaines images,
00:16:54 Joseph Tounel, en effet.
00:16:56 - Non mais voilà, cet enthousiasme-là, face au drame que vit l'agriculture,
00:17:00 face au drame paysan, il y a des sourires néanmoins.
00:17:03 - La population les soutient, et la population locale, là où ils sont,
00:17:06 les soutient encore plus.
00:17:08 Mais vous avez, et moi ce qui m'a frappé aussi,
00:17:10 par rapport à l'image de la paysannerie qu'on pouvait avoir,
00:17:13 la façon dont ils s'exprimaient.
00:17:16 Vous voyez, les différents leaders, les différents responsables,
00:17:19 hommes ou femmes, s'exprimaient très très bien,
00:17:23 de façon à la fois dans un excellent français,
00:17:26 sur la forme, et sur le fond, leurs idées,
00:17:30 ils les faisaient passer très clairement.
00:17:32 Donc on a visiblement une espèce d'ignorance sur la réalité,
00:17:37 parce que ce sont des gens qui ont aujourd'hui des formations.
00:17:39 - On les a découvert. - Ils travaillent.
00:17:41 Et ça c'est très très bien, des gens qui travaillent,
00:17:44 et qui sont, j'aimerais bien qu'un certain nombre de personnes
00:17:48 qui sont dans les facultés s'expriment aussi bien que nos agriculteurs.
00:17:51 - Oui, mais parce qu'il y a des études d'agriculture, des lycées agricoles,
00:17:54 et vous n'allez pas me démentir, Michael Tabern,
00:17:57 vous, dans votre circonscription, qui est une circonscription très rurale,
00:18:00 en effet, dans le département du Nord, vous pouvez le constater,
00:18:04 ce sont des gens avec qui on peut discuter,
00:18:06 qui travaillent, qui aiment leur métier, et qui aiment leur terre.
00:18:11 - Ah oui, bien sûr, dans ma circonscription, c'est 95% de ruralité,
00:18:14 c'est quasiment plus de 850 exploitations agricoles.
00:18:17 Et moi j'ai été frappé effectivement par le nombre d'agricultrices,
00:18:20 mais également par le nombre de jeunes,
00:18:22 par le nombre de jeunes qui s'investissent,
00:18:24 qui veulent reprendre l'exploitation,
00:18:26 c'est la raison pour laquelle il faut vraiment travailler.
00:18:28 - Alors que c'est compliqué, Michael Tabern,
00:18:29 c'est très compliqué avec les droits de succession,
00:18:31 notamment pour reprendre l'entreprise des parents.
00:18:33 - C'est la raison pour laquelle,
00:18:34 Jordan Bardella et Marine Le Pen au Rassemblement National,
00:18:36 nous proposons d'exonérer fiscalement la transmission des exploitations
00:18:39 s'il y a une activité pendant un certain nombre d'années,
00:18:42 notamment 10 ans minimum.
00:18:45 Mais c'est vrai que généralement, l'exploitation, c'est une question familiale.
00:18:48 On est attaché à sa terre, on est attaché à son territoire,
00:18:51 on est attaché à la valorisation des produits français.
00:18:55 Et c'est vrai qu'il y a énormément de jeunes qui sont en lycée agricole,
00:18:59 j'en ai un certain nombre dans ma circonscription,
00:19:01 d'ailleurs j'y vais pas plus tard que demain.
00:19:03 Et donc effectivement, on a vraiment des jeunes qui sont très investis
00:19:06 et qui sont fiers de l'agriculture française.
00:19:08 - Ce qui a été très réjouissant, rappelez-vous,
00:19:10 cette vidéo où on voit les gendarmes en Bourbaix,
00:19:12 et ces agriculteurs qui vont les aider.
00:19:15 - Bien sûr.
00:19:16 - Quand vous comparez avec Sainte-Sauline,
00:19:18 avec les fous furieux qui attaquent les forces de l'ordre,
00:19:20 qui sont haineux, qui sont méchants,
00:19:22 et là, il y a des gens qui ont des convictions,
00:19:24 ils nous l'ont montré, mais qui n'en ont aucune haine,
00:19:27 qui respectent aussi les autres.
00:19:28 Et ça, c'est une très belle image.
00:19:30 - Oui, et puis surtout l'attitude des forces de l'ordre sur les barrages,
00:19:33 ou quand les tracteurs sont arrivés aux portes de Paris,
00:19:36 ou en tout cas sur les grands axes,
00:19:38 il n'y avait pas d'animosité, il n'y avait pas de violence,
00:19:41 il y avait une forme de respect.
00:19:42 Néanmoins, le mouvement des agriculteurs se poursuit en Europe.
00:19:45 Attention, c'est un reste vivace,
00:19:48 que ce soit en Allemagne, en Italie, en Suisse ou en Grèce,
00:19:50 les opérations se poursuivent,
00:19:52 et les agriculteurs restent déterminés, clôtiles de paillet.
00:19:55 - C'est une colère encore vive qui exprime les agriculteurs en Europe.
00:20:00 Comme en Allemagne, par exemple, mobilisés depuis début janvier.
00:20:03 Ce samedi, ils ont perturbé l'accès à l'aéroport de Francfort.
00:20:07 En Italie, 150 tracteurs ont manifesté à une heure de Rome,
00:20:11 un événement historique, selon eux.
00:20:13 - Nous irons tous ensemble à Rome, toute l'Italie ensemble.
00:20:17 L'agriculture italienne s'est réveillée.
00:20:19 Un événement historique est en train de se produire,
00:20:21 et les personnes présentes ici, aujourd'hui, en sont la preuve.
00:20:24 La Suisse s'est jointe au mouvement pour la première fois ce samedi.
00:20:28 Une volonté pour eux de soutenir la grande contestation paysanne.
00:20:32 - L'idée, c'était vraiment d'être un peu solidaires,
00:20:35 d'être solidaires avec les collègues d'autres pays,
00:20:38 pour dire "chez nous aussi, c'est compliqué,
00:20:41 chez nous aussi, il y a des problèmes de prix,
00:20:43 il y a des problèmes de marge dans tous les secteurs".
00:20:45 La Grèce, également, reste mobilisée,
00:20:47 dans l'attente d'augmentation d'aides dans le secteur.
00:20:50 Pour l'heure, seule la France et la Roumanie ont levé le pied
00:20:53 sur leur mouvement de blocage, à la suite de mesures gouvernementales.
00:20:56 - Est-ce que la crise de l'agriculture est une crise majeure,
00:21:00 qui va s'installer également dans le temps ?
00:21:03 C'est pas impossible, surtout quand on compare
00:21:05 avec les différents pays européens.
00:21:07 C'est une révolution peut-être dans toute l'Europe.
00:21:09 On va sans doute encore en reparler, Michael Taverne,
00:21:11 pendant de longues semaines, voire de longs mois, des agriculteurs.
00:21:15 - C'est incontestable.
00:21:17 En plus, il va y avoir une campagne européenne,
00:21:20 et forcément, l'agriculture va faire partie
00:21:23 de cette campagne électorale.
00:21:26 Mais ensuite, il faut voir les propositions de chaque mouvement.
00:21:30 C'est vrai qu'il faut défendre l'agriculture française,
00:21:34 il faut une exception agriculturelle française,
00:21:37 c'est extrêmement important.
00:21:38 Il ne faut pas que l'agriculture fasse partie des traités de libre-échange,
00:21:41 surtout avec des pays qui ne respectent pas
00:21:43 nos normes sanitaires et environnementales.
00:21:45 D'ailleurs, comme beaucoup de partenaires européens
00:21:47 qui sont soumis exactement aux mêmes problématiques,
00:21:49 notamment le coût de l'énergie.
00:21:51 Donc, effectivement, il y a beaucoup de sujets
00:21:54 qui reviendront sur la table,
00:21:55 mais c'est vrai que l'agriculture représente
00:21:57 toute une panelle de mesures qui seront débattues
00:22:00 pendant la campagne européenne.
00:22:02 On voit par exemple l'énergie,
00:22:04 ce sera un sujet pour l'élection européenne.
00:22:07 L'agriculture, l'immigration également,
00:22:09 puisque on voit notamment que le ministre de l'Agriculture
00:22:12 a parlé de métiers sous tension,
00:22:14 donc incontestablement on reparlera d'immigration.
00:22:16 Mais c'est vrai que ce sujet d'agriculture
00:22:19 forcément sera un point essentiel de la campagne européenne.
00:22:22 Est-ce qu'il sera trop tard après les élections européennes,
00:22:24 Karim Abric, pour les paysans,
00:22:25 si les choses ne s'installent pas
00:22:27 et si rien n'est fait, ou en tout cas,
00:22:29 si les promesses ne sont pas tenues ?
00:22:30 Il sera trop tard, c'est sûr qu'il y a un momentum
00:22:33 avec les élections européennes,
00:22:35 mais l'agriculture, c'est quelque chose
00:22:37 qui devrait être pensé sur le long terme.
00:22:40 Et moi, je pense que ce mouvement-là,
00:22:42 comme je le disais, c'est un mouvement de lutte
00:22:44 pour la survie de l'agriculture,
00:22:46 on le voit dans plusieurs pays.
00:22:47 C'est aussi une remise en question
00:22:49 du logiciel de cette mondialisation.
00:22:52 Écoutez, dans les années 80, 90, 2000,
00:22:56 on a parlé de la désindustrialisation,
00:22:58 par exemple, aux États-Unis et ailleurs,
00:23:00 dans d'autres pays aussi occidentaux,
00:23:02 où finalement, il y a eu des pertes d'emplois,
00:23:05 il y a eu finalement des personnes
00:23:06 qui ont été ravagées par cette mondialisation
00:23:09 qui n'était pas simplement heureuse,
00:23:11 au contraire, qui a fait des victimes.
00:23:13 Et maintenant, on le voit
00:23:14 avec le mouvement de l'agriculture aussi.
00:23:16 Moi, je ne suis pas contre le libre-échange,
00:23:18 mais je pense que ça doit être
00:23:20 pour la complémentarité des produits.
00:23:22 Je pense qu'on doit faire attention
00:23:23 quand on parle de souveraineté alimentaire.
00:23:25 Il va falloir que Gabriel Attal et le gouvernement
00:23:27 fassent un peu plus précise ce qu'ils veulent dire,
00:23:29 clarifier des choses,
00:23:30 parce que le principe est bien beau,
00:23:31 mais ce n'est pas clair.
00:23:32 Je pense qu'on peut un peu appliquer cette grise.
00:23:34 Si on ne fait rien, c'est la survie, effectivement.
00:23:37 Quand on pense aux terres agricoles,
00:23:38 aux paysages, aux terroirs,
00:23:40 c'est de ça dont il est question.
00:23:42 C'est les emplois, évidemment, dans ce secteur,
00:23:45 et c'est l'avenir, l'autonomie alimentaire.
00:23:47 Et je pense que dans plusieurs pays,
00:23:48 on se rend compte que finalement,
00:23:50 on n'a pas envie nécessairement
00:23:51 de manger des fameux poulets congelés depuis deux ans.
00:23:54 On ne sait pas trop dans quelles conditions
00:23:55 ils ont été éteints.
00:23:56 On n'a pas envie de manger des légumes
00:23:58 qui ont traversé 6000 km ou je ne sais combien,
00:24:02 bourrés de pesticides.
00:24:04 Donc, c'est toute cette réflexion.
00:24:06 Aujourd'hui, les agriculteurs ont crié un peu.
00:24:08 Il y a eu ce cri du cœur pour dire,
00:24:10 écoutez, ce qu'on mange finalement,
00:24:12 ce n'est pas juste une question,
00:24:13 c'est tout le monde qui est concerné.
00:24:14 C'est vital.
00:24:15 C'est tout simplement vital et déterminant.
00:24:16 On va marquer une pause.
00:24:17 Voilà ce que l'on pouvait dire
00:24:18 sur le conflit des agriculteurs.
00:24:20 Je suis persuadé, évidemment,
00:24:21 qu'on y reviendra très vite,
00:24:23 mais dans quelques instants.
00:24:24 Après la publicité avec nos invités,
00:24:26 nous allons évoquer cette attaque au couteau
00:24:28 à la gare de Lyon de Paris hier
00:24:30 et l'insécurité qui plane,
00:24:31 déjà dans le quartier de la gare de Lyon.
00:24:33 Ce n'est pas nouveau en effet,
00:24:35 mais également autour de toutes les gares
00:24:38 qui semblent être des points névralgiques
00:24:39 d'insécurité et de violence également.
00:24:41 A tout de suite.
00:24:42 Retour sur le plateau, en direct,
00:24:48 CNews 180 minutes info week-end
00:24:49 avec Karim Abrik, Joseph Touvenel
00:24:51 et Michael Taverne.
00:24:52 L'attaque au couteau à la gare de Lyon à Paris hier.
00:24:55 La garde à vue du suspect a été levée
00:24:58 à cause de son état psychiatrique.
00:24:59 Le mobile de ce malien reste encore très flou
00:25:02 au moment où nous parlons.
00:25:03 Son profil avec Solène Boulan.
00:25:05 Selon les premiers éléments de l'enquête,
00:25:09 le suspect est un homme malien,
00:25:10 âgé de 32 ans.
00:25:12 Il a été retrouvé en possession d'un couteau
00:25:14 et d'un marteau
00:25:15 et a déclaré lors de son arrestation
00:25:17 souffrir de troubles psychiatriques.
00:25:19 Selon une source policière,
00:25:21 l'agresseur présumé bénéficiait
00:25:23 d'un suivi psychiatrique à Turin.
00:25:25 Des médicaments ont été retrouvés sur lui
00:25:27 par les enquêteurs.
00:25:28 L'individu était également en possession
00:25:30 de plusieurs documents italiens
00:25:32 dont un titre de séjour émis en 2019
00:25:35 et un permis de conduire.
00:25:37 Des documents qui lui permettaient
00:25:38 de voyager légalement en France.
00:25:40 L'individu est inconnu de la police
00:25:42 et des renseignements
00:25:43 à la fois en France et en Italie.
00:25:45 Concernant les motivations du suspect,
00:25:48 aucun signe de religiosité n'a été relevé.
00:25:51 Mais les enquêteurs restent prudents.
00:25:53 Car l'homme possédait un compte TikTok
00:25:55 sur lequel il publiait des vidéos ces derniers mois
00:25:58 tenant un discours anti-français,
00:26:00 anti-colonialiste
00:26:01 mais sans connotation religieuse.
00:26:03 Il faut être toujours très prudent
00:26:04 puisque les investigations sont en cours
00:26:06 et sont menées par la police judiciaire.
00:26:08 Il y a des investigations qui vont être faites
00:26:10 sur sa téléphonie,
00:26:11 des investigations qui vont être faites
00:26:13 sur son parcours en Italie
00:26:14 et on verra si la piste terroriste
00:26:16 est définitivement écartée ou pas.
00:26:18 L'agresseur présumé a été pris en charge
00:26:20 par l'infirmerie psychiatrique
00:26:21 de la préfecture de police.
00:26:23 Son état psychologique étant incompatible
00:26:25 avec sa garde à vue.
00:26:27 Êtes-vous en accord, Michael Taverne,
00:26:30 avec ce statut d'état psychiatrique
00:26:33 qui semble protéger ou qui permet en tout cas
00:26:36 de lever la garde à vue de cet homme
00:26:38 somme toute dangereuse, il faut le préciser.
00:26:40 Il a quand même poignardé trois personnes.
00:26:43 Bien sûr, je ne suis pas psychologue,
00:26:45 je ne suis pas psychiatre.
00:26:47 Mais vous êtes un ancien policier.
00:26:49 Oui, c'est pour ça.
00:26:51 Quand on est jeune policier,
00:26:52 on se fait avoir une ou deux fois.
00:26:54 Au bout de 20 ans, on ne se fait plus avoir.
00:26:56 Très sincèrement, il y a une enquête
00:26:58 qui est en cours, on verra bien.
00:27:00 Pour quelqu'un qui a tenu un discours
00:27:02 anti-français, anti-France,
00:27:04 qui a utilisé les réseaux sociaux,
00:27:07 qui a pu se déplacer dans l'Europe
00:27:10 avec un couteau, un marteau,
00:27:13 on verra comment il s'est procuré ses armes.
00:27:17 C'est quand même assez cohérent.
00:27:20 Mais la question fondamentale,
00:27:23 c'est une nouvelle fois le contrôle aux frontières.
00:27:25 Cet individu, à mon sens,
00:27:27 ne devait rien faire sur le territoire français.
00:27:31 On voit que le contrôle aux frontières,
00:27:33 c'est un sujet majeur.
00:27:35 On en parlera également pendant l'action européenne.
00:27:37 Nous nous proposons que,
00:27:39 à partir du moment où un ressortissant
00:27:41 extra-européen a un titre de séjour
00:27:43 dans l'Union Européenne, il ne doit pas bénéficier
00:27:45 du dispositif de Schengen, c'est-à-dire qu'il aurait dû rester en Italie.
00:27:48 Mais, une nouvelle fois, on voit qu'il y a un lien
00:27:51 entre immigration et insécurité.
00:27:53 On est incapable de savoir qui arrive sur le territoire national
00:27:55 alors que 95% des pays du monde
00:27:57 contrôlent leurs frontières.
00:27:59 Je pense qu'aujourd'hui, il va vraiment falloir changer de logiciel.
00:28:01 Et je pense que les Français, également,
00:28:03 veulent un peu plus de fermeté en ce qui concerne l'immigration.
00:28:05 Ce qui est embarrassant, tout de même,
00:28:07 et encore une fois, il n'y a aucune preuve,
00:28:09 et cette enquête va suivre son cours,
00:28:11 c'est qu'il a obtenu des documents italiens,
00:28:14 donc dans l'espace Schengen, il peut circuler,
00:28:16 mais il tient malgré tout des propos anti-France,
00:28:19 même s'il n'y a pas de connotation religieuse.
00:28:21 Oui, mais bien sûr, et on le voit bien,
00:28:24 ce n'est pas la première fois qu'il y a un sentiment anti-français
00:28:27 par rapport à notre identité,
00:28:29 par rapport à notre culture.
00:28:31 Il parle du passé colonial français.
00:28:34 Je pense qu'il va falloir changer de disque, quand même.
00:28:37 Il faut se rendre compte de la situation aujourd'hui,
00:28:39 que la France est une grande puissance,
00:28:41 c'est une grande démocratie,
00:28:43 mais aujourd'hui, il a des règles à respecter.
00:28:45 On voit bien qu'il y a un sentiment anti-français
00:28:47 qui est en train d'émerger dans notre pays,
00:28:49 notamment venant d'une immigration,
00:28:51 je l'ai dit, incontrôlée, massive,
00:28:53 et surtout subie.
00:28:55 Parce qu'aujourd'hui, on est incapable de savoir
00:28:57 qui entre sur le territoire national.
00:28:59 On voit bien encore avec le Conseil d'État
00:29:01 qu'il y a un refus d'entrée qui est remis en cause.
00:29:03 Donc ça, c'est vraiment problématique,
00:29:05 c'est pour ça qu'au Rassemblement National,
00:29:07 nous défendons ce référendum sur l'immigration,
00:29:09 un texte qui est prêt, qui sera soumis
00:29:11 aux Français et ci nous font confiance en 2027,
00:29:13 puisqu'aujourd'hui, je pense qu'une loi constitutionnelle
00:29:16 doit être en vigueur pour véritablement lutter
00:29:19 contre l'immigration illégale et incontrôlée.
00:29:21 On continue à débattre autour de cette affaire,
00:29:23 et je cèderai la parole évidemment à Karim Mabryk et Joseph Touvenel
00:29:25 dans quelques instants. On évoquera la justification psychiatrique,
00:29:28 notamment, et la crainte également des usagers
00:29:31 dans les gares, désormais,
00:29:33 avec tous les incidents, les événements
00:29:35 et les agressions qui se sont déroulées,
00:29:37 puisque ce n'est pas la première, malheureusement,
00:29:39 qui a eu lieu hier à Paris. Gare de Lyon, à tout de suite sur CNews.
00:29:42 180 minutes Info Weekend, toujours en direct
00:29:48 avec nos invités Michael Taverne, Karim Mabryk et Joseph Touvenel.
00:29:51 On évoque l'agresseur, le profil de l'agresseur
00:29:54 de la gare de Lyon hier à Paris,
00:29:56 avec trois personnes qui ont été blessées,
00:29:58 à l'arme blanche, au couteau.
00:30:00 Il était aussi en possession d'un marteau,
00:30:02 comme on a entendu dans le sujet tout à l'heure.
00:30:04 Un Malien âgé de 32 ans
00:30:06 qui était suivi dans un établissement psychiatrique
00:30:08 à Turin, avec des papiers à Turin,
00:30:10 donc de fait, en légalité
00:30:13 sur le territoire européen.
00:30:15 Néanmoins, Joseph Touvenel,
00:30:17 la justification psychiatrique a-t-elle,
00:30:19 pour vous, des limites, quand on sait
00:30:21 que cet homme est manifestement
00:30:23 dangereux et qu'il arrive
00:30:25 à être dans un état
00:30:27 un peu plus confortable qu'il ne devrait peut-être aujourd'hui ?
00:30:30 C'est le problème de la responsabilité,
00:30:32 parce qu'on peut se dire que toute personne
00:30:34 qui prend un couteau pour planter quelqu'un à côté
00:30:36 est un fou, que psychiatriquement ça ne va pas.
00:30:38 Le problème, ça ne dénie pas la responsabilité.
00:30:41 Et dans le cas présent, on l'a vu sur TikTok,
00:30:44 c'est quelqu'un qui s'exprime
00:30:46 tout à fait bien, son discours est construit,
00:30:48 c'est une haine de la France et des Français.
00:30:50 Il annonce ce qu'il va faire,
00:30:52 il a annoncé il y a quelques mois
00:30:54 qu'il allait planter des Français.
00:30:56 C'est tout à fait logique, c'est terrifiant
00:30:58 mais logique.
00:31:00 Donc est-il responsable de ses actes ? Je ne suis pas psychiatre.
00:31:02 En tout cas, il est dangereux, il faut le mettre
00:31:04 hors d'état de nuire
00:31:06 par rapport à la société.
00:31:08 Il est sous surveillance, il faut le dire quand même
00:31:10 aux téléspectateurs aujourd'hui, dans l'hôpital psychiatrique
00:31:12 qui est en train de le traiter.
00:31:14 On ne l'a pas laissé dans la nature, on ne l'a pas relâché.
00:31:16 Ce qui est révélateur aussi, c'est
00:31:18 ce que subissent les gens aux alentours des gares de Lyon,
00:31:20 ce qui touche à peu près toutes les gares françaises,
00:31:22 où il y a une population autour,
00:31:24 souvent de sans-abri, de marginaux.
00:31:26 Ça fait beaucoup de peine d'ailleurs.
00:31:28 Quand on sort de ces gares, quand on voit les jeunes,
00:31:30 je suis plus sensible aux jeunes,
00:31:32 mais on voit des jeunes
00:31:34 totalement à la dérive, qui sont imbibés,
00:31:36 qui sont ailleurs,
00:31:38 drogués souvent,
00:31:40 et qui peuvent basculer
00:31:42 dans une violence, et ça pour la société,
00:31:44 on a un enjeu
00:31:46 très fort, majeur,
00:31:48 et évidemment pour les habitants qui sont
00:31:50 tous les jours à subir ce qui se passe.
00:31:52 C'est la violence, mais c'est aussi
00:31:54 tous les actes, enfin,
00:31:56 imaginez comment ça peut se passer quand des gens sont
00:31:58 à la dérive, quand c'est pas une personne, mais des dizaines
00:32:00 et des dizaines, et là on a un vrai problème
00:32:02 de société, qu'on n'arrive pas à résoudre.
00:32:04 Et pour terminer sur la violence, c'est quand même
00:32:06 quelque chose d'assez extraordinaire,
00:32:08 depuis 2017, les chiffres
00:32:10 d'agressions à l'arbre blanche en France
00:32:12 ne sont plus publiés par le ministère de l'Intérieur,
00:32:14 malgré notamment
00:32:16 la demande au Sénat d'une sénatrice,
00:32:18 Valérie Bouillet, qui a interpellé le gouvernement
00:32:20 en disant "mais comment se fait-il que depuis
00:32:22 2017, on n'a plus ces chiffres ?"
00:32:24 Et savez-vous pourquoi ? - Ah non, le gouvernement refuse
00:32:26 de répondre. Ça serait quand même intéressant
00:32:28 de savoir si c'est en régression ou en augmentation.
00:32:30 - Oui, parce que ça fait partie du bilan
00:32:32 d'ailleurs qu'on a diffusé hier sur
00:32:34 l'augmentation de l'insécurité
00:32:36 des agressions et des violences
00:32:38 en France, et dans le détail,
00:32:40 en effet, il n'y avait pas
00:32:42 les agressions à l'arme blanche,
00:32:44 qui sont des armes létales en effet. Pour en revenir à
00:32:46 l'aspect psychiatrique, Karim Abrik,
00:32:48 je sais que c'est très difficile à quantifier,
00:32:50 mais avez-vous l'impression qu'il y a de plus en plus
00:32:52 de malades mentaux qui circulent
00:32:54 aujourd'hui de par le monde,
00:32:56 pas uniquement en France ?
00:32:58 - C'est sûr qu'on a vu en fait
00:33:00 plusieurs cas
00:33:02 où il y avait cet enjeu, en fait,
00:33:04 ce lien aussi avec des suivis
00:33:06 psychiatriques. Donc ça, c'est vrai qu'on a vu
00:33:08 plusieurs cas
00:33:10 comme ça, et j'ai juste à penser, en fait,
00:33:12 récemment, vous savez cet attentat
00:33:14 tout proche de la Tour Eiffel,
00:33:16 où ce jeune a tué
00:33:18 le principal suspect,
00:33:20 donc on parle d'avoir tué deux personnes,
00:33:22 blessé aussi
00:33:24 des individus,
00:33:26 il a été quand même mis en examen le 6 décembre,
00:33:28 parce que, oui,
00:33:30 il était fiché pour radicalisation
00:33:32 islamiste, mais il avait dans le passé
00:33:34 aussi un suivi,
00:33:36 il y avait eu une obligation de soins
00:33:38 pour des suivis psychiatriques
00:33:40 aussi, donc on voit qu'il y avait
00:33:42 cet aspect justement
00:33:44 de problèmes psychologiques,
00:33:46 psychiatriques, qui faisait partie
00:33:48 de l'équation. Dans ce cas-ci,
00:33:50 on nous parle aussi
00:33:52 d'un suivi de quelque chose en lien
00:33:54 avec l'aspect psychiatrique, donc c'est vrai
00:33:56 que ça revient souvent. Mais l'enquête
00:33:58 va nous dire, c'est
00:34:00 la part, en fait, quand vous posez
00:34:02 un acte comme celui-là,
00:34:04 est-ce que, bon, sur le moment,
00:34:06 vous avez votre discernement ou pas,
00:34:08 mais l'enquête va nous dire
00:34:10 quelle est la part de l'implication,
00:34:12 en fait, si c'est soit une radicalisation,
00:34:14 si c'est le sentiment anti-français,
00:34:16 quelle est la part d'idéologie
00:34:18 versus la part
00:34:20 de psychiatrie, en fait,
00:34:22 vous voyez? Donc un n'exclut pas l'autre.
00:34:24 Si vous regardez le profil de quelqu'un
00:34:26 sur des mois, sur des années,
00:34:28 il peut avoir des moments
00:34:30 tout à fait de lucidité
00:34:32 où il est dans cette idéologie
00:34:34 et au moment de passer à l'acte, bien c'est là
00:34:36 tout l'enjeu de l'enquête,
00:34:38 c'est de savoir justement
00:34:40 quelle est la part de l'un et de l'autre.
00:34:42 - Mais je suis d'accord avec vous.
00:34:44 On voit beaucoup de ces situations.
00:34:46 Qu'est-ce qui fait en sorte que des individus basculent?
00:34:48 Il y a une part génétique, mais il y a une part aussi
00:34:50 environnementale. Est-ce qu'il y a des situations
00:34:52 qui font en sorte que vous basculez,
00:34:54 vous perdez l'équilibre
00:34:56 psychiatrique, psychologique?
00:34:58 Ça existe. On voit des gens
00:35:00 errer dans les rues, excusez-moi,
00:35:02 mais on voit des gens qui ne vont pas bien du tout
00:35:04 quand vous vous promenez dans certains endroits.
00:35:06 - C'est vrai. - Ça fait peur.
00:35:08 Ça fait très peur. On peut se poser des questions.
00:35:10 Ça fait dire qu'il y a des gens qui se retrouvent
00:35:12 dans des situations comme ça à errer
00:35:14 et à créer de l'insécurité aussi.
00:35:16 Je veux juste terminer en disant
00:35:18 qu'il faut faire très attention parce que
00:35:20 ce n'est pas parce que quelqu'un a une maladie
00:35:22 psychologique et psychiatrique
00:35:24 que la majorité ne vont jamais passer à l'acte.
00:35:26 Je pense même que ça peut être une insulte de dire
00:35:28 que vous avez un problème psychiatrique,
00:35:30 il y a des risques.
00:35:32 Il y a une part d'idéologie. Je pense qu'il ne faut pas
00:35:34 sous-estimer cette part. Elle est fondamentale.
00:35:36 - Mikaël Taverne,
00:35:38 dans votre carrière de policier, avez-vous croisé
00:35:40 ce genre de profil avec
00:35:42 le justificatif, la justification
00:35:44 psychiatrique qui ferait dire
00:35:46 que ce n'est pas un cas isolé
00:35:48 et que ce qui s'est produit hier, gare de Lyon,
00:35:50 peut se produire à n'importe quand, n'importe où ?
00:35:52 - Oui, bien sûr.
00:35:54 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, la formule
00:35:56 magique, c'est l'altération du discernement.
00:35:58 Il y a 15 ans,
00:36:00 je n'entendais jamais parler de l'altération du discernement.
00:36:02 Et aujourd'hui, c'est vrai qu'on essaie de mettre ça
00:36:04 en avant. Et hier,
00:36:06 justement, il y a eu une justification
00:36:08 perpétuelle et un
00:36:10 sentiment de se dire "bon, écoutez,
00:36:12 on gère la situation parce qu'à peine
00:36:14 l'effet commis, on a dit qu'il était
00:36:16 déjà en situation régulière parce qu'il avait un titre
00:36:18 de séjour italien. Et surtout, il a des
00:36:20 troubles psychologiques.
00:36:22 Donc, il y a un moment, je pense qu'effectivement, ça dépend
00:36:24 comment on définit ce que c'est l'altération.
00:36:26 - Mais à qui s'approfiterait cette justification
00:36:28 si tentée qu'elle ne soit pas
00:36:30 réaliste ? A qui s'approfiterait
00:36:32 de dire très vite qu'il a des papiers,
00:36:34 qu'il a des problèmes psychiatriques ?
00:36:36 - Je pense que c'est pour essayer de masquer
00:36:38 l'échec du gouvernement
00:36:40 en termes de politique sécuritaire
00:36:42 et migratoire, tout simplement.
00:36:44 Donc, on essaye généralement
00:36:46 d'assouplir les choses, de se dire
00:36:48 "attendez, il faut voir les gens,
00:36:50 il y en a psychologiquement qui ne sont pas bien, etc."
00:36:52 Oui, très bien, mais
00:36:54 il faut les traiter, ces gens-là.
00:36:56 Et je le rappelle, à partir
00:36:58 du moment où on a ce genre d'individus,
00:37:00 ce n'est pas la première fois et il faut absolument
00:37:02 recontrôler les frontières parce que c'est
00:37:04 un problème migratoire. Quand on voit
00:37:06 ce qui se passe autour des gares parisiennes,
00:37:08 mais pas seulement Paris, aller dans
00:37:10 toutes les grandes villes de France, Bordeaux,
00:37:12 Marseille, il suffit juste d'aller voir
00:37:14 dans les gares, dans les transports en commun
00:37:16 pour voir qu'il y a un problème avec
00:37:18 l'immigration. Et tant qu'on ne
00:37:20 règle pas cette question d'immigration,
00:37:22 on n'y résoudra pas,
00:37:24 enfin, en tout cas, on n'arrivera pas à résoudre ces problèmes
00:37:26 d'insécurité parce qu'aujourd'hui, il y a
00:37:28 un lien, tous les Français le savent,
00:37:30 entre insécurité et
00:37:32 immigration. Et moi, de titre personnel,
00:37:34 je le dis depuis 15 ans.
00:37:36 - Force est de constater que cela crée des insécurités.
00:37:38 Deux, l'insécurité autour des gares.
00:37:40 Cette attaque à l'arme blanche a fait
00:37:42 trois blessés. On le rappelle, hier matin, gare de Lyon,
00:37:44 Dantin a son pronostic vital
00:37:46 engagé, la garde à vue de l'auteur qui a
00:37:48 été levée. Et la sécurité
00:37:50 dans les gares pose question. Les
00:37:52 usagers s'inquiètent. Écoutez certains d'entre eux.
00:37:54 - Fatalement,
00:37:56 en distribution alimentaire, il y a plein de gens
00:37:58 qui arrivent. Le soir, il y a
00:38:00 jusqu'à 300 personnes.
00:38:02 Et on savait qu'un jour,
00:38:04 que dans l'eau, il y aurait un qui pèterait les plombs
00:38:06 et qu'il y aurait une attaque.
00:38:08 On alerte depuis des mois la mairie.
00:38:10 Elle est parfaitement au courant de ce
00:38:12 problème. - On a des gens qui
00:38:14 squattent, qui traînent et qui
00:38:16 attendent toujours de ce qui se passe.
00:38:18 Donc, effectivement, pour
00:38:20 tout le monde, c'est pas très rassurant parce qu'on
00:38:22 sait pas toujours à qui on a affaire.
00:38:24 Et le climat n'est pas très
00:38:26 sûr. - Moi qui travaille dans la gare, là où il y a du transport
00:38:28 de tout le monde, moi, en tout
00:38:30 cas, personnellement, moi, je me sens pas en sécurité.
00:38:32 Personnellement,
00:38:34 on fait attention comme on peut.
00:38:36 - On est en plein Paris, une gare
00:38:38 internationale. Quand tu vois
00:38:40 des vingtaines, des trentaines de personnes qui traînent comme ça,
00:38:42 ça fait bizarre quand même.
00:38:44 Les gens, ils sortent du train, s'ils viennent d'Italie, de Suisse.
00:38:46 S'ils sortent à peine de la gare, ils se retrouvent
00:38:48 avec ça. C'est pas une belle image
00:38:50 pour Paris. - Et il y a
00:38:52 en effet un ras-le-bol, Joseph
00:38:54 Touvenel, de la peur maintenant,
00:38:56 qui s'installe véritablement de la part
00:38:58 des usagers, des gens qui
00:39:00 vivent dans le quartier de la gare de Lyon, mais ça peut être aussi
00:39:02 le cas dans d'autres quartiers, des grandes villes,
00:39:04 des autres gares, des grandes
00:39:06 villes, comme le disait tout à l'heure
00:39:08 Michael Taverne. Les gares sont devenues
00:39:10 les épicentres de la violence urbaine ?
00:39:12 - Alors, les gares ont toujours été un
00:39:14 lieu où pouvaient
00:39:16 se rassembler, se retrouver, des gens un peu à
00:39:18 la dérive. Pourquoi ? Parce que c'est un lieu
00:39:20 où il y a du passage, où on peut faire la manche,
00:39:22 qui reste éclairé
00:39:24 assez tard, et donc
00:39:26 un lieu de vie assez tard, quand je suis dans la rue.
00:39:28 La montée de la violence
00:39:30 et la montée du nombre,
00:39:32 parce que le cœur
00:39:34 du problème, il est là. On a
00:39:36 une montée de la violence, le nombre
00:39:38 de SDF, de sans-abri, explose,
00:39:40 lié en partie à l'immigration, pas que,
00:39:42 mais en partie à l'immigration.
00:39:44 Et comment traiter
00:39:46 ce sujet humainement ? C'est très difficile. Moi, j'en veux
00:39:48 beaucoup à tous ceux qui nous disent
00:39:50 "laissons ouverts les
00:39:52 frontières, etc." Mais comment
00:39:54 vous réglez le problème ? Quand on passe
00:39:56 à Paris ou ailleurs
00:39:58 et qu'on voit tous ces gens à même le trottoir,
00:40:00 c'est à pleurer réellement, humainement.
00:40:02 Mais on ne se donne pas à la fois
00:40:04 les moyens, et on continue
00:40:06 à dire, certains continuent à dire
00:40:08 "rentrez, rentrez". Mais enfin, c'est
00:40:10 rentrer pour que ces gens soient à la rue, pour
00:40:12 qu'ils deviennent aussi en partie, car Emmanuel l'a dit,
00:40:14 pas tous, mais en partie des dangers.
00:40:16 Parce que
00:40:18 d'abord, il y a la présentation
00:40:20 l'islamisme n'est pas
00:40:22 marginal. Et donc, il y a ceux qui arrivent
00:40:24 qui ont la haine
00:40:26 de la France, l'antisémitisme,
00:40:28 etc., qui sont des dangers.
00:40:30 Et puis, le fait d'être à la rue,
00:40:32 d'avoir aucune sécurité.
00:40:34 Vous vous rendez compte si on se quitte
00:40:36 tout à l'heure et vous ne savez pas où aller ?
00:40:38 Vous n'avez pas un endroit où poser des affaires
00:40:40 parce qu'en plus, vous n'avez pas d'affaires.
00:40:42 On précise quand même que les personnes qui sont dans les
00:40:44 gardes dont vous parlez ne sont pas tous des
00:40:46 islamistes, et qu'ils sont dans
00:40:48 les gardes et qu'ils ne sont pas tous là
00:40:50 pour essayer de tuer des gens.
00:40:52 - C'est ce que je dis. Et ce que je dis, c'est que
00:40:54 quand on met des gens dans cette situation,
00:40:56 quelle que soit leur idéologie,
00:40:58 ou même s'ils n'en ont pas, à un moment donné,
00:41:00 c'est tellement dur à vivre
00:41:02 que
00:41:04 facilement, ils vont basculer
00:41:06 de façon psychiatrique. Alors,
00:41:08 ils ne deviendront pas tous des tueurs.
00:41:10 Il y en a qui vont basculer, moi j'en connais,
00:41:12 parce que je m'en occupe un peu,
00:41:14 qui sont dans la folie maintenant,
00:41:16 parce que c'est invivable,
00:41:18 au sens vrai,
00:41:20 mais qui ne sont pas des dangers. Ils sont des dangers pour eux-mêmes.
00:41:22 Et on est incapable
00:41:26 de traiter... - C'est pour ça qu'on ne peut pas condamner,
00:41:28 malgré les actes, on ne peut pas condamner
00:41:30 de fait, à l'instant T, quelqu'un
00:41:32 parce qu'il peut y avoir une justification.
00:41:34 - C'est certain. Par contre, ce qu'on peut
00:41:36 dire, c'est qu'en France, on ne se donne pas
00:41:38 les moyens de traiter
00:41:40 au niveau psychiatrique.
00:41:42 Et pour une raison relativement simple,
00:41:44 c'est que les hôpitaux n'ont aucun intérêt
00:41:46 à ouvrir un service de psychiatrie,
00:41:48 parce que le système de financement
00:41:50 des hôpitaux fait que si je fais
00:41:52 des actes qui coûtent cher, c'est-à-dire des opérations,
00:41:54 une opération qui coûte cher,
00:41:56 et je garde peu le malade,
00:41:58 je fais des scanners, ça coûte très cher,
00:42:00 j'ai un gros budget. Si je fais
00:42:02 de la psychiatrie où je dois garder les gens longtemps,
00:42:04 sans grosses opérations,
00:42:06 je n'ai pas beaucoup de budget qui vient de l'État.
00:42:08 On va peut-être changer ça aussi. - Pour essayer
00:42:10 de régler le problème immédiat,
00:42:12 en tout cas, j'entends bien qu'il peut y avoir
00:42:14 le phénomène d'immigration, mais aujourd'hui,
00:42:16 par rapport à la difficulté des usagers
00:42:18 et des gens qui sont
00:42:20 dans cette cour des miracles, pardonnez-moi
00:42:22 l'expression, dans certaines gares,
00:42:24 et qui en souffrent véritablement, est-ce que la solution,
00:42:26 ce n'est peut-être pas d'essayer de délocaliser
00:42:28 les gares autant que faire se peut,
00:42:30 parce que cette problématique n'existe pas forcément
00:42:32 dans les aéroports, ou dans les gares qui sont
00:42:34 à l'extérieur des villes ?
00:42:36 - Oui, alors déjà,
00:42:38 dans les aéroports, il faut pouvoir y aller.
00:42:40 Une gare dans un centre-ville,
00:42:42 c'est beaucoup plus facile. - On peut verrouiller
00:42:44 aussi à ce moment-là, comme on le fait dans les aéroports,
00:42:46 pour pénétrer dans la gare, pour prendre son train,
00:42:48 il est possible, peut-être, que ça arrive dans un beau...
00:42:50 - Mais plutôt bien dit, où sont-ils ?
00:42:52 - Bien sûr, ça c'est une autre problématique,
00:42:54 pour la sécurité, en tout cas. - Bien sûr, et puis il y a un autre facteur,
00:42:56 c'est qu'aussi, ces individus
00:42:58 sont victimes également des
00:43:00 trafiquants locaux,
00:43:02 puisque, prenez l'exemple
00:43:04 de la Porte de la Villette,
00:43:06 effectivement, il y a une accumulation
00:43:08 de marginaux, d'individus
00:43:10 également en situation irrégulière,
00:43:12 qui, également,
00:43:14 se soumettent à des trafics
00:43:16 de stupéfiants. Et puis on sait très bien qu'aujourd'hui,
00:43:18 effectivement, comme vous l'avez dit,
00:43:20 dans les gares, il y a énormément de monde, donc forcément,
00:43:22 potentiellement, beaucoup plus
00:43:24 de clients. Donc il y a aussi
00:43:26 de l'insécurité, de la délinquance, liée au trafic
00:43:28 de stupéfiants, et notamment
00:43:30 avec les mineurs étrangers isolés.
00:43:32 - Merci, Michael Taverne, de nous avoir
00:43:34 accompagné sur l'antenne de CNews. Nous allons marquer
00:43:36 une pause. 180 minutes info, week-end
00:43:38 continue. D'autres invités qui nous rejoignent
00:43:40 aux côtés de Joseph Toubnel et de Karim Abrik.
00:43:42 A tout de suite, sur CNews.
00:43:44 On se retrouve sur le plateau
00:43:50 de 180 minutes info sur
00:43:52 CNews, bien sûr, avec Karim Abrik, Joseph
00:43:54 Toubnel. Pierre Lelouch nous a rejoint. - Bonjour.
00:43:56 - Ravi de vous retrouver, Pierre Lelouch. Bienvenue. - Bonjour.
00:43:58 - Elliot Mamann également. Bonjour. - Bonjour.
00:44:00 - On débat ensemble, bien sûr. On décrypte l'actualité,
00:44:02 mais d'abord un point sur l'information
00:44:04 avec Isabelle Piboulot.
00:44:06 - Si en France, la mobilisation des agriculteurs
00:44:08 s'est tassée, la révolte
00:44:10 chez nos voisins européens persiste.
00:44:12 Des actions ont eu lieu
00:44:14 ces derniers jours en Italie, en Allemagne,
00:44:16 en Suisse ou encore en Grèce.
00:44:18 Les détails avec Clotilde Payet.
00:44:20 - C'est une colère
00:44:22 encore vive qu'expriment les agriculteurs
00:44:24 en Europe. Comme en Allemagne,
00:44:26 par exemple, mobilisés depuis
00:44:28 début janvier. Ce samedi, ils ont
00:44:30 perturbé l'accès à l'aéroport de
00:44:32 Francfort. En Italie, 150
00:44:34 tracteurs ont manifesté à une heure de Rome
00:44:36 un événement historique, selon eux.
00:44:38 - Nous irons
00:44:40 tous ensemble à Rome, toute l'Italie
00:44:42 ensemble. L'agriculture italienne s'est
00:44:44 réveillée. Un événement historique est en train
00:44:46 de se produire et les personnes présentes ici
00:44:48 aujourd'hui en sont la preuve.
00:44:50 - La Suisse s'est jointe au mouvement
00:44:52 pour la première fois ce samedi.
00:44:54 Une volonté pour eux de soutenir la grande
00:44:56 contestation paysanne.
00:44:58 - C'est vraiment de faire un peu...
00:45:00 d'être solidaire, d'être solidaire
00:45:02 avec les collègues d'autres pays pour dire
00:45:04 "Chez nous aussi, c'est compliqué,
00:45:06 chez nous aussi il y a des problèmes
00:45:08 de prix et des problèmes de marge dans
00:45:10 tous les secteurs". - La Grèce également reste
00:45:12 mobilisée dans l'attente d'augmentation
00:45:14 d'aides dans le secteur. Pour l'heure,
00:45:16 seule la France et la Roumanie ont levé
00:45:18 le pied sur leur mouvement de blocage
00:45:20 à la suite de mesures gouvernementales.
00:45:22 - Trois personnes ont été
00:45:24 blessées à l'arme blanche hier matin
00:45:26 à Paris-Gare de Lyon.
00:45:28 Une agression qui s'ajoute aux nombreux
00:45:30 incidents dénoncés depuis des années par les riverains.
00:45:32 Dans le quartier, des distributions
00:45:34 alimentaires sont organisées pour
00:45:36 les plus démunis, ce qui attire
00:45:38 une population marginale. Les Français
00:45:40 dénoncent un manque de réactivité
00:45:42 de la mairie du 12e arrondissement.
00:45:44 - Fatalement,
00:45:46 distribution alimentaire, il y a plein de gens qui arrivent.
00:45:48 Le soir, il y a jusqu'à
00:45:50 300 personnes et on savait
00:45:52 qu'un jour, que dans l'eau,
00:45:54 il y aurait un qui pèterait les plombs
00:45:56 et qu'il y aurait une attaque.
00:45:58 On alerte depuis des mois la mairie.
00:46:00 Elle est parfaitement courante de ce problème.
00:46:02 - On a des gens qui squattent,
00:46:04 qui traînent et qui attendent
00:46:06 toujours de ce qui se passe.
00:46:08 Donc, effectivement, pour tout le monde,
00:46:10 c'est pas très rassurant parce qu'on sait pas
00:46:12 toujours à qui on a affaire.
00:46:14 Le climat n'est pas très serein.
00:46:16 - Moi qui travaille dans la gare, là où il y a du transport
00:46:18 de beaucoup de monde, moi en tout cas,
00:46:20 personnellement, je me sens pas en sécurité.
00:46:22 Personnellement, on fait attention
00:46:24 comme on peut.
00:46:26 - On est en plein Paris, une gare internationale.
00:46:28 Quand tu vois des vingtaines,
00:46:30 des trentaines de personnes qui traînent comme ça,
00:46:32 ça fait bizarre quand même. Les gens, ils sortent du train
00:46:34 et ça se trouve, ils viennent d'Italie, de Suisse.
00:46:36 S'ils sortent à peine de la gare, ils se retrouvent avec ça.
00:46:38 C'est pas une belle image pour Paris.
00:46:40 - En Haute-Corse,
00:46:42 une enquête a été ouverte pour violation
00:46:44 de domicile et dégradation
00:46:46 aggravée. Des militants indépendantistes
00:46:48 se sont introduits dans la maison
00:46:50 secondaire d'Eric Dupond-Moretti.
00:46:52 Sur X, le mouvement Corine Frontée
00:46:54 a revendiqué
00:46:56 une opération symbolique et politique
00:46:58 afin de dénoncer les mécanismes
00:47:00 répressifs sur l'île de beauté.
00:47:02 Dans le reste
00:47:04 de l'actualité, lors des émeutes
00:47:06 de juillet dernier, de nombreux
00:47:08 adolescents de moins de 16 ans ont été
00:47:10 interpellés. Mardi,
00:47:12 lors de son discours de politique générale,
00:47:14 Gabriel Attal a proposé
00:47:16 une nouvelle sanction pour ces mineurs.
00:47:18 Le travail d'intérêt éducatif.
00:47:20 Alors, de quoi s'agit-il ?
00:47:22 Elément de réponse avec Michael Dos Santos.
00:47:25 C'est avec des mots forts
00:47:27 que Gabriel Attal a annoncé
00:47:29 le travail d'intérêt éducatif.
00:47:31 Tu casses, tu répares, tu salis,
00:47:33 tu nettoies, tu défies l'autorité,
00:47:35 on t'apprend à la respecter.
00:47:37 Destiné aux mineurs âgés entre 13 et 15 ans,
00:47:39 cette mesure sociale vise
00:47:41 à aider les parents dépassés.
00:47:43 Le TIE pourrait être composé
00:47:45 d'un suivi éducatif, de formation,
00:47:47 d'une sensibilisation aux questions
00:47:49 de justice, de civisme et de laïcité.
00:47:51 Toute notion de travail
00:47:53 est en revanche exclue.
00:47:55 Le travail d'intérêt éducatif
00:47:57 pourrait s'effectuer de jour comme de nuit,
00:47:59 auprès d'associations ou de collectivités locales,
00:48:01 encadrées par des militaires,
00:48:03 des gendarmes, des policiers
00:48:05 ou encore des éducateurs.
00:48:07 Pour le moment, les contours du dispositif
00:48:09 restent encore à définir.
00:48:11 Le porte-parole de ce syndicat de police
00:48:13 reste prudent.
00:48:15 Quelle est la réponse coercitive
00:48:17 s'ils ne respectent pas le règlement
00:48:19 là où ils vont aller ?
00:48:21 Ils vont faire exactement la même chose
00:48:23 qu'ils faisaient dans les établissements scolaires.
00:48:25 Qu'est-ce qui va être mis en place
00:48:27 s'ils ne veulent pas réparer
00:48:29 les dégâts qu'ils ont commis ?
00:48:31 J'ai peur que ça ne soit que démesuré.
00:48:33 Lors des émeutes de juillet dernier,
00:48:35 40% des personnes interpellées
00:48:37 étaient âgées entre 13 et 15 ans.
00:48:39 Ce commerçant de Montargis
00:48:41 avait vu les vitrines de sa boutique brisées.
00:48:43 Il voit donc cette initiative d'un bon œil.
00:48:45 Les très jeunes, effectivement,
00:48:47 avec des mesures éducatives,
00:48:49 s'ils essaient de les raisonner
00:48:51 pour faire en sorte qu'ils comprennent
00:48:53 que leurs actions ont des conséquences,
00:48:55 ça vaut certainement la peine.
00:48:57 Le dispositif du travail d'intérêt général
00:48:59 devrait figurer dans un projet de loi
00:49:01 avant l'été.
00:49:03 On termine avec cette initiative.
00:49:05 En Seine-et-Marne,
00:49:07 le maire de la commune de Seineport
00:49:09 souhaite restreindre l'usage des smartphones
00:49:11 sur la voie publique
00:49:13 par le biais d'une charte
00:49:15 afin de préserver les plus jeunes.
00:49:17 Il a appelé à voter par référendum
00:49:19 les explications de Clotilde Payet
00:49:21 avec Sacha Robin.
00:49:23 C'est après une réflexion collective
00:49:25 entre maires et citoyens
00:49:27 que les habitants de Seineport ont voté
00:49:29 par référendum sur la restriction
00:49:31 des portables devant les écoles.
00:49:33 Nous voulons aider les enfants, leur proposer
00:49:35 d'autres formes d'activités qui les éloignent
00:49:37 des écrans, qui leur permettent de sortir,
00:49:39 de faire du sport, d'aller chanter,
00:49:41 d'aller faire des bêtises comme tous les enfants
00:49:43 le font, au lieu de rester dans leur chambre
00:49:45 devant un écran.
00:49:47 Un arrêté qui fonctionnerait grâce à la bonne volonté
00:49:49 collective des citoyens de la commune.
00:49:51 On n'a pas besoin de sanctionner.
00:49:53 Je crois beaucoup plus à l'engagement personnel.
00:49:55 Ils sauront que c'est interdit dans la commune
00:49:57 et ça suffira largement
00:49:59 sans qu'on ait besoin d'en rajouter beaucoup.
00:50:01 Pour certains électeurs de Seineport,
00:50:03 l'initiative du maire est une bonne chose.
00:50:05 Déjà qu'il y ait cette élection,
00:50:07 ça permet de réveiller
00:50:09 un peu les consciences par rapport à ça.
00:50:11 Donc j'ai voté oui
00:50:13 pour une charte.
00:50:15 C'est une charte, puisque le droit s'applique,
00:50:17 on ne peut pas interdire, évidemment.
00:50:19 D'autres sont mitigés sur la pertinence
00:50:21 de cette charte.
00:50:23 Je ne vois pas comment, dans une municipalité
00:50:25 ou même au niveau étatique,
00:50:27 on peut limiter l'utilisation
00:50:29 à l'extérieur.
00:50:31 Après dépouillement, 54% des participants
00:50:33 ont voté pour la charte
00:50:35 contre 46%. Le maire publiera
00:50:37 un arrêté dans les prochains jours
00:50:39 pour mettre en oeuvre le projet.
00:50:41 Comme d'habitude, je vous retrouve
00:50:43 à 15h30 pour un prochain point sur l'actualité.
00:50:45 La suite, c'est avec vous, Lionel.
00:50:47 Merci Isabelle Piboulot. Si vous nous privez
00:50:49 de téléphone portable, même pendant l'émission,
00:50:51 ça risque d'être un petit peu embarrassant pour nous tous,
00:50:53 même pour nos invités. On va marquer une pause
00:50:55 et on va y réfléchir dans quelques instants.
00:50:57 Les débats reviennent sur CNews. A tout de suite.
00:50:59 Toujours en direct sur CNews, 180 minutes
00:51:07 info, week-end avec Karim Abrig, Joseph Thounel,
00:51:09 Pierre Lelouch, Elliot Mamann
00:51:11 pour cette première demi-heure. Retour
00:51:13 sur l'attaque à l'arme blanchière à la gare de Lyon
00:51:15 de Paris qui a fait trois blessés.
00:51:17 Le suspect dont la garde à vue a été levée
00:51:19 est un malien en situation régulière
00:51:21 avec des papiers italiens.
00:51:23 Pour autant, la circulation dans l'espace
00:51:25 européen Schengen pose question,
00:51:27 notamment en matière de sécurité avec cette agression.
00:51:29 Schengen, en quoi ça consiste ?
00:51:31 On va en parler, bien sûr. Explication d'abord
00:51:33 de l'avocat Philippe Fontana.
00:51:35 C'est un système qui permet
00:51:37 de tenir
00:51:39 la frontière extérieure à ces
00:51:41 États. Suite à l'intérieur
00:51:43 de cet espace Schengen,
00:51:45 il n'y a pas de contrôle,
00:51:47 il n'y a plus de frontières intérieures.
00:51:49 Sauf que la France,
00:51:51 après les attentats de novembre
00:51:53 2015, a décidé
00:51:55 le rétablissement de ces contrôles
00:51:57 à ces frontières.
00:51:59 Mais ce qui est encore
00:52:01 plus d'actualité, c'est la décision du Conseil
00:52:03 d'État qui a été rendue ce
00:52:05 vendredi 2 février et qui
00:52:07 maintenant interdit
00:52:09 la non-admission
00:52:11 aux frontières intérieures.
00:52:13 Le Conseil d'État considère que lorsqu'un
00:52:15 étranger se présente à une frontière
00:52:17 intérieure, l'État
00:52:19 ne peut pas le refouler.
00:52:21 Il doit l'admettre,
00:52:23 examiner sa situation.
00:52:25 Si la personne sollicite l'asile,
00:52:27 elle pourra rester de nombreux mois sur le territoire
00:52:29 national. Et là, c'est une vraie révolution.
00:52:33 - Après l'agression de la Gare de Lyon à Paris,
00:52:35 Pierre Lelouch, est-ce que le système
00:52:37 Schengen est encore d'actualité ?
00:52:39 Ou en tout cas, a-t-il atteint ses limites ?
00:52:41 Ou démontré qu'il avait des limites ?
00:52:43 - Ça fait très longtemps, très très longtemps
00:52:45 qu'il a démontré ses limites.
00:52:47 En tout cas, le moment où
00:52:49 ça a explosé en plein vol, c'était en 2015.
00:52:51 Au moment de l'arrivée d'un million de personnes
00:52:53 en Allemagne, venant de
00:52:55 Syrie et d'Irak.
00:52:57 Et où la chancelière allemande a dit "on peut le faire,
00:52:59 ils peuvent entrer, etc."
00:53:01 Moi, j'étais au gouvernement
00:53:03 quelques années avant ça,
00:53:05 et j'avais dû déjà
00:53:07 batailler avec mon collègue italien
00:53:09 et les ministres de l'intérieur des deux pays.
00:53:11 Parce que les Italiens, naturellement, reçoivent
00:53:13 beaucoup, beaucoup de gens à Lampedusa,
00:53:15 ils les transportent ensuite à Rome.
00:53:17 A Rome, ils les mettent dans le train pour Vintimiglia,
00:53:19 et on leur dit "la France,
00:53:21 c'est par là", et donc ils vont soit à pied,
00:53:23 soit plus souvent, ils prennent le train d'ailleurs.
00:53:25 Et nous, on essaye de les
00:53:27 arrêter à l'arrivée.
00:53:29 Il faut remettre ça
00:53:31 dans son contexte. En 1985,
00:53:33 c'était les années de l'ordre, dans le grand marché,
00:53:35 tout ça, on a fait
00:53:37 quelque chose de très symbolique
00:53:39 et de très confortable pour les Européens.
00:53:41 On leur a dit "il n'y a plus de frontières,
00:53:43 vous pouvez aller d'un pays à l'autre, il y a le libre circulation
00:53:45 des capitaux, des biens,
00:53:47 et donc des personnes, vous pouvez voyager sans être
00:53:49 embêté à la frontière d'un pays à l'autre."
00:53:51 Mais à ce moment-là, personne n'avait vu,
00:53:53 sauf des mauvais esprits comme moi,
00:53:55 qu'on allait vers une explosion démographique
00:53:57 de l'autre côté du continent.
00:53:59 Elle était prévue, hein,
00:54:01 j'ai écrit ça à l'époque
00:54:03 et c'était prévisible.
00:54:05 Les statistiques de l'ONU montraient que,
00:54:07 ce sont les chiffres qu'on a aujourd'hui, parce qu'on ne se trompe pas,
00:54:09 à deux générations, on sait où on va.
00:54:11 On savait que l'Afrique, ce serait
00:54:13 2 milliards et demi de personnes en 2050.
00:54:15 Et sur les 2 milliards et demi de personnes,
00:54:17 au moins 600 millions
00:54:19 en âge de travailler qui chercheraient à passer
00:54:21 de l'autre côté. 600 millions, c'est-à-dire
00:54:23 plus que la population de toute l'Europe.
00:54:25 Donc même si 1 sur 10 le fait,
00:54:27 ça fait un pays aussi gros que la France, par exemple.
00:54:31 Vous voyez l'ampleur du problème qui est devant nous.
00:54:33 Ça n'a pas empêché les Européens,
00:54:35 parce que c'est dans l'ADN
00:54:37 de la machinerie bruxelloise,
00:54:39 le libéralisme,
00:54:41 l'hybréchange, on a vu sur l'agriculture,
00:54:43 pareil sur les droits de l'homme.
00:54:45 Donc on a à la fois
00:54:47 un système qui est extrêmement ouvert
00:54:49 de circulation intérieure
00:54:51 et en même temps, une jurisprudence
00:54:53 de la Cour européenne des droits de l'homme
00:54:55 qui, elle, dit que
00:54:57 regroupement familial, tout ça c'est sacré
00:54:59 et on continue. D'où les 500 000
00:55:01 qui rentrent par an en France.
00:55:03 Entre les 220 000 légaux et puis tous les autres.
00:55:05 Et les 150 000
00:55:07 demandeurs d'asile, etc.
00:55:09 Et ceux qui rentrent, donc, par les pays voisins.
00:55:11 Les Allemands nous envoient
00:55:13 beaucoup de gens, beaucoup de Turcs,
00:55:15 parce qu'ils reçoivent essentiellement
00:55:17 des Turcs, qui s'installent ensuite en France,
00:55:19 dans l'Est notamment.
00:55:21 Et puis les Italiens
00:55:23 nous envoient la population nord-africaine
00:55:25 et africaine qui leur arrive à Lampedusa.
00:55:27 Voilà où on en est.
00:55:29 Donc ce système est complètement délirant.
00:55:31 Alors, ce que vient de dire
00:55:33 Maître Fontana, c'est très important
00:55:35 ce qu'il a dit, les derniers arrêts
00:55:37 du Conseil d'État sont consternants.
00:55:39 Parce que
00:55:41 même si, dans le temps,
00:55:43 on pouvait refouler, c'est ce qu'on faisait,
00:55:45 on a installé des gens,
00:55:47 j'y suis allé, au poste frontière,
00:55:49 un menton, pour refouler
00:55:51 les gens vers l'Italie,
00:55:53 qui les reprenaient, un jour, deux jours,
00:55:55 etc.
00:55:57 Certains passaient sept fois, dix fois.
00:55:59 Mais là, on peut même plus le faire.
00:56:01 Ajoutez à ça une autre
00:56:03 jurisprudence du Conseil d'État, de laquelle on n'a pas parlé,
00:56:05 qui est encore plus dingue, qui est la suivante.
00:56:07 Un mineur non accompagné,
00:56:09 tenez-vous bien,
00:56:11 a le droit de faire venir
00:56:13 sa famille.
00:56:15 Même si, bien sûr, il n'a pas les conditions de ressources,
00:56:17 etc.
00:56:19 Donc, on a ouvert les portes,
00:56:21 alors que le pays est saturé
00:56:23 par l'immigration, que les gens sont partout,
00:56:25 il y a des tentes partout,
00:56:27 dans le métro, partout.
00:56:29 On ne sait pas où les loger,
00:56:31 encore moins les employés, etc.
00:56:33 On continue à faire rentrer. On a l'impression que
00:56:35 les magistrats de ces tribunaux,
00:56:37 aussi bien à Strasbourg
00:56:39 que au Conseil d'État, pour lequel j'ai beaucoup d'espai,
00:56:41 mais dans la section en question
00:56:43 chargée des libertés,
00:56:45 là, on est hors sol.
00:56:47 Comme si ces gens n'habitaient pas
00:56:49 dans le pays qui est le leur,
00:56:51 ils n'étaient pas du tout au contact
00:56:53 des réalités quotidiennes
00:56:55 de tout le monde, y compris de moi.
00:56:57 Quand je vais chercher ma voiture,
00:56:59 je passe une espèce de sous-camp
00:57:01 de drogué dans le métro
00:57:03 à l'entrée du parking.
00:57:05 C'est invraisemblable, si vous voulez.
00:57:07 Et ça fait des années que ça dure.
00:57:09 Et tout le monde laisse faire. La RATP, la Ville de Paris,
00:57:11 j'ai appelé Hidalgo pour lui dire
00:57:13 que c'est ça qui se passe. Rien ne se passe.
00:57:15 Si je laisse ma voiture, et je lui ai dit
00:57:17 ça au Conseil de Paris, je termine là-dessus,
00:57:19 je laisse ma voiture
00:57:21 devant chez moi 10 minutes
00:57:23 où c'est interdit, elle est enlevée.
00:57:25 Dans les 10 minutes.
00:57:27 Je squatte dans le métro,
00:57:29 devant l'entrée du métro,
00:57:31 ou dans le métro,
00:57:33 - Ou à la gare de Lyon.
00:57:35 - Ou à la gare de Lyon, pendant 3 ans, 4 ans de suite,
00:57:37 avec matelas,
00:57:39 tout l'équipement nécessaire,
00:57:41 rien ne se passe. Réveillons-nous.
00:57:43 Et ça, c'est le signe d'un État
00:57:45 qui s'est littéralement
00:57:47 dilué sur son propre poids.
00:57:49 C'est-à-dire que les gens se plaignent,
00:57:51 et en haut, il ne se passe rien.
00:57:53 Et cette contradiction-là,
00:57:55 elle est porteuse de grands malheurs pour notre pays.
00:57:57 - Cela provoque de l'insécurité,
00:57:59 évidemment, avec ce qui s'est
00:58:01 passé notamment hier,
00:58:03 qui aurait pu être beaucoup plus grave,
00:58:05 en effet, Éliott Mamann.
00:58:07 Est-ce que vous pensez qu'il faut, comme le préconise
00:58:09 Alex Zemmour, il a posté sur son compte X,
00:58:11 suspendre Schengen en matière de sécurité ?
00:58:13 - Ce sont les images du poste de Menton,
00:58:15 où je suis allé.
00:58:17 - Oui, absolument.
00:58:19 - Pardon, mais vous avez raison de le préciser.
00:58:21 - C'est ces images-là qu'on voit.
00:58:23 - Absolument. Éliott Mamann.
00:58:25 - Oui, en réalité, la question de Schengen est significative
00:58:27 d'une réussite d'idéologues européens
00:58:29 ou européistes qui sont parvenus à cacher
00:58:31 leur sous-texte idéologique derrière
00:58:33 la question du confort, que d'ailleurs vient de rappeler
00:58:35 Pierre Lelouch, parce qu'en effet,
00:58:37 à un point de vue purement théorique, on peut admettre
00:58:39 qu'entre citoyens européens, il n'est pas
00:58:41 absolument choquant de considérer que certains
00:58:43 contrôles aux frontières peuvent être éludés
00:58:45 et que les voyageurs
00:58:47 en avion d'un pays
00:58:49 européen à l'autre peuvent se dispenser
00:58:51 de ces contrôles-là. Maintenant, il y a une proposition
00:58:53 qui est extrêmement intéressante, qui a été faite
00:58:55 par la Hongrie et
00:58:57 l'Autriche, parce que, comme vous le savez,
00:58:59 la Bulgarie et la Roumanie, qui sont
00:59:01 l'une et l'autre, successivement, les mitraufes de ces pays-là,
00:59:03 espèrent, enfin,
00:59:05 devraient intégrer la station... - Moi, je l'avais bloqué à l'époque.
00:59:07 J'avais bloqué en 2011 l'entrée
00:59:09 de la Bulgarie et de la Roumanie à cause de l'état de droit
00:59:11 et de la corruption. - À la fin du mois
00:59:13 de mars, et la proposition
00:59:15 de ces pays-là, de l'Autriche
00:59:17 et de la Hongrie, est de ne les faire entrer qu'à condition
00:59:19 qu'en réalité, il y ait une espèce de second
00:59:21 station gun, un station gun aérien,
00:59:23 c'est-à-dire que les personnes
00:59:25 qui sont nationales de ces pays-là
00:59:27 pourront en effet se déplacer dans les stations... - Mais uniquement par avion.
00:59:29 - ...comme les autres, uniquement par avion,
00:59:31 ce qui veut dire que les contrôles terrestres
00:59:33 se poursuivront, et donc
00:59:35 il sera possible de différencier précisément
00:59:37 les personnes qui sont sur le territoire national
00:59:39 sans en avoir la nationalité, des personnes
00:59:41 qui simplement se servent de la libre circulation
00:59:43 au sein des pays membres de l'espace Schengen
00:59:45 pour, d'une certaine manière, s'oppair régulariser
00:59:47 de fait, alors même qu'ils n'ont la nationalité
00:59:49 d'aucun pays ressortissant de l'espace Schengen.
00:59:51 - Mais suspendre Schengen pour des raisons
00:59:53 de sécurité, est-ce que c'est possible
00:59:55 d'abord ? Parce qu'il y a des règlements,
00:59:57 il y a évidemment une loi, il y a des pays
00:59:59 qui peuvent décider, au moins pour la sécurité
01:00:01 parce qu'on a bien compris aussi que Schengen, c'est intéressant
01:00:03 pour l'économie, pour la libre circulation.
01:00:05 - Attention, d'ailleurs en 2015, on avait pu
01:00:07 rétablir les contrôles aux frontières,
01:00:09 il est tout à fait possible de décider que
01:00:11 il nous faudrait le faire.
01:00:13 D'ailleurs, je disais qu'en effet, je comprenais
01:00:15 l'idéal de confort
01:00:17 qui accompagne le fait de ne pas
01:00:19 avoir à présenter ses documents d'identité, néanmoins
01:00:21 je ne suis pas de ceux qui estiment qu'il est
01:00:23 humiliant de devoir témoigner
01:00:25 de la détention d'un passeport pour passer d'un
01:00:27 pays à l'autre, et d'ailleurs il n'est pas
01:00:29 contradictoire de simplement contrôler
01:00:31 l'identité d'une personne à l'arrivée
01:00:33 dans un pays avec le principe de libre circulation.
01:00:35 Je peux vous donner simplement un exemple,
01:00:37 vous savez bien que les États-Unis ne sont pas un pays
01:00:39 tout à fait
01:00:41 à l'aise
01:00:43 avec l'idée de laisser passer des personnes
01:00:45 à leurs frontières, malgré les difficultés qu'elles rencontrent
01:00:47 à l'heure actuelle à leurs frontières sud, mais
01:00:49 entre le Canada et les États-Unis, il y a plus ou moins
01:00:51 une ligne de libre circulation, puisqu'il n'est pas
01:00:53 nécessaire pour des touristes canadiens de faire
01:00:55 de souscrire au moindre
01:00:57 visa, au moindre état, etc. Néanmoins,
01:00:59 il faut tout de même témoigner, il faut tout de même prouver
01:01:01 que l'on est citoyen canadien pour entrer
01:01:03 aux États-Unis. Je ne serais pas choucu
01:01:05 qu'il y ait un contrôle qui soit instauré
01:01:07 de ce fait.
01:01:09 - Bien sûr, mais c'est intéressant,
01:01:11 Karim-Henri, faut-il s'inspirer de l'Amérique du Nord
01:01:13 par rapport au contrôle pour pouvoir entrer dans un
01:01:15 pays et résider un temps
01:01:17 donné? - C'est sûr que ça n'aura pas
01:01:19 échappé à personne, le fait
01:01:21 que d'un point de vue géographique,
01:01:23 les enjeux sont quand même différents,
01:01:25 mais c'est sûr que, je vous dirais, mon côté nord-américain,
01:01:27 j'ai ce fameux billet.
01:01:29 Quand je suis arrivée ici, il y a une forme
01:01:31 d'adaptation parce que, quand vous
01:01:33 allez, par exemple, aux États-Unis, on sait que c'est
01:01:35 le partenaire commercial
01:01:37 ou ce que vous voulez avec le Canada, c'est extrêmement
01:01:39 important. Pourtant, quand
01:01:41 je passe la frontière aux
01:01:43 États-Unis, je vais me faire contrôler
01:01:45 quand même. Oui, je n'ai pas besoin de visa comme
01:01:47 telle, mais je vais présenter mon passeport.
01:01:49 Il y a un contrôle systématique
01:01:51 et même quand je rentre au Canada,
01:01:53 au Québec, aux douanes,
01:01:55 je peux vous assurer qu'on
01:01:57 va me contrôler aussi et je
01:01:59 rentre chez moi. - Pas en France. - Là, c'est rendu,
01:02:01 ça change un peu, le Canada aussi est en train
01:02:03 de basculer avec, bon,
01:02:05 les libéraux et tout ça. - Le Canada, c'est ouvert. - Exactement.
01:02:07 Ils ont changé des clauses. - Il y a énormément de migrants qui passent
01:02:09 de New York, qui vont au Canada. - Oui,
01:02:11 mais c'est ça. - C'est ouvert. - Mais, j'allais dire,
01:02:13 c'est pour ça que je dis que c'est en train de basculer,
01:02:15 mais ça, c'est justement par idéologie.
01:02:17 C'est les libéraux avec Justin Trudeau.
01:02:19 Je ne rentrerai pas dans les détails.
01:02:21 Cela étant dit, il y a quand même ce principe,
01:02:23 comme je vous dis, si on va aux États-Unis ou quoi que ce soit,
01:02:25 il y a quand même un principe de contrôle.
01:02:27 Et même si c'est en train quand même de basculer,
01:02:29 jusqu'à tout récemment, on parlait quand même
01:02:31 de quotas. Il y a des quotas d'immigration
01:02:33 économique, des
01:02:35 quotas d'immigration pour,
01:02:37 par exemple, des réfugiés.
01:02:39 Alors, pour ce qui est de Schengen, moi, je suis d'accord
01:02:41 aussi, c'est la question, en fait, on est dans
01:02:43 une espèce d'idéologie qui fait en sorte
01:02:45 que l'Europe est en train
01:02:47 presque de s'autophagociter
01:02:49 dans ses principes. Donc, éventuellement,
01:02:51 les beaux
01:02:53 principes qui étaient érigés sont en train de se
01:02:55 retourner contre l'Europe elle-même.
01:02:57 Quand on regarde justement ce qui se passe
01:02:59 avec Schengen, si vous regardez dans les clauses,
01:03:01 oui, c'est une possibilité, vous l'avez dit,
01:03:03 en théorie, ce serait une possibilité de dire
01:03:05 on fait des contrôles. Dans la pratique,
01:03:07 c'est totalement nul. Et la preuve
01:03:09 en est que pendant la période
01:03:11 COVID, la crise COVID, bien là, soudainement,
01:03:13 vous pouviez avoir certains contrôles,
01:03:15 pour raisons de force majeure.
01:03:17 En 2015,
01:03:19 M. Lelouch en a parlé aussi sur la question,
01:03:21 bon, terroriste et tout ça, mais
01:03:23 dans les faits, rien qui change. Au contraire,
01:03:25 on continue d'agrandir
01:03:27 et d'élargir les choses.
01:03:29 - Pierre Lelouch et après Joseph Tournel.
01:03:31 - Juste une anecdote. J'ai fait partie de...
01:03:33 avec Georges Fenech, d'ailleurs, de la mission
01:03:35 de l'Assemblée, de la commission
01:03:37 d'enquête sur les attentats de
01:03:39 2015.
01:03:41 Il faut que vous sachiez que les auteurs
01:03:43 de l'attentat ont pris une voiture,
01:03:45 ont pris l'autoroute A1
01:03:47 et ont passé la frontière. - Belgique, bien sûr.
01:03:49 - Donc on est chez
01:03:51 les fous, si vous voulez. Donc, on ne peut pas
01:03:53 continuer comme ça. Bien sûr qu'il faut,
01:03:55 mais à chaque élection, on dit
01:03:57 "on va remettre à plat Schengen",
01:03:59 c'est un peu comme la politique agricole,
01:04:01 "oui, oui, on va remettre à plat le traité Mercosur".
01:04:03 Quant à dessus,
01:04:05 il y a 27 pays, le temps que vous trouviez une majorité
01:04:07 pour effectivement le remettre à plat,
01:04:09 non, ce qu'il faut, c'est sur des sujets comme ça,
01:04:11 avoir
01:04:13 une ligne stratégique pour le pays et dire
01:04:15 qu'on va le faire. C'est tout.
01:04:17 Et s'agissant
01:04:19 de la jurisprudence de certains tribunaux,
01:04:21 on ne peut pas faire autrement
01:04:23 que par un référendum qui va
01:04:25 obliger les juges à appliquer
01:04:27 la loi nationale, et non pas ce que
01:04:29 eux ont envie d'interpréter comme loi nationale.
01:04:31 - C'est peut-être ça qui est intéressant dans la décision du Conseil d'État,
01:04:33 ces motivations sont des motivations
01:04:35 en droit. Ça montre qu'on est
01:04:37 dans un non-sens total
01:04:39 et peut-être qu'il va y avoir
01:04:41 un choc salutaire en disant "alors, on peut en sortir,
01:04:43 c'est le référendum", c'est ce que vient dire
01:04:45 Pierre Lelouch. La voie pour s'en sortir,
01:04:47 c'est la voie référendaire pour dégager
01:04:49 tous ces non-sens et retrouver
01:04:51 le bon sens. - Ça fait des années
01:04:53 que j'écris ça, il n'y a-t-il pas un lien de courage ?
01:04:55 - J'en note d'ailleurs de façon marginale.
01:04:57 - Pour l'appliquer. - Mais ce qui me fait quand même un peu rire,
01:04:59 c'est qu'on a un État européen
01:05:01 dont le coprince
01:05:03 s'appelle Emmanuel Macron
01:05:05 et lui, Schengen, s'applique pas.
01:05:07 Ça s'appelle l'Andorre.
01:05:09 Schengen s'applique pas pour l'Andorre
01:05:11 et pourtant le coprince des dirigeants...
01:05:13 Ça me fait rire de voir que...
01:05:15 Et c'est à chaque personne, et il y a d'autres
01:05:17 États. Monaco. Monaco,
01:05:19 Schengen ne s'applique pas.
01:05:21 Est-ce que Monaco a tort ?
01:05:23 Est-ce qu'il a raison ? Moi j'ai plutôt tendance
01:05:25 à voir ce qui se passe à Monaco. - Monaco n'est pas
01:05:27 signataire du traité. - Absolument, vous avez
01:05:29 raison. - Mélangeons pas tout.
01:05:31 Les pays membres
01:05:33 de l'Union européenne
01:05:35 ont signé le traité, donc la question c'est comment
01:05:37 on sort d'un traité.
01:05:39 - La question qu'on peut se poser
01:05:41 aussi, c'est est-ce que ce genre de scénario,
01:05:43 celui qui s'est produit hier, guerre de Lyon à Paris,
01:05:45 se produit dans les autres pays de l'espace Schengen ?
01:05:47 C'est-à-dire que nous, on est impacté par cela.
01:05:49 - Mais c'est évidemment le cas.
01:05:51 - Est-ce que c'est le cas en Allemagne ?
01:05:53 - Bien entendu. Ecoutez,
01:05:55 un pays comme la Suède, ultra
01:05:57 tolérant, ultra tolérant,
01:05:59 en est venu à prendre des
01:06:01 mesures absolument drastiques,
01:06:03 de renvoi des immigrés et de limitations
01:06:05 très précises, ils n'en peuvent plus.
01:06:07 Parce qu'au départ, eux,
01:06:09 surtout les Scandinaves, aucune espèce d'expérience
01:06:11 de l'Afrique ou de l'Afrique du Nord,
01:06:13 pour eux c'était, ils rentrent,
01:06:15 on leur apprend le suédois, on leur donne de l'argent,
01:06:17 ils vont devenir des Suédois parfaits.
01:06:19 Et bien on s'aperçoit que pas du tout.
01:06:21 Les gens, les personnes
01:06:23 et les peuples ne sont pas interchangeables.
01:06:25 On ne transforme pas quelqu'un qui arrive
01:06:27 de l'autre bout du monde en Suédois,
01:06:29 comme ça, et ça se traduit souvent
01:06:31 par l'imagination, beaucoup par les trafics,
01:06:33 la drogue, la violence, etc.
01:06:35 Et donc il y a un lien, je sais bien que
01:06:37 c'est pas très catholique
01:06:39 ou cachère de dire... - C'est une question de nombre, en fait.
01:06:41 - ... qu'il y a un problème de lien
01:06:43 évident entre l'insécurité
01:06:45 et l'immigration, mais il y a un lien, il suffit de regarder
01:06:47 les statistiques dans les prisons.
01:06:49 Donc il est temps d'arrêter avec
01:06:51 la bien-pensance, devant les problèmes
01:06:53 réels des gens, il faut les régler, parce que
01:06:55 si on ne les règle pas, quelqu'un d'autre va les régler
01:06:57 et ce ne sera pas de la façon
01:06:59 dont les bons esprits aujourd'hui...
01:07:01 - Je vous l'ai dit, il y a un problème de nombre,
01:07:03 il y a un problème de masse, il y a un problème de volonté
01:07:05 aussi, il y a ceux qui veulent s'intégrer ou pas,
01:07:07 mais quand il y a une masse trop importante
01:07:09 qui... Je suis frappé
01:07:11 sur la violence,
01:07:13 imaginez les Afghans, il y a des Afghans qui
01:07:15 viennent en nombre, qui viennent en France.
01:07:17 Quand j'ai été élevé en Afghanistan,
01:07:19 quand une femme
01:07:21 ose montrer le bout de son nez, c'est un scandale,
01:07:23 il faut la frapper, imaginez
01:07:25 le choc culturel quand
01:07:27 j'arrive ici, ça ne peut faire que des
01:07:29 tentations. Si on n'ose pas le dire
01:07:31 et le voir, on ne règlera
01:07:33 pas les problèmes. - Et la loi immigration dans tout cela,
01:07:35 Eliott Mamann, est-ce qu'elle ne tendait pas
01:07:37 à une forme de reprise de contrôle ?
01:07:39 - Oui, alors... - Mais que débouche finalement
01:07:41 sur un échec ? - La question est toujours celle
01:07:43 de la juridiction, dans ce regard, la crise par le conseil...
01:07:45 - Là-dessus, elle ne portait pas là-dessus la loi immigration ?
01:07:47 - Oui, bien sûr, non mais elle aurait pu contribuer...
01:07:49 - Elle aurait pu, mais elle ne portait pas là-dessus.
01:07:51 - Mais elle ne change rien,
01:07:53 il n'y a pas de reprise de contrôle. - Non absolument,
01:07:55 d'ailleurs il était prévu de rétablir un délit de clandestinité
01:07:57 puisque, comme vous le savez,
01:07:59 une jurisprudence de la CEDH
01:08:01 réalisée par le Conseil d'Etat
01:08:03 permet à des personnes qui sont
01:08:05 entrées illégalement, pour peu qu'elles n'aient pas été
01:08:07 prises en flagrant délit lors du passage de la frontière,
01:08:09 de s'établir en France parce que
01:08:11 la clandestinité en tant que telle n'est pas un délit.
01:08:13 La loi immigration voulait établir
01:08:15 un délit de clandestinité, mais
01:08:17 il est à peu près certain que du moment qu'une personne
01:08:19 se fera véritablement expulsée
01:08:21 pour cette raison-là, à partir du moment où c'est un droit
01:08:23 opposable, et c'est ce que considère la jurisprudence
01:08:25 européenne, il lui sera possible de contester
01:08:27 la décision, donc la loi immigration...
01:08:29 - De toute façon, ça a été supprimé.
01:08:31 Pas le Conseil constitutionnel.
01:08:33 A ma connaissance, cette clause a disparu.
01:08:35 - Il me semble qu'elle ne fait juste pas partie
01:08:37 des clauses qui ont été censurées. - Ah bon ?
01:08:39 - Non, il me semble... Alors, vous mettez soudainement
01:08:41 un doute, je me trompe peut-être, mais je crois
01:08:43 qu'elle a été conservée. Néanmoins, tous les
01:08:45 juristes attendent en effet à ce que, dès lors qu'une personne
01:08:47 soit concernée par ces décisions-là, le Conseil d'Etat
01:08:49 donne raison à la personne en question.
01:08:51 J'aimerais juste dire en 10 secondes que, malgré
01:08:53 l'ambition de certains idéologues
01:08:55 de faire en effet advenir une forme
01:08:57 de nation européenne, il demeure
01:08:59 néanmoins des altérités culturelles
01:09:01 entre nations, tant à l'échelle
01:09:03 de l'Union européenne que, évidemment,
01:09:05 de manière extra-européenne, et donc que la question
01:09:07 de la nation, des frontières qui entourent
01:09:09 une nation, reste absolument fondamentale. Et d'ailleurs,
01:09:11 vous vous évoquiez la problématique des gares tout à l'heure,
01:09:13 on voit bien qu'à partir du moment où l'on
01:09:15 abolit les frontières d'une nation, il y a en réalité
01:09:17 des murs qui se dressent à des échelles
01:09:19 beaucoup plus locales,
01:09:21 et qui rendent précisément
01:09:23 la vie au quotidien absolument insupportable.
01:09:25 On se retrouve dans quelques instants, les débats
01:09:27 continuent avec nos invités, mais à 15h30,
01:09:29 sur l'antenne de CNews, on fait un point sur l'information
01:09:31 avec Isabelle Piboulot.
01:09:33 Une enquête a été
01:09:35 ouverte pour violation de domicile
01:09:37 et dégradation aggravée en Haute-Corse.
01:09:39 Des militants indépendantistes
01:09:41 se sont introduits dans la maison
01:09:43 secondaire d'Eric Dupond-Moretti.
01:09:45 Sur X, le mouvement Corine Frontée
01:09:47 a revendiqué une opération symbolique
01:09:49 afin de dénoncer les mécanismes
01:09:51 répressifs sur l'île de beauté.
01:09:53 En Ukraine, Volodymyr Zelensky
01:09:55 a rendu visite aux troupes dans
01:09:57 le village de Robotiny, sur la ligne
01:09:59 du front sud. Le président
01:10:01 ukrainien a remis aux soldats des
01:10:03 distinctions d'État. Vous avez une
01:10:05 mission difficile et décisive sur
01:10:07 les épaules pour repousser l'ennemi
01:10:09 et gagner cette guerre, a déclaré le chef
01:10:11 d'État ukrainien. Enfin,
01:10:13 Teddy Riner enchaîne les victoires
01:10:15 au tournoi de Paris. Le judoka
01:10:17 de 34 ans s'est qualifié pour la finale
01:10:19 à l'aréna de Bercy, après
01:10:21 un combat très relevé contre l'Ouzbek
01:10:23 Alisher Youssoupov. Teddy Riner,
01:10:25 double champion olympique des poids
01:10:27 lourds, affrontera en finale, après
01:10:29 17 heures, le sud-coréen Kim Min-jung.
01:10:31 Tenant du titre à Paris, le
01:10:33 français tentera d'aller chercher un
01:10:35 8e succès record.
01:10:37 Merci Isabelle, on se retrouve
01:10:39 à 16h pour l'information, toujours en compagnie
01:10:41 de Karim Abrik, Joseph Toubnel, Pierre Lelouch,
01:10:43 Eliott Mamann, Elodie Huchard du service politique
01:10:45 de CNews nous a rejoints. Bonjour Elodie,
01:10:47 je vais attirer votre attention sur
01:10:49 l'entretien, vous l'avez sans doute lu, découvert ou
01:10:51 dévoré de Rachida Dati dans le journal du dimanche,
01:10:53 dans le JDD aujourd'hui. - Dévoré, dévoré.
01:10:55 - Comme toujours, absolument.
01:10:57 Si sa nomination au ministère de la Culture a
01:10:59 bousculé les codes, c'est le moins que l'on puisse dire,
01:11:01 elle a déjà des idées qui sont plutôt tranchées,
01:11:03 notamment sur la ville de Paris,
01:11:05 qui selon elle n'est plus la ville lumière.
01:11:07 Et avant d'évoquer les autres déclarations
01:11:09 qu'elle a pu faire dans cet entretien,
01:11:11 faut-il, Elodie Huchard, y voir
01:11:13 de la manière de mettre la pression sur sa rivale de toujours,
01:11:15 Anne Hidalgo. - Oui, bien sûr,
01:11:17 parce qu'elle explique d'abord, quand on l'interroge
01:11:19 sur Paris, la question étant de savoir si oui ou non
01:11:21 il y a bien un accord pour qu'elle soit la candidate
01:11:23 de la majorité, et bien tout de suite
01:11:25 elle répond d'abord, premièrement, qu'en tant que ministre de la
01:11:27 Culture, il lui appartient, je cite,
01:11:29 de défendre la capitale de la France, et donc
01:11:31 très vite, elle en profite pour tirer à boules
01:11:33 rouges sur la gestion d'Anne Hidalgo, elle regrette
01:11:35 comme de nombreux Français, dit-elle que Paris
01:11:37 perd peu à peu son statut de ville lumière, elle cite
01:11:39 notamment la saleté, les embouteillages sans fin
01:11:41 et l'insécurité, on voit bien
01:11:43 Grinchia Dati profite aussi de ce nouveau rôle,
01:11:45 pour ne pas manquer d'étrier
01:11:47 à chaque fois, Anne Hidalgo, on se
01:11:49 rappelle, depuis qu'elle a été nommée, Anne Hidalgo tout de suite
01:11:51 avait souhaité bon courage aux acteurs de la Culture,
01:11:53 c'est donc de bonne guerre, comme on dit.
01:11:55 - Pierre Lelouch, il y a de la vengeance dans l'air,
01:11:57 l'utilisation peut-être
01:11:59 à des fins politiciennes,
01:12:01 d'utiliser le statut et le titre
01:12:03 de ministre, selon vous.
01:12:05 - Là, les gens sont bons droits, parce que quand même,
01:12:07 Paris, c'est la capitale de la Culture
01:12:09 dans le pays. - Donc il y a du fond, ce n'est pas que la forme.
01:12:11 - Evidemment, la ville,
01:12:13 elle a un travail culturel
01:12:15 majeur à faire, par exemple,
01:12:17 la réfection des églises.
01:12:19 Si vous allez à la place de la Madeleine, vous allez voir que l'église
01:12:21 de Madeleine, il y a une façade,
01:12:23 la façade qui donne sur la Royal qui a été refaite,
01:12:25 les trois autres façades sont pas refaites, on est
01:12:27 dans le grillage et c'est dégueulasse,
01:12:29 la place entière est dégueulasse d'ailleurs,
01:12:31 place de la Concorde, c'est pareil, c'est
01:12:33 devenu un game park,
01:12:35 c'est atroce ce qui se passe, donc il y a
01:12:37 un travail phénoménal de
01:12:39 reconstitution d'un certain
01:12:41 de bâtiments du patrimoine
01:12:43 national, responsabilité de la
01:12:45 ville et de l'Etat, donc c'est une responsabilité
01:12:47 partagée, puis vous avez toute la politique
01:12:49 culturelle, les théâtres, les opéras,
01:12:51 elle reste, donc effectivement,
01:12:53 si Madame Dati a envie de s'amuser avec
01:12:55 Madame Hidalgo, elle a largement de quoi,
01:12:57 c'est un boulevard, parce que
01:12:59 malheureusement,
01:13:01 la ville, elle est en train de décliner,
01:13:03 tout le monde le constate,
01:13:05 elle est sale, elle est devenue dangereuse
01:13:07 et on ne peut pas dire que
01:13:09 les beaux endroits de Paris soient maintenus,
01:13:11 bien au contraire.
01:13:13 Néanmoins, elle ne fait toujours pas l'unanimité,
01:13:15 c'est bien normal, personne ne fait
01:13:17 l'unanimité réellement, mais Rachida
01:13:19 Dati, en tant que ministre de la Culture, ça a été le
01:13:21 cas du propos d'Alain Ficolcroate
01:13:23 qui était l'invité du grand rendez-vous C News
01:13:25 Europe 1, Les Echos, aujourd'hui, écoutez.
01:13:27 Avoir
01:13:29 une ministre
01:13:31 importante,
01:13:33 venue du
01:13:35 camp des Républicains,
01:13:37 pour affaiblir
01:13:39 ce camp. C'est un calcul
01:13:41 qui a sa légitimité,
01:13:43 mais cela n'a strictement
01:13:45 rien à voir avec la culture.
01:13:47 J'ajoute que Rachida Dati,
01:13:49 à peine nommée, a dit
01:13:51 qu'elle serait candidate
01:13:53 à la mairie de Paris,
01:13:55 contre Anne Hidalgo, vraisemblablement,
01:13:57 ce qui veut dire que
01:13:59 c'est un petit intermède
01:14:01 dans son existence
01:14:03 que ces ministères
01:14:05 qu'elle n'a jamais prévus
01:14:07 d'occuper.
01:14:09 Oui, il a raison.
01:14:11 Moi j'aime beaucoup Alain Ficolcroate, beaucoup de respect pour lui.
01:14:13 Il a naturellement
01:14:15 raison pour dire que c'est une opération politique
01:14:17 et en plus de la part d'Emmanuel Macron
01:14:19 que de la part de Madame Dati qui probablement
01:14:21 ignorait qu'elle allait être nommée.
01:14:23 Donc Macron joue
01:14:25 à prendre des prises de guerre
01:14:27 au camp républicain qu'il veut tuer
01:14:29 et en même temps ça sert
01:14:31 à les intérêts de cette dame. Est-ce qu'elle a
01:14:33 la moindre chance d'être la candidate
01:14:35 à l'arrivée ? J'en sais rien, c'est pas du tout évident.
01:14:37 Mais si la question que vous m'ayez posée
01:14:39 c'est est-ce que le champ de la culture
01:14:41 est propice à son action à Paris ?
01:14:43 Il répond, naturellement oui.
01:14:45 Maintenant j'ai vu aussi qu'elle s'intéressait
01:14:47 à la ville de Candon
01:14:49 où elle a inauguré les allées du général de Gaulle.
01:14:51 Elle a primé cette ville
01:14:53 et c'est bien parce que
01:14:55 cette ville de Candon
01:14:57 c'était la ville
01:14:59 qui avait
01:15:01 été libérée
01:15:03 des anglais deux fois
01:15:05 donc l'exception culturelle
01:15:07 marche très bien, elle s'était libérée toute seule et surtout
01:15:09 Louis XI qui a rassemblé
01:15:11 toute la France, lui a donné
01:15:13 sa liberté à cette ville.
01:15:15 Donc elle aurait pu aussi parler
01:15:17 davantage du Gers
01:15:19 et de Candon et un peu d'Armania qui fait partie
01:15:21 de la culture française. - Mais tout ceci se faisait peut-être dans une
01:15:23 stratégie au détriment de la culture, il a dit Huchard.
01:15:25 C'est ce qui se dit aussi en coulisses.
01:15:27 - Oui mais ce qu'on entend dans ce que dit Alain Finkelkraut
01:15:29 quand il dit Emmanuel Macron a fait de la politique
01:15:31 oui c'est d'ailleurs peut-être aussi parfois ce qu'on lui demande
01:15:33 quand il dit que Garachizati pense déjà à Paris
01:15:35 et que donc ce ministère ne serait
01:15:37 qu'une période, oui, comme tous les ministres
01:15:39 à tous les postes, on reste rarement ministres à vie.
01:15:41 En l'occurrence Emmanuel Macron il voulait aussi
01:15:43 quelqu'un à la culture qui bouscule
01:15:45 un peu les choses. Dans les ministrables
01:15:47 qui pouvaient rentrer à la culture, on a certains qui nous disaient
01:15:49 si moi je suis nommé, la première chose que je veux faire
01:15:51 c'est privatiser France Télé. Donc ça vous donne
01:15:53 un peu aussi l'image du genre de personne
01:15:55 qu'il cherchait et quand on lit son interview ce matin
01:15:57 dans le JDD c'est assez conforme à ce qu'elle est.
01:15:59 Elle parle par exemple de culture populaire
01:16:01 et elle dit quelque chose, elle dit "je suis aussi
01:16:03 célèbre et reconnue dans le 7ème
01:16:05 arrondissement qu'à Clichy-sous-Bois" et c'est aussi ça
01:16:07 que cherchait Emmanuel Macron. Une personnalité
01:16:09 certes qui vient de la droite mais
01:16:11 qui est capable de parler à toutes les couches
01:16:13 y compris les couches populaires et puis on voit
01:16:15 que France Télévision elle a un peu des idées. Pour l'instant
01:16:17 elle n'ose pas trop trop braquer, elle y va
01:16:19 doucement, elle parle notamment d'une BBC
01:16:21 française où on rapprocherait France Télé
01:16:23 - Un service public qui doit respecter toutes les opinions.
01:16:25 - Oui, en disant bien qu'il faut revenir
01:16:27 un petit peu aux fondamentaux, c'est-à-dire qu'il faut
01:16:29 donner aux téléspectateurs ce qu'ils ont aussi
01:16:31 envie de voir, il faut éduquer les téléspectateurs
01:16:33 mais dit-elle aussi en évitant
01:16:35 le trop de biais idéologiques.
01:16:37 Une réponse aussi à ceux qui ont trouvé que le service public
01:16:39 avait un peu perdu peut-être sa mission
01:16:41 de service public. - Joseph Tounel, vous
01:16:43 vouliez ajouter quelque chose sur ce sujet ? - Que certains peuvent continuer de le reprocher
01:16:45 c'est une trahison. De fait, après
01:16:47 son rôle, le fait
01:16:49 d'avoir une ambition pour Paris, ça peut être
01:16:51 un aiguillon justement pour qu'elle réussisse
01:16:53 en tant que ministre, en disant "regardez
01:16:55 ce que je suis capable de faire pour Paris, pour
01:16:57 la France". Dans son entretien au GDD
01:16:59 elle parle beaucoup de la France. Elle parle
01:17:01 notamment de la France rurale, en disant
01:17:03 qu'elle est abandonnée par la culture et qu'il suffit pas
01:17:05 d'ouvrir un centre culturel quelque part
01:17:07 mais qu'il faut aussi que les gens puissent y accéder.
01:17:09 Elle a une vision
01:17:11 relativement juste sur l'information
01:17:13 quand elle dit "service public,
01:17:15 pluralité des opinions". Maintenant
01:17:17 se donnera-t-elle les moyens de le faire ?
01:17:19 Ça c'est encore autre chose.
01:17:21 Elle a un mot très
01:17:23 fort, elle dit que c'est un pilier de
01:17:25 démocratie le service public de l'audiovisuel.
01:17:27 Quand je vois
01:17:29 Mme Ernotte qui, elle, déclarait que
01:17:31 on essaie de représenter
01:17:33 la France telle qu'on voudrait qu'elle soit
01:17:35 il me semble qu'il y a une contradiction
01:17:37 entre un pilier de la démocratie qui doit respecter
01:17:39 les opinions et donner
01:17:41 une information la plus exacte possible
01:17:43 après on peut l'interpréter, c'est les débats
01:17:45 etc. Et Mme Ernotte
01:17:47 qui nous dit "moi mon boulot c'est de représenter
01:17:49 tel que j'ai envie". C'est-à-dire que
01:17:51 je fais des biais dans la présentation, elle le dit,
01:17:53 de l'actualité
01:17:55 selon mon bon boulot. - Qu'elle a beaucoup apprécié avec
01:17:57 les prédécesseurs d'ailleurs de Rachida
01:17:59 Dati et notamment la dernière ministre
01:18:01 mais là c'est beaucoup moins le cas.
01:18:03 L'actualité également nous emmène
01:18:05 en Corse où des militants nationalistes
01:18:07 se sont introduits dans une maison présentée comme appartement
01:18:09 aux gardes d'essau Eric Dupond-Moretti.
01:18:11 Une enquête a été ouverte pour violation
01:18:13 de domicile et dégradation aggravée.
01:18:15 On fait le point sur cette
01:18:17 affaire avec Christina Luzzi
01:18:19 s'il vous plaît, qu'on va retrouver dans
01:18:21 quelques instants. Mais en tout cas ce qui est clair
01:18:23 c'est que c'est le mouvement
01:18:25 indépendantiste Corine Fronté qui a
01:18:27 revendiqué cette opération symbolique
01:18:29 et politique, elle le dit chère, parce que
01:18:31 il va y avoir un déplacement en effet
01:18:33 du ministre de l'Intérieur cette
01:18:35 semaine au sujet de l'autonomie
01:18:37 de l'île de beauté. On en parle
01:18:39 dans un instant mais on retrouve Christina Luzzi
01:18:41 en direct.
01:18:43 Le mouvement indépendantiste Corine Fronté
01:18:45 a revendiqué hier une opération
01:18:47 symbolique et politique visant
01:18:49 le domicile secondaire d'Eric Dupond-Moretti
01:18:51 afin de dénoncer les mécanismes
01:18:53 répressifs en Corse. Environ
01:18:55 40 militants étaient présents.
01:18:57 Ils ont accroché des draps aux fenêtres de la maison
01:18:59 portant notamment les slogans
01:19:01 "Répression, amende, figette, baste"
01:19:03 ou encore "Solution politique"
01:19:05 dans leurs revendications exprimées lors d'une conférence
01:19:07 de presse devant la maison.
01:19:09 Les militants indépendantistes ont directement
01:19:11 attaqué un ministre qui, je cite, "ne s'exprime
01:19:13 jamais sur la question politique
01:19:15 corse, sur la répression et la situation
01:19:17 des anciens prisonniers politiques corses".
01:19:19 Une enquête a été ouverte pour violation
01:19:21 de domicile et dégradation aggravée, a précisé
01:19:23 hier le procureur de la République de Bastia
01:19:25 Jean-Philippe Navarre. Cette opération
01:19:27 de Corine Fronté est intervenue à quelques
01:19:29 jours à peine d'une nouvelle visite
01:19:31 en Corse du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
01:19:33 pour un point d'étape sur les discussions
01:19:35 entamées avec les élus et les autorités
01:19:37 corses sur une future éventuelle
01:19:39 autonomie pour l'île de beauté.
01:19:41 Voilà, un acte
01:19:43 notamment parce qu'il y a eu des sanctions financières
01:19:45 qui ont été assez lourdes, qui ont été prises
01:19:47 contre des militants. Il y a le voyage, en effet
01:19:49 ce n'est pas innocent, il y a du char de Gérald
01:19:51 Darmanin cette semaine, mercredi ou
01:19:53 jeudi, donc c'est une manière de mettre la
01:19:55 pression sur le gouvernement, tout simplement.
01:19:57 Oui, très clairement, puisque Gérald Darmanin sera sur place
01:19:59 mercredi et jeudi. Il y a une autre aussi
01:20:01 actualité politique dans le même temps
01:20:03 qui est pour mieux protéger justement
01:20:05 les élus, parce que là en l'occurrence c'est un ministre
01:20:07 qui est visé, mais on sait que malheureusement
01:20:09 les domiciles d'élus, on l'avait vu à la
01:20:11 LROS au moment des émeutes, ont parfois été
01:20:13 la cible de très graves dégradations
01:20:15 et donc il y a un arsenal juridique qui est en train de se mettre en place.
01:20:17 Il est proposé notamment que les sanctions
01:20:19 encourues par les auteurs soient
01:20:21 évidemment plus fortes, que ce sera les mêmes que
01:20:23 pour les personnes dépositaires de l'autorité publique, donc
01:20:25 trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros
01:20:27 d'amende. La proposition aussi de l'aide
01:20:29 fonctionnelle pour les élus, pour les aider
01:20:31 dans leur démarche, ou bien encore justement
01:20:33 aggraver les sanctions quand vous donnez par exemple
01:20:35 l'adresse où vous pouvez identifier
01:20:37 le domicile de quelqu'un. On rappelle
01:20:39 quand même que les faits d'atteinte aux élus sur le ministre de
01:20:41 l'Intérieur ont été encore en augmentation de
01:20:43 15% l'an dernier, c'était déjà 30%
01:20:45 l'année dernière et on voit que malheureusement
01:20:47 les dégradations de véhicules,
01:20:49 de maisons, comme là c'est le cas avec
01:20:51 le ministre de la Justice, sont malheureusement de plus en plus
01:20:53 nombreuses quand on ne va pas jusqu'à agresser
01:20:55 véritablement l'élu qui parfois est à son domicile
01:20:57 et se voit agresser. - Les politiques sont-ils
01:20:59 en danger, deviennent-ils la cible
01:21:01 de n'importe quels agresseurs ?
01:21:03 - J'aime beaucoup la Corse et les Corses
01:21:05 mais là on est dans la pantalonade
01:21:07 la plus totale, parce que
01:21:09 s'il y a agression contre cette maison,
01:21:11 ils invitent la presse quand même.
01:21:13 Il y avait la télé,
01:21:15 tous les journaux Corses,
01:21:17 on se dit "on rentre comme un moulin
01:21:19 chez le ministre de la Justice,
01:21:21 elle est où la police là ?
01:21:23 Ou bien c'est sérieux, ou bien
01:21:25 c'est une pantalonade politique
01:21:27 pour dire "nous nous battons pour l'autonomie"
01:21:29 d'ailleurs la preuve,
01:21:31 nous sommes autonomes,
01:21:33 on fait ce qu'on veut et ça passe
01:21:35 à l'antenne. Donc tout ça,
01:21:37 c'est pas sérieux qu'on aille ensuite dire
01:21:39 qu'on va durcir la législation
01:21:41 contre les attaques contre les élus,
01:21:43 je trouve ça drôle.
01:21:45 Ce qui est beaucoup moins drôle, c'est le chemin vers lequel
01:21:47 on va en direction de la Corse.
01:21:49 Parce que là, les partis traditionnels
01:21:51 ont disparu et on a soit
01:21:53 les nationalistes, soit les autonomistes. Donc on est
01:21:55 dans un parcours qui mène direct vers
01:21:57 quelque chose qui va ressembler à la Calédonie
01:21:59 qui est le modèle d'un certain nombre de dirigeants
01:22:01 en Corse. Est-ce que c'est le souhait
01:22:03 des Corses ? Je ne sais pas.
01:22:05 La majorité des Corses, je ne sais pas.
01:22:07 Est-ce que c'est le souhait des Français ? Je ne sais pas.
01:22:09 C'est une affaire politique très
01:22:11 importante et lourde. Aujourd'hui,
01:22:13 c'était un prémice, c'est un prémice
01:22:15 médiatique de ce qui se passe, mais vous
01:22:17 avouerez que c'est quand même assez cocasse
01:22:19 de voir la violation
01:22:21 du domicile du ministre de la Justice
01:22:23 devant les caméras de télé
01:22:25 et je n'ai pas vu dans les images qu'on a vues
01:22:27 le moindre policier présent.
01:22:29 Et l'opération de com' comme on le voit
01:22:31 à l'image avec les banderoles, notamment la maison
01:22:33 avec les volets ouverts.
01:22:35 Elodie Huchard. Oui, on voit aussi dans
01:22:37 les démissions d'élus parce qu'il faut aussi
01:22:39 voir les répercussions que ça a parce que, bien sûr,
01:22:41 il faut dénoncer ces agressions, mais on a déjà
01:22:43 30% d'élus en plus qui ont
01:22:45 démissionné de maires, etc.
01:22:47 Et il faut se rendre compte que les chiffres au début, Christophe Béchut
01:22:49 sous-estimait les choses, était un peu dans le déni, nous disait
01:22:51 il y a toujours eu des démissions de maires
01:22:53 y compris en début de mandat, donc les chiffres ne sont pas
01:22:55 si importants. Et en fait, l'enquête du Savipof a montré
01:22:57 que les chiffres sont bien au-delà parce que
01:22:59 évidemment, entre les menaces ou les agressions,
01:23:01 ça dissuade et certains ne veulent
01:23:03 pas aller au bout de leur mandat, non pas tant par manque
01:23:05 de vocation, mais juste par peur
01:23:07 pour leur sécurité. Et Eliott Mamann, est-ce que c'est
01:23:09 vraiment la démocratie ou le respect de la démocratie
01:23:11 et des politiques et des institutions
01:23:13 si on fait des coups de pression,
01:23:15 quels qu'ils soient d'ailleurs, ou que ce soit
01:23:17 pour obtenir quelque chose ?
01:23:19 Non, je pense qu'il est assez fondamental de distinguer
01:23:21 les sphères privées et publiques, évidemment.
01:23:23 Je regrette que le débat légitime
01:23:25 sur la question de l'autonomie de la Corse
01:23:27 en effet, soit ainsi flagocité
01:23:29 par des actions qui n'ont pas lieu d'être.
01:23:31 Vous mentionniez par ailleurs la question de la porosité
01:23:33 entre certains journalistes et des
01:23:35 activistes. On a pu également la constater
01:23:37 cette semaine à Paris,
01:23:39 un peu plus tôt, avec cette opération
01:23:41 à l'encontre de la Joconde au Louvre
01:23:43 où on a pu remarquer qu'en réalité,
01:23:45 un certain nombre de journalistes avaient été chaleureusement
01:23:47 conviés par les activistes qui se sont livrés à cette action-là
01:23:49 et qui n'avaient en réalité
01:23:51 prévenu personne, etc.
01:23:53 Donc évidemment, il y a une question aussi
01:23:55 des différences entre la couverture
01:23:57 d'un événement politique légitime et
01:23:59 la protection des sources,
01:24:01 mais en l'occurrence, je ne suis pas sûr
01:24:03 qu'il soit tout à fait convenable de se livrer à
01:24:05 ce genre d'action dans un contexte démocratique.
01:24:07 Juste d'un mot, le Conseil constitutionnel
01:24:09 a en effet censuré la question
01:24:11 de l'amende pour le délit de séjour irrégulier,
01:24:13 mais pas le principe. Voilà.
01:24:15 Donc j'avais moitié raison et vous aussi.
01:24:17 - C'est bien d'avoir la précision.
01:24:19 On constate en tout cas, Karim Abri,
01:24:21 qu'on est dans une guerre de la communication permanente,
01:24:23 que ce soit de la part du gouvernement,
01:24:25 des politiques, de ceux qui souhaitent
01:24:27 obtenir quelque chose également des politiques.
01:24:29 C'est ça le terrain de jeu aujourd'hui?
01:24:31 - Bien oui, c'est ça le terrain de jeu,
01:24:33 effectivement, et puis ça va de plus en plus vite.
01:24:35 On le voit avec les réseaux sociaux, ça fait partie
01:24:37 maintenant de l'équation, on n'y peut rien.
01:24:39 Mais dans ce cas-ci, c'est vraiment... je trouve quand même
01:24:41 qu'il faut faire attention parce qu'il y a vraiment
01:24:43 deux dossiers qui se mélangent. Il y a vraiment le dossier
01:24:45 chaud de l'autonomie de la Corse, c'est un vrai sujet.
01:24:49 Et de l'autre côté, bien sur l'enjeu justement des cibles
01:24:53 sur les politiques, moi je pense que c'est un vrai sujet ici,
01:24:56 mais dans ce cas-ci, j'ai l'impression qu'on parle
01:24:58 quand même de deux choses. Oui, ça s'est entremêlé
01:25:00 parce qu'on parle d'un domicile. On dit apparemment
01:25:03 que ce serait le domicile de M. Moretti.
01:25:05 Est-ce que c'est vraiment le cas? Là encore,
01:25:07 c'est une espèce de guerre de communication.
01:25:09 Il y a un enjeu sur les cibles des politiques
01:25:11 parce qu'on a vu ce qui s'était passé, par exemple,
01:25:13 à Saint-Brévin, le maire et sa maison qui avaient été incendiées.
01:25:16 Donc, il y a un vrai enjeu aussi des attaques non seulement
01:25:20 physiques sur des biens, des menaces, du harcèlement.
01:25:25 La situation qui est extrêmement difficile de plus en plus,
01:25:28 surtout aussi pour les politiques de proximité,
01:25:31 que ce soit des maires, des conseillers.
01:25:33 Mais dans ce cas-ci, je pense qu'il faut faire attention
01:25:35 de ne pas trop mélanger non plus les dossiers.
01:25:38 - Merci pour ces précisions. Karim Ambrick,
01:25:40 merci à Joseph Touvenel. Je garde Éliott Mamann,
01:25:42 je garde Pierre Lelouch.
01:25:44 Élodie Huchard peut rester si elle a envie, évidemment,
01:25:46 mais vous avez un peu de travail, ma chère Élodie, j'imagine.
01:25:48 Mais vous êtes la bienvenue. On va marquer une pause
01:25:50 et se retrouver dans quelques instants pour évoquer
01:25:52 l'actualité encore d'autres invités qui nous rejoignent.
01:25:55 A tout de suite dans 180.
01:25:57 On se retrouve en direct sur le plateau de 180 Minutes Info
01:26:04 week-end sur l'antenne de CNews avec Pierre Lelouch,
01:26:06 avec Éliott Mamann. Noël Lenoir nous a rejoint.
01:26:08 Bonjour. Juste avant les informations de 16h
01:26:10 et avant de se plonger dans les débats,
01:26:12 je vais juste apporter à votre sagacité
01:26:14 le baromètre du journal Parisien d'aujourd'hui
01:26:17 en tête des préoccupations des Français.
01:26:19 Et c'est intéressant d'avoir votre regard sur ce sujet.
01:26:22 Il y a, vous le voyez, le pouvoir d'achat,
01:26:24 la santé, l'immigration, la sécurité.
01:26:28 Le chômage vient en dixième position
01:26:31 alors que ça a été un sujet de préoccupation
01:26:32 pendant très très longtemps.
01:26:34 Il est beaucoup moins prégnant qu'il y a dix ans.
01:26:36 Qu'est-ce que ça dit de notre pays, ce baromètre,
01:26:38 Pierre Lelouch, selon vous ?
01:26:40 Qu'il est pauvre.
01:26:42 Oui, ça veut dire qu'il prend sur la tête
01:26:44 une augmentation d'électricité de 10%,
01:26:46 qui va prendre 5% de plus sur le gaz.
01:26:49 Tout ça pour acheminer des énergies
01:26:53 soi-disant renouvelables.
01:26:55 On fait financer par le consommateur
01:26:57 les subventions qu'on paye aux éoliennes et autres.
01:27:01 C'est ça qui s'est passé.
01:27:03 Mais on ne le dit pas.
01:27:04 Plus 10% d'électricité, 5% de gaz, c'est ça.
01:27:06 Le gaz, c'est le biométal.
01:27:08 Je le dis parce que personne ne le sait.
01:27:11 Ajouter 25% d'augmentation de l'alimentaire l'année dernière,
01:27:16 les gens sont exsangues.
01:27:18 Alors naturellement, leur priorité c'est de survivre.
01:27:20 Et deuxièmement, ils s'inquiètent pour leur santé.
01:27:22 Il y a de quoi le nombre de cancers en France,
01:27:25 400 000.
01:27:26 Ça a été multiplié par deux depuis 1990.
01:27:29 Donc on a un vrai sujet de chacun de nous.
01:27:33 Survie économique, la santé,
01:27:36 et puis derrière, sécurité et migration.
01:27:38 Donc tout ça est logique.
01:27:39 Comme le chômage a baissé en partie
01:27:42 grâce à la politique gouvernementale sur l'apprentissage,
01:27:45 je le reconnais bien volontiers,
01:27:47 on est autour de 7%, ce qui n'est pas génial.
01:27:49 7% c'est mieux que 10%.
01:27:52 Là, il y a un progrès.
01:27:54 On voit bien qu'il y a 800 000 emplois non satisfaits.
01:27:57 Le problème, c'est plutôt convaincre les gens d'aller travailler que l'inverse.
01:28:00 Donc normalement, si les gens allaient travailler,
01:28:03 on serait à 5-6%.
01:28:05 Donc les Français ont justement compris leur problème,
01:28:08 c'est la survie économique et la santé,
01:28:10 plus l'immigration, sécurité.
01:28:11 Tout ça me paraît complètement cohérent.
01:28:13 L'alimentation qui coûte cher en effet,
01:28:15 la santé qui coûte cher,
01:28:16 puisqu'il y a des pénuries de médicaments,
01:28:18 des maladies qui se développent malheureusement en effet.
01:28:21 Non, attendez, si je peux me permettre,
01:28:23 la santé ne coûte pas cher en France.
01:28:25 La santé ne coûte pas cher en France ?
01:28:26 Ben non.
01:28:27 C'est le pays où il y a la couverture sociale et l'appui.
01:28:30 Mais il faut trouver cet argent pour les remboursements.
01:28:33 Non, mais attendez.
01:28:34 Moi, je pense que l'opinion publique est très versatile.
01:28:37 Parce que quand on regarde le tableau,
01:28:39 on voit que tout à fait en bas, vous avez les retraites,
01:28:42 qui étaient considérées comme le sujet le plus important à une époque,
01:28:47 et le logement qui est considéré comme très important.
01:28:50 Aujourd'hui, qu'est-ce qui arrive ?
01:28:52 On a recruté énormément de fonctionnaires,
01:28:55 et on ne peut pas les augmenter véritablement.
01:28:58 C'est-à-dire qu'on est le pays où la dépense publique est la plus élevée,
01:29:01 et on ne paye pas les gens qui remplissent le rôle le plus important dans la nation,
01:29:06 c'est-à-dire les enseignants, les médecins, les chercheurs et les policiers.
01:29:10 Et donc, il y a aussi cette revendication,
01:29:13 et il y a l'idée que le mouvement des agriculteurs,
01:29:17 ayant démontré que finalement, quand on se manifestait,
01:29:22 il y avait des résultats et qu'on vous faisait des chèques pour augmenter le pouvoir d'achat,
01:29:26 il est normal que ce soit au-dessus.
01:29:28 Moi, je ne crois pas dans l'opinion publique en tant que telle.
01:29:31 Je pense qu'aujourd'hui, c'est sûr que la santé c'est très important,
01:29:35 mais je considère qu'il ne faut pas laisser penser aux gens
01:29:38 que les dépenses de santé ne sont pas couvertes.
01:29:41 Je ne connais pas un seul pays au monde...
01:29:43 L'hôpital va mal, Noël Denoir.
01:29:44 L'hôpital va mal, il y a de moins en moins de médecins,
01:29:46 il y a des pénuries de médicaments, ça a un coût, bien sûr.
01:29:48 Le tiers payant a été une erreur majeure,
01:29:51 et quand vous allez chez le médecin généraliste et que vous payez 25 euros,
01:29:57 je considère que c'est anormal.
01:29:59 - Bien sûr que c'est anormal.
01:30:00 - Donc moi, je crois que derrière les sondages d'opinion que j'admets,
01:30:04 moi je suis très contente que la transition écologique ne soit pas la première,
01:30:08 et je pense que les agriculteurs ont aidé à la faire tomber un tout petit peu,
01:30:12 je pense que...
01:30:15 On ne peut pas faire de sondage sans éduquer les gens.
01:30:17 Et je trouve que dans ce sondage, on ne peut pas uniquement l'interpréter
01:30:21 comme il faut que l'Etat fasse encore plus de chèques.
01:30:24 - Ce n'est pas un postulat forcément.
01:30:25 En effet.
01:30:26 On marque une pause, on continue de débattre dans quelques instants.
01:30:28 Il est 16h pile sur l'antenne de CNews,
01:30:31 voilà pourquoi on retrouve Isabelle Piboulot pour un point sur l'information.
01:30:34 - Une enquête pour tentative d'assassinat a été ouverte hier
01:30:38 après l'agression survenue à Paris-Gare de Lyon.
01:30:41 Trois personnes ont été blessées à l'arme blanche.
01:30:43 Le parquet national antiterroriste reste en observation dans cette affaire.
01:30:47 La garde à vue du suspect a été levée hier soir,
01:30:50 son état psychiatrique étant jugé incompatible.
01:30:53 Plus de précisions avec Solène Boulan.
01:30:56 - Selon les premiers éléments de l'enquête,
01:30:59 le suspect est un homme malien, âgé de 32 ans.
01:31:02 Il a été retrouvé en possession d'un couteau et d'un marteau
01:31:05 et a déclaré lors de son arrestation souffrir de troubles psychiatriques.
01:31:09 Selon une source policière,
01:31:11 l'agresseur présumé bénéficiait d'un suivi psychiatrique à Turin.
01:31:15 Des médicaments ont été retrouvés sur lui par les enquêteurs.
01:31:18 L'individu était également en possession de plusieurs documents italiens,
01:31:22 dont un titre de séjour émis en 2019 et un permis de conduire.
01:31:27 Des documents qui lui permettaient de voyager légalement en France.
01:31:30 L'individu est inconnu de la police et des renseignements,
01:31:33 à la fois en France et en Italie.
01:31:36 Concernant les motivations du suspect,
01:31:38 aucun signe de religiosité n'a été relevé,
01:31:41 mais les enquêteurs restent prudents.
01:31:43 Car l'homme possédait un compte TikTok,
01:31:45 sur lequel il publiait des vidéos ces derniers mois,
01:31:48 tenant un discours anti-français, anti-colonialiste,
01:31:51 mais sans connotation religieuse.
01:31:53 Il faut être toujours très prudent,
01:31:55 puisque les investigations sont en cours et menées par la police judiciaire.
01:31:58 Il y a des investigations qui vont être faites sur sa téléphonie,
01:32:01 des investigations qui vont être faites sur son parcours en Italie,
01:32:04 et on verra si la piste terroriste est définitivement écartée ou pas.
01:32:08 L'agresseur présumé a été pris en charge
01:32:10 par l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police,
01:32:13 son état psychologique étant incompatible avec sa garde à vue.
01:32:17 Un migrant a été tué par balle la nuit dernière.
01:32:21 Un second a été blessé.
01:32:23 Les faits se sont passés à proximité du camp de Lundplage, dans le nord.
01:32:27 L'homme décédé avait été retrouvé encore vivant sur les bords de l'Assez,
01:32:31 près de Grande-Synthe, avant d'être transporté à l'hôpital.
01:32:34 Une enquête a été ouverte.
01:32:36 Aucune interpellation n'a eu lieu à ce stade.
01:32:39 La révolte des agriculteurs persiste en Europe comme en Italie,
01:32:44 où près de 150 tracteurs du pays ont convergé vers Rome.
01:32:47 La Suisse a connu sa première manifestation d'agriculteurs hier.
01:32:51 Un cortège d'une trentaine de tracteurs a défilé dans les rues de Genève.
01:32:55 La Grèce a également suivi la mobilisation dans le centre de Thessalonique
01:33:00 pour réclamer l'augmentation des aides dans leur secteur agricole.
01:33:04 Prendre rendez-vous avec un médecin peut s'avérer un parcours du combattant.
01:33:10 Une fois le rendez-vous obtenu, certains ne sont pas honorés.
01:33:14 Alors, en guise de sanction, le gouvernement envisage une taxe lapin,
01:33:18 un moyen de soulager le système de santé et de motiver les Français à changer leur comportement.
01:33:24 Goderic Bey et Mathilde Ibanez.
01:33:27 Ceux qui posent des lapins seront taxés.
01:33:30 Voilà ce qu'a proposé le Premier ministre lors de son discours de politique générale.
01:33:34 Quand on a rendez-vous chez le médecin et qu'on ne vient pas s'en prévenir, on paie.
01:33:38 Chaque année, 27 millions de consultations sont perdues de cette façon,
01:33:42 ce qui représente entre 6 et 10% des rendez-vous.
01:33:45 Un chiffre qui handicape tout le système médical.
01:33:48 Ça représente quasiment l'activité de un mois des médecins généralistes
01:33:53 et des médecins spécialistes de ce pays.
01:33:55 Il serait temps que les Français le réalisent dans cette période de désertification galopante.
01:34:00 Ce phénomène est multiplié avec les télécommunications et les sites de rendez-vous en ligne.
01:34:05 Gabriel Attal n'a pas encore évoqué les mesures qu'il compte mettre en place.
01:34:09 L'une d'elles pourrait être de minorer le remboursement du rendez-vous annulé de 10 euros.
01:34:14 La taxe serait ensuite partagée entre le professionnel de santé et l'assurance maladie.
01:34:19 Mais certains médecins ont déjà une méthode efficace.
01:34:22 Pour nous, il y a un moyen très simple de les sanctionner.
01:34:24 Si quelqu'un me pose un lapin une fois, je le préviens.
01:34:28 Et au deuxième rendez-vous, s'il me pose un second lapin, il change de médecin.
01:34:33 Selon un rapport sénatorial, 30,2% de la population vit dans un désert médical.
01:34:39 On poursuit avec cette initiative.
01:34:43 En Seine-et-Marne, le maire de la commune de Seineport souhaite restreindre l'usage de smartphones sur la voie publique
01:34:50 par le biais d'une charte afin de préserver les plus jeunes.
01:34:54 Les habitants ont été appelés à voter par référendum.
01:34:57 Les explications de Clotilde Payet avec Sacha Robin.
01:35:00 C'est après une réflexion collective entre maires et citoyens
01:35:04 que les habitants de Seineport ont voté par référendum sur la restriction des portables devant les écoles.
01:35:10 Nous voulons aider les enfants, leur proposer d'autres formes d'activités qui les éloignent des écrans,
01:35:15 qui leur permettent de sortir, de faire du sport, d'aller chanter, d'aller faire des bêtises comme tous les enfants le font,
01:35:21 au lieu de rester dans leur chambre devant un écran.
01:35:23 Un arrêté qui fonctionnerait grâce à la bonne volonté collective des citoyens de la commune.
01:35:28 On n'a pas besoin de sanctionner.
01:35:30 Moi je crois beaucoup plus à l'engagement personnel.
01:35:32 Ils sauront que c'est interdit dans la commune et ça suffira largement sans qu'on ait besoin d'en rajouter beaucoup.
01:35:38 Pour certains électeurs de Seineport, l'initiative du maire est une bonne chose.
01:35:42 Déjà qu'il y ait cette élection, ça permet de réveiller un peu les consciences par rapport à ça.
01:35:49 Donc j'ai voté oui pour une charte.
01:35:52 C'est une charte puisque le droit s'applique, on ne peut pas interdire évidemment.
01:35:56 D'autres sont mitigés sur la pertinence de cette charte.
01:35:59 Je ne vois pas comment dans une municipalité ou même au niveau étatique, on peut limiter l'utilisation à l'extérieur.
01:36:07 Après dépouillement, 54% des participants ont voté pour la charte contre 46%.
01:36:13 Le maire publiera un arrêté dans les prochains jours pour mettre en œuvre le projet.
01:36:17 Enfin dans l'actualité internationale, au Chili, au moins 51 personnes ont péri dans des incendies de forêt.
01:36:25 Un bilan provisoire, le centre et le sud du pays ont été ravagés.
01:36:30 Depuis vendredi, près de 43 000 hectares sont partis en fumée.
01:36:34 Entre 3000 et 6000 maisons ont été endommagées ou détruites.
01:36:38 Il s'agit de la tragédie la plus meurtrière de la dernière décennie au Chili.
01:36:43 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 16h. Prochain point, 16h30, la suite c'est avec vous Lionel.
01:36:48 Merci Isabelle, à tout à l'heure.
01:36:50 En effet, nous allons continuer à débattre avec nos invités, toujours Pierre Lelouch, Elliot Mamann et Noël Lenoir qui nous ont rejoints.
01:36:56 On évoque la gare de Lyon, à Paris où a eu lieu cette attaque au couteau hier.
01:37:00 Et qui est pointée du doigt la gare depuis des années maintenant.
01:37:04 Ce n'est pas nouveau, de nombreux riverains s'en plaignent.
01:37:06 Ils déplorent une explosion d'insécurité et des nuisances, en particulier aux abords de la place Henri Frénet,
01:37:12 qui est juste à côté de la gare où des migrants se sont installés, notamment Juliette Sada.
01:37:17 Nuisances sonores, incivilité jusqu'à l'extrême violence.
01:37:23 Les habitants à proximité de la gare de Lyon connaissent depuis des années un sentiment d'insécurité.
01:37:28 Ils pointent du doigt la place Henri Frénet où des distributions alimentaires pour les plus démunis attirent régulièrement migrants et marginaux.
01:37:36 Fatalement, dans les distributions alimentaires, il y a plein de gens qui arrivent.
01:37:40 Le soir, il y a jusqu'à 300 personnes.
01:37:43 Et on savait qu'un jour, que dans l'eau, il y aurait un qui pèterait les plombs et qu'il y aurait une attaque.
01:37:49 Moi qui travaille dans la gare, là où il y a du transport de tout le monde, moi en tout cas, personnellement, je ne me sens pas en sécurité.
01:37:55 On est en plein Paris, une gare internationale, quand tu vois des vingtaines de trentaines de personnes qui traînent comme ça.
01:38:01 Depuis des années, les riverains alertent sur la dangerosité de cette place et dénoncent un manque de réactivité de la mairie du 12e arrondissement.
01:38:09 La place est dangereuse. La proximité de la gare fait que ça attire une population qui malheureusement est dans le besoin.
01:38:19 Mais dans cette population, il y a des gens qui sont dangereux. Nous interpellons, je vous le dis depuis des mois, la mairie et rien ne bouge.
01:38:26 Les habitants demandent que les distributions soient organisées dans un lieu plus adapté.
01:38:31 Ils souhaitent également la mise en place d'un point fixe de police aux abords de la place.
01:38:36 Ce n'est pas un phénomène nouveau, Noël-le-Noir, la gare de Lyon, évidemment, à Paris.
01:38:41 Ce n'est pas la seule gare parisienne où il est très difficile d'évoluer en toute sécurité.
01:38:47 On ne se sent pas rassuré. C'est aussi le cas dans beaucoup de gares de grandes villes françaises.
01:38:53 - Il y a eu Marseille, il y a eu deux jeunes femmes qui se sont fait décapiter par un islamiste.
01:38:58 Alors cette fois-ci, évidemment, on n'a pas les détails sur la personnalité de ce monsieur.
01:39:04 Simplement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en France, il y a, que ce soit d'ailleurs des Français, des immigrés français,
01:39:14 descendants de familles d'immigrés ou des étrangers qui circulent régulièrement ou irrégulièrement,
01:39:22 il y a un problème d'insertion, il y a un problème d'adaptation de ces immigrés ou anciens immigrés.
01:39:29 Et donc, il y a danger public. Et moi, ce qui me choque un tout petit peu, c'est qu'on a été très vite à annoncer qu'il avait des traitements
01:39:39 et que d'une manière, disons, déjà évaluée... - Traitements psychiatriques. - Psychiatriques.
01:39:45 - Des médicaments pour être insulis psychiatriques. - D'accord. Mais j'ai été très choquée d'un point de vue juridique
01:39:51 et d'un point de vue émotionnel par l'affaire Sarah Halimi. L'opinion publique, puisqu'on en parlait à l'instant,
01:39:57 ne va pas supporter qu'à chaque fois que vous avez un type qui arrive avec un couteau et cette fois-ci également avec un marteau
01:40:04 et qui s'attaque à des passants dans la rue, et au moment de l'acte, ce qu'on appelle en termes juridiques, l'abolition de son discernement.
01:40:16 Donc, il va être jugé irresponsable pénalement. Pourquoi ? Parce que les psychiatres vont faire des rapports et vont vous dire
01:40:22 qu'il est irresponsable parce qu'il est sous traitement psychiatrique. Alors moi, j'interroge les psychiatres. Pourquoi est-ce qu'ils laissent
01:40:29 en liberté quelqu'un qui est dangereux pour autrui ? Donc, en fait, je pense qu'aujourd'hui, l'opinion publique est très frappée
01:40:39 par l'absence de sanctions pénales, la reconnaissance très fréquente de l'irresponsabilité, soit parce que la personne, l'attaquant,
01:40:48 indique qu'il a des voies et qu'on lui a demandé, comme l'assassin de Sarah Halimi, de tuer les Juifs, soit parce qu'il est sous traitement psychiatrique,
01:41:01 soit parce qu'il a fumé un joint et que la réaction a été telle qu'au moment de l'acte, eh bien, il ne savait pas ce qu'il faisait.
01:41:09 Donc, je pense qu'il y a un gros, gros, gros, gros problème en France de sécurité et de prévention. Peut-être que vous allez parler du pouvoir
01:41:17 ou de l'absence de pouvoir des agents de sécurité dans les gares. Et puis, il y a aussi un problème de responsabilité. Il faudrait faire le point sur la façon
01:41:26 dont les psychiatres, d'une part, sont souvent assez laxistes pour laisser des gens qui sont sous traitement et qui ne devraient pas être là où ils sont
01:41:37 parce qu'ils représentent un danger, et également les rapports d'expertise qui, de plus en plus systématiquement, les déresponsabilisent.
01:41:44 C'est un psychiatre qui a fait lever la garde à vue de cet homme, de ce malien, qui avait des papiers italiens et qui était sur le sol européen, en tout cas, de manière légale.
01:41:56 On va voir si c'est un islamiste, on n'en sait rien pour l'instant. Peu importe. Peu importe.
01:42:01 Il n'y a pas eu de revendication dans ce sens, mais il y a eu des messages sur ses réseaux sociaux, des messages anti-français.
01:42:04 Je les ai écoutés. Ils ont été retrouvés. Oui, c'était une manière d'annoncer d'ailleurs ce qu'il allait faire. Mais c'est très difficile de contrôler,
01:42:10 d'exenter ce genre de comportement.
01:42:12 On continue à l'évoquer avec vous, avec le plateau. En effet, on reviendra aussi, parce qu'en tant qu'ancien ministre des Affaires Européennes,
01:42:18 j'aimerais vous entendre sur Schengen et sur la problématique qu'on évoquait tout à l'heure avec Pierre Lelouch et avec Eliott Mamann.
01:42:24 Mais d'abord, Nicolas Calonne est en ligne avec nous, connecté, expert fédéral suju d'une SAF aéroviaire. C'est la sécurité à la SNCF, dans les gares, dans les trains.
01:42:33 Merci d'avoir accepté notre invitation. Les gares sont-elles devenues les foyers des violences urbaines et est-il particulièrement difficile de travailler
01:42:42 dans cet univers-là, quand on s'occupe de sécurité ?
01:42:45 Bonjour. Particulièrement difficile, forcément oui, puisque les gares sont un reflet, comme je le disais, de la société.
01:42:53 Donc forcément, vous vous retrouvez toute la délinquance que vous avez dans les rues, vous les retrouvez aussi dans les gares, malheureusement.
01:42:58 Quel constat vous faites aujourd'hui ? Est-ce que cela concerne toutes les gares de France ? Est-ce que la gare de Lyon va pas établir un classement, en effet ?
01:43:07 Mais de fait, pour fréquenter les gares, pour tous ceux qui sont sur ce plateau et qui nous regardent également, on se dit qu'il y a certaines gares qui sont plus dangereuses que d'autres.
01:43:16 Est-ce que vous faites aussi ce constat ? Et est-ce que toutes les gares des grandes villes, en tout cas, sont dangereuses ?
01:43:22 Non, aujourd'hui, l'ensemble des gares sont sécurisées. Comme je vous le disais, comme sur la voie publique, il y a des événements et il y a la même chose en gare.
01:43:32 Il n'y a pas forcément spécifiquement une gare plus qu'une autre. Toutes les gares sont amenées, comme sur la voie publique, à avoir des événements malheureux comme celui qu'on a eu aujourd'hui.
01:43:43 Mais vous n'avez peut-être pas les mêmes prérogatives que les policiers, que la police nationale notamment, pour intervenir.
01:43:49 Ce sont d'ailleurs des policiers de la brigade ferroviaire, j'espère que j'utilise le bon terme, qui sont intervenus en premier hier pour maîtriser cet homme qui avait poignardé trois personnes.
01:43:59 Alors non, justement, hier, ce sont nos collègues de la Sûreté ferroviaire qui sont intervenus en premier sur cet homme.
01:44:05 Ce ne sont pas les policiers, mais ce sont bien les agents de la Sûreté ferroviaire, qui appartiennent à la SNCF, qui sont le service interne de sécurité de la SNCF.
01:44:15 Donc c'est eux qui sont intervenus les premiers. Ce n'est pas aujourd'hui les forces de l'ordre.
01:44:19 Alors, pas les forces de l'ordre sont venues compléter, mais c'est surtout eux qui sont intervenus sur cet homme.
01:44:24 Mais vous n'avez pas les mêmes prérogatives, les mêmes pouvoirs, et surtout vous n'avez pas les mêmes moyens à votre disposition pour intervenir dans de bonnes conditions.
01:44:34 On a un certain nombre de prérogatives, effectivement. Nous ne sommes pas la police nationale, nous n'avons pas les mêmes prérogatives que la police nationale.
01:44:41 Cependant, effectivement, nous nous demandons, nous en tout cas, la Sûreté ferroviaire, qu'il y ait un certain nombre de prérogatives supplémentaires.
01:44:48 Et vous avez des propositions qui ont été faites par le sénateur Tabarro dans une loi fin 2023 qui vont en ce sens.
01:44:53 Donc il serait intéressant peut-être qu'à un moment donné, on fasse évoluer un peu les choses.
01:44:57 Comment on peut faire évoluer les choses ? De quoi avez-vous besoin ? L'antenne vous est ouverte aujourd'hui.
01:45:01 Donc dites-le par rapport à l'actualité qui nous a rattrapé ce qui s'est passé hier, qui aurait pu être encore beaucoup plus grave.
01:45:06 C'est déjà très grave, mais ça aurait pu l'être encore plus. De quoi avez-vous besoin pour assurer la sécurité des gares, des usagers également ?
01:45:14 Alors on le fait, mes collègues le font très bien au quotidien déjà, d'assurer la sécurité des voyageurs et des biens SNCF.
01:45:22 Ce qu'il nous faudrait, ce serait faciliter ce qu'on appelle chez nous les palpations administratives ou les inspections visuelles de bagages.
01:45:29 C'est très cadré et aujourd'hui, ça serait bien que ce soit un peu plus facilité justement pour que nos collègues puissent sortir tout ce qu'on a vu,
01:45:37 les couteaux, toutes ces armes, etc. Qu'on puisse en sortir un maximum pour éviter que ce genre d'événement se produise
01:45:43 et qu'on puisse aussi intervenir plus aux abords des gares parce que nous ne pouvons intervenir malheureusement que sur le réseau furet.
01:45:50 Oui, c'est ça. C'est presque mission impossible parce que dans les gares, effectivement, il y a beaucoup de passages.
01:45:55 Beaucoup, on l'a dit, d'individus aussi qui s'y installent et pour vous, c'est un spectre d'intervention qui est plus réduit.
01:46:03 Les gares sont énormes. Vous avez beaucoup de gens qui passent, vous avez des milliers de voyageurs.
01:46:09 Il faut qu'on ait effectivement des pouvoirs supplémentaires mais on ne peut pas être partout non plus.
01:46:15 Donc si vraiment on veut qu'il y ait une sécurité maximale, il faudra effectivement investir aussi dans la sécurité ferroviaire
01:46:21 pour qu'elle puisse augmenter ses effectifs, ce qui est déjà un peu le cas en ce moment pour les Jeux Olympiques.
01:46:26 Mais il faudrait qu'on puisse aller au-delà.
01:46:29 Merci Nicolas Calonne, merci pour toutes ces informations et bon courage en effet.
01:46:33 Et félicitations à vos collègues qui, je le précise et je le rappelle, ont été les premiers à intervenir hier pour maîtriser cet homme
01:46:40 qui a poignardé trois personnes.
01:46:42 Pierre Leloup, c'est un métier très difficile et peut-être encore plus compliqué que ceux de la police nationale, que cette brigade ferroviaire.
01:46:48 Oui, c'est un univers très particulier une gare. Vous avez toutes sortes de gens qui s'agrègent, de jour comme de nuit,
01:46:54 beaucoup de gens qui viennent squatter le soir, beaucoup de drogués, beaucoup de drogués, beaucoup de SDF.
01:47:01 Toutes les gares, y compris en province, sont touchées.
01:47:06 Alors à Paris, il n'y a pas que la gare de Lyon, la gare Saint-Lazare, la gare du Nord.
01:47:10 C'est un contrat si vous allez à Londres en train et c'est là qu'il y a des choses qui ne vont pas.
01:47:15 La gare du Nord devient... c'est lamentable de voir la saleté, l'impromiscuité, les gens qui attendent quand vous êtes un simple voyageur.
01:47:25 Vous arrivez à Waterloo de l'autre côté, c'est propre, c'est civilisé, c'est tenu.
01:47:31 On a l'impression que malheureusement, malgré les efforts de ces personnels qui sont méritoires, on est quand même dans un environnement qui n'est pas sain.
01:47:42 Les gens font des déjections devant les gares, je vois ça quotidiennement.
01:47:48 Et ce n'est pas acceptable.
01:47:50 Il y a un travail collectif qui doit être fait de l'ensemble des collectivités, de la SNCF, mais aussi de la ville, aussi de la police nationale,
01:47:57 pour nettoyer au sens propre du terme les gares de cette population-là.
01:48:02 C'est très anxiogène.
01:48:03 En plus, vous avez une circulation de centaines de milliers de personnes.
01:48:07 Le matin, les banlieusards viennent dans Paris, dans certaines autres gares ce sont des étrangers qui découvrent Paris la première fois.
01:48:15 Je peux vous dire que ça fait drôle.
01:48:17 - Quelle image pour Paris ?
01:48:18 - Sans compter du binz invraisemblable qui a été fait en matière de taxi, par exemple.
01:48:23 Essayez donc de prendre un taxi, Gare du Nord, vous allez voir ce que c'est.
01:48:27 La circulation a été modifiée souverainement par Mme Hidalgo.
01:48:31 Enfin, c'est devenu un pataquès complet.
01:48:34 Et c'est juste pas acceptable.
01:48:37 On adore casser en France ce qui marchait à peu près.
01:48:40 Sous la pression des trafiquants de drogue, de l'immigration clandestine, de la politique qui est suivie, destruction.
01:48:50 Parce qu'il n'y a pas d'autre mot.
01:48:52 L'espace public est géré par Mme Hidalgo.
01:48:55 On arrive à des situations insupportables à l'approche des villes.
01:48:58 - Et ajoutant Noël Lenoir, on l'évoquait tout à l'heure, entre 15h et 16h,
01:49:02 la circulation d'étrangers avec des papiers, puisque l'homme dont nous parlons, ce Malien, avait des papiers italiens,
01:49:10 dans le cadre justement de l'espace Schengen.
01:49:13 Faut-il, c'est la question que l'on posait tout à l'heure,
01:49:16 suspendre au moins en matière de sécurité les normes Schengen pour arriver à juguler tout cela ?
01:49:23 - Alors nous avons écrit, mon collègue du Conseil d'État, Jean-Éric Schottel et moi, un article dans Le Point,
01:49:29 que vous n'avez pas lu, mais vous n'êtes pas obligé de lire tous les articles qu'on écrit,
01:49:34 pour indiquer qu'il serait opportun aujourd'hui de suspendre l'espace Schengen.
01:49:39 Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas mis en place aux frontières extérieures,
01:49:43 parce que l'idée c'est d'avoir une libre circulation, c'est-à-dire celui qui demande à rentrer dans un pays,
01:49:49 et qui a le droit de rentrer dans un pays, a la liberté de circulation dans les 26 autres pays,
01:49:54 puisque il y a 27 Etats membres au niveau de l'Union Européenne.
01:49:57 Et ça n'a pas marché, parce qu'on n'a pas équipé le contrôle aux frontières extérieures.
01:50:01 Je pense par exemple aux Italiens, qui ont reçu des dizaines de milliers d'immigrés dans des bateaux,
01:50:08 évidemment ce sont de pauvres gens, il ne s'agit pas de les critiquer eux,
01:50:12 mais ils n'ont pas nécessairement un droit d'entrée sur le sol européen.
01:50:16 Et donc, je donne une anecdote, le président de l'agence Frontex, ou le directeur de l'agence Frontex,
01:50:23 qui était chargé de contrôler justement l'entrée des étrangers aux frontières extérieures de l'Union,
01:50:29 était un Français. Il était très bien, il faisait son travail,
01:50:33 mais il a été remercié de ses bons et loyaux services, parce qu'il était soi-disant trop sévère,
01:50:38 et qu'il appliquait la loi trop strictement. Et les Français ne l'ont pas défendu.
01:50:43 Ensuite, vous avez un fichier, vous avez le fichier 6, le fichier Schengen,
01:50:48 où les gens qui sont refusés sont intégrés dans le fichier.
01:50:53 Mais ce fichier d'abord est totalement incomplet, et on ne veut pas utiliser,
01:50:57 parce que ce serait liberticide, la reconnaissance faciale.
01:51:01 Et donc les gens ont les moyens, surtout aujourd'hui, de faire des faux papiers.
01:51:05 Vous savez qu'on achète des cartes d'identité sur le dark web, j'ai jamais consulté le dark web,
01:51:09 il me paraît que ça ne coûte pas très cher. Vous pouvez acheter un passeport,
01:51:13 vous pouvez acheter une carte d'identité.
01:51:15 Donc on n'a pas les moyens humains de contrôler les frontières extérieures,
01:51:19 et on ne se donne pas les moyens technologiques de contrôler l'entrée des étrangers irréguliers.
01:51:24 Alors je ne veux pas qu'on laisse supposer que je pense que seuls les étrangers
01:51:28 sont des criminels ou sont des délinquants, pas du tout.
01:51:33 Mais il y a un problème culturel. Vous savez que par exemple, en France,
01:51:38 il y a une communauté ouzbèque qui est très nombreuse,
01:51:41 qui est considérée comme posant un problème de sécurité très important.
01:51:46 Pourquoi ? Parce que la culture, ça ne s'acquiert pas en dix minutes.
01:51:50 Nous, les Européens, on est des vieux, vieux, vieux, vieilles tribus,
01:51:54 on a mis des siècles à s'acculturer.
01:51:56 Et donc je pense que l'Europe ne se donnant absolument pas les moyens de contrôler,
01:52:01 et ne faisant pas preuve d'une véritable solidarité entre États,
01:52:04 la seule solution, c'est, et notamment après l'arrêt du Conseil d'État,
01:52:08 dont mon collègue ministre va peut-être parler, du 2 février dernier,
01:52:12 on ne contrôle plus rien.
01:52:14 Et je pense qu'il y aura un retour de bâton très sévère,
01:52:17 et notamment en termes politiques.
01:52:19 - Un complément, Pierre Lelouch. - Vous avez deux ministres d'Affaires Européennes.
01:52:22 - J'en profite. - Le prix d'un.
01:52:24 - J'en profite. - Oui, Noël Lenoir vient de dire des choses très importantes.
01:52:29 Alors il y a un point sur lequel j'ai une nuance, c'est les pauvres gens.
01:52:33 Il faut savoir qu'on a affaire à des réseaux, en fait, c'est un trafic d'êtres humains.
01:52:37 Chaque personne paye plusieurs milliers d'euros.
01:52:40 C'est un trafic extrêmement organisé.
01:52:42 Ils n'arrivent pas par hasard, ils ont tous des téléphones portables,
01:52:45 ils ont tous le mode d'emploi, tous l'itinéraire, et c'est assez cher.
01:52:49 Donc ce n'est pas les plus pauvres qui viennent, contrairement à ce qu'on croit,
01:52:52 ce n'est pas du tout ça.
01:52:53 Ce sont des gens plutôt de classe moyenne dans les pays de provenance
01:52:56 qui cherchent à vivre beaucoup mieux en Europe,
01:52:59 parce qu'ils ont les informations sur, il va y avoir le comparatif des aides
01:53:03 dans les différents États européens.
01:53:05 Deuxièmement, vous avez des ONG qui sont en fait les complices,
01:53:11 les chauffeurs de taxi.
01:53:13 Vous avez des gens, les trafiquants les emmènent en limite des eaux territoriales,
01:53:17 par exemple de la Lévis, et ils sont pris en charge immédiatement après
01:53:20 parce que le téléphone marche.
01:53:22 Et ces ONG sont financées par le contribuable national, français, italien ou autre.
01:53:27 Donc on marche complètement sur la tête.
01:53:30 Enfin, au niveau de Frontex et de la défense de nos frontières extérieures,
01:53:34 les moyens ne sont pas là.
01:53:35 Et quand on essaye de faire appliquer le droit, on vire le directeur.
01:53:38 Ça, c'est la réalité des choses. C'est insupportable.
01:53:41 On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants.
01:53:43 Je vous céderai la parole, Éliott Mamann, évidemment.
01:53:45 On fera un point sur l'information également. A tout de suite.
01:53:47 On se retrouve sur le plateau de 180 minutes Info Week-end,
01:53:54 toujours en compagnie de Noël Lenoir, Éliott Mamann et Pierre Lelouch.
01:53:57 D'abord, un point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
01:54:00 La colère des agriculteurs s'exprime encore en Europe.
01:54:03 Comme en Italie, où près de 150 tracteurs du pays ont convergé vers Rome.
01:54:08 La Suisse a connu sa première manifestation d'agriculteurs hier.
01:54:12 Un cortège d'une trentaine de tracteurs a défilé dans les rues de Genève.
01:54:16 La Grèce a également suivi la mobilisation dans le centre de Thessalonique
01:54:20 pour réclamer l'augmentation des aides dans le secteur agricole.
01:54:24 Les rebelles houthis ont juré de riposter aux frappes américano-britanniques.
01:54:29 Les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé le Yémen hier.
01:54:32 Une réponse aux attaques répétées contre des navires menés par les rebelles houthis, soutenus par l'Iran.
01:54:39 Les forces de la coalition ont atteint une trentaine de cibles situées dans 13 lieux au Yémen.
01:54:45 Et puis en judo, Teddy Riner est en finale du tournoi de Paris.
01:54:49 Le judoka de 34 ans s'est qualifié à l'aréna de Bercy,
01:54:52 après un combat très relevé contre l'Ouzbek Alisher Youzoupov.
01:54:56 Le double champion olympique des poids lourds affrontera aux alentours de 17h
01:55:01 le sud-coréen Kim Min-jung.
01:55:04 Merci Isabelle, 17h pour l'information sur ces news en direct.
01:55:10 Nous évoquons à présent la cérémonie de nage nationale aux 42 victimes françaises
01:55:14 des attaques menées par le Hamas le 7 octobre, qui aura lieu ce mercredi 7 février.
01:55:19 Place des Invalides, en présence d'Emmanuel Macron.
01:55:22 La France qui va d'ailleurs affrêter un avion en Israël afin de prendre en charge le voyage des familles.
01:55:26 Pour en parler avec nous, Aurélia Bliat, directrice francophone de One Family Together,
01:55:31 l'association qui entoure les familles de victimes.
01:55:34 Vous serez du voyage, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:55:37 Cet hommage national, les familles l'attendaient depuis longtemps, n'est-ce pas ?
01:55:42 Oui, elles l'attendaient depuis, si j'ose dire, le 7 octobre, au moins novembre.
01:55:50 Et oui, je suis du voyage, je pars avec les familles,
01:55:53 je les encadrerai avec une autre personne et des bénévoles de Paris.
01:55:56 Oui, ils seront là.
01:55:57 Comment vont ces familles aujourd'hui, qui ont été évidemment frappées par ce qui s'est passé le 7 octobre ?
01:56:03 Et dans quel état d'esprit viennent-elles en France à partir de demain ?
01:56:08 Alors, comment vont-elles ?
01:56:11 Le deuil n'est encore pas fini, le deuil est très difficile à faire, donc c'est des dents de scie.
01:56:17 Vous passez par des moments où vous acceptez un petit peu la situation
01:56:22 et des moments où ça sera totalement insupportable, donc c'est pas simple.
01:56:27 On ne peut pas dire qu'elles aillent bien, ça c'est un fait.
01:56:29 En ce qui concerne l'émotion qu'elles ressentent d'avoir été invitées par M. Macron,
01:56:36 M. le Président Macron et la France, pour cet hommage, c'est une très très grosse émotion pour elles.
01:56:42 C'est une façon d'être reconnue aussi et elles sont certes très stressées, très angoissées
01:56:50 de ce que ça représente comme pression, mais d'un autre côté, oui, elles ne sont pas contentes,
01:56:58 mais elles se sentent très honorées, très émues et oui, contentes d'être reconnues quelque part.
01:57:04 Ont-elles un message à faire passer, selon vous ?
01:57:06 Quelque chose à dire que les Français, on parle de victimes francophones en effet,
01:57:11 et françaises, que les Français qui vont les accueillir à partir de demain devraient entendre ?
01:57:17 Le message c'est que le monde et la France comprennent ce qui s'est exactement passé
01:57:25 et que ça ne s'est pas arrêté le 7 octobre.
01:57:27 L'histoire du 7 octobre c'est en fait quelque part une explosion nucléaire
01:57:31 qui est arrivée à Israël et au peuple d'Israël, sachant que nous vivons ces attentats
01:57:38 à beaucoup plus petite échelle, c'est un fait, mais depuis des années et des années et des années,
01:57:43 pour ne pas dire depuis la création de l'État.
01:57:45 En tous les cas, les dernières années ont montré que le pays n'a pas arrêté une seule fois
01:57:50 de ne pas avoir d'attentats plutôt.
01:57:53 Et donc, plein de victimes… Pardon ?
01:57:56 Allez-y, allez-y, je vous en prie.
01:57:58 Oui, alors donc, je disais que oui, ce que je pense qu'elles veulent,
01:58:01 et c'est leur souhait à tous, c'est de faire, de montrer, de témoigner par leur présence
01:58:05 et peut-être si elles s'expriment, de montrer à quel point un attentat,
01:58:10 c'est une explosion dans une vie, c'est une destruction définitive.
01:58:14 Vous perdez une part de vous-même quand c'est vos parents, vos frères et sœurs,
01:58:19 votre mari, votre épouse.
01:58:21 Quand vous en êtes plusieurs, c'est encore plus nucléaire.
01:58:25 Et quand c'est votre enfant, c'est carrément une amputation.
01:58:28 Et c'est une amputation qui ne guérit jamais, qu'aucune prothèse ne remplacera jamais.
01:58:32 Et je pense qu'elles veulent montrer que ce qui est arrivé le 7 octobre
01:58:36 ne s'est pas terminé le 8, le 9, le 10, ou le 7 février 2024,
01:58:40 sur cet hommage que je dois dire unique, parce que je n'ai pas entendu d'autres histoires,
01:58:46 à d'autres hommages rendus à travers le monde, à part la France,
01:58:49 à qui vraiment nous disons un grand merci.
01:58:52 Et je crois que ce qu'elles veulent montrer, c'est dire que leur vie a été détruite le 7 octobre,
01:58:56 que nous, en termes d'association, on est là avec elles et on sera là sur les 40, 20, 30, 10,
01:59:04 les années à venir, comme nous sommes là depuis 23 ans avec toutes les victimes depuis 23 ans,
01:59:08 qu'elles ont quelqu'un qui leur tient la main, mais c'est surtout pour dire,
01:59:11 oui, le monde a vu et le monde sait que ça existe,
01:59:14 et le monde sait que tant que le Hamas ne sera pas éliminé,
01:59:18 non pas que d'Israël, mais de la surface de la Terre,
01:59:21 parce que le Hamas c'est aussi une menace pour les autres pays du monde occidental,
01:59:25 alors le 7 octobre, on peut recommencer en Israël,
01:59:28 mais on peut recommencer ailleurs dans le monde,
01:59:30 un Bataclan, d'autres attentats comme il y a eu à Madrid, en Angleterre, etc.
01:59:34 Certaines familles qui se rendent à Paris pour cet hommage cette semaine
01:59:38 ne souhaitent pas que la France Insoumise, les membres de la France Insoumise y participent.
01:59:44 Je rappelle notamment que LFI n'a jamais reconnu que le Hamas était un groupe terroriste.
01:59:51 Certaines familles ne souhaitent pas que LFI vienne.
01:59:55 Est-ce que vous trouvez que c'est légitime ?
01:59:58 Bien sûr.
01:59:59 C'est un peu comme si vous aviez demandé en 1945
02:00:04 si les survivants des nazis ou des derniers généraux nazis
02:00:08 qui auraient peut-être dit "on s'excuse, on n'était pas responsable, on s'est fait embrigader",
02:00:13 ça serait à la même table que les familles qui étaient sorties d'Auschwitz.
02:00:17 C'est à peu près la même chose.
02:00:19 Je ne compare pas ça, je n'ai pas dit que le Haïti c'est les nazis ou les haïtiens,
02:00:23 non, loin de moi.
02:00:24 Mais je dis simplement qu'on ne peut pas être en face de personnes qui cautionnent le terrorisme
02:00:29 en ne reconnaissant pas une association ou un regroupement ou un groupesuscule qui se dit politique
02:00:35 et qui est terroriste en fait, et que tout le monde entier reconnaît comme terroriste
02:00:40 et eux ne veulent pas.
02:00:41 Et en plus on cautionnait, un mot couvert certes, mais on cautionnait quand même ce qui s'était passé.
02:00:46 Et on ne peut pas se retrouver, on ne peut pas les mettre en face de ces gens-là, c'est impossible.
02:00:51 C'est impossible, c'est trop violent.
02:00:53 Le travail qui est fait actuellement pour essayer de leur faire remonter millimètre par millimètre
02:00:58 la pente de la chute vertigineuse qu'ils ont fait le 7 octobre,
02:01:04 c'est les faire tomber deux fois plus bas, deux fois plus vite.
02:01:08 Merci d'être intervenue sur l'antenne de CNews Auréla Blyai.
02:01:12 A demain pour l'hommage qui aura lieu cette semaine et notamment le 7 février.
02:01:16 Merci de nous avoir accompagné.
02:01:18 Cette question polémique, Eliott Mamann, de la présence de LFI,
02:01:23 le parti l'a annoncé, en tout cas certains membres l'ont annoncé,
02:01:26 qui souhaitent participer à cet hommage,
02:01:28 que peut faire le gouvernement, que peut faire l'Elysée, que peut faire l'État ?
02:01:31 Faut-il au nom de ces familles-là, de victimes, refuser la présence de LFI ?
02:01:37 Est-ce que c'est démocratique ?
02:01:38 D'un point de vue légal, le gouvernement ne peut rien faire.
02:01:42 Les élus et LFI étant élus, précisément,
02:01:45 ils ne peuvent pas être interdits de se rendre à un hommage public.
02:01:48 Maintenant, il y a plusieurs choses qui sont intéressantes.
02:01:50 La question de la parole des familles de victimes se pose également en Israël,
02:01:54 où les deux objectifs poursuivis par le cabinet de guerre israélien
02:01:58 quant à la libération des otages et l'extermination du Hamas
02:02:01 semblent de plus en plus contradictoires,
02:02:03 avec évidemment une forme de dissonance qui peut parfois s'induire
02:02:06 entre la parole des familles de victimes et la population israélienne de manière générale.
02:02:12 Et en réalité, c'est aussi cette légitimité-là que l'on peut interroger.
02:02:16 Moi, je comprends évidemment la colère de familles de victimes
02:02:19 qui ne souhaitent pas se retrouver assis à un hommage à côté de personnes
02:02:23 qui veulent voir dans le Hamas un mouvement de libération
02:02:26 plutôt qu'une organisation terroriste.
02:02:28 Et je considère en effet que, d'une certaine manière,
02:02:31 la France insoumise a atteint son point de détail,
02:02:34 c'est-à-dire que, d'un point de vue moral, la gravité des propos
02:02:38 tenus par certains représentants de la France insoumise
02:02:40 comme Mathilde Panot au cours de cette séquence
02:02:42 devraient avoir le même poids que le point de détail de Jean-Marie Le Pen
02:02:46 et le conduire à une même forme de traitement médiatique
02:02:49 des différents élus insoumis.
02:02:51 Cela étant, je ne souhaiterais pas non plus que l'on présente
02:02:54 le président de la République comme l'homme qui s'est montré parfait
02:02:57 au cours de cet épisode.
02:02:59 Je rappelle tout de même ses propos extrêmement contestables,
02:03:02 notamment à la BBC dans un entretien en novembre
02:03:05 où il réclamait unilatéralement un cessez-le-feu à Gaza.
02:03:09 D'ailleurs, la délégation diplomatique de la France à l'ONU
02:03:13 a tout de même voté au Conseil de sécurité
02:03:16 un certain nombre de résolutions qui allaient dans ce sens,
02:03:19 qui ne rappelaient parfois même pas les attentats du 7 octobre,
02:03:22 que je trouve extrêmement contestables.
02:03:24 Et une dernière chose, je suis gênée par la date du 7 février,
02:03:28 parce que, d'une certaine manière, elle induit une forme de clin d'œil
02:03:31 au 7 octobre, la date des attentats.
02:03:34 C'est symbolique.
02:03:35 Oui, mais au vu de la gravité de ce qui s'est passé,
02:03:38 la légèreté du symbole ne sièt pas à l'hommage
02:03:41 qui est dû à ces familles de victimes,
02:03:43 qui d'ailleurs attendent tout de même une déclaration ferme
02:03:46 et claire du chef de l'État depuis quatre mois.
02:03:49 Et donc, je trouve que dire...
02:03:51 C'est vrai que je ne vous ai pas tout à fait considéré
02:03:54 au cours de ces quatre mois, mais regardez,
02:03:56 je vous fais un clin d'œil en introduisant cette date du 7 février
02:04:00 comme référence à la date initiale de l'attentat,
02:04:03 je suis très mal à l'aise.
02:04:04 Trouvez-vous qu'il y a une forme d'indécence, Noëlle Lenoir,
02:04:06 à la présence de la France Insoumise, après toutes les déclarations ?
02:04:09 Et il n'y en a pas eu qu'une seule,
02:04:10 ou les prises de position autour de ce qui s'est passé le 7 octobre,
02:04:13 notamment, et dans le conflit entre Israël et le Hamas ?
02:04:16 Il y a plus qu'une forme d'indécence.
02:04:18 Je souscris tout à fait à ce qu'a dit Elliot,
02:04:22 à savoir que, certes, légalement et constitutionnellement,
02:04:26 le président de la République ne peut pas demander
02:04:29 à un parti dont on a dit, dont la Première Ministre,
02:04:32 Mme Borne a dit qu'ils étaient sortis de l'arc républicain,
02:04:35 ça c'est vrai, mais néanmoins, c'est un parti qui n'est pas interdit en France
02:04:38 et qui s'agite toujours, désespérément d'ailleurs,
02:04:42 lors de chaque séance à l'Assemblée Nationale.
02:04:46 Cela dit, lorsque des membres de l'IFI, et non des moindres,
02:04:52 ont traité l'État d'Israël en allant à Genève,
02:04:56 à l'ONU, d'État génocidaire et d'État d'apartheid,
02:05:02 quand, effectivement, on qualifie le Hamas
02:05:06 qui a été déclaré à l'unanimité des membres de l'Union Européenne
02:05:10 comme organisation terroriste d'organisation de résistance,
02:05:14 et comme un député, on mime les gestes de Daesh
02:05:18 en prenant un ballon en forme de la tête décapitée d'un ministre
02:05:22 et on joue avec ce ballon comme avec une balle de football.
02:05:26 Donc c'est vraiment un coup d'œil, un clin d'œil,
02:05:30 quasiment pour approuver le terrorisme islamique.
02:05:34 Je pense qu'il faut avoir un minimum d'empathie
02:05:38 et si l'IFI, qui quand même est intéressée par les élections européennes,
02:05:42 veut montrer d'une manière sensée qu'ils se reconstruisent,
02:05:48 comme ils disent, ils se déconstruisent et ils se reconstruisent,
02:05:51 je pense qu'ils devraient avoir la dignité, c'est même pas la décence,
02:05:55 mais la dignité, la dignité humaine et la générosité humaine de ne pas venir.
02:06:01 - De ne pas venir, mais si l'IFI, par exemple,
02:06:05 avait annoncé que les membres du parti ne viendraient pas à cet hommage,
02:06:10 on aurait pu leur reprocher, puisqu'on est toujours dans cette guerre de communication, Pierre Lelouch.
02:06:14 - Ils sont en train de faire une opération de com' où toute cette affaire, c'est évident.
02:06:17 Ils ont en ce moment même une délégation des mêmes à Rafa,
02:06:22 donc à la frontière sud de Gaza, à la frontière égyptienne.
02:06:27 Donc ils sont en train d'exploiter ce filon depuis le début
02:06:31 pour montrer qu'ils sont en fait avec leur électorat.
02:06:35 Leur électorat c'est qui ? C'est les banlieues, c'est les populations issues de l'immigration,
02:06:40 c'est ça leur fond de commerce.
02:06:42 Donc ils vont vendre ça, tout en mettant le doigt là où ça fait mal,
02:06:46 c'est-à-dire en compliquant les choses pour Macron, pour les autres.
02:06:49 Moi je trouve que le président de la République a assez mal géré toute cette affaire depuis le début,
02:06:54 M. Mamanne l'a dit justement.
02:06:56 D'abord j'ai regretté sa présence, moi, le jour de la manifestation en soutien,
02:07:00 où j'étais, contre l'antisémitisme.
02:07:04 - Son absence, vous voulez dire ?
02:07:06 - Son absence, oui.
02:07:08 - Vous auriez souhaité sa présence ?
02:07:10 - Pardon, c'est un méchant lapsus.
02:07:12 - On l'a compris.
02:07:14 C'était là, tout de suite, dans les jours qui ont suivi,
02:07:19 qu'il fallait faire quelque chose, qu'il fallait rappeler qu'il y avait des Français.
02:07:23 On l'a très peu dit, très très très peu dit.
02:07:25 On s'est réveillés bien plus tard sur cette histoire.
02:07:29 Tout ça a beaucoup traîné en longueur.
02:07:32 Du coup ça permet aux partis, aux positionnements politiques,
02:07:37 notamment de El-Effi, de jouer avec cette chose qui est très grave, très dramatique.
02:07:44 Clairement, El-Effi joue avec la notion d'antisionisme
02:07:49 pour faire de l'antisémitisme.
02:07:51 En réalité, quand on dit "de la rivière à la mer",
02:07:56 ça veut dire qu'il n'y a plus de juifs.
02:07:58 On élimine la fameuse distinction entre antisémitisme et antisionisme.
02:08:02 Vous repasserez.
02:08:04 - Je suis assez critique aussi, parce que demander le cessez-le-feu,
02:08:10 pour des raisons humanitaires, tout le monde le comprend bien.
02:08:14 Le cessez-le-feu aujourd'hui, c'est garder le ramasse au pouvoir à Gaza.
02:08:18 C'est ça que ça veut dire.
02:08:20 Est-ce que c'est l'intérêt de la communauté internationale ?
02:08:22 Est-ce que c'est l'intérêt de la paix ?
02:08:24 Est-ce que c'est même l'intérêt des Gazaouis, d'avoir une bande de tueurs
02:08:27 à la tête de cette enclave ?
02:08:29 Est-ce que, justement, le moment n'est pas venu de penser au jour d'après ?
02:08:32 C'est là qu'on rentre dans un autre sujet, qui est la politique de Netanyahou,
02:08:35 que moi je ne soutiens pas.
02:08:37 Dès le premier jour, j'ai dit et écrit que cette stratégie n'était pas jouable.
02:08:42 On ne peut pas éradiquer le ramasse, comme je l'ai encore entendu.
02:08:45 On ne peut pas éradiquer, on ne peut pas faire à la fois cette stratégie-là,
02:08:50 bombarder massivement et attendre que rien ne se passe.
02:08:53 Je crains malheureusement que tout ça joue contre Israël à terme,
02:08:57 que ça permette à Netanyahou de se maintenir le plus longtemps possible au pouvoir,
02:09:00 pour ses propres raisons à lui, mais que ça ne serve pas nécessairement
02:09:03 à l'intérêt du peuple d'Israël.
02:09:05 Mais c'est leur affaire.
02:09:06 Quant à nous, Français, c'était bien de dire qu'on pense à nos concitoyens
02:09:11 qui ont été tués ou qui sont otages.
02:09:15 Il aurait fallu faire ça beaucoup plus tôt, beaucoup plus tôt.
02:09:18 Il aurait fallu que le Président vienne à cette manif.
02:09:20 On ne serait pas aujourd'hui dans ce pataquès
02:09:22 qu'essayent d'exploiter M. Mélenchon et ses troupes.
02:09:27 Il nous reste quelques secondes avant de conclure.
02:09:28 On a bien compris, Noël Lenoir, que ça honorerait, si je puis utiliser le terme,
02:09:32 les membres de l'AFI de ne pas se rendre le 7 février aux Invalides.
02:09:36 Bien sûr, c'est élémentaire.
02:09:38 D'ailleurs, ils ne font que demander une communication pour les Gazaouis.
02:09:42 Donc, personne n'aime la guerre.
02:09:45 J'ai une toute petite nuance, si je puis dire.
02:09:47 Moi, je pense que les pays arabes ne sont pas mécontents qu'on supprime le Hamas.
02:09:53 Oui, clairement.
02:09:55 Pourquoi ?
02:09:56 Parce qu'ils n'ont jamais voulu avoir les Palestiniens.
02:09:59 Les Jordaniens ont repoussé le septembre noir.
02:10:02 Il y a eu des dizaines et des centaines de milliers de morts.
02:10:05 Les Égyptiens ne veulent absolument pas des réfugiés palestiniens.
02:10:08 Ils ont fait un mur qui dépasse ce bâtiment.
02:10:11 Et donc, je pense qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d'hypocrisie.
02:10:14 Et je souhaite que cette manifestation prochaine,
02:10:17 en l'honneur des otages et pas seulement français,
02:10:20 récompense aussi à tous les otages.
02:10:23 J'espère que le Président le dira.
02:10:25 On est là avec tous les otages et pas seulement les nôtres
02:10:29 et pas seulement ceux qui sont morts, malheureusement.
02:10:31 Ce sera suit sur CNews, bien sûr, le 7 février.
02:10:33 Merci à tous les trois de nous avoir accompagnés.
02:10:35 180 minutes info est terminée.
02:10:37 Mais l'actualité continue sur CNews avec Olivier Decker en flec et punchline.
02:10:41 Bonne soirée.
02:10:42 - Oh, je suis fou.
02:10:43 ♪ ♪ ♪

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