L'Heure des Pros (Émission du 28/12/2023)

  • l’année dernière
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Il est quasiment 9h, merci d'être avec nous pour l'heure des pros à la une.
00:00:04 Ce matin, au moins 10 000 policiers nationaux ont été blessés.
00:00:08 En 2023, 4000 à la suite de violences volontaires.
00:00:11 Bien plus simple de scander la police tue, parler de racisme systémique,
00:00:14 de course au délit de faciès, de violence policière que de combattre la haine du bleu.
00:00:19 Les agresseurs n'ont plus peur, voient dans l'uniforme une cible privilégiée.
00:00:22 Pire, les scientifiques ont pignon sur rue, font la tournée des médias.
00:00:26 En janvier 2015, après l'attentat de Charlie Hebdo, place de la République,
00:00:30 ils étaient ovationnés.
00:00:31 Aujourd'hui, à chaque manifestation ou presse qu'on peut entendre,
00:00:34 tout le monde déteste la police.
00:00:36 Les policiers souffrent en silence.
00:00:37 Connaissez-vous le nom de cet officier le 1er mai dernier,
00:00:40 terminant en torche humaine après qu'on lui lança un cocktail Molotov ?
00:00:44 Les forces de l'ordre ont été un rempart contre l'ultra-violence cette année,
00:00:47 lors de Sainte-Soline, des manifestations contre la réforme des retraites,
00:00:51 pourries par les Black Blocs, les émeutes bien sûr, ou encore contre les terroristes.
00:00:54 La police française manque de tout ou presque, de bras, de moyens, de formation,
00:00:59 mais pas de courage.
00:01:00 Les Français ne répondent pas aux sirènes de l'ultra-gauche.
00:01:03 77% déclaraient avoir une bonne image de la police en juillet dernier.
00:01:08 L'année 2023 a-t-elle été la plus éprouvante pour les forces de l'ordre ?
00:01:12 Quand un délinquant frappe, blesse un flic,
00:01:16 doit-il automatiquement passer par la case prison ?
00:01:18 On en parle dans un instant, je vous présente les invités dans une seconde,
00:01:21 mais avant cela, c'est le point sur l'information avec vous.
00:01:23 Somaya Labidi, bonjour Somaya.
00:01:25 Selon nos informations, le suspect du quintuple homicide de Mots
00:01:31 a reconnu être l'auteur des faits.
00:01:33 Toutefois, le père de famille de 33 ans n'avance pas d'explications rationnelles pour l'instant.
00:01:38 Les corps de sa compagne et de ses 4 enfants ont été découverts
00:01:41 dans l'appartement familial ce lundi.
00:01:44 Mort d'un adolescent de 16 ans tué à l'arme blanche lors d'une rixe
00:01:47 dans le centre-ville de Limoges, la victime de nationalité turque,
00:01:51 résidait dans un foyer de suivi éducatif.
00:01:54 Les suspects des mineurs isolés âgés de 15 à 17 ans de nationalité pakistanaise
00:01:59 lient leur implication dans les faits.
00:02:01 Une information judiciaire a été ouverte par le parquet.
00:02:04 Et puis Jacques Delors, père fondateur de l'Europe, est mort à 98 ans.
00:02:08 L'ancien président de la Commission européenne est décédé hier matin
00:02:12 à son domicile parisien.
00:02:13 Dans son sommeil, une annonce faite par sa fille Martine Aubry,
00:02:16 maire de Lille.
00:02:17 À gauche comme à droite, les réactions se sont multipliées
00:02:20 pour saluer son engagement politique.
00:02:23 - Bonjour Philippe Bilger.
00:02:26 - Bonjour.
00:02:27 - Ça va, je ne vous dérange pas ?
00:02:28 - Euh, pas du tout.
00:02:30 - Vous avez un petit texto à passer ?
00:02:32 - J'envoie un petit message à Elisabeth.
00:02:33 - Ah, Elisabeth !
00:02:34 - C'est un peu plus compliqué, vous lui parlez directement.
00:02:38 - Vous pouvez échanger par texto, il n'y a pas de problème.
00:02:41 - Il ne sera plus consulté jusqu'à 11h je crois.
00:02:44 - Ah oui, on est ensemble jusqu'à 11h.
00:02:46 - Grand plaisir.
00:02:47 - Je voulais remercier Philippe Bilger et Elisabeth Lévy
00:02:49 hier soir, puisque l'émission que nous avons faite ensemble
00:02:53 était délicieuse.
00:02:54 C'était vraiment une bonne émission et c'était très agréable.
00:02:56 - Merci, c'était partagé.
00:02:57 - À tous les deux.
00:02:58 Vraiment, j'ai beaucoup de plaisir.
00:02:59 - J'ai adoré être en contradiction avec la majorité.
00:03:02 - Ah, ça y est, bien sûr.
00:03:04 Vous représentez la minorité de France.
00:03:05 - Il aime bien, notamment sur Anticor.
00:03:06 - C'est son petit côté rebelle.
00:03:07 - Sur Anticor, vous ne m'avez absolument pas convaincu.
00:03:09 - Je m'en doutais.
00:03:12 - On a bien compris que c'était peut-être une association
00:03:14 qui visait certains plutôt que d'autres,
00:03:17 si vous voyez ce que je veux dire.
00:03:18 - Vous aimez ce "deux poids, deux mesures".
00:03:21 - Écoutez, une expression qui est si souvent utilisée,
00:03:24 le "deux poids, deux mesures".
00:03:25 Bonjour, Judith Vintraud.
00:03:26 - Bonjour, Eliott.
00:03:27 - Bonjour à vous, Olivier Dartigold.
00:03:28 Ravi de vous retrouver.
00:03:29 Et puis, on est avec Jean-Christophe Couville,
00:03:31 secrétaire national Unité SGP.
00:03:32 Jean-Christophe, bonjour.
00:03:34 - Bonjour, Eliott.
00:03:34 - C'est important que les policiers soient écoutés,
00:03:38 entendus.
00:03:39 Vous êtes porte-parole de ces policiers qui sont si souvent
00:03:42 attaqués sur le terrain.
00:03:43 Et je le répète assez souvent, je dis que c'est dommage
00:03:47 que les policiers victimes ne prennent pas la parole.
00:03:49 C'est-à-dire que le policier qui a fini en torche humaine
00:03:51 le 1er mai, qui connaît son nom ?
00:03:54 Qui sait comment il va aujourd'hui ?
00:03:57 Qui sait les échanges qu'il a pu avoir avec le chef de l'État
00:04:01 qu'il l'a appelé, je crois, un mois après.
00:04:02 Un mois après les faits.
00:04:04 - Un mois après, parce qu'on en avait parlé d'ailleurs
00:04:05 sur votre plateau.
00:04:06 On avait fait lancer un appel subliminal.
00:04:09 Et heureusement, il y a des conseillers qui écoutent.
00:04:11 Mais ça met un mois de gestation quand même.
00:04:13 - Cette image est absolument terrifiante.
00:04:15 Terrifiante.
00:04:16 - C'était passé le 1er mai dernier lors de la manifestation
00:04:18 des retraites.
00:04:19 Je me souviens que sur les trois mois de mobilisation,
00:04:21 et je mets de côté bien évidemment la mobilisation
00:04:24 syndicale historique, pourrie par les éléments radicaux.
00:04:29 Mais il y avait eu, je crois, 1 600 policiers et gendarmes
00:04:32 blessés pendant cette réforme des retraites.
00:04:34 - Il y avait d'après les compteurs, c'était 1 518 policiers
00:04:38 et gendarmes blessés, 438 atteintes aux biens,
00:04:41 179 dégradations de permanence parlementaire.
00:04:45 Et il y avait 546 manifestants, entre guillemets, blessés.
00:04:49 Je dis entre guillemets parce que les manifestants,
00:04:51 on ne blesse pas des manifestants, on blesse des radicalisés,
00:04:54 des black blocs et des gens qui viennent pour en découdre.
00:04:56 - On va évidemment revenir en longueur à 9h30
00:05:00 sur la situation des forces de l'ordre.
00:05:02 Mais j'ai le souvenir que les syndicats de police
00:05:05 avaient demandé à être reçus par le président de la République
00:05:08 en sortie de cette mobilisation contre la réforme des retraites,
00:05:12 de ces trois mois de tensions et de manifestations,
00:05:15 et que finalement, vous aviez été reçu par le directeur cabinet.
00:05:18 - Par le conseiller de justice en fait.
00:05:20 - Oui, d'accord. Donc on vous demandait à être reçu par le président,
00:05:22 ce qui peut être normal quand il y a 1 600 policiers
00:05:25 qui sont blessés, d'être reçu par le conseiller.
00:05:28 Bon, c'est dire.
00:05:30 Avant de parler des forces de l'ordre,
00:05:32 je voudrais vraiment qu'on revienne, et on en a parlé un peu hier,
00:05:35 sur cette tribune de MeToo Media publiée dans Le Monde,
00:05:41 qui est d'une extrême violence,
00:05:43 extrême violence contre le président de la République.
00:05:46 Voilà ce qui est dit.
00:05:47 "Comment la justice peut-elle faire son travail dans l'affaire Depardieu
00:05:50 quand le président, pourtant garant de son indépendance,
00:05:53 interfère de la sorte, vous auriez pu entrer dans l'histoire
00:05:55 comme le président ayant durablement fait avancer la cause
00:05:58 des victimes de violences conjugales et de violences sexistes et sexuelles,
00:06:01 à contrario, vous avez par vos mots",
00:06:04 et c'est cette phrase qui je trouve est terrifiante,
00:06:06 "valider la culture du viol au plus haut sommet de l'État".
00:06:12 Il est important de rappeler justement les mots
00:06:15 du président de la République la semaine dernière.
00:06:18 Voilà ce qu'il disait.
00:06:18 "Moi, je suis inattaquable sur la lutte contre les agressions faites aux femmes,
00:06:22 les violences faites aux femmes et pour l'égalité femmes-hommes.
00:06:25 Ce sont les deux grandes causes de mes deux quinquennats.
00:06:28 Je continuerai de me battre,
00:06:30 mais j'aime bien que ça se fasse en bon ordre.
00:06:32 Il faut respecter un peu nos règles.
00:06:34 Vous pouvez accuser quelqu'un, peut-être qu'il y a des victimes
00:06:37 et je les respecte ô combien et je veux qu'elles puissent défendre leurs droits.
00:06:42 Mais il y a aussi une présomption d'innocence qui existe."
00:06:45 Cette déclaration d'Emmanuel Macron, elle a peut-être été,
00:06:48 et c'est aussi aux journalistes de faire leur examen de conscience
00:06:51 et de faire notre examen de conscience,
00:06:53 de dire que cette partie de la déclaration d'Emmanuel Macron
00:06:56 a été sous-médiatisée, c'est-à-dire qu'on a préféré
00:06:59 remontrer ce qu'il avait pu dire sur le talent de Pardieu,
00:07:03 ce qu'il a représenté pour la France, etc.
00:07:05 Mais là, il n'y a aucun doute sur ce qu'il dit, Emmanuel Macron.
00:07:08 Il n'y a aucune suspicion de défense de culture du viol dans ce qu'il dit.
00:07:13 - Eliane, je crois que vos mots de contrition sont absolument inutiles.
00:07:19 Quel qu'ait été le traitement par les médias
00:07:22 des déclarations du président de la République,
00:07:24 ces mouvements féministes auraient réagi de la même façon
00:07:28 quand bien même on aurait répété les phrases que vous venez de montrer.
00:07:33 Je rappelle, ça a été dit, mais je tiens à le rappeler,
00:07:36 qu'on parle des mêmes mouvements féministes que moi j'appelle néo-féministes,
00:07:40 qui n'ont pas eu un mot pour condamner le viol des Israéliennes le 7 octobre.
00:07:46 - C'est beaucoup plus grave, Gérard Depardieu, c'est beaucoup plus grave
00:07:49 que les crimes du ramasse.
00:07:51 - C'est les manifestantes qui ont voulu participer, justement,
00:07:54 le collectif du 7 octobre, qui a voulu participer à la manifestation,
00:07:58 la journée mondiale contre les violences faites aux femmes.
00:08:00 Elles ont été mises au banc par les grands groupes,
00:08:03 les grandes associations féministes.
00:08:05 Motus et bouche cousue du côté des responsables politiques.
00:08:09 - Pour moi, déjà ça, ça les disqualifie à jamais.
00:08:12 Deuxième chose, elles ont une théorie qu'on appelle le continuum,
00:08:17 c'est-à-dire qui siffle une femme dans la rue,
00:08:19 viole une femme quand il en a l'occasion,
00:08:22 qui est vraiment, alors là pour le coup,
00:08:25 le contraire de la présomption d'innocence,
00:08:27 et qui est une insulte aux femmes violées et aux hommes en la même occasion.
00:08:32 - On va revenir longuement sur ce sujet.
00:08:35 Moi, j'écoute beaucoup, j'essaye d'entendre la voix des téléspectateurs.
00:08:40 Ils sont nombreux parfois à nous dire
00:08:41 "mais vous parlez trop de l'affaire Depardieu".
00:08:44 C'est pas Gérard Depardieu qui est intéressant.
00:08:46 C'est la question de société dans laquelle on vit.
00:08:49 C'est la tyrannie des minorités.
00:08:50 C'est l'incapacité d'avoir un débat
00:08:53 ou d'avoir une opinion différente de certains ou certaines.
00:08:56 C'est la présomption d'innocence qui est en jeu dans ce dossier-là.
00:09:00 Voilà pourquoi c'est un sujet de société.
00:09:01 Voilà pourquoi c'est un sujet aussi important.
00:09:04 Hier, on a lancé, vous savez, le CVOX,
00:09:05 c'est-à-dire qu'on a donné, on a mis un, non pas un code barre, mais un...
00:09:10 - Un code barre ?
00:09:10 - Non, un QR code.
00:09:11 Ça s'appelle QR code.
00:09:14 J'ai du mal à le dire.
00:09:16 Il y a eu des centaines de réactions.
00:09:20 Des centaines.
00:09:20 Il y avait, je crois, plus de 9000 personnes
00:09:23 qui se sont signalées pour essayer de prendre la parole.
00:09:26 Je vous propose quelques réactions.
00:09:30 Je trouve tout à fait normal de soutenir M. Gérard Depardieu
00:09:35 dans cette cabale qui est faite à son encontre.
00:09:38 Je ne suis absolument pas choqué par cette tribune
00:09:41 qui soutient Gérard Depardieu.
00:09:42 Félicitations à ceux qui le combattent,
00:09:44 les artistes qui sont connus, qui peuvent se faire entendre.
00:09:47 Ils doivent aujourd'hui se lever et le dire haut et fort.
00:09:50 Oui, je trouve que c'est choquant parce que cette tribune
00:09:52 n'a absolument pas lieu d'être actuellement,
00:09:54 à l'heure où, on le rappelle, il y a 14 femmes
00:09:57 qui accusent M. Depardieu d'agression, de viol ou d'harcèlement sexuel.
00:10:02 Je ne cautionne pas les propos qui ont été dits dans ce reportage.
00:10:05 Bien évidemment, je respecte aussi les victimes,
00:10:07 mais je respecte aussi la présomption d'innocence.
00:10:09 Et quand j'entends les féministes s'émouvoir,
00:10:13 leur, franchement, indignation à géométrie variable, on ne peut plus.
00:10:17 Alors, je ne suis pas du tout choqué par la tribune de soutien à Gérard Depardieu.
00:10:23 Je dirais même qu'il était temps qu'il y en ait une.
00:10:26 Mais lâcher pour autant un monstre comme ça du cinéma français, non.
00:10:32 Donc oui, je ne suis pas du tout choqué, personnellement.
00:10:35 Je viens de recevoir une réaction très intéressante d'une téléspectatrice qui dit
00:10:38 "il n'y a pas de présomption d'innocence pour Depardieu
00:10:41 qui est mise en examen pour agression sexuelle et viol par un juge d'instruction
00:10:44 qui a donc conclu que les indices graves et concordants existaient.
00:10:48 Oui, Emmanuel Macron valide la culture du viol."
00:10:50 Là, je me tourne vers vous, Philippe Gillesière,
00:10:52 parce qu'il faut démonter point par point cette déclaration de cette téléspectatrice
00:10:57 qui se trompe complètement.
00:10:58 Oui, mais je n'ai pas l'impression que la présomption d'innocence de Gérard Depardieu
00:11:03 soit battue en brèche.
00:11:05 On parle très peu des procédures judiciaires qui sont engagées contre lui.
00:11:10 On ne parle pratiquement pas de ça.
00:11:12 On parle de plus que de l'indécence qu'il a manifestée,
00:11:16 notamment lors de ce reportage en Corée du Nord.
00:11:20 Donc, je ne crois pas, d'autre part, pour répondre...
00:11:24 Vous dites "reportage", Yann Moix parle de films de fiction.
00:11:27 Oui, mais on sait que c'est faux.
00:11:29 Vous dites que c'est faux, pardonnez-moi, c'est l'avocat de Yann Moix qui dit ça.
00:11:33 Mais encore une fois, je ne me fais pas l'avocat de Gérard Depardieu.
00:11:37 Il est condamné à une mort sociale et professionnelle faux.
00:11:41 C'est autre chose.
00:11:42 Philippe, il y a une confusion, pardon, mais il faut répondre.
00:11:44 Je voudrais juste répondre.
00:11:45 Non, mais moi, je voudrais que vous répondiez à cette téléspectatrice...
00:11:47 Mais j'ai répondu, c'est faux.
00:11:49 Mais non, mais qui pense que "mise en examen" veut dire "présomption de culpabilité".
00:11:54 Mais malheureusement, on avait ça avec l'inculpé il y a des années.
00:11:59 Malheureusement, la culture judiciaire des citoyens et des politiques est si pauvre
00:12:05 qu'en réalité, dès qu'on parle de mise en examen, elle a raison.
00:12:09 Il y a une sorte de présomption de culpabilité qui s'installe et c'est tout à fait dommage.
00:12:15 Non, mais excusez-moi d'abord.
00:12:17 La culture du viol, à mon avis, en France, cette idée qu'il y aurait une culture du
00:12:20 viol chez tous les hommes ou chez la moitié des hommes n'existe pas.
00:12:23 Cette culture du viol n'existe pas.
00:12:25 Il y a évidemment des gens qui transgressent et nous meurssent et la galanterie et tout
00:12:31 ce que vous voulez.
00:12:32 Il y a des gens qui agressent et des gens qui violent, mais ça n'est pas une culture
00:12:35 du viol.
00:12:36 Au contraire, je trouve que les hommes en Occident, à l'exception peut-être dans
00:12:39 certains secteurs, les hommes en Occident ont appris à s'empêcher.
00:12:43 Je veux dire, globalement, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas, je le répète, des
00:12:47 agressions, mais les agressions ne sont pas le quotidien des femmes dans ce pays.
00:12:51 Mais je veux répondre, excusez-moi.
00:12:54 - Attendez, les agressions, je n'ai pas compris votre phrase.
00:12:56 - Toutes les femmes ne vivent pas, la culture du viol supposerait, si vous voulez, que toutes
00:13:01 les femmes vivent sous la menace de viol.
00:13:04 C'est faux, je peux vous le dire, c'est faux.
00:13:06 - Ce n'est pas une position qui pourrait partager d'autres femmes.
00:13:09 - En tout cas, sur la culture du viol, je peux vous entendre, mais pardonnez-moi, aujourd'hui,
00:13:14 les femmes se sentent en danger.
00:13:16 - Non, pas "les".
00:13:17 - "Les", ça ne va pas.
00:13:19 Non, mais écoutez, vous ne pouvez pas parler, j'en ai marre qu'on parle au nom des femmes.
00:13:22 - Moi, j'en ai marre que vous parliez au nom de toutes les femmes.
00:13:24 - Je ne parle pas au nom des femmes.
00:13:25 - C'est ce que vous pensez, c'est votre position, mais ce n'est pas la position de toutes les
00:13:28 femmes.
00:13:29 - Mais vous ne pouvez pas dire "les femmes".
00:13:30 Vous ne pouvez pas dire "les femmes se sentent en danger".
00:13:31 Il y a deux femmes sur ce.
00:13:32 - Dans tous les cas, vous pouvez laisser la parole.
00:13:33 - Non, mais je veux répondre à Philippe sur un point.
00:13:37 Pardon.
00:13:38 Philippe, vous ne pouvez pas ignorer que, précisément, après complément d'enquête,
00:13:43 qu'est-ce qu'on a fait ? On a excité des propos graveleux qui, moi, je le répète,
00:13:49 ne m'ont pas choqué.
00:13:50 C'est graveleux, c'est vulgaire, c'est comme ça, de Gérard Depardieu pour expliquer que
00:13:55 certainement, il y avait derrière l'idée que c'était un violeur.
00:13:58 - C'est logique.
00:13:59 - C'est le continu.
00:14:00 - C'est logique ?
00:14:01 - Non, c'est pas le...
00:14:02 - Non, non.
00:14:03 - Lorsque, durant 30 ans, on a un homme que personne n'a empêché de faire des...
00:14:09 j'allais dire un terme très vulgaire sur les plateaux, bien sûr, après, il y a des
00:14:15 viols, après, il y a des agressions.
00:14:17 Je pense que quelqu'un qui salit en permanence le sexe d'autrui par des mots, à un moment
00:14:24 donné, il déborde.
00:14:25 - Allez-y, Olivier.
00:14:26 - Je ne suis pas d'accord, moi, avec l'idée du continuum.
00:14:30 C'est-à-dire que même un propos graveleux, insupportable, puisse amener au pire.
00:14:36 - On ne parle plus en 30 ans.
00:14:37 - Je donne mon avis.
00:14:38 - Ça n'a pas duré 30 ans.
00:14:39 - Je donne mon avis.
00:14:40 Par contre, je sais que je suis en désaccord là-dessus avec Elisabeth, mais je préfère,
00:14:44 même avec ses excès, notre société post-MeToo, dans le sens où la parole des femmes victimes
00:14:52 a pu être enfin prise en considération que ce qui se passait avant ce mouvement de société.
00:15:00 Parce que nous savons très bien que dans des milieux de pouvoir, qu'ils soient économiques,
00:15:06 médiatiques, culturels, certaines femmes qui témoignent aujourd'hui ont vécu avant
00:15:10 MeToo des situations inacceptables pour elles.
00:15:14 - Olivier, je vous propose une question et je peux vous rejoindre sur ce que vous dites.
00:15:19 Mais est-ce que finalement le balancier qui vire à l'extrême fait qu'aujourd'hui, vous
00:15:27 avez des femmes qui sont victimes de violences sexuelles ou de viols, se disent "là, je
00:15:31 ne vais pas aller porter plainte ou je ne vais pas m'engager dans ce dossier-là parce que
00:15:35 ça va être récupéré, interprété et finalement, je préfère vivre cela et tenter d'avancer
00:15:45 sans que des associations s'en emparent d'abord ?
00:15:48 - Exact.
00:15:49 Mais je fais aussi toujours la différence entre ce que vous appelez les néo-féministes
00:15:54 à juste titre, les excès, les outrances, l'instrumentalisation permanente et des femmes
00:15:59 sincères engagées sur ce sujet-là qui ne font pas preuve d'autant d'intolérance.
00:16:06 - Mais on entend qui depuis deux semaines ?
00:16:07 - Oui, mais c'est une bataille de communication.
00:16:08 - Attendez, le Monde est une référence.
00:16:11 Et vous avez une tribune qui est publiée où on explique que par les mots du président,
00:16:20 il valide la culture du viol au plus haut sommet de l'État.
00:16:23 Jean-Christophe Poully, c'est très important parce qu'il faut expliquer que les violences
00:16:27 faites aux femmes, les violences sexuelles, c'est une lutte et vous travaillez, les policiers
00:16:32 travaillent dessus et il y a eu une intensification de cette lutte-là sur les deux quinquennats
00:16:37 d'Emmanuel Macron.
00:16:38 Je ne dis pas que c'est une grande réussite, attention, mais en tous les cas, il y a eu
00:16:41 une avancée.
00:16:42 - Alors, ce n'est pas une réussite.
00:16:43 Disons qu'en moins, on a exhumé un peu ce tabou parce qu'effectivement, c'était un
00:16:48 tabou.
00:16:49 La Covid aussi a déclenché énormément de violences intrafamiliales.
00:16:52 C'est juste un chiffre.
00:16:54 Une femme sur six subit des violences physiques ou sexuelles.
00:16:57 Donc, parmi six femmes, vous en avez une en France qui subit.
00:17:00 - Dans la plupart, dans le cadre de son foyer.
00:17:01 - Et dans la plupart, dans le cadre du foyer.
00:17:03 Voilà, donc c'est une femme sur quatre subit aussi des violences psychologiques du partenaire
00:17:08 parce qu'en fait, on parle des violences physiques ou sexuelles.
00:17:11 Il y a aussi la violence psychologique.
00:17:12 Tous les jours, vous êtes une moins que rien.
00:17:13 On vous dévalorise, dénigre au quotidien.
00:17:20 Vous ne valez rien, etc.
00:17:21 Donc ça, effectivement, c'est des faits.
00:17:22 C'est des faits.
00:17:23 Et nous, dans les commissariats, on a des collègues qui sont dédiés à ça, qui reçoivent
00:17:27 la misère humaine tous les jours, très bien formés et qui luttent avec leur propre
00:17:31 petit moyen parce qu'on n'a pas des moyens surdimensionnés, notamment un moyen humain
00:17:35 en officier de police judiciaire, mais on lutte contre ça.
00:17:37 Et effectivement, il faut faire attention parce qu'il y a le respect de la loi et il y a la
00:17:40 présomption d'innocence.
00:17:41 Sinon, dans ces cas-là, on rallume les bûchers, on fait de l'inquisition et dès lors, vous
00:17:45 ne pouvez même plus vous défendre.
00:17:47 Et puis tout de suite, on vous brûle.
00:17:49 Voilà.
00:17:50 Donc, on revient comme au Moyen Âge.
00:17:51 On va avoir des moines inquisiteurs.
00:17:52 Et dans ces cas-là, on ne peut plus rien faire.
00:17:54 - Je voudrais vous poser une question sur les violences psychologiques, parce que sur
00:17:57 les violences physiques, il est évident que les agresseurs sont, une énorme majorité
00:18:03 des agresseurs sont les hommes.
00:18:04 Sur les violences psychologiques, est-ce qu'on sait s'il y a des hommes qui, par extraordinaire,
00:18:10 pourraient subir des violences psychologiques ? Je sais que les femmes sont toutes merveilleuses
00:18:14 et formidables, mais est-ce que par extraordinaire, ça peut arriver ?
00:18:18 - Oui, il y a un homme sur cinq dans le couple, donc 18 %, à peu près, qui subit des violences
00:18:23 psychologiques par la part de leurs partenaires.
00:18:26 Voilà.
00:18:27 Et sur les violences physiques, c'est un homme sur 18.
00:18:29 - Évidemment.
00:18:30 - Est-ce qu'on peut rajouter ?
00:18:31 - Ce n'est pas rien, un homme sur 18.
00:18:32 - Je voudrais juste…
00:18:33 - Un mot sur la présomption d'innocence.
00:18:34 Philippe Bisseger dit que ce n'est pas la même chose.
00:18:37 - La présomption d'innocence est respectée quand bien même il y a des tribunes et elle
00:18:40 est respectée dans le cas de Gérard Depardieu.
00:18:43 Rappelez-vous le cas de l'acteur américain Kevin Spacey, qui a été blanchi d'absolument
00:18:49 toutes les accusations de viol et d'agression sexuelle qui étaient portées contre lui.
00:18:54 Il a été effacé comme ça.
00:18:56 - Bien sûr, quel dommage.
00:18:57 - Du cinéma américain.
00:18:58 - Et il a dû payer en plus une somme folle.
00:19:00 - Il a dû payer une somme folle, bien sûr.
00:19:02 Il a été annulé.
00:19:03 Alors ne me dites pas que la présomption d'innocence…
00:19:04 - On pourrait aussi…
00:19:05 - … est respectée.
00:19:06 - On pourrait reprendre aussi l'affaire Mandy, mais on pourrait reprendre l'affaire
00:19:10 Mandy en Grande-Bretagne.
00:19:11 - Oui.
00:19:12 - Le genre de…
00:19:13 - Oui, mais…
00:19:14 - C'est le droit différent.
00:19:15 - Mais je…
00:19:16 - Le droit différent parce que le droit…
00:19:17 - C'est pour ça que je ne préfère pas parler de ce qui se passe à l'outre-Atlantique
00:19:18 ou outre-Mange.
00:19:19 - Mais le droit ouvert, c'est…
00:19:20 Lorsque vous dites que le risque que vous avez énoncé est celui que vous dites au détriment
00:19:23 des agresseurs, c'est le contraire.
00:19:25 C'est-à-dire le seul problème aujourd'hui, et là j'espère être rejoint, c'est que
00:19:31 l'accusation d'une femme vaut vérité.
00:19:34 On n'a plus le droit aujourd'hui, et ça c'est le grand drame judiciaire, de questionner
00:19:40 la parole, la dénonciation d'une femme.
00:19:43 - Oui, c'est le femme, je vous crois.
00:19:45 - Moi je suis très attente.
00:19:46 - Le femme, je vous crois.
00:19:47 - Je suis toujours…
00:19:48 - Oui, il faut comprendre pourquoi aussi.
00:19:49 Le droit anglo-saxon, en fait on cherche la médiation.
00:19:52 C'est-à-dire que derrière tout ça, il y a des gros sous, il y a de l'argent.
00:19:55 C'est-à-dire qu'on attaque une personne, on la dénigre.
00:19:57 L'idée c'est que les avocats fassent un contentieux et se disent « Ok, ça ne nous
00:20:01 reviendra plus cher d'aller au tribunal que de vous régler une somme ». En France,
00:20:04 des fois on a un peu cette idée, mais en France ça ne marche pas comme ça.
00:20:07 Parce qu'on ne paye pas de dommages et intérêts, au moins dans un premier temps.
00:20:12 Et surtout, je crois que c'est Luc Besson, il n'y a pas longtemps aussi, qui avait
00:20:15 été accusé.
00:20:16 - Totalement blanchi.
00:20:17 - Il a été humilié par tout le monde.
00:20:18 - Il y a l'affaire Ari Abiton, Luc Besson.
00:20:19 - Et en fait, qui a réussi à se défendre grâce au tribunal et qui a été blanchi.
00:20:24 Et en fait, c'est vrai que quand on est accusé, en France, on ne peut jamais se défendre,
00:20:27 si ce n'est au tribunal.
00:20:28 - Je suis attentif, s'il vous plaît.
00:20:30 - Vous ne méditez pas la médiation.
00:20:32 - Non, je ne fais pas la médiation, absolument pas.
00:20:35 Je suis toujours attentif aux réactions, notamment sur les réseaux sociaux, pour savoir,
00:20:38 prendre le pouls aussi de ce que peuvent penser les téléspectateurs.
00:20:41 Là, par exemple, vous en avez un qui dit « mais je vous en supplie, fichez-nous la
00:20:44 paix avec Depardieu à cause d'une émission complément d'enquête peut-être bidonnée
00:20:47 depuis 15 jours, marre.
00:20:48 Les agriculteurs crèvent, les PME et TPE ferment car ne peuvent plus payer leur électricité.
00:20:54 » Et il y a une question migratoire, les migrations et flux migratoires.
00:20:58 - Mais est-ce que vous pourrez fonder ce téléspectateur ?
00:21:00 - Oui, mais avant ça, je voudrais quand même donner la parole, parce que nous, on donne
00:21:03 la parole à tout le monde.
00:21:04 Sophie Marceau, par exemple, qui est une icône, icône Sophie Marceau depuis plusieurs générations.
00:21:09 Elle a joué avec Gérard Depardieu dans « Police » de Maurice Pialat en 1985.
00:21:13 À l'époque, Sophie Marceau a 19 ans et elle était en une, vous le voyez, de Paris
00:21:18 Match et revient sur le comportement de Gérard Depardieu.
00:21:20 Je vous propose le sujet, il est signé de Nia Tengour.
00:21:23 Dans un entretien accordé au magazine Paris Match, l'actrice Sophie Marceau s'exprime
00:21:29 sur l'affaire Depardieu, alors qu'une cinquantaine de personnalités du monde du spectacle ont
00:21:34 signé une tribune en soutien à l'acteur.
00:21:36 Elle y dénonce la complaisance mais aussi un comportement trop longtemps toléré par
00:21:42 le milieu du cinéma.
00:21:43 « J'ai dit publiquement à l'époque que je ne supportais pas son attitude grossière
00:21:47 et très déplacée.
00:21:48 Beaucoup de gens se sont alors retournés contre moi en me faisant passer pour la petite
00:21:52 peste.
00:21:53 J'ai toujours refusé ensuite les films avec lui.
00:21:55 Maintenant, avec l'acharnement qu'il connaît, ce serait trop facile.
00:21:58 Parce que tout le monde riait avec lui, tout le monde l'aimait pour ça, tout le monde
00:22:01 l'applaudissait pour ce qu'il était.
00:22:03 Et tout le monde trouvait ça normal.
00:22:04 » Loin d'une attaque à dominem contre Gérard Depardieu, la comédienne cible ceux qui ont
00:22:10 laissé faire.
00:22:11 « Il ne s'en prenait pas aux grandes comédiennes, plutôt aux petites assistantes.
00:22:14 La vulgarité et la provocation ont toujours été son fond de commerce.
00:22:18 Aujourd'hui, on l'accuse de ce pourquoi on l'a encensé.
00:22:21 Je ne vais pas lui tendre la perche ni l'enterrer.
00:22:23 On m'a tellement demandé d'aller témoigner contre lui partout.
00:22:26 Je ne l'ai évidemment pas fait.
00:22:28 » L'actrice s'est également félicitée de la libération de la parole des femmes.
00:22:32 « Ce qui est certain, c'est que désormais, les femmes parlent.
00:22:35 Que tu sois Gérard Depardieu ou Maurice Pialat, tu ne traites pas les gens comme ça.
00:22:39 Point barre.
00:22:40 » Sophie Marceau avait déjà alerté sur le comportement déplacé de l'acteur, notamment
00:22:45 sur le tournage d'un film dont il partageait l'affiche « Police » de Maurice Pialat
00:22:49 sorti en 1985.
00:22:51 « Et cette position, vous dites impeccable, mais il faut l'entendre également, tout
00:22:57 aussi importante que les autres positions, bien sûr.
00:23:00 » « Mais ce qu'elle dit est une évidence.
00:23:02 Même avant l'incrimination de Gérard Depardieu, moi j'ai été scandalisé et je continue
00:23:08 à l'être par ces gens qui, durant un grand nombre d'années, ont validé des grossièretés
00:23:14 absolues sur les plateaux.
00:23:16 Et c'est d'autant plus choquant que deux personnes seulement ont dit à Gérard Depardieu
00:23:23 d'arrêter et il l'a fait.
00:23:25 » « En tous les cas, ça dépend aussi des générations.
00:23:28 Vous avez raison, la position de Sophie Marceau est dure, mais juste.
00:23:34 Elle n'est pas dans l'insulte, elle n'est pas dans la menace.
00:23:39 S'il vous plaît, Elisabeth.
00:23:40 Lucie Lucas, qui est également comédienne, écoutez ce qu'elle a dit.
00:23:46 « Artiste à vomir, boomer de merde, la honte sur vous, je n'arrive vraiment pas à y croire.
00:23:51 J'ai si hâte que vous disparaissiez de nos écrans pour de bon.
00:23:55 » « Avec une menace concernant Victoria Abril.
00:23:57 » « Exactement.
00:23:58 Donc c'est deux générations qui se confondent complètement.
00:24:02 » « Oui, mais est-ce qu'on peut quand même répondre à Philippe ?
00:24:04 Excusez-moi, qu'on ait toléré des grossièretés.
00:24:07 Je suis n'importe qui.
00:24:08 » « Plus que ça.
00:24:09 » « Attendez, laissez-moi finir Philippe.
00:24:10 Qu'on ait toléré des grossièretés, moi je m'en fiche complètement.
00:24:14 La grossièreté, la vulgarité, qui sont, si vous voulez, les grosses blagues, ne sont
00:24:19 pas encore un crime dans notre pays.
00:24:21 Et là, vous mélangez.
00:24:22 On mélange des comportements.
00:24:24 » « C'est pas ça ? » « Si, on mélange des comportements, pardon,
00:24:27 et des grossièretés.
00:24:29 Je suis désolée, ce n'est pas la même chose.
00:24:31 La deuxième chose, quand vous parlez de présomption d'innocence, oublions Gérard
00:24:35 Depardieu.
00:24:36 Il est normal que des gens, parce que voilà comment ça se passe, vous avez des petites
00:24:40 meutes numériques qui font peur aux producteurs, aux employeurs, quand c'est des journalistes,
00:24:46 ça peut être dans les médias, on en a vu aussi, qui font peur à tous les gens, si
00:24:51 vous voulez, qui pourraient donner du travail à quelqu'un.
00:24:53 Et vous voyez bien, aujourd'hui, Nicolas Bedos, il travaille, Frédéric Begbeder, il
00:24:57 travaille.
00:24:58 Tous ces gens ont été mis en cause, ils n'ont pas été jugés, ils n'ont pas été
00:25:02 condamnés.
00:25:03 Les gens perdent leur travail, ils perdent leur réputation, ils ont des familles.
00:25:07 Je veux dire, les hommes sont des êtres humains aussi.
00:25:10 – Bien sûr, mais quand vous dites, Elisabeth, que durant les 30 ans, il n'a dit que des
00:25:16 grossièretés…
00:25:17 – Non, mais je n'ai absolument pas dit ça, je dis qu'on mélange les deux.
00:25:19 – Il y a eu d'autres actes qui ont été…
00:25:21 – Je ne mélange pas les deux.
00:25:22 – Mais vous avez dit, il n'a fait que des grossièretés.
00:25:24 – Non, absolument pas, excusez-moi.
00:25:26 – Mais vous avez dit…
00:25:27 – Non, je n'ai pas dit, je dis qu'on mélange les deux.
00:25:30 D'un côté, il a dit des grossièretés.
00:25:32 – Mais il n'a pas fait que ça durant 30 ans.
00:25:35 – La publicité, on revient dans un instant.
00:25:36 – Il n'a pas dit que des grossièretés, il a fait des actes durant 30 ans.
00:25:41 – Ça, c'est la justice qui doit le dire.
00:25:43 – La publicité, revenons dans quelques instants, et là, on va ouvrir une grande
00:25:48 page sur les violences contre les policiers, l'insécurité en France.
00:25:53 Je découvre aussi l'entretien de l'avocat de Michael Paty, la sœur de Samuel Paty,
00:25:59 dans les colonnes du Point.
00:26:00 Et je pense qu'on en parlera aujourd'hui et qu'on en parlera également ce soir.
00:26:04 Mais voilà ce que dit l'avocat, il faut quand même se rendre compte que la justice
00:26:07 française a accordé un sursis intégral à la première responsable de la cabale islamiste
00:26:13 ayant mené à la décapitation d'un professeur.
00:26:16 Voilà les mots de l'avocat.
00:26:17 C'est intéressant d'avoir aussi la position de la famille et de l'avocat de la famille
00:26:22 de Samuel Paty.
00:26:23 La publicité, on revient dans un instant.
00:26:24 [Générique]
00:26:29 Quasiment 9h30 sur CNews, toujours avec Judith Vintraud, Belizabeth Lévy, Olivier Dartigold,
00:26:34 Philippe Bilger, Jean-Christophe Couville.
00:26:36 Sandra Buisson nous a rejoint du service police-justice de CNews.
00:26:40 Bonjour Sandra.
00:26:41 Le point d'abord sur l'information avec Somaïa Labidi.
00:26:43 [Générique]
00:26:46 25 passagers indiens de l'avion immobilisé à Vatri ont été libérés mardi par un juge.
00:26:51 Une remise en liberté pour un motif de forme.
00:26:54 Ils sont donc libres de leurs faits et gestes, même s'ils sont en situation irrégulière
00:26:58 sur le territoire français, a précisé le parquet.
00:27:01 Un constat inquiétant dressé par le général Rayland dans le Figaro.
00:27:05 Le patron de l'office central contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine
00:27:09 révèle que les dossiers traités par l'office ont augmenté de 15% par rapport à l'année
00:27:14 dernière et les gardes à vue en matière de crimes de haine ont fait un bond de 25%.
00:27:18 Et puis ce coup dur pour les austréiculteurs.
00:27:21 En cette fin d'année, les huîtres du bassin d'Arcachon sont interdites à la vente après
00:27:25 des intoxications. Des symptômes de gastroentérite aiguë ont été détectés après consommation
00:27:30 de ces huîtres à Noël. Toutefois, aucun cas grave n'est à déplorer à ce jour, selon les autorités.
00:27:36 Pour le point sur l'information, vous avez eu en moyenne 27 policiers, et là je parle
00:27:42 que de la police nationale, je ne parle même pas de la gendarmerie, 27 policiers nationaux
00:27:46 blessés chaque jour en 2023.
00:27:49 Chaque jour.
00:27:50 Chaque jour. C'est-à-dire qu'il y a eu plus de 10 000 policiers nationaux qui ont été
00:27:53 blessés, c'est d'ailleurs moins qu'en 2022, mais chaque jour, vous avez 27 policiers qui
00:27:58 ont été blessés avec trois séquences d'une violence inouïe. Là, ça concerne la gendarmerie
00:28:03 Sissin-de-Solines. Vous avez les trois mois de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:28:07 Et puis vous avez eu également les émeutes. En l'espace de quelques jours, vous avez
00:28:11 800 à 900 policiers, gendarmes et pompiers qui ont été blessés pendant cette séquence-là.
00:28:16 On voit le sujet de Mathilde Couvilliers-Florinois et d'André Aberto.
00:28:22 L'année 2023 a été particulièrement rude pour les forces de l'ordre. Entre les manifestations
00:28:27 contre la réforme des retraites, celles à Sainte-Soline, ou encore les émeutes de cet
00:28:32 été. Des violences qui ont entraîné des dispositifs inédits. Premier exemple, le 1er
00:28:37 mai, près de 12 000 policiers et gendarmes ont été déployés partout en France, dont
00:28:42 5 000 à Paris. Plus de 400 membres des forces de l'ordre ont été blessés ce jour-là,
00:28:46 selon le ministre de l'Intérieur.
00:28:48 On a eu une addition de manifestations avec des groupes, notamment l'extrême-gauche,
00:28:55 des groupes plus culs, plutôt Black Bloc, Antifa, etc. venus non pas pour exprimer
00:29:02 un mécontentement social, mais pour brûler, pour semer le chaos, pour tuer du flic n'ayant
00:29:09 pas peur.
00:29:10 Plus tard, fin mars, lors des nombreuses manifestations contre le projet de bassine
00:29:14 à Sainte-Soline, les gendarmes aussi étaient en première ligne. 47 d'entre eux ont été
00:29:19 blessés, selon le procureur de la République de New York.
00:29:22 Ça fait bientôt 40 ans que je suis gendarme, je n'ai pas souvent vu une telle concentration
00:29:28 de ce niveau de violence-là.
00:29:30 Ensuite, fin juin, les émeutes qui ont touché grandes et moyennes villes ont également
00:29:35 été un marqueur frappant pour les forces de l'ordre cette année. Des émeutes bien
00:29:39 plus violentes que celles de 2005, selon un syndicat de police. Au 31 octobre 2023, la
00:29:45 police nationale a enregistré 10 762 policiers blessés, dont près de 4000 à la suite de
00:29:51 violences volontaires. Neuf d'entre eux ont perdu la vie en service, dont trois lors
00:29:55 d'une opération de police.
00:29:57 Alors la difficulté c'est que trop de chiffres tuent le chiffre, c'est-à-dire que ça donne
00:30:01 le tournis, quand on dit plus de 10 000 et on s'habitue, exactement. Et l'autre difficulté
00:30:06 c'est que ce sont des anonymes et qu'on est incapable de citer le nom d'un policier,
00:30:11 du policier que je le disais tout à l'heure qui a fini en torche humaine le 1er mai.
00:30:16 On se posait cette question, est-ce que c'est peut-être l'année la plus éprouvante, regardez
00:30:20 cette image, pour les forces de l'ordre ? Alors il y a déjà eu la séquence des gilets jaunes.
00:30:23 Oui, il y a eu les gilets jaunes, on avait eu 1500 blessés policiers et gendarmes, mais
00:30:27 c'était sur plus d'un an, c'était sur un an et demi, les gilets jaunes en fait, c'était
00:30:31 sur trois mois. Et là on a eu effectivement 1500 policiers blessés que sur les retraites,
00:30:37 imaginez, c'est sur trois mois. Donc en fait on voit qu'on a payé un lourd tribut encore
00:30:41 une fois pour garder cette paix sociale. En revanche les manifestations se sont très bien
00:30:45 passées avec les syndicats. Et on a vu d'ailleurs qu'une fois qu'on avait la sécurisation
00:30:49 des manifestations avec un service de sécurité qui était déclaré, etc., tout se passait
00:30:53 bien et effectivement on a des spécialistes et des professionnels de la CAS qui se sont
00:30:57 greffés pour mettre le bazar et sponsoriser.
00:31:01 Oui, en fait il y a eu des premières manifestations, huit premières journées qui se sont très
00:31:06 bien passées, le service d'ordre des syndicats qui était très actif, ce qu'on avait plus
00:31:10 au moment des gilets jaunes puisque ce ne sont pas les syndicats qui étaient à la manœuvre.
00:31:14 Et ça s'est tellement bien passé pour le service d'ordre des syndicats, ils ont tellement
00:31:18 bien fait le travail que les ultra, les black blocs, les ultra violents s'en sont pris à
00:31:23 ce service d'ordre en disant "mais vous nous empêchez de passer à l'acte et de commettre
00:31:28 des violences". A partir du 16 mars, là, des actions très violentes commencent, notamment
00:31:34 dans les cortèges sauvages. Certains policiers, certains soirs, ont fait 16 km à pied en
00:31:39 courant après les mecs qui passaient, les individus pardon, qui passaient d'une rue
00:31:43 à nous excuser. Ce mot un peu vulgaire. La manifestation du 23 mars a marqué un basculement
00:31:51 net et effectivement le 1er mai, un policier m'a dit "on est au niveau de violences du
00:31:56 8 novembre, du 8 décembre 2018 des gilets jaunes". Un policier qui était sur le terrain
00:32:03 m'a dit "c'était la haine dans les yeux de ceux qui s'en prenaient aux policiers".
00:32:09 Pour vous dire, 20 000 personnes dans le cortège de tête, dans le pré-cortège, c'est-à-dire
00:32:14 en amont du cortège syndical, dans ce pré-cortège où se concentrent les individus violents
00:32:20 habituellement, on n'avait jamais connu ça, et dans ces 20 000 personnes, 1 500 à 2 000
00:32:25 ultra, qui ont réussi à former 4 black blocs ce 1er mai.
00:32:29 Avec une conséquence terrible, c'est-à-dire que moi je fais partie de cette gauche qui
00:32:32 ne déteste pas la police, je n'oublie pas non plus que ces agents des forces de l'ordre
00:32:37 sont des fils du peuple, ils sont recrutés dans les catégories populaires avec des salaires
00:32:42 qui ne sont pas à la hauteur de la manière dont ils s'exposent pour la sécurité publique.
00:32:47 Mais vous l'avez dit, et c'est bien de le dire, l'intersyndical qui a organisé
00:32:52 ces journées travaille en bonne intelligence avec la préfecture de police, avec les forces
00:32:56 de l'ordre, ils ont des interlocuteurs pour faire en sorte que tout soit sécurisé.
00:33:01 Et les policiers y compris l'ont dit en disant que c'était très bien fait.
00:33:06 Mais systématiquement, on l'a vécu là, on l'a vécu sur d'autres 1ers mai, je
00:33:10 ne comprends toujours pas pourquoi les casseurs et les violents arrivent à se pré-positionner
00:33:16 devant le cortège de tête, à commencer à s'organiser, à passer à l'acte,
00:33:26 et je ne mets pas en cause…
00:33:29 – Allez-y préciser parce que là j'ai l'impression que…
00:33:31 – Mais oui, mais comme vous me coupez je ne peux pas terminer.
00:33:33 – Oui, oui, vous me faites un peu peur.
00:33:35 – Je ne mets pas en cause les agents sur le terrain, mais le commandement et la hiérarchie,
00:33:40 pourquoi il n'y a pas… J'ai eu cette discussion directement avec des syndicalistes policiers.
00:33:45 – Non, pas… Il y avait des syndicalistes policiers qui me disent…
00:33:48 – En fait c'est la préparation en amont.
00:33:50 – Vous avez peut-être l'impression qu'il y a une question de justice qui se pose.
00:33:53 – Si on avait un ordre plus ferme d'intervenir plus en amont, peut-être que ça ne produise pas cet effet.
00:33:59 J'ai terminé chère Eliane.
00:34:01 – Mais vous pouvez continuer, il n'y a aucun problème.
00:34:03 Vous ne pensez pas juste qu'il y a une question de justice qui s'impose, c'est-à-dire
00:34:07 que ce qu'on a pu faire pour les hooligans, on ne peut pas le faire pour les casseurs.
00:34:11 – Justement à ce sujet, c'est une des avancées qui sera peut-être permise
00:34:16 après les manifestations sur l'air prête, c'est que ce dont vous parlez,
00:34:21 c'est l'interdiction administrative de manifester, interdire à quelqu'un en amont,
00:34:25 si il est connu de la police ou des renseignements pour être violent,
00:34:28 de l'empêcher en amont de manifester.
00:34:30 – Il ne va pas le manifester, de casser, parce qu'il ne manifeste pas.
00:34:33 Il est présent à la manifestation.
00:34:35 – Ça avait été proposé en 2019, au moment des Gilets jaunes, dans la loi anti-casser.
00:34:40 – Retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:34:43 Et après, effectivement, les multiples violences sur les forces de l'ordre
00:34:47 en marge du mouvement des manifestations contre l'air prête,
00:34:51 Gérald Darmanin a dit qu'il allait retravailler pour ce texte,
00:34:54 puisqu'il n'est pas interdit de proposer une nouvelle version de ce texte de loi
00:34:59 pour voir s'il peut passer les fours de routine du Conseil constitutionnel.
00:35:02 – Et il y a un climat. – Il va être retravaillé.
00:35:04 – Il y a un sujet.
00:35:05 – On nous indiquait encore hier que le travail est en cours.
00:35:08 Effectivement, il y a eu d'autres mesures législatives auxquelles a travaillé le gouvernement,
00:35:11 mais c'est toujours en cours et en réflexion.
00:35:13 – Et puis, il peut y avoir aussi une autre réflexion,
00:35:15 si vous touchez un policier, comme vous touchez un professeur,
00:35:18 à un pompier ou même à un maire, c'est casse-prison, direct.
00:35:21 Il n'y a même pas de réflexion.
00:35:23 Et ça, vous pouvez avoir une main un peu tremblante sur cette question-là.
00:35:26 – Je ne suis pas d'ailleurs un patriarhe.
00:35:28 – Moi, pour l'année 2023, il y a trois éléments que je réunis.
00:35:33 D'abord, la présomption de culpabilité à l'encontre du fonctionnaire de police s'est aggravée.
00:35:39 Je veux dire, à chaque fois que le policier est confronté
00:35:43 à des activités qui le mettent en péril
00:35:47 et qu'il y a une infraction, une blessure, voire une mort,
00:35:53 on peut être sûr que c'est le policier qui va être présumé coupable.
00:35:57 Deuxième élément, en 2023, on a vu une haine se développer.
00:36:02 Vous l'avez un peu dit, Éliott, de la part de certains groupes politiques
00:36:08 qui, à une certaine époque, étaient plus modérés dans leur détestation de la police.
00:36:14 Et dernier élément, là, il est central, à partir du moment où on a un président de la République
00:36:21 qui cherche désespérément à appliquer le...
00:36:24 En même temps, on en a parlé au début de l'émission,
00:36:27 qui ne s'occupe... qui reçoit un policier un mois plus tard.
00:36:31 – Il ne l'a pas reçu. – Non.
00:36:33 – Il l'a appelé. – Il l'a appelé.
00:36:35 Et que, par ailleurs, il va assez régulièrement soutenir des gens qui ont été blessés
00:36:42 simplement parce qu'ils ont résisté à la police.
00:36:46 Je pense à une affaire sur laquelle on s'est beaucoup apitoyé.
00:36:50 Mais si on l'avait bien connu dans le détail, ni qu'à Elzeclerc,
00:36:54 eh bien on aurait vu que la police était beaucoup moins coupable qu'on le prétendait.
00:36:58 Dès lors qu'un président prend le parti de faire un an en même temps choquant,
00:37:03 eh bien ça donne de très mauvais exemples sociaux.
00:37:06 – Vous pouviez rajouter le fait qu'il parlait de violences policières chez nos confrères de Brut.
00:37:11 Un mot de Frédéric Péchenard. – Son mot, c'est en aile.
00:37:14 – Mais en aile, on va en parler dans un instant.
00:37:16 Frédéric Péchenard, qui était l'ancien patron de la police nationale, si je ne m'abuse,
00:37:20 qui était chez nous ce matin, et qui revient sur le climat politique,
00:37:23 et notamment la responsabilité d'une partie de la classe politique,
00:37:26 et notamment de l'extrême-gauche.
00:37:27 – La situation est effectivement assez inquiétante.
00:37:29 On le voit d'ailleurs, on a énormément de blessés, des morts, des suicides.
00:37:33 On a également beaucoup de démissions de la police et de la gendarmerie,
00:37:36 ce qui n'est pas du tout un bon signe.
00:37:38 Et il est vrai que cette année a été très dure pour les policiers,
00:37:41 elle le sera l'année prochaine,
00:37:42 parce qu'avec notamment l'absence de vacances pendant les Jeux Olympiques.
00:37:45 Mais rappelons que depuis quelques années, les policiers et les gendarmes ont été sur-sollicités.
00:37:50 On a eu les attentats de 2015-2016, on a eu les Gilets jaunes,
00:37:53 qui ont été une crise sociale majeure.
00:37:55 Moi, je n'avais jamais vécu quelque chose qui ressemblait à ça,
00:37:58 par les violences bien sûr, et les violences contre les forces de l'ordre,
00:38:01 mais également par la longueur de la crise.
00:38:04 Donc, ça fait plusieurs années que la police est sur-sollicitée,
00:38:08 2023 a été très dur, et effectivement, il y a un moment
00:38:11 où il faut incontestablement les encourager et les féliciter,
00:38:15 plutôt que de leur cracher dessus, comme fait LFI.
00:38:18 – Comme fait LFI, dit M. Peschnar.
00:38:21 Il faut rappeler quand même que sur certaines manifestations
00:38:24 qui pour certaines ont été interdites, je pense à Seine-Solyne,
00:38:28 vous aviez des élus écharpes tricolores sur les épaules qui étaient présentes.
00:38:32 – Oui, des gros élus.
00:38:33 – Vous avez des élus qui ont refusé de condamner,
00:38:35 c'est une sorte de terreur intellectuelle et politique.
00:38:38 – Oui, il y a eu plusieurs, on va dire, attaques,
00:38:43 attaques effectivement du maintien de l'ordre,
00:38:46 suite à la répression des violences dans les manifestations contre les retraites,
00:38:51 suite à ce qui s'est passé à Seine-Solyne,
00:38:52 un rapporteur de l'ONU a dit que la réponse des forces de l'ordre
00:38:55 était disproportionnée, largement disproportionnée.
00:38:58 Le Conseil de l'Europe a dénoncé un usage excessif de la force,
00:39:02 des associations, des avocats, des magistrats ont aussi dénoncé
00:39:05 un recours excessif à la force dans l'épisode de la réforme des retraites.
00:39:09 Ce à quoi Gérald Darmanin a répondu à ce moment-là, qu'il refusait, je cite,
00:39:14 "de céder au terrorisme intellectuel de l'ultra-gauche
00:39:17 qui consiste à renverser les valeurs.
00:39:18 Les casseurs deviendraient les agressés
00:39:20 et les policiers les agresseurs.
00:39:22 À Seine-Solyne a-t-il dit, comme dans certaines manifestations sauvages des retraites,
00:39:27 ce n'était pas du maintien de l'ordre, c'était de la guérilla.
00:39:30 Et il avait souligné que plusieurs dizaines d'enquêtes judiciaires
00:39:33 avaient été ouvertes et confiées à l'IGPN pour faire le point
00:39:36 sur d'éventuels usages illégitimes de la force de la part des forces de l'ordre.
00:39:40 Et j'ai le souvenir que pour Seine-Solyne, ça s'était passé en deux actes,
00:39:43 qu'au premier acte, il avait parlé d'éco-terrorisme.
00:39:47 Elisabeth Lévy.
00:39:48 Oui, je voulais, comme beaucoup de choses ont été dites,
00:39:50 auxquelles je souscris parfaitement.
00:39:52 D'abord, j'ajoute une chose, c'est que le nombre des métiers à risque
00:39:55 a augmenté dans notre pays considérablement.
00:39:58 Des métiers qui étaient comme professeurs sont aussi devenus des métiers à risque.
00:40:03 Et la deuxième chose, vous avez parlé des casseurs
00:40:06 qui se trouvaient dans les manifestations.
00:40:09 Je vous rappelle qu'on nous explique depuis ces dernières semaines
00:40:12 que le grand problème de la France, il y a, je crois,
00:40:15 d'après les chiffres qu'on nous donne, 1500 militants d'ultra-droite violents,
00:40:20 on nous explique que c'est cela le problème.
00:40:22 Mais ces casseurs, moi je n'arrive toujours pas à comprendre,
00:40:25 j'aimerais que quelqu'un m'explique, ils sont repérés quand même.
00:40:28 Il y a ces interdictions de manifester possibles avec un pointage.
00:40:32 Donc pourquoi on n'arrive pas à régler ce problème ?
00:40:35 Alors les interdictions en amont, elles sont possibles en judiciaire
00:40:38 quand vous avez été condamné et qu'effectivement,
00:40:41 on vous dit en plus de cette condamnation
00:40:43 que vous avez interdiction de vous rendre dans certains lieux ou de manifester.
00:40:47 Pourquoi est-ce que c'est difficile d'arrêter ces individus ultra-radicaux
00:40:51 avant qu'ils passent à l'acte ?
00:40:53 Parce qu'ils arrivent en groupe extrêmement perlé.
00:40:56 D'ailleurs, il y a beaucoup d'arrestations avant la manifestation
00:41:01 puisqu'il y a ces réquisitions du procureur
00:41:03 pour que les contrôles puissent être menés dans les gares,
00:41:06 sur les autoroutes, pour détecter les gens qui viennent avec des armes par destination,
00:41:09 des barres de fer, des boules de pétanque, etc.
00:41:11 Donc on en voit beaucoup de ces arrestations en amont
00:41:13 parce que vous avez des éléments qui peuvent être utilisés
00:41:16 comme des armes par destination dans les manifestations.
00:41:18 Et effectivement, quand ils commencent à se concentrer,
00:41:20 c'est délicat parce que le maintien de l'ordre,
00:41:22 c'est toute une balance entre l'ordre que vous allez essayer de faire régner
00:41:27 vis-à-vis du désordre que vous pouvez créer en intervenant trop massivement.
00:41:31 Donc effectivement, quand ils commencent à se masquer et à se concentrer,
00:41:35 eh bien, il y a toujours une analyse, et vous détaillerez peut-être,
00:41:40 une analyse faite par les encadrants pour voir si intervenir ne va pas être
00:41:45 plus négatif et plus pénalisant que d'attendre,
00:41:49 de voir comment va évoluer la situation.
00:41:51 Alors le maintien de l'ordre, c'est l'acceptation d'un certain désordre.
00:41:54 C'est-à-dire qu'à un moment donné, il y a une graduation du désordre
00:41:58 et effectivement, il y a les autorités, donc le préfet,
00:42:00 qui sifflent à fin de la mi-temps en disant "Voilà, là, stop, on intervient
00:42:04 parce qu'à un moment donné, on a le curseur qui penche trop d'un côté que de l'autre".
00:42:08 - Je ne suis pas sûr que ce soit audible pour le commerçant qui voit chaque week-end
00:42:12 sa vitrine exploser.
00:42:14 - Il vaut mieux. En fait, on privilégie l'atteinte aux personnes,
00:42:16 c'est-à-dire qu'on préfère avoir moins de blessés et on laisse les atteintes
00:42:20 aux biens parce que derrière, il y a des assurances.
00:42:22 C'est tout bête, c'est comme ça. D'ailleurs, vous verrez, en 2024,
00:42:24 vos assurances vont augmenter parce que vu tous les dégâts qu'il y a eu,
00:42:27 les assureurs ne sont pas des philanthropes.
00:42:30 Donc vous verrez bien.
00:42:31 Mais en fait, quand on est policier, on est sur le terrain et on est
00:42:34 en maintien de l'ordre. Déjà, les CRS sur le terrain ne sont même pas
00:42:39 dans les capacités totales de réagir et de manœuvrer.
00:42:41 À une époque, on avait cinq sections de CRS qui étaient sur le terrain.
00:42:45 Aujourd'hui, on en a à peine quatre.
00:42:46 Donc déjà, ça veut dire qu'on a des moyens humains qui ne sont pas
00:42:49 vraiment opérationnels.
00:42:50 Ça veut dire que nos collègues sont mis en danger, notamment sur les manœuvres
00:42:54 parce que souvent, ils sont isolés.
00:42:55 Donc en fait, on ne peut pas prendre des tonailles sur des manifestations.
00:42:59 Et après, moi, je vais vous dire, je préfère qu'un...
00:43:01 Et c'est de votre bord, c'est Jérôme Durin, qui est sénateur PS,
00:43:05 qui est venu se mélanger à des braves M le 1er mai parce qu'il voulait
00:43:08 comprendre ce que les policiers pouvaient subir.
00:43:10 Ah, mais il a compris.
00:43:11 - Oui, mais franchement, c'est pas le monsieur Durin.
00:43:13 - J'invite M. Léaumant, M. Mélenchon...
00:43:15 - M. Bernalicis, le grand expert de la France insoumise en sécurité.
00:43:18 - Bernalicis et porte à venir aussi ce que l'on dit aux CRS.
00:43:20 - Et bien sûr, ils mettent un casque.
00:43:21 - Est-ce que vous êtes d'accord sur l'idée que la doctrine du maintien
00:43:24 de l'ordre a été... Nous étions un modèle pendant...
00:43:29 - Mais on l'est toujours.
00:43:31 - Attendez, juste pendant de longues années concernant d'autres pays,
00:43:34 sont inspirés de la méthode française.
00:43:36 On me dit que des unités dont le maintien de l'ordre n'est pas la spécialité
00:43:42 ont été mobilisées du fait de ces journées successives.
00:43:49 Et que ça a pu créer un trouble dans notre gestion du maintien de l'ordre.
00:43:53 - C'est important de rappeler que, justement, ça ne l'est plus
00:43:56 depuis la mobilisation des Gilets jaunes.
00:43:58 - En fait, les Gilets jaunes, vous pouvez comprendre que dans les 3 premiers samedis,
00:44:01 les violences étaient telles que ça a effectivement désorganisé
00:44:05 et décontenancé les autorités et qu'il a fallu s'adapter.
00:44:09 - On ne peut pas rentrer en détail, mais il y a beaucoup de choses à dire
00:44:11 sur les NAS, sur certaines choses, sur des décisions...
00:44:14 - Qui sont y compris contestées par les agents de terrain.
00:44:18 - Les NAS, parce qu'on nous prend toujours le modèle allemand, anglais, etc.
00:44:22 Les NAS, elles sont faites en Allemagne.
00:44:24 - Vous dites que vous n'avez pas de problème.
00:44:27 - Le problème, c'est qu'un émeutier qui tape un policier ne finit pas en prison.
00:44:32 - Je ne vous dis pas ça en soutien des émeutiers.
00:44:34 - C'est le problème de notre débat.
00:44:36 - Le premier problème au lieu d'Artigolles, c'est qu'un policier qui est attaqué,
00:44:39 la personne, le délinquant, il n'ira pas en prison.
00:44:41 - On ne peut plus, dans ce pays, essayer d'avoir une complexité dans le débat.
00:44:46 - Est-ce qu'il y a des choses à améliorer ?
00:44:48 - Laissez-moi terminer, Édouard de Vallard.
00:44:50 - Les choses sont simples, ça ne sert à rien de complexifier les choses.
00:44:53 - Laissez-moi terminer ma phrase.
00:44:55 On ne peut pas, par exemple, se dire aujourd'hui,
00:44:57 est-ce qu'il y a des choses à améliorer dans notre doctrine du maintien de l'ordre
00:45:01 au vu de l'expérience de la dernière année.
00:45:04 Et dès que je vous dis ça, vous dites que c'est un soutien aux émeutiers.
00:45:07 Ce n'est pas un soutien aux émeutiers.
00:45:09 - Je ne dis pas que ce n'est pas un soutien aux émeutiers.
00:45:11 - Bien sûr que non.
00:45:13 - C'est un discours alambiqué.
00:45:15 - On ne vous a pas attendu parce que nous, syndicalistes, on réfléchit aussi à ça.
00:45:18 On travaille dessus parce que moi, ce qui m'importe, c'est la protection de mes collègues.
00:45:22 - Bien sûr.
00:45:24 - Les Black Blocs, je n'en ai rien à faire.
00:45:26 - On ne peut pas protéger, si je comprends bien, les personnes et les biens à l'heure actuelle.
00:45:31 - La priorité, c'est sur les personnes.
00:45:33 - On ne peut pas les biens...
00:45:35 - Vous êtes ancien magistrat.
00:45:38 Vous savez très bien qu'aujourd'hui, les procureurs sont dépassés.
00:45:41 Et quand il y a des plaintes, ils privilégient l'atteinte aux personnes et les atteintes aux biens.
00:45:45 Au bout d'un an, c'est 20 recherches terminées.
00:45:47 - Les biens ne sont pas protégés.
00:45:49 - Bien sûr, on fait dans l'urgence.
00:45:51 - Vous avez raison.
00:45:53 - L'idée que les biens ne sont plus protégés en France, ça n'est quand même pas rien.
00:45:58 Ça n'est pas rien de voir que des policiers dans les manifestations ont regardé...
00:46:03 - Vous avez 4,5 millions de plaintes par an.
00:46:07 Plus de 4 millions de plaintes par an.
00:46:09 70 % sont classés sans suite.
00:46:11 Non-tact.
00:46:12 - En août dernier, après le placement en détention provisoire suspecté de violences aggravées,
00:46:16 certains policiers, je rappelle, c'était l'affaire Eddy à Marseille,
00:46:21 les policiers ont lancé une fronde massive, quasi historique d'ailleurs,
00:46:26 avec des policiers qui ont arrêté d'exercer ou à exercer à minima.
00:46:29 Est-ce qu'on peut revivre un tel scénario en 2024 ?
00:46:32 Voyez le sujet de Tony Pétard.
00:46:34 - Sursollicité en 2023, les forces de l'ordre craignent que la même chose ne se produise en 2024
00:46:40 avec une multitude d'événements à sécuriser.
00:46:43 - Nous avons passé une année assez compliquée, assez chargée,
00:46:47 assez chargée par des situations lourdes à gérer
00:46:51 par rapport à nos collègues qui ont été, comme on le sait, mis en détention provisoire.
00:46:57 Nous avons aussi dû servir la Coupe du Monde, la venue du Pape.
00:47:03 Et c'est vrai que ça demande beaucoup, beaucoup d'énergie, beaucoup d'effectifs.
00:47:07 Et on va devoir aussi servir en 2024, notamment les Jeux olympiques.
00:47:12 Et là aussi, ça va demander beaucoup de concentration, d'énergie et d'effectifs.
00:47:17 Ça va être compliqué de travailler avec très, très peu de congés.
00:47:20 Le syndicat de Police Allianz s'alarme sur les conditions de travail des policiers,
00:47:24 avec notamment l'empilement des missions,
00:47:26 et demande une reconnaissance exceptionnelle pour l'engagement des policiers.
00:47:29 - Nous avons appelé clairement à une journée noire le 18 janvier 2024.
00:47:35 Si le nombre de nos rendications ne sont pas prises en compte par le ministère de l'Intérieur,
00:47:40 ça peut être différentes choses, des blocus d'aéroports,
00:47:45 ça peut être une activité moindre, un appel à un rassemblement devant le commissariat,
00:47:51 des sorties uniquement sur AP 17 en cas d'urgence absolue.
00:47:57 Enfin, rien n'est arrêté. Toutes ces pistes sont à explorer.
00:48:01 Dans un communiqué, Alliance Police Nationale exige entre autres des mesures de reconnaissance pérenne.
00:48:07 A défaut de réponse claire, le syndicat précise qu'un risque de fronte des policiers n'est pas à exclure.
00:48:13 - Et juste pour revenir sur le dossier précédent,
00:48:16 sachez que les émeutiers sont bien plus informés en termes de droits que vous et moi réunis.
00:48:21 Vous savez pourquoi ? Parce qu'il y a un fascicule qui est publié depuis 2002,
00:48:25 qui s'appelle le fascicule du manifestant arrêté, écrit, réfléchi, pensé par le syndicat de la magistrature.
00:48:34 - Honnêtement, quand ils sont interpellés, ils ont les numéros de téléphone déjà marqués au studio,
00:48:41 sur leurs bras, ils ont le téléphone des avocats.
00:48:44 - On a parlé de LFI et de son discours systématiquement anti-flic,
00:48:48 mais à la limite, eux, on connaît, ils viennent avec leur pancarte, ils sont anti-flic.
00:48:53 Ce qui est beaucoup plus choquant, c'est quand le Conseil d'État, par exemple,
00:48:56 annule la dissolution décidée par Gérald Darmanin des soulèvements de la terre,
00:49:02 qui était un des mouvements animateurs des violences de Sainte-Solide,
00:49:06 en légitimant le concept de désobéissance civile,
00:49:10 et en trouvant que finalement, les dégâts matériels et humains n'étaient pas si graves.
00:49:14 - Vous aviez déjà vécu une telle fronde, ou pas, cette année ?
00:49:18 - Une telle fronde des policiers ?
00:49:19 - Des policiers.
00:49:20 - On en a eu, quand même. Il y a eu, justement, après les mots malheureux,
00:49:24 il y avait viré Chatillon, les mots malheureux du président de la République,
00:49:27 où derrière, on avait obtenu le Beauvau de la sécurité, on avait déposé les menottes,
00:49:30 on avait un ras-le-bol complet.
00:49:32 - La réforme de la police judiciaire ?
00:49:33 - Oui, la réforme de la police judiciaire, il n'y a pas eu le même impact,
00:49:36 mais on en est en plein dedans.
00:49:37 Et d'ailleurs, moi je suis allé à Périgueux, ce week-end,
00:49:40 normalement, il faut des renforts de la PSU,
00:49:45 enfin, je vais parler vulgairement, mais en fait, des policiers qui sont un peu moins...
00:49:48 - Parce que c'est la PSU ?
00:49:49 - La Brigade de Sûreté Urbaine. En fait, c'est le premier niveau d'enquête.
00:49:52 C'est eux, maintenant, qui vont renforcer la PSU,
00:49:54 parce que la PSU, il y a 23% de personnel de la PSU qui ne sont plus opérationnels
00:49:59 et qui font de l'administratif pour faire des statistiques.
00:50:01 Voilà, on en est très niaise.
00:50:03 Mais malheureusement, à chaque fois qu'il y a une réforme,
00:50:05 il y a des oeufs cassés, plein de morts.
00:50:06 - Et sur cette fronte des policiers, cette colère des policiers,
00:50:10 est-ce qu'on a des éléments nouveaux qui nous sont parvenus ces derniers mois ?
00:50:15 Après, c'était en août, je rappelle, la fronte des policiers.
00:50:18 - Alors, cette fronte des policiers, effectivement,
00:50:20 elle arrive après l'affaire de Nahel, d'ailleurs,
00:50:23 où les policiers n'ont pas eu la possibilité de monter au créneau
00:50:27 quand, effectivement, le policier a été placé en détention provisoire,
00:50:30 puisque les forces de l'ordre ont dû tout de suite gérer et réagir aux émeutes.
00:50:35 Et on a le sentiment, quand on observe ce qui s'est passé,
00:50:39 qu'effectivement, la réaction après le placement en détention provisoire
00:50:42 d'un des policiers dans l'affaire Hedy,
00:50:45 eh bien, c'est là, en fait, que les policiers ont vraiment très, très, très,
00:50:51 enfin, très violemment réagi,
00:50:53 alors que peut-être, c'est au moment de la détention provisoire concernant Nahel
00:50:58 qu'ils auraient préféré le faire.
00:51:01 - Mais, en fait, sur Nahel, ce qu'on a reproché au président de la République,
00:51:05 c'est de colorer le dossier.
00:51:06 C'est-à-dire, avant même que le procureur de la République s'exprime,
00:51:09 il nous sort une phrase inexcusable et inexplicable.
00:51:12 - Injustifiable. - Injustifiable, inexplicable.
00:51:14 Et ça, ça a marqué les policiers.
00:51:15 On s'est dit, tiens, ça y est, on appuie sur le bouton, le collègue saute,
00:51:20 pif, on est juste un numéro, peu importe si on a des femmes, enfants, etc.
00:51:23 Oui, il y a la mort d'un homme, il y a une enquête, encore une fois, présente sur l'innocence.
00:51:26 Ben, pas pour les policiers.
00:51:28 Et donc, après, il y a eu les émeutes pendant une semaine.
00:51:31 On n'a jamais eu autant, j'allais dire, de casse.
00:51:33 On a eu de blessés.
00:51:35 Il y a eu 800 policiers blessés de mémoire en même pas une semaine.
00:51:40 Et, en fait, derrière, on a rétabli l'ordre.
00:51:42 On a mis des blindés dans la rue quand même.
00:51:44 C'est la première fois, moi, je vois l'ORED, par exemple,
00:51:46 le GIGN intervenir dans des violences urbaines.
00:51:49 Enfin, on a été débordés de partout.
00:51:51 Et, à la fin, effectivement, on va chercher les policiers, un par un,
00:51:55 pour savoir ce qu'ils ont fait, pourquoi, comment, etc.
00:51:57 Alors, oui, il y a des enquêtes.
00:51:58 C'est normal qu'il y ait des enquêtes.
00:51:59 On est dans une démocratie.
00:52:00 Mais, encore une fois, un policier, c'est un métier à part.
00:52:02 Le soir, on n'a pas dormi en prison.
00:52:03 Le matin, on part, on embrasse ses enfants et sa femme.
00:52:05 Et le soir, on n'a pas dormi en prison.
00:52:07 On est là, on est à disposition de la justice.
00:52:09 Et si on est suspect, on n'a qu'à nous le dire.
00:52:11 Mais, dans ces cas-là, on se présente.
00:52:13 Merci, en tous les cas, d'être venu ce matin, Jean-Christophe Kouvi.
00:52:15 Merci à Sandra Buisson d'avoir apporté toutes ses précisions.
00:52:19 Dans un instant, Marek Halter sera sur ce plateau,
00:52:21 ainsi que Hichem Moutaki.
00:52:24 Hichem Moutaki, vous ne le connaissez pas.
00:52:25 C'est un jeune étudiant en droit.
00:52:27 Il a sollicité Marek Halter pour que, le 7 octobre,
00:52:31 devienne la journée mondiale contre l'antisémitisme.
00:52:35 Il y a une journée mondiale contre le racisme et l'antisémitisme,
00:52:38 si je ne me m'abuse, je crois que c'est le 21 avril.
00:52:40 Mais là, il y a une mobilisation pour que le 7 octobre
00:52:44 devienne, pardonnez-moi, une journée mondiale contre l'antisémitisme.
00:52:48 Et ça nous permettra de revenir sur les dernières déclarations,
00:52:52 les crimes de haine qui explosent, et notamment en France,
00:52:56 l'antisémitisme qui explose.
00:53:00 L'ONU, vous avez vu cette nomination polémique à l'ONU ?
00:53:02 D'une coordinatrice de l'aide humanitaire et de la reconstruction à Gaza,
00:53:07 la chef de la diplomatie néerlandaise, qui a été nommée,
00:53:10 elle s'appelle Sigrid Gahad, et en fait son mari est un chef du...
00:53:16 Chef de quoi ?
00:53:19 Non pas du Hamas, mais de l'autorité palestinienne.
00:53:23 Elle aura tous les points.
00:53:26 À l'ONU, on pourrait peut-être trouver, pour un représentant,
00:53:34 quelqu'un qui ne voit ni du côté d'Israël ni du côté de la Palestine.
00:53:37 Ils vont mieux reconstruire Gaza avec l'autorité palestinienne qu'avec le Hamas.
00:53:40 C'est parce que je vous dis, c'est pas l'accord...
00:53:44 Vous êtes extraordinaire.
00:53:45 Bon allez, la publicité revient dans un instant.
00:53:47 Non, je vais assumer.
00:53:49 Il est quasiment 10h, le point sur l'information avec vous,
00:53:54 Sommeil à l'amitié.
00:53:55 Un nouveau revers pour la ville de Nice,
00:54:00 le conseil d'État a rejeté son pourvoi pour expulser
00:54:03 des migrants autour d'une église.
00:54:04 De son côté, le maire Christian Estrosi explique qu'il va reprendre
00:54:08 la procédure d'expulsion de ces migrants installés
00:54:10 depuis 7 ans autour du lieu de culte.
00:54:13 Emmanuel Macron a redemandé à Benyamin Netanyahou
00:54:16 un cessez-le-feu durable, une demande faite
00:54:18 lors d'un entretien téléphonique entre les deux hommes.
00:54:21 Le chef de l'État lui a également demandé de mettre un terme
00:54:23 aux violences commises par certains colons
00:54:25 contre les civils palestiniens.
00:54:28 Et puis, Sophie Marceau dénonce à nouveau la vulgarité
00:54:31 et la provocation de Gérard Depardieu.
00:54:34 L'actrice a déjà dans le passé dénoncé les comportements
00:54:36 du comédien avec qui elle a tourné dans les années 80.
00:54:39 Elle estime, je cite, qu'aujourd'hui on l'accuse
00:54:41 de ce pourquoi on l'a encensé.
00:54:44 Merci Sommaila pour le point sur l'information.
00:54:48 On est toujours avec Judith Vintrope,
00:54:49 Philippe Ligière, Olivier Dardigolle,
00:54:50 et on est très heureux de recevoir Marek Halter.
00:54:53 Marek Halter, bonjour.
00:54:54 Merci d'être avec nous.
00:54:55 Et Hichem Moutaki, vous êtes étudiant en droit.
00:54:58 Hichem, bonjour.
00:54:59 Bonjour monsieur Débat.
00:55:00 Merci à tous les deux.
00:55:01 Tout d'abord, Marek Halter,
00:55:03 et je vous ai eu au téléphone hier,
00:55:04 et je voudrais dire, et je vous l'avais dit,
00:55:06 je dis tout aux téléspectateurs.
00:55:07 Oui, oui, tout à fait, je t'ai touché.
00:55:08 Je dis toujours tout aux téléspectateurs.
00:55:10 Il y a trois ans, en juillet 2020,
00:55:12 je vous ai en direct, duplex,
00:55:16 on s'est au moment des commémorations
00:55:18 de la rafle du Veldiv,
00:55:19 et vous avez une phrase qui m'a marqué
00:55:21 et qui me marque, que je cite souvent.
00:55:23 Sur ces commémorations, je vous dis,
00:55:25 mais pourquoi aujourd'hui il est important
00:55:28 de commémorer la rafle du Veldiv ?
00:55:30 Vous avez dit, mais parce que quand on oublie tout,
00:55:34 on répète tout.
00:55:35 C'est-à-dire que c'est important d'avoir une réflexion,
00:55:38 d'apprendre aux jeunes générations
00:55:40 quelle a été l'horreur de cette période
00:55:43 si sombre de notre histoire,
00:55:45 pour éviter que ça se répète.
00:55:47 Et malheureusement, ce qui nous arrive
00:55:51 ces derniers temps montre peut-être
00:55:53 qu'on n'a pas suffisamment rappelé
00:55:55 à quel point cette période était noire et horrible.
00:55:58 - Parce que la mémoire, c'est ça,
00:56:01 ça veut dire qu'elle est mobile,
00:56:04 elle est balayée par d'autres souvenirs
00:56:07 qui sont beaucoup plus proches.
00:56:09 Et puis c'est difficile de porter la mémoire
00:56:13 de nos parents, grands-parents, etc.
00:56:15 À un moment donné, on aimerait s'en libérer.
00:56:18 Et en se libérant, on se libère du tout.
00:56:21 - Et on oublie les priorités.
00:56:25 - Des limites, de la violence, etc.
00:56:27 Alors c'est vrai qu'on a besoin des repères.
00:56:32 L'histoire, elle est infinie.
00:56:36 On ne va pas passer en révue
00:56:38 toute l'histoire de l'humanité.
00:56:40 - On n'en aurait pas suffisamment.
00:56:42 - Voilà, bon. Donc, il faut des repères.
00:56:45 Et chaque repère nous oblige à poser
00:56:48 une question essentielle.
00:56:50 Pourquoi 14 juillet ?
00:56:53 Tiens, pourquoi 14 juillet ?
00:56:56 Alors, pourquoi ?
00:56:58 Et au moment où on pose la question pourquoi,
00:57:01 il y a une réponse, et on apprend.
00:57:03 Et tout le monde est heureux d'apprendre quelque chose.
00:57:07 - Et vous êtes à côté de Hichem Moutaki.
00:57:09 Hichem Moutaki, vous êtes, je le disais,
00:57:11 étudiant en droit, et vous avez lancé un projet,
00:57:13 je disais, ce week-end, qui était source d'espérance
00:57:16 et qui a été sous-traité dans les médias.
00:57:18 Vous lancez un appel pour que le 7 octobre
00:57:21 devienne la journée mondiale contre l'antisémitisme.
00:57:25 Vous êtes plusieurs jeunes à avoir lancé ce projet,
00:57:29 et Mara Kelter, vous avez écrit,
00:57:31 "La haine de l'autre, la haine du juif,
00:57:33 "est à nouveau à l'œuvre, aussi pour nous prévenir du pire.
00:57:36 "Nous proposons à toutes les organisations internationales
00:57:39 "de déclarer le 7 octobre journée mondiale
00:57:41 "contre l'antisémitisme."
00:57:43 Hichem Moutaki, d'abord, pourquoi ?
00:57:45 Essayez de poser pourquoi.
00:57:47 Pourquoi avoir voulu lancer cet appel-là ?
00:57:49 - Bien sûr. Alors, tout d'abord,
00:57:51 cet appel part de plusieurs personnes,
00:57:53 donc de plusieurs jeunes,
00:57:55 et surtout d'une personne qui s'appelle Marwan Rewi,
00:57:58 qui est président d'une association qui s'appelle MICRA,
00:58:00 qui est "Mouvement international contre le racisme et l'antisémitisme",
00:58:03 et qui mène des actions remarquables depuis pas mal d'années.
00:58:06 Et donc cette personne est venue me voir,
00:58:08 m'a interpellé, m'a parlé de cette proposition,
00:58:10 dont on a tous été bouleversés par les tragiques événements
00:58:12 du 7 octobre dernier,
00:58:14 et en me parlant de cette initiative,
00:58:16 de vouloir faire du 7 octobre une journée internationale
00:58:18 contre l'antisémitisme,
00:58:20 j'ai tout de suite été séduit, je me suis dit que c'était une bonne idée,
00:58:22 une bonne initiative,
00:58:24 et on l'a tout de suite proposée à Maraïk Alter,
00:58:27 qui a, sans hésiter à accepter,
00:58:29 et mis en avant notre idée.
00:58:31 - Comment vous voyez aujourd'hui,
00:58:33 et depuis le 7 octobre d'ailleurs,
00:58:35 le débat qu'il y a pu avoir,
00:58:37 pardonnez-moi, j'en perds mon stylo,
00:58:39 le débat qu'il y a pu avoir sur ces actes terroristes ?
00:58:41 Déjà sur la question que certains peuvent se poser,
00:58:43 sur le Hamas,
00:58:45 des responsables politiques ont refusé,
00:58:47 par exemple, de parler de groupes terroristes.
00:58:49 - Et c'est dommage d'ailleurs,
00:58:51 et c'est bien triste
00:58:53 de ne pas qualifier
00:58:55 chaque organisation par un terme précis,
00:58:57 et là en l'occurrence,
00:58:59 le Hamas en organisation terroriste,
00:59:01 et ça je pense que ça devrait être unanime
00:59:03 auprès de tout le monde,
00:59:05 auprès de tous les gouvernements,
00:59:07 et auprès de tout le monde,
00:59:09 auprès de l'opinion publique aussi,
00:59:11 et malheureusement,
00:59:13 le fait que certains ne qualifient pas le Hamas
00:59:15 comme une organisation terroriste
00:59:17 m'attriste personnellement,
00:59:19 et ce qui m'attriste encore le plus,
00:59:21 c'est que ça vise de plus en plus de jeunes,
00:59:23 de plus en plus de personnes,
00:59:25 de plus en plus d'étudiants,
00:59:27 et même de collégiens, lycéens,
00:59:29 qui par manque d'informations,
00:59:31 par manque de communication, de dialogue,
00:59:33 refusent de voir le Hamas
00:59:35 comme une organisation terroriste.
00:59:37 - Mais Hicham Moutaki,
00:59:39 est-ce que vous avez également conscience
00:59:41 qu'en prenant cette position-là,
00:59:43 en prenant la parole, en lançant cet appel-là,
00:59:45 il est possible que vous soyez
00:59:47 menacé,
00:59:49 insulté,
00:59:51 considéré comme
00:59:53 une personne qui finalement
00:59:55 ne respecte pas le droit de tous,
00:59:57 et notamment des plus opprimés ?
00:59:59 - Alors bien sûr, bien sûr,
01:00:01 j'en ai conscience,
01:00:03 mais j'ai conscience que la gravité n'est pas vraiment là.
01:00:05 La gravité n'est pas du fait que
01:00:07 je sois menacé ou pas, la gravité c'est qu'aujourd'hui
01:00:09 il y a une minorité de la population,
01:00:11 de confession juive,
01:00:13 qui malheureusement subissent des massacres,
01:00:15 qui ont subi des massacres
01:00:17 tout au long de leur histoire,
01:00:19 et qui ont subi encore plus récemment,
01:00:21 donc le 7 octobre dernier,
01:00:23 une attaque terroriste
01:00:25 d'une très grande ampleur.
01:00:27 Donc je pense que le plus important aujourd'hui,
01:00:29 c'est de mettre le doigt sur les tragiques événements,
01:00:31 et de ne pas mettre le doigt sur
01:00:33 ma sécurité ou sur le danger que je peux prendre.
01:00:35 - Mais pardon,
01:00:37 je mette les pieds directement dans le flash,
01:00:39 je suppose à votre prénom peut-être
01:00:41 que vous êtes de culture musulmane,
01:00:43 et comme vous le savez,
01:00:45 une grande partie aujourd'hui des actes antisémites
01:00:47 viennent plutôt
01:00:49 de musulmans,
01:00:51 et selon les enquêtes qui ont été faites,
01:00:53 notamment par Dominique Régnier et la Fonde d'Appolle,
01:00:55 ils disent qu'il y a des préjugés
01:00:57 antisémites
01:00:59 chez 50% des musulmans,
01:01:01 et c'est pour ça d'ailleurs
01:01:03 que je suis très heureux de voir que c'est plutôt
01:01:05 des jeunes des quartiers qui ont lancé
01:01:07 cette initiative, c'est assez rare,
01:01:09 comment vous expliquer, parce qu'évidemment,
01:01:11 il y a quand même beaucoup de gens comme vous,
01:01:13 je suppose que ça indigne,
01:01:15 comment expliquer que vous soyez si peu nombreux
01:01:17 à vous mobiliser sur cette cause
01:01:19 de cette communauté ?
01:01:21 - Alors, pour répondre à votre question,
01:01:23 c'est vrai qu'on est une minorité
01:01:25 à penser comme ça,
01:01:27 mais l'objectif c'est de réunir un maximum
01:01:29 de personnes. Vous savez, tout est une question
01:01:31 d'idéologie, c'est une question d'éducation,
01:01:33 et le fait que...
01:01:35 Alors, pour vos chiffres,
01:01:37 malheureusement je n'ai pas le chiffre exact,
01:01:39 si vous me dites que 50% des musulmans...
01:01:41 - J'ai dit que c'était l'enquête de Fonde d'Appolle.
01:01:43 - Selon cette enquête,
01:01:45 je n'ai pas les chiffres exacts, mais si vous dites que c'est
01:01:47 50%, je pense que ces 50%-là
01:01:49 ont eu un manque d'informations
01:01:51 et un manque d'échanges,
01:01:53 et je pense que, selon moi,
01:01:55 c'est très important de
01:01:57 promouvoir et de mettre en avant
01:01:59 un échange interreligieux
01:02:01 entre les différentes communautés, aussi bien
01:02:03 entre la communauté musulmane et la communauté juive,
01:02:05 ou entre la communauté
01:02:07 musulmane avec la communauté catholique
01:02:09 ou chrétienne, ou autre.
01:02:11 En tout cas, promouvoir le dialogue
01:02:13 interreligieux, c'est très important.
01:02:15 Et malheureusement,
01:02:17 les jeunes aussi, je parlais des collégiens, des lycéens tout à l'heure,
01:02:19 ne sont pas sensibilisés
01:02:21 à ça, ne sont pas sensibilisés à ce genre
01:02:23 de discours, à ce genre de dialogue, le dialogue de paix,
01:02:25 un discours pacifiste
01:02:27 qui met en avant la paix
01:02:29 dans un premier temps, et qui met en avant
01:02:31 la tolérance et le fait
01:02:33 d'accepter les autres en fonction
01:02:35 de leur religion. - Et beaucoup, justement,
01:02:37 de Français, de confessions musulmanes
01:02:39 partagent cette position-là,
01:02:41 mais n'ont pas
01:02:43 la parole, ou par pudeur,
01:02:45 ou je ne sais pas pourquoi, par peur aussi,
01:02:47 peut-être, mais ne prennent pas la parole,
01:02:49 et c'est pour ça que c'est très important
01:02:51 et très courageux aussi. - Est-ce que je peux poser une question à Hicham ?
01:02:53 - Bien sûr. - Est-ce que
01:02:55 vous parlez de votre
01:02:57 initiative ? Est-ce que vous allez, je ne sais pas,
01:02:59 dans les écoles ou dans des lieux
01:03:01 où sont des jeunes, et quelle est la teneur
01:03:03 de vos discussions avec eux ?
01:03:05 - Alors, j'ai eu l'occasion
01:03:07 d'échanger, alors, j'ai été
01:03:09 éducateur dans un établissement scolaire,
01:03:11 donc j'ai été en contact avec pas mal
01:03:13 de collégiens, avec pas mal
01:03:15 d'adolescents, qui ont...
01:03:17 qui sont malheureusement
01:03:19 en manque d'information totale,
01:03:21 et je m'en suis rendu compte. Et donc,
01:03:23 oui, on a mené quelques actions dans les établissements.
01:03:25 - Qu'est-ce qu'ils vous disent ? - Les enfants ?
01:03:27 - Oui. - Ils nous disent
01:03:29 qu'ils n'ont pas du tout d'information,
01:03:31 qu'ils ne sont pas du tout
01:03:33 informés.
01:03:35 Vous savez, on leur donne
01:03:37 une explication en fonction de leur religion,
01:03:39 et tout est une question de point de vue, et malheureusement,
01:03:41 quelquefois, le point de vue est
01:03:43 totalement faux, et l'enfant
01:03:45 grandit avec ça. - Attendez, Marek Halter,
01:03:47 pourquoi avoir accepté, justement,
01:03:49 de participer à cet appel et d'aider
01:03:51 cette jeune génération, quelles que soient
01:03:53 d'ailleurs les confessions, mais cette
01:03:55 jeune génération qui veut se mobiliser
01:03:57 pour lancer
01:03:59 cette grande journée, le 7 octobre.
01:04:01 - C'était mon engagement depuis toujours,
01:04:03 et quand
01:04:05 notre ami commun
01:04:07 et Marouane
01:04:09 nous ont présentés,
01:04:11 c'est assez drôle, parce qu'on
01:04:13 préparait la manif contre
01:04:15 l'antisémitisme, 100 000 personnes,
01:04:17 le président n'était
01:04:19 pas là, je lui ai dit,
01:04:21 j'étais triste pour lui.
01:04:23 - Ça vous a déçu, que le président de la République
01:04:25 ne vienne pas ? - Oui, beaucoup, parce que quand nous avons
01:04:27 organisé une manifestation
01:04:29 contre la profanation des cimetières
01:04:31 de Carpentras, Mitterrand était là.
01:04:33 On était un million
01:04:35 dans les rues de Paris, et Mitterrand,
01:04:37 le président de la République, était là.
01:04:39 Ça veut dire que la
01:04:41 place d'un président
01:04:43 est avec le peuple
01:04:45 quand le peuple marche dans
01:04:47 la direction de ce qui est la République,
01:04:49 ce qui est l'idée que nous faisons de la République.
01:04:51 Les Juifs,
01:04:53 c'est spécial, ça veut dire que les Juifs
01:04:55 ont introduit le monothéisme.
01:04:57 C'est important.
01:04:59 Ça veut dire que c'est la première idée
01:05:01 de justice. Nous sommes
01:05:03 les enfants des mêmes.
01:05:05 On est les mêmes.
01:05:07 C'est très important. Et quand
01:05:09 Marouane m'a présenté
01:05:11 deux imams et quelques jeunes,
01:05:13 je les ai mis au devant
01:05:15 de la manif. Regardez
01:05:17 les photos, c'est très beau. Bien sûr,
01:05:19 on a photographié Sarkozy,
01:05:21 Hollande, les anciens présidents
01:05:23 puisque de nouveau on n'était pas là.
01:05:25 Et après, il y avait
01:05:27 la manif citoyenne.
01:05:29 Et là, il n'y avait que des
01:05:31 jeunes musulmans. C'est extraordinaire.
01:05:33 Et c'est ça.
01:05:35 L'idée, ce n'est pas
01:05:37 développé. - On y était.
01:05:39 - On n'a pas vu la même chose que vous.
01:05:41 - Oui, mais regardez les photos.
01:05:43 - D'accord. - Regardez les photos.
01:05:45 - On y était. - Oui. Il y avait
01:05:47 deux imams à côté de moi.
01:05:49 - Non, mais ça, on ne se souvient pas.
01:05:51 C'est sur la présence massive qu'on est un peu sceptique.
01:05:53 - Non, massive, non. Il n'y avait pas.
01:05:55 C'est sûr.
01:05:57 Tout est dans les symboles.
01:05:59 J'avais un ami.
01:06:01 C'était un pape.
01:06:03 On parlait polonais.
01:06:05 Et il a dit un seul mot.
01:06:07 D'ailleurs, vous l'avez dit tout à l'heure.
01:06:09 La peur. Il est sorti
01:06:11 sur le balcon, sur la place Saint-Pierre,
01:06:13 devant un million de gens chrétiens.
01:06:15 Il a crié "N'ayez pas peur".
01:06:17 Ces jeunes musulmans
01:06:19 n'étaient pas là.
01:06:21 Parce qu'ils avaient peur.
01:06:23 Et il faut que les gens apprennent
01:06:25 ne pas avoir peur.
01:06:27 La peur, ce n'est pas humain.
01:06:29 - Il faut saluer, puisque
01:06:31 effectivement, cet appel pour une journée mondiale
01:06:33 contre l'antisémitisme est
01:06:35 à l'initiative notamment de
01:06:37 Salomé, qui a 18 ans, de Kessia,
01:06:39 qui a 14 ans, de Hichem,
01:06:41 qui est avec nous. Je vous permets
01:06:43 de donner votre âge. Vous avez 23 ans.
01:06:45 Léaline, 19 ans.
01:06:47 Lizzie, 17 ans.
01:06:49 Lili-Anne, pardonnez-moi, également
01:06:51 14 ans. Et Marouane,
01:06:53 la personne dont vous parliez, qui a 42 ans.
01:06:55 On continue.
01:06:57 On va vraiment essayer de... - Je peux poser une question ?
01:06:59 - Allez-y, Philippe. - Mais tout à l'heure.
01:07:01 - Mais non, allez-y, bien sûr.
01:07:03 - À Marée Calter et à Hichem, si vous permettez,
01:07:05 je suis frappé tout de même
01:07:07 par la multitude des
01:07:09 dénonciations, des colloques,
01:07:11 des appels
01:07:13 à l'unité,
01:07:15 de tout ce qui
01:07:17 vise à éradiquer le racisme
01:07:19 et l'antisémitisme,
01:07:21 et pourtant
01:07:23 ça n'a rigoureusement
01:07:25 aucun effet, puisque
01:07:27 je parle d'avant le 7 octobre
01:07:29 et encore plus depuis le 7 octobre,
01:07:31 les actes et les
01:07:33 propos antisémites
01:07:35 prolifèrent sur abonde
01:07:37 en France. Est-ce que ça ne veut pas dire
01:07:39 que ce type de manifestation
01:07:41 aussi humaniste
01:07:43 qu'elle soit n'a rigoureusement
01:07:45 aucun effet sur
01:07:47 la lutte contre l'antisémitisme ?
01:07:49 - Je peux répondre ?
01:07:51 - Vas-y, vas-y.
01:07:53 - Alors, selon moi,
01:07:55 c'est ce que je disais un peu tout à l'heure,
01:07:57 c'est que les enfants ne sont pas sensibilisés.
01:07:59 Et je pense qu'il faut prendre le problème
01:08:01 à la source. Vous savez,
01:08:03 c'est une question aussi d'idéologie,
01:08:05 et une fois qu'on a une idéologie,
01:08:07 c'est compliqué de la changer à partir d'un certain âge.
01:08:09 On ne va pas changer une personne qui a 40 ans.
01:08:11 Par contre, un jeune de 13 ans, on peut le changer.
01:08:13 On peut en tout cas lui expliquer les choses, lui faire comprendre
01:08:15 les choses. - Même s'il entend des horreurs chez lui.
01:08:17 - Même s'il entend des horreurs chez lui.
01:08:19 Si on ne prend pas le problème dès le plus jeune âge,
01:08:21 plus on va avancer,
01:08:23 et plus le problème va s'aggraver,
01:08:25 et ça va faire l'effet boule de neige.
01:08:27 Donc le problème, on doit le prendre dès le plus jeune âge.
01:08:29 Donc dans les collèges,
01:08:31 peut-être même en école primaire, si c'est possible.
01:08:33 Mais voilà, en tout cas, de prendre le problème
01:08:35 dès le plus jeune âge. - Vous croyez à l'éducation ?
01:08:37 - J'y crois, bien sûr, j'y crois. L'éducation scolaire,
01:08:39 l'éducation... Après, bien sûr que...
01:08:41 - Quoi d'autre ?
01:08:43 - Ce n'est de mener la bataille idéologique,
01:08:45 qu'on le dise. - Non, mais bien sûr, oui, d'accord.
01:08:47 Mais dire... - En tous les cas...
01:08:49 - L'éducation...
01:08:51 Je veux dire, c'est évident,
01:08:53 c'est beau, mais
01:08:55 lorsque des horreurs sont
01:08:57 ancrées chez les êtres,
01:08:59 je crois qu'elle n'a rigoureusement
01:09:01 aucun effet pour les éradiquer.
01:09:03 - On a plutôt envie de l'encourager.
01:09:05 - Evidemment, avec du temps,
01:09:07 c'est flip. - Je l'encourage. Faire de la journée
01:09:09 du 7 octobre une journée
01:09:11 contre l'antifémitisme,
01:09:13 c'est une très bonne idée,
01:09:15 mais je veux dire qu'elle n'aura probablement
01:09:17 aucun effet sur le poison.
01:09:19 - Mais si, ça sera
01:09:21 une référence.
01:09:23 Vous vous rendez compte ?
01:09:25 Il n'y a pas... Regardez la liste
01:09:27 des journées internationales.
01:09:29 Il n'y a pas, jusqu'à aujourd'hui,
01:09:31 une journée internationale
01:09:33 contre l'antifémitisme. - Le 7 octobre était libre ?
01:09:35 - Le 7 octobre, c'est libre,
01:09:37 c'est pour ça qu'Irama s'a choisi
01:09:39 le 7 octobre. - J'ai vu que
01:09:41 le 21 mars était la journée mondiale
01:09:43 contre le racisme
01:09:45 et l'antisémitisme dans les universités.
01:09:47 Donc, c'est... Mais c'est pas...
01:09:49 Effectivement, ça n'a pas forcément...
01:09:51 - C'est pas spécialement ça, parce que le racisme
01:09:53 et l'antisémitisme, c'est pas
01:09:55 exactement la même chose. - Mais c'est bien pour ça
01:09:57 que la mobilisation
01:09:59 que vous avez menée, en tous les cas,
01:10:01 à la manifestation, c'était une manifestation
01:10:03 contre l'antisémitisme.
01:10:05 Les chiffres ont explosé.
01:10:07 Vous restez avec nous, bien sûr.
01:10:09 Je voulais vous faire réagir, hier,
01:10:11 à cette attaque de Recep Tayyip Erdogan,
01:10:13 d'une extrême violence,
01:10:15 qui n'est pas d'ailleurs sa première attaque.
01:10:17 Il avait menacé l'Occident en octobre
01:10:19 en disant "Vous voulez quoi ? C'est une guerre
01:10:21 de religion, en substance."
01:10:23 Voilà ce qu'il disait. Et là, c'est les ministres israéliens
01:10:25 qui y visent. Selon lui, il n'y a aucune différence
01:10:27 entre Adolf Hitler et Netanyahou.
01:10:29 - Ils vont nous faire regretter, Hitler.
01:10:33 Ce que fait Netanyahou
01:10:35 est-il inférieur à ce qu'a fait Hitler ?
01:10:37 Non.
01:10:39 Pour l'instant, Hitler n'était pas aussi riche
01:10:41 que ce dernier. Il est plus riche qu'Hitler.
01:10:43 Il reçoit le soutien de l'Occident.
01:10:45 Toutes sortes de soutiens viennent d'Amérique.
01:10:47 Et avec tout ce soutien,
01:10:49 compte-il fait à plus de 20 000 Gazaouis ?
01:10:51 - Ils les ont tués.
01:10:53 Écoutez, l'Allemagne paie encore aujourd'hui
01:10:57 le prix d'Hitler. C'est pourquoi l'Allemagne
01:10:59 ne fait pas un bruit. Sa tête est penchée
01:11:01 en avant, mais nous ne devons rien
01:11:03 à personne.
01:11:05 - On est sur des propos de Marek Halter qui disent...
01:11:09 - Il pense parler aux gens primitifs
01:11:11 qui n'ont aucune connaissance.
01:11:13 Moi, je suis né dans le ghetto de Varsovie.
01:11:15 Je lui ai dit un jour
01:11:17 à Erdogan,
01:11:19 "J'aurais bien voulu vous y inviter
01:11:21 et voir ce que c'est
01:11:23 que le ghetto de Varsovie."
01:11:25 - Et comment vous décodez
01:11:27 ces déclarations-là ?
01:11:29 - Il est...
01:11:31 Il pense
01:11:33 qu'il est...
01:11:35 Il y a beaucoup d'aujourd'hui
01:11:37 de chefs qui veulent
01:11:39 reconstituer le passé.
01:11:41 Lui, il pense être le chef
01:11:43 de l'Empire Ottoman.
01:11:45 On a oublié. La Crimée,
01:11:47 dont on parle beaucoup, c'était
01:11:49 l'Empire Ottoman, c'est Catherine II
01:11:51 qui a réconquis
01:11:53 sur les Ottomans la Crimée
01:11:55 qui est devenue russe.
01:11:57 Donc, c'est un...
01:11:59 Il est loin
01:12:01 d'Atatürk
01:12:03 qui a introduit
01:12:05 la laïcité en Turquie,
01:12:07 d'ailleurs, qu'il était d'origine juive.
01:12:09 Ce sont des gens dangereux.
01:12:13 Dangereux parce que dans un monde
01:12:15 sans repères, parce que nous vivons
01:12:17 c'est la première fois depuis
01:12:19 longtemps, nous n'avons pas
01:12:21 d'idéologie. Avant,
01:12:23 nos parents avaient des rêves collectifs.
01:12:25 Communistes, socialistes, fascistes,
01:12:27 libéraux, conservateurs,
01:12:29 anarchistes. C'est-à-dire
01:12:31 mon père, quand il traversait les frontières,
01:12:33 il retrouvait ses camarades.
01:12:35 Il était socialiste.
01:12:37 Il n'était jamais seul.
01:12:39 Il n'avait pas besoin d'aller
01:12:41 dans un synagogue pour retrouver
01:12:43 ses camarades. Aujourd'hui, vous traversez
01:12:45 la frontière et vous vous retrouvez
01:12:47 parmi des étrangers.
01:12:49 C'est ça, la différence.
01:12:51 Et là, dans
01:12:53 cette nébuleuse,
01:12:55 il y a plein de gens qui essayent
01:12:57 de s'imposer.
01:12:59 S'imposer physiquement, personnellement,
01:13:01 mais ils n'ont pas
01:13:03 une perspective. Ils ne nous proposent
01:13:05 rien.
01:13:07 - Mais ce discours, alors peut-être pas celui-ci,
01:13:09 mais le discours de Recep Tayyip Erdogan
01:13:11 trouve un certain écho
01:13:13 en Europe et notamment en Allemagne
01:13:15 et en France, puisque la diaspora turque
01:13:17 lors des précédentes élections
01:13:19 a voté massivement
01:13:21 pour Recep Tayyip Erdogan.
01:13:23 - Mais pour le coup,
01:13:25 Erdogan a un projet
01:13:27 qui conjugue nationalisme et islamisme.
01:13:29 Le tout, c'est de pouvoir
01:13:31 lui opposer un contre-projet qui fédère
01:13:33 les cœurs et les esprits. Elle a raison.
01:13:35 - Nous essayons, modestement.
01:13:37 - C'est vrai. L'office central
01:13:39 de lutte contre les crimes, contre l'humanité,
01:13:41 les crimes de haine, travaille sur la flambée
01:13:43 des actes antisémites qui se propagent
01:13:45 sur notre sol depuis l'attaque du Hamas
01:13:47 en Israël.
01:13:49 Plus de 1800 faits ont été recensés en France
01:13:51 cette année, contre 551
01:13:53 en 2022.
01:13:55 Sur les actes antisémites en France
01:13:57 recensés, sur les trois
01:13:59 derniers mois,
01:14:01 il y en a eu plus que sur les deux dernières
01:14:03 années cumulées.
01:14:05 Voyez le sujet, Damien Teller.
01:14:07 - Je ne suis pas un réseau, moi j'ai jamais autant reçu
01:14:09 parfois de comptes même pas anonymes
01:14:11 - De messages de haine. - De messages,
01:14:13 mais alors c'est totalement...
01:14:15 - Une violence inouïe. - Open bar.
01:14:17 - Aminata Demphal qui revient justement sur ces chiffres.
01:14:19 - Dans une entrevue
01:14:21 accordée au Figaro,
01:14:23 le général Jean-Philippe Rélan,
01:14:25 patron de l'office central de lutte contre les crimes
01:14:27 de haine, dresse un état des lieux
01:14:29 alarmant par rapport à l'année
01:14:31 dernière. Les dossiers traités par l'office
01:14:33 ont augmenté de 15%
01:14:35 et les gardes à vue en matière de crimes de haine
01:14:37 ont fait un bond de 25%.
01:14:39 Au total, le général
01:14:41 Rélan et ses équipes travaillent sur environ
01:14:43 210 affaires dont 150
01:14:45 sont liées à des crimes internationaux.
01:14:47 Des chiffres qui ne traitent qu'une partie
01:14:49 d'une masse d'affaires encore inconnues
01:14:51 pour le général, à l'heure où le cyber harcèlement
01:14:53 s'intensifie.
01:14:55 - Notre portefeuille d'affaires liées aux faits les plus graves
01:14:57 ne cesse de croître depuis le 7 octobre.
01:14:59 Je crains que l'on en soit qu'au début puisque de
01:15:01 nombreuses victimes ne se font pas connaître.
01:15:03 A lui seul, l'office compte une quarantaine
01:15:05 d'enquêteurs spécialisés.
01:15:07 Tous, sous l'égide d'Europol,
01:15:09 ont récemment participé à une journée
01:15:11 d'action avec 5 services de police
01:15:13 européens. Un travail d'équipe
01:15:15 qui aura permis l'interpellation de plus
01:15:17 de 200 personnes soupçonnées d'avoir
01:15:19 tenu des propos racistes, antisémites,
01:15:21 homophobes ou appelant à la violence.
01:15:23 - Il s'agit en majorité d'hommes âgés de
01:15:25 13 à 75 ans et qui ont différents profils.
01:15:27 Cela va du particulier qui a proféré
01:15:29 des injures racistes dans son quotidien
01:15:31 jusqu'à l'influence sur professionnel.
01:15:33 D'ici mai 2024, l'office se donne
01:15:35 pour objectif de former 100% des
01:15:37 gendarmes et policiers à la lutte
01:15:39 contre les crimes de haine.
01:15:41 - On a vu ces chiffres exploser ces
01:15:43 dernières semaines. J'ai une toute
01:15:45 dernière question à Hichem. Est-ce que vous avez
01:15:47 cet appel ? Vous avez tenté
01:15:49 de convaincre
01:15:51 les autorités françaises
01:15:53 au sommet de l'Etat par exemple ?
01:15:55 Est-ce que vous avez été reçu par des conseillers
01:15:57 de l'Elysée ? - Alors non, pas encore.
01:15:59 On espère en tout cas dans un premier
01:16:01 temps réunir un maximum de personnes,
01:16:03 un maximum de signatures à notre pétition
01:16:05 avant de présenter
01:16:07 cette initiative et cet appel
01:16:09 un peu au-dessus.
01:16:11 - D'accord. - Ecoutez...
01:16:13 - Gachon,
01:16:15 c'est une pétition qui est sur
01:16:17 un site internet ? - C'est ça, sur change.org
01:16:19 C'est une pétition et vous pourrez
01:16:21 aussi retrouver cette pétition sur les réseaux de Marek Halter
01:16:23 sur son Twitter ou sur son compte Instagram
01:16:25 et vous pourrez avoir tous les liens
01:16:27 qui vous dirigeront vers l'Elysée.
01:16:29 - Et bien merci... - Vas-y Jacques !
01:16:31 - Je signe ! - Je signe. Et bien merci à tous les deux.
01:16:33 Vous restez avec nous, il nous reste quelques minutes
01:16:35 avant la publicité et c'est
01:16:37 important d'avoir des paroles différentes
01:16:39 et j'espère par exemple que
01:16:41 vous serez reçus et écoutés, entendu,
01:16:43 puisque c'est une voix différente
01:16:45 par les conseillers
01:16:47 du président de la République
01:16:49 qui ont pu recevoir d'autres personnalités
01:16:51 ces dernières semaines.
01:16:53 - Oh, je ne vois pas du tout...
01:16:55 - Je pense que tout le monde voit
01:16:57 de qui je parle.
01:16:59 Je vous le disais pendant l'émission,
01:17:01 c'est un entretien dans Le Point
01:17:03 de Michael Paty.
01:17:05 Il est sorti il y a quelques jours
01:17:07 mais il n'a pas fait grand bruit
01:17:09 et pourtant les mots de
01:17:11 la sœur de Samuel Paty sont extrêmement forts.
01:17:13 Je rappelle
01:17:15 très, très brièvement
01:17:17 qu'il y a quelques semaines
01:17:19 se tenait le procès
01:17:21 des mineurs dans
01:17:23 le drame de Samuel Paty.
01:17:25 16 octobre 2020, je rappelle,
01:17:27 le professeur d'histoire géographique a été assassiné
01:17:29 par le terroriste islamiste
01:17:31 Abdullah Ansaroff. Trois ans plus tard,
01:17:33 c'était le premier volet du
01:17:35 procès, c'est ce que nous explique Le Point,
01:17:37 qui s'achevait le 8 décembre au tribunal
01:17:39 pour enfants de Paris et jugé six adolescents
01:17:41 dont cinq d'entre eux pour association
01:17:43 de malfaiteurs en vue de commettre des violences aggravées
01:17:45 et pour dénonciations calomneuses.
01:17:47 Les condamnés à des
01:17:49 peines de 14 mois de prison avec sursis
01:17:51 jusqu'à deux ans, dont six mois fermes.
01:17:53 C'est-à-dire qu'il n'y a pas un
01:17:55 condamné
01:17:57 qui a fait un jour de prison
01:17:59 après ce drame.
01:18:01 Découvrons ensemble les déclarations
01:18:03 de Michael Paty et de son avocat.
01:18:05 D'abord, peut-être, Michael Paty,
01:18:07 ces jeunes endoctrinés à la naissance qui grandissent
01:18:09 dans la haine de l'autre
01:18:11 s'autorisent toute liberté
01:18:13 à la déverser, notamment sur les professeurs.
01:18:15 Elle revient aussi sur les
01:18:17 menaces. Une minorité bruyante et agissante
01:18:19 a décidé à faire
01:18:21 régner sa loi jusqu'à menacer certains
01:18:23 d'entre eux de leur faire une Samuel
01:18:25 Paty, car "mon nom de famille
01:18:27 est devenue une menace de mort".
01:18:29 Voilà ce que dit la soeur
01:18:31 de Michael Paty. Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:18:33 Oui, elle dit aussi que les pouvoirs publics
01:18:35 n'ont absolument pas pris la mesure
01:18:37 de la politique qu'il faudrait mener
01:18:39 pour éviter que d'autres
01:18:41 dégorgements islamistes
01:18:43 se produisent.
01:18:45 Elle est absolument
01:18:47 consternée par
01:18:49 le temps perdu.
01:18:51 Elle se plaint aussi que
01:18:53 la justice privilégie
01:18:55 aux agissants des mineurs
01:18:57 complètement l'éducation, ce qui est bien,
01:18:59 mais oublie la répression.
01:19:01 Rappelez-vous, la justice
01:19:03 a expliqué que
01:19:05 les mineurs qui avaient
01:19:07 contre-rétribution indiquée
01:19:09 à l'assassin où ils pouvaient trouver
01:19:11 Samuel Paty ne pensaient pas qu'il allait
01:19:13 aller jusqu'à le tuer.
01:19:15 Il faut mettre le pire.
01:19:17 C'est surtout la première fille qui a menti.
01:19:19 Et ça, c'est la déclaration
01:19:21 de l'avocat de Michael Paty
01:19:23 et de sa famille qui revient
01:19:25 sur la décision de justice
01:19:27 qui a pu choquer bon nombre
01:19:29 de personnes. Il faut quand même
01:19:31 se rendre compte de ce qu'on leur annonce.
01:19:33 La justice française
01:19:35 accorde un sursis intégral
01:19:37 à la première responsable de la cabale islamiste
01:19:39 ayant mené à la décapitation d'un professeur.
01:19:41 C'est incompréhensible.
01:19:43 - Il a menti à son père.
01:19:45 - Il a menti à tout le monde.
01:19:47 - Il a mobilisé son père.
01:19:49 - Exactement.
01:19:51 Philippe Bilger, quel regard vous portez sur ces déclarations ?
01:19:53 - Je trouve
01:19:55 que, évidemment,
01:19:57 naturellement, on aurait pu souhaiter
01:19:59 que la justice soit plus ferme.
01:20:01 Mais il faut bien voir,
01:20:03 et j'ai parfois des controverses
01:20:05 à ce sujet, qu'on exige
01:20:07 pour beaucoup d'affaires
01:20:09 le maximum de la peine.
01:20:11 Et en répondant avec cette volonté
01:20:13 vindicative, parfois légitime,
01:20:15 on oublie la hiérarchie
01:20:17 des infractions.
01:20:19 Et, en l'occurrence, moi,
01:20:21 j'aurais été juge, j'aurais mis
01:20:23 de l'emprisonnement ferme.
01:20:25 Mais la prison n'est pas non plus
01:20:27 l'horizon indépassable de la justice pénale.
01:20:29 Là, je conçois
01:20:31 qu'on demande de la prison ferme
01:20:33 parce que les conséquences
01:20:35 de l'abstention,
01:20:37 de la dénonciation, ont été terribles
01:20:39 et tragiques.
01:20:41 Mais je voudrais attirer l'attention
01:20:43 sur le fait qu'on ne peut pas mettre,
01:20:45 parce que j'ai entendu des discours
01:20:47 un peu aux antipodes du mien,
01:20:49 on ne peut pas mettre le maximum
01:20:51 des peines à tous les gens
01:20:53 qui commettent des transgressions
01:20:55 qui, pour le citoyen,
01:20:57 apparaissent comme le pire.
01:20:59 - Non, mais il y a des procès.
01:21:01 - Sans parler de la prison, il y a des centres éducatifs
01:21:03 fermés, en nombre insuffisant, certes,
01:21:05 mais ça existe.
01:21:07 - Non, je ne suis pas fanatique
01:21:09 du sursis comme sanction.
01:21:11 Parce que le sursis n'aurait de sens
01:21:13 que si, après, on était capable
01:21:15 de le révoquer
01:21:17 et de l'ajouter à la nouvelle peine,
01:21:19 alors que l'exécution des peines en France
01:21:21 est la grande plaie judiciaire.
01:21:23 - Marie Calter,
01:21:25 un dernier mot avec vous.
01:21:27 C'était il y a trois ans,
01:21:29 en 2020,
01:21:31 et c'était la première fois
01:21:33 qu'on attaquait un professeur
01:21:35 et parce qu'il avait pu
01:21:37 transmettre
01:21:39 un savoir,
01:21:41 tenter d'enseigner
01:21:43 à ses élèves.
01:21:45 - C'est un symbole.
01:21:47 Parce que ceux qui s'attaquent
01:21:49 à des gens qu'on pâtit,
01:21:51 ce sont des rétrogrades.
01:21:53 Ça nous fait réfléchir.
01:21:55 Nous ne proposons rien,
01:21:57 aujourd'hui.
01:21:59 Pour beaucoup de ces jeunes
01:22:01 qui s'organisent
01:22:03 pour s'attaquer à un juif
01:22:05 ou à un homosexuel,
01:22:07 peu importe,
01:22:09 c'est une aventure.
01:22:11 Une aventure parce qu'on ne leur propose pas
01:22:13 d'autres aventures.
01:22:15 On ne leur propose rien.
01:22:17 - C'est la figure du mal
01:22:19 qui a été construite dans un certain nombre
01:22:21 de familles.
01:22:23 C'est pas juste l'aventure.
01:22:25 - La figure des biens, c'est aussi
01:22:27 une aventure.
01:22:29 Mon film sur les justes va sortir
01:22:31 le 7 janvier à la télévision.
01:22:33 C'est extraordinaire.
01:22:35 Il y a des gens qui ont risqué leur vie
01:22:37 pour sauver des vies.
01:22:39 Et quand on leur demande pourquoi,
01:22:41 ils ne comprennent même pas la question.
01:22:43 C'est aussi une aventure.
01:22:45 - Tout le monde n'est pas un héros.
01:22:47 - Merci, Marek Alter.
01:22:49 - Je n'oublierai jamais votre phrase
01:22:51 "Lorsqu'on oublie tout, on répète tout".
01:22:53 Merci à vous, Hicham Moutaki,
01:22:55 d'être venu. Vous voulez être avocat ?
01:22:57 - Plus tard, pourquoi pas.
01:22:59 - Faites le bon choix.
01:23:01 - Non, justement, restez avocat.
01:23:03 Ne faites pas du tout ce qu'a fait
01:23:05 Philippe Bilger.
01:23:07 Ne faites pas du tout ce qu'a fait
01:23:09 Philippe Bilger.
01:23:11 Merci à vous les deux.
01:23:13 Bravo pour votre combat.
01:23:15 Et en tous les cas, cet appel
01:23:17 que vous lancez et cette mobilisation
01:23:19 qui peut toucher les jeunes générations,
01:23:21 c'est un message qui est important
01:23:23 et qui devait être relayé.
01:23:25 On revient dans une seconde.
01:23:27 On se rend compte que la France,
01:23:29 en matière migratoire,
01:23:31 c'est le bonnet d'âne de l'Europe.
01:23:33 - Mais non.
01:23:35 - Si, si. Mais non.
01:23:37 Mais vous dites toujours non à tout.
01:23:39 - Mais non, Olivier.
01:23:41 - Oh là là.
01:23:43 - Olivier pense qu'on est les meilleurs.
01:23:45 - Il est 10h30. L'Information.
01:23:49 Sommeil à l'abidi.
01:23:51 - Selon nos informations,
01:23:53 le suspect du quintuple homicide
01:23:55 à Moa reconnu être l'auteur des faits.
01:23:57 Toutefois, le père de famille de 33 ans
01:23:59 n'avance pas d'explications rationnelles
01:24:01 pour l'instant.
01:24:03 Les corps de sa compagne et de ses 4 enfants
01:24:05 ont été découverts dans l'appartement familial
01:24:07 ce lundi.
01:24:09 Mort d'un adolescent de 16 ans
01:24:11 tué à l'arme blanche lors d'une rixe
01:24:13 dans le centre-ville de Limoges.
01:24:15 La victime, de nationalité turque,
01:24:17 résidait dans un foyer de suivi éducatif.
01:24:19 Les suspects des mineurs isolés,
01:24:21 âgés de 15 à 17 ans, de nationalité pakistanaise,
01:24:23 n'ont pas été indiqués.
01:24:25 Une information judiciaire a été ouverte
01:24:27 par le parquet.
01:24:29 Jacques Delors, père fondateur de l'Europe,
01:24:31 est mort à 98 ans.
01:24:33 L'ancien président de la Commission européenne
01:24:35 est décédé hier matin à son domicile parisien.
01:24:37 Dans son sommeil, annonce faite
01:24:39 par la maire de Lille, sa fille Martine Aubry.
01:24:41 A gauche comme à droite,
01:24:43 les réactions se sont multipliées
01:24:45 pour saluer son engagement politique.
01:24:47 - Merci Sommeil à l'abidi.
01:24:49 C'est un jeu de chaise musical.
01:24:51 Philippe Bilger, vous êtes allé à droite,
01:24:53 à gauche, bien sûr.
01:24:55 Vous avez fait quelques kilomètres ce matin
01:24:57 sur le plateau de CNews.
01:24:59 - Vous me bougez,
01:25:01 au moins, je ne peux pas dire,
01:25:03 au moins je suis mobile physiquement.
01:25:05 - Ne vous inquiétez pas.
01:25:07 Plus sérieusement, et Sommeil à l'abidi
01:25:09 en parlait dans son journal,
01:25:11 un mineur isolé est décédé dans une rixe
01:25:13 à Limoges. Des suspects, tous mineurs isolés,
01:25:15 pakistanais, ont été placés en garde à vue.
01:25:17 Il s'avérait que c'est une rixe
01:25:19 entre la communauté turque
01:25:21 avec la communauté pakistanaise.
01:25:23 Ce qui est terrifiant,
01:25:25 c'est que ce genre de scènes
01:25:27 sont habituelles dans le quartier
01:25:29 où le récit est signé Célia Grevière.
01:25:31 - C'est sur la place Winston Churchill
01:25:33 à Limoges qu'une rixe entre bandes
01:25:35 a éclaté ce lundi.
01:25:37 Un mineur isolé turc,
01:25:39 âgé de 16 ans, est décédé
01:25:41 après avoir été blessé à l'arme blanche.
01:25:43 Il était accompagné
01:25:45 de trois autres mineurs turcs
01:25:47 quand ils se sont fait prendre à partie
01:25:49 par un autre groupe.
01:25:51 - Vers 17h30,
01:25:53 en travaillant au bureau,
01:25:55 j'ai entendu des bruits,
01:25:57 des exclamations.
01:25:59 Je suis venu voir à la fenêtre.
01:26:01 J'ai vu un groupe de 5-7 personnes
01:26:03 contre un groupe de 3 personnes
01:26:05 qui avaient tous enlevé leur ceinture en cuir
01:26:07 et qui se donnaient des coups
01:26:09 de ceinture en cuir violemment.
01:26:11 Il y en a même un
01:26:13 du groupe des 3 qui est tombé par terre
01:26:15 et qui a été lapidé au sol
01:26:17 par coup de ceinture.
01:26:19 Ce que j'ai vu,
01:26:21 les deux groupes se sont séparés.
01:26:23 Le groupe de 3 est parti
01:26:25 dans la rue en face
01:26:27 et le groupe de 7 est parti
01:26:29 en direction de Place Eudène.
01:26:31 - Cinq suspects, des mineurs pakistanais
01:26:33 SDF âgés de 15 à 17 ans,
01:26:35 ont été interpellés et placés en garde à vue.
01:26:37 Tous nient leur implication
01:26:39 quant aux coups mortels portés à la victime
01:26:41 mais reconnaissent leur présence
01:26:43 sur le lieu des faits.
01:26:45 Pour ce témoin, ce genre de scène
01:26:47 est habituelle sur la place.
01:26:49 - 3-4 fois par semaine, il y a des altercations
01:26:51 violentes sur cette place
01:26:53 à divers niveaux.
01:26:55 - Une information judiciaire
01:26:57 a été ouverte par le parquet de Limoges.
01:26:59 Des personnes impliquées dans la rue
01:27:01 se sont toujours activement recherchées.
01:27:03 - Ne parlez surtout pas
01:27:05 d'insécurité
01:27:07 et de la question migratoire.
01:27:09 C'est interdit.
01:27:11 - On voit que ça arrive 3-4 fois par semaine
01:27:13 ces altercations.
01:27:15 On est face à des individus
01:27:17 considérés comme mineurs isolés.
01:27:19 En plus, le droit nous empêche
01:27:21 d'expulser ces gens.
01:27:23 - Vous avez l'impression
01:27:25 qu'on n'a pas parlé de la question migratoire
01:27:27 au cours des derniers mois ?
01:27:29 - J'ai l'impression qu'on commence à en parler
01:27:31 mais qu'il y a toujours une petite partie
01:27:33 de la classe politique, très bruyante
01:27:35 qui nous explique
01:27:37 que le projet de loi immigration
01:27:39 est un projet
01:27:41 qui nous ramène au régime de Vichy.
01:27:43 - Je ne suis pas envie du tout d'entendre ce que vous parlez.
01:27:45 - On en parle.
01:27:47 - C'est sur le lien entre l'immigration
01:27:49 et l'insécurité.
01:27:51 - On en parle, mais à chaque fois qu'on en parle
01:27:53 on se fait traiter de fachos,
01:27:55 de racistes, etc.
01:27:57 - Apparemment de moins en moins.
01:27:59 - Ça va finir par me manquer.
01:28:01 - En tout cas, il y a un tabou
01:28:03 dans le tabou, c'est celui des mineurs
01:28:05 présumés isolés.
01:28:07 - Des mineurs présumés mineurs.
01:28:09 - Des mineurs présumés isolés.
01:28:11 Celui-là, on commence
01:28:13 à en parler parce que leur nombre
01:28:15 a explosé et que les départements
01:28:17 crient au secours parce qu'ils n'arrivent plus
01:28:19 à s'en occuper, mais vous savez
01:28:21 bien sûr qu'un mineur isolé
01:28:23 ne peut pas être expulsé,
01:28:25 qu'on ne peut pas faire
01:28:27 de test osseux sur lui s'il n'est pas
01:28:29 d'accord, que les tests osseux eux-mêmes
01:28:31 sont peu fiables
01:28:33 à trois ans de distance,
01:28:35 à l'âge où ça compte, c'est-à-dire
01:28:37 entre 15 et au-delà.
01:28:39 - Et que beaucoup sont impliqués
01:28:41 quand même dans des crimes.
01:28:43 Récemment, on a eu quand même
01:28:45 beaucoup d'exemples de viols,
01:28:47 de crimes.
01:28:49 - Tous les mineurs isolés ne sont pas délinquants,
01:28:51 mais la part des mineurs isolés
01:28:53 dans la délinquance est gigant.
01:28:55 - C'est important, notamment dans les transports
01:28:57 en commun en Ile-de-France.
01:28:59 Limoges, on est dans le centre
01:29:01 de la France.
01:29:03 - La France profonde et paisible.
01:29:05 - C'est exactement ce que j'allais dire.
01:29:07 Et c'est aussi le projet
01:29:09 du gouvernement de pouvoir
01:29:11 dispatcher dans toute la France
01:29:13 et notamment dans les zones rurales
01:29:15 cette arrivée
01:29:17 de demandeurs d'asile,
01:29:19 l'immigration aujourd'hui, en expliquant
01:29:21 qu'ils arriveront à s'intégrer
01:29:23 parfaitement et à se mêler
01:29:25 à la population qui refuse.
01:29:27 - Ils vont provilégier les zones rurales.
01:29:29 - C'est normal, Eliott, à partir
01:29:31 du moment où on a un pouvoir
01:29:33 incapable de régler un problème,
01:29:35 il a décidé d'une certaine
01:29:37 manière de l'administrer
01:29:39 en le diffusant. C'est comme ça.
01:29:41 - Eh bien justement, la question qu'on va se poser
01:29:43 à présent, c'est de savoir si la France
01:29:45 serait plus laxiste que ses voisins
01:29:47 en matière migratoire.
01:29:49 Même avec la nouvelle loi votée
01:29:51 par les députés qui va être
01:29:53 détricotée par le Conseil constitutionnel,
01:29:55 il devrait rester bien plus
01:29:57 ouverte que la plupart des pays
01:29:59 de l'Union européenne. Voyez les
01:30:01 explications de Célia Gruyère.
01:30:03 - En tant que partie de la classe politique,
01:30:05 la loi immigration est trop dure.
01:30:07 La France resterait pourtant l'un des pays
01:30:09 européens les plus ouverts en la matière.
01:30:11 Par exemple, le niveau de langue
01:30:13 requis pour obtenir un titre de séjour
01:30:15 reste plus bas qu'un bon
01:30:17 nombre de pays de l'Union européenne.
01:30:19 Il faut acquérir le niveau A2
01:30:21 en France, contrairement à l'Allemagne,
01:30:23 la Finlande ou encore les Pays-Bas, qui
01:30:25 exigent le niveau B1. Une des mesures
01:30:27 phares, comme la régularisation des
01:30:29 travailleurs étrangers dans les métiers en tension,
01:30:31 permettent également à la France de garder
01:30:33 une politique d'immigration ouverte.
01:30:35 Autre exemple, la prise en charge
01:30:37 de la santé des sans-papiers.
01:30:39 Comparé à l'Allemagne, l'Autriche, la Suède,
01:30:41 le Danemark ou encore les Pays-Bas,
01:30:43 la France propose un système quasiment
01:30:45 unique au monde, permettant un accès
01:30:47 aux soins beaucoup plus large.
01:30:49 Selon Didier Leschi, directeur de l'Office
01:30:51 français de l'immigration qui publie une
01:30:53 tribune dans le monde, même si le Conseil
01:30:55 constitutionnel valide la loi
01:30:57 immigration, la France restera l'un des
01:30:59 pays les plus ouverts de l'Union européenne.
01:31:01 En témoigne notamment le domaine
01:31:03 de l'hébergement d'urgence inconditionnel,
01:31:05 un hébergement même pour
01:31:07 ceux qui font l'objet d'une obligation de quitter
01:31:09 le territoire. La France
01:31:11 se rapproche tout de même de certains pays,
01:31:13 en durcissant notamment l'accès
01:31:15 aux allocations familiales et le
01:31:17 regroupement familial.
01:31:19 - Ce qui est extraordinaire, c'est le récit
01:31:21 qui est en effet, et par les médias,
01:31:23 et par une partie de la gauche.
01:31:25 En train de nous expliquer que c'est le retour
01:31:27 de l'extrême droite au pouvoir.
01:31:29 - C'est ça qui est l'explication, c'est-à-dire que
01:31:31 depuis des années, il y a une
01:31:33 intimidation qui pèse
01:31:35 sur le pouvoir, sur les élus,
01:31:37 qui est menée par ce que
01:31:39 un auteur de
01:31:41 Causeur, Cyril Benazar, appelait le
01:31:43 "braillomètre", c'est-à-dire que
01:31:45 il y a les associations de gauche,
01:31:47 les fameuses associations
01:31:49 qui font venir les migrants,
01:31:51 il y a les médias,
01:31:53 si vous voulez, vous vous faites insulter par Le Monde,
01:31:55 Libération, France Inter, etc.
01:31:57 Il y a toute une nébuleuse
01:31:59 comme ça, immigrationniste,
01:32:01 qui n'est pas du tout majoritaire, mais qui
01:32:03 fait peur à tout le monde, donc qui a
01:32:05 réussi à installer en plus l'idée que si
01:32:07 on était pour réduire
01:32:09 l'immigration, on était raciste.
01:32:11 Olivier Dardigolles. - Il y a une grande
01:32:13 crise de l'accueil et de l'intégration
01:32:15 dans notre pays, qui est incontestable.
01:32:17 Notre pays n'est pas,
01:32:19 et ça c'est chiffres à l'appui, ils sont officiels,
01:32:21 je parle de l'immigration
01:32:23 officielle, régulière,
01:32:25 n'est pas légale, n'est pas celui qui accueille
01:32:27 le plus, nous accueillons 4%
01:32:29 des immigrés
01:32:31 extra-communautaires, alors que notre population
01:32:33 c'est 16% de l'ensemble de l'Union Européenne.
01:32:35 D'autres pays européens, pour résumer,
01:32:37 accueillent dans des proportions plus importantes que nous.
01:32:39 Mais tout en disant ça, je ne nie pas
01:32:41 la crise spectaculaire
01:32:43 de l'accueil et de l'intégration.
01:32:45 Après, je vous le dis, le texte voté
01:32:47 ne réglera rien.
01:32:49 Il y a une totale illusion
01:32:51 sur l'effet réel de ce texte.
01:32:53 Si ce n'est que ça va dénoncir les conditions
01:32:55 de vie des immigrés
01:32:57 réguliers.
01:32:59 Olivier Dardigolle, vous ne répondez pas à
01:33:01 déjà sur le premier point,
01:33:03 sur la France en termes d'accueil,
01:33:05 au podium.
01:33:07 Vous voulez un autre chiffre officiel
01:33:09 sur les premiers titres
01:33:11 des séjours accordés en France, par rapport à
01:33:13 99 ? Mais ce n'est pas moi qui vais vous le donner,
01:33:15 c'est le fondateur de l'Observatoire
01:33:17 de l'immigration qui va vous répondre.
01:33:19 - 1,6 millions de premiers titres
01:33:21 de séjour qui ont été octroyés
01:33:23 en France entre 2017 et 2022.
01:33:25 En moyenne annuelle, c'est 23%
01:33:27 de plus que sous François Hollande et 41%
01:33:29 de plus que sous Nicolas Sarkozy.
01:33:31 Sur ce volume record, l'année
01:33:33 dernière, 2022, c'est l'année record des années
01:33:35 record, puisqu'on a eu 316 000
01:33:37 premiers titres de séjour accordés. C'est absolument
01:33:39 inédit. A titre de comparaison,
01:33:41 c'est 153% de plus
01:33:43 que le nombre de premiers titres de séjour qu'on octroyait
01:33:45 en 1999. Donc, vous voyez, c'est
01:33:47 une hausse qui continue depuis
01:33:49 bientôt 25 ans. - Qu'importe
01:33:51 que peuvent faire les voisins européens sur l'accueil,
01:33:53 nous, depuis 1999, c'est 153%.
01:33:55 - Oui, mais ça n'invalide pas ce que je vous ai dit.
01:33:57 - Oui, mais c'est toujours la même chose.
01:33:59 - Mais ça n'invalide pas. - Qu'est-ce qu'on
01:34:01 doit regarder ? Et d'ailleurs, la question
01:34:03 que je vous posais, c'est est-ce que la loi
01:34:05 immigration nous permet d'être plus fermes
01:34:07 que nos voisins européens ? Non.
01:34:09 Et que, par exemple, le Danemark, qui est
01:34:11 un régime social-démocrate, est
01:34:13 bien plus ferme que nous. Donc, c'est
01:34:15 toujours l'idéologie ou le dogmatisme. - Mais, il reste
01:34:17 Éliott que je pense que
01:34:19 depuis des années, et sous toutes les
01:34:21 latitudes politiques, on aurait
01:34:23 été beaucoup plus capables
01:34:25 d'être rigoureux et sévère
01:34:27 à l'égard de l'immigration
01:34:29 clandestine et de ceux
01:34:31 qui n'ont rien à faire dans notre pays
01:34:33 si on avait été capables
01:34:35 en même temps de faire
01:34:37 une politique d'intégration
01:34:39 pour les étrangers
01:34:41 qui sont chez nous
01:34:43 et qui honorent notre pays.
01:34:45 - Et qui avaient les jambes d'immédiats.
01:34:47 - Non, mais je crois que c'est l'incapacité
01:34:49 des pouvoirs de droite et de gauche
01:34:51 à faire accepter une politique
01:34:53 très dure parce qu'ils n'ont
01:34:55 même pas été capables de mettre
01:34:57 en oeuvre l'autre.
01:34:59 - Un invité régulier vous dirait
01:35:01 et vous allez le reconnaître,
01:35:03 le problème, c'est le nombre, le nombre, le nombre.
01:35:05 - Oui, c'est sûr.
01:35:07 - Donc quand vous avez
01:35:09 un afflux massif d'arrivants,
01:35:11 malheureusement,
01:35:13 vous ne pouvez pas accueillir dignement.
01:35:15 - J'entends bien l'argument.
01:35:17 - David Lysnard disait qu'il faut réduire par 8
01:35:19 la question migratoire, le nombre d'entrées.
01:35:21 - Ils ont besoin de s'intégrer en plus quand ils arrivent en grand groupe.
01:35:23 - La question de Vatry.
01:35:25 Alors là, ça c'est formidable.
01:35:27 Vatry et on remercie le juge
01:35:29 des libertés, la justice française
01:35:31 qui... aux téléspectateurs de voir
01:35:33 et de se faire un avis sur la question
01:35:35 de la justice et des questions migratoires.
01:35:37 25 passagers indiens
01:35:39 de l'avion ont été immobilisés pendant
01:35:41 4 jours à Vatry dans la Marne
01:35:43 et ils ont été libérés
01:35:45 mardi, alors qu'ils sont
01:35:47 en attente de l'examen de leur demande d'asile
01:35:49 et le juge, pour
01:35:51 libérer ces gens qui sont en situation
01:35:53 irrégulière, a invoqué
01:35:55 un vice de forme. Cette phrase
01:35:57 que je vais vous citer, il faudrait la poser
01:35:59 à côté du projet de loi Asile-Immigration.
01:36:01 Ils sont libres de leurs faits et gestes
01:36:03 même s'ils sont en situation
01:36:05 irrégulière sur le territoire français.
01:36:07 C'est extraordinaire.
01:36:09 Oui, effectivement, c'est accueil et immigration.
01:36:11 Audrey Bertheau.
01:36:13 Ils sont désormais libres.
01:36:15 Après plusieurs jours de confinement,
01:36:17 suite à l'arrêt du vol Dubaï-Managua par la
01:36:19 police aux frontières, 25
01:36:21 passagers indiens ont été libérés ce mardi.
01:36:23 Ces passagers avaient demandé
01:36:25 l'asile politique en France, alors que leur avion
01:36:27 était retenu au sol pour soupçons de
01:36:29 traite d'êtres humains.
01:36:31 La libération a été décidée par le juge des libertés
01:36:33 et de la détention pour un motif
01:36:35 de forme. Ce dernier a estimé que
01:36:37 le directeur de la police aux frontières de l'aéroport
01:36:39 de Roissy-Charles-de-Gaulle ne l'avait pas
01:36:41 saisi dans les délais en vue d'obtenir
01:36:43 la prolongation de leur maintien en zone
01:36:45 d'attente pour huit jours. Le parquet
01:36:47 de Bobigny a précisé qu'ils sont donc libres
01:36:49 de leurs faits et gestes même s'ils sont
01:36:51 en situation irrégulière sur le territoire
01:36:53 français. Parmi les 25 passagers,
01:36:55 cinq mineurs ont été confiés à l'aide sociale
01:36:57 à l'enfance du département et placés.
01:36:59 L'avion a pu repartir lundi
01:37:01 avec 276 des passagers.
01:37:03 Il a atterri à Bombay ce mardi
01:37:05 au lieu de se rendre à Managua,
01:37:07 la capitale du Nicaragua, comme
01:37:09 initialement prévu.
01:37:11 Ils sont libres de leurs faits et gestes même s'ils sont
01:37:13 en situation irrégulière sur le
01:37:15 territoire français. Bienvenue en France
01:37:17 et la politique migratoire française. Il n'y a pas aujourd'hui
01:37:19 de délit de séjour
01:37:21 irrégulier en France.
01:37:23 François Hollande l'a supprimé.
01:37:25 De toute façon,
01:37:27 la Commission européenne,
01:37:29 le Parlement européen nous interdit
01:37:31 d'incarcérer des gens qui
01:37:33 sont sur notre territoire de façon irrégulière.
01:37:35 Est-ce que la loi va
01:37:37 essayer d'instituer ? C'est une
01:37:39 amende de 3000 et quelques...
01:37:41 - D'incarcérer même dans les centres de rétorsion ?
01:37:43 - Ah oui, mais non. On ne peut pas.
01:37:45 - On ne peut pas faire une amende. - On ne peut que donner une amende.
01:37:47 - Il n'y avait pas de loi en pouvoir ? - Non.
01:37:49 - Toujours pas ? - Non, pas d'amende.
01:37:51 - Là, il n'y a rien. On les laisse
01:37:53 partir sans rien et la loi va
01:37:55 essayer de pénaliser
01:37:57 en mettant une amende. - Pardon, je vous
01:37:59 fais répéter parce que j'ai du mal à vous comprendre.
01:38:01 - Ça va être extrêmement efficace.
01:38:03 Et là, ce sont les traités européens
01:38:05 qui nous empêchent d'agir. - Mais pourquoi le juge
01:38:07 des libertés ne vient pas sur
01:38:09 les plateaux et expliquer cette décision ?
01:38:11 - Parce que le juge des libertés...
01:38:13 - Il a tous les droits, le juge des libertés. - D'abord, je ne suis pas
01:38:15 enthousiaste de cette fonction.
01:38:17 Mais il faut bien voir que dans
01:38:21 l'état actuel de notre État de droit,
01:38:23 ou bien le juge
01:38:25 applique à la lettre
01:38:27 les dispositions légales
01:38:29 et il aboutit à des catastrophes
01:38:31 voire vatteries
01:38:33 qui défient le bon sens,
01:38:35 ou bien il ne les applique pas
01:38:37 et d'une certaine manière,
01:38:39 on peut lui reprocher
01:38:41 de transgresser l'État de droit
01:38:43 actuel. Alors,
01:38:45 est-ce qu'il a le choix entre le bon sens
01:38:47 ou est-ce qu'il a le choix
01:38:49 entre l'application
01:38:51 absurde de la loi ?
01:38:53 On aurait pu espérer
01:38:55 qu'un juge des libertés de la détention
01:38:57 confronté à une telle
01:38:59 alternative trouve le moyen
01:39:01 tout de même d'éviter
01:39:03 le ridicule qu'on vient de voir,
01:39:05 c'est-à-dire de relâcher dans la nature
01:39:07 25 personnes
01:39:09 qui sont en situation irrégulière,
01:39:11 mais il ne peut pas.
01:39:13 - Il y aurait eu recours et il aurait perdu.
01:39:15 - Est-ce que je peux vraiment poser une question ?
01:39:17 Parce que je voudrais être sûre d'avoir compris. Dans toute l'Europe,
01:39:19 quelle que soient les législations,
01:39:21 on n'a pas le droit
01:39:23 de retenir
01:39:25 des gens dont le seul délit,
01:39:27 disons,
01:39:29 est d'être en situation irrégulière.
01:39:31 On n'a pas le droit
01:39:33 de les retenir en centre de rétention.
01:39:35 - Aux Allemands qui ne rentrent pas.
01:39:37 - Alors, s'ils sont en situation irrégulière
01:39:39 et sous le coup
01:39:41 d'un ordre d'expulsion
01:39:43 qui s'appelle au QTF, chez nous,
01:39:45 on peut les retenir.
01:39:47 - On peut déliger en situation irrégulière.
01:39:49 - On peut leur coller la main.
01:39:51 - Sur le sujet vitrier,
01:39:53 oui.
01:39:55 - Non, mais je pense qu'il y a
01:39:57 un état de droit, c'est peut-être préférable,
01:39:59 un état de non-droit. Est-ce qu'il faut revoir
01:40:01 la loi ? Certains
01:40:03 ont essayé sur la dernière période.
01:40:05 Je pense d'ailleurs que le passage
01:40:07 par le Conseil Consignonnel va être sévère
01:40:09 parce que quand le législateur n'élabore pas
01:40:11 avec soin la loi,
01:40:13 il se... - Non, mais là, ça va passer,
01:40:15 dans cette dimension, ça va passer.
01:40:17 Ce que je veux dire, c'est que la loi n'a pas été
01:40:19 bien construite, on le sait.
01:40:21 Y compris, la Première ministre
01:40:23 dit, nous présentons au Conseil Constitutionnel
01:40:25 une loi qui ne va pas être...
01:40:27 - Mais Olivier, vous n'êtes pas nul, vous savez pourquoi
01:40:29 il dit ça, il ne voulait pas cette loi.
01:40:31 - Ce que je veux vous dire, c'est qu'on abîme la politique
01:40:33 quand on présente au Conseil Constitutionnel
01:40:35 un projet de loi dont la Première ministre
01:40:37 elle-même dit...
01:40:39 - C'est votre référence, la Première ministre, maintenant.
01:40:41 - Il y a des éléments d'un constitutionnel...
01:40:43 - Je ne savais pas qu'Elisabeth Borne était votre référence.
01:40:45 Et Olivier Dardigold, je ne savais pas
01:40:47 qu'Elisabeth Borne était votre
01:40:49 boussole politique.
01:40:51 Vous dites que c'est fragiliser
01:40:53 la politique que de présenter un texte
01:40:55 qui est mal ficelé.
01:40:57 Moi, je pense que c'est insulter les Français,
01:40:59 que de ne pas donner leur avis, et demander leur avis,
01:41:01 et de marcher sur l'avis des Français,
01:41:03 et de ne pas demander... - Vous ne m'invitez pas
01:41:05 que vous insultez les Français, d'accord ?
01:41:07 - Mais je ne parle pas de vous, pourquoi vous vous êtes senti visé ?
01:41:09 - Il a dit ça, non. - Mais pourquoi vous vous êtes senti visé ?
01:41:11 - Non, mais vous vous êtes senti visé.
01:41:13 - Moi, j'existe et ce n'était pas moi.
01:41:15 - Ce que je veux simplement... - Donnez la parole aux Français.
01:41:17 - Ce que je veux simplement dire,
01:41:19 Eliott,
01:41:21 ce n'est pas très bon,
01:41:23 je vous le dis,
01:41:25 que la chef de l'exécutif
01:41:27 puisse se dire "on va vers le conséquentionnel",
01:41:29 mais je sais déjà
01:41:31 qu'il y a des éléments d'un constitutionnalité.
01:41:33 - Vous savez ce qui n'est pas très bon ?
01:41:35 - Les gens qui observent cette situation se disent "mais c'est quoi tout ça ?"
01:41:37 Mais ça ne tourne pas rond.
01:41:39 - Laissez-les parler.
01:41:41 - C'est un gouvernement en réalité qui n'est d'accord sur rien.
01:41:43 Voilà ce qui n'est pas très bon.
01:41:45 - Je voulais simplement dire ça, mais vous là...
01:41:47 - Je me trouve énervé sur ça.
01:41:49 - Et puis ce n'est pas seulement la loi qui est mal faite,
01:41:51 c'est les traités européens.
01:41:53 - Mais oui, mais Eliott, il faut que tu...
01:41:55 - Parlons de la France oubliée.
01:41:57 - Les traités européens, je voulais juste dire que c'est pas seulement...
01:41:59 Notre débat vient de prouver là-dessus
01:42:01 que ce n'est pas seulement la loi qui est mal faite,
01:42:03 ce sont les fichus traités européens
01:42:05 qui nous...
01:42:07 En fait, les instances européennes veulent que l'Europe soit une terre d'immigration.
01:42:11 - La position cohérente de la part des gouvernements,
01:42:15 c'était "j'assume ce texte,
01:42:17 donc je demande qu'on révise la Constitution
01:42:19 pour faire en sorte que la loi nationale prime sur les traités européens".
01:42:23 - Et donc en faisant ça,
01:42:25 vous écoutez, en faisant ça,
01:42:27 vous écoutez 66% des Français
01:42:29 qui réclament que le droit français prime sur le droit européen.
01:42:31 - Il n'est pas mauvais quand vous êtes par ailleurs un populaire.
01:42:33 - Mais le gouvernement n'a pas voulu écouter,
01:42:35 elle.
01:42:37 - Mais voilà.
01:42:39 - Et les Français ?
01:42:41 - Parlons justement de cette France oubliée.
01:42:43 Et on va parler des services de proximité
01:42:45 avec une France qui est en panne.
01:42:47 Médecins, transports, commerce,
01:42:49 vous avez une partie de la France
01:42:51 qui est laissée pour compte.
01:42:53 Et ils sont rarement entendus, rarement écoutés.
01:42:55 Et c'est peut-être eux d'ailleurs qui nous alertent en disant
01:42:57 "Vous commencez à nous fatiguer avec l'affaire Gerard Depardieu,
01:42:59 vous parlez jamais de nos difficultés".
01:43:01 Donc on a un reportage extraordinaire
01:43:03 de Fabrice Elsner et de Chloé Tarka
01:43:05 justement sur la difficulté.
01:43:07 Vous savez qu'il y a 30% des Français
01:43:09 qui vivent dans une zone définie comme un désert médical.
01:43:11 30% !
01:43:13 En français sur trois. Voyez le sujet.
01:43:15 - Nous sommes seulement à 20km de Disneyland.
01:43:17 Pourtant, ici, dans cette commune de Seine-et-Marne,
01:43:19 le manque de services impacte le quotidien de ses habitants.
01:43:21 Peu de commerce de proximité
01:43:23 et pas de transport en commun.
01:43:25 Pour cette habitante de Gerard depuis 35 ans,
01:43:27 difficile de s'imaginer vieillir.
01:43:29 - Je suis un peu coupable, mais je suis un peu coupable.
01:43:31 - C'est qu'on arrive à 80 ans
01:43:33 qu'on ne peut plus conduire.
01:43:35 Moi j'y pense parce que j'ai 65 ans
01:43:37 et je me dis que dans 10 ans, 15 ans,
01:43:39 je ne sais pas dans quel état je serai
01:43:41 et je pense que je retournerai en ville
01:43:43 parce que ce n'est pas possible de rester là.
01:43:45 - Heureusement, une solidarité s'est mise en place.
01:43:47 Nous sommes chez Martine,
01:43:49 membre de l'association "Entraide et déplacement"
01:43:51 qui compte une cinquantaine de chauffeurs bénévoles
01:43:53 permettant aux personnes âgées de les conduire.
01:43:55 - Dans tous les transports qu'on fait,
01:43:57 on a 60% de transport en commun.
01:43:59 On a 35% pour les courses.
01:44:01 Le reste, ça peut aller tout simplement
01:44:03 d'aller porter des fleurs au cimetière.
01:44:05 C'est un truc tout bête, mais une personne âgée,
01:44:07 elle ne va pas faire 3 km à pied
01:44:09 pour aller porter des fleurs au cimetière.
01:44:11 Donc elle a besoin de nous.
01:44:13 - Martine retrouve une habituée
01:44:15 des services de l'association.
01:44:17 - On va à l'intermarché de Farmoutier.
01:44:19 - Ces personnes âgées qui ne conduisent pas
01:44:21 et qui sont dans des villages,
01:44:23 dans des villes,
01:44:25 dans des villes où il y a des gens
01:44:27 qui sont dans des villages,
01:44:29 dans des lieux où les commerçants
01:44:31 ne sont pas suffisants pour survivre.
01:44:33 On est obligé.
01:44:35 Moi, si au décès de mon mari,
01:44:37 soit je déménageais,
01:44:39 si cette association n'avait pas existé,
01:44:41 j'aurais été obligée de déménager.
01:44:43 - Chaque année, les chauffeurs de l'association
01:44:45 parcourent jusqu'à 90 000 km
01:44:47 pour aider les habitants.
01:44:49 - C'est un énorme sujet.
01:44:51 - Oui.
01:44:53 - Parce que vous voyez, ces habitants
01:44:55 sont mis entre eux pour organiser, par exemple,
01:44:57 le ramassage scolaire, pénurie de chauffeurs scolaires,
01:44:59 parfois même de cantinières dans les écoles.
01:45:01 Ce sont ces lieux
01:45:03 où un médecin généraliste
01:45:05 peut ne pas partir en retraite
01:45:07 pour ne pas laisser ses patients
01:45:09 parce qu'il n'y a pas de relève.
01:45:11 Donc, ils s'organisent comme ils le peuvent
01:45:13 avec de l'entraide,
01:45:15 mais sans qu'il y ait une politique nationale,
01:45:17 une politique de service public
01:45:19 forte et pro-réactive
01:45:21 à ces problèmes de quotidien.
01:45:23 - Et on est à une heure de Paris,
01:45:25 à 20 minutes de Disneyland.
01:45:27 - Vous savez, c'est le terminus du RER,
01:45:29 et vous faites juste 30 km,
01:45:31 et vous tombez en plein dans ce type de problématique.
01:45:33 - Mais Olivier, on ne va pas non plus
01:45:35 transformer tout le monde en fonctionnaire.
01:45:37 - Non, mais...
01:45:39 - Il y a une partie de ces services
01:45:41 qui peuvent être faits, assurés par le privé,
01:45:43 pourvu. Alors là,
01:45:45 la puissance publique intervient,
01:45:47 que les conditions fiscales, matérielles
01:45:49 et administratives le permettent.
01:45:51 - On pense à des trucs aussi bêtes
01:45:53 que les camionnettes qui viennent livrer
01:45:55 la viande une fois par semaine.
01:45:57 - Le taxi municipal,
01:45:59 comme on nous l'a montré, c'est-à-dire une voiture
01:46:01 qui est à la disposition des habitants.
01:46:03 Et ça existe, d'ailleurs. Moi, je me rappelle que mon père
01:46:05 a été malade, à Epinay-sur-Seine, ça existait aussi.
01:46:07 Ça, c'est formidable.
01:46:09 - Oui. - Parce que...
01:46:11 - Je veux dire aussi qu'il faut installer
01:46:13 les conditions fiscales pour que
01:46:15 des gens qui veulent faire ça
01:46:17 puissent le faire
01:46:19 en gagnant leur vie dignement,
01:46:21 sans pour autant
01:46:23 les transformer en fonctionnaires.
01:46:25 - Il y a un vivier d'emploi extraordinaire,
01:46:27 mais ces métiers sont trop
01:46:29 précarisés et mal payés.
01:46:31 - Mal payés et imposés.
01:46:33 - Je me demande si l'État, de manière perverse,
01:46:35 ne compte pas sur l'inventivité
01:46:37 des gens et des citoyens
01:46:39 dans les zones désertiques
01:46:41 pour régler les problèmes
01:46:43 que lui-même n'est plus capable de régler.
01:46:45 - Mais vous oubliez que quand l'État règle un problème,
01:46:47 c'est nous qui payons.
01:46:49 - J'entends bien. - On est déjà un peu au max.
01:46:51 - J'entends bien, mais là,
01:46:53 reconnaissez, Elisabeth, que
01:46:55 vivre dans des villes,
01:46:57 des villages comme ça... - C'est Jean-Pélin.
01:46:59 - On connaît simplement, l'État ne peut pas tout,
01:47:01 comme vous disait.
01:47:03 - Il nous reste quelques minutes seulement,
01:47:05 même une petite minute.
01:47:07 Je ne sais pas si vous avez vu cette information
01:47:09 sur le calendrier des jours fériés
01:47:11 en 2024. - Ah oui.
01:47:13 - C'est drôle. - Et avec des conseils pour poser ces RTT.
01:47:15 - C'est extraordinaire.
01:47:17 C'est-à-dire qu'il y avait un sujet aux 13h de TF1,
01:47:19 hier, qui vous expliquait
01:47:21 comment poser une vingtaine de jours
01:47:23 pour avoir trois mois de vacances.
01:47:25 - Non. - Je vous promets que c'est vrai.
01:47:27 Hier, JT de 13h.
01:47:29 Mais non, mais c'est intéressant. Pour le coup, c'est concernant.
01:47:31 - Là, on finit par... - C'est dans un journal,
01:47:33 hier, aussi, où on vous dit "posez-vous..."
01:47:35 - Oui, c'est ça. - Un journal papier.
01:47:37 - Un journal papier, également. JT de 13h.
01:47:39 Information capitale.
01:47:41 Je vais vous proposer d'avoir
01:47:43 trois mois de vacances en posant 25 jours.
01:47:45 - Ne tournez pas l'étape, l'économie du pays va s'effondrer.
01:47:47 - En 2024...
01:47:49 - Ceci expliquant peut-être
01:47:51 ce dont on a parlé précédemment.
01:47:53 - En 2024, un seul jour férié,
01:47:55 le 14 juillet, tomba dimanche.
01:47:57 Donc, en posant 25 jours de congés,
01:47:59 les salariés pourraient ainsi bénéficier au total
01:48:01 de 57 jours de vacances.
01:48:03 - Non, mais... - Philippe...
01:48:05 - Qu'est-ce qu'il... - Mais non, mais on n'aime pas
01:48:07 travailler dans ce pays.
01:48:09 - On aurait pu terminer avec "je ne veux pas
01:48:11 travailler"... - C'est vrai, on aurait pu
01:48:13 finir avec cette musique. - Peut-être que le jour, Elliot,
01:48:15 où on proposera dans les quotidiens
01:48:17 les jours où on pourra travailler
01:48:19 en France, il y aura un changement radical.
01:48:21 - Oulah, oulah, oulah... - Venez à mon sort de secours !
01:48:23 - Non, mais il y a Olivier D'Artigolle
01:48:25 qui va arriver... - Et le télétravail
01:48:27 pour les Franciliens en moment des JO.
01:48:29 Vous allez voir aussi, ça va être un gros sujet.
01:48:31 Les pouvoirs publics vont essayer de...
01:48:33 - De nous enfermer... - Ça va être
01:48:35 un confinement salarial, c'est ça que vous voulez dire ?
01:48:37 - Oui, non, mais ça se discute pour essayer de désengorger
01:48:39 les Français en commun.
01:48:41 - A la réalisation, c'était Jérémy, à la vision,
01:48:43 Dominique Rémond, Ausson, Guillaume,
01:48:45 Marceau. Je vais remercier tout particulièrement
01:48:47 Anthony Rodrigues et Benoît Bouteille
01:48:49 qui ont préparé cette émission. Toutes les émissions
01:48:51 sont à revoir sur cnews.fr.
01:48:53 Dans un instant, c'est Yoann Uzaï qui
01:48:55 reprend la main. Nous, on se retrouve
01:48:57 bien sûr ce soir à 20h.
01:48:59 Et vous le savez, vous en avez
01:49:01 l'habitude désormais depuis le début de la semaine,
01:49:03 lors des Pro 2, c'est jusqu'à 21h20.
01:49:05 Donc, on joue les prolongations.
01:49:07 Merci à tous, à tout à l'heure.
01:49:09 ♪ ♪ ♪