Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
Category
📺
TVTranscription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin sur Europe 1 jusqu'à 9h25 et bien évidemment sur CNews.
00:00:08 La France des terroirs est un objet de mépris depuis de nombreuses années.
00:00:12 Le monde agricole évoque un modèle ancien.
00:00:15 La diversité existe peu. Les hommes sont à la manœuvre.
00:00:19 La viande, le vin ne sont plus à la mode chez les mangeurs de tofu.
00:00:24 Des belles-âmes qui n'ont jamais fait pousser un coquelicot sur leur balcon donnent des leçons de maintien.
00:00:29 A cet univers qui meurt sous les normes, sous la concurrence, sous les regards.
00:00:34 Le glyphosate c'est mal, les pesticides c'est mal, les bovins ça pollue, etc.
00:00:41 Au fond, les paysans c'est bien à la télévision.
00:00:44 Chez Karine Lemarchand, on se moque gentiment d'eux quand ils cherchent l'amour.
00:00:48 C'était bien chez Jean-Pierre Pernaut, dans le format carte postale.
00:00:51 C'est bien 15 jours par an, porte de Versailles, pour montrer aux petits parisiens comment c'est une brebis.
00:00:57 En vrai, la France traverse une crise morale, elle néglige son histoire.
00:01:02 Le monde paysan ne travaille pas 35 heures par semaine.
00:01:05 Le monde paysan ne prend pas 5 semaines de congé payé par an.
00:01:10 Le monde paysan défend la nature comme aucun trissotin à cheveux longs ou aucune perronnelle à cheveux courts ne le défendra jamais.
00:01:18 Puissent les petits hommes gris de Paris ou de Bruxelles comprendre une fois dans leur vie
00:01:24 que s'ils n'étaient pas là avec leurs règlements imbéciles, avec leur dictate idéologique, avec leur morgue méprisante,
00:01:31 puissent-ils comprendre une fois que s'ils n'étaient pas là, ça marcherait mieux.
00:01:36 Il est 9h, Chana Lusso.
00:01:49 Bonjour Pascal, bonjour à tous. Ce drame dans l'Ariège. Une femme est morte ce matin dans un accident de la route sur un point de blocage d'agriculteur.
00:01:57 Une voiture a forcé le parage. Les trois occupants du véhicule ont été interpellés.
00:02:03 Le mari de la victime ainsi que sa fille ont été blessés. Ils sont tous les deux actuellement en urgence absolue.
00:02:09 Écoutez les informations du secrétaire général de la FNSEA.
00:02:13 On aurait une voiture bélier qui aurait foncé sur les manifestants. A priori, ça aurait forcé un barrage de police,
00:02:20 ça aurait forcé un barrage de balopaille pour sécuriser nos manifestants.
00:02:26 Et puis après la voiture serait allée s'encastrer dans les tracteurs et ensuite on n'a pas de nouvelles.
00:02:33 Et puis les blocages des agriculteurs se sont étendus. Cette nuit, l'autoroute A7 est maintenant bloquée dans les deux sens au sud de Lyon, en Occitanie.
00:02:42 L'autoroute A64 est toujours à l'arrêt et ce matin les agriculteurs sont arrivés sur l'A61.
00:02:48 Selon l'un d'entre eux, il n'y a pas d'autre façon de se faire entendre.
00:02:52 Aujourd'hui, ça fait six ans qu'ils font des états des lieux, mais on n'a aucun retour sur nos problématiques.
00:02:57 On n'a pas de réponse, il n'y a aucun soutien. Des choses incohérentes, c'est pour ça que nous on a dit on marche sur la tête aujourd'hui.
00:03:03 On veut qu'aujourd'hui on ait des solutions à nos problèmes.
00:03:07 C'est triste à dire, mais on est obligé de faire ça pour se faire entendre dans ce pays.
00:03:12 La colère également du côté des pêcheurs du sud-ouest. Pendant un mois, ils n'ont plus le droit de pêcher dans le golfe de Gascogne pour préserver les dauphins.
00:03:20 Pour eux, c'est une catastrophe économique sans précédent. Certains pourraient perdre jusqu'à 15% de leur chiffre d'affaires.
00:03:26 Jordan Bardella sera en déplacement à Lorient aujourd'hui pour leur apporter son soutien.
00:03:31 Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:34 Merci Chana, Charlotte Dornelas, Vincent Herouet, Joseph Macescaron, Joachim Lefloch, Imade et Gautier Lebrecht.
00:03:40 Nous aurons ce matin effectivement un ton sombre avec ce qui s'est passé il y a quelques minutes.
00:03:45 Un accident de la route près d'un point de blocage mis en place par des agriculteurs dans le cadre d'une mobilisation a causé le décès d'une femme.
00:03:52 C'est RMC qui l'a annoncé, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.
00:04:00 Nous étions il y a quelques secondes avec Hervé Lapique, secrétaire général de la FNSEA,
00:04:05 et qui donne des précisions sur les conditions dans lesquelles ce drame s'est déroulé.
00:04:10 Nous avons appelé ce matin de bonheur, malheureusement, le décès d'une femme, son mari et son enfant,
00:04:19 qui serait dans un état critique sur nos actions syndicales, avec des barrages qui étaient sécurisés.
00:04:29 A priori, d'après ce qu'on sait, c'est qu'on aurait une voiture bélier qui aurait foncé sur les manifestants.
00:04:35 On a un drame aujourd'hui en Ariège. A priori, ça aurait forcé un barrage de police,
00:04:41 ça aurait forcé un barrage de balopaille pour sécuriser nos manifestants.
00:04:48 Et puis après, la voiture serait allée s'encastrer dans les tracteurs.
00:04:52 Ensuite, on n'a pas de nouvelles. J'ai contacté le ministère de l'Intérieur,
00:05:00 ils doivent me rappeler pour savoir un peu exactement ce qui s'est passé.
00:05:04 On va écouter Arnaud Rousseau, qui est le président de la FNSEA.
00:05:07 Il était tout à l'heure avec Apolline de Mannert sur RMC.
00:05:10 Je viens d'apprendre qu'un accident de la route est arrivé dans l'Ariège, à Pamier,
00:05:15 et que trois de nos adhérents ont subi un grave accident.
00:05:19 Une femme est décédée, son mari et sa fille sont dans un état compliqué visiblement,
00:05:25 et pris en charge rapidement par l'ensemble des services du SAMU.
00:05:32 Dans le moment particulier que vit l'agriculture, ce genre de drame est difficile à vivre.
00:05:37 Je voudrais d'abord dire aux gens qui sont sur le terrain,
00:05:40 qu'ils ont le plein soutien de l'ensemble des agriculteurs français.
00:05:45 Ce drame vient souligner la nécessité qu'on a d'être parfaitement organisés,
00:05:50 de faire en sorte de respecter encore une fois les consignes de sécurité,
00:05:55 parce que ce qui est important pour nous c'est de faire passer nos messages.
00:05:58 C'est évidemment un marqueur très important.
00:06:00 Ce qui vient de se passer dans un conflit social, un mort,
00:06:05 avec des circonstances qui devront être encore élucidées, ça change beaucoup de choses.
00:06:12 Ça change pour l'exécutif et ça change pour le monde paysan.
00:06:17 C'est quelque chose, il y a un avant et un après. Nous sommes d'accord ?
00:06:21 Bien sûr, absolument.
00:06:22 Il y a quelque chose de dramatique désormais avec la mort de quelqu'un qui était de l'AFNSEA.
00:06:29 Une femme de l'AFNSEA et dont apparemment, c'est ce que dit le président de l'AFNSEA,
00:06:33 il y avait aussi son mari et un enfant qui sont en urgence absolue.
00:06:36 Donc là, on vient de basculer dans autre chose.
00:06:39 J'imagine que M. Attal sera peut-être sur place ces prochaines heures,
00:06:44 parce que chaque geste qui sera fait au niveau de l'État sera regardé à la loupe.
00:06:52 Et je rappelle qu'hier en conférence de presse, Gérald Darmanin a annoncé
00:06:55 qu'il n'interviendrait pas sur les blocages, qu'il laisserait les blocages se faire.
00:06:59 Donc forcément, la nature de ce conflit, mais en tout cas de ce mouvement,
00:07:08 a changé depuis ce matin.
00:07:10 Déjà, le fait que Gabriel Attal soit seul au front, puisque Emmanuel Macron est en déplacement,
00:07:14 déjà, ça c'est quelque chose qui a du sens, qui est extrêmement symbolique, bien sûr.
00:07:19 C'est un premier conflit, mais c'est un conflit qui devient tout d'un coup lourd.
00:07:24 Et quand je vous disais tout à l'heure que ce monde paysan est moqué, qu'il est caricaturé,
00:07:30 qu'il est méprisé, je vois que Madame Sandrine Rousseau, le sujet c'est le réchauffement climatique,
00:07:39 pas les normes, a-t-elle dit il y a quelques heures.
00:07:42 Donc ces gens mettent le monde paysan par terre, avec la complicité de l'espace médiatique
00:07:50 et de ces bobos qui ne sont jamais sortis de Paris et qui donnent des leçons aux paysans.
00:07:56 C'est ça la réalité.
00:07:58 Ce qu'il faut dire aussi, juste au passage, puis après on reviendra spécifiquement à ce qui se passe aujourd'hui en France,
00:08:03 c'est que ce problème est un problème qui aujourd'hui est perçu à l'échelle européenne.
00:08:10 C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de gens qui vont vous dire "oui mais ça c'est franco-français, c'est la France ceci, c'est la France cela"
00:08:16 Non, pas du tout. Au niveau européen, on a des problématiques.
00:08:19 En Espagne, c'est extrêmement dramatique.
00:08:21 Et les Espagnols eux-mêmes vont apporter des réponses.
00:08:25 Comme par exemple le fait d'avoir un accompagnement tellement les normes administratives sont aux Pays-Bas.
00:08:30 Je rappelle, et Vincent Hervouet pourrait confirmer, qu'il y a eu l'explosion de ce parti qui est parti paysan
00:08:36 qui a été créé juste en 2019 et qu'il y a eu des élus.
00:08:39 Donc c'est quelque chose qui n'est pas simplement franco-français, c'est quelque chose qu'au niveau européen.
00:08:43 Alors là, on va écouter un deuxième extrait de Arnaud Rousseau.
00:08:48 Pour donner un exemple, les pêcheurs ne peuvent plus pêcher dans le golfe de Gascogne
00:08:54 parce que sans doute une directive européenne les a empêchés.
00:08:59 C'est le Conseil d'Etat.
00:09:01 Vous vous rendez compte ?
00:09:02 Et un arrêté du gouvernement.
00:09:04 Vous vous rendez compte le Conseil d'Etat ?
00:09:05 Pour, paraît-il, protéger les dauphins.
00:09:08 Mais que je sache, les pêcheurs ne pêchent pas de dauphins.
00:09:11 Mais paraît-il, dans les filets.
00:09:13 Mais des pêcheurs que j'ai entendus ont dit "moi j'ai pêché pendant 40 ans, j'ai jamais pris un dauphin de ma vie".
00:09:18 Ça n'est jamais arrivé.
00:09:20 Alors même que la filière pêche.
00:09:21 Ça n'est jamais arrivé.
00:09:22 Donc la folie, la folie de ces petits hommes gris qu'il faut arrêter.
00:09:28 J'ai vu d'autres pêcheurs qui reconnaissaient que parfois dans leurs filets, il pouvait y avoir un dauphin.
00:09:32 Même à l'arrêt, il y avait des témoignages.
00:09:34 Mais enfin, on est...
00:09:35 Ce qu'il faut surtout dire, c'est que le gouvernement leur avait promis une dérogation s'ils utilisaient des moyens spécifiques,
00:09:41 qu'ils s'équipaient de manière spécifique.
00:09:43 Certains l'ont fait et n'ont pas la dérogation.
00:09:45 Donc ils ont dépensé de l'argent pour s'équiper et ils doivent rester quand même...
00:09:48 Mais si vous êtes pêcheur, si vous êtes pêcheur, pardonnez-moi, si c'est votre gagne-pain.
00:09:53 Mais bien sûr.
00:09:54 Mais vous devenez fou.
00:09:55 Oui.
00:09:56 Vous devenez fou face à ces gens-là, qui ont mis le pays par terre.
00:09:59 Vous devenez fou.
00:10:00 Il y a déjà un contexte...
00:10:01 On ne peut pas dire autre chose.
00:10:02 Vous devenez fou.
00:10:03 Il y a déjà un contexte qui est dramatique pour la filière pêche qui a battu en 2022 un record de déficit commercial.
00:10:10 Donc ça se grève dans un contexte qui est extrêmement douloureux.
00:10:13 Et par ailleurs, le gouvernement avait pris un premier arrêté.
00:10:15 Et c'est le conseil d'État qui a estimé qu'il y avait trop de dérogation dans ce premier arrêté.
00:10:18 Donc, encore une fois, on a la preuve d'une forme de gouvernement déjanté.
00:10:21 Et toutes ces associations écologiques, minoritaires, les WWF, toutes ces associations en permanence,
00:10:29 qui pointent du doigt ce monde agricole, qui veuillent nous faire manger de l'herbe et du tofu,
00:10:34 qui refusent tout.
00:10:35 Le quinoa.
00:10:36 Ou le quinoa.
00:10:37 Et l'indemnisation n'est pas à 100 % pour les pêcheurs grecs.
00:10:39 Et ces gens, sur toutes les antennes, peuvent expliquer que le monde va mourir si on ne prend pas les décisions qu'eux veulent.
00:10:46 Précise que l'interdiction devrait se reproduire normalement en 2025 et 2026.
00:10:50 Et l'écologiste demande que ça se prolonge, que ça ne dure pas qu'un mois.
00:10:53 Alors, écoutons M. Rousseau sur les blocages et la contagion.
00:10:58 On a maintenant le retour de l'ensemble du terrain qui nous annonce des blocages qui vont s'échelonner tout au long de la semaine,
00:11:06 de manière continue ou sporadique, en fonction des endroits.
00:11:10 Il n'y a pas un seul département, à Pauline de Malherbe, qui aujourd'hui ne va pas rentrer en action.
00:11:15 Les choses vont se faire de manière cadencée, pour continuer à montrer que ça n'est pas juste un coup de fièvre,
00:11:21 comme j'ai pu le lire ou l'entendre, mais bien un sujet de fond.
00:11:24 Il y a quelque chose, moi, qui me rappelle un peu la colère des Gilets jaunes.
00:11:28 Complètement.
00:11:29 Et c'est pour ça que...
00:11:30 Avec des profils comparables. Je parle du début de la colère des Gilets jaunes.
00:11:33 Après...
00:11:34 Vrai.
00:11:35 Des vrais, comme vous dites. Charlotte.
00:11:37 Non, mais exactement. En tout cas, sur la profondeur de la colère et sur le fait qu'une partie du monde médiatique et politique
00:11:45 découvre cette colère aujourd'hui et est obligée d'essayer de la décrypter.
00:11:48 C'est la même chose au moment des Gilets jaunes, où tout le monde se demandait pendant les premiers jours,
00:11:51 "Mais qui sont les Gilets jaunes ?"
00:11:53 C'était une vraie question. Il fallait travailler pour essayer de savoir qui étaient ces gens.
00:11:57 Là, c'est un peu pareil.
00:11:58 Et on comprend, enfin, se dessinent dans leurs revendications un modèle qui s'est mis en place.
00:12:03 Ils ont alerté, mais ça fait des années et des années que les agriculteurs expliquent que le modèle ne peut pas tenir.
00:12:09 Ça fait mille ans à peu près, quand même.
00:12:12 Oui, mais là, le modèle, il n'a pas mille ans.
00:12:14 Le modèle d'un consommateur qui doit payer toujours moins cher avec des accords de libre-échange,
00:12:18 une décroissance imposée en France et des normes imposées en France qui ne sont pas imposées à ceux qui peuvent importer
00:12:24 et des droits de douane qui s'affaiblissent même vis-à-vis de l'Ukraine.
00:12:27 Là, le modèle, il est explosif. C'est impossible que nos agriculteurs s'en sortent.
00:12:31 Et en plus, pèsent sur eux, en effet, vous avez raison, pèsent sur eux une espèce de charge morale.
00:12:36 La planète vous dit merci. En gros, c'est vraiment ça.
00:12:39 La planète vous dit merci à vous, paysans, qui font déjà des efforts inimaginables par rapport à certains produits
00:12:45 que nous importons et que nous consommons moins cher.
00:12:47 Ce modèle-là, il ne peut pas tenir sur le dos de nos agriculteurs. C'est impossible.
00:12:51 Le fait que nous soyons dans un élément qui est, Charlotte Harrison, qui est là pour le coup, qui est extraordinaire,
00:12:57 c'est que sur le terrain, tous les syndicats paysans, Confédération paysanne, FNSEA, Fédération paysanne,
00:13:06 tout le monde est uni pour le coup.
00:13:08 Non, ce n'est pas vrai du tout. Vous écoutez les gens sur les blocages, on les écoute depuis 24 heures,
00:13:11 ils sont en rupture avec la FNSEA. Ils disent que la FNSEA ne les représente pas et qu'ils sont trop mous.
00:13:15 Je vous assure, il y a une rupture avec la FNSEA.
00:13:18 Mais regarde maintenant, la FNSEA est ici maintenant.
00:13:20 Justement, ils sont divisés. Justement, ils sont divisés.
00:13:22 Non, mais c'est pour ça qu'il y a des parallèles. Mais ce que dit Charlotte est très vrai.
00:13:27 Il y a une charge morale et vous allez voir qu'ils vont être stigmatisés.
00:13:31 Et vous allez voir que ceux qui les défendent vont être stigmatisés.
00:13:34 C'est le monde ancien, les paysans. C'est des hommes, il n'y a pas de diversité.
00:13:39 La grille de lecture n'est pas pour France Inter.
00:13:43 Dans les échos ce matin, il reprenait sur l'accumulation des strates administratives, le harcèlement administratif.
00:13:49 Il y a 14 réglementations à respecter pour arracher les haies.
00:13:54 Donc il y a le code de l'urbanisme, le code de l'environnement, le code...
00:13:57 Il y a même pour la rue un stade vert.
00:13:59 Et donc conséquence de quoi, ils n'arrachent pas, on ne plante pas les haies.
00:14:02 Alors même quand il y avait un grand projet, un grand plan...
00:14:05 Joachim le floque ça.
00:14:06 Par exemple, sur l'histoire des retraites des paysans.
00:14:10 Parce que vous savez, les retraites sont toutes petites. En moyenne, c'est 1000 euros.
00:14:14 Et la retraite de reversion, c'est 700 à 800 euros.
00:14:17 Et donc l'idée c'était de calculer les 25 meilleures années,
00:14:20 de prendre les 25 meilleures années finalement de leur carrière
00:14:23 pour oublier les années où les récoltes étaient catastrophiques.
00:14:29 Ça paraît assez logique, assez simple.
00:14:31 Sauf que les modalités de mise en œuvre, ça fait un an que le monde paysan attend de connaître
00:14:38 qu'est-ce que le gouvernement envisage comme modalité de mise en œuvre.
00:14:42 Et ça n'a pas avancé d'un centimètre.
00:14:44 Vous avez une accumulation à la fois d'une sorte de harcèlement bureaucratique,
00:14:48 techno-bureaucratique et en même temps une sorte de dédain
00:14:51 quand par exemple on s'exalte à l'idée de l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne.
00:14:56 Ces grandes nations céréalières,
00:14:58 ces 20% de baisse du rendement à l'hectare pour les paysans français.
00:15:04 20% ! Avec ça, comment vous faites pour vivre ?
00:15:07 Il faut pourtant applaudir l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne
00:15:11 ou en tout cas l'acceptation de sa candidature.
00:15:13 C'est vraiment le monde de grébouille.
00:15:16 C'est parce que les gouvernements français ne défendent pas la France
00:15:22 et les intérêts français. C'est aussi simple que ça.
00:15:25 Vous parlez des contradictions...
00:15:27 Joachim, le flock image rappelle que vous êtes essayiste et enseignant.
00:15:30 Vous parlez des contradictions en même temps
00:15:32 et vous avez tout à fait raison avec votre exemple sur les haies qui est frappant.
00:15:35 Vous avez les 14 normes et d'un autre côté le gouvernement a annoncé
00:15:38 qu'il mettait 110 millions d'euros puisque les haies contribuent à la planification écologique.
00:15:42 Pour ce qui est des contradictions en même temps,
00:15:44 j'aimerais aussi attirer votre attention sur un double discours
00:15:46 qui est celui de la majorité présidentielle.
00:15:48 Quand on entend Marc Fesneau, Gabriel Attal,
00:15:50 il y a tout un tas de choses de bon sens qui sont annoncées au niveau national.
00:15:52 Par contre, quand on regarde les votes de la majorité présidentielle
00:15:55 au Parlement européen, ce que fait quelqu'un comme Pascal Canfin
00:15:58 à la commission environnement à Bruxelles,
00:16:01 ça va systématiquement dans le sens de plus de normes sur l'écologie.
00:16:05 Vous avez Farm to Fork, vous avez des choses invraisemblables,
00:16:08 des traités de libre-échange signés avec la Nouvelle-Zélande par exemple.
00:16:10 Donc il y a une clarification à apporter à ce niveau-là.
00:16:12 Mais il faut balayer tout ça. En fait, il faut balayer tout ça.
00:16:15 Sur tous les sujets, il faut un reset.
00:16:17 Donc c'est simple. Il faut surtout que les gens s'expriment.
00:16:20 Et il faut arrêter que ce soit Bruxelles ou Paris,
00:16:22 ces petits hommes gris qui décident.
00:16:24 Vous avez cité Pascal Canfin, c'est pas lui de décider.
00:16:26 Personne n'a voté pour lui.
00:16:28 Il ne représente pas...
00:16:29 Si des gens ont voté pour lui, il est eurodéputé.
00:16:31 Oui, sur liste.
00:16:32 Sur liste.
00:16:33 Sur liste, oui.
00:16:34 Jean Convoté, Nathalie Loiseau, les deuxièmes.
00:16:36 Oui, mais ce que je veux dire, c'est que sur ces sujets-là,
00:16:39 Mme Rousseau, elle est ultra minoritaire.
00:16:41 J'en ai assez de les entendre, puisqu'ils ne représentent personne
00:16:45 sauf dans l'espace médiatique.
00:16:46 Quand les gens votent Emmanuel Macron en 2022 à la présidentielle,
00:16:48 ils ne votent pas pour le programme écologique de Pascal Canfin.
00:16:50 Donc si vous voulez tuer les paysans, vous ne feriez pas autrement.
00:16:54 C'est justement parce que les paysans sont majoritaires dans le pays,
00:16:58 sont soutenus.
00:16:59 Il y a une vraie règle d'empathie que Gérald Darmanin fait le choix
00:17:01 de ne pas intervenir sur le territoire.
00:17:02 Il a raison d'ailleurs.
00:17:03 Il y a une centrale nucléaire qui est bloquée dans le Tarn-et-Garonne
00:17:05 par des tracteurs.
00:17:06 Je peux vous dire que si ça avait été un blocage de la CGT,
00:17:09 ça fait longtemps qu'il aurait été débloqué.
00:17:10 Mais Saint-Sauline, c'est un exemple très intéressant.
00:17:13 Les bassines, ça peut aider les paysans.
00:17:16 Et vous avez les antifas, vous avez tous ces militants écologistes, etc.
00:17:22 qui s'opposent au modèle paysan.
00:17:25 Et les politiques par un manque de courage total.
00:17:31 Total ! Ils démissionnent.
00:17:34 Ça serait bien que ça change en fait.
00:17:36 C'est-à-dire que la démission, ils défendent un modèle
00:17:39 qui n'est pas compatible avec la colère des agriculteurs.
00:17:41 Donc il y a des mots en effet, et puis derrière il y a des votes
00:17:45 qui sont ceux pour un modèle qui ne convient pas à la colère des agriculteurs.
00:17:49 Et je pense que les Français à 80% sont derrière leurs paysans.
00:17:53 Ils ne sont pas derrière Mme Rousseau.
00:17:54 C'est évident.
00:17:55 Donc je vous propose de voir le sujet sur les blocages avec Augustin Donadieu.
00:18:01 Tenez toute la nuit s'il vous plaît, soyez là.
00:18:04 La colère, plus forte que le froid et la fatigue.
00:18:08 Toute la nuit, ces 300 agriculteurs ont tenu bon au beau milieu de l'autoroute A62.
00:18:14 Ils le promettent.
00:18:16 S'il ne se passe rien maintenant, il ne se passera plus jamais rien.
00:18:20 Sans annonce du gouvernement, ils ne bougeront pas.
00:18:23 De toute façon, tant qu'on ne sera pas entendus, on sera là.
00:18:26 Donc à un moment donné, il faut qu'on soit entendus.
00:18:30 Demain, ça va être une très grosse journée.
00:18:32 Aujourd'hui, c'est de la rigolade.
00:18:33 C'est demain que ça va bouger.
00:18:34 Dès ce matin, les exploitants agricoles vont intensifier leurs actions.
00:18:38 Ils vont se rendre devant les administrations publiques,
00:18:41 la mutualité sociale agricole ou encore les banques.
00:18:44 En attendant, pour tenir toute la nuit, chacun a pu compter sur la solidarité des campagnes.
00:18:50 Une solidarité aussi dans la protestation entre exploitants et sous-traitants.
00:18:55 Une exploitation agricole, elle permet de faire vivre toute une activité économique
00:19:01 qui est liée aux marchandes de matériel agricoles, aux coopératives,
00:19:05 aux filières de fourniture et d'approvisionnement de matériel.
00:19:09 Les agriculteurs laisseront leurs 200 tracteurs positionnés sur l'autoroute A62 encore plusieurs jours
00:19:14 jusqu'à obtenir des solutions du gouvernement.
00:19:18 Vous savez que CNews avait retourné hier son slogan.
00:19:21 On salue évidemment tous ces paysans.
00:19:24 Il y a des catégories qui sont peu soutenues dans l'espace médiatique.
00:19:29 Les policiers en font partie, les agriculteurs en font partie.
00:19:33 La grille de lecture ne correspond pas à l'espace médiatique.
00:19:36 Donc je les salue, tous ces paysans et tous ces gens que nous faisons témoigner.
00:19:41 Je disais tout à l'heure, ils n'ont pas cinq semaines de congé payé,
00:19:44 ils ne travaillent pas 35 heures par semaine.
00:19:47 Ils ont des valeurs de travail, de solidarité, d'humanité,
00:19:52 de travailler parfois en famille dans des conditions extrêmement difficiles.
00:19:56 Je vous propose d'écouter un vendeur de matériel agricole
00:20:00 qui s'est exprimé sur justement les soutiens dans l'espace médiatique.
00:20:04 CNews a tourné son logo, c'est une bonne chose.
00:20:07 Ça prouve qu'ils sont solidaires de la profession agricole à ce niveau-là.
00:20:10 Je dis merci à CNews et je les soutiens parce que régulièrement,
00:20:14 tous les jours, tous les matins, je passe un moment devant leur journal
00:20:18 et ça me fait bien plaisir de les voir et de les soutenir à mon tour.
00:20:21 Quand il y a des situations de crise, les agriculteurs répondent toujours présents,
00:20:26 quelle que soit la problématique liée aux situations de crise.
00:20:29 S'il y a besoin, ils répondront présents.
00:20:31 Et aujourd'hui, ils ont besoin d'être soutenus par la population française entière.
00:20:35 Je pense que Gabriel Attal a pris la mesure hier. Il y a eu une réunion importante.
00:20:39 J'ai eu le sentiment que ceux qui sortaient avaient l'impression d'avoir été entendus ou écoutés.
00:20:44 Justement, c'était la FNSA.
00:20:46 Encore une fois, il y a une vraie rupture entre ceux qui bloquent
00:20:50 et ceux qui, parfois, ont des petites exploitations,
00:20:52 et les exploitations plus importantes représentées par la FNSA.
00:20:56 Donc, effectivement, la FNSA est sortie plutôt satisfaite de cette rencontre.
00:21:00 Je ne suis pas sûr que si on interroge ce matin ceux qui bloquent
00:21:03 et qui sont dans le froid depuis plusieurs jours,
00:21:06 ils vous disent exactement la même chose que la FNSA.
00:21:08 Gabriel Attal, il gagne du temps.
00:21:10 Il a dit "je vous annoncerai des solutions dans les jours à venir".
00:21:12 C'est typiquement pour gagner du temps.
00:21:14 L'exemple que donnait Vincent est signifiant.
00:21:17 C'est-à-dire que pendant un an, cette suradministration ne fasse pas avancer un dossier,
00:21:24 alors que, pour reprendre le mot de Pompidou, pardonnez-moi,
00:21:27 elle les emmerde.
00:21:29 Mais elle les emmerde à un niveau, les paysans.
00:21:32 Mais elle les emmerde, l'administration.
00:21:34 C'est un scandale.
00:21:36 J'ai cité l'exemple hier parce que je l'ai appris.
00:21:39 Vous avez une propriété, vous avez des cours d'eau,
00:21:42 il y a eu des inondations partout.
00:21:44 Un paysan ne peut même pas enlever les branchages dans son cours d'eau.
00:21:47 Mais dans quel cerveau malade,
00:21:50 dans quel cerveau malade,
00:21:52 ce règlement a-t-il été pondu ?
00:21:55 On se moque de Trump.
00:21:57 Trump, quand il est arrivé, il a fait un trait sur 4000 règlements.
00:22:01 4000.
00:22:03 Donc tant que vous ne ferez pas ça,
00:22:05 et là le président de la République,
00:22:07 plutôt que de faire sa conférence l'autre jour,
00:22:09 qu'il dise, et Bruno Le Maire pareil,
00:22:11 qu'il dise "on fait un trait de plume sur tout ça".
00:22:13 On fait un trait de plume.
00:22:15 On préfère dire que c'est de la faute de Poutine et du Rassemblement National.
00:22:18 En fait ce pays, il est invraisemblable.
00:22:21 Et le problème numéro un, c'est la suradministration.
00:22:23 Non mais alors, mon voisin a complètement raison sur le fait
00:22:27 qu'il n'y a pas un monde paysan qui est totalement uni.
00:22:30 Parce que le gars avec le gilet jaune qu'on voyait,
00:22:33 c'est la coordination rurale,
00:22:35 c'est plutôt la droite,
00:22:37 et la Confédération Paysanne sont plutôt des communistes.
00:22:40 C'est effectivement la FNSEA
00:22:44 qui a de tradition, toujours défendu davantage les causes irréalliées.
00:22:50 - Mais c'est le MEDEF !
00:22:52 Les petits patrons, ils ne sont pas représentés par le MEDEF.
00:22:55 C'est exactement la même...
00:22:57 - Mais la réalité de terrain, c'est quand même effectivement le harcèlement bureaucratique,
00:23:02 et toutes les normes effarantes.
00:23:06 Mais c'est vraiment effarant !
00:23:08 La vie du paysan, il passe son temps à écrire ce qu'il a fait dans la journée,
00:23:13 à remplir les dossiers...
00:23:15 - Comme les policiers !
00:23:17 - Il y a deux suits par semaine !
00:23:20 - Comme les policiers !
00:23:21 Et tout ça parce que les minorités actives ont fait un boulot depuis 15 ans
00:23:24 que les politiques, par un manque de courage invraisemblable, ont écouté.
00:23:28 C'est des gens qui ne représentent personne, personne !
00:23:31 Sauf des minorités actives !
00:23:33 - Aujourd'hui, pour un poulailler ou une porcherie,
00:23:36 franchement, un paysan, il hésite à deux fois.
00:23:38 Parce que non seulement il se prend les règles administratives,
00:23:42 mais ces règles administratives, elles sont changeantes !
00:23:46 Et Gautier Leprête l'aura appelé tout à l'heure,
00:23:48 c'est-à-dire que contrairement à ce que l'on peut dire,
00:23:50 les paysans, ils ont été extrêmement adaptables !
00:23:54 - Mais évidemment !
00:23:55 - Ils ont fait du bio, ils ont planté du maïs...
00:23:58 - Ils ont planté du maïs, ils ont tout fait !
00:24:01 - Parce qu'ils bossent, et que leurs tracteurs,
00:24:03 ils ne sont pas sur les plateaux de télévision,
00:24:05 où parlent tous ces gens-là...
00:24:08 - Comme nous !
00:24:09 - Bien sûr !
00:24:10 Mais bien sûr !
00:24:11 Eux, ils bossent, ils sont dans leur champ de 6h du matin jusqu'à minuit !
00:24:14 - Ils ont réduit les émissions de CO2 de 10% en temps réel.
00:24:17 - Évidemment, ils n'ont pas de relais !
00:24:18 Et tout le monde les prend pour des imbéciles !
00:24:20 Et on se fout de leur tête, simplement, quand ils cherchent l'amour !
00:24:23 Bon, voilà, c'est bien, le monde paysan tel qu'il est caricaturé
00:24:28 dans le monde médiatique depuis je ne sais combien de temps !
00:24:31 On se moque d'eux !
00:24:32 On les prend pour des ploucs !
00:24:34 C'est ça la vérité, vous le savez bien, vous parlez mal, vous ne sentez pas bon !
00:24:38 Jean-Luc Thomas est avec nous.
00:24:40 Jean-Luc, alors effectivement, il y a quelque chose qui est dramatique,
00:24:44 nous le savons, et le conflit change complètement depuis ce matin,
00:24:48 ce conflit social, ce mouvement social,
00:24:50 parce qu'il y a eu un accident de la route, Jean-Luc Thomas,
00:24:52 près d'un point de blocage qui a été mis en place par des agriculteurs
00:24:56 dans le cadre d'une mobilisation à cause de...
00:24:59 et qui a causé le décès d'une femme,
00:25:01 c'est ce qu'on a appris ce matin de la bouche d'Arnaud Rousseau,
00:25:03 qui est le président de la FNSA.
00:25:05 Donc, est-ce que vous avez des circonstances,
00:25:08 est-ce que vous pouvez nous apporter des informations nouvelles ?
00:25:11 - Eh bien, écoutez, c'était ce matin, aux environs de 5h45,
00:25:20 une voiture est allée vers le barrage qui était là,
00:25:25 un barrage qui est mis en place depuis hier par les agriculteurs.
00:25:30 C'est tout près de la voie rapide et de l'autoroute qui va vers Foix.
00:25:35 Et pour une raison que l'on ne connaît pas encore,
00:25:39 cette voiture dans laquelle il y avait un couple et un enfant,
00:25:45 a foncé sur ce barrage.
00:25:48 Il y a un homme d'une quarantaine d'années
00:25:52 qui est blessé, également une jeune fille
00:25:56 qui a un petit peu moins de 20 ans qui est blessée.
00:26:01 Et puis, il y a eu malheureusement un décès, c'est une femme de 30 ans.
00:26:07 Évidemment, c'est la consternation ici à Pamier
00:26:12 et personne ne sait vraiment comment cette voiture
00:26:16 a pu rentrer sur le dispositif,
00:26:18 puisque la route était tout simplement barrée.
00:26:23 Il y avait des plots qui étaient censés empêcher aux voitures,
00:26:28 aux automobilistes de rentrer.
00:26:31 Et malgré ce, cette voiture est arrivée et c'est un drame terrible.
00:26:38 Évidemment, pour l'instant, on ne sait pas vraiment ce qui s'est passé.
00:26:43 Les enquêteurs sont sur place.
00:26:45 Il y a encore de nombreux pompiers qui sont sur place.
00:26:49 Le SAMU est également sur place.
00:26:53 Le préfet aussi, le procureur donnera une conférence de presse
00:26:58 un petit peu plus tard dans la matinée.
00:27:01 Les trois personnes qui étaient dans le véhicule fautif
00:27:05 ont été interpellées, arrêtées par les policiers de Pamier.
00:27:11 Pour l'instant, voilà où est-ce que nous en sommes ici, dans la Riège.
00:27:16 - Merci beaucoup Jean-Luc Thomas.
00:27:18 On va marquer évidemment une pause.
00:27:20 On va saluer notre ami Thomas Hill d'Europe 1.
00:27:24 Bonjour Thomas.
00:27:26 Vous allez pouvoir enchaîner avec votre émission sur Europe 1.
00:27:30 Et nous, nous allons marquer une pause
00:27:32 et revenir avec cette crise majeure, bien évidemment.
00:27:35 A tout de suite.
00:27:39 - Il est 9h33, Somaïa Labédi nous rappelle les titres.
00:27:43 - Ce drame dans la Riège.
00:27:47 Une femme est morte ce matin dans un accident de la route
00:27:50 sur un point de blocage d'agriculteurs.
00:27:52 Une voiture a forcé le barrage.
00:27:54 Les trois occupants du véhicule ont été interpellés.
00:27:56 Le mari de la victime ainsi que sa fille ont été blessés.
00:27:59 Ils sont tous les deux en urgence absolue.
00:28:01 Les agriculteurs qui multiplient les actions
00:28:04 pour faire pression sur le gouvernement
00:28:06 dont la colère s'étend aujourd'hui un peu partout en France.
00:28:09 La colère des agriculteurs justement s'invite à Bruxelles.
00:28:13 Aujourd'hui, les ministres européens du secteur
00:28:15 vont se pencher sur les revenus des agriculteurs,
00:28:18 la durabilité des pratiques, l'innovation technologique
00:28:21 ou encore la compétitivité.
00:28:23 Une initiative bienvenue mais tardive a réagi le COPAC,
00:28:26 l'organisation des syndicats agricoles majoritaires européens.
00:28:30 Et puis, il sera banni à vide du stade de l'Eau d'Inès.
00:28:34 La sanction dont a écopé un supporter,
00:28:36 auteur de cris racistes, à l'encontre de Mike Maignan
00:28:39 lors du match qui opposait l'AC Milan à l'Eau d'Inès.
00:28:42 Et samedi soir, les nombreuses insultes ont mené
00:28:44 le gardien de but à quitter la pelouse
00:28:46 avant la reprise du match.
00:28:48 - Eh bien ça, c'est une excellente mesure
00:28:50 et la France devrait s'en inspirer.
00:28:52 Les racistes n'ont pas leur place dans un stade de football.
00:28:55 Merci beaucoup, Somaya.
00:28:57 Je disais que l'espace médiatique ne soutiendrait pas
00:29:00 les agriculteurs, ça n'a pas tardé,
00:29:03 puisque hier, j'ai cité déjà un éditorialiste de France Inter,
00:29:07 monsieur Legrand, qui effectivement,
00:29:10 nous a mis en cause et visé,
00:29:13 puisque une chaîne bénéficiant d'un canal herdicien public
00:29:16 prend officiellement position,
00:29:18 d'ailleurs, je me demande s'il n'y a pas une faute à prendre,
00:29:21 mais enfin, officiellement en position dans un conflit social.
00:29:24 Monsieur Legrand, qui est un médiocre jusque dans son écriture
00:29:28 et sa grammaire, il devrait prendre un Becherel
00:29:31 plutôt que de nous donner des leçons, ça serait mieux.
00:29:34 Et on peut le revoir d'ailleurs, le tweet.
00:29:37 Et effectivement, il met en cause le fait que nous...
00:29:41 - J'ai juste une question. Est-ce qu'il a fait le même tweet
00:29:44 quand une autre chaîne info a affiché le drapeau de l'Ukraine ?
00:29:47 - Non, mais non. Mais non, mais bon, on les connaît.
00:29:50 C'est ce que je vous ai dit, ça ne correspond pas à leur logiciel,
00:29:53 les paysans. C'est ce qu'a dit très bien Charlotte.
00:29:56 C'est-à-dire que pour ces gens-là, il ne faut plus qu'ils aient paysan.
00:30:00 C'est-à-dire qu'il ne faut plus qu'il y ait de viande, il ne faut plus qu'il y ait d'eau.
00:30:03 L'eau doit servir à autre chose, etc.
00:30:06 C'est un discours, c'est des décroissants.
00:30:09 - Est-ce que je peux me permettre, parce qu'on m'envoie,
00:30:12 un ami, Nathole Ferro, m'envoie, juste un passage de Welbeck dans "Sérotonine".
00:30:17 Tu te souviens, il en parle bien. Et il dit, bref,
00:30:20 "Ce qui se passe en ce moment avec l'agriculture en France,
00:30:23 c'est un énorme plan social. Le plus gros plan social à l'oeuvre,
00:30:27 à l'heure actuelle, mais c'est un plan social secret, invisible,
00:30:30 où les gens disparaissent individuellement dans leurs coins,
00:30:33 sans jamais donner matière à un sujet."
00:30:36 - Oui, il faut rappeler, et c'est toujours intéressant de rappeler,
00:30:39 dans l'esprit de De Gaulle, la politique agricole commune
00:30:43 visait à assurer l'autosuffisance alimentaire de l'Europe.
00:30:47 - La souveraineté. - Comment ?
00:30:49 - Une forme de souveraineté élémentaire. - Bien sûr.
00:30:51 - C'est sur ça que la chasse vide.
00:30:53 - Et ça voulait dire que la France était le leadership de l'agriculture,
00:30:57 en échange du leadership, si j'avais bien compris, de l'Allemagne,
00:31:01 qui était le leadership dans le domaine industriel.
00:31:03 - Ah oui, ils avaient Croup et nous, on avait la PAC.
00:31:05 - Voilà. - Un peu ça.
00:31:07 - Oui, il me semble que c'était un peu ça.
00:31:09 Et Bruxelles, comme toujours, les petits hommes gris ont dévoyé ça.
00:31:15 Et l'absence de courage des hommes politiques, mais sidérante quand même.
00:31:20 - De Gaulle s'en vait. - Vous aviez le charbon et l'acier,
00:31:23 vous aviez la PAC. La PAC a été effectivement défendue mordicus
00:31:27 et pendant très longtemps par les gouvernements français successifs,
00:31:31 jusque sous Chirac. Après, ça a été beaucoup moins le cas, c'est vrai.
00:31:35 Parce que, notamment, il y avait cette urgence écologique.
00:31:38 Et c'est vrai que Pascal Canfin est plus connu aujourd'hui,
00:31:42 beaucoup plus puissant que l'est le ministre de l'Agriculture en France.
00:31:46 - Comment ils peuvent passer sous les fourches codines de ces minorités actives ?
00:31:51 Comment se fait-il qu'Emmanuel Macron vienne sur les plateaux de télévision
00:31:55 et nous en parle plutôt qu'aller dans une conférence de presse
00:31:57 où aucune question importante ne lui est posée ?
00:32:00 Où il peut dire ce qu'il veut sans qu'il soit contré ?
00:32:03 Ou alors ces gens ne servent à rien ?
00:32:06 - De Gaulle s'est battu et il a obtenu le compromis du Luxembourg,
00:32:09 ce qui montre bien que quand il y a une volonté politique, il y a un espoir.
00:32:11 Aujourd'hui, on meurt d'une absence de volonté politique sur tous ces plans.
00:32:13 - La France était nourricière de l'Europe et c'est une des conditions du marché commun.
00:32:18 - Oui, ça l'est de moins en moins.
00:32:21 - Oui, ça l'est de moins en moins.
00:32:23 - Il y a une espèce d'aberration que tout le monde a bien compris.
00:32:26 C'est-à-dire que la prolifération des normes ici
00:32:29 et la disparition donc voulue de 10% des surfaces agricoles
00:32:33 va de pair avec l'ouverture des frontières à toutes sortes de produits
00:32:36 qui sont très peu traçés.
00:32:38 - Mais enfin défendez les adhérents français quand même !
00:32:41 - Il y a vraiment une espèce de logique aberrante à l'œuvre
00:32:45 et au bout du compte, au bout de la chaîne,
00:32:47 vous avez le malaise de toute une population,
00:32:50 effectivement le grand malheur de beaucoup d'exploitants agricoles
00:32:56 de suicide par semaine, je répète.
00:32:59 - Défendons les intérêts français, ça me paraît quand même plus important qu'autre chose.
00:33:06 Alors voyons le sujet de Mathieu Devez et après vous me direz, Gauthier,
00:33:09 ce qui se passe sur le plan politique avec la main tendue hier soir.
00:33:12 On n'a pas vu le sujet tout à l'heure.
00:33:14 Sur l'autoroute A64 entre Toulouse et Bayonne,
00:33:17 les agriculteurs reconnaissent qu'une main a été tendue par le gouvernement
00:33:21 mais ne cachent pas leur impatience.
00:33:23 - Monsieur le Premier ministre a quand même compris
00:33:26 qu'il ne fallait pas repartir sur le terrain sans du concret.
00:33:31 - Il faut que les agriculteurs aient du revenu, ça se décline de façon très simple.
00:33:35 Moins de surcharge administrative, moins de distorsion de concurrence,
00:33:38 la liberté d'entreprendre et avoir des prix et des produits rémunérateurs.
00:33:42 La réunion aura duré près de deux heures à Matignon,
00:33:45 preuve que les revendications des agriculteurs sont nombreuses.
00:33:48 Des revendications qui tournent principalement autour de trois thématiques,
00:33:51 la dignité du métier, la baisse des revenus et enfin son exercice au quotidien.
00:33:56 - Tous ceux qui sont des gens honnêtes sont régulièrement en infraction
00:34:00 parce que c'est devenu trop compliqué, trop de normes, trop de surréglementation.
00:34:05 Donc ce qu'on a demandé très clairement au Premier ministre,
00:34:08 c'est d'être rapidement à la manœuvre pour nous faire des propositions.
00:34:11 En réponse, le ministre de l'Agriculture promet d'aller vite,
00:34:14 avec des premières annonces dès cette semaine.
00:34:16 Et comme souhaité par les agriculteurs,
00:34:18 le Premier ministre ira à leur rencontre dans les prochains jours.
00:34:21 - En particulier auprès des agriculteurs, écoutez ce qu'ils ont à dire
00:34:24 parce qu'il faut écouter la colère, pas que nous.
00:34:26 Il faut que collectivement on entende la colère qui s'exprime
00:34:28 et qu'après on essaie d'apporter très rapidement les réponses
00:34:30 et c'est bien ça qui est en jeu dans les jours qui viennent.
00:34:32 - Le gouvernement est prévenu, il n'y aura pas de levée des actions
00:34:35 menées par les agriculteurs sans décision concrète de l'exécutif.
00:34:40 - Mais pourquoi faut-il en arriver là pour entendre Marc Freneau
00:34:44 qui pourtant, enfin, qui est censé connaître le monde agricole.
00:34:47 Je rappelle, Freneau c'est le bras droit de Bayrou, Bayrou...
00:34:50 - Mais vous connaissez la réponse, vous connaissez la réponse.
00:34:54 Si vous ne faites rien, si vous ne faites pas grève,
00:34:58 si vous ne bloquez pas, ils s'en foutent.
00:35:02 - Après le prédécesseur de Marc Freneau...
00:35:04 - Ils s'en foutent, Edouard Philippe avait été passé de 80 à 90,
00:35:08 ou de 90 à 80 en augmentant les taxes.
00:35:11 Ils n'en ont rien à faire, rien à faire, ils sont dans leur tour.
00:35:16 Les petits hommes gris gouvernent ce pays déconnecté
00:35:19 et tant que t'es pas dans la rue, il se passe rien.
00:35:22 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:35:24 - Ils sont hors sol.
00:35:25 - Mais oui, mais c'est de la faute des politiques.
00:35:27 - C'est ça, je suis désolé, mais on va redire toutes les mêmes banalités.
00:35:31 Comme t'as enlevé les députés maires, tu n'as plus rien qui remonte.
00:35:35 T'as 40 ans de...
00:35:37 La fameuse phrase "on paie toutes les factures en même temps",
00:35:40 toutes, toutes, on va faire de la politique.
00:35:44 Mais c'est pas être de droite ou de gauche que de dire ça.
00:35:48 C'est ça qui est aberrant, c'est pas de droite et de gauche,
00:35:51 c'est simplement souligner un système qui ne marche plus.
00:35:54 Et le politique doit reprendre la parole et dire à l'administration
00:35:58 "bon, maintenant vous arrêtez".
00:36:00 En fait, les gens ont voté ou pas, et puis on applique ce qu'ils souhaitent.
00:36:05 Bon, les consommateurs, est-ce qu'ils sont prêts ?
00:36:09 Est-ce que vous êtes prêts, vous, par exemple, à payer plus cher ?
00:36:12 - Payer plus cher quoi ?
00:36:13 - À tout.
00:36:14 - Quoi ? Moi, je vais déjà au marché public.
00:36:16 - Revoir vos habitudes.
00:36:17 - À côté de chez moi ?
00:36:18 - Revoir vos habitudes.
00:36:19 - J'ai déjà la coopérative agricole à côté de chez moi.
00:36:21 - Oui, revoir parce que...
00:36:22 - Pas dans le 15e.
00:36:23 - Il faut qu'ils soient distributeurs.
00:36:24 - Il faut qu'ils respectent la loi EGalim, surtout.
00:36:26 Le problème, c'est la loi EGalim qui n'est pas respectée.
00:36:28 - Voilà, ils te tordent les pauvres producteurs, évidemment.
00:36:33 Alors, revoir ses habitudes et voyez le sujet, puis on en parle ensemble.
00:36:37 Et s'il fallait revoir nos habitudes de consommation pour soutenir les agriculteurs,
00:36:42 les Français seraient-ils prêts à payer leurs produits un peu plus chers ?
00:36:46 - Moi, je serais bien, par exemple, pour payer un peu plus cher
00:36:49 parce que ça peut être bénéfique pour d'autres travailleurs, etc.
00:36:54 - Ça me convient de payer un peu plus cher pour qu'ils soient mieux rémunérés
00:36:57 parce que déjà, des métiers de cadre, on voit des augmentations un peu quotidiennement.
00:37:03 Donc, payer 1 euro ou 50 centimes de plus, ça me dérange pas.
00:37:08 Si les Français souhaitent voir les agriculteurs mieux rémunérés,
00:37:11 ils pourraient privilégier les circuits courts.
00:37:14 - Je serais d'accord pour qu'on aille plus en direct avec les agriculteurs,
00:37:18 sans passer par tous les intermédiaires,
00:37:20 parce qu'on a l'impression que les supermarchés,
00:37:22 ils sucrent sur notre dos et sur celui des agriculteurs.
00:37:26 Malgré la bonne volonté, ce mode de consommation est difficilement accessible pour certains.
00:37:31 - Moi, j'essaye déjà d'aller un peu au marché, de trouver des petits agriculteurs.
00:37:35 J'essaye de manger bio aussi.
00:37:37 Et bon, après, à Paris, voilà, on est un peu coincés.
00:37:40 Un élan de solidarité qui pourrait se heurter à la réalité.
00:37:43 44% des Français mettent le pouvoir d'achat en tête de leurs préoccupations.
00:37:48 - Et on peut vraiment en vouloir à ceux qui ont dirigé,
00:37:50 parce que nos dirigeants se sont mis dans les mains mondialistes de Bruxelles.
00:37:53 C'est ça, la réalité.
00:37:55 Voilà. Tout le monde le sait.
00:37:57 Tout le monde le sait depuis les traités de 2005, etc.
00:38:00 C'est pour ça qu'il y a une colère.
00:38:01 Et un jour, ça peut mal finir pour ça.
00:38:03 Parce qu'en fait, les gens, ils ne sont pas ni entendus ni respectés.
00:38:06 Et c'est une colère dans toute l'Europe.
00:38:08 - Il y a encore pire, par exemple, c'est que la France,
00:38:10 qui avait le plus à perdre dans cette affaire,
00:38:12 s'est voulue en permanence élève modèle.
00:38:14 C'est là le paradoxe.
00:38:16 - Oui, pour créer, sous-disons, un entraînement.
00:38:19 - La loi Egalim, il faut peut-être la rappeler.
00:38:21 - Le transfert de souveraineté permanent.
00:38:23 Parce qu'il faut être exemplaire. Il faut montrer l'exemple.
00:38:26 - La loi Egalim, parce qu'il y a beaucoup de gens qui disent,
00:38:28 c'est quoi la loi Egalim ?
00:38:29 - La loi Egalim, je crois qu'on en a la troisième.
00:38:31 C'est ce qui contraint, normalement, les industriels
00:38:34 à verser un salaire voulu décent aux agriculteurs.
00:38:39 Et certains industriels, c'est ce qu'a dit notamment Bruno Le Maire,
00:38:41 ne respectent pas cette loi Egalim
00:38:43 et versent trop peu d'argent aux agriculteurs.
00:38:46 Et donc, Bruno Le Maire a annoncé des inspections,
00:38:48 la belle affaire, dans les jours qui viennent,
00:38:51 pour vérifier que cette loi est bien appliquée.
00:38:52 - La loi visant à protéger la rémunération des agriculteurs
00:38:55 a été adoptée le 18 octobre 2021.
00:38:58 Cette loi, dite Egalim 2, vient compléter et renforcer
00:39:01 la loi du 30 octobre 2018,
00:39:03 dont l'objectif était d'améliorer l'équilibre des relations commerciales
00:39:06 dans le secteur agricole et alimentaire.
00:39:07 - Il y en a eu une troisième depuis, il me semble.
00:39:08 - Alors qu'est-ce que la loi Egalim 3, et vous avez raison,
00:39:12 sanctuarisation de la part du prix correspondant
00:39:18 au prix des matières premières agricoles,
00:39:20 la loi Egalim 3 étant au contrat pour les produits alimentaires
00:39:23 le principe de non-négociabilité du prix des matières premières agricoles
00:39:27 entrant dans la composition des produits.
00:39:29 - Oui, mais quand dans un même temps,
00:39:31 vous levez les droits de douane pour les produits ukrainiens
00:39:33 avec un coût du travail infiniment inférieur au nôtre,
00:39:37 avec des normes qui sont infiniment inférieures au nôtre également,
00:39:40 que vous signez des accords de libre-échange
00:39:42 et que vous ouvrez donc les frontières tout en demandant
00:39:44 à vos agriculteurs de baisser la production,
00:39:47 c'est se moquer du monde que de voter une loi comme ça.
00:39:49 - Vous avez parfaitement raison.
00:39:51 - À quoi sert, quand Bercy dénonce les industriels,
00:39:54 Bercy devrait plutôt se rappeler qu'il condamne
00:39:56 de 3 à 15 000 euros d'amende,
00:39:58 les agriculteurs qui osent tailler sa haie
00:40:01 entre le 15 mars et le 15 août.
00:40:03 - Il n'y a pas de close miroir, c'est-à-dire que
00:40:05 vous interdivisez des produits phytosanitaires en France
00:40:08 et vous allez importer des cerises avec les produits phytosanitaires
00:40:11 que vous avez interdits, de Turquie par exemple.
00:40:13 - J'aimerais que l'administration ne se met plus à tirion,
00:40:15 par exemple, sur l'obligation des lois Gali.
00:40:17 On a une direction générale de la consommation et de la répression des fraudes
00:40:19 qui ne fait pas son travail sur la pièce de l'employé.
00:40:21 - Marine Lanson me dit qu'une manifestation
00:40:23 se met en place devant la préfecture du Lot et Garonne,
00:40:29 en l'occurrence la préfecture d'Agin.
00:40:32 Attention, parce qu'on est au départ d'un mouvement
00:40:36 dont on ne mesure pas ce qui peut...
00:40:40 - Ça rappelle les Gilets jaunes ?
00:40:42 - Oui, je pense qu'il faut l'arrêter.
00:40:44 Vous savez, c'est le genre de choses qu'il faut arrêter très vite.
00:40:46 Parce que c'est le tube de dentifrice.
00:40:48 - La dernière fois, il l'avait arrêté très lentement,
00:40:50 la crise des Gilets jaunes d'Emmanuel Macron.
00:40:52 Souvenez-vous combien de temps il avait mis à prendre la parole.
00:40:54 - Oui, mais parce que...
00:40:56 J'ai le sentiment qu'hier, ils ont compris.
00:40:58 Parce que tout ce que nous disons, qu'est-ce qu'ils sont en train de déverser ?
00:41:00 - Ils ont compris, ils n'ont rien annoncé, Pascal.
00:41:02 Ils gagnent du temps.
00:41:04 - On est dans du supra législatif, c'est pas une loi d'orientation qui va changer.
00:41:07 - Il y a une réunion à Bruxelles aujourd'hui, on nous parle de choc de simplification.
00:41:10 - C'est au niveau supranational et on ne fait rien à ce niveau-là.
00:41:13 - Oui, mais tout le monde est d'accord sur le constat.
00:41:17 Je voulais vous faire écouter un tweet de Jordane Bardella.
00:41:23 - Il est en déplacement aujourd'hui.
00:41:26 - Alors, Jordane Bardella défend les agriculteurs.
00:41:28 Alors évidemment, c'est comme le CNews d'ailleurs, ça n'a pas du tout plu à France Inter.
00:41:32 On n'a pas le droit de défendre les agriculteurs.
00:41:34 Et France Inter, qui maintenant, est passée de l'autre côté.
00:41:39 Ils ne sont plus de gauche, ils sont d'ultra-gauche.
00:41:41 Les agriculteurs, ce n'est pas leur ligne éditoriale, bien sûr.
00:41:48 L'écologie est plus importante pour eux.
00:41:50 Donc vous allez entendre ce qui s'est passé hier avec Nicolas Domorand,
00:41:54 qui est le présentateur vedette de la matinale, qui lance Yael Ghose,
00:41:58 qui est un éditorialiste politique, chef du service politique,
00:42:02 et qui reproche à Jordane Bardella de simplement s'occuper de ce sujet-là.
00:42:07 On en est là, dans l'espace médiatique.
00:42:10 Et tout ça avec l'argent des Français.
00:42:14 - On va éteindre grossièrement le programme de Bardella.
00:42:15 - Non mais avec l'argent des Français.
00:42:17 Avec l'argent des Français, jusqu'à quand ça va continuer ?
00:42:20 France Inter, tous les matins.
00:42:22 Écoutons ce passage.
00:42:24 - C'est France 2.
00:42:26 - Quand Jordane Bardella et l'ERN surfent sur la crise agricole,
00:42:31 la récupération d'une colère et ses contradictions.
00:42:34 - Les européennes, c'est dans cinq mois.
00:42:36 Le Salon de l'agriculture, dans un mois.
00:42:38 Mais la chasse aux voix est déjà lancée.
00:42:40 Peu importe le cynisme, la conviction, c'est qu'il faut politiquement tirer le premier
00:42:43 afin d'espérer prendre la tête d'une contestation rentable.
00:42:46 Et Jordane Bardella endosse à fond, avec zèle, le rôle du pyromane.
00:42:51 Avec Marine Le Pen et le sondeur Jérôme Sainte-Marie, ils ont revu les courbes.
00:42:55 Un Français sur deux, en cas type sauce, se dit appartenir à une France en colère et contestataire.
00:43:01 C'est deux tiers chez les sympathisants ERN.
00:43:03 L'agenda politique du gouvernement est évidemment bousculé.
00:43:06 Première vraie crise à gérer pour Gabriel Attal, qui recevra ce soir la FNSEA.
00:43:11 Le projet de loi agricole prévu mercredi attendra un mois.
00:43:14 Le tendre est d'être complété.
00:43:16 En attendant, ce sujet est trop important pour être brouillé,
00:43:19 trollé par un ERN qui se repaie des souffrances sans savoir comment les calmer.
00:43:24 J'espère que Rachida Dati, ministre de la Culture, va s'attaquer à l'audiovisuel public.
00:43:29 Je vous assure, matin, midi et soir, on tape sur le Rassemblement National.
00:43:33 Matin, midi et soir.
00:43:35 - Trollé ? - Trollé.
00:43:36 Quelle époque, samedi soir, vous aviez un plateau, je l'ai déjà dit hier,
00:43:40 où Sonia Roland expliquait...
00:43:42 Sonia Roland, maintenant on en est à écouter la pensée divine de Sonia Roland
00:43:46 qui expliquait que le génocide du Rwanda pourrait exister en France à cause du RN.
00:43:52 On en est là, quand même. Sur le plateau, personne ne disait rien.
00:43:56 - C'est surtout qu'il faut répondre.
00:43:58 C'est-à-dire que, un, Jordan Bardella a immédiatement pris au sérieux
00:44:02 et donné ses réponses à 5 mois.
00:44:04 Et il y a une chose sur laquelle il a raison, dans 5 mois, il y a des élections européennes.
00:44:07 Tout le monde a compris qu'il y avait un gros sujet européen dans cette colère.
00:44:10 Donc ce serait bien que, simplement, tous les candidats à ces élections européennes
00:44:13 disent avec clarté ce qu'ils veulent faire de ce sujet, comment ils veulent répondre.
00:44:17 Ce n'est pas de la récupération, c'est juste leur métier,
00:44:19 pour qu'on vote correctement au moment des élections européennes.
00:44:22 - Et non pas M. Gauze, qui est un militant anti-Rassemblement National,
00:44:29 payé par les impôts des Français.
00:44:31 - Et M. Bellamy va demain, M. Roussel en a parlé ce matin.
00:44:35 - Et je m'étonne que, là aussi, la lâcheté des politiques...
00:44:40 C'est l'argent des Français. France Inter, le Radio France, c'est 600 millions.
00:44:45 Ils ont plus, eux, que toutes les autres radios.
00:44:48 Et c'est vous qui payez.
00:44:50 Et vous êtes obligés d'entendre ça matin, midi et soir.
00:44:52 Et personne ne dit rien dans ce pays.
00:44:54 Et c'est ces news qui montrent du doigt.
00:44:57 - Et Jordan Bardella qui va d'ailleurs, ce matin, à Lorient,
00:45:01 pour aller rencontrer les pêcheurs qui ne peuvent pas pêcher dans le golfe de Gascogne,
00:45:04 parce que oui, il est un homme politique, donc il fait de la politique.
00:45:07 Avant, l'accusation de récupération politique, c'est si vous parliez d'un fait divers ou d'un fait de société.
00:45:12 Maintenant, vous parlez d'agriculture, vous faites de la récupération politique.
00:45:14 Vous parlez de la pêche, vous faites de la récupération politique.
00:45:16 En fait, vous êtes dans l'opposition, vous ne pouvez plus parler d'aucun sujet.
00:45:19 - Que d'écologie. - Sinon, vous êtes très méchant.
00:45:21 - Même pas, ce serait de la récupération. - Et de Gérard Depardieu.
00:45:24 - Et oui, on est dans une élection européenne.
00:45:26 Et Jordan Bardella, il veut capitaliser là-dessus et aller séduire les agriculteurs
00:45:30 en proposant des choses pour arranger la situation.
00:45:33 - Il y a un problème de l'ontologie, un problème de la malhonnêteté.
00:45:35 Parce que quand on écoute l'édito, on a l'impression que le RN veut sortir de la plaque.
00:45:38 - Troller, pourquoi il ne trolle pas ? Il fait des déplacements.
00:45:40 Tout le monde fait des déplacements.
00:45:42 - Il faudrait dissoudre l'opposition.
00:45:45 - Oui, mais là aussi, les hommes politiques, ils ne jouent pas leur jeu.
00:45:50 Moi, je serais homme politique quand j'irais à France Inter, mais je leur parlerais.
00:45:54 Je leur dirais, mais vous... Vraiment, je leur mettrais face à la contradiction.
00:45:58 - On l'accuserait de contradiction. - Il me semble utile.
00:45:59 - Et un dernier point en réponse aux déplacements de Jordan Bardella ce week-end en Gironde
00:46:02 au soutien des agriculteurs. Marc Fesneau a dit, c'est le parti de l'étranger,
00:46:06 ils soutiennent la Russie qui ne veut pas soutenir l'Ukraine.
00:46:08 Mais quand vous écoutez les agriculteurs, ils vous parlent de la déconcurrence déloyale,
00:46:11 comme le disait tout à l'heure Charlotte, ukrainienne.
00:46:13 - Jordan Bardella sera l'invité de demain.
00:46:16 Sonia Mabrouk qui nous écoute et je la salue bien sur le vrai débat, me dit Olivier Dardigolle.
00:46:22 Et quel avenir pour la PAC ? Bardella veut baisser la contribution française.
00:46:26 Roussel propose une refonte complète de la PAC sur d'autres critères.
00:46:30 - Mais ça c'est un vrai débat.
00:46:32 - Mais ça soutient les agriculteurs, comme on l'a entendu ce matin chez Sonia.
00:46:36 - Mais c'est ça, quand tu... - On va marquer une pause Charlotte.
00:46:40 - C'est dommage parce que quand Charlotte prend la parole c'est toujours intéressant.
00:46:43 - Ouais c'est toujours intéressant.
00:46:45 - Vous aurez la parole j'ai l'application.
00:46:48 - Bon c'est vrai qu'on est un peu... Vincent Jambrin va arriver, les deux Frances,
00:46:53 celle du chaos, celle du sursaut.
00:46:55 Et on est un petit peu énervé ce matin parce que voilà les mêmes causes produisent les mêmes effets.
00:47:01 C'est 40 ans, 40 ans de lâcheté, 40 ans de suradministration, 40 ans de politique, 40 ans.
00:47:08 A tout de suite.
00:47:09 Vincent Jambrin est avec nous, il est maire de la Ile-les-Roses, Val-de-Marne.
00:47:16 Vous êtes conseiller régional de l'Ile-de-France et pour le Parle des Républicains.
00:47:18 Finalement les seuls hommes politiques de la République qui font concrètement quelque chose,
00:47:23 ce sont les maires qui peuvent vraiment agir sur le réel, agir sur la vie des gens.
00:47:28 Et M. Copé était par exemple dimanche avec Sonia Mabrouk et il a changé la vie des gens.
00:47:36 Il a détruit par exemple des barres d'immeubles, il en a fait des immeubles de 4.
00:47:40 Il a construit des lieux culturels et en fait c'est formidable ce qu'il a fait à Maud, Jean-François Copé.
00:47:46 Absolument formidable.
00:47:47 - C'est un modèle pour beaucoup d'entre nous ce qu'il a fait à Maud.
00:47:49 - Oui.
00:47:50 - Et je tiens à dire qu'il l'a fait parce qu'il avait du courage politique, il avait une vision.
00:47:53 Mais aussi les règles du urbanisme étaient encore un petit peu différentes.
00:47:56 Je pense que pour faire la même chose aujourd'hui, il nous faudra 10 ans, 15 ans, peut-être 20 ans de plus.
00:48:00 Et ça fait partie d'un appel que je lance au gouvernement.
00:48:03 On a été capable en 5 ans de reconstruire Notre-Dame.
00:48:06 Pourquoi ? Parce qu'on a tordu un peu les règles du jeu, on s'est donné plus de liberté.
00:48:11 Et bien moi j'appelle à un Notre-Dame des quartiers.
00:48:13 Qu'on ait la même logique d'inventivité, de droit d'expérimentation,
00:48:17 pour que ça aille vite, pour que ce qu'on doit casser, on le casse vite, beaucoup plus vite.
00:48:21 Je ne vous parle pas de rajouter des millions et des millions aujourd'hui, ce n'est pas le sujet.
00:48:24 Il y a déjà plein de programmes de démolition, j'en ai sur ma commune.
00:48:26 Ça traîne, ça traîne, ça traîne parce que le droit de l'urbanisme est épuisant.
00:48:30 Et vous avez en permanence, je le raconte un petit peu dans le livre,
00:48:33 une confrontation entre l'État qui défend l'écologie et qui vous dit "alors attention il va falloir 8 mois d'études"
00:48:40 et puis de l'autre côté vous avez l'État qui dit "mais il faut construire des logements vite vite vite, dépêchez-vous".
00:48:44 Si on se résume, les politiques ont laissé le pouvoir aux juges et à Bruxelles.
00:48:51 Est-ce que ce n'est pas les citoyens qui de fait l'ont laissé ?
00:48:57 C'est-à-dire que le politique, le politique il est porte-parole des citoyens ?
00:49:00 Les citoyens ils étaient perdus, ils étaient perdus.
00:49:02 Ils n'ont pas été consultés sur le problème ?
00:49:04 Evidemment, ce que vous dites et ce qu'a fait M. Copé-Hamaut, c'est pas un problème de droite ou de gauche.
00:49:13 Et c'est pour ça qu'on va vouloir à Emmanuel Macron, parce qu'il est là depuis 7 ans et il n'a pas renversé la table.
00:49:19 Et on va en parler dans une seconde, mais Somaïa Lhamidi, il est 2h01, pourquoi vous... vous dodelinez ?
00:49:26 Non, non, il me semblait avoir entendu qu'avec la nomination de Gabriel Attal, il avait renversé la table.
00:49:30 Mais c'était sur un autre plateau je crois.
00:49:33 C'était moi qui avait dit ça ?
00:49:34 C'est possible.
00:49:35 Non mais comprenez bien, il a renversé la table par une nomination, pourquoi pas, vous avez raison.
00:49:41 Mais depuis 7 ans, il ne s'est pas attaqué au problème numéro 1 en France, qui est l'administration et l'Etat.
00:49:48 La réforme de l'Etat.
00:49:50 Oui, d'accord.
00:49:51 Somaïa Lhamidi.
00:49:52 La contagion s'étend un peu partout en France.
00:49:57 Les agriculteurs ne lâchent rien.
00:49:59 Après une réunion infructueuse avec Gabriel Attal hier, ils poursuivent leur action avec des opérations de blocage.
00:50:05 Des opérations endeuillées avec ce drame dans la Riège.
00:50:08 Une femme est morte ce matin dans un accident de la route sur un point de blocage.
00:50:12 Une voiture a forcé le barrage et les 3 occupants du véhicule ont été interpellés.
00:50:17 Eux aussi sont en colère, il s'agit des pêcheurs du golfe de Gascogne.
00:50:21 Depuis hier, près de 450 bateaux doivent rester à quai pour préserver les dauphins des captures accidentelles.
00:50:27 Une interdiction d'activité d'un mois qui angoisse la filière malgré les aides promises par l'Etat.
00:50:33 Donald Trump a été sèchement battu 6-0 lors d'un premier vote cette nuit par sa concurrente Nikki Haley.
00:50:41 Mais le duel décisif chez les Républicains dans la course à la Maison-Blanche est loin d'être terminé.
00:50:46 Le retrait ce week-end du gouverneur de Floride, Ron De Santis, a ramené le trio de têtes à un duel finalement.
00:50:53 "Je vais vous interroger évidemment sur Donald Trump, j'ai un document d'ailleurs que je voulais vous faire écouter qui est sidérant.
00:50:59 On va être avec Monsieur Jean Brun bien sûr et on parlera, je dirais comment vous avez perçu en tout cas les mots d'Emmanuel Macron
00:51:09 sur l'oisiveté qui serait à l'origine des débordements qui ont eu lieu dans votre ville lorsque vous avez entendu ça jeudi soir dernier
00:51:20 que c'était des jeunes gens qui ne travaillaient plus depuis le mois d'avril et c'était de la faute de Jean-Michel Blanquer et de l'ancienne réforme du bac, c'est ce que j'ai compris."
00:51:31 "Vous imaginez évidemment que c'est quelque chose qui est dur à entendre pour nous, nous déjà les maires qui avons connu les émeutes
00:51:38 et forcément pour ma famille et moi, imaginer que ça ne serait que l'oisiveté parce qu'en réalité si on fait ce constat-là,
00:51:46 on se dit qu'il suffira de les occuper, de leur faire faire un petit peu plus de sport, peut-être les garder à l'école quelques semaines de plus
00:51:52 pour que la jeunesse de France ne prenne plus les armes contre la France. Qu'il faille occuper ces jeunes et les mettre à l'école, oui bien sûr, allons-y,
00:51:59 il serait temps d'ailleurs, mais est-ce que ça apporte la solution ou la réponse ?
00:52:03 C'est absolument pas suffisant, il faut qu'on aille beaucoup plus loin et beaucoup plus fort.
00:52:08 Il y a des choses qui doivent être faites immédiatement et pour beaucoup de collègues maires c'est incompréhensible
00:52:14 que plus de six mois plus tard on n'ait aucun changement, aucune différence par rapport à ce qui s'est passé cet été.
00:52:19 Et je veux le redire à votre antenne, demain ça peut recommencer à tout moment. Il n'y a rien qui a changé sur le terrain.
00:52:25 Et peut-être la seule chose qui a changé c'est que les émeutiers, ils ont testé la République et ils ont vu qu'elle n'avait pas réagi.
00:52:31 Donc ça peut peut-être même aller encore plus loin et plus fort la dernière fois.
00:52:33 Mais qui sont-ils ces émeutiers ?
00:52:35 Je vous le dis, des enfants de la France puisque 99%, en tout cas ce qui s'est passé sur ma commune,
00:52:40 c'est des enfants des quartiers populaires de la ville qui ont été à l'école de la République française,
00:52:45 dans les clubs de foot, dans les associations, qui ont profité de la solidarité française parce que logements sociaux,
00:52:50 parce que aide quotidiennement et qui à un moment donné ont trouvé cohérent et logique de prendre des piolets,
00:52:56 de prendre des haches, de prendre des cocktails Molotov, des mortiers pour aller attaquer les symboles de la République.
00:53:02 Ça vraiment je veux insister là-dessus parce que c'est un peu...
00:53:06 Volontairement on a l'impression qu'on minimise ce phénomène,
00:53:09 mais moi je me souviens de collègues maires qui me disaient à deux bâtiments identiques dans ma ville,
00:53:13 celui qui était attaqué c'était celui qui était pavoisé.
00:53:16 Le drapeau tricolore était attaqué.
00:53:18 Donc c'est cinq minutes.
00:53:19 Oui, la France a été attaquée pour ce qu'elle est.
00:53:21 Mais parce que ces jeunes gens qui sont français n'aiment pas la France.
00:53:24 Et la République, parce que c'est le modèle social qu'on leur propose qui visiblement est attaqué.
00:53:28 Et c'est ça qui aujourd'hui m'effraie et ce qui me fait dire que, bien sûr, mettons l'uniforme à l'école,
00:53:34 mettons plus d'heures de cours, mettons ces jeunes à l'école, moins d'oisiveté, très bien, bien sûr.
00:53:40 Mais ce n'est pas ça qui résoudra le problème.
00:53:42 Il faut être très clair là-dessus.
00:53:43 Mais ces gens-là, qu'est-ce que vous voulez dire ?
00:53:45 Qu'ils n'aiment pas la France ? Ils veulent en guerre contre la France alors qu'ils sont français ?
00:53:49 C'est pour ça que dans le livre...
00:53:50 Et attention aux généralités comme toujours.
00:53:53 Mais est-ce qu'il y a un profil type qui se dégage ?
00:53:56 Pascal Praud, moi si j'ai intitulé ce livre "Les deux Frances",
00:53:59 c'est pour bien montrer qu'aujourd'hui il y avait une France qui croit à l'ordre républicain,
00:54:03 qui aspire à vivre en paix, à être honnête, et en face on a des adversaires.
00:54:07 Et je le dis volontiers à votre micro, pendant longtemps,
00:54:10 j'ai cru qu'il fallait avoir pour objectif de rassembler absolument tout le monde.
00:54:14 Et en fait, il y a aujourd'hui des personnes qui sont d'une petite minorité,
00:54:17 et c'est ce qui me fait garder espoir et croire qu'on va gagner,
00:54:20 cette minorité de gens veulent abattre la République française.
00:54:23 Et il y a deux façons de l'abattre.
00:54:24 Et c'était les émeutiers selon vous ?
00:54:26 Il y a les émeutiers, il y a ce que j'appelle l'agression physique de la France, la France du chaos.
00:54:32 Vous avez les caïds, vous avez les mafias, vous avez les gangs, les dealers,
00:54:35 vous avez celles et ceux qui veulent physiquement la détruire.
00:54:37 Et puis vous avez aussi, j'en parle également dans le livre,
00:54:40 ce que j'appelle la France du chaos idéologiste, pardon, idéologue,
00:54:45 qui se bat sur le plan des idées, ce sont les séparatistes,
00:54:49 qu'il s'agisse d'intégristes ou à l'autre bout de la chaîne,
00:54:52 d'individualistes à l'extrême comme les wokistes par exemple,
00:54:56 qui clairement veulent abattre notre modèle de République, une et indivisible.
00:55:00 Et je crois qu'on a trop longtemps dans ce pays refusé de nommer l'adversaire.
00:55:04 Il y a un adversaire aujourd'hui, il faut le dire, il faut le dire sereinement,
00:55:07 sans caricature et en disant maintenant on les combat et on va gagner.
00:55:10 Et Emmanuel Macron ne le dit pas, puisqu'il parle de l'oisiveté,
00:55:13 donc pour lui il n'y a pas d'adversaire.
00:55:15 Je crois que pour l'instant cet adversaire n'a pas été nommé.
00:55:18 Alors avant de continuer cette discussion avec vous, je vous propose,
00:55:21 je vais vous montrer une photo et Marine va attendre deux secondes avant de la montrer
00:55:25 et je vais faire avec vous ce que j'ai fait déjà hier soir,
00:55:28 je vous propose de ne pas la commenter.
00:55:30 Voilà, on ne va pas la commenter parce que ça ne sert à rien,
00:55:33 puisque tout le monde fait le même commentaire.
00:55:36 Et ça montre, là aussi, qu'il n'y a pas de détail en fait,
00:55:41 le détail n'existe pas.
00:55:43 Quand on dit "le diable est dans les détails", non, le détail en fait n'existe pas.
00:55:47 Donc c'est un tweet de France Culture qui propose un documentaire
00:55:52 et le sujet du documentaire c'est "comment un simple regard,
00:55:56 peut-il être à l'origine de violence ?"
00:55:59 France Culture, qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce que tu veux ?
00:56:02 Et puis ça peut partir en vrai, pour un mot d'une futilité incroyable,
00:56:07 un simple regard.
00:56:08 Est-ce qu'on peut voir à présent cette image ?
00:56:12 Voilà, voilà, "comment un simple regard peut-il être à l'origine de violence ?"
00:56:18 Donc voilà, chacun peut rire, bien évidemment, vous avez compris.
00:56:24 France Culture et son choix d'illustration, voilà.
00:56:27 Pour donc illustrer cette question,
00:56:31 "comment un simple regard peut-il être à l'origine de violence ?"
00:56:34 vous avez cette photo et chacun en tirera, bien évidemment,
00:56:40 les conclusions qu'il souhaite.
00:56:44 Un mot sur Donald Trump, parce que ça, ça m'intéresse grandement.
00:56:49 J'ai un document que je voulais d'ailleurs vous montrer,
00:56:54 c'est Donald Trump, c'était ce week-end,
00:56:57 et quasiment désormais une sorte de gourou, de prêche, qu'il a fait.
00:57:03 - Il n'est jamais décevant.
00:57:05 - Comme vous dites, "sortez de votre lit et allez voter",
00:57:08 a-t-il dit d'ailleurs hier soir lors d'un meeting à Laconia,
00:57:13 Ron De Santis, on le sait, a jeté l'éponge.
00:57:16 Et ça, c'est un document, je vais la citer d'ailleurs,
00:57:19 c'est Laurence Haïm qui a mis ça sur les réseaux,
00:57:22 elle était manifestement dans un meeting de Donald Trump.
00:57:25 Et quand j'ai vu ça, je me permets de le passer,
00:57:28 puisqu'elle l'a mis sur les réseaux, j'ai demandé qu'on traduise
00:57:31 ce que dit Donald Trump.
00:57:34 Et je vous propose de voir cette séquence,
00:57:37 qui est un peu longue, qui fait deux minutes,
00:57:39 mais qui est tellement éclairante, et après vous allez la décrypter.
00:57:43 - J'ajouterai de l'ombre.
00:57:45 Nous sommes une nation hostile à la liberté,
00:57:49 à la foi et même à Dieu.
00:57:52 Nous sommes une nation qui a une économie s'enfonçant
00:57:55 dans un cloac.
00:57:57 La chaîne d'approvisionnement est rompue,
00:58:00 les étagères sont vides et les livraisons à l'arrêt.
00:58:03 Son système éducatif est au plus bas.
00:58:06 Nous sommes une nation qui a vendu au Japon
00:58:11 une entreprise autrefois grande, comme l'US Steel.
00:58:16 Le succès actuel de la bourse est entièrement soumis
00:58:20 à la perspective d'une victoire de mon mouvement
00:58:23 à l'élection présidentielle.
00:58:26 Nous sommes une nation où l'on permet à des gangs de voleurs
00:58:30 d'entrer dans les magasins, de tabasser, de tuer et de voler.
00:58:34 Tout cela sans aucune représailles.
00:58:38 Une nation où la police s'est vue retirer son autorité,
00:58:42 qui voit ses familles et ses pensions menacées
00:58:45 et qui n'ose même plus parler d'application de la loi.
00:58:49 Nous sommes une nation où le fentanyl et d'autres drogues légales
00:58:53 sont plus faciles à obtenir que des provisions alimentaires
00:58:57 pour nos magnifiques familles.
00:59:00 Nous sommes devenus une nation où les drogues légales
00:59:03 sont plus faciles à obtenir que des provisions alimentaires
00:59:06 pour nos magnifiques familles.
00:59:09 Nous sommes devenus une nation infestée par les stupéfiants,
00:59:12 affligée par la criminalité, incapable de résoudre
00:59:15 les problèmes les plus simples.
00:59:18 Nous instituerons la peine de mort pour les trafiquants de drogue,
00:59:22 responsables de la mort de plus de 500 personnes durant leur vie.
00:59:26 Les mères n'auront plus à voir leurs enfants mourir d'overdoses dans leurs bras,
00:59:30 se demandant "Que puis-je faire ? Que puis-je faire ?
00:59:34 Je veux que mon enfant revienne."
00:59:37 Nous sommes une nation dont les aéroports, autrefois admirables,
00:59:41 sont désormais sales et surchargés,
00:59:44 où l'on attend des heures pour finalement apprendre
00:59:47 que les avions ne décolleront pas,
00:59:50 et que personne ne sait ce qu'il se passe.
00:59:53 Où les prix des billets ont triplé, où il manque des pilotes de ligne,
00:59:56 des aiguilleurs qualifiés, et où ils ne savent pas
00:59:59 ce qu'ils sont foutus de faire.
01:00:02 Nous sommes une nation qui contrôle durement
01:00:05 tous ses citoyens dans tous les ports,
01:00:08 tous les ports sans exception,
01:00:11 mais où les clandestins passent par millions tous les contrôles.
01:00:14 Nous sommes une nation qui a perdu sa volonté,
01:00:17 sa confiance et sa force.
01:00:20 Nous sommes une nation qui a perdu son chemin.
01:00:24 - Et bien, Prometeur ?
01:00:27 - Oui, alors, moi, ce que je trouve intéressant d'abord,
01:00:30 c'est de voir les gens qui sont dans la salle,
01:00:33 le discours, c'est un discours qu'on pourrait tenir en France,
01:00:36 que certains pourraient tenir en France,
01:00:39 c'est-à-dire nous sommes une nation par terre,
01:00:42 en gros, certains peuvent le tenir.
01:00:45 C'est ce que nous disons parfois ici sur certaines choses.
01:00:48 Et effectivement, nous avons des gens qui sont là,
01:00:51 qui sont là, qui sont là, qui sont là, qui sont là,
01:00:54 et effectivement, on voit des points communs
01:00:57 entre l'Amérique de Trump et puis certaines révoltes
01:01:00 que j'entends, les paysans, les Gilets jaunes,
01:01:03 qui effectivement ont le sentiment de ne pas être écoutés
01:01:06 pendant tellement d'années, qu'effectivement,
01:01:09 ils vont chez Trump avec cette musique, ce côté gourou,
01:01:12 cette manière, ce charisme qu'il a.
01:01:15 - Oui, mais bon, ça, c'est le style américain,
01:01:18 une sorte de prophète du malheur.
01:01:21 Non, mais effectivement, ils surfent depuis toujours sur le déclin,
01:01:24 "Refaire de l'Amérique une grande nation",
01:01:27 c'est le slogan qu'il a porté au pouvoir,
01:01:30 il y a maintenant près de... il y a 7 ans de ça.
01:01:33 Donc, ils creusent toujours le même sillon
01:01:36 et ce qu'ils relèvent, c'est que l'Amérique va,
01:01:39 effectivement, être une nation qui est en forme de chaos.
01:01:42 Alors, bon, aujourd'hui, c'est l'élection de New Hampshire,
01:01:45 des primaires, et c'est le jour où la droite
01:01:48 avait encore une petite chance, la droite américaine,
01:01:51 les Républicains, avaient encore une petite chance d'échapper à Trump.
01:01:54 Et visiblement, c'est cuit, c'est-à-dire qu'il va être
01:01:57 le champion de la droite
01:02:00 pour la campagne présidentielle face à Biden.
01:02:03 On va avoir ce duel incroyable, sauf si Dieu,
01:02:06 évidemment, nous en préserve.
01:02:09 C'est-à-dire si l'un des deux calanches
01:02:12 avant le premier mardi qui suivra le premier lundi de novembre.
01:02:15 - Laissons Dieu hors de tout ça,
01:02:18 mais est-ce qu'il peut être empêché sur le plan juridique ?
01:02:21 - Pardon ? - Est-ce qu'il peut être empêché sur le plan juridique ?
01:02:24 - Ah oui, c'est vrai, vous avez raison, pardon.
01:02:27 Il y a Dieu et il y a les magistrats.
01:02:30 Il y a, effectivement, il y a quand même quelques casseroles
01:02:33 assez... qui risquent de poser problème. Mais, bon...
01:02:36 - Il y a, en même temps, une éligible dans deux États.
01:02:39 Il a fait un recours dans la Cour suprême.
01:02:42 Et Cour suprême, où il a nommé trois magistrats.
01:02:45 - Non, mais bon, il y a... - Votre analyse. Est-ce qu'il va se présenter ou pas ?
01:02:48 - Bien sûr. - Non, mais est-ce qu'il ira au bout ?
01:02:51 Est-ce qu'il peut être empêché ? C'est ça ma question, elle est essentielle.
01:02:54 - Personne n'en sait rien. Il y a deux hypothèques.
01:02:57 Il y a problème de santé et problème juridique, c'est vrai.
01:03:00 Même si... Le problème de santé est un vrai problème, pardon,
01:03:03 parce que c'est quand même extrêmement violent, une campagne primaire.
01:03:06 Pour en avoir suivi, c'est vraiment un truc qui demande
01:03:09 beaucoup d'énergie, et il a son âge, quand même.
01:03:12 - Trump ? - Oui, Trump, oui, quand même.
01:03:15 - Par rapport à Biden, il est en forme. - Biden, évidemment.
01:03:18 Biden, oui, il marche sur l'eau.
01:03:21 - Et s'il se présente aujourd'hui, que disent les sondages américains ?
01:03:25 - Les sondages américains, pour les primaires, disent qu'il est tel avance...
01:03:28 - Non, primaires, nous sommes d'accord. - ... qu'il va débarrasser le plancher,
01:03:31 social, substitue... - Primaire, il n'y a pas de souci.
01:03:34 - ... pour l'élection elle-même. Est-ce qu'il est favori de l'élection ?
01:03:37 - C'est très tangent. Il y a... C'est très, très tangent.
01:03:40 Il y avait un sondage, là, qui a sorti le Wall Street Journal, avant-hier,
01:03:43 pour expliquer que, si on regarde les études économiques,
01:03:46 ils ne se sont jamais trompés, en fait, Biden pourrait être élu.
01:03:49 Alors, bon, chacun... La campagne commence.
01:03:52 Mais a priori, c'est plutôt bon. Il y a une colère aux États-Unis,
01:03:56 il y a une vraie colère dans une partie de l'opinion.
01:03:59 Vous avez un pays qui est cassé en deux, qui est vraiment clivé.
01:04:02 Vous avez deux Amériques qui se font face, avec deux champions,
01:04:05 deux vieux messieurs qui incarnent chacun leur camp
01:04:09 dans une radicalité qui ne faiblit pas du tout.
01:04:13 C'est très étrange, hein ? On vit un moment d'histoire,
01:04:17 avec cette élection qui aura des répercussions dans le monde entier,
01:04:21 un moment assez inouï. - Heureusement qu'on a
01:04:23 ministre des Affaires étrangères qui tiendra le camp.
01:04:25 - Oui, à la hauteur. Forcément.
01:04:27 - Mais Nikki Haley avait sous-estimé cette polarisation
01:04:30 à l'extrême du peuple américain. Enfin, on a 25 % des Américains
01:04:33 aujourd'hui qui considèrent que le FBI a organisé l'invasion du capital.
01:04:36 Par exemple, Nikki Haley, à côté de ça, a fait une campagne à l'ancienne
01:04:39 sur la maîtrise des dossiers, très classique.
01:04:41 - Nikki Haley, c'est 66 % contre 12 % dans les sondages.
01:04:45 - Bon, Vincent Gendrin est avec nous ce matin.
01:04:47 Les deux France, évidemment, vous renez sur le témoignage
01:04:50 de l'agression de votre famille, et vous écrivez
01:04:52 "l'émotion est trop forte, je me déconnecte,
01:04:55 je vis la scène de l'extérieur totalement dissociée,
01:04:58 mes poumons sont en feu, dans ma tête je visualise le pire,
01:05:02 l'horreur défile devant mes yeux, le talkie-walkie crépite,
01:05:06 je l'entends à peine, je supplie, je prie,
01:05:09 je promets l'impossible pourvu qu'il soit en vie,
01:05:12 je pense à mes parents, ils ne peuvent pas l'apprendre par la presse,
01:05:15 presque naturellement, je compose le numéro, allô,
01:05:18 mon père décroche d'une voix endormie, inquiète, papa, silence,
01:05:21 rien ne sort, les mots sont coincés dans ma gorge,
01:05:25 ça va, qu'est-ce qu'il y a ? En une seconde, la digue
01:05:28 qui retenait mes émotions à craquer,
01:05:31 le réconfort que seul un parent aimant peut apporter,
01:05:35 me tendait les bras."
01:05:38 - Effectivement, dans...
01:05:48 Pardon.
01:05:50 Il y a encore beaucoup d'émotions.
01:05:53 Dans ce livre, il y a trois temps
01:05:56 qui s'alternent régulièrement.
01:05:59 Il y a ce que vous venez de lire comme extrait,
01:06:02 c'est-à-dire le temps des émotions, du drame,
01:06:05 le temps de l'attaque chez moi, les émeutes avant.
01:06:08 C'est le temps d'une certaine forme de sidération.
01:06:11 On a l'impression d'être dans un film,
01:06:14 tellement ça paraît irréel, tout ce qui se passe dans ces moments-là.
01:06:17 Et j'ai voulu le raconter, même si j'avais beaucoup hésité au départ,
01:06:21 parce que, à la fois, ça m'a servi d'une certaine manière de thérapie,
01:06:25 et également parce que je ne pouvais pas supporter l'idée
01:06:29 que ça soit oublié, en fait.
01:06:32 Et j'avais envie que les gens mesurent tout ce qui s'était passé,
01:06:35 d'autant plus qu'on voyait bien le décalage
01:06:38 entre différentes parties du pays à ce moment-là,
01:06:41 entre ceux qui avaient vécu les émeutes et ceux qui en étaient loin.
01:06:44 Je me souviens d'avoir fait le 20h de TF1 le dimanche
01:06:47 qui a suivi l'attaque.
01:06:50 Et on me donne la possibilité de m'exprimer, ce qui est extraordinaire.
01:06:54 Et dans l'annonce des titres, on dit qu'on aura le maire de L'Eiléros
01:06:58 qui vient de vivre une attaque.
01:07:00 Premier titre, deuxième titre, les maires en général, troisième titre,
01:07:03 le rosé, le rosé qui sera vraiment pas cher cet été
01:07:06 et qui sera sur toutes les tables.
01:07:08 Je me souviens comme un coup de fouet de ce message-là,
01:07:11 parce qu'il y avait un côté, c'est vrai qu'il y a une France
01:07:13 qui va juste aller prendre son apéro avec un bon petit rosé glacé
01:07:16 et tellement loin, tellement déconnecté de ce qu'ont vécu tous les autres.
01:07:20 Et ce livre, il est aussi là pour répondre à ça.
01:07:23 Sur le côté, on n'a pas le droit d'oublier, on ne peut pas juste tourner la page
01:07:26 comme si ça ne s'était pas passé.
01:07:28 Notamment parce que moi, j'ai la conviction que ça peut recommencer à tout moment,
01:07:31 qu'on n'est pas plus précaires, je le disais tout à l'heure.
01:07:34 Et surtout qu'au fond, les émeutes sont juste le symptôme.
01:07:37 En réalité, le volcan a explosé, mais derrière, en dessous, ça couvre
01:07:43 et c'est bien plus grave encore ce qui se passe.
01:07:45 Et je pense que cette prise de conscience-là, c'est ce que j'essaie de faire dans le livre
01:07:48 en faisant le constat qu'il y a une France du chaos,
01:07:51 une France qui aujourd'hui joue contre son camp,
01:07:54 qui essaye de déstabiliser l'ordre et la société dans laquelle nous vivons.
01:07:58 Il y a évidemment, et je veux garder cet optimisme, la France du sursaut,
01:08:02 celles et ceux qui continuent à se battre, qui aiment leur pays,
01:08:04 qui ont envie que ça change.
01:08:06 Et puis entre les deux, et c'est aussi le troisième point de ce livre,
01:08:10 c'est une forme d'appel à la mobilisation générale.
01:08:12 La France silencieuse, c'est plus possible après ce qu'on vient de vivre.
01:08:16 Ce n'est plus possible.
01:08:17 Donc choisissez votre camp, parce que la neutralité,
01:08:21 c'est être complice de la France du chaos.
01:08:23 Et je le dis aux gens, on se disait en aparté tout à l'heure,
01:08:26 les politiques ont une responsabilité immense, vous avez raison.
01:08:28 Mais je veux aussi dire à nos concitoyens, si les politiques vous plaisent pas,
01:08:31 changez-les, vous avez un bulletin de vote et la possibilité de vous engager.
01:08:35 Les partis politiques vous plaisent pas, créez-en, investissez-vous,
01:08:38 changez les aides de l'intérieur.
01:08:39 Si l'école vous plaît pas, investissez-vous à l'école, changez l'école.
01:08:42 La police vous plaît pas, mais devenez policier.
01:08:44 On manque partout, partout, de policiers, d'enseignants, de médecins,
01:08:48 de professionnels, d'infirmiers.
01:08:50 Allez-y, allez-y.
01:08:52 Il n'y a pas de petit geste pour combattre la France du chaos,
01:08:54 il n'y a pas de petit geste quand on est 67 millions à les faire.
01:08:56 Il y a quelque chose que vous dites, qui est très important,
01:08:59 qui est au cœur de toutes nos discussions.
01:09:01 C'est cette notion d'infime minorité.
01:09:04 Est-ce vraiment une infime minorité ?
01:09:07 Parce que c'est une précaution oratoire.
01:09:10 Toutes les gens qui s'expriment sur ces sujets disent ça,
01:09:15 c'est une infime minorité.
01:09:17 Est-ce que vous en êtes si sûr aujourd'hui ?
01:09:20 Moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'y a pas de fatalité.
01:09:25 Répondez à ma question.
01:09:26 Je vais y répondre.
01:09:27 C'est pour ça que je parle de minorité.
01:09:28 Parce qu'elle est essentielle, en fait, ma question.
01:09:30 Parce qu'elle fait partie aussi du déni.
01:09:32 Je partage complètement Pascal Praud.
01:09:34 Mais je vous le dis en plus très honnêtement,
01:09:36 longtemps, j'avais envie de croire qu'en fait,
01:09:39 la République française et notre modèle de société étaient une évidence.
01:09:43 Et ce qu'ont démontré ces émeutes,
01:09:45 c'est que ce n'est absolument pas une évidence, c'est un combat.
01:09:48 J'ai osé le terme, et Dieu sait qu'on me l'a reproché,
01:09:51 de faire du prosélytisme républicain.
01:09:53 Parce qu'en face, il y a du prosélytisme anti-républicain, anti-France.
01:09:58 Là où j'insiste sur le fait que c'est une minorité,
01:10:01 c'est pour dire la partie, on peut vraiment encore la gagner.
01:10:03 Parce qu'on est la grande majorité, pour l'instant, silencieuse.
01:10:06 Et que si demain on prend la parole, alors on gagne la partie.
01:10:09 Parce qu'ils ne sont pas si nombreux que ça.
01:10:11 Mais effectivement qu'ils sont là.
01:10:13 Et nos adversaires aujourd'hui, ils grandissent.
01:10:15 Sur le terrain physique, je parlais des mafias, des gangs et des caïds.
01:10:20 Ils grandissent en termes d'idéologie, les séparatistes.
01:10:23 Et puis il faut dire qu'ils ont quelques complices.
01:10:25 Parce que vous avez certains acteurs,
01:10:27 notamment, je pense, dans le camp politique à la France insoumise,
01:10:31 comme M. Mélenchon, imaginez ce que ça a été pour moi
01:10:34 de voir ce monsieur faire la liste de ce qu'on avait le droit ou pas de brûler.
01:10:38 Enfin voilà, juste, pardon, mais il a oublié de dire qu'on ne brûlait pas la maison des gens.
01:10:42 Et ces gens-là sont complices parce qu'ils mettent de l'huile sur le feu en permanence.
01:10:46 Et l'espace médiatique, comment vous êtes traités ?
01:10:48 Parce que ça, moi je pense que c'est au cœur de la problématique française.
01:10:52 L'espace médiatique, les journalistes, les intellectuels, les comédiens,
01:10:57 les artistes en général.
01:10:59 C'est au cœur aussi de notre difficulté.
01:11:02 Et c'est pour ça que je...
01:11:04 Comment vous êtes traités, vous ?
01:11:06 Alors, vous m'invitez, donc je m'estime bien traité.
01:11:09 Vous étiez chez "Quotidien" hier ?
01:11:13 Oui, et objectivement j'étais bien accueilli.
01:11:16 Vraiment, je...
01:11:18 Si les médias ne nous plaisent pas,
01:11:21 à nous là aussi de faire vivre ceux qui disent la vérité,
01:11:24 ceux qui disent vraiment le fond de la pensée des gens.
01:11:27 On a encore à peu près la chance d'être dans un pays démocratique
01:11:30 où on a une variété de médias.
01:11:32 Donc là aussi, je dis à nos concitoyens,
01:11:34 si l'information que vous consommez vous paraît pas juste,
01:11:37 prenez-vous par la main aussi
01:11:39 et allez soutenir celles et ceux qui méritent d'être soutenus.
01:11:42 C'est fondamental.
01:11:43 Donc, les médias ont leurs responsabilités,
01:11:46 mais ils ont leurs responsabilités à condition qu'on soit passifs devant.
01:11:49 Si en tant que citoyen, on s'active et on va vérifier les infos, etc.
01:11:53 C'était impressionnant sur la manifestation de dimanche.
01:11:57 D'une chaîne à l'autre, on entendait que c'était un immense succès
01:12:00 et de l'autre qu'il n'y avait personne.
01:12:01 Donc on voit bien qu'il y a des points de vue aujourd'hui
01:12:03 qui sont très différents dans le monde médiatique
01:12:05 et c'est là où il faut que nos concitoyens aillent chercher l'information.
01:12:08 Je ne sais pas qui vous disait qu'il y avait beaucoup de monde,
01:12:10 mais la vérité c'est qu'il n'y avait personne dans cette loi.
01:12:12 Ceux qui ont manifesté pour supprimer la loi
01:12:17 qui avait été votée pour lutter contre l'immigration,
01:12:19 on ne peut pas dire que ce soit un succès.
01:12:21 Donc forcément, ceux qui ont dit le contraire,
01:12:23 ils ont un biais idéologique.
01:12:24 Vous parlez de votre épouse Mélanie, bien sûr.
01:12:27 Mélanie est dans la rue, pieds nus, en chemise de nuit.
01:12:29 Son visage est marqué par la douleur.
01:12:30 Ils sont plusieurs à l'aider, à la soutenir.
01:12:32 Lorsque je reviens vers eux, je la serre dans mes bras.
01:12:35 Ce sont des moments très émouvants.
01:12:36 Comment va votre famille aujourd'hui ?
01:12:38 Comment elle se remet ?
01:12:40 Merci de poser la question.
01:12:43 Mieux, évidemment.
01:12:44 Beaucoup mieux.
01:12:46 Il y a encore du chemin, clairement.
01:12:48 Et on a été énormément entourés par des proches,
01:12:56 par des professionnels,
01:12:58 mais aussi par des milliers, milliers, milliers de Français.
01:13:01 J'ai eu l'occasion, sur cette chaîne,
01:13:03 de remercier toutes celles et ceux qui nous ont écrits.
01:13:06 On a quasiment eu 10 000 courriers ou mails
01:13:08 qui nous sont parvenus d'inconnus,
01:13:11 qui commençaient par prendre la plume en disant
01:13:13 « c'est la première fois que j'écris ».
01:13:15 Et ça, ça m'a touché.
01:13:17 Quand je dis « les deux frances, celle du chaos, celle du sursaut »,
01:13:20 vous pouvez m'imaginer la force que ça donne
01:13:22 de voir ces lettres, ces courriers, ces mails,
01:13:24 qui sont les mails du sursaut, en fait,
01:13:26 de celles et ceux qui n'ont pas abandonné la partie,
01:13:28 qui pensent qu'on peut encore la gagner.
01:13:30 Moi, si je suis là avec vous aujourd'hui,
01:13:32 et que je fais ce livre, et que j'ai envie de m'impliquer,
01:13:34 c'est parce qu'en fait, je me dis, c'est eux qui ont raison,
01:13:36 on va gagner, et ça vaut le coup de se battre pour ça.
01:13:39 Et où en est l'enquête ?
01:13:41 Zéro.
01:13:42 C'est-à-dire que ceux qui sont entrés,
01:13:44 qui ont agressé votre famille,
01:13:46 ils sont à zéro aujourd'hui.
01:13:48 Et votre sentiment, c'est que...
01:13:50 Je veux vraiment être très clair,
01:13:52 je remercie les policiers et les fonctionnaires
01:13:54 du ministère de la Justice, qui font leur maximum.
01:13:56 Mais la très grosse difficulté dans notre affaire,
01:13:58 c'est qu'en réalité, c'est pas tant le jour même
01:14:00 qu'on n'arrive pas à les attraper.
01:14:02 C'est que ça fait plusieurs nuits, quatre nuits,
01:14:05 qu'il n'y a eu aucune interpellation.
01:14:07 Dans les autres villes, où il y a eu au moins
01:14:09 une ou deux personnes interpellées,
01:14:11 ils ont pu prendre les téléphones, remonter la file,
01:14:13 trouver d'autres participants.
01:14:15 Nous, on a plus de 200 émeutiers qui saccagent la ville.
01:14:18 Pas une seule interpellation pendant les nuits d'émeute.
01:14:21 Pas une seule.
01:14:22 Parce que pour interpeller quelqu'un,
01:14:24 à un moment, il y a un principe de réalité,
01:14:26 c'est qu'il faut être capable physiquement
01:14:28 de lui mettre la main dessus.
01:14:30 Comme il n'y avait pas de policiers dans les rues.
01:14:32 Parce que les policiers nationaux, courageux et valeureux,
01:14:34 défendaient le commissariat de police nationale.
01:14:36 Et que nos policiers municipaux, là aussi des héros,
01:14:38 et je voudrais une fois encore leur remercier et les saluer,
01:14:40 défendaient comme ils pouvaient l'hôtel de ville,
01:14:42 le marché, la bibliothèque, le centre-ville.
01:14:44 En réalité, personne n'était capable d'aller interpeller les émeutiers.
01:14:48 Donc ceux qui ont saccagé aujourd'hui votre ville sont impunis.
01:14:52 Ils sont totalement impunis.
01:14:54 Et c'est ça qui est inacceptable, qui est même intolérable.
01:14:56 Donc ils nous regardent peut-être et ils s'amusent.
01:14:58 Je ne suis pas sûr qu'ils regardent ces news,
01:15:00 mais en tout cas, qu'ils s'amusent, c'est fort possible.
01:15:02 Et vous imaginez pour nous, pour les citoyens,
01:15:04 pour les commerçants qui ont tout vu saccagé,
01:15:06 probablement qu'ils sont encore là, effectivement, dans les rues,
01:15:09 probablement qu'on les a déjà croisés dans différentes manifestations.
01:15:11 C'est inacceptable.
01:15:12 Vous savez, moi, je suis père de famille.
01:15:14 J'ai une petite de 5 ans qui, pour elle, dans sa tête,
01:15:17 "Papa, c'est le maire, c'est le chef de la police."
01:15:20 Et jusqu'à fin octobre, entre juillet et fin octobre,
01:15:22 tous les matins, "Papa, est-ce que t'as arrêté les voleurs ?"
01:15:25 Parce que dans sa tête, elle, les méchants, c'est les voleurs.
01:15:27 Vous savez, c'était un crève-cœur pour moi de devoir lui dire non.
01:15:31 Je ne lui ai jamais menti là-dessus.
01:15:33 Et c'est vrai que, encore une fois, je veux croire que dans notre pays,
01:15:37 il y a des fonctionnaires qui font leur maximum, et d'ailleurs, je le sais.
01:15:40 Mais ce qu'ils me disent, c'est qu'en gros,
01:15:42 c'est nos lois qui les empêchent d'aller plus loin.
01:15:45 Parce que, et je tiens à notre belle démocratie,
01:15:50 mais notre démocratie, parfois, va tellement loin
01:15:52 que même sous le contrôle d'un juge,
01:15:54 même sous le contrôle de toutes les autorités qui font qu'il n'y a pas d'abus,
01:15:58 on ne peut pas aller pirater un téléphone
01:16:00 de quelqu'un qui, pourtant, a un casier judiciaire long comme le bras.
01:16:03 Dans d'autres pays, dans d'autres démocraties,
01:16:06 on aurait pu avoir des moyens d'enquête supplémentaires.
01:16:11 Les policiers font le maximum aujourd'hui dans le cadre du droit.
01:16:14 Moi, je pense que notre droit, il doit évoluer.
01:16:16 Parce qu'aujourd'hui, les ennemis, eux, ils ont évolué.
01:16:18 Ils ont des messages récryptés.
01:16:20 Ils sont plus innovants et plus performants que nous.
01:16:23 J'ai souvent défendu le fait que les polices municipales et nationales
01:16:26 puissent utiliser des drones.
01:16:27 Et on me dit, vous comprenez, les libertés individuelles,
01:16:29 ce n'est pas possible, une caméra qui vole.
01:16:31 Mais les dealers, ils ne nous ont pas attendus.
01:16:33 Ils ont tout le dernier cri.
01:16:35 Aujourd'hui, les policiers, ils essayent de trouver la drogue.
01:16:37 C'est fini, on ne la cache plus dans les lattes du plafond, du hall d'immeuble.
01:16:40 La drogue, elle est à 6 km dans le ciel, accrochée à un drone.
01:16:44 Et quand il y a besoin de se refournir, ça descend.
01:16:46 Si jamais il y a une descente de police, vous ne trouvez rien.
01:16:49 C'est ça, la réalité.
01:16:50 Les dealers qui ont beaucoup, beaucoup plus d'argent que notre police nationale
01:16:54 ou municipale ont des moyens technologiques dernier cri.
01:16:57 Quand est-ce qu'on se réveille ?
01:16:58 Quand est-ce qu'on change les lois ?
01:17:00 Quand est-ce qu'on change aussi la justice
01:17:02 pour être capable à un moment donné de s'adapter ?
01:17:05 Aujourd'hui, la police est censée nous protéger, être le bouclier.
01:17:08 Eh bien, il n'est plus du tout au niveau de l'épée de ceux qui nous menacent
01:17:11 et de ceux que j'appelle la France du chaos.
01:17:13 Ce que vous dites est à la fois terrifiant, indispensable.
01:17:22 Et chacun a le sentiment que ça ne changera pas.
01:17:28 Moi, j'ai le sentiment que ça ne changera pas.
01:17:30 J'ai écrit un jour dans le journal du dimanche, je crois que c'est foutu.
01:17:34 Je crois que c'est foutu, en fait.
01:17:36 Moi, je ne le crois pas, Pascal Fauré.
01:17:38 Je crois que c'est foutu parce que, pourquoi ?
01:17:40 Parce que quand je vous entends, quand je vous entends,
01:17:43 quand je vous entends, ce qu'il faut faire
01:17:47 demande un tel changement de logiciel et de paradigme
01:17:51 que personne ne le fera dans l'État actuel.
01:17:56 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron ne le fera pas.
01:17:58 Ne jamais dire jamais, mais ce qui est certain.
01:17:59 Emmanuel Macron ne le fera pas.
01:18:00 Ça fait sept ans qu'il est au pouvoir, il ne le fera pas.
01:18:02 Puisque lui-même, il y a huit jours, il explique que c'est l'oisiveté
01:18:08 qui est à l'origine de ce qui s'est passé chez vous.
01:18:10 Donc il ne le fera pas, ce n'est pas dans son logiciel.
01:18:13 Il ne le fera pas.
01:18:14 Merci de me donner la parole aujourd'hui pour pouvoir l'interpeller,
01:18:17 lui, le gouvernement et tous les Français.
01:18:19 Parce que pour que ça change, il faut qu'on soit tous mobilisés.
01:18:21 Vous l'avez rencontré, Emmanuel Macron ?
01:18:23 Je fais partie de ceux qui ont été accueillis à l'Élysée quelques jours après.
01:18:26 Mais en tête à tête, est-ce que vous lui avez parlé ?
01:18:28 Non.
01:18:29 C'est quand même sidérant qu'il ne vous parle pas.
01:18:31 Moi, je vous assure, c'est sidérant qu'après ce qui s'est passé dans votre ville,
01:18:36 il ne prenne pas son téléphone et il ne dise pas "Venez dans mon bureau".
01:18:40 Et d'entendre "notre ville", je ne verrais pas que ça résume à l'ailéose.
01:18:46 Je ne sais pas, moi je n'ai jamais été dans les sphères de l'État.
01:18:49 J'ai des centaines de collègues qui sont dans des situations pareilles.
01:18:51 Moi, les médias se sont, à juste titre, au regard de l'attaque de ma maison.
01:18:55 À l'Élysée, ce jour-là, je rencontre plein d'autres mères qui ont été attaquées chez eux aussi.
01:18:59 Des collègues-mères, leurs fenêtres étaient ouvertes du salon,
01:19:03 et on a tiré des mortiers dans leur salon.
01:19:04 Ils n'ont pas voulu que ça se sache.
01:19:06 On a en Île-de-France, en banlieue parisienne, un collègue, en septembre dernier,
01:19:10 un type s'est introduit chez lui, a été égorger des lapins au fond de son jardin
01:19:13 et a laissé les dépouilles devant sa porte alors qu'il avait ses gamins
01:19:16 qui étaient là, qui sortaient pour aller à l'école.
01:19:18 Sous ces choses-là, les collègues-mères n'osent même pas en parler,
01:19:21 de peur de créer une panique ou l'envie que ça se reproduise.
01:19:26 Mais c'est le quotidien.
01:19:27 Et c'est le quotidien des mères, mais pardon, de nos concitoyens.
01:19:30 Vous savez, je me souviendrai toujours...
01:19:32 Pas de tous nos concitoyens.
01:19:34 Parce que ceux qui sont...
01:19:35 C'est la phrase de Thibaud de Montbréal.
01:19:37 Moi, Thibaud de Montbréal, il a dit
01:19:38 "Tant qu'ils ne seront pas en bas de leur hôtel particulier, ils ne bougeront pas."
01:19:41 "Tant qu'ils ne seront pas dans les villes, en bas des appartements haussmanniens
01:19:45 dans lesquels ils habitent, ils ne bougeront pas."
01:19:47 Parce que ces gens-là, et j'en fais partie d'ailleurs,
01:19:50 on n'est pas du tout...
01:19:51 Nous, on est à l'abri de ce monde-là.
01:19:54 On vit dans des quartiers où la sécurité, très souvent, n'est pas mise en défaut.
01:19:59 Mais de moins en moins.
01:20:00 Quand on a les moyens, on met nos enfants dans l'école privée,
01:20:04 donc on échappe, effectivement.
01:20:06 Quand on a un problème à l'hôpital,
01:20:08 on sait très bien que par des relations, on peut connaître quelqu'un.
01:20:11 En fait, on n'a que des passe-droits.
01:20:13 Et j'en fais partie.
01:20:15 On n'a que des passe-droits par rapport aux gens qui nous écoutent.
01:20:17 On décrit un pays du tiers monde.
01:20:18 Mais c'est ça.
01:20:19 C'est terrible.
01:20:20 Mais c'est ça, la réalité.
01:20:22 C'est-à-dire qu'on appelle des amis à l'hôpital américain
01:20:25 parce qu'on a les moyens, etc.
01:20:27 C'est ça, les deux Frances.
01:20:29 Et moi, je fais partie de la France qui est hyper avantagée.
01:20:33 Je suis un hyper privilégié.
01:20:35 Moi, je ne veux pas opposer la France avantagée, pas avantagée.
01:20:38 C'est la France qui agit ou celle qui n'agit pas.
01:20:41 Il y a ceux qui agissent contre nous.
01:20:43 Il y a ceux qui se battent quotidiennement avec une abnégation incroyable
01:20:46 pour défendre ce qui nous reste.
01:20:47 Je pense notamment à nos policiers, à nos forces de l'ordre.
01:20:49 C'est extraordinaire.
01:20:50 Mais aussi des profs courageux, etc.
01:20:52 Et puis, effectivement, il y a un entre deux qui n'a pas encore choisi son camp
01:20:55 et qui ferait bien de le faire rapidement.
01:20:57 Parce que sinon, ce que vous décrivez, des beaux arrondissements parisiens,
01:21:00 même ça, ça va être mieux.
01:21:01 C'est ce qu'a dit Thibaud de Montbréal.
01:21:02 Et il a raison.
01:21:03 C'est ce qu'il m'a dit un jour.
01:21:04 Il m'a dit tant qu'ils ne seront pas dans le...
01:21:06 Et je l'avais dit sur ces plateaux Ken,
01:21:08 tant qu'ils ne seront pas au flore, ils ne bougeront pas.
01:21:10 Il est 10h33.
01:21:13 Sommeil à l'abidi.
01:21:14 Pardonnez-moi, c'est habituel, souvent, nous sommes en retard dans cette émission.
01:21:18 Mais ce que vous écrivez, ce que vous dites est absolument passionnant.
01:21:21 Et on pourrait continuer d'ailleurs la discussion.
01:21:22 J'imagine que vous allez aller chez Laurence Ferrari, chez Sonia Mabrouk.
01:21:25 Notamment, en vérité, sur la menace islamo-séparatiste.
01:21:29 Vous écrivez en vérité, cette menace évolue.
01:21:31 Ça date beaucoup plus vite que nos démocraties.
01:21:33 On sait désormais qu'en prison, les éléments les plus radicaux
01:21:35 conseillent à leurs élèves de s'habiller à l'européenne,
01:21:37 de ne pas porter de barbe ou tout autre signe qui pourrait éveiller des soupçons.
01:21:40 Sans parler de la responsabilité d'Internet
01:21:42 et de notre manque de capacité à repérer, à fermer les sites et messagerie extrémiste, etc.
01:21:46 Donc ce livre est absolument passionnant, votre témoignage est passionnant.
01:21:49 Je m'étonne que le président de la République ne vous appelle pas.
01:21:52 Je m'en étonne.
01:21:54 Vous êtes le maire d'une ville, je m'étonne qu'il le soit.
01:21:57 En fait, c'est ce que j'appelle déconnecté.
01:22:00 Voilà, c'est ça la déconnexion pour moi.
01:22:02 Sommeil à l'abidi.
01:22:03 Pardonnez-moi, il est 10h34.
01:22:04 Du fumier pour la préfecture d'Agen, comme vous pouvez le constater sur ces images.
01:22:11 Les agriculteurs ne lâchent rien.
01:22:13 Depuis ce matin, ils sont des dizaines devant le bâtiment.
01:22:16 Comme promis après la réunion infructueuse avec Gabriel Attalière,
01:22:20 ils continuent de multiplier les actions de blocage un peu partout en France.
01:22:25 Pour lui, ce sera non.
01:22:27 Gérard Larcher s'oppose à l'inscription de l'IVG dans la Constitution.
01:22:30 Le droit à l'IVG n'est pas menacé dans notre pays.
01:22:33 S'il était menacé, croyez-moi, je me battrais pour qu'il soit maintenu.
01:22:37 Mais je pense que la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux.
01:22:40 Ni de droits sociétaux, a argumenté le président du Sénat sur France Info.
01:22:45 Et puis, des tractations seraient en cours pour une pause de deux mois.
01:22:49 Une pause qui permettrait de libérer les 104 otages restants dans la bande de Gaza
01:22:53 en échange de la libération de prisonniers palestiniens.
01:22:56 Un plan de médiation mené conjointement par le Qatar et l'Egypte
01:23:00 près de quatre mois après le début du conflit au Proche-Orient.
01:23:04 Georges Clemenceau disait, le gouvernement a pour mission
01:23:07 de faire que les bons citoyens soient tranquilles, que les mauvais ne le soient pas
01:23:10 et que les hésitants, que ceux qui ne savent pas, trouvent un point d'appui dans la loi.
01:23:15 C'était ce que disait Georges Clemenceau.
01:23:17 Il y a des matins où effectivement le moral est peut-être plus bas.
01:23:20 Et je rappelle qu'un accident de la route près d'un point de blocage
01:23:22 mis en place par des agriculteurs dans le cadre d'une mobilisation
01:23:25 a causé le décès d'une femme et les membres de sa famille sont également blessés.
01:23:30 C'est le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui a appris cette information,
01:23:34 qui a donné cette information ce matin.
01:23:36 Vincent Jambrin, "Les deux Frances", celle du chaos, celle du sursaut.
01:23:40 C'est chez Albin Michel. Il me semble que c'est un livre essentiel à lire.
01:23:45 Merci grandement. Merci et courage à vous et respect aussi.
01:23:51 Respect pour vous parce que s'engager aujourd'hui comme vous le faites, c'est courageux.
01:23:58 - Merci. On y croit, on ne lâche rien.
01:24:00 - Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:24:04 [Musique]