Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1, ce matin jusqu'à 9h30 sur CNews, jusqu'à 10h30 c'est l'heure des pros.
00:00:09Il s'appelle Alexandre Portier, il a 34 ans, il est ministre délégué à la réussite scolaire, il est normalien, professeur de philosophie
00:00:20et il suffisait de l'écouter hier pendant la parole au Sénat pour comprendre que tout n'est pas perdu,
00:00:25qu'il reste en France des hommes politiques de valeur qui savent combiner éthique, intelligence et courage.
00:00:32Alexandre Portier a dit non au nouveau programme d'éducation de la vie affective, relationnelle et sexuelle
00:00:39qui devait être publié durant ce mois de décembre.
00:00:42Il a dit non à l'idée que les enfants du primaire apprennent à, je cite,
00:00:47repérer les discriminations issues de stéréotypes de genre.
00:00:52Il a dit non à ce qu'on évoque des personnes intersexes en CM2.
00:00:57Au collège, ces programmes, imaginés par la bureaucratie du ministère de l'éducation nationale sous l'influence d'associations WOC,
00:01:05sont truffés de références à la théorie du genre.
00:01:09Je rappelle que la théorie du genre vise à nier peu ou prou les différences biologiques entre hommes et femmes.
00:01:16En sociologie, le genre est un concept selon lequel l'environnement social de l'individu, son éducation, sa culture
00:01:23déterminent son identité sexuelle plus encore que de savoir s'il est né garçon ou fille.
00:01:30Alexandre Portier a précisé qu'il prenait aussi la parole comme père de famille.
00:01:36Je le répète, il va se heurter à beaucoup de voix dans l'espace médiatique qui vont caricaturer son propos.
00:01:42La séquence que nous vivons est passionnante. Elle marque la fin non pas du politiquement correct, mais des politiquement corrects.
00:01:50Alexandre Portier illustre ces temps nouveaux où un ministre n'a pas peur d'affronter la pensée dominante
00:01:58servie par les médias, mais que le plus grand nombre rejette.
00:02:03Il est 9h01. Chana Lusson, c'est à vous.
00:02:18Bonjour Pascal, bonjour à tous. Nouvelle journée de mobilisation du monde agricole.
00:02:23Un rassemblement est en cours devant l'ANSES à Maisons-Alfort dans le Val-de-Marne.
00:02:28Plus d'une centaine d'agriculteurs sont arrivés ce matin pour bloquer symboliquement l'entrée de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation.
00:02:35Écoutez les revendications de Julien, agriculteur dans les Yvelines sur place.
00:02:40Aujourd'hui cet organisme-là ne sert à rien. Il est là juste pour pénaliser les agriculteurs français.
00:02:47On veut juste les mêmes règles que nos voisins, les mêmes règles que les autres pays européens et que les agriculteurs européens.
00:02:52Le meurtrier présumé de Lilian Dejean, cet agent municipal tué par balle à Grenoble, sera remis ce soir à la France.
00:03:00Abdoul Diallo avait été interpellé la semaine dernière au Portugal. Il était visé par un mandat d'arrêt européen.
00:03:06Il ne s'est pas opposé à son retour en France. Cet homme de 25 ans compte déjà 19 condamnations à son casier judiciaire,
00:03:13notamment pour des faits de violence et de trafic de stupéfiants.
00:03:17Et puis l'Ukraine fait état ce matin d'une attaque massive sur ses infrastructures énergétiques, privant des centaines de milliers d'Ukrainiens d'électricité.
00:03:26La Russie accroît son offensive, notamment en impliquant des soldats nord-coréens.
00:03:31Alors question, est-ce que la France doit intervenir militairement pour défendre l'Ukraine ?
00:03:36Vous êtes 68% à répondre non dans notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1.
00:03:42Le JDD c'est 8 points de plus qu'en 2022. Voilà pour l'essentiel de l'information, c'est à vous Pascal.
00:03:47Merci Chana Lusto, nous sommes ce matin avec Sabrina Medjéber, avec Gérard Carreyrou, avec Olivier Dartigolle, avec Philippe Bilger, avec Florian Tardif.
00:03:55Un accord cette nuit paraît-il sur la censure ? Je vous dis qu'il va se passer quelque chose, oui ou non ?
00:04:01Moi je n'y crois pas.
00:04:02Vous n'y croyez pas ?
00:04:03Je n'y crois pas.
00:04:04Mais personne n'a intérêt à la censure.
00:04:05Mais personne, j'ai encore...
00:04:06Quand personne n'a intérêt à faire quelque chose...
00:04:10C'est pour ça qu'on le fait.
00:04:11Non mais par moins ça fait plus, vous ne pensez pas qu'on puisse se trouver un accord ?
00:04:16Ah oui, moi je pense qu'il va y avoir non pas un accord qui va être trouvé sur la censure, mais un accord qui va être trouvé globalement sur le texte.
00:04:23Bon, on parle, s'il y a un accord sur le texte...
00:04:25C'est-à-dire qu'il va finir par lâcher. En fait, il ne faut pas oublier que Michel Barnier c'est un négociateur du Brexit.
00:04:31Oui, oui.
00:04:33Non mais attendez, il va aller très loin dans le non, tout comme Marine Le Pen va aller très loin dans l'attention au jeu.
00:04:40Oui, on l'a dit.
00:04:42Bon, on parlera dans une seconde de Boilem Sansang, mais je me tourne vers Gérard Carreyrou.
00:04:45Thanksgiving !
00:04:47Thanksgiving !
00:04:49Notre envoyé spécial de la rue de la Convention.
00:04:52Alors, est-ce qu'on a d'abord, je demande à Marine, c'est aujourd'hui Thanksgiving ?
00:04:55Oui, c'est aujourd'hui.
00:04:56Alors on a la fameuse image...
00:04:58Parlez-moi de Thanksgiving.
00:05:00Pourquoi le président américain sacrifie-t-il une dinde chaque année ?
00:05:05Ou non, il sauve une dinde.
00:05:07Ecoutez, ça remonte à la fondation de l'Amérique, au Mayflower, et c'est le Thanksgiving merci-donnant.
00:05:14C'est-à-dire le remerciement à ces premiers Américains qui étaient les Américains du début,
00:05:21qui ont permis aux colons, ceux qui arrivaient par le Mayflower et les bateaux, etc.,
00:05:25de pouvoir commencer à avoir des cultures et à s'installer pour les remercier.
00:05:30Il y a eu cette journée...
00:05:31C'est plus important que Noël ?
00:05:33Oui, c'est...
00:05:34Pour les Américains, toute l'Amérique serait ?
00:05:36Non, c'est pas... Attendez, Noël reste quand même Noël, c'est-à-dire number one.
00:05:40Mais Thanksgiving est vraiment une fête américaine totale.
00:05:45Jour férié ?
00:05:46Oui, oui, bien sûr.
00:05:47Il y avait des...
00:05:48Oui, mais moi-même, j'oublie, mais je peux pas oublier.
00:05:51Ma femme, chaque année, me dit, mais attends, tu peux pas faire ça, c'est Thanksgiving.
00:05:55Ah bon, d'accord.
00:05:56J'ai lu quelque chose de très triste, Gérard, comme quoi des familles américaines
00:05:59ne se réunissaient plus dans une société très clivée, suite aux élections.
00:06:04Elles ne font plus Thanksgiving.
00:06:05Non, mais ça, c'est... L'Amérique est apaisée depuis Trump, c'est l'exact contraire.
00:06:09Vous aviez parlé de...
00:06:10J'ai lu ça dans un livre sérieux, dans un journal très sérieux.
00:06:13Oui, dans l'Humanité Dimanche.
00:06:15Non, mais c'est vrai ou pas ?
00:06:16Dans Libération.
00:06:18Je ne peux pas te répondre parce que je ne sais pas.
00:06:20Mais je crois qu'elle continuera à fêter Thanksgiving.
00:06:22C'est plus fort que...
00:06:24Et ce qui est intéressant, ce qui se passe aux États-Unis,
00:06:27Trump a pris 18 points d'opinion favorable depuis qu'il a été élu.
00:06:31La dernière fois, en 2016, il avait pris 1 point.
00:06:33C'est vrai.
00:06:34C'est-à-dire que tu as l'impression que tout le monde attend, pourquoi pas,
00:06:38adhère peut-être, aujourd'hui à Trump.
00:06:41Michael Douglas est revenu sur sa position.
00:06:43Oui, j'ai vu ça avec plaisir.
00:06:45Vous avez les présentateurs de MSNBC qui sont allés voir.
00:06:50Ils ne l'ont pas vu depuis 7 ans.
00:06:51J'ai trouvé ma source, Pascal.
00:06:53C'est une dépêche de l'AFP.
00:06:54Écoutez, franchement, l'AFP...
00:06:56Il n'y a que vous qui croyez encore à ce que peut dire l'AFP.
00:06:58Franchement, en tout cas, je peux être un peu en défiance sur ce que dit l'AFP
00:07:02et notamment sur la manière dont l'AFP traite le conflit israélo-palestinien.
00:07:08Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:07:10Et je sais aussi que l'AFP, lorsqu'elle parle de ses news et du groupe Canal,
00:07:14comment elle en parle ?
00:07:15Je continue à regarder le fil de l'AFP.
00:07:16Je vous en prie.
00:07:17Non, je voulais dire simplement que Trump, on ne fait...
00:07:20On n'a pas encore perçu les effets Trump puisqu'il n'est pas encore président.
00:07:25Il n'est que le président élu.
00:07:26Mais je suis convaincu qu'il va faire beaucoup de choses.
00:07:31Alors, vous me direz, bon, peut-être que je suis un Trumpiste béas,
00:07:35ce que je ne crois pas être.
00:07:36Mais je pense, ne serait-ce que pour ce que vous disiez au début,
00:07:40ne serait-ce que pour le wokisme.
00:07:43Le wokisme était quelque chose qui semblait irrépressible en Amérique, hélas,
00:07:48avec la presse, avec l'accompagnement de la presse et du Parti démocrate, etc.
00:07:53Et regardez comment, par ce vote populaire, c'est un vote populaire,
00:07:58il a quand même eu 3 ou 4 millions de plus de voix populaires,
00:08:02en plus des grands électeurs.
00:08:04Et en plus, par cet effet-là, on s'aperçoit que le peuple n'était pas
00:08:10véritablement, le peuple américain, en train de devenir wokiste.
00:08:15Il était simplement sous l'idéologie wokiste qui s'installait.
00:08:20Et quand un peuple se rebelle, je crois qu'on peut dire qu'il s'est rebellé,
00:08:24et bien, finalement, ça change.
00:08:26Et ça serait dommage qu'en France, c'est très bien, justement,
00:08:29d'avoir un ministre qui a tenu les propos sur le wokisme.
00:08:33C'est formidable qu'on ait un ministre, un jeune ministre.
00:08:36C'est pour ça que, rien que pour ça, je souhaiterais que le gouvernement
00:08:39dure un peu.
00:08:40Vous voulez qu'on écoute ?
00:08:42On avait prévu de commencer par Boilem Sansal.
00:08:46Mais je veux bien qu'on écoute à Alexandre Portier,
00:08:49parce que ce n'est pas si fréquent que quelqu'un se lève et dise
00:08:53« Moi, je suis père de famille, et je dis que ce programme
00:08:57que vous mettez en place, il n'est pas bon. »
00:09:00Et vous allez voir son intervention.
00:09:02Il y a des cris au Sénat.
00:09:04Il y a des gens, les wokistes, toute l'éducation nationale
00:09:08et le pédagogisme, le wokisme, tous ces gens ont infiltré
00:09:12depuis des années l'éducation nationale, avec le résultat qu'on connaît.
00:09:16Avec le résultat qu'on connaît.
00:09:18C'est un drame.
00:09:20Écoutez, M. Alexandre Portier, je vous redonne ce contexte.
00:09:24C'est le programme qui fait débat.
00:09:26C'est le projet de programme d'éducation à la vie sexuelle
00:09:28qui doit être prochainement officialisé.
00:09:30Il n'est pas acceptable.
00:09:32Je peux vous dire que le ministre, là, il entre dans la moulure.
00:09:36Ça ne va pas être simple.
00:09:37Écoutez ce qu'il a dit hier, et puis découvrez cet homme.
00:09:40Et on comprend qu'il n'est pas fait du même bois que Louis Boyard
00:09:44ou M. Delugu.
00:09:46Et je n'en dis pas davantage.
00:09:48L'école a pour mission de protéger nos enfants
00:09:51et en même temps de les aider à construire leur jugement par eux-mêmes.
00:09:55C'est pour ça, effectivement, qu'il faut un programme
00:09:58pour les aider à comprendre le monde qui les entoure.
00:10:01Mais c'est aussi pour ça qu'il est évidemment hors de question
00:10:04de laisser faire tout et n'importe quoi.
00:10:06Et je vous le dis à la fois comme élu, mais aussi comme beaucoup ici
00:10:10en tant que père de famille,
00:10:12ce programme, en l'état, n'est pas acceptable.
00:10:15Et il doit être revu.
00:10:19Aujourd'hui, j'ai trois réserves importantes
00:10:22que je partage avec une totale franchise avec vous.
00:10:25Premièrement, je m'engagerai personnellement
00:10:28pour que la théorie du genre ne trouve pas sa place dans nos écoles
00:10:31parce qu'elle ne devrait pas y avoir sa place.
00:10:33Deuxièmement, le militantisme n'a pas non plus sa place dans nos écoles.
00:10:37Et je veux un encadrement très strict de tous les intervenants
00:10:41qui auront à porter ces sujets dans nos établissements
00:10:45parce qu'il est hors de question de laisser nos écoles
00:10:48se transformer en terrain militant.
00:10:50Troisièmement, je veux aussi une meilleure prise en compte
00:10:55du développement de nos élèves.
00:10:57Parce que toutes les notions qui doivent être évoquées dans ces matières
00:11:01doivent l'être en fonction du développement de nos élèves
00:11:04et avec sagesse, pour décider avec la Calédonie des sciences
00:11:07et la Calédonie de médecine, ce qui est le plus approprié.
00:11:10Ce n'est pas rien comme déclaration.
00:11:12Je vous le dis, ce n'est pas rien comme déclaration.
00:11:15C'est tout à fait exceptionnel.
00:11:17Vous êtes d'accord avec cela ?
00:11:19Tout le monde est d'accord d'ailleurs.
00:11:21Mais surtout, ça montre, et la référence à Donald Trump
00:11:25est tout à fait opératoire, et par rapport à la France,
00:11:30ce discours d'Alexandre Portier, qui est en effet très vigoureux,
00:11:35intelligent et totalement sincère, c'est qu'à partir du moment
00:11:40où les élites, où qu'elles soient, ont le courage d'affirmer
00:11:44l'absurdité de certains antagonismes,
00:11:47elles peuvent changer l'état d'esprit.
00:11:50Et ça, c'est tout de même rassurant
00:11:53pour ceux qui ont une sorte de pessimisme naturel
00:11:57devant une évolution sociale qui peut apparaître fatale
00:12:01alors qu'elle ne l'est pas.
00:12:03La ministre de l'éducation, Anne Geneté, a promis la semaine dernière
00:12:06que le nouveau programme serait très progressif et séquencé.
00:12:10On peut voir, peut-être imaginer qu'elle n'est pas tout à fait
00:12:13sur la même ligne que son ministre délégué, mais non.
00:12:16Nous dit-on, la ministre et son ministre délégué sont alignés,
00:12:19même si Alexandre Portier l'exprime de façon différente,
00:12:22a-t-on assuré dans l'entourage d'Anne Geneté.
00:12:24C'est pour cela que le ministère a opéré des modifications
00:12:27sur le programme qui sera présenté à la mi-décembre
00:12:29en Conseil supérieur de l'éducation.
00:12:31Mais pour vous dire, par exemple, les sites qui sont proposés
00:12:36par l'éducation nationale, c'est les sites,
00:12:38ce n'est pas ce qu'il y a dans le programme
00:12:40ou dans les manuels scolaires.
00:12:42Mais il y a des contenus inappropriés,
00:12:44ça a été constaté par un huissier.
00:12:46Par exemple, c'est pour les plus jeunes,
00:12:48voilà ce qu'on leur dirait.
00:12:50La fellation est aussi appelée pipe.
00:12:52On parle aussi de sucer.
00:12:54C'est le fait d'embrasser ou lécher le pénis.
00:12:56Le gland est très sensible, mais tu peux aussi embrasser,
00:12:58lécher tout le pénis ou les testicules.
00:13:00L'anulingus, c'est embrasser ou lécher l'anus de son,
00:13:03de sa partenaire avec sa langue, les lèvres.
00:13:05L'anus est une zone érogène très sensible,
00:13:07quel que soit son sexe.
00:13:08Et ça, c'est sur le site onsexprime.fr.
00:13:13Est-ce que c'est quelque chose qu'il faut recommander
00:13:17pour des jeunes gens ?
00:13:19Ludovine de La Rochère, présidente du syndicat,
00:13:22a ainsi dénoncé des contenus choquants,
00:13:24inadaptés à l'âge des élèves,
00:13:25emprunts de militantisme idéologique,
00:13:27non conformes à la circulaire de l'éducation nationale
00:13:29et déconnectés de la mission éducative de l'école.
00:13:32Et puis, il y avait des petites icônes
00:13:34que je pouvais vous montrer.
00:13:36Par exemple, c'est sur un hashtag
00:13:38hashtag mon éducation sexuelle.
00:13:40Alors on voit, savoir que j'ai le droit
00:13:42de jouer dans la cour de récré, c'est bien.
00:13:44Savoir que j'ai le droit d'avoir plusieurs amoureux et amoureuses
00:13:46écrits en écriture inclusive, aussi.
00:13:48Le moins qu'on puisse dire, c'est que ça peut attendre.
00:13:52Franchement.
00:13:53Exactement.
00:13:54L'école française, nous sommes 26e dans le classement PISA.
00:13:59Nous sommes très en retard dans le classement TIMSS.
00:14:01Il y a de nombreuses enquêtes qui démontrent
00:14:03l'effondrement du calcul de la mémoire,
00:14:05de l'écriture chez les tout-petits.
00:14:07Mais l'idéologie gauchisante, pédagogiste, constructiviste
00:14:11nous parle de multi-orgasmes, de polyamour,
00:14:14de troubles et d'hétérosexualité.
00:14:16Il ne faut pas s'étonner que la société s'effondre
00:14:19à partir du moment où l'école, encore une fois,
00:14:21commence à s'effondrer sur le plan idéologique et intellectuel.
00:14:24C'est Louis de Raguenel qui me transmet
00:14:26à l'instant d'Europe 1 cette dépêche.
00:14:29C'est sur BFM, le ministre de l'économie
00:14:31se dit prêt à des concessions pour éviter
00:14:33une tempête à la France.
00:14:35Mais c'est ce que je vous dis, écoutez franchement.
00:14:37Mais c'est ce qu'on dit, mais on est d'accord.
00:14:39Mais vous dites qu'il y aura censure.
00:14:41Non, je dis tout à fait l'inverse.
00:14:43Non.
00:14:45Je dis tout à fait l'inverse depuis 3 jours.
00:14:47Il n'y a personne qui me croit.
00:14:49À chaque fois que je dis, on déblatère
00:14:51sur la censure, sur la censure, il y aura forcément
00:14:53des concessions à la France.
00:14:55Je viens même de l'écrire en début d'émission.
00:14:57Et bien vous avez eu raison.
00:14:59Ça fait 3 jours qu'on en parle.
00:15:01Quand je ne sais pas, tu réfléchis par toi-même.
00:15:04Personne n'a intérêt, donc tout ça, c'est lui.
00:15:06Journée des dupes.
00:15:08On est d'accord.
00:15:10Louis XIII, oui. Richelieu.
00:15:12Mais beaucoup prévoyaient une censure parce qu'on se disait
00:15:14Marine Le Pen n'a rien obtenu du Premier ministre.
00:15:17Apparemment, ça va être le cas.
00:15:19Mais il y a une part de théâtralisation.
00:15:21C'est tout l'intérêt de Marine Le Pen d'agiter la censure.
00:15:24C'est tout l'intérêt de Michel Barnier à dire
00:15:26qu'il ne fera pas de concessions.
00:15:28Et c'est l'intérêt de Michel Barnier à finalement
00:15:30opérer quelques concessions pour éviter une censure.
00:15:33Tout le monde le sait depuis le début.
00:15:36Oui, mais tout le monde ne le dit pas aussi brillamment
00:15:38que vous venez de le dire.
00:15:40Si vous me permettez.
00:15:42J'ai bien fait de passer.
00:15:44Tout le monde ne le résume pas avec cette maîstrie à qui il a hôte.
00:15:46Voilà une somme de salles.
00:15:48Parce que ça, c'est un sujet évidemment grave.
00:15:50Il a fait appel, mercredi 27 novembre,
00:15:52de sa mise en détention après avoir été incarcéré
00:15:54dans une unité pénitentiaire d'un hôpital d'Alger.
00:15:57Visiblement, son avocat, François Zimré,
00:15:59a donné de ses nouvelles qui sont plutôt rassurantes.
00:16:02En tout cas, il a pu échanger avec lui.
00:16:04Il nous a dit tout à l'heure, parce qu'on cherchait
00:16:07à entrer en communication avec lui,
00:16:09mais il ne pouvait pas être libre ce matin.
00:16:11Il nous a dit, nous nous attacherons à préparer une défense
00:16:13en veillant à écarter autant que possible
00:16:15la dimension politique de l'affaire
00:16:17à partir des seuls éléments du dossier.
00:16:19Dans le cadre du Code pénal algérien,
00:16:21notre priorité est de défendre un homme de 80 ans
00:16:23avant le symbole que cet écrivain peut représenter.
00:16:27Et c'est vrai qu'il y a eu...
00:16:29M. Barrault a pris la parole.
00:16:31Hier, M. Tesson également.
00:16:33Je crois qu'on peut écouter peut-être Jean-Noël Barrault,
00:16:35qui a pris position dans ce dossier.
00:16:38Il a qualifié d'inacceptable la détention sans fondement.
00:16:40Il y a eu une réaction aussi du gouvernement.
00:16:42La diplomatie a besoin de discrétion,
00:16:44a affirmé la ministre déléguée chargée
00:16:46des Français et de l'étranger, Mme Primat.
00:16:48Appel au président algérien.
00:16:50C'est les lauréats du prix prestigieux
00:16:53qui lancent un appel pressant au président algérien.
00:16:57Le prix de l'Académie française, bien sûr.
00:17:00Mais je pense qu'on l'a dit plusieurs fois,
00:17:02l'Algérie aime nous mettre dans une situation de quémandeur.
00:17:06Et c'est Vincent Arrefouette qui l'a rappelé plusieurs fois.
00:17:09M. Sansal est de nationalité française.
00:17:12Et depuis qu'il est de nationalité française,
00:17:15il a été embastillé.
00:17:17Mais là où la France est dans un étau,
00:17:20c'est que si elle fait preuve de vigueur
00:17:23et enfin d'un peu de courage,
00:17:25elle va conduire l'Algérie à durcir une position
00:17:29qui est déjà extrême.
00:17:31Ça va être très difficile.
00:17:33On en parlait avant.
00:17:35Mais non, c'est très facile.
00:17:37C'est très facile.
00:17:39La nomenclature qui vient...
00:17:41Il y a des enfants de la nomenclature
00:17:43qui font des écoles à Paris.
00:17:45Vous les virez.
00:17:47Vous les virez demain matin.
00:17:49Bien sûr, c'est ça.
00:17:51Et ceux qui vont se faire soigner à l'hôpital,
00:17:53c'est moi.
00:17:54Ça peut aller très vite.
00:17:56Mais il faut se faire respecter.
00:17:58Evidemment, c'est mettre en danger M. Sansal.
00:18:01C'est la seule limite à mon raisonnement.
00:18:03Pourquoi, Pascal, dans la presse ce matin,
00:18:05des hauts diplomates français,
00:18:07spécialistes de cette région du monde,
00:18:09disent qu'on s'est mis dans une situation impossible
00:18:12et même eux baissent les bras
00:18:14dans les contacts aujourd'hui diplomatiques ?
00:18:16C'est inexplicable.
00:18:18C'est pas inexplicable ?
00:18:20Il faut aller au rapport de force.
00:18:22Nous avons rarement l'occasion d'être unanime
00:18:24à défendre la même cause.
00:18:26Une cause qui ne mérite en réalité aucun débat,
00:18:29mais un vote à l'unanimité.
00:18:31Cette occasion nous tend les bras aujourd'hui
00:18:33car un grand écrivain
00:18:35vient d'être arrêté en Algérie.
00:18:37Ce grand écrivain, c'est Boalem Sansal.
00:18:39Il a reçu le prix de la francophonie
00:18:41et le grand prix du roman de l'Académie française.
00:18:43Il incarne la dénonciation du totalitarisme,
00:18:45la puissance de la littérature
00:18:47et la foi en la vérité.
00:18:49C'est un intellectuel engagé
00:18:51qui combat ce que toute l'Europe devrait combattre.
00:18:53Et c'est cet homme
00:18:55que vient d'arrêter l'Etat algérien
00:18:57de manière scandaleusement arbitraire.
00:18:59Alors si l'Europe ne défend pas Boalem Sansal,
00:19:01qui le fera ?
00:19:03Indépendamment de toute idéologie,
00:19:05en abandonnant nos divisions,
00:19:07le temps d'un seul vote,
00:19:09nous aurons peut-être le pouvoir
00:19:11de sauver la liberté et sans doute la vie
00:19:13d'un homme de 75 ans
00:19:15qui a besoin de nous
00:19:17et dont nous avons cruellement besoin.
00:19:19Chers collègues, je vous appelle de tout mon cœur
00:19:21à exiger d'urgence
00:19:23la libération de Boalem Sansal.
00:19:25Très bien.
00:19:27Rien à dire, rien à ajouter.
00:19:29On ouvre le chapitre de la censure
00:19:31si vous voulez bien, parce que dès hier soir,
00:19:33Gérald Darmanin, c'est intéressant aussi
00:19:35l'appellation de Gérald Darmanin.
00:19:37Puisqu'il dit qu'il faut tendre la main.
00:19:39Il faut tendre la main au Rassemblement national.
00:19:41Voilà ce qu'il dit.
00:19:43C'était déjà exprimé suite aux réquisitions.
00:19:45Oui, mais
00:19:47certains même
00:19:49avaient ricané
00:19:51en disant, oui mais Darmanin fait ça
00:19:53pour des raisons électorales, etc.
00:19:55Moi, j'avais approuvé
00:19:57ce qu'il avait dit, parce que je pense que
00:19:59on a le droit, même s'il y a parfois
00:20:01des arrières-pensées électorales,
00:20:03on a le droit d'avoir des positions quand même
00:20:05intéressantes.
00:20:07On peut conjuguer les deux.
00:20:09C'était une position intéressante.
00:20:11Dans son camp, notamment,
00:20:15on s'est moqué de lui.
00:20:17On le voit bien,
00:20:19on le voit venir avec ses gros sabots, Darmanin.
00:20:21Mais pas forcément.
00:20:23Il pense aux Français.
00:20:25Ce qui est intéressant, Gérald, c'est qu'il y a
00:20:27une porosité aujourd'hui
00:20:29entre l'électorat LR et l'électorat
00:20:31Rassemblement national.
00:20:33Ça fait 20 ans.
00:20:35Sauf que Marine Le Pen, sur son électorat
00:20:37dur, de base,
00:20:39historique.
00:20:41L'électorat de base.
00:20:43Celui qui ne s'est pas élargi
00:20:45sur les dernières élections.
00:20:47L'électorat traditionnel du FN-RN.
00:20:49Ne me déconcentrez pas.
00:20:51C'est l'électorat que la gauche
00:20:53a abandonné.
00:20:55Je n'ai pas dit ça.
00:20:57L'électorat qui, depuis 20 ans,
00:20:59de manière très régulière, vote pour le FN ou le RN.
00:21:01D'accord.
00:21:03Ceux qui étaient à gauche dans le temps.
00:21:05L'électorat...
00:21:07C'est quand même...
00:21:09Ceux qui étaient défendus
00:21:11par le PS et le PC
00:21:13il y a 40 ans.
00:21:15Son électorat de socle,
00:21:17aujourd'hui, veut la censure.
00:21:19Très largement, aux deux tiers.
00:21:21Alors que l'électorat qui s'est élargi
00:21:23plutôt LR, n'est pas pour le désordre institutionnel
00:21:25et politique. Donc elle doit
00:21:27ne pas fâcher les uns et rallier les autres.
00:21:29Difficile.
00:21:31C'est vrai.
00:21:33En tout cas,
00:21:35M. Darmanin...
00:21:37C'est une analyse très pertinente.
00:21:39Gérald Darmanin...
00:21:43C'est difficile.
00:21:45Gérald Darmanin,
00:21:47j'espère pour le bien de mon pays,
00:21:49qu'il ne censurons pas le gouvernement de Michel Barnier.
00:21:51Ce qu'il a dit, dans ces temps troublés
00:21:53que vivent la France et le monde.
00:21:55M. Darmanin, il y a un peu de hauteur de vue.
00:21:57Il pense à quelque chose, peut-être qui vous échappe,
00:21:59la France.
00:22:01Vous pensez...
00:22:03Oui, oui.
00:22:05J'ai bien fait de venir.
00:22:07Il pense à la France, Pascal.
00:22:09Mais en même temps,
00:22:11ça lui permet d'enfoncer plus
00:22:13qu'un coin par rapport à certains niveaux.
00:22:15Donc les personnes qui souhaitent
00:22:17la censure ne pensent pas à la France.
00:22:19En trouvant que
00:22:21ce budget n'est pas bon pour le pays.
00:22:23Parce que moi, je continue à dire qu'il y aura censure.
00:22:25Vous voyez ?
00:22:27Comme vous me disiez que Kamala Harris
00:22:29allait être élue.
00:22:31Au moins, je sais.
00:22:33Je n'avais pas vu venir la dissolution.
00:22:35Et vous me disiez également
00:22:37que l'alliance
00:22:39du nouveau Front populaire ne saugrera pas.
00:22:41En fait, vous êtes la poussole
00:22:43qui indique le Nord.
00:22:45Je suis avec Jean-Claude Dassier.
00:22:47Arrêtez, laissez mon ami...
00:22:49Je suis avec lui tout à l'heure.
00:22:51Sur la dissolution, personne ne l'avait vu venir.
00:22:53Non, la dissolution,
00:22:55personne ne l'avait vu venir.
00:22:57Certains ont été informés plus tôt que d'autres.
00:22:59Mais ça, ce n'est pas bien.
00:23:01On peut avoir
00:23:03des vignes...
00:23:05On peut avoir...
00:23:07Non, on peut penser parfois
00:23:09à une intuition, une chimère.
00:23:11Oui ? Entrez !
00:23:13C'est le voisin !
00:23:15Dites-moi, vous avez Étienne Dao ?
00:23:17Incroyable.
00:23:19Qu'est-ce qu'on est content.
00:23:21Il paraît que vous l'adorez.
00:23:23Je ne peux plus me réveiller, rien à faire.
00:23:25C'est le grand sommeil.
00:23:27Le grand sommeil.
00:23:29Week-end à Rome.
00:23:31C'est l'idole de notre jeunesse.
00:23:33En 1984 est sorti Week-end à Rome.
00:23:35C'est vraiment le pop-rock.
00:23:37D'ailleurs, il n'a pas changé Étienne Dao, il est formidable.
00:23:39Vous avez de la chance.
00:23:41Moi j'ai Dartigold, vous avez Étienne Dao.
00:23:43La vie est injuste.
00:23:45C'est deux styles.
00:23:47Deux talents.
00:23:49Je vous embrasse monsieur Hill.
00:23:53Écoutons Antoine Armand.
00:23:55A.A.
00:23:57Antoine Armand.
00:23:59C'est important.
00:24:01Il est prêt à faire des concessions.
00:24:03Visiblement pas qu'au cimetière.
00:24:05Écoutons.
00:24:17Je me demande si ce n'est pas
00:24:19plus intéressant parfois d'écouter les
00:24:21ministres Sanson et Dalila.
00:24:23Mais je pense
00:24:25qu'on va le réécouter.
00:24:27Vous êtes en plein format.
00:24:31Mais vous savez que c'est des blagues que plus personne ne comprend.
00:24:33Moi je les adore. Elles sont toutes simples.
00:24:35Sanson et Dalila, personne ne sait qui c'est.
00:24:37Il n'y a pas besoin d'avoir perdu.
00:24:39Vous dites dans la rédaction Sanson et Dalila.
00:24:41Personne ne sait ce que c'est.
00:24:43Véronique Sanson et Dalila.
00:24:45De quoi vous parlez ?
00:24:47Est-ce qu'on peut réécouter Antoine Armand ?
00:24:49Je le dis à Marine Lanson.
00:24:51Marine ? Oui ?
00:24:53On retente. Écoutons la voix.
00:24:57Le Premier ministre a parlé de tempête.
00:24:59Ce n'est pas un mot choisi au hasard.
00:25:01C'est un mot qui a une résonance financière,
00:25:03économique et budgétaire.
00:25:05Et nous sommes évidemment prêts à des concessions
00:25:07pour éviter cette tempête.
00:25:09Évidemment parce que j'ai notre responsabilité.
00:25:11Sur quoi ? Sur quoi ces concessions ?
00:25:13Sur l'électricité, le Premier ministre l'a dit.
00:25:15Sur davantage d'économies.
00:25:17Je suis ministre de l'économie aussi.
00:25:19Je ne veux pas que les entreprises soient
00:25:21la variable d'ajustement de ce budget.
00:25:23Donc évidemment qu'à chaque fois,
00:25:25et je l'ai dit dès le début de ce budget,
00:25:27à chaque fois qu'on peut remplacer un euro d'impôt
00:25:29par un euro d'économie, le Premier ministre a parlé
00:25:31du train de vie de l'État. Nous y travaillons.
00:25:33J'y travaille dans mon propre ministère.
00:25:35Florian Tardif. Je ne veux pas me lancer des fleurs.
00:25:37Ce n'est pas mon genre.
00:25:39Mais j'ai terminé hier mon introduction de l'émission
00:25:41en disant que la balle est dans le camp du Premier ministre.
00:25:43Il a bien saisi la balle.
00:25:45Et il l'a bien renvoyée.
00:25:47J'ai compris son intérêt. Nous sommes d'accord.
00:25:49On est tout à fait d'accord.
00:25:51Pourquoi a-t-il tant traîné depuis le début ?
00:25:53C'est du bluff.
00:25:55Vous êtes brillant également.
00:25:57C'est du bluff.
00:25:59Depuis le début.
00:26:01Depuis le début.
00:26:03Parce que tu bluffes Marthoni.
00:26:05Il pensait que Madarine Le Pen bluffait.
00:26:07Mais elle était allée tellement loin
00:26:09qu'elle ne pouvait plus reculer.
00:26:11Oui, mais au-delà même du budget,
00:26:13alors qu'il y a eu un phénomène
00:26:15d'empathie initiale,
00:26:17à partir de là,
00:26:19il a complètement oublié Marine Le Pen.
00:26:21Parce que peut-être est-il plus rigide que d'autres
00:26:23et puis il l'est moins aujourd'hui.
00:26:25C'est les natures des uns et des autres.
00:26:27Mais on peut changer parfois sa nature.
00:26:29On peut infléchir sa nature.
00:26:31On peut négocier.
00:26:33Le souhaitez-vous chez moi ? Vous me regardez.
00:26:35Chez vous.
00:26:37On peut négocier parfois.
00:26:39On peut entendre l'autre.
00:26:41Il y a eu l'opération qui a aussi consisté.
00:26:43On peut faire des compromis.
00:26:45La période de Noël arrive.
00:26:47Il y a eu aussi l'opération
00:26:49qui a consisté à obtenir
00:26:51l'abstention du groupe socialiste.
00:26:53Oui, mais il y est parié.
00:26:55On fait la publicité
00:26:57et on va chanter une petite chanson
00:26:59de deux à eau entre nous
00:27:01pour nous mettre en genre.
00:27:03À tout de suite.
00:27:07Il est 9h33.
00:27:09Audrey Bertheau, bonjour.
00:27:11Le rappel des titres.
00:27:15Bonjour Pascal,
00:27:17bonjour à tous.
00:27:19Cette toute dernière information,
00:27:21Antoine Armand, le ministre de l'économie,
00:27:23se dit prêt à des concessions
00:27:25sur les textes budgétaires,
00:27:27notamment sur la taxe, sur l'électricité.
00:27:29L'objectif, c'est d'éviter une tempête
00:27:31économique et financière à la France,
00:27:33ce qui entraînerait, selon lui,
00:27:35la chute du gouvernement sans budget.
00:27:37Cet étrange courrier reçu
00:27:39par un centre de formation
00:27:41a détenu des traces de peste.
00:27:43Une poudre de couleur blanche
00:27:45était présente dans l'enveloppe.
00:27:47Aucun symptôme n'a été déclaré à ce jour
00:27:49par les personnes exposées au courrier.
00:27:51Chaque hiver, l'épidémie de grippe
00:27:53a démarré doucement.
00:27:55Trois régions sont déjà touchées,
00:27:57l'Ile-de-France, les Hauts-de-France
00:27:59et la Normandie.
00:28:01L'épidémie de bronchiolite
00:28:03continue sa progression.
00:28:05Un autotest permettant de dépister
00:28:07l'épidémie.
00:28:09Il y a beaucoup de réactions
00:28:11à la prise de position d'Antoine Armand.
00:28:13Je vais vous lire celle-ci
00:28:15d'une personne cassandre
00:28:17qui annonce toujours le pire
00:28:19et que je suis sur les réseaux sociaux.
00:28:21Le ministre a annoncé en descendant du train
00:28:23qu'il n'appliquera pas ce qu'il venait
00:28:25de promettre à Bruxelles.
00:28:27Quand on paye nos emprunts de Français
00:28:29gavés de redistribution
00:28:31aux mêmes tarifs que les Grecs,
00:28:33on peut continuer à faire de la poloche
00:28:35et de la récréer. Que pensez-vous de cette analyse ?
00:28:37Je suis tout à fait d'accord.
00:28:39C'est ce qu'on dit depuis le début.
00:28:41Il y a des outils constitutionnels qui, de toute façon,
00:28:43permettent, dans tous les cas de figure,
00:28:45de faire passer le budget.
00:28:47Le problème n'est pas de faire passer le budget,
00:28:49le problème est de rassurer les marchés
00:28:51pour ne pas alourdir le poids de la dette.
00:28:53Je l'ai dit il y a deux jours.
00:28:55Vous êtes d'accord avec cette analyse ?
00:28:57Le poids de la dette, c'est un peu plus de 60 milliards d'euros.
00:28:59Je suis d'accord avec vous.
00:29:01Mais il venait de promettre à Bruxelles
00:29:03et il dit le contraire à Paris.
00:29:05Vous êtes d'accord avec cette analyse ?
00:29:07Le ministre a donc annoncé en descendant du train
00:29:09qu'il n'appliquera pas ce qu'il venait de promettre
00:29:11à Bruxelles.
00:29:13Quand on paye nos emprunts français
00:29:15gavés de redistribution
00:29:17aux mêmes tarifs que les Grecs,
00:29:19on peut continuer à faire de la poloche sur les antennes
00:29:21jusqu'à ce que les banquiers sifflent à la fin de la récré.
00:29:23Tout ce que le gouvernement va annoncer en dépenses supplémentaires
00:29:25ou en économies en moins
00:29:27s'éloignera de la feuille de route donnée à Bruxelles.
00:29:29François Hollande a pris la parole ce matin.
00:29:31Toujours intéressant.
00:29:33Généralement, il voue
00:29:35un ressentiment tenace
00:29:37à Emmanuel Macron.
00:29:39Il n'y a pas une intervention de François Hollande
00:29:41qui ne vise pas
00:29:43Emmanuel Macron.
00:29:45Il a quelques raisons.
00:29:47Il y a un moment où il faut tourner la page.
00:29:49Peut-être ce côté Edmond Dantes du pauvre.
00:29:51Qu'est-ce qu'il a dit ?
00:30:01Franchement, je ne sais pas.
00:30:03Marine Lenson me dit
00:30:05premier passage
00:30:07de Monsieur Hollande.
00:30:09Si j'avais été président
00:30:11de la République encore,
00:30:13je n'aurais pas nommé Michel Barnier
00:30:15au lendemain de la dissolution.
00:30:17Je n'aurais pas non plus dissous l'Assemblée nationale.
00:30:19Et je n'aurais pas attendu
00:30:21deux mois et demi, même,
00:30:23pour nommer un premier ministre.
00:30:25Et je n'aurais pas nommé 42 ministres
00:30:27qui, en plus, n'arrivent pas à s'accorder sur quoi que ce soit.
00:30:29Donc c'est pour sanctionner Emmanuel Macron que vous l'avouerez ?
00:30:31C'est pour ça ? C'est le message
00:30:33à Emmanuel Macron ?
00:30:35Je crois que la sanction d'Emmanuel Macron est déjà tombée.
00:30:37Ce n'est pas du tout par rapport
00:30:39à Emmanuel Macron en tant que personne,
00:30:41mais en tant que fonction, puisque vous m'interrogez,
00:30:43par rapport à la fonction.
00:30:45Il ne fallait pas nommer Michel Barnier
00:30:47dans les conditions qui ont été celles
00:30:49du mois de septembre.
00:30:51Il ne fallait pas appeler Mme Le Pen,
00:30:53comme ça a été le cas, pour savoir
00:30:55s'il a accepté Michel Barnier.
00:30:57Moi, je n'ai pas été appelé pour savoir si j'acceptais
00:30:59Michel Barnier. Le groupe socialiste n'a pas été appelé.
00:31:01Il vous a reçu.
00:31:03Bon, il ne fallait pas non plus demander à Léonarda
00:31:05de revenir.
00:31:07Il n'a même pas osé
00:31:09se représenter.
00:31:11Il ne pouvait pas se représenter.
00:31:13Il ne pouvait même...
00:31:15En son propre camp, les gens n'en voulaient plus.
00:31:17Mais c'est faux, ça, Pascal.
00:31:19Parce qu'il aurait attendu
00:31:2115 jours ou un mois.
00:31:23Absolument.
00:31:25Il aurait attendu 15 jours
00:31:27et je trouve que la dérision
00:31:29à l'égard de François Hollande
00:31:31est une absurdité.
00:31:33Mais ce n'est pas une dérision.
00:31:35Mais ce n'est pas de la dérision.
00:31:37Il n'a même pas pu se représenter.
00:31:39Ce n'est pas de la dérision, c'est un fait.
00:31:41Mais pour des raisons.
00:31:43Mais il aurait pu se représenter.
00:31:45Mais bien sûr, pour des raisons
00:31:47qui sont facilement explicables.
00:31:49Et il l'a regretté.
00:31:51Il a
00:31:53pris sa décision trop tôt.
00:31:55Et je n'aime pas
00:31:57le fait que François Hollande,
00:31:59dont on peut discuter
00:32:01la pratique présidentielle,
00:32:03est tout de même un homme
00:32:05qui, sur l'actualité politique,
00:32:07dit des choses en permanence
00:32:09très pertinentes.
00:32:11C'est un bon commentateur et radio-journaliste.
00:32:13Je suis parfaitement d'accord avec vous.
00:32:15C'est un excellent observateur de la vie politique.
00:32:17Plutôt drôle.
00:32:19Et très fin.
00:32:21Je suis assez d'accord avec vous.
00:32:23Mais il est tout sauf pour être président de la République.
00:32:25Non, je ne dirais même pas ça.
00:32:27Il a tenu le pays au moment des attentats.
00:32:29Il a tenu le pays
00:32:31au moment des attentats.
00:32:33Il a été d'autant plus marié
00:32:35par la trahison de Macron
00:32:37que François Hollande
00:32:39s'est toujours perçu
00:32:41comme un homme jamais naïf en politique.
00:32:43Mais est-ce que ce n'est pas une trahison
00:32:45de son électorat que de se faire élire
00:32:47avec des voix de la France insoumise ?
00:32:49Franchement, au-delà de tout le reste,
00:32:51est-ce que ce n'est pas ça ?
00:32:53Sa parole, pour moi,
00:32:55n'a plus aucune crédibilité.
00:32:57Parce qu'effectivement,
00:32:59ceux qui se sont fait élire avec les voix
00:33:01de la France insoumise
00:33:03et tous les jours, on en apprend de nouvelles,
00:33:05ceux-là n'ont plus
00:33:07véritablement de voix.
00:33:09Les insoumis sont très implantés
00:33:11dans la première circonscription de Corrèze ?
00:33:13Non, ce n'est pas ce qui l'a fait de mieux.
00:33:15L'éthique dont vous prévalez...
00:33:17Moi, pas du tout.
00:33:19Moi, j'espère en avoir à titre personnel.
00:33:21Mais en politique...
00:33:23M. Hollande, il est élu
00:33:25avec M. Delegault.
00:33:27C'est ça, la réalité. Avec M. Mélenchon.
00:33:29Avec M. Boyard. C'est ça, la réalité.
00:33:31Vous ne trouvez pas que c'est un peu...
00:33:33Non, ce n'est pas. Je suis désolé.
00:33:35Vous savez pourquoi ? Parce qu'autrement,
00:33:37au lieu de revenir à 80 députés PS,
00:33:39ils reviendront à 20.
00:33:41Vous l'avez souvent dit, ça.
00:33:43Ça sera prêt aux élections municipales,
00:33:45dès l'année prochaine.
00:33:47Et M. Hollande, il est prêt à tout.
00:33:49Je ne crois pas.
00:33:51Écoutez, ils l'ont montré.
00:33:53Mais vous pensez qu'ils seront prêts
00:33:55à tout au demain ?
00:33:57De la même manière ?
00:33:59Ils y retourneront comme un soldat.
00:34:01Il y a heureusement quelques tensions.
00:34:03Oui. Non.
00:34:07Deuxième passage de M. Hollande.
00:34:13Il n'y a eu aucun...
00:34:17Je crois aussi qu'il a dit
00:34:19à Emmanuel Macron,
00:34:21et c'est important de le préciser quand même,
00:34:23qu'il voterait la censure
00:34:25si Gazeneuve
00:34:27était nommé M. Hollande.
00:34:29Le problème, c'est que
00:34:31comme il n'est jamais interrogé...
00:34:33Il l'avait rempli, je crois.
00:34:35Non, il l'a dit à Emmanuel Macron.
00:34:37Il a dit, si je nomme Gazeneuve...
00:34:39Vous êtes l'avocat de François Hollande ?
00:34:41Non, mais moi, j'aime l'équité.
00:34:43Moi aussi, j'aime l'équité.
00:34:45Mais le journaliste peut quand même lui dire,
00:34:47attention,
00:34:49parce que si M. Barnier est là,
00:34:51c'est parce que précisément,
00:34:53vous avez dit que vous voteriez
00:34:55la censure contre M. Gazeneuve.
00:34:57Non, il l'a dit.
00:34:59Vous croyez ? Moi, je ne crois pas.
00:35:01Je suis désolé de vous dire.
00:35:03Nous avons deux points de vue pour une fois contradictoires.
00:35:05Oui, je suis bien d'accord avec vous.
00:35:07Aucun effort n'a été fait, François Hollande.
00:35:11Il n'y a eu aucun effort pour
00:35:13associer les groupes socialistes,
00:35:15aussi bien de l'Assemblée
00:35:17et du Sénat, à une solution budgétaire.
00:35:19Aucun amendement n'a été repris
00:35:21venant des socialistes,
00:35:23qui étaient des amendements sérieux,
00:35:25les confirmer, aussi bien pour les recettes
00:35:27que pour les dépenses.
00:35:29Voilà ce que vous pouvez dire avec M. Hollande.
00:35:31Autre sujet du jour ?
00:35:33Il y a quand même eu un accord en CMP,
00:35:35hier, sur le PLFSS,
00:35:37le budget de la sécurité sociale.
00:35:39C'est-à-dire que des députés et des sénateurs de tous bords
00:35:41se sont mis d'accord sur un texte commun.
00:35:43Après, c'est aussi ça, l'avis parlementaire.
00:35:45On n'accepte pas les amendements de tous les groupes.
00:35:47A commencer par, potentiellement, un groupe qui ne pèse
00:35:49que 60 députés à l'Assemblée nationale.
00:35:51On accepte, et on peut le comprendre,
00:35:53peut-être plus de mesures
00:35:55émises par leur Assemblée nationale,
00:35:57qui sont deux fois plus nombreuses.
00:35:59C'est un peu plus cohérent.
00:36:01Je rappelle que M. Hollande, s'il venait sur ce plateau,
00:36:03la dernière fois qu'il est venu sur CNews,
00:36:05c'était au micro de Jean-Pierre Elkabbach.
00:36:07Et à la fin de l'interview, il a dit « Je viens pour vous, Jean-Pierre,
00:36:09mais pas pour venir sur cette chaîne. »
00:36:11C'est-à-dire que son niveau de...
00:36:13C'est dommage.
00:36:15C'est ce qu'il avait dit à Jean-Pierre Elkabbach.
00:36:17« Je viens pour vous, mais vraiment, je n'aime pas votre chaîne. »
00:36:19Alors évidemment, on comprend d'ailleurs
00:36:21qu'il n'aime pas notre chaîne,
00:36:23parce qu'il va sur toutes les chaînes où il est reçu en majesté.
00:36:25Personne n'ose lui poser une question,
00:36:27ni sur son bilan, ni sur ce qu'il a fait,
00:36:29ni sur ce qu'il a dit.
00:36:31— Et pourtant, il y aurait des questions très personnelles à lui poser.
00:36:33— Mais bien sûr. Qu'il vienne, M. Hollande.
00:36:35— Moi, je serais ravi.
00:36:37— Mais je lui lance l'invitation.
00:36:39Et puis je pense qu'il serait très intéressant.
00:36:41— Son bilan n'est pas non plus que négatif.
00:36:43— Non. Il l'est aussi, mais pas que.
00:36:45Le RN s'en est parti pour censurer,
00:36:47a dit Emmanuel Macron.
00:36:49On sait que ça arrive.
00:36:51Bon, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
00:36:53Autre sujet qui nous intéressait,
00:36:55peut-être Delphine Ernotte
00:36:57et le président Macron, hier.
00:36:59Vous avez vu cette séquence ?
00:37:01— Non.
00:37:03— L'état, quand même, de Mme Ernotte
00:37:05vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
00:37:07Je veux dire, les gens qui nous écoutent,
00:37:09c'est la cour.
00:37:11Cette dame, là,
00:37:13que tu vois toujours sur la réserve,
00:37:15extrêmement distante.
00:37:17Mais elle est prête, vraiment,
00:37:19à s'agenouiller devant le président.
00:37:21C'est gênant.
00:37:23La séquence malaisante de Mme Ernotte,
00:37:25vraiment, qui perce manifestement,
00:37:27qui ne tient pas son style,
00:37:29si j'ose dire,
00:37:31et qui parle
00:37:33au moment où il y a eu un prix
00:37:35qui a été donné. C'était un prix à une jeune fille.
00:37:37Alors cette séquence a fait beaucoup parler.
00:37:39— C'était à l'Élysée, oui.
00:37:41— Voilà, à l'Élysée. On va la voir
00:37:43dans une seconde.
00:37:45Je vous propose... C'était donc hier soir, c'est ça, Florian Tardy ?
00:37:47— C'était dans l'après-midi, il me semble.
00:37:49— Et c'était pour un prix
00:37:51qui était donné au nom de France Télévisions.
00:37:53— Notamment. Il n'y avait pas que
00:37:55France Télévisions, mais il y avait
00:37:57plusieurs remettants, dont Delphine Ernotte,
00:37:59pour, notamment, saluer
00:38:01le succès de certaines personnes qui étaient présentes
00:38:03dans la salle. On aura l'occasion, peut-être, de parler.
00:38:05— Alors, c'est présent à l'armise des prix de l'association Talents de Cité.
00:38:07Emmanuel Macron s'est félicité.
00:38:09Alors, ça fait un peu polémique, mais vous me direz
00:38:11ce que vous en pensez, et on va voir la séquence,
00:38:13et on va comprendre, peut-être, pourquoi. Mercredi soir, l'Élysée a accueilli
00:38:15à la remise des prix Talents de Cité un concours
00:38:17visant à récompenser des entrepreneurs
00:38:19issus des quartiers prioritaires.
00:38:21Parmi les lauréats, Khadija Benaia,
00:38:2323 ans, elle porte
00:38:25le voile islamique. C'est pour cela
00:38:27qu'il y a eu, sur les réseaux sociaux,
00:38:29des commentaires. Elle est née en Algérie. C'est une jeune
00:38:31entrepreneuse. Elle a fondé FNB,
00:38:33Finition Net Bâtiment, une entreprise
00:38:35de rénovation axée sur l'inclusion.
00:38:37Ma mission, c'est de mettre en avant l'inclusion des femmes
00:38:39dans le BTP. Je favorise ces métiers
00:38:41aux personnes issues des quartiers populaires, a-t-elle déclaré.
00:38:43Un micro en main, devant un public attentif,
00:38:45et je trouve que c'est vraiment très intéressant.
00:38:47Évidemment, ça démarche. Son prix, lui, a été
00:38:49remis par Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions,
00:38:51qui a salué son parcours exemplaire.
00:38:53Mais je vous propose de voir la séquence, et de
00:38:55comprendre la différence qui existe, parfois,
00:38:57dans certains milieux, de ceux qui
00:38:59nous dirigent.
00:39:01D'abord, merci beaucoup
00:39:03de nous accueillir. C'est un grand honneur
00:39:05pour Talents de Cité.
00:39:07C'est aussi beaucoup de stress pour ceux
00:39:09qui vont monter sur scène. Si ça peut
00:39:11vous rassurer, c'est du stress pour
00:39:13les remettants aussi. Moi, je ne suis pas timide,
00:39:15mais il n'y a qu'une personne
00:39:17qui, vraiment, me
00:39:19met parfois en
00:39:21difficulté, pour de bonnes raisons,
00:39:23c'est le président de la République.
00:39:25Donc, j'ai essayé de
00:39:27conserver,
00:39:29de chasser
00:39:31ma timidité,
00:39:33en dépit de votre présence gracieuse.
00:39:35Disons que cette intervention est grotesque.
00:39:37Et malaisante.
00:39:39Mais franchement...
00:39:41Et c'est président de France Télévisions.
00:39:43Cette dame est présidente de France Télévisions.
00:39:45On comprend pourquoi
00:39:47le président de France Télévisions.
00:39:49On confond le respect avec la fonction
00:39:51présidentielle, avec la
00:39:53courtisanerie personnelle.
00:39:55Il n'y a pas qu'elle qui est comme ça.
00:39:57Beaucoup de gens ont peur de
00:39:59s'affirmer, enfin, Emmanuel Macron,
00:40:01on peut lui parler correctement,
00:40:03mais être comme ça, moi,
00:40:05c'est hallucinant.
00:40:07Il reste quelque chose de l'esprit monarchique.
00:40:09Ce que vous ne comprenez pas, c'est parce qu'elle est comme ça
00:40:11qu'elle est présidente de France Télévisions.
00:40:13C'est ça que vous ne comprenez pas.
00:40:15C'est le cœur. Cette séquence
00:40:17dit tout.
00:40:19Pourquoi pensez-vous
00:40:21que là, j'allais être en désaccord
00:40:23avec vous ? Là, je suis d'accord.
00:40:25C'est très triste de voir
00:40:27des hauts responsables se
00:40:29comporter de la sorte.
00:40:31Je vous rejoins, mais c'est un manque
00:40:33de caractère et de courage qui est assez
00:40:35général un peu partout.
00:40:37Vous me le permettrez.
00:40:39Tout le monde n'est pas comme ça.
00:40:41Il y a des gens qui savent se tenir quand même.
00:40:43Oui, mais il y a peu de gens courageux.
00:40:45Je suis d'accord.
00:40:47Est-ce qu'il y a un deuxième passage ? Parce qu'est-ce qu'on peut voir la séquence
00:40:49de la remise et la prise de parole
00:40:51du président Macron ?
00:40:53Et au fond,
00:40:55ce que vous démontrez
00:40:57là, c'est exactement
00:40:59la promesse républicaine.
00:41:01Et il y a une chose, moi,
00:41:03qui m'insupporte. S'il y a quelque chose qui a fait que je me suis
00:41:05engagé en politique et que
00:41:07j'ai voulu mener les combats que j'ai menés,
00:41:09c'est que parce qu'on est né
00:41:11quelque part ou qu'on a tel ou tel nom,
00:41:15on puisse se dire, c'est pas possible
00:41:17pour moi.
00:41:19Et dans chacune de vos histoires là,
00:41:21celles que vous venez de raconter,
00:41:23normalement, c'était pas possible pour vous.
00:41:25Franchement, qu'une jeune femme
00:41:27aille dans le bâtiment,
00:41:29et alors en plus,
00:41:31vous venez voiler, on aurait des tas de problèmes sur plein de chaînes,
00:41:33on n'aurait parlé que de ça.
00:41:35Et ben voilà.
00:41:37Et il y aurait, je vais vous dire,
00:41:39la vraie difficulté de notre pays, c'est que
00:41:41la même jeune femme,
00:41:43en voyant son CV dans des entreprises de bâtiments,
00:41:45à mon avis,
00:41:47elle avait 6 refus sur 10.
00:41:49Applaudissements.
00:41:51Non mais, moi, je suis plutôt
00:41:53d'accord avec ce qu'il dit d'ailleurs.
00:41:55Je trouve ça même bien, il a raison.
00:41:57Je suis pas d'accord sur l'allusion avec les chaînes,
00:41:59parce qu'il dit qu'on aurait des problèmes avec les chaînes infos,
00:42:01donc je vois qu'il le vise.
00:42:03Mais autrement que,
00:42:05effectivement,
00:42:07il repense qu'il vient en deux.
00:42:09Moi, je trouve ça bien qu'il dise ça.
00:42:11C'est formidable pour cette jeune femme.
00:42:13Il a raison.
00:42:15Le voile, ce n'est pas une promesse républicaine.
00:42:17Le voile, c'est un signe d'infériorisation
00:42:19de la femme.
00:42:21C'est précisément ça dont il parle.
00:42:23C'est ça le sous-texte.
00:42:25Il veut dire...
00:42:27Il n'y a pas que ça.
00:42:29Peu importe son interprétation.
00:42:31Le fond, c'est de dire
00:42:33vous venez d'un milieu, vous venez d'un quartier,
00:42:35vous venez de là, où ce n'était pas possible
00:42:37et vous avez réussi. Il n'y a pas le voile.
00:42:39Il insiste quand même sur
00:42:41le voile comme promesse républicaine
00:42:43et les petits
00:42:45tracas que cela pourrait causer
00:42:47dans certaines chaînes de télévision,
00:42:49ce qui laisse sous-entendre quand même une drôle de conception
00:42:51de la liberté de la presse, mais ce n'est pas le sujet.
00:42:53Le sujet, c'est que
00:42:55nous avons un écrivain aujourd'hui qui est enfermé
00:42:57parce qu'il dénonce l'islamisation
00:42:59de la France. D'accord ?
00:43:01Il est enfermé arbitrairement dans les geôles
00:43:03d'un régime autocrate.
00:43:05Nous avons des femmes en Iran qui se battent
00:43:07au péril de leur vie
00:43:09pour retirer le voile de leur tête.
00:43:11Et M. le Président de la République nous explique
00:43:13que le voile est une promesse républicaine.
00:43:15Pardon, mais j'ai honte.
00:43:17Il ne dit pas comme ça.
00:43:19Il ne dit pas que c'est une promesse républicaine.
00:43:21Il ne dit pas exactement ça.
00:43:23Mais il met en parallèle la promesse républicaine
00:43:25et le voilement.
00:43:27C'est ça.
00:43:29C'est le propos d'Emmanuel Macron.
00:43:31Ce qu'il y a d'intéressant dans l'épisode
00:43:33qu'on vient de voir, c'est que sur un plateau
00:43:35il y a une femme voilée
00:43:37et sur l'autre plateau il y a une femme
00:43:39qui a fait des choses très remarquables
00:43:41et qu'il est normal
00:43:43de féliciter.
00:43:45Il dit précisément ce que vous démontrez là.
00:43:47C'est exactement la promesse républicaine.
00:43:49Si vous disiez franchement qu'une femme aille dans le bâtiment
00:43:51et alors en plus vous venez voiler
00:43:53on aurait des tas de problèmes sur plein de chaînes.
00:43:59On n'aurait parlé que de ça.
00:44:01Evidemment que ce n'est pas le sujet.
00:44:03D'ailleurs on n'aurait pas parlé que de ça.
00:44:05On a d'ailleurs la séquence
00:44:07où cette jeune femme, parce qu'il faut la féliciter quand même
00:44:09Khadija Benaïa
00:44:11Moi je trouve que ça serait bien
00:44:13qu'elle vienne nous voir.
00:44:15Très très bien.
00:44:17Est-ce qu'on a cette séquence Marine ?
00:44:19Est-ce qu'on l'a cette séquence ?
00:44:25Il nous reste 2 minutes.
00:44:27Je vous la montrerai quand même la dernière partie
00:44:29cette séquence parce qu'elle est importante.
00:44:31Le coût des ministres. Alors je sais que ça choque beaucoup de gens.
00:44:33Honnêtement moi ça ne me choque pas le coût des premiers ministres.
00:44:35Les anciens premiers ministres.
00:44:37Oui parce que les ministres
00:44:39il faut les payer quand même.
00:44:41Je trouve qu'il y a un côté un peu démago
00:44:43dépenses prises en charge
00:44:45par l'Etat pour les anciens premiers ministres.
00:44:47Alors M. Cazeneuve 200.000 euros.
00:44:49Il n'y a pas les services de sécurité.
00:44:51M. Villepin 197.000 euros.
00:44:53Jean Castex il a refusé.
00:44:55À bureau tout ça.
00:44:57Il a 3600 euros.
00:44:59Moi ça ne me choque pas.
00:45:01Mais c'est vrai Gérard que
00:45:03ça choque peut-être assez aujourd'hui.
00:45:05Moi ça ne me choque pas sur le fond
00:45:07qu'un ancien premier ministre de la République
00:45:09ait droit
00:45:11à un certain nombre de privilèges
00:45:13parce que c'est quand même des privilèges.
00:45:15Ce qui me choque c'est quand ça dure
00:45:1730 ans ou plus.
00:45:19Non mais là c'est 10 ans maintenant.
00:45:21Vous avez vu il y a 10 ans.
00:45:23Pour ceux qui ont quitté leur fonction après 2019.
00:45:25Non ceux qui voient la liste
00:45:27quand ils voient Mme Cresson
00:45:29ça remonte à 30 ans.
00:45:31Moi je me souviens je l'ai interviewée.
00:45:33C'est la plus ancienne première ministre.
00:45:35Donc je pense que la loi en réduisant
00:45:37à 10 ans a fait quelque chose de positif.
00:45:39Bon alors on peut encore
00:45:41peut-être améliorer.
00:45:43Autrefois on aurait dit
00:45:45c'est du pur pougédisme.
00:45:47De dire ah bah oui
00:45:49mais ce n'est pas normal qu'il touche encore.
00:45:51Qu'est-ce qui coûte si cher ?
00:45:53Il y a un bureau,
00:45:55il y a le secrétaire.
00:45:57Il n'y a pas la sécurité. Non la voiture elle est dedans.
00:45:59Il y a la voiture, le chauffeur
00:46:01et le cabinet.
00:46:03Ah oui.
00:46:05Un assistant personnel.
00:46:07L'essence c'est combien ?
00:46:09L'essence c'est combien ?
00:46:11C'est 100 euros par semaine.
00:46:13Il y a 52 semaines.
00:46:15Si vous prenez un voiture
00:46:17avec chauffeur pour l'ensemble de vos déplacements
00:46:19ça peut aller vite.
00:46:21C'est surtout les salaires des collaborateurs.
00:46:23C'est les salaires des collaborateurs.
00:46:25Il y a combien de collaborateurs pour un ancien premier ministre ?
00:46:27Je ne crois pas.
00:46:29Est-ce que vous serez capable
00:46:31de citer tous les anciens premiers ministres
00:46:33de la Ve République depuis Michel Debré ?
00:46:35D'une traite.
00:46:37D'une traite ?
00:46:39J'exerce un peu ma mémoire.
00:46:41J'exerce un peu ma mémoire.
00:46:43Gérard il te fait ça.
00:46:45Oui je les ai tous connus.
00:46:47Vous les avez tous connus Michel Debré ?
00:46:49J'ai commencé ma carrière
00:46:51en faisant la campagne de Georges Pompidou.
00:46:53J'ai suivi Pompidou qui a été élu.
00:46:55Michel Debré, Georges Pompidou ?
00:46:57Ou de Murville ?
00:46:59Chaban ? Mesmer ?
00:47:01Chirac ?
00:47:03Ça ne me revient pas comme ça.
00:47:05Mais si je me mets avec mon stylo
00:47:07en trois minutes.
00:47:09Pierre Moroy ?
00:47:11Oui Pierre Moroy.
00:47:13Chirac ?
00:47:15Rocard ?
00:47:17Cresson ?
00:47:19Bien sûr.
00:47:21Nous marquons une pause.
00:47:23On va recevoir et ça va être passionnant
00:47:25un des hommes.
00:47:27Je vais dire quelque chose de gentil
00:47:29et quelque chose de moins gentil.
00:47:31Tout le monde dit que Gilbert Collard
00:47:33est l'une des personnes les plus intelligentes du barreau.
00:47:35Et que c'est vraiment
00:47:37un des hommes les plus
00:47:39fins, subtil, etc.
00:47:41Et en même temps
00:47:43beaucoup disent qu'il a presque gâché
00:47:45sa carrière parce que de temps en temps
00:47:47il a fait le clown.
00:47:49Il a fait le clown ?
00:47:51Parce que des sorties,
00:47:53parce que ça l'amuse, parce que c'est un provocateur,
00:47:55parce que ceci, parce que cela.
00:47:57Donc indéfendable mémoire.
00:47:59Il va nous parler notamment de Ranucci.
00:48:01Il est à demi-siècle d'une carrière émaillée des plus grandes affaires judiciaires.
00:48:03Il est passionnant, Gilbert Collard.
00:48:05Donc il est là dans une seconde.
00:48:07Et on a l'image
00:48:09de la jeune femme.
00:48:11D'abord il faut vraiment la féliciter cette jeune femme.
00:48:13Et ça c'est important.
00:48:15Je redis son nom.
00:48:17Khadija Benatia.
00:48:19Donc
00:48:21Beniaia, pardonnez-moi.
00:48:23Khadija Beniaia.
00:48:25Et voyez,
00:48:27elle est arrivée effectivement sur scène.
00:48:29Et je rappelle qu'elle est
00:48:31une des lauréates. Elle a 23 ans.
00:48:33Elle est née en Algérie. C'est une jeune entrepreneur.
00:48:35Elle a fondé FNB.
00:48:37Finition Net Bâtiment.
00:48:39Une entreprise de rénovation axée sur l'inclusion.
00:48:41Félicitations à elle.
00:48:43C'est une belle réussite.
00:48:45Et je trouverais formidable qu'elle vienne sur ce plateau.
00:48:47Ah oui.
00:48:49Peut-être
00:48:51sera-t-elle sur un autre plateau.
00:48:53Vers 19h le soir sur TMC.
00:48:55Pourquoi pas ? On ne sait pas.
00:48:57A tout de suite.
00:49:01Gilbert Collard est avec nous.
00:49:03Et vraiment ça nous fait plaisir.
00:49:05Parce qu'on sait qu'on va passer un bon moment.
00:49:07Oui bien sûr.
00:49:09Il en doute.
00:49:11On passe toujours
00:49:13de bons moments
00:49:15sur votre émission.
00:49:17Parce qu'on sait qu'il y a du répondant.
00:49:19On va pouvoir parler, échanger.
00:49:21Et dire pourquoi pas des choses
00:49:23qui nous surprendront peut-être.
00:49:25Des choses qui vont nous faire plaisir et déplaisir.
00:49:27C'est ça la vie.
00:49:29Tout à l'heure je vous ai écouté.
00:49:31Quand vous parliez de ma personnalité.
00:49:33Vous disiez que j'avais
00:49:35beaucoup perdu en faisant le clown.
00:49:37J'avais l'impression
00:49:39d'entendre Soeur Emmanuel.
00:49:41J'étais son avocat.
00:49:43Dans des conditions absolument incroyables.
00:49:45Elle m'avait demandé de défendre un curé
00:49:47qui s'était baigné à poil dans une piscine.
00:49:49Elle m'avait dit
00:49:51si tu savais comme il dit bien la messe.
00:49:53Je lui avais dit qu'il était habillé au moins.
00:49:55Elle m'appelle et me dit
00:49:57Gilbert je t'en supplie
00:49:59arrête de faire le clown.
00:50:01Arrête. Ne va plus chez De Chavannes.
00:50:03Arrête de faire le clown.
00:50:05Pourquoi tu fais ça ?
00:50:07Vous nous direz pourquoi
00:50:09vous faites ça.
00:50:11C'est vrai que beaucoup
00:50:13de personnes m'ont dit que vous êtes sans doute
00:50:15une des personnes les plus subtiles,
00:50:17fines, exceptionnelles du barreau.
00:50:19Avec un talent très important.
00:50:21Mais qu'à côté de cela
00:50:23vous n'avez non pas gâché votre carrière.
00:50:25Parce que vous avez été un avocat
00:50:27brillantissime. Mais peut-être
00:50:29donner une image de vous
00:50:31qui n'était pas celle d'un grand serviteur
00:50:33de l'Etat ou d'un grand
00:50:35politique. J'ai pas la gueule de Retailleau c'est sûr.
00:50:37Oui.
00:50:41Madame Berto, Audrey Berto
00:50:43nous rappelle les titres du jour.
00:50:47Nicolas Daragon annonce
00:50:49sur CNews le lancement
00:50:51de 17Cyber, une plateforme pour lutter
00:50:53contre la cybercriminalité. La plateforme
00:50:55sera lancée le 17 décembre.
00:50:57Une plateforme sur laquelle il sera possible
00:50:59de déposer plainte par exemple,
00:51:01a précisé le ministre délégué chargé de la sécurité
00:51:03du quotidien. François Hollande
00:51:05votera la motion de censure si
00:51:07Michel Barnier décide d'utiliser son premier
00:51:0949.3 la semaine prochaine. L'ancien
00:51:11président ajoute qu'il n'est pas favorable
00:51:13à une procédure de destitution d'Emmanuel Macron
00:51:15ni à une élection présidentielle
00:51:17donc anticipée dans le contexte
00:51:19actuel. Et puis une nouvelle attaque
00:51:21de convoyeurs à Saint-Ouen-Laumone
00:51:23dans le Val d'Oise. Un duo de braqueurs
00:51:25s'est emparé d'une cargaison de bijoux en or
00:51:27d'une valeur estimée à 400 000 euros.
00:51:29Les voleurs étaient armés d'un pistolet et d'une bombe
00:51:31lacrymogène. Personne n'a été
00:51:33blessé dans cette attaque.
00:51:35Merci Audrey. Avant de parler de votre bouquin,
00:51:37j'ai deux questions d'actualité à vous poser.
00:51:39La première, est-ce que vous auriez préféré
00:51:41défendre Dominique Pellicot
00:51:43ou Gisèle Pellicot ?
00:51:47Non, j'aurais préféré défendre
00:51:49Gisèle.
00:51:51Sans aucun doute.
00:51:55Vous avez été
00:51:57des deux côtés parfois. Vous avez été des côtés des victimes
00:51:59et parfois des côtés des...
00:52:01Oui, mais vous savez,
00:52:03il y a mon
00:52:05ami, l'avocat général Bilger
00:52:07qui connaît parfaitement ce monde.
00:52:09Vous avez été d'un ensemble ?
00:52:11Non, pas ça fait.
00:52:13Vous étiez arrivé au dernier jour du procès.
00:52:15Oui, parce qu'il ne voulait pas rester trop longtemps avec vous.
00:52:17C'est pour ça.
00:52:19Ça c'est une vacherie, je le connais.
00:52:21Il vient de vous balancer une vacherie, genre vous ne travaillez pas vos dossiers.
00:52:23Je connais mon Bilger.
00:52:25Vous étiez partie civile.
00:52:27Moi il m'arrivait quelques fois.
00:52:29Vous avez été des deux côtés. Vous préfériez défendre
00:52:31partie civile ou défendre celui qui est dans le dos ?
00:52:33Vous savez, on choisit...
00:52:35Quand une personne
00:52:37vous confie son histoire,
00:52:39moi,
00:52:41à ce moment-là, j'entrais
00:52:43dans son histoire.
00:52:45Que ce soit l'assassin ou que ce soit
00:52:47la victime, je devenais
00:52:49le double, en quelque sorte.
00:52:51Je me sentais comme
00:52:53approprié
00:52:55par son histoire.
00:52:57Je n'avais plus de questions à me poser.
00:52:59J'étais l'avocat de...
00:53:01Non, j'étais l'avocat de la personne
00:53:03qui était venue me voir et qui m'avait
00:53:05demandé de la défendre.
00:53:07Deuxième question d'actualité, le procès sur le Rassemblement National.
00:53:09Vous-même étiez député européen.
00:53:11Vous aviez donc un assistant parlementaire.
00:53:13Oui, trois. Trois assistants parlementaires.
00:53:15Est-ce que le procès qui est fait
00:53:17à Marine Le Pen, et en général au Rassemblement National,
00:53:19qui avait été fait également au Modem,
00:53:21vous paraît un procès
00:53:23utile ? Non,
00:53:25c'est un procès qui
00:53:27repose... Duras Berroux l'a bien expliqué.
00:53:29Vous me direz, il défend là aussi sa boutique.
00:53:31François Berroux. François Berroux l'a très bien expliqué.
00:53:33C'est un procès qui est fait
00:53:35au fonctionnement administratif
00:53:37d'une institution qui est d'une complexité
00:53:39inouïe, parce que s'il fallait
00:53:41entrer dans les détails du fonctionnement
00:53:43des assistants parlementaires... Vous savez qu'on ne les paie pas
00:53:45directement, les assistants.
00:53:47Il y a un tiers payant, qui est un
00:53:49comptable, qui paye
00:53:51et qui est remboursé après par le
00:53:53Parlement. Bon, qu'il y a des contrôles
00:53:55réguliers, qu'il y a
00:53:57un assistant qui est obligé de demeurer
00:53:59à Strasbourg,
00:54:01à Bruxelles, pardon, et puis qu'on
00:54:03peut avoir des assistants locaux.
00:54:05Comment faire ?
00:54:07Alors après, bien sûr, une fois qu'il y a eu
00:54:09le procès, on s'est évertué à mettre des
00:54:11cloisons de sous-marins, étanches complètement.
00:54:13Mais après, dans
00:54:15la période concernée, comment faire
00:54:17la distinction entre l'activité
00:54:19politique
00:54:21et son prolongement
00:54:23qui est l'activité parlementaire ?
00:54:25D'autant plus que quand même,
00:54:27le député européen, il intervient
00:54:29au nom d'un groupe
00:54:31politique. La confusion
00:54:33elle est là. Alors après,
00:54:35comment faire
00:54:37pour distinguer
00:54:39la fonction parlementaire
00:54:41de son prolongement
00:54:43de la fonction politique ? C'est très compliqué.
00:54:45– On a ces discussions régulièrement
00:54:47avec Philippe Bilger sur la justice
00:54:49française. Souvent, je lui dis pile ou face.
00:54:51– Oui, oui, oui. – Vous êtes d'accord ou pas ?
00:54:53– Oui, complètement.
00:54:55Moi, je l'ai dit dans mon... – C'est-à-dire qu'il y a des affaires...
00:54:57Moi, j'ai souvent cité ici Georges Tron,
00:54:59c'est une des affaires qui m'avait intéressé.
00:55:01Premier instance, il est relaxé,
00:55:03acquitté. Deuxième instance, pour les mêmes faits.
00:55:05– Vous savez que je suis à l'origine de la plainte.
00:55:07– C'est les mêmes faits, c'est le même dossier.
00:55:09– Je suis à l'origine de la plainte. – C'est-à-dire ?
00:55:11– C'est moi qui ai déposé plainte contre lui, pour les victimes au début.
00:55:13– Mais c'est le même dossier. Moi, ce que je dis
00:55:15souvent à Philippe Bilger, c'est le même dossier.
00:55:17C'est le même dossier. Il n'a pas évolué entre
00:55:19l'appel et la première instance.
00:55:21Donc, c'est pile ou face.
00:55:23Alors, quand je dis ça à Philippe Bilger...
00:55:25– Non, ce n'est pas pile ou face.
00:55:27– Quand tu es acquitté ou quand tu prends 10 ans, ça s'appelle pile ou face ?
00:55:29– Non, je vous ai envoyé récemment un texte.
00:55:31J'espérais vous faire comprendre
00:55:33le dossier elle-même,
00:55:35mais parfois,
00:55:37on parle de l'acquittement
00:55:39à la condamnation,
00:55:41dans l'analyse d'une toute
00:55:43petite zone qui...
00:55:45Sinon, on peut supprimer
00:55:47l'appel, on peut tout supprimer.
00:55:49– Philippe, j'ai une question à vous poser.
00:55:51Est-ce que vous croyez au bénéfice du doute ?
00:55:53– Bien sûr.
00:55:55Le vrai doute.
00:55:57– Qu'est-ce que c'est le faux doute ?
00:55:59– Ah ben... Non.
00:56:01– Vous n'allez pas me faire foutre les deux voeux, non ?
00:56:03– Non, mais il y a des...
00:56:05J'entends des faux doutes.
00:56:07Ce sont des doutes sur des points
00:56:09totalement dérivoires.
00:56:11Que l'avocat...
00:56:13– Il s'en veut dire la question.
00:56:15Il s'en veut dire la question.
00:56:17Quand il y a un acquittement
00:56:19en première instance,
00:56:21vous ne croyez quand même pas
00:56:23qu'il y a un appel avec un sacré doute ?
00:56:25– Mais bien sûr.
00:56:27– Eh ben alors, c'est ça le bénéfice du doute.
00:56:29– Eh ben le bénéfice du doute, c'est ça.
00:56:31– Donc il est relaxé automatiquement.
00:56:33– Mais attendez.
00:56:35– Je vais vous dire, bien plus loin,
00:56:37quand quelqu'un est relaxé en premier appel,
00:56:39le parquet ne devrait même pas faire appel.
00:56:41– Eh bien, ça existait.
00:56:43– Parce que c'est ça le bénéfice du doute.
00:56:45– Ah non.
00:56:47– Si, par définition, il y a déjà eu un doute au premier truc.
00:56:49Je suis désolé de vous le dire. Allez, 1-0.
00:56:51– Non, il n'y a pas du tout.
00:56:53Il y a des acquittements qui sont de pures erreurs judiciaires.
00:56:59– Lesquels ?
00:57:01Mais tout acquittement pour vous est de pures erreurs judiciaires.
00:57:03– Non, mais vous plaisantez.
00:57:05Je n'en aurais pas requis.
00:57:07– Quand il y avait un doute, il ne requerrait pas la conversation.
00:57:09– Non, mais c'est intéressant.
00:57:11Notre conversation, elle est intéressante quand même.
00:57:13– Non, parce que vous répétez toujours la même chose.
00:57:15– Mais est-ce que relax en cours d'assises
00:57:17pourrait ne pas avoir d'appel ?
00:57:19Ça, ça s'entend.
00:57:21– Ça a existé pendant quelques temps.
00:57:23– Oui, même aujourd'hui. Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
00:57:25– Ah, mais ce serait une ânerie.
00:57:27Ce serait une ânerie complète.
00:57:29Parce qu'alors, il y a des gens qui sont acquittés en première action.
00:57:31– Eh bien, ce n'est pas très grave.
00:57:33– Ah bon ?
00:57:35– Vous comprenez ce que je veux dire ?
00:57:37– Vous qui réclamez en permanence de la répréhension.
00:57:39– Je préfère, effectivement.
00:57:41– Mais Philippe, comment peux-tu douter ?
00:57:43Comment pouvez-vous, pardon,
00:57:45douter du bénéfice du doute
00:57:47quand des jurés ont considéré
00:57:49que l'individu était innocent ?
00:57:51– Mais les premiers !
00:57:53– Mais oui, mais les premiers, quels doutes ?
00:57:55– Je préfère un coupable en liberté
00:57:57– Mais quels doutes ?
00:57:59– Qu'un innocent pris en prison.
00:58:01– Oui, d'accord.
00:58:03– C'est gut.
00:58:05– Vous préférez un coupable en liberté ?
00:58:07– Collard 2, Bilger 0.
00:58:09– Mais vous pouvez vous rattraper.
00:58:11– C'est faux.
00:58:13– Sauf si vous êtes victime du coupable en liberté.
00:58:15– Un coupable en liberté.
00:58:17Bon, alors évidemment…
00:58:19– Je peux dire juste un mot et je termine.
00:58:21– Mais au contraire, parlez…
00:58:23– Je suis étonné, Gilbert.
00:58:25Moi, j'aurais adoré défendre Dominique Pellicot
00:58:27plutôt que Gisèle Pellicot
00:58:29qui, évidemment, se suicide.
00:58:31Et comme c'est normal…
00:58:33– Il y a toujours un fond de perversion
00:58:35chez les avocats généraux.
00:58:37– Non, mais Dominique Pellicot
00:58:39est indéfendable.
00:58:41C'est pour cela qu'il est passionnant.
00:58:43J'ai défendu pire.
00:58:45Si je vous racontais la cause
00:58:47que j'étais obligé de défendre,
00:58:49ça vous ferait frémir.
00:58:51– C'est quoi ?
00:58:53– Je vois arriver une bonne femme un jour
00:58:55qui me dit, mon fils n'a pas d'avocat.
00:58:57Personne ne veut le défendre.
00:58:59Je lui dis, mais le bâtonnier ?
00:59:01Il ne veut pas.
00:59:03Je lui dis, mais pourquoi ?
00:59:05Vous n'avez pas trouvé un avocat,
00:59:07même en le payant bien ?
00:59:09Non ? C'est rare, je lui dis.
00:59:11– En le payant bien.
00:59:13– Oui, c'est rare, on est d'accord.
00:59:15Je lui dis, mais qu'est-ce qu'il…
00:59:17Elle me dit, voilà, je viens voir vous
00:59:19parce que je sais que vous êtes un peu courageux, etc.
00:59:21Je lui dis, mais qu'est-ce qu'il a fait, votre fils, madame ?
00:59:23Il s'est fait faire une fellation
00:59:25par un bébé de 12 mois.
00:59:29– Ah oui.
00:59:31– C'est l'horreur absolue, ça.
00:59:33Et elle me dit,
00:59:35si vous ne le défendez pas,
00:59:37il n'aura pas d'avocat.
00:59:39Là, vous me confrontez
00:59:41à une question d'honneur.
00:59:43Si je me défile, pour moi,
00:59:45personne ne le saura, je suis un déserteur.
00:59:47Donc on va passer un contrat,
00:59:49je ne veux pas d'honoraire,
00:59:51mais je le défendrai
00:59:53pour qu'il y ait un avocat.
00:59:55Et la présidente de la Cour d'assises
00:59:57était extraordinaire,
00:59:59une femme vraiment magnifique
01:00:01qui a su mener les débats
01:00:03avec beaucoup de tact.
01:00:05Et après le verdict,
01:00:07je suis allé la voir, je lui ai dit
01:00:09merci d'avoir compris que j'étais
01:00:11dans une situation effroyable.
01:00:13Et je lui ai dit, vous savez,
01:00:15il va mourir, il va se suicider.
01:00:17Elle me dit, vous plaisantez ?
01:00:19Je lui ai dit, non, non.
01:00:21Et dans la nuit, il s'est pendu.
01:00:23– Vous êtes là pour Indéfendable Mémoire,
01:00:25c'est une édition,
01:00:27c'est un livre que j'ai vraiment adoré
01:00:29et que les uns et les autres liront
01:00:31avec beaucoup de plaisir, parce que c'est vif,
01:00:33parce qu'il y a beaucoup d'anecdotes.
01:00:35Vous avez fermé là, c'est fini.
01:00:37Vous êtes jeune pourtant.
01:00:39– Je peux reprendre si l'envie m'en venait.
01:00:41– L'envie ou le cachet ?
01:00:43– Il faudrait les deux toujours.
01:00:45– Oui parce que j'ai l'impression
01:00:47que les avocats vous aimez bien ça.
01:00:49– Alors c'est vrai et c'est faux.
01:00:51– J'ai l'impression qu'un avocat,
01:00:53tu lui mets un billet de 500 euros,
01:00:55il est content.
01:00:57– Non, moi je disais j'ai mes riches
01:00:59pour avoir mes pauvres.
01:01:01Quand un type arrivait et qu'il était blindé,
01:01:03et quand j'avais un pauvre type qui n'avait pas un rond,
01:01:05il payait par…
01:01:07– Ça c'est bien, c'est un côté Robin Desbois.
01:01:09Mais les honoraires d'ailleurs, on fait ce qu'on veut.
01:01:11– Ah non, maintenant c'est réglementé.
01:01:13– Par exemple, quels sont les honoraires
01:01:15les plus importants que vous ayez touchés
01:01:17sur un dossier ?
01:01:19– J'ai dû aller jusqu'à 50 000.
01:01:21Mais à côté de Dupont-Moretti, c'est de la rigolade.
01:01:23J'ai dû aller jusqu'à 50 000 euros.
01:01:25– Ah oui, je pensais que c'était plus
01:01:27que Dupont-Moretti, effectivement c'était plus.
01:01:29– C'est beaucoup plus.
01:01:31– Moi j'ai une approche, il a fallu que je termine
01:01:33la psychanalyse pour arriver à me faire payer.
01:01:35– Ah oui, parce que…
01:01:37– Oui, oui, oui, c'est pas une blague.
01:01:39J'avais du mal à demander…
01:01:41– Quelle est l'anecdote que vous avez racontée
01:01:43Jacques Lacan ? Parce que vous étiez potes avec Lacan.
01:01:45Lacan qui était une sorte d'escroc, disons-le.
01:01:47Après…
01:01:49On peut le dire comme ça.
01:01:51– C'était un escroc.
01:01:53– Je retire mon mot parce qu'il est injurieux mon mot.
01:01:55– On va dire que c'est un escroc inconscient.
01:01:57– Mais il donnait ses consultations dans le taxi.
01:01:59– C'est vrai ou pas ?
01:02:01– Brune Verneuil il était.
01:02:03– Vous avez dit un jour entre un crayon et un stylo plume.
01:02:07– Oui, c'était Roland Dumas qui était son avocat.
01:02:11J'étais un collaborateur de Roland Dumas,
01:02:13un collaborateur ambulant.
01:02:15Et un jour,
01:02:17Lacan m'avait dit…
01:02:19Parce que je lui disais, moi j'ai beaucoup de mal,
01:02:21ça me gêne de demander de l'argent
01:02:23à des gens qui sont dans le malheur.
01:02:25Il m'a dit, il faut se faire payer
01:02:27entre une pointe bique
01:02:29et un stylo Mont-Blanc.
01:02:31Lequel des deux stylos vous avez peur de perdre ?
01:02:33J'ai dit, le Mont-Blanc.
01:02:35Il m'a dit, ben voilà, tout est là.
01:02:37– Donc l'avocat ou le psychanalyste c'est le Mont-Blanc ?
01:02:41– C'est voilà.
01:02:43Et à partir de là je me dis, il a raison,
01:02:45si tu veux être considéré, il faut quand même que tu demandes…
01:02:47– Bon, alors ce livre moi je l'ai trouvé formidable
01:02:49et effectivement vous avez un métier
01:02:51où vous avez la pâte humaine en permanence.
01:02:53Et vous dites, j'ai rencontré les assassins
01:02:55les plus terrifiants et les victimes les plus désespérées.
01:02:57Je peux garantir que la vérité n'est jamais dite.
01:02:59Pudeur, peur, l'heure à les savoir.
01:03:01La justice est une administration nécessaire d'évacuation
01:03:03mais dans des places à la fière mine de l'hermine.
01:03:06Le juge est un éboueur d'humaines horreurs.
01:03:10Il en faut, il le faut, mais c'est bien désespérant.
01:03:14– Ah oui, oui, oui.
01:03:16Je dois dire que je n'ai jamais vu la vérité dans un procès.
01:03:23La vérité profonde, la vérité humaine, la vérité de l'être.
01:03:28Pourquoi tu as commis ce crime au fond de toi ? Pourquoi ?
01:03:32Alors bien sûr il y a la vérité policière,
01:03:34il y a la vérité d'enquête, il y a la vérité judiciaire,
01:03:37mais au fond, au fond, je n'ai jamais compris aucun crime
01:03:43et j'étais arrivé à poser cette question
01:03:46à tous les criminels que j'ai défendus.
01:03:48Je pourrais vous faire un catalogue d'horreur.
01:03:50Je leur disais, mais quand vous avez tué,
01:03:54vous pensiez à qui qui ne vous a jamais aimé ?
01:03:58Et là, quand je posais cette question,
01:04:03j'avais affaire souvent à des criminels déroutés,
01:04:07qui prenaient conscience de quelque chose, voilà.
01:04:10C'est le seul chemin que j'ai pu parcourir.
01:04:13– Est-ce que vous diriez qu'il y a un point commun avec tous ces criminels
01:04:16qui n'ont pas été aimés, comme si l'amour était la valeur absolue
01:04:21qui sauvait les êtres ? Alors je parle de l'amour,
01:04:23c'est très difficile à définir ce qu'est l'amour d'un père,
01:04:26d'une mère pour son enfant, c'est souvent simplement le regarder,
01:04:28s'en occuper et être avec lui, souvent ça peut être ça.
01:04:31Donc ça peut être de tout milieu, il y a des gens qui vivent
01:04:33dans des très bons milieux et qui n'ont pas été aimés.
01:04:35Mais est-ce que tous les criminels sont des mal-aimés ?
01:04:39– Oui.
01:04:40– Donc ils pourraient tous être excusés ?
01:04:42– Non, les difficultés…
01:04:45– Par exemple j'ai appris l'affaire Pellicot hier,
01:04:47qu'est-ce que j'apprends dans ce… évidemment qu'il mérite une sanction.
01:04:50– Oui bien sûr, on est d'accord.
01:04:52– Mais on apprend cette chose folle, à 8 ans il a été violé.
01:04:54– Oui voilà, mais oui.
01:04:56– Il a été violé à 8 ans.
01:04:57– Oui, oui.
01:04:58– Alors il ne devient pas résilient, il y a plein de gens qui ont été violés
01:05:00qui deviennent résilients.
01:05:02Madame Zavarro, on pourrait l'écouter d'ailleurs,
01:05:04qui a été remarquable Mme Zavarro, parce que vous en avez pensé,
01:05:06je ne sais pas si vous connaissiez, mais c'est quand même passionnant
01:05:09de dire ça, parce que ça veut dire quoi ?
01:05:10Ça veut dire que la société doit sanctionner, bien sûr, punir,
01:05:14pour protéger les hommes.
01:05:15– Mais elle devrait comprendre.
01:05:16– Mais elle peut comprendre, mais elle n'est pas là pour ça.
01:05:18Mais à titre personnel, on peut racheter tout le monde.
01:05:21– Vous savez le grand échec de ma vie…
01:05:22– Oui mais c'est horrible.
01:05:23– Vous allez voir à quel point c'est regrettable ce que je vais vous raconter.
01:05:27Le grand échec de ma vie, c'est quand j'obtiens de bas d'inter
01:05:30qu'on fasse entrer une psychanalyste en prison
01:05:34pour psychanalyser un criminel incroyable, incroyable.
01:05:38Bas d'inter autorise la première psychanalyse en prison.
01:05:44Toute la psychiatrie pénitentiaire, donc fonctionnaire,
01:05:49a milité pour empêcher la psychanalyste de travailler.
01:05:54Et elle a dû partir de la prison.
01:05:56– Parce que le psychanalyste, ce n'est pas la psychiatrie, attention.
01:05:58– Ça n'a rien à voir.
01:05:59– Psychanalyste, c'est un médecin.
01:06:00– Ça n'a rien à voir.
01:06:01– Tu peux être psychanalyste demain jeudi parce que tout le monde…
01:06:03– Ça n'a rien à voir.
01:06:04– Tu es un médecin psychiatre.
01:06:05– Voilà.
01:06:06– Un psychanalyste n'est pas un médecin.
01:06:07– Voilà, absolument.
01:06:08Et le criminel en question avait une histoire psychanalytique fabuleuse.
01:06:15Et ça lui faisait du bien.
01:06:17Et on avançait dans la compréhension du crime.
01:06:20Il avait tué sa femme, une avocate, du reste,
01:06:24ce n'était pas une concurrente de moins.
01:06:26Il l'avait tuée à la machette, dans des conditions absolument inimaginables.
01:06:30Eh bien, elle n'a pas pu continuer cette psychanalyse.
01:06:33C'est dommage.
01:06:34– Alors, vous êtes le témoin évidemment d'une histoire de France si particulière,
01:06:38l'affaire Ranucci, puisque vous avez défendu la famille Ranucci.
01:06:41La famille…
01:06:42– Rambla, oui.
01:06:43– Rambla.
01:06:44On est le 3 juin 1974.
01:06:46Marie-Dolores Rambla, 8 ans, est née de 4 enfants,
01:06:50joue avec son petit frère au pied de la cité Saint-Agnès à Marseille.
01:06:53Une voiture grise s'arrête, un jeune homme descend, il cherche son chien.
01:06:56Marie-Dolores accepte de l'accompagner.
01:06:58C'est la dernière fois que le petit frère la verra vivante.
01:07:00Et deux jours plus tard, à l'issue d'une vaste battue,
01:07:02les gendarmes retrouveront son corps sans vie dans un buisson d'épines.
01:07:05Le corps porte des traces de coups de pierre, de coups de couteau.
01:07:08Et Christian Ranucci, 20 ans, a été exécuté.
01:07:10Et Giscard ne l'a pas grâce.
01:07:12– Non.
01:07:13– Et je vous propose d'écouter celui qui a défendu, que vous devez connaître,
01:07:17qui a défendu Ranucci dans ses images d'archives.
01:07:20Et puis vous me direz cette chose folle,
01:07:22parce que le frère de Marie-Dolores Rambla est lui devenu un criminel.
01:07:26– Oui, absolument.
01:07:27– Et vous l'avez défendu et vous avez connu le père Rambla.
01:07:29Et sur My Canal, on peut voir un documentaire extraordinaire sur l'affaire Ranucci.
01:07:33Vraiment, qui est une des histoires les plus fortes de ces dernières années,
01:07:36le plus haut vert rouge, bien sûr.
01:07:38Et vous dites, vous, Ranucci était complètement coupable.
01:07:40– Oui, mais il n'y a pas de perte.
01:07:41– Complètement coupable.
01:07:42C'est ce que vous dites en tout cas.
01:07:43Mais voyez cet extrait, voyez cet extrait.
01:07:47– Valéry Giscard d'Estaing refuse la grâce.
01:07:49Le 28 juillet, Christian Ranucci est décapité.
01:07:54– On s'est retrouvés à la maison d'arrêt à 4 heures du matin
01:07:57où il y avait, pour éviter de faire du bruit et de prévenir le reste de la maison d'arrêt,
01:08:03ils avaient installé des couvertures par terre.
01:08:05On marche dans le silence.
01:08:06J'avais une lettre de sa mère, je l'ai lu.
01:08:09C'est le dernier regard que j'ai eu de Ranucci.
01:08:20Moi, je n'ai pas de peine à reconnaître que je n'ai pas regardé ça le nez dessus.
01:08:24Ça va.
01:08:26La guillotine, ce sont des bruits.
01:08:28C'est le bruit d'une espèce de joue qui descend, claque comme ça sur la tête.
01:08:32Le bruit du couteau et le bruit du jet d'eau.
01:08:34Alors voilà les souvenirs qu'on garde de ça.
01:08:36Ce sont des bruits.
01:08:38– 25 ans plus tard, un autre homme n'a pas oublié ce matin du 28 juillet 1976.
01:08:44Nous avons rencontré Pierre Rambla, le père de la petite fille assassinée.
01:08:48– Il a dit à ma femme, maintenant, tous ces moments,
01:08:50le criminel de ta fille, il n'est plus.
01:08:52Il a coupé la tête.
01:08:54Alors là, je m'étais soulagé.
01:08:56Il a coupé ma fille, il ne tuera plus personne.
01:09:00– 25 ans plus tard, Maître Leforçonnet s'interroge toujours.
01:09:04Qui était réellement responsable de cette sentence de mort ?
01:09:09– Quelqu'un meurt, mais la responsabilité de cette mort
01:09:13est à la fois collective, diluée et insaisissable.
01:09:18Est-ce que c'est la faute de l'avocat qui a mal défendu ?
01:09:21Est-ce que c'est la faute de l'avocat général qui a requis ?
01:09:24Est-ce que c'est la faute du juge qui a mal jugé ?
01:09:26Est-ce que c'est la faute de l'opinion publique ?
01:09:28– Est-ce que c'est la faute de l'accusé qui a avoué ?
01:09:30– Oui, si vous me demandez un souvenir, j'en tire pas de conclusion.
01:09:35Je vous dis, voilà, c'est ça qui est frappant.
01:09:38– À trois reprises depuis l'exécution de Christian Ranucci,
01:09:41cet avocat a déposé une requête en révision du procès.
01:09:44À trois reprises, la justice française l'a débouté.
01:09:48– C'est un document d'archive qui date de 2001,
01:09:50à l'occasion des 25 ans de l'affaire Ranucci.
01:09:52Maître Leforcenet est décédé depuis.
01:09:55Le père de Marie Dolorès est décédé, M. Rambla.
01:09:58Et cette chose extraordinaire, c'est une de vos premières affaires.
01:10:01– C'est la première affaire, j'avais 23 ans.
01:10:0323 ans, oui.
01:10:05J'avais plaidé une fois aux Assises pour un clodo magnifique,
01:10:11un merveilleux clochard.
01:10:13– Que vous racontez dans le livre.
01:10:16– Merci petit gars, il m'a dit à la fin.
01:10:19Je peux vous garantir qu'il ne m'a payé qu'avec merci petit gars.
01:10:22Et après je me retrouve dans cette affaire d'Assises monumentale.
01:10:26– Vous remplacez un avocat dans l'affaire Ranucci.
01:10:28– Oui, je remplace un avocat, c'est ça.
01:10:30Oui, c'est le coup de peau.
01:10:33Et je me retrouve dans cette affaire monumentale.
01:10:35Et puis en face de moi, Lombard qui était le ténor,
01:10:40avec un poids terrible sur les épaules.
01:10:44Le forcené a été admirable du reste.
01:10:46Franchement, je lui rends hommage.
01:10:48Parce qu'il a porté, je pense du reste qu'il en est mort de cette affaire.
01:10:52Elle a dû le ronger complètement.
01:10:54– Vous n'étiez pas présent à l'exécution.
01:10:56Vous avez assisté à une exécution.
01:10:58– Non, on a requis deux peines de mort contre des clients à moi.
01:11:02Et nous avons pu les éviter.
01:11:05Et je peux vous dire que ça fait un choc.
01:11:09Quand un avocat général se lève et dit
01:11:11je réclame la peine de mort contre vous, monsieur untel,
01:11:16le moment est terrifiant.
01:11:20Ce sont des moments initiatiques.
01:11:22La vie n'est plus la même après.
01:11:24On ne peut pas être comme tout le monde.
01:11:27– Gilbert Collard, bien sûr, est avec nous ce matin.
01:11:30Et ce qui est intéressant, c'est qu'on parle parfois
01:11:32de la baisse de niveau dans plein de domaines,
01:11:34politiques, universitaires, pourquoi pas à l'école.
01:11:38Et vous vous dites, moi je ne peux plus plaider
01:11:40parce que les gens qui sont en face de moi, les juges…
01:11:43– Je n'ai plus mon public, oui.
01:11:45– Voilà, vous dites que je n'ai plus mon public.
01:11:47C'est-à-dire que monsieur Bilger est un magistrat à l'ancienne.
01:11:50– Oui, enfin quand même, si je lui parle de Cicéron,
01:11:52il ne va pas s'imaginer que c'est une marque de saucisson.
01:11:55– Non, mais là vous me faites peur.
01:11:58C'est-à-dire que les magistrats que vous avez en face de vous…
01:12:01– Pas tous, attention.
01:12:03– Oui, mais c'est ce que vous dites, j'ai plus mon public.
01:12:05– Non, si vous voulez, moi j'ai connu, je pourrais citer le président Fayolle,
01:12:10quand même capable de me faire un petit mot à la fin d'un procès,
01:12:13en me disant, mon cher maître, il faut lire le cas des sœurs Papin
01:12:20étudié par Lacan, ou alors un autre président de cour d'assise
01:12:26qui écrit aujourd'hui des livres, qui était capable…
01:12:30Je me rappelle, j'avais commencé à citer dans une plaidoirie le dormeur Duval,
01:12:35et il l'avait terminé quoi.
01:12:37– L'inculture est très partagée.
01:12:41J'ai connu un avocat qui me situait Molière au 19ème siècle.
01:12:46– Oui, oui, et encore il connaissait Molière.
01:12:48– Alors qu'il était au 20ème, que vous vouliez dire.
01:12:51– Oui, c'est Molière.
01:12:53– Et alors, l'autre chose qu'on…
01:12:55– La technicité, voilà, ce sont des techniciens remarquables.
01:12:58Ce sont des techniciens.
01:12:59– C'est déjà ça quand même.
01:13:00– Mais ça ne suffit pas.
01:13:02– Oui, mais là, alors pardonnez-moi, on dirait vraiment, c'est le bébé de show tous les deux.
01:13:06– Oui, mais tant que…
01:13:07– On va vous mettre en haut, et puis vous dites que c'était mieux avant,
01:13:10alors vous les magistrats…
01:13:11– Non, non, ce qu'il fait le grand avocat, et bien sûr c'est la compétence,
01:13:16mais on l'apprend vite, c'est la culture générale.
01:13:19– Oui, je crois.
01:13:20– Je suis très frappé.
01:13:21– Oui, mais pardonnez-moi, Dupond-Morétis, il ne brillait pas par sa culture générale.
01:13:23– Non, il n'a aucune culture générale.
01:13:24– Et c'est un grand avocat.
01:13:28– Dupond-Morétis.
01:13:29– J'ai jamais pris Dupond pour un grand avocat.
01:13:30– Il est efficace.
01:13:31Un grand avocat c'est quoi ? C'est quelqu'un qui a des résultats.
01:13:33– Oui, mais il sélectionnait les affaires, vous comprenez.
01:13:36– Il attendait l'appel.
01:13:37– Attendez, vous comprenez.
01:13:38– A vous ?
01:13:39– Bien sûr, attendez.
01:13:40Lisez le tome 3 de mes mémoires, vous verrez, je raconte comment…
01:13:43– Mais tout de même…
01:13:44– Vous n'aimez pas Dupond-Morétis ?
01:13:45– Mais j'aime beaucoup Dupond, on a beaucoup plaidé ensemble.
01:13:47Vous savez ce qu'il a fait une fois ?
01:13:48– Non.
01:13:49– C'est dans l'affaire du berger de Castella.
01:13:51– Je voulais dire du bien de Dupond-Morétis.
01:13:52– Il se lève…
01:13:53– Oui, oui.
01:13:54– L'anecdote est vraie, ça dépeint Dupond, qui a son talent, attention,
01:13:58qui a son talent indiscutable.
01:14:00– D'un pragmatisme efficace.
01:14:01– Voilà, d'un pragmatique, c'est un laboureur, voilà.
01:14:04Il se lève, il se lève, et il dit, en se tournant vers moi,
01:14:09« Colère, vous avez du talent, mais… »
01:14:14Vous savez avec sa voix qui crache, « je vous aime pas ».
01:14:17Merde, je me lève, ce qu'on ne fait jamais dans une cour d'assises,
01:14:20quand je le regarde et je lui dis, « Dupond-Morétis, moi je vous aime,
01:14:25mais vous n'avez pas de talent ».
01:14:27Voilà, c'est ça un avocat aussi, c'est une espèce d'espèce…
01:14:32– Et pourquoi vous étiez dans la même cour, tous les deux ?
01:14:34– Parce que moi j'étais parti civil pour le berger de Castellar,
01:14:37et lui il était en défense pour…
01:14:39– Mais pourquoi il vous dit « je vous aime pas », c'est curieux.
01:14:41– Je sais pas, voilà, mais pourquoi ? En plus je m'en fous de Meurant.
01:14:44– Il est un peu méchant.
01:14:45– Il est méchant, oui.
01:14:46– Il est un peu méchant, vous êtes plutôt gentil.
01:14:48– Moi je suis plutôt gentil, oui.
01:14:49– Les gens intelligents sont plutôt gentils.
01:14:50– Moi oui, oui, puis je pardonne.
01:14:52– Je veux pas dire que les gens méchants…
01:14:53– L'autre fois je serais la main d'un kiff, je ne dirais pas ça.
01:14:56– Les gens intelligents sont plutôt méchants.
01:14:58– Vous trouvez ?
01:14:59– Ah oui, absolument.
01:15:00– Ah non.
01:15:01– Ah si.
01:15:02– Alors ils sont pas intelligents.
01:15:03– Ah si, si.
01:15:04– Ah non.
01:15:05– Mais j'ai l'impression que vous projetez…
01:15:06J'ai l'impression, cher Philippe, quand toute chose,
01:15:08vous projetez un peu votre cerveau, vous faites souvent de la projection psy.
01:15:11– J'ai tendance à ne pas m'oublier, je le regrette.
01:15:14– Vous vous trouvez que vous avez été méchant un peu dans votre vie ?
01:15:16– Je pense, les êtres que j'admire…
01:15:18– Sont méchants.
01:15:19– … qui sont profondément intelligents, ils sont méchants.
01:15:22– Ah bon ?
01:15:23– Et je peux…
01:15:24– Mais qui vous admirait par exemple qui est méchant ?
01:15:27– Je pense que quelqu'un comme BHL, que j'admire sur le plan intellectuel, est méchant.
01:15:34– Eh bien il n'est pas méchant du tout.
01:15:35– Oui.
01:15:36– C'est l'homme le plus bienveillant du monde.
01:15:37– Oui.
01:15:38– Alors je peux vous dire que ça, franchement…
01:15:39– Il est bienveillant sauf dans des épisodes où il dit qu'il ne croit pas méchant.
01:15:43– Alors je vais vous dire, vous vous trompez sur…
01:15:45Alors un jour je ferai un papier sur BHL parce que tous les gens se trompent sur…
01:15:48– C'est l'homme le plus gentil du monde.
01:15:50– D'abord pour vivre avec Ariel Dambal il faut être gentil.
01:15:53– Non ça c'est dégueulasse.
01:15:54– C'est dégueulasse.
01:15:55– Je retire.
01:15:56– Ah je retire, je retire tout de suite.
01:15:57– Droit de retrait, droit de retrait.
01:15:58– Moi je trouve justement…
01:15:59– Je le connais.
01:16:00– Moi je le connais.
01:16:01– C'est quelqu'un de très gentil, de très bienveillant justement.
01:16:05Et généreux.
01:16:06Et nous avons des défauts comme tout le monde.
01:16:08– Est-ce qu'on peut aborder l'affaire Oriol ?
01:16:11– Alors l'affaire Oriol, la tuerie d'Oriol c'est le sac.
01:16:13Alors la tuerie d'Oriol c'est l'assassinat de 6 personnes dans la nuit du 18 au 19 juillet 1981
01:16:17dans la Bastille familiale de Jacques Macier, celui-ci était le chef de la sélection marseillaise
01:16:21du service d'action civique.
01:16:22Alors le sac, tout le monde oublie ce que c'est.
01:16:24Organisation politique liée dans les années 60 au gaullisme.
01:16:27– Et donc Gilbert Collard a dû avoir entre les mains des documents du sac.
01:16:31– Oui.
01:16:32– Et alors ? Quelle est la question que vous voulez poser sur le sac ?
01:16:35– On va développer.
01:16:36– Le sac.
01:16:37Le 27 avril 1985, le réseau judiciaire se lève sur la tuerie d'Oriol.
01:16:41Je suis là avec Marina qui est devenue une amie.
01:16:43Tant qu'elle est gentille et douloureuse, on restera amis, etc.
01:16:45Et vous racontez ça.
01:16:46– Je raconte surtout l'intérieur de l'affaire.
01:16:49Ce que j'ai vécu, ce que j'ai vu.
01:16:51Et j'ai eu entre les mains, non pas les documents du sac, mais le fichier du sac.
01:17:00Et je dois dire que j'ai trouvé des noms absolument incroyables
01:17:06de président, de commissaire divisionnaire, de…
01:17:12– Les gens ne comprennent pas là.
01:17:13Ça veut dire qu'ils étaient membres de ce service.
01:17:15– Mais il faut bien savoir qu'à l'époque…
01:17:17– C'était quoi le sac ?
01:17:18– Le sac, c'est De Gaulle qui, par l'intermédiaire de…
01:17:22– C'est une milice.
01:17:24– De Comité et de Pasquois, et de Bizet pour lutter contre l'OAS.
01:17:30À l'époque, l'Organisation de l'armée secrète en Algérie
01:17:33avait mis sur pied cette milice qui combattait l'OAS.
01:17:38Et après la guerre d'Algérie, cette milice a continué à fonctionner.
01:17:43– Et c'est quoi cette tuerie alors ?
01:17:45– C'est très compliqué, il faut lire le livre.
01:17:47Parce qu'on a affaire à le chef, le commandant de la tuerie
01:17:52qui se présente comme un ancien du SDEC, comme un parachutiste,
01:17:56comme un combattant des rivières du Viet Cong, etc.
01:18:01On apprend à l'audience que ce type a été réformé pour cause de pieds de plat.
01:18:06Non mais tant c'est…
01:18:07Et tous les gens qui le suivent ne savent pas ça.
01:18:11Donc il y a à la fois le burlesque et le tragique.
01:18:14De toute façon, dans toute l'histoire humaine que j'ai côtoyée,
01:18:17il y a toujours eu le burlesque et le tragique.
01:18:20– Indéfendable mémoire, il y a cette affaire des bébés échangés
01:18:24qui rappelle un film, ça c'est extraordinaire.
01:18:26Dans la clinique de Cannes, on a échangé par misgarde deux bébés
01:18:29placés en couveuse en juillet 1994.
01:18:31Lorsque les fillettes sont restituées à leur maman,
01:18:33Manon et Mathilde, ces dernières, émettent des doutes,
01:18:35chacune de leur côté.
01:18:36C'est alors que je vois arriver à mon cabinet,
01:18:38Sophie et Manon, j'en ai entendu, j'en ai vu dans ma vie professionnelle
01:18:41où j'ai appris que la réalité surpasse en imagination la fiction.
01:18:44Là j'étais abasourdi, d'abord par l'histoire elle-même,
01:18:46ensuite par le fait scandaleux que le procès durait depuis 8 ans.
01:18:49Certes, on était à Grasse, la ville des parfums,
01:18:51la ville de l'évanescence et de l'immatérialité des choses sublimes,
01:18:55mais de là à mépriser à ce point les deux familles, je n'en revenais pas.
01:18:57Ça c'est formidable.
01:18:58Vous parlez de Général Ella Torture, bien sûr, avec Paul Aussarès,
01:19:02la tuerie du Grand Bornand.
01:19:04J'adore les psychiatres parce que souvent je me suis fait la réflexion,
01:19:07un psychiatre il voit quoi ?
01:19:09Une heure parfois simplement la personne, une heure !
01:19:11Et il vient faire son speech devant la cour.
01:19:14Et vous dites, bien sûr on a eu le droit aux élucubrations littéraires
01:19:18des psychiatres champions de la banalité des profondes explications.
01:19:21Les psychiatres disent ça.
01:19:23Mais oui, ils sourient.
01:19:24Une heure ils sourient !
01:19:26Mais vous souriez !
01:19:27Mais parce que c'est bidon !
01:19:29Mais non !
01:19:30Mais c'est bidon complet les psychiatres en prison !
01:19:32Vous dites n'importe quoi !
01:19:33Gébert Collard, c'est bidon ou pas ?
01:19:35Mais non, c'est pas bidon !
01:19:37Gébert Collard !
01:19:38Il y a des experts qui sont nuls !
01:19:40Mais pas une heure, mais tu ne peux pas suivre !
01:19:42Ce que je remets en cause ce n'est pas le psychiatre, c'est le psychiatre !
01:19:44Monsieur l'avocat général !
01:19:45Mais regardez Pascal, il me suffit d'une heure pour...
01:19:48Je pourrais écrire 20 pages sur vous,
01:19:51et je vous connais peu !
01:19:53Je vous connais peu !
01:19:54Mais voilà comment tu te prends pour un psychiatre maintenant !
01:19:57Mais non, mais...
01:19:58Reconnaissez que vous-même vous pourriez écrire sur nous
01:20:01sans aucune difficulté,
01:20:03après nous avoir écoutés pendant une heure !
01:20:06Il y a des psychiatres nuls,
01:20:08des psychologues lamentables,
01:20:10mais il n'y a qu'un grand frère !
01:20:12Non mais les psychiatres et la gestion, c'est ça mon frère !
01:20:14Vous avez raison, mais c'est la psychiatrie légale qui n'est pas bonne,
01:20:17parce qu'elle a une approche qui est tellement stéréotypée...
01:20:20J'ai pas l'intention de vous raconter l'histoire de mon psychiatre et de mon juge...
01:20:25En cours d'assises, en permanence,
01:20:28on avait un individu assis au banc de la presse.
01:20:32Il prenait des notes, il prenait des notes, il prenait des notes, il prenait des notes...
01:20:35Et puis à la longue, à force de le voir, on est allé lui parler.
01:20:38Et il nous a expliqué qu'il était psychiatre,
01:20:40et qu'il préparait une thèse sur la schizophrénie.
01:20:44Un jour, le président de la cour d'assises, M. Brunat,
01:20:47vient me voir et me dit
01:20:49« Vous avez des nouvelles du psychiatre qui fréquentait l'audience là ? »
01:20:52Parce que vraiment il est pertinent ce type, je l'ai souvent écouté,
01:20:55et moi il m'a vraiment orienté dans la réflexion.
01:20:59Je lui ai prêté un peu d'argent, et je n'ai plus de nouvelles.
01:21:04Je lui ai dit « Mais attendez, vous parlez du type qui venait ? »
01:21:08J'ai dit « Mais il est à Montfavé ! »
01:21:11Montfavé c'est l'asile psychiatrique.
01:21:13Je lui ai dit « Il est fou ! »
01:21:15« Il est fou ! »
01:21:17« Comment ça il est fou ? »
01:21:19« Oui oui, il est interné ! »
01:21:21« Mais c'est horrible ça ce que vous me dites ! »
01:21:23« Parfois j'allais le voir pour qu'il me commente des expertises psychiatriques... »
01:21:29Je savais qu'on passerait un bon moment.
01:21:31Non mais c'est incroyable comme truc !
01:21:33Vous savez ce que vous devriez faire ?
01:21:34Non, mais je veux le savoir.
01:21:35Vous devriez faire de la télé.
01:21:37Oui, je dirais que je lance un appel, j'ai du temps libre.
01:21:39Je vous dis, je pense que vous devriez animer une émission de télé.
01:21:43Vous avez un talent peu fréquent, une culture très puissante, répartie.
01:21:49Vous devriez faire de la télé.
01:21:51Moi je vous produis.
01:21:52Écoutez, je propose une émission qui s'appellera « Répartie ».
01:21:55Mais vraiment, vous devriez faire ça.
01:21:57Je le dis sans...
01:21:59Moi j'ai qu'un talent, c'est de reconnaître aux autres.
01:22:02Moi aussi, c'est vrai.
01:22:04C'est pas mal déjà.
01:22:05Et puis de pas être jaloux.
01:22:06Non, les ressentiments, les passions tristes, c'est horrible.
01:22:10La politique, ça a été une erreur.
01:22:12Oh oui, écoute, c'est un monde...
01:22:14Je préfère les délinquants.
01:22:16Franchement.
01:22:20Non mais au moins eux, ils sont honnêtes.
01:22:22Ils assument.
01:22:26Audrey Berto, qui a beaucoup de talent.
01:22:28Audrey Berto, vous nous donnez les...
01:22:30Du reste, ils sont quelquefois délinquants aussi.
01:22:32Les dernières infos.
01:22:37La colère des agriculteurs se poursuit.
01:22:39Deux opérations coup de poing ont eu lieu à Paris et en Ile-de-France.
01:22:43Ici, vous allez le voir, ça se passe dans le Val-de-Marne.
01:22:46Ce matin, plus d'une centaine d'agriculteurs ont construit un mur
01:22:49devant l'Institut National de la Recherche pour l'Agriculture,
01:22:52l'Alimentation et l'Environnement.
01:22:54Abdoul Diallo avait été interpellé le 21 novembre au Portugal.
01:22:58Il est soupçonné d'avoir tué Lilian Dejean,
01:23:00un agent de propreté de 49 ans, le 8 septembre.
01:23:03L'homme de 25 ans soupçonné du meurtre doit être remis ce soir à la France.
01:23:08Et puis ce sondage, les Français sont dans l'ensemble opposés
01:23:11à ce que la France intervienne militairement pour défendre l'Ukraine.
01:23:14C'est donc le résultat de notre dernier sondage CSA pour CNews,
01:23:17Europe 1 et le JDD.
01:23:19Et globalement, ce chiffre n'a pas évolué depuis le début de la guerre,
01:23:22en février 2022, puisque vous étiez déjà 70% à y être opposés.
01:23:27Vraiment, oui, c'était un plaisir, indéfendable mémoire.
01:23:31C'est vous qui avez choisi la photo ?
01:23:33Non, c'est ma femme.
01:23:35On n'a pas parlé de votre femme.
01:23:37Vous êtes mariée depuis combien de temps ?
01:23:3950 ans, mais elle fatigue.
01:23:42Ça fait 50 ans, mais elle fatigue.
01:23:44Elle fatigue de vous ?
01:23:45Elle fatigue de moi, oui.
01:23:46Pourquoi vous êtes fatiguant ?
01:23:47Il semblerait, oui.
01:23:49Oui, mais vous êtes vivant.
01:23:51Pour l'instant, oui.
01:23:52Et pourvu que ça dure, comme disait Laetitia.
01:23:55Forcément, les gens qui ont du tempérament,
01:23:57ça ne doit pas être facile de vivre avec vous.
01:23:59Les avocats, ils sont un peu égocentriques, peut-être ?
01:24:01Oui, on est tous égocentriques.
01:24:03Vous savez ce que disait Emerson ?
01:24:05Il avait un test extraordinaire.
01:24:06Il demandait aux gens qui disaient « moi, j'ai pas d'égo », etc.
01:24:09« Est-ce que vous avez une photo de groupe sur laquelle vous êtes ? »
01:24:12« Oui, mais montrez-la-moi. »
01:24:15Et tout de suite, la personne disait « Ah, je suis là ! »
01:24:22Et alors, qui décide ?
01:24:24C'est votre femme ou c'est vous ?
01:24:25Non, c'est ma femme qui décide.
01:24:28Je suis vraiment...
01:24:30Moi, vous comprenez, j'ai deux filles.
01:24:32Donc, je suis vraiment minoritaire.
01:24:34Moi, j'en ai quatre.
01:24:38Demandez au psychanalyste de faire une étude.
01:24:43On pourrait continuer.
01:24:45Ça serait formidable.
01:24:46Non, mais vraiment, c'était un plaisir, Gilbert Collard.
01:24:49Vous habitez Paris, non ?
01:24:50Oui, je suis à Paris.
01:24:51Je suis à Paris une semaine par mois.
01:24:53Mais là, on a le droit de vous inviter régulièrement.
01:24:55Mais maintenant, vous êtes une politique.
01:24:57Vous n'êtes plus divers droit.
01:24:59Et qu'est-ce que vous faites de vos vies ?
01:25:01J'écris, je lis, je vois du monde.
01:25:07Je prie pour vous.
01:25:09Vous avez une bonne retraite ?
01:25:11Oui, quand même.
01:25:13Les avocats, en plus, c'est une bonne retraite.
01:25:14Les avocats n'ont pas une bonne retraite, n'allez pas croire ça.
01:25:16Écoutez, ça a été un bonheur, en tout cas, de vous écouter.
01:25:19Vraiment, merci grandement.
01:25:21Merci à vous, surtout.
01:25:23Merci, merci, merci.
01:25:24Je dois vous dire que, voilà.
01:25:26Christophe Droyot était à la réalisation.
01:25:27Ludovic Lébar était à la vision.
01:25:29Grégory Possidalo était au son.
01:25:30Marine Lanson était avec nous.
01:25:31Jean Delacoste était avec nous.
01:25:33Vous voyez, parfois, on a d'autres infos à donner dans la dernière demi-heure.
01:25:36Et c'est comme hier avec Olivier de Kersauzon.
01:25:38Quand on a un invité comme vous, on a envie de vous écouter.
01:25:41Et on vous donne l'espace et le temps qu'il faut.
01:25:44Merci.
01:25:45À ce soir.