Les vœux de Michel Onfray pour 2024

  • l’année dernière
Le philosophe, Michel Onfray, a présenté ses vœux pour 2024 dans le Grand Rendez-Vous.
Transcript
00:00 Si j'avais le pouvoir, ce serait pour le rendre, très rapidement.
00:02 Et de dire que je crois en un certain nombre de choses, notamment au référendum,
00:06 et que si nous voulons garder la République, il faut qu'elle cesse d'être jacobine,
00:10 et si on veut une France girondine, il faut redonner du pouvoir aux communes,
00:15 aux départements, aux régions, et que donc il y a une nouvelle règle du jeu
00:19 qui permet de dire que la démocratie, c'est vraiment le pouvoir du peuple
00:21 par le peuple, pour le peuple, etc.
00:23 En disant donc, je suis le dépositaire jacobin de ce pouvoir que je vous rends.
00:27 Et je vais passer, alors disons les premiers vœux, je vais passer 5 ans,
00:32 je joue le jeu, je vais passer 5 ans à vous rendre le pouvoir.
00:36 Et on va refaire tout ça, et faire de telle sorte que vous puissiez décider
00:40 par vous-même sur les questions d'immigration, sur les questions d'histoire.
00:45 Et bien sûr que j'essaierai d'être digne, je crois qu'il faut être digne,
00:49 et qu'il faut être à la hauteur de la représentation.
00:52 C'est-à-dire qu'on n'est plus soi, quand on est chef de l'État.
00:54 Je parlais tout à l'heure des deux corps du roi,
00:56 il y a un moment donné où on a des obligations.
00:58 C'est-à-dire que moi je pense par exemple qu'en 5 ans, on prend pas de vacances,
01:01 on prend pas de week-end, on prend pas de choses comme ça.
01:03 Un homme s'empêche et un président doit aussi s'empêcher.
01:04 Il y a des choses qu'on ne fait pas.
01:05 C'est-à-dire que vous ne vous faites pas filmer, enfin photographier,
01:09 en faisant du jet-ski par exemple, pendant que vous êtes en vacances.
01:11 Non, vous refusez ces photos-là.
01:13 Vous pensez vraiment que ça, ça fait du mal à la fonction ?
01:18 Oui, je pense qu'il y a plein de choses qui font du mal à la fonction.
01:21 Il y a des gens qu'on n'invite pas à les viser, il y a des gestes qu'on ne fait pas.
01:23 Il y a des photos qu'on ne laisse pas faire avec des gens qui font des doigts d'honneur.
01:26 Ça, ça ne se fait pas.
01:27 C'est d'ailleurs ce qui explique une partie de ma disgrâce,
01:30 d'avoir beaucoup ri de manière très voltairienne,
01:33 c'est-à-dire de manière grinçante sur cette photo qui faisait honte à la fonction,
01:36 qui faisait honte à la France et aux Français.
01:38 Ça fait le tour du monde ce genre de photos.
01:40 Et il y a un moment donné, on se dit "attention, je ne m'appartiens plus,
01:42 j'appartiens aux Français".
01:43 Donc quoi que vous fassiez, vous ne pouvez pas dire en plaisantant comme ça,
01:46 un petit truc, vous ne pouvez pas descendre d'une bouteille de bière comme ça
01:49 en disant "je suis avec des footballeurs" ou je ne sais plus, des rugbymans,
01:52 je ne sais pas quoi, en disant "non, il y a des choses qu'on ne fait plus,
01:54 il faut être digne".
01:55 C'est un honneur, vous avez la souveraineté nationale en vous, votre corps porte.
02:00 La souveraineté nationale, les gens ont voté pour vous.
02:02 Et même ceux qui n'ont pas voté pour vous, vous avez le devoir de penser à eux,
02:05 d'être avec eux, de les accompagner, de voir ce que vous pouvez faire avec eux.
02:08 Donc il y a de la dignité.
02:09 Donc on ne fait pas des vœux du genre "ça a été difficile, ce n'était pas terrible,
02:13 il y a eu, puis on fait une espèce de petit truc, mais ça a été difficile,
02:16 mais nous avons pu faire la réforme des retraites,
02:18 nous avons pu faire la réforme des migrations, nous avons bien travaillé.
02:22 Et puis nous allons faire aussi des choses formidables, etc."
02:24 Non, très peu de choses et honorer les choses qu'on aurait annoncées.
02:27 [Musique]
02:31 [SILENCE]

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