Face à Michel Onfray (Émission du 21/09/2024)

  • il y a 6 heures
Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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Transcript
00:00Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue d'en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:05Bonjour Michel.
00:06Bonjour Laurence.
00:07J'ai envie de vous retrouver pour notre rendez-vous hebdomadaire
00:09qui décrypte l'actualité et la marche de notre société,
00:12je ne veux pas dire la marche du monde, à travers votre regard de philosophe.
00:16Plusieurs choses vous ont interpellé cette semaine Michel.
00:19D'abord ce qui se passe autour de Gisèle Ex-Pellico,
00:22victime des viols dits de masangues perpétrés par son ex-époux Dominique Pellico
00:27Cinquantaines de prévenus qui ont abusé d'elle alors qu'elle était droguée.
00:30Cette femme, admirable, est en train de devenir, et à juste titre, une icône.
00:35Au fil du procès qui se déroule à Avignon, on va entendre ce qu'elle a dit.
00:39Il y a eu beaucoup d'émotions cette semaine.
00:41Il y a eu aussi cette phrase très importante, prononcée à la barre par Dominique Pellico.
00:46« On ne n'est pas violeur, on le devient ».
00:48Cela vous paraît majeur, vous allez nous expliquer pourquoi.
00:51On parlera aussi de liberté d'expression.
00:54Est-elle menacée aujourd'hui dans nos démocraties, et notamment dans la nôtre,
00:58qui sont les nouveaux censeurs des temps modernes ?
01:00Y a-t-il une véritable liberté de la presse ?
01:03On va voir ce que vous en pensez mon cher Michel Onfray.
01:05On évoquera aussi la France qui se bat et qui se lève tôt pour travailler
01:08à travers l'aventure des salariés de Duralex.
01:11Ils ont créé une coopérative pour sauver leur entreprise de la faillite
01:15après un énième redressement judiciaire, 226 emplois sauvés,
01:19et pour se mobiliser afin que l'activité de cette fabrique de verré continue à fonctionner et à produire.
01:25Enfin, la crainte de la patronne de la DGSI, le Renseignement Intérieur,
01:30qui pointe du doigt la montée de la menace terroriste en France,
01:33avec un phénomène inquiétant de radicalisation de très jeunes individus
01:38par le biais des réseaux sociaux.
01:40Le grand danger que représentent ces applications numériques,
01:44c'est au programme de nos discussions également.
01:46Voilà pour le sommaire mon cher Michel.
01:48On va commencer par ce procès qui se déroule à Avignon,
01:52qui n'est pas le procès de Mazan.
01:54Vous avez raison de le dire, parce qu'évidemment,
01:57c'est un raccourci journalistique de dire les viols de Mazan.
02:00Non, c'est un petit village, c'est ça Mazan ?
02:02Oui, les viols de Mazan, c'est-à-dire que ça s'entend dans deux sens.
02:05On aurait violé le village, ou alors le village aurait été violeur.
02:08C'est terrible pour les gens de Zabarie qui disent,
02:10mais associer notre village, les gens, leur petit clocher, c'est mon cas.
02:14Et on n'a pas envie que le comportement de quelqu'un
02:17puisse rejaillir sur l'ensemble du nom d'un village qui devient sali.
02:22Entièrement d'accord avec vous.
02:24C'est le procès de Dominique Polico et des co-accusés.
02:27On va entendre ce qu'il dit dans un instant,
02:29mais j'aimerais qu'on commence par Gisèle, son ex-épouse,
02:34celle qui a été la victime pendant toutes ces années
02:36des abus qui ont été perpétrés sur elle.
02:38Elle a été en colère cette semaine,
02:40parce qu'au fil des audiences,
02:42il y a eu un soupçon qui a été jeté sur elle
02:44par les avocats de la défense.
02:46On va écouter ce qu'elle disait quelques jours
02:48après le début du procès.
02:51Je pense avoir dit tout ce que je pouvais dire.
02:53Ce n'est pas évident, bien évidemment.
02:55C'est un exercice de style qui n'est pas facile.
02:57Et puis il y a aussi la pression de tous ces individus
03:00qui sont derrière moi.
03:01Et je sens bien qu'on essaie, au niveau des questions,
03:03de me piéger, bien évidemment.
03:05Donc j'essaie de répondre le mieux possible.
03:07Et puis il va falloir se battre jusqu'au bout, bien sûr,
03:10parce que ce procès va durer quatre mois.
03:12Elle a été très en colère cette semaine,
03:14qu'on ait pu insinuer, que certains avocats
03:16aient pu insinuer qu'au fond, elle était complice
03:18de ce qui s'était produit.
03:19C'est une colère légitime, évidemment, Michel.
03:21Bien sûr.
03:22Mais il faudrait faire une philosophie de la défense.
03:24C'est-à-dire que si on est un avocat génial,
03:26on est capable de faire une vraie défense
03:28sans avoir besoin de mentir, de dire
03:30« ça n'a pas eu lieu », de dire « prouvez que vous êtes
03:32bien la victime », de dire « cette pauvre dame
03:34n'aurait pas été un peu consentante par hasard ».
03:36J'ai cru comprendre qu'il y avait peut-être quelques photos
03:38qui étaient des photos de complicité avec son mari.
03:40On a dit « mais cette complicité est bien la preuve
03:42que finalement vous pourriez être complice », etc.,
03:44ce qui est terrible, évidemment.
03:45Moi, il m'est arrivé de me retrouver dans des tribunaux
03:47comme ça où, évidemment, on estime que le bourreau
03:49c'est la victime, la victime c'est le bourreau,
03:51il faut absolument charger l'autre.
03:52Et peu importe la vérité.
03:53J'ai eu une discussion avec quelques amis avocats
03:55il y a quelques jours sur ce sujet-là,
03:57qui, eux, disaient « ben oui, bon, enfin, bon,
03:59vérité, mensonge, etc. ».
04:00Je dis « si, si, si, c'est important ».
04:01C'est important.
04:02Et donc, il y a un moment donné où,
04:03quand on commence à dire à cette femme
04:05« finalement, faites-nous la preuve
04:07que vous êtes vraiment une victime »,
04:08c'est terrible d'avoir une défense comme celle-ci.
04:10Après, on peut faire une vraie défense,
04:12comme peut-être ce monsieur l'a fait
04:16en disant « on ne n'est pas violeur,
04:18on le devient », parce que ça, finalement,
04:19c'est un élément de langage.
04:20– Bien sûr, et ça, c'est un vrai élément de défense.
04:21On va y revenir dans un instant.
04:22– C'est le seul.
04:23– Mais ce qui me frappe dans le fait
04:25qu'on tente de dévaloriser la parole de Gisèle Pellicot,
04:28c'est ce processus, en fait, qui fait que
04:30chaque fois qu'une femme vient porter plainte
04:32pour viol, on essaie de dire
04:33« mais est-ce que vous n'étiez pas consentante ?
04:35Est-ce que vous ne portiez pas une jupe,
04:36peut-être, ce jour-là ? »
04:37Et ça, c'est insupportable, en réalité, Michel Ancel.
04:40– Oui, ce qu'il faut faire, c'est penser le consentement.
04:42Ça devient problématique, le consentement.
04:43Parce que, jadis, on disait oui, on disait oui,
04:45on disait non, on disait non,
04:46et l'affaire était réglée.
04:47Mais maintenant, il y a des « peut-être ben que oui »
04:48qui sont des « peut-être ben que non ».
04:49Et il y a cette idée qu'on a pu avoir consenti
04:51dans une configuration,
04:52et la configuration changeant,
04:53on se dit mais finalement, non, j'avais pas consenti.
04:55Il y a eu aux États-Unis, par exemple,
04:56une femme qui a donné son corps à son chéri
04:59parce qu'il lui avait promis de l'aimer toute la vie.
05:01Ça, c'est ce qu'on fait quand on aime vraiment,
05:03et puis on découvre que peut-être la vie,
05:04ce n'est pas si simple que ça.
05:05Et puis un jour, elle a trompé cette femme.
05:06Cette femme est allée au tribunal en disant
05:08« il m'a violée pendant des années puisqu'il m'a quittée. »
05:10Donc moi, j'ai donné mon corps sous condition,
05:12fidélité, amour toujours, etc.
05:14Il a finalement trahi ce contrat que nous avions passé,
05:18donc je n'ai pas consenti.
05:19Et c'est compliqué, ces gens qui commencent
05:21à théoriser la question du consentement,
05:23en disant « attention, quand on a dit oui,
05:25c'est peut-être qu'on a dit non. »
05:26Ça, c'est un tout petit texte terrible de Freud
05:28qui nous dit « oui, c'est non, et non, c'est oui. »
05:30Vous avez votre inconscient,
05:31c'est toujours l'inconscient qui plane sur ce genre de choses.
05:33– Donc c'est la confusion totale, ça.
05:34– Pardon ?
05:35– Oui, c'est non, non, c'est oui, c'est la confusion totale.
05:37– C'est le nihilisme absolu.
05:38Parce qu'on dit « ah, vous avez dit oui,
05:39mais que dit votre inconscient ? »
05:41Si vous dites oui, Freud dit,
05:42c'est que votre inconscient pense non.
05:43Si vous dites non, c'est que votre inconscient pense oui.
05:45Alors dans ces cas-là, effectivement, le nihilisme est total
05:47et à partir de cette inversion des valeurs,
05:49le bourreau est une victime, la victime est un bourreau,
05:51ça devient difficile de porter haut et clair
05:54la vertu et la dignité que porte cette dame.
05:57– Et justement, c'est ce qu'elle a dit au cours de cette audience.
05:59Elle a dit « mais qui est la coupable dans cette salle d'audience ?
06:01Je me sens humiliée.
06:03Pendant ce temps-là, les autres, en parlant des accusés, sont tranquilles.
06:07Un viol est un viol. »
06:09Oui, il n'y a aucun débat là-dessus.
06:10Un viol est un viol.
06:11– Absolument.
06:12Il n'y a aucune circonstance atténuante,
06:13alors il y a des circonstances explicatives
06:15qui font qu'on peut expliquer que des gens puissent faire ça,
06:18mais ça ne veut pas dire que, pour autant comprendre,
06:21ce n'est pas excusé pour utiliser la formule.
06:23C'est essayer de voir comment on peut en arriver à ce genre d'extrémité.
06:28Moi, je suis pour la réhabilitation du concept de monstre.
06:30J'entends des gens dire « mais non, pas du tout ».
06:32– Oui, le coupable n'est pas un monstre.
06:34– Mais bien sûr que si, ce sont des monstres.
06:36Et l'idée que le monstre, c'est quelqu'un dont on verrait
06:38la monstruosité sur le visage est une idée stupide.
06:40Moi, j'ai fait des conférences dans des prisons,
06:42j'ai vu des gens qui étaient là et qui avaient fait des choses
06:44qui justifiaient qu'ils y soient, et ils n'avaient pas la tête
06:46de violeur, de criminel, de meurtrier, etc.
06:48On a la tête de quelqu'un de normal, je dirais.
06:51Simplement, c'est le cerveau qui est en jeu.
06:53Ce n'est pas l'inconscient.
06:54Moi, je ne crois pas à l'inconscient, Freud vient.
06:56Je crois au cerveau, en revanche.
06:57Et le cerveau, il est neutre.
06:58D'ailleurs, tous les wookistes qui nous disent qu'il n'y a rien dans le cerveau
07:00et c'est ce qu'on y met par la suite,
07:02devraient être sensibles à l'argument de M. Pénicaud,
07:04qui est un argument d'existentialiste.
07:07On va parler du langage de Sartre, du genre
07:09l'existence procède l'essence.
07:11C'est-à-dire qu'il n'y a pas une essence du cerveau
07:12dans lequel il y aurait des choses écrites ou inscrites.
07:14Lui, il dit, moi je suis devenu violeur.
07:16Puis alors après, papa, maman...
07:17Et il l'explique par son enfance,
07:19les traumatismes qu'il aurait et les viols subis dans son enfance.
07:21Il dit, je suis un violeur, comme ceux qui sont dans cette salle.
07:24Ils savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire.
07:27Il charge évidemment ses co-accusés.
07:30Il dit, on ne naît pas comme ça, on le devient.
07:32Vous y croyez, Michel ?
07:34Mais oui, et vous aussi, et moi aussi.
07:35Du simple fait que moi, à un moment donné, j'ai choisi ma sexualité.
07:38En disant, je vais essayer ceci, je vais essayer cela.
07:41Les filles m'intéressaient, pas les garçons.
07:43Je n'étais pas intéressé par les petites filles, etc.
07:46Il y a un moment donné où votre désir,
07:48vous le découvrez vous-même.
07:50J'ai des amis homosexuels à qui j'ai posé la question
07:52et qui m'ont expliqué qu'effectivement, eux aussi,
07:54ils ne désiraient pas les filles, ils désiraient les garçons.
07:56Et ça se produit comme ça, ça se fabrique comme ça.
07:59Alors, il y a des explications diverses et multiples.
08:02Il y a des explications biologisantes, je dirais.
08:04On peut imaginer que le cerveau se constitue,
08:06qu'il se constitue avec de la matière et du matériau.
08:08Et aujourd'hui, on a des perturbateurs endogryniens.
08:10Souvenez-vous de Benoît Hamon, qui avait fait sa campagne présidentielle,
08:13socialiste, qui avait fait sa campagne présidentielle là-dessus.
08:15Il avait raison.
08:16Et on perturbe les identités sexuelles.
08:18Il y a des gens qui ont des options plutôt freudiennes.
08:20En disant, attachement au père, attachement à la mère,
08:22détestation de l'un, mépris de l'autre, etc.
08:24Il y a des explications diverses et multiples.
08:26Simplement, on le constate.
08:27Il y a un psychologue qui s'appelle Krafft Ebbing,
08:30qui a écrit un très gros livre qui s'appelle
08:31Psychopathologie sexuelle.
08:33C'est, en latin, psychopathia sexualis.
08:35C'est un pavé de toutes les perversions sexuelles.
08:38C'est inimaginable ce qui est possible, pensable, faisable, etc.
08:42Simplement, la question de la sexualité,
08:44tout est acceptable pourvu qu'il y ait du consentement.
08:46Donc, non avec les enfants, qui ne peuvent pas consentir.
08:48Non avec les handicapés mentaux, qui ne peuvent pas consentir.
08:51Non avec les morts.
08:52Il y a des nécrophiles.
08:53Non avec les animaux.
08:54Il y a des zoophiles.
08:55Il y a même des philosophes, comme Peter Singer,
08:57pour défendre la zoophilie.
08:58Tous ceux qui nous disent que l'homme et l'animal,
09:00c'est la même chose, disent à un moment donné,
09:01pourquoi pas avoir des relations sexuelles avec un singe ?
09:03Peter Singer, philosophe.
09:05Il enseigne l'éthique aux Etats-Unis, d'origine australienne.
09:07Et il nous dit que, finalement, tout ça est susceptible
09:10d'être défendu pourvu qu'on ne fasse pas souffrir les animaux.
09:12Donc, je pense que la question du consentement est essentielle.
09:15Et le consentement, il faut l'obtenir de manière éclairée.
09:17Et on ne peut pas violer quelqu'un avec son consentement.
09:19Après, c'est un jeu amoureux.
09:20On peut avoir des rapports saisons.
09:23C'est pas possible.
09:24C'est pas pensable.
09:25C'est pas acceptable.
09:26Donc, quand c'est contractuel,
09:27c'est ce que Deleuze dit sur la question du masochisme,
09:29il y a des gens qui veulent frapper, des sadiques,
09:31des gens qui veulent être frappés, des masochistes.
09:33Il y a des sadomasochistes avec des mises en scène,
09:35libertines, etc.
09:36Il n'y a aucun problème.
09:37Simplement, si vous frappez quelqu'un sans son consentement,
09:39à ce moment-là, c'est délictueux.
09:41Donc, c'est la question du consentement qu'il faut poser.
09:43La question de la sexualité, c'est la question de l'alcool.
09:46C'est intime, c'est secret, c'est discret.
09:48Voilà.
09:49Sauf quand, effectivement, vous n'avez pas le consentement.
09:51Et à ce moment-là, effectivement, c'est condamnable.
09:53Et un viol est un viol.
09:55On est sur CNews et sur Europe 1 en face à Michel Onfray.
09:58Un dernier aspect de cette affaire Pellicot
10:00que j'aimerais aborder avec vous,
10:02c'est la construction d'une icône autour de la figure de Gisèle Pellicot.
10:06On va juste écouter la façon dont les gens l'applaudissent désormais
10:09lorsqu'elle sort de l'audience
10:11et dont les soutiens, encore une fois, lui sont manifestés.
10:15Il y a beaucoup de gens qui lui offrent un bouquet de fleurs
10:18et qui lui manifestent leur soutien.
10:20D'abord les applaudissements, puis on écoute quelques témoignages.
10:45On dit souvent que tant qu'on ne vit pas des situations,
10:56on ne peut pas juger, on ne peut rien dire.
10:59Mais là, pour le coup, comment on peut qualifier cette personne ?
11:03De courageuse, de volontaire, de déterminée, d'héroïque ?
11:07Elle représente les femmes violées, battues.
11:11Et aujourd'hui, on est là pour elle.
11:13Cette femme, pour moi, a une dignité absolument exceptionnelle
11:17et a subi des choses atroces.
11:20Je me demande comment elle va tenir après.
11:22Pour le moment, elle tient bon.
11:25Pendant les quatre ans, elle a eu des moments certainement difficiles
11:28et des moments de déni.
11:30Mais comment va-t-elle être après ce procès ?
11:32C'est un fait de société, ça c'est certain.
11:35Mais l'affaire est tellement énorme
11:38que j'espère qu'ils vont en faire un exemple.
11:40Voilà pour tous ces témoignages, Michel Onfray,
11:42de femmes qui sont solidaires de Gisèle Expedicou.
11:45Mais il y a des hommes aussi qui sont présents
11:47et qui viennent lui manifester leur soutien.
11:49C'est une affaire qui concerne tout le monde, évidemment, Michel.
11:53Oui, bien sûr.
11:54Simplement, il faut éviter d'oublier qu'il s'agit du procès d'une personne.
11:58Et d'une cinquantaine de co-accusées.
12:01Absolument. Mais d'en faire un procès idéologique.
12:03Je n'ai pas vu de femme disant que c'était le procès du patriarcat.
12:06Non.
12:07Et tout ce qui a été dit, je souscris.
12:09Effectivement, il y a une compassion, évidente.
12:11Cette femme est d'une grandeur, d'une douceur.
12:14Il y a quelque chose qui transparaît dans son déplacement même.
12:18On voit la charge de l'histoire qu'elle porte.
12:21Et effectivement, l'histoire du viol, de la violence, etc.
12:24Pas du patriarcat.
12:25Le patriarcat dit un homme est un violeur,
12:28et ce violeur, il est un homme, donc tous les hommes sont des violeurs.
12:31C'est allé beaucoup trop vite.
12:33Donc effectivement, la sympathie, la compassion, l'amitié, l'affection, les bouquets.
12:37L'idée de dire que c'est une icône, bon d'accord.
12:39Mais attention, quand on touche à l'icône, la plupart du temps,
12:42on ne fait plus de morale, on ne fait plus de l'idéologie,
12:44on ne fait plus de la politique, on ne fait plus du droit.
12:46C'est le danger.
12:47C'est le danger.
12:48Il faut effectivement la soutenir absolument.
12:50Et puis aussi, être équitable en disant,
12:52attention, moi je n'ai pas le fantasme du violeur.
12:54L'absence minimale, l'infra-mince de l'absence de consentement
13:00fait que je ne peux pas avoir de relation avec quelqu'un
13:03si effectivement je sens qu'il n'y a pas un vrai consentement.
13:06Et s'il y a un début de résistance, on s'arrête.
13:08Il y a des gens pour lesquels la sexualité est ainsi faite
13:10que ce qui les fait jouir, c'est le refus.
13:12C'est l'opposition.
13:13Et ça effectivement, c'est la part la plus animale en l'homme.
13:15C'est la bête quoi.
13:16C'est ce qui fait que, et Darwin nous l'a dit,
13:18nous descendons d'un singe et nous sommes restés ce singe.
13:21Et il y a toujours cette espèce de truc primitive,
13:23des garçons qui ne regardent passer les filles, etc.
13:25Ce n'est pas exactement la même chose que de photographier sous la jupe des filles.
13:28Ce n'est pas non plus la même chose que d'organiser le viol de sa propre femme.
13:31Cette façon de dire qu'on devient violeur,
13:35c'est effectivement une façon de laisser parler la bête en soi.
13:39Et je pense qu'il faut éduquer.
13:41Il y a naturellement chez les hommes une potentialité.
13:44Une potentialité n'est pas réalité.
13:45Que cette potentialité devienne réalité, c'est qu'il y a eu échec entre deux.
13:48Il y a eu échec de la famille, il y a eu échec des éducateurs,
13:51il y a eu échec de la religion, de tous les gens qui nous donnent des valeurs
13:54et qui nous disent que vous êtes plus qu'un animal.
13:56Vous avez de la conscience, de l'intelligence.
13:58Et ce que disent les chrétiens, c'est-à-dire le libre arbitre,
14:00la possibilité de dire non.
14:02Le fameux un homme ça s'empêche d'Albert Camus.
14:04Donc tous les hommes ne sont pas comme ça.
14:06Et la société aujourd'hui n'enseigne pas grand-chose.
14:08C'est-à-dire que jouir sans entrave, c'est un peu ça aussi.
14:11Et là, ça donne raison à se jouir sans entrave.
14:14On l'a déjà dit, vous et moi, sur ce plateau.
14:16Mais l'éloge de Sade, c'était ça aussi.
14:18C'est un grand scénario sadien.
14:21Et sadique aussi, en même temps, avec des philosophes
14:23qui ont trouvé que Sade, c'était formidable.
14:25J'ai dit attendez, la vie de Sade, c'était ça.
14:28Il n'a pas été emprisonné sous la royauté, sous l'Empire,
14:31et sous la monarchie même avant.
14:33Monarchie et puis etc.
14:35Il y a eu monarchie, république et empire, voilà.
14:37Sans de véritables raisons.
14:39On a retrouvé des ossements dans son jardin.
14:41Et puis il y a eu des voix de fées.
14:43Il a violé des gens, il a drogué des gens, des femmes évidemment.
14:45Moi je n'ai jamais eu de sympathie pour cette transgression.
14:47Je n'ai pas eu de sympathie pour Georges Bataille
14:49qui lui aussi faisait la transgression.
14:51L'éloge de la transgression, quand j'étais à la fac,
14:53c'était formidable, Sade et Bataille.
14:55Et je pense hélas que quand on a fait s'effondrer les valeurs
14:57morales, éthiques, religieuses,
14:59et qu'en même temps on a célébré la transgression,
15:01on a quelqu'un un jour qui dit
15:03moi je suis un héros de Sade.
15:05Qu'en faites-vous messieurs, ils ne sont plus là,
15:07mais messieurs Foucault, Deleuze, Lacan
15:09qui ont fait l'éloge du marquis de Sade
15:11et de son sadisme, ça a donné ça.
15:13Lui dit qu'effectivement il y a une pulsion
15:15qui est de jouissance à faire souffrir.
15:17Et au nom de Sade, on donne le sadisme.
15:19Et il y a un sac à Hermazor,
15:21qui est un philosophe écrivain plutôt autrichien,
15:23qui l'a venu Sade à fourrure et qui lui invente le mot masochisme.
15:25Et donc le masochiste a plaisir
15:27à se faire du mal. Et le sadomasochiste
15:29fait du mal et a plaisir à faire du mal
15:31parce que, etc. Donc cette composante
15:33elle a été mise en évidence
15:35par les psychologues et nous avons tous des parts
15:37de sadisme, tous des parts de masochisme
15:39et tous des parts de sadomasochisme.
15:41À charge pour la morale ou l'éthique de nous calmer
15:43sur ce terrain-là en nous disant
15:45d'abord tu es un homme et ensuite éventuellement une bête.
15:47Sauf que dans une époque où on dit
15:49allez-y et jouissez sans entrave, il y a des gens qui prennent au mot.
15:51Michel, on va parler de quelque chose de positif.
15:53Les salariés de l'entreprise
15:55Duralex, c'est vous qui m'avez interpellé là-dessus,
15:57une verrerie mondialement connue, se sont mobilisés
15:59il y a quelques mois pour tenter de sauver
16:01cette entreprise de la faillite. Ils ont créé une SCOP.
16:03Ça a permis, une coopérative,
16:05de sauver 226 emplois
16:07et ils espèrent retrouver un chiffre d'affaires
16:09et une rentabilité qui leur permettent
16:11d'inscrire cette entreprise sur la durée.
16:13On va juste écouter une salariée. Elle s'appelle
16:15Bérangère Pertuis, directrice des Achats
16:17qui explique le principe de la SCOP.
16:19Le principe de la SCOP,
16:21c'est une personne égale une voix.
16:23Chaque salarié associé
16:25qui a cru au projet dès le départ
16:27a sa voix
16:29et peut voter
16:31et donner son opinion.
16:33C'est tout l'objectif de la SCOP
16:35et de ce qu'on voulait créer au départ.
16:37Surtout que
16:39l'argent
16:41que dégage la société Duralex,
16:43les bénéfices qui sont dégagés
16:45puissent être récupérés et répartis
16:47entre les salariés et non plus aspirés
16:49par les éventuels actionnaires.
16:51Et qu'on réinvestisse aussi
16:53dans l'outil industriel.
16:55Voilà, ça c'est la belle histoire de la semaine.
16:57On en aura une autre dans la seconde partie.
16:59C'est formidable.
17:01Ça c'est ma gauche. Quand les gens me disent
17:03de droite, d'extrême droite, etc.
17:05Je dis, prouvez-le moi, je défends depuis que j'ai élu Proudhon
17:0715-16 ans, 17 ans, cette conception
17:09de l'entreprise, de l'autogestion.
17:11Voilà des gens qui, plutôt que de dire
17:13on veut absolument de l'argent
17:15et puis ça dit non, on reprend, nous on sait faire.
17:17On est capable d'être ingénieur, designer,
17:19commerciaux, de travailler à la production, etc.
17:21Et puis après on fait des conseils d'administration
17:23et chaque voix, c'est ce qu'elle dit,
17:25une voix vaut une voix. Et peut-être la dame
17:27qui balaye ou le monsieur qui passe l'aspirateur ou ce genre de choses
17:29ils ont quelque chose à dire et puis tout le monde
17:31écoute et on décide ensemble.
17:33Et les bénéfices sont partagés. C'est le Général de Gaulle.
17:35C'est la théorie de la participation.
17:37Quand le Général de Gaulle le dit très tôt,
17:39c'est pas seulement une réponse à 1968 chez le Général de Gaulle,
17:41il le dit dès le départ.
17:43Il dit du bien, le Général de Gaulle,
17:45du socialisme français du 19ème siècle
17:47et de Proudhon, le Général de Gaulle,
17:49c'est un scoop que je vous donne, le Général de Gaulle,
17:51dit du bien de Proudhon. La grand-mère du Général de Gaulle
17:53avait d'ailleurs fait un article élogieux
17:55à la mort de Proudhon pour vous dire
17:57qu'il y a un proudhonisme qui est autogestionnaire
17:59et il n'est pas étonnant que dans cette aventure du Ralex,
18:01achetez des verres du Ralex,
18:03comme par hasard la CGT est contre.
18:05Eux ils sont pour la lutte des classes,
18:07ils sont pour la révolution,
18:09ils sont pour l'abolition du capital,
18:11ils sont pour le socialisme,
18:13ça ne marche pas, ça n'arrivera pas, jamais,
18:15on n'a pas le temps d'expliquer pourquoi,
18:17alors que là ils disent non, on organise autrement,
18:19on est autogestionnaire, on a des idées
18:21pour produire, pour diffuser.
18:23Et on sait faire.
18:25Et ça a marché avec l'IP,
18:27vous n'étiez pas nés, mais les montres l'IP
18:29à Besançon, grande tradition d'ailleurs,
18:31socialistes libertaires du 19ème siècle,
18:33fourriers de là-bas, Hugo et de Besançon,
18:35Proudhon et de Besançon aussi,
18:37et ils avaient dit nous on fait des montres,
18:39on les dessine, on les vend, etc.
18:41Qui à l'époque, Mitterrand,
18:43le parti communiste français, se sont opposés
18:45à l'autogestion parce que d'un seul coup
18:47ils disent mais nous on est capables de faire des coopératives.
18:49Et ça leur échappe.
18:51Et ça échappe au parti, et ça échappe au syndicat.
18:53Belle leçon.
18:55Coup de chapeau aux salariés de Duralex.
18:57Autre sujet de société qui vous a interpellé,
18:59cette mise en garde de la directrice générale
19:01de la DGSI, les services intérieurs,
19:03Céline Berton, elle a souligné cette semaine
19:05les dangers liés à la menace terroriste
19:07qui pèse sur notre pays.
19:09Elle a exprimé son inquiétude face à la radicalisation
19:11d'individus de plus en plus jeunes,
19:13Michel Onfray, qui sont happés par la violence,
19:15des scènes d'abord de violence qui sont diffusées
19:17sur les réseaux sociaux, et ensuite
19:19redirigées vers des filières
19:21idéologiques islamistes
19:23et terroristes. C'est un véritable fléau,
19:25un véritable danger.
19:27Oui, et d'autant que c'est une femme sérieuse,
19:29elle ne fait pas de la politique, elle ne fait pas du syndicalisme,
19:31elle ne fait pas de l'idéologie, elle n'est pas là pour
19:33défendre une place dans un parti,
19:35elle n'est pas là pour obtenir un sous-secrétariat d'État ou je ne sais quoi,
19:37c'est quelqu'un qui est vraiment sur le terrain
19:39et qui nous dit plusieurs milliers,
19:41plusieurs milliers, quand j'ai entendu ça,
19:43je me suis dit...
19:45Plusieurs milliers, ça veut dire au-delà de mille,
19:47par définition, donc au minimum deux mille,
19:49plusieurs, deux, mais trois, quatre, cinq,
19:51combien ? C'est-à-dire qu'on a une armée
19:53dormante qui est là, de gens qui effectivement
19:55sont des terroristes potentiels,
19:57elles donnent un chiffre, et c'est pas
19:59Jean-Luc Mélenchon ou Gérald Darmanin,
20:01c'est pas des gens qui sont dans la course
20:03de la politique politicienne, ce sont des techniciens
20:05du terrorisme,
20:07de la façon qu'il a de fonctionner,
20:09et là, ils nous donnent des chiffres terrifiants.
20:11La question est, qu'est-ce que
20:13vous avez l'intention de faire, messieurs les politiques,
20:15quand vous avez un chiffre qui vous est donné comme ça,
20:17trois, quatre, cinq mille personnes susceptibles
20:19de mettre à feu et à sang la France ?
20:21Je le rappelle quand même, parce que ça a été assez peu dit,
20:23on a fait une espèce d'hystérie sur les Jeux Olympiques,
20:25en disant, vous avez vu, c'était formidable,
20:27il y a des policiers partout, mais c'était quand même très bien,
20:29il ne s'est rien passé. Mais personne n'a dit
20:31qu'il y avait été passé entre Emmanuel Macron et le Qatar,
20:33et ce que le Qatar entretient
20:35comme relation avec l'Iran,
20:37une espèce de pause, du genre, il ne se passera rien,
20:39mais, et on ne saura pas, évidemment,
20:41tout ça est discret, tout ça est secret,
20:43mais ça a été payé, ça a été acheté, cette paix a été achetée
20:45et payée, c'est pas seulement parce qu'il y avait un gendarme,
20:47un policier, c'est pas suffisant,
20:49vous avez toujours la possibilité d'un type
20:51qui se fait exposer indépendamment du fait qu'il y a des policiers.
20:53Si ça n'a pas eu lieu, c'est parce qu'effectivement,
20:55probablement, Macron et les siens
20:57ont passé un deal avec le Qatar,
20:59et le Qatar, il y avait des policiers
21:01en France, on a vu des véhicules militaires.
21:03– Il y avait des policiers du monde entier.
21:05– Oui, j'entends bien, mais si vous voulez
21:07mélanger tout ça avec 5 ou 6 pour pouvoir dire
21:09mais il y avait des Américains aussi, ou des Canadiens,
21:11je ne sais pas s'il y en avait, mais tout de même,
21:13le Qatar n'est pas un pays comme les autres,
21:15c'est le pays où les gens du Hamas habitent,
21:17c'est le pays qui fonctionne
21:19de conserve avec
21:21le terrorisme international et planétaire,
21:23et on sait très bien qu'il se passe des choses importantes.
21:25– Mais qui négocient aussi la libération des hôtels.
21:27– Oui, qui négocient, et on voit comment,
21:29et avec quel succès.
21:31– On fait une petite pause Michel Onfray,
21:33on se retrouve dans un instant pour la seconde partie
21:35de notre émission sur CNews et sur Europe 1,
21:37on parlera des refus d'obtempérer un véritable fléau dans notre pays,
21:39et puis aussi de la liberté d'expression,
21:41est-elle en danger ou pas ?
21:43A tout de suite.
21:45Et on se retrouve dans la seconde partie
21:47de Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
21:49Michel, on va parler de la liberté d'expression,
21:51évidemment, une valeur qui vous est chère,
21:53qui nous est chère aussi dans le groupe Lagardère,
21:55il y a eu la sortie cette semaine du nouveau magazine JD News,
21:57auquel vous avez eu la grande gentillesse de participer,
22:01en écrivant une tribune en faveur de la liberté d'expression,
22:05avec cette donnée que vous posez sur la table,
22:07vous dites qu'en fait,
22:09quand 50 journaux disent la même chose,
22:11il n'y a pas de liberté d'expression, c'est ça ?
22:13Expliquez-nous Michel Onfray.
22:15– C'est-à-dire que tous les journaux fonctionnent
22:17avec une aide à la presse,
22:19sans laquelle ils ne fonctionneraient pas,
22:21c'est-à-dire que le journal le plus subventionné aujourd'hui,
22:23mais il y a eu la libération, etc.,
22:25reçoivent de l'argent de l'État.
22:27Nous, à Front Populaire, puisque vous savez quoi…
22:29– Oui, et on signale aussi que Front Populaire,
22:31c'est dissolution du peuple, la démocratie,
22:33confisquée pour numéro en kiosque en ce moment.
22:35– Nous avons refusé les aides d'État pour pouvoir être libre,
22:37pour pouvoir parler librement, on ne va pas dire d'un côté
22:39on prend l'argent, puis de l'autre côté…
22:41On laisse l'argent à ceux qui sinon n'existeraient pas.
22:43Je rappelle que ce sont les Français qui paient les journaux
22:47qui leur vomissent dessus la plupart du temps,
22:49parce qu'in fine, vous avez un journal de gauche,
22:51l'Humanité, vous avez un journal de droite,
22:53le Figaro, ou de centre droit,
22:55vous avez un journal de ceci ou cela, etc.
22:57Le Monde, dont les gens disent encore qu'il est journal de référence,
22:59de référence à quoi ?
23:01Et ce sont des gens qui font semblant de penser des choses différentes.
23:03Et étonnamment, dans le goulot d'étranglement du deuxième tour,
23:05ils sont tous en train d'appeler à voter pour le candidat mastrichien.
23:07Tous, mais tous.
23:09Alors évidemment avec des raisons particulières,
23:11du genre, voter n'importe quoi,
23:13mais voter contre Marine Le Pen,
23:15disait je crois la libération à une époque,
23:17donc il y a ceux qui votent contre,
23:19il y a ceux qui votent pour, il y a ceux qui votent par défaut, etc.
23:21Mais in fine, depuis 1992,
23:23la presse est là pour nous dire qu'il y a des bons,
23:25qu'il y a des méchants, et que même s'il y a des méchants,
23:27au bout du compte, c'est les mêmes qu'il faut tabasser.
23:29Vous avez vu lors des législatives
23:31que la France insoumise faisait sa route
23:33avec Attal, avec Macron,
23:35les macroniens, que les socialistes
23:37votaient pour des gens
23:39des macroniens, etc.
23:41On s'est dit mais ils sont tous d'accord.
23:43C'est le même projet en fait.
23:45C'est le même projet.
23:47C'est le même projet du Havre qui s'en vient dire qu'on peut voter communiste.
23:49Alors moi je veux bien, mais en ce moment-là, parlons du pacte germano-soviétique,
23:51puisqu'on n'arrête pas de parler des quelques nazis
23:53qui ont créé le Front National en 1972,
23:55ou quelque chose comme ça.
23:57Donc faisons de l'histoire.
23:59Et puis il y a un moment donné où la liberté,
24:01il ne faut pas dire qu'il la faut, il faut la pratiquer, il faut la vouloir.
24:03Tous ces gens qui sont des libéraux,
24:05ils ne vivent qu'avec des subventions publiques.
24:07Le service public qui m'interdit depuis 6 ans,
24:09là ils vivent avec l'argent du contribuable.
24:11Est-ce que le tiers de la France
24:13qui n'a pas voté pour les élections,
24:15est-ce que le tiers qui a voté pour le Rassemblement National
24:17sont des gens qui ont voté pour qu'on donne de l'argent
24:19à des journaux qui les insultent,
24:21les traitent de nazis, de fascistes, de pétinistes, etc.
24:23Alors si on veut.
24:25Mais si dans le groupe Bolloré
24:27surgissent des radios, des télés, des médias
24:29qui disent, mais attendez, on peut peut-être penser autrement.
24:31Il y a un fachosphère, nous disent-ils.
24:33Dans la grande logique
24:35de la fachosphère de gauche,
24:37il y a une fachosphère de gauche, je le dis depuis des années.
24:39Et ça se trouve repris.
24:41Et très bien, parce que je trouve l'idée juste évidemment,
24:43qu'il y a une fachosphère de gauche.
24:45Je rappelle d'ailleurs, on n'a pas le temps de rentrer dans le détail,
24:47mais que la gauche et le fascisme entretiennent des relations très intimes.
24:49Mussolini commence à gauche,
24:51il y a un fascisme soviétique,
24:53Lénine en fait partie,
24:55Mao, etc.
24:57Ce sera assez facile de montrer tout ça.
24:59Et la liberté d'expression, elle est assez peu pratiquée.
25:01Elle est brandie en permanence,
25:03liberté d'expression, mais pas pour machin, pas pour bidule,
25:05pas pour un tel.
25:07Toutes ces gens qui nous disent liberté d'expression...
25:09Sauf pour François Hollande, dont on déchire le livre un jour
25:11à l'université, sauf pour Sylvain Nagasinski,
25:13qu'on interdit de prise de parole,
25:15sauf pour Elisabeth Badinter, sauf pour un certain nombre de personnes,
25:17qui ne sont quand même pas des fascistes, que je sache.
25:19Et à qui on dit, vous n'allez pas parler
25:21au nom de la liberté d'expression.
25:23Alors, Michel Onfray, dans votre article,
25:25vous dites aussi, la dernière fois qu'il y a eu la liberté de la presse en français,
25:27sous le général de Gaulle.
25:29Oui. Pourquoi ?
25:31C'est paradoxal, mais...
25:33Oui, ça semble paradoxal.
25:35Par exemple, le fameux journal Le Monde,
25:37directeur Hubert Boeufmeri,
25:39il était pétiniste, et il était tout de même
25:41directeur du Monde à l'époque.
25:43Le journal, d'ailleurs, dans lequel on a passé des propos
25:45de forissons intenses, ça n'a pas gêné. Les gens n'ont pas la mémoire,
25:47quand il s'agit de ces journaux prétendument
25:49de référence. Ou Libération,
25:51qui avait annoncé un bébé éprouvette, fabriqué
25:53par les raëliens, en une. C'est faux, c'était une fake news.
25:55Il n'y a jamais eu de
25:57retour sur ce sujet-là.
25:59Le général de Gaulle laissait faire ces gens-là.
26:01Il savait bien qu'il y avait un vichiste à la tête du Monde,
26:03et que Le Monde ne perdait pas une occasion de le détruire.
26:05Le Monde a d'ailleurs détruit Camus,
26:07exactement de la même manière. Quand Camus
26:09est à Stockholm pour recevoir son prix Nobel,
26:11et qu'il dit, entre la justice et ma mère,
26:13parce qu'il ne peut pas tolérer que
26:15le terrorisme soit une façon
26:17d'activer ou de faire avancer
26:19des idées de justice,
26:21d'un seul coup, c'est Le Monde qui prend la tête en disant
26:23Sartreien, évidemment,
26:25regardez ce type, il défend le colonialisme,
26:27etc. Ce qui était complètement faux.
26:29Le général de Gaulle savait qu'il devait faire avec cette presse-là,
26:31et il tolérait ça.
26:33À un moment donné, moi je me fais insulter en permanence
26:35par cette presse écrite, donc je crée l'ORTF,
26:37qui est la voix de la France,
26:39et au moins à l'ORTF, c'est clair,
26:41c'est la parole de la France qu'on entendra.
26:43Mais ce n'était pas la voix du général de Gaulle.
26:45On dit aujourd'hui, mais à l'époque, il y avait une ligne directe,
26:47entre l'Elysée, etc.
26:49Mais aujourd'hui, c'est le cerveau des journalistes
26:51du service public qui est pucé.
26:53Ils n'ont même pas besoin d'avoir un chef, ils ont le chef dans le cerveau.
26:55Et le chef qui dit, ah non, ça je ne peux pas le dire,
26:57ça il faut que je le dise, etc. Même plus besoin de donner des coups de fil.
26:59Donc il y a un moment donné où on se dit,
27:01au moins chez le général de Gaulle, c'était clair.
27:03Et j'ajoute que le général de Gaulle, à l'époque,
27:05faisait avec Santelli, Bluval, Barma,
27:07qui était le père de Catherine Barma,
27:09faisait des chefs-d'œuvre de la télévision.
27:11La télévision, c'était vraiment un instrument
27:13d'éducation populaire à l'époque.
27:15Moi, j'ai montré pendant des années à mes élèves
27:17le donjon de Marcel Bluval avec Michel Piccoli et Claude Brasseur.
27:19C'était génial.
27:21En disant, à la télévision, on peut faire des choses, etc.
27:23Tous ces gens étaient communistes.
27:25Tous ces gens qui travaillaient à l'ORTF
27:27pour fabriquer des séries magnifiques
27:29étaient communistes, ou antigaullistes, ou sympathisants de gauche, etc.
27:31C'est pas le cas.
27:33De Gaulle disait, ils font des choses de qualité.
27:35Ils mettent Marie Vaud à disposition du plus grand nombre,
27:37ils mettent Molière à disposition du plus grand nombre,
27:39Dumas, Balzac, etc.
27:41Eh bien, ça ne me gêne pas qu'ils soient communistes.
27:43C'est pas le cas aujourd'hui, où vous avez une chasse aux sorcières
27:45dans le service public, où il faut être rockiste,
27:47de gauche, puis d'une bonne gauche.
27:49— Pas n'importe quelle gauche.
27:51— Donc je dis, effectivement, qu'au moins,
27:53avec le général de Gaulle, c'était clair.
27:55Vous avez vu, on a des gens qui, à poil,
27:57dansent sur des tables.
27:59Non, c'est pas l'image que la France doit vouloir donner.
28:01C'est pas être un dictateur que de vouloir...
28:03— Alors, justement, c'est pas un dictateur.
28:05Je voudrais juste qu'on écoute un extrait de...
28:07C'est notre petite pastille hebdomadaire de Gaulle.
28:09C'était le 19 mai 1958.
28:11Il parle de la carrière de dictateur
28:13qu'il ne va pas embrasser à 107 ans.
28:15Écoutez juste ce petit extrait.
28:17— Est-ce que j'ai jamais attenté
28:19aux libertés publiques fondamentales ?
28:21Je les ai rétablies.
28:23Il n'y a une seconde à tenter jamais.
28:25Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans,
28:27je commence une carrière de dictateur ?
28:31— Voilà pour cet extrait du général de Gaulle.
28:33Évidemment, il n'a pas commencé sa carrière
28:35de dictateur à 67 ans, Michel.
28:37— Oui, et il dit en même temps qu'il a restauré
28:39les libertés fondamentales qui avaient été abolies.
28:41Il est en train de parler à des gens
28:43dont beaucoup ont été vichistes, pétinistes,
28:45alors pas collaborationnistes, parce que la ligne de partage,
28:47elle était là, et il sait très bien
28:49qu'en s'adressant à des gens qui, dans la salle,
28:51étaient nouillés à l'époque vichiste,
28:53il a la possibilité, lui, général de Gaulle,
28:55l'homme de l'appel du 18 juin, de dire
28:57« Écoutez, je ne suis pas suspect, moi, d'avoir aboli
28:59les libertés fondamentales, je les ai restaurées. »
29:01Et il dit les avoir restaurées à plusieurs reprises,
29:03et il a bien raison.
29:0558, etc., enfin, on voit bien que tout s'effondre,
29:07tout s'en va à la 4e République,
29:09c'est-à-dire notre État actuel.
29:11Eh bien, il arrive et il dit
29:13« Bon, je vous propose une constitution, etc. »
29:15Il restaure les libertés fondamentales.
29:17Et puis, quand on dit qu'il est arrivé au pouvoir
29:19en 58 avec un coup d'État,
29:21le fameux coup d'État permanent de François Mitterrand,
29:23c'est généralement un pamphlet,
29:25rempli d'erreurs, où, d'ailleurs,
29:27il assimile le général de Gaulle
29:29à Mussolini, à Hitler,
29:31à Pétain, à Franco.
29:33Il faut quand même le faire.
29:35Et donc, il y avait chez le général de Gaulle
29:37cette idée qu'au-dessus de lui,
29:39parce qu'on avait l'impression qu'au-dessus de lui,
29:41il n'y avait rien, au-dessus de lui, il y avait les Français.
29:43Il y avait les électeurs, il y avait la souveraineté nationale,
29:45il y avait le peuple.
29:47C'est un gros mot, aujourd'hui. La France et les Français.
29:49Il y avait ça au-dessus du général de Gaulle. Ça change tout.
29:51– On parle de souveraineté,
29:53ça m'amène immédiatement à penser
29:55à la notion de frontière.
29:57Évidemment, parce qu'elle a été centrale dans les débats
29:59cette semaine, puisque l'Allemagne, vous le savez,
30:01Michel Onfray, a remis en place des contrôles
30:03à ses frontières pour tenter de lutter contre l'immigration illégale.
30:05Est-ce une mesure de façade ?
30:07Parce qu'en réalité, on sait bien que les flux migratoires
30:09n'attendent pas qu'on soit contrôlés
30:11dans un bus à la frontière allemande
30:13ou dans un train.
30:15– Je voulais aussi vous entendre là-dessus.
30:17Cette construction européenne,
30:19cet espace Schengen qui a donc aboli les frontières,
30:21qui ne permet plus de réguler
30:23les flux migratoires,
30:25comment y remédier ?
30:27Comment trouver une solution
30:29afin qu'une forme de souveraineté soit rétablie ?
30:31– Il faut une société de contrôle,
30:33hélas. C'est-à-dire qu'il y a plein de gens
30:35qui nous disent qu'il n'y a pas de société de contrôle,
30:37ils ne veulent pas de caméras dans les villes.
30:39La gauche, par exemple, les écologistes,
30:41Monsieur Piolle, si je me souviens bien,
30:43font des reconnaissances faciales qui permettent
30:45très facilement de savoir qui est qui.
30:47– Et les libertés publiques alors ?
30:49– Oui, mais il y a la liberté,
30:51la sûreté, la sécurité, ça existe aussi.
30:53On peut dire, ah mais la liberté,
30:55c'est la liberté de violer, c'est la liberté de massacrer,
30:57c'est la liberté de tuer, c'est la liberté de poser des bombes,
30:59c'est la liberté de défendre des criminels.
31:01Non, la liberté, c'est pas la possibilité
31:03de faire n'importe quoi, ça c'est la licence.
31:05Et on confond la liberté et la licence.
31:07Moi, je ne suis pas gêné, quand je suis dans un aéroport
31:09ou dans une gare, de savoir que je peux être filmé
31:11et qu'il peut y avoir un logiciel de reconnaissance faciale,
31:13parce qu'on ne va pas dire,
31:15M. L'Onfray prend le train pour aller à Caen.
31:17C'est pas ça le problème, c'est juste de dire,
31:19ce monsieur est recherché par la police,
31:21ce monsieur est un violeur, ce monsieur est un terroriste,
31:23ce monsieur est un fiché S, etc.
31:25Ça permet de faciliter le travail de la police.
31:27Donc il y a un moment donné où il n'y a pas à craindre
31:29une espèce de société absolument totalitaire.
31:31Je pense que ce qui est totalitaire,
31:33c'est la possibilité de laisser la loi de la jungle,
31:35parce qu'effectivement, on dira,
31:37mais après tout, tout le monde ayant le droit de circuler,
31:39et bien tout le monde a le droit de tout faire,
31:41et on a le droit de violer, on a le droit de massacrer,
31:43non, on n'a pas ce droit-là, la sûreté fait partie des droits de l'homme,
31:45la sécurité fait partie des droits de l'homme.
31:47Pour revenir sur la question précise de l'immigration,
31:49on a retrouvé une archive de Michel Rocard,
31:51elle est célèbre,
31:53la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, écoutez-le.
31:57Les problèmes de la pauvreté en France,
31:59car en plus, enfin nous viendrons au problème d'immigration
32:01dans son ensemble, il faut lutter contre toute immigration nouvelle,
32:03à 4 millions, un peu plus,
32:054 millions 200 000 étrangers en France.
32:07Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde,
32:09ce n'est pas possible,
32:11et pour ceux qui chez nous vivent mal,
32:13parce que leurs quartiers sont dégradés,
32:15parce qu'ils n'ont pas de formation, pas d'emploi,
32:17pas de logement, qu'ils soient français ou étrangers,
32:19là est la politique d'intégration
32:21de tous les démunis
32:23de la société française.
32:25Voilà pour Michel Rocard en 1989,
32:27Michel Oufray.
32:29Tous les démunis de la société française,
32:31il n'a pas dit tous les démunis de la planète,
32:33ce n'est pas exactement la même chose,
32:35cette formule, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde,
32:37a été utilisée, réutilisée, etc.
32:39Puis des gens qui ont une réponse en disant,
32:41oui, mais il avait dit, il faut que chacun fasse sa part.
32:43Oui, il a dit, il faut que chacun fasse sa part.
32:45Et il le dit très précisément, pourquoi le choix a été bien fait,
32:47il le dit très précisément, il dit la société française.
32:49La société, elle est constituée des Français,
32:51elle n'est pas constituée de gens qui viennent en disant
32:53je suis sur le territoire, je suis désormais
32:55un Français qui a le droit
32:57d'accéder à tous les droits des Français.
32:59Non, parce que ce ne sont pas des gens qui demandent
33:01aussi d'accéder aux devoirs des Français.
33:03Ce n'est pas toujours comme ça que ça se passe.
33:05Si vous dites, je viens, je veux avoir des droits, oui,
33:07mais à ce moment-là, respectez les devoirs.
33:09C'est la question de l'intégration,
33:11il le dit à un moment donné,
33:13et depuis des années, on n'intègre pas.
33:15On n'intègre plus, on n'intègre pas,
33:17on n'a jamais fait ce qu'il fallait.
33:19Donc on ne peut pas imaginer que des gamins
33:21qui payent très cher une traversée,
33:23qui risquent de payer très cher en argent,
33:25qui payent en risquant leur mort.
33:27Ils risquent la vie, ils risquent la mort en faisant des choses comme ça.
33:29Ils arrivent en France,
33:31et c'est une société de consommation,
33:33où le désir est partout.
33:35Vous voulez un café, il faut rentrer dans un café,
33:37il faut avoir quelques euros.
33:39Vous voulez même aller aux toilettes,
33:41il faut quelques euros.
33:43Vous voulez avoir des vêtements corrects, polis, etc.
33:45Vous voulez vous loger, il faut de l'argent.
33:47Vous n'avez pas d'argent, qu'est-ce que vous faites ?
33:49Donc les migrants ne sont pas des délinquants
33:51parce qu'ils ont ça dans le sang ou dans la peau,
33:53ils le sont parce que dans une société
33:55où tout est payant, il faut trouver de l'argent
33:57là où on peut en trouver.
33:59C'est comme dans la grand-mère, les petits, etc.
34:01On arrache la pleine porte,
34:03on sait comment tout ça fonctionne,
34:05et c'est pas acceptable de ne pas avoir de politique d'intégration.
34:07Moi quand je vois en passant en taxi
34:09des gens qui sont sous des piles
34:11de ponts sur le périphérique,
34:13c'est ça que la France dit,
34:15on vous accueille, venez.
34:17Si c'est pour donner ce statut à ces gens, c'est pas acceptable,
34:19c'est pas humain. Donc on peut pas tout accueillir.
34:21Encore un raison, on peut pas accueillir la misère du monde.
34:23Faisons notre part, et ceux qui sont dans la société française,
34:25ça veut dire qu'on doit pouvoir
34:27se préserver d'une entrée massive.
34:29On est en face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
34:31Parlons un tout petit peu de la gauche,
34:33Michel. Il y a eu
34:35beaucoup de mouvements lors de la fête de l'Huma
34:37la semaine dernière,
34:39beaucoup de réfléchis entre M. Ruffin,
34:41qui avait dénoncé les méthodes de Jean-Luc Mélenchon,
34:43cette campagne au faciès qu'il avait dénoncée,
34:45et ces slogans
34:47qui l'ont accueilli lorsqu'il est arrivé,
34:49lui, M. Ruffin, sur la scène.
34:51Écoutez, vous allez reconnaître
34:53cette chanson.
34:57C'est un mot tout petit antifascistique !
34:59C'est un mot tout petit antifascistique !
35:01C'est un mot tout petit antifascistique !
35:03C'est un mot tout petit antifascistique !
35:05C'est un mot tout petit antifascistique !
35:07C'est un mot tout petit antifascistique !
35:09C'est un mot tout petit antifascistique !
35:11Voilà, nous sommes tous des antifascistes,
35:13scande-t-il devant un François Ruffin
35:15qui, malgré tout,
35:17reste sur cette scène. Qu'est-ce que ça vous inspire,
35:19Michel Onfray ? On va écouter Jean-Luc Mélenchon juste après.
35:21J'étais à Nuremberg il n'y a pas très longtemps,
35:23mais ça ressemble à Nuremberg, ces foules qui sont avec...
35:25Alors, le point, hein, mais...
35:27Et puis, cette espèce d'unanimité vociférante
35:29de gens qui crient des slogans...
35:31Crier des slogans, c'est cette pensée, hein.
35:33Je pense que, dès qu'on commence...
35:35Contre l'un des leurs, hein. Je me rappelle, c'est l'un des leurs.
35:37Pas forcément. Il est devenu qui ?
35:39Monsieur Ruffin. C'est-à-dire, quand ça a été rentable
35:41d'être chez Mélenchon, il était chez Mélenchon.
35:43Et là, il a été élu grâce aux voix de la droite.
35:45Et, élu grâce aux voix de la droite,
35:47il rend un peu la monnaie de sa pièce.
35:49Donc, il devient autonome à partir du moment où
35:51c'est plus forcément très utile, et puis, etc.
35:53Il fait de la politique politicienne, dans tout ça.
35:55Ça fait un moment qu'il aurait pu avoir
35:57l'élégance de s'opposer à Mélenchon
35:59quand c'était en pleine puissance, etc.
36:01Maintenant, on a l'impression que, lui aussi,
36:03il fait de la politique politicienne et qu'il se sert des gens
36:05sur ce terrain-là. Maintenant, nous sommes
36:07tous des antifascistes. Alors, d'abord, le dire
36:09en italien, formidable. C'est-à-dire que
36:11Ruffin et Mussolini, c'est du délire total.
36:13D'abord, une inculture totale.
36:15Et ensuite, c'est pas ça, le fascisme.
36:17Tous ces gens-là seraient en prison
36:19s'il y avait du fascisme, et on leur administrerait
36:21de l'huile de ricin, des coups de nerfs
36:23de bœuf, et puis des coups de pied, etc.
36:25Et puis, ils seraient dans un autre état que dans
36:27leur slogan, là.
36:29Donc, tout ça, sans mauvais, je pense que
36:31si le fascisme existe quelque part, il est là
36:33en germe, et pas du tout chez Ruffin.
36:35Quant à Ruffin, tant mieux, s'il a compris
36:37effectivement que la société sociétale
36:39n'était pas une priorité,
36:41que peut-être la question transsexuelle
36:43existe, mais qu'elle n'est pas forcément majoritaire,
36:45mais qu'on retrouve le petit peuple, on retrouve
36:47les gens modestes. Bon, là-dessus, il a toujours été
36:49des gens simples et des gens modestes, et il a ma sympathie
36:51sur ce sujet-là, mais ça sent trop la carrière
36:53et un moment donné où il a dit, moi aussi, je pourrais être
36:55Premier ministre. Tous ces gens qui veulent être Premier ministre me fatiguent.
36:57– Oui, il y en a effectivement
36:59pléthore. Il y a quelque chose, moi, qui m'a intéressée,
37:01c'est la procédure de destitution
37:03lancée par la gauche, et notamment
37:05initiée par Jean-Luc Mélenchon. On va écouter
37:07ce qu'ils ont dit de cette procédure de
37:09destitution d'Emmanuel Macron.
37:11– Le système républicain
37:13est mis en cause par
37:15une seule personne, le président
37:17de la République, c'est lui qui a
37:19décidé la dissolution, c'est lui
37:21qui a décidé d'attendre trois mois
37:23pour désigner un Premier ministre, c'est lui
37:25qui met en place un gouvernement qui est
37:27dirigé par des partis minoritaires
37:29dans les élections, et c'est vous
37:31qui devez répliquer. Nous aurons
37:33fait notre part de travail
37:35les Insoumis, maintenant, c'est
37:37à vous tous, à vous toutes, de faire la vôtre.
37:39Montrer que le peuple
37:41reste un peuple libre
37:43en France, qu'il est le souverain
37:45et le seul. Voilà pourquoi
37:47nous nous retrouvons le 21 septembre.
37:49Et il se trouve que c'est la date
37:51anniversaire de la création
37:53de la République en France. – Voilà, pour
37:55Jean-Luc Mélenchon. Qu'est-ce que ça vous inspire,
37:57Michel, en vrai, cette procédure de destitution
37:59d'Emmanuel Macron qui n'a aucune chance d'aboutir
38:01et pour laquelle les socialistes ont joué
38:03un espèce de jeu assez trombe en disant
38:05on laisse le débat s'installer mais on ne votera jamais la destitution.
38:07– Moi je suis d'accord avec
38:09ce que dit Mélenchon, là, 100%. – Bigre.
38:11– Non, et puis à un moment donné, il y a cet espèce de geste
38:13du général de Gaulle, on a l'impression qu'il a visionné
38:15deux ou trois. Alors c'est un moment chez lui.
38:17Après il va y avoir un autre moment, etc.
38:19Mais je pense effectivement que si
38:21tous ces gens de la classe politique
38:23se réunissaient en disant
38:25non, destitution, c'est républicain.
38:27J'ai entendu que ça n'était pas républicain.
38:29Ben non, c'est une procédure qui a été
38:31prévue dans la République. Donc après
38:33on sollicite les gens. Et pourquoi Marine Le Pen
38:35veut absolument maintenir Macron au pouvoir ?
38:37Et pourquoi est-ce qu'elle veut absolument maintenir Barnier
38:39au pouvoir ? Et si effectivement tout le monde se réunit
38:41en disant oui, il y a quand même un problème.
38:43Et il a raison. En disant le problème, c'est
38:45Macron. C'est lui qui a décidé.
38:47C'est lui qui a lancé une grenade dégoupillée dans les jambes des gens.
38:49C'est sa formule. – C'est ce qu'il avait dit, son expression.
38:51– Et il y a un moment donné où on se dit, il est problématique.
38:53À chaque fois que le peuple lui dit quelque chose, il dit
38:55allez vous faire voir. Donc il y a un moment donné où on dit
38:57eh bien faites corps. Simplement on se dit
38:59ah oui mais non, on ne va pas voter avec Mélenchon, on ne va pas voter avec
39:01le Rassemblement National. Sinon destitution
39:03et élection présidentielle à nouveau. – Oui mais pas
39:05des élections législatives dans la foulée.
39:07C'est une situation toujours aussi peu claire.
39:09– Oui mais on peut imaginer que s'il y a un président de la République nouveau
39:11il peut peut-être y avoir des alliances
39:13nouvelles. Simplement on voit bien que jusqu'ici
39:15Jean-Luc Mélenchon a raison
39:17mais que dans la tête de Jean-Luc Mélenchon
39:19il y a cette idée qu'il pourrait
39:21arriver au pouvoir plus rapidement que prévu et c'est ça
39:23qui l'obsède, ni la France ni les Français.
39:25Et qu'il pourrait être en présence de Marine Le Pen au second tour
39:27et qu'il serait élu. Ça c'est le schéma
39:29et le logiciel de Jean-Luc Mélenchon sur lequel
39:31là pour le coup je ne suis plus parce que ça ne fonctionnerait pas
39:33comme ça. – Une sixième
39:35république ça ne fonctionnerait pas.
39:37– Mais la sixième république elle est là tout de suite.
39:39– On l'a sous les yeux. – C'est ça, c'est la quatrième république
39:41le pouvoir des partis. On comprend
39:43que cet homme qui a passé sa vie dans les partis
39:45ait envie de restaurer le régime des partis
39:47comme le disait le général De Gaulle qui lui disait
39:49mais non c'est la France, les partis
39:51ils font leur petite cuisine, leur petite tambouille. On voit bien là
39:53si tout le monde dit non, dans l'intérêt général
39:55de la France il vaut mieux qu'on refasse des élections
39:57présidentielles, c'est urgent, on a encore trois ans
39:59c'est pas possible, on a encore une année qui va être ingouvernable
40:01la France ne sera pas gouvernée pendant un an
40:03et pas gouvernée ça veut dire qu'il y a des gens
40:05qui vont s'en donner un cœur joie quand l'État
40:07est en train de s'effondrer, que vous savez que de toute façon
40:09il n'y a pas de majorité, qu'un premier ministre a des difficultés
40:11que des gens disent mais pour constituer
40:13un gouvernement, qu'ils disent mais nous on va s'en aller tout de suite
40:15ah oui mais si vous faites ça moi je vais, etc. Et puis on voit
40:17Attal d'un seul coup qui a le souci de la France
40:19mais qui est plutôt un souci personnel et puis
40:21on a Darmanin qui a le souci de la France mais plutôt
40:23un souci personnel aussi, où les gens se disent
40:25je joue trois coups aux échecs et
40:27au bout du compte il vaut absolument que je sois
40:29président de la république. Tout ça c'est très loin
40:33redonnons
40:35au référendum toute sa puissance
40:37je ne sais pas si Jean-Luc Mélenchon est d'accord
40:39avec ça parce qu'il y a plein de gens qui
40:41en votant pour un référendum lui donneraient
40:43tort sur nombre de sujets mais c'est ça la démocratie
40:45pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple
40:47on sollicite le peuple, c'est lui qui décide
40:49et si les représentants, soit directement, soit par les représentants
40:51parce que lui il a l'air d'appeler un peu
40:53à la soumission, donc genre signer notre pétition
40:55descendez dans la rue, respectons
40:57les
40:59la loi républicaine et puis
41:01c'est le monsieur
41:03ne peut plus diriger la France, c'est problématique
41:05la France est arrêtée.
41:07Une dernière information positive, vous l'avez repéré
41:09dans les colonnes du Figaro
41:11pour lutter contre la récidive et faciliter
41:13la réinsertion, une loi brésilienne
41:15ça se passe au Brésil, permet aux détenus
41:17de réduire leur peine de 4 jours
41:19s'ils lisent un livre
41:21alors c'est 4 jours de remise de peine
41:23avec un quantum maximum
41:25de 48 jours par an, mais quand même
41:27ça c'est un cercle vertueux pour vous
41:29Ah oui c'est formidable, d'abord parce que je pense
41:31que la prison fonctionne mal, la solution
41:33n'est pas comme dit la gauche, ouvrir les prisons
41:35et puis refermer la société, ça n'a aucun sens
41:37mais pas non plus comme le dit la droite
41:39reconstruisons des prisons et mettons tout le monde en prison
41:41y compris pour, je sais pas quoi
41:43une insulte à agents, non
41:45il faut que la prison puisse redevenir
41:47ce qu'elle est, c'est à dire réinsérer
41:49et empêcher de nuire, c'est pas la même chose
41:51quand on est un pédophile que quand on est un terroriste
41:53islamique, quand on a fait du trafic de drogue
41:55ou quand on a roulé 5 fois
41:57avec bourré au volant
41:59donc il y a un moment donné où c'est pas la même chose
42:01il faut repenser la prison et puis
42:03dans les logiques de réintégration, cette idée
42:05qu'apprendre à lire
42:07j'ai beaucoup vu en prison quand j'ai fait
42:09des conférences, des gens illettrés
42:11ils ne savaient pas lire, donc on en profite
42:13on leur apprend à lire, à écrire, à compter, à penser
42:15on leur donne des cours d'histoire, on leur donne des cours de littérature
42:17pour ceux du moins dont on sait
42:19qu'ils ont envie de ça, les gens qui n'ont pas envie
42:21de ça, et ceux-là effectivement
42:23on trie un peu la population pour faire de telle sorte
42:25qu'il y ait des prisons où les gens qui ont vraiment le désir
42:27de s'intégrer puissent être traités correctement
42:29parce que privé de liberté ça suffit, privé de dignité
42:31c'est pas suffisant, enfin c'est pas nécessaire
42:33je veux dire, et il faut quelqu'un qui penserait
42:35quand je dis quelqu'un, un homme politique
42:37qui pourrait nous dire, dans mon projet
42:39il y a ceci, effectivement
42:41dans les processus de réinsertion
42:43il y a l'idée que quand on augmente l'intelligence
42:45quand on augmente la culture, et le livre permet ça
42:47et bien on permet à des gens de
42:49saisir un peu quelque chose, une main qu'on leur tend
42:51sinon on leur tend pas beaucoup de main
42:53Très belle idée en tout cas
42:55Très belle idée en tout cas
42:574 jours de remise de peine pour un livre, bon pour vérifier
42:59qu'ils ont bien lu le livre
43:01Mais le papier dit très bien qu'il y a effectivement une commission
43:03qui pose des questions
43:05et qui vérifie, la fiche ne l'est plus en fait
43:07Et 48, ça veut dire 48 livres, il y a 52 semaines dans une année
43:09C'est beaucoup
43:11C'est vraiment beaucoup
43:13Moi à une époque je comptais, j'en lisais 2 par semaine
43:15c'est pas beaucoup
43:17mais c'était déjà beaucoup
43:19ce qui veut dire qu'il y a beaucoup plus de livres qu'on n'a pas lus
43:21mais ça veut dire que des gens qui liraient 48 livres
43:23je pense même qu'on peut bloquer là
43:25en disant vous êtes prêts à sortir
43:27Merci de nous avoir attiré
43:29sur cette histoire positive
43:314 jours de remise de peine pour la lecture d'un livre
43:33Nous on aime lire, donc vive les livres
43:35Merci beaucoup Michel Onfray
43:37On se retrouve la semaine prochaine sur CNews et sur Europe 1
43:39pour un nouveau numéro de notre émission

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