Soir Info (Émission du 01/01/2024)

  • il y a 8 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver. C'est le premier Soir Info de l'année, donc bonne année.
00:00:06 Meilleur vœu à tous les téléspectateurs de CNews, c'est un plaisir d'entamer 2024 avec vous.
00:00:11 Le bonheur, la santé évidemment et des visionnages intenses de plus en plus nombreux devant Soir Info.
00:00:17 Voilà ce que je peux modestement me souhaiter auprès de vous pour cette année 2024.
00:00:21 Merci en tout cas d'être fidèle à CNews, de nous suivre.
00:00:24 Soir Info qui vous accompagne pendant deux heures.
00:00:26 On vous fait la présentation des invités dans une poignée de secondes mais à quasiment 22h.
00:00:30 Je vais d'abord souhaiter une bonne année à Mathieu Deveze pour l'essentiel de l'actualité.
00:00:33 Bonsoir Mathieu.
00:00:34 Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:00:42 La nuit de la Saint-Sylvestre fut festive et relativement calme.
00:00:46 C'est le bilan dressé aujourd'hui par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
00:00:50 389 interpellations en France et une baisse de 10% des voitures incendiées.
00:00:55 Mais des incidents ont éclaté dans plusieurs villes dont Tourcoing, Bordeaux et Angers.
00:00:59 Le bilan s'alourdit après les puissants séismes qui ont secoué le Japon.
00:01:03 Au moins 4 personnes sont mortes et plus de 33 000 foyers sont privés d'électricité.
00:01:08 La menace de tsunami est désormais écartée et les Etats-Unis se disparaient ce soir
00:01:12 à fournir toute aide nécessaire au peuple japonais.
00:01:15 Enfin, près de 30 000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en traversant la Manche.
00:01:20 Ce sont les chiffres de 2023 dévoilés aujourd'hui par le ministère de l'Intérieur.
00:01:24 Un bilan en forte baisse par rapport à 2022 qui avait été une année record.
00:01:28 On se retrouve toutes les 30 minutes et vous l'aurez noté vous-même, il était bien 21h30 et pas 22h.
00:01:34 La force de l'habitude à partir de demain. On se retrouvera de nouveau à partir de 22h.
00:01:39 Agnès Evrenne est parmi nous ce soir. Bonsoir chère Agnès Evrenne.
00:01:42 Bonne année à vous, créatrice Les Républicains de Paris. Merci beaucoup.
00:01:46 Bonne année à Frédéric Fougera. Merci d'être présent.
00:01:50 C'est une première dans Soir Info. Vous êtes le président de Tenkan Paris.
00:01:54 Merci de participer à cette émission. Bonsoir à Denis Ciclic, enseignant, auteur et on va le voir d'ailleurs
00:01:59 de Inclure chez Magnus Editions. Tous mes voeux de réussite avec cet ouvrage
00:02:04 qui est paru il y a peu de temps aux éditions Magnus. Je viens de le dire.
00:02:08 Merci et bienvenue sur le plateau de Soir Info. Nathan Devers, étant habitué.
00:02:12 Vous avez procuré le livre de monsieur... - Non, c'était un petit carnet.
00:02:16 - Ah non, parce que c'est jeune fluo la couverture. De loin, j'ai cru que autant pour moi.
00:02:20 Bonne année quand même. Merci à vous d'être là, écrivain, agrégé de philosophie.
00:02:24 D'ailleurs, j'ai deux agrégés de philosophie sur le plateau ce soir.
00:02:27 Ça va voler très très haut avec Claude Aubadia. Également, tous mes voeux à vous, vos agrégés de philosophie.
00:02:31 Et donc, présent avec nous pendant deux heures sur ce plateau.
00:02:35 En ce 1er janvier, on a beaucoup de thèmes à balayer ensemble.
00:02:39 Dès l'actualité, une actualité à débattre. Et en ce jour du Nouvel An,
00:02:44 je voudrais qu'on aille d'abord en Israël avec cette guerre sans relâche menée par l'État hébreu contre le Hamas.
00:02:50 On comprend qu'il n'y aura pas de trêve en ce début d'année 2024.
00:02:54 Alors que l'étendue des réseaux, des tunnels du Hamas commence à émerger,
00:02:59 notamment pour les journalistes internationaux qui y ont accès.
00:03:02 C'est le cas de notre équipe, l'équipe CNews, qui s'est rendue dans les tunnels débusqués
00:03:05 par l'armée israélienne ces derniers jours dans le nord de la Bande de Gaza.
00:03:08 Je voudrais que vous regardiez ce reportage proposé par Régine Delfour et nos équipes.
00:03:12 Et on en discute quelques instants.
00:03:14 C'est l'un des plus grands tunnels des terroristes du Hamas, jamais découvert, selon l'armée israélienne.
00:03:22 D'une longueur de 4 km et au moins 50 m de profondeur,
00:03:26 ce tunnel aurait été creusé par la famille de l'un des chefs du groupe terroriste,
00:03:30 comme l'indique le colonel Rafowitz.
00:03:33 Ce tunnel est à quelques centaines de mètres du nord de la frontière entre Israël et la Bande de Gaza.
00:03:38 C'est le tunnel qui a été construit, qui a été en fait mis en place par la famille Sinoir,
00:03:43 par le frère des Sinoirs, Mohamed Sinoir.
00:03:46 On a trouvé des documents, des images, des vidéos qui montrent clairement son implication.
00:03:51 On le voit même rouler avec un véhicule à l'intérieur de ce tunnel-là.
00:03:56 Un passage souterrain qui a abrêté de nombreux terroristes
00:03:59 et qui a pu permettre le passage de véhicules.
00:04:02 Selon le colonel Rafowitz, des otages ont également pu être emmenés dans ce lieu.
00:04:07 Dans ce tunnel-là, en tout cas, on a trouvé des terroristes qui ont été éliminés.
00:04:12 Il y a une possibilité que des otages ont été amenés ici.
00:04:15 Pour ce qui est de l'entrée, ils sont peut-être rentrés par ce tunnel-là, on n'est pas encore sûr.
00:04:20 Tandis que les combats se poursuivent, les tunnels de Gaza,
00:04:23 véritable galerie souterraine pour les terroristes,
00:04:26 continuent de représenter une cible prioritaire pour Tsahal.
00:04:30 Agnès Séverine, peut-être pour un premier commentaire, on l'a bien compris,
00:04:34 cette guerre va s'inscrire dans le temps, ça prendra des mois, peut-être plus.
00:04:39 C'est désormais une certitude, ça risque de durer, de s'enliser.
00:04:43 On le voit bien avec ce tunnel de l'horreur, j'allais dire,
00:04:47 puisqu'il est l'illustration, le symbole des actes d'atrocité et de terrorisme
00:04:51 qui sont en train de se poursuivre.
00:04:53 On voit bien que l'État d'Israël est la cible du Hamas.
00:05:01 L'objectif, il est limpide, c'est de détruire l'État d'Israël,
00:05:04 détruire le peuple palestinien,
00:05:06 plutôt que de soutenir les populations civiles de Gaza.
00:05:09 Et donc, moi, ça me choque profondément de voir qu'hélas,
00:05:13 aujourd'hui, il y a une forme d'impuissance, finalement,
00:05:17 à pouvoir gérer une telle situation, quand on voit encore une fois
00:05:20 que le Hamas n'a aucune considération pour les populations civiles.
00:05:24 Et on l'a vu avec des actes de viol.
00:05:27 C'est Israël qui est dans le viseur des ONG, pour une riposte
00:05:31 qui, selon un bon nombre d'États et d'ONG, est disproportionnée
00:05:35 et fait perdre beaucoup trop de vie civile dans l'enclave palestinienne.
00:05:39 Oui, enfin, en l'occurrence, c'est une organisation terroriste.
00:05:42 Et l'État d'Israël est une démocratie.
00:05:44 Et donc, il ne faut pas inverser les sujets.
00:05:47 Et je pense qu'aujourd'hui, il est absolument indispensable
00:05:50 de reconnaître que le Hamas doit être détruit,
00:05:53 que ce tunnel doit être détruit.
00:05:55 Et qu'il faut trouver une nouvelle façon d'éradiquer aujourd'hui le Hamas.
00:05:58 Et je pense que la coalition internationale humanitaire a tout son sens.
00:06:01 C'est intéressant ce que vous dites.
00:06:03 Et Frédéric Foujard, vous pouvez réagir également.
00:06:06 L'objectif, c'est d'éradiquer le Hamas.
00:06:08 Mais peut-on vraiment éradiquer le Hamas ?
00:06:10 Peut-on éradiquer une idéologie ?
00:06:12 C'est une question qui se pose depuis plusieurs semaines.
00:06:14 On a vu qu'en tout cas, ce nouvel an n'était pas du tout synonyme de trêve,
00:06:17 puisque des tirs d'artillerie, des frappes aériennes visant le sud de Gaza
00:06:20 ont retenti la nuit dernière.
00:06:22 On a vu des roquettes également rythmées par des sirènes dans plusieurs villes d'Israël.
00:06:25 Des personnes qui célébrent le nouvel an d'ailleurs dans une rue festive de Tel Aviv
00:06:28 ont couru se mettre à l'abri parce que des roquettes étaient encore lancées
00:06:31 à minuit pile hier, assez symboliquement.
00:06:34 C'est un signe que le Hamas est très loin d'être défait militairement,
00:06:38 malgré l'intensité, l'ampleur de cette riposte.
00:06:41 Et c'est ça qui nous étonne, vu de l'extérieur.
00:06:43 Ça c'est certain.
00:06:45 Éradiquer le Hamas, c'est certainement une des priorités.
00:06:47 Mais n'oublions pas qu'une des priorités, c'est aussi de libérer des otages.
00:06:50 Alors est-ce possible ? Comme je n'ai pas la réponse, je ne vais pas m'étendre dessus.
00:06:53 Et pour revenir sur votre reportage sur les tunnels,
00:06:57 on imaginait au tout début que les tunnels étaient la bonne planque pour cacher les otages.
00:07:02 On a compris déjà depuis un moment,
00:07:04 notamment avec la libération de la jeune fille Miachem.
00:07:09 On a vu ce témoignage sur CNews ces derniers jours.
00:07:13 Que ces tunnels constituaient avant tout des circulations plus que des abris
00:07:16 et qu'effectivement à un moment ou à un autre,
00:07:18 on fait passer un otage qu'on libère par ces tunnels
00:07:21 pour donner le sentiment qu'il sort de là.
00:07:23 Ça relève plutôt de la mise en scène.
00:07:25 Donc on est plutôt dans de la circulation, dans des abris.
00:07:27 Ça ne va pas aider à retrouver les otages.
00:07:29 Quant à la fin de cette guerre...
00:07:31 - Il y en a encore près de 140 qui sont retenus par le Hamas.
00:07:36 Nathan, Devea, on a du mal à comprendre à quel point Israël a repris ou non le contrôle de Gaza.
00:07:43 Parce qu'un territoire qui contrôlait a priori,
00:07:45 elle n'envoie pas des roquettes quotidiennement, des dizaines de roquettes.
00:07:49 C'est très délicat de comprendre à quel point cette riposte est efficace ou pas.
00:07:53 - Oui, vous avez raison.
00:07:55 - Sachant qu'il n'y a plus d'otages qui sortent non plus de la bande de Gaza.
00:07:57 - Oui, bien sûr, vous avez raison.
00:07:59 Quand on voit ces images de tunnels, c'est vrai que la première question qu'on peut se poser,
00:08:02 ou c'est d'ailleurs pas une question, c'est un constat,
00:08:04 c'est de se dire voilà le résultat des aides qui partant de très très bonnes intentions,
00:08:09 à savoir aider la population civile de Gaza
00:08:11 qui depuis 2007 vit dans des conditions extrêmement difficiles d'existence quotidienne,
00:08:15 ont donné ce résultat-là, c'est-à-dire un régime qui a instrumentalisé une cause,
00:08:20 qui a instrumentalisé prétendument la défense des civils
00:08:24 pour façonner tout l'arsenal d'un djihadisme moderne, ultra sophistiqué, etc.
00:08:29 Maintenant pour vous répondre sur la question de l'élimination du Hamas.
00:08:32 En effet, d'abord moi je ne suis pas militaire,
00:08:34 à supposer que ce soit possible d'éradiquer militairement toutes les infrastructures du Hamas,
00:08:39 de tuer ses dirigeants, de tuer tous ses soldats,
00:08:42 il me semble qu'il y a quand même une très grande difficulté,
00:08:44 vous avez demandé est-ce qu'on peut tuer une idéologie ?
00:08:46 Et en effet, c'est le sujet principal,
00:08:50 je pense que la grande erreur des médias dans le monde entier sur le conflit israélo-palestinien,
00:08:54 et pas seulement aujourd'hui, c'est qu'ils mettent leur zoom sur la bande de Gaza.
00:08:58 Alors le véritable, et évidemment c'est l'endroit où il y a le plus de morts,
00:09:00 c'est l'endroit où le conflit est le plus spectaculaire,
00:09:02 mais le véritable centre de gravité de ce conflit c'est la Cisjordanie.
00:09:05 D'ailleurs c'est sur les frontières de la Cisjordanie que les négociations échouent systématiquement depuis plus de 20 ans.
00:09:10 On rappelle que des colons israéliens sont implantés depuis plus ou moins longtemps,
00:09:14 alors que la Cisjordanie ne fait pas partie de l'état d'Israël.
00:09:17 Et avec trois zones, avec des frontières, c'est très compliqué,
00:09:20 et ce qu'on peut observer c'est que depuis le 7 octobre,
00:09:22 le taux de popularité du Hamas en Cisjordanie, tous les indicateurs le montrent,
00:09:26 est en train de monter en flèche.
00:09:28 Et donc si vous voulez, l'autorité palestinienne ne tenant qu'à un fil,
00:09:31 il n'est pas tout à fait inenvisageable d'imaginer que le Hamas puisse s'emparer
00:09:35 ou augmenter son influence en Cisjordanie.
00:09:37 Donc ça répond à votre question de, à supposer même qu'on éradique militairement la force du Hamas,
00:09:42 ça n'éradique pas le taux d'adhésion des civils palestiniens à ce parti,
00:09:48 qui est en effet un parti islamiste, qui est un parti totalitaire,
00:09:50 est-ce que c'est un anachronisme d'employer un mot du XXIème siècle pour décrire un phénomène du XXIème ?
00:09:54 Mais en tout cas c'est un parti fondamentalement barbare, il n'y a pas besoin de faire un dessin.
00:09:58 Avant de vous entendre, Claude Aubadia, Denis Cisnic, je voudrais juste qu'on entende le porte-parole de Sahal,
00:10:01 qui était dans ce sujet, mais qui a également intervenu sur notre antenne tout à l'heure.
00:10:05 Il a répondu à cette question, à quel point Israël, Sahal, a repris le contrôle ou pas de la bande de Gaza ?
00:10:11 Il est clair que nous ne pouvons pas nous battre de manière traditionnelle.
00:10:16 Il y a ici tout un combat dans le domaine de la lutte anti-terroriste dans les souterrains,
00:10:21 qui oblige ici à des manœuvres d'action spéciale, de force spéciale,
00:10:25 sur un très grand territoire, extrêmement dense.
00:10:29 Les tunnels abritent armes, munitions, peut-être aussi les leaders du Hamas,
00:10:34 que nous ne pourrons pas laisser s'échapper dans cette guerre-là.
00:10:38 Et donc, tant que nous n'aurons pas obtenu nos objectifs,
00:10:42 qui sont la destruction des menaces terroristes du Hamas, dont de ses capacités opérationnelles,
00:10:49 du fait que le Hamas continue à être l'administration officielle de la bande de Gaza,
00:10:55 et que les otages sont encore aux mains du Hamas, la guerre ne s'arrêtera pas.
00:10:59 Sauf que, Claude Obadiah, c'est vrai que plus de 20 000 morts, c'est beaucoup.
00:11:03 Alors oui, ce sont des chiffres du Hamas, donc on prend des précautions en les donnant.
00:11:07 En revanche, on peut dire avec certitude que des milliers et des milliers de civils ont péri.
00:11:11 Israël ira jusqu'au bout, n'en déplaise à la communauté internationale, aux ONG, je le disais,
00:11:16 à Canet et Séverin, il y a un instant, qui déplore cette urgence humanitaire.
00:11:19 La première chose qu'il faut dire, c'est qu'Israël n'a pas voulu cette guerre.
00:11:22 Le Hamas a déclaré la guerre à Israël.
00:11:25 Israël n'avait pas le choix. C'est le Hamas qui a voulu cette guerre, et c'est le Hamas qui l'a déclenché.
00:11:30 Le choix dans la méthode de riposte, ça c'est peut-être une autre question.
00:11:33 Ça c'est une question de stratégie militaire, dont je ne suis pas certain que je sois à même, moi,
00:11:37 de pouvoir la résoudre et de pouvoir en mesurer en fait tous les enjeux.
00:11:42 Le 8 octobre, j'ai eu au téléphone un de mes amis, qui dirige en Israël un institut de prospective
00:11:47 sur l'évolution des populations juives dans le monde, il s'appelle Dov Maïmon.
00:11:50 Et la première chose qu'il m'a dite, je me souviens, ça m'a marqué,
00:11:53 bon c'était la sidération le 8 octobre, c'était le 7 ou le 8 octobre, la sidération.
00:11:58 Et la première chose qu'il m'a dite, c'est "Claude, tu vas voir, dans trois semaines,
00:12:03 on va se retrouver encore une fois en Occident, dans les démocraties occidentales, en Europe,
00:12:09 avec une flambée d'antisionisme et une flambée d'antisémitisme".
00:12:12 Lui qui vit en Israël, lui dont les trois fils ont été mobilisés dès le 7, 8 octobre,
00:12:19 en fait c'est le danger principal qu'il a souligné.
00:12:24 Et il y a tout de même effectivement, ici, pour ne pas répéter ce que vous avez les uns et les autres déjà expliqué,
00:12:31 il y a quelque chose d'assez surprenant, d'assez sidérant, d'assez atterrant,
00:12:35 dans la réaction aujourd'hui des ONG, dans l'initiative par exemple prise par l'Afrique du Sud,
00:12:40 qui veut porter devant la Cour internationale de justice une requête visant à incriminer Israël,
00:12:47 accuser Israël de génocide.
00:12:50 Ne pas oublier, vous l'avez dit Madame, que le Hamas a une stratégie qui est extrêmement efficace,
00:12:56 qui consiste en fait à essaimer, à se dissimuler dans la population.
00:13:06 Cette stratégie qui consiste à essaimer dans la population...
00:13:10 Il y a ces images qui servent également le Hamas, ces images de Gaza dévasté, de civils apeurés et tués,
00:13:17 ça sert évidemment à la propagande du Hamas.
00:13:19 Et qui évidemment repose aussi sur l'utilisation très efficace des tunnels,
00:13:23 qui ont été construits, on le sait, il y a déjà au moins presque 30 ans,
00:13:28 pour faire de la contrebande avec l'Égypte dans un premier temps,
00:13:31 ensuite pour aller kidnapper des soldats israéliens.
00:13:34 On se souvient de l'affaire du soldat israélien qui a été changé contre un millier de combattants palestiniens.
00:13:41 Et qui met en fait l'État d'Israël devant une espèce de dilemme moral,
00:13:45 de conflit des devoirs qui est extrêmement difficile.
00:13:49 Ici, je pense qu'il faut être peut-être un peu modeste, un peu humble,
00:13:53 avant de donner des leçons aux politiques israéliens,
00:13:56 avant de donner des leçons aux stratéges militaires israéliens.
00:14:00 Les Israéliens sont dans une situation extrêmement compliquée.
00:14:03 Ils ne peuvent pas, après ce qui s'est produit, après ce pogrom commis le 7 octobre,
00:14:08 ils ne peuvent pas aller jusqu'au bout de leur projet de démantèlement des forces combattantes du Hamas.
00:14:15 C'est nécessaire que, je reprends les mots de Claude Aubadia, les ONG,
00:14:19 la communauté internationale manque un peu d'humilité par rapport à la situation que vit l'État d'Israël ?
00:14:25 Ou au contraire, ces alertes sont fondées et Israël serait inspiré peut-être d'entendre un petit peu ce qui se dit aux quatre coins de la planète ?
00:14:32 Moi je pense fondamentalement qu'elle manque d'humilité,
00:14:34 parce que pour Israël c'est quand même une question de survie.
00:14:37 Et les images que vous avez montrées là, elles sont éloquentes.
00:14:40 Elles démontrent aussi l'utilité de l'opération qui est menée par Israël dans la bande de Gaza.
00:14:44 A plus forte raison parce que l'opération qui est menée actuellement,
00:14:48 elle est demandée par l'opinion publique israélienne.
00:14:50 Et c'est vrai que les ONG...
00:14:52 En grande partie, mais vous avez notamment les familles d'otages qui manifestent tous les jours
00:14:56 et qui déplorent justement l'importance de cette riposte
00:14:59 et à quel point on ne priorise pas d'abord le sauvetage de ces otages.
00:15:03 Absolument, et vous avez aussi les anti-Netanyahou qui soutiennent la démarche militaire
00:15:08 et qui pourtant ne sont pas pro-Netanyahou en Israël.
00:15:10 Mais je crois que fondamentalement, le sujet c'est celui dont on parlait tout à l'heure,
00:15:14 ce que vous disiez Mme Evren.
00:15:16 C'est bien d'éliminer le Hamas, il faut éliminer le Hamas, il faut le détruire.
00:15:19 Mais Israël ne fera que s'acheter du temps.
00:15:21 Peut-être 5 ans, 10 ans, 15 ans, c'est difficile à dire.
00:15:23 Ce qu'il faut, c'est, et c'est Netanyahou lui-même qui l'a dit d'ailleurs,
00:15:26 déradicaliser la population palestinienne et Gazaoui en particulier.
00:15:30 La déradicaliser, c'est la seule solution pour une paix durable.
00:15:33 Il y avait un sondage en 2015...
00:15:34 Mais ça veut dire quoi ça concrètement, déradicaliser ?
00:15:36 Ça veut dire que par exemple, à l'école, on n'apprend pas à piétiner des drapeaux israéliens,
00:15:41 on n'apprend pas la haine systématique de l'autre.
00:15:43 Parce que vous savez, Madame, le problème, et vous le savez d'ailleurs, je pense aussi bien que moi,
00:15:46 le problème, c'est pas qu'il n'y ait pas d'accord...
00:15:48 Le problème, pour beaucoup de Palestiniens, pour une partie notable de la population palestinienne,
00:15:52 c'est l'existence même de l'État d'Israël.
00:15:54 C'est l'existence même de l'État d'Israël.
00:15:56 Et donc, tant qu'il n'y aura pas cette déradicalisation,
00:15:58 alors qu'est-ce que ça peut vouloir dire derrière ?
00:16:00 Qu'est-ce que ça peut entraîner derrière ?
00:16:01 C'est compliqué, et honnêtement, je n'ai pas la réponse.
00:16:03 Combien de temps ça prend ?
00:16:04 C'est du temps long.
00:16:05 À quel point est-ce que c'est faisable ?
00:16:06 Il y a une urgence pour Israël.
00:16:07 En effet.
00:16:08 Pour rester sur cette thématique, mais pas complètement,
00:16:11 vous savez qu'évidemment, chacun aura remarqué,
00:16:13 et malheureusement que depuis le 7 octobre, ce conflit, il est présent.
00:16:18 Il est chez nous également.
00:16:20 Les actes antisémites, les appels à la haine sont légion depuis le 7 octobre.
00:16:25 Certains Franco-Israéliens sont rentrés en France pour fuir la guerre.
00:16:29 Mais face à ces actes antisémites, certains d'entre eux ont refait le chemin inverse.
00:16:34 C'est-à-dire qu'ils étaient venus chercher un peu de quiétude
00:16:36 alors que le conflit fait rage en Israël,
00:16:37 puis ils se sont rendus compte que la France n'était pas un endroit sûr pour eux.
00:16:40 Ils sont de nouveau repartis pour Israël.
00:16:43 C'est dingue.
00:16:44 Fabrice Elsner, Thibault Marchotto ont pu rencontrer un couple
00:16:47 qui habite à quelques kilomètres de la bande de Gaza.
00:16:49 Regardez et écoutez.
00:16:50 Aïm et René étaient dans leur appartement le 7 octobre dernier,
00:16:54 quand ils ont été réveillés par des centaines de roquettes
00:16:57 tombées à quelques mètres de leur terrasse.
00:17:00 On voyait les roquettes tomber comme ça.
00:17:03 Et on avait peur que ça nous tombe là sur la terrasse.
00:17:07 On avait peur.
00:17:08 Mais on ne savait pas.
00:17:10 Ça pouvait nous tomber sur la maison.
00:17:12 C'est arrivé déjà. C'est arrivé chez ma soeur.
00:17:15 A contre-coeur, ils décident de fuir leur pays.
00:17:18 C'est ma soeur qui nous a donné les coordonnées du ministère des Affaires étrangères.
00:17:23 Après quoi, mon mari a téléphoné et c'est comme ça qu'on a été rapatriés en France.
00:17:28 Pour me changer les idées et pour la sécurité aussi.
00:17:31 Mais une fois en France, ils se disent victimes d'antisémitisme
00:17:34 et se sentent en grande insécurité.
00:17:37 On a ressenti qu'il n'y avait plus de sécurité en France.
00:17:41 Malgré qu'il y avait des soldats qui circulaient en ville.
00:17:45 Il y avait des soldats français. Il y avait la police.
00:17:49 On avait peur de sortir. Point final.
00:17:54 Et nous, on habite à 10 km de la bande de Hasard.
00:17:57 On est partis en France.
00:17:59 Et en France, on s'est sentis moins en sécurité qu'ici.
00:18:03 Si les combats ne sont qu'à quelques kilomètres de leur appartement,
00:18:06 ils se disent moins inquiets pour eux-mêmes que pour leur famille restée en France.
00:18:11 En France, on se sentait moins en sécurité qu'en Israël.
00:18:17 Un État en guerre où des dizaines de roquettes pleuvent chaque jour.
00:18:21 C'est hallucinant.
00:18:23 D'ailleurs, je sais, avant les vacances, j'avais entendu un de nos invités
00:18:27 qui avait des amis en Israël, des amis israéliens,
00:18:30 qui appellent leurs amis juifs en France parce qu'ils sont inquiets pour eux.
00:18:33 C'est le monde à l'envers.
00:18:35 Ce ne sont pas les amis juifs de France qui appellent les amis juifs d'Israël
00:18:37 pour leur dire comment ça, vous êtes en pleine guerre.
00:18:39 C'est l'inverse. Un mot là-dessus ?
00:18:41 Quand on n'est pas directement concerné, on trouve ça relativement hallucinant.
00:18:45 On s'imagine très en sécurité à Paris, en France,
00:18:48 ou même sur les territoires non urbains.
00:18:51 Et quand on voit ces images, on n'imagine pas qu'on puisse se sentir en sécurité en Israël.
00:18:58 Ce que je note, c'est que...
00:19:00 Ils n'ont pas fui la France, mais juste, ils ne se sentent pas en sécurité ici.
00:19:03 Il y a deux types de personnes.
00:19:05 Il y a ceux qui, effectivement, on imagine se sentir plus en sécurité en Israël.
00:19:07 Il y a ceux aussi qui veulent aller participer au combat.
00:19:10 C'est une autre démarche. Dans les deux cas, c'est une démarche volontaire de se rendre sur place.
00:19:14 C'est quand même un sujet récurrent.
00:19:16 J'ai souvenir vers 2018, il y avait une étude d'historien qui montrait
00:19:21 qu'il y avait 60 000 Français qui avaient quitté la France pour se rendre en Israël.
00:19:26 60 000 Français juifs ?
00:19:27 Oui.
00:19:28 Ils ont fait leur alia en Israël.
00:19:29 Pour se rendre en Israël.
00:19:30 Le problème, c'est que les études ne disent jamais le nombre de Français partis qui reviennent.
00:19:35 Il y en a aussi, j'en connais.
00:19:37 Mais la différence, ce que je trouve choquant, c'est vraiment le contexte.
00:19:40 Vous avez un État qui est en guerre, qui a été victime d'un pogrom inédit depuis la Seconde Guerre mondiale, le 7 octobre dernier.
00:19:48 Des gens qui, naturellement, qui ont des attaches en France, se disent
00:19:51 « Je vais rentrer en France, je me sentirai plus en sécurité. »
00:19:53 Et après quelques jours, quelques semaines, ils voient le climat ici, chez nous.
00:19:57 Claude Aubadia, Nathan Devers, je vous vois très sensibilisés par ce que je suis en train de dire.
00:20:02 Claude Aubadia, allez-y.
00:20:03 430% d'augmentation de demande d'alia ou de procédure d'alia depuis le 7 octobre.
00:20:10 Une augmentation absolument massive qui témoigne bien du malaise des Juifs de France.
00:20:15 Mais ce malaise des Juifs de France, il est peut-être aussi, je dirais, à géométrie variable.
00:20:22 Il est quand même une réalité complexe.
00:20:24 Parce qu'il y a des Juifs en France qui sont plus ou moins intégrés.
00:20:28 Il y a des Juifs qui vivent de façon plus ou moins refermée, ou plus ou moins refermée sur leur communauté, plus ou moins ouverte.
00:20:37 Il y a des Juifs qui sont très bien intégrés, socialement, professionnellement.
00:20:40 J'en connais effectivement un grand nombre, qui ne se sentent pas forcément, comment dire, directement menacés.
00:20:47 Qui ne sont pas forcément extrêmement inquiets.
00:20:50 Je ne suis même pas sûr que le degré d'implication dans la foi et la religion ait un lien, M. Aubadia.
00:20:56 Quelqu'un qui porte une étoile de David, quelqu'un qui a ce qu'on appelle une "mézouza",
00:21:00 ce petit parchemin qui orne les portes d'entrée chez certaines personnes juives.
00:21:05 Ces gens-là ont peur de les afficher, quelque soit leur degré de croyance, leur degré de foi, leur degré d'implication dans leur communauté.
00:21:11 Ils sont Juifs, ils ne porteront pas de kippa dans la rue.
00:21:14 Ils rentreront chez eux rapidement après être allés à la synagogue ou après être allés chercher leur enfant dans une école confessionnelle.
00:21:19 J'englobe vraiment tous les Juifs, quel que soit leur degré de croyance, de foi, de lien avec la communauté.
00:21:26 Pardon, mais moi, c'est le sentiment que j'ai.
00:21:28 Oui, vous avez raison. Alors, il y a aussi des signes, il y a des marqueurs qui ne trompent pas.
00:21:32 On voit bien que la population des Juifs de France est inquiète par rapport à la radicalisation,
00:21:42 est inquiète par rapport au poussé séparatiste, est inquiète par rapport aux silences.
00:21:46 C'est la seule France où il n'y a plus de Juifs, on va dire.
00:21:49 Des musulmans et d'un certain nombre de représentants musulmans par rapport à ce qui s'est passé en Israël.
00:21:59 Mais oui, effectivement, il y a un malaise juif et il y a un malaise juif qui est évidemment d'autant plus,
00:22:08 aujourd'hui, d'autant plus vif que les attaques antisémites se sont multipliées.
00:22:13 C'est l'échec de qui ? C'est la responsabilité de qui ? De la France qui n'est pas capable de dire aux Juifs de France,
00:22:18 enfin si, la France est capable de le dire, mais dans les actes...
00:22:20 Alors, tous les deux, vous êtes très... Il nous reste deux minutes, Agnès Séverin aussi.
00:22:23 Si vous pouvez me faire des réponses courtes, ce serait vraiment très important pour moi, parce que j'aimerais qu'on court soit à l'heure.
00:22:28 Réponse courte, les amis, s'il vous plaît, avec Agnès Séverin également ensuite.
00:22:30 Il y a une augmentation de l'antisémitisme en France qui est très inquiétante
00:22:33 et tout le monde n'y est peut-être pas exposé de la même manière selon les quartiers où les Juifs peuvent habiter.
00:22:37 Mais je suis très réticent face à ce discours qui a déjà existé à l'époque.
00:22:40 Lequel, pardon ?
00:22:41 Au discours consistant à dire que les Juifs ne sont pas en sécurité en France et qu'ils sont en sécurité en Israël.
00:22:46 Quand Netanyahou était venu en France après l'hyper-Kasher et Charlie Hebdo...
00:22:49 C'est un discours, ce sont des actes.
00:22:50 Non, c'est un discours qui a aussi une histoire.
00:22:51 Quand il y a eu le Charlie Hebdo et l'hyper-Kasher, Netanyahou était venu en France sous François Hollande
00:22:55 faisant un discours à la grande synagogue de la Victoire, disant aux Juifs qu'ils n'étaient plus en sécurité en France,
00:23:00 qu'ils devaient aller vivre en Israël.
00:23:02 Bon, je suis désolé, il y a quand même plus de Juifs qui meurent en Israël,
00:23:04 il y a plus d'islamistes dans la région d'Israël, et d'ailleurs votre sujet le montrait très bien,
00:23:08 qu'en France, et il ne faut quand même pas faire croire ça.
00:23:11 Moi, je connais beaucoup de gens, même parmi des proches qui sont partis vivre en Israël.
00:23:14 Vraiment, le constat que je fais, c'est subjectif,
00:23:16 mais c'est que les gens qui sont partis pour des raisons sécuritaires,
00:23:18 en se disant qu'ils n'étaient pas en sécurité en France,
00:23:20 en effet, très souvent, ils sont revenus en France, et très souvent, ensuite, il y a eu des grands désenchantements.
00:23:23 Partir en Israël, vous l'avez dit, c'est un projet spirituel, c'est une adhésion au zionisme,
00:23:27 c'est autre chose, mais ça ne doit pas reposer sur un discours de crispation,
00:23:31 voire de ressentiment vis-à-vis de la réalité française,
00:23:34 qui n'est pas une zone où les Juifs se font tuer à tour de bras.
00:23:38 On ne peut pas dire ça, quand même, ce n'est pas vrai.
00:23:40 - Cécilie Clique et Agnès Séverin, pour le mot de la fin.
00:23:42 - Oui, et pour autant, il y a combien ? Il y a 400 000 Juifs en France, je crois ?
00:23:45 - Un peu plus, 500 000, je dirais, mais 500 000, 600 000.
00:23:48 - Quand on sait qu'il y a 500 000 Juifs en France,
00:23:50 on peut dire que c'est la religion la moins représentée dans le pays.
00:23:52 C'est la population la plus faible en termes de représentativité religieuse.
00:23:56 Et qu'on sait que, parallèlement, c'est la religion de très loin la plus attaquée,
00:24:01 de très très loin, et surtout depuis le 7 octobre,
00:24:03 il y a des raisons objectives de ne pas se sentir en sécurité.
00:24:05 Et je pense à une très bonne amie qui travaille avec moi à Cannes-sur-Mer,
00:24:08 je vous parlais de la Mézousa, c'est exactement ça,
00:24:10 qui engueule son fils, moi je l'ai vu, à deux doigts de le gifler,
00:24:14 parce qu'il avait dit qu'il était Juif à l'école, elle dit "mais t'es fou".
00:24:16 Mais vous imaginez quand même qu'on vit dans un pays
00:24:19 où aujourd'hui les Juifs doivent cacher leur judéité.
00:24:21 Je trouve ça incroyable.
00:24:23 Oui, alors moi, il faut ajouter tout de même que, évidemment,
00:24:27 la République, la France, doit être implacable avec l'antisémitisme.
00:24:30 Mais on a des élus populistes qui mettent de l'huile, qui jettent de l'huile sur le feu.
00:24:35 Quand Jean-Luc Mélenchon refuse de reconnaître le caractère terroriste du Hamas,
00:24:39 il est complice de cet antisémitisme.
00:24:41 Il s'est placé du mauvais côté de l'histoire, ça on le répète depuis deux mois.
00:24:43 Et vous savez, qu'est-ce qui se passe en France, il faudrait dire,
00:24:44 il y a un contexte national qui fait qu'il y a une tendance lourde
00:24:46 à la banalisation de la haine.
00:24:48 Et évidemment que ça fait peur et ça fait fuir,
00:24:50 parce que jamais notre pays n'a été aussi fracturé
00:24:53 entre des générations, entre des opinions, entre des territoires,
00:24:56 et en fonction de son origine.
00:24:58 Et donc, la France n'est plus la France quand on s'attaque à des gens
00:25:00 parce qu'ils ont une origine, en l'occurrence juive,
00:25:03 et ça je trouve ça assez scandaleux et assez honteux.
00:25:06 En tout cas, ce cas de gens qui retournent en Israël doit nous interpeller.
00:25:10 La hausse des actes antisémites également.
00:25:13 Et dans les écoles.
00:25:14 Quand on a un enseignant sur deux qui fait des censures
00:25:17 sur les questions de Shoah, par peur d'être contesté.
00:25:20 Et donc, ça aussi, il se passe.
00:25:22 On était en direct il y a deux ou trois semaines avec un gamin
00:25:25 qui a quitté son collège parce qu'il commençait à vivre
00:25:28 une situation absolument irrespirable.
00:25:30 Et c'est lui qui a démissionné, c'est lui qui a quitté son collège
00:25:33 et qui a trouvé un établissement privé.
00:25:36 Voilà la situation.
00:25:38 On va essayer de se dire que 2024 va nous sourire
00:25:42 et que ça va aller mieux, mais ce n'est pas le chemin que ça prend.
00:25:44 Les voeux d'Emmanuel Macron, qu'est-ce que vous en avez pensé ?
00:25:46 Vous allez me le dire juste après la pub.
00:25:48 Apparemment, la nuit a été calme malgré presque 400 interpellations
00:25:53 et autant de voitures brûlées pour le ministre de l'Intérieur.
00:25:55 Tout s'est bien passé.
00:25:56 Tout cela est au menu de la prochaine demi-heure.
00:25:58 À tout de suite.
00:25:59 Il est 22h et nous sommes de retour sur le plateau de CNews en direct.
00:26:05 La suite de Soir Info, c'est juste après le rappel de l'actualité
00:26:08 avec Mathieu Deveze.
00:26:09 ♪ ♪ ♪
00:26:14 La nuit de la Saint-Sylvestre fut festive et relativement calme.
00:26:18 C'est le bilan dressé aujourd'hui par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:26:22 389 interpellations en France et une baisse de 10 % des voitures incendiées.
00:26:27 Mais des incidents ont éclaté dans plusieurs villes,
00:26:29 dont Tourcoing, Bordeaux et Angers.
00:26:31 L'eau de nouveau porte des maisons dans le Pas-de-Calais.
00:26:34 Le département est toujours en vigilance orange pour crues.
00:26:37 De nouvelles pluies sont attendues demain.
00:26:39 Elles pourraient affecter des sols encore sensibles
00:26:41 après les inondations de novembre.
00:26:43 Le Finistère et le Morbihan sont également en vigilance orange
00:26:46 pour pluies et inondations.
00:26:48 Enfin, les petits excès de vitesse ne feront plus perdre de point
00:26:51 sur le permis de conduire.
00:26:52 La mesure est entrée en vigueur aujourd'hui.
00:26:54 Elle concerne les excès de moins de 5 km/h.
00:26:57 Des infractions qui seront désormais sanctionnées d'une contravention
00:27:00 pouvant aller de 68 à 135 euros.
00:27:03 Merci cher Mathieu.
00:27:05 Rendez-vous dans 30 minutes.
00:27:07 Agnès Evren, Nathan Devers, Frédéric Fougera, Clodo Badia,
00:27:09 Denis Sisly sont toujours présents autour de la table.
00:27:11 On accueille pour cette nouvelle demi-heure Reda Bellage.
00:27:13 Bonsoir, bonne année à vous.
00:27:15 Je ne voulais pas souhaiter encore tous mes voeux pour 2024
00:27:19 qu'on espère placer sous le signe de la sécurité,
00:27:21 de l'autorité, du serrage de vis.
00:27:23 Avec vous pour Porte-parole, Unité, SGP, Police, Ile-de-France.
00:27:27 Avant de revenir sur la nuit de la Saint-Sylvès,
00:27:29 sur sa litanie de voitures brûlées,
00:27:31 à ces questions qu'on pourrait se poser en termes de sécurité
00:27:34 pour les prochains JO.
00:27:36 Il ne vous a pas échappé qu'en ce 31 décembre hier,
00:27:39 le président de la République a donc souhaité ses voeux
00:27:41 pour la septième fois aux Français.
00:27:43 Le président Emmanuel Macron qui a adressé ses voeux aux Français
00:27:45 à 20 heures.
00:27:46 Maître mot, la détermination et le réarmement du pays.
00:27:49 Extrait.
00:27:50 La France, c'est une culture, une histoire, une langue,
00:27:54 des valeurs universelles qui s'apprennent
00:27:57 dès le plus jeune âge, à chaque génération.
00:28:03 On a le bon extrait ou pas ?
00:28:05 Ce n'était pas cet extrait que je voulais vous mettre,
00:28:07 mais on va le remettre juste ensuite.
00:28:08 Sur la culture, je voulais évoquer ça avec vous,
00:28:10 parce que c'est très en décalage avec ce qu'il avait dit
00:28:12 il y a quelques années, mais ça on va en reparler.
00:28:14 Qu'avez-vous pensé des voeux du président de la République,
00:28:16 Madame Evren, pour le Parti des Républiques ?
00:28:18 Moi, j'ai trouvé qu'évidemment, et ça a été dit,
00:28:20 un exercice d'autosatisfaction, des voeux creux.
00:28:24 Et puis surtout, ils nous avent dit...
00:28:26 Vous avez déjà entendu des voeux pas creux ?
00:28:30 Écoutez, parfois il y a des annonces.
00:28:33 L'an dernier, il y avait la réforme des retraites.
00:28:36 Donc il nous a annoncé, il a confirmé la réforme des retraites.
00:28:38 Donc il y avait quand même une annonce concrète.
00:28:40 Là, c'est vrai que ça partait un petit peu dans tous les sens.
00:28:43 Et il nous a vendu un village Potemkin qui tranchait
00:28:46 véritablement avec la réalité du pays,
00:28:50 et puis la réalité que subissent aujourd'hui les Français,
00:28:54 notamment avec l'inflation.
00:28:55 Quand on sait que beaucoup poussent leur caddie
00:28:57 tout en se disant "est-ce que je vais avoir les moyens
00:28:59 de faire ça ?", il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:01 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:02 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:03 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:04 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:05 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:06 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:07 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:08 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:09 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:10 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:11 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:12 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:13 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:14 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:15 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:42 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:43 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:44 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:45 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:46 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:47 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:29:48 Et il y a des gens qui ont dit "non".
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00:29:50 Et il y a des gens qui ont dit "non".
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00:31:30 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:31:31 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:31:57 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:32:04 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:32:05 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:32:06 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:32:07 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:32:08 Et il y a des gens qui ont dit "non".
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00:32:17 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:32:18 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:32:39 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:00 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:27 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:30 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:31 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:32 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:33 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:34 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:35 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:36 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:37 Et il y a des gens qui ont dit "non".
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00:33:39 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:40 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:41 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:42 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:43 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:33:44 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:34:08 Et il y a des gens qui ont dit "non".
00:34:32 Il n'y aurait pas la culture des uns et la culture des autres.
00:34:35 Il n'y aurait pas cette formidable richesse française qui est là, dont on devrait nier
00:34:40 une partie.
00:34:41 Il n'y a d'ailleurs pas une culture française.
00:34:45 Il y a une culture en France.
00:34:48 Elle est diverse.
00:34:49 Elle est multiple.
00:34:51 Lui en même temps n'est donc pas mort en 2024.
00:34:58 T'entends ?
00:34:59 C'est très très intéressant.
00:35:00 C'est incroyable de mettre en perspective cet archive avec ce qu'il dit hier.
00:35:03 Et de voir qu'Emmanuel Macron a profondément changé la proposition politique.
00:35:09 Il n'a pas changé du tout.
00:35:10 Il est le roi en même temps.
00:35:11 Pardon, Nathan.
00:35:12 C'est un président caméléon.
00:35:13 Plus fondamentalement, la proposition politique qui était la sienne en 2017, c'était qu'il
00:35:18 allait être le champion des progressistes.
00:35:20 Une sorte de Obama français dix ans après Obama.
00:35:23 Et donc sur à peu près tous les sujets dits sociétaux, que ce soit la culture, que ce
00:35:28 soit la question de l'immigration, il y a aussi un moment dans un meeting où il avait
00:35:32 dit "je vois des Sénégalais, je vois des Algériens, et c'est ça la France", etc.
00:35:36 Il incarnait vraiment tout cela.
00:35:38 Et aujourd'hui, on voit bien que sur tous ces sujets sociétaux, il n'a plus la même
00:35:42 vision du tout.
00:35:43 Donc là, sur la culture, c'est clair.
00:35:45 Sur l'immigration, on le voit.
00:35:46 L'interview présidentielle du Figaro de cet été où il livrait sa pensée politique
00:35:51 reprenant un certain nombre de concepts comme la décivilisation, comme le fait que tout
00:35:55 se perdait, qu'il y avait une jeunesse qui était en perte de repères, pleine de nihilisme,
00:35:59 etc.
00:36:00 Tout ça, je le dis, c'est un constat, ce n'est pas une critique, mais tout ça, c'est
00:36:03 une pensée qui est devenue profondément conservatrice.
00:36:06 Et c'est juste un constat.
00:36:07 Alors est-ce que c'est lui qui a changé ? Est-ce que peut-être qu'il était un peu
00:36:10 idéaliste et que l'exercice du pouvoir lui a brisé certaines illusions pour le confronter
00:36:16 au réel ? Ou est-ce que c'est son électorat qui a changé ? Parce que le débat public
00:36:20 en l'espace de sept ans s'est énormément droitisé et que les mêmes individus qui
00:36:24 votaient pour lui en 2017 ne votent pas pour lui pour les mêmes raisons, les deux sont
00:36:27 possibles.
00:36:28 Je voulais juste faire une petite remarque sur les vœux présidentiels.
00:36:29 La deuxième solution semble quand même… Mon avis, c'est plutôt la deuxième que
00:36:32 la première.
00:36:33 Qui a des chances.
00:36:34 Et juste une petite remarque sur les vœux présidentiels.
00:36:35 C'est vrai, vous disiez, c'est toujours la même chose.
00:36:37 J'ai regardé un peu des vidéos de compilation sur les 20 dernières années des vœux.
00:36:42 Et en fait, ce qui est très drôle, c'est que ça résume bien toute la vacuité, en
00:36:45 effet, du théâtre d'ombre qu'est la politique, parce qu'il y a deux messages
00:36:48 profondément contradictoires qui sont véhiculés par les vœux.
00:36:50 Le premier message, c'est de dire l'année qui est passée a été une année particulièrement
00:36:54 difficile, plus difficile que toutes les autres.
00:36:56 Et ça, ça livre une philosophie de l'histoire qui est l'histoire allant tout le temps
00:36:59 vers le déclin, dégénérescente, permanente.
00:37:01 C'est le toboggan, si vous voulez, sur lequel on est en train de glisser.
00:37:05 Et l'autre message que livrent les vœux présidentiels, c'est que l'année à venir
00:37:09 va être l'année du grand changement, avec tous les mots vides que vous avez cités,
00:37:12 la détermination, etc., le grand printemps.
00:37:14 Et là, ça livre une philosophie de l'histoire profondément progressiste.
00:37:17 On ne peut pas avoir les deux philosophies de l'histoire à la fois, c'est absolument
00:37:19 contradictoire.
00:37:20 Et ça montre bien que c'est une rhétorique profondément creuse.
00:37:23 Encore un commentaire avant un dernier extrait du chef de l'État hier soir.
00:37:25 Allez-y, Frédéric Fougera.
00:37:26 Justement, hier soir, pour la première fois depuis 20 ans, on n'a pas eu l'année
00:37:31 que nous venons de passer.
00:37:32 Elle a été horrible, mais celle que je vous annonce va être formidable.
00:37:36 Si vous me permettez, je veux avoir un regard avec un léger décalage sur celui du communicant,
00:37:40 sur l'exercice des vœux.
00:37:41 Vous l'avez évoqué sans le dire.
00:37:43 Est-ce que l'exercice des vœux est encore aujourd'hui un exercice adapté à notre
00:37:47 ère, à notre époque, à notre ère de communication ?
00:37:48 Est-il encore nécessaire ?
00:37:49 Quel est le sens pour un président de la République, un décideur public de façon
00:37:54 générale, mais plus particulièrement le président de la République, de prendre la
00:37:56 parole de cette façon pour formuler des vœux, alors que dix jours avant, il a passé deux
00:38:01 heures en direct dans une émission de télévision où il a répondu à énormément de questions.
00:38:05 Et j'imagine que là, il a eu largement le temps de balayer tous les sujets qu'il
00:38:08 souhaitait aborder.
00:38:09 C'est dans notre temps pour vous ?
00:38:11 Tout en nous disant que dans quelques jours, il va encore d'une façon ou d'une autre
00:38:14 avoir une expression publique pour nous annoncer quelque chose, avec un effet d'annonce
00:38:18 qui va déjà être déceptif, puisque soit on s'attend à rien et donc de toute façon,
00:38:21 on sera satisfait, mais on pourra critiquer, soit on espère quelque chose.
00:38:24 Je vous sens de cette première émission de la Noire.
00:38:26 Soit on espère quelque chose et de toute façon, on sera déçu parce que ça ne sera
00:38:29 jamais à la hauteur de nos espérances réciproques.
00:38:31 Vous êtes pour la fin des vœux présidentiels ?
00:38:33 Je suis pour les réinventer, alors je n'ai pas la solution à lui proposer.
00:38:37 Mais je pense que c'est quand même un vieux système, un vieux format qu'il faut savoir
00:38:42 réinventer, repenser.
00:38:43 Un dernier extrait sur la question de l'immigration abordée hier soir.
00:38:47 En matière d'immigration, la loi votée en décembre, comme l'accord conclu au niveau
00:38:53 européen, nous donne les instruments nécessaires pour faire mieux respecter les principes
00:38:58 de la République, c'est-à-dire à la fois lutter contre les passeurs et l'immigration
00:39:03 clandestine et mieux intégrer ceux qui ont vocation à demeurer sur notre sol, réfugiés,
00:39:09 étudiants, chercheurs, travailleurs.
00:39:11 Alors que lui-même, là encore, Agnès Séverin, le roi du "en même temps et n'est pas mort",
00:39:17 loin de là, demande au Conseil constitutionnel de retoquer les mesures de la loi asile-immigration.
00:39:21 C'est un peu une posture d'hypocrisie, si j'ose dire, du président de la République
00:39:26 parce qu'en fait il espère que les mesures de fermeté d'immigration soient totalement
00:39:31 dégagées, éjectées du texte qui sortira du Conseil constitutionnel.
00:39:36 Il faut dire que le "en même temps", moi je l'ai vécu en tant que sénatrice, puisqu'on
00:39:40 nous disait au Sénat, le gouvernement nous disait que notre texte était absolument excellent.
00:39:45 Et alors qu'il avait été complètement détricoté par l'aile gauche à l'Assemblée
00:39:48 nationale, on leur disait "votre texte est excellent également".
00:39:50 Donc en fait, qui dit vrai ? On va voir évidemment ce que le Conseil constitutionnel va ressortir.
00:39:56 Mais en tout cas, nous on peut être fiers.
00:39:58 La droite a démontré qu'elle était capable au Sénat de fertiliser les textes, d'enrichir
00:40:02 les textes, d'essayer de tirer le chariot vers la droite.
00:40:06 Et c'est vrai que c'est assez étonnant parce que le président a finalement accepté,
00:40:11 même si le texte avait été rejeté, accepté, tout en se disant qu'il a...
00:40:15 Contraint ?
00:40:16 Contraint, mais parce qu'en fait, encore une fois, c'est en même temps de droite et
00:40:19 en même temps de gauche le texte, puisqu'il vise à régulariser les personnes en situation
00:40:24 de clandestinité par le travail et par l'apprentissage du français.
00:40:27 Donc ça c'est de l'intégration, ça c'est pour l'aile gauche.
00:40:30 Et pour l'aile droite, évidemment, c'est de lutter contre l'immigration illégale.
00:40:34 Et on voit bien qu'en fait, le "en même temps de gauche et de droite" ne marche pas, puisqu'il
00:40:38 a beau accepter, en fait, il espère évidemment que le Conseil constitutionnel, malheureusement,
00:40:45 j'allais dire, supprime en fait toutes les mesures de fermeté de la droite.
00:40:48 La réponse dans quelques semaines, quelques jours ?
00:40:50 On nous a dit mi-janvier.
00:40:52 Mi-janvier.
00:40:53 Denis Ciclik, un dernier mot.
00:40:55 Je n'ai rien entendu d'ailleurs sur les régularisations de...
00:40:59 Les régulations, pardon, la régulation de l'immigration légale.
00:41:02 Mais en fait, moi je ne suis pas convaincu du tout qu'Emmanuel Macron ait changé ou
00:41:07 que son électorat ait changé.
00:41:08 Je pense que l'électorat est globalement plutôt le même.
00:41:11 Un électorat plus âgé, plus...
00:41:13 De qu'un dirait de boomer.
00:41:15 Vous avez quand même remarqué que la politique de gouvernement s'est un peu droitisée ces
00:41:19 derniers temps.
00:41:20 Bien sûr, mais parce que je pense que le réel pousse à la droitisation aussi de l'électorat.
00:41:24 Mais l'électorat en soi n'a pas changé fondamentalement, ou si peu.
00:41:26 Mais Emmanuel Macron non plus n'a pas changé.
00:41:29 Moi je pense que cet homme-là, qu'on a pu penser être un génie de la politique dans
00:41:33 les premiers temps, c'est vrai qu'après tout il a tué...
00:41:35 Je ne vous fais pas cette offense, mais il a grandement fragilisé les LR ainsi que le
00:41:39 Parti Socialiste.
00:41:40 Il a liquidé la gauche, il a essayé de liquider la droite, mais il n'y a pas réussi.
00:41:43 Parce que malgré tout, il est bien qu'aujourd'hui on a beau être minoritaire...
00:41:45 Oui enfin...
00:41:46 Mais je suis assez certain que les LR soient encore en mesure de confaronner.
00:41:49 Pardonnez le dire de façon pas trop parolée.
00:41:52 Regardez, on est revenu au cœur du rector, puisque en fait c'est la droite parlementaire
00:41:55 qui a réussi à...
00:41:56 Personne ne meurt jamais politiquement.
00:41:58 Je ne voulais pas vous faire vendre, je voulais juste dire que, en tout cas, ça a été un
00:42:01 gros coup dur pour LR qui aujourd'hui encore en paye un peu le prix quand même.
00:42:04 Et donc on a pu croire que c'était un génie politique.
00:42:07 Or je pense qu'en fait Emmanuel Macron ne pense rien.
00:42:09 Il a tellement peu de colonne vertébrale idéologique...
00:42:12 Il pense beaucoup je pense quand même.
00:42:13 En tout cas il n'a pas de colonne vertébrale idéologique.
00:42:16 Emmanuel Macron n'est pas quelqu'un qui idéologiquement est fixé quelque part.
00:42:20 Il est vraiment l'enfant...
00:42:21 On ne connaît pas son avis sur beaucoup de sujets majeurs.
00:42:23 Quasiment aucun.
00:42:24 Et quand on le connaît, il dit l'inverse quelques années plus tard.
00:42:25 Donc il est vraiment l'enfant de l'ère de l'après-idéologie.
00:42:29 Il est vraiment l'enfant d'après 89.
00:42:30 Allez très vite, peut-être encore un ou deux commentaires.
00:42:32 Je voudrais qu'on avance sur la nuit du réveillon hier soir.
00:42:34 Juste une petite remarque, c'est que souvent quand on critique Emmanuel Macron, on lui
00:42:38 fait le procès du "et en même temps".
00:42:40 Mais il y a quelque chose qui était intéressant initialement dans cette promesse du "et en
00:42:44 même temps".
00:42:45 C'est que dans un débat public qui est de plus en plus presque gangréné par des dogmatismes
00:42:48 de tous les côtés, où chacun vient là pour défendre sa chapelle idéologique, l'idée
00:42:52 de dire "moi je reviens à une proposition gaullienne de prendre le meilleur de chaque
00:42:56 côté", ce n'est absolument pas idiot.
00:42:58 Or, et c'est là que je vous rejoins.
00:42:59 Ce n'est pas très risqué de prendre le meilleur partout, Charles Napole.
00:43:02 C'est ce que faisait De Gaulle et ce n'était pas mal du tout.
00:43:05 Mais ce que fait aujourd'hui Emmanuel Macron, et moi il me semble que ce n'est absolument
00:43:07 pas la même chose, c'est qu'il s'aligne sur les propositions de sondage.
00:43:10 Et donc là, ce n'est pas du "et en même temps".
00:43:12 C'est une vision presque économique de la société.
00:43:14 C'est qu'il est en train de voir juste les courbes des idées, comment elles montent,
00:43:17 comment elles descendent, etc.
00:43:18 Et ça, en effet, ça par contre ce n'est absolument pas gaulliste.
00:43:21 – Allez, dernier mot, Claude Aubadière.
00:43:23 – Oui, je serais assez d'accord avec ce qui vient d'être dit.
00:43:26 Écoutez, on a suffisamment cloué aux pylories les politiques, en les accusant en fait de
00:43:34 sectarisme et d'être enfoncés dans des visions idéologiques, qu'on ne peut pas
00:43:38 aujourd'hui condamner absolument un effort qui a été fait pour concilier si vous voulez
00:43:46 les vertus de la social-démocratie, les vertus du gaullisme et du républicanisme.
00:43:51 Au sujet de la loi d'immigration, je pense que le Président a joué une carte tactique,
00:43:59 stratégique.
00:44:00 Je pense que c'est un certain nombre de points de la loi d'immigration, notamment
00:44:04 l'accommodement du droit du sol.
00:44:06 Il a délivré un message qui est intéressant pour la France.
00:44:08 Il nous a rappelé que la nationalité est une affaire de citoyenneté, que la citoyenneté
00:44:13 ce n'est pas simplement des droits, c'est aussi des devoirs, c'est la manifestation
00:44:17 d'un engagement, d'une adhésion à un pacte républicain, à des valeurs.
00:44:20 De ce point de vue-là, il me semble que l'initiative était somme toute pleine de bon sens.
00:44:26 Rendez-vous l'année prochaine pour les voeux 2025.
00:44:28 On dira la même chose.
00:44:29 Je rediffuserai l'émission de ce soir, ce sera plus simple.
00:44:32 Avant de revenir sur les dégâts, les arrestations autour de la nuit de la Saint-Sylvestre hier
00:44:37 soir, on va en parler bien sûr notamment avec vous, Reda Belhadj.
00:44:39 Je voudrais qu'on commente ensemble une image.
00:44:42 Une image qui a fait le tour des réseaux sociaux, qui personnellement m'a assez surpris lors
00:44:46 du feu d'artifice parisien sur les Champs-Elysées.
00:44:48 Regardez ça hier soir au moment du passage à minuit, des dizaines, des dizaines, des
00:44:53 dizaines de milliers de téléphones portables brandis en même temps pour capturer le passage
00:44:59 à la nouvelle.
00:45:00 Je trouve que c'est la première image de 2024.
00:45:02 Je trouve qu'elle fait un petit peu peur à voir quand même.
00:45:04 Nathan, je ne sais pas ce que vous en pensez.
00:45:05 Vous n'avez pas une personne qui vit directement le moment.
00:45:10 D'ailleurs, ce n'est pas nouveau parce que l'année dernière, je me souviens qu'on avait
00:45:14 commenté sensiblement la même image, mais c'est de pire en pire en fait.
00:45:18 Quand je vois une image pareille, je pense à Baudelaire, le peintre de la vie moderne.
00:45:21 Quand on voit des phénomènes modernes comme ça, il faut se poser la question, quelle
00:45:27 passion intemporelle, métaphysique, ça vient exprimer ? Il me semble que la grande passion
00:45:31 qui s'exprime là, c'est la peur de l'oubli.
00:45:33 Je veux vivre un moment et je veux absolument qu'il en existe une trace.
00:45:36 Mais nous oublions que nous avons des cerveaux qui nous permettent de nous souvenir.
00:45:39 Ce qui se passe, c'est que la trace précède, on veut archiver un moment qu'on ne vit pas.
00:45:43 Je n'avais pas vu l'image de face avec les lookiottes des téléphones.
00:45:47 C'est incroyable.
00:45:48 C'est presque beau quand on ne sait pas ce que c'est.
00:45:50 Et en sachant qu'on ne reverra jamais l'archive.
00:45:52 Donc c'est tout à fait paradoxal.
00:45:54 Mais c'est le paradoxe.
00:45:55 Oui, ce que vous avez enregistré dans votre téléphone, vous ne le regarderez jamais.
00:45:58 Vous êtes d'accord avec ça ? Jamais vous n'allez revenir dans vos images pour dire
00:46:01 "Ah regardez, j'étais à l'arc de triomphe, à 300 mètres de l'arc de triomphe", alors
00:46:04 que à la télévision, c'était retransmis en direct avec des drones, des caméras dans
00:46:08 tous les sens.
00:46:09 Et que si vous voulez le revoir, a priori, il vaut mieux reprendre les images de télévision.
00:46:12 Alors je fais une interprétation un peu différente de ce que vous venez de faire, Nathan.
00:46:15 Je pense que l'idée n'est pas tellement d'archiver.
00:46:17 L'idée est de passer un moment à montrer qu'on le vit avant même de le vivre.
00:46:21 Et c'est ça qui est encore plus terrible.
00:46:22 L'idée n'est pas d'archiver pour soi.
00:46:24 C'est de montrer aux autres que l'on vit un moment alors même qu'en fait, on ne le vit
00:46:27 pas.
00:46:28 Juste pour que les autres sachent où vous étiez, à quel moment.
00:46:30 Tout à fait.
00:46:31 Et on vit le réel à travers nos écrans.
00:46:32 Est-ce que ça inspire le communiquant que vous êtes Frédéric Fougera ?
00:46:35 Ça m'inspire à peu près la même chose.
00:46:36 On n'a pas envie d'être le spectateur d'un événement, on a envie d'être le témoin
00:46:40 du spectateur de l'événement.
00:46:42 Je vous fais une comparaison parallèle mais qui m'a tout autant sidéré.
00:46:46 Ce genre d'image, on voit ça dans tous les concerts, on voit ça dans tous les feux d'artifice
00:46:49 dans le monde, à travers toute la planète en C31.
00:46:53 Bien sûr, bien sûr.
00:46:54 Ce n'est pas un mal franco-français.
00:46:55 Personne ne dit ça.
00:46:56 Non, non, pas du tout.
00:46:57 Ce parallèle, c'est qu'il m'arrive d'enseigner dans des écoles de communication et parfois
00:47:01 je vois des matières disparaître et je vois des matières apparaître.
00:47:03 Et quand je m'en étonne, les directions scientifiques pédagogiques des écoles me disent
00:47:07 "Ah bah oui, mais cette matière-là n'est pas Instagramable".
00:47:09 Et là, ça interroge quand même beaucoup de se dire qu'on projette sa vie et ses études
00:47:14 parce qu'une matière, une activité professionnelle serait Instagramable ou ne le serait pas.
00:47:18 C'est un petit peu la même chose.
00:47:19 Ça s'est voué à être publié sur Instagram pour ne plus jamais le regarder ensuite, au
00:47:23 lieu de profiter du spectacle.
00:47:24 Autre tradition.
00:47:25 Ah, vous vouliez dire un dernier mot, Clément Basile ?
00:47:27 Alors allez-y, un dernier petit mot là-dessus.
00:47:28 Moi, ça me renvoie à Pascal.
00:47:31 Pas Pascal pro, hein ?
00:47:32 On se salue, il sera là demain soir, mais plutôt Pascal le philosophe.
00:47:36 Pascal, Blaise Pascal, qui explique que l'homme a beaucoup de mal à occuper le présent,
00:47:41 qu'il passe son temps à se réfugier dans l'avenir et à se réfugier dans le passé.
00:47:44 On a un peu l'impression ici qu'il y a une incapacité de vivre le moment présent.
00:47:48 Donc que cette incapacité de vivre le moment présent, elle se double d'une espèce de
00:47:53 besoin de le conserver ici de façon numérique.
00:47:58 Dans la perspective, on pourra évidemment exploiter ces images, mais le fait est, en
00:48:03 fait, cette conservation du passé, cette anticipation sur l'avenir, elle nous interdit
00:48:07 bien finalement de voir ce qu'on voit, c'est-à-dire de profiter et d'être là dans ce moment
00:48:13 présent et non pas derrière l'œil l'objectif d'une caméra.
00:48:17 Tradition plus ancienne et surtout plus désolante, chaque lendemain de la Saint-Sylvestre, on
00:48:23 va compter les dégâts de la nuit, incendie de véhicules, dégradation, agression contre
00:48:27 la police.
00:48:28 La dernière nuit du Nouvel An n'a pas échappé à la règle, mais avec un léger reflux quand
00:48:31 même dans le volume, notamment des incendies.
00:48:34 Le bilan avec Marie-Victoire Diodonné.
00:48:36 Des tirs de mortiers visant les forces de l'ordre.
00:48:43 A Bordeaux, des policiers ont été violemment pris pour cible au cours de la soirée du
00:48:48 Nouvel An.
00:48:49 Une agression gratuite qui nécessite des sanctions d'une grande fermeté pour la députée
00:48:54 Edige Diaz.
00:48:55 C'est un quartier politique de la ville avec beaucoup de logements sociaux et donc oui,
00:48:59 il faut sanctionner et si des familles s'adonnent à ces actes malfaisants, il faut procéder
00:49:07 à des sanctions et pourquoi pas envisager une expulsion du logement social.
00:49:11 A Angers, des échauffourées ont également émaillé cette soirée de festivité.
00:49:15 Plusieurs véhicules ont été incendiés, des scènes identiques à Tourcoing dans le
00:49:19 nord où les pompiers ont dû intervenir pour éteindre les voitures en feu.
00:49:23 Pour le porte-parole du syndicat CFTC Police, Axel Ronde, le constat est le même en région
00:49:28 parisienne.
00:49:29 Il y aurait eu à peu près 90 véhicules qui auraient été brûlés, dont une quarantaine
00:49:34 sur le 93.
00:49:36 Sinon sur le bilan des interpellations, certaines mouvances d'ultra-gauche ont concentré ces
00:49:44 attaques sur les centres de rétention et les prisons.
00:49:46 Il y a eu 6 interpellations d'individus qui voulaient tirer des mortiers d'artifice sur
00:49:51 la prison de Villepinte.
00:49:53 Selon le ministère de l'Intérieur, 745 véhicules ont été brûlés et 389 personnes ont été
00:50:01 interpellées.
00:50:02 Les agressions également vers les forces de l'ordre, on l'a vu, des voitures d'immobilier
00:50:05 urbain incendiées, nuit émaillée par plusieurs incidents et pourtant on se félicite d'une
00:50:10 baisse globale, même si c'est réel.
00:50:13 Ce n'est pas très glorieux tout de même.
00:50:15 Red Abelhage, le ministre a parlé d'une nuit calme.
00:50:20 On a pris beaucoup de mesures depuis ces dernières années.
00:50:23 On constate quand même qu'il y a cette problématique de pouvoir de manière systémique s'en prendre
00:50:28 à la police.
00:50:29 Ça, ça devient de plus en plus dérangeant.
00:50:31 On a eu une année qui a été compliquée.
00:50:33 On voit, on constate, on interpelle beaucoup d'individus qui sont porteurs de mortiers,
00:50:40 qui n'hésitent pas.
00:50:41 C'est la nouvelle arme en fait par destination.
00:50:43 Pourtant il y a eu un gros coup de filet avant la nuit de la Saint-Sylvestre sur ces mortiers
00:50:46 d'artifice.
00:50:47 Il y a eu beaucoup de coups de filet.
00:50:48 Et pendant les émeutes, j'avais été interviewé par un média allemand.
00:50:52 Il m'avait posé la question.
00:50:53 Je lui ai posé la question.
00:50:54 Je lui ai dit "vous faites comment ? A nous, c'est autorisé les mortiers chez nous".
00:50:56 Donc du coup, c'est pour ça qu'en fait, vous avez cette problématique au niveau de
00:50:59 cette frontière avec l'Allemagne où on saisit beaucoup de mortiers parce que…
00:51:04 - Ils vont les chercher là-bas.
00:51:05 - Voilà, ils les récupèrent là-bas.
00:51:06 Et puis ça peut toucher comme…
00:51:08 Bon, le droit d'aller et venir permet même à des particuliers d'aller sur place en
00:51:13 Allemagne et puis de rentrer en France et de les vendre sur les réseaux sociaux.
00:51:16 Et notre problématique à nous, c'est que de manière systématique, ils s'attaquent
00:51:20 aux policiers.
00:51:21 C'est leur nouvel arme parce qu'ils arrivent à nous tenir à distance avec.
00:51:24 Et puis on voit qu'il y a de plus en plus de dégâts.
00:51:26 Et puis 400 coups.
00:51:27 Il y a certains modèles à 400 coups.
00:51:30 - Ils sont quasiment aussi dangereux qu'une arme à feu.
00:51:32 - Nous, avec le LBD, c'est…
00:51:33 Enfin, pardon, le LBD.
00:51:34 - Le lanceur de balles de défense.
00:51:35 - Le lanceur de balles de défense, c'est un coup.
00:51:37 Donc je vous laisse imaginer la proportionnalité.
00:51:40 - On va marquer une courte pause.
00:51:41 On va rester évidemment sur cette thématique.
00:51:43 On entendra le ministre de l'Intérieur qui a fait le bilan justement de cette nuit de
00:51:45 la Saint-Sylvestre ce matin.
00:51:47 On va continuer à évoquer ce 31 décembre.
00:51:50 Et puis rester avec nous parce qu'on parlera également de Gérard Depardieu, qui est décidément
00:51:54 dans l'actualité ces dernières semaines.
00:51:56 Quelques 8000 artistes ont signé en 48 heures une contre-tribune en réponse à celle publiée
00:52:01 dans le Figaro.
00:52:03 On reviendra là-dessus également dans quelques minutes.
00:52:05 A tout de suite.
00:52:06 Donc c'est la dernière pause.
00:52:07 A tout de suite.
00:52:08 - 22h31, Toupil.
00:52:13 Nous sommes de retour sur le plateau de Soir Info en direct.
00:52:15 La suite de l'émission, c'est juste après le rappel de l'actualité avec Mathieu Devese.
00:52:18 - Pas de répit entre Israël et le Hamas.
00:52:27 Dans la bande de Gaza, le sud et le centre du territoire continuent d'être le théâtre
00:52:31 d'intenses bombardements.
00:52:32 Et aujourd'hui, des sirènes d'alerte ont de nouveau retenti dans le nord d'Israël, près
00:52:36 de trois mois après le début du conflit.
00:52:38 L'État hébreu a prévenu que la guerre allait durer tout au long de l'année.
00:52:42 Le bilan s'alourdit après les puissants séismes qui ont secoué le Japon.
00:52:46 Au moins quatre personnes sont mortes et plus de 33 000 foyers sont privés d'électricité.
00:52:50 La menace de tsunami est désormais écartée et les États-Unis se disparaient ce soir
00:52:55 à fournir toute aide nécessaire au peuple japonais.
00:52:58 Enfin en France, l'eau de nouveau porte des maisons dans le Pas-de-Calais.
00:53:02 Le département est toujours en vigilance orange pour crues.
00:53:04 De nouvelles pluies sont attendues demain.
00:53:06 Elles pourraient affecter des sols encore sensibles après les inondations de novembre.
00:53:10 Le Finistère et le Morbihan sont également en vigilance orange pour pluies et inondations.
00:53:15 On souhaite bien du courage aux habitants du nord qui vivent un début d'année compliqué.
00:53:21 Merci beaucoup Mathieu Devese.
00:53:22 On se retrouve dans une trentaine de minutes.
00:53:24 Agnès Evrain, Nathan Devers, Frédéric Fougera, Claude Aubadia, Denis Ciclique et Reda Bellage
00:53:29 sont toujours présents avec nous.
00:53:31 Reda Bellage qui commente avec nous cette nuit de la Saint-Sylvestre.
00:53:33 On a vu le sujet, un total de 389 personnes interpellées.
00:53:38 Toujours ce lot annuel de voitures incendiées et j'en passe.
00:53:42 Ce matin, le ministre de l'Intérieur était en déplacement à Montargis.
00:53:45 Il a fait le bilan de cette nuit.
00:53:47 Une nuit calme pour le ministre de l'Intérieur.
00:53:50 Écoutez-le.
00:53:51 Sur l'ensemble du territoire national, les fêtes de la Saint-Sylvestre se sont également
00:53:54 bien passées.
00:53:55 10% de véhicules brûlés en moins par rapport à l'année dernière.
00:53:58 L'année dernière, c'était déjà 20% en moins par rapport à l'année d'avant.
00:54:02 C'est beaucoup moins de policiers et gendarmes blessés.
00:54:05 40% de policiers et gendarmes blessés en moins.
00:54:07 Il y a une quarantaine d'agents blessés très légèrement dans leurs interventions.
00:54:10 C'est aussi 80% d'attaques de mortiers, de tirs de mortiers, de feux d'artifice en moins.
00:54:16 Nous avons évidemment aussi beaucoup d'interpellations.
00:54:19 380 interpellations sur l'ensemble du territoire national.
00:54:23 Mais c'est aussi 10% d'interpellations en moins par rapport à l'année dernière.
00:54:27 Donc c'est une nuit de la Saint-Sylvestre qu'on pourrait qualifier de calme.
00:54:30 Il y a eu quelques incidents ici ou là, mais la présence très forte des forces de l'ordre
00:54:34 a pu très rapidement rétablir le calme partout sur le territoire national.
00:54:37 - Réda Bellage, on peut évidemment entendre la satisfaction du ministre de l'Intérieur.
00:54:42 On va le voir, oui, les chiffres sont peut-être moindres que les années précédentes.
00:54:46 Mais c'est quand même incroyable d'être dans un pays où on se satisfait que 745 voitures
00:54:52 ont été brûlées, que 389 individus ont été interpellés.
00:54:56 On est dans un pays où faire la transition d'une année à une autre, c'est en détruisant
00:55:01 pour beaucoup de Français ou de jeunes de ce pays.
00:55:04 - Écoutez, moi, c'est 25 ans que je suis dans la police, ça fait 25 ans que je suis
00:55:07 chaque jour au police.
00:55:08 - C'est dingue, non mais ils banalisent en disant qu'on a eu une nuit calme.
00:55:10 - Alors, vous savez, on sort d'un contexte post-émeute, il ne faut pas l'oublier, où
00:55:16 on avait beaucoup de craintes.
00:55:17 - Que n'a pas évoqué le président d'ailleurs.
00:55:19 - Est-ce qu'aujourd'hui, la réponse pénale qui a eu suite à ces émeutes, qui a été
00:55:27 quand même assez répressive, est-ce qu'aujourd'hui, le fait qu'on passe sur les médias et qu'on
00:55:32 dise aussi qu'il y a peut-être une responsabilité des parents, est-ce que c'est ça aussi qui
00:55:35 a permis qu'on ait...
00:55:36 - Vous voulez que je vous dise le fond de ma pensée ? 90 000 policiers et gendarmes,
00:55:40 ainsi que 5 000 militaires de Sentinelles mobilisés dimanche soir pour sécuriser le
00:55:44 passage à la nouvelle année.
00:55:45 C'est surtout ça qui a fonctionné, c'est qu'on y a mis les moyens.
00:55:48 - Oui.
00:55:49 - Pour préserver l'image de notre pays, pour envoyer un signal avant les Jeux notamment.
00:55:53 Mais que la vérité, c'est que si vous n'y allez pas avec les très très gros moyens,
00:55:58 la baisse de 10 %, vous ne l'avez pas hier soir.
00:56:00 - Ah bien sûr, ça c'est évident.
00:56:01 Si aujourd'hui on ne met pas les moyens, si on ne met pas les effectifs, c'est impossible.
00:56:04 Et ce qui est difficile pour nous, c'est que je sais que je le répète souvent.
00:56:08 - Il n'y a qu'en France qu'on voit ça.
00:56:09 - On a eu une année, mais vraiment très compliquée avec la réforme des retraites.
00:56:14 On était contre, je le rappelle.
00:56:16 On participait à une manifestation.
00:56:19 On a eu les émeutes où ça a été compliqué.
00:56:23 On a l'impression aussi qu'il y a encore la faille.
00:56:27 C'est encore creusé entre certains quartiers et puis la police.
00:56:32 Il y a certains quartiers encore aujourd'hui où on ne peut plus, où on ne pratique plus
00:56:36 du tout la police de proximité.
00:56:38 On n'a plus cette proximité avec les parents, avec les commerçants.
00:56:41 On est utilisé à beaucoup, pas à n'importe quoi, mais à beaucoup de choses.
00:56:47 Il ne faut pas oublier aussi la menace terroriste.
00:56:49 À Arras, on est arrivé en quatre minutes sur place.
00:56:53 À Paris, c'était quasiment un flagrant délit, l'interpellation de l'assaillant.
00:56:57 On est vraiment beaucoup sollicité.
00:57:00 On ne s'est pas reposé.
00:57:01 Dans six mois, vous avez les Jeux olympiques.
00:57:02 On en parlera peut-être tout à l'heure.
00:57:05 Mais pour nous, c'est compliqué.
00:57:07 On oublie des fois qu'on est policier.
00:57:09 Je pense qu'il faut rendre hommage aux forces de l'ordre ce soir et puis aux pompiers,
00:57:13 aux services médicaux, parce qu'on est sollicité tout le temps et on a l'impression qu'on
00:57:17 n'a plus vraiment de vie personnelle.
00:57:19 Et des fois, on est aussi au milieu de l'échec politique.
00:57:22 Et ça, c'est ennuyant du coup, parce qu'un parti comme l'ALFI qui…
00:57:28 Qui rappelle à l'envie que la police tue.
00:57:30 Oui, ça, c'est venant d'élus pour nous.
00:57:33 On le vit très, très mal.
00:57:35 Il y a eu des positionnements.
00:57:36 On n'a pas respecté la présomption d'innocence au plus haut sommet de l'État de notre collègue
00:57:40 Florian dans l'encadre de l'affaire Nael.
00:57:42 Et oui, l'année 2003, franchement, a été très, très dure pour les forces de l'ordre.
00:57:47 J'espère que 2024, ce sera beaucoup mieux et que le ministre de l'Intérieur va nous
00:57:51 annoncer de très bonnes nouvelles pour les Jeux olympiques, notamment au niveau de l'organisation
00:57:54 et de l'utilisation.
00:57:55 Qu'est-ce que vous attendez comme bonnes nouvelles ?
00:57:56 Pour l'instant, vous savez, j'ai été invité la semaine dernière.
00:58:02 Il y a quelques jours, il y a dix jours, une dizaine de jours, j'ai été invité à la
00:58:05 préfecture de police pour insister à, comment dire, on avait demandé justement une réunion
00:58:10 parce que ce qui est incroyable, c'est qu'on est, enfin moi, en tant que porte-parole de
00:58:15 l'île de France, on n'est au courant quasiment rien, à part ce qu'on dit sur les infos ou
00:58:19 sur Internet.
00:58:20 Aujourd'hui, on ne sait pas le policier qui est marié à une infirmière ou qui est marié
00:58:26 avec une policière.
00:58:27 Il ne sait pas.
00:58:28 Aujourd'hui, il va mettre ses enfants du 24 juillet au 15 août, minimum, c'est-à-dire
00:58:33 qu'on sera à 100 % de présence.
00:58:35 On ne sait pas exactement dans quel endroit on va être logé, dans quelles conditions
00:58:39 on va être logé.
00:58:40 Ceux qui vont nous renforcer de province, les collègues de province, on ne sait pas
00:58:43 quelle prime, si on a une prime, on commence à nous dire, oui, ça va faire à peu près
00:58:47 ça, peut-être jusque-là.
00:58:48 Mais non, à un moment, je pense qu'on a fait le boulot en 2023.
00:58:52 Il n'y a pas gagné.
00:58:53 Il y a un minimum de reconnaissance, il y a un minimum d'organisation.
00:58:56 Aujourd'hui, un collègue ne sait pas en 2024 quand il peut poser ou quand il ne peut
00:58:59 pas poser une journée.
00:59:00 On va revenir sur cette question des jeux parce qu'elle est primordiale et particulièrement
00:59:03 préoccupante.
00:59:04 On comprend bien aussi pour les forces de l'or.
00:59:07 Je voudrais qu'on continue de commenter quand même juste un ou deux commentaires sur les
00:59:10 mots du ministre de l'Intérieur parce que moi, je trouve ça fou de se satisfaire d'une
00:59:13 baisse de 10 %.
00:59:14 Je veux dire, vous vous fanfaronnerez le jour où vous passerez une Saint-Sylvestre sans
00:59:18 aucune voiture brûlée, peut-être ?
00:59:20 Il y a même une forme d'indécence, en fait.
00:59:22 Il y a une forme d'indécence dans ce auto-satisfait-cite presque un peu prétentieux, alors que vous
00:59:28 l'avez très bien rappelé, Julien.
00:59:29 C'est fou d'en arriver là une soirée de fête.
00:59:30 Il y a quand même 745 véhicules qui ont été brûlés.
00:59:33 Moi, j'aimerais bien voir les chiffres des pays étrangers.
00:59:36 Je veux avoir ce qui s'est passé au Danemark.
00:59:37 Est-ce qu'il y a eu des voitures brûlées au Danemark ? Parce que je ne suis pas sûr.
00:59:39 Et en tout cas, pas dans ces proportions.
00:59:41 Donc, c'est évidemment extrêmement déplacé de la part du ministre de l'Intérieur.
00:59:44 En Europe de l'Est, il n'y en a pas une.
00:59:45 Ah ben voilà.
00:59:46 Et en plus de ça...
00:59:47 Je ne parle pas du Danemark.
00:59:48 Je ne connais pas les résultats.
00:59:49 Et en plus de ça, il y a un côté un peu...
00:59:51 On sécurise l'enfer.
00:59:52 On sait qu'on vit en enfer.
00:59:54 On vit dans un pays où on n'a plus la capacité de faire un moment festif sans que ça parte
00:59:58 en cacahuète partout, qu'il y ait des violences, que ça brûle, qu'il y ait des mini-émeutes
01:00:02 pendant une nuit.
01:00:03 On ne sait plus le faire.
01:00:04 Donc, on va sécuriser l'enfer.
01:00:05 On sait que ça va être un carnage, mais on a maîtrisé le carnage.
01:00:08 C'est exactement ça.
01:00:09 On maîtrise le carnage.
01:00:10 On sécurise l'enfer.
01:00:11 Donc, on met 95 000 forces de l'ordre qui sont à bout, qui n'en peuvent plus parce
01:00:14 qu'en plus, les moyens ne sont pas mis aux bons endroits et notamment pas pour les forces
01:00:17 de l'ordre.
01:00:18 Donc, voilà.
01:00:19 C'est cette situation absurde.
01:00:20 C'est un monsieur d'Armandin qui arrive et qui dit on est très content.
01:00:22 Il y a eu 10 % de manque l'année dernière.
01:00:24 Enfin, le problème, ce n'est pas qu'il y ait 10 % de manque, c'est qu'il y ait toujours
01:00:26 les 90 % restants qui sont 90 % de trop et 90 % de plus que tous nos voisins.
01:00:31 C'est quand même invraisemblable.
01:00:33 - Claude Aubadia, avant d'entendre Agnès Séverine, c'est dingue d'en arriver là pour une soirée
01:00:36 de fête quand même.
01:00:37 - Oui, c'est dingue.
01:00:38 - Et que ça passe par brûler, incendier des véhicules.
01:00:41 - Oui, c'est dingue.
01:00:42 - Il y a eu des blessés chez les forces de l'ordre hier.
01:00:44 - Absolument.
01:00:45 - Et dans l'histoire, oui.
01:00:46 Les faux procès, non.
01:00:47 On ne peut pas dire que le ministre de l'Intérieur soit satisfait qu'il y ait eu 490 véhicules
01:00:53 brûlés.
01:00:54 - Quand le ministre de l'Intérieur dit aux caméras de la presse du pays que c'est une
01:00:57 nuit calme.
01:00:58 - On ne peut pas dire que le discours tenu par monsieur d'Armandin incite, un discours
01:01:03 indécent.
01:01:04 À Berlin, 4000 policiers mobilisés.
01:01:08 - Pardon, monsieur Aubadia de vous couper.
01:01:09 - À Berlin, 230 interpellations.
01:01:10 - Pour le travailleur lambda qui s'est réveillé ce matin et qui a vu sa voiture en tas de
01:01:14 cendres, je pense que le discours de Gérald Darmanin est indécent.
01:01:17 - Exactement.
01:01:18 - Il est peut-être indécent, mais à ce moment-là, il faut faire de la pédagogie.
01:01:20 Il ne faut pas intenter de mauvais procès.
01:01:22 Vous venez de dire qu'on ne voit ça qu'en France.
01:01:24 Ce n'est pas vrai.
01:01:25 Il y a eu 230 interpellations à Berlin.
01:01:27 Ils ont mobilisé 4000 policiers.
01:01:28 Donc, si vous voulez, que dans les démocraties occidentales aujourd'hui, les individus se
01:01:35 donnent des droits sans s'obliger à aucun devoir.
01:01:38 C'est un fait, mais ce n'est pas un fait français.
01:01:39 C'est un fait qui est lié au développement du libéralisme.
01:01:42 C'est un fait qui est lié au développement de l'individualisme.
01:01:44 Alors, moi, je veux bien qu'ici et là, on puisse avoir des comptes politiques à régler.
01:01:48 - À l'immigration, dit Denis Sissi.
01:01:49 - Et dire que le discours de Gérald Darmanin, ce matin, est indécent.
01:01:51 Non, il se satisfait qu'il y ait 10% de moins de véhicules brûlés.
01:01:56 Qui ne l'aurait pas fait à sa place ?
01:01:58 - Un ministre de l'Intérieur un peu responsable.
01:02:00 Parce qu'effectivement, quand vous voulez le matin pour aller bosser et que votre voiture
01:02:03 est brûlée et que vous ne pouvez pas aller au travail et que vous entendez le ministre
01:02:06 qui dit que c'était une soirée qui s'est bien passée, qui était festive, il y a une
01:02:09 forme d'indécence.
01:02:10 Il y a dans tous les facteurs, vous avez dit aussi l'immigration.
01:02:12 Et je suis à peu près certain que c'est un facteur qui, on le retrouve aussi en Allemagne,
01:02:15 dans le cadre de ces émeutes ou en tout cas de ces violences.
01:02:18 - Ce qui sidère en fait les Français, c'est cet aveu d'impuissance.
01:02:21 C'est la tonalité du ministre qui est dans une forme de résignation, de fatalisme.
01:02:26 C'est comme ça.
01:02:27 Il y en a un peu moins que d'habitude.
01:02:29 Et c'est ce fatalisme en fait qui est révoltant pour les Français.
01:02:32 - Mais vous avez des solutions à apporter, vous, aux problèmes de la violence endémique
01:02:36 dans les sociétés modernes et dans les démocraties occidentales.
01:02:38 - La réponse, elle est pénale.
01:02:39 - Vous avez des solutions politiques à apporter ?
01:02:40 - La réponse, elle est pénale.
01:02:41 Et monsieur en a parlé, la réponse, elle est pénale.
01:02:43 C'est la certitude de la sanction et l'exécution des peines.
01:02:46 - La dissuasion.
01:02:47 - La certitude de la sanction, surtout.
01:02:49 La dissuasion, pardon.
01:02:50 - C'est ce qui est dissuasif.
01:02:51 C'est la certitude de la sanction.
01:02:52 - Et d'ailleurs, les policiers le disent elles-mêmes, c'est moins le nombre de policiers
01:02:55 sur le terrain que l'exécution des peines et l'application des peines qui est importante.
01:03:00 - Je pense que la déméloge sera d'accord.
01:03:02 - Il y a une forme de permissivité, de laxisme pénal qui est incompréhensible pour les
01:03:09 Français.
01:03:10 Et donc, je trouve que la sécurité, le régalien, c'est le talent d'Achille d'Emmanuel Macron.
01:03:14 C'est son principal échec.
01:03:16 C'est pour moi véritablement son talent d'Achille.
01:03:18 Et de ce point de vue-là, je trouve que Gérald Darmanin, il y a beaucoup de choses qu'il
01:03:22 fait parfaitement bien.
01:03:23 Mais c'est vrai que sur cette interview, j'ai été assez surprise de voir cette forme
01:03:27 de résignation et d'acceptation de la situation.
01:03:30 - Il met en avant des chiffres.
01:03:31 Je note 80% d'attaques de mortiers d'artifices en moins par rapport à l'année dernière.
01:03:36 Il y a eu des saisies record, on le disait ces derniers jours avant la Saint-Sylvestre.
01:03:39 40% en moins de policiers et gendarmes blessés.
01:03:43 Vous avez une quarantaine d'agents qui ont été blessés légèrement précise le ministre
01:03:47 de l'Intérieur.
01:03:48 C'est exact.
01:03:49 Sur les 40 forces de l'ordre blessées, on n'a que des blessures superficielles.
01:03:52 Personne n'a été fortement touché.
01:03:53 - Pour l'instant, c'est le bilan, je vous confirme, c'est le bilan qu'on a eu du ministre
01:03:57 de l'Intérieur, nous également.
01:03:58 - Nathan, on vous lire à G.
01:04:00 - Oui, je vais être minoritaire, enfin on sera deux, mais...
01:04:02 - Les deux philosophes.
01:04:03 - Point de départ.
01:04:04 Évidemment qu'avoir sa voiture brûlée un 1er janvier, c'est insupportable.
01:04:09 Évidemment qu'il y ait des gens qui célèbrent la nouvelle année en faisant ça, c'est insupportable.
01:04:13 Une fois qu'on a dit ça, je pense que le discours sécuritaire...
01:04:15 - On a tout dit ?
01:04:16 - Non, le discours sécuritaire ne permet à mon avis pas de penser la situation et
01:04:20 ne permet pas de penser l'insécurité pour deux raisons.
01:04:22 D'abord parce que là, vous avez des chiffres qui montrent bien que vous avez une baisse
01:04:26 par rapport à un critère précis du nombre de voitures brûlées, de l'utilisation des
01:04:30 mortiers d'artifices.
01:04:31 - C'est tranquille, il y a eu une baisse ?
01:04:32 - Quand il y a une baisse, il ne faut pas...
01:04:33 J'y viens, justement.
01:04:34 - 90 000 + 5 000 militaires.
01:04:35 - J'y viens, j'y viens.
01:04:36 Mais d'abord, quand on prend les critères d'insécurité, il y a plein de critères,
01:04:40 il y a des attaques au couteau, il y a les homicides, etc.
01:04:42 Mais quand on voit que sur un critère ça baisse, le discours sécuritaire veut quand
01:04:46 même nous dire qu'il y a de plus en plus d'insécurité chaque année.
01:04:48 On en revient à ce que j'ai tout à l'heure sur la philosophie de l'histoire.
01:04:50 Ce discours-là, il a une philosophie de l'histoire latente qui est de dire que les êtres humains
01:04:54 sont sauvages année après année.
01:04:56 Et deuxièmement, c'est que le fait majeur de notre époque, de cette année surtout,
01:04:59 c'est qu'on vit dans une société de plus en plus répressive et de plus en plus sécuritaire.
01:05:03 Ce n'est pas une critique, c'est un constat.
01:05:04 Il n'y a jamais eu...
01:05:05 Je vous donne juste deux indications.
01:05:06 - Mais ce n'est pas le ressenti des Français.
01:05:07 - Quand on fait de la politique, on ne fait pas de la démagogie, on ne dit pas le ressenti.
01:05:10 On parle de choses concrètes.
01:05:11 - Non, mais c'est moi qui...
01:05:12 Non, moi je ne vous ai pas coupé la parole.
01:05:13 - Moi, je vais vous répondre.
01:05:14 - Non, je ne vous ai pas coupé la parole.
01:05:15 Deux choses concrètes.
01:05:16 - On reprendrait Agnès, c'est bon.
01:05:17 - D'abord, vous avez parlé des émeutes qui ont suivi la mort de Naël.
01:05:18 Encore une fois, les violences qu'il y a eues, elles sont absolument scandaleuses.
01:05:20 Il y a eu une punition qui a été extrêmement ferme, extrêmement ferme.
01:05:24 Il y a eu des comparutions immédiates qui se sont faites extrêmement rapidement, avec
01:05:27 un taux d'incarcération qui était quasiment inédit dans ces dernières années.
01:05:30 Aujourd'hui, de toute l'histoire de France, il n'y a jamais eu autant de gens emprisonnés.
01:05:33 Il n'y a jamais eu autant de gens, de toute l'histoire de France, dans des prisons françaises.
01:05:36 Là, on est en train de nous montrer qu'il y a un ministre de l'Intérieur qui a mis
01:05:39 90 000 policiers.
01:05:40 On est en train de nous dire qu'il y a eu des drones qui ont été introduits.
01:05:43 C'est inédit aussi dans l'histoire de France pour un 1er janvier.
01:05:46 Donc, on est dans une société qui est de facto de plus en plus sécuritaire.
01:05:49 - Et pourquoi ? - Et le discours sécuritaire pourrait nous
01:05:50 faire croire que c'est l'inverse.
01:05:51 - Mais pourquoi ?
01:05:52 - Si vous avez constaté...
01:05:53 - Oui, mais attendez, ça dépend dans quel sens.
01:05:54 Vous voyez l'histoire à l'envers, là, Nathan.
01:05:58 C'est-à-dire qu'on n'anticipe pas des problèmes qui n'existent pas, en fait.
01:06:03 Si vous avez 90 000 policiers, 5 000 militaires sentinelles, que vous avez les drones que
01:06:06 vous évoquez et tout cela, c'est qu'il y a un moment, on est dans un pays où il y
01:06:10 a des renseignements qui existent, où vous savez ce qui peut se passer, où vous savez
01:06:13 quelle est la menace, où vous savez que vous avez des milliers et des milliers de mortiers
01:06:17 qui ont été saisis par la police et vous savez que vous avez un maximum de jeunes et
01:06:22 de délinquants qui n'attendent qu'une chose, c'est cette soirée du Nouvel An, pour faire
01:06:25 tout et n'importe quoi.
01:06:26 Bien sûr, mais moi ce que je dis, ce n'est pas une critique, c'est un constat.
01:06:28 Chacun ensuite peut avoir son avis.
01:06:29 Il y a des gens qui peuvent être partisans de cette société sécuritaire, qui le disent,
01:06:31 il n'y a pas de problème, mais il y a des gens qui peuvent être contre, ils peuvent
01:06:33 le dire aussi.
01:06:34 Mais par contre, l'idée de nous dire qu'on est dans une société où l'État ne fait
01:06:36 pas son travail...
01:06:37 - Je ne vous souhaite pas de passer un premier de l'an dans les rues de Paris sans aucun
01:06:41 policier ou militaire mobilisé, cher Nathan.
01:06:44 - Je n'ai pas dit...
01:06:45 - Est-ce que vous acceptez de reconnaître que la société est de plus en plus violente
01:06:49 et les passages à l'acte sont de plus en plus jeunes aujourd'hui ? Ça, c'est le premier
01:06:53 sujet.
01:06:54 Le deuxième, c'est qu'on nous sert de plus en plus un discours martial et il ne se passe
01:06:58 jamais rien derrière.
01:06:59 Et c'est ça qui exaspère en fait les Français.
01:07:01 Aujourd'hui, la violence, elle ne se propage pas seulement dans les villes, elle est aussi
01:07:06 dans les communes rurales.
01:07:07 Moi, j'ai des sénateurs amis qui me disent que dans la ruralité, alors qu'il n'y a pas
01:07:12 de raison forcément, il y a de l'insécurité qui explose.
01:07:16 - Il y a de l'insécurité mais vous dites qu'il ne se passe jamais rien.
01:07:19 - Le président le reconnaît lui-même.
01:07:20 - Vous ne pouvez pas dire qu'il ne se passe jamais rien quand le ministre met 90 000 policiers
01:07:24 dans la rue.
01:07:25 - Non, je n'ai pas dit qu'il ne se passait rien.
01:07:26 Je dis juste qu'il y a l'axisme pénal, l'application des peines.
01:07:30 Je dis que les deux chaînons doivent travailler main dans la main, la justice et la police.
01:07:34 La police regrette souvent que malheureusement, les peines ne sont pas appliquées.
01:07:37 - On va continuer la discussion, on reste sur la même thématique.
01:07:38 - Je voudrais juste qu'on avance, qu'on entend Robert Ménard et que je vous montre aussi
01:07:41 ce qui s'est passé à Bordeaux hier.
01:07:42 Robert Ménard, le maire de Béziers, qui déplore qu'on ait banalisé justement cette violence,
01:07:47 y compris dans des actes présentés comme anodins.
01:07:50 Écoutez le maire de Béziers.
01:07:51 - Chez moi, il y a eu moins de problèmes parce qu'il y avait des CRS.
01:07:55 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que si vous mettez les forces de sécurité dont
01:07:59 vous avez besoin, si vous les mettez, ça s'améliore.
01:08:02 Mais c'est vrai, vous avez raison, qu'on trouve qu'au fond, 700 bagnoles qui ont brûlé,
01:08:07 c'est pas si grave que ça.
01:08:09 C'est invraisemblable, mais c'est partout.
01:08:11 C'est pas que le 31, monsieur, c'est tout le temps.
01:08:14 Toute l'année que ça se passe comme ça.
01:08:15 Toute l'année, on entend un certain nombre de choses comme si c'était normal.
01:08:19 C'est normal que les gosses parlent mal à leurs profs.
01:08:22 C'est normal que le maire se fasse engueuler dans la rue par un type qui n'est pas content.
01:08:27 C'est normal, c'est normal, c'est normal.
01:08:29 Et non, c'est pas normal.
01:08:30 Mais c'est vrai que moi, je suis absolument affolé.
01:08:32 - Et je voulais que vous voyiez cette image également.
01:08:35 Et je vous laisserai reprendre vos commentaires et d'abellage ces images à Bordeaux hier.
01:08:40 C'est à vous qui évoquiez ces mortiers d'artifice.
01:08:42 Vous avez des collègues hier qui ont dû passer leur soirée à être chassés comme des lapins
01:08:48 par des jeunes qui n'ont qu'une envie en ce 31 décembre,
01:08:51 c'est d'aller se, pardon de le dire de cette façon, se faire du flic et brûler des voitures.
01:08:57 Vraiment, c'est à bout portant.
01:08:58 Une fois de plus, les forces de l'ordre prises pour cible,
01:09:01 on sait à quel point ces mortiers sont dangereux.
01:09:02 Vous l'avez évoqué il y a quelques instants.
01:09:04 - Pour le coup, je ne suis pas du tout d'accord avec Nathan,
01:09:07 parce que quand vous n'avez pas vécu, quand vous n'avez jamais été,
01:09:10 moi je viens du brigade anticriminalité de nuit,
01:09:13 une bague départementale de nuit.
01:09:15 Quand vous n'avez jamais vécu le fait d'arriver dans un quartier,
01:09:19 donc le 31 ou le 13 au soir ou le 14 au soir, comme vous voulez.
01:09:23 - Juillet. - Ou juillet, pardon.
01:09:25 Et vous arrivez en patrouille et en fait, les gars, ils sont cagoulés.
01:09:28 On revoit la scène, on peut la faire dix fois.
01:09:30 Ça nous arrivait peut-être une trentaine de fois dans notre carrière.
01:09:32 Et ils sont cagoulés, ils ont des mortiers comme ça.
01:09:35 Et après, vous vous arrivez, vous essayez d'avancer.
01:09:37 Ah, vous ne pouvez plus. Pourquoi ?
01:09:38 Parce qu'ils ont mis ce qu'on appelle, c'est un guet-apens.
01:09:40 Ils ont mis des voitures à brûler, ils ont mis des poubelles à brûler.
01:09:44 Et du coup, nous, on se retrouve coincés.
01:09:46 Moi, je me revois encore une scène qui me reste dans la tête où,
01:09:49 alors il y a prescription, normalement on ne peut pas le faire,
01:09:52 mais je tirais au flashball par la fenêtre comme ça.
01:09:55 Et on ne voyait plus rien en fait.
01:09:56 Et les gens, je pense qu'ils se rendent...
01:09:57 Là, on commence à se rendre compte un peu, comme l'a dit madame, de la violence.
01:10:02 Parce qu'on a beaucoup d'images, tout le monde a un téléphone portable.
01:10:04 - Ça j'ai l'accouche. - Mais je vous assure, monsieur,
01:10:06 je pense pour moi, sans vous manquer de respect,
01:10:07 que vous êtes un peu déconnecté de la réalité.
01:10:09 En fait, le fait de mettre beaucoup de force de l'ordre, c'est juste...
01:10:14 Pour moi, ce n'est pas forcément la solution,
01:10:15 parce que c'est énergivore pour nous.
01:10:16 Et comme je le disais tout à l'heure, on n'en peut plus.
01:10:18 Et c'est vraiment fatigant.
01:10:19 Mais c'est s'adapter à la recrudescence et à l'accroissement de la violence.
01:10:24 Parce qu'il n'y a pas que ça.
01:10:26 Il y a les femmes battues, on a vu l'affaire Demaux.
01:10:28 On a vu il y a trois semaines, quatre gamins qui sont morts,
01:10:32 deux pour refus d'obtempérer, parce qu'ils n'en ont rien à foutre.
01:10:34 Ils ne veulent pas s'arrêter.
01:10:35 Ils ont un problème avec l'autorité, monsieur.
01:10:37 Et la seule solution aujourd'hui, si vous le permettez,
01:10:40 c'est voir, pour nous policiers, c'est de voir et d'être vu,
01:10:44 et d'enlever ce sentiment d'insécurité.
01:10:46 Et là, on a encore ce problème sur les quartiers.
01:10:48 C'est pour ça qu'on a encore beaucoup de véhicules brûlés
01:10:50 dans ces quartiers-là, parce qu'on n'est plus dedans.
01:10:52 C'est le seul endroit encore où on n'arrive plus encore
01:10:56 à vraiment tenir la société.
01:10:59 Et puis, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
01:11:00 il y a des gens le matin, moi, nous, on fait souvent un boulangrat.
01:11:04 Le gars qui va aller bosser à 7h du matin, aller faire son boulot,
01:11:06 il va brûler un feu rouge, on va l'arrêter.
01:11:09 Ça n'a pas forcément bien se passé, parce qu'en fait,
01:11:11 c'est nous qui allons faire le sale boulot.
01:11:12 C'est nous qui allons lui enlever les points.
01:11:13 C'est nous qui allons lui faire une amende.
01:11:15 En fait, les gens ont une vision des policiers qui est très négative,
01:11:18 parce qu'on travaille pour l'État, mais on est obligé de le faire.
01:11:21 Mais c'est pour la sécurité routière.
01:11:23 C'est pour éviter les violences contre les femmes.
01:11:25 C'est pour éviter les agressions.
01:11:26 Mais je vous assure, monsieur, pour moi, vous êtes déconnecté.
01:11:29 Vous dites qu'on est... Ça ne suffit même pas.
01:11:31 Nous, ce qui s'est passé avec Nael, on l'avait prédit il y a 20 ans.
01:11:34 On a dit à un moment, j'aime pas parler comme ça,
01:11:37 mais on est obligé de le dire, dans un camp ou dans l'autre,
01:11:39 dans le camp des policiers, dans le camp des délinquants,
01:11:41 un jour, il va y avoir un mort.
01:11:43 Et puis là, ça va complètement partir.
01:11:45 Vous savez, quand vous prenez...
01:11:47 Avant d'aller au syndicat, j'ai mis quelques années,
01:11:50 j'avais le réflexe, quand je me baladais devant une barre d'immeubles,
01:11:53 même une résidence privée, pas forcément un secteur difficile,
01:11:55 de lever la tête et de regarder comme ça.
01:11:57 Quand vous prenez des boules de pétanque,
01:11:59 des bouteilles d'acide avec des petits papiers aluminium,
01:12:01 comme ça, ils sont sûrs que si ça vous arrive sur le visage,
01:12:04 ça reste bien collé, vous vous dites que...
01:12:06 Aujourd'hui, on s'en rend compte parce qu'il y a beaucoup de vidéos,
01:12:08 et plus il va y avoir de vidéos, et plus, malheureusement,
01:12:10 ces gens vont avoir peut-être ce sentiment d'insécurité.
01:12:13 - Mais monsieur, on est parfaitement...
01:12:14 Je ne comprends même pas pourquoi vous dites qu'on n'est pas d'accord,
01:12:16 parce que moi, je suis parfaitement...
01:12:17 Et ce n'est même pas une question d'être d'accord ou pas.
01:12:19 Vous avez une expérience que, évidemment, je n'ai pas.
01:12:21 Évidemment que ce que vous racontez,
01:12:23 il ne s'agit absolument pas de m'inscrire en faux
01:12:26 contre même le témoignage que vous faites,
01:12:28 parce que c'est un témoignage brut et pur.
01:12:30 Et je suis absolument d'accord avec tout ce que vous avez dit.
01:12:33 Et je ne me situe absolument pas,
01:12:35 même pas une virgule à changer à ce que vous avez dit.
01:12:37 Il me semble que, politiquement, la question de l'insécurité,
01:12:41 c'est pour ça que ce que je critique, c'est le discours sécuritaire.
01:12:43 C'est un discours qui est tenu par des politiques,
01:12:45 par des idéologues et par des gens qui sont tout aussi déconnectés de la réalité.
01:12:49 Que tous les phénomènes que vous décrivez,
01:12:51 la solution, et vous l'avez très très bien dit,
01:12:53 les forces de l'ordre, l'action sécuritaire, l'action des policiers,
01:12:56 ça permet d'empêcher les conséquences,
01:12:58 mais ça arrive au niveau des conséquences, justement.
01:13:00 Et ça ne répond pas à ces problèmes du point de vue des causes.
01:13:03 Et répondre aux causes de l'insécurité, aux causes profondes,
01:13:07 ça ne relève pas tellement du ministère de l'Intérieur,
01:13:09 mais des autres ministères.
01:13:10 Moi, il me semble que le problème du discours sécuritaire,
01:13:12 et c'est là qu'on est à mon avis profondément d'accord,
01:13:14 c'est qu'on vous fait peser sur vous,
01:13:15 vous, les forces de l'ordre, qui faites un travail admirable
01:13:17 dans des conditions très très difficiles,
01:13:19 on vous fait peser tout le poids d'un problème
01:13:21 que vous n'avez absolument pas créé
01:13:23 et qui ne relève pas du ministère de l'Intérieur.
01:13:25 Donc on est absolument d'accord,
01:13:26 et je ne veux pas du tout donner l'impression
01:13:27 d'être dans une forme de relativisation
01:13:30 de la réalité que vous décrivez, et qui est en effet très grave.
01:13:32 - Thomas Escady, je pense que ce que l'on doit retenir,
01:13:34 au-delà évidemment de ce vécu et de ce témoignage passionnant,
01:13:38 parce que voilà, c'est du...
01:13:39 Mais non, mais c'est vrai qu'on vous écoute religieusement,
01:13:42 parce que voilà, vous détenez une forme de vérité
01:13:44 autour de ce qui se passe dans notre pays,
01:13:46 et on ne peut pas le nier.
01:13:47 Mais ce qui ressort de tout ça, c'est oui,
01:13:49 c'est cette désinvolture, cette absence de crainte de l'autorité
01:13:53 qui est absolue chez certains jeunes.
01:13:56 Et on se dit qu'en effet, si on ne sacralise pas l'autorité,
01:14:00 que ce soit le policier, l'enseignant, que sais-je encore,
01:14:04 et que la moindre attitude menaçante ou agressive
01:14:07 envers un représentant de l'État ou de l'autorité,
01:14:09 si elle n'est pas sanctionnée, on va dans le mur.
01:14:12 On va dans le mur.
01:14:12 Et à un moment, vous touchez un policier, un enseignant,
01:14:14 pour quoi que ce soit, vous prenez 10 ans, on n'en parle plus.
01:14:17 Et là, peut-être que celui qui le lendemain
01:14:20 aura envie de toucher à son enseignant réfléchira deux fois
01:14:22 et qu'on atténuera peut-être le phénomène.
01:14:24 J'ai Konobana qui réclamait la parole depuis un moment,
01:14:27 alors très vite, il faut que je vienne vers vous.
01:14:28 - Parce que monsieur a très bien parlé des quartiers populaires,
01:14:30 mais cette violence, elle est aussi à Paris,
01:14:32 dans le 15e arrondissement.
01:14:33 Moi, je suis depuis le 15e arrondissement,
01:14:34 on a vu l'affaire Iouri.
01:14:36 - Bien sûr, sur la dalle de Beaugrenelle.
01:14:37 D'ailleurs, le jugement est passé...
01:14:38 - Et les tirs de mortiers, il y a quatre jours.
01:14:39 - Le jugement est passé il y a quelques jours.
01:14:40 Et les peines sont assez conséquentes
01:14:42 pour les auteurs de l'agression.
01:14:44 - Voilà.
01:14:45 - Oui, alors Clodo Badia et Denis Ciclique
01:14:47 pour refermer cette thématique.
01:14:48 - Il ne s'agit évidemment pas de nier l'effectivité
01:14:51 de la violence dans nos sociétés.
01:14:53 Il s'agit encore moins de nier ou de dénigrer
01:14:56 le ressenti des Français.
01:15:00 Il s'agissait d'abord, pour moi, de dénoncer,
01:15:03 si vous voulez ici, une prise de position
01:15:06 concernant les propos du ministre de l'Intérieur,
01:15:11 une prise de position qui me semblait excessive
01:15:14 et elle, pour le coup, déconnectée.
01:15:17 Maintenant, si on veut penser la violence dans des sociétés,
01:15:19 il faut penser ses causes profondes.
01:15:22 Et ce que je constate, moi, en tant qu'observateur,
01:15:24 en tant que modeste observateur,
01:15:26 c'est que les politiques ne s'emparent pas
01:15:27 des causes profondes de la montée de la violence
01:15:30 dans les démocraties occidentales.
01:15:31 Parce qu'il y a des causes profondes.
01:15:33 Ces causes profondes...
01:15:34 - La réurgence, c'est d'abord de mettre fin à l'incendie.
01:15:37 Et ensuite, les causes profondes...
01:15:39 - Mais ça fait des décennies qu'on...
01:15:40 - C'était essentiel.
01:15:41 - La réponse, ce n'est pas les causes, en fait.
01:15:42 - Mais dans le temps court, vous n'avez pas
01:15:44 à prendre dans les causes profondes.
01:15:45 - Ça fait des décennies qu'on s'évertue et qu'on s'acharne.
01:15:47 Regarde, on a augmenté les effectifs de la police.
01:15:50 On augmente les effectifs de la police.
01:15:52 Les prisons sont pleines.
01:15:54 À Marseille, on est débordé, évidemment,
01:15:56 par le développement du narcotrafic.
01:15:59 Mais si on veut pouvoir apporter des réponses,
01:16:01 encore faut-il pouvoir identifier les causes
01:16:03 des problèmes que nous avons à traiter.
01:16:05 Or, il y a des causes précises.
01:16:07 Les causes précises, c'est la conjonction
01:16:09 de trois phénomènes qu'on refuse de prendre en compte,
01:16:12 qu'on refuse d'analyser.
01:16:13 - À savoir ?
01:16:14 - Premier phénomène, c'est la sortie de la religion.
01:16:16 La religion a été pendant des siècles
01:16:19 le ciment de la société.
01:16:20 Et le problème de notre société,
01:16:22 c'est que pour parler comme Jacques Généreux,
01:16:24 c'est une société sans société.
01:16:26 Le deuxième phénomène, c'est la faillite
01:16:28 du communisme historique, qui pendant, là encore,
01:16:31 pendant au moins un, deux siècles,
01:16:33 a servi de ciment social.
01:16:35 Le troisième phénomène, c'est le triomphe
01:16:37 du libertarisme et de l'individualisme
01:16:40 libertaire anglo-saxon.
01:16:41 C'est le triomphe du capitalisme,
01:16:43 qui fait que nous vivons dans un monde sans société.
01:16:47 Hegel l'a très bien expliqué,
01:16:48 il n'y a plus d'éthique sociale.
01:16:50 - Vous avez fait sourire votre voisin,
01:16:51 Claude Badière.
01:16:52 - Et comme il n'y a plus d'éthique sociale,
01:16:54 il n'y a plus, évidemment, de sens du devoir,
01:16:56 il n'y a plus de sentiment de partage
01:16:59 du destin commun que constitue toute société.
01:17:02 Toute société est un destin commun.
01:17:04 Or, ici, nous ne partageons plus de destin commun.
01:17:07 Voilà les causes profondes sur lesquelles
01:17:09 il faudrait aussi commencer par travailler.
01:17:12 - Mais là, on en a pour 20 ans.
01:17:13 Et en 20 ans, il peut se passer beaucoup de choses,
01:17:15 Monsieur Badière.
01:17:15 - Si on en a pour 20 ans et si on ne le fait pas aujourd'hui,
01:17:18 on n'aura pas résolu le problème dans 30 ans.
01:17:21 Votre temps n'est jamais trop tard.
01:17:22 Et à mon avis, on ne sera jamais trop tôt
01:17:23 pour résoudre ces difficultés-là.
01:17:25 - Non, non, mais j'entends.
01:17:25 Vous avez fait sourire, Danislas Slick. Pourquoi ?
01:17:28 - Je ne sais pas si on se rend compte
01:17:30 que quand on parle de causes profondes,
01:17:32 depuis le début de ce plateau,
01:17:34 et en particulier de ce sujet-là,
01:17:35 on n'a pas parlé d'un sujet qui, pour moi, est majeur.
01:17:37 Et peut-être que ça ne fait pas plaisir d'en parler.
01:17:39 Peut-être que ce n'est pas populaire d'en parler.
01:17:41 Mais je m'en fiche.
01:17:42 Je vais faire hurler mes voisins de droite.
01:17:43 Il y a une cause profonde,
01:17:45 pardon, il faut le dire, qui est l'immigration.
01:17:47 Vous avez une part, aujourd'hui, en France,
01:17:49 de la jeunesse qui est issue de l'immigration,
01:17:52 qui a fait sécession avec la France,
01:17:53 qui déteste la France et qui est celle
01:17:55 dont parlait Monsieur dans son témoignage,
01:17:56 d'ailleurs extrêmement intéressant
01:17:58 et dont je pense qu'il est fondamental
01:17:59 qu'il arrive de temps en temps à la télévision
01:18:00 parce qu'on n'entend pas assez.
01:18:02 Et donc, c'est très précieux à mes yeux.
01:18:03 Je pense que ces témoignages-là,
01:18:05 ces jeunes-là qui ont fait sécession avec la France,
01:18:08 si on ne répond pas, d'une part, effectivement,
01:18:11 avec l'urgence, avec des lois,
01:18:14 avec, sans doute, et là, je vous rejoins,
01:18:16 avec des réponses plus structurantes
01:18:18 sur l'histoire de notre pays,
01:18:19 sur ce qu'est devenue la France
01:18:21 depuis la fin du christianisme,
01:18:22 ou en tout cas la dé-catholicisation des esprits,
01:18:24 sans doute, mais que diable !
01:18:27 Ça fait 20 minutes qu'on parle,
01:18:28 5 minutes que vous parlez,
01:18:29 vous ne mentionnez...
01:18:30 - J'avance sur les vidéos parce qu'il reste 2 minutes.
01:18:33 - Vous n'avez pas mentionné l'immigration.
01:18:34 Le problème, ce n'est pas tant les discours qu'on tient,
01:18:36 comme vous le disiez,
01:18:37 c'est les discours qu'on ne tient pas.
01:18:38 Et il faut le dire, oui,
01:18:39 pardon, ce n'est pas agréable à entendre,
01:18:41 mais on a fait venir des millions de gens
01:18:42 dont une part significative de la jeunesse
01:18:44 a fait sécession avec la France.
01:18:46 - Donc le problème n'est pas le problème de l'immigration,
01:18:48 mais le problème de l'intégration.
01:18:50 - Non, je pense qu'il y a eu le problème de...
01:18:51 Puisqu'à un moment, la quantité fait la qualité,
01:18:53 et donc l'immigration est un problème.
01:18:55 - Justement, pourquoi on n'intègre des populations étrangères ?
01:18:56 - Agnès Séverine.
01:18:57 - Pour conclure, il y a les causes, évidemment,
01:18:59 et vous avez raison,
01:19:00 c'est une réponse globale qu'il faudrait apporter.
01:19:02 Mais il y a aussi les conséquences,
01:19:04 et les Français ont tous les jours, sous les yeux,
01:19:07 un État impuissant à faire respecter son autorité,
01:19:09 et c'est cette impuissance qui dope les voyous.
01:19:12 Voilà, c'est ce que je voulais dire.
01:19:14 - Dans 8 minutes, on va entendre Gérald Darmanin
01:19:16 à propos des Jeux olympiques.
01:19:18 C'est vrai que cette soirée,
01:19:19 particulièrement sur les Champs-Élysées,
01:19:21 c'est 800 000 à 1 million de personnes
01:19:23 qui étaient massées sur l'avenue parisienne,
01:19:26 et cette nuit était une forme de test.
01:19:28 Mais là encore, il a fallu mettre les moyens.
01:19:30 Vous savez qu'il y a des Parisiens,
01:19:32 ou pas des Parisiens, d'ailleurs,
01:19:33 des gens qui sont venus sur les Champs-Élysées,
01:19:35 qui ont passé une demi-heure, voire une heure,
01:19:36 sur des contrôles de police avant d'arriver sur l'avenue.
01:19:38 Donc si c'est le prix à payer
01:19:40 pour que le JO se déroule bien,
01:19:43 il va falloir être patient, chers amis,
01:19:45 qui voudraient profiter de ces Jeux olympiques.
01:19:47 On va entendre le ministre,
01:19:48 et Reda Bellah vous dira un mot là-dessus.
01:19:50 On va parler de Gérard Depardieu,
01:19:52 qui est plus que jamais dans la tourmente,
01:19:53 et ses artistes qui continuent de signer
01:19:55 des pétitions contre l'acteur français.
01:19:59 Mais d'abord, 22h59,
01:20:01 Mathieu Dewez, l'essentiel de l'actu.
01:20:04 C'était l'un des débats animés de la soirée,
01:20:11 la nuit de la Saint-Sylvestre,
01:20:13 qui fut festive et relativement calme.
01:20:15 C'est le bilan dressé aujourd'hui
01:20:16 par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:20:19 389 interpellations en France
01:20:21 et une baisse de 10% des voitures incendiées,
01:20:23 mais des incidents ont éclaté dans plusieurs villes,
01:20:25 dont Tourcoing, Bordeaux et Angers.
01:20:28 L'eau, de nouveau, porte des maisons dans le Pas-de-Calais.
01:20:30 Le département est toujours en vigilance orange pour crues.
01:20:33 De nouvelles pluies sont attendues demain.
01:20:35 Elles pourraient affecter des sols encore sensibles
01:20:37 après les inondations de novembre.
01:20:39 Le Finistère et le Morbihan sont également
01:20:41 en vigilance orange pour pluies et inondations.
01:20:44 Il était le dernier survivant lyonnais du camp Doshvitz.
01:20:47 Claude Bloch est mort à 95 ans.
01:20:49 Il avait été arrêté à l'âge de 15 ans
01:20:51 avec sa mère et son grand-père.
01:20:53 Emmanuel Macron lui a rendu hommage, je cite,
01:20:55 "Toute sa vie, il fut un passeur de la mémoire de la Shoah.
01:20:58 C'est à nous tous que revient le devoir
01:21:00 de continuer à la transmettre."
01:21:04 Merci Mathieu Dewez.
01:21:06 Cette soirée de fête populaire sur les Champs-Elysées,
01:21:08 c'était aussi une forme de test, je le disais,
01:21:11 en matière de sécurité avant les Jeux olympiques
01:21:13 qui vont démarrer fin juillet prochain.
01:21:14 Ça arrive vite, dans sept mois à peine.
01:21:16 Est-ce qu'on est prêt, monsieur le ministre de l'Intérieur ?
01:21:20 Les préoccupations qui peuvent s'exprimer,
01:21:22 puisque nous sommes dans une menace terroriste très importante.
01:21:24 Et puis organiser les Jeux olympiques en France,
01:21:27 c'est une fois par siècle.
01:21:28 Donc évidemment, c'est très important.
01:21:30 Mais je voudrais quand même constater avec vous,
01:21:32 ça fait quatre ans que je suis ministre de l'Intérieur,
01:21:34 que l'année dernière, le Saint-Sylvestre
01:21:35 s'est également très bien passé.
01:21:37 Nous avons pu accueillir cette année
01:21:39 un très grand événement sportif,
01:21:41 qu'est le Coup de monde de rugby,
01:21:42 qui est le cinquième événement mondial sans aucun incident.
01:21:45 Nous avons pu accueillir le roi et la reine d'Angleterre
01:21:47 en même temps, le pape à Marseille,
01:21:49 tout cela sans aucun incident.
01:21:51 Donc la France sait organiser ces grands événements,
01:21:54 capable d'avoir un million et demi de personnes
01:21:55 sur les Champs-Élysées sans aucun problème,
01:21:57 et grâce au professionnalisme du ministère de l'Intérieur,
01:22:00 des policiers, des gendarmes, des sapeurs-pompiers, des préfets.
01:22:03 Donc je suis très confiant, très concentré.
01:22:05 La sénatrice LR de Paris, je le rappelle,
01:22:10 vous êtes d'accord avec le ministre ?
01:22:12 Écoutez, je suis en partie d'accord,
01:22:15 mais après, il faut juste reconnaître
01:22:18 que beaucoup d'événements olympiques
01:22:20 vont se jouer dans le 7e arrondissement de Paris.
01:22:23 On a vu qu'il y avait un attentat près de la Tour Eiffel.
01:22:25 Pour ceux qui l'ignorent, le 7e arrondissement
01:22:26 est l'arrondissement notamment de la Tour Eiffel.
01:22:28 Où ? Les quai de Seine.
01:22:29 C'est autour du 7e et du 15e.
01:22:30 Sur les quais de Seine où vont se tenir la cérémonie d'ouverture.
01:22:34 Et en fait, il y a eu un attentat,
01:22:36 il n'y a pas si longtemps, près de la Tour Eiffel.
01:22:37 Abdirakhim.
01:22:38 Dans la nuit de samedi à dimanche,
01:22:40 il y a une fillette de 7 ans qui a été agressée sexuellement.
01:22:42 L'auteur a été arrêté.
01:22:45 Et donc, il me semble...
01:22:46 Au Trocadéro.
01:22:47 Vous parlez d'une agression au Trocadéro.
01:22:48 Au Trocadéro.
01:22:48 Ce sont les jardins qui jouxent la Tour Eiffel.
01:22:50 Voilà.
01:22:50 Donc, qui est le site en fait où vont se tenir les JO.
01:22:55 Et donc, évidemment qu'il y a une impréparation,
01:22:57 il y a une absence d'anticipation,
01:22:59 mais surtout, nous, ce qu'on demande en urgence,
01:23:01 moi, ça me semble l'enjeu absolument prioritaire
01:23:03 avant de savoir s'ils vont être populaires, pas chers, chers.
01:23:05 C'est l'enjeu de sécurité du site.
01:23:08 Pourquoi ? Encore une fois,
01:23:09 parce que beaucoup de choses vont se passer autour du Champ de Mars.
01:23:11 Ce qu'on demande nous avec Rachida Dati et Philippe Goujon,
01:23:13 qui est le maire du 15e,
01:23:14 c'est de réfléchir éventuellement à sécuriser le Champ de Mars,
01:23:17 ce qui n'est pas un Champ de Mars, c'est un champ de ruines
01:23:19 où tous les crimes peuvent se produire,
01:23:21 et notamment des agressions sexuelles.
01:23:23 Et donc, il y a une police municipale dédiée
01:23:26 avec des policiers municipaux et des policiers nationaux.
01:23:29 Il y a des policiers municipaux à Paris.
01:23:31 Mais il n'y en a pas suffisamment.
01:23:32 Oui, mais la police municipale, elle n'est pas armée à Paris.
01:23:34 Je vais vous parler de ma DTV.
01:23:35 J'étais il y a quelques jours sur le Champ de Mars
01:23:37 et j'ai vu des patrouilles de policiers municipaux à scooter.
01:23:39 Oui, mais nous, ce qu'on demande, c'est H24,
01:23:41 c'est-à-dire qu'il y ait une police municipale dédiée
01:23:43 et qu'il soit sur place H24,
01:23:46 et éventuellement une sécurité privée, en fait,
01:23:48 en plus de la sécurité publique.
01:23:50 Et ça, Hidalgo s'y refuse par pur dogmatisme.
01:23:52 Ce qui effraie surtout les experts de sécurité
01:23:55 au-delà de la compétition globale
01:23:57 et ses trois semaines de compétition,
01:23:59 c'est cette fameuse cérémonie d'ouverture,
01:24:00 qui, je le rappelle à ceux qui l'ignoreraient,
01:24:02 qui sera complètement inédite,
01:24:04 qui n'aura pas lieu dans un stade,
01:24:06 pardon, mais sur plusieurs kilomètres tout au long de la Seine.
01:24:09 Or, je pense notamment à Alain Bauer,
01:24:12 que personne ne pourrait qualifier d'amateur, grand criminologue,
01:24:16 qui rappelait encore il y a plusieurs mois
01:24:17 et qui le rappelle à l'envie que c'est déraisonnable,
01:24:20 dangereux, qu'on manque d'humilité sur cette affaire.
01:24:23 Est-ce qu'on ne s'est pas vu un petit peu trop beau
01:24:25 dans le contexte actuel, dans la menace actuelle
01:24:28 d'organiser ces Jeux et notamment
01:24:30 cette extrêmement ambitieuse cérémonie d'ouverture ?
01:24:35 - Vous avez raison.
01:24:36 - Pas d'accouche, moi.
01:24:37 - Il y a plusieurs questions.
01:24:38 Est-ce que ces Jeux se passeront bien ?
01:24:41 Certainement, en tout cas, espérons-le
01:24:43 et tout sera fait pour que ce soit le cas.
01:24:45 Est-ce que nous sommes prêts ?
01:24:46 Certainement pas, en tout cas pas complètement.
01:24:48 Et notamment par rapport à ce que vous venez d'évoquer,
01:24:51 cette folie qui est d'organiser une cérémonie d'ouverture,
01:24:54 non pas dans un lieu fermé,
01:24:56 ce qui se fait traditionnellement dans un stade,
01:24:57 où là il est beaucoup plus facile de contrôler les flux,
01:25:00 les personnes, les gens qui rentrent,
01:25:02 ceux qui peuvent porter sur eux,
01:25:03 mais sur un espace complètement ouvert au public,
01:25:07 alors qu'il va être d'une certaine façon fermé.
01:25:08 Je pense que l'exemple de...
01:25:10 - Ou alors vous allez avoir des contrôles fous
01:25:13 et il faudra y aller trois jours avant
01:25:14 pour avoir sa place, peut-être,
01:25:16 au moment de la cérémonie d'ouverture.
01:25:17 - Je pense que ce qui s'est passé hier sur les Champs-Elysées...
01:25:20 - Ça va se passer.
01:25:20 - Mais bien au-delà, puisque...
01:25:22 - Il y a des gens qui n'en pouvaient plus hier sur les Champs,
01:25:23 qui ont passé au final une très bonne soirée,
01:25:25 mais qui ont passé une heure sur les avenues perpendiculaires
01:25:28 pour passer les barrages filtrants.
01:25:29 - Mais là, vous n'évoquez finalement que ceux
01:25:31 qui sont venus au spectacle, qui en ont profité,
01:25:34 mais on ne parle pas des riverains,
01:25:35 qu'ont vécu les riverains,
01:25:37 qui n'ont reçu aucune information,
01:25:38 dont beaucoup se sont fait retirer leur voiture.
01:25:40 Alors peut-être que ça leur a permis
01:25:42 de ne pas les récupérer brûlés,
01:25:43 mais sans aucune information,
01:25:44 sans aucun arrêté de circulation,
01:25:46 donc sans respect de la loi.
01:25:47 J'espère que ça servira
01:25:49 pour un peu mieux respecter la réglementation.
01:25:51 Mais les gens ont vécu un relatif enfer
01:25:54 parce que bloqués,
01:25:55 je me suis retrouvé dans cette situation,
01:25:56 donc j'en parle comme témoin direct.
01:25:58 Je reconnais que c'était très bien organisé,
01:26:01 que ça semblait très bien pensé.
01:26:03 Vous aviez un certain nombre de contrôles de police.
01:26:06 En montant une rue, vous arriviez au bout de la rue,
01:26:08 il y avait tout d'un coup un contre-ordre de la police,
01:26:10 il fallait repartir.
01:26:11 Le résultat, et c'est le résultat qui compte,
01:26:12 c'est que ça s'est extrêmement bien passé.
01:26:14 C'était peut-être une répétition générale,
01:26:16 mais il ne faudra pas tenir compte que des visiteurs,
01:26:18 il faudra aussi tenir compte des Parisiens,
01:26:20 dont certains sont encore à Paris
01:26:21 et qui doivent vivre, certains travailler,
01:26:23 certains se déplacer.
01:26:24 - Vous savez que vous avez énormément de Parisiens,
01:26:25 je ne l'apprends encore une fois à personne,
01:26:26 mais l'objectif de la moitié des Parisiens,
01:26:29 c'est de savoir comment ils vont pouvoir quitter la ville
01:26:30 entre le 23...
01:26:33 Vous avez dit, c'est quoi la date des jeux déjà ?
01:26:34 - 26. - 26 juillet jusqu'au 11 août.
01:26:38 Rayda Bellah, un mot sur cette cérémonie d'ouverture,
01:26:40 elle vous fait peur ?
01:26:42 - Alors, c'est 40 000 militaires, gendarmes, policiers,
01:26:45 vous imaginez ?
01:26:46 - Donc ça va très bien, ça va être comme hier en fait !
01:26:48 Vous allez mettre tellement de moyens,
01:26:50 vous allez tellement épuiser.
01:26:52 - Pour le coup, il y a des moyens,
01:26:54 mais moi, ce qui me dérange, je suis désolé de le dire,
01:26:57 c'est qu'on ne sait rien, nous, policiers,
01:27:00 sur les missions exactes qu'on va faire,
01:27:02 comment on va être, en termes logistiques, utilisés,
01:27:05 comment on va être utilisés en termes opérationnels.
01:27:07 - Vous avez des échéances ?
01:27:08 Vous savez quand est-ce que vous serez briefés, informés ?
01:27:10 - Je vous ai dit, j'ai fait une réunion le 21,
01:27:13 j'y étais, j'espère qu'il y en aura encore une nouvelle.
01:27:16 - Et vous êtes sorti avec quelles infos de cette réunion en fait ?
01:27:20 - J'ai les notes là, mais bon...
01:27:21 - Non, non, mais je ne vous demande pas de me faire le débriefing,
01:27:23 mais je veux vous dire...
01:27:24 - Est-ce que vous êtes sortis avec plus d'infos avant qu'après ?
01:27:26 - Non, c'est ça le problème.
01:27:28 Sur nous, nos missions, alors oui, c'est sûr, l'aspect sécuritaire,
01:27:32 on a fait des constats, c'est clair,
01:27:35 parce qu'il ne faut pas oublier aujourd'hui que ce soit les Parisiens,
01:27:40 ou les gens de banlieue, ou même en province,
01:27:42 parce qu'on veut être renforcés par des collègues de province.
01:27:44 - Et puis il y a les compétitions.
01:27:45 - Vous aurez toujours des opportunistes qui vont profiter pour cambrioler,
01:27:48 des agressions, on l'a vu avec le match...
01:27:52 - Oui, les 40 000 policiers qui seront autour de la cérémonie d'ouverture,
01:27:54 ils ne seront pas dans toutes les autres villes de France...
01:27:57 - Et comment ça va se passer pour les autres collègues qui sont dans les commissariats ?
01:27:59 Est-ce qu'eux aussi, ils n'auront pas le droit de...
01:28:01 Je suis désolé, je suis presque pour ma paroisse,
01:28:03 mais est-ce qu'ils n'auront pas le droit de poser une journée aussi ?
01:28:04 On ne sait absolument rien du tout.
01:28:07 On a eu une année 2023 qui va être compliquée.
01:28:11 Moi, je vous le dis, je pense que dès le mois de janvier,
01:28:13 en tout cas, notre organisation syndicale,
01:28:15 elle va se positionner pour avoir un retour,
01:28:18 on va dire, sur l'investissement des policiers en 2023,
01:28:20 qui était très complexe, puisque les JO vont être compliquées,
01:28:25 et puis les actes de délinquance qui s'accroient,
01:28:30 on a six mois encore, et ça va être très dur pour nous.
01:28:32 - Un ou deux derniers mots.
01:28:35 C'est vrai que moi, je viens d'entendre, on vient tous d'entendre Gérald Darmanin,
01:28:37 qui notamment a pris pour exemple,
01:28:39 pour se réjouir la Coupe du monde de rugby,
01:28:41 qui s'est très bien passée.
01:28:42 Alors, je vais me permettre de dire que le rugby ne draine pas forcément
01:28:45 les mêmes spectateurs que d'autres sports.
01:28:48 Et puis, il oublie de mentionner peut-être le ministre de l'Intérieur,
01:28:51 à dessein, certainement,
01:28:52 le fiasco de la finale de la Ligue des champions de mai 2022.
01:28:55 Nous étions passés pour...
01:28:58 Je ne vais pas finir ma phrase.
01:28:59 Denis Ciclik et tous les trois, allez-y.
01:29:02 Un mot chacun, et puis on va avancer sur un tout autre sujet,
01:29:04 à savoir le cas Gérard Depardieu.
01:29:06 Allez, un commentaire chacun.
01:29:07 - Je ne connais pas dans les détails techniques,
01:29:10 les dispositifs de sécurité qui sont mis en oeuvre,
01:29:12 donc je ne peux pas commenter sur un sujet que je ne connais pas.
01:29:13 En revanche, je ne peux qu'espérer une chose,
01:29:16 c'est que mon pays ne soit pas encore ridicule.
01:29:18 Qu'on ne soit pas à nouveau la Résa du monde,
01:29:21 parce qu'on est trop souvent à la Résa du monde.
01:29:23 Ça a été vrai quand on a organisé des événements,
01:29:25 vous avez mentionné la finale de la Ligue des champions,
01:29:26 mais on ne se rend pas compte.
01:29:28 Moi, j'ai une grand-mère qui est étrangère, qui vit à l'étranger,
01:29:31 qui est roumaine et qui m'a dit "mais c'est quoi ?
01:29:33 Comment c'est possible ?"
01:29:34 - Après, essayons d'être honnêtes et objectifs.
01:29:36 Hier, il y avait un million de personnes sur les Champs-Élysées,
01:29:38 on ne s'est rien passé.
01:29:39 Enfin, il ne s'est rien passé, il n'y a pas eu d'acte de délinquance.
01:29:41 - Mais à partir du moment où on est...
01:29:43 - À partir du moment quand vous voulez, vous pouvez.
01:29:45 Et l'État veut, donc il pourra.
01:29:47 - On pourra même mettre l'année prochaine,
01:29:49 pour le nouvel an, 400 000, 500 000 policiers.
01:29:51 Il faudra en recruter beaucoup, mais pourquoi pas après tout ?
01:29:53 Oui, on peut toujours,
01:29:54 mais le problème, c'est qu'il y a un moment où on ne pourra plus.
01:29:57 Donc moi, j'espère juste, et c'est mon mot sur ce sujet,
01:29:59 que la France ne va pas se ridiculiser une nouvelle fois,
01:30:01 comme ça arrive malheureusement trop souvent avec Emmanuel Macron.
01:30:04 - On a 400 000 personnes, je lis les différentes dépêches en moyenne
01:30:07 qui seront attendues pour cette cérémonie d'ouverture sur les quatre scènes.
01:30:12 - Allez gérer 400 000 personnes sur combien de kilomètres, Edda ?
01:30:14 Vous le savez ?
01:30:15 - Je n'ai pas le chiffre exact, mais sur plusieurs kilomètres.
01:30:19 - Il va y avoir des restrictions de circulation ?
01:30:21 - Oui, juste nuance par rapport à hier soir,
01:30:23 c'est que dans les 400 000, il y aura beaucoup de chefs d'État et de gouvernements étrangers.
01:30:26 - Oui, mais là, ils seront peut-être aussi construits dans un endroit très précis.
01:30:30 - Oui, mais ça veut dire encore plus de tensions,
01:30:32 encore plus de gestion de VIP.
01:30:33 - Et puis les athlètes sur les bateaux, vous avez aussi ça à gérer.
01:30:37 Enfin bon, je ne veux même pas...
01:30:39 On n'est pas raisonnable, on a manqué d'humilité.
01:30:42 - Moi, j'espère comme tout le monde que ça va bien se passer.
01:30:47 Mais j'aimerais revenir sur ce que vous avez dit,
01:30:48 à savoir que la plupart des Parisiens, ils ont juste envie de s'en aller.
01:30:52 - Après, je dis ça au pifomètre, je n'ai pas sondé la capitale.
01:30:57 - Mais tous les gens à qui je parle, ils disent
01:30:59 "Soit partir, soit mettre mon logement parce que vous allez le vendre à 1000 euros la nuit".
01:31:03 - C'est de toutes les manières inabordables pour les Jeux olympiques,
01:31:05 donc la plupart des Parisiens n'y assisteront pas.
01:31:07 Les étudiants ont été chassés pour pouvoir mettre je ne sais qui.
01:31:11 On a vu même les tarifs du métro qui vont devenir...
01:31:13 - Le monde sera à Paris, sauf les Parisiens.
01:31:15 - Mais la Concorde va être fermée dès le mois de juin,
01:31:18 la Concorde va être fermée dès le mois de mars, pardon.
01:31:20 - Donc ça pose une question...
01:31:21 - Et prenez votre voiture surtout.
01:31:23 - Est-ce que Paris est encore aux Parisiens ?
01:31:25 Et moi, il y a une chose que je regrette, c'est que ces événements sportifs,
01:31:28 c'est la grande société du spectacle,
01:31:30 c'est fait pour faire plaisir au monde entier, etc.
01:31:33 Mais moi, j'aurais préféré qu'on fasse une exposition universelle.
01:31:36 - Parce qu'une exposition universelle, alors peut-être que c'est moins superficiel,
01:31:40 moins la logique Instagramable dont nous parlions tout à l'heure,
01:31:42 mais c'est quelque chose qui change la face de la ville dans laquelle nous vivons.
01:31:46 - Oui, mais c'est beau aussi.
01:31:47 - Quand il y a des expositions universelles à Paris...
01:31:48 - Là, on est d'un point de vue sécuritaire.
01:31:49 Je me permets encore une fois de parler humblement,
01:31:51 je vais arrêter de donner mon avis personnel parce que je suis loin d'être là pour ça,
01:31:55 mais j'ai eu la chance de faire le métier de journaliste de sport
01:31:57 pendant une quinzaine d'années, d'avoir couvert plusieurs Jeux olympiques.
01:32:01 Et je peux vous dire que quand vous êtes dans une ville,
01:32:02 dans un pays qui respire les Jeux olympiques,
01:32:04 qui les vit et qui les célèbre, c'est magnifique.
01:32:08 C'est magnifique parce que vous avez des gens du monde entier,
01:32:10 vous avez une effervescence, vous avez des familles, des enfants
01:32:13 qui ont attendu ce moment depuis une dizaine d'années,
01:32:15 parce qu'il y a 10, 15 ans, entre le moment où vous savez que vous êtes la ville
01:32:19 et le moment où les Jeux se déroulent.
01:32:21 Donc c'est une fête, c'est de l'espoir, c'est des couleurs dans tous les sens,
01:32:25 des moments à partager, etc.
01:32:27 Et une vibration ambiante qui est magnifique à vivre.
01:32:30 Magnifique !
01:32:31 - Je vous crois sur parole.
01:32:32 - Là, on est sur un truc de sécurité qui n'est pas géré.
01:32:34 - Mais comment vous expliquez que tous les pays émergents,
01:32:36 ils se battent pour faire des expositions universelles ?
01:32:38 Que tous les pays qui se sont battus pour faire des expositions universelles,
01:32:40 depuis que ça existe, ça a toujours été les grands pays émergents.
01:32:43 Quand la France faisait des expositions universelles,
01:32:45 c'était là qu'elle était la plus grande.
01:32:47 Les Jeux olympiques, c'est un truc de pays qui veut rentrer, c'est sympathique,
01:32:50 il y a la joie, tout ce que vous avez décrit, je suis d'accord avec vous.
01:32:52 Mais c'est la logique du spectacle, ce n'est pas la logique de la grandeur.
01:32:55 La logique de vouloir se déplacer, se réinventer, reconstruire son pays,
01:32:59 le construire, c'est le cas échéant.
01:33:01 Ce sont tous les pays émergents qui font des Jeux olympiques.
01:33:03 Plus vite, plus haut, plus fort.
01:33:04 Si tu le sais, tu le sais fort, tu le sais.
01:33:05 C'est le dépassement de soi, c'est le sport amateur qui est aux yeux du monde.
01:33:09 Et une fierté pour tous les gens qui le regardent.
01:33:12 Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous, mais bon.
01:33:14 J'ai moins d'expertise sur les expositions universelles,
01:33:17 donc on pourra en discuter un petit peu plus tard.
01:33:19 Tout dernier mot là-dessus ?
01:33:20 - Un dernier mot, d'abord sur votre bandeau "La France, est-elle prête ?"
01:33:24 Je crois qu'en fait, il serait évidemment extrêmement préoccupant
01:33:29 que la France se sente prête.
01:33:31 Et que lorsque l'on se donne un challenge pareil,
01:33:33 lorsqu'on veut organiser un événement de cette ampleur,
01:33:38 il serait effectivement plus inquiétant que les pouvoirs publics se sentent prêts,
01:33:44 qu'ils se sentent concernés,
01:33:46 et dans le devoir évidemment d'optimiser les conditions d'organisation.
01:33:51 Alors maintenant, est-ce que c'est un mauvais choix ?
01:33:53 Est-ce que dans le contexte politique international et national,
01:33:57 il aurait fallu ne pas organiser les Jeux Olympiques ?
01:33:59 Je crois que non.
01:34:00 En revanche, ce qui se dessine,
01:34:03 c'est quand même une manifestation effectivement extrêmement sélective et non populaire,
01:34:07 puisque le prix des billets est extrêmement élevé.
01:34:11 Une manifestation qui va céder en fait,
01:34:15 ou sacrifier l'esprit de l'olympisme à un encadrement maximal
01:34:20 et une politique sécuritaire qui va finalement tétaniser,
01:34:23 paralyser les Français.
01:34:26 Alors la grande fête du sport dont vous nous parlez,
01:34:28 la grande fête de l'olympisme tel que c'est parti,
01:34:33 ce n'est pas gagné.
01:34:35 Bon, vous savez quel sera le coût moyen d'une chambre d'hôtel pour les Jeux ?
01:34:41 Le coût moyen d'une chambre d'hôtel ?
01:34:42 Je crois que c'est 300 euros.
01:34:43 Ah, moi j'ai noté 1033 euros.
01:34:45 Ah oui, oui, c'est ça.
01:34:46 1033 euros.
01:34:48 Le coût hôtel-transport, pardon, par jour.
01:34:51 1033 euros.
01:34:53 Oui, en effet.
01:34:54 C'est colossal.
01:34:55 Qu'est-ce que vous me dites ?
01:34:56 Pour ?
01:34:57 Une location de studio, 600 euros en moyenne.
01:34:59 Une studette.
01:35:00 Une studette.
01:35:00 C'est plus beau.
01:35:01 Une chanelle.
01:35:02 Oui, ça, bref.
01:35:03 Bon, allez, on avance avec ces quelques 8000 artistes
01:35:08 qui ont signé en à peine 48 heures une contre-tribune.
01:35:11 En réponse, tribune, contre-tribune,
01:35:13 après je ne sais pas quel est le mot qui suit,
01:35:15 mais en réponse à celle publiée dans le Figaro
01:35:18 appelant à ne pas effacer Gérard Depardieu.
01:35:21 Merci à tous les artistes, connus ou non.
01:35:24 On a dit cette signature, cette pétition,
01:35:28 dont les chanteurs ou chanteuses, Angèle, Loan,
01:35:31 ou le rapport Medin, a écrit sur X,
01:35:34 donc le collectif Cerveau Non Disponible,
01:35:36 qui a recueilli ces signatures.
01:35:38 Un petit sujet pour mieux comprendre cette situation,
01:35:41 justement, cette petite affaire, et on en discute.
01:35:44 On appelle cela un rétro-pédalage.
01:35:47 Quelques jours après avoir co-signé cette tribune
01:35:50 de soutien à Gérard Depardieu,
01:35:52 plusieurs artistes se désolidarisent, un par un, de ce texte.
01:35:56 Illustration dans ce message,
01:35:58 publié par l'actrice Carole Bouquet le 29 décembre.
01:36:01 Je ne soutiens pas les idées et valeurs
01:36:03 associées aux journalistes porteurs de cette tribune.
01:36:05 Lui donner de la visibilité par l'entremise de Gérard
01:36:07 me met, comme vous pouvez l'imaginer, profondément mal à l'aise.
01:36:11 La cause de ce mal aise, Yanis,
01:36:13 aziadi acteur et éditorialiste pour le magazine Causeur,
01:36:16 supposé proche de Sarah Knafo,
01:36:18 conseillère et compagne d'Éric Zemmour.
01:36:21 Une information qu'il dément.
01:36:23 Un mal aise partagé par Yvan Attal ou José Daïan.
01:36:27 Chez nos confrères du Point, Nadine Trintignant
01:36:29 parle même d'une grave erreur.
01:36:31 Hier, c'était au tour de Pierre Richard de faire machine arrière.
01:36:34 J'ai accepté de signer cette tribune
01:36:36 uniquement au nom de la présomption d'innocence.
01:36:39 Malheureusement, ce texte ne reflète pas le soutien
01:36:41 que je porte à toutes les victimes d'agressions sexuelles.
01:36:44 J'ai signé sans connaître la mouvance idéologique
01:36:46 dans laquelle est voulu la plume de la pétition.
01:36:49 Vendredi, une contre-tribune a été lancée
01:36:52 à l'initiative du collectif Cerveau non disponible.
01:36:55 8000 artistes, dont les chanteuses Angèle et Louane, l'ont co-signée.
01:36:59 Ce texte qui répond donc à la tribune du camp pro de Pardieu,
01:37:05 mais aussi aux propos du chef de l'État, d'Emmanuel Macron,
01:37:07 qui a dénoncé le 20 décembre dernier une "chasse à l'homme",
01:37:10 je cite, contre l'acteur de 75 ans.
01:37:12 J'ajoute, c'est la chasse, enfin plutôt c'est la ronde des tribunes,
01:37:16 puisque une nouvelle a été publiée par 150 artistes
01:37:20 également dans Libération aujourd'hui.
01:37:23 Frédéric Fougera, comment vous appelez ça ?
01:37:26 De l'acharnement ou au contraire ?
01:37:28 - Je sais que... - Du scot annulé Gérard Depardieu à tout prix ?
01:37:31 - Non, je ne pense pas qu'on refasse l'histoire de toute façon.
01:37:34 On ne dit pas de gros mots à l'antenne, mais je pense que...
01:37:38 - Cacher cet immonde acteur que je ne saurais voir ?
01:37:41 - Non, non, c'est une connerie.
01:37:42 Je ne vais pas me faire d'ami, parce que je pense que tout le monde a tort.
01:37:45 Les signataires de toutes les tribunes ont tort.
01:37:47 - Ah bon ?
01:37:48 - Nous sommes dans un pays, un état de droit
01:37:50 où la justice est rendue par la justice.
01:37:52 Donc, quelle est l'intention de faire une tribune pour le soutenir,
01:37:55 pour l'accuser, pour l'enfoncer, pour essayer de le sortir de là ?
01:38:00 Est-ce que c'est donc...
01:38:01 Quelle est l'intention ?
01:38:02 C'est donc essayer d'exciter la justice de la rue
01:38:04 pour qu'une autre justice soit rendue ?
01:38:06 - Vous savez comme moi, d'où vient cette nouvelle vague
01:38:11 contre Gérard Depardieu ?
01:38:12 Ça ne vient pas du tout de la mise en examen pour viol
01:38:14 qui date de 2020 et en effet, dans laquelle la justice
01:38:18 finira par trancher et donnera sa réponse.
01:38:20 Cette nouvelle vague, elle vient des propos grossiers.
01:38:24 Oui, il n'y a pas d'autres mots qui ont été tenus par l'acteur
01:38:27 dans un reportage de complément d'enquête sur France Télévisions.
01:38:31 C'est de là que cette polémique et cette vague a été relancée.
01:38:35 - Peut-être que...
01:38:36 - Et après un reportage, on l'entend en Corée du Nord,
01:38:38 sexualiser notamment une jeune fille sur un cheval.
01:38:41 Vous avez certainement vu ces images comme beaucoup d'entre nous.
01:38:44 Je ne suis pas certain que ça se limite à ce reportage,
01:38:47 en tout cas, ce qui a excité le tout.
01:38:49 - Les reproches qui lui sont faits datent en effet de cette mise en examen
01:38:53 et des différents témoignages qui arrivent.
01:38:54 Mais cette vague de haine contre lui, d'annulation,
01:38:58 est vraiment à rejaillir au moment de la diffusion
01:39:02 ou la découverte de ces images de complément d'enquête.
01:39:04 C'est une certitude.
01:39:05 - Mais largement aidé par la maladresse ou la tactique
01:39:08 du président de la République qui vient évoquer ce sujet
01:39:10 dans une émission où il aurait mieux fait...
01:39:12 - Il a été maladroit le président ?
01:39:13 - En parlant de chasse à l'homme ?
01:39:15 - Non, il a été maladroit d'en parler tout court, pour commencer.
01:39:17 - Il aurait dû rester sur la réserve,
01:39:19 il n'aurait pas dû accepter d'entrer dans ce genre de discours.
01:39:22 - Regardez ce que dit Pardon de me couper,
01:39:24 parce qu'on l'a omelette à l'antenne.
01:39:25 Et je vous laisse reprendre tout de suite, j'en suis désolé.
01:39:27 L'ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti,
01:39:28 qui dit au lieu de marteler, elle parle d'Emmanuel Macron,
01:39:30 au lieu de marteler que toute violence est une entaille
01:39:32 dans le contrat social, il a préféré faire le choix de la démagogie,
01:39:35 celle que lui semblait lui indiquer des sondages contestables.
01:39:38 Voilà ce qu'elle dit.
01:39:38 Il apparaît comme un homme du passé,
01:39:40 celui d'une France figée dans des clichés des années 50,
01:39:42 où un acteur serait forcément un homme aux pulsions incontrôlables.
01:39:45 Pardon, et vous reprenez.
01:39:47 - Non, je vous en prie, mais c'est facile de critiquer
01:39:49 ce que fait le président de la République.
01:39:50 Madame Filippetti, elle a été ministre,
01:39:52 elle, elle a pris le parti du silence quand elle était ministre.
01:39:54 Elle n'était pas gardes des sceaux, elle n'était pas policière,
01:39:56 elle ne pouvait pas intervenir directement,
01:39:58 mais enfin, elle avait un droit de parole, elle pouvait s'exprimer.
01:40:00 C'est un comédien, c'est le monde du cinéma.
01:40:03 Elle, elle a fait le pari, a priori,
01:40:05 à ma connaissance, elle a fait le pari du silence.
01:40:07 Donc, c'est toujours facile de jeter l'un thème sur les autres,
01:40:10 mais on a aussi éventuellement des responsabilités
01:40:12 quand on a été décideur public.
01:40:13 - Agnès Séverin, avec cette fameuse contre-tribune
01:40:16 aux 8000 signatures après seulement 48 heures,
01:40:19 est-ce qu'on est dans la chasse à l'homme
01:40:21 pour reprendre les propos du chef de l'État ?
01:40:23 - On est dans la chasse à l'homme.
01:40:24 - Donc vous, ça vous a plu ce qu'a dit Emmanuel Macron ?
01:40:25 - La chasse à l'homme, et je suis tout à fait d'accord avec vous,
01:40:27 je pense qu'il aurait dû être beaucoup plus prudent
01:40:29 et un peu plus équilibré dans son propos en disant
01:40:31 qu'il respectait la présomption d'innocence
01:40:34 et que justice devait passer.
01:40:35 Il est allé un peu trop loin.
01:40:37 C'est vrai qu'on peut être un acteur génial,
01:40:39 un très grand acteur et être un salaud, si je puis dire.
01:40:42 - C'est ce qu'est, selon vous, Gérard Depardieu ?
01:40:45 - Oui, et il n'empêche que c'est un homme de grand talent.
01:40:48 Cyrano s'est connu dans le monde, s'est enseigné à l'école.
01:40:51 C'est un grossier personnage.
01:40:53 Après, encore une fois, c'est la présomption d'innocence.
01:40:56 Et donc, moi, je trouve ça un peu, comment dire,
01:41:00 anormal d'avoir des positions totalement manichéennes,
01:41:04 ou pour ou contre.
01:41:04 Non, c'est pas pour ou contre.
01:41:06 On peut tout à fait reconnaître le talent de Gérard Depardieu,
01:41:09 de dire qu'en effet, il a beaucoup apporté à la culture française.
01:41:12 - Ania Séverine, pardon, mais là, vous me faites un peu dire en même temps
01:41:14 et je suis incapable de dire quel est le fond de votre pensée.
01:41:17 Est-ce que vous êtes d'accord avec ces 8000 signataires
01:41:24 qui veulent voir Gérard Depardieu tout simplement disparaître
01:41:27 de leur vie culturelle ?
01:41:28 Ou au contraire, vous êtes dans la lignée de Julie Depardieu,
01:41:32 bien sûr, sa fille et de ceux qui le défendent
01:41:35 et qui disent qu'on s'acharne sur un homme.
01:41:36 - Vous voyez, on ne peut pas avoir un propos équilibré.
01:41:37 J'essaie d'avoir un propos équilibré.
01:41:39 Reconnaître le talent et ce qu'il a apporté à la culture française.
01:41:42 Et d'un autre côté, reconnaître que c'est un personnage grossier,
01:41:44 vulgaire, qui parfois a des addictions,
01:41:46 qui peuvent entraîner des conséquences qui sont graves même pour lui,
01:41:48 qu'il se met en danger et que je serai toujours,
01:41:51 moi, de toute façon, du côté des victimes.
01:41:52 - Des artistes dans l'excès, je pense qu'il y en a plus que l'inverse.
01:41:55 Donc, il n'y aurait plus beaucoup de gens sur les planches des théâtres
01:41:58 et sur les écrans de cinéma si tout ce qui est dans l'excès devait être annulé.
01:42:02 - Ils ne commettent pas d'agression sexuelle.
01:42:04 - Personne n'a commis d'agression sexuelle au jeu de la justice pour le moment,
01:42:07 puisqu'il est présumé innocent.
01:42:09 - C'est ce que je dis.
01:42:10 - Oui, alors tous les trois, vous levez la main et on a le temps.
01:42:12 Il nous reste une bonne dizaine de minutes.
01:42:14 - Je lance le débat.
01:42:15 - J'ai tourné la tête et j'avais les trois avec la main levée.
01:42:18 C'est très bien parce que c'est un débat passionnant.
01:42:20 Tiens, je vous donne juste une info, Clodo m'a dit à vous reprenez.
01:42:22 La télévision suisse, ça je l'ai appris aujourd'hui,
01:42:25 la télévision suisse romande, donc francophone plutôt,
01:42:29 a décidé ces derniers jours de ne plus diffuser les films
01:42:32 dans lesquels joue Gérard Depardieu.
01:42:34 Clodo, va dire.
01:42:35 - Elle ne pouvait pas moins mal faire et mieux faire pour justifier ma prise de parole.
01:42:43 Moi, je crois qu'en fait, les deux tribunes,
01:42:46 celle des 60 artistes, puis celle des 8000 signataires,
01:42:50 elles nous racontent en fait une même chose
01:42:53 et elles nous racontent ce qu'il faut appeler ici véritablement
01:42:56 un conte de fées pour catéchisme de bac à sable.
01:42:59 - C'est à dire ?
01:43:00 - Un conte de fées pour catéchisme de bac à sable.
01:43:02 Revenons à la première tribune.
01:43:04 Attaquer Gérard Depardieu, c'est attaquer l'art.
01:43:10 C'est stupide.
01:43:11 - Et voilà.
01:43:12 - Et pourquoi c'est stupide ?
01:43:13 Parce que si ici on attaque Gérard Depardieu,
01:43:18 ce n'est pas du tout l'acteur qu'on attaque.
01:43:21 C'est l'homme qui tient des propos plus que déplacés
01:43:27 et c'est l'homme qui est suspecté,
01:43:31 même si la présomption d'innocence doit être ici mise en évidence,
01:43:35 qui est suspectée, qui est mise en examen.
01:43:37 - On dit agression sexuelle en 2020.
01:43:39 Il a été mis en examen en 2020.
01:43:40 - Donc en gros, première expression,
01:43:43 première modalité de ce conte de fées pour catéchisme de bac à sable,
01:43:47 quand on est un artiste, on ne peut pas être un salaud.
01:43:50 Quand on est un artiste, on ne peut pas être un prédateur.
01:43:53 Deuxième modalité, deuxième expression de ce catéchisme pour bac à sable,
01:44:02 si vous voulez, c'est si on est un salaud, on ne peut pas être un artiste.
01:44:08 Et si on est un salaud, si l'artiste est salaud,
01:44:11 on ne va pas aller voir ses films.
01:44:13 C'est exactement ce que beaucoup de gens ont déclaré.
01:44:15 Moi, à partir de maintenant,
01:44:16 je n'irai plus voir les films de Gérard Depardieu.
01:44:19 Et la télévision suisse décide de ne plus diffuser aucun film de Gérard Depardieu.
01:44:24 Alors, on peut penser que c'est absurde, mais en vérité, ce n'est pas absurde.
01:44:28 - Apparemment, on me précise que ce ne sont pas tous les films,
01:44:31 mais c'est les films où il a le rôle principal.
01:44:34 En même temps, Gérard Depardieu, quand il est dans un film,
01:44:36 il n'est pas figurant, les amis.
01:44:38 Donc merci pour l'info, mais bon, je ne connais pas de film de Gérard Depardieu,
01:44:41 pas derrière une vitrine de café.
01:44:43 - Alors, en vérité, ce n'est pas absurde.
01:44:46 Ça témoigne d'une représentation extrêmement contestable de la culture
01:44:51 et du rapport de la culture à la violence.
01:44:53 Je crois que depuis l'époque des Lumières,
01:44:56 on s'est persuadé à peu de frais et un peu rapidement
01:44:59 qu'il suffit de faire des progrès dans la culture
01:45:02 pour se perfectionner moralement et socialement.
01:45:06 Or, on voit bien que la République de Weimar jouxtait le camp de Burrenwald.
01:45:11 On sait bien que c'est le phare de la culture européenne
01:45:13 qui s'abîme dans la politique du Troisième Reich.
01:45:16 On sait que c'est bien Céline qui a décrit dans les pages les plus belles
01:45:19 la mort de sa chienne, Bessie, et qui a écrit "Les Bagatelles" pour un massacre.
01:45:23 On sait que Picasso, comment dire, était extrêmement brutal avec ses femmes.
01:45:27 Alors, est-ce qu'on va arrêter d'apprécier l'œuvre picturale de Picasso ?
01:45:32 Est-ce qu'on va arrêter de lire Louis Ferdinand, Céline ?
01:45:35 - Nathan Devers, la vérité, c'est que depuis "Me Too",
01:45:38 depuis une dizaine d'années, le cinéma français veut son Weinstein,
01:45:41 veut son Harvey Weinstein, et c'est Gérard Depardieu qui doit tenir ce rôle.
01:45:45 Il a une volonté d'avoir un "Me Too" à la française,
01:45:47 d'avoir son Weinstein français, et il est tout trouvé.
01:45:50 - Je voulais justement parler de "Me Too", donc merci pour la présentation.
01:45:53 D'abord, une remarque très simple, mais nous vivons dans l'ère des tribunes,
01:45:57 et des pétitions aussi, c'est-à-dire d'une volonté d'avoir un texte uniformisé.
01:46:01 C'est très dommage s'agissant d'artistes.
01:46:03 Moi, je préférerais écouter, au lieu d'avoir 60, 70, 100, 6000 artistes
01:46:07 qui signent le même texte, écouter ce que chacun et chacune d'entre eux
01:46:10 pourrait avoir à dire. Pourquoi ? Pour une raison très simple.
01:46:12 Comment on fait une tribune ?
01:46:13 Vous écrivez un petit texte, quelqu'un écrit un texte,
01:46:15 il l'envoie par mail à plein de gens, et puis les gens vont conditionner.
01:46:19 Donc ce qui se passe, c'est qu'au bout d'une journée ou deux,
01:46:20 vous avez 60 signataires, et ils vont dire à moi, je suis d'accord,
01:46:23 mais par contre, vous enlevez ce mot, etc.
01:46:25 Et à la fin, le texte qui reste, c'est un texte avec des slogans,
01:46:28 des éléments de langage, c'est de la communication.
01:46:31 Ce n'est pas un texte personnel, ce n'est pas un texte vibrant,
01:46:33 c'est un texte complètement aseptisé, quel que soit le contenu de la tribune.
01:46:36 Déjà, je n'aime pas tellement cette modalité.
01:46:38 Deuxièmement, en effet, il y a une chose qui m'étonne,
01:46:41 vraiment qui m'étonne, je pose une question faussement naïve.
01:46:44 C'est que là, manifestement, on nous parle d'actions de Gérard Depardieu
01:46:48 qui ont duré pendant 40 ans, avec des comportements qui sont intolérables
01:46:52 et des témoignages qui vont...
01:46:53 - Sur les plateaux de cinéma...
01:46:56 - On se pose tous la question, qu'est-ce qu'on ferait
01:46:58 si dans notre entourage, il y avait quelqu'un, un professionnel par exemple,
01:47:01 qui avait un comportement inadmissible et qui était très puissant ?
01:47:04 Je ne peux pas vous dire...
01:47:04 Enfin chacun, on peut tous imaginer qu'on aurait un comportement formidable,
01:47:07 on ne sait pas, mais en tout cas, il me semble que tout le monde se taise
01:47:11 pendant 40 ans et que tout le monde s'exprime,
01:47:13 une fois qu'il n'y a plus de risque à le faire parce que la personne
01:47:16 est déjà à terre, que dans les deux cas, c'est le symptôme d'un même conformisme.
01:47:20 Et que finalement, du silence, de la loi du silence à la loi de la meute
01:47:25 ou à la loi de la foule unanime, dans les deux cas,
01:47:28 c'est la même configuration sociale qui s'exprime.
01:47:31 Et il me semble que ce qui serait éthique, en tout cas, moi je me fais...
01:47:34 Vous voyez, je suis jeune, je me dis, ça peut m'arriver dans ma vie
01:47:36 de tomber sur quelqu'un qui aurait énormément de pouvoir
01:47:39 ou ça me coûterait cher si je devais dénoncer des actions intolérables.
01:47:42 Je me dis, je préférerais ne pas me taire pendant 40 ans
01:47:44 et venir une fois que la personne a été dénoncée par tout Paris déjà,
01:47:47 dire "Oh là là, regardez, c'est vraiment scandaleux".
01:47:49 Et moi, j'ai vu ça pendant 40 ans, mais je n'osais pas le dire.
01:47:52 Je pense, je trouve qu'il y a une forme de facilité
01:47:54 et un peu de mauvaise foi à se comporter ainsi,
01:47:56 même si c'est toujours difficile d'être le lanceur d'alerte avant tout le monde, bien sûr.
01:48:00 Mais il y a eu MeToo, c'est pour ça que je voulais te parler de MeToo.
01:48:03 Il y a eu MeToo, il y a déjà en 2019, c'est cela.
01:48:05 Donc, je veux dire, Depardieu, c'était quand même il y a 4 ans MeToo.
01:48:09 On voit bien que cette loi du silence n'a pas été cassée il y a 4 ans
01:48:12 et que là, quand même, qu'il y ait toujours des sortes de complaisances
01:48:16 jusqu'à ce que ça ne coûte plus rien de parler,
01:48:18 je trouve ça un peu facile dans les deux cas.
01:48:20 - Denis Cetliq, je vous fais réagir tout de suite,
01:48:22 j'aimerais juste qu'on entende un petit extrait de Robert Ménard
01:48:25 qui s'exprimait sur ce sujet également ce matin sur CNews.
01:48:30 - Dire que les propos de monsieur Depardieu, de Gérard Depardieu
01:48:35 sont déplacés, grossiers, grivois et tout, il n'y a pas longtemps d'un août.
01:48:40 Ça, c'est la première chose et ça choque tout le monde.
01:48:43 Je ne me vois pas parler comme ça devant une fille, honnêtement.
01:48:46 Je suppose que vous êtes dans le même état d'esprit que moi.
01:48:48 Ça, c'est la première chose.
01:48:49 La deuxième chose, pardon, pardon, c'est une fois de plus,
01:48:53 mais ce n'est pas que pour lui, c'est pour tout le monde.
01:48:55 Dès que vous avez un tout petit peu,
01:48:57 vous vous êtes connu en gros par les gens,
01:49:00 il y a une justice qui a lieu avant la justice,
01:49:03 c'est dans les médias et dans les réseaux sociaux.
01:49:06 Et ça, c'est insupportable, c'est positivement insupportable.
01:49:10 Troisième remarque, attendez, aujourd'hui, finalement,
01:49:14 ce qui semble plus grave à un certain nombre,
01:49:16 y compris des signataires de ceux qui ont soutenu, je dirais, Gérard Depardieu,
01:49:21 c'est que celui qui a réuni ces signatures serait d'extrême droite.
01:49:27 Enfin, pour le connaître, il est d'extrême droite, comme moi, je ne suis pas.
01:49:31 Ça choque, moralement, c'est une chose, mais la morale n'est pas le droit.
01:49:35 Mais en fait, si vous voulez, il y a deux choses.
01:49:37 Pour le coup, je vais reprendre un peu la modération de Mme Evreigne.
01:49:40 Il y a deux choses.
01:49:41 Moi, les propos de Gérard Depardieu,
01:49:43 quand je les ai écoutés sur le complément d'enquête,
01:49:45 je ne peux pas vous dire qu'ils ne m'ont plus.
01:49:46 J'ai trouvé ça franchement ultra lourd, extrêmement déplacé,
01:49:49 voire extrêmement dérangeant parce que la fille était à 10 ans.
01:49:51 Bon, ça, c'est une chose.
01:49:53 Ensuite, il y a les affaires de viol ou d'agression sexuelle.
01:49:55 La justice passera.
01:49:56 Jusqu'à preuve du contraire, on n'a pas à s'exprimer là-dessus.
01:49:59 Et puis, il y a le troisième point qui, pour moi, est le plus intéressant.
01:50:01 C'est à nouveau cette manie qu'a une certaine caste,
01:50:06 en particulier artistique, plutôt de gauche,
01:50:09 qui estime avoir le droit souverainement de décider qui a le droit de citer
01:50:13 et qui doit mourir socialement.
01:50:14 Et Gérard Depardieu, il a été condamné à la peine de mort sociale et professionnelle.
01:50:17 Voilà, on a dit Gérard Depardieu, c'est fini.
01:50:19 Et tous ceux qui se sont risqués parce que c'est ça, en fait,
01:50:22 qu'on appelle le wokisme, en définitive.
01:50:23 On se dit oui, ça représente rien. Si, le wokisme, c'est ça.
01:50:26 En définitive, les gens...
01:50:27 - C'est fabriquer des morts sociales ?
01:50:28 - Oui, c'est condamner des gens parce qu'ils pensent mal ou pas suffisamment bien.
01:50:32 Et quand vous voyez qu'il y aura le bouquet et M. Richard...
01:50:35 - Pierre Richard. - Pierre Richard, pardon.
01:50:37 Qui signe la tribune et qui rétropédale, mais c'est pourquoi ?
01:50:40 Parce que tout le monde l'aurait tombé dessus et qu'on leur a dit
01:50:42 "Hép, hép, hép, les amis, vous voulez pas subir le même sort ?
01:50:44 Vous allez rétropédaler."
01:50:45 Et ils vont quand même subir les conséquences.
01:50:47 Il y aura une punition.
01:50:48 On va un peu moins les voir pendant quelques mois
01:50:49 parce que c'est comme ça que ça fonctionne.
01:50:51 C'est un totalitarisme intellectuel et faut rien lui céder.
01:50:53 Et d'ailleurs, j'en profite pour dire que c'est exactement le roman
01:50:56 que vous avez présenté au début du livre.
01:50:57 Je parle exactement de ça.
01:50:59 J'imagine la France, quand elle a été gouvernée ou quand elle est gouvernée
01:51:02 par les wok' en l'occurrence par Occadielu, ça donne exactement ça.
01:51:05 - Il arrive à mettre son bouquin dans le...
01:51:06 - Et vous avez vu, en plus, c'est l'autocroisement.
01:51:07 Et c'est cohérent avec le sujet.
01:51:09 Et c'est cohérent avec le sujet.
01:51:10 Et donc, c'est un totalitarisme intellectuel.
01:51:13 Il faut pas lui céder parce que sinon, vous arrivez dans des positions
01:51:15 où demain, ça peut être vous, ça peut être vous, ça peut être vous.
01:51:18 Vous n'avez pas dit quelque chose qui convient.
01:51:19 Vous avez été un peu trop loin ou au contraire...
01:51:21 - C'est là qu'en s'est le culture.
01:51:22 - C'est là qu'en s'est le culture. - Exactement.
01:51:24 - L'impact est dévastateur. - Et je peux vous assurer.
01:51:26 Et là, c'est à mon tour, Julien, de parler de ma vie perso.
01:51:28 Je peux vous assurer, moi, j'ai fait la campagne de Rex et Moore
01:51:30 pendant la dernière présidentielle, mais j'ai perdu un paquet d'amis.
01:51:33 J'ai perdu un paquet de gens de Sciences Po.
01:51:35 J'avais fait Sciences Po Strasbourg à l'époque.
01:51:37 Il y en a mais combien, m'ont dit.
01:51:38 Tu comprends, y compris des gens qui savaient pertinemment
01:51:41 quelles étaient mes opinions et qui s'en fichaient,
01:51:43 mais qui dès lors que j'ai commencé à faire des plateaux, ont dû l'assumer.
01:51:45 Et c'est ça le plus dur, c'est de devoir assumer face aux autres.
01:51:48 Quand on dit mais tu es ami avec Denis Cecilic,
01:51:50 celui qui fait la campagne de Zemmour et qu'il faut dire oui parce qu'on ne veut pas
01:51:53 qu'elle soit même condamnée à la mort sociale.
01:51:55 Et toute cette logique-là, c'est celle qui s'applique actuellement à Gérard Depardieu.
01:51:58 Alors même que franchement, ses propos, je ne les cautionne pas du tout.
01:52:01 - Et au-delà de ça, ces pulsions de censure, qu'elles soient légitimes ou pas,
01:52:06 est-ce qu'elles vont in fine régler le problème de la nature
01:52:10 de certaines personnes et de leur comportement ?
01:52:12 - Non, bien sûr que non.
01:52:12 - Non, elles ne vont pas le régler.
01:52:14 Elles ne vont pas le régler parce qu'encore une fois,
01:52:16 moi je reviens à ce que je disais tout à l'heure,
01:52:18 il suffirait tout de même d'admettre que ce n'est pas parce qu'on est un artiste,
01:52:22 ce n'est pas parce qu'on est un homme ou une femme de culture
01:52:25 qu'on est forcément, moralement, du point de vue éthique, irréprochable.
01:52:31 Et il suffirait de l'admettre.
01:52:33 - Non, mais en revanche, c'est parce qu'on est acteur ou connu ou populaire
01:52:37 ou ce que vous voulez qu'on a un devoir d'exemplarité
01:52:39 peut-être plus grand que la moyenne du français lambda.
01:52:42 - Mais c'est le devoir d'exemplarité.
01:52:44 - Quand je m'appelle Gérard Depardieu, peut-être que je dois faire à mon comportement
01:52:47 plus attention que quand je m'appelle Julien Pasquet ou Monsieur Dupont.
01:52:51 - Mais moi je ne crois pas que parce qu'on est un grand artiste,
01:52:54 on a un devoir d'exemplarité moral et social.
01:52:59 - Ça c'est une question philosophique.
01:53:00 - On a écoulé la moitié de notre patroine littéraire artistique.
01:53:05 - Le mot de la fin peut-être Akhnaton, à moins qu'il y ait une dernière prise de parole.
01:53:09 - Moi j'aimerais juste citer une phrase qui était super consensuelle
01:53:12 il n'y a pas très longtemps, une phrase d'Oscar Wilde,
01:53:15 "Art is quite useless, l'art doit être complètement inutile".
01:53:17 Ça veut dire ne pas avoir d'utilité morale.
01:53:19 - En fait, le mot en anglais ?
01:53:20 - Je n'ai pas d'accent.
01:53:20 "Art is quite useless", je le dis à la française.
01:53:24 Mais c'est la préface de Dorian Gray.
01:53:26 Wilde dit "L'art ne doit pas avoir de finalité morale".
01:53:29 Excusez-moi, c'est une banalité de dire ça, ça n'a rien de génial.
01:53:32 Et ça va devenir subversif de dire, peut-être dans 20 ans, 30 ans,
01:53:35 dire que l'art ne doit pas être un vecteur de catéchisme moral,
01:53:40 peut-être que ça deviendra quelque chose de révolutionnaire.
01:53:42 - Je vais me le faire imprimer sur un t-shirt ça.
01:53:44 - Ah oui ?
01:53:44 - "Art is quite useless".
01:53:45 - Avec mon accent.
01:53:46 - Avec votre accent.
01:53:47 Je le dessinerai avec une bulle.
01:53:49 - "Art is quite useless".
01:53:51 Merci Nathan.
01:53:51 Je vous épingle l'image de vos chaussures ce soir ?
01:53:54 Parce que c'est la nouvelle année ?
01:53:55 - Je me suis mis au milieu.
01:53:55 - Allez, on épingle.
01:53:57 Les téléspectateurs vivront dans le doute et le questionnement
01:54:01 autour de ce que porte Nathan Devers ce soir.
01:54:04 Mais je peux vous dire que ça valait le détour.
01:54:06 Merci en tout cas à tous les six d'avoir participé à cette toute première émission.
01:54:09 Non, ne le faites pas.
01:54:10 Ne le faites pas les amis.
01:54:12 Non, on ne va pas lui faire ça.
01:54:12 - C'est gentil.
01:54:13 - Il revient de la montagne.
01:54:15 - J'étais à la montagne, j'ai une excuse.
01:54:17 - Je ne voulais pas lui faire ça, mais bon, on essaie de finir
01:54:19 la première émission de l'année avec un petit sourire.
01:54:21 On vous aime quand même Nathan, vous le savez évidemment.
01:54:23 Merci à tous les six d'avoir participé à cette émission.
01:54:26 Je profite des dernières heures, des dernières minutes de ce 1er janvier
01:54:29 pour souhaiter encore une merveilleuse année aux téléspectateurs de CNews.
01:54:32 L'édition de la nuit est à suivre avec Simon Guillain,
01:54:35 à qui on souhaite le meilleur également pour 2024.
01:54:38 Le meilleur aux équipes qui m'épaulent avec Martin Mazur, Maxime Fer, notamment.
01:54:42 Margot. Margot, je ne connais pas son nom de famille.
01:54:44 Margot Naudin, à qui je souhaite le meilleur aussi.
01:54:47 Voilà, tout est dit.
01:54:47 Je vous souhaite une belle nuit et à demain pour Soir Enfant.
01:54:49 [Musique]