• il y a 8 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir à la même heure pour Soir Info,
00:00:05 être ensemble jusqu'à minuit sans aucune interruption autour de la table ce soir.
00:00:09 Gilles Tailleb, bonsoir, merci d'être là.
00:00:10 Vous êtes vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France.
00:00:15 On va évidemment longuement parler de cet hommage national avec vous ce matin.
00:00:20 Tatiana Renard-Barzac, merci d'être là.
00:00:22 L'hommage qui avait lieu ce matin, chacun l'aura compris, merci.
00:00:24 Journaliste politique, merci d'être là, chère Tatiana.
00:00:28 Guylain Benessa, merci d'être présent comme régulièrement.
00:00:31 Avocat de l'autre côté de la table, Jean-Claude Dassier, comme tous les mercredis.
00:00:35 Bonsoir, cher Jean-Claude.
00:00:36 Merci d'être présent.
00:00:37 Chroniqueur politique, les équipes CNI, Oscar Imabric de la rédaction,
00:00:41 tout comme Johan Usaie du service politique.
00:00:43 Voilà pour les présentations sans perdre de temps.
00:00:47 On parle de ces 42 visages, ces 42 noms à graver désormais à jamais dans nos mémoires.
00:00:52 Un hommage national s'est donc tenu ce midi dans la cour des Invalides
00:00:56 en mémoire des 42 victimes françaises des attaques terroristes du Hamas contre Israël
00:01:01 le 7 octobre dernier.
00:01:03 Une cérémonie qui a démarré avec cette séquence particulièrement émouvante.
00:01:07 Regardez.
00:01:10 (Tambour)
00:01:13 (Tambour)
00:01:16 (Tambour)
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00:02:23 (Tambour)
00:02:27 (Tambour)
00:02:31 (Tambour)
00:02:35 Gilles Tailleb, évidemment qu'en tant que vice-président du CRIF
00:02:37 vous étiez présent à cet hommage aujourd'hui.
00:02:41 On va entendre bien sûr aussi les mots d'Emmanuel Macron.
00:02:43 On entendra quelques extraits dans un instant.
00:02:45 Mais juste en quelques mots, est-ce que vous diriez que
00:02:47 la nation a honoré ses victimes comme il le fallait aujourd'hui ?
00:02:51 Oui, je pense qu'à travers cette cérémonie qui était digne
00:02:55 et dont la scénographie était très importante,
00:02:57 justement vous avez montré comment on installe tout de suite
00:03:01 les choses par cette entrée, tout doucement.
00:03:05 Les portraits.
00:03:07 Ce qui montre qu'à aujourd'hui, et c'est très important,
00:03:11 on parle de 42 morts,
00:03:13 mais on a mis un visage et un nom.
00:03:15 Jusqu'à aujourd'hui, le grand public, et même vous-même,
00:03:19 je ne sais pas, mais personne n'avait connaissance précise
00:03:23 des noms, des visages, des 42 noms et des 42 visages.
00:03:25 42 noms, 42 visages, donc 42 histoires,
00:03:29 42 vies, 42 familles.
00:03:31 Et je pense que c'était très important d'installer cette cérémonie,
00:03:37 en commençant par un événement aussi fort,
00:03:39 avant la prise de parole du président,
00:03:41 la scène, la sortie, qui elle aussi s'est faite,
00:03:45 en suivant le cortège de ces visages
00:03:47 qui rejoignaient l'extérieur
00:03:49 et qui étaient suivis par les familles des parents
00:03:51 et des victimes.
00:03:53 Et je pense que c'est un moment très très fort.
00:03:57 Et quand on parle de nation,
00:03:59 j'ai beaucoup apprécié le fait que dans son discours,
00:04:03 le président a parlé de 68 millions de Français.
00:04:05 On va l'entendre.
00:04:07 Quand on a parlé du peuple, c'est très important,
00:04:09 parce que si 68 millions ne sont pas concernés,
00:04:13 ce n'est pas grave.
00:04:15 C'est aujourd'hui le peuple français, la France,
00:04:17 celle que l'on aime, celle dans laquelle on a grandi,
00:04:20 celle avec ses valeurs, qui rend des hommages à des enfants,
00:04:23 victimes, assassinés par le terrorisme du Hamas.
00:04:25 Je vais me permettre de le jouer.
00:04:27 Puisque vous l'évoquez, on va écouter cet extrait
00:04:29 que j'avais prévu de vous mettre en deuxième position,
00:04:31 parce qu'il y a deux gros extraits importants du chef de l'État.
00:04:35 Mais commençons par celui-ci, puisque Gilles Tailleble a évoqué.
00:04:37 68 millions de Français, selon le président,
00:04:39 qui sont endeuillés autour de ces décès,
00:04:43 de ces crimes horribles commis par le Hamas.
00:04:46 Nous sommes 68 millions de Français
00:04:49 endeuillés par les attaques terroristes du 7 octobre dernier.
00:04:54 68 millions, moins 40 de vies fauchées.
00:05:02 68 millions, dont 6 vies blessées.
00:05:09 68 millions, dont 4 vies à jamais meurtries par leur captivité.
00:05:17 68 millions, dont 3 vies sont encore prisonnières,
00:05:25 pour la libération desquelles nous luttons chaque jour.
00:05:28 Je ne voulais pas mettre cet extrait en premier, je vous dis pourquoi,
00:05:31 parce qu'à travers cet extrait, je vais soulever une petite polémique.
00:05:34 68 millions de Français endeuillés, si seulement c'était vrai.
00:05:38 On aurait aimé, on aimerait que ce soit vrai, mais ce n'est pas grave.
00:05:42 Quand le président de la République prend la parole,
00:05:44 c'est la France qui prend la parole.
00:05:46 Et elle prend sa parole avec ses valeurs,
00:05:48 avec toutes les valeurs dans lesquelles nous avons grandi.
00:05:51 Et ceux qui ne se reconnaissent pas dans ces valeurs
00:05:54 n'appartiennent pas à la nation.
00:05:56 Et il y avait aujourd'hui des indignes qui étaient là aussi.
00:05:59 - On ne va pas en parler aussi.
00:06:01 - Qui n'appartiennent pas pour nous à cette population française.
00:06:04 Mais aujourd'hui, vous savez, j'ai écouté des polémiques,
00:06:07 on disait, oui, il y avait beaucoup de Juifs, il n'y avait pas de ça,
00:06:10 il n'y avait pas de ça. C'est le message extérieur.
00:06:13 C'est le message transmis aux familles.
00:06:15 C'est le message envoyé au monde. C'est le message de la France.
00:06:18 Seul pays au monde doit avoir rendu hommage à ses citoyens assassinés.
00:06:22 Donc c'est ce message fort qu'il fallait entendre.
00:06:25 Donc évidemment, ça fait plaisir à la communauté juive.
00:06:28 Ça fait surtout plaisir aux familles parce qu'elles se sentent considérées
00:06:31 dans leur drame.
00:06:33 Derrière, comme on l'a dit tout à l'heure, derrière chaque visage,
00:06:36 il y a une famille. Cette famille attend. Attend quoi ?
00:06:39 On a parlé de câlins, on attend des paroles.
00:06:42 Elle attend tout parce qu'elle est meurtrie et qu'elle a besoin
00:06:46 que la France, qu'elle aime, la prenne dans ses bras.
00:06:49 Et c'est ce qui s'est fait ce matin.
00:06:51 - Johan, vous vouliez ajouter un mot ?
00:06:53 - Oui, je pense qu'il aurait pu formuler les choses différemment.
00:06:56 Il aurait pu se contenter de dire "la France est en deuil".
00:06:59 La France est en deuil, c'est une réalité.
00:07:02 Mais dire 68 millions de Français sont en deuil, moins 42 vies,
00:07:06 c'est 68 millions de Français, moins, hélas, je le crains,
00:07:10 des centaines de milliers de Français.
00:07:12 Parce qu'ils sont très nombreux, ces Français,
00:07:15 qui ne sont pas en deuil en réalité.
00:07:17 Et on les sous-estime sans doute.
00:07:19 La preuve, c'est que l'antisémitisme n'a pas seulement explosé,
00:07:22 il a bondi d'une manière absolument effroyable depuis le 7 octobre.
00:07:25 C'est bien l'une des preuves que l'antisémitisme est présent
00:07:29 largement dans ce pays.
00:07:31 Et donc que de trop nombreux Français se sont réjouis
00:07:34 et se réjouissent encore de ce que vivent les Juifs de France
00:07:38 et les Juifs en Israël.
00:07:40 Donc il n'est pas question de polémiquer.
00:07:42 - Je voulais vraiment profiter de ces quelques premières minutes
00:07:45 avant même d'évoquer l'FI pour se concentrer vraiment
00:07:47 sur l'émotion et sur l'hommage de ces vies bafouées.
00:07:51 - Le discours du président de la République, il a été à la hauteur.
00:07:54 Dans son rôle, il n'y a pas de souci.
00:07:56 Mais non, 68 millions de Français ne sont pas en deuil.
00:07:58 Il ne faut pas nier ce problème.
00:08:00 Il ne faut pas l'évacuer trop vite.
00:08:02 Il va même falloir le résoudre, ce problème.
00:08:04 - Et le président de la République qui a ajouté que nous avons eu affaire
00:08:06 évidemment au plus grand massacre antisémite de notre siècle.
00:08:09 Écoutez-le.
00:08:11 - Il était 6 heures au festival Nova, à quelques kilomètres
00:08:16 de la bande de Gaza, où sous les banderoles et le ciel qui palissait
00:08:22 s'achevaient 24 heures de fêtes et de retrouvailles.
00:08:26 Les jeunes qui dansaient là ne savaient pas qu'ils étaient
00:08:30 dans la mâchoire de la mort déjà.
00:08:34 Des voitures, des motos hérissées d'armes allaient fondre sur eux.
00:08:41 Il était 6 heures.
00:08:45 Et le Hamas lança par surprise l'attaque massive et odieuse,
00:08:53 le plus grand massacre antisémite de notre siècle.
00:08:59 Et dans les notes de musique d'un lieu de fête ont éclaté
00:09:02 les tambours de l'enfer.
00:09:04 Et les téléphones de nos enfants qui jusque-là filmaient les joies
00:09:08 de leur vie sont devenues les boîtes noires de l'horreur.
00:09:12 Et nous entrons ces images.
00:09:15 - Tatiana Ronar-Barzak, c'est vrai que ce qui s'est passé le 7 octobre
00:09:18 est tellement invraisemblable que le fait que des Français aient été
00:09:21 victimes était pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois,
00:09:24 ça fait 4 mois donc, était un petit peu passé au second plan.
00:09:27 La sidération était mondiale et tellement grande, il est important
00:09:30 vraiment de se concentrer sur ces Français, de les remettre
00:09:33 sur le devant de la scène comme l'a fait le chef de l'Etat
00:09:35 avec cette cérémonie aujourd'hui.
00:09:37 - D'abord la France a la 1re comitée juive d'Europe,
00:09:39 on a eu le plaisir de le redire à chaque fois.
00:09:42 Ensuite on a vu l'émotion aujourd'hui qui était dans cette cour des Invalides,
00:09:46 on a vu combien les personnes qui étaient là...
00:09:49 Je trouve que ce qui était très fort dans ce cours, c'était l'incarnation
00:09:51 de chacune de ces presses de sévices.
00:09:53 On a eu le sentiment d'être à côté de ce jeune qui s'est fait faucher
00:09:56 en pleine Rêve-Partie, de celui qui avait cette envie d'aller surfer
00:09:59 qui ne pourra jamais aller surfer, de cette personne âgée qui avait
00:10:02 les tempes grises, c'était extrêmement émouvant.
00:10:04 - Chacun a été incarné.
00:10:06 - C'était très important parce que pour rejoindre ce que disait Johan,
00:10:09 en effet je suis d'accord avec lui, malheureusement,
00:10:11 on l'avait vu lors de la lutte contre l'antisémitisme,
00:10:14 vous avez que le CRIF a commandé un sondage à RIS Interactive
00:10:17 qui montre que près d'un Français sur deux ne sait pas
00:10:21 qu'il n'y avait pas plus de 10 victimes lors du 7 octobre.
00:10:25 Donc ça montre ce problème en effet d'identification.
00:10:28 Et c'est vrai que la comitée juive s'est sentie très seule après le 7 octobre,
00:10:31 très très seule, très isolée, encore plus après...
00:10:34 - Isolée et menacée.
00:10:36 - Après le Sahel qui est intervenu à Gaza.
00:10:39 C'est vrai qu'il y a ce sentiment de solitude absolue,
00:10:42 et que c'était important de pouvoir justement se retrouver
00:10:45 parmi la République française, parce qu'en fait l'antisémitisme
00:10:47 et ce qui s'est passé cet octobre, ça touche évidemment chacun d'entre nous.
00:10:50 Et c'est ce que le président de la République a voulu rappeler.
00:10:52 Pourquoi ? Parce qu'il a fait un lien très important.
00:10:54 Au-delà de l'antisémitisme, qui est un fléau absolu,
00:10:57 et où en effet il l'a dit, l'indicible a ressurgi des profondeurs de l'histoire.
00:11:00 C'est-à-dire qu'on a vécu une deuxième Shoah.
00:11:02 Mais l'autre chose qui est importante, c'est le lien qu'il a fait
00:11:05 avec l'islamisme terroriste.
00:11:07 En faisant le lien entre le Bataclan...
00:11:09 - Alors attention Tatiana, peut-être que je me trompe,
00:11:11 mais justement, et j'allais en parler dans une minute,
00:11:13 je ne crois pas, mais peut-être que vous allez me contredire,
00:11:15 que le mot "islamisme" ait été une seule...
00:11:17 - Il ne l'a pas prononcé, jamais. En revanche, il a dit...
00:11:19 - C'est une question que j'allais poser dans quelques secondes,
00:11:21 je trouve que c'est assez frustrant.
00:11:23 - En revanche, le président de la République a expliqué que c'était
00:11:25 le massacre le pire en France après les attentats de Nice,
00:11:27 et il a fait le lien avec le Bataclan Nice et Strasbourg.
00:11:30 - Il n'a pas parlé de terrorisme islamiste.
00:11:32 - Il n'a pas prononcé, mais après on peut aussi faire les carences,
00:11:34 parce que moi je trouve qu'il y a eu un souci, c'est-à-dire qu'il n'a pas
00:11:36 prononcé du tout, il n'a pas du tout parlé des viols, des violences
00:11:38 faites aux femmes notamment, et si vous voulez, ça a été une arme
00:11:41 de destruction massive. - Je veux dire ce que je retiens,
00:11:43 puisqu'on en est là... - Parce qu'il fallait souiller
00:11:45 des femmes gisées, il fallait souiller des corps, des dépouilles,
00:11:47 même des dépouilles. - C'est vrai.
00:11:49 - Et donc ça, c'était quand même aussi un élément important.
00:11:51 - Mais peut-être que remettre encore des mots sur les atrocités
00:11:53 serait bienvenu à ce moment-là. En tout cas, c'est un point de vue
00:11:55 vraiment strictement personnel. Moi, ce que je vous dis,
00:11:57 la frustration que j'ai ressentie, et la seule et unique frustration
00:12:00 que j'ai ressentie, c'est que d'une, il a dit le mot "Hamas",
00:12:04 mais il n'a jamais vraiment posé une définition, expliqué ce qui était
00:12:08 selon lui le "Hamas", et en effet, il a parlé des victimes du terrorisme,
00:12:12 mais je ne sais toujours pas de quel terrorisme ce soir il a...
00:12:15 - Non, mais pardon, le Bataclan, c'est entendu sur ce plateau,
00:12:18 c'est pas les corps, les battements, c'est qui sait ?
00:12:21 - Si on n'ose pas désigner quel est l'ennemi qui commet l'abjection,
00:12:24 comment le combattre ? - Il l'a dit à plusieurs reprises...
00:12:27 - Je ne veux pas polémiquer gratuitement, mais il y a un moment,
00:12:29 il faut dire les choses, peut-être. Gilles Tailleb peut-être,
00:12:32 et Jean-Claude, Guylain, Karimac, ils n'ont pas encore pris la parole.
00:12:35 Gilles Tailleb, est-ce que je vais trop loin en évoquant cette frustration
00:12:39 de ne pas avoir assez défini le "Hamas" et de ne pas avoir vraiment
00:12:43 défini le terrorisme également ? - Je pense que la définition
00:12:46 n'était pas le lieu. Il fallait aujourd'hui, c'était pour ça
00:12:49 que c'était important, déjà, dans le panneau de l'indication,
00:12:52 de l'invitation, c'était contre le terrorisme qui a tué en Israël.
00:12:56 - Oui, mais c'est pas le terrorisme basque, c'est pas les Irlandais...
00:12:59 - Oui, et après, on désigne le "Hamas". Le "Hamas" est désigné,
00:13:02 alors que d'autres ne veulent pas désigner le "Hamas".
00:13:05 Donc je pense qu'effectivement, il l'a dit plusieurs fois,
00:13:08 c'est ce que disait, il l'a dit plusieurs fois,
00:13:11 l'islamisme a été montré du doigt lorsqu'on parle du Bataclan,
00:13:15 lorsqu'on parle de ces agressions. Ces attaques ont été des attaques
00:13:18 islamistes en France. Donc, dans ce cadre-là,
00:13:21 on aurait toujours aimé plus... - Vous n'avez pas ressenti
00:13:24 cette frustration ? - Non, je n'ai pas ressenti
00:13:26 cette frustration. J'aurais aimé qu'on parle des otages,
00:13:29 on n'en a pas parlé, mais c'était peut-être pas l'endroit,
00:13:32 parce qu'il y avait un message particulier. Encore une fois,
00:13:35 un message particulier vis-à-vis des familles qui étaient là,
00:13:38 vis-à-vis du peuple français qui a regardé, et aussi un message
00:13:41 vis-à-vis de ces 20 ou 25% de population qui ne se reconnaissent pas
00:13:45 dans ces 68 millions de Français qui adhèrent à ce discours.
00:13:50 Alors aujourd'hui, c'est une démonstration de ce que doit être la France,
00:13:55 mais c'est aussi, et comme vous le disiez tout à l'heure,
00:13:58 c'est une invitation au combat. - Bien sûr.
00:14:00 - Parce que si on ne le fait pas, demain, ça recommencera
00:14:04 et il y aura un 7 octobre en France.
00:14:07 - Jean-Claude Dassier, je voudrais que ceux qui n'ont pas encore
00:14:10 pris la parole puissent apporter un commentaire.
00:14:12 Ça a pris 4 mois, donc cet hommage, mais il a eu lieu.
00:14:15 Tout a été fait et dit comme cela devait être.
00:14:18 - C'est peut-être un peu tardif par rapport au calendrier,
00:14:20 mais c'était une très belle cérémonie, très émouvante.
00:14:23 Il n'y a pas eu une seule fausse note, même les gens de LFI,
00:14:30 je ne dirais pas qu'ils ont fait discret, on y reviendra dans une seconde,
00:14:34 le discours du président. Moi, je partage ce que disait
00:14:38 Yoann Uzay, les 68 millions paraissent faux, ne pas correspondre,
00:14:44 hélas, à la réalité de ce qu'est la France aujourd'hui.
00:14:47 J'ai connu la France dans les années 70, où là, le soutien à Israël
00:14:51 était total, sans discussion aucune. Là, aujourd'hui, et la présence
00:14:58 des gens de LFI, quelque part, le montre, sinon le démontre,
00:15:03 il y a en effet un pourcentage, je ne dis pas de 25 ou 30% d'antisémites,
00:15:09 il y a des gens qui condamnent, il y a des antisémites, sans aucun doute,
00:15:12 hélas, mais il y a aussi ceux qui condamnent la politique menée
00:15:15 par Netanyahou depuis plusieurs années. Donc, au total, nous avons en effet
00:15:21 une France qui n'est plus la France unique que j'ai connue dans les années 70.
00:15:28 Une France qui est cassée, brisée, inclusive, diront certains,
00:15:35 où chacun défend ses intérêts en se moquant un peu du drame des autres,
00:15:41 ce n'est pas très bon signe. Je sais, enfin, c'est peut-être pour ça
00:15:45 que le président a dit "68 millions, tout le monde !"
00:15:49 – On aimerait bien, hein ? – La réalité, hélas, n'est pas celle-là,
00:15:55 et il faut bien évidemment, je pense qu'on va en reparler,
00:15:58 il faut en effet réussir à essayer de réamorcer une discussion
00:16:05 pour essayer de libérer les otages et de mettre un terme à ces événements,
00:16:10 mais c'est compliqué et au jour d'aujourd'hui, je ne suis pas sûr
00:16:13 que ce soit une chose envisageable.
00:16:16 – Anne-Laurie ?
00:16:17 – Je pense qu'Emmanuel Macron, en employant justement ces mots
00:16:20 et en disant "68 millions", il sait très bien ce qui se passe,
00:16:23 il sait très bien, il constate très bien les fractures qu'il y a dans le pays,
00:16:27 mais c'est une façon de dire "ça devrait aller de soi"
00:16:30 et il prend la responsabilité d'inclure tout le monde
00:16:33 et de dire "c'est 68 millions" en sachant très bien les choses.
00:16:36 Donc ça, c'est la première affaire. Je vous dirais, pour le message
00:16:40 pour les familles, c'était fondamental, c'était un hommage
00:16:44 qui était attendu depuis longtemps, la souffrance est là depuis 4 mois
00:16:48 et aussi, dans l'opinion publique, on a vu, même à travers le monde,
00:16:52 à quel point ça a basculé, à quel point on a rapidement évacué
00:16:55 ce qui s'était passé le 7 octobre et d'ailleurs…
00:16:58 – Pour renverser les valeurs et faire d'Israël incoupable.
00:17:01 – D'où l'importance de cet hommage et le fait qu'effectivement
00:17:04 la France soit le seul pays qui ait fait cet hommage.
00:17:07 On a vu les retransmissions en Israël aujourd'hui,
00:17:10 à quel point finalement tout le monde était rivé sur cet hommage.
00:17:14 Je donnais une entrevue un peu plus tôt au Canada aujourd'hui
00:17:18 et d'ailleurs, là-bas, on parle de quoi ?
00:17:21 On parle énormément de ce qui se passe à Gaza et de rappeler,
00:17:24 je leur disais non, non, aujourd'hui, c'était les familles,
00:17:27 le 7 octobre, vous savez, il y a eu cette attaque terroriste
00:17:30 et la France, donc Emmanuel Macron, qui soulignait
00:17:34 et qui rend hommage aux victimes, aux familles des victimes.
00:17:38 Alors je trouve quand même que, d'un point de vue, si vous voulez,
00:17:41 international, cette cérémonie, c'est extrêmement fort
00:17:45 dans le contexte où on voit que l'opinion publique bouge beaucoup,
00:17:49 on voit ce qui se passe avec l'Afrique du Sud et tout ça.
00:17:52 Et donc aujourd'hui, c'était une journée quand même,
00:17:55 je pense, extrêmement importante et j'espère que les familles
00:17:58 ont bien reçu cet hommage.
00:18:00 - Guylain, pour conclure ce tour de table autour de vos premières impressions
00:18:03 sur cet hommage.
00:18:05 - Je vais mettre un pavé dans la mare. Je pense pas qu'il y ait
00:18:08 grand-chose à dire sur la qualité de l'hommage en tant que tel.
00:18:11 Je pense qu'il était dans son rôle, il a été vertical
00:18:13 et on sait qu'Emmanuel Macron, dans ce genre de situation,
00:18:15 il sait faire, il a toujours su faire.
00:18:17 Il a mis de la verticalité première, il a remis de la verticalité
00:18:20 et il sait gérer parfaitement le protocole là-dessus.
00:18:23 Je pense qu'il sait le timing, il l'a bien fait
00:18:25 et je pense qu'il a cerné le pouls du jour.
00:18:27 Par contre, quand Jean-Claude Dacy disait à l'instant
00:18:29 "il y a deux France, il y a deux Emmanuel Macron",
00:18:31 c'est pas maintenant que c'était important.
00:18:33 - C'est aussi le même Emmanuel Macron qui ne s'est pas rendu
00:18:35 à la marche contre l'antisémitisme en Europe.
00:18:37 - Quand ce soit clair, la date d'aujourd'hui,
00:18:39 et ça ne se discute même pas, a été absolument fondamentale.
00:18:41 Il y a tout y est. Mais, mais, sur cette antenne avec vous,
00:18:45 on discutait de quoi il y a peu de temps,
00:18:47 du fait qu'on ne savait pas trop quelles étaient les influences
00:18:49 qui avaient fait qu'il n'était pas allé à la marche
00:18:51 contre l'antisémitisme. Et ça, c'est le point noir.
00:18:54 Parce qu'on sait très bien que d'une part,
00:18:56 Jean-Claude disait "ça vient trop tard",
00:18:58 moi je ne dirais même pas "c'est pas la question de trop tard".
00:19:00 C'est qu'une nouvelle fois, on a deux Emmanuel Macron,
00:19:02 une nouvelle fois, lequel est le plus parlant,
00:19:04 on ne saura jamais, parce que celui d'aujourd'hui
00:19:06 parle tard à certains d'entre nous et à certains dans France,
00:19:09 mais celui qui était absent à la marche contre l'antisémitisme
00:19:12 parle à l'autre France, qui est celle qu'il faut retrancher
00:19:14 des 68 millions. Ce qui fait qu'en réalité,
00:19:16 on a quoi ? On a un leader, non pas islamiste,
00:19:18 dont parle Emmanuel Macron, on a le leader Emmanuel Macron,
00:19:21 plusieurs têtes, un président qui est très bon aujourd'hui,
00:19:23 mais qui n'était pas bon il y a un mois,
00:19:25 et résultat des courses, ça vient après.
00:19:27 La décision de la Cour interne de la justice
00:19:29 sur la question israélienne, qui est une décision
00:19:31 dont il faut parler, qui est gravée,
00:19:34 qui est extrêmement problématique
00:19:37 quant à l'atmosphère générale, ça fait qu'à mon avis,
00:19:39 je ne dis pas qu'il n'est pas bon, mais je pense que
00:19:41 le fait qu'il soit aujourd'hui vertical
00:19:43 ne doit surtout pas nous faire oublier
00:19:45 que sur tout le reste, il y a peu de temps,
00:19:47 il a précisément navigué sous les eaux
00:19:49 potentielles de Yassine Ben Latta,
00:19:51 on en parlait à l'époque, qui était peut-être le visiteur du soir,
00:19:53 qui lui a conseillé de ne pas aller dans la rue,
00:19:55 parce qu'il savait qu'il ne maîtriserait pas l'événement
00:19:57 comme il l'a maîtrisé aujourd'hui.
00:19:59 Comment faire comprendre à ceux qui en doutent
00:20:01 qu'éradiquer le Hamas est vital pour Israël
00:20:03 et j'ai envie de dire pour l'humanité tout entière.
00:20:05 Je rappelle également qu'il reste
00:20:07 136 otages entre les mains du Hamas
00:20:10 à l'heure où nous nous parlons,
00:20:12 que le combat continue pour Israël
00:20:14 pour tenter de faire libérer ceux-ci.
00:20:16 J'en parle parce que je voudrais qu'on ouvre
00:20:18 une petite parenthèse avant d'évoquer
00:20:20 le sujet de la présence de députés LFI.
00:20:22 Une ex-otage israélienne,
00:20:24 Morane Stella Yanaï,
00:20:26 est à Paris en ce moment parce qu'elle veut sensibiliser
00:20:28 le public le plus large possible
00:20:30 autour de ce qu'elle a vécu.
00:20:32 Elle a témoigné en exclusivité pour CNews
00:20:34 tout à l'heure, elle a été
00:20:36 heureusement pour elle libérée le 29 novembre dernier,
00:20:38 il n'en est pas moins qu'elle a passé plus d'un mois et demi
00:20:40 dans les tunnels et dans l'horreur
00:20:42 des tunnels du Hamas.
00:20:44 Ecoutez son témoignage recueilli
00:20:46 cet après-midi par nos équipes.
00:20:48 Les conditions sont insupportables.
00:20:50 Les conditions sont horribles.
00:20:52 Les conditions sont insupportables.
00:20:54 Les conditions sont horribles.
00:20:56 Les conditions sont horribles.
00:20:58 J'ai perdu 8 kilos et c'était il y a deux mois.
00:21:00 Je ne veux pas penser à quelle privation
00:21:02 les otages sont soumis maintenant.
00:21:04 Le manque de médicaments,
00:21:06 et s'ils en ont, ils n'ont pas le bon traitement.
00:21:08 La bonne façon d'administrer le traitement,
00:21:10 le manque d'eau,
00:21:12 le manque d'hygiène.
00:21:14 Et ils sont exposés à n'importe quelle maladie.
00:21:20 N'importe quelle maladie peut les tuer.
00:21:22 N'importe quelle maladie peut les infecter.
00:21:24 Dans leur situation à présent,
00:21:26 il n'y a pas seulement le risque d'être malade
00:21:28 ou affamé, il y a beaucoup de bombardements
00:21:30 dans la zone.
00:21:32 Il n'y a pas d'oxygène dans les tunnels.
00:21:34 Il n'y a rien dedans.
00:21:36 Les otages sont assis dans des cages.
00:21:38 La situation à l'intérieur est insupportable.
00:21:40 Et je pense que maintenant,
00:21:42 c'est encore pire que quand j'étais otage.
00:21:44 Au-delà du plaisir, du jeu mental
00:21:58 cruel pour casser votre esprit tous les jours,
00:22:00 ils aiment jouer avec votre esprit.
00:22:02 Avec les fausses informations,
00:22:04 ils aiment dire par exemple
00:22:06 que personne ne nous attend,
00:22:08 que nous ne reviendrons pas à la maison,
00:22:10 qu'on restera à Gaza pour toujours
00:22:12 parce que personne ne se préoccupe de nous.
00:22:14 Gilles Taillet,
00:22:20 on dit que l'histoire nous donne des leçons.
00:22:22 Pardon, mais je ne suis pas sûr que ce soit vrai.
00:22:24 On franchit des paliers dans l'humanité
00:22:26 quand on voit ce qui est arrivé
00:22:28 à 80 ans d'intervalle ?
00:22:30 Non, je pense que malheureusement,
00:22:32 on n'a pas retenu les leçons de l'histoire.
00:22:34 Et je pense surtout que ce qu'il faut,
00:22:36 c'est analyser les témoignages.
00:22:38 Vous savez, il n'était pas dans l'habitude
00:22:40 de la société israélienne
00:22:42 de parler, de montrer,
00:22:44 de donner des images,
00:22:46 de donner des témoignages aussi horribles
00:22:48 que ceux-là et d'autres
00:22:50 qui sont encore dans des tiroirs
00:22:52 et qui arriveront progressivement.
00:22:54 Mais si on le fait, c'est pourquoi ?
00:22:56 C'est parce qu'il y a eu le 7,
00:22:58 et je le dis, la compassion internationale,
00:23:00 le 7. À partir du 8, on a oublié.
00:23:02 Le négationnisme est rentré en marche.
00:23:04 On a nié.
00:23:06 On a osé dire
00:23:08 que ces gens mentaient.
00:23:10 On a osé dire que ça n'a pas existé.
00:23:12 On a osé dire que ces femmes n'ont pas été violées.
00:23:14 Donc il fallait le temps
00:23:16 pour elles d'accepter
00:23:18 ce qui leur était arrivé et comprendre l'importance
00:23:20 de leurs témoignages. Parce qu'aujourd'hui,
00:23:22 c'est la guerre entre
00:23:24 la vérité
00:23:26 et le mensonge qui tue.
00:23:28 Et si on le fait aujourd'hui,
00:23:30 et la date du 7 est importante,
00:23:32 parce qu'effectivement, le 7 octobre,
00:23:34 c'était le massacre
00:23:36 de juifs
00:23:38 qui étaient tranquilles
00:23:40 et qui se sont vus assassiner
00:23:42 dans leur domicile,
00:23:44 dans leur appartement, dans leurs kiboutz,
00:23:46 simplement parce qu'ils étaient juifs.
00:23:48 Mais ces images, elles ont circulé
00:23:50 et certains
00:23:52 les remettent en cause.
00:23:54 Et je pense que, justement,
00:23:56 vous allez sûrement aborder, moi j'écoute,
00:23:58 tout à l'heure, quand j'ai vu l'intervention
00:24:00 de Emmerick Caron. - Et bien allons-y.
00:24:02 J'ai eu ta cérémonie. Donc il y a vu les députés
00:24:04 Nupes ou France Insoumise arriver sous les
00:24:06 huées du public, notamment Emmerick Caron.
00:24:08 Je voudrais qu'on enchaîne, les amis en régie
00:24:10 si possible, la séquence de son arrivée
00:24:12 sous les huées
00:24:14 et les quelques mots qu'il a livrés en interview
00:24:16 dans la minute qui a suivi.
00:24:18 [Musique]
00:24:20 - Donc aujourd'hui, nous sommes ici
00:24:22 pour rendre hommage aux victimes
00:24:24 françaises des attaques terroristes
00:24:26 du 7 octobre. C'est pas le lieu
00:24:28 de déclencher
00:24:30 des polémiques, de demander des explications.
00:24:32 Et en ce qui me concerne, j'invite
00:24:34 toutes celles et tous ceux qui
00:24:36 considéraient que je n'ai pas
00:24:38 passé ici à réentendre
00:24:40 tout ce que j'ai pu déclarer depuis le 7 octobre.
00:24:42 [Brouhaha]
00:24:44 Je réponds que c'est
00:24:46 vraiment pas le moment et pas le lieu de la polémique.
00:24:48 [Brouhaha]
00:24:50 [Brouhaha]
00:24:52 - Image assez édifiante
00:24:54 de cette arrivée, Gilles Tailleb, la polémique,
00:24:56 c'est eux qui l'ont lancée.
00:24:58 Pas de polémique, mais c'est vous qui l'avez lancée, la polémique. Faudrait pas inverser
00:25:00 le cours de l'histoire. - La polémique, c'est eux qui l'ont lancée
00:25:02 et ils osent,
00:25:04 sans aucune hésitation,
00:25:06 nous demander de remonter à ces déclarations
00:25:08 depuis le 7.
00:25:10 Mais moi, je l'ai entendu sortir de la projection
00:25:12 du film.
00:25:14 Le film, les images.
00:25:16 - Les 43 minutes de sauvagerie. - Les 43 minutes
00:25:18 qui ont été des images tournées par les terroristes
00:25:20 eux-mêmes. Et quand il sort,
00:25:22 il dit "N'oublions pas que c'est un film fait par
00:25:24 les Israéliens". - C'est dingue. - C'est
00:25:26 négationnisme est insupportable.
00:25:28 Et il ose mentir, il ose continuer
00:25:30 dans son chemin de négationnisme.
00:25:32 C'est aujourd'hui quelqu'un qui est,
00:25:34 aujourd'hui, lui et son organisation
00:25:36 et son mouvement, Mathilde Panot
00:25:38 et tous les autres et leur
00:25:40 chef. - Vous les avez croisés, vos Invalides, aujourd'hui ?
00:25:42 - Ils étaient pas loin de moi, mais c'est insupportable
00:25:44 de les voir. C'est insupportable.
00:25:46 - Vous n'avez pas pris la peine de leur adresser la parole
00:25:48 de leur signifier ce que vous pouviez penser ?
00:25:50 - Non, c'était pas le lieu pour nous. - C'était ni le lieu, ni le moment.
00:25:52 - Si on devait dire les choses, on aurait dit des choses
00:25:54 très, très difficiles.
00:25:56 - Lisez ce qu'a dit cet après-midi
00:25:58 Jean-Luc Mélenchon,
00:26:00 qui n'était pas présent, déjà pas invité
00:26:02 puisque pas député de la Nation.
00:26:04 Jean-Luc Mélenchon qui a tweeté
00:26:06 au cœur de la journée. "Invité
00:26:08 par la présidence de la République, nos députés
00:26:10 Mathilde Panot, Eric Ocrel, Caroline Fiat,
00:26:12 nous ont représentés aux Invalides
00:26:14 avec une grande dignité. Les grossièretés
00:26:16 et les provocations ne leur font jamais
00:26:18 oublier qu'ils incarnent la France dans les cérémonies nationales
00:26:20 ni le respect
00:26:22 dû aux morts." Je voudrais juste
00:26:24 qu'on entende Serge Klarsfeld,
00:26:26 qui évidemment, comme chacun sait, grand avocat,
00:26:28 rescapé de la Shoah,
00:26:30 qui est bien sage.
00:26:32 Il est bien sage, Serge Klarsfeld.
00:26:34 Écoutez ce qu'il dit de la présence des députés
00:26:36 et les filles. - Ça me gêne
00:26:38 en tant que
00:26:40 citoyen
00:26:42 ayant
00:26:44 pris le parti
00:26:46 d'Israël
00:26:48 et des victimes
00:26:50 de l'attentat de Gaza.
00:26:52 Mais d'un autre côté,
00:26:54 il est normal
00:26:56 que les parlementaires français
00:26:58 aient le droit
00:27:00 de se rendre à toutes les cérémonies
00:27:02 et que la liberté d'opinion
00:27:04 soit respectée.
00:27:06 - Le sage à parler.
00:27:08 - C'est vrai, le protocole républicain
00:27:10 a été respecté pour cet hommage national.
00:27:12 Mais naturellement, ils étaient invités
00:27:14 de fait parce que
00:27:16 c'est le protocole. Il n'y a pas de débat
00:27:18 là-dessus. Ce qui est indécent, c'est le fait qu'ils aient
00:27:20 accepté d'y aller. Ils auraient pu dire
00:27:22 "d'accord, nous sommes des invités, mais quand on ne veut pas de vous
00:27:26 à des obsèques, par exemple, vous avez la décence
00:27:28 de ne pas vous y rendre". Là, ça n'a pas été
00:27:30 le cas. Mais je dois dire que j'ai du mal
00:27:32 à cacher un certain plaisir, finalement,
00:27:34 en voyant ces députés se faire huer.
00:27:36 Parce que je me dis qu'en réalité, ça n'est que justice.
00:27:38 Alors bien sûr, ce sont des élus...
00:27:40 - C'est pas très simple. - Non, mais ça n'est pas très simple.
00:27:42 Pardon, ce sont les premiers à organiser des casserolades
00:27:44 à droite et à gauche
00:27:46 à tort et à travers quand ils le souhaitent.
00:27:48 Là, c'est eux qui sont concernés.
00:27:50 On ne va pas non plus pleurer sur leur sort,
00:27:52 voyez-vous, parce qu'ils sont quand même responsables,
00:27:54 me semble-t-il, en partie de la montée
00:27:56 et de l'explosion de l'antisémitisme dans ce pays
00:27:58 depuis le 7 octobre. Donc, le fait
00:28:00 qu'ils soient hués, finalement, ça n'est que
00:28:02 justice. Et Jean-Luc Mélenchon
00:28:04 qui dit une chose, les députés
00:28:06 de la France Insoumise incarnent la France.
00:28:08 Non, pardon, ils incarnent une partie
00:28:10 de la France. Et on sait quelle partie ils incarnent.
00:28:12 - Ils incarnent leurs électeurs. - Ils incarnent leurs électeurs.
00:28:14 Et la partie de la France qu'ils incarnent,
00:28:16 me semble-t-il, c'est
00:28:18 en partie une France qui est
00:28:20 une France négationniste,
00:28:22 antisémite, dans la haine du Juif,
00:28:24 dans la haine d'Israël, de la politique d'Israël.
00:28:26 Ça, on a le droit de le contester, mais ils incarnent
00:28:28 l'ensemble de cette France-là,
00:28:30 avant tout, me semble-t-il,
00:28:32 et ils l'ont démontré de manière incontestable
00:28:34 depuis le 7 octobre
00:28:36 dernier. - Lilin voulait réagir,
00:28:38 il savait très bien qu'ils allaient attiser le feu en étant présents.
00:28:40 - Oui, alors je suis désolé
00:28:42 d'en venir à des considérations
00:28:44 pour le coup purement politiciennes,
00:28:46 en quelque sorte, dans cet hommage.
00:28:48 Mais s'agissant de l'LFI, il ne faut pas oublier,
00:28:50 on le passe au silence
00:28:52 un peu trop, c'est que c'est des professionnels
00:28:54 du pourrissement.
00:28:56 C'est des professionnels du pourrissement.
00:28:58 Donc, ils ne sont jamais aussi à l'aise que lorsqu'il
00:29:00 s'agit de pourrir. Ils ont pourri
00:29:02 l'Assemblée dans des moments invraisemblables,
00:29:04 ils sont là, ils s'invitent à la partie,
00:29:06 ils n'ont pas à venir, mais en même temps, le protocole leur permet
00:29:08 de venir, ce qui fait qu'ils sont dans un entre-deux.
00:29:10 - Vous croyez pas qu'on leur aurait reproché ?
00:29:12 - Mais alors, justement, Julien,
00:29:14 quel est le problème ? Ils ne seraient pas venus,
00:29:16 on aurait dit qu'ils se cachent. Ils viennent,
00:29:18 ils créent le buzz. Qu'est-ce qui se passe ?
00:29:20 On ne parle que de ça. Demain, ils pourront à la fois
00:29:22 se victimiser tout en disant qu'ils étaient là,
00:29:24 et encore une fois, moi je pense que
00:29:26 l'éthos d'un LFiste qui se
00:29:28 respecte, c'est d'agir comme ça.
00:29:30 C'est un poisson dans l'eau.
00:29:32 Vous pourrissez le moment,
00:29:34 vous le désacralisez, mais quelque part,
00:29:36 vous faites monter la bête qui est derrière vous
00:29:38 et vous devez être satisfait. Je pense que l'électorat d'un LFI,
00:29:40 l'électorat, c'est purement clientéliste.
00:29:42 A mon avis, c'est littéralement dégueulasse,
00:29:44 mais c'est littéralement clientéliste. Et quelque part, ça doit
00:29:46 plaire à une certaine clientèle.
00:29:48 - Si vous voulez que je dise un mot, c'est qu'on
00:29:50 en a trop parlé. Beaucoup
00:29:52 trop parlé.
00:29:54 Il fallait... Mais non !
00:29:56 Écoutez, c'est mon sentiment. Jean-Claude, ne pas le partager.
00:29:58 - Bien sûr, Jean-Claude, vous êtes allé tellement loin,
00:30:00 ils se sont passés du mauvais côté de l'histoire.
00:30:02 Comment ne pas le voir et ne pas en parler ?
00:30:04 - Non, mais il ne s'agit pas de ne pas le voir,
00:30:06 mais il s'agit simplement de ne pas
00:30:08 leur offrir une espèce de
00:30:10 captation de cette
00:30:12 cérémonie d'hommage.
00:30:14 Heureusement que les familles ont été
00:30:16 exemplaires. - Juste qu'on voit cette image,
00:30:18 j'ai regardé, Jean-Claude... - Il y a eu à l'entrée quelques mouvements
00:30:20 justifiés et compréhensibles,
00:30:22 mais les familles
00:30:24 ont été vraiment
00:30:26 à pleurer. C'était exceptionnel. - Regardez l'image
00:30:28 du député Meillard Habib. - On a beaucoup trop parlé de la France insoumise.
00:30:30 - Le député Meillard Habib qui
00:30:32 n'a pas pu s'empêcher, lui,
00:30:34 de dire ce qu'il en pensait à Manuel
00:30:36 Bompard, qui était étonnamment d'ailleurs
00:30:38 au côté, physiquement,
00:30:40 de Jordan Bardella.
00:30:42 Meillard Habib, qu'on va entendre dans un instant, qui va nous expliquer ce qu'il a
00:30:44 dit, et qu'on a profité pour
00:30:46 passer une petite bise également à Jordan Bardella.
00:30:48 Ce serait intéressant de décrypter ça. Juste écoutez
00:30:50 ce que Meillard Habib a dit
00:30:52 à Manuel Bompard.
00:30:54 - Je lui dis, et je dis aussi à
00:30:56 Mathilde Pannot qu'ils n'avaient aucune dignité.
00:30:58 Que leur place n'était pas là.
00:31:00 Qu'il fallait respecter la douleur des familles, et toutes les familles.
00:31:02 Pas cinq familles. Toutes les familles.
00:31:04 Je suis leur député, et je les
00:31:06 ai vus un par un. Il n'y en a pas un qui les voulait ici.
00:31:08 Ce sont des gens qui
00:31:10 considèrent que le Hamas
00:31:12 est un mouvement
00:31:14 de libération.
00:31:16 Ce sont des gens qui sont des antisémites.
00:31:18 Et donc c'est des gens qui n'avaient pas la place,
00:31:20 même si jamais les règles de la République
00:31:22 font qu'ils n'ont pas été exclus. Et je lui dis,
00:31:24 imagine-toi qu'à l'époque
00:31:26 on est papands, comme je l'ai dit hier
00:31:28 à l'Assemblée, ou bousquets
00:31:30 présents à la cérémonie du Veldiv.
00:31:32 - Commentaire Tatiana Arnar Barzakh.
00:31:34 - L'indignité permanente, l'utilisation d'un
00:31:36 chant lexical, "nausée à bon", "à vomir",
00:31:38 "allez camper" en parlant d'Yelbrun-Pivet,
00:31:40 "fanatique" en parlant de Votel-Créf.
00:31:42 - La dernière en date de Jean-Luc Mélenchon
00:31:44 sur le pogrom, c'est quelque chose. - Évidemment.
00:31:46 Ersilia Soudé disant que ça lui donnait
00:31:48 la nausée de voir Bibas Kfir
00:31:50 sur la porte à l'Assemblée nationale
00:31:52 de son bureau. La nausée absolue
00:31:54 du début jusqu'à la fin. C'est vraiment l'indignité
00:31:56 face à la dignité de ses familles.
00:31:58 Et dernière chose, cette image est intéressante
00:32:00 politiquement à analyser. - La bise ou l'invective ?
00:32:02 - Les deux, mon capitaine.
00:32:04 Parce que si vous voulez, c'est intéressant.
00:32:06 On voit aussi, quelque part,
00:32:08 la façon dont, d'abord, LFI
00:32:10 a favorisé un antisémitisme
00:32:12 qui n'avait pas besoin d'être
00:32:14 titillé, d'être poussé à vif,
00:32:16 etc. Et de l'autre côté,
00:32:18 la communauté juive qui considère
00:32:20 que le RN s'est comporté
00:32:22 plutôt de façon
00:32:24 pas mal du tout dans cette
00:32:26 crise et après cet octobre.
00:32:28 - LFI s'est détourné des juifs. - C'est quand même une première.
00:32:30 - Le RN s'en est rapproché ? - Non, mais c'est quand même une première.
00:32:32 - C'est relativement récent. - C'est récent, parce que,
00:32:34 souvenez-vous quand même qu'ils n'ont jamais été invités au dîner du CRIF.
00:32:36 Ni Jean-Luc Mélenchon, ni Marine Le Pen.
00:32:38 - Yonatan Marfie en a parlé aujourd'hui.
00:32:40 Je ne sais pas si vous l'avez entendu. - C'est quand même très intéressant. Bien sûr, oui, je l'ai entendu.
00:32:42 - Il a dit, qui est donc le président
00:32:44 du CRIF dont vous êtes le vice-président,
00:32:46 le RN est le faux ami des juifs de France.
00:32:48 - Il peut ajouter son histoire.
00:32:50 - Qu'en dites-vous Gilles Tailleb ?
00:32:52 - D'abord, juste deux mots pour
00:32:54 parler de LFI. - Bien sûr, bien sûr.
00:32:56 - Je pense qu'ils sont la honte de la nation française.
00:32:58 Ils nous donnent
00:33:00 envie de dégoûter.
00:33:02 Ils nous dégoûtent. Ils sont des antisémites.
00:33:04 Ils sont des gens qui cherchent le chaos dans notre
00:33:06 République. Ils cherchent à diviser.
00:33:08 Ils veulent monter l'islamisme. Ils veulent
00:33:10 aller contre la France. Et ça,
00:33:12 aujourd'hui, ce sont des gens qu'il faut mettre
00:33:14 à part et qu'il faut
00:33:16 montrer du doigt tellement ils sont
00:33:18 destructeurs pour notre société.
00:33:20 Maintenant, par rapport
00:33:22 au Rassemblement national,
00:33:24 par rapport
00:33:26 aux autres, bien,
00:33:28 le Rassemblement national, effectivement, dans ses
00:33:30 déclarations, est
00:33:32 irréprochable aujourd'hui.
00:33:34 - Est-ce que vous diriez que le RN a coupé
00:33:36 tous les ponts avec l'antisémitisme ?
00:33:38 - Je dirais, et je l'ai déjà
00:33:40 dit une fois, ça ne m'a pas attiré que des
00:33:42 amitiés, je dirais que
00:33:44 Marine Le Pen et
00:33:46 Bardella ne sont pas antisémites.
00:33:48 Mais par contre, dans les racines
00:33:50 de cet arbre, il y a l'antisémitisme.
00:33:52 Et tant que ces racines n'ont pas été
00:33:54 éradiquées, eh bien, il restera
00:33:56 toujours la sève qui continuera
00:33:58 à monter et alimenter un électorat
00:34:00 qui peut encore,
00:34:02 s'il est libéré, eh bien...
00:34:04 - M. Bardella,
00:34:06 quand même, lors de ses
00:34:08 récentes déclarations, on dit que Jean-Marie Le Pen n'était
00:34:10 pas antisémite. - C'est vrai.
00:34:12 - Vous vous êtes rattrapé quelques jours après. - Oui, ça m'a surpris,
00:34:14 évidemment. Mais on ne peut pas
00:34:16 l'accuser d'anti-sémitisme comme on l'a accusé
00:34:18 Jean-Marie Le Pen. - Non, sans aucun doute.
00:34:20 - Dans le parti, il reste quand même
00:34:22 chargé de quelques membres qui ont
00:34:24 des liens extrêmement particuliers.
00:34:26 - Bien sûr, bien sûr. - Il ne l'est
00:34:28 sans doute pas, nous sommes d'accord. - Pour conclure
00:34:30 cette séquence, et Carima va te dire
00:34:32 un dernier mot, je voudrais peut-être qu'on voit
00:34:34 le dessin qui a peut-être le mieux senti
00:34:36 l'atmosphère autour
00:34:38 de LFI et cette séquence, c'est évidemment
00:34:40 le grand plantu caricaturiste
00:34:42 qui a choisi de
00:34:44 grimper Mathilde Panot
00:34:46 et Emmanuel Bompard, qui portent
00:34:48 des bandeaux du Hamas.
00:34:50 Comment ça, on n'est pas les bienvenus, en évoquant
00:34:52 l'hommage aujourd'hui, tout est
00:34:54 dit sous les traits
00:34:56 de Plantu. - Déjà, oui,
00:34:58 on voit avec l'image, mais je pense avec la rhétorique
00:35:00 sur la résistance,
00:35:02 du mouvement de résistance
00:35:04 que serait le Hamas, qu'on a entendu
00:35:06 dans la bouche de certains
00:35:08 éléphistes, de certains
00:35:10 insoumis, il y a ça, et c'est surtout
00:35:12 aussi quand on analyse la séquence,
00:35:14 je pense, d'avoir refusé
00:35:16 d'être allé à la marche
00:35:18 pour lutter contre, bien sûr, l'antisémitisme,
00:35:20 déjà, c'est
00:35:22 injustifiable avec les mois qui ont passé,
00:35:24 les semaines, on se dit comment ils vont
00:35:26 justifier ça? À l'époque, c'était de dire
00:35:28 bon, il y a la présence du RN,
00:35:30 alors aujourd'hui, soudainement, ça ne fait pas
00:35:32 le problème, demain, ça sera quoi?
00:35:34 Et surtout, moi, je ramène encore une fois
00:35:36 parce que la journée aujourd'hui, c'était
00:35:38 un hommage aux victimes,
00:35:40 c'était une demande
00:35:42 des familles des victimes, donc
00:35:44 pour les chantres du consentement...
00:35:46 - Pas toutes les familles des victimes, mais certaines.
00:35:48 - Certaines, effectivement,
00:35:50 et c'était quand même un souhait,
00:35:52 ça avait été quand même manifesté, et comme je vous dis,
00:35:54 pour ce parti qui se dit
00:35:56 privilégier
00:35:58 le consentement, bien, je pense que déjà,
00:36:00 il y a une énorme faille,
00:36:02 en plus, avec la marche
00:36:04 contre l'antisémitisme, bien, c'est ce que ça donne.
00:36:06 J'espère qu'on va prendre un peu de hauteur
00:36:08 aujourd'hui et qu'on va passer
00:36:10 à autre chose. - Voilà ce que l'on pouvait dire
00:36:12 autour de cette très belle et importante
00:36:14 cérémonie d'hommage aujourd'hui. On pense bien sûr
00:36:16 aux plus de 130 otages qui sont toujours
00:36:18 entre les mains du Hamas,
00:36:20 aux Juifs de France qui vivent, pour beaucoup
00:36:22 d'entre eux, dans l'inquiétude. Merci
00:36:24 beaucoup, Gilles Taillev, vice-président
00:36:26 du CRIF, de vous être joint à nous
00:36:28 pour cette séquence ce soir.
00:36:30 Restez avec nous le temps, en juste,
00:36:32 de voir ce prochain plateau
00:36:34 d'explications de Noemi Schultz, puisqu'on
00:36:36 parle encore de terrorisme. Salah Abdeslam,
00:36:38 vous le savez peut-être, vous qui
00:36:40 nous regardez, a été extrait de sa cellule
00:36:42 en Belgique aujourd'hui, renvoyé
00:36:44 en France, condamné à la perpétuité incompressible
00:36:46 pour sa participation aux attentats du 13 novembre
00:36:48 2015, qui ont fait 131 morts.
00:36:50 Le terroriste a été transféré
00:36:52 dans une prison de la région parisienne.
00:36:54 Avant plus d'explications, regardez le tweet du garde
00:36:56 d'Esso, aujourd'hui, qui informait
00:36:58 de ce transfert
00:37:00 de Salah Abdeslam.
00:37:02 Salah Abdeslam vient d'être incarcéré dans une prison de la région
00:37:04 parisienne, conformément à la décision de justice
00:37:06 française et au souhait des associations de victimes.
00:37:08 Il y purgera sa peine de perpétuité
00:37:10 incompressible. Les raisons de
00:37:12 ce transfert un peu surprise,
00:37:14 en tout cas inattendu, avec
00:37:16 Noemi Schultz.
00:37:18 En juillet 2022, juste après
00:37:20 sa condamnation à la réclusion criminelle à
00:37:22 perpétuité incompressible, Salah Abdeslam
00:37:24 avait été prêté par la France à la
00:37:26 Belgique, le temps d'y être
00:37:28 jugé pour les attentats
00:37:30 de Bruxelles de mars 2016.
00:37:32 Il devait ensuite revenir en France.
00:37:34 Mais à l'issue de ce procès, Salah Abdeslam avait
00:37:36 demandé à rester en Belgique.
00:37:38 La France y était opposée, estimant notamment
00:37:40 que cela conduirait à dénaturer
00:37:42 et alléger la peine française. En effet,
00:37:44 la perpétuité incompressible n'existe pas
00:37:46 en Belgique, mais la justice
00:37:48 belge avait donné raison à Salah Abdeslam
00:37:50 dans le cadre d'un référé, c'est-à-dire
00:37:52 une décision rendue en urgence.
00:37:54 Cette procédure civile se poursuivait,
00:37:56 mais sans attendre la décision définitive,
00:37:58 les autorités belges ont décidé de remettre
00:38:00 Salah Abdeslam aux autorités
00:38:02 françaises. Il a été incarcéré
00:38:04 dans une prison de haute sécurité à Réau,
00:38:06 en Seine-et-Marne. Le parquet fédéral
00:38:08 belge a expliqué dans un communiqué que le retour
00:38:10 de Salah Abdeslam vers la France
00:38:12 à l'issue de la procédure pénale était irrévocable.
00:38:14 En clair, il n'était juridiquement
00:38:16 pas possible à la Belgique de garder
00:38:18 Salah Abdeslam plus longtemps.
00:38:20 Ce que contestent les avocats
00:38:22 de Salah Abdeslam, ils ont dénoncé une
00:38:24 violation de l'état de droit.
00:38:26 Les associations de victimes des attentats du 13 novembre
00:38:28 ont-elles fait part de leur soulagement
00:38:30 de savoir que le seul membre encore en vie
00:38:32 des commandos allait purger
00:38:34 sa peine en France ?
00:38:36 Et avant d'en discuter ensemble, écoutez
00:38:38 maître Delphine Pachi qui dénonce une violation
00:38:40 de l'état de droit, elle est l'avocate de Salah Abdeslam.
00:38:42 C'est absolument pas prévu, parce que c'est
00:38:44 une violation pure et simple d'une décision
00:38:46 de justice, donc c'est vraiment hyper
00:38:48 dans un état de droit, et en tant que démocrate
00:38:50 je suis vraiment... Ah ben je me demande
00:38:52 dans quel jeu on joue, et je me demande
00:38:54 si on est encore en démocratie en Belgique.
00:38:56 C'est vraiment pas la première fois que l'état
00:38:58 ne respecte pas une décision de justice,
00:39:00 mais à ce niveau là, c'est quand même
00:39:02 un peu du jamais vu, à part peut-être le cas
00:39:04 de M. Trabelsi précédemment. On envisage
00:39:06 en tout cas une plainte pénale par rapport aux fonctionnaires
00:39:08 et notamment au parquet fédéral
00:39:10 et à l'état belge qui a une responsabilité
00:39:12 pénale pour ces actes, c'est une
00:39:14 première chose, des recours et des parties,
00:39:16 et on va évidemment examiner tout ce qu'on peut faire
00:39:18 à ce stade. Je rappelle rapidement qu'en octobre
00:39:20 dernier, la justice belge avait
00:39:22 interdit le renvoi en France du terrorisme,
00:39:24 elle avait estimé que ça pouvait faire courir le risque
00:39:26 de traitements inhumains dégradants en cause
00:39:28 des conditions de détention très strictes,
00:39:30 il était filmé 24/24, isolé de tout
00:39:32 contact, mais surtout une peine de prison
00:39:34 incompressible en France, donc à perpétuité.
00:39:36 Situation et décisions, surtout
00:39:38 Jean-Claude, inattendue,
00:39:40 juste retour des choses ? C'est vrai que ça
00:39:42 a précédé une réunion
00:39:44 qui devait avoir lieu si ce n'est demain
00:39:46 ou après-demain, et je comprends
00:39:48 que les avocats
00:39:50 soient surpris.
00:39:52 Il y a un petit
00:39:54 bruit annexe, mais les gens ne l'entendent
00:39:56 pas, je pense, les élus Jean-Claude.
00:39:58 Il y a quelqu'un qui tousse de l'autre côté.
00:40:00 De là à parler d'abus de droit,
00:40:02 alors que, en France en tout cas, en Belgique,
00:40:04 je ne sais pas, mais en France on s'interroge
00:40:06 tout de même sur le rôle
00:40:08 de nos grands magistrats, Conseil constitutionnel,
00:40:10 qui dégomment la moitié
00:40:12 des décisions qui sont prises par les élus
00:40:14 lorsqu'il s'agit de lutter
00:40:16 contre l'immigration.
00:40:18 Lorsque je vois que le
00:40:20 PNF, toujours le même,
00:40:22 se saisit du salaire
00:40:24 de M. Estanguet en disant "mais il est trop
00:40:26 payé" à six mois des Jeux olympiques,
00:40:28 je ne rappelle pas l'épisode
00:40:30 de François Fillon. On a, en effet,
00:40:32 oui, un problème, avec
00:40:34 la manière dont fonctionne la justice dans ce
00:40:36 pays, et tant pis pour les avocats
00:40:38 de M. Abdeslam
00:40:40 machin chose,
00:40:42 il méritait, je pense,
00:40:44 de terminer, et je pense qu'il n'y a pas
00:40:46 de scandale, c'est un débat qui me paraît
00:40:48 totalement extravagant,
00:40:50 il n'y a pas de scandale, au fait, qu'il fasse
00:40:52 sa peine en France, dans les
00:40:54 conditions qui seront celles...
00:40:56 Ecoutez, je sais que nos prisons...
00:40:58 - La crainte c'était pour nous, ici en France, c'est que...
00:41:00 - Qu'ils ne reviennent pas ! - Non, c'était... Oui, mais s'il
00:41:02 purgeait justement sa peine en Belgique,
00:41:04 il pouvait, à partir de 15 années,
00:41:06 faire une demande de liberté,
00:41:08 ce qui ne sera pas possible... - Je trouve que c'est mieux
00:41:10 qu'il fasse sa peine en France. - Ah, mais on ne va pas pleurer pour lui,
00:41:12 ça, je pense que personne ne va pleurer pour lui, ici,
00:41:14 ce soir, symboliquement, c'est important qu'il purge
00:41:16 cette peine sur le territoire français.
00:41:18 - Désolé, Julien, je ne réponds pas
00:41:20 tout à fait à votre question, mais je reviens
00:41:22 juste sur ce que disait... Non, mais l'avocat vient de dire, si j'ai bien compris,
00:41:24 ma consort vient de dire que...
00:41:26 - Une sorte de démini de démocratie, pour elle.
00:41:28 - Les conditions de détention, c'est un traitement inhumain
00:41:30 ou dégradant. Donc, si j'ai bien compris,
00:41:32 je n'ai pas le dossier, évidemment, ça me fait
00:41:34 juste un peu sourire, d'autant plus
00:41:36 vu le personnage de Sadat Abdeslam,
00:41:38 parce que vous vous rappelez qu'il y a peu de temps,
00:41:40 on n'a pas pu expulser un Ousbek,
00:41:42 je veux dire, manifestement fiché pour
00:41:44 AFSPRT, etc., parce qu'il risquait
00:41:46 en Ousbekistan, un pays dans lequel
00:41:48 il va en vacances chaque année avec sa femme,
00:41:50 il risquait un traitement inhumain
00:41:52 ou dégradant. Donc, on va m'expliquer que chez nous,
00:41:54 on ne peut pas le faire venir en France pour un traitement inhumain
00:41:56 ou dégradant, vu l'état des prisons françaises.
00:41:58 Dites, au bout d'un moment, il faut arrêter de se foutre la gueule du monde.
00:42:00 Manifestement, vu ce qu'il a fait,
00:42:02 je pense qu'il peut largement subir
00:42:04 un traitement inhumain ou dégradant à la française.
00:42:06 Ou alors, on marche vraiment sur la tête.
00:42:08 C'est un peu de saison, d'ailleurs.
00:42:10 - D'ailleurs, on ne sait pas si les conditions de détention
00:42:12 qui étaient les siennes, et que je viens de rappeler,
00:42:14 surveillance vidéo permanente,
00:42:16 un contact humain seulement...
00:42:18 Enfin, très, très éloigné
00:42:20 de ces premiers jours de prison,
00:42:22 et surtout avec des vitres...
00:42:24 C'est quand même très, très difficile à vivre,
00:42:26 mais encore une fois,
00:42:28 on ne va pas le plaindre.
00:42:30 - Je voudrais expliquer les arguments.
00:42:32 C'était les suivants. En France, il y avait une peine incompressible,
00:42:34 et donc il n'y avait pas de libération
00:42:36 possible, ni de réinsertion,
00:42:38 disaient les avocats en Belgique.
00:42:40 Je souligne juste que les familles,
00:42:42 accessoirement, des victimes du Bataclan
00:42:44 et des autres victimes des terrasses et du Saint-Denis
00:42:46 ont pris perpette.
00:42:48 Ils ont perdu leur fils, leur femme,
00:42:50 leur grand-père...
00:42:52 C'est absolument aberrant comme argument,
00:42:54 et c'est d'autant plus aberrant que, pour répondre à vos questions
00:42:56 précisément, je suis allée me pencher.
00:42:58 - On va parler justement sur les conditions de détention de Salah Abdeslam
00:43:00 en France, à Fleury-Mérogis, donc avant qu'il ne soit extradé.
00:43:02 Fleury-Mérogis,
00:43:04 5 cellules...
00:43:06 - Il était à l'isolement.
00:43:08 - 5 cellules qui étaient bloquées pour Salah Abdeslam,
00:43:10 une pour lui, une pour un vélo
00:43:12 et un rameur pour avoir un peu d'entretien physique,
00:43:14 une autre par sécurité voisine,
00:43:16 une autre pour les systèmes de vidéosurveillance
00:43:18 pour les 8 agents qui tournaient
00:43:20 pour justement ce système de vidéosurveillance
00:43:22 24h/24,
00:43:24 430 000 euros par an,
00:43:26 36 000 euros par mois, le coût de la détention
00:43:28 de Salah Abdeslam, avec une télé
00:43:30 dans sa cellule, avec le droit de sortir
00:43:32 2 fois par jour, donc je veux bien qu'on parle de
00:43:34 traitement inhumain, ça ne me semble pas tout à fait
00:43:36 inhumain, le coût est absolument
00:43:38 exorbitant, alors certes c'était
00:43:40 système de vidéosurveillance, juste,
00:43:42 c'était pas pour le fliquer, comme on dit, 24h/24,
00:43:44 c'était juste pour éviter qu'il ne se suicide,
00:43:46 puisque c'était le seul rescapé
00:43:48 de ce commando des terroristes
00:43:50 du 13 novembre 2015.
00:43:52 Donc je pense que là, on pousse quand même les choses
00:43:54 extrêmement loin. - Non mais c'est une très bonne chose que la France
00:43:56 l'ait récupérée, il mérite d'être sévèrement
00:43:58 puni, et que ce soit évidemment
00:44:00 sur notre territoire.
00:44:02 Voilà pour ce retour en France de Salah Abdeslam,
00:44:04 tiens j'en profite pour saluer Jean-Sébastien Ferjou,
00:44:06 qui a pris la place
00:44:08 discrètement de Gilles Taillep,
00:44:10 Jean-Sébastien Ferjou, merci d'être là,
00:44:12 directeur d'Atlantico, on va avancer, on va parler
00:44:14 politique, donc avec vous
00:44:16 notamment, cher Jean-Sébastien, François
00:44:18 Bayrou qui a mis fin au suspense ce soir,
00:44:20 pressenti pour remplacer, notamment
00:44:22 Amélie Oudéa Castera à l'Éducation
00:44:24 Nationale, le chef de file du MoDem, a expliqué
00:44:26 finalement qu'il n'entrerait pas au
00:44:28 gouvernement, je vais d'abord me tourner vers Johan
00:44:30 qui va nous faire l'explication de texte,
00:44:32 faute d'accords profonds sur
00:44:34 la politique à suivre,
00:44:36 François Bayrou,
00:44:38 je cherche le prénom,
00:44:40 qui a également, un peu plus
00:44:42 tard ce soir, parlé d'une
00:44:44 humiliation, d'une tentative d'humiliation
00:44:46 de son parti,
00:44:48 le MoDem, que s'est-il passé,
00:44:50 que doit-on lire entre les lignes, pourquoi
00:44:52 refuse-t-il d'entrer au gouvernement ce soir ?
00:44:54 Oui, c'est un peu un séisme en Macronie, en réalité,
00:44:56 parce que le MoDem, c'est quand même le principal
00:44:58 allié d'Emmanuel Macron depuis
00:45:00 2017, ce qui se passe, c'est que
00:45:02 ses revendications,
00:45:04 ses prétentions
00:45:06 n'ont pas été satisfaites,
00:45:08 il voulait être ministre
00:45:10 de l'Éducation Nationale et être
00:45:12 numéro 2 du gouvernement, ce qui
00:45:14 serait revenu en quelque sorte à faire
00:45:16 de François Bayrou une sorte de
00:45:18 premier ministre bis.
00:45:20 Il y avait deux domaines
00:45:22 qui me paraissent mériter un engagement plein,
00:45:24 le ministère de l'Éducation qui connaît aujourd'hui une crise de confiance
00:45:26 qui vient de loin et que je croyais que l'on
00:45:28 pouvait corriger. Enfin, je vais le faire à sa place,
00:45:30 que je croyais pouvoir, moi, corriger François Bayrou.
00:45:32 Mais de nombreuses discussions m'ont fait
00:45:34 conclure à une différence d'approche sur la méthode
00:45:36 à suivre, qui me paraît donc rédhibitoire.
00:45:38 Je vous laisse poursuivre.
00:45:40 Ce qui a bloqué le plus, manifestement, c'est le fait
00:45:42 d'être nommé numéro 2
00:45:44 du gouvernement. Pour Gabriel Attal, c'était
00:45:46 absolument inacceptable.
00:45:48 Ça aurait été une claque monumentale pour lui,
00:45:50 parce qu'on rappelle que François Bayrou a fait
00:45:52 campagne auprès d'Emmanuel Macron pour que
00:45:54 Gabriel Attal n'aille pas à Matignon,
00:45:56 justement. Donc,
00:45:58 ses prétentions étaient beaucoup trop grandes.
00:46:00 Donc, énorme coup de gueule
00:46:02 ce soir de François Bayrou,
00:46:04 qui va quand même extrêmement loin, qui parle
00:46:06 de désaccord politique.
00:46:08 - Désaccord profond ! - Alors qu'encore une fois,
00:46:10 il est le principal allié de ce gouvernement.
00:46:12 - Il déclare la guerre à Emmanuel Macron, ce soir ?
00:46:14 - Est-ce que c'est une déclaration de guerre ?
00:46:16 - C'est peut-être un peu fort, mais
00:46:18 néanmoins, il est quand même président du Modem.
00:46:20 - C'est une cinquantaine de députés.
00:46:22 - Cinquantaine de députés, très exactement.
00:46:24 Plus quelques apparentés.
00:46:26 - C'est pareil. - Trois apparentés.
00:46:28 - Donc, disons, 55 députés du Modem,
00:46:30 en réalité. Mais quand il parle,
00:46:32 il est président du Modem, donc il n'engage pas que lui.
00:46:34 Est-ce que, demain, quand on aura connaissance
00:46:36 du gouvernement, ça signifie qu'il n'y aura
00:46:38 aucun ministre du Modem ?
00:46:40 - Et je crois que les députés Modem ont appris à la télévision
00:46:42 ce soir, comme chacun d'entre nous, que François Bayon n'y allait pas.
00:46:44 - Alors, il les a convoqués.
00:46:46 - Ils ne l'ont pas très bien pris.
00:46:48 - Il les a convoqués. - J'ai cru comprendre que
00:46:50 certains le découvraient quand même un peu.
00:46:52 - Il était surpris. - Il les a convoqués,
00:46:54 il leur a parlé, et effectivement,
00:46:56 certains étaient très surpris, très en colère même,
00:46:58 puisque, effectivement, de fait, ils sont extrêmement
00:47:00 embarrassés. Ils ne savent plus ce soir
00:47:02 où ils se situent. Et les ministres du Modem,
00:47:04 secrétaires d'État, qui
00:47:06 peuvent être renommés, sont dans une
00:47:08 situation très embarrassante. Et on sait ce soir
00:47:10 que l'Élysée les a bien appelés,
00:47:12 fait pression sur eux pour qu'ils restent.
00:47:14 C'est une manière de tenter de diviser
00:47:16 le Modem maintenant pour Emmanuel Macron.
00:47:18 - Jean-Claude Dassier, François Bayrou veut faire payer
00:47:20 à Emmanuel Macron son passage
00:47:22 vers la droite, son virage vers la droite.
00:47:24 Est-ce que vous parleriez d'une crise
00:47:26 au sein de la majorité ce soir ?
00:47:28 - C'est ce dont il se plaignait il y a quelques jours.
00:47:30 Pour autant,
00:47:32 il faut relativiser, comme dit l'autre.
00:47:34 Honnêtement, que François Bayrou
00:47:36 ne rentre pas au gouvernement,
00:47:38 je ne pense pas que ça déclenche un tsunami
00:47:40 dans l'opinion. Honnêtement.
00:47:42 - Les femmes vont s'arracher les cheveux.
00:47:44 - Je pense que son heure est passée.
00:47:46 Chacun se souvient. Enfin non.
00:47:48 - Pour lui, son heure était à venir.
00:47:50 - Les anciens se souviennent du piètre passage
00:47:52 qui a été le sien lors de la loi Fallou,
00:47:54 lorsqu'il était déjà ministre de l'Éducation nationale.
00:47:56 Depuis qu'elle en était, c'était sous Juppé.
00:47:58 - 1994.
00:48:00 - Il y a un million dans la rue.
00:48:02 - Je vois correctement travailler.
00:48:04 Bon, soyons pas inutilement désagréables
00:48:06 avec lui. - Non, surtout pas
00:48:08 après cette sortie. - Justement, je referme
00:48:10 la parenthèse. - Bien vu.
00:48:12 - Honnêtement, je ne crois pas
00:48:14 une seconde à une crise
00:48:16 de majorité. - Ah bon ?
00:48:18 Emmanuel Macron a perdu son principal allié ce soir.
00:48:20 - Non, non, non. Ça va s'arranger.
00:48:22 - Ah, ça va s'arranger. - Mais c'est une diva
00:48:24 susceptible. - Oui, d'accord.
00:48:26 - Et il va...
00:48:28 - Mais on ne critique pas. On referme encore
00:48:30 la parenthèse. - Il est quand même haut-commissaire
00:48:32 de je ne sais pas quoi. - Au plan.
00:48:34 - Et je pense qu'avec
00:48:36 Macron, ça s'arrangera assez vite.
00:48:38 Il va faire ce qu'il faut. - Ah bon ?
00:48:40 - Plutôt que de mettre le foutoir
00:48:42 dans le gouvernement, parce que c'est ce qui se serait passé,
00:48:44 parce que Mettez-vous à la place de Gabriel Attal,
00:48:46 numéro 2,
00:48:48 avec lui, c'était
00:48:50 évidemment pas possible. - C'est pas le premier ministre.
00:48:52 - Donc, relativisons encore une fois.
00:48:54 Tout ça n'est pas très grave.
00:48:56 Parce que si le modem est en crise, ça veut dire qu'il faut
00:48:58 dissoudre dans le mois qui vient.
00:49:00 Je ne pense pas, je peux même tromper,
00:49:02 mais je ne pense pas qu'on en soit là.
00:49:04 - Jean-Sébastien et Tatiana, rapidement, on va parler de ce sondage
00:49:06 qui met Marine Le Pen grande
00:49:08 favorite de la présidentielle, également.
00:49:10 - Je ne crois pas que ce soit une vraie crise. C'est certainement
00:49:12 un événement dans l'histoire de la Macronie, parce que
00:49:14 incontestablement, le ralliement de François Bayrou
00:49:16 ou l'alliance de François Bayrou avec
00:49:18 Emmanuel Macron a permis l'élection
00:49:20 d'Emmanuel Macron en 2017. Maintenant,
00:49:22 François Bayrou ne contrôle pas le modem, autant qu'il
00:49:24 semble le croire. Il semblerait que là, les députés,
00:49:26 un certain nombre de députés l'aient très mal pris,
00:49:28 que Jean-Louis Boulange, pour le coup,
00:49:30 étant un pilier du modem, lui a dit
00:49:32 "tu nous emmerdes", et qu'il les met
00:49:34 dans une situation impossible, parce qu'il faut
00:49:36 bien comprendre qu'il y a eu le modem Canal History,
00:49:38 que François Bayrou dirigeait avec
00:49:40 Marielle de Sarnez. Marielle de Sarnez est disparue.
00:49:42 Les 51 députés du modem
00:49:44 dont on parle aujourd'hui, ce ne sont pas des proches de François Bayrou.
00:49:46 Il y avait deux députés avant 2017.
00:49:48 Là, ce sont des gens qu'ils sont allés chercher
00:49:50 en catastrophe en 2017, parce qu'ils avaient
00:49:52 besoin d'un seul coup de mettre des noms sur les listes
00:49:54 des gens sous l'étiquette "modem". Donc, ce ne sont
00:49:56 pas nécessairement des gens... Il y a une existence
00:49:58 un peu autonome du modem à l'Assemblée
00:50:00 nationale, il y a une existence un peu autonome
00:50:02 du modem à différents endroits, et
00:50:04 ce qu'était le modem, un peu le clan
00:50:06 très resserré autour de François Bayrou,
00:50:08 n'est plus vraiment là. J'ai envie de vous dire
00:50:10 qu'il y a d'autres gens qui ont été condamnés, parce que lui
00:50:12 n'a pas été condamné, mais dans les vieux de la vieille
00:50:14 du modem, il y en a qui ont été condamnés, eux.
00:50:16 Ils n'ont pas nécessairement bien pris non plus
00:50:18 la manière dont François Bayrou, lui,
00:50:20 s'était lavé les mains du sujet quand eux
00:50:22 ont dû, justement, pour un système...
00:50:24 Parce que je vais vous dire, il dit qu'il n'était pas au courant,
00:50:26 mais enfin, il n'a cessé d'argumenter pour une banque de la
00:50:28 démocratie, il est assez déraisonnable
00:50:30 de croire qu'il n'était pas au courant.
00:50:32 J'entends Jean-Claude Nassier qui dit que c'est un petit peu
00:50:34 la séquence d'une
00:50:36 diva et que ce beau monde va vite
00:50:38 se rabibocher, mais les mots sont quand même forts,
00:50:40 il parle d'humiliation ce soir. Je ne suis pas sûr
00:50:42 qu'Emmanuel Macron goûte énormément non plus
00:50:44 la sortie de son ancien meilleur
00:50:46 ami, ou de son ex-futur
00:50:48 meilleur ami, je ne sais plus maintenant.
00:50:50 Il y a quand même des coups de gueule assez récurrents depuis des années, on connaît les sorties
00:50:52 de François Bayrou, cela dit,
00:50:54 il se sent assez mal traité, mal mené.
00:50:56 Pourquoi ? D'abord, je vous rappelle qu'il n'y a qu'un ministre
00:50:58 aujourd'hui modem au sein du gouvernement, c'est Marc Fénom,
00:51:00 ministre de l'Agriculture. Lui, il souhaiterait en avoir 4 ou 5
00:51:02 dans la seconde vague qu'on attend
00:51:04 depuis 3 semaines de remaniement.
00:51:06 Deuxième chose, il y a quand même deux choses très
00:51:08 importantes qu'il dit aujourd'hui, c'est la divergence de point de vue
00:51:10 rédhibitoire. Pourquoi ?
00:51:12 Parce qu'en fait, il y a un virage à droite
00:51:14 extrêmement important, évidemment, de la part d'Emmanuel Macron
00:51:16 et lui, qui est du centre, en tout droit,
00:51:18 il le vit très mal. Autant il y a des choses
00:51:20 d'esmicardisation, pardon, c'est dur à dire,
00:51:22 ou la solidarité à la source, ce sont des choses
00:51:24 qu'il a toujours défendues, autant il y a d'autres choses
00:51:26 pour lesquelles il est tout à fait opposé.
00:51:28 Deuxième chose, il pointe
00:51:30 du doigt la fracture Paris-Province.
00:51:32 Et c'est vrai que François Bayrou,
00:51:34 il souhaite, d'abord il suffit de regarder
00:51:36 le gouvernement aujourd'hui, c'est quand même plus de 50%
00:51:38 de ministres qui sont
00:51:40 parisiens, nés à Paris, et c'est vrai
00:51:42 que lui, il considère qu'il y a un problème
00:51:44 de décentralisation, un problème de verticalité
00:51:46 du pouvoir, qui est tout à fait
00:51:48 réel, et d'ailleurs dans sa demande de ministère,
00:51:50 il y avait éventuellement reprendre
00:51:52 un grand ministère des Territoires,
00:51:54 ce qui aurait quand même été une autre crise, puisque c'était reprendre
00:51:56 une partie d'un autre député,
00:51:58 horizon, c'est Christophe Béchut.
00:52:00 Donc s'il voulait, il y a évidemment là,
00:52:02 et troisième chose, pardon, une humiliation quand même,
00:52:04 un petit peu, je note au passage,
00:52:06 de Sébastien Lecornu, quand il explique qu'on lui a proposé
00:52:08 le ministère de la Défense et qu'il l'a refusé,
00:52:10 c'est quand même le coup de pied de l'âne,
00:52:12 franchement, c'est quand même un peu dur, je trouve.
00:52:14 - Une conclusion, Guylain Benessa ?
00:52:16 - Pour boucler avec Bayrou, mais tout de même,
00:52:18 c'est que le pro du dégagisme constant,
00:52:20 ça fait 30 ans qu'il nous dit "Y'en a marre que ce soit toujours les mêmes".
00:52:22 C'est la seule entière que j'ai retenue
00:52:24 depuis 30 ans avec François Bayrou.
00:52:26 - Bonne fois candidat, François.
00:52:28 - Et maintenant, il se raccroche une dernière fois en réclamant
00:52:30 un poste de numéro 2 dans un régime
00:52:32 français où théoriquement le président choisit.
00:52:34 Non mais attendez, alors, soit il s'accroche,
00:52:36 soit on dégage tout le monde, mais si on dégage
00:52:38 tout le monde, il dégage avec les autres, parce que là,
00:52:40 sinon, c'est pas possible.
00:52:42 - La sélection présidentielle en France,
00:52:44 chacun le sait, aura lieu dans un peu plus de 3 ans,
00:52:46 mais chaque sondage,
00:52:48 je sais ce que Johan veut en dire, moi je trouve que chaque sondage
00:52:50 vaut la peine d'être pris en compte.
00:52:52 Et le dernier réalisé par l'IFOP Fils du ciel
00:52:54 pour Valeurs Actuelles nous interpelle un peu quand même
00:52:56 ce soir. Si le scrutin avait lieu dimanche,
00:52:58 Marine Le Pen arriverait en tête
00:53:00 des intentions de vote au point de pouvoir revendiquer
00:53:02 même la victoire finale.
00:53:04 Marine Le Pen qui obtiendrait, vous allez le voir
00:53:06 avec nous, 36% des voix
00:53:08 au premier tour de l'élection, loin devant
00:53:10 l'éventuel candidat macroniste
00:53:12 Gabriel Attal ou Edouard Philippe, avec
00:53:14 22% chacun des suffrages.
00:53:16 Au second tour, l'ex-présidente
00:53:18 du RN bataillerait ferme
00:53:20 avec le candidat du Bloc Central.
00:53:22 Selon cette enquête, Marine Le Pen totaliserait
00:53:24 50% des voix face
00:53:26 à Edouard Philippe, donc au deuxième tour.
00:53:28 On va tourner cette page.
00:53:30 Et 51% si elle affrontait
00:53:32 le Premier ministre actuel
00:53:34 Gabriel Attal.
00:53:36 Vous avez vu, je fais une petite parenthèse, la gauche
00:53:38 de tout ça, Jean-Luc Mélenchon
00:53:40 partirait, ce serait le seul candidat
00:53:42 vraiment potentiel avec 14% d'intention
00:53:44 de vote. Mais passons.
00:53:46 Ce qui nous intéresse vraiment, c'est
00:53:48 ce chiffre qui est de plus en plus
00:53:50 important. Jean-Claude encore peut-être
00:53:52 pour commencer. Est-ce que vous diriez
00:53:54 que ce sondage, on le balaye,
00:53:56 c'est l'an 3 ans, ça ne veut rien dire ? Ou qu'une photo
00:53:58 à l'instant T de l'opinion, surtout que quand on voit
00:54:00 que d'année en année,
00:54:02 les sondages sont de plus en plus favorables,
00:54:04 est-ce que l'Élysée se rapproche selon vous pour Marine Le Pen ?
00:54:06 On ne peut pas nier
00:54:08 que Marine Le Pen et son parti progressent.
00:54:10 Il faudrait être idiot pour prétendre le
00:54:12 contraire. Jamais autant de Français
00:54:14 aux 40 ans, en 40 ans, vont adhérer...
00:54:16 Assurez-moi, l'élection n'est pas dimanche prochain.
00:54:18 C'est dans combien de temps ? Dans 3 ans, comme je viens
00:54:20 de le rappeler. Je vous ressortirai ça si
00:54:22 je suis encore en vie. Mais évidemment. Je vous ressortirai
00:54:24 le sondage. Vous nous enterrerez tous.
00:54:26 Mais non, mais franchement. Et Gabriel
00:54:28 Attal, numéro... Bon, il est
00:54:30 encore peut-être un peu jeune pour le job.
00:54:32 Pardonnez-moi, mais
00:54:34 je crois toujours...
00:54:36 Donc quoi ? C'est des carabistes où est le sondage, là ?
00:54:38 Je crois... Non, je ne dirai jamais ça.
00:54:40 À l'heure actuelle, ce sont des amis. Oui, mais
00:54:42 d'accord. Mais si c'est en 3 ans, ça n'a pas de...
00:54:44 Non, je pense que... Il n'y a pas de sens politique
00:54:46 à donner à ce sondage ? Comme tout sondage,
00:54:48 comme tout sondage, vous l'avez dit tout à l'heure,
00:54:50 c'est une photo qui montre en effet que
00:54:52 le Front National, le Rassemblement National,
00:54:54 pardon, progresse.
00:54:56 Cela étant,
00:54:58 avant d'annoncer le résultat de la
00:55:00 présidentielle dans 3 ans,
00:55:02 je pense qu'on a encore
00:55:04 quelques commentaires à faire. On verra.
00:55:06 Elle n'a toujours pas d'alliés.
00:55:08 Je veux dire, gagner seule
00:55:10 ne sera pas facile. Non, mais...
00:55:12 Le Rassemblement National n'a toujours pas
00:55:14 réussi à convaincre Nice ou
00:55:16 Xochouane. Elle est de plus en plus, Jean-Claude,
00:55:18 le réceptacle des
00:55:20 différentes colères des Français.
00:55:22 Elle est la seule à annoncer un référendum
00:55:24 sur l'immigration si elle veut être
00:55:26 à l'extérieur. Elle représente
00:55:28 celle qui va s'affranchir du sable
00:55:30 et qui, à tout ou les mécontentements,
00:55:32 ça rapporte en général.
00:55:34 - Est-ce que ça rapportera dans 3 ans?
00:55:36 C'est une autre question. Mais la photo,
00:55:38 l'instantané, dit beaucoup de choses.
00:55:40 Karima, on fait un petit tour de plateau?
00:55:42 - C'est un instantané, mais ça en dit
00:55:44 quand même beaucoup, je pense, sur l'état
00:55:46 des Français, sur ce qu'ils pensent en ce moment,
00:55:48 sur oui, sur les colères, sur ce qu'ils souhaitent
00:55:50 et aussi sur le changement
00:55:52 de perception de ce parti
00:55:54 au fil des années, de ce processus
00:55:56 de dédiabolisation. On l'avait déjà
00:55:58 vu lors des dernières élections. Il y a quand même
00:56:00 énormément de députés
00:56:02 du RN qui ont été élus.
00:56:04 Donc ça, c'était déjà assez
00:56:06 majeur quand ça s'était produit.
00:56:08 Mais c'est ça, sur les questions,
00:56:10 en fait, ce que ça montre aussi, c'est quoi?
00:56:12 C'est que les Français se préoccupent encore
00:56:14 beaucoup de la question du pouvoir d'achat
00:56:16 qui n'a pas été résolu. On l'a vu aussi
00:56:18 avec la crise des agriculteurs.
00:56:20 On voit que c'est profond. On voit
00:56:22 que c'est de la colère.
00:56:24 Il y a même un certain désespoir
00:56:26 qu'on a vu aussi pendant la crise
00:56:28 des agriculteurs sur la question de la sécurité,
00:56:30 de l'immigration. Quelle réponse
00:56:32 le gouvernement amène?
00:56:34 Je pense aussi que ça témoigne
00:56:36 d'où en sont les Français. Cela étant
00:56:38 dit, je suis d'accord sur, par exemple, pendant la campagne
00:56:40 électorale, ça, c'est toujours
00:56:42 là où le bas blesse. Est-ce que Marine
00:56:44 Le Pen, lors de débats, par exemple,
00:56:46 est-ce qu'elle va être capable de communiquer? Est-ce qu'elle va être capable
00:56:48 de rejoindre à ce moment-là?
00:56:50 C'est toujours là où ça se complique
00:56:52 pour elle. - Le pari étant pas être réussi,
00:56:54 Yohan, reste à savoir si ce fameux
00:56:56 plate-fonce vert de la présidentielle
00:56:58 sera franchi? - Non, je crois que le pari est loin
00:57:00 d'être réussi pour l'instant. Il y a encore beaucoup
00:57:02 d'obstacles, beaucoup d'épreuves à franchir
00:57:04 pour Marine Le Pen avant d'arriver à l'Elysée.
00:57:06 Vous savez, c'est une chose... - C'est pas toujours bon signe
00:57:08 d'être le favori d'une élection en trois ans.
00:57:10 - C'est souvent mauvais signe.
00:57:12 C'est même souvent mauvais signe.
00:57:14 Mais, vous savez, c'est une chose de répondre
00:57:16 à un sondage en disant "je vais voter pour Marine Le Pen"
00:57:18 et c'est une autre chose de mettre un bulletin "Marine Le Pen"
00:57:20 dans l'urne.
00:57:22 Pour avoir bien suivi la campagne...
00:57:24 - Je vous rappelle que vous êtes dans un isoloir.
00:57:26 - Mais pour répondre à...
00:57:28 - Quand vous votez. - Pour avoir bien suivi
00:57:30 la campagne de Marine Le Pen en 2022,
00:57:32 quelques semaines avant le premier tour,
00:57:34 il y a un sondage qui la donne, me semble-t-il,
00:57:36 à 49 ou 50 % face à Emmanuel Macron
00:57:38 au second tour. C'est-à-dire quasiment
00:57:40 ce qu'on voit là, elle termine à 42 %.
00:57:42 Donc, dans les sondages,
00:57:44 elle est souvent surévaluée,
00:57:46 Marine Le Pen, en réalité. Précisément
00:57:48 parce que les Français en colère disent
00:57:50 "on va protester, on va voter pour elle".
00:57:52 Une partie, en tout cas, beaucoup aussi,
00:57:54 adhèrent à ces idées. - Et puis au moment du choix final,
00:57:56 c'est peut-être un petit "la main tremble".
00:57:58 - Pour une partie d'entre eux, une partie seulement
00:58:00 de ses électeurs, effectivement, ils hésitent
00:58:02 dans l'isoloir et la main tremble un peu.
00:58:04 Est-ce qu'elle arrivera à faire changer cela ?
00:58:06 Elle a encore 3 ans pour y parvenir.
00:58:08 Ce n'est pas impossible, mais ça reste
00:58:10 pour l'instant un défi qui est loin
00:58:12 d'être gagné, me semble-t-il. - Il faudra certainement
00:58:14 attendre jusqu'à un éventuel débat d'entre deux tours
00:58:16 pour voir vraiment si elle a la capacité
00:58:18 de briser ce... - Il y a quand même eu des vents...
00:58:20 - Parce que ça nous dit des Français...
00:58:22 - Il y a quand même eu des vents favorables, il y a quand même eu l'inflation,
00:58:24 l'immigration, la colère des agriculteurs,
00:58:26 c'est quand même une séquence. En off,
00:58:28 plein de députés réels vous disent "en fait, c'est très favorable
00:58:30 pour nous, il faut être honnête". Elle prospère aussi sur la colère.
00:58:32 Première chose. Deuxièmement, il y a
00:58:34 aujourd'hui, c'est un vote de contestation,
00:58:36 ça devient un vote d'adhésion et de plus en plus
00:58:38 elle est dans des couches, les retraités, les artisans,
00:58:40 les commerçants, les ouvriers, les personnes
00:58:42 qui ont un CAP, par exemple,
00:58:44 elles progressent dans des catégories. Troisièmement,
00:58:46 ça dit quelque chose aussi, aujourd'hui,
00:58:48 il faut suivre en Europe, la régression,
00:58:50 le recul de la droite dite de gouvernement
00:58:52 et la droite identitaire
00:58:54 nationaliste qui progresse.
00:58:56 Elle vient aussi mordre
00:58:58 dans l'électorat de droite traditionnelle.
00:59:00 C'est en ça que c'est intéressant. Cela dit, il y a une marge...
00:59:02 - Dans une France qui se droitise, elle aussi. - Évidemment.
00:59:04 Et puis avec en plus Emmanuel Macron qui
00:59:06 droitise aussi la politique. Souvenez-vous de la phrase
00:59:08 de son père, il vaut mieux toujours... On préfère
00:59:10 toujours l'original à la copie,
00:59:12 ça risque d'être un peu le souci, là,
00:59:14 de la politique qui est en train d'être menée.
00:59:16 - Guylain Mélessa, pour en conclure.
00:59:18 - Deux remarques, première remarque.
00:59:20 Le problème, c'est que la
00:59:22 statistique forte de notre bénéficie, c'est surtout
00:59:24 le résultat, non pas à mon avis,
00:59:26 la question du vote d'adhésion en RN,
00:59:28 il y a depuis 20 ans. Parce qu'en fait,
00:59:30 si on se tape le dernier fourquet de Jérôme Fourquet,
00:59:32 qui est hyper clair sur la question,
00:59:34 la clientèle électorale,
00:59:36 la cristallisation du vote RN, il y a depuis très longtemps,
00:59:38 et en réalité, elle a un socle
00:59:40 qui est solide. Donc maintenant, elle a juste...
00:59:42 C'est énorme.
00:59:44 - Elle a énormément élargi sa base.
00:59:46 - Elle fait des PRC de fou.
00:59:48 Elle fait 45, 46,
00:59:50 47 %...
00:59:52 - C'est dans le 30 000.
00:59:54 - En 2022, elle fait des scores incroyables.
00:59:56 Donc, maintenant, évidemment, il faut transformer
00:59:58 l'essai, elle a encore beaucoup de travail.
01:00:00 Mais moi, juste, je suis désolé de changer de prisme,
01:00:02 mais j'observe quand même, et je vous l'ai dit,
01:00:04 Julien, on en a déjà parlé,
01:00:06 sur un autre sujet. - On parle beaucoup, tous les deux.
01:00:08 - Il y a trois mois qu'on nous dit
01:00:10 "Mélenchon, c'est fini, c'est sorti,
01:00:12 c'est pas possible", il a exactement
01:00:14 le même score
01:00:16 qu'il avait avant les présidentielles,
01:00:18 sachant qu'à la fin, il monte toujours comme pas possible
01:00:20 dans les dernières semaines. - Un éternel recommencement.
01:00:22 - Qu'est-ce que je vous avais dit ? En réalité,
01:00:24 il est encore puissant malgré tout. - Il est 23h30,
01:00:26 on va passer au journal. Je sais que Jean-Sébastien sera très frustré
01:00:28 si je ne le laisse pas apporter un petit commentaire.
01:00:30 Jean-Sébastien, est-ce que je peux vous faire confiance en 30 secondes, s'il vous plaît ?
01:00:32 - S'il vous plaît, sinon, passe au JT, parce que...
01:00:34 - Non, mais c'est une dynamique,
01:00:36 c'est incontestable. Après, je crois que les Français
01:00:38 ont aussi utilisé
01:00:40 les sondages pour exprimer
01:00:42 un message politique. Ils savent très bien qu'il y a deux démocraties.
01:00:44 Il y a la démocratie des élections
01:00:46 et il y a la démocratie de l'instantané, qui se joue
01:00:48 sur les réseaux sociaux ou qui se joue dans
01:00:50 les sondages. Donc c'est un peu le côté "retiens-moi
01:00:52 où je fais un malheur". Il y a quand même encore du
01:00:54 chemin avant que ça se traduise par des votes
01:00:56 fermes. Après, il reste trois ans pour le faire,
01:00:58 ce qui peut jouer aussi en faveur
01:01:00 de Marine Le Pen. - Bon, merci
01:01:02 beaucoup, Jean-Sébastien Ferju, quasiment
01:01:04 23h31. Maureen Vidal,
01:01:06 pour l'essentiel. Et on se retrouve pour évoquer
01:01:08 Judith Gaudrech, la comédienne qui a
01:01:10 franchi le pas du dépôt de plainte
01:01:12 aujourd'hui contre Benoît Jacot,
01:01:14 le metteur en scène, qu'elle accuse de viol
01:01:16 sur mineur. On vous dit tout dans une minute.
01:01:18 - A Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis,
01:01:26 ce soir, un homme est décédé après
01:01:28 des échanges de tir avec la police.
01:01:30 Peu avant 20h, l'homme s'est rendu
01:01:32 devant le domicile de son ex-femme,
01:01:34 qui a déclenché son téléphone grave
01:01:36 danger, un dispositif de protection
01:01:38 de victimes de violences conjugales.
01:01:40 Arrivés sur place, les forces de l'ordre ont été
01:01:42 visées par des tirs de cet homme et ont ouvert
01:01:44 le feu en retour.
01:01:46 Alors que le Pas-de-Calais est placé sous
01:01:48 surveillance par Météo France pour crues
01:01:50 et pluies inondations, Gabriel Attal
01:01:52 se rendra à nouveau demain dans le département
01:01:54 auprès des sinistrés. Un déplacement
01:01:56 que nos équipes CNews suivront sur le terrain.
01:01:58 Les habitants retiennent leur souffle
01:02:00 après deux violents épisodes d'inondations
01:02:02 en l'espace de trois mois dans le département.
01:02:04 Enfin, un entretien diplomatique
01:02:06 à Jérusalem, censé tendre vers un accord
01:02:08 de trêve avec Antony Blinken,
01:02:10 a eu lieu aujourd'hui.
01:02:12 Mais le Premier ministre israélien
01:02:14 Benjamin Netanyahou a annoncé plus tard
01:02:16 dans la soirée la préparation d'une offensive
01:02:18 sur la ville de Rafah. Ce pli aux demandes
01:02:20 du mouvement islamiste palestinien
01:02:22 ne ferait que mener à un autre massacre,
01:02:24 a-t-il déclaré dans une allocution télévisée.
01:02:26 Merci beaucoup Maureen pour l'essentiel.
01:02:30 Je vous le disais juste avant le JT,
01:02:32 l'actrice Judith Godrej a donc déposé plainte
01:02:34 hier contre le réalisateur,
01:02:36 metteur en scène Benoît Jacot.
01:02:38 La comédienne accuse, lui qui a
01:02:40 77 ans aujourd'hui, de viol sur mineur.
01:02:42 Les faits se seraient produits dans les années
01:02:44 80 alors qu'elle était encore une adolescente.
01:02:46 C'est une histoire comme
01:02:48 les histoires d'enfants qui sont kidnappés
01:02:50 et qui n'arrivent pas à penser du mal
01:02:52 de leur ravisseur, a écrit Judith Godrej
01:02:54 dans une lettre qu'elle a transmise à la brigade
01:02:56 de protection des mineurs. Il a fallu des années
01:02:58 donc presque 40 ans pour que l'actrice
01:03:00 réalise que ce qu'elle a pris longtemps
01:03:02 pour de l'amour était en réalité selon elle
01:03:04 de la prédation. On va
01:03:06 discuter quelques instants de
01:03:08 cette affaire. Je voudrais juste que vous voyez
01:03:10 cet extrait qui fait,
01:03:12 qui donne beaucoup de sens et
01:03:14 beaucoup de, qui ajoute beaucoup de
01:03:16 contexte à cette affaire.
01:03:18 Dans un documentaire de 2011
01:03:20 donc il y a 12-13 ans
01:03:22 signé par Gérard Miller étonnamment
01:03:24 qui lui aussi, on va en parler quelques instants
01:03:26 juste après, est accusé de viol aujourd'hui.
01:03:28 Mais d'abord, au-delà
01:03:30 de Gérard Miller, c'est une interview de Benoît Jacot
01:03:32 qui revient
01:03:34 pendant quelques secondes, longues secondes
01:03:36 sur sa relation avec Judith Godrej.
01:03:38 Écoutez et comprenez la
01:03:40 façon dont il en parle.
01:03:42 En commençant
01:03:44 à vivre avec Judith Godrej alors
01:03:46 qu'elle était encore mineure, c'était clairement
01:03:48 une transgression pour vous ?
01:03:50 Oui, c'est forcément une transgression parce que je ne sais
01:03:52 plus, ne serait-ce qu'au regard de la
01:03:54 loi telle qu'elle se
01:03:56 dit,
01:03:58 on n'a
01:04:00 pas le droit en principe, je crois.
01:04:02 Donc
01:04:04 une fille comme elle, comme
01:04:06 cette Judith qui avait en effet 15 ans
01:04:08 en principe j'avais pas
01:04:10 et moi 40 j'avais pas le droit. Je crois pas.
01:04:12 Mais ça alors, elle n'avait rien à foutre et même
01:04:14 elle ça l'excitait beaucoup je dirais.
01:04:16 Le fait est
01:04:18 que d'une certaine façon faire du cinéma
01:04:20 est une sorte de couverture
01:04:22 au sens où
01:04:24 on a une couverture pour
01:04:26 tel ou tel trafic illicite
01:04:28 c'est une sorte de couverture
01:04:30 pour des mœurs de ce type là.
01:04:32 Je dirais sûrement, ça peut être comme ça.
01:04:34 Ah oui mais les cinéastes, les artistes
01:04:36 ils sont en train de créer une actrice, de fabriquer
01:04:38 oui oui c'est leur truc, bon
01:04:40 voilà. Et en même temps
01:04:42 dans
01:04:44 le
01:04:46 le landerneau cinématographique
01:04:48 on peut sentir qu'il y a une certaine
01:04:50 une certaine
01:04:52 estime, une certaine admiration
01:04:54 pour ce que d'autres
01:04:56 aimeraient sans doute bien pratiquer aussi.
01:05:00 Voilà. Il y a ça aussi
01:05:02 ce qui est pas désagréable d'ailleurs.
01:05:04 - Carie Mabryk, cet extrait, c'est une leçon
01:05:06 d'impunité. C'est comme ça que je la ressentis.
01:05:08 - Non non c'est extrêmement
01:05:10 choquant, extrêmement troublant aussi
01:05:12 parce que finalement dans cet extrait
01:05:14 on voit, il dit que oui
01:05:16 sous le couvert du cinéma, bien finalement
01:05:18 vous pouvez aller vers
01:05:20 des bas instants et même des délits
01:05:22 et même des crimes parce que... - En fait il s'amuse pour que
01:05:24 bien on comprenne tous, il s'amuse que le cinéma
01:05:26 finalement serve de couverture à ses comportements
01:05:28 illicites. - Oui puis ça interroge
01:05:30 en fait sur une période, sur un
01:05:32 milieu aussi, mais une période qui était
01:05:34 très libertaire où on se
01:05:36 permettait justement d'aller
01:05:38 en fait d'exploiter littéralement
01:05:40 des enfants, des jeunes, on l'a vu
01:05:42 notamment avec l'affaire Madinef, on le voit
01:05:44 dans les déclarations que
01:05:46 dit Judith Godrech, après on verra
01:05:48 avec la justice, comment la justice
01:05:50 tranchera, mais ça nous témoigne quand même
01:05:52 d'une certaine époque, d'une tolérance
01:05:54 on se dit mais où étaient
01:05:56 les personnes auto, personne
01:05:58 ne voyait rien, on cautionnait tout ça,
01:06:00 on laissait libre cours à la
01:06:02 situation et maintenant bien c'est
01:06:04 tout le débat entourant la prescription.
01:06:06 Je pense que c'est là
01:06:08 que moi par exemple je regardais du côté
01:06:10 au Canada. - Mais cette plainte n'a que peu de chances d'aboutir,
01:06:12 puisqu'à l'époque la prescription ne courait que 10 ans
01:06:14 après la majorité d'une victime mineure de moins de 15 ans
01:06:16 et aucun diront pourquoi a-t-elle attendu
01:06:18 40 ans pour rendre confiance
01:06:20 ou vouloir porter plainte. - Mais ça il faut arrêter,
01:06:22 il y a deux choses, rapidement,
01:06:24 sur la question de pourquoi
01:06:26 ils ont l'attendu, pourquoi les victimes
01:06:28 attendent, il faut arrêter avec ça, pour moi c'est
01:06:30 irrecevable. - Lui il nie, il dit que ça l'excitait,
01:06:32 c'est terrible, c'est terrible.
01:06:34 - Je veux dire ça a été démontré, il y a plein
01:06:36 de spécialistes qui vont vous dire que pour les traumatistes,
01:06:38 surtout si ça a été commis dans l'enfance,
01:06:40 les gens n'en parlent pas,
01:06:42 ça peut prendre des décennies avant que les personnes
01:06:44 soient capables de réaliser
01:06:46 vraiment ce qui s'est passé ou à tout le moins d'être
01:06:48 capable d'en parler et
01:06:50 l'étape d'après c'est la
01:06:52 dénonciation, donc déjà pour se rendre là-bas,
01:06:54 il faut arrêter avec ça, dire
01:06:56 à 18 ans pourquoi elle n'est pas allée porter plainte.
01:06:58 Et le contexte social a changé, je pense qu'aujourd'hui
01:07:00 il y a une libération de la parole, il y a eu
01:07:02 le mouvement Moi aussi, on connaît tout ce qui s'est passé
01:07:04 et peut-être rapidement sur la prescription,
01:07:06 je pense que ça va relancer le débat là-dessus.
01:07:08 Dans certains pays, il y a eu des changements,
01:07:10 je peux vous parler du Canada, du Québec,
01:07:12 sur la question des agressions sexuelles,
01:07:14 sur notamment les mineurs.
01:07:16 Pour les poursuites aux civils, ça a été
01:07:18 aboli tout simplement, donc si vous avez été
01:07:20 abusé quand vous aviez 8 ans, 12 ans,
01:07:22 peu importe, bien c'est possible
01:07:24 des années plus tard qu'il y ait des poursuites.
01:07:26 - On parle donc en 1986
01:07:28 d'une fillette de 14 ans
01:07:30 qui rencontre Benoît Jacot, 40 ans,
01:07:32 sur un tournage de film
01:07:34 et l'actrice qui donc aujourd'hui
01:07:36 dénonce des viols, mais aussi des violences
01:07:38 récurrentes et je le disais,
01:07:40 Guylain, c'est à l'avocat
01:07:42 plus précisément que je m'adresse,
01:07:44 elle le fait pour les autres,
01:07:46 elle le fait pour les potentiels futurs victimes
01:07:48 parce qu'on peut imaginer qu'elle n'obtiendra
01:07:50 pas grand-chose de cette plainte.
01:07:52 - Alors, il est probable que ce soit compliqué
01:07:54 du point de vue de la prescription brute,
01:07:56 mais j'ai lu avec beaucoup d'intérêt,
01:07:58 il y a deux pages dans le Monde du Jour
01:08:00 sur l'affaire
01:08:02 et dans les deux pages du Monde,
01:08:04 il y a deux choses qui m'ont énormément frappé.
01:08:06 Première chose, le Monde contacte
01:08:08 le cinéaste Benoît Jacot
01:08:10 pour lui demander son avis.
01:08:12 - Lui, il nie.
01:08:14 - Non mais attendez, la phrase du Monde, c'est,
01:08:16 il a immédiatement répondu "pas de problème, on se voit".
01:08:18 Donc il n'est absolument pas gêné.
01:08:20 Aujourd'hui, il dit aux journalistes "on va boire un café,
01:08:22 on en discute". Ça, c'est le premier élément.
01:08:24 Et le deuxième élément, il discute,
01:08:26 aujourd'hui, il se remémore les choses,
01:08:28 etc. Et la seule hantise qu'on voit
01:08:30 vraiment dans le papier du Monde, qui est bien faite,
01:08:32 qui est très documentée,
01:08:34 la seule hantise qu'il a, c'est pas du tout
01:08:36 les affaires pénales. Je pense qu'il a même compris qu'il risquait pas grand-chose.
01:08:38 Ce qui s'a hantie, c'est de ne pas
01:08:40 ressembler à Gabriel Matzneff, parce que
01:08:42 lui, c'est un vrai méchant, alors que moi, j'étais un gentil.
01:08:44 Parce que finalement, je l'aimais.
01:08:46 - C'est un mécanisme pervers. - Attendez, je l'aimais
01:08:48 et j'étais sous son emprise.
01:08:50 - Oui, il dit, il dit, il y a une autre interview
01:08:52 où il dit, ou c'est peut-être même dans le même interview
01:08:54 de Jérémie Laird, il dit,
01:08:56 "Elle a braqué mon désir."
01:08:58 - Exactement. - C'est elle
01:09:00 qui l'a... - Mais ça veut dire
01:09:02 qu'aujourd'hui... - Oui, qui a convoqué son désir,
01:09:04 exactement. C'est vraiment un mécanisme pervers.
01:09:06 - Oui, mais ça veut dire qu'aujourd'hui, il est encore...
01:09:08 - Elle avait 14 ans, je rappelle. - Il est encore complètement dans un logiciel
01:09:10 d'époque, j'allais dire, on trouve autre légitime.
01:09:12 Et en plus, il ne comprend même pas
01:09:14 qu'on ne peut, j'allais dire, de façon
01:09:16 même tactique, il pourrait au moins faire
01:09:18 semblant, ah non, tranquille,
01:09:20 de toute façon, la seule hantise, c'est de ne pas ressembler au vrai ogre,
01:09:22 qui est Gabriel Matin, parce que moi, je ne le suis pas.
01:09:24 - Alors, je ne suis pas tout à fait d'accord. - C'est pas ce qu'il ne comprend pas,
01:09:26 parce que dans le papier du monde, il dit aussi,
01:09:28 enfin, Judith Godrej rapporte
01:09:30 qu'à l'époque, il lui a dit "je suis pervers"
01:09:32 et qu'elle est allée, elle, demander à son père,
01:09:34 qui était psychanalyste, ça veut dire quoi ?
01:09:36 Pervers. Donc, si à l'époque, il lui disait "je suis pervers",
01:09:38 c'est qu'il était quand même conscient
01:09:40 de ce qu'il faisait. Et au-delà de ça,
01:09:42 de toute façon, entre les deux, il est évident
01:09:44 qu'entre une adolescente de 14 ans
01:09:46 et un adulte de 39 ans, celui qui ne sait pas
01:09:48 donner son consentement ou qui ne sait pas exactement
01:09:50 à minima ce à quoi il consent,
01:09:52 c'est l'adolescent ou l'adolescente de 14 ans.
01:09:54 - Oui, puis il faut peut-être juste faire attention
01:09:56 quand on dit "autre temps, autre meurtre",
01:09:58 "autre temps, autre meurtre" dans un certain milieu.
01:10:00 - Oui, dans un certain milieu, exactement.
01:10:02 - Qui se permettait tout au nom de supposément
01:10:04 l'éveil, etc. - Qui peut pas continuer à le faire.
01:10:06 - Oui, c'est ça. - Il y a trois choses.
01:10:08 D'abord, il y a un déni absolu.
01:10:10 Moi, j'ai lu cette interview face à ça.
01:10:12 Tes réponses, il y a un déni absolu où il explique, en fait...
01:10:14 - Ah, mais il nie totalement les faits.
01:10:16 - Elle voulait faire du cinéma, elle a un cinéaste sous la main,
01:10:18 Abéran. Deuxième chose,
01:10:20 en effet, il a quand même cette phrase hallucinante
01:10:22 en disant "ça semble un peu érodique,
01:10:24 mais en fait, c'est moi qui étais sous son emprise".
01:10:26 Alors là, franchement, c'est la lutte totale.
01:10:28 Et surtout, il y a
01:10:30 un discours, en fait,
01:10:32 il symbolise exactement
01:10:34 tout ce que Vanessa Springora
01:10:36 a décrit dans le
01:10:38 consentement et l'emprise, en fait.
01:10:40 C'est-à-dire l'inversion des choses totale,
01:10:42 le côté un peu gourou, presque,
01:10:44 avec cette jeune fille. Il dit quand même
01:10:46 à la fin de l'interview, à 15 ans,
01:10:48 on ne peut pas vraiment être consentante.
01:10:50 Il le reconnaît, il le comprend.
01:10:52 - Oui, mais il reconnaît, dans l'entretien qu'on vient d'entendre,
01:10:54 il reconnaît le caractère illégal
01:10:56 et il s'en amuse.
01:10:58 - Et la conscrétion.
01:11:00 - Il y a ce déni absolu.
01:11:02 - Quand on est un artiste, on a toutes les excuses, et les autres nous en vivent.
01:11:04 - Ce qui est commun à plein d'autres.
01:11:06 Il y a deuxièmement un milieu, évidemment pas anodin,
01:11:08 le cinéma, je vous rappelle l'affaire Depardieu et bien d'autres,
01:11:10 un milieu quand même où il y a ce problème
01:11:12 de la libération de la parole. C'est là où ça a commencé.
01:11:14 Mais c'est là aussi où ça reste totalement
01:11:16 enterré, parce qu'il y a un système
01:11:18 qui fait que sinon vous êtes vite
01:11:20 expulsé de ce milieu. Donc j'espère que ce sera
01:11:22 de moins en moins le cas. Et puis, troisième chose,
01:11:24 il y a une question, en effet, des délais de prescription,
01:11:26 et puis même de changer de mentalité.
01:11:28 C'est-à-dire qu'en effet, il y a certains pays où il y a l'imprescriptibilité,
01:11:30 c'est difficile à dire.
01:11:32 - En fait, c'est Jésus de Godard qui prend des risques aujourd'hui.
01:11:34 Parce que comme c'est quasiment sûr qu'il n'y aura pas
01:11:36 d'issue, là elle prend un grand risque.
01:11:38 Elle va se mettre une profession à dos, peut-être ?
01:11:40 - Non, parce que je vous rappelle
01:11:42 quand même qu'elle a fait déjà une série où elle commençait déjà
01:11:44 à dire chose, qu'elle avait écrit un livre qui s'appelait "Point de côté"
01:11:46 où il y avait déjà des choses entre les lignes.
01:11:48 - Oui, mais le nom n'était pas jeté en patrie
01:11:50 encore à ce moment-là. - Non, mais c'est courageux,
01:11:52 et à la fois, c'est essentiel parce qu'elle
01:11:54 poursuit un mouvement. On l'a vu dans
01:11:56 plein d'autres histoires, je parle de Depardieu, etc.
01:11:58 Elle poursuit un mouvement, et c'est quand même assez
01:12:00 symptomatique cette interview où on a quand même
01:12:02 Benoît Jacob face à Gérard Miller.
01:12:04 - Et ben Gérard Miller, justement, on va en parler dans une seconde.
01:12:06 Juste un dernier mot avec vous, cher Claude Dasté.
01:12:08 - Un homme, qui a dit cela ?
01:12:10 Un homme, ça s'empêche. - Bien sûr.
01:12:12 - Même dans les milieux du cinéma.
01:12:14 - Et surtout un homme de 40 ans avec une fille de 14 ans.
01:12:16 - Même dans les milieux du cinéma. Un homme,
01:12:18 ça s'empêche. Et ça résiste
01:12:20 à la tentation. Il y a quand même,
01:12:22 sans vouloir, je connais pas bien le dossier non plus
01:12:24 donc je suis prudent, mais les parents
01:12:26 quand même, ça me surprend. - Non mais une vraie
01:12:28 défaillance, une vraie défaillance. Vos abonnés
01:12:30 sont absentes. - Me semble-t-il. Et voilà.
01:12:32 - Quand vous liez les alertes du monde,
01:12:34 - Les parents de Judication, c'est quand même
01:12:36 très étrange. - Bien sûr.
01:12:38 - Avoir son enfant de 14 ans et demi
01:12:40 qui sort avec un type de 40 ans passé.
01:12:42 - Sa fille qui a même pas 15 ans qui part
01:12:44 à Venise avec cet homme, ils s'inquiètent de rien.
01:12:46 - Voilà. L'ironie de l'affaire aussi, également,
01:12:48 c'est donc cette séquence qu'on a visionnée
01:12:50 où c'est Gérard Miller qui interview
01:12:52 Benoît Jacob. Et justement,
01:12:54 j'aimerais qu'on prenne 2-3 minutes pour évoquer
01:12:56 M. Miller, puisque de nouveaux
01:12:58 témoignages de jeunes femmes dont certaines mineures
01:13:00 au moment des faits accusent le psychanalyste
01:13:02 d'accusant
01:13:04 de comportement
01:13:06 inapproprié, pardon le psychanalyste.
01:13:08 Ces témoignages font suite à 3 récits
01:13:10 similaires dénonçant des attouchements et un
01:13:12 viol révélé dans le magazine Elle
01:13:14 le 31 janvier dernier. Le Parquet de Paris aurait d'ailleurs
01:13:16 reçu le signalement d'une femme
01:13:18 voulant déposer plainte contre Gérard Miller.
01:13:20 Les faits se seraient déroulés en
01:13:22 1995.
01:13:24 C'est vrai que quand il y a un témoignage
01:13:26 contre une personne, on peut parfois
01:13:28 se poser la question d'une forme
01:13:30 d'opportunisme. Quand il y en a 10, quand il y en a 15,
01:13:32 on peut commencer à se poser de sérieuses
01:13:34 questions, Yohann Usaï.
01:13:36 Prenons quand même des précautions qu'eux ne prendraient pas
01:13:38 parce qu'ils n'ont pas vraiment l'habitude de respecter
01:13:40 la présomption d'innocence. Et pour ça aussi qu'on se permette
01:13:42 de parler de Gérard Miller parce qu'il n'y a pas
01:13:44 de plainte encore vraiment déposée, il n'y a pas de mise en
01:13:46 examen. La présomption d'innocence, lui,
01:13:48 est due comme à tout autre citoyen
01:13:50 mais on va se permettre d'en parler
01:13:52 parce que Gérard Miller est le premier
01:13:54 à tirer sur les ambulances. Donc,
01:13:56 on le fait un petit peu aussi pour ça.
01:13:58 Effectivement, à la France Insoumise, dès qu'il s'agit
01:14:00 de clouer aux pylories leurs adversaires,
01:14:02 la présomption d'innocence n'existe
01:14:04 pas. Il est présumé innocent,
01:14:06 néanmoins il y a des témoignages, mais ils sont formidables
01:14:08 quand même à la France Insoumise parce que ce sont
01:14:10 quand même les plus grands donneurs de leçons
01:14:12 qui existent, mais c'est fait ce que je
01:14:14 dis et pas ce que je fais.
01:14:16 Parce que là, en l'occurrence, on a quand même des témoignages
01:14:18 alors que la France Insoumise est quand même
01:14:20 censée être un parti
01:14:22 féministe.
01:14:24 On a un député qui gifle
01:14:26 sa femme. Là, encore une fois, c'est quand même
01:14:28 quelque chose qui est un peu
01:14:30 perturbant
01:14:32 compte tenu de ce que ce parti
01:14:34 prétend incarner.
01:14:36 La France Insoumise, encore une fois, donne des leçons
01:14:38 mais n'est pas capable
01:14:40 de se les appliquer à elle-même.
01:14:42 Donc, je trouve que ça décrit
01:14:44 bien finalement ce qui est devenu
01:14:46 ce parti depuis quelques années.
01:14:48 On pourrait prendre d'autres exemples. Ils sont pour
01:14:50 la mixité sociale.
01:14:52 Le député Aymeric Caron met ses enfants
01:14:54 à l'école à Versailles. Des exemples
01:14:56 comme ça, on en a à la pelle.
01:14:58 Ça décrit bien ce qui est devenu ce parti.
01:15:00 Je préfère un député
01:15:02 qui parle de mixité sociale
01:15:04 et qui met ses enfants à
01:15:06 l'école à Versailles qu'un membre
01:15:08 de l'LFI qui fustige
01:15:10 Gérard Depardieu et qui est accusé
01:15:12 par 15 jeunes femmes de viol et d'emprise.
01:15:14 La plupart d'elles font un récit
01:15:16 d'ailleurs d'une relation de pouvoir dissymétrique
01:15:18 entre un homme mûr, puissant
01:15:20 et de très jeune fille et d'un mode opératoire
01:15:22 qui est à chaque fois similaire.
01:15:24 Je ne sais pas si quelqu'un d'autre veut ajouter.
01:15:26 Guillain ou Tatiana ?
01:15:28 - Non, mais effectivement, l'hypothéologie... - Il nous reste une petite minute ensemble.
01:15:30 - Il a le droit évidemment à la présomption
01:15:32 d'innocence, mais lui ne la reconnaît
01:15:34 pas aux autres. Je me souviens d'une vidéo de
01:15:36 Gérard Miller, mais quasiment la bave aux lèvres
01:15:38 et ructant contre Gérald Darmanin, ministre
01:15:40 de l'Intérieur, forcément violeur
01:15:42 selon lui. - Qu'il doit démissionner
01:15:44 tout de suite sur le champ en hurlant. - Je pense que
01:15:46 si on puisse penser sur le fond des comportements
01:15:48 de monsieur Darmanin, il l'aurait
01:15:50 dit de toute façon, parce que
01:15:52 monsieur Darmanin appartenait
01:15:54 à ce gouvernement.
01:15:56 Cette espèce de morale à géométrie
01:15:58 variable, et qui n'est pas de la morale, qui est juste de
01:16:00 l'instrumentalisation de la morale,
01:16:02 je pense que oui, c'est insupportable. Malheureusement,
01:16:04 ça ne suffit pas, semble-t-il,
01:16:06 et on le voyait tout à l'heure avec des sondages avec monsieur Mélenchon,
01:16:08 à détourner les gens de la France insoumise,
01:16:10 qui montre bien qu'ils jouent sur autre chose. - Vous avez vu apparaître
01:16:12 comme moi ce texte de Gérard Miller
01:16:14 que j'ai pu découvrir ensemble, puisque c'est Martin Mazur qui vient
01:16:16 de me l'envoyer depuis la régie.
01:16:18 Ça a été publié à une heure ou deux à peine, donc on va le lire
01:16:20 et le découvrir ensemble.
01:16:22 Le magazine Elle me dit, c'est bien de ce soir,
01:16:24 cher Martin, en régie, ça vient d'être publié,
01:16:26 c'était il y a trois heures. Le magazine Elle me dit
01:16:28 ce soir que son article du 31 janvier
01:16:30 me mettant gravement en cause a suscité
01:16:32 en quelques jours des dizaines de témoignages accusatoires
01:16:34 de femmes qui seront publiées dès demain matin,
01:16:36 en amalgamant sous les mêmes qualifications
01:16:38 infamantes de multiples faits pourtant
01:16:40 parfaitement distincts, tout en indiquant
01:16:42 avoir eu tout au long de ma vie un grand nombre
01:16:44 de rencontres, attractions ou aventures, aussi bien
01:16:46 avec des femmes de mon âge qu'avec des femmes plus jeunes,
01:16:48 tout en reconnaissant qu'il était
01:16:50 aujourd'hui évident pour moi, mais pas à l'époque,
01:16:52 qu'il avait pu parfois y avoir
01:16:54 entre des femmes plus jeunes que moi, compte tenu
01:16:56 de mon statut d'homme de pouvoir, une
01:16:58 dissymétrie qui me semblerait à présent
01:17:00 rédhibitoire, à présent rédhibitoire,
01:17:02 j'ai d'emblée décidé,
01:17:04 j'ai d'emblée précisé, pardon,
01:17:06 m'être toujours assuré du consentement des femmes
01:17:08 que j'ai pu fréquenter et récuser
01:17:10 de la façon la plus catégorique qui soit, toute agression
01:17:12 sexuelle et à plus forte raison, tout viol,
01:17:14 ces précisions faites, il m'est impossible
01:17:16 dans ces circonstances de répondre à de telles
01:17:18 accusations dans ces conditions
01:17:20 dignes et respectueuses, dans des conditions
01:17:22 dignes et respectueuses de la parole et des droits
01:17:24 de chacune et chacun.
01:17:26 Dernier mot pour vous, Guylain Benessa. - Très simple,
01:17:28 là,
01:17:30 le seul fait d'avoir besoin d'environ
01:17:32 45 lignes pour écrire
01:17:34 quelque chose qui tombe sous le sang, ça me met mal à l'aise,
01:17:36 parce qu'en réalité, c'est trop long.
01:17:38 Si j'étais son avocat, je lui dirais,
01:17:40 n'écris pas 45 lignes pour
01:17:42 quelque chose comme ça, qui est précisément, et c'est ça
01:17:44 le problème, il écrit en 45 lignes
01:17:46 ce qui le reproche aux autres
01:17:48 d'habitude d'un seul mot
01:17:50 qui dégouline de sa bouche. Et il a besoin de 45
01:17:52 lignes pour l'écrire. Franchement, la seule chose qu'il faut faire,
01:17:54 c'est se taire. - Merci
01:17:56 Guylain, merci à tous d'avoir participé
01:17:58 à cette émission. On va remercier
01:18:00 Martin Mazur, Coralie Deleplace,
01:18:02 Céline Géneau, bien sûr,
01:18:04 à la rédaction en chef,
01:18:06 on était un petit peu pris par le temps, désolé
01:18:08 pour la revue de presse et la dernière image si chère
01:18:10 à Jean-Sébastien, mais
01:18:12 ne vous inquiétez pas, la prochaine fois,
01:18:14 vous aurez tout ce qu'il faut. On vous remercie,
01:18:16 on vous souhaite une bonne nuit, l'édition de la nuit est
01:18:18 à suivre sur CNews avec Simon Guylain, à demain.
01:18:20 [Musique]

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