Soir Info (Émission du 20/05/2024)

  • il y a 4 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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Transcript
00:00:00 Merci à Laurence Ferrari et à Pierre de Villeneuve pour avoir mené cette interview face à Jordan Bardella.
00:00:07 Soir Info qui démarre dès 22h. En ce lundi soir, bonsoir à tous.
00:00:10 Merci de nous retrouver pour débriefer l'actualité jusqu'à minuit.
00:00:13 Mais d'abord, débriefer cet entretien de Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes du 9 juin prochain.
00:00:21 On va se consacrer intégralement à commenter, à analyser ce qui a été dit par le patron du RN dans cette première demi-heure
00:00:27 avec évidemment les équipes CNews, Yoann Uzay du service politique, bonsoir cher Yoann, bonsoir à Karim Abrik de la rédaction.
00:00:33 De l'autre côté de la table, j'accueille Jules Torres. Bonsoir cher Jules, journaliste au JDD, Arthur de Vatrigan, journaliste l'Incorrect.
00:00:40 Bonsoir cher Arthur et bonsoir à Michael Sadoun, expert en politique publique.
00:00:44 Je vais me tourner d'abord vers vous.
00:00:47 Yoann Uzay, sur la forme, peut-être avant d'aborder le fond, on sait que le président du RN l'a prouvé ces dernières années, c'est vrai.
00:00:56 Depuis qu'il est entré dans la vie publique, il est plutôt à l'aise sur les plateaux de télévision.
00:01:00 Comment avez-vous trouvé l'exercice proposé par le patron du RN ce soir ?
00:01:05 C'est vrai qu'il a toujours été à l'aise, il fait ça depuis très longtemps, il a l'habitude évidemment de ce genre d'exercice.
00:01:11 C'est un exercice qu'il affectionne d'ailleurs, on le voit, ça se sent.
00:01:14 Là, il aborde ses élections et donc ses exercices, ses débats, ses interviews en face à face, évidemment en position de leader et de très très large leader.
00:01:23 C'est vrai qu'il a quand même moins de pression sur les épaules.
00:01:26 Il a une pression quand même, c'est d'atteindre au moins la barre des 30%.
00:01:30 On sent bien que pour...
00:01:32 Qu'il a atteint dans les sondages de RN déjà.
00:01:34 Absolument, mais entre les sondages et le résultat de l'élection, il y a parfois un monde.
00:01:38 Néanmoins, il est en très large position de favori, mais ce soir, il s'est vraiment consacré à appeler les électeurs, tous les électeurs de droite, à voter utile.
00:01:49 Je crois que le vote utile, c'est quelque chose dans cette élection qui sera extrêmement important, qu'il obsède un petit peu, parce qu'il s'adresse aux électeurs de reconquête.
00:01:57 Il parle beaucoup aux électeurs des Républicains en leur disant "le vote utile, cette fois, sera très très important parce qu'il faut envoyer un message au président de la République".
00:02:06 Et il a beaucoup soigné sa gauche ces derniers jours également, avec des déplacements importants à ce sujet.
00:02:09 C'est vrai, et on sent bien, et il l'a encore montré ce soir, que ces élections européennes sont pour lui avant tout des élections nationales qui doivent servir à sanctionner le président de la République en exercice.
00:02:21 Arthur de Vatrigan reproche rarement la forme, c'est vrai, à Jordan Bardella.
00:02:25 Ce qu'il a reproché aux RN ces derniers mois, ces dernières années, c'est le fond des sujets, le manque de programmes clairs parfois, notamment sur les questions économiques.
00:02:35 Comment vous en savez plus ce soir sur ce que propose le RN d'ici cette date du 9 juin, les scrutins européens ?
00:02:41 Depuis les dernières élections législatives, le RN, dans sa dédiabolisation, a montré plusieurs fois qu'il était compétent, qu'il n'était pas juste dans une opposition bête et simple.
00:02:53 Il était aussi constructif, il pouvait voter avec la majorité s'il le fallait.
00:02:56 Donc je pense que sur ses compétences, sa qualité et son désir d'accéder au pouvoir et de gouverner, je crois qu'il n'y a pas trop de secrets.
00:03:03 C'est peut-être pourquoi aussi il est à 30% aujourd'hui.
00:03:06 Après, Jordan Bardella est un animal politique qui sort d'une usine haut de gamme, ça on le sait depuis le départ.
00:03:10 Il est agile, il saute d'un sujet à l'autre très facilement, il est concis, il est calme.
00:03:13 Le diagnostic, il le fait, mais comme tout le monde, tous les Français, la question que tout le monde se pose, c'est est-ce qu'une fois arrivé au pouvoir, ils vont appliquer ce qu'ils disent ?
00:03:22 Or, on sait qu'en France, en tout cas depuis la 5ème, quand on arrive au pouvoir, généralement, on freine des deux bouts.
00:03:29 Et là, on a vu sur différents sujets, ce qui était assez amusant, parce que c'est la République qui nous permet d'avoir ces écrans surprenants,
00:03:37 c'est qu'une Le Pen peut se gaulliser, même se chiraciser.
00:03:40 Avec Nouméa, on a l'impression d'avoir "je vous ai compris" et puis des airs claques.
00:03:43 Et sur Chirac, on a vu également, ce soir, dernière déclaration, on commençait à freiner un peu.
00:03:48 Sauf que Chirac, il osait lui, arriver au poste, pas avant.
00:03:51 Donc la question, c'est ça, c'est est-ce qu'ils vont, je pense, la question que les Français se posent, c'est est-ce qu'ils appliqueront ce qu'ils disent aujourd'hui ?
00:03:56 Et ça, on le saura qu'une fois, s'ils gagnent, et s'ils arrivent au pouvoir.
00:04:00 Parmi les choses qui ont été dites, justement, ce soir, des questions, évidemment, purement européennes, dans un premier temps,
00:04:06 avant de parler du terrain national, qui a été abordé également par Jordan Bardella.
00:04:10 Jordan Bardella, premier extrait à réentendre ensemble sur l'élargissement de l'Union européenne.
00:04:15 On sait qu'il y a beaucoup de pays qui font des demandes pour intégrer cette Union européenne, qui, pour l'instant, est à 27 nations.
00:04:22 Écoutez ce qu'ils pensent d'un éventuel élargissement qui se prolongera à l'avenir.
00:04:27 Ils refusent tout nouvel élargissement de l'Union européenne.
00:04:32 Les macronistes proposent dans leur projet, c'est le rapport Verhoefstadt, qu'ils ont défendu au Parlement européen l'automne dernier,
00:04:42 une Union européenne à 37 États membres.
00:04:45 Dans ces 37 États membres, il y aurait notamment trois pays, la Moldavie, la Géorgie ou l'Ukraine,
00:04:52 qui sont en conflit territorial direct ou indirect avec la Russie, puissance nucléaire,
00:04:57 ce qui précipiterait évidemment une grande partie des pays de l'Union européenne dans la guerre.
00:05:02 Deuxièmement, vous faites rentrer des États comme l'Ukraine dans l'Union européenne, c'est la fin de l'agriculture française.
00:05:09 - Jules Torres, commentaire là-dessus, l'élargissement de l'Union européenne est un danger pour les Français que nous sommes, serait un danger pour les Français que nous sommes ?
00:05:18 - En tout cas, c'est ce qu'aujourd'hui les Français pensent et il est dans une posture d'ordre et de raison.
00:05:22 Jordan Bardella, vous savez que dans les enquêtes d'opinion qui sont faites du Rassemblement national, il y a quelque chose qui ressort souvent.
00:05:28 Et la principale inquiétude pour les Français, c'est que Marine Le Pen à l'Élysée ou Jordan Bardella à l'Élysée, il y ait le désordre en France.
00:05:35 Et avec ce genre de posture, avec les postures comme ils ont pu avoir par exemple sur la Nouvelle-Calédonie récemment, y compris celle-ci sur l'Union européenne,
00:05:42 on comprend bien que là le RN, ils veulent apaiser. Apaiser le plus possible l'Europe, apaiser le plus possible la France et ça passe par des positions comme ça.
00:05:49 - Mickaël Sadoun, l'élargissement de l'UE, c'est la fin de la souveraineté française en somme, c'est ce que nous dit Jordan Bardella et c'est vrai qu'on a pu constater cette alarme
00:06:00 depuis la crise des agriculteurs qui reprochait justement ce manque de souveraineté, cette concurrence déloyale avec nos voisins européens.
00:06:09 - C'est pas tellement l'élargissement qui pose problème à la souveraineté française, c'est l'approfondissement de l'Union européenne, c'est-à-dire l'élargissement des domaines délégués à l'Union européenne et à la Commission européenne.
00:06:19 De ce point de vue-là, Emmanuel Macron a aussi été très actif, donc de toute façon il peut jouer sur les deux tableaux pour cette critique-là.
00:06:24 Ensuite, sur l'élargissement, à proprement parler de l'Union européenne, ça fait partie d'un certain projet, d'un certain tournant de l'Union européenne qui a été pris dans les années 80-90
00:06:34 où globalement l'Union européenne s'est étendue de plus en plus pour des raisons politiques et quelqu'un comme Jacques Attali qui a fait partie du projet européen pleinement,
00:06:43 il était au cœur de tout ça avec des personnalités comme Jacques Delors et avec toute cette deuxième gauche qui a activement milité pour l'élargissement de l'Europe,
00:06:50 c'était pour eux les prémices d'un État mondial. Donc ça fait partie, j'ai envie de dire, des racines de l'Union européenne de s'étendre toujours plus et également de s'approfondir.
00:06:59 Je pense qu'aujourd'hui, évidemment, on a vu toutes les incohérences civilisationnelles que ça posait avec le processus d'adhésion de la Turquie.
00:07:05 Jordan Bardelal a justement dénoncé à mon avis, je pense que personne ne voudrait aujourd'hui que la Turquie rejoigne l'Union européenne compte tenu de ses positions géopolitiques
00:07:12 et du fonds civilisationnel qui est en train de ressortir là-bas. Et la deuxième chose, c'est que l'Union européenne n'est plus en position de force dans la mondialisation
00:07:20 et n'a plus le potentiel d'attraction de nouvelles nations. Donc ce projet, en tout cas, il est aujourd'hui caduque.
00:07:27 - Yohann un petit mot et puis Karim ensuite. - Pour lever une ambiguïté quand même, il n'est plus du tout question aujourd'hui que la Turquie rejoigne l'Union européenne.
00:07:35 Plus personne au sein de l'Union européenne ne le souhaite. D'ailleurs, les négociations sont complètement arrêtées. Les négociations, elles sont rompues.
00:07:41 Le processus d'adhésion aujourd'hui, il est complètement arrêté. - D'ailleurs, je ne crois pas qu'il ait évoqué la Turquie.
00:07:46 - Il l'a évoqué. Il faut qu'il n'y ait pas d'ambiguïté. La Turquie n'entrera pas dans l'Union européenne. C'est une certitude.
00:07:54 - Oui, Karim. Et on va entendre une réponse de Jordan Bardelal sur l'immigration qui est un sujet central, évidemment.
00:08:00 - Oui, mais il y avait quand même, comme vous le dites, dans ce processus, cette idée un peu sans frontières. Pendant des années, on était dans cette idée un peu de sans frontières, tout va bien.
00:08:10 Et aujourd'hui, on le voit aussi particulièrement dans le contexte géopolitique avec l'invasion de la Russie en Ukraine, la crainte aussi de certains pays européens pour la suite.
00:08:19 Des choses, quand on pense par exemple aux différents pays baltes, c'est de se dire non, attention, oh là, on fait un stop à tout ça.
00:08:27 C'est ce que dit Jordan Bardelal. Il l'a quand même, il l'a précisé encore une fois ce soir. Il a dit non, on n'est pas dans le Frexit non plus.
00:08:35 Il a mis ça bien au clair en disant non, on ne veut pas sortir de l'Union européenne, mais il est temps véritablement que la France défende ses intérêts.
00:08:43 Alors, c'est toujours la fameuse question, l'Europe, oui, mais quelle Europe? Plus d'Europe, moins d'Europe, quelle Europe?
00:08:50 Et lui, ce qu'il dit, finalement, il y a la question quand même de la souveraineté des différentes nations.
00:08:55 Et ce que souhaite Jordan Bardelal, c'est une Europe qui maîtrise son immigration également. Il en a eu des questions ce soir face à CNews et Europe 1.
00:09:03 Vous savez certainement que lorsqu'un migrant pénètre sur le sol de l'Union européenne, il lui est permis, une fois qu'il est enregistré dans un pays, de naviguer, de voyager librement et de circuler librement.
00:09:15 Dans l'espace Schengen.
00:09:16 Dans l'espace Schengen, bien évidemment, comme vous le rappelez, Michael, ça donnait bien ça. Ça doit s'arrêter pour Jordan Bardelal, écoutez-le.
00:09:24 La submersion migratoire qui touche aujourd'hui la France et toute l'Europe est peut-être le plus grand défi qui se pose à nos sociétés.
00:09:31 L'immigration menace aujourd'hui non plus seulement nos comptes publics, mais menace notre sécurité et notre identité.
00:09:38 Je souhaite que ceux qui viennent sur le sol européen sans y avoir été invités puissent être raccompagnés dans leur pays de départ.
00:09:47 Que ce soit qu'on puisse parfois fuir des situations qui soient difficiles, mais ça fait 30 ans que la France prend sa part en matière d'immigration et il faut aujourd'hui un tournant sur ce sujet.
00:09:56 Deuxièmement, je souhaite restreindre la libre circulation au sein de l'espace Schengen aux seuls ressortissants des pays de l'Union européenne.
00:10:04 Deux questions. L'idée est-elle la bonne ? Deuxième question, comment comptent-ils s'y prendre pour faire adopter une pareille mesure ?
00:10:12 Le problème c'est que l'immigration c'est une variable d'ajustement économique en Europe. A Bruxelles il n'y a pas d'identité, il y a des consommateurs.
00:10:19 Donc vous avez un problème démographique, il faut importer. Vous avez un problème de métier sous tension, c'est-à-dire en gros des livreurs Uber Eats ou des gens qui font la plonge pour les restos à 23h, on importe.
00:10:28 Et puis il faut aussi consommer, donc on importe des consommateurs. Et la France a refilé les clés de ce sujet-là, soit par idéologie, soit parce qu'il se trouve incompétent à Bruxelles.
00:10:37 Le problème c'est la primauté du droit européen. Il en a un peu parlé, mais il faut quand même rappeler que la primauté du droit européen sur les droits fondamentaux de toutes les nations européennes, c'est un coup d'État des juges.
00:10:46 Ça n'a jamais été ratifié souverainement par les Français. En 57, il n'y a pas de primauté du droit. En 64, la Cour de justice, qui s'appelait à l'époque des Comités européennes, affirme la primauté du droit.
00:10:58 En 70, la Cour de justice le réaffirme et ils disent "bon, on commence à voir le coup d'État, on va le passer en loose day dans le traité de Lisbonne en 2004, manque de peau 2005, référendum, c'était l'article 6, les Français disons n'en veut pas, ça revient par la porte, traité de Lisbonne 2007, dans un annexe".
00:11:19 Donc ça n'a jamais été ratifié. Et le problème c'est ça, c'est qu'à partir du moment où un gouvernant français ne dira pas "on ne veut pas de ce coup d'État", et donc c'est-à-dire aller aussi à l'encontre du Conseil constitutionnel, parce qu'on n'imagine pas un juge du Conseil constitutionnel.
00:11:32 C'est-à-dire qu'il va falloir que la politique affronte le juridique, et affronte le juridique aussi en France, parce qu'un juge du Conseil constitutionnel, je ne le vois pas courageux comme ils sont, affronte un juge européen.
00:11:43 - Donc ce n'est pas demain la veille, Jules Torres, que la libre circulation des migrants au sein de l'espace Schenken sera maîtrisée ?
00:11:50 - Non mais surtout ne nous mentons pas, Jordan Bardella, il n'aura pas de majorité au Parlement européen après les prochaines élections. Donc il a raison de faire peser tout ce qu'il peut sur la politique nationale, mais son groupe, le groupe ID, au sein du Parlement européen n'est pas le plus fourni.
00:12:04 Les coalitions ne tournent pas autour du groupe ID, ni du groupe ECR, et sans doute peut-être que celui qui a le plus d'influence c'est le groupe PPE de François-Xavier Bellamy, enfin dans lequel est François-Xavier Bellamy, mais évidemment, demain, les migrants vont pouvoir continuer à circuler dans l'espace Schengen.
00:12:20 - Ça semble très difficile, effectivement, d'interdire cela aux migrants, parce que... et de ne pas traiter tout le monde...
00:12:26 - C'est une proposition qui est extrêmement forte, c'est ce qu'on retiendra peut-être de plus important, finalement, dans les mots de Jordan Bardella ce soir. Mais j'ai l'impression que c'est Don Quichotte et les moulins à vent.
00:12:36 - Mais en tout cas, ne pas traiter tout le monde de la même manière, c'est problématique, ne serait-ce que dans la faisabilité. Ça signifie qu'il faut évidemment renforcer les contrôles aux frontières, etc.
00:12:46 Ça, c'est quelque chose de possible, mais en tout cas, une grande partie des migrants continuerait sans aucun problème à se déplacer. On arriverait peut-être à en arrêter une toute petite partie, à supposer que légalement, ce soit possible.
00:12:56 Il y a une autre solution, si véritablement le Rassemblement national au pouvoir demain considère que l'immigration n'est plus supportable en France, que l'immigration illégale dans notre pays devient un fardeau qui est absolument insupportable,
00:13:09 c'est sortir de l'espace Schengen et rétablir véritablement des frontières françaises. On peut sortir de l'espace Schengen tout en restant au sein de l'Union européenne.
00:13:17 - Le Rennes ne le veut plus, hein ? - Bien sûr. - Le Rennes ne le veut plus, il a voulu un certain nombre d'années.
00:13:21 - On peut sortir de Schengen sans un Frexit, c'est ça que vous nous dites. - Si vraiment on considérait que la situation était dramatique, on pourrait sortir de l'espace Schengen sans sortir de l'Union européenne.
00:13:30 - Et qu'est-ce que ça implique ? - Avec toutes les conséquences que ça implique, et ces conséquences-là, elles sont énormes, naturellement.
00:13:36 - Je ne reviens pas, alors déjà on a déjà suspendu l'espace Schengen pour un moment donné, et l'Allemagne le fait encore aujourd'hui, notamment dans les Landes de l'Est,
00:13:44 donc il y a une possibilité technique de le faire pour une période qui est prolongée jusqu'à deux ans. - Pour plusieurs ans.
00:13:48 - Exactement. Je ne reviens pas sur les modalités techniques qui permettraient d'appliquer le programme, mais ce qui m'intéressait en particulier, c'est ce que disait Arthur,
00:13:54 à savoir que pour l'Union européenne, et je dirais la Macronie en général, l'immigration se résume à un problème purement économique.
00:14:01 Je voudrais revenir sur ça, parce que ça pose quand même une question sur la cohérence du programme du Rassemblement national,
00:14:07 parce que si Jordan Bardella veut de la croissance et veut en même temps suspendre l'immigration, il va falloir qu'il se libéralise considérablement,
00:14:14 et qu'il revoie aussi leur réflexion sur la réforme des retraites notamment, parce que ce qui permet de libérer la croissance potentielle d'un pays,
00:14:20 c'est aussi d'accroître le nombre de travailleurs. Donc comment vous accroissez le nombre de travailleurs ?
00:14:26 Soit vous faites venir des populations jeunes d'ailleurs, ça s'appelle l'immigration, soit vous faites travailler les plus vieux en les intégrant dans le tissu économique,
00:14:32 ça s'appelle la réforme des retraites. Donc c'est l'un ou l'autre.
00:14:34 Question franco-française également abordée autour de Laurence Ferrari et Pierre de Villeneuve avec Jordan Bardella.
00:14:40 Vous savez que la France connaît une succession de faits divers, qui n'en sont d'ailleurs quasiment plus. On parle désormais de faits de société.
00:14:46 Il y a eu, dans les derniers jours, les dernières heures, cette attaque terrible et ce dramatique braquage du fourgon pénitentiaire,
00:14:54 avec ce commando qui a abattu froidement deux gardiens pénitentiaires et en a blessé trois autres.
00:15:01 Jordan Bardella, il appelle à un sursaut sécuritaire après cette attaque notamment. Écoutez-le.
00:15:06 Un peu trop tendance à oublier le personnel pénitentiaire lorsqu'on parle aujourd'hui des conditions de travail très difficiles de nos policiers et gendarmes, de nos forces de l'ordre.
00:15:17 Le personnel pénitentiaire travaille dans des conditions déplorables face à des détenus qui sont de plus en plus violents.
00:15:23 Emmanuel Macron a laissé la situation se dégrader. L'année 2023 a été une année de tous les records.
00:15:30 Et moi, je prône face à cette mécanique permanente du déni qui vise à expliquer qu'il y a toujours une excuse sociale,
00:15:36 que c'est parce que les gens sont pauvres qu'ils sont délinquants, que parce qu'ils ne viennent pas du bon quartier, de la bonne cité, ils finissent dans la criminalité.
00:15:43 Je combats ce discours. Moi, je me prône face à cela, face à l'insécurité qui se développe partout en France, une seule attitude.
00:15:50 La fermeté, encore la fermeté, toujours la fermeté.
00:15:54 Et Jules Torres, les faits, j'ai envie de dire, plaident pour Jordan Bardella et le Rassemblement national ces derniers temps, c'est le moins que l'on puisse dire encore.
00:16:01 Tout à l'heure, quand on faisait ce qu'on avait pensé de cette émission, moi j'avais envie de dire que sur ce thème-là, sur les thèmes de l'immigration, de la sécurité,
00:16:10 il a déroulé, Jordan Bardella, c'est-à-dire qu'en fait, le Réel lui donne raison sans cesse, que ce soit les attaques dans un commissariat, les deux agents pénitentiaires tués,
00:16:24 l'agression de la synagogue à Rouen.
00:16:27 - La liste est malheureusement extrêmement longue pour les derniers moments.
00:16:30 - La liste, on la cherchera à continuer toute la soirée, mais on a, je crois, mieux à faire.
00:16:33 Mais c'est sûr que sur ces sujets-là, il ne va pas perdre des lecteurs là-dessus.
00:16:37 - C'est presque la première fois, j'ai envie de dire, Johan, que le REN adopte une stratégie aussi claire, aussi cohérente sur la durée,
00:16:45 et c'est ça aussi qui porte ses fruits actuellement, non ?
00:16:48 - Sur quel thème, vous pouvez dire ?
00:16:49 - Sur ces thèmes de sécurité, d'immigration, il y a une logique, une cohérence, une continuité au Rassemblement national, désormais.
00:16:55 - Oui, il est vrai que ça fait longtemps, naturellement, qu'ils mettent en garde contre une immigration trop massive, ça fait non pas des années, mais des décennies,
00:17:04 et il est vrai que les thèses développées il y a quelques années de cela, aujourd'hui, donnent effectivement raison à ceux qui avaient prédit ce qui est en train d'arriver.
00:17:15 Ça ne veut pas dire qu'on est forcément d'accord avec les solutions qu'ils préconisent,
00:17:18 mais en tout cas, le constat qui a été fait par le Rassemblement national il y a plusieurs années, était un constat qui, me semble, à titre personnel, je crois, est assez objectivement plutôt juste.
00:17:28 Ce que dénonce Jordan Bardella, et là où je le rejoins, c'est quand il dénonce la culture de l'excuse,
00:17:35 la culture de l'excuse qui a très longtemps, et qui est toujours d'ailleurs un peu chère à la gauche, si vous voulez,
00:17:39 c'est-à-dire que celui qui en réalité est le coupable, parce qu'il se livre à des faits de délinquance ou de féminalité...
00:17:45 - Est victime de sa propre histoire.
00:17:46 - Est en fait victime, parce qu'il aurait eu une existence difficile, parce qu'il aurait eu une histoire, etc.
00:17:52 Ça c'est la culture de l'excuse qui a conduit effectivement ce pays, en partie à cause de cela, à cause de cette culture de l'excuse de la gauche, portée par la gauche,
00:18:03 et qui a fait que la droite a été prisonnière aussi un petit peu de cela, parce que la droite, à un moment donné, a fait preuve de faiblesse face à cette gauche qui,
00:18:11 dès qu'on avait un discours un peu sécuritaire, dès qu'on avait un discours un peu anti-immigration, vous taxait tout de suite de fasciste, d'extrémiste, d'extrême droite, etc.
00:18:19 - Je veux dire, voile réelle également, je ne sais pas si Jean-Roger Enrégie peut nous remettre le dernier sondage d'Opinion Oil, le dernier baromètre,
00:18:25 mais ce que l'on voit, c'est que si on additionne les différentes voix de droite, les différentes intentions de vote, que ce soit du RN, LR, Reconquête,
00:18:33 et peut-être même une partie de Renaissance, puisqu'il y a une partie des électeurs de Renaissance qui penchent peut-être plus à droite,
00:18:38 on voit que ce pays, Karim Abri, voile réelle, et qu'en effet, sur les questions de sécurité, d'immigration, que ce soit la liste de Jordan Bardella,
00:18:46 si on fait un agglomérat des listes de droite, on se rend compte que les Français, eux, ont le réel bien dans les yeux.
00:18:53 - Parce qu'il y a eu, je pense, un abandon aussi pendant des décennies des différents partis au pouvoir, justement sur ces questions-là,
00:19:00 par peur d'être taxés de xénophobe, de raciste, d'intolérant ou quoi que ce soit, n'ont pas voulu justement régler les problèmes à bras-le-corps,
00:19:09 et ça se répercute aujourd'hui. Sauf que ce qu'on peut dire par ailleurs, c'est qu'on voit que ce sont des enjeux quand même nationaux,
00:19:15 on profite de cette élection européenne pour parler de ces dossiers.
00:19:19 - Ce sont les Français qui votent, hein.
00:19:20 - Oui, oui, c'est ça, mais on va aller...
00:19:21 - C'est parce qu'il y a un vent de sanctions contre le pouvoir, on l'a tous en tête.
00:19:24 - Et de ramener ces fameux sujets qui, entre vous et moi, ne vont pas nécessairement se régler justement de l'autre côté avec l'Europe.
00:19:33 Cela étant dit, je pense qu'il met quand même dans son discours, ça rejoint quand même depuis plusieurs années,
00:19:40 le discours du RN quand il dit « l'immigration menace notre sécurité, notre identité ».
00:19:45 On voit qu'il en fait encore aujourd'hui ce fameux, une sorte de combat civilisationnel,
00:19:51 et ça c'est dans la rhétorique encore aujourd'hui du RN, et c'est pas pour rien aussi qu'il essaie aussi d'aller chercher des voix du côté,
00:19:59 bon, Reconquête par exemple, il va aller chercher, il espère avoir des voix aussi du côté républicain.
00:20:04 Pourquoi ? Parce que chaque vote compte, et pourquoi aussi ? Parce que...
00:20:07 - Et parce qu'il voit 2027 également dans le viseur.
00:20:10 - 2027 et un des grands ennemis sont aussi l'abstention.
00:20:13 - Bien sûr, c'est vrai.
00:20:14 Johan, un dernier mot, et puis on va entendre justement Jordan Bardella sur 2027 et l'ambition qui est la sienne.
00:20:19 - Mais moi je pense au contraire qu'une partie des questions de sécurité se règle à Bruxelles.
00:20:23 Pourquoi ? Parce que...
00:20:24 - D'immigration peut-être ?
00:20:25 - Voilà, oui.
00:20:26 - Oui, mais comme les deux sont liés...
00:20:27 - Oui, parce qu'il y a quand même un lien entre une partie de l'immigration et une partie de la délinquance.
00:20:31 C'est le président de la République et le ministre de l'Intérieur eux-mêmes qui le reconnaissent,
00:20:34 mais l'immigration migratoire, elle se traite quand même en grande partie à Bruxelles.
00:20:37 Donc les questions de sécurité, par définition, en partie également.
00:20:40 - Surtout que le droit européen conditionne la réalisation de toutes nos politiques.
00:20:43 - Oui, mais quand on parle de Bruxelles...
00:20:44 - Alors, il nous reste juste encore ce dernier extrait, chers amis.
00:20:46 Laurence Ferrari et Pierre de Villeneuve qui n'ont pas fait dire à Jordan Bardella qu'il voudrait être candidat à la place de Marine Le Pen en 2027,
00:20:53 ça on verra, le dira.
00:20:55 Et pour l'instant, ça n'est pas d'actualité, bien sûr, mais il a évoqué ce temps qui passe,
00:21:00 cette présidentielle qui se rapproche et cette union des droites qui semblerait être pour lui la meilleure idée.
00:21:06 - Je souhaite créer des ponts, je souhaite créer des passerelles,
00:21:10 et je pense que l'union ne fait pas seulement la force, l'union fait la France.
00:21:13 Et que précisément dans le cadre du redressement du pays, nous aurons besoin de la mobilisation de tous, de l'énergie de chacun,
00:21:19 et c'est la raison pour laquelle moi, dans ces élections européennes, je tends la main aux électeurs des Républicains,
00:21:24 aux cadres locaux des Républicains, je leur dis "Venez travailler à mes côtés,
00:21:28 venez travailler avec nous, venez participer au redressement du pays,
00:21:31 mais aussi aux électeurs d'Éric Zemmour, qui je le sais, sont extrêmement soucieux de voir la France disparaître.
00:21:37 Moi je ne me résous pas à cela.
00:21:39 - L'avenir de la droite, c'est l'union des droites ?
00:21:41 - Il y a un grand retour avec cette campagne européenne, c'est le clivage droite-gauche.
00:21:44 On nous a expliqué pendant des années que le clivage droite-gauche était complètement ringard et dépassé,
00:21:48 Marine Le Pen en tête, et là on voit qu'en fait...
00:21:50 - C'est surtout Emmanuel Macron qui a voulu ringardiser le clivage.
00:21:53 - Pardon, mais Marine Le Pen a dit que le clivage droite-gauche était un truc ringard et dépassé,
00:21:56 et je rappelle qu'en 2017 elle avait envoyé une vidéo à des électeurs de gauche,
00:21:59 et pas aux électeurs de droite de Fillon.
00:22:01 Sauf que là, c'est le grand retour du clivage droite-gauche qui existe à l'Europe, à Bruxelles,
00:22:05 et là ça commence à revenir en France.
00:22:07 Et évidemment, Jordan Bardella est pas bête, loin de là,
00:22:10 et donc a bien compris que l'élection potentielle de 2027 allait se faire plutôt sur la droite
00:22:15 qu'en faisant des papouilles à la gauche.
00:22:17 Donc là, forcément, on fait des cours bêtes,
00:22:19 le problème c'est que le RN a plus une vocation hégémonique,
00:22:23 c'est-à-dire d'aspirer tout le monde que d'union.
00:22:25 - C'est un peu ce qu'a fait LFI à gauche, quoi !
00:22:28 - Évidemment, sauf que regardez envers LFI avec quel état ils sont aujourd'hui.
00:22:31 - Après, c'est la fin de l'histoire, c'est le terminus de la racontée.
00:22:34 - L'élection présidentielle, c'est une union avec des partis.
00:22:37 - L'union des droits, est-ce que ce serait la bonne idée pour voir le RN et Marine Le Pen dans un premier temps,
00:22:42 puisque Jordan Bardella n'est pas candidat, vous arrivez au pouvoir.
00:22:45 - Je sais pas si ce serait la bonne idée, mais je crois que c'est pas comparable avec l'ANUBS,
00:22:48 parce que dans le cas de l'ANUBS, on est dans une alliance d'organes et de partis,
00:22:52 donc à droite, je pense que l'union se fera plutôt au niveau des électeurs et pas au niveau des partis,
00:22:56 derrière une figure charismatique qui saura emprunter à chaque tradition de la droite pour parler à chaque électeurat.
00:23:02 - Bardella ou Le Pen ? - Je crois que Bardella l'a mieux compris pour le moment,
00:23:07 et notamment quand il parle beaucoup de Nicolas Sarkozy.
00:23:09 Nicolas Sarkozy est une personne, ce qu'il a fait après, chacun aura son jugement,
00:23:13 mais qui a réussi à faire cette synthèse des droites, il avait Henri Guaino derrière lui,
00:23:17 Patrick Buisson qui a incarné une ligne plus identitaire,
00:23:19 et Emmanuel Mignon qui était dans une ligne plus libérale.
00:23:21 Je crois que Bardella l'a compris, et il se calque aussi sur le tête de Georgia Meloni.
00:23:25 - Et à droite, on rappelle Nicolas Sarkozy. - Oui.
00:23:27 - Voilà ce que l'on pouvait dire, en tout cas, à 22h24, précisément sur cette longue interview,
00:23:32 menée sur CNews et Europe 1, pour Jordan Bardella, candidat tête de liste du Rassemblement National.
00:23:38 Rendez-vous mercredi avec un autre face-à-face, ce sera avec Manon Aubry, la tête de liste LFI.
00:23:44 Là encore, on se retrouvera un petit peu plus tôt pour débriefer.
00:23:47 On marque une courte pause, je le disais, on va se retrouver pour notre soirée à fond un peu plus classique,
00:23:50 quoique c'est Maître Arnaud Clarsfeld que l'on va recevoir dans un court instant également,
00:23:55 puisqu'il réagira avec nous à ce qu'Israël qualifie de déshonneur historique aujourd'hui.
00:24:01 Un procureur de la Cour pénale internationale qui demande des mandats d'arrêt
00:24:04 contre le gouvernement israélien pour suspicion de crime contre l'humanité.
00:24:09 Indignité pour les défenseurs israéliens, on en parle dans un instant.
00:24:18 De retour sur le plateau de Soir Info, on vous accompagne jusqu'à minuit sans aucune interruption
00:24:21 pour commenter et débattre autour des temps forts de l'actualité.
00:24:25 Toujours en compagnie de Jules Torres, Arthur De Vatrigan, Michael Sadou, Nihuan Uzay, Karim Abrik,
00:24:29 nous a rejoints, et vous le voyez sur cette image, Arnaud Clarsfeld, bonsoir.
00:24:33 C'est un plaisir de vous retrouver dans Soir Info. Avocat, écrivain, on ne vous présente plus.
00:24:38 Je voulais revenir avec vous, bien sûr, notamment sur cette actualité, cette demande,
00:24:43 comment dit-on déjà, de la Cour pénale internationale et ce mandat d'arrêt
00:24:49 contre le gouvernement israélien, on va en parler dans une minute.
00:24:52 Mais avant cela, je voulais juste vous soumettre une petite image, Arnaud Clarsfeld,
00:24:55 et peut-être un ou deux commentaires en plateau, parce que je me suis posé la question aujourd'hui,
00:24:58 comment est-il possible de voir une telle image ?
00:25:01 Le Conseil de sécurité de l'ONU, des Nations Unies, a observé aujourd'hui une minute de silence
00:25:06 en mémoire du président iranien qui, vous le savez, a péri dans un accident d'hélicoptère.
00:25:10 On aimera ici, et son ministre d'ailleurs des affaires étrangères, dans un accident d'hélicoptère hier.
00:25:14 Le Conseil, et je le cite, a présenté ses condoléances et sa sympathie à leur famille,
00:25:20 au peuple de la République islamique d'Iran, a déclaré l'ambassadeur du Mozambique,
00:25:23 Pedro Comisario Afonso, président en exercice de l'ONU,
00:25:27 avant que tous les représentants ne se lèvent, vous le voyez, y compris l'ambassadeur américain,
00:25:31 d'ailleurs, l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood.
00:25:34 Cette image est étonnante. L'ONU, Arnaud Clarsfeld, qui demande une minute de silence.
00:25:39 Il dit que cet homme était surnommé "le boucher de Téhéran".
00:25:43 Est-ce que vous êtes choqué par cette image aujourd'hui ?
00:25:45 Les choses arrivent. Je crois que c'est plutôt une erreur diplomatique,
00:25:50 c'est-à-dire peut-être que le Mozambique a demandé cette minute de silence
00:25:54 et que, automatiquement, ne sachant pas quoi faire,
00:25:57 et ne voulant pas se lever alors que quelqu'un a été mort, ils se sont levés.
00:26:02 C'est une interprétation. Je préfère cette interprétation à celle de
00:26:07 "j'appelle Biden, j'appelle Macron, est-ce que je dois me lever pour la minute de silence,
00:26:11 pour le boucher de Téhéran qui pend les homosexuels, bastonne les femmes et opprime son peuple ?"
00:26:22 Oui, oui, évidemment, levez-vous.
00:26:25 C'est ça qu'on appelle la diplomatie, alors ?
00:26:27 Je crois plutôt à ce que les gens se sont levés automatiquement
00:26:33 parce que ce sont des gens bien éduqués, que quelqu'un est mort
00:26:37 et que le Mozambique a fait la demande et qu'ils se sont levés.
00:26:41 C'est une interprétation, je peux me tromper.
00:26:43 L'autre version, c'est que c'est des moutons.
00:26:45 On peut se lever en restant silence.
00:26:47 C'est celle que je viens de donner.
00:26:49 C'est celle que je viens de donner.
00:26:51 Un mouton n'est pas forcément bien élevé.
00:26:53 Les moutons sont très gentils.
00:26:55 L'autre interprétation serait qu'il y a quand même un tropisme tiers-mondiste de l'ONU.
00:27:01 Permettez-moi de vous dire que...
00:27:03 Ils ont l'air beaucoup plus insistants vis-à-vis du Sahel que vis-à-vis...
00:27:07 Je peux vous donner par exemple une organisation qui a rendu un grand hommage,
00:27:09 un vibrant hommage au président iranien, c'est le Hamas, par exemple,
00:27:11 qui a rendu un grand hommage à ce président décédé.
00:27:13 Mais là, c'est le Conseil de sécurité, là.
00:27:15 C'est pas l'Assemblée générale.
00:27:17 Oui, bien sûr, mais le Conseil de sécurité n'est pas exclusivement
00:27:19 des pays occidentaux qui partagent la même valeur que nous.
00:27:23 Vous avez rendu la mine de silence à Kadhafi et Saddam Hussein, ou pas ?
00:27:26 Je ne me rappelle plus.
00:27:27 Est-ce que le Conseil de sécurité a fait une mine de silence pour Kadhafi et Saddam Hussein ?
00:27:31 Je ne crois pas, mais il n'était plus au pouvoir.
00:27:35 Dernier mot, Yoann, et puis on va avancer sur le sujet qui nous intéresse ce soir,
00:27:38 ce mandat d'arrêt requis par le procureur de la CPI.
00:27:41 Mais il est évident que pour des questions diplomatiques,
00:27:43 il n'est pas possible de ne pas se lever ou de quitter la salle.
00:27:45 Mais ce qui est une honte absolue, c'est d'avoir accepté...
00:27:49 Il n'est pas possible d'avoir un acte fort et de représenter son pays...
00:27:52 Il aurait le courage de dire non...
00:27:54 C'est compliqué.
00:27:56 C'est compliqué, me semble-t-il.
00:27:58 Mais le fait d'avoir accepté cette mine de silence est une honte absolue.
00:28:02 Moi, j'ai vraiment pris conscience le 7 octobre de ce qu'était réellement devenu l'ONU.
00:28:07 Et je crois qu'en réalité, c'est une mine de silence en mémoire de l'ONU qu'il faudrait observer.
00:28:11 Parce que l'ONU est morte. Définitisons.
00:28:13 En état de mort cérébrale, aurait dit...
00:28:15 Peut-être qu'on pourrait éventuellement avoir une mine de silence
00:28:18 pour les 853 personnes qui ont été exécutées en 2023 en Iran.
00:28:22 Et bien sûr, à toutes les femmes aussi qui meurent, qui sont battues, qui ont enraisonné...
00:28:27 Ce n'était pas à l'agenda de l'ONU aujourd'hui.
00:28:29 Parce qu'elles décident de ne pas porter le voile ou parce qu'elles l'ont mal porté.
00:28:32 De son côté, le procureur de la Cour pénale internationale a demandé aujourd'hui
00:28:36 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou,
00:28:39 d'autres responsables israéliens, des dirigeants du Hamas également,
00:28:42 pour des crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés
00:28:46 commis dans la bande de Gaza de la part de Tsaï.
00:28:48 Karim Khan a déclaré, le procureur, dans un communiqué,
00:28:52 qu'il demandait des mandats d'arrêt contre Netanyahou et Yoav Galant
00:28:56 pour des crimes tels que le fait d'affamer délibérément des civils,
00:29:00 homicides intentionnels et extermination et/ou meurtre.
00:29:04 Plus d'explications dans ce sujet avec Sarah Fensahy et Arnaud Clarsfeld, bien sûr.
00:29:07 On vous entendra longuement sur ce sujet.
00:29:09 Le procureur de la Cour pénale internationale a tranché
00:29:14 et a estimé que les dirigeants israéliens ont affamé délibérément des civils
00:29:18 et procédé à des exterminations et des meurtres.
00:29:21 Sur la base des éléments de preuve recueillis et examinés par mon bureau,
00:29:25 j'ai des motifs raisonnables de croire que Benjamin Netanyahou et Yoav Galant
00:29:29 portent la responsabilité pénale de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
00:29:33 Une décision synonyme de scandale pour Benjamin Netanyahou.
00:29:37 Il s'agirait d'un scandale aux proportions historiques,
00:29:41 pourtant la Cour pénale internationale tente de mettre Israël sur le banc des accusés,
00:29:46 alors que nous nous défendons contre des terroristes génocidaires.
00:29:52 Et en tant que Premier ministre, je rejette avec dégoût la comparaison du procureur
00:29:58 entre Israël, pays démocratique, et les meurtriers de masse du Hamas.
00:30:02 Il s'agit d'une distorsion complète de la réalité.
00:30:05 Le ministre des Affaires étrangères israélien parle même d'un déshonneur historique.
00:30:11 Alors que les assassins et les violeurs du Hamas commettent des crimes
00:30:15 contre l'humanité à l'encontre de nos frères et sœurs,
00:30:18 le procureur général mentionne dans le même souffle le Premier ministre
00:30:21 et le ministre de la Défense de l'État d'Israël
00:30:24 aux côtés des abominables monstres nazis du Hamas.
00:30:27 Un déshonneur historique qui restera à jamais gravé dans les mémoires.
00:30:30 Joe Biden n'a pas tardé à lui aussi réagir,
00:30:33 en déclarant dans un communiqué une décision scandaleuse de la part du procureur.
00:30:39 Dans la même déclaration, Karim Khan a demandé ces mêmes mandats
00:30:43 contre trois hauts dirigeants du Hamas.
00:30:46 On l'a entendu Arnaud Klartfeld, il y a un instant, la première réaction en Israël,
00:30:51 c'est de dire que la Cour pénale internationale fait preuve, je cite,
00:30:55 donc Israël 4, d'un déshonneur historique. Quel est votre commentaire ?
00:30:58 Je suis triste évidemment, mais je ne suis pas étonné.
00:31:02 Si une résolution a été présentée devant l'Assemblée générale de l'ONU
00:31:06 condamnant Israël pour le réchauffement climatique,
00:31:09 elle serait votée automatiquement, comme avait été votée automatiquement
00:31:13 la résolution assimilant le sionisme à une forme de racisme.
00:31:17 Les juges de la Cour pénale internationale sont élus par les États signataires
00:31:23 de la Cour pénale internationale.
00:31:26 Donc ce sont, dans un sens, des juges aussi politiques,
00:31:30 enfin désignés de manière politique.
00:31:32 Quant au procureur qui demande le mandat d'arrêt, ce n'est pas non plus Maire Theresa.
00:31:38 Il avait été l'avocat devant la CPI du fils de Kadhafi
00:31:43 et d'autres personnes qui avaient été présentées devant la CPI pour certains crimes.
00:31:50 Et la première initiative qu'il a prise lorsqu'il a été nommé en 2021 procureur devant la CPI
00:31:57 a été d'ouvrir une enquête contre Israël.
00:32:01 Il n'est pas bien disposé envers Israël.
00:32:04 Israël devait s'y attendre.
00:32:07 Il y a quand même 30 000 morts.
00:32:09 Quand vous s'y attendez en Israël ?
00:32:10 Il y a 30 000 morts, dont 15 000 civils.
00:32:13 Donc il y a quand même des morts civiles,
00:32:16 mais il n'y a pas de volonté d'extermination de la part d'Israël.
00:32:20 Il n'y a pas non plus de volonté d'affamer les Palestiniens.
00:32:24 Et si on prend les ratios dans les combats dans des milieux urbains,
00:32:28 le ratio à Gaza est meilleur que celui à Mossoul ou dans d'autres pays.
00:32:37 Ceux qui meurent, les civils, c'est extrêmement regrettable.
00:32:42 C'est une tragédie.
00:32:43 Quand on regarde les vidéos, on pleure.
00:32:46 Mais le responsable est le Hamas.
00:32:49 Et si le Hamas rendait les otages et fuyait ou se rendait, la guerre serait terminée.
00:32:55 Je vais faire une comparaison assez extrême et j'aimerais savoir si vous la partagez.
00:32:59 En 1945, on aurait émis un mandat contre Hitler et Churchill.
00:33:03 Ça aurait été la même histoire ?
00:33:05 Je vous rends tout de suite la parole.
00:33:09 La CPI, et c'est ça qui fait parler de déshonneur historique en Israël,
00:33:13 c'est que la CPI met Israël et le Hamas dans cette requête sur un pied d'égalité.
00:33:18 C'est une équivalence qu'est en train de faire la Cour pénale internationale.
00:33:21 C'est pour ça que je fais cette comparaison un peu extrême.
00:33:23 Oui, je comprends.
00:33:24 Ma mère était sous les bombes à Berlin.
00:33:26 Elle est née en 1939, donc en 1944, elle était sous les bombes à Berlin.
00:33:31 Et mon père m'a toujours dit que s'il y avait eu des caméras de télévision
00:33:35 montrant tous les enfants, les petits enfants blonds en train d'être tués par les bombes américaines...
00:33:40 Et en plus, les Américains bombardaient sans prévenir.
00:33:44 Les Israéliens tentent de préviennent, disent "Allez ailleurs".
00:33:48 Ça, c'est quand même un fait qui est un fait incontestable.
00:33:51 Et ils n'en ont pas tenu compte et on met Israël.
00:33:55 Pourquoi ?
00:33:56 Pourquoi ? Parce que les États du Sud détestent l'Occident, détestent les États-Unis.
00:34:04 Ils ne peuvent rien faire contre les États-Unis.
00:34:06 La Cour pénale internationale a voulu ouvrir une enquête contre les États-Unis sur l'Afghanistan.
00:34:13 Les États-Unis ont dit "Vous faites ça, on gèle vos avoirs,
00:34:16 vous ne pourrez pas rentrer sur le territoire américain
00:34:18 et vous aurez un mandat d'arrêt à votre rencontre.
00:34:21 Vous êtes une cour qui n'a aucune valeur".
00:34:24 Ils ont baissé d'un ton.
00:34:26 Mais ils peuvent se le permettre contre Israël.
00:34:30 Et l'Occident, les peuples en Occident comprennent quand même
00:34:34 que le combat d'Israël est leur combat
00:34:36 et que ce qui se produit en Israël peut se produire dans quelques années en Europe.
00:34:42 Et d'ailleurs, les massacres se sont déjà produits au Bataclan.
00:34:46 Et les Français sont encore solidaires d'Israël
00:34:52 malgré tous les morts civiles qu'il y a en Israël,
00:34:56 même si Israël essaye de les réduire.
00:34:59 Pas tous les Français, malheureusement.
00:35:01 Non, je dis les Français en général, une majorité des Français.
00:35:05 Je voulais vous soumettre aussi ces quelques réactions très à gauche
00:35:08 après cette information et cette requête d'un mandat d'arrêt
00:35:11 contre le gouvernement israélien,
00:35:13 en commençant par Rima Hassan, qui est sur la liste, vous le savez,
00:35:16 cette franco-palestinienne qui est sur la liste LFI pour les Européennes,
00:35:20 les représentants de la seule démocratie du Moyen-Orient
00:35:23 qu'elle met entre guillemets, je ne sais pas pourquoi,
00:35:25 c'est pourtant une des rares vérités qu'elle peut énoncer,
00:35:27 bientôt devant la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité,
00:35:31 la complicité des soutiens inconditionnels d'un régime génocidaire
00:35:34 rentre dans l'histoire, on retiendra vos noms,
00:35:37 votre lâcheté, dit Rima Hassan.
00:35:39 J'ai deux, trois réactions et on fait un petit tour de table.
00:35:42 Emmerick Caron également qui se félicite d'un mandat d'arrêt requis
00:35:45 par le procureur général contre Netanyahou
00:35:47 et son ministre de la Défense pour crimes de guerre.
00:35:49 J'attends la réaction des commentateurs de Plateau français
00:35:52 qui depuis sept mois répètent que les massacres immondes
00:35:54 en cours à Gaza sont simplement la guerre,
00:35:56 ou encore la réaction du CRIF et de certains députés de l'Assemblée nationale.
00:35:59 Indéfectible soutien de Netanyahou,
00:36:01 la juridiction pénale internationale confirme enfin
00:36:03 ce que nous sommes nombreux à pointer depuis des mois
00:36:05 et qui nous vaut les pires procès.
00:36:07 Il va être compliqué d'essayer de faire gober que la CPI est antisémite.
00:36:11 Jean-Luc Mélenchon a réagi également.
00:36:13 Le 7 octobre, les insoumis ont demandé la punition de tous les crimes de guerre.
00:36:17 La Cour pénale internationale lance un mandat d'arrêt
00:36:19 contre ceux qu'elle accuse d'en être les auteurs sur la base de son enquête.
00:36:22 Nous serons entièrement satisfaits quand le génocide s'arrêtera.
00:36:25 Alors lui, il n'y a pas de suspicion de génocide chez Jean-Luc Mélenchon.
00:36:28 C'est un génocide.
00:36:29 La France doit appliquer la promesse du ministre Lecornu
00:36:31 et poursuivre les Français qui participent au génocide.
00:36:33 Et puis un dernier tweet pour vraiment englober
00:36:37 toute cette frange de la population et son idéologie.
00:36:41 C'est Guillaume Meurice, vous savez, cet humoriste
00:36:43 qui avait fait une plaisanterie plus que douteuse
00:36:45 sur le prépuce nazi...
00:36:48 - C'est son prépuce !
00:36:50 - Voilà, pour un Netanyahou.
00:36:52 C'est mal barré pour que la CPI ait une chronique sur France Inter.
00:36:56 Pourquoi est-ce que j'ai englobé tous ces tweets
00:36:58 et toutes ces réactions à Arnaud Clarsfeld ?
00:37:00 Parce que leur stratégie à tous, on l'a bien compris,
00:37:02 c'est de nazifier Israël, nazifier les Juifs.
00:37:05 Ça va des blagues de Guillaume Meurice
00:37:07 au discours de LFI qui considère un peu
00:37:09 tous les Juifs comme d'extrême droite finalement.
00:37:11 C'est de la diabolisation pure
00:37:14 et ça infuse dans toute la société, jusqu'à la CPI finalement.
00:37:17 - Pas dans toute la société, ça infuse à l'extrême gauche
00:37:21 et chez les islamistes.
00:37:23 L'extrême gauche...
00:37:26 L'antisémitisme mute !
00:37:28 Avant, l'extrême droite était antisémite
00:37:31 quand il y avait Jean-Marie Le Pen
00:37:33 et faisait campagne en partie sur le négationnisme.
00:37:36 Aujourd'hui, c'est l'extrême gauche qui est antisémite
00:37:40 et c'est l'extrême droite, ou la droite nationale,
00:37:43 ou la droite patriote, appelez-la comme vous voulez,
00:37:46 qui défend les Juifs et qui soutient Israël.
00:37:50 Et vous constaterez aussi que, en 1914,
00:37:54 lors de la première guerre mondiale,
00:37:57 ce sont les troupes allemandes qui ont libéré
00:38:00 les Juifs des pogroms russes
00:38:03 et lors de la seconde guerre mondiale,
00:38:05 ce sont les troupes russes qui ont libéré
00:38:08 les Juifs des massacres allemands.
00:38:11 Eh bien, l'antisémitisme mute, il est passé
00:38:14 de l'extrême droite à l'extrême gauche.
00:38:16 - Et cette requête du jour par la CPI n'est pas faite
00:38:19 pour arranger les choses et elle ne fait que renforcer
00:38:21 ce discours, cette idéologie dans notre pays.
00:38:23 J'ai envie de dire que le procureur, Yohann Huysaï,
00:38:26 le procureur de la CPI, a craqué une allumette
00:38:28 aujourd'hui à côté d'un bidon d'essence.
00:38:30 - Oui, une allumette de plus, mais rappelons quand même
00:38:32 que la CPI, pour l'instant, ne considère pas
00:38:34 qu'il y a des crimes de guerre, qu'il y a quoi que ce soit.
00:38:37 - C'est une requête.
00:38:38 - C'est une requête du procureur.
00:38:39 Ça ne signifie pas d'ailleurs que ce mandat d'arrêt
00:38:41 sera émis. Ce sont aux juges de la Cour pénale internationale
00:38:44 d'en décider. Pour l'instant, il n'y a pas de mandat d'arrêt
00:38:47 contre Benyamin Netanyahou. Mais ce qui est absolument
00:38:50 abject, et vous l'avez souligné, c'est de placer,
00:38:52 de faire une équivalence entre Benyamin Netanyahou
00:38:55 et l'État, et de faire un droit aux dirigeants du Hamas.
00:38:58 D'ailleurs, vous remarquerez que le Hamas n'est évoqué
00:39:01 à aucun moment dans les tweets de la France insoumise.
00:39:04 Rima Hassan, par exemple, dans son tweet, ne parle pas du tout
00:39:07 du Hamas, qui pourtant fait l'objet lui aussi
00:39:11 d'une requête de la part du procureur.
00:39:13 - Elle n'a peut-être même pas vu que le Hamas était dans cette requête,
00:39:14 tellement elle a dû être éblouie par le...
00:39:15 - Du procureur de la Cour pénale internationale,
00:39:17 mais pour une raison qui est extrêmement simple,
00:39:19 c'est que Rima Hassan a été placé en 6e ou 7e position
00:39:23 dans la liste de la France insoumise pour séduire l'électorat antisémite.
00:39:26 Disons les choses clairement, elle n'est pas sur cette liste
00:39:28 pour ses compétences européennes, c'est une coquille vide,
00:39:30 elle n'y coude rien. Interrogez-la sur la PAC,
00:39:33 interrogez-la sur les sujets européens...
00:39:35 - Oui, mais il a des soucis déjà avec Rima Hassan...
00:39:38 - Elle n'est jamais interrogée sur d'autres sujets.
00:39:40 - Interrogez-la sur les sujets européens...
00:39:42 - Mais la fille ne parle que de Gaza depuis le début de la campagne.
00:39:44 - Vous verrez bien qu'elle ne sait pas répondre.
00:39:46 Vous dites "j'ai des soucis avec Rima Hassan".
00:39:48 - Je vous dis ça de façon ironique, cher Johan.
00:39:50 Ce n'est pas un problème personnel avec elle.
00:39:52 J'avais dit qu'elle avait la haine des juifs chevillés au corps.
00:39:55 Elle avait annoncé porter plainte contre moi.
00:39:57 Elle ne l'a manifestement toujours pas fait.
00:39:59 Sans doute a-t-elle considéré qu'elle n'avait pas les moyens
00:40:01 de gagner le procès qu'elle comptait m'attenter.
00:40:04 Maintenant, nous verrons bien.
00:40:05 - C'est un autre sujet.
00:40:06 - Je considère qu'elle a été placée sur cette liste
00:40:09 pour séduire l'électorat antisémite,
00:40:11 et donc son tweet n'est évidemment pas une surprise.
00:40:13 - Arnaud Clarsfeld, encore quelques mots si vous voulez bien.
00:40:16 Dans quel cas, en fait, c'est là aussi à l'aune de cette requête
00:40:19 et des différents discours qui sont de plus en plus anti-israéliens,
00:40:23 voire anti-juifs, parfois dans beaucoup de pays occidentaux.
00:40:26 En fait, dans quelles circonstances, dans quel cas,
00:40:29 un État a le droit de se défendre ?
00:40:32 La France a bombardé Mossoul, la France a bombardé Raqqa
00:40:36 pour contrer l'État islamique.
00:40:38 Pourquoi la France n'a pas été condamnée
00:40:39 par la Cour pénale internationale ?
00:40:40 - Tout est relatif selon la position que l'on adopte.
00:40:43 Certains diront l'Israël se défend,
00:40:45 d'autres, comme la France insoumise ou les islamistes,
00:40:48 diront l'Israël massacre exprès le plus d'enfants possible.
00:40:54 - Qu'est-ce qu'on peut répondre à ces gens-là ?
00:40:56 - Il n'y a pas de solution, il n'y a pas Dieu qui va sortir
00:40:59 et qui va dire "vous, vous avez raison, vous, vous avez tort".
00:41:02 C'est selon les subjectivités.
00:41:05 Mais même selon les subjectivités, on voit bien
00:41:08 qu'il n'y a pas de volonté génocidaire de la part d'Israël,
00:41:12 il n'y a pas de volonté d'exterminer de la part d'Israël.
00:41:15 - Si l'Israël avait voulu exterminer Gaza,
00:41:17 il l'aurait fait ?
00:41:19 - Oui, mais les enfants qui sont morts sont quand même morts.
00:41:22 Donc c'est possible de dire "Israël, tue les enfants exprès".
00:41:28 Même si Israël ne le fait pas, il y a 15 000 morts civiles.
00:41:34 Donc c'est facile.
00:41:36 - Mais avec ces facilités de langage, on clife des populations.
00:41:39 - Pardon ?
00:41:40 - Avec ces facilités de langage, on clife des populations.
00:41:42 - Julien, je veux dire...
00:41:44 - On brasse des rancœurs, des sentiments noirs,
00:41:47 et en fait, rien n'avance.
00:41:49 - Oui, mais la France n'est pas un pays antisémite,
00:41:52 encore une fois, je le répète, la France n'est pas un pays antisémite.
00:41:55 Il y a encore un noyau dur de l'extrême droite qui l'est,
00:41:59 il y a l'extrême gauche de plus en plus vaste qui l'est,
00:42:05 et il y a les islamistes qui le sont.
00:42:08 Mais la France, la vaste majorité des Français,
00:42:11 il faut le répéter, n'est pas antisémite.
00:42:14 - Oui, Mickaël.
00:42:16 - Il est évidemment totalement absurde, à mon sens,
00:42:19 d'utiliser le terme de génocide quand on parle de la situation à Gaza.
00:42:22 Je ne nie pas le drame qu'il y a pour les populations sur place.
00:42:25 C'est des vies auxquelles nous sommes sensibles
00:42:27 parce que nous sommes des Occidentaux humanistes
00:42:29 sensibles à toute vie humaine.
00:42:30 Il n'y a aucun problème sur ça.
00:42:32 Si Israël avait eu la volonté de commettre un génocide à Gaza,
00:42:35 il l'aurait fait le 8 octobre.
00:42:37 C'est un État qui en a la capacité technique et militaire,
00:42:39 sans aucun problème.
00:42:41 - Qu'est-ce qu'Israël aurait dû faire pour avoir l'adhésion
00:42:43 de cette bien-pensance généralisée ?
00:42:45 - Si Israël s'est autant embêté à prendre du temps dans sa riposte,
00:42:48 parce que je rappelle qu'ils ont quand même pris 10 jours
00:42:50 de pause, de réflexion, suite au massacre
00:42:53 le plus important pratiquement de leur histoire.
00:42:55 - Le plus important depuis la chauve.
00:42:57 - Ça témoigne quand même d'un certain sérieux, démocratique et militaire.
00:43:00 S'ils ont pris autant de temps, qu'ils ont pris autant de risques
00:43:03 sur la scène internationale, qu'ils se sont enlisés dans une guerre
00:43:06 plutôt que de frapper au hasard,
00:43:08 actuellement, désolé de vous dire que 30 000 morts,
00:43:11 c'est immensément grave.
00:43:13 Sur une population de 2 millions de personnes,
00:43:15 ça ne traduit pas une envie de génocide.
00:43:17 Les méthodes qui sont utilisées sont celles de la guerre conventionnelle.
00:43:20 Elles n'ont rien à voir avec les massacres barbares
00:43:23 qui ont eu lieu le 7 octobre.
00:43:25 Ce n'est pas une question numéraire.
00:43:27 Et je n'ai aucun problème avec le fait de parler d'un cessez-le-feu.
00:43:30 J'ai aucun problème avec ça.
00:43:32 Et je ne diabolise pas celui qui veut en parler.
00:43:34 Ce que je dis simplement, c'est que ceux qui insistent
00:43:36 sur le génocide actuellement s'en servent politiquement
00:43:39 parce que la nazification permet simplement de détester,
00:43:42 de dévaloriser, d'insulter et même de tuer son ennemi.
00:43:46 Les Juifs qui aujourd'hui sont menacés en France
00:43:48 le sont en vertu de cette nazification.
00:43:51 Et de relativiser la Shoah.
00:43:53 Exactement, et de relativiser la Shoah.
00:43:55 Georges Bensoussan parle même d'une mauvaise conscience européenne
00:43:58 qui utilise la nazification presque pour se débarrasser
00:44:01 du leg très lourd de la Shoah.
00:44:03 Je pense malgré tout, et je rejoins Arnaud Clarksfeld sur ce point,
00:44:07 la majorité des Français ont soutenu les Juifs suite au 7 octobre
00:44:10 dans leur lutte contre l'antisémitisme.
00:44:12 Ici, ils ont également soutenu Israël.
00:44:14 Et je vais vous donner un dernier chiffre.
00:44:16 C'est que quelques semaines après le 7 octobre,
00:44:18 75 % des Français disaient que le 7 octobre
00:44:20 pouvait avoir lieu en France.
00:44:22 Je ne l'espère pas évidemment, mais tout le monde aura bien compris
00:44:24 qu'il y a une communauté de destin entre l'Occident et Israël.
00:44:27 Vous faites partie de ces gens-là, Arnaud Clarksfeld ?
00:44:29 Vous faites partie de ces gens-là qui pensent qu'un 7 octobre
00:44:31 il a déjà eu lieu en France, en partie lors du Bataclan.
00:44:34 C'était aussi en 2012.
00:44:36 C'était le 7 octobre.
00:44:38 Les Français le comprennent bien.
00:44:40 Oui, les peuples européens, de plus en plus,
00:44:43 sont solidaires d'Israël parce qu'ils comprennent
00:44:46 que le combat d'Israël est leur combat
00:44:50 et que petit à petit, les islamistes représentent
00:44:54 un danger existentiel pour les peuples occidentaux.
00:44:58 Les islamistes et le wauquisme sont deux dangers
00:45:01 qui menacent l'Europe occidentale
00:45:04 et le monde occidental avec les États-Unis.
00:45:07 On l'a vu lors des manifestations sur les campus américains
00:45:12 et cette volonté de déboulonner les statues de Jefferson
00:45:16 ou d'autres personnes sans vouloir juger les gens
00:45:20 selon leur époque.
00:45:22 C'est comme dire qu'il ne faut plus enseigner Platon
00:45:24 parce que Platon avait des esclaves
00:45:26 ou avait une femme qui était esclave au 5e siècle après J.-C.
00:45:30 Il faut toujours essayer de juger les gens avec équité
00:45:33 et selon leur époque.
00:45:35 - Un dernier mot là-dessus, carrément, je crois que vous voulez y réagir.
00:45:37 Je voudrais qu'on évoque une dernière chose
00:45:39 avec Varnault-Clarsefeld sur cette synagogue de Rouen
00:45:41 qui a été incendiée il y a quelques jours.
00:45:43 - Il y aurait beaucoup de choses à dire
00:45:45 parce que c'est vrai que depuis le 7 octobre,
00:45:47 on a vu qu'il y a eu cette montée d'antisémitisme.
00:45:50 Ce genre de nouvelles-là, ça peut faire en sorte aussi
00:45:53 qu'il y ait cette haine d'Israël qui se manifeste davantage.
00:45:57 Cela étant dit, ça rend quand même la situation compliquée
00:46:00 quand on se questionne sur le droit à la défense.
00:46:02 Qu'est-ce que ça veut dire?
00:46:04 Quelle stratégie adopter? Sur quelle durée?
00:46:07 Il y a ça aussi.
00:46:09 Quand je dis que ça rend les choses quand même compliquées,
00:46:11 on voit que d'un côté, les États-Unis disent...
00:46:13 Par exemple, Joe Biden a dit que c'est honteux,
00:46:15 c'est scandaleux.
00:46:17 - Bien, bien sûr.
00:46:19 - Bill Clinton aussi a dit ça aujourd'hui.
00:46:21 Il y a des discussions sur la stratégie de M. Netanyahou
00:46:24 du gouvernement.
00:46:26 Certains vont dire que peu importe ce qui arrivera
00:46:29 dans quelques mois, il y aura aussi à répondre
00:46:31 de ses actions, de sa stratégie.
00:46:33 Est-ce que c'était la bonne?
00:46:35 Est-ce que ça aurait été cette stratégie
00:46:37 avec quelqu'un d'autre au gouvernement?
00:46:39 Il y a ça aussi en ligne de compte.
00:46:41 Bien sûr, de s'interroger sur sa stratégie de défense,
00:46:44 ce n'est pas non plus de légitimer une haine, évidemment.
00:46:48 - On tient vraiment d'accord.
00:46:50 - C'est pour ça que je dis que ça devient complexe.
00:46:53 Mais bien sûr, de mettre sur le même pied d'égalité
00:46:56 le Hamas et de voir la stratégie de se dire
00:46:59 qu'on va se défendre et d'oublier ce qui s'est passé
00:47:02 le 7 octobre, évidemment, on ne peut pas faire ça.
00:47:05 - Je suis d'accord. On peut même parler du fait que Netanyahou,
00:47:08 dans sa stratégie militaire, a probablement en tête
00:47:10 ses ennuis avec la justice.
00:47:12 - Il y a aucun problème d'ailleurs.
00:47:14 - On dit que c'est complexe.
00:47:16 - Tout le temps avec Arnaud Clarsen,
00:47:18 il y a la France aussi, il y a tous ces éléments-là.
00:47:21 Il y a la France aussi, sa position,
00:47:23 c'est le feu.
00:47:25 - Juste pour conclure sur cette histoire de requête
00:47:27 du procureur de la Cour pénale internationale,
00:47:29 je rappelle également sous votre contrôle, Arnaud Clarsen,
00:47:31 qu'Israël et les États-Unis ne reconnaissent pas
00:47:34 cette Cour pénale internationale.
00:47:36 - Oui, mais elle peut être compétence,
00:47:38 parce que soit on a signé le...
00:47:40 - Ils n'ont pas signé le traité de Rome.
00:47:42 - Oui, mais soit on a signé, soit le crime est commis
00:47:47 sur un État qui a signé.
00:47:49 Comme la Palestine a signé,
00:47:51 et comme elle a un statut d'observateur à l'ONU,
00:47:54 elle peut être compétente.
00:47:56 Ça doit devoir se discuter.
00:47:59 - En tout cas, dans un premier temps,
00:48:01 ce que ça impliquerait, c'est une forme d'immobilisation
00:48:04 de Benjamin Netanyahou, mais pas grand-chose de plus.
00:48:08 - Si la Chambre d'instruction de ces pays
00:48:13 accepte de livrer le mandat d'arrêt.
00:48:17 - On n'en est pas encore là.
00:48:19 - Ça n'empêcherait pas forcément
00:48:21 Benjamin Netanyahou de se déplacer...
00:48:23 - S'il y a 139 pays qui intègrent le fait
00:48:25 qu'il y a un mandat d'arrêt international,
00:48:27 à priori, il y a 139 pays où Benjamin Netanyahou
00:48:29 pourra pas se déplacer.
00:48:31 - Ça le fragilise naturellement.
00:48:33 Si, par exemple, il devait venir à Paris
00:48:35 pour rencontrer le président de la République,
00:48:37 on peut très bien imaginer que le président de la République
00:48:39 place sous protection Benjamin Netanyahou
00:48:41 en France, vous avez un statut de diplomate
00:48:43 ou je ne sais trop quoi, et je vous rassure,
00:48:45 vous ne serez pas arrêté en venant en France.
00:48:47 - Ça serait déjà un scandale.
00:48:49 - Comment ? - Ce qui serait déjà un scandale.
00:48:51 - Oui, enfin bon.
00:48:53 Je voudrais qu'on évoque ces quelques minutes
00:48:55 qui nous restent ensemble, Arnaud Klarsfeld,
00:48:57 ce qui s'est passé à Rouen. Le ministre de l'Intérieur
00:48:59 était à Rouen cet après-midi pour rendre hommage
00:49:01 au policier qui a stoppé l'individu qui tentait
00:49:03 de mettre le feu à la synagogue de Rouen.
00:49:05 Cérémonie également pour les primo-intervenants
00:49:07 qui ont évité le drame,
00:49:09 qui aurait pu être beaucoup plus conséquent encore.
00:49:11 Je rappelle que l'individu a été abattu
00:49:13 par les forces de l'ordre,
00:49:15 un homme de 24 ans, de nationalité algérienne,
00:49:17 sans ZTC dans le judiciaire, mais en situation irrégulière.
00:49:19 D'abord un petit mot du ministre de l'Intérieur
00:49:21 et cet hommage rendu aujourd'hui,
00:49:23 et puis on dit quelques mots également ensemble.
00:49:25 - Je veux dire aux Français que l'antisémitisme,
00:49:29 ce n'est pas simplement la haine des Juifs.
00:49:31 C'est la haine de la France.
00:49:33 En ce qu'elle est,
00:49:35 une haine de l'autre, de l'altérité,
00:49:37 une haine parfois
00:49:39 de la minorité qui ne peut se défendre.
00:49:41 C'est un grand malheur que de ne rien faire,
00:49:43 de ne rien pouvoir faire
00:49:45 face à la violence
00:49:47 qui se déchaîne sur les réseaux sociaux
00:49:49 et qui trouve concrètement
00:49:51 des mains armées
00:49:53 pour brûler des synagogues,
00:49:55 tuer des enfants dans des cours d'école,
00:49:57 attaquer des personnes parce que juif.
00:49:59 - Avec quel regard vous analysez ces actes ?
00:50:03 Comment expliquez-vous que des personnes
00:50:05 passent à l'acte aujourd'hui en France
00:50:07 pour commettre ce type d'actes ?
00:50:09 Il y a des responsables à pointer du doigt ou pas ?
00:50:11 - Quand je vous regarde des choses,
00:50:13 j'ai toujours deux regards.
00:50:15 Un qui est actuel,
00:50:17 c'est-à-dire je suis triste
00:50:19 que quelqu'un s'attaque à une synagogue.
00:50:21 Et l'autre qui est historique.
00:50:23 Il y a 80 ans,
00:50:25 les Juifs étaient tués
00:50:27 sur tout le continent européen.
00:50:29 On tuait les bébés à coups de gourdin,
00:50:31 on les jetait dans les fours crématoires.
00:50:33 On tuait les vieilles dames
00:50:35 dans les fosses communes,
00:50:37 partout en Europe.
00:50:39 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
00:50:41 On attaque une synagogue
00:50:43 et vous en parlez
00:50:45 dans les journaux télévisés.
00:50:47 Il y a une amélioration, on peut dire.
00:50:49 - Bien sûr.
00:50:51 Ça n'empêche pas les faits de se produire.
00:50:53 - Mais je répète...
00:50:55 - Et les statistiques de plus en plus exponentielles.
00:50:57 - Mais je répète,
00:50:59 la France n'est pas un pays antisémite.
00:51:01 - Je vous trouve très optimiste.
00:51:03 C'est très bien.
00:51:05 - Je ne suis pas optimiste.
00:51:07 - Je vous remercie d'apporter cette optimisme.
00:51:09 - La France n'est pas un pays antisémite.
00:51:11 - Il y a des Juifs qui ont peur de sortir de chez eux.
00:51:13 Il y a des gens qui ne mettent pas leur kippa.
00:51:15 - Il y a encore...
00:51:17 Il y a des attaques.
00:51:19 On attaque les immeubles.
00:51:21 On met des tags.
00:51:23 Mais depuis,
00:51:25 il y a parfois des déséquilibrés
00:51:27 qui passent à l'acte,
00:51:29 qui peuvent être un peu déséquilibrés.
00:51:31 - Un peu, oui.
00:51:33 - Mais malgré le conflit à Gaza
00:51:35 qui a duré depuis 7 mois,
00:51:37 il y a beaucoup de gens
00:51:39 qui jettent de l'huile sur le feu.
00:51:41 Vous avez parlé de l'extrême gauche.
00:51:43 - C'est peut-être la question de ma question.
00:51:45 - Pour l'instant, on n'a pas tué 2 Juifs.
00:51:47 Parce que Juif.
00:51:49 Non, mais il faut dire les choses.
00:51:51 - Vous ne pensez pas que ça va arriver ?
00:51:53 - Il y a encore des tabous.
00:51:55 Pour l'instant, il y a encore des tabous.
00:51:57 Je ne peux pas le savoir.
00:51:59 - Cet homme qui a été interpellé, qui a été tué
00:52:01 par les forces de l'ordre,
00:52:03 s'il avait été au bout de son périple,
00:52:05 croyez-vous pas qu'il se serait attaqué au rabbin ?
00:52:07 Qu'il aurait essayé de tuer des personnes ?
00:52:09 - On ne peut pas le savoir.
00:52:11 En tout cas, depuis 7 mois, ou depuis 8 mois,
00:52:13 pour l'instant, en France,
00:52:15 on n'a pas tué des Juifs parce que Juif.
00:52:17 Je ne fais que remarquer qu'il y a encore des tabous.
00:52:21 Est-ce que ce tabou va durer ?
00:52:23 - Est-ce qu'ils n'y sont pas parvenus ?
00:52:25 - Est-ce que ce tabou va durer ?
00:52:27 Je l'espère.
00:52:29 Les pouvoirs publics font sans doute tout ce qu'ils peuvent
00:52:31 pour empêcher des attentats
00:52:33 qui sont des attentats planifiés
00:52:35 contre des équilibrés qui passent à l'acte
00:52:37 sous l'impulsion du moment.
00:52:39 Il n'y a pas grand-chose à faire, malheureusement.
00:52:41 Et on voit bien la violence de la société
00:52:43 quand les deux convoyeurs,
00:52:45 enfin ceux qui ont convoyé le prisonnier
00:52:47 ont été abattus de sang-froid.
00:52:49 - Comme des chiens.
00:52:51 - On voit bien la violence en Nouvelle-Calédonie.
00:52:53 On voit bien que la violence
00:52:55 dans des situations de crise
00:52:57 est dans l'homme.
00:53:01 Donc il faut espérer
00:53:03 qu'il n'y ait pas de passage à l'acte
00:53:05 pour tuer des Juifs.
00:53:07 - Je vous trouve bien.
00:53:09 - Il y a eu des Juifs tués.
00:53:11 - Je suis désolé, Michael.
00:53:13 - Je vous trouve bien bisounours sur le sujet.
00:53:15 - Je ne suis pas bisounours.
00:53:17 - Parce que le terme "déséquilibrés",
00:53:19 il faut arrêter.
00:53:21 - Les Juifs n'étaient pas déséquilibrés.
00:53:23 Ceux au Bataclan, ils n'étaient pas déséquilibrés.
00:53:25 - Vous avez vu le dossier sur Uber?
00:53:27 - Il y a un déséquilibre quelque part.
00:53:29 - Il est dans les Amicilles.
00:53:31 - Quand des Français de confession juive
00:53:33 doivent changer leur nom de famille
00:53:35 ou leur prénom pour prendre un taxi à Uber,
00:53:37 quand ils doivent changer de nom et de prénom
00:53:39 pour commander une livraison à domicile...
00:53:41 - Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas d'antisémitisme.
00:53:43 - On peut difficilement accuser un homme personnel
00:53:45 de minimiser l'antisémitisme.
00:53:47 C'est pour ça que je vous fais donner des conseillances.
00:53:49 - Vous le faites donner par conséquence.
00:53:51 - Je ne pense pas qu'il y ait un tabou.
00:53:53 Je pense qu'ils n'ont pas réussi encore à tuer
00:53:55 parce que peut-être qu'ils ont empêché.
00:53:57 - C'est facile de tuer, la preuve.
00:53:59 Regardez en matière de trafic de drogue.
00:54:03 Il suffit de payer 10 000 euros
00:54:05 pour que le concurrent...
00:54:07 - Là, ça s'appelle un contrat.
00:54:09 - Il suffit de payer 10 000 euros
00:54:11 pour le concurrent...
00:54:13 - Je vais vous dire,
00:54:15 je pense qu'il suffit de donner 10 000 euros
00:54:17 pour que le concurrent...
00:54:19 - Pourtant, ça n'a pas été fait encore.
00:54:21 - Il y a des juifs.
00:54:23 - Un pays d'antisémitisme est violent.
00:54:25 Les juifs se font attaquer parce que juifs.
00:54:27 Vous avez raison de dire que la France
00:54:29 n'est pas un pays antisémite.
00:54:31 Par contre, on importe un antisémitisme en France.
00:54:33 C'est un antisémitisme qu'on apporte très ancien
00:54:35 parce que c'est pas un nouveau...
00:54:37 Jean-Germain de Soussan, l'historien que vous étiez
00:54:39 c'est un ancien antisémitisme qui vient de l'islam
00:54:41 et qu'on apporte en France et qui est nouveau.
00:54:43 Vu la vague d'immigration,
00:54:45 vous ne savez pas le nombre de personnes qui viennent.
00:54:47 En plus, vous avez les groupies du Hamas
00:54:49 avec le slogan "Et les filles ?"
00:54:51 qui mettent des cibles sur les gens.
00:54:53 Là, ils ont un centre de commandement
00:54:55 et une batterie d'armées qui sont prêtes à faire n'importe quoi.
00:54:57 - Mais j'ai dit que les islamistes étaient antisémites.
00:54:59 J'ai été le premier à le dire, sans doute, déjà,
00:55:01 depuis 2010.
00:55:03 - Le gouvernement n'a pas encore tiré les conséquences.
00:55:05 Désolé, quand j'entends Emmanuel Macron
00:55:07 dire devant le Grand Orient de France,
00:55:09 il n'y a pas si longtemps, que la réalité de l'antisémitisme
00:55:11 en France aujourd'hui venait de Charles Maurras,
00:55:13 c'est un problème, et je considère que c'est une insulte
00:55:15 vis-à-vis de tous les juifs qui sont victimes
00:55:17 de ce nouvel antisémite.
00:55:19 - Le dernier mot est "La France n'est pas antisémite,
00:55:21 l'extrême-gauche est de plus en plus antisémiste,
00:55:23 les islamistes sont antisémites,
00:55:25 il faut veiller
00:55:27 et combattre l'islamisme
00:55:29 qui est un danger existentiel
00:55:31 pour la société occidentale
00:55:33 et pour les juifs en particulier."
00:55:35 - Il y a de plus en plus d'islamistes en France,
00:55:37 effectivement, ça va poser un problème à un moment donné.
00:55:39 - Mais par ailleurs, je peux rejoindre le discours d'Arnaud Ferspel.
00:55:41 Je ne veux pas que les juifs en France
00:55:43 se sentent comme une minorité
00:55:45 attaquée par une majorité, je pense qu'il y a un problème
00:55:47 à traiter qui est le sujet de l'immigration,
00:55:49 mais qu'ils sont dans un pays qui les veut en sécurité.
00:55:51 - Je remercie Arnaud Ferspel d'avoir été avec nous,
00:55:53 c'était un plaisir de vous avoir.
00:55:55 - Merci à vous.
00:55:57 - On vous libère, on marque une très courte pause
00:55:59 avec Maureen Vidal en une minute pour balayer l'ensemble
00:56:01 de l'actualité, puis la suite de l'émission va nous emmener
00:56:03 bien sûr en Nouvelle-Calédonie
00:56:05 après une septième nuit
00:56:07 de désordre sur le caillou,
00:56:09 comme on l'appelle, à tout de suite.
00:56:11 - Merci beaucoup.
00:56:13 - L'ancien maire de Marseille, Jean-Claude Godin,
00:56:19 est décédé à l'âge de 84 ans.
00:56:21 Un hommage républicain
00:56:23 lui sera rendu demain à partir de 17h
00:56:25 à l'hôtel de ville de Marseille.
00:56:27 Les réactions politiques s'enchaînent,
00:56:29 notamment à droite, décrit comme la voix
00:56:31 et le visage de Marseille par François Bayrou,
00:56:33 président du Modem.
00:56:35 Jean-Claude Godin a été maire de la cité Fosséenne
00:56:37 pendant 25 ans, ex-ministre,
00:56:39 président de région et vice-président du Sénat.
00:56:41 Ses obsèques auront lieu à la cathédrale
00:56:43 de la Major dans les jours qui viennent.
00:56:45 Les corps de deux gendarmes tués
00:56:47 en Nouvelle-Calédonie, rapatriés ce matin
00:56:49 en métropole.
00:56:51 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:56:53 était présent à Istres pour accueillir
00:56:55 le corps de Nicolas Molinari et Xavier Salou,
00:56:57 décédés la semaine dernière dans les violentes
00:56:59 émeutes qui frappent l'archipel.
00:57:01 Les 18 000 fidèles sont arrivées
00:57:03 à Chartres aujourd'hui
00:57:05 en l'occasion du 42e pèlerinage
00:57:07 Paris-Chartres de la Pentecôte.
00:57:09 La grande messe à la cathédrale Notre-Dame
00:57:11 a clôturé l'événement religieux,
00:57:13 une influence record cette année
00:57:15 avec de nombreux jeunes fidèles présents.
00:57:17 Merci beaucoup Maureen.
00:57:21 On se retrouve dans 30 minutes pour un nouveau point
00:57:23 sur l'actualité.
00:57:25 L'actualité c'est évidemment ce face-à-face
00:57:27 qui se poursuit en Nouvelle-Calédonie,
00:57:29 entre les forces de l'ordre des indépendantistes
00:57:31 pour la 8e nuit d'affilée.
00:57:33 On va voir ce qui se passe en duplex dans quelques instants.
00:57:35 Je voudrais juste rappeler que la route
00:57:37 reliant Nouméa à l'aéroport a été sécurisée
00:57:39 mais la situation reste quand même assez inflammable,
00:57:41 bien que le chef de l'État
00:57:43 se montre plutôt rassurant ce soir
00:57:45 après un nouveau conseil de défense
00:57:47 en expliquant que
00:57:49 la situation semblait
00:57:51 revenir doucement
00:57:53 dans l'ordre. Ce matin, la République
00:57:55 a rendu hommage également à ces deux gendarmes
00:57:57 qui sont morts sur l'île très tôt
00:57:59 en présence de Gérald Darmanin.
00:58:01 On va aller à Istres dans un premier temps avec Audrey Berthoud.
00:58:03 Un premier hommage à Nicolas Molinari
00:58:11 et Xavier Salou s'est tenu ce matin.
00:58:13 L'avion transportant les dépouilles des deux gendarmes
00:58:17 tués en Nouvelle-Calédonie a atterri vers 6h30.
00:58:19 Le ministre de l'Intérieur et la ministre déléguée
00:58:23 chargée des Outre-mer ont présidé la cérémonie.
00:58:25 L'hommage a eu lieu sur la base aérienne d'Istre.
00:58:29 Ils ont été acheminés depuis la Nouvelle-Calédonie
00:58:31 vers la base aérienne d'Istre
00:58:33 qui est la base aérienne qui sert
00:58:37 de point logistique
00:58:39 à partir duquel partent les opérations.
00:58:41 Ce sont partis les renforts par exemple
00:58:43 de gendarmes et de militaires
00:58:45 mais également reviennent les unités aériennes
00:58:47 et donc ce transfert
00:58:51 avec des cercueils, avec le drapeau français.
00:58:53 Nicolas Molinari, 22 ans,
00:58:55 a été tué d'une balle dans la tête pendant les émeutes.
00:58:57 Son collègue Xavier Salou, 46 ans,
00:58:59 a été victime d'un tir accidentel
00:59:01 d'un de ses collègues.
00:59:03 Les familles des deux gendarmes
00:59:05 étaient présentes ce matin.
00:59:07 Ça se fait de manière extrêmement rigoureuse,
00:59:09 extrêmement respectueuse
00:59:11 pour les corps
00:59:13 de ces deux militaires
00:59:15 et par respect pour leur famille également
00:59:17 puisqu'ils ont donné leur vie
00:59:19 pour la France en réalité.
00:59:21 C'est bien de ça dont il s'agit.
00:59:23 Un hommage national va avoir lieu à Paris la semaine prochaine.
00:59:25 Nous sommes de retour.
00:59:27 Donc,
00:59:29 Jules Torres,
00:59:31 des gendarmes qui ont servi
00:59:33 jusqu'à perdre leur vie,
00:59:35 le bilan est déjà très lourd, particulièrement dramatique.
00:59:37 Est-ce que les escadons
00:59:41 qui sont envoyés sur place sont formés
00:59:43 pour faire face à une telle violence ?
00:59:45 Je pense qu'il y a évidemment
00:59:47 un problème de formation en France
00:59:49 mais je pense que là, c'est pas le sujet.
00:59:51 Le sujet, c'est de rendre hommage pour l'instant
00:59:53 à deux hommes qui ont été tués. L'un a battu
00:59:55 froidement, une balle je crois dans la tête.
00:59:57 L'autre, d'un tir accidentel.
00:59:59 On ne connaît pas vraiment
01:00:01 toutes les raisons.
01:00:03 On le saura à l'avenir
01:00:05 mais l'enquête doit établir des faits.
01:00:07 Mais j'ai trouvé
01:00:09 beaucoup de solennité dans cet
01:00:11 hommage.
01:00:13 Je pense que les mots
01:00:15 de Gérald Darmanin ont été les bons.
01:00:17 La République doit
01:00:19 s'honorer, d'honorer les gendarmes
01:00:21 qui sont morts dans l'exercice de leur fonction.
01:00:23 Ça, c'est quelque chose qu'on ne peut pas
01:00:25 enlever, que ce soit au président de la République
01:00:27 ou à ses ministres, c'est de toujours faire preuve de
01:00:29 solennité dans ces moments
01:00:31 assez terribles.
01:00:33 Je pense qu'il faut qu'on se rappelle
01:00:35 que ces deux gendarmes sont morts
01:00:37 dans l'exercice de leur fonction
01:00:39 et qu'on ne doit pas les oublier.
01:00:41 C'est important d'avoir cet hommage
01:00:43 aujourd'hui et d'en parler.
01:00:45 Régine Delfour qui est sur place,
01:00:47 que l'on retrouve à Nouméa.
01:00:49 Régine, le bilan est déjà très lourd.
01:00:51 Après ce nouveau conseil de défense ici à Paris,
01:00:53 Emmanuel Macron a dit constater
01:00:55 ce soir de nets progrès dans le rétablissement
01:00:57 de l'ordre. Régine, question très simple,
01:00:59 quelle est la situation ? Je crois
01:01:01 qu'il est 8h06 du matin
01:01:03 à Nouméa, si je ne m'abuse.
01:01:05 Quelle est la situation au moment où l'on se parle ?
01:01:07 Eh bien, écoutez, il y a eu
01:01:11 plusieurs tensions cette nuit
01:01:13 sur l'île, notamment
01:01:15 au niveau d'un quartier nord
01:01:17 de Nouméa, ce qu'on appelle Rivière Salée
01:01:19 où les routes sont complètement
01:01:21 bloquées. Il y a eu une autre
01:01:23 intervention dans le quartier de Magenta
01:01:25 où les forces de l'ordre sont
01:01:27 intervenues dans ce qu'on appelle les tours.
01:01:29 C'est un quartier qui a été
01:01:31 très... où il y a eu des très vives
01:01:33 tensions puisque toutes les
01:01:35 concessions d'automobiles
01:01:37 ont été brûlées, incendiées.
01:01:39 On voit d'ailleurs tout autour
01:01:41 de ces tours que tout est cramé.
01:01:43 Hier, nous y étions
01:01:45 dans l'après-midi. Il y a eu un échange
01:01:47 face à face avec
01:01:49 les gendarmes. Et puis,
01:01:51 dans la soirée, jusqu'à 23h, il y a un couvre-feu
01:01:53 de 18h à 6h du matin.
01:01:55 Nous, jusqu'à 23h, nous étions
01:01:57 avec des riverains
01:01:59 dans un quartier sud
01:02:01 de Nouméa.
01:02:03 On a pu constater
01:02:05 ces énormes barrages de
01:02:07 protection de cette population qui sont obligés
01:02:09 de faire face
01:02:11 aux émeutiers. Ils sont là
01:02:13 aussi en appui par rapport aux forces de l'ordre puisque les forces
01:02:15 de l'ordre ne peuvent pas protéger toutes ces
01:02:17 personnes. Alors, ces personnes sont là pour protéger leurs
01:02:19 habitations, mais aussi leur vie puisqu'elles sont
01:02:21 régulièrement caillassées. Il y a des cocktails
01:02:23 Molotov. Ils nous ont montré des couvertures
01:02:25 mouillées pour se protéger en cas
01:02:27 d'envoi de cocktails Molotov. Il faut imaginer
01:02:29 ces barrages où il y a vraiment des palissades,
01:02:31 des engins de chantier, enfin tout ce qu'ils ont pu
01:02:33 apporter pour se protéger.
01:02:35 Puis, on a rencontré des personnes qui sont épuisées
01:02:37 physiquement. Ça fait plus d'une semaine
01:02:39 qu'ils se relaient, qu'ils dorment.
01:02:41 Certains passent la nuit dehors.
01:02:43 Ils sont très organisés. On les voit aussi avec
01:02:45 des jumelles pour pouvoir franchement
01:02:47 appréhender ces émeutiers.
01:02:49 Ils sont épuisés moralement.
01:02:51 Beaucoup ont perdu
01:02:53 leur travail. Il faut voir que
01:02:55 tous ces magasins ont brûlé. Les entreprises aussi ont été
01:02:57 incendiées. La zone industrielle de Nouméa est dans
01:02:59 un état catastrophique. Ils
01:03:01 n'ont aucune
01:03:03 certitude par rapport à l'avenir.
01:03:05 Beaucoup nous disaient qu'ils avaient l'habitude
01:03:07 de travailler, d'avoir des amis avec
01:03:09 certains de ces canaks
01:03:11 radicaux. Ils sont quand même
01:03:13 à la limite du désespoir.
01:03:15 Certains nous ont même dit qu'ils avaient
01:03:17 pris des sacs, qu'ils avaient cachés
01:03:19 dans leur jardin en cas
01:03:21 d'une fuite immédiate pour pouvoir quand même
01:03:23 avoir des affaires à emporter.
01:03:25 - Régine Delfour, juste un mot
01:03:27 et là je fais vraiment appel à simplement
01:03:29 ce que vous observez. Parce que moi, ce que
01:03:31 j'aimerais comprendre, c'est
01:03:33 quand Emmanuel Macron
01:03:35 dit ce soir qu'il constate de nets
01:03:37 progrès dans le rétablissement de l'ordre, que je vous entends,
01:03:39 je ne vois pas du tout de nets
01:03:41 progrès en fait. Donc moi, ce
01:03:43 à quoi je me fie, c'est ce que vous observez. Parce que
01:03:45 vous êtes sur place à Nouméa.
01:03:47 Est-ce que vous diriez que
01:03:49 oui, le président de la République dit vrai,
01:03:51 ça va mieux ? Ou au contraire, les renforts
01:03:53 arrivent sur place mais peinent encore véritablement
01:03:55 à maîtriser la situation ?
01:03:57 Quelle est la réalité sur place à Nouméa ?
01:03:59 - La réalité, c'est qu'ils peinent
01:04:03 à maîtriser la situation, puisque
01:04:05 les émeutiers sont quand même assez nombreux, on parle de
01:04:07 plusieurs milliers. Alors, il y aurait 4 000
01:04:09 dans le sud, un peu plus de 5 000
01:04:11 dans le nord. Donc, ils sont
01:04:13 très mobiles et ils n'ont pas
01:04:15 de limites. Alors,
01:04:17 les renforts qui arrivent sur l'île
01:04:19 ne sont pas forcément non plus formés
01:04:21 à tout cela. Il faut sécuriser la route.
01:04:23 La route qui mène à l'aéroport
01:04:25 de Nouméa fait quand même 60 km.
01:04:27 Ces barrages, ils reviennent aussi,
01:04:29 ils se réinstallent. Et puis, il y a tous
01:04:31 ces habitants qui vivent dans leur habitation
01:04:33 qui sont obligés de se sécuriser.
01:04:35 Elle est moins chaotique qu'il y a une semaine,
01:04:37 mais il y a quand même toujours ces scènes.
01:04:39 - Régine Delfour,
01:04:41 un peu plus
01:04:43 de 8h du matin en Nouvelle-Calédonie,
01:04:45 de nous avoir éclairé sur cette
01:04:47 nouvelle nuit qui vient de s'écouler
01:04:49 sur place. Pour l'instant, oui,
01:04:51 c'est ce que
01:04:53 Régine nous dit et c'est ce que l'on constate.
01:04:55 Rien n'est résolu. Ça peut prendre beaucoup de temps,
01:04:57 d'autant que, je le rappelle là encore,
01:04:59 c'est une évidence, mais rappelons qu'on est à quasiment
01:05:01 10 000 km de Paris. Michael.
01:05:03 - Oui, pour moi, la priorité,
01:05:05 évidemment, c'est de rétablir
01:05:07 l'ordre là-bas parce que la France a une responsabilité
01:05:09 sur les populations qui vivent là-bas puisque,
01:05:11 jusqu'à nouvel ordre, la Nouvelle-Calédonie
01:05:13 est française. Donc, évidemment, il y a une situation
01:05:15 économique inquiétante, des problèmes
01:05:17 d'approvisionnement, puis évidemment,
01:05:19 une inquiétude sécuritaire
01:05:21 des populations sur place qui finissent par vivre
01:05:23 dans la peur d'une minorité très
01:05:25 active, visiblement composée de 3 à 5 000
01:05:27 hommes plutôt jeunes, extrêmement
01:05:29 jeunes, et qu'il faut, à mon avis,
01:05:31 recadrer au plus vite.
01:05:33 Ceci dit, j'ai quand même
01:05:35 tendance, moi, à prendre en compte la volonté
01:05:37 des populations locales de préserver
01:05:39 leur identité, leur souveraineté sur la
01:05:41 terre de leurs ancêtres. Donc, comment
01:05:43 faire droit à cette demande
01:05:45 des canaques une fois que la situation
01:05:47 sécuritaire se sera rétablie et qu'on pourra
01:05:49 passer à une phase un peu plus politique ?
01:05:51 Est-ce qu'il faut organiser un nouveau référendum ?
01:05:53 Pour moi, la réponse est non. - C'est ce qu'a proposé
01:05:55 François-Xavier Mélamy, et d'ailleurs, on entendra
01:05:57 la réponse à ce sujet de Jordan Bardella ce soir,
01:05:59 qui a taclé... - Oui, mais ce serait faire un faux
01:06:01 bond à la démocratie, parce qu'il y a quand même 3 référendums
01:06:03 qui ont été revousés. - Oui, parce que le faux bond, c'était pas le 3e
01:06:05 référendum, qui a été... - C'est Marine Le Pen
01:06:07 qui a proposé, et François-Xavier Mélamy qui a
01:06:09 taclé. - Peut-être, mais... - Et Jordan Bardella
01:06:11 qui a répondu ce soir. Merci de me corriger, Yohan.
01:06:13 - Les indépendantistes auraient perdu le 3e, les 2 derniers
01:06:15 l'ont montré, et en plus, la question numérique, je pourrais
01:06:17 mettre tant de dessus, mais montre que les indépendantistes
01:06:19 n'auraient pas gagné ce 3e référendum. Puis à ce compte-là, invalidons aussi les élections municipales
01:06:23 qui ont eu lieu pendant le Covid.
01:06:25 Donc on ne l'a pas fait, donc c'est comme ça.
01:06:27 Ça s'est passé dans des conditions qui étaient moyennes.
01:06:29 Peu importe, maintenant... - Mais y a pas un moment où on peut
01:06:31 entendre aussi les populations et faire preuve de... - Si, mais y a une autre
01:06:33 manière de faire droit à ça, c'est...
01:06:35 puisqu'on nous dit que
01:06:37 la Nouvelle-Calédonie est une île
01:06:39 de consensus et de dialogue,
01:06:41 peut-être avoir un dialogue avec les
01:06:43 chefs coutumiers sur place et les
01:06:45 canaks pour qu'on s'assure d'une représentation
01:06:47 politique. On nous dit aussi
01:06:49 qu'il y a un gros problème économique et
01:06:51 social. Pourquoi pas investir
01:06:53 en Nouvelle-Calédonie pour redévelopper cette île
01:06:55 d'autant plus que c'est dans une zone pacifique dans laquelle
01:06:57 la France doit investir dans l'avenir. Y a beaucoup
01:06:59 d'autres débouchés que d'organiser un 3e
01:07:01 référendum qui se fait un mauvais coup à France. - Je voudrais juste
01:07:03 qu'on en entende parce qu'il y a des habitants
01:07:05 dont vous parlez, y a aussi des touristes
01:07:07 qui sont bloqués sur place puisque l'aéroport
01:07:09 pour l'instant, qui est à peine réhabilité,
01:07:11 est réservé à l'arrivée de ces
01:07:13 renforts venus de métropole.
01:07:15 C'est à côté ce touriste qui est bloqué depuis une
01:07:17 semaine et qui raconte son quotidien.
01:07:19 - Tout autour de nous,
01:07:21 la vie reprend son course, vraiment au sud
01:07:23 de Nouméa et je tiens à remercier
01:07:25 les forces de l'ordre qui ont fait
01:07:27 le nécessaire pour ça.
01:07:29 De notre côté, c'est vrai
01:07:31 que la situation est un peu compliquée
01:07:33 parce qu'on sait pas ce qu'on fait, on sait pas
01:07:35 ce qu'on va faire et on attend
01:07:37 un peu des nouvelles de savoir quand
01:07:39 est-ce qu'on pourra rentrer en France. L'hôtel
01:07:41 facture les nuits, alors sans entrer dans les détails,
01:07:43 on est sur du 200 euros par jour
01:07:45 à peu près par personne, entre
01:07:47 la nourriture qui est extrêmement chère
01:07:49 et rare ici et la nuit d'hôtel
01:07:51 sur Nouméa.
01:07:53 Ça fait déjà 5 jours qu'on est à l'hôtel
01:07:55 et ça fait beaucoup.
01:07:57 On aimerait bien rentrer,
01:07:59 sachant que ça commence à
01:08:01 coûter cher et surtout on aimerait bien
01:08:03 savoir comment rentrer, parce que là
01:08:05 normalement je dois attaquer le boulot
01:08:07 demain,
01:08:09 mais je sais que je ne resterai pas à mon travail,
01:08:11 comment je vais faire aussi d'un point de vue de mon employant.
01:08:13 Voilà, très énorme déconvenu
01:08:15 et bon c'est pas évidemment, là ce sont
01:08:17 des soucis d'ordre financier
01:08:19 même si ça peut être très compliqué
01:08:21 évidemment, mais il y a une déstabilisation
01:08:23 totale des populations, des touristes, de tous
01:08:25 ceux qui vivent sur cette ville de Nouméa, de
01:08:27 Nouvelle-Calédonie, cette archipelle.
01:08:29 Oui, il y a ce problème politique
01:08:31 de l'indépendance,
01:08:33 des indépendantistes,
01:08:35 mais le dialogue en Nouvelle-Calédonie
01:08:37 quand même il est permanent
01:08:39 depuis une quarantaine d'années maintenant en réalité.
01:08:41 Il n'a jamais été rompu,
01:08:43 ce dialogue il a toujours existé
01:08:45 et je crois quand même qu'on
01:08:47 minimise de manière
01:08:49 assez
01:08:51 importante les ingérences
01:08:53 étrangères qui me semble-t-il
01:08:55 ont un rôle quand même assez capital
01:08:57 dans ce qui est en train de se passer.
01:08:59 On pense notamment à l'Azerbaïdjan.
01:09:01 Oui, l'Azerbaïdjan, mais surtout la Russie.
01:09:03 Quand on voit ce qu'a réussi
01:09:05 à faire la Russie en Afrique,
01:09:07 à déclencher cette
01:09:09 haine, une véritable haine
01:09:11 anti-français,
01:09:13 elle est en train de faire la même chose
01:09:15 en Nouvelle-Calédonie depuis des années
01:09:17 et ça semble fonctionner.
01:09:19 La Chine, dans une moindre mesure, opère de manière différente
01:09:21 parce qu'elle aimerait bien effectivement récupérer
01:09:23 le caillou, comme on l'appelle, depuis 50 ans,
01:09:25 mais elle n'est pas dans la même
01:09:27 manière d'agir
01:09:29 que la Russie ou que
01:09:31 l'Azerbaïdjan, mais la Russie et
01:09:33 l'Azerbaïdjan ont déclenché
01:09:35 depuis plusieurs années,
01:09:37 travaillent à déclencher ce sentiment
01:09:39 anti-français et on en voit là
01:09:41 en partie le résultat. Il y a
01:09:43 effectivement le problème politique,
01:09:45 mais le problème des ingérences étrangères
01:09:47 à mon avis est un problème
01:09:49 qui est primordial dans ce qui est en train de se passer.
01:09:51 Est-ce que ça se ressent sur place ? On pourrait poser
01:09:53 la question à Mimzy Dali
01:09:55 qui est avec nous une nouvelle fois.
01:09:57 Merci encore Madame d'être avec nous
01:09:59 en visio depuis la Nouvelle-Calédonie.
01:10:01 Vous avez déjà commencé à nous raconter
01:10:03 ce qui se passe sur place
01:10:05 en fin de semaine dernière. Vous êtes présidente du MEDEF,
01:10:07 je le rappelle, dans cette Nouvelle-Calédonie.
01:10:09 Question très simple,
01:10:11 la dernière fois je vous avais posé
01:10:13 la même question, je ne sais pas
01:10:15 si vous venez de vous réveiller, en tout cas il est très tôt,
01:10:17 il est un peu plus de 8h du matin en Nouvelle-Calédonie.
01:10:19 Est-ce que vous pouvez nous raconter comment s'est passée
01:10:21 la nuit sur place ?
01:10:23 Écoutez, la nuit
01:10:25 c'est presque une
01:10:27 septième nuit d'angoisse parce que
01:10:29 chaque nuit, en fait, on se pose la question
01:10:31 de savoir si nos entreprises
01:10:33 vont brûler.
01:10:35 La question sécuritaire
01:10:37 n'est pas encore réglée.
01:10:39 On a une amélioration,
01:10:41 c'est incontestable, on le voit
01:10:43 dans la ville,
01:10:45 certaines
01:10:47 centres de commerce ont pu réouvrir,
01:10:49 des stations-services, des pharmacies,
01:10:51 on a un redémarrage faible
01:10:53 de l'activité, pour parer
01:10:55 notamment au problème de pénurie,
01:10:57 et pas ajouter des problèmes aux problèmes existants,
01:10:59 mais dans de très
01:11:01 nombreux quartiers où sont installés des entreprises,
01:11:03 des zones industrielles,
01:11:05 les dégradations et les incendies continuent.
01:11:07 Est-ce qu'une unité
01:11:09 en Nouvelle-Calédonie, c'est encore
01:11:11 possible selon vous ?
01:11:13 Oui, nous on le voit,
01:11:15 l'organisation
01:11:17 de la population dans les quartiers,
01:11:19 qui a parfois été un peu caricaturée,
01:11:21 moi je veux témoigner que dans mon quartier,
01:11:23 la mobilisation, elle est
01:11:25 multi-ethnique, les gens aspirent
01:11:27 à vivre en sécurité, en paix,
01:11:29 il y a une énorme solidarité entre calédoniens,
01:11:31 entre entrepreneurs,
01:11:33 les entreprises ont été parfois
01:11:35 protégées par leurs salariés eux-mêmes,
01:11:37 de tous bords confondus
01:11:39 d'ailleurs, donc on voit globalement,
01:11:41 et moi c'est ce qui me fait tenir,
01:11:43 une énorme solidarité de la population
01:11:45 calédonienne, on considère que
01:11:47 ces actions sont le fait
01:11:49 d'une minorité, et que
01:11:51 les responsabilités en revanche politiques
01:11:53 locales ne doivent pas être minimisées,
01:11:55 qu'il faudra à un moment bien
01:11:57 les comprendre et les analyser.
01:11:59 En parlant de responsabilité, justement,
01:12:01 pourquoi ça a dégénéré selon vous ?
01:12:03 Qui arme ces jeunes, je dis ces jeunes
01:12:05 puisque selon
01:12:07 les explications sur place,
01:12:09 on parle vraiment de très très très
01:12:11 jeunes gens qui font partie
01:12:13 de ces milliers d'émeutiers, qui a poussé
01:12:15 à ces émeutes, qui a déclenché tout cela ?
01:12:17 Vous savez, nous aujourd'hui, on ne se pose pas
01:12:21 cette question, et je dirais que ce n'est pas à nous
01:12:23 de répondre à ça. Nous, on se retourne
01:12:25 vers l'État qui doit rétablir la sécurité
01:12:27 en Nouvelle-Calédonie, et
01:12:29 à la justice qui doit
01:12:31 faire le clair sur ce qui s'est passé
01:12:33 et les responsabilités de chacun.
01:12:35 Ce que nous avons vécu, c'est une destruction
01:12:37 massive, organisée,
01:12:39 d'une grande partie du tissu économique
01:12:41 de la Nouvelle-Calédonie. Aujourd'hui,
01:12:43 nous allons devoir rendre des comptes,
01:12:45 en tout cas les responsables devront rendre des comptes
01:12:47 aux salariés qui ont perdu leurs emplois,
01:12:49 à la totalité des quartiers
01:12:51 qui ont été détruits de façon
01:12:53 terrible, des quartiers populaires
01:12:55 notamment, qui ont été totalement détruits,
01:12:57 dans lesquels la population manque de tout.
01:12:59 Et bien évidemment, aujourd'hui,
01:13:01 on est fatigués,
01:13:03 on a encore
01:13:05 peur, mais on est aussi en colère,
01:13:07 et on n'a qu'une hâte, c'est de reconstruire,
01:13:09 mais de reconstruire sur des bases
01:13:11 qui soient solides et saines, et aujourd'hui,
01:13:13 en Nouvelle-Calédonie, c'est compliqué
01:13:15 de dire que les bases politiques, en tout cas,
01:13:17 soient saines. Parce que même si, Dali,
01:13:19 on est sur quasiment 40 ans
01:13:21 de processus qui sont en train de partir en fumée,
01:13:23 et on se dit, nous, de très loin,
01:13:25 depuis Paris, et c'est pour ça qu'on vous soumet cette question,
01:13:27 qu'il en faudra peut-être autant
01:13:29 pour remettre l'archipel
01:13:31 et l'économie sur pied ?
01:13:33 Oui, il en faudra longtemps,
01:13:37 mais les civils en Nouvelle-Calédonie
01:13:39 réclament depuis maintenant plusieurs années
01:13:41 à faire partie de ce débat, parce que
01:13:43 elles se détournent de plus en plus
01:13:45 des décisions politiques.
01:13:47 Elle a besoin d'être entendue,
01:13:49 les Calédoniens ont besoin d'être entendus davantage,
01:13:51 de participer à la construction
01:13:53 d'un nouveau projet.
01:13:55 Aujourd'hui, on ne peut plus se contenter
01:13:57 d'attendre que les politiques
01:13:59 prennent leurs responsabilités
01:14:01 dans un dialogue qui est rendu impossible
01:14:03 par les positions extrémistes
01:14:05 de certains. Aujourd'hui,
01:14:07 le débat doit être élargi,
01:14:09 il doit être élargi à la société civile,
01:14:11 et on doit pouvoir faire partie et faire entendre notre voix
01:14:13 de la solution qui sera trouvée.
01:14:15 Qui sont les extrémistes
01:14:17 dont vous parlez ?
01:14:19 C'est tous ceux qui appellent à la détention,
01:14:21 à la haine, et qui aujourd'hui
01:14:23 ne s'inscrivent pas dans le dialogue. Nous, on attend qu'une seule chose,
01:14:25 c'est que le dialogue reprenne.
01:14:27 Les paroles extrêmes, on ne veut plus en entendre.
01:14:29 Aujourd'hui, on veut parler de reconstruction
01:14:31 de l'économie calédonienne.
01:14:33 C'est la seule chose qui importe.
01:14:35 On veut parler de perspectives,
01:14:37 d'un projet d'avenir pour ce pays.
01:14:39 Et pour ça, il faut réussir
01:14:41 à mettre autour d'une table des gens qui sont en capacité
01:14:43 de parler, et ça devient assez urgent.
01:14:45 Un dernier mot, madame, et je vous libère.
01:14:47 On a bien compris
01:14:49 avec vous, d'ailleurs, dès la première fois
01:14:51 où vous nous avez parlé, que la tension est
01:14:53 bien sûr extrême.
01:14:55 On sait également qu'il y a des gens
01:14:57 qui se sont armés pour se protéger
01:14:59 eux-mêmes, des familles
01:15:01 qui veulent protéger leur bien, leurs familles.
01:15:03 On le comprend aisément.
01:15:05 Vous, personnellement, vous êtes armée ?
01:15:07 Comment est-ce que vous vous protégez ?
01:15:09 Non, moi je ne suis pas armée.
01:15:11 Je ne suis pas du tout armée.
01:15:13 Il ne faut pas du tout...
01:15:15 Il faut éviter, évidemment, le recours
01:15:17 aux armes. Nous sommes
01:15:19 dans une situation
01:15:21 actuellement qui est d'état extrêmement tendu.
01:15:23 Personnellement, je m'en remets
01:15:25 à la solidarité des Calédoniens,
01:15:27 à l'effet de masse, et effectivement
01:15:29 les structures qui se sont mises dans les quartiers
01:15:31 sont des structures qui sont pacifistes,
01:15:33 mais extrêmement bien
01:15:35 organisées pour protéger les accès.
01:15:37 Et demain,
01:15:39 ce qu'on espère tous, c'est que
01:15:41 rapidement, l'État de droit
01:15:43 sera de retour en Nouvelle-Calédonie
01:15:45 pour qu'on puisse retourner dans nos entreprises
01:15:47 et retourner chez nous
01:15:49 en sécurité.
01:15:51 Merci infiniment d'avoir encore une fois pris le temps
01:15:53 de nous répondre. Je rappelle que vous êtes également
01:15:55 la présidente du MEDEF.
01:15:57 En Nouvelle-Calédonie, je vous souhaite,
01:15:59 avec le décalage noir, une journée aussi
01:16:01 bonne que possible dans les conditions
01:16:03 que l'on connaît en Nouvelle-Calédonie.
01:16:05 Merci encore. Je voudrais qu'on entende avant de faire un tour de table
01:16:07 Marie Guevenoux, qui était sur ce plateau
01:16:09 aujourd'hui face à Laurence Ferrari,
01:16:11 la ministre déléguée aux Outre-mer.
01:16:13 On va écouter deux extraits de Mme Guevenoux.
01:16:15 Je voudrais d'abord qu'on l'entende sur le profil des émeutiers.
01:16:17 Écoutez-la.
01:16:19 Ce qui est aujourd'hui assez saisissant, c'est que
01:16:21 les émeutiers, en fait,
01:16:23 ce ne sont pas des militants politiques.
01:16:25 Je pense que c'est important
01:16:27 de le dire et de le redire.
01:16:29 C'est-à-dire que, sur le prétexte
01:16:31 politique,
01:16:33 peut-être aussi, au départ,
01:16:35 alimentés, instrumentalisés
01:16:37 par certains,
01:16:39 et donc par certains
01:16:41 à la CCAT, je veux dire très clairement.
01:16:43 Aujourd'hui, on se retrouve
01:16:45 avec des milliers
01:16:47 d'émeutiers qui sont,
01:16:49 en fait, dans le profil,
01:16:51 ressemblent globalement à des violences
01:16:53 urbaines qu'on a pu connaître en Hexagone en juillet.
01:16:55 - Des jeunes, quoi. - Des jeunes,
01:16:57 souvent alcoolisés,
01:16:59 drogués, qui ne sont...
01:17:01 qui n'ont rien à voir
01:17:03 avec des militants politiques, mais rien à voir.
01:17:05 Et d'ailleurs, moi, j'observe
01:17:07 que les hommes et les femmes
01:17:09 politiques de Nouvelle-Calédonie, quel que soit
01:17:11 leur parti, qu'ils soient indépendantistes
01:17:13 ou qu'ils soient loyalistes, ont, eux,
01:17:15 appelé au calme. - Tout de même,
01:17:17 quelle incapacité à ce
01:17:19 gouvernement d'avoir monté
01:17:21 les conflits, tout de même. C'est assez
01:17:23 édifiant, Arthur de Vatrigran.
01:17:25 - Oui, c'est évident. Sur ce conflit-là,
01:17:27 ils sont en partie responsables, parce que la loi
01:17:29 constitutionnelle, c'est quand même un petit caprice d'Emmanuel Macron
01:17:31 qui a voulu en faire deux la même année.
01:17:33 Et quand on regarde d'un point de vue formel et d'un point de vue
01:17:35 de la Com', c'est de l'amateurisme complet.
01:17:37 Mais pour revenir sur ce que vous avez dit, il y a quatre points
01:17:39 qui me paraissent importants. Un, sur les ingérences étrangères.
01:17:41 Bon, c'est désagréable parce que ça concerne la France,
01:17:43 mais tout le monde pratique les ingérences étrangères, y compris
01:17:45 la France. Si elles sont... - Où est-ce qu'on s'ingère ?
01:17:47 Elles ne sont pas du même caractère. - Non.
01:17:49 - Et pas de la même intensité. - Le IRAQ, ce n'est pas de l'ingérence
01:17:51 étrangère. - Non, mais ce n'est pas de la même intensité.
01:17:53 - Si, c'est de l'ingérence étrangère.
01:17:55 Après, on a un qualificatif qui est plus aimable
01:17:59 parce que c'est notre point de vue, mais l'ingérence étrangère,
01:18:01 c'est l'histoire du monde. Le problème, c'est que l'ingérence est efficace
01:18:03 quand l'État est absent, quand l'État est faible.
01:18:05 C'est ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie. Deuxième point,
01:18:07 sur la sécurité. Là, on parle de la Nouvelle-Calédonie,
01:18:09 mais à Mayotte, là, on n'a pas d'image en ce moment,
01:18:11 mais on est au plan Wambushu 42,
01:18:13 et c'est toujours le bazar. - Et puis, il ne faudra pas qu'il y ait un effet
01:18:15 tâche d'huile sur d'autres départements ou territoires
01:18:17 d'outre-mer, dans Martinique, des images qui commencent à se tendre.
01:18:19 - Vous avez les JO.
01:18:21 Les JO, on a des habillés à force.
01:18:23 Les gendarmes de Mayotte, ils sont à Paris.
01:18:25 - Non, non, pardon, c'est les Jeux Paralympiques dans Saint-Georges.
01:18:27 - Les gendarmes de Mayotte sont en train d'être envoyés à Paris.
01:18:29 Dans tous les territoires français, également outre-mer,
01:18:31 on enlève toutes les forces de police pour les concentrer à Paris.
01:18:33 Je ne vous raconte pas le bazar qui va se passer pour deux mois.
01:18:35 Ensuite, sur les réclamations politiques qu'on entend,
01:18:41 quand on parle de racisme anti-blanc et de sale blanc,
01:18:43 c'est des réclamations politiques. On voit bien qu'on est bien au-delà de ça.
01:18:45 Après, il y a quand même quelque chose qui nous revient en pleine figure,
01:18:49 c'est le retour des particularismes.
01:18:51 La France jacobine a essayé de les étouffer,
01:18:53 de nous les faire oublier, et on voit malheureusement un peu partout
01:18:55 qu'on ne les étouffe jamais indéfiniment.
01:18:57 Et qu'il va falloir un jour essayer de rompre avec cette politique ultra-jacobine
01:19:01 qui, pour principe, vient de s'étendre.
01:19:03 - Moi, j'ai l'impression qu'il n'est pas sorti grand-chose de ce Conseil de Défense.
01:19:05 - De rien du tout.
01:19:07 - Est-ce qu'il faut geler ce processus législatif,
01:19:09 sur le dégâts du corps électoral ?
01:19:11 - Il n'a pas cédé à quoi que ce soit, des vaches.
01:19:13 - Il faut se comprendre.
01:19:15 - Si on cède à quoi que ce soit, ça veut dire que vous, les types
01:19:17 qui tirez sur la police, qui tirez sur des gamins, vous avez raison.
01:19:21 On sait qu'en France, on a l'habitude, dès qu'il y a un antifa qui débarque
01:19:24 et qui tabasse du poulet, ce qu'on fait, c'est qu'on arrête tout.
01:19:26 Mais là, jamais, surtout pas.
01:19:28 Même si politiquement, c'est une aberration,
01:19:30 et qu'il y a plein de choses à dire et à critiquer,
01:19:32 d'envoyer le signal de "on stop tout",
01:19:34 c'est accepter que les types officiers ont raison.
01:19:36 - Si vous réunissez le Congrès, je peux vous dire que ça sent le revers électoral
01:19:38 pour Emmanuel Macron, parce que vous allez avoir
01:19:40 certainement des sénateurs, notamment, qui vont vouloir contrer tout cela
01:19:45 et infliger un énorme revers à Emmanuel Macron.
01:19:47 Non ? Vous croyez que si vous réunissez le Congrès demain, la loi passe ?
01:19:50 - Oui, dans ces conditions-là.
01:19:52 - C'est vous l'expert.
01:19:54 - Ce qu'on constate depuis une semaine,
01:19:56 au-delà de la situation catastrophique en Nouvelle-Calédonie,
01:19:58 c'est la faillite au sommet de l'État.
01:20:01 C'est-à-dire qu'on a eu en effet un Conseil de Défense
01:20:03 qui a été réuni, convoqué par Emmanuel Macron,
01:20:06 qui n'a servi à rien.
01:20:07 On n'a rien compris dans les premiers jours.
01:20:09 Qui était chargé de cette question-là ?
01:20:11 Vous venez de passer un son de Marie Gavenouck,
01:20:12 qui est ministre déléguée aux Outre-mer.
01:20:14 - Elle est allée sur place depuis le début de cette crise.
01:20:16 - Je pense que c'est une grande nouvelle pour les Français.
01:20:18 - C'est un ministre qui est allé sur place depuis le début, c'est pas le moment.
01:20:19 - Gérard Darmanin, il est aussi ministre des Outre-mer.
01:20:21 On a des explications de Emmanuel Macron,
01:20:25 il est trop impliqué dans la crise,
01:20:27 donc il ne peut pas récupérer le dossier.
01:20:29 Gabriel Atta, il n'a pas d'antériorité calédonienne.
01:20:31 Ce week-end, par exemple, à l'Elysée,
01:20:33 on les a vendus, possiblement, une idée
01:20:35 qui serait qu'Edouard Philippe et Bernard Cazeneuve
01:20:39 récupèrent le dossier.
01:20:41 Donc on est dans quelque chose de complètement fou.
01:20:43 Il n'y a aucun responsable,
01:20:45 et c'est ça le vrai problème depuis le début.
01:20:47 - Edouard Philippe ne récupère aucun dossier.
01:20:49 - Parce qu'il connaît assez bien.
01:20:51 - Il était Premier ministre au moment de faire un nom.
01:20:53 - Il connaît assez bien, d'ailleurs, il y a quelques semaines.
01:20:55 Tout ça, le vrai sujet à la fin,
01:20:57 c'est la responsabilité du politique.
01:20:59 On n'arrive jamais à tirer les conséquences
01:21:01 de ses propres actes.
01:21:03 Mais la solution politique, évidemment, elle est là.
01:21:05 - Comment est-ce que vous voulez dialoguer dans ces conditions ?
01:21:07 Qu'est-ce que vous voulez répondre à ceux qui contestent
01:21:09 la sincérité de ce référendum, de ce projet de loi ?
01:21:11 Vous êtes dans une impasse, là, actuellement.
01:21:13 C'est ce que disait Mme Dali, qu'on a eu en Skype.
01:21:15 Tant que vous avez des extrémistes
01:21:17 qui tiennent le pavé
01:21:19 et qui ont les oreilles des populations,
01:21:21 vous ne pouvez pas discuter.
01:21:23 - Les extrémistes, c'est les extrémistes,
01:21:25 mais ils ne représentent pas les 40 % de Kanak
01:21:27 ou de la Calédonie.
01:21:29 Quelle est leur demande à eux, en tout cas, leur inquiétude ?
01:21:31 C'est de devenir minoritaire, complètement minoritaire,
01:21:33 démographiquement sur leur sol,
01:21:35 de manière à ce que leur culture ancestrale
01:21:37 ne soit plus du tout valorisée
01:21:39 et que leur coutume soit oubliée.
01:21:41 On connaît le rôle, depuis que cette affaire a éclaté,
01:21:43 des chefs coutumiers sur place.
01:21:45 Donc, moi, je pense qu'il faut leur apporter
01:21:47 des garanties politiques, institutionnelles,
01:21:49 et je suis convaincu que les choses pourraient bien se passer.
01:21:51 Par ailleurs, je ne suis pas d'accord avec ce qui a été dit
01:21:53 par Arthur de Vatrigan, mais ça ne m'étonne pas
01:21:55 parce que, d'ailleurs, le jacobinisme
01:21:57 tient quand l'État est fort.
01:21:59 Le problème, c'est que les régionalismes,
01:22:01 ou en tout cas les particularismes,
01:22:03 ont refait surface au moment
01:22:05 où l'État s'est lui-même désarmé.
01:22:07 Je pense que c'est exactement ce qui est en train de se passer,
01:22:09 même si, quand même, il faut noter
01:22:11 que la majorité des Calédoniens veulent encore être français,
01:22:13 ce qui montre qu'on n'est pas encore tout à fait...
01:22:15 - On peut être français et pas jacobin, ça existe.
01:22:17 - Ah oui, mais... - Ça existe pendant des siècles.
01:22:19 - Je suis entièrement d'accord, mais je ne regrette
01:22:21 absolument pas le jacobinisme
01:22:23 et l'avènement de la République.
01:22:25 - En tout cas, reculer, ce qui est vrai,
01:22:27 ce serait que reculer sur ce projet de loi
01:22:29 et ce dégel du corps électoral,
01:22:31 ce serait faire renoncer l'État,
01:22:33 ça créerait un précédent
01:22:35 et ça pourrait créer un mouvement
01:22:37 de ce type dans d'autres départements
01:22:39 ou territoires d'outre-mer, comme on peut
01:22:41 imaginer, commencer à les apercevoir.
01:22:43 J'ai vu des images en Martinique
01:22:45 ces dernières heures qui sont assez troublantes.
01:22:47 Karim Abrik, un commentaire.
01:22:49 - Oui, mais en même temps,
01:22:51 on voit que ça fait quand même 170 ans
01:22:53 de la France qui est en Nouvelle-Calédonie
01:22:55 et on a l'impression que pour certains,
01:22:57 ça reste un problème qui est insoluble.
01:22:59 Donc oui, il va falloir qu'il y ait ce dialogue,
01:23:01 mais je pense qu'à priori,
01:23:03 vraiment la priorité,
01:23:05 on ne peut pas laisser les Français
01:23:07 dans cette situation en ce moment.
01:23:09 C'est une situation...
01:23:11 Les gens qui sont obligés de se barricader,
01:23:13 qui ne peuvent pas aller s'acheter des vivres,
01:23:15 on ne peut pas se dire
01:23:17 que ça peut se passer aujourd'hui,
01:23:19 en 2024,
01:23:21 mais oui, je comprends
01:23:23 la question du processus d'élargissement
01:23:25 du corps électoral,
01:23:27 mais on se dit quand même
01:23:29 qu'il doit avoir une réponse
01:23:31 de sécurité en premier lieu.
01:23:33 Je pense que c'est vraiment la première des choses
01:23:35 parce qu'on ne peut pas basculer non plus
01:23:37 dans une guerre civile. C'est ça aussi
01:23:39 qui guette la situation
01:23:41 en Nouvelle-Calédonie. C'est ça qui est quand même
01:23:43 inquiétant, donc ce dialogue-là.
01:23:45 Et je pense aussi que ce n'est pas aussi binaire
01:23:47 qu'il y a d'un côté,
01:23:49 il y en a qui veulent se séparer, d'autres...
01:23:51 C'est pas ça. C'est quand même... Si on regarde
01:23:53 juste la population de la Nouvelle-Calédonie,
01:23:55 les origines, le médissage qui s'est fait
01:23:57 à travers les décennies,
01:23:59 à travers justement presque 200 ans d'histoire,
01:24:01 vous avez aussi des communautés
01:24:03 wallini...
01:24:05 - Wallisiennes. - Wallisiennes, merci beaucoup.
01:24:07 Donc il y a même aussi
01:24:09 des origines, par exemple,
01:24:11 de Polynésie, les Caldeges.
01:24:13 Donc il y a ce médissage, il y a vraiment
01:24:15 un attachement à la France.
01:24:17 - 40 % de Kanaks et le reste,
01:24:19 ce sont des Kaldoch, des Vélanésiens,
01:24:21 des Wallis de l'Europe. - Et dans les 40 %
01:24:23 de Kanaks, on va quand même le dire,
01:24:25 ceux qui sont responsables de tout ça,
01:24:27 c'est vraiment une minorité.
01:24:29 Et je pense que tout le sens de...
01:24:31 - Beaucoup de gamins manipulés qui sont là juste
01:24:33 pour casser tout ce qu'ils trouvent, d'ailleurs
01:24:35 sans revendication politique pour beaucoup d'entre eux,
01:24:37 selon ce qu'on nous dit. - Et pour revenir sur l'ingérence étrangère aussi,
01:24:39 c'est vrai que ça joue, on l'a vu en Afrique
01:24:41 aussi, quand il y a une déstabilisation,
01:24:43 je le vois surtout comme une déstabilisation
01:24:45 et on l'a vu, notamment la déstabilisation
01:24:47 sur l'économie, parce que le nickel
01:24:49 c'est important là-bas, et la Chine
01:24:51 a fait des pressions, notamment sur
01:24:53 l'Indonésie, qui
01:24:55 approvisionne beaucoup
01:24:57 le monde entier en nickel, et ça a
01:24:59 des répercussions énormes sur l'économie
01:25:01 en ce moment, du côté de la Calédale.
01:25:03 - On en parle encore 3-4 minutes dans un instant,
01:25:05 ensemble, je voudrais vous faire entendre deux extraits.
01:25:07 Jordan Bardella, qui dans notre émission ce soir
01:25:09 est revenu sur cette situation,
01:25:11 et puis un canard que l'on connaît très
01:25:13 bien ici en métropole, c'est Antoine Comboiré,
01:25:15 grand joueur de foot, entraîneur aujourd'hui
01:25:17 du FC Nantes, qui est une voix
01:25:19 très entendue, également en Nouvelle-Calédonie.
01:25:21 - Il était du PSG, chez les Rolands.
01:25:23 Il a été aussi une figure du PSG. - Bien sûr,
01:25:25 Casquedort, c'était son surnom, avec ce but
01:25:27 face au Real Madrid, mais ça
01:25:29 c'est pas l'histoire du soir. On
01:25:31 l'entendra dans un instant, on en parle encore
01:25:33 je vous le disais, quelques minutes, on va parler
01:25:35 de la traque de Mohamed Adanra,
01:25:37 qui se poursuit, et puis de ce joueur
01:25:39 de foot, tiens, on va reparler également,
01:25:41 ce joueur de foot de l'A.S. Monaco
01:25:43 qui a souhaité ne pas
01:25:45 montrer que
01:25:47 les footballeurs luttaient dans ce pays contre
01:25:49 l'homophobie ce week-end sur les terrains
01:25:51 de Ligue 1. C'est le programme
01:25:53 de la fin de l'émission, 23h30, d'abord
01:25:55 à Maureen Vidal, pardon Maureen,
01:25:57 pour l'essentiel de l'actualité.
01:25:59 - Mandat d'arrêt demandé
01:26:05 contre le Premier ministre israélien
01:26:07 Benjamin Netanyahou par le procureur
01:26:09 de la Cour pénale internationale
01:26:11 pour des crimes de guerre qui auraient été commis pendant
01:26:13 et après le 7 octobre, un mandat d'arrêt
01:26:15 qui concerne également les dirigeants
01:26:17 du Hamas. Le président américain
01:26:19 Joe Biden a fustigé cette décision, estimant
01:26:21 qu'aucune équivalence n'était possible
01:26:23 entre Israël et le Hamas. Israël a
01:26:25 de son côté qualifié cette décision
01:26:27 de déshonneur historique.
01:26:29 Le chef d'état-major des forces armées
01:26:31 iraniennes a ordonné une enquête sur
01:26:33 la cause du crash d'hélicoptère qui a
01:26:35 tué le président Ebrahim Raisi.
01:26:37 L'Iran a décrété 5 jours de deuil pour rendre hommage
01:26:39 à son président. Une minute de silence
01:26:41 a également été observée au Conseil
01:26:43 de sécurité de l'ONU, en mémoire
01:26:45 au président iranien, Ebrahim Raisi.
01:26:47 Enfin, journée noire dans les transports.
01:26:49 Demain, tout d'abord aérien.
01:26:51 Les agents des aéroports parisiens
01:26:53 sont appelés à se mettre en grève pour demander
01:26:55 embauche, revalorisation salariale
01:26:57 ainsi que des gratifications homogènes
01:26:59 pour les salariés mobilisés pendant les Jeux olympiques.
01:27:01 Même schéma à la RATP et à la
01:27:03 SNCF, le trafic sera fortement
01:27:05 perturbé sur les lignes de RER
01:27:07 B, C et D ainsi que
01:27:09 sur les transsémin.
01:27:11 - Merci beaucoup
01:27:13 Maureen Vidal.
01:27:15 Est-ce qu'on est à l'antenne ? Oui, on est à l'antenne.
01:27:17 Merci Maureen, je ne sais pas si on m'avait entendu.
01:27:19 Et à demain pour d'autres aventures
01:27:21 d'actualité. Merci Maureen.
01:27:23 Il y a cette question
01:27:25 qui divise énormément la Nouvelle-Calédonie.
01:27:27 Faudrait-il ou pas, et on l'a
01:27:29 abordé rapidement ensemble,
01:27:31 organiser un quatrième référendum ?
01:27:33 Vous mettez tout le monde d'accord, vous appelez aux urnes
01:27:35 et puis là, les électeurs
01:27:37 trancheront très mauvaise idée.
01:27:39 Idée émise par Marine Le Pen
01:27:41 dans un premier temps, très mauvaise idée, dit dans le
01:27:43 JDD François-Xavier Bellamy
01:27:45 hier. Jordan Bardella
01:27:47 tout à l'heure sur ce plateau a
01:27:49 répondu à la tête de liste LR
01:27:51 qui estime, lui, qu'un quatrième référendum
01:27:53 est tout sauf une bonne idée.
01:27:55 Jordan Bardella.
01:27:57 - François-Xavier Bellamy, je trouve ce propos absolument
01:27:59 indigne. Dit "faut-il
01:28:01 qu'il y ait des morts de gendarmes
01:28:03 pour avoir le soutien du Rassemblement national ?"
01:28:05 Je pense que cette situation doit appeler
01:28:07 chacun à la modestie, qu'elle doit appeler
01:28:09 chacun à l'humilité, jeter de l'huile
01:28:11 sur le feu, pour
01:28:13 attiser les tensions,
01:28:15 pour faire plaisir,
01:28:17 pour se donner le sentiment
01:28:19 de pouvoir dire tout ce qu'on veut,
01:28:21 sans assumer demain et après-demain les conséquences,
01:28:23 pour sauver son poste d'eurodéputé,
01:28:25 je trouve que c'est très petit niveau, je trouve que
01:28:27 c'est indigne, et encore une fois, il y a ceux qui font
01:28:29 du bruit, et il y a ceux qui, demain, seront
01:28:31 en charge de résoudre
01:28:33 les problèmes, et
01:28:35 particulièrement d'empêcher la guerre civile en France.
01:28:37 - Yoann Esaïe,
01:28:39 explication. - Oui, parce que, compte tenu de la
01:28:41 situation, Marine Le Pen, pour essayer
01:28:43 de trouver une solution d'apaisement, a dit
01:28:45 "écoutez, puisque le problème, c'est
01:28:47 l'indépendance, il faut organiser
01:28:49 un quatrième référendum, mais pas tout de suite,
01:28:51 dans une quarantaine d'années." Et François-Xavier
01:28:53 Bellamy a dit la chose suivante,
01:28:55 il a dit "il faut donc tuer
01:28:57 deux gendarmes pour obtenir l'attention
01:28:59 du rassemblement national."
01:29:01 Et la réponse de
01:29:03 Jordan Bardella, portée sur ce
01:29:05 propos, qui est évidemment un propos outrancier,
01:29:07 de la part de
01:29:09 François-Xavier Bellamy,
01:29:11 c'est un propos outrancier,
01:29:13 ça ne prête pas à débat,
01:29:15 me semble-t-il, mais il est vrai que la position de Marine Le Pen
01:29:17 a été assez mal comprise, parce que
01:29:19 quelque part, elle donne
01:29:21 un peu raison à
01:29:23 ceux qui pratiquent ces violences,
01:29:25 à ceux qui se livrent à
01:29:27 ces saccages et à ces
01:29:29 crimes, même, puisqu'il y a eu des
01:29:31 gendarmes qui ont été tués. Donc, il
01:29:33 est vrai que donner
01:29:35 satisfaction, même si c'est à très très
01:29:37 long terme, à ces personnes
01:29:39 extrêmement violentes, ça a
01:29:41 un peu surpris et déstabilisé
01:29:43 les soutiens
01:29:45 de Marine Le Pen. - Et puis surtout, elle a
01:29:47 changé complètement la doctrine de son
01:29:49 parti, qui dans les années, souvenez-vous,
01:29:51 1980, dénonçait la chienlit
01:29:53 canaque. Jean-Marie Le Pen, il parlait
01:29:55 de terroriste canaque, donc c'est surtout ça
01:29:57 qui surprend, c'est que Marine Le Pen
01:29:59 change complètement sa doctrine. Évidemment, on comprend pourquoi.
01:30:01 Il y a évidemment
01:30:03 une volonté de pacifier,
01:30:05 d'apaiser, de ne pas arriver dans une guerre civile
01:30:07 en Nouvelle-Calédonie,
01:30:09 mais il y a aussi ce sujet
01:30:11 électoral, qui
01:30:13 est celle, comme je l'expliquais tout à l'heure,
01:30:15 celle du désordre et de l'ordre. - Un dernier extrait,
01:30:17 je vous le disais, l'un des plus célèbres
01:30:19 canaques, c'est Antoine Comboiré, ancien footballeur,
01:30:21 désormais entraîneur, qui a donné son avis
01:30:23 et il a choisi les mots justes
01:30:25 parce qu'il sait, encore une fois, que sa voix est très écoutée
01:30:27 sur place et qu'à aucun moment, il n'a
01:30:29 envie de mettre le feu aux poudres. Écoutez-le.
01:30:31 - Je le vis au plus
01:30:33 profond de moi, donc
01:30:35 par contre, je peux dire que
01:30:37 je suis triste,
01:30:39 triste
01:30:41 de voir ce qui se passe là-bas, j'ai peur,
01:30:43 voilà, je...
01:30:45 Et en même temps, je suis en
01:30:47 colère, je suis en colère, mais en même temps,
01:30:49 voilà, c'est les sentiments
01:30:51 qui m'habitent aujourd'hui.
01:30:53 Ce qu'on voit là aujourd'hui, c'est pas beau.
01:30:55 Et puis surtout, il y a des gens qui souffrent,
01:30:57 il y a des morts,
01:30:59 donc dans ces cas-là, il vaut mieux pas
01:31:01 parler, il faut...
01:31:03 Il y a un moment de recueillement, il y a beaucoup trop de morts.
01:31:05 J'ai mon père, j'ai toute ma famille,
01:31:07 mon frangin, j'ai toute la famille, moi, là-bas.
01:31:09 Donc voilà.
01:31:11 - Voilà, un homme ému, qui pèse
01:31:13 ses mots, qui a les mots justes,
01:31:15 et qui est là, en ce moment, espérant que la situation s'apaise.
01:31:17 On suit ça au quotidien, bien sûr.
01:31:19 Ici, sur l'antenne de CNE,
01:31:21 j'aimerais qu'on s'intéresse quelques instants
01:31:23 sur cette enquête, qui se poursuit également,
01:31:25 pour retrouver Mohamed Amra et le
01:31:27 commando qui a attaqué le fourgon pénitentiaire
01:31:29 il y a six jours, dans l'heure,
01:31:31 tuant deux agents, en laissant trois autres.
01:31:33 Énorme dispositif, toujours en place
01:31:35 pour mener cette traque.
01:31:37 Les infos des dernières heures, avec Sarah Varny.
01:31:39 - Moins d'une semaine après
01:31:43 l'attaque sanglante du fourgon pénitentiaire,
01:31:45 l'enquête avance pour retrouver le détenu
01:31:47 évadé et ses complices.
01:31:49 350 enquêteurs sont mobilisés.
01:31:51 L'enquête se déroule sur plusieurs plans.
01:31:53 Tout d'abord, les constatations
01:31:55 techniques et balistiques.
01:31:57 Les enquêteurs sont à la recherche du moindre indice.
01:31:59 Les laboratoires de la police, techniques
01:32:01 et scientifiques, sont à pied d'œuvre pour tenter
01:32:03 de retrouver des traces ADN,
01:32:05 notamment dans l'A5008, qui a servi
01:32:07 de voiture-bélier.
01:32:09 Dans le même temps, de nombreuses auditions
01:32:11 ont déjà eu lieu. Des victimes,
01:32:13 mais également des témoins de la Seine,
01:32:15 des proches et la famille de Mohamed Amra.
01:32:17 Vendredi, une perquisition a eu lieu
01:32:19 dans la prison d'Ebomède, où il était détenu
01:32:21 avant d'être transféré à Évreux.
01:32:23 Au total, 14 téléphones ont été
01:32:25 retrouvés dans 6 cellules.
01:32:27 Les enquêteurs tentent de savoir s'ils ont pu servir
01:32:29 à préparer l'évasion.
01:32:31 Enfin, la police va éplucher les images
01:32:33 de vidéosurveillance et tenter de repérer
01:32:35 les téléphones et appareils connectés
01:32:37 qui auraient borné aux abords de l'attaque
01:32:39 et qui appartiendraient au commando.
01:32:41 Mercredi, une notice rouge a été émise
01:32:43 par Interpol à la demande
01:32:45 des autorités françaises, pour localiser
01:32:47 Mohamed Amra, si ce dernier
01:32:49 était parvenu à quitter le pays
01:32:51 et procéder à son arrestation.
01:32:53 Arthur Levatrigan, une cavale qui dure
01:32:55 depuis presque une semaine, donc on imagine
01:32:57 qu'elle a été très bien préparée,
01:32:59 cette cavale, tout comme cette
01:33:01 extraction barbare.
01:33:03 Il y a des moyens
01:33:05 exceptionnels qui sont mis en place,
01:33:07 mais plus les jours passent, plus on peut
01:33:09 douter de retrouver ces hommes.
01:33:11 - Vous avez raison, elle a été extrêmement
01:33:13 bien préparée, mais quand on voit la violence
01:33:15 de l'évasion, c'est que l'enjeu
01:33:17 devait être très important.
01:33:19 Même si on sait que la faiblesse
01:33:21 de l'État fait que
01:33:23 tout d'un coup, on se sent plus libre
01:33:25 et on se permet beaucoup de choses. Quand on organise
01:33:27 une évasion comme celle
01:33:29 c'est passé, et une cavale au bout de six jours
01:33:31 quand on se fait pas attraper, c'est qu'en effet, c'était très bien
01:33:33 préparé, très balisé, c'est que l'enjeu
01:33:35 était très important et qu'il y a beaucoup d'argent.
01:33:37 Et donc le problème, c'est que plus elle est organisée
01:33:39 et plus il y aura de personnes qui seront concernées,
01:33:41 plus ça va être compliqué
01:33:43 pour la police de mener l'enquête.
01:33:45 Après, moi je ne désespère pas et on arrive toujours
01:33:47 à les retrouver.
01:33:49 - On pense évidemment, encore une fois, à ce qui s'est passé en Nouvelle-Calédonie,
01:33:51 à ce qui s'est passé la semaine
01:33:53 dernière dans ce péage de l'Eure,
01:33:55 les forces de l'ordre en une semaine
01:33:57 ont payé un très lourd trébut,
01:33:59 Jules Thorez, d'un point de vue régalien.
01:34:01 C'est une semaine juste catastrophique
01:34:03 qui s'est écoulée.
01:34:05 - Tout ça montre et marque
01:34:07 un recul de l'autorité et une
01:34:09 généralisation de la violence. C'est assez simple
01:34:11 à expliquer. Alors,
01:34:13 oui, c'est vrai, moi
01:34:15 souvent je compare les émeutes
01:34:17 de juillet dernier et ce qui s'est passé en Nouvelle-Calédonie.
01:34:19 En juillet dernier, il n'y a eu aucun mort.
01:34:21 Donc c'est sûr qu'on est face à
01:34:23 des choses qui sont beaucoup plus violentes,
01:34:25 à des personnes qui n'ont plus peur.
01:34:27 Moi j'ai discuté avec pas mal de policiers
01:34:29 qui ont été confrontés à ce genre
01:34:31 d'attaques de convois, ou en tout cas
01:34:33 des spécialistes. Et ils me disent qu'ils avaient
01:34:35 rarement vu autant de froideur
01:34:37 dans les assaillants. - Aucune sommation, on le rappelle.
01:34:39 - Aucune sommation. Vous savez,
01:34:41 il y a plein de gens, plein d'amis à moi,
01:34:43 avec qui j'ai discuté de ça, et ils m'ont dit
01:34:45 qu'ils ne pouvaient pas simplement braquer ces policiers-là.
01:34:47 Et voilà, un policier de la pénitentiaire,
01:34:49 normalement il lâche son arme. Et en fait,
01:34:51 non, c'est juste qu'ils n'étaient pas là seulement
01:34:53 pour libérer Mohammed Abraham. - Son soif de sang,
01:34:55 ces gens-là aussi. - Il y a une soif de sang,
01:34:57 de sang de flics dans ce pays
01:34:59 qui est de plus en plus prégnante.
01:35:01 Et c'est sans doute très inquiétant.
01:35:03 - Et là encore, on suit au quotidien les développements
01:35:05 de l'enquête, et on espère de tout cœur
01:35:07 que les membres de ce commando et de ce délinquant
01:35:09 multirécidiviste seront le plus
01:35:11 rapidement possible retrouvés.
01:35:13 Il nous reste quelques minutes pour aborder cette journée
01:35:15 de lutte contre l'homophobie qui ne cesse
01:35:17 de provoquer décidément, j'ai envie
01:35:19 de dire, des remous dans le milieu sportif.
01:35:21 Bien que la ligue de foot professionnelle
01:35:23 ait adapté son message après les polémiques
01:35:25 de l'année dernière, notamment un joueur
01:35:27 de Ligue 1, encore, a refusé
01:35:29 de montrer ce week-end son soutien à l'initiative
01:35:31 de la LFP et a provoqué
01:35:33 la stupeur. C'est lui, vous le voyez,
01:35:35 avec le cerclage sur son maillot,
01:35:37 Mohamed Kamara, joueur de la S-Monaco,
01:35:39 qui a décidé de cacher les patchs
01:35:41 de ce message contre l'homophobie
01:35:43 sur son maillot. Lors du match contre Nantes,
01:35:45 il a couvert le mot homophobie, barré d'un trait
01:35:47 rouge avec du scotch,
01:35:49 scotch blanc, comme vous pouvez le voir.
01:35:51 "Comportement inadmissible",
01:35:53 dit la ministre des Sports.
01:35:55 - Oui, mais non...
01:35:57 - Oui, absolument. Je trouve que c'est un comportement
01:35:59 inadmissible. J'ai pu
01:36:01 d'ailleurs dire ce que j'en pensais
01:36:03 à la Ligue de Foot Professionnelle hier soir
01:36:05 et j'estime qu'un tel comportement
01:36:07 doit faire l'objet des sanctions les plus
01:36:09 fermes, à la fois
01:36:11 contre le joueur, mais aussi contre le club
01:36:13 qui l'a laissé faire. - Des sanctions aussi
01:36:15 contre le club ? - Bien sûr. - Et j'ai envie
01:36:17 de dire, Yoann Uzay, ces comportements sont-ils
01:36:19 si étonnants ? Cette journée se passe
01:36:21 toujours mal dans le foot, il y a toujours des joueurs
01:36:23 qui peuvent entrevenir à cette initiative. - Non,
01:36:25 ça n'est pas étonnant, il y a
01:36:27 plusieurs choses qui sont
01:36:29 choquantes. D'abord, le fait que personne
01:36:31 n'ait réagi, effectivement, on voit très bien sur la photo
01:36:33 que vous avez diffusée à l'antenne que
01:36:35 ces joueurs sont à côté
01:36:37 de lui, qu'ils l'entourent,
01:36:39 qu'ils l'enlacent... - C'est ça en pleine partie, là.
01:36:41 Ils ne sont pas en train de l'enlacer pour
01:36:43 le remercier de ne pas avoir
01:36:45 caché le logo. - Non, mais j'entends bien.
01:36:47 Ce que je veux dire, c'est qu'on voit bien qu'ils ne lui en tiennent
01:36:49 pas rigueur. Ça ne pose de problème absolument
01:36:51 à personne, ni à ces
01:36:53 joueurs,
01:36:55 ni au club,
01:36:57 manifestement. Ça n'est pas étonnant,
01:36:59 non, parce qu'on ne va pas se mentir et on va se dire
01:37:01 les choses clairement. Probablement,
01:37:03 c'est une question de religion.
01:37:05 - Il est malien, Mohamed Kamara.
01:37:07 - Donc, sa religion
01:37:09 considère que l'homophobie
01:37:11 est un péché et donc
01:37:13 c'est quelque chose qu'il n'accepte pas.
01:37:15 Alors, je ne sais pas s'il est homophobe,
01:37:17 mais en tout cas,
01:37:19 on n'en est pas loin. - Est-ce que refuser
01:37:21 de participer à une campagne contre l'homophobie,
01:37:23 puisque c'est bien ce que c'est, c'est être homophobe ?
01:37:25 - Alors, je ne dirais pas
01:37:27 les choses de cette manière-là, mais néanmoins,
01:37:29 c'est quand même envoyer un signal
01:37:31 qui est plus dérangeant, parce qu'encore une fois,
01:37:33 l'homophobie, si jamais
01:37:35 il l'était, je ne peux pas l'affirmer, ça n'est
01:37:37 pas une opinion, c'est un délit.
01:37:39 Et encore une fois, je dis que oui,
01:37:41 la religion, dans ce
01:37:43 contexte-là, peut parfois poser
01:37:45 un problème, parce qu'en France, l'homosexualité,
01:37:47 pardon, devrait être acceptée
01:37:49 par tout le monde sans poser
01:37:51 de gros problèmes. Mais simplement, si vous voulez
01:37:53 une dernière chose, je pose
01:37:55 une question. Qu'aurait-on dit
01:37:57 un jour de lutte contre le racisme
01:37:59 si un joueur blanc
01:38:01 avait masqué un logo contre le racisme ?
01:38:03 Qu'aurait-on dit à ce moment-là ?
01:38:05 Je pose cette question. - Je n'ai pas la réponse.
01:38:07 Je voudrais juste, pour alimenter
01:38:09 le débat et vous allez réagir les uns
01:38:11 les autres, vous montrer
01:38:13 ce qu'il a dit en direct, parce que c'était
01:38:15 chez certains de nos confrères
01:38:17 le match a été diffusé en direct.
01:38:19 Jimmy Briant,
01:38:21 que les amateurs de foot connaissent, qui a eu une carrière
01:38:23 plus qu'honorable, qui est désormais
01:38:25 consultant, qui portait le micro à ce moment-là
01:38:27 et au moment de commenter le fait que
01:38:29 le garçon n'a pas voulu
01:38:31 montrer le logo contre l'homophobie, il faut respecter.
01:38:33 Chacun a le droit d'avoir ses convictions
01:38:35 et c'est ça aussi le respect, c'est de respecter les gens
01:38:37 qui ont d'autres convictions.
01:38:39 Sous-entendu, la conviction, c'est
01:38:41 d'être homophobe, il faut la respecter.
01:38:43 Monsieur Briant, vous avez fait une superbe carrière,
01:38:45 une brillante carrière, pardon pour le jeu de mots qu'on lui a fait
01:38:47 toute sa vie, mais
01:38:49 c'est juste un délit entre
01:38:51 homophobie dans ce pays. - Non, c'est pas ça, évidemment. Vous avez deux choses.
01:38:53 Vous avez le drapeau arc-en-ciel, qui est le drapeau
01:38:55 - Il n'y était pas, regardez derrière vous.
01:38:57 - C'est important de leur
01:38:59 prester l'amour. - Réunion sur réunion pour
01:39:01 expliquer que le drapeau arc-en-ciel qui est
01:39:03 un symbole idéologique et politique.
01:39:05 Et la politique, t'as rien à faire dans le foot, même si on sait
01:39:07 que le foot est un sport politique. Donc suite à la
01:39:09 polémique les dernières, la LFP a dégagé
01:39:11 le drapeau arc-en-ciel, vous aviez
01:39:13 deux logos. Vous aviez le logo
01:39:15 "la LFP arc-en-ciel" sur la manche,
01:39:17 et vous aviez le logo "stop homophobie" ou "l'homophobie barrée"
01:39:19 - Et je crois qu'il a barré aussi le logo
01:39:21 "la LFP arc-en-ciel". - Donc l'homophobie n'est pas
01:39:23 une idéologie.
01:39:25 Vous vous rappelez, c'est un délit. Après,
01:39:27 de barrer le mot homophobie,
01:39:29 évidemment que ça ne fait pas vous un homophobe.
01:39:31 Un homophobe, il faut commettre un délit.
01:39:33 A priori, il n'en a pas commis un.
01:39:35 Mais par contre, il faut arrêter aussi de parler
01:39:37 de religion. Non, ce n'est pas un problème de religion,
01:39:39 c'est un problème d'une religion. Vous n'avez
01:39:41 pas vu des footballeurs bouddhistes, catholiques,
01:39:43 protestants, baptistes, faire ça.
01:39:45 - Mais ça s'est déjà dit. - C'est le problème d'une religion.
01:39:47 - Oui, c'est ce que j'ai dit. - De l'islam.
01:39:49 - J'ai pas vu de footballeur baptiste, bouddhiste
01:39:51 de ma vie sur un terrain de football.
01:39:53 - Les Giroux, les fois. - J'ai dit baptiste, bouddhiste.
01:39:55 - Non, baptiste, virgule bouddhiste, virgule catholique.
01:39:57 - Il est catholique, Olivier Giroux.
01:39:59 - Il est protestant. - Il est protestant, pardonnez-moi.
01:40:01 - Mais le problème, c'est que là,
01:40:03 ce sont les joueurs qui sont... Là, vous avez
01:40:05 Moustapha Mohamed, un homme qui a refusé
01:40:07 de participer au match. Et là, vous avez
01:40:09 Mohamed Kamara, qui sont deux joueurs étrangers.
01:40:11 Je rappelle, Moustapha Mohamed
01:40:13 l'a dit, je ne refuse de le porter parce que j'ai peur
01:40:15 d'avoir des rappelants égyptiens. - Et Ghanagaï, il y a deux ans,
01:40:17 qui n'avait pas voulu le porter. - J'ai peur d'avoir des représailles de ma famille en Égypte.
01:40:19 Donc, on a un problème avec une culture
01:40:21 et avec une religion. - J'ai un contre-exemple.
01:40:23 J'ai un contre-exemple, il y a quatre ans, le Colombien
01:40:25 Falcao avait refusé de porter le brassard arc-en-ciel.
01:40:27 - LGBT. - Mais... - LGBT, c'est pas la même chose.
01:40:29 - Falcao, qui est chrétien. - Mais LGBT, c'est pas la même chose.
01:40:31 Moi, je ne porterais pas un graffon.
01:40:33 Moi, si CNews me demande de mettre
01:40:35 un truc arc-en-ciel, je refuserais de le prendre parce que
01:40:37 c'est un symbole idéologique et politique qui me convient pas.
01:40:39 Mais par contre, c'est complètement absurde
01:40:41 de refuser de mettre homophobie barrée.
01:40:43 Évidemment, tout le monde doit être contre l'homophobie.
01:40:45 Évidemment. Mais encore une fois, c'est un problème qui est dû
01:40:47 à une seule religion, qui est la religion qui s'appelle
01:40:49 l'islam. - Jules ? - Non mais, Arthur a tout à fait raison.
01:40:53 Et c'est malheureusement des choses qu'on voit tous les ans.
01:40:55 Souvenez-vous, il y a un joueur du PSG
01:40:57 qui s'appelait Gana Gay. - Il est ça, Gana Gay, ouais.
01:40:59 - Qui aujourd'hui, je crois, est à Everton.
01:41:01 Qui a été écarté
01:41:03 après ce genre de... - Il y a deux ans, je crois.
01:41:05 - C'est ça. Après cette polémique,
01:41:07 il y a deux ans. L'an dernier, il y avait déjà eu
01:41:09 en effet des polémiques. Cette année, il y en a encore.
01:41:11 Et donc, à un moment donné, il va falloir...
01:41:13 - Il va être sanctionné, ce joueur. - Oui, mais en fait, c'est ce que je reproche.
01:41:15 - C'est une certitude, parce que, sachez une chose,
01:41:17 vous le savez peut-être également,
01:41:19 mais quand vous êtes footballeur professionnel, vous signez
01:41:21 une charte éthique également.
01:41:23 Avec la Ligue de foot professionnelle,
01:41:25 donc vous avez d'une certaine manière une obligation
01:41:27 de respecter ce contrat tacite.
01:41:29 - Autour de ce plateau, c'est très bien parce qu'on
01:41:31 voit tous ce qu'on voit.
01:41:33 Le problème de la ministre, Mme Moudéac,
01:41:35 c'est qu'elle n'ose pas. Elle n'ose pas
01:41:37 dire ce qui est la réalité. C'est qu'en effet,
01:41:39 c'est un motif religieux,
01:41:41 un motif qui est lié à l'islam,
01:41:43 en l'occurrence, et Mme Moudéac...
01:41:45 - Je veux dire, c'est un joueur malien,
01:41:47 il n'a pas eu l'éducation que vous et moi
01:41:49 avons eue, il n'a pas eu
01:41:51 la même ouverture, la même tolérance peut-être.
01:41:53 C'est une question culturelle.
01:41:55 - Mais ça, c'est de la provocation.
01:41:57 - Parce que ce monsieur, il est en France aujourd'hui,
01:41:59 il a signé une charte pour respecter les règles de notre pays,
01:42:01 et la charte qu'il a signée avec la Ligue de foot professionnelle.
01:42:03 Dernier mot. - Non, mais on a vu que dans le sport,
01:42:05 il y a des tentatives, il y a de l'entrisme,
01:42:07 effectivement, mais ça, c'est littéralement
01:42:09 de la provocation. Quand vous mettez un autre message
01:42:11 sur un message existant,
01:42:13 c'est clairement... - Est-ce que ça lui coûte?
01:42:15 - Il lui veut envoyer... - Ça lui coûte, apparemment.
01:42:17 - Il ne va pas devenir homosexuel.
01:42:19 - Non, mais c'est pour ça que je dis, je pense que c'est de la provocation.
01:42:21 - Vous avez vu Jean-Luc Mélenchon au Sénégal
01:42:23 cette semaine? - Est-ce que j'ai?
01:42:25 - Jean-Luc Mélenchon au Sénégal cette semaine,
01:42:27 vous avez vu quand il a parlé de la lutte contre l'homophobie?
01:42:29 - Oui. - Et du mariage homosexuel.
01:42:31 - A plus ou moins dit,
01:42:33 sous les U.E., et tout le monde dans la salle,
01:42:35 y compris le représentant politique qui était à ses côtés,
01:42:37 - Le Premier ministre. - Le Premier ministre
01:42:39 considérait que l'homophobie,
01:42:41 pardon, l'homosexualité, était pour eux
01:42:43 une abomination. - C'est une éthane de prison,
01:42:45 généralement. - Je crois que ce fait,
01:42:47 évidemment, est révélateur d'une percussion
01:42:49 entre les cultures qu'on fait venir en France
01:42:51 et notre progressisme.
01:42:53 Passer ça, moi, personnellement,
01:42:55 je n'aime pas qu'on fasse porter des causes
01:42:57 aux uns et aux autres de cette manière-là. C'est de la petite
01:42:59 communication ridicule. Et moi, j'aurais détesté
01:43:01 qu'on fasse porter soit des étoiles de David,
01:43:03 soit des stops antisémitisme sur des maillots de foot.
01:43:05 Je trouve ça ridicule. - D'ailleurs, je rappelle que l'équipe
01:43:07 de France de football à la Coupe du Monde au Qatar
01:43:09 n'a pas porté le ruban arc-en-ciel.
01:43:11 Et Mme Castéran ne l'a pas trop entendu.
01:43:13 - Elle avait un T-shirt. - Bon. Il nous reste
01:43:15 quelques secondes seulement.
01:43:17 Je voulais terminer cette
01:43:19 émission avec un hommage à une figure extrêmement
01:43:21 importante de la vie politique française
01:43:23 et principalement marseillaise, bien sûr,
01:43:25 puisque c'est Jean-Claude Godin qui
01:43:27 est décédé, on l'a appris aujourd'hui à l'âge de
01:43:29 84 ans. Il avait dirigé la mairie de
01:43:31 Marseille pendant 25 ans.
01:43:33 Il eut 6 fois à la
01:43:35 mairie de Marseille. Emmanuel Macron, notamment,
01:43:37 a salué sa mémoire sur les réseaux sociaux.
01:43:39 De nombreuses figures politiques lui ont
01:43:41 rendu hommage. Je ne sais pas si l'un d'entre vous,
01:43:43 parce qu'on est très en retard, veut dire un mot. Mais moi, je voudrais
01:43:45 qu'au moment où vous dites un
01:43:47 petit mot, Jules, je voudrais juste qu'on voit cette
01:43:49 une de nos confrères de la Provence
01:43:51 qui rend un très bel hommage.
01:43:53 Il était marseillais avec cette photo qui
01:43:55 prend toute la première page.
01:43:57 Et la date de naissance et de mort
01:43:59 de Jean-Claude Godin. Un mot alors qu'on
01:44:01 découvre cette journée. - Je voulais faire un petit
01:44:03 peu de pub pour le JDD, mais c'est
01:44:05 très bien. - Faites-en, allez-y, bien sûr. - C'est un pub pour la Provence, mais on a
01:44:07 récolté l'hommage
01:44:09 de Renaud Muselier qui a été pendant 12 ans
01:44:11 l'adjoint de Jean-Claude Godin
01:44:13 et qui lui rend vraiment un hommage très
01:44:15 vibrant dans nos colonnes sur le site internet.
01:44:17 - Merci à tous les 5 d'avoir
01:44:19 participé à cette émission. On remercie également Arnaud Clerfel
01:44:21 qui était avec nous à 22h30.
01:44:23 Merci à Jade Roger, à Martin Mazur et à Coralie
01:44:25 de Leoplace qui ont préparé cette émission.
01:44:27 On va se retrouver demain pour un nouveau numéro
01:44:29 de Soir Info. Bien sûr, en attendant, c'est
01:44:31 l'édition de la nuit qui arrive sur CNews avec
01:44:33 l'excellent Michael Dos Santos qui a été très bon jeudi.
01:44:35 Vous étiez avec lui ? - Oui. - Eh bien, il a été
01:44:37 très très bon. Voilà ce qu'on m'a confié.
01:44:39 Malheureusement, je ne vous ai pas vu, mais
01:44:41 j'ai eu des retours un peu partout. - C'est pas grave.
01:44:43 - Merci à tous de nous avoir suivis. A demain.
01:44:45 [Musique]