SMART TECH - Emission du mardi 2 janvier

  • il y a 7 mois
Mardi 2 janvier 2024, SMART TECH reçoit Marie-Christine Levet (Fondatrice, Educapital) , Gérard Haas (avocat et Coprésident de l'association "Les Jurisnautes") et Eric Bothorel (député Renaissance de la circonscription Lannion-Paimpol (Côtes-d’Armor))
Transcript
00:00 ...
00:08 -Bonjour à tous.
00:09 Quels ont été les sujets forts de 2023
00:11 qui auront une suite ou des incidences sur 2024
00:15 pour la société, pour l'économie numérique également,
00:18 en matière de développement des technologies ?
00:20 On en parle aujourd'hui dans cette édition un peu spéciale
00:22 de Smartech.
00:23 C'est un débrief spécial Nouvelle Année.
00:26 ...
00:28 -Dans le débrief de Smartech, je suis très heureuse
00:32 de recevoir Marie-Christine Levede du Capital.
00:34 Bonjour, Marie-Christine. -Bonjour.
00:36 -A vos côtés, Éric Boutorel, député Renaissance
00:38 de la circonscription Lagnon-Pain-Paul
00:40 dans les Côtes-d'Armor. Bonjour, Éric.
00:42 -Bonjour, Delphine.
00:43 -Et Gérard Asse, maître Asse, avocat et coprésident
00:46 de l'association Les Jurys Snotes.
00:48 -Bonjour, Delphine. -Bonjour, Gérard.
00:50 Bienvenue à tous. Je vous ai demandé,
00:52 en préparation de cette émission, de réfléchir
00:54 à des sujets qui vous semblaient importants,
00:56 qui se sont passés en 2023 et qui vous semblaient
00:58 suffisamment importants pour en reparler aujourd'hui
01:01 et regarder éventuellement quelles incidences
01:03 ils pourraient avoir sur la Nouvelle Année.
01:05 Alors, Marie-Christine, vous avez choisi
01:07 de mettre en lumière ce qui s'est passé
01:09 du côté de l'investissement pour nos start-up françaises
01:12 avec cette crise, clairement, sur les levées de fonds
01:15 divisées par 2 au premier semestre 2023
01:18 par rapport à 2022.
01:20 -Alors, effectivement, il y a eu une diminution
01:22 par 2 des levées de fonds. Il y a eu 8 milliards
01:24 investis en France en 2023
01:26 versus 16 milliards en 2022.
01:28 Donc, on peut dire la fête est finie.
01:30 En même temps, 8 milliards, c'est déjà beaucoup.
01:32 Ce qui s'est passé, c'est que, suite à la crise de l'Ukraine,
01:35 la hausse de l'inflation, la remontée des taux,
01:38 il y a eu... le fenêtre des IPOs s'est refermé.
01:41 Et donc, tous les fonds, ce qu'on appelle
01:43 les fonds "light stage", les fonds de "growth",
01:45 ont arrêté de financer ce qu'on appelle la série C,
01:47 c'est-à-dire ces sociétés qui avaient des croissances
01:49 très, très rapides et qui perdaient énormément d'argent.
01:52 Et donc, celles-là, elles sont revenues,
01:54 finalement, un peu à la réalité, c'est-à-dire
01:56 le premium vers des croissances rentables
01:58 et donc avec des conséquences,
02:00 puisque beaucoup ont dû
02:02 diminuer leurs effectifs.
02:04 Voilà, donc c'est ça qui a...
02:06 ça a été la crise un peu du...
02:08 des levées de fonds série C,
02:10 "growth stage". Après, ce qui est quand même
02:12 positif, c'est qu'il y a quand même 8 milliards d'investis,
02:14 donc la France, quand même, se porte assez bien.
02:16 Et c'est qu'avec les ruptures
02:18 technologiques qui sont arrivées,
02:20 et principalement la rupture de l'IA,
02:22 on a plein de nouvelles start-up
02:24 qui arrivent. Donc il y a eu un peu un renouveau,
02:26 je dirais, de l'investissement "seed early stage",
02:28 ce qui est bien aussi pour un pays.
02:30 Donc effectivement, des difficultés...
02:32 - Et des méga-levées même, hein, on a eu
02:34 des méga-levées de fonds quand même cette année,
02:36 justement dans le domaine de l'IA en particulier.
02:38 - Voilà, la méga-levée de fonds de Mistral.
02:40 Et c'est plutôt positif que la France
02:42 se dote d'outils souverains
02:44 dans l'IA. - Donc, tout n'est pas noir
02:46 et puis de toute façon, c'est un mouvement
02:48 global, mondial aussi.
02:50 - Oui, c'est un mouvement global qui a
02:52 commencé avant tout aux Etats-Unis.
02:54 La crise de financement a commencé aux Etats-Unis,
02:56 les fonds américains ne sont plus venus
02:58 en Europe, et ça a eu une conséquence
03:00 sur toutes ces méga-sociétés
03:02 qui étaient dans des logiques
03:04 de recrutement intensif, de perte
03:06 intensive, etc. Et on est revenus...
03:08 - Et alors c'était des logiques illogiques, ça,
03:10 Marie-Christine ? - C'était des logiques
03:12 qui correspondaient à un marché
03:14 financier. Là, je dirais, on revient
03:16 à quelque chose d'un peu plus sain aussi,
03:18 d'aller vers des croissances un peu plus
03:20 rentables. Et c'est vrai qu'il y a
03:22 un premium aujourd'hui à la rentabilité
03:24 des sociétés, qu'elles soient cotées
03:26 ou qu'elles soient enlevées de fonds.
03:28 - Oui. Alors même si, parce que quand on est dans
03:30 le early stage, où on parle des
03:32 méga-levées dans l'IA, pour l'instant,
03:34 on n'aborde pas le sujet
03:36 de la rentabilité, du business
03:38 model. - Non, alors là, on repart dans,
03:40 je dirais... - On repart dans une nouvelle bulle.
03:42 - Donc là, effectivement, il y avait eu une bulle en 2021,
03:44 un post-Covid, il y a eu
03:46 une bulle, parce qu'il y a eu aussi
03:48 beaucoup d'usages pendant la période
03:50 Covid. Effectivement, la bulle,
03:52 c'est un peu dégonflé et comme
03:54 je dirais le chinois au bord du vide,
03:56 on repart dans une bulle de l'IA
03:58 qui est aussi due, on va en parler,
04:00 mais je pense aussi due à une révolution
04:02 technologique majeure. Pour moi, l'IA,
04:04 c'est aussi important que l'avènement
04:06 du moteur de recherche ou que l'iPhone.
04:08 C'est la première fois qu'on a eu une technologie
04:10 qui a eu une vitesse d'adoption
04:12 aussi rapide.
04:14 L'IA générative, un chat GPT,
04:16 a mis deux mois pour atteindre
04:18 100 millions d'utilisateurs, ce que Facebook
04:20 a mis en 5 ans
04:22 et l'Internet en près de 10 ans.
04:24 C'est vraiment une révolution
04:26 des usages, c'est ça qui est intéressant.
04:28 - Alors pourquoi on regarde comme ça
04:30 de manière
04:32 très sérieuse ce qui se passe dans le domaine
04:34 du financement des startups ? Parce que les startups,
04:36 c'est de l'emploi, parce que
04:38 les startups, c'est la possibilité de croissance,
04:40 c'est des revenus pour un pays,
04:42 ce sont des choses que les politiques
04:44 aujourd'hui regardent de près. Et la France a plutôt
04:46 été d'ailleurs assez épargnée par rapport
04:48 au mouvement de crise mondiale.
04:50 - Oui, mais évidemment qu'il faut resituer
04:52 les choses en parlant des startups et en les repositionnant
04:54 comme étant des relais de croissance
04:56 et des relais de création d'emploi.
04:58 On l'a toujours su, ça a été
05:00 rappelé au moment des différents
05:02 temps forts de la vie politique,
05:04 celui du renouellement du mandat d'Emmanuel Macron.
05:06 Je me souviens, Cédric O,
05:08 évoquer ce sujet, de la nécessité
05:10 d'imaginer le monde
05:12 de demain comme étant celui d'une
05:14 startup nation décomplexée. C'est souvent
05:16 un truc qu'on nous reproche.
05:18 Les emplois
05:20 dans le numérique,
05:22 ce sera probablement les relais
05:24 des emplois qui seront remplacés,
05:26 modifiés dans l'économie traditionnelle.
05:28 Et donc les startups concourent
05:30 de cela, et pas uniquement, parce qu'en définitive,
05:32 les startups, elles n'ont pas toutes vocation à créer des milliers d'emplois.
05:34 Pour certaines, elles vont avoir vocation
05:36 à créer des cas d'usage, des briques
05:38 technologiques qui vont venir s'insérer dans le paysage
05:40 et porter
05:42 telle ou telle innovation qui sera ensuite adoptée
05:44 plus ou moins massivement, soit en B2B,
05:46 soit en B2C, soit en B2B2C.
05:48 Et c'est là où le génie
05:50 créatif, il a son importance,
05:52 et que l'empreinte de la France est tout à fait déterminante.
05:54 De sorte que,
05:56 finalement, nous participions
05:58 à la définition des standards technologiques
06:00 en étant précurseurs et en
06:02 designant les standards de l'innovation.
06:04 Beaucoup se jouent très en amont.
06:06 Vous évoquiez tout à l'heure
06:08 le cas versus chat GPT versus
06:10 META, et quand on regarde l'histoire,
06:12 les choses se font quasi
06:14 dès l'origine. Et ensuite, quand la machine
06:16 est en marche, c'était beaucoup trop tard.
06:18 Donc oui, il faut,
06:20 et ça a été l'initiative successive de la
06:22 French Tech, on a été brocardé
06:24 de temps en temps du CES de Vegas, rappelez-vous,
06:26 les gens qui disaient "Qu'est-ce que c'est que ce concours
06:28 d'avoir le plus grand nombre de startups
06:30 en délégation ?"
06:32 - D'ailleurs, on réduit la voilure
06:34 sur cette édition du CES
06:36 2024. - Oui, mais je pense qu'à un moment donné de l'histoire,
06:38 c'était important d'avoir des incubateurs, et d'avoir
06:40 une French Tech qui était tournée, justement,
06:42 vers l'incubation.
06:44 Aujourd'hui, le sujet, c'est comment
06:46 on fait croître ces entreprises
06:48 pour qu'elles prennent leur place sur leur marché,
06:50 en fonction de leur modèle d'affaires.
06:52 Et on est
06:54 plutôt sur une logique de growth que sur une logique de
06:56 borne, en fait. Et comme
06:58 vous le disiez précédemment, y compris
07:00 sur l'accompagnement financier, c'est moins
07:02 les sujets de "early stage"
07:04 que, finalement, d'accompagnement
07:06 dans la durée des entreprises. Parce que
07:08 là aussi... - Ça, c'est l'enjeu 2024.
07:10 - Non, mais certains nous avaient dit, vous savez, il y en a qui
07:12 créent des startups, c'est plus juste pour se faire
07:14 super valoriser très rapidement,
07:16 et puis ensuite quitter
07:18 l'affaire. Donc, il faut qu'au milieu
07:20 de la myriade d'entreprises
07:22 nées des hackathons, startup
07:24 week-end, enfin, du génie qui existe
07:26 dans chacun de nos territoires,
07:28 ils puissent avoir derrière des éléments
07:30 concrets qui peuvent se traduire, le mot vendu,
07:32 par des créations d'emplois. - Maître Asse,
07:34 vous voulez ajouter quelque chose ? - Je voulais dire qu'en matière de levée de fonds,
07:36 en 2023, moi j'ai assisté à un phénomène que
07:38 je trouvais très intéressant, c'est que dans la
07:40 valorisation des actifs immatériels,
07:42 et donc ça c'est un point important, le capital
07:44 humain était de plus en plus
07:46 important. Et donc on voit créateurs
07:48 d'emplois, les startups, mais également le
07:50 taux de fidélisation qu'elles peuvent avoir et générer
07:52 en fait... Et c'était vraiment très
07:54 important, et c'était là,
07:56 pour avoir travaillé sur pas mal de projets,
07:58 qu'on cherchait le profit. Plus les équipes
08:00 seront soudées, plus elles ont de l'avenir,
08:02 plus il y a du développement derrière ça.
08:04 Voilà, c'était quelque chose d'intéressant
08:06 mais qui montre aussi que dans cette valorisation,
08:08 le capital humain, qui depuis des
08:10 années, ça faisait une vingtaine d'années qu'on
08:12 essayait de dire que c'était un élément qui était
08:14 très important, en 2023
08:16 il a été très important.
08:18 - Alors l'autre sujet qui, selon vous,
08:20 a marqué cette année 2023,
08:22 et évidemment va quand même avoir
08:24 un petit impact sur 2024, c'est les IA
08:26 génératives, Marie-Christine. - Oui, alors moi je disais que c'est
08:28 vraiment une révolution, je trouve aussi
08:30 forte que le moteur de recherche de l'iPhone,
08:32 avec la vitesse d'adoption,
08:34 ça bouleverse quand même énormément de secteurs,
08:36 on l'a dit, il va y avoir énormément de métiers
08:38 qui vont être supprimés, je pense que tous les secteurs
08:40 doivent s'approprier de l'IA
08:42 générative dans leur métier,
08:44 dans les métiers de rédacteur,
08:46 vont être totalement bouleversés, dans les métiers de marketing,
08:48 tout ce qui est à faire
08:50 à du texte, et on voit même maintenant
08:52 des choses assez impressionnantes dans la vidéo,
08:54 on voit des vidéos, on sait le coût
08:56 de création d'une vidéo,
08:58 le coût à la minute,
09:00 on voit des choses qui se font avec de l'IA générative,
09:02 des vidéos qui se font en l'espace de quelques minutes,
09:04 donc c'est quand même un bouleversement
09:06 majeur dans plein de pans de métiers,
09:08 donc les sociétés doivent s'en emparer,
09:10 après, je pense que ce qui est important, c'est qu'on est
09:12 une IA générative souveraine,
09:14 comme si à un moment donné, donner
09:16 toutes nos données...
09:18 - Alors qu'est-ce que ça veut dire une IA générative souveraine ?
09:20 - C'est avoir des champions français,
09:22 voire européens, je pense qu'il faudra être
09:24 champion européen,
09:26 des modèles qui puissent être utilisés
09:28 dans les entreprises, parce que si les entreprises,
09:30 à un moment donné, se mettent toutes à donner
09:32 leurs données stratégiques à ChadJPT,
09:34 on aura des problèmes, donc je trouve que les initiatives
09:36 qu'il y a eu en France dernièrement
09:38 sont positives, qu'utile de se doter
09:40 d'une intelligence artificielle,
09:42 d'un laboratoire d'intelligence artificielle,
09:44 alors qu'on avait des très bons ingénieurs
09:46 qui partaient aux US, c'est quand même très positif,
09:48 de se doter
09:50 de sociétés comme Lighton,
09:52 comme Mistral, alors après,
09:54 l'histoire de valorisation c'est autre chose, mais de se doter
09:56 de ces entreprises, c'est très positif aussi,
09:58 donc je pense que voilà, on est redevenu
10:00 sur le terrain de jeu
10:02 d'IA générative, et je pense que c'est
10:04 quelque chose de très positif pour 2024.
10:06 - Alors, vous l'avez évoqué, Marie-Christine,
10:08 il y a la question de l'emploi, parce qu'on a entendu
10:10 des chiffres absolument catastrophistes
10:12 sur le nombre d'emplois qui vont être
10:14 sacrifiés sur l'hôtel de l'intelligence
10:16 artificielle, c'est un sujet qui vous inquiète aussi ?
10:18 - C'est un sujet
10:20 qui m'inquiète quand on le présente ainsi,
10:22 et on a raison de le présenter ainsi, parce que je pense
10:24 qu'il y a une petite musique de fond dans notre pays
10:26 qui est tout à fait préparée à l'idée
10:28 qu'il y a une menace supplémentaire qui pèse
10:30 par rapport aux menaces qui sont présentes depuis
10:32 de nombreuses années.
10:34 On a eu des moments
10:36 où on a redouté le grand déclassement,
10:38 on a aujourd'hui
10:40 des citoyens français qui redoutent
10:42 le grand remplacement, alors je n'irai pas
10:44 sur le terrain de celui qui instrumentalise
10:46 le grand remplacement. - J'allais dire duquel vous parlez.
10:48 - C'est justement ça.
10:50 Et je crois que justement,
10:52 il faudra anticiper et appréhender
10:54 le fait qu'on ne vienne pas créer
10:56 un narratif supplémentaire autour du grand remplacement
10:58 de ce que pourrait être la menace
11:00 du développement des intelligences
11:02 artificielles, de toutes les familles
11:04 des intelligences artificielles, mais bien évidemment
11:06 les génératives au premier plan,
11:08 dans ce qu'elles pourraient participer
11:10 de l'angoisse qui pourrait naître
11:12 dans la tête des citoyens,
11:14 d'imaginer que leur emploi
11:16 va être remplacé
11:18 et que leur fonction va être
11:20 substituée à une machine.
11:22 Moi j'aime plutôt parler
11:24 de fonctions augmentées.
11:27 Je prends souvent l'image du médecin.
11:29 Le médecin de demain qui mobilisera
11:31 des outils de l'intelligence artificielle
11:33 ne sera pas remplacé, c'est lui qui prendra in fine
11:35 la dernière décision. Et d'ailleurs,
11:37 je crois que dans les grands principes qu'a rappelés l'Europe,
11:39 dans les travaux qu'elle conduit sur la régularité
11:41 de l'intelligence artificielle,
11:43 elle dit, elle répète,
11:45 et c'est à la fois louable
11:47 et en même temps, nous y tenons,
11:49 que l'intervention
11:51 humaine,
11:53 sur des moments clés,
11:55 sur des moments clés de prise de décision,
11:57 elle reste dans ça que l'Europe
11:59 ne s'est pas dotée de robots tueurs comme dans certains autres pays.
12:01 C'est dans cela que,
12:03 sur la mobilisation d'outils qui ne sont pas
12:05 de l'intelligence artificielle, mais qui sont
12:07 des applications d'analyse de situation
12:09 pour les Jeux Olympiques,
12:11 ce sera bien des personnes assermentées
12:13 qui prendront la décision et pas l'algorithme
12:15 qui prendra la décision d'eux. Donc ça, c'est bien
12:17 un marqueur de
12:19 notre façon de voir les choses.
12:21 Mais oui, vous avez raison,
12:23 il faut pouvoir avoir
12:25 un récit qui soit un récit
12:27 qui soit plutôt positif
12:31 sur le monde de demain, parce qu'il va l'être.
12:33 Il va l'être avec ses outils, d'abord
12:35 parce qu'on n'a pas le choix d'autres
12:37 que de les mobiliser. On ne fera pas la transition
12:39 climatique sans numérique et on ne
12:41 fera pas les gains de productivité,
12:43 la libération d'un certain nombre de temps
12:45 de travail ou de tâches sans mobiliser
12:47 ces outils. Juste rappeler un truc.
12:49 Un récit mais aussi un accompagnement.
12:51 Il va falloir accompagner, il va falloir former.
12:53 Regardons ce qu'il y a dans le rétro des révolutions
12:55 précédentes. L'Allemagne
12:57 est le pays qui a le plus mobilisé la robotisation
12:59 de son industrie. C'est le pays qui avait le taux de chômage
13:01 le plus faible. Donc si on met ça en perspective
13:03 et qu'on se dit qu'il n'y a aucune raison
13:05 qu'on s'interdise d'aller mobiliser les outils numériques
13:07 qui vont certes faire
13:09 concurrence ou livrer concurrence
13:11 à certaines tâches dans l'entreprise.
13:13 Ça créera des perspectives
13:15 de manière d'externalité positive
13:17 qui permettront aux individus
13:19 d'avoir leur place. Notre
13:21 responsabilité à nous, politiques,
13:23 c'est de bien l'accompagner par la formation
13:25 formation continue. Les gens
13:27 qui sont déjà en poste et qui vont voir émerger
13:29 dans leur environnement de travail
13:31 ces outils et ensuite les générations
13:33 futures qui vont arriver dans ces entreprises
13:35 qui se seront équipées de ces outils.
13:37 Notre responsabilité c'est de préparer
13:39 le citoyen de demain dans le monde de demain
13:41 mais c'est certainement pas de mettre une régulation trop forte
13:43 qui dirait "comme ça menace l'emploi on n'en veut pas".
13:45 Ça viendra d'ailleurs.
13:47 Alors justement cette régulation
13:49 l'IA que je voulais avoir votre point de vue
13:51 Maitre Haas à ce sujet. Vous l'avez
13:53 suivi de près j'imagine.
13:55 On est pour l'instant sur un accord politique.
13:57 On ne sait pas encore comment véritablement ça va
13:59 s'articuler d'un point de vue pratique
14:01 parce qu'il va y avoir des travaux
14:03 qui vont être engagés avec l'ECNI l'européenne
14:05 et puis des questions
14:07 justement d'inter
14:09 connexion, je ne sais pas comment on dit en français
14:11 interplay entre le RGPD
14:13 et l'AI Act.
14:15 Quel est déjà votre point de vue là-dessus ?
14:17 On avait besoin d'une législation supplémentaire
14:19 parce qu'on peut aussi se dire que finalement
14:21 avec nos règles d'existence, avec
14:23 le DSA, le DMA, le RGPD
14:25 on avait de quoi
14:27 réguler déjà ces nouvelles technologies.
14:29 Alors
14:31 déjà d'entrée de jeu on peut dire que
14:33 c'est quand même un phénomène extraordinaire.
14:35 C'est-à-dire que cette année ça a été
14:37 l'année de l'IA générative
14:39 et il se trouve
14:41 qu'à la fin de l'année on a
14:43 l'IA Act.
14:45 Dans le cadre que la loi est toujours en retard
14:47 là il y a quand même
14:49 ça a été vraiment un point.
14:51 Deuxième chose c'était
14:53 le rôle parce que
14:55 cette intelligence
14:57 artificielle générative
14:59 ça tournait
15:01 très bien. Il faut dire que d'abord
15:03 Microsoft au cours de l'année 2023
15:05 a réalisé le plus grand hold-up de tous les temps.
15:07 Il avait deux objectifs
15:09 concurrentiels. Le premier c'était d'émolir Google
15:11 et donc comment faire parce que
15:13 son moteur de recherche n'arrivait pas
15:15 à concurrencer Google.
15:17 Et donc il fallait, si vous voulez,
15:19 que le moteur de recherche
15:21 devienne un moteur de réponse.
15:23 Et en mettant en avant la solution
15:25 d'OpenAI
15:27 il a réussi son pari.
15:29 Et c'est vrai qu'en 2024...
15:31 Même si pour l'instant pour Bing c'est pas évident.
15:33 Oui mais c'est Google...
15:35 Ça a créé un boost phénoménal.
15:37 Moi je vois, dans mon métier si vous voulez,
15:39 on accompagne beaucoup de sociétés qui sont dans
15:41 les annonces, dans le marketing, etc.
15:43 Ce qui est important c'est la question du référencement
15:45 sur Internet. Aujourd'hui c'est plus
15:47 tellement le référencement sur Internet, ça va être
15:49 dans la réponse qui va être donnée.
15:51 Et donc ça met en l'air
15:53 tout ce marché du référencement
15:55 parce qu'il faut être dans la réponse et donc c'est des contenus
15:57 qui doivent être de qualité.
15:59 Donc ça c'est un premier. Deuxième chose qui était
16:01 très importante c'est qu'on a eu le hold-up le plus
16:03 merveilleux de l'histoire.
16:05 C'est-à-dire que c'est au moment où OpenAI
16:07 a pris tous les contenus
16:09 a bénéficié d'une dérogation qui était sur
16:11 les fouilles de textes, qui lui permettait
16:13 d'absorber tout ça, qui dit
16:15 "Ah ça serait bien quand même que l'on ait une régulation."
16:17 Et donc ça c'est quand même
16:19 aussi fantastique et même
16:21 un des concurrents arrive en disant
16:23 "Ah ça serait quand même bien si on faisait un moratoire,
16:25 le temps que moi je puisse sortir mon outil."
16:27 Donc si vous voulez, le marché est très intéressant.
16:29 Au-delà de ça,
16:31 il y a eu c'est vrai la grande peur.
16:33 C'est ce qu'on me disait Eric,
16:35 c'est vraiment un vrai
16:37 problème. Les gens ont eu très peur
16:39 et étaient terrorisés et puis aujourd'hui on se voit que c'est
16:41 on ne peut plus l'ignorer.
16:43 Il faut y aller. On voit, juridiquement
16:45 parlant, on met en place des charts d'utilisation
16:47 IA, on met des bêta-tests et on voit
16:49 comment on peut arriver à augmenter
16:51 parce que c'est vraiment ça, les performances.
16:53 C'est vrai que l'IA générative,
16:55 c'est un assistant, un expert
16:57 si vous voulez à côté et c'est vraiment
16:59 l'outil des seniors. Je reviendrai là-dessus.
17:01 Non parce qu'en plus c'est un des
17:03 sujets que vous vouliez aborder
17:05 pour cette année 2023 et les impacts
17:07 2024, c'était finalement
17:09 ces IA génératives au travail.
17:11 Oui, alors absolument, cette IA générative
17:13 au travail qui bouleverse
17:15 complètement la donne et qui est aussi
17:17 une autre révolution sur l'emploi
17:19 des cols blancs. Jusqu'à présent
17:21 les cols blancs étaient épargnés. Là en fait
17:23 on a une concurrence et ce qui était arrivé
17:25 dans le mouvement social au XIXe
17:27 siècle ou au XXe siècle, là on se rend compte
17:29 qu'à un moment donné il y a des pertes
17:31 d'emploi. Effectivement, comme vous l'aviez indiqué tout à l'heure,
17:33 il y a 500 millions
17:35 d'emplois qui vont être perdus et simplement
17:37 dans le monde, et simplement 75 millions
17:39 d'emplois qui vont être créés.
17:41 Mais en même temps, ceux qui sont en place
17:43 vont pouvoir travailler plus
17:45 vite. Et dans l'emploi au travail,
17:47 nous on a une question dans le monde
17:49 du conseil, c'est que normalement
17:51 en utilisant bien ces outils, on va gagner
17:53 du temps et on a un problème, comment
17:55 on valorise la valeur ? Et si vous voulez,
17:57 le problème que l'on avait c'est qu'aujourd'hui,
17:59 moi je vois dans les métiers de conseil,
18:01 notre temps c'était aussi notre valorisation.
18:03 Si je vais plus vite,
18:05 est-ce qu'on doit payer le même prix ? Donc c'est
18:07 là aussi, donc vous voyez c'est une vraie question.
18:09 Je vais vous donner un exemple qui est quand même
18:11 assez intéressant et qui est incroyable.
18:13 Aux Etats-Unis, ils ont pris
18:15 un IA qu'ils ont formé au droit,
18:17 donc vraiment très compétitif,
18:19 qui avait même passé le barreau et qui avait
18:21 été parmi les trois premiers du barreau,
18:23 en ayant simplement 12 de moyenne, parce que
18:25 l'IA c'est vraiment la moyennisation.
18:27 Mais en ayant 12 partout, on arrive à être
18:29 parmi les trois meilleurs dans une
18:31 compétition. Et ils ont pris
18:33 l'IA, et ils ont pris les 10
18:35 meilleurs avocats de New York
18:37 en matière de droit international
18:39 privé. C'est une des matières les plus
18:41 compliquées qui soit, et avec une
18:43 interprétation de savoir quelle est la loi
18:45 applicable, lorsque une
18:47 personne norvégienne, ses enfants sont nés aux Etats-Unis,
18:49 ils étaient en Bretagne,
18:51 enfin bon bref, on va voir tout ça, c'est quelque chose
18:53 de compliqué. Alors ce qui s'est passé, c'est qu'ils
18:55 ont fait un QCM et ils ont mis l'IA
18:57 et puis ces 10 plus grands professeurs.
18:59 Alors ce qui est incroyable, c'est que les résultats
19:01 qui ont été donnés, c'est que 94%
19:03 des réponses qui ont été apportées
19:05 étaient juste pour l'IA.
19:07 Seulement 84%
19:09 avec ces 10 meilleurs professeurs.
19:11 Vous allez me dire, bon alors finalement, à 10%
19:13 près, qu'est-ce que ça apporte ?
19:15 Ça apporte que les professeurs et tous ces
19:17 spécialistes, ils ont mis 90 minutes
19:19 pour apporter une réponse, alors que l'IA
19:21 l'a donné en 30 secondes. Et donc
19:23 si vous voulez, le gain de temps est
19:25 là magistral. Donc ça pose un problème
19:27 et ce qui a été fait, au niveau européen,
19:29 pour revenir sur la question "pourquoi la loi ?" etc.,
19:31 c'est que la gestion qui a été faite, c'était
19:33 par les risques. C'est une approche par
19:35 les risques et par la sécurité, pour
19:37 donner, si vous voulez, des outils, des systèmes
19:39 d'informations qui soient dignes de
19:41 confiance. Première chose qui est vraiment intéressante,
19:43 c'est que dans l'IA Act, on donne une définition
19:45 de ce qu'est en fait une
19:47 IA. Article 3 qui nous dit, c'est un
19:49 système d'informations qui permet
19:51 de générer, créer. Donc là, on a une première
19:53 vision pour savoir ce qu'il y a. Et ensuite,
19:55 on a... - Définition qui a changé en cours de temps
19:57 avec l'arrivée de ChapGPT, justement. - Oui, non,
19:59 ChapGPT, oui c'est vrai, mais ChapGPT
20:01 a été au niveau des risques. C'est-à-dire, de savoir
20:03 si c'était un risque qui était élevé ou un risque
20:05 qui était interdit. Il y avait une classification.
20:07 Donc ça, on a aussi une grille.
20:09 Mais, la vraie question
20:11 qui va se poser maintenant,
20:13 donc on pourrait parler après des responsabilités,
20:15 j'ai des questions qui sont... - On ne va pas avoir le temps,
20:17 là. - Non. Mais par exemple, la question,
20:19 c'est à partir du moment où vous avez, vous utilisez
20:21 une IA générative, en droit du travail,
20:23 l'employeur, est-ce que là, il ne crée pas
20:25 un lien de subordination ? Et est-ce que finalement,
20:27 la question de responsabilité, c'est, il l'a lancé,
20:29 est-ce qu'il n'y a pas un lien de subordination ? En matière
20:31 de concurrence, à partir du moment où on a des
20:33 décisions et des arrêts de la Cour européenne de justice,
20:35 qui nous dit que dès lors qu'on a une autonomie,
20:37 c'est l'employeur qui est responsable.
20:39 Donc, vous voyez, il y a plein de questions qui vont être
20:41 au cours de l'année 2024 mises en place,
20:43 et c'est génial. - Eh oui,
20:45 et je pense que ça va être intéressant de travailler
20:47 sur tous ces cas pratiques, finalement.
20:49 Alors, Éric Boutorel, vous, vos sujets.
20:51 Vos sujets. Votre premier sujet,
20:53 c'était le filtre anti-arnaque.
20:55 Est-ce qu'on peut dire qu'il a marqué
20:57 2023 ? - Bah écoute,
20:59 en tout cas, moi, ils m'ont remarqué. Ils m'ont remarqué
21:01 parce que j'ai suivi son cheminement
21:03 depuis 2022, au moment où
21:05 le président de la République, alors candidat,
21:07 l'avait intégré à son programme de campagne,
21:09 qu'il a fallu ensuite
21:11 l'accompagner, le porter dans le cadre du
21:13 projet de loi qui a été présenté, et qui était le projet
21:15 de loi des sécurisations et de régulation
21:17 des espaces numériques. Donc oui, il me tient
21:19 particulièrement à cœur, parce que
21:21 au moment où... - Mais on attend
21:23 de le voir sortir. - Mais moi aussi,
21:25 je suis impatient. - Vous avez une date pour 2024 ?
21:27 - Il y a bon espoir qu'il puisse
21:29 y avoir des choses en 2024. Parce que
21:31 d'abord, on ne réinvente pas
21:33 l'eau chaude autour de la technologie
21:35 qui sera mobilisée. Elle est même
21:37 très similaire à ce qui existe déjà.
21:39 Simplement, on gagne en agilité
21:41 et on gagne en rapidité sur la remontée
21:43 des adresses qui vont permettre la
21:45 compromission des
21:47 malheureux concitoyens quand ils tombent dans les griffes
21:49 des cybercriminels. Donc on n'a pas
21:51 réinventé tant que ça de choses. Après, il a fallu
21:53 écrire dans le droit des choses qui
21:55 aujourd'hui relèvent d'initiatives privées et que nous
21:57 souhaitons voir massifiées et voir
21:59 systématisées. - Et qui va être
22:01 aux commandes ? Qui va opérer ce filtre
22:03 anti-arnaque ? - On charge au GIP
22:05 ACIMA, que tout le monde connaît sous l'acronyme
22:07 cybermalveillance.gouv.fr
22:09 de faire le portage
22:11 de cette technologie
22:13 et d'enrôler l'ensemble
22:15 des acteurs qui concourent à la
22:17 navigation de celles et ceux qui sont entre leurs claviers
22:19 et l'information qui va être soit
22:21 compromettante, soit pas compromettante.
22:23 Donc à l'espèce, les navigateurs, les fournisseurs d'accès
22:25 à Internet, les résolveurs de nom de domaine,
22:27 etc. C'est bien
22:29 le GIP ACIMA qui sera
22:31 présent. - Donc vous nous dites là,
22:33 a priori, on est prêt finalement pour un lancement ?
22:35 - On va attendre que la loi soit
22:37 promulguée. - Oui, parce que c'est dans la loi SREN.
22:39 - Dans la loi SREN, dont on attendra...
22:41 Bah écoutez, nous sommes là au début
22:43 janvier. La Commission
22:45 européenne a encore quelques semaines avant
22:47 d'expurger toutes les
22:49 observations qu'elle pourrait formuler à l'égard
22:51 de ce texte qui ne concerne pas que le filtre
22:53 qui est un arnaque. Moi j'ai bon espoir qu'on ait une
22:55 CMP, une Commission mixte...
22:57 - Paritaire.
22:59 - Oui, paritaire.
23:01 Chacun aura retenu le nom vu
23:03 le dernier épisode, en fin d'année dernière.
23:05 Commission mixte paritaire qui se réunira
23:07 je l'espère dans d'ici
23:09 fin janvier, début février,
23:11 pour qu'on puisse atterrir sur ce texte.
23:13 Et donc après, derrière,
23:15 ça va dérouler. En tout cas,
23:17 je le souhaite, j'espère. - Alors, l'autre
23:19 sujet, parce que c'est
23:21 un peu dans la ligne de la
23:23 réglementation des nouveaux outils qui se mettent en
23:25 place, c'est ce DSA, donc qui est
23:27 en vigueur depuis 2023, mais
23:29 dont on attend les premiers effets là, toujours.
23:31 - Ah, moi je suis impatient, parce que
23:33 c'est le vœu que je pourrais
23:35 former, ou formuler pour
23:37 ce début d'année.
23:39 On a tellement ramé
23:41 sur la manière de réguler les
23:43 grands acteurs du numérique. - Les grandes plateformes.
23:45 - Les effets négatifs qu'on a vu naître ici ou là,
23:47 qui prennent des caractères plus ou moins odieux.
23:49 Alors, ça n'est pas que ça, les réseaux sociaux.
23:51 Ça n'est pas que ça, les plateformes.
23:53 Et j'espère qu'en 2024,
23:55 on aura plus l'occasion, parce que
23:57 on aura eu une réglementation
23:59 et une régulation efficaces,
24:01 de parler des vertus du numérique,
24:03 des services qui sont rendus,
24:05 plutôt que de s'apesantir sur
24:07 tout ce qu'on aura vu pendant 2023,
24:09 origines des émeutes,
24:11 nécessité d'avoir une carte d'identité,
24:13 etc. On a un règlement
24:15 harmonieux, européen,
24:17 ambitieux. Le commissaire Breton
24:19 a pris des décisions
24:21 assez fortes en fin d'année dernière
24:23 vis-à-vis d'un certain nombre d'acteurs.
24:25 - Avec une enquête lancée
24:27 contre X, un peu bizarre de dire ça,
24:29 mais enfin, l'expliqueur. - Oui, il a fait ça
24:31 en décembre.
24:33 Et ça me paraît tout à fait souhaitable
24:35 que l'on manie à la fois ce qui existe
24:37 en matière de régime de sanctions au travers de ce texte
24:39 et en même temps, qui permet de
24:41 rendre solides les grands principes que l'on souhaite voir appliquer
24:43 en Europe. Jean-Noël Barraud,
24:45 qui est aussi notre ministre, avait rappelé que
24:47 le sujet, ce n'est pas de bannir tel ou tel acteur,
24:49 c'est d'autoriser ce qu'il puisse opérer chez nous,
24:51 mais selon les règles du jeu, qui sont les nôtres.
24:53 C'est un discours qu'on a tenu pendant longtemps.
24:55 Et enfin, nous avons un texte qui est
24:57 tout à fait clair en termes d'application.
24:59 Et je suis assez impatient
25:01 en 2024 de voir
25:03 les effets qui seront produits. Parce que je ne suis pas du genre à dire
25:05 "C'est un texte de plus, il faudra encore
25:07 en écrire un autre". En vrai, je pense que celui-là
25:09 va avoir un vrai impact. - Bon,
25:11 comme ça, on a fait et un sujet et un vœu.
25:13 - Il faut simplement que le commissaire
25:15 pour la France soit désigné, parce qu'il n'est pas
25:17 encore désigné. Moi, j'ai des recours
25:19 à l'heure actuelle sur de fameux recours illicites.
25:21 Et en fait, on saisit directement la commission
25:23 parce qu'il n'a pas été désigné. Il ne sera
25:25 désigné qu'au mois de février. Et la deuxième chose,
25:27 c'est que moi aussi, je suis impatient.
25:29 Et c'est vrai que c'est un vrai débat. Et c'est vrai que là,
25:31 l'Europe a mis en place un outil qui est vraiment intéressant
25:33 et qui prend la question
25:35 par le bras. On le voit,
25:37 c'était très intéressant dans le sujet précédent,
25:39 on peut mettre en place des filtres.
25:41 Ça faisait des années qu'on nous disait que ce n'était pas possible.
25:43 Là, on voit qu'on peut en mettre et que
25:45 le législateur met en place des outils
25:47 donc on peut filtrer. Donc, la question
25:49 qui est à poser, c'est que la définition
25:51 européenne du contenu illicite n'est pas
25:53 suffisamment, si vous voulez précise.
25:55 Et par exemple, la haine,
25:57 l'appel au terrorisme,
25:59 l'apologie du terrorisme
26:01 ou des termes comme ça, est-ce que c'est
26:03 un contenu illicite ? Si vous voulez,
26:05 nous, en France, on a une réglementation
26:07 qui est particulière, on a des précisions
26:09 jurispondantielles, est-ce qu'elles vont être appliquées ?
26:11 - Le DSA ne règle pas ce problème, effectivement.
26:13 - Voilà. - La définition de qu'est-ce
26:15 qui est... - Oui, c'est un contenu considéré
26:17 comme étant illicite, mais il n'y a pas une définition...
26:19 - Là, il y a une intervention d'un juge, il faut passer...
26:21 - Voilà. Et ça, c'est un petit... c'est un flou.
26:23 - Et même en France, la jurisprudence ne nous a pas toujours
26:25 aidé. - Oui. Alors après, on a des textes.
26:27 Nous, on a l'abus de la liberté
26:29 d'expression, qui est quand même quelque chose qu'on peut
26:31 cadrer à un moment donné, mais c'est vrai
26:33 qu'on n'est pas toujours aidé. Il y a des points, effectivement...
26:35 - Alors, je voulais passer au vœu, mais Marie-Christine,
26:37 il y a déjà un vœu qui a été exaucé pour vous
26:39 en 2023. - Alors, oui.
26:41 - Un closing ? - Le premier vœu, ça a été
26:43 de closer le fonds Educapital2,
26:45 qui est aujourd'hui le plus large fonds
26:47 dédié au secteur de
26:49 la tech et du futur of work. - En Europe ?
26:51 - On sait encore quoi. L'innovation
26:53 peut aider le secteur d'éducation
26:55 et du travail. Et on le voit
26:57 que les enjeux de formation sont
26:59 énormes, à la fois dans le milieu professionnel,
27:01 avec toutes les ruptures technologiques,
27:03 à l'école. Alors, moi, mon grand vœu
27:05 2024, c'est que le numérique
27:07 rentre durablement à l'école.
27:09 On l'a vu, les résultats de
27:11 PISA sont assez catastrophiques
27:13 dans beaucoup de pays européens. La France
27:15 est un des pays les plus égalitaires.
27:17 On a chuté dramatiquement
27:19 en maths. On a perdu 21 points en maths,
27:21 on a perdu 14 points en français.
27:23 Donc, il y a urgence à agir. - Il faut savoir
27:25 comment, quel numérique ? - Et le numérique peut aider.
27:27 Donc, il y a déjà des choses qui ont été faites.
27:29 Il y a eu des belles initiatives de l'État.
27:31 C'est la première fois, quand même, qu'un ministre
27:33 d'éducation nationale annonce
27:35 un outil d'intelligence artificielle
27:37 pour aider tous les élèves
27:39 en seconde, les élèves qui auront des difficultés
27:41 en maths et en français, qui sera déployé
27:43 sur plus de 800 000 élèves.
27:45 - MIA. - Voilà, le MIA, qui est d'ailleurs...
27:47 Derrière le MIA, il y a une des sociétés
27:49 que l'on soutient, évidemment, ce B.
27:51 Donc, on est fiers et contents.
27:53 Mais il est important, maintenant, qu'on rentre
27:55 dans une logique de marché, de création
27:57 d'un marché de la tête, de création
27:59 d'un marché récurrent. On a eu des belles
28:01 initiatives de soutien de l'État.
28:03 Et maintenant, il faut que le marché se crée, et il faut créer
28:05 des champions. Il faut créer des champions français
28:07 et européens, et ne pas dépendre
28:09 des gars-femmes sur ce sujet d'éducation.
28:11 - Merci beaucoup. Moi, je fais le vœu
28:13 qu'on ait plus de temps en 2024 pour discuter
28:15 encore de ces sujets. Ça nous aurait permis d'entendre vos vœux,
28:17 mais on n'a plus le temps, Maître Haas. Désolée.
28:19 Voilà. C'était Smartech.
28:21 Merci à vous pour votre fidélité.
28:23 Et à très bientôt sur Bismarck,
28:25 sur les réseaux sociaux et en podcast.
28:27 (...)
28:29 Ciao !
28:29 [Musique]