Bercoff dans tous ses états - Émission du 2 juin

  • l’année dernière
Avec Charles Prats, vice-président de l'Association professionnelle des magistrats et secrétaire national de l'UDI

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##BERCOFF_DANS_TOUS_SES_ETATS-2023-06-02##

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Transcription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le fait du jour.
00:04 Et alors, il y a quand même des choses un peu bizarres, bizarres.
00:07 On en avait parlé déjà, mais là, hier est paru le rapport de l'inspection générale des finances, Bercy, donc confirme, confirme.
00:16 Écoutez-moi bien, c'est l'inspection générale des affaires sociales et l'IGF, voilà, et l'IGAS nous informent qu'il y a,
00:27 écoutez-moi bien, c'est important de retenir ces chiffres, il y a 73,1 millions d'assurés sociaux prises en charge.
00:35 Bravo, vous dites, mais voilà, merveilleux, l'égalité, liberté, fraternité, magnifique.
00:40 Oui, mais on est combien d'habitants ? Eh bien, on est 67,8 millions d'habitants.
00:45 Ça veut dire qu'il y a 73,1 millions d'assurés sociaux prises en charge, je répète, et 67 millions d'habitants,
00:53 attendez, attendez, il y a une petite différence, petite, 5 millions, un peu plus de 5 millions.
00:58 Alors, Charles Prats, bonjour.
01:00 Bonjour André Bercoff.
01:01 Donc, je rappelle que vous êtes ancien magistrat de la délégation nationale à la lutte contre la fraude,
01:06 vous avez d'ailleurs vous-même écrit deux livres qui ont fait beaucoup parler d'eux et qui ont fait un malheur,
01:11 "Cartel des fraudes 1" et "Cartel des fraudes 2", alors on voudrait comprendre, parce qu'il y a eu,
01:16 qu'est-ce que ça veut dire, on en a déjà parlé, mais je voudrais comprendre, c'est-à-dire qu'ils disent qu'il y a
01:22 4,9 millions, près de 5 millions, âgés de 16 ans et plus, c'est pas un écart, c'est un gouffre, c'est un abîme, c'est quoi ?
01:30 C'est ce que j'explique depuis maintenant bientôt 3 ans, c'est qu'en réalité c'est quelque chose qu'on sait,
01:36 notamment on le sait depuis un rapport de l'Inspection Générale des Finances de septembre 2013.
01:40 Donc on le sait depuis 10 ans ?
01:41 Ah bah oui, ça fait 10 ans qu'on le sait.
01:43 À l'époque, on avait 6,7 millions, donc quasiment 7 millions de personnes prises en charge assurées sociaux,
01:49 en plus que de gens qui existaient sur le territoire.
01:51 D'accord.
01:52 En 2020, septembre 2020, la Cour des Comptes, elle, elle part d'un fichier qui s'appelle le SNIRAM,
01:58 et elle trouve 75,3 millions d'assurés sociaux pour 67 millions d'habitants.
02:04 Donc elle, elle trouvait un écart de 8,2 millions de personnes.
02:07 Pas mal.
02:07 Alors là, l'Assurance Maladie, devant la Commission d'Enquête, était un peu en inquiète, elle dit "non non, mais c'est pas ça tout à fait,
02:12 vous comprenez pas, c'est pas le même fichier, etc."
02:14 Elle partait d'un fichier un peu inférieur qui s'appelait le RNIAM, mais elle avait quand même un écart,
02:20 à l'époque elle avait admis 2,5 millions de personnes, elle savait pas qui c'était, devant la Commission d'Enquête.
02:24 Et là, vous savez que Gabriel Attal a présenté son plan de lutte pour la fraude sociale,
02:30 et il a enterré la carte vitale biométrique, qui avait été votée par le Parlement, en disant "non non, on va pas le faire,
02:35 on va faire la fusion de la carte d'identité et de la carte vitale, dont le ministère de l'Intérieur ne veut pas,
02:41 dont l'Assurance Maladie ne veut pas, dont les administrations ne veulent pas, donc je ferme la parenthèse, on en reparlera peut-être tout à l'heure."
02:45 Et Gabriel Attal vient nous dire "j'abonne à la carte vitale biométrique parce que j'ai un rapport de l'Inspection Générale des Finances
02:53 et de l'Inspection Générale des Affaires Sociales, donc des deux inspections en général, qui me dit "ça coûte trop cher, ça sert à rien, c'est pas bien, etc."
03:00 Et donc, il montre ce rapport, avant-hier à la télé, il dit "voilà j'ai le rapport, etc." et les deux inspections l'ont mis en ligne, hier.
03:08 Il a été publié hier. Alors moi, vous me connaissez, c'est mon côté ancien juge d'inspection, j'aime bien voir sur pièce.
03:13 - Bien sûr. - Et parfois sur place. Mais on les fait sur pièce.
03:16 - Donc vous avez regardé ce rapport. - Je suis allé lire le rapport, et puis il se trouve que je suis un ancien de Bercy et que je ne suis pas totalement
03:23 un poussin de la dernière couvée en la matière, donc je suis allé chercher ce qui était intéressant à chercher dans le rapport.
03:27 Et là, qu'est-ce que j'ai trouvé ? J'ai trouvé les informations de mise à jour, puisque le ministre avait dit "il n'y a plus de carte vitale en surnombre, il n'y en a plus que 949."
03:35 Je suis quand même étonnant, la Cour des Comptes nous disait qu'il y avait 58 millions de cartes vitales actives,
03:39 hors des gens âgés de 16 ans et plus, c'est-à-dire des gens qui peuvent avoir une carte vitale. - Ah oui, 16 ans et plus la carte vitale, il faut le rappeler.
03:45 - Il y en a 55 400 000, donc déjà, ce n'était pas 900 différentiels, c'était 2 600 000.
03:50 Un psy quand même, pourquoi il me dit 900 alors que c'est 2 600 000 quand on prend le donné de la Cour des Comptes ?
03:54 Et donc, évidemment, je vais voir dans ce rapport, et là je vois d'où ils partent.
03:59 Et ils ne partent pas de 55 400 000 personnes âgées de 16 ans et plus, non. Ils partent de 60 300 000 assurés sociaux âgés de 16 ans et plus, pris en charge.
04:07 - Ce qui est le vrai chiffre aujourd'hui ? - C'est en tout cas ce que l'ACNAM dit, nous on prend en charge, on paye.
04:13 Il y a 60 300 000 personnes âgées de 16 ans et plus, assurés sociaux, et 58 millions de cartes vitales.
04:21 Donc vous voyez, il n'y a pas de problème.
04:22 Bah ouais, sauf qu'il y en a 55 400 000 simplement des gens qui existent au recensement âgés de 16 ans et plus.
04:27 Et je suis allé plus loin dans le rapport, je suis allé dans les annexes, et là il y a toute une annexe sur les calculs,
04:32 et que nous disent l'Inspection Générale des Finances et l'Inspection Générale des Affaires Sociales
04:35 sur l'ensemble des assurés sociaux, pas 16 ans et plus, l'ensemble des assurés sociaux pris en charge,
04:39 au 1er janvier 2022.
04:41 Alors je rappelle que pour l'INSEE, au 1er janvier 2022, la France compte 67,8 millions d'habitants.
04:47 Ce sont les données de l'INSEE, c'est le bilan démographique.
04:49 - D'accord. - Donc je me suis dit, bah...
04:51 Allons voir !
04:53 Et là, qu'est-ce qu'ils nous disent ? Source CNAM, Assurance Maladie,
04:56 contrôlée par l'Inspection Générale des Finances et l'Inspection Générale des Affaires Sociales,
05:00 73,109,186 assurés sociaux pris en charge.
05:05 - C'est-à-dire 5 millions de... - 5,3 millions d'assurés sociaux
05:10 pris en charge en plus que de la population qui existe en France.
05:13 - 5 millions... 5,3 millions, on a envie de s'imaginer...
05:18 Alors, est-ce qu'on a une idée ? Parce que bon, c'est même pas de la fraude, ça, c'est du grand art.
05:23 - Ah bah si, c'est de la fraude. - Non, j'allais dire du grand art de la fraude, oui.
05:26 - Mais alors, on peut... Alors les inspections ont dit "Bon, il faut trouver une explication".
05:29 - Ouais, bah oui. - Parce que ça fait quand même des années que c'est dans le débat public,
05:32 personne ne donnait jamais d'explication, donc là, ils commencent à en donner.
05:34 Alors ils disent "Bon, il peut y avoir des écarts comme si les gens qui sont frontaliers,
05:38 ceux-ci, ceux-là, les Français de la Caisse des Français à l'étranger,
05:40 mais bon, c'est des chiffres assez peu importants, il y a 200 000 par-ci, 200 000 par-là".
05:44 Ils nous expliquent aussi que les étrangers qui sont devenus en situation régulière,
05:48 la fin de titre de séjour ou le retrait du titre de séjour,
05:51 on leur maintient quand même des droits d'assurés sociaux.
05:54 Donc ça, il y aurait peut-être 500 000 personnes comme ça, mais du coup, c'est des fraudeurs.
05:56 Et en gros, ils n'arrivent pas trop à expliquer et je vous dis,
06:01 je vous lis texto ce que disent les deux inspections.
06:03 - Le rapport, oui. - "En conclusion,
06:05 même en tenant compte de la fragilité du chiffrage obtenu,
06:08 il demeurerait un stock d'assurés sociaux non résidents
06:13 de plus de 4 millions de personnes avec des incertitudes très fortes sur les chiffres".
06:17 Donc les deux inspections disent "A priori, on peut bien admettre
06:20 qu'il y a des explications à droite à gauche,
06:22 mais ça nous laisse quand même plus de 4 millions de personnes
06:25 non résidentes, qui ne sont pas en France,
06:27 qui sont assurés sociaux pris en charge,
06:29 et a priori, de manière irrégulière".
06:33 Alors, quand la Cour des comptes dit que la fraude aux prestations sociales,
06:35 c'est seulement 8 milliards, elle ne compte pas ces 4 millions de personnes-là.
06:38 Je peux vous dire que 4 millions d'assurés sociaux
06:40 qui sont pris en charge en France de manière irrégulière,
06:43 ça fait un peu de sous.
06:44 Je rappelle 900 milliards d'euros par an, la dépense de protection sociale.
06:47 Donc 4 millions de gugusses qui passent au tiroir caisse
06:50 tous les mois, que ce soit à la maladie, aux allocations, etc.
06:53 Ça fait quelques milliards, voire quelques dizaines de milliards.
06:56 - Oui, ça fait presque 50 milliards, pas loin en tout cas.
06:58 - C'est exactement ce que je dis depuis 3 ans.
07:00 - C'est ça.
07:01 - Il y a 3 ans, je disais 4,9 millions de fantômes,
07:03 ça faisait 52 milliards, donc je disais 50 milliards.
07:05 Là, si les inspections disent qu'on a 4 millions de fantômes,
07:08 on n'est pas très loin.
07:10 - C'est étonnant, je sais, on l'a dit il y a 3 ans,
07:12 vous avez reçu, on en a parlé, etc.
07:14 Mais est-ce qu'on a idée, alors et quand même,
07:16 est-ce qu'on peut faire l'inventaire de ces fantômes ?
07:19 Est-ce qu'on a idée un peu d'où ils viennent, comment,
07:22 qu'est-ce qui se passe ? Cette fraude, il faut bien la poursuivre.
07:25 - On peut avoir idée d'eux, il y a des explications
07:28 qui pourraient intervenir, par exemple la prise en charge
07:31 en matière d'assurance maladie d'un certain nombre
07:33 de ressortissants de pays dans le cadre de conventions bilatérales.
07:36 Peut-être qu'un jour,
07:38 mais ce serait peut-être un peu stigmatisant,
07:41 mais un jour prochain peut-être, je ferai l'inventaire,
07:44 je vous ferai un tweet, comme les gens aiment bien Twitter,
07:46 avec la liste des pays que nous soignons.
07:49 - Oui, ça serait intéressant.
07:50 - Des ressortissants que l'on soigne,
07:52 et je pense que les citoyens seraient étonnés
07:55 de cet inventaire des pays.
07:57 - Elle existe cette liste ?
07:58 - Bien sûr, elle est dans ce rapport.
08:00 - D'accord.
08:01 - Elle est dans ce rapport.
08:02 Je ne l'ai pas encore sorti, parce que...
08:04 - Non, bien sûr.
08:05 - Je vous dis...
08:07 - Non mais Charles, il faudrait les sortir.
08:08 - Ça aurait tendance peut-être à être un peu stigmatisant,
08:11 mais...
08:12 - Nous soignons, nous, avec notre argent de contribuables,
08:15 un certain nombre de citoyens de pays étrangers.
08:17 - Nous avons des gens qui sont pris en charge,
08:19 qui peuvent relever de la prise en charge de sécurité sociale.
08:22 Après, dans le cadre de conventions,
08:24 il peut y avoir des demandes de remboursement, etc.
08:26 Mais nous avons ouvert la sécurité sociale
08:28 à un certain nombre de ressortissants,
08:29 de travailleurs ressortissants d'un certain nombre de pays.
08:31 Mais surtout, en gros, c'est ce que j'ai dit au ministre.
08:36 Il m'a demandé de venir le voir, il y a deux semaines,
08:39 pour discuter de ses plans du contrat de faute fiscale et sociale,
08:41 et je lui ai dit, à Gabriel Attal,
08:43 toutes les mesures dont vous me parlez,
08:45 ce qu'il allait présenter, il m'avait expliqué,
08:47 notamment la fusion carte vitale, carte d'identité, etc.
08:49 Tout ça, c'est pas ça.
08:51 Le problème que vous avez,
08:52 c'est les millions d'assurés sociaux pris en charge,
08:54 en plus que des gens qui existent.
08:55 La priorité, elle est là, elle n'est pas ailleurs.
08:57 C'est là-dessus qu'il faut travailler.
08:59 Il m'a écouté, mais il ne m'a pas entendu.
09:01 C'est d'autant plus hommage que là,
09:03 je vous le dis, dans le rapport,
09:07 qu'est-ce que nous disent les deux inspections ?
09:09 Et elles le disent au ministre.
09:10 C'est-à-dire qu'un mois avant de me voir,
09:11 il avait ce rapport en main, des inspections.
09:13 - Oui, c'est ça.
09:14 - Voilà.
09:15 En tout état de cause,
09:16 avec d'importantes approximations structurelles
09:18 dans les données existantes
09:20 sur les populations résidentes et assurées,
09:22 l'exploration de l'écart
09:24 entre les deux dénombrements
09:26 semble aporétique.
09:28 Ça, c'est l'aporie de la fraude sociale.
09:30 Ça, ce sont les termes des inspections.
09:32 - C'est joli. Aporétique, oui.
09:33 - Voilà, c'est joli.
09:34 - Ça veut dire que...
09:35 - Ils n'y arriveront pas,
09:36 on ne réconciliera pas,
09:37 on ne va pas savoir comment faire.
09:38 On ne sait pas pourquoi,
09:39 on ne sait pas l'expliquer.
09:40 - C'est extraordinaire.
09:41 - C'est inexplicable.
09:41 Si, si, on peut très bien expliquer.
09:42 Fraude !
09:43 Et donc, cela étant,
09:45 que concluent les inspections ?
09:46 Ils disent très clairement,
09:47 c'est noir sur blanc,
09:48 c'est même écrit en caractère gras.
09:50 "Inspection générale des finances,
09:51 inspection générale des affaires sociales",
09:52 c'est ce qu'ils disent
09:53 à Gabriel Attal, ministre du budget.
09:55 Dans le cadre de la lutte contre la fraude,
09:57 la question de l'affiliation
09:59 et de la radiation des assurés sociaux,
10:02 en particulier lorsque leurs droits
10:03 ne sont pas issus de cotisations
10:04 plus facilement vérifiables
10:05 que l'établissement du rapsor en territoire,
10:07 est prioritaire.
10:08 Donc, les deux...
10:09 - La question de la radiation...
10:10 - Cette question du surnombre.
10:12 - Oui, voilà.
10:12 - Les deux inspections,
10:13 l'IGF et l'IGAS,
10:14 disent à Gabriel Attal,
10:15 sur des comptes publics,
10:16 "Monsieur le ministre,
10:18 dans le cadre de la lutte contre la fraude,
10:20 cette question, elle est prioritaire."
10:22 C'est-à-dire, c'est ça qu'il faut résoudre.
10:24 En fait, l'IGF et l'IGAS
10:26 ne font que dire au ministre
10:27 ce que je dis depuis trois ans,
10:28 et ce que je répète inlassablement
10:30 et ce que je lui ai dit en face
10:31 de son bureau au cinquième étage
10:32 à Versilles l'autre jour.
10:33 La priorité en matière de lutte
10:35 contre la fraude aux prestations sociales,
10:37 c'est les millions de personnes
10:39 prises en charge en plus
10:40 que de gens qui existent.
10:41 Parce que là, on parle
10:42 de dizaines de milliards d'euros.
10:43 - Bien sûr.
10:44 - On n'est pas sûr, effectivement.
10:45 - Mais attendez, quand vous dites,
10:46 il a écouté mais il n'a pas entendu.
10:50 C'est-à-dire, comment ça se fait,
10:51 comment il se fait que depuis des années,
10:54 vous en parlez depuis trois ans,
10:55 mais vous dites vous-même
10:56 que c'est déjà en 2013 qu'on en parlait,
10:58 on veut tendre un linge
11:02 immaculé-conception là-dessus,
11:04 c'est quoi ?
11:05 - Écoutez, c'est à un moment donné...
11:09 - Non mais pourquoi on ne veut pas
11:11 voir la fraude,
11:12 et pourquoi surtout on ne veut pas
11:13 la combattre,
11:14 pourquoi on ne veut pas éradiquer,
11:15 comme vous dites,
11:16 ça va près de 50 milliards de dollars,
11:18 vous l'avez dit Charles Pratt,
11:19 c'est dans vos livres,
11:20 c'est pas rien,
11:20 on parle de 10 milliards aujourd'hui
11:22 avec la réforme des retraites,
11:24 on n'arrive pas à combler.
11:25 - C'est quand même...
11:26 - C'est le sou, vous savez,
11:28 si on remet à plat le fichier,
11:29 ce qu'on fait, ce que j'explique,
11:30 c'est-à-dire de la biométrie,
11:32 pas la carte vitale biométrique,
11:33 parce que les gens confondent toujours
11:34 carte vitale et inscription
11:35 à la Sécurité Sociale,
11:37 le NIR, en fait ce qu'il faut,
11:39 c'est sécuriser par la biométrie
11:41 le numéro d'inscription au répertoire
11:42 et donc la certification de l'identité.
11:43 Il n'y a pas besoin
11:44 d'une carte vitale biométrique pour ça.
11:45 Et donc ça permet de sortir du système
11:48 ces 4 ou 5 millions de personnes
11:50 qui n'ont rien à y faire.
11:51 Et là vous allez voir
11:52 que les dépenses vont baisser.
11:53 Mécaniquement, les dépenses
11:55 de protection sociale baisseront.
11:56 Donc ça va être des dizaines
11:57 de milliards d'euros d'économisées,
11:58 il ne faut pas se leurrer.
12:00 Si on sort 4 millions de gens du système,
12:02 ça va être des milliards
12:03 et des milliards d'économisées
12:04 bien au-delà des 8 milliards
12:05 dont vous parle la Cour des comptes.
12:06 Mais si vous faites ça,
12:08 vous allez avoir un résultat.
12:09 À un moment donné,
12:12 on va vous dire
12:12 "on a sorti x millions de gens du système,
12:14 résultat sur la dépense,
12:16 ça fait chuter les dépenses de temps".
12:18 Donc le contribuable que vous êtes,
12:19 André Bercoff,
12:20 ou que je suis,
12:21 ou que tout le monde est,
12:22 il va dire quoi le contribuable ?
12:24 Il va dire "mais attendez,
12:24 on sait ça depuis 2013,
12:26 au moins,
12:27 voire même avant,
12:28 mais en tout cas c'est documenté
12:30 public depuis 2013,
12:31 qu'est-ce que vous avez fait
12:32 depuis 10 ou 15 ans ?
12:33 Qu'est-ce que vous avez foutu ?
12:35 Et là le roi est nu.
12:37 Et là le roi est nu.
12:38 Et un certain nombre de responsables
12:40 vont être mis devant le fait accompli,
12:42 et peut-être devant leur responsabilité,
12:44 de ne pas avoir pris le taureau par les cornes.
12:47 Et là vous voyez ce rapport,
12:49 parce que les inspections,
12:50 elles savent très bien,
12:51 les inspecteurs, ce qu'ils écrivent.
12:52 Pourquoi est-ce qu'ils écrivent dans le rapport
12:54 la priorité, c'est ça,
12:55 la réduction du nombre d'assurés sociaux
12:58 pris en charge par rapport à la population
12:59 et prioritaire dans le cas de la lutte contre la fraude.
13:01 Ils l'écrivent parce que plus tard,
13:03 ils pourront dire "on l'avait dit,
13:05 on avait prévenu le ministre".
13:07 "On avait prévenu les politiques,
13:08 on avait prévenu le gouvernement,
13:09 ils le font ou ils le font pas,
13:11 mais s'ils ne le font pas,
13:12 ils engagent leur responsabilité politique,
13:15 mais ils engagent aussi leur responsabilité juridique.
13:18 Ne pas oublier qu'il y a un délit
13:20 qui existe dans le Code pénal,
13:21 c'est le détournement de fonds publics par négligence.
13:23 - Ah oui, par négligence que vous dites.
13:26 Mais alors, comment il se fait quand même,
13:27 vous l'avez vu il y a quelques semaines à Bercy,
13:30 comment se fait que Gabriel Attal n'a pas mis ça
13:32 au centre de son plan de lutte
13:36 contre la fraude sociale ?
13:37 Parce que si il y a une lutte contre la fraude sociale,
13:39 comme vous le dites,
13:40 et je crois que c'est assez clair,
13:41 il faut peut-être commencer par ça.
13:42 Et lui, il ne le met pas au centre,
13:45 il met oui, garde vitale, etc.
13:47 - En tout cas, cette mesure,
13:48 elle n'est pas au centre de son plan
13:50 de lutte contre la fraude,
13:51 c'est incompréhensible.
13:51 Après, Gabriel Attal,
13:54 moi je pense qu'il est plutôt volontaire.
13:55 - Oui, c'est pas...
13:57 - Garçon sympathique, intelligent,
13:59 qui accessoirement était au cabinet
14:01 de Marie-Saëlle Touraine
14:02 au ministère des Affaires Sociales
14:03 déjà il y a quelques années.
14:04 - Il y a plus de 10 ans.
14:05 - Je pense qu'il connaît un petit peu la musique
14:08 et les acteurs de la sphère sociale,
14:11 mais ça reste un ministre.
14:13 C'est-à-dire que le ministre,
14:14 il est aussi un peu dans les mains
14:14 de son administration,
14:16 et donc il présente un plan
14:18 qui lui a été conçu par ses services.
14:20 - Formidable.
14:21 - Voilà, et donc les dits services,
14:23 ça ne les intéresse peut-être pas
14:26 de mettre en lumière ce problème-là,
14:28 parce qu'encore une fois,
14:29 ce que je vous dis,
14:30 si vous mettez en lumière ce problème-là,
14:33 vous reconnaissez de fait
14:35 que vous n'avez pas traité
14:36 - Que vous l'avez négligé pendant X années.
14:38 - Cette question depuis une dizaine d'années,
14:40 et c'est pas faute qu'il y ait des gens
14:42 qui braillent partout en disant
14:44 "le problème il est là,
14:44 il n'est pas ailleurs pour l'instant,
14:46 celui qu'il faut traiter en priorité".
14:47 C'est ce problème-là.
14:48 Si vous voulez, c'est comme la TVA
14:50 en matière de fraude fiscale.
14:51 Vous avez deux choses à traiter
14:54 pour lutter contre la fraude dans ce pays,
14:55 si vous voulez vraiment
14:56 prendre le tour par les cornes.
14:57 En matière fiscale,
14:58 c'est la lutte contre la fraude à la TVA,
15:00 en matière sociale,
15:01 c'est l'immatriculation
15:02 dans le système social
15:03 des millions de personnes
15:04 qui n'ont rien à n'y faire.
15:04 - C'est ça, c'est pas la carte vitale
15:06 des immatriculations.
15:07 - Bien sûr, ce sont les deux mamelles
15:09 de la lutte contre la fraude efficace.
15:11 Malheureusement,
15:12 dans le plan de Gabriel Attal
15:14 de lutte contre la fraude fiscale,
15:15 on n'a pas du tout parlé de TVA,
15:16 rappelez-vous, on ne parle pas de TVA,
15:18 et dans son plan de lutte contre la fraude sociale,
15:19 on ne parle pas du tout
15:20 de l'immatriculation fraudueuse
15:21 à la sécurité sociale.
15:22 - Eh bien c'est pour ça, Charles Pratt,
15:23 que vous êtes là pour combler
15:25 les fossés et les édifices.
15:27 Merci beaucoup.
15:28 - Merci beaucoup André Bercoff.
15:29 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états,
15:33 les perles du jour.
15:35 - Mais attention, attention, attention,
15:36 on n'est plus dans la même époque,
15:39 c'était il y a un demi-siècle, ça,
15:40 ou même plus.
15:41 Aujourd'hui, eh bien,
15:43 vous savez ce qui se passe,
15:44 si l'on écoute Jean-Marc Jancovici,
15:46 qui est ingénieur,
15:48 qui est professeur à l'école des mines,
15:49 qui est fondateur du cabinet de conseil Carbon4
15:52 et président de Think Tank,
15:53 de Shift Project,
15:56 eh bien, vous savez,
15:57 si lui a ce qu'il a envie de faire,
16:00 à force de loi,
16:01 on n'en est pas là,
16:02 vous aurez un droit dans votre vie,
16:05 auditeur, assistante de radio,
16:06 à quatre vols pour toute la vie.
16:08 Je dis bien quatre vols.
16:10 À l'air tout, oui, quand même, quand même,
16:11 on va vous laisser rentrer chez vous.
16:13 Quatre vols.
16:14 Oui, parce qu'il faut arrêter CO2,
16:16 pollution, carbone, etc., etc., etc.
16:20 Et voici ce que disait Jean-Marc Jancovici
16:22 au micro de Léa Salamé,
16:24 sur France Inter, le 30 mai dernier.
16:27 Voilà ce qu'il disait.
16:29 Écoutez.
16:30 Une des choses que les jeunes peuvent très bien faire,
16:31 parce que quand je dis quatre vols dans une vie,
16:33 c'est pas zéro,
16:33 on pourrait très bien instaurer un système
16:36 dans lequel, quand on est jeune,
16:37 on a deux des quatre vols
16:38 pour aller découvrir le monde.
16:41 Et puis ensuite, quand on est plus vieux,
16:43 on part en vacances en Corrèze,
16:44 qui est un très beau département,
16:45 ou on part en vacances dans les Vosges,
16:47 ou on part en vacances en Corse,
16:49 même, où on peut aller en bateau.
16:50 L'étranger, c'est fini, quoi.
16:52 On reste chez soi.
16:53 Ou on y va en train.
16:54 Moi, il m'est arrivé, parce que j'avais le temps,
16:56 d'aller en train au Maroc.
16:57 Je me suis dit, il faut quand même
16:58 traverser Gibraltar en bateau.
16:59 Ou on peut aller en train en Suède.
17:02 Donc, on peut même aller en train à Vladivostok.
17:06 Donc, on n'est pas complètement coincé.
17:08 Il faut retrouver le temps du voyage,
17:11 qui est un voyage long.
17:12 Et en fait, quand le voyage est long,
17:14 le voyage lui-même est une découverte.
17:15 Quand vous prenez l'avion,
17:17 en gros, vous passez d'un aéroport urbain
17:18 à un autre aéroport urbain,
17:19 le dépaysement, il n'est pas monstrueux.
17:21 - Mais vous avez raison, il faut avoir le temps.
17:23 Tout le monde n'a pas le temps.
17:24 - Alors, il faut l'organiser.
17:26 C'est-à-dire qu'on peut très bien l'organiser tout ça.
17:28 - Alors écoutez, ça c'est vraiment intéressant.
17:31 À ce niveau-là, franchement,
17:32 ça mérite, on pourrait passer une heure là-dessus.
17:34 On va pas passer une heure là-dessus.
17:36 On a Léo Ferré et Pascal Boniface,
17:40 ça va être autrement plus intéressant.
17:41 Mais, mais quand même.
17:42 Donc, il dit, oui, vous comprenez,
17:45 quand on va, on prend l'avion,
17:46 on va d'un aéroport à un autre.
17:48 Non, non, Jean-Marc Jancovici,
17:49 quand on prend l'avion,
17:50 souvent on va d'un pays à un autre,
17:52 et on passe du temps dans ce pays.
17:54 Et puis, surtout,
17:54 au nom de quoi, au nom de quoi,
17:57 vous allez dire aux gens, voilà,
17:58 c'est formidable,
17:59 cette volonté absolument de totaliser,
18:03 je ne dirais pas totalitarisme,
18:04 vous aurez droit à quatre vols d'un lundi, voilà.
18:07 Et alors, c'est merveilleux,
18:08 quand t'es jeune,
18:09 ben oui, écoutez,
18:10 il faut bien que jeunesse se passe ou se dépasse,
18:12 et qui veut voyager,
18:14 voyager loin, ne ménage pas sa monture,
18:16 et ben vous aurez droit à deux vols, voilà.
18:18 Vous allez en Afrique, en Asie ou ailleurs,
18:21 dans le Pacifique,
18:22 évidemment, c'est un peu loin en train,
18:23 c'est vrai, c'est vrai, c'est un peu embêtant.
18:25 Donc, allez, deux vols,
18:26 et puis vous aurez connu du pays,
18:28 et puis après, vous rentrez chez vous,
18:29 et puis alors, deux autres vols,
18:31 quand vous serez vieux et fatigué,
18:32 allez en Corrèze,
18:33 ou dans les Cévennes,
18:35 ou dans le Massif Central,
18:36 et on s'arrête là.
18:38 Voilà, c'est quand même très intéressant
18:41 d'arriver à ce stade,
18:42 où on pense que ça va s'arrêter comme ça.
18:46 Évidemment que,
18:49 pour les hommes politiques,
18:51 pour les économistes,
18:53 pour les hommes d'affaires,
18:54 vous savez qu'ils sont obligés
18:55 d'aller un peu partout pour leurs affaires,
18:57 non, non, ça, ça ne va pas s'arrêter là.
18:59 Mais voilà, on lance des ballons,
19:01 on lance des bulles,
19:02 et puis on décide comme ça,
19:04 on décide heureusement pas,
19:05 mais enfin, on lance des choses,
19:07 et voilà, on fera quatre vols,
19:10 et ça va se passer comme ça.
19:12 Mais oui, le train, c'est formidable, bien sûr,
19:14 on peut aller jusqu'à Vladivostok,
19:15 et prendre, évidemment, le Transsibérien,
19:18 ou l'Orient Express,
19:20 si on n'a pas les moyens,
19:21 parce que les trains, c'est pas non plus donné.
19:23 Écoutez, vous vous débrouillez,
19:24 mais après, vous pourrez prendre la diligence,
19:27 ou la mule,
19:28 ou la bicyclette,
19:30 ou le tricycle,
19:31 ou alors aller à pied,
19:32 comme les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle.
19:35 Vous voyez, c'est très intéressant,
19:37 c'est-à-dire que ça avance, ça avance,
19:39 les gens qui veulent absolument
19:41 décider à la place des autres,
19:43 le camp du bien,
19:44 qui pense que moi,
19:45 je sais beaucoup mieux que vous
19:47 ce qui est bon pour vous,
19:48 et nous allons vous mettre dans une structure
19:51 où vous n'allez rien dire,
19:52 parce qu'on travaille pour votre bien.
19:55 Et bien, ce bien-là, très sincèrement,
19:57 je ne sais pas si on en veut,
19:59 cher Jean-Marc Jancovici.

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