Jean-Noël Barrot : "Le RN entretient des liens étroits avec la Russie de Poutine !"

  • il y a 9 mois
Avec Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé du Numérique

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-01-04##

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Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h10, Benjamin Gleize, Laurence Perrault.
00:06 - Sud Radio, il est 8h35, mon invité politique ce matin c'est le ministre délégué chargé du numérique, Jean-Noël Barraud.
00:14 Bonjour. - Bonjour, et bonne année.
00:15 - Bonne année à vous aussi, merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:18 Réseaux sociaux, cyberharcèlement, intelligence artificielle, les Jeux Olympiques aussi qui se profilent.
00:23 Autant de sujets qui nous concernent tous, on va largement y revenir jusqu'à 9h.
00:28 Mais pour commencer, quelques mots tout de même sur ces rumeurs de plus en plus persistantes de remaniement.
00:33 Le Conseil des ministres hier qui a été reporté, à la semaine prochaine, l'ambiance elle est comment dans les ministères en ce moment ?
00:40 C'est une ambiance un peu pesante ? - Une ambiance de rentrée, je crois que tout le monde est au travail et c'est ce que l'on doit aux Français, tout simplement.
00:47 - Votre collègue au transport Clément Beaune dit finalement, c'est dans le Parisien aujourd'hui, qu'il veut continuer d'agir au gouvernement.
00:54 Est-ce que, selon vous, la gauche a toujours sa place dans ce gouvernement après la loi immigration ?
00:59 - Je crois que c'est au Président de la République qu'il faudrait poser la question.
01:02 Mais vous savez, le Président a déjà dit l'essentiel lors de ses voeux.
01:06 L'essentiel c'est que cette année 2024 soit consacrée au réarmement de la nation, son réarmement industriel et technologique.
01:13 On va parler d'intelligence artificielle, son réarmement civique aussi.
01:16 Une année consacrée à des grands choix, pour ou contre l'Europe, soutenir les Ukrainiens ou céder aux puissances autoritaires.
01:24 Et puis une année consacrée à la célébration, et je crois que c'est très important, des fiertés françaises, de ceux qui nous rassemblent.
01:29 De notre histoire d'abord, l'histoire de nos résistants, avec la célébration du 80e anniversaire du débarquement, la réouverture de Notre-Dame.
01:38 Et puis la célébration de notre esprit de conquête français avec les Jeux Olympiques et nos espoirs de médaille.
01:43 - Vous avez parlé des élections européennes, de l'intelligence artificielle.
01:46 Alors justement, le porte-parole de Renaissance Loïc Signor a détourné, vous l'avez vu, les voeux de Marie Le Pen en russe.
01:52 Ce type de désinformation, c'est précisément ce que vous combattez ?
01:56 Est-ce que c'est bien raisonnable et responsable, de la part d'un porte-parole du parti présidentiel, de faire cela ?
02:01 - C'était, je crois, une initiative personnelle, qui aurait peut-être mérité, pour éviter de créer la confusion,
02:10 de préciser un peu mieux qu'il s'agissait là d'un montage, ce qu'on appelle un hyper-trucage, c'est-à-dire un deepfake.
02:17 Je recommande plutôt les voeux de mon collègue Fabien Hofrechter, maire de Verneuil, qui a créé, pour ses voeux à la population,
02:25 une vidéo de lui-même, fabriquée par l'intelligence artificielle, mais à vocation pédagogique, c'est-à-dire pour expliquer
02:31 "Attention, soyons vigilants, il y a désormais des vidéos créées, toutes pièces, il ne faut pas tomber dans le panneau."
02:37 Mais cette histoire de forme ne doit pas masquer la question de fond.
02:41 - Non mais d'abord, alors, Jean-Luc ne voulait pas supprimer son tweet, est-ce qu'il devrait le faire ?
02:46 Est-ce que vous l'appelez, justement, à supprimer ce tweet-là, Loïc Signor ?
02:49 - Moi, je n'appelle évidemment pas à s'abstenir de toute utilisation d'intelligence artificielle à des fins de discours politiques.
02:56 Je parlais du maire de Verneuil, qui utilise l'intelligence artificielle pour mettre en garde la population contre le risque de tomber dans le panneau.
03:03 Mais il faut toujours veiller à ce qu'aucune confusion ne puisse s'introduire et que le téléspectateur, l'utilisateur du réseau social,
03:13 soit bien conscient qu'il est face à un hyper-trucage.
03:15 - Donc, Loïc Signor doit supprimer son tweet, on l'a compris, c'est ce que vous dites très clairement ce matin.
03:20 - Je crois qu'il ne faut pas que cette question de forme masque la question de fond.
03:24 Et la question de fond, c'est la suivante.
03:26 Le Rassemblement National entretient des liens étroits avec la Russie de Vladimir Poutine.
03:31 Pour un parti qui se gargarise toute la journée d'être patriote et qui courbe les Chines devant les régimes autoritaires,
03:39 et en particulier celui de Vladimir Poutine, voilà ce qui me pose le plus problème.
03:43 - C'est-à-dire que, clairement, il y a une inquiétude de votre part sur une possible ingérence russe avec ces élections européennes qui approchent ?
03:52 - Pour les élections européennes, mais pour d'autres.
03:54 Vous savez que cette année, c'est dans plus de 50 pays que des élections vont se tenir,
04:00 qui vont appeler aux urnes 2 milliards de personnes dans des très grandes démocraties, l'Europe, les États-Unis ou l'Inde.
04:06 Évidemment que la menace de la désinformation est une menace démocratique majeure.
04:12 Alors, il se trouve qu'en Europe, nous nous y préparons depuis quelques années,
04:16 à la fois pour pouvoir détecter les ingérences étrangères, c'est-à-dire la volonté, au travers des réseaux sociaux d'États,
04:25 de venir déstabiliser ou perturber des processus démocratiques.
04:28 - Qui surveille tout ça, très concrètement ?
04:30 - C'est une agence que le Président de la République a créée en 2021, qui s'appelle Viginium,
04:34 qui est équipée de tous les moyens d'analyse, qui est armée de plusieurs dizaines de spécialistes,
04:40 qui ont déjà, lors des élections législatives et présidentielles de 2022,
04:45 identifié une soixantaine d'ingérences, dont six ont été qualifiées comme des ingérences étrangères.
04:52 Et dès lors qu'elles sont qualifiées, dès lors qu'elles sont identifiées...
04:54 - Majoritairement de Russie ou... ?
04:56 - Non, pas nécessairement. Vous avez aussi des réseaux d'extrême droite américaine,
05:01 qui viennent régulièrement tenter de perturber des élections démocratiques.
05:05 Et dès lors qu'elles sont détectées, parce que ce n'est que la première partie de la réponse,
05:09 il faut qu'ensuite elles puissent être prises en compte,
05:11 et cela c'est la responsabilité des réseaux sociaux.
05:15 Depuis l'été dernier, depuis le 25 août dernier, les grandes plateformes de réseaux sociaux en Europe
05:20 ont désormais des obligations très claires et très fermes de lutte contre la désinformation.
05:26 Si elles ne s'y conforment pas, alors elles peuvent s'exposer à des amendes extrêmement lourdes,
05:31 voire même au bannissement.
05:32 - 6% du chiffre d'affaires ?
05:33 - 6% du chiffre d'affaires mondial.
05:34 - Est-ce qu'on peut en arriver là, véritablement ? Est-ce que l'Europe sera capable d'imposer ces sanctions ?
05:38 - Ecoutez, suite à l'attentat terroriste du Hamas sur Israël et au conflit au Proche-Orient,
05:44 une enquête a été ouverte par la Commission européenne sur le réseau X, Twitter,
05:49 qui peut effectivement conduire à des amendes pour défaut de lutte active contre la désinformation.
05:55 - Combien de temps peut durer une enquête comme celle-ci, une telle procédure ?
05:59 Ça peut durer longtemps ?
06:00 - C'est la première fois qu'une telle enquête s'ouvre,
06:03 c'est donc à la Commission européenne d'agir désormais.
06:07 Je crois que l'intention est là pour que l'Europe démontre que ces règles qu'elle s'est données
06:14 sous influence française, sous impulsion du Président de la République,
06:18 soient appliquées le plus vite possible,
06:20 pour que tous les réseaux sociaux, dans cette année électorale majeure pour l'Europe et pour la planète,
06:26 prennent les mesures qui s'imposent.
06:28 - Parce qu'il y a encore aujourd'hui trop de désinformation sur X, Twitter ?
06:33 - Évidemment. Non seulement il y a trop de désinformation,
06:36 mais tous les signaux que nous avons reçus depuis une petite année
06:42 de la part de X, Twitter et de ses dirigeants,
06:45 c'est un relâchement sur ce que l'on appelle la modération,
06:48 c'est-à-dire la capacité, y compris humaine,
06:52 à traiter des contenus illicites et à les retirer de la plateforme.
06:57 Grâce à ces règles européennes, on connaît désormais le nombre de professionnels
07:01 recrutés ou employés par X pour traiter de ces contenus illicites
07:05 lorsqu'ils sont signalés par les internautes ou par les autorités.
07:09 Il y en a 52 en langue française, c'est évidemment totalement insuffisant
07:12 au regard du nombre de ces contenus.
07:15 - Est-ce que ça veut dire que directement ou indirectement,
07:17 Elon Musk serait une forme de menace pour la démocratie ?
07:20 Est-ce qu'on peut aller jusque-là ?
07:22 - Dans la mesure où nous avons désormais des règles,
07:25 c'est à X, Twitter et donc à Elon Musk de s'y conformer.
07:30 Sinon, il devra payer des amendes extrêmement lourdes,
07:35 voire même quitter l'Union européenne s'il ne parvient pas à se conformer à ces règles-là.
07:39 Donc je dirais que nous avons désormais un cadre clair,
07:41 un cadre d'ailleurs qui intègre la nécessité pour ces plateformes
07:46 de lutter contre ces phénomènes qu'on vient d'évoquer,
07:49 que sont ceux des hypertrucages et des deepfakes.
07:52 Ce n'est pas parce que les règles européennes qu'on a prises ont été adoptées en 2022
07:57 qu'elles n'embrassent pas, si l'on peut dire,
08:01 la problématique nouvellement émergente des deepfakes et des hypertrucages.
08:05 Les hypertrucages appartiennent aux réseaux sociaux,
08:08 dès qu'ils en ont connaissance et qu'ils sont utilisés à des fins de désinformation...
08:12 - De signaler ou de bloquer ?
08:14 - Bien sûr, bien évidemment, de faire échec aux tentatives de désinformation
08:18 par ingérence ou par hypertrucage.
08:20 - On parle de X, Twitter, il y a aussi le cas TikTok qui est très important à évoquer.
08:24 Il y a moins d'un an, vous avez déclaré que vous seriez intransigeant
08:28 avec le réseau social chinois, notamment sur le traitement des données,
08:31 les moyens de modération, on en parlait.
08:33 Est-ce que vous avez obtenu un gain de cause à ce sujet ?
08:36 - TikTok n'était pas conforme à nos règles sur deux dimensions.
08:40 La première, c'est effectivement les questions qu'on vient d'évoquer,
08:44 les mêmes que celles de Twitter sur la désinformation, etc.
08:48 TikTok, comme Twitter, comme Facebook et Instagram,
08:52 sont désormais soumis à ces règles européennes très fortes.
08:55 La Commission européenne, d'ailleurs, cet automne,
08:59 suite aux événements du Proche-Orient,
09:01 mais aussi suite à certaines évaluations de l'impact de ces plateformes sur les enfants,
09:07 a engagé, non pas des enquêtes, mais sollicité des informations
09:12 de la part de ces plateformes pour savoir comment elles limitent ces risques.
09:17 Le deuxième sujet, c'était celui de la protection de nos données,
09:20 parce qu'il y avait, de manière avérée, des fuites de données des Européens
09:25 vers des pays avec lesquels nous n'avons pas d'accord de transférer des données,
09:28 comme la Chine.
09:29 TikTok s'est engagé à conserver les données des Européens
09:34 dans des centres de données, des data centers basés en Europe.
09:37 Les travaux de construction de ces data centers ont commencé.
09:42 - Et ce sera pour quand ?
09:44 - Il y a un premier data center qui doit devenir opérationnel, je crois, en Irlande,
09:49 très prochainement. Il y en a un deuxième qui sera mis en service en Norvège.
09:53 Nous veillons attentivement à ce que ce projet avance dans les délais
09:59 qui nous avaient été donnés, qui, à mon sens, à mon goût, étaient trop longs.
10:05 Mais il faut quand même admettre que la construction...
10:08 - C'est-à-dire trop long, oui.
10:09 - Ça prenait des mois.
10:10 Mais construire des centres de données pour que les données des Européens,
10:13 utilisateurs de TikTok, ne sortent pas de l'Europe,
10:16 c'est évidemment des investissements qui sont quand même assez lourds, assez considérables.
10:19 - Vous parlez d'Irlande, c'est là où on a le siège social de TikTok.
10:23 Le chiffre d'affaires est passé de 2 à 44 millions d'euros en deux ans.
10:29 Des revenus qui ont explosé, mais pas les impôts de TikTok.
10:32 Est-ce que vous trouvez ça normal ?
10:34 - Je vous remercie de me poser cette question, pardon.
10:37 Parce qu'il y a quelque chose qui change en ce 1er janvier 2024
10:41 et qu'on n'a pas beaucoup entendu ce début de semaine,
10:44 mais qui est pourtant absolument fondamental,
10:46 c'est la concrétisation d'un engagement que la France a porté
10:50 de toutes ses forces sous l'impulsion du Président de la République,
10:52 avec l'instauration d'un impôt minimum sur les sociétés
10:56 dans plus de 150 pays dans le monde.
10:59 Dans ces 150 pays, quels que soient les lieux d'implantation de l'entreprise,
11:04 les entreprises seront assujetties à un impôt sur les sociétés minimum de 15%.
11:10 Et ça, c'est une avancée formidable pour toutes celles et ceux
11:13 qui, comme moi, considérons que l'évasion fiscale
11:16 et les paradis fiscaux sont une atteinte inadmissible aux contrats sociaux.
11:20 - L'intelligence artificielle, Jean-Noël Barraud,
11:22 ne sert pas qu'à la désinformation.
11:24 On voit aussi avec Chad Djibiti, c'est une révolution technologique
11:27 qu'il ne faut pas louper, rater.
11:29 - Absolument, il faut que la France soit aux avant-postes de cette révolution.
11:33 Il faut, comme le Président de la République...
11:34 - C'est le cas déjà ? Est-ce qu'on a des champions français ?
11:36 - On a, évidemment, des champions français.
11:39 Ça n'est pas nouveau, ça fait longtemps que la France est très en avance
11:42 sur les mathématiques, les statistiques,
11:45 et qui lui ont permis d'avoir de l'avance sur cette révolution qui vient.
11:49 Nous avons des chercheurs parmi les meilleurs du monde,
11:52 nous avons des entreprises qui se sont créées ces derniers mois,
11:55 qui sont en train de rivaliser avec les géants de l'intelligence artificielle mondiaux.
12:01 Et nous nous donnons les moyens en investissant sur les talents,
12:05 en investissant sur nos capacités de calcul,
12:08 c'est-à-dire les ordinateurs qui sont nécessaires pour la conception
12:12 de ces modèles d'intelligence artificielle,
12:14 et puis sur les données aussi, parce que nous ne voulons pas
12:17 faire rentrer dans nos vies, dans nos entreprises, dans nos administrations,
12:20 des intelligences artificielles qui ne seraient pas forgées au feu
12:23 de la langue et de la culture française, et ça, ça suppose d'avoir des données françaises.
12:27 - Parce que nos services publics utilisent déjà en partie
12:29 en intelligence artificielle, ils utilisent des champions français ?
12:33 Ou pas ?
12:35 - On utilise tous de l'intelligence artificielle au quotidien et depuis longtemps.
12:40 Lorsqu'on se déplace et qu'on utilise une application qui va nous indiquer la route,
12:44 on utilise déjà de l'intelligence artificielle.
12:46 Lorsqu'on va streamer de la musique et qu'on va utiliser des recommandations,
12:50 on utilise déjà de l'intelligence artificielle.
12:52 - Mais si on y utilise des solutions françaises ?
12:54 - Oui, entre autres, mais là il y a une nouvelle révolution qui arrive,
12:57 qui est celle que vous avez nommée, Chajipiti, l'intelligence artificielle générative.
13:01 Est-ce que celle-là, on l'utilise déjà ?
13:03 - Eh bien, on l'expérimente, parce que c'est comme ça qu'il faut faire pour le service public,
13:08 avant de généraliser ces technologies-là, il faut les expérimenter
13:12 pour savoir si, effectivement, elles permettent d'améliorer la qualité du service public,
13:17 et ensuite, si elles sont bien accueillies par les agents publics.
13:22 Et c'est ce que nous faisons.
13:23 - On a déjà un premier bilan de ça.
13:24 - Il y a une expérimentation avec 1000 agents du service public
13:29 sur l'une de leurs tâches, qui consiste à répondre à certains des commentaires
13:33 des usagers du service public, qui s'appelle "Service public +".
13:37 Et ce que l'on a constaté, après quelques mois,
13:41 c'est d'abord que, dans leur très grande majorité,
13:45 les agents qui ont pu utiliser cette aide à la réponse aux usagers
13:52 en sont très satisfaits, et deuxièmement que le temps de réponse a été divisé par deux.
13:57 Donc on voit bien là une promesse de l'intelligence artificielle générative,
14:01 améliorer la qualité du service public et réduire les délais dans lesquels il peut être fourni.
14:08 - Autre sujet, Jean-Noël Barraud, c'est l'accès des mineurs aux sites pornographiques.
14:12 Ça fait longtemps qu'on en parle, il n'y a toujours pas de système de vérification de l'âge sur ces sites,
14:18 ça sera pour quand ?
14:19 - Il y a des systèmes de vérification de l'âge, mais les sites ne les utilisent pas.
14:23 Je dois dire que je suis désolé et navré de voir les manœuvres judiciaires
14:29 de tous ces sites pornographiques qui exposent massivement nos enfants
14:34 à des contenus totalement inappropriés pour leur âge,
14:37 avec des conséquences assez dramatiques sur leur santé et sur leur développement,
14:41 tout cela pour préserver leur profit.
14:43 Mais la pression monte, les mailles du filet se resserrent.
14:48 Dans quelques semaines, le projet de loi que j'ai porté à l'Assemblée nationale et au Sénat,
14:52 sera l'objet d'une commission mixte paritaire,
14:55 d'une rencontre entre députés et sénateurs pour s'accorder sur les détails,
14:59 qui sera, je l'espère, conclusive, et qui créera un pouvoir nouveau pour l'Arkom,
15:05 qui est le gendarme des médias et de l'audiovisuel,
15:07 de bloquer les sites qui exposent des mineurs à la pornographie.
15:10 Parce que je le rappelle très simplement, que l'on soit un particulier ou un site pornographique,
15:15 il est interdit en France, depuis 1994, d'exposer un mineur à la pornographie.
15:21 On sait quand ce sera effectif, le décret, à peu près, on a une idée ?
15:25 Vous savez, dans ce genre de combat, il faut s'armer de détermination et de patience.
15:31 Cela fait trois ans que la France est engagée sur ce sujet.
15:35 La France est aux avant-postes de ce combat.
15:41 J'échange beaucoup avec mes homologues européens pour qu'ils suivent la même voie.
15:44 Nous y parviendrons, j'en suis convaincu, mais c'est un combat de haute lutte.
15:49 La cybersécurité, ça va être un enjeu capital, central, pour ces Jeux Olympiques qui arrivent.
15:54 Est-ce qu'on est prêt à faire face à cette menace ?
15:57 On s'y prépare activement et depuis longtemps, grâce à notre Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information.
16:06 C'est une agence que nos concitoyens ne connaissent pas tous,
16:09 mais qui est reconnue dans le monde entier pour son savoir-faire.
16:12 Depuis la crise Covid, elle a accompagné des centaines, un millier en réalité,
16:19 de grands établissements publics, de grandes collectivités,
16:22 dans leur montée en gamme pour se protéger contre les cyberattaques.
16:27 Elle est au contact quotidien de tous les sites accueillant les compétitions
16:35 pour veiller à ce qu'il n'y ait aucune brèche, aucune faille dans laquelle des assaillants puissent s'introduire.
16:41 Car nous le savons, la France sera au centre de l'attention mondiale pendant quelques semaines l'été prochain.
16:48 Les derniers JO au Japon, 450 millions de tentatives d'intrusion.
16:53 Et on s'attend à des chiffres encore plus élevés.
16:55 Donc il y a évidemment pour les sites accueillant les compétitions,
16:59 le travail remarquable réalisé par notre Agence nationale de sécurité des systèmes d'information.
17:04 Et puis, il y a notre responsabilité à chacun.
17:07 Vous savez, pour lutter contre la cybersécurité, il nous faut adopter,
17:11 contre la cyberinsécurité, des gestes barrières.
17:14 C'est-à-dire être très attentif, être toujours vigilant, JO ou pas JO,
17:19 à avoir des mots de passe qui sont robustes,
17:22 à veiller à ne pas communiquer ses données personnelles de manière trop facile.
17:30 Bref, à être très attentif, à ne pas devenir l'instrument d'un assaillant.
17:34 - D'un mot pour ces JO, le budget de la sécurité numérique,
17:37 c'est moins de 4% du budget global de la sécurité.
17:40 Pour ces JO, ça semble un peu dérisoire dit comme ça, non ?
17:44 - C'est un ordre de grandeur qui me paraît...
17:48 - Logique, oui.
17:50 - Sur les budgets de sécurité en général, on est sur des ordres de grandeur comme cela.
17:56 Mais je le répète, nous avons renforcé les moyens de notre Agence nationale
18:01 de sécurité et de système d'information, à la fois ces moyens humains,
18:04 mais aussi avec Sébastien Lecornu, lors de l'examen de la loi de programmation militaire,
18:09 nous avons permis à l'Annecy d'utiliser de nouveaux moyens d'enquête
18:14 et de détection des attaques, et tout ça va nous permettre d'éviter
18:19 que les Jeux Olympiques soient perturbés.
18:21 - Jean-Noël Barraud, est-ce que vous avez des installés WhatsApp, Telegram et Signal ?
18:25 - Écoutez, moi j'utilise depuis longtemps avec mon équipe
18:29 une application de messagerie que je vous recommande en ce début d'année,
18:33 c'est le moment des bonnes résolutions, elle s'appelle Olvid.
18:36 C'est une application 100% française, qui est l'une des plus sécurisées du monde,
18:40 qui a reçu les qualifications de sécurité de notre Agence nationale
18:44 pour la sécurité des systèmes d'information, et qui fonctionne parfaitement.
18:48 Il y a un petit coup d'entrée, puisqu'il faut s'échanger un code avec un interlocuteur,
18:54 de la même manière que lorsqu'on enregistre le numéro de téléphone,
18:57 il faut que je fasse une petite démarche, mais une fois que cette démarche est faite,
19:01 c'est totalement fluide, c'est totalement souverain, et je le recommande chaudement.
19:05 - Mais vous avez toujours WhatsApp, Telegram et Signal ?
19:08 Pour quelles raisons ? Vous les utilisez toujours ou pas ?
19:11 - Sur mon téléphone personnel, il m'arrive d'utiliser WhatsApp et Signal
19:16 pour communiquer avec mes proches ou avec mes amis.
19:19 Mais pour mes communications professionnelles, et notamment avec mon cabinet,
19:23 nous utilisons Olvid. Je constate que d'autres cabinets s'y sont mis d'ailleurs,
19:28 et notamment mes collègues de Bercy, et ça fonctionne parfaitement.
19:32 - Le mois dernier, le Service national universel, le SNU, a été victime d'une cyberattaque.
19:37 Énormément de données, de volontaires par an, qui ont été volées.
19:40 Est-ce que vous avez pu déjà identifier l'auteur de cette attaque ou pas ?
19:44 - Alors ça, c'est une prérogative de l'Annecy,
19:49 qui est au quotidien aux côtés des grands établissements publics
19:56 ou des grandes collectivités qui se font attaquer,
19:59 à la fois pour attribuer, ce qu'on appelle attribuer dans le jargon,
20:03 c'est-à-dire désigner le responsable,
20:05 mais aussi accompagner les établissements en question
20:08 dans le rétablissement des services publics.
20:12 Par exemple, vous savez, dans ma ville de Versailles,
20:14 l'hôpital Mignot a été attaqué il y a plus d'un an.
20:18 Ce qui a eu des conséquences dramatiques sur le fonctionnement de l'hôpital,
20:22 qui a dû revenir à un fonctionnement papier-crayon.
20:24 On est en train de retrouver un fonctionnement plein et entier de l'hôpital
20:29 grâce à la mobilisation des équipes et du directeur,
20:33 et grâce à l'aide de l'Annecy, mais ça a pris beaucoup de temps.
20:37 Il faut désormais, et nous aurons cette année,
20:40 à transposer des règles européennes nouvelles
20:44 qui ont relevé le niveau de cybersécurité d'un certain nombre d'établissements et d'entreprises.
20:48 - Jean-Noël Barreau, d'un mot pour conclure.
20:50 On a beaucoup parlé des cyberattaques,
20:53 on parle maintenant du cyber-enlèvement.
20:56 Est-ce que vous en avez entendu parler ?
20:58 Ça a été le cas notamment aux États-Unis très récemment.
21:00 Est-ce que c'est une source d'inquiétude pour vous ?
21:02 Est-ce que ça pourrait arriver en France ?
21:04 - Vous savez, avec le numérique, émerge un certain nombre de risques.
21:10 La responsabilité qui est la nôtre n'est pas de pousser le numérique pour le numérique,
21:14 mais de tirer le meilleur profit du numérique au service des Français.
21:18 D'en tirer le meilleur profit parce que le numérique nous permet
21:21 de nous rapprocher de ceux qui sont éloignés,
21:24 de découvrir le monde, nous permet des possibilités de créativité,
21:28 nous permet par exemple d'accéder aux antennes de Sud Radio
21:32 par des moyens qui n'étaient pas accessibles auparavant.
21:34 Mais le numérique vient aussi avec un certain nombre de risques,
21:37 et la responsabilité c'est de faire en sorte de les réduire
21:41 et voire de les éliminer dès qu'ils émergent, avant même qu'ils émergent.
21:45 Nous regardons attentivement ces phénomènes.
21:48 Celui que vous avez évoqué ne s'est pas encore manifesté en France,
21:52 mais nous nous y préparons.
21:54 - Jean-Noël Barraud, ministre délégué chargé du numérique,
21:56 un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
21:59 et très bonne journée à vous.
22:00 - Merci beaucoup.
22:01 Et quant à nous, on vous retrouve après 9h,
22:04 puisque vous avez la parole.
22:05 0800 26 300 300, place aux auditeurs à partir de 9h,
22:09 juste après le rappel de l'actualité.

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