• il y a 10 mois
Avec Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de l'Europe

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-02-26##

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News
Transcription
00:00 *Musique*
00:01 Jean-Jacques Bourdin
00:02 Il est 8h33, bonjour à toutes et à tous, les français veulent savoir,
00:06 parlons vrai ce matin avec Jean-Noël Barraud qui est ministre délégué chargé de l'Europe
00:10 et vice-président du Modem. Jean-Noël Barraud, bonjour.
00:13 Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:14 Merci d'être avec nous. D'abord une question claire et précise.
00:17 La députée européenne Valérie Ayer, conduira-t-elle la liste Renaissance Modem Horizon aux actions européennes ?
00:25 Valérie Ayer, elle cumule toutes les qualités.
00:28 Elle est enracinée dans son territoire natal de la Mayenne,
00:32 elle est rompue à l'exercice des responsabilités puisqu'aujourd'hui elle préside un groupe de plus de 100 députés
00:37 issus de 24 nationalités au Parlement européen.
00:40 Et puis surtout, c'est une femme engagée avec la majorité présidentielle mais aussi dans son mandat
00:45 parce qu'elle a beaucoup travaillé, ce qui n'est pas tout à fait le cas de ses adversaires dans cette campagne.
00:50 Fille d'agricultrice, petite fille d'agriculteur, pourquoi c'est un bon choix ?
00:56 Je vous l'ai dit, elle cumule toutes les qualités et je voudrais revenir sur la troisième.
01:00 Engagée dans la majorité présidentielle mais aussi dans son mandat.
01:04 Elle a fait honneur au mandat que les Français lui ont confié il y a 5 ans lors des dernières élections présidentielles.
01:08 Ce qui n'est pas le cas, par exemple, de M. Bardella.
01:12 Quand Mme Ayer produisait 80 rapports en 5 ans, M. Bardella n'en produisait aucun.
01:17 Donc elle sera la candidate ?
01:19 Je le souhaite.
01:20 Non.
01:21 Ne me dites pas "je le souhaite".
01:22 Elle le sera dès lors qu'elle aura été officialisée.
01:25 Nous avons un meeting dans quelques jours.
01:28 C'est quand l'officialisation ?
01:29 Elle sera sans doute dans la semaine.
01:30 Dans la semaine. Donc dans la semaine, l'officialisation de Valéry Ayer.
01:34 C'est vous qui le dites.
01:35 Non, c'est pas moi. Non, mais non, mais c'est pas moi qui le dis, mais c'est la réalité.
01:40 C'est sans doute ce qui va se produire.
01:41 Ce qui va se produire.
01:42 Bon.
01:44 Aujourd'hui, réunion à Paris importante à propos de la guerre entre l'Ukraine et la Russie.
01:51 Je vais y revenir. Selon Volodymyr Zelensky, 31 000 militaires ukrainiens ont été tués depuis 2 ans.
01:59 La victoire de l'Ukraine dépend de l'Europe.
02:02 Alors, est-ce que vous souhaitez la victoire de l'Ukraine, donc la défaite de la Russie ?
02:07 Que les choses soient claires.
02:09 Que les choses soient claires, l'Ukraine ne doit et ne peut pas perdre cette guerre.
02:13 Parce qu'en réalité, en résistant à l'envahisseur russe, donc la Russie doit la perdre.
02:19 Et je dois dire qu'à ce stade, la Russie est en échec.
02:23 Il y a 2 ans, lorsque Vladimir Poutine a lancé cette guerre d'agression contre l'Ukraine,
02:27 il l'a présentée comme une opération spéciale qui allait durer quelques semaines seulement.
02:32 Et les soldats russes qui sont partis au front avaient dans leur pactage leur costume de parade
02:38 qu'il comptait arborer fièrement quelques semaines plus tard à Kiev.
02:42 C'est un échec, car le peuple ukrainien résiste depuis 2 ans avec le soutien de l'Union européenne,
02:48 des États-Unis.
02:49 Alors je vais y venir, 17h aujourd'hui à l'Elysée, conférence de soutien à l'Ukraine,
02:54 initiative d'Emmanuel Macron.
02:56 Seront réunis, je parlais de 17e en fait, 17 chefs d'État et de gouvernement européens
03:02 ainsi que des représentants des États-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne, de la Suède.
03:07 L'objectif c'est mobiliser évidemment l'Europe contre la Russie, mettre la Russie en échec,
03:14 faire tout ce qui est nécessaire pour mettre la Russie en échec.
03:17 C'est bien ce que vous dites, c'est ce que dit le communiqué de l'Elysée.
03:21 Donc la défaite de la Russie, accélérer les soutiens financiers et militaires à l'Ukraine,
03:27 50 milliards d'euros d'aide déjà.
03:29 - Civil.
03:30 - Oui, d'aide promise, 50 milliards d'euros d'aide qui sont promises à l'Ukraine.
03:38 Mais la France n'est que le 15e donateur.
03:42 - La France a fait beaucoup pour l'Ukraine.
03:44 - Pourquoi le 15e seulement ?
03:45 - Le 15e sur quels critères ?
03:47 L'Union européenne c'est à peu près 90 milliards d'euros, tout compris en aide civile,
03:52 avec 50 milliards d'euros qui ont été engagés il y a quelques semaines,
03:58 au mois de février par les chefs d'État et de gouvernement, et puis de l'aide militaire.
04:02 Quant à la France, c'est évidemment de l'aide militaire, 3 milliards d'euros en 2022-2023,
04:08 et 3 milliards d'euros annoncés la semaine dernière par le président de la République,
04:12 à l'occasion de la visite de Vladimir Zelensky, pour l'année 2020.
04:16 - Alors remarque, que font et que positionent,
04:19 pourquoi est-ce que le Parlement français n'est pas consulté lorsqu'il s'agit d'aider l'Ukraine ?
04:23 - Le Parlement est largement consulté, il a eu l'occasion d'en débattre,
04:27 il a eu l'occasion de poser des questions au gouvernement,
04:29 il a eu l'occasion aussi de se déplacer en Ukraine, et c'est une très bonne chose.
04:32 Donc le Parlement français, ses commissions des affaires étrangères, des affaires européennes,
04:38 décident d'envoyer, d'aider l'Ukraine, plusieurs milliards d'aides à l'Ukraine,
04:44 sans que les Français ne soient consultés.
04:47 - Ils le sont, ils sont informés, ils sont consultés,
04:50 c'est le budget de l'État qui est chaque année voté, sanctionné, si l'on peut dire, par le Parlement.
04:57 Donc tout cela se fait dans un cadre démocratique, et c'est heureux.
05:00 - Alors quel est l'objectif de cette réunion de ce soir à l'Elysée ?
05:04 - C'est de prendre acte du durcissement de la position du régime de Poutine.
05:11 - Nous sommes à un nouveau tournant, deux ans après.
05:14 - Nous avons constaté que depuis quelques mois, à la fois sur le champ de bataille,
05:19 mais aussi dans d'autres champs de conflictualité, et notamment l'espace informationnel, le cyberespace,
05:26 la position de Vladimir Poutine s'est durcie, que désormais la Russie de Vladimir Poutine
05:31 cible nos intérêts avec des campagnes de désinformation qui touchent nos démocraties,
05:38 et qu'il nous faut donc réagir, et ne surtout pas détourner les yeux
05:41 alors que nous entrons dans la troisième année de la guerre.
05:44 - L'Europe doit maintenant s'armer ? Plus ?
05:46 - Elle doit évidemment poursuivre son réarmement.
05:50 - Oui enfin réarmement, est-ce qu'elle doit s'armer plus ? Oui, se réarmer plus si vous voulez.
05:54 - Bien sûr, mais il faut quand même constater que depuis un an...
05:57 - Construire au plus vite une défense européenne ?
05:59 - En un an, nous avons doublé notre capacité de production d'obus de 155 mm.
06:05 Donc l'Europe a déjà entamé son réarmement militaire.
06:09 Il faut que nous puissions aller plus loin, il faut que nous puissions à la fois sur le plan
06:13 de la coordination de nos forces, mais aussi sur notre production industrielle, aller plus loin,
06:19 et ça fait partie des sujets qui sont abordés ce soir.
06:21 - Alors Jean-Noël Barraud, est-ce que Moscou nous menace ?
06:23 - Bien sûr, en nous ciblant...
06:25 - Aujourd'hui, Moscou nous menace ?
06:27 - Dès lors que le projet de Vladimir Poutine est de montrer qu'on peut impunément
06:32 violer des frontières dans l'ordre international, alors ce qui se produit,
06:39 ce qui est en jeu en Ukraine, c'est notre existence, c'est notre liberté et notre sécurité.
06:44 Mais au-delà de ça, nous avons déjà été victimes de manœuvres qui nous visaient directement,
06:49 de campagnes de désinformation depuis deux ans et singulièrement depuis ces dernières semaines,
06:54 avec une intention claire, affaiblir le soutien dans l'opinion publique à l'Ukraine
06:58 et déstabiliser nos démocraties. Et nous devons être extrêmement vigilants
07:02 puisque nous avons dans quelques semaines une élection européenne
07:04 qui nous faut à tout prix protéger.
07:06 - Donc nous sommes agressés par la Russie aujourd'hui ?
07:08 - Il y a une volonté d'agression très claire de la part de Vladimir Poutine
07:11 qui se manifeste dans des champs qu'on appelle désormais hybrides, c'est-à-dire dans l'information.
07:15 - Donc agression russe, menace russe, sommes-nous en guerre ?
07:18 Sommes-nous en guerre contre la Russie ? Pas officiellement, mais nous sommes ?
07:22 - Nous sommes les cibles d'une volonté d'agression manifeste de la part de Vladimir Poutine
07:26 qui déploie un certain nombre de manœuvres... - Subversives en France ?
07:31 - ...pour affaiblir le soutien des Français au peuple ukrainien,
07:36 pour déstabiliser notre démocratie. - Mais comment ?
07:39 - Vous savez, on l'a vu il y a quelques mois, par exemple, en Slovaquie,
07:44 où pendant la période de silence électoral, vous savez, les 48 heures qui précèdent le scrutin,
07:48 un hyper-trucage, un deepfake a été diffusé massivement,
07:53 qui figurait l'un des candidats, en montrant qu'il était en train de vouloir subvertir le scrutin.
08:02 Et cet deepfake, très certainement, même si ça n'a pas encore été attribué d'origine russe,
08:07 a pour vocation d'altérer la cessation du scrutin. - Alors les services secrets français sont en alerte, j'imagine ?
08:12 - Quand on s'en prend à un scrutin aux élections, c'est pour affaiblir la démocratie.
08:19 - Est-ce que les Russes pourront s'en prendre aux élections européennes, aux prochaines élections européennes ?
08:23 - C'est sans doute leur intention, et nous allons y faire échec.
08:26 - Les services secrets sont en alerte ?
08:28 - Nous avons un service qui s'appelle Viginium, et que le président de la République a créé en 2021,
08:32 dont l'objectif est de détecter, et comme on dit dans le jargon, d'attribuer les manœuvres informationnelles.
08:39 - Des manœuvres ont été détectées, là ? - Bien sûr, il y a deux semaines, le ministre des Affaires étrangères,
08:44 Stéphane Séjourné, a révélé l'existence de 193 sites internet dormants,
08:50 et prêts à diffuser massivement des fausses nouvelles, par exemple à l'approche d'une élection européenne.
08:55 - Est-ce que la Russie a des complices, en France ? Politiques ? Est-ce que la Russie a des complices politiques en France ?
09:01 - La Russie a des alliés, objectifs, celles et ceux qui, depuis le début de cette guerre, refusent...
09:06 - On ne dit pas complices. - ...celles et ceux qui refusent de condamner l'agression russe en Ukraine,
09:14 celles et ceux qui refusent de soutenir le soutien aux Ukrainiens, à la fois dans le domaine civil, humanitaire et militaire,
09:21 bref, ceux qui continuent de miser sur une forme de bienveillance de Vladimir Poutine, et c'est irresponsable.
09:28 Je pense évidemment au Rassemblement National.
09:31 - À Nicolas Dupont-Aignan, Rassemblement National et d'autres.
09:34 - L'extrême droite notamment, qui reste fascinée par Vladimir Poutine... - Qui sont traîtres à la patrie.
09:40 - Qui reste fascinée par Vladimir Poutine... - Donc traîtres à la patrie.
09:42 - Qui en tout cas ne rendent pas service à la France, puisque, je le redis, le combat des Ukrainiens, c'est le nôtre,
09:49 et ce qui se joue sur la ligne de front aujourd'hui en Ukraine, c'est notre existence, notre sécurité et notre liberté.
09:55 - Si l'Ukraine tombe, est-ce que l'Europe risque de tomber ?
09:59 - Si l'Ukraine tombe, la ligne de front se déplacera à l'Ouest.
10:02 Comme l'a dit Vladimir Zelensky il y a quelques jours, les dictateurs ne prennent pas de vacances,
10:08 et donc il faut s'attendre à ce que Vladimir Poutine, après avoir violé les frontières de l'Ukraine, en viole d'autres,
10:14 les Pays-Baltes, la Pologne, c'est donc l'Union Européenne qui sera touchée directement.
10:18 - Est-ce qu'il y a un risque, vous dites, il y a un risque d'envahissement de l'Europe, c'est ce que vous dites ce matin ?
10:24 - Si l'Ukraine devait tomber, et nous ferons tout pour empêcher que cela se produise, c'est en Union Européenne que les combats se poursuivront.
10:31 - Tout ! Ça va jusqu'où, tout ? Parce qu'on aide financièrement l'Ukraine, on aide militairement l'Ukraine.
10:38 Mais que peut-on faire de plus ?
10:41 - Poursuivre.
10:42 - Nous n'enverrons jamais un seul soldat en Ukraine se battre face aux Russes, Jean-Noël Barraud.
10:49 - Il faut poursuivre ce soutien massif qui a été accordé à l'Ukraine depuis deux ans et l'inscrire dans la durée.
10:56 C'est la raison pour laquelle la France porte une voix.
10:58 - C'est-à-dire que les Ukrainiens se battent pour nous.
11:00 - Les Ukrainiens se battent évidemment pour nous.
11:02 - Ils se sacrifient pour nous.
11:03 - Ils tombent pour nous, bien sûr, pour la sécurité du continent européen.
11:07 Ce que nous devons faire, et c'est la voix que porte la France, et c'est ce sur quoi le Président de la République a beaucoup insisté,
11:12 c'est de démontrer que nous sommes là sur le long terme, que notre économie, qui est dix fois plus puissante que celle de la Russie,
11:19 est en capacité de redévelopper ses capacités d'armement.
11:23 Ce signal que nous voyons envoyé en Russie et au monde, c'est le signal d'un soutien continu,
11:28 aussi longtemps que nécessaire, pour faire en sorte que l'Ukraine ne perde pas cette guerre.
11:33 - Bien. Mais si l'Ukraine est en difficulté, est-ce que nous en verrons un jour des soldats en Ukraine ?
11:40 - A l'heure qu'il est.
11:42 - Européens, je ne parle pas particulièrement des soldats français, des soldats européens, de l'Union Européenne.
11:47 - A l'heure qu'il est, l'important, c'est de répondre à la demande des Ukrainiens, qui est de pouvoir leur fournir de l'armement.
11:53 Ce que nous voulons, c'est que cet armement, il soit, dans toute la mesure du possible, européen.
11:57 Nous voulons relever notre capacité à produire, comme nous l'avons fait en matière de munitions.
12:03 Et, en parallèle, continuer à sanctionner les intérêts russes.
12:09 Un 13ème paquet de sanctions a été annoncé en fin de semaine dernière,
12:12 d'éviter leur contournement et d'ainsi asphyxier la Russie de Vladimir Poutine.
12:16 - Est-ce qu'il y aura des annonces fortes ce soir ?
12:18 - Nous verrons. En tout cas, je constate qu'un grand nombre, un très grand nombre de chefs d'État et de gouvernement
12:25 ont répondu présent. C'est bien qu'il y a l'intention de tirer les conséquences de ce durcissement de la position stratégique de Vladimir Poutine
12:32 et de faire en sorte de passer, de franchir une nouvelle étape.
12:35 - C'est-à-dire que face au durcissement de Vladimir Poutine, l'Europe durcit sa position. C'est cela.
12:41 - Nous allons voir. En tout cas, elle doit...
12:43 - Non, mais attendez. Il faudrait savoir.
12:45 - Le président de la République invite un grand nombre de chefs d'État et de gouvernement.
12:48 - Ce que je veux dire, c'est que j'essaie de mettre le droit sur la limite de notre position.
12:52 C'est qu'effectivement, il y a un durcissement côté Vladimir Poutine.
12:57 Mais nous, nous, quel durcissement pourrions-nous montrer au monde face à Vladimir Poutine l'Europe ?
13:05 - Parmi les invités ce soir, il n'y a pas que des pays européens.
13:10 - Non, non, non. Je sais.
13:11 - C'est notamment l'axe transatlantique qui doit se coordonner, qui doit relever son niveau de soutien,
13:16 qui doit aussi résister ensemble aux manœuvres dont je disais qu'elles ciblent d'ores et déjà nos démocraties.
13:22 Et les discussions qui ont lieu ce soir seront l'occasion de franchir, peut-être, nous verrons,
13:28 cette nouvelle étape dans la résistance au régime de Vladimir Poutine.
13:33 - Donc nouvelle étape dans la résistance au régime de Vladimir Poutine.
13:36 Donc nous ne sommes pas en guerre, mais presque, quoi.
13:39 - Nous sommes en résistance.
13:40 - Nous sommes en résistance. Nous sommes en résistance, oui.
13:43 Y a-t-il le risque d'une nouvelle guerre mondiale, Jean-Noël Barraud ?
13:48 - Je ne le souhaite pas. Ce que je constate, c'est que nous avons, depuis la deuxième guerre mondiale,
13:54 un ordre international qui est fondé sur le droit et sur un principe simple, le respect des frontières.
14:01 La démonstration que voudrait faire Vladimir Poutine, après 10 ans de conflit avec l'Ukraine,
14:08 c'est qu'il est possible aujourd'hui de reconstituer des empires, de violer les frontières de ses voisins
14:15 et d'acter le principe d'un ordre international fondé sur la force.
14:20 Ça, nous n'en voulons pas et c'est la raison pour laquelle il nous faut,
14:24 nos dirigeants, notre opinion publique, nos peuples, résister à cette tentative impérialiste.
14:30 Parce qu'on comprend bien que si Vladimir Poutine devait, ce que nous voulons à tout prix empêcher,
14:37 réussir son pari, c'est tous les dictateurs, les autocrates du monde
14:42 qui considéraient qu'on peut désormais violer les frontières de ses voisins.
14:48 Et là, oui, c'est le monde de la conflictualité. Je ne sais pas si ce serait une guerre mondiale,
14:51 mais ça serait des conflits partout, chacun tentant par la force de devenir le dominateur de ses voisins.
14:59 L'Europe en résistance face à Vladimir Poutine, c'est ce que vous avez dit.
15:03 Est-ce que la France est prête à mettre ses capacités, son potentiel nucléaire à la disposition de l'Europe
15:10 afin qu'il fasse partie d'un plan de sécurité pan-européen ?
15:15 Le président de la République l'a redit récemment. La force de dissuasion française,
15:21 elle vise à protéger les intérêts vitaux de la nation.
15:25 Les intérêts vitaux de la nation ne se limitent pas aux seuls territoires nationals.
15:31 Il y a donc naturellement une dimension de voisinage et donc naturellement une dimension européenne.
15:36 Donc la France est prête à mettre ses capacités, son potentiel nucléaire à disposition de l'Europe ?
15:41 Je vous ai dit ce que le président de la République a rappelé.
15:44 Mais c'est ce que vous dites ce matin.
15:46 Le président l'a dit, les intérêts vitaux de la nation, on le comprend bien,
15:50 ne se limitent pas aux frontières administratives du territoire national.
15:55 Donc si un pays de l'Union Européenne était attaqué par la Russie, par exemple de Vladimir Poutine,
16:00 la France pourrait même utiliser son arme nucléaire de dissuasion ?
16:04 En matière de dissuasion, on ne sort d'une forme d'ambiguïté qu'à son détriment.
16:09 Je ne suis pas le ministre des Armées ni le président de la République.
16:12 Il s'est exprimé en dessinant les contours de ce qu'est notre force de dissuasion.
16:17 Quelles conséquences aurait selon vous la victoire de l'extrême droite le 9 juin ?
16:21 Oh, une conséquence très simple, c'est l'enlisement définitif de l'Union Européenne
16:26 et par voie de conséquence, son incapacité à se coordonner
16:30 pour, en soutien au peuple ukrainien, faire échec à Vladimir Poutine.
16:35 Je le rappelle à nos auditeurs, les élections européennes, c'est une élection proportionnelle à un tour.
16:41 Chaque voix compte. Il n'y a aucune élection dans laquelle votre bulletin de vote
16:45 compte autant que pour l'élection européenne.
16:47 Alors vous avez deux choix. Le choix de la majorité présidentielle,
16:52 ou en tout cas, le choix d'une force politique qui, en cinq ans, a repris l'Europe en main.
16:57 Vous n'êtes pas les seuls à défendre l'Europe.
17:00 Non, je défends notre Europe, c'est-à-dire une Europe qui, il y a cinq ans, était naïve
17:05 et sombrait dans l'impuissance, qui ne savait pas comment faire sur les travailleurs détachés,
17:09 sur la migration irrégulière, sur les géants du numérique,
17:13 et qui, en cinq ans, a pris un grand virage.
17:15 Et donc soit nous poursuivons dans cet esprit-là celui de la souveraineté et de la puissance
17:19 que la France a réussi à insuffler en Europe, soit au contraire,
17:23 nous nous tournons vers des partis qui se désintéressent complètement de l'Europe
17:27 et qui vont la ramener dans la situation antérieure, c'est-à-dire une Europe bloquée.
17:31 Est-ce que la France soutiendra Ursula von der Leyen, qui va être candidate pour sa succession ?
17:38 Vérons. Il faut d'abord que le Parlement européen soit réélu.
17:42 C'est du Parlement européen que naîtra la future Commission.
17:46 Mais est-ce que les députés européens français soutiendront Ursula von der Leyen ?
17:51 Pas tous. J'ai entendu que les parlementaires européens français de son propre parti, LR,
17:58 ne la soutenaient pas. Donc nous verrons. Ça a l'air compliqué.
18:02 Bon. Agriculture européenne. La PAC est-elle indispensable aux agriculteurs français ?
18:06 Évidemment. L'agriculture. Donc la PAC, c'est le premier budget européen
18:11 et la France en est le premier bénéficiaire, avec 9 milliards d'euros chaque année
18:15 qui bénéficient à 450 000 agriculteurs.
18:18 Regardez ce qui s'est passé au Royaume-Uni avec le Brexit.
18:23 En sortant de la politique agricole commune, ce sont des exploitations qui ferment,
18:28 ce sont des agriculteurs qui vendent leurs bêtes,
18:30 et ce sont des magasins où l'on ne trouve plus de tomates, de concombres ou d'œufs.
18:34 C'est un naufrage, l'agriculture au Royaume-Uni.
18:37 Vous ne trouverez pas un seul agriculteur de bonne foi en France qui veut sortir de la PAC.
18:41 Est-ce qu'il ne faut pas mieux répartir ces aides européennes en France ?
18:44 Ces aides de la PAC, qui sont injustes dans la répartition.
18:48 C'est ce que j'entends chez beaucoup d'agriculteurs.
18:52 La politique agricole commune, c'est un instrument très puissant,
18:57 mais il est évidemment perfectible. Il faut notamment débureaucratiser la PAC.
19:02 C'est d'ailleurs ce pourquoi la France, le président de la République,
19:05 le ministre de l'Agriculture, ont demandé à la Commission des mesures de simplification.
19:09 Elles ont été présentées en fin de semaine dernière.
19:12 Elles seront discutées aujourd'hui. Notre ministre de l'Agriculture sera à Bruxelles
19:16 pour commenter, ou en tout cas donner l'avis de la France sur les propositions qui ont été faites
19:22 et demander à aller plus loin.
19:24 Il faut la simplifier, il faut diminuer le nombre de contrôles.
19:28 Il faut tenir compte de la réalité des agriculteurs sur les règles concernant la PAC
19:34 et notamment les prairies. Il faut que lorsqu'il y a des catastrophes naturelles,
19:38 les fonds puissent être débloqués plus vite.
19:40 La Commission a enfin compris. Elle a apporté un certain nombre,
19:43 elle a mis un certain nombre de propositions sur la table.
19:45 Nous allons donner notre avis sur celles-ci, aujourd'hui à Bruxelles, par la voix de Marc Fesneau.
19:51 Les accords de libre-échange sont-ils indispensables, Jean-Noël Barraud ?
19:55 Bien évidemment qu'ils sont indispensables.
19:57 Donc vous êtes favorable aux accords de libre-échange ?
19:59 Je suis favorable aux accords...
20:00 Que tout soit clair.
20:01 Je suis favorable au commerce. Le commerce est indispensable pour l'agriculture française
20:06 qui est une agriculture exportatrice.
20:08 Regardez celui que nous avons signé avec le Canada.
20:11 C'est plus de 50% d'exportation supplémentaire.
20:15 Le CETA, c'est formidable. Ceci étant dit, désormais,
20:18 il nous faut, lorsque nous signons des accords de commerce,
20:21 obtenir des garanties de réciprocité.
20:24 Ça n'est pas le cas, par exemple, du traité avec le Mercosur,
20:29 qui a été négocié il y a 20 ans.
20:30 Et c'est la raison pour laquelle le Président de la République a dit
20:32 que nous ne pouvions pas le signer en l'état.
20:34 C'est le cas.
20:35 En revanche, de l'accord avec la Nouvelle-Zélande que nous venons de signer
20:38 et qui est un très bon accord.
20:39 Donc il faut bien sûr poursuivre la signature d'accords de commerce.
20:44 C'est indispensable pour nos agriculteurs.
20:45 Ce sont leurs débouchés.
20:46 Mais il faut que ces accords incorporent le principe fondamental de réciprocité.
20:50 On ne peut pas accepter en Europe des produits fabriqués dans des conditions
20:55 que nous n'acceptons pas.
20:57 Puisqu'on parle des agriculteurs, Jean-Noël Barraud,
20:59 je m'adresse au vice-président du Modem, Jean-Noël Barraud.
21:04 J'ai entendu le Premier ministre nous dire à l'Assemblée nationale
21:08 "tu casses, tu paies".
21:10 Mais faut-il appliquer cette règle aux agriculteurs ?
21:12 "Tu casses, tu paies".
21:14 - Je crois que traditionnellement, les agriculteurs, les paysans
21:19 sont particulièrement respectueux.
21:21 Ils leur arrivent de manifester.
21:23 - Non, non, non, Jean-Noël Barraud, ne manifeste pas ça.
21:25 Moi je vous dis, ce que l'on veut appliquer aux délinquants
21:30 à juste raison "tu casses, tu paies",
21:32 est-ce qu'on doit appliquer la même règle aux agriculteurs ?
21:36 - La loi s'applique à tout le monde.
21:38 - Donc même règle aux agriculteurs, "tu casses, tu paies".
21:40 - La loi s'applique à tout le monde.
21:42 Le principe qui est celui de la responsabilité
21:44 que le Premier ministre a évoqué...
21:47 - Donc quand le samedi matin, il y a des agriculteurs
21:49 qui cassent certains stands, et notamment de l'Union européenne,
21:54 je voulais en venir.
21:56 Ce sont ces agriculteurs qui doivent payer.
21:58 - Je regrette en tout cas que ce stand ait été détruit.
22:00 Je pense qu'on peut manifester son opinion,
22:04 y compris sa colère, sans aller jusqu'à détruire le stand.
22:07 - Mais qu'ils doivent payer.
22:08 - C'est la loi qui s'applique.
22:10 - Donc ils doivent payer, "tu casses, tu paies".
22:12 - "Ils", c'est un nom un peu générique.
22:15 J'imagine qu'il y a bien effectivement, dans cette affaire-là,
22:18 des responsables...
22:20 - Des casseurs.
22:21 - Oui, mais vous savez, dans ces cas-là, on est dans l'état de droit.
22:26 - Je suis bien d'accord, mais c'est très facile de dire à un délinquant
22:29 "tu casses, tu paies", c'est moins facile de dire à un agriculteur
22:32 "tu casses, tu paies".
22:33 Vous l'avez compris, et vous savez bien.
22:35 - Je crois qu'il faut effectivement faire un peu la part des choses.
22:39 Il y a dans le mouvement agricole et la colère paysanne
22:44 qui a touché la France, mais aussi beaucoup d'autres pays européens,
22:47 des revendications qui viennent de loin,
22:49 une souffrance qui vient de loin,
22:52 et à laquelle il faut accorder une forme de considération.
22:56 - Le pacte asile-immigration, je vais terminer avec cela.
22:59 Quand ouvriront ces fameux centres fermés,
23:02 près des frontières européennes,
23:05 pour renvoyer plus rapidement ceux qui n'obtiennent pas le droit à l'asile ?
23:10 - Le pacte asile-immigration, c'est un sujet majeur,
23:14 parce que quand nous sommes arrivés en responsabilité il y a 5 ans,
23:18 c'était un sujet qui était totalement enlisé,
23:22 alors même que cela faisait des années qu'on essayait d'y travailler.
23:26 Nous avons réussi, notre majorité au Parlement européen,
23:29 Valérie Hayet, dont on parlait tout à l'heure,
23:31 ont réussi à le faire sortir de terre,
23:33 et c'est une protection majeure pour l'avenir des frontières européennes,
23:37 puisque désormais il y aura ces centres fermés,
23:39 il y aura aussi un système... - Mais quand ?
23:41 - Il faut laisser le temps de se mettre en place,
23:43 ce sera quelques mois, quelques années...
23:46 - Ah voilà, quelques années, dites-moi l'immigration...
23:49 - Non mais c'est majeur, dites-vous bien Jean-Jacques Bourdin
23:53 que grâce au pacte asile-immigration, grâce à l'agence européenne IULISA,
23:59 que je visiterai lundi matin à Strasbourg,
24:02 nous aurons désormais un système d'information
24:06 qui permettra chaque fois qu'une personne entre dans l'espace européen,
24:09 de vérifier, de le faire entrer dans le système,
24:11 de manière à suivre s'il reste plus longtemps que prévu,
24:16 ou s'il excède la durée de validité de son titre de séjour.
24:19 Ce sera une véritable protection, après c'est un système informatique majeur,
24:23 c'est une transformation majeure de nos frontières,
24:25 elle va prendre un petit peu de temps,
24:26 mais lorsqu'elle sera en place, elle protégera des frontières.
24:29 - Avec l'Europe, c'est que tout prend toujours du temps.
24:33 - Mais vous savez, nous sommes un grand continent,
24:36 la première démocratie du monde,
24:38 et donc il y a un certain nombre de choses qui prennent du temps.
24:40 Après, moi je constate aussi qu'on nous a dit que dans certains domaines,
24:43 et en particulier la transition écologique, nous étions allés trop vite.
24:46 - Merci beaucoup Jean-Noël Barraud, il est 8h57, vous êtes sur Sud Radio,
24:51 vous êtes avec nous juste après, évidemment, les informations,
24:54 0826 300 300, on va en parler de plusieurs sujets, vous intervenez,
24:58 vous aurez la parole évidemment, comme tous les jours.

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