DB - 08-01-2024
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00:00 [Musique]
00:29 [Bruit de voiture]
00:43 [Bruit de la voiture]
00:59 [Bruit de voiture]
01:27 [Bruit de la voiture]
01:40 [Bruit de la voiture]
02:09 [Bruit de la voiture]
02:19 Bonjour David !
02:21 Bonjour patronne !
02:22 Vous faites toujours rire quand vous m'appelez comme ça !
02:25 La femme de mon patron c'est ma patronne !
02:27 Comment voulez-vous que je vous appelle ?
02:29 C'est moi Françoise.
02:31 Je vous fais un petit café ?
02:33 Volontiers patronne !
02:34 [Bruit de la voiture]
02:52 Il doit pas faire bien chaud la nuit à côté !
02:55 Pourquoi dormez-vous dans ce garage ?
02:57 Au lieu de prendre une chambre dans un hôtel.
02:59 Par économie.
03:00 Où est Mathieu ?
03:03 Il fait rien.
03:04 Quand je me suis réveillée ce matin, il était déjà parti.
03:07 Il a dû aller chez Dormain voir s'il y a du frais.
03:09 Il compte repartir ce soir ?
03:12 Bah s'il est allé chez Dormain, c'est pour repartir ce soir.
03:15 Ah !
03:17 Le café est prêt.
03:19 Je vais.
03:29 Merci.
03:31 [Bruit de la voiture]
03:33 Dupuis ?
03:34 Oui ?
03:35 Vous connaissez Mathieu mieux que personne ?
03:38 Oh ! Vous savez, quand deux hommes portagent la même cabine de camion pendant des années,
03:42 ils finissent par se connaître comme si c'était fait.
03:44 Je peux vous poser une question ?
03:48 En toute amitié.
03:49 Posez toujours.
03:50 Est-ce que mon mari parle quelques fois d'avoir donné la route ?
03:57 Il en parle tout le temps.
04:00 Vraiment ?
04:01 À chaque voyage, il dit que c'est le dernier.
04:03 Et est-ce que vous pensez que c'est le dernier voyage pour bientôt ?
04:10 J'en sais rien.
04:12 Ne dites pas la vérité.
04:15 Vous tenez tellement à la savoir la vérité ?
04:19 Oui.
04:20 Même si elle vous embête ?
04:22 Surtout.
04:25 Tant qu'il pourra tenir un volant, Mathieu ne s'arrêtera pas de rouler.
04:30 Il a quelqu'un sur la route ?
04:32 Non.
04:33 Vous, les femmes, vous ne voyez que les femmes quand il s'agit des hommes.
04:36 C'est beaucoup plus sérieux.
04:39 Si Mathieu ne veut plus quitter la route, c'est qu'il a peur.
04:43 De quoi ?
04:44 De s'ennuyer.
04:45 Avec moi ?
04:47 Merci.
04:48 Vous avez voulu la vérité. Vous l'avez.
04:53 Et si je l'avertis que s'il continue de rouler, je le quitte ?
04:58 Il continuera quand même.
05:00 J'en suis moins sûre que vous.
05:03 Je connais un bon moyen de le retenir.
05:07 De quel ?
05:08 La jalousie.
05:11 Essayez.
05:12 Mais comptez pas sur moi pour vous aider.
05:15 Non, il est trop tard. Mathieu est trop vieux. Il ne peut plus se passer de la route.
05:21 Vous voyez, comme c'est moteur trop chaud qu'on n'arrive plus à stopper,
05:24 il faut laisser tourner jusqu'à ce qu'il n'ait plus de gasoil.
05:26 Alors il s'arrête tout seul. Il commence à refroidir.
05:29 Compris patron ?
05:31 Eau.
05:39 Combien de tonnes ?
05:42 Où est-ce que je vais l'ivriquer ?
05:45 10 francs le kilo de verre à Marseille.
05:50 Parfumerie ? Je peux vous couper ça avec un lot de réfrigérateur.
05:53 Mais non, ça ne me sentira pas.
05:55 Lucette !
05:59 Je vais aller me reposer.
06:01 Je vais aller me reposer.
06:02 Je vais aller me reposer.
06:03 Mathieu ?
06:31 J'ai huit heures ce matin et j'attends pour avoir un frais.
06:34 Toujours rien.
06:35 On se veut venir.
06:36 Je suis arrivé exprès lors de l'ouverture pour être sûr de partir.
06:40 Même s'il n'y a qu'un frais pour toute la journée.
06:44 Il y en aura plusieurs.
06:47 Je l'espère pour toi quelques secondes, sinon tu resteras en rab.
06:50 Ces affrêteurs tous des voleurs.
06:58 Vous devrez tous les pendre.
06:59 Ils s'engraissent sur votre dos pendant des années.
07:03 Et quand vous leur apportez plus assez, vous les escrovez comme un chien.
07:07 Il ferait mieux de te taire.
07:09 Tu ne dois pas te mettre à défendre des affrêteurs, espèce d'ornéga.
07:13 Surveille tes paroles.
07:18 Bien sûr.
07:20 Tu leur passes la brosse aux affrêteurs.
07:22 Tu te trompes devant eux.
07:25 Alors tu ne peux pas comprendre qu'il y ait des routiers comme moi qui leur disent leur vérité.
07:28 Dernier avertissement, bourré.
07:31 Veux-tu la faire ou je te déçois ?
07:33 Monsieur Mathieu, vos papiers sont prêts.
07:35 Quoi ?
07:37 On ne l'a pas chargé en main ?
07:39 C'est M. Doma qui l'a dit.
07:40 Lâche.
07:43 Tu te caches pour faire ta cuisine.
07:46 Saleté.
07:47 Ordure. Sors de ton trou si tu es un homme.
07:50 Plus chalaud.
07:53 C'est toi qui as accepté.
07:54 C'est toi qui as accepté.
07:55 Qu'est-ce que tu fais là ?
08:15 Rien.
08:17 Tu n'as pas un fret ?
08:19 Si.
08:22 Alors, va charger au lieu de glander.
08:26 Tu veux me parler ?
08:27 Oui.
08:29 Je veux te parler.
08:31 Je veux te parler.
08:33 Je veux te parler.
08:35 Je veux te parler.
08:37 Je veux te parler.
08:39 Je veux te parler.
08:41 Je veux te parler.
08:43 Je veux te parler.
08:45 Je veux te parler.
08:47 Je veux te parler.
08:49 Je veux te parler.
08:51 Je veux te parler.
08:54 Oui.
08:55 J'ai deux mots à te dire.
08:59 Vas-y.
09:01 Prends tes mots doux.
09:03 Je t'écoute.
09:05 Explique-moi pourquoi
09:08 c'est toujours les mêmes qui repartent au site d'arrivée.
09:11 Et pourquoi c'est toujours les mêmes
09:14 qui attendent une semaine pour que tu les rafraîtes.
09:21 Parce que c'est moi la fratère.
09:24 Tu trouves ça juste ?
09:27 Je ne fais pas de justice.
09:29 Je fais des affaires.
09:31 Ça t'empêcherait de faire des affaires, de charger chaque routier à son tour ?
09:35 Oui.
09:37 Pourquoi ?
09:38 Parce que tous les routiers ne se valent pas.
09:41 Au volant d'un poêleur, tous les hommes se valent.
09:44 Tu sais bien que non.
09:46 Il y a les bons routiers, puis...
09:50 il y a les routiers comme toi.
09:51 C'est ce que c'est les bons routiers.
09:55 C'est ceux qui te graissent la patte pour avoir du travail.
09:58 Tu sais bien que ce n'est pas vrai, Beauvais.
10:01 Tu dis que pour avoir du travail, il faut te payer ?
10:04 Je n'y ai.
10:06 Rappelle-toi, Beauvais, il n'y a pas si longtemps,
10:10 quand tu ne tombais jamais en panne parce que tu entretenais ton camion,
10:13 quand tu respectais les horaires,
10:17 quand tu ne t'arrêtais pas à chaque relais pour boire,
10:19 jusqu'à plus savoir, trois fois, le chemin de Marseille.
10:22 Bref,
10:24 quand tu étais encore un homme et pas encore un ivrogne,
10:27 parce que je ne te donnais pas du fret chaque fois que tu arrivais.
10:30 Mais franchement, Beauvais,
10:33 parce que tu m'agressais souvent la patte.
10:36 Je serais peut-être dû commencer par là,
10:42 pour avoir du travail aujourd'hui.
10:45 Tu me donnerais un million par voyage que je ne te ferais plus confiance.
10:47 Tu m'as posé trop d'ennuis.
10:49 Alors tu n'as rien pour moi ?
10:51 J'aimerais partir ce soir.
10:53 Tu vois bien que les affrêteurs servent.
10:56 Pour passer par vous, par la porte.
10:59 Choisis.
11:01 Je n'ai pas besoin de manger.
11:03 Non, de boire.
11:06 Tu vas trop loin de moi.
11:08 Si au moins l'amour propre
11:13 pouvait refaire de toi l'homme que tu as été.
11:15 Tu me le donnais sa fraise sans commentaire.
11:18 Oui, je te le donne.
11:21 Mon souvenir du passé.
11:23 Ce sera le dernier, je t'avertis, si j'apprends que tu étais encore saoulé sur la route.
11:28 Tu n'auras pas trop grand-chose, mais c'est tout ce que j'ai pour les pochards comme toi.
11:32 Lucette,
11:35 établis-lui les papiers.
11:38 C'est pas le Pérou, vous savez.
11:39 Je m'en fous.
11:41 Tout ce que je veux, c'est être sur la route.
11:45 Je suis là.
11:46 Je suis là.
11:48 Je suis là.
11:50 Je suis là.
11:52 Je suis là.
11:54 Je suis là.
11:56 Je suis là.
11:58 Je suis là.
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