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Jean-François Copé, maire LR de Meaux, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la visite de Gabriel Attal au policier, de l'augmentation de la délinquance, du choix d'un Macroniste de la première heure à Matignon, des élections européennes et la menace Jordan Bardella.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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Jean-François Copé, maire LR de Meaux, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de la visite de Gabriel Attal au policier, de l'augmentation de la délinquance, du choix d'un Macroniste de la première heure à Matignon, des élections européennes et la menace Jordan Bardella.
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NewsTranscription
00:00 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour et bienvenue Jean-François Copé.
00:06 Bonjour.
00:06 Merci à vous d'être là. Vous êtes le maire LR de la ville de Mauve, vous êtes également ancien ministre à plusieurs postes.
00:13 Ma première question va justement au maire de Mauve, à l'élu local. Nous parlons beaucoup en ce moment du remaniement de l'éventuelle équipe gouvernementale de Gabriel Attal.
00:22 Qu'en disent les gens de votre ville, les habitants, tout simplement que vous côtoyez tous les jours ?
00:27 Écoutez, je ne suis pas leur porte-parole, mais je pense qu'il y a un intérêt évident pour la nomination d'un très jeune Premier ministre.
00:34 Je crois que c'est le plus jeune de la Ve République. Mais il ne faut pas non plus surestimer l'obsession des Français, en tout cas de nos administrés,
00:43 à se dire "Ouh là là, qui va être ? À quel poste ? " parce que je pense quand même que les gens sont assez désabusés par rapport à tout ce qui se passe depuis ces dernières années.
00:52 Et puis parce que l'absence de clarté politique, ça fait que les gens ont un peu décroché tout ça. Et c'est dommage parce qu'on en a beaucoup besoin de politique en ce moment.
01:01 On va en parler, et de clarté et de lignes politiques. Voici les mots de Gabriel Attal hier en déplacement dans un commissariat du Val-d'Oise.
01:08 Jean-François Copé, il n'y a pas de sécurité sans nos policiers. Les Français aspirent à l'ordre et à la tranquillité.
01:15 Est-ce que vous n'y voyez que des mots ou bien une véritable lucidité avec un diagnostic posé ?
01:20 Moi je pense qu'il a tout compris, Gabriel Attal. Moi je le connais bien, je l'ai vu assez souvent, je vois bien comment il raisonne, je vois aussi comment il a progressé.
01:29 En réalité, aujourd'hui, on a avec Gabriel Attal quelqu'un qui a parfaitement compris que la priorité numéro un, l'attente numéro un des Français,
01:40 et que la priorité numéro un du pays, c'est le rétablissement de l'ordre. C'est cette idée d'autorité.
01:46 Il l'a montré à l'école, ce n'est pas un hasard s'il a démarré par la baillard. Certes, il y a un côté symbolique, il ne faut pas s'arrêter au symbole,
01:52 mais il y a évidemment un besoin de retour à l'ordre dans la rue, à l'école, dans les comptes aussi.
01:59 Donc ça, je pense que de ce point de vue, il a parfaitement compris les enjeux et il voit bien que ça dépasse telle classe sociale, telle région.
02:08 Tout le monde est concerné et tout le monde est très inquiet. Le vrai sujet, c'est est-ce qu'il a les moyens politiques de le faire ?
02:14 Et c'est tout l'enjeu de ce que nous voyons aujourd'hui.
02:17 On va vous poser la question sur les moyens politiques et la ligne politique.
02:20 Mais est-ce que vous dites là qu'il y a alors, si je vous entends bien, une rupture ?
02:23 On se souvient des mots d'Elisabeth Borne sur le sentiment de la violence qui augmente pour prendre le domaine sécuritaire.
02:29 Est-ce que vous y voyez une rupture ?
02:31 Quand beaucoup y voient une continuité et un macronisme qui en remplace un autre.
02:34 Moi, je n'ai pas réagi particulièrement au départ de Mme Borne.
02:37 Évidemment, je respecte tout à fait la personne, mais c'est une erreur de casting majeur.
02:42 On ne nomme pas une première ministre de gauche dans un moment où la France attend une politique de droite.
02:48 Alors, quand on dit ça, ça fait genre sectaire. J'ai horreur du sectarisme.
02:52 Je pense que c'est la forme la plus aboutie de la bêtise humaine, le sectarisme.
02:56 Ce n'est pas mon sujet. Mon sujet, c'est qu'il y a eu des moments dans l'histoire de France où il fallait probablement des réformes de gauche.
03:01 Je pense que quand Mitterrand a été élu, j'étais très jeune, déjà pas de gauche, mais objectivement, il fallait décentraliser le pays.
03:08 La droite ne le faisait pas. Il fallait libéraliser l'audiovisuel.
03:10 La droite ne le faisait pas. Pour prendre ces deux exemples, il y en a probablement d'autres.
03:14 Après, il y a eu des choses catastrophiques, mais c'est un autre sujet.
03:17 Aujourd'hui, les grandes attentes, c'est le rétablissement de l'ordre dans les finances publiques, dans la rue, dans l'école.
03:24 C'est un homme venant de la gauche, Gabriel Attal, qui assume ce besoin d'ordre d'autorité.
03:31 Je vais vous dire une chose. Je pense qu'il a probablement démarré à gauche, mais qu'il ne l'est plus du tout.
03:36 Je me trompe peut-être, mais il ne l'est plus du tout. Alors que Mme Borne a été à contre-emploi.
03:40 En plus, je pense que pour elle, ça a dû être un cas de conscience. On lui a demandé de faire deux réformes de droite.
03:44 Les retraites et l'immigration, ce qui est quand même le summum de la perversité, de lui imposer ça.
03:51 Peu importe. Cette page est aujourd'hui tournée.
03:54 Mais il faut évidemment un virage à droite, encore une fois, parce que les circonstances l'exigent.
03:59 Quand vous voyez la situation, les enjeux géopolitiques de 2024, que ce soit l'Ukraine, le Proche-Orient,
04:07 que ce soit le contexte économique qui en découle, qui est extrêmement inquiétant, avec les crises de l'énergie,
04:14 la crise du logement dont personne ne veut parler, tout ça a des conséquences directes.
04:18 Et la conséquence directe de ces enjeux politiques, regardez l'explosion des taux d'intérêt.
04:23 Donc on a besoin d'avoir à la tête du gouvernement une équipe qui prend en main ces sujets.
04:29 Prend en main ces sujets. A-t-il les moyens, justement, de ce réarmement que vous appelez de vos voeux ?
04:33 D'ailleurs, c'est un mot que vous aviez utilisé depuis très longtemps.
04:36 Depuis très longtemps. J'ai vu que M. Macron l'avait utilisé. Je n'ai pas de droit d'auteur. Je suis ravi que...
04:40 Alors les mots, c'est bien. Les blagues, c'est mieux.
04:42 Donc réarmement, sécurité, réarmement sur le pouvoir d'achat. On le voit dans notre sondage CSA Europe 1, C News, JDD.
04:47 Évidemment, on connaît ces priorités.
04:49 Qu'est-ce qui fait aujourd'hui que ce jeune Premier ministre, pour lequel je vois que vous avez une forme d'admiration, de sympathie, pourrait changer la donne ?
04:57 Je ne sais pas.
04:58 Parce que sur le plan de la majorité relative, elle ne va pas changer ?
05:02 Je vais vous dire, je ne sais pas répondre à votre question parce que les mots sont là.
05:07 Ce n'est pas la première fois, d'ailleurs. Il faut bien le reconnaître qu'on est sur sa fin.
05:11 Mais les conditions politiques ne sont pas réunies. Et c'est tout le problème.
05:14 Moi, j'en ai presque un peu marre, d'ailleurs, de le dire. Je n'arrête pas de le dire.
05:18 La Ve République fonctionne sur une clé, la majorité absolue.
05:23 Vous n'avez pas de majorité absolue. Le président de la République peut dire tout ce qu'il veut.
05:28 Il ne peut pas exercer la plénitude de ses fonctions.
05:32 Vous savez que dans le monde démocratique, le président de la République français, c'est celui qui a le plus de pouvoir, en fait.
05:39 Beaucoup plus que le président américain qui doit composer avec le Congrès,
05:42 beaucoup plus que le chancelier allemand, les coalitions, etc.
05:46 Mais à une condition, c'est d'avoir la majorité absolue.
05:48 Alors, c'est pour ça que vous vous avez plaidé, Jean-François Copé, pour un pacte de gouvernement avec les LR,
05:55 ce qui aurait peut-être aidé à élargir cette majorité relative.
06:00 Est-ce que vous y croyez encore ? Est-ce que vous croyez que Gabriel Attal est capable aujourd'hui de transgression,
06:05 peut-être de vous appeler vous ou quelqu'un d'autre ?
06:07 Moi, là-dessus, je suis d'autant plus pour en parler que je ne suis pas candidat.
06:10 Est-ce que ça se dit souvent quand on entend ?
06:12 Oui, mais non. D'accord.
06:13 Enfin, en tout cas, moi, là-dessus, mon point, il est d'essayer vraiment, à la place qui est la mienne,
06:18 de poser ce débat et de demander à chacun de l'entendre.
06:21 On n'est pas à 24 heures près pour faire ce gouvernement, en fait.
06:24 Je sais qu'à chaque fois, il faut que ça soit fait dans la journée.
06:27 Et ça permet à des tas de noms de sortir dans tous les sens.
06:30 C'est sympathique, mais non, ce n'est pas le sujet.
06:33 Le sujet, c'est de prendre un petit peu plus de temps, ce n'est pas très grave,
06:36 pour rencontrer les patrons des forces politiques de droite
06:39 et de leur proposer une modification du projet parce que les Français le demandent.
06:45 Ils ne l'ont pas donné de majorité absolue aux macronistes.
06:48 Les macronistes doivent l'entendre.
06:49 Il y a des millions de Français de droite qui ont voté pour Emmanuel Macron.
06:53 Vous me dites qu'ils doivent l'entendre.
06:54 C'est-à-dire, à vous comprendre, Emmanuel Macron n'a toujours pas retenu les leçons des dernières législatives ?
06:58 Ça, je ne sais pas, mais en tout cas, il y a une chose que j'ai constatée,
07:00 c'est que depuis des mois et des mois, on dit que ça ne marchera pas
07:03 parce qu'il y a des macronistes de gauche
07:04 et que donc ça va éclater la majorité.
07:06 Alors tout le monde dit, moi je ne sais pas, je ne connais pas les macronistes de gauche.
07:09 On dit que ce sont des millions de députés à l'Assemblée,
07:11 ils sont de gauche, ils ne voudront rien.
07:13 Bon, il y a eu un test, quand même, en nature avec l'immigration.
07:16 On a dit, vous allez voir ce que vous allez voir.
07:17 On n'a pas été déçus.
07:19 Cette loi, elle est passée.
07:20 Les macronistes de gauche, on les a...
07:22 Avec un peu de vaisselle cassée.
07:23 Un peu, oui.
07:24 Un ministre démissionnaire, le président de la commission, Sacha Ollier.
07:27 Excellent.
07:28 Vous avez tout à fait un ministre démissionnaire.
07:30 Au début, on nous a dit, ils avaient même dîné ensemble.
07:32 On va partir, c'est insoutenable.
07:34 Ils se roulent par terre pour rester au gouvernement aujourd'hui.
07:36 Bon, donc je propose que tout le monde se détende avec ce concept de macronistes de gauche
07:40 et qu'on regarde l'état de l'opinion.
07:42 Et qu'on se dise que vu l'état de l'opinion et des attentes,
07:45 c'est bien que quelque part, les Français, ils ont peut-être raison
07:48 de dire qu'ils veulent le rétablissement de l'ordre.
07:50 Je suis maire de Maux, je peux témoigner que,
07:53 et alors même que chez nous, on a une police municipale nombreuse,
07:56 armée, des caméras de vidéosurveillance partout,
07:59 la police nationale nous dit, on n'a pas assez d'effectifs.
08:01 Il nous manque des OPJ, il nous manque des enquêteurs,
08:04 il nous manque des gardiens de la paix.
08:06 Tout ça parce qu'on est dans un contexte extraordinairement tendu
08:10 et que cette situation, elle est liée au fait qu'on est dans le haut en même temps.
08:13 Et ça n'est pas tenable.
08:15 Mais alors, si on se place du côté des LR, Jean-François Copé,
08:18 on a du mal à comprendre votre appel, parce que de quels LR parlez-vous ?
08:22 En recevant ici même Éric Ciotti, Olivier Marlex, François-Xavier Bellamy, Nadine Morano,
08:27 c'est pas du tout leur projet. Alors pas du tout, du tout.
08:29 Mais vous savez, c'est pas aux Républicains de commencer.
08:34 Donc il y a un moment, il faut arrêter tout ça.
08:36 Ils ne sont pas décideurs.
08:38 Notre famille politique, elle n'a pas gagné les élections.
08:40 Elle est dans le paysage politique, à une place qui d'ailleurs est injuste
08:46 par rapport à la réalité des attentes des Français.
08:48 Mais sur la loi immigration, ils ont été faits de sorte.
08:50 Bah évidemment, mais bien sûr.
08:52 Donc mon point, il est de dire qu'il appartient au Premier ministre,
08:56 mais ça ne peut se faire que si le Président veut bien bouger un peu là-dessus,
08:59 de les réunir et de leur dire "on va changer notre feuille de route gouvernementale,
09:03 on va la faire avec vous, vous allez rentrer dans la majorité
09:06 parce que vous y aurez du poids politique, des places".
09:09 Ça ne peut pas être juste du débauchage individuel.
09:11 C'est ça qui doit faire la différence.
09:13 C'est à ces conditions qu'il pourrait y avoir un réarmement éventuel.
09:16 C'est à ces conditions que le quinquennat peut être sauvé, en fait.
09:19 C'est la seule.
09:20 Et les Français, surtout.
09:21 Mais le quinquennat pour les Français.
09:24 Bon, alors après, il y a un autre élément qu'il faut avoir à l'esprit,
09:27 dont personne ne parle alors qu'il est majeur,
09:29 c'est que les cinq mois qui viennent, six mois qui viennent,
09:31 vont être consacrés aux Jeux Olympiques.
09:33 Et que c'est un gouvernement de mission qu'il nous faut.
09:35 On verra bien après les réformes de structure, on ne va pas se mentir.
09:38 Les cinq mois qui viennent, on ne va pas faire des réformes incroyables,
09:40 on est sur les Jeux Olympiques.
09:41 On est aussi sur les Européennes.
09:43 Bien entendu, les Européennes.
09:44 Mais les Européennes, c'est un rendez-vous électoral
09:46 dans lequel on doit poser les bases de ce qu'on veut pour l'Europe de demain.
09:50 Justement, parlons-en.
09:51 Certains ont vu, en tout cas, étaient présentés, peut-être pensés comme cela,
09:55 Gabriel Attal, comme étant l'arme anti-Jordan Bardella,
09:58 pour contenir la progression du RN, qui il est vrai,
10:01 en termes d'intention de vote dans les sondages, est assez conséquente.
10:04 Qu'en pensez-vous ?
10:05 Je pense que le sujet, il n'est pas Jordan Bardella aux Européennes, en fait.
10:10 Le sujet, il est Marine Le Pen en 2027.
10:12 C'est la plus grande menace pour vous ?
10:14 Je ne sais pas si c'est un pays dont la présidente serait issue d'une famille
10:20 ou celle de l'extrême droite.
10:21 C'est un sujet quand même majeur.
10:23 Je ne sais pas, parce que moi, j'ai interrogé il y a quelques semaines
10:25 un ancien ministre que vous connaissez bien, qui est Luc Ferry,
10:29 et qui m'a dit ici même que Marine Le Pen n'est ni raciste ni antisémite.
10:32 Elle fait partie de la droite populaire et républicaine.
10:35 D'accord, écoutez, c'est Luc Ferry.
10:36 Moi, je n'ai pas de problème avec ce qu'il dit.
10:38 Enfin, j'ai un problème avec ce qu'il dit,
10:40 je n'ai pas un problème avec Luc Ferry lui-même, que je connais bien et que j'aime bien.
10:43 Mais je ne partage pas cet avis.
10:44 Le problème n'est pas de savoir si Mme Le Pen est antisémite ou raciste, etc.
10:48 Par contre, quand même, c'est pas important pour une candidature à la présidentielle.
10:52 Non, je vais vous dire pourquoi ce sujet n'est pas celui-là.
10:55 Parce que la France n'est pas une page blanche.
10:57 Parce que l'histoire de France n'est pas une page blanche.
10:59 Et qu'il y a des courants politiques en France.
11:01 Être de droite, ce n'est pas la même chose que d'être d'extrême droite,
11:03 ou d'extrême gauche, ou de gauche.
11:05 Mais c'est quoi être d'extrême droite ? Être factieux ?
11:07 J'arrive.
11:08 Que le parti socialiste se soit dévoyé en faisant l'alliance avec l'extrême gauche,
11:11 fait qu'il a, de mon point de vue,
11:13 il s'est totalement déshonoré par rapport à son histoire.
11:16 Être d'extrême droite, c'est avoir et défendre des idées,
11:19 qui sont ce qu'elles sont, mais qui ont une connotation historique parfaitement identifiée.
11:23 Laquelle par exemple ?
11:24 Qui est celle du rejet, qui est celle de la désignation de bouc émissaire.
11:27 Et quelle ? Vous avez aujourd'hui, mais vraiment pour éclairer nos auditeurs et nos spectateurs...
11:31 Mais écoutez, je regrette juste qu'on ait pas plus de temps pour le faire,
11:34 parce que c'est un vrai sujet.
11:35 Je pense que être d'extrême droite aujourd'hui,
11:38 c'est construire un socle idéologique
11:41 exclusivement fondé sur l'idée que
11:44 c'était mieux avant,
11:46 et que si c'est moins bien aujourd'hui, c'est parce qu'il y a des boucs émissaires
11:49 que l'on doit combattre,
11:50 et on n'est donc pas dans une logique de responsabilité et de rassemblement
11:53 pour prendre des réformes qui sont longues à prendre.
11:56 On joue sur les passions, et on joue sur les passions
11:59 systématiquement pour caricaturer les faits
12:01 et faire croire aux Français que la résolution des problèmes est facile.
12:04 Donc la plus grande menace pour vous, pour Jean-François Copé, c'est Marine Le Pen aujourd'hui ?
12:08 Autant que l'extrême gauche.
12:10 D'accord, donc vous mettez sur le même plan Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon.
12:13 Pourquoi vous ne nommez pas ?
12:15 Ah si bien sûr, j'ai aucun problème.
12:17 Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, vous n'êtes même pas en train de combattre ?
12:19 Mais c'est Jean-Luc Mélenchon et tout son orchestre
12:21 qui sont dans un travail de déstabilisation
12:23 et qui tiennent des propos absolument indignes
12:26 par rapport aux valeurs de la République,
12:28 notamment pour ce qui concerne l'antisémitisme, mais pas seulement,
12:31 et du côté de l'extrême droite,
12:33 où même s'il y a une formule, une stratégie de la cravate au Parlement,
12:38 à l'extrême droite on se banalise,
12:41 on dit qu'on aime bien le dialogue, etc.
12:45 La réalité c'est qu'il y a une origination des familles politiques.
12:49 D'accord, mais pardonnez-moi, est-ce qu'on est responsable,
12:52 aujourd'hui, Marine Le Pen est responsable de ce qu'a été le parti et son père ?
12:56 C'est ça ce que vous lui reprochez ?
12:57 Mais ce n'est pas qu'elle est responsable, c'est qu'elle est l'incarnation d'aujourd'hui.
13:01 J'ajoute par ailleurs qu'elle a un programme économique
13:03 qui n'est pas du tout celui de la droite.
13:05 C'est un problème de gauche, de vraie gauche.
13:07 C'est un problème socialiste.
13:08 Dans tous les domaines, fiscal, économique, social, etc.
13:13 Bon, donc on n'est pas là-dessus.
13:15 Moi mon point aujourd'hui, il est de voir comment la droite de gouvernement
13:19 peut retrouver ces millions de Français de droite,
13:22 ces millions de Français de droite qui ont voté Macron.
13:24 Sinon ?
13:25 Sinon, ben c'est évidemment…
13:27 Que reste-t-il de cette droite LR ?
13:29 Ben rien, elle est déjà très mal.
13:31 J'ajoute que dans l'arc républicain de la droite de gouvernement qui dépasse LR,
13:35 ils avaient déjà six candidats quand même.
13:37 L'arc républicain, vous vous le maintenez ?
13:39 L'arc républicain, c'est la droite de gouvernement, oui.
13:41 Ben c'est 25% des voix normalement.
13:43 Donc aller chercher ailleurs, vous excluez des millions de Français.
13:46 Mais je serais ravi que d'autres millions de Français nous rejoignent,
13:50 mais il faut qu'ils nous rejoignent dans la cohérence.
13:52 Je rappelle qu'il y a deux tours à l'élection présidentielle.
13:54 Le premier tour, il faut être en finale, et au deuxième on rassemble.
13:57 Bon, sinon ça ne marche pas.
13:59 Alors à force de vouloir se recroqueviller, tout ça c'est bien gentil,
14:02 mais on n'est pas au deuxième tour.
14:04 Je me rappelle que si Valérie Pécresse avait fait 10-12%,
14:07 c'est pas le maximum.
14:09 Mais Emmanuel Macron n'était pas au deuxième tour.
14:11 On avait une finale Mélenchon-Le Pen, on aurait été malin.
14:13 Donc l'objectif aujourd'hui...
14:15 Vous aurez fait quoi d'ailleurs ?
14:16 Ben écoutez, je vais vous dire là, très franchement,
14:18 je propose d'éviter d'aborder les scénarios catastrophes
14:22 et de tout faire pour les éviter pour l'avenir.
14:24 Mais je vous le soumets parce que justement tout doit être fait pour l'empêcher.
14:27 Et aujourd'hui, notre point, il est de faire en sorte que la droite de gouvernement,
14:31 qui est capable de proposer des réformes, elle le fait, elle l'écrit,
14:34 elle soit réincarnée.
14:35 Mais aujourd'hui, on a six candidats à la présidentielle à droite.
14:38 Parce que si vous ajoutez à nos candidats chez nous à LR,
14:42 Laurent Wauquiez, David Lyssenaar, Xavier Bertrand,
14:46 mais vous pouvez rajouter aussi Bruno Le Maire, Édouard Philippe,
14:49 peut-être Gérald Darmanin, vous avez raison, peut-être d'autres.
14:54 En réalité, c'est de la folie. C'est de la folie.
14:56 Et donc face à cette situation, on doit poser ces problèmes.
14:59 Et on va certes là avoir six mois sur les Jeux olympiques.
15:02 Il faut qu'on soit rassemblés dans notre pays et que ça marche.
15:06 Parce que c'est notre enjeu d'image mondiale.
15:09 Mais ensuite, il va falloir se reposer tous ces problèmes et ne pas se tromper de combat.
15:13 En un mot, deux. Donc Jean-François Copé, la plus grande qualité pour vous
15:17 concernant Gabriel Attal est peut-être un reproche moins de défaut.
15:20 Écoutez, enfin sa plus grande qualité, je pense que c'est quelqu'un
15:23 qui a la qualité d'être très ouvert d'esprit, d'être capable d'écouter,
15:27 de dialoguer, de comprendre qu'il a l'âge de ses artères.
15:30 Et donc il a besoin d'apprendre. Et je pense que ça, c'est un rendez-vous
15:33 d'humilité qu'il ne doit pas perdre. Sinon ça peut lui coûter
15:36 terriblement cher en termes d'efficacité et d'image.
15:39 - Il va falloir le défaut aussi. - Voilà, exactement.
15:41 Et donc du coup, c'est le défaut qui va avec. C'est de rester les pieds sur terre
15:44 autant qu'on le peut et de ne jamais oublier d'une certaine manière d'où l'on vient.
15:49 - C'est un maire qui le dit. Merci Jean-François Copé.
15:52 C'était votre grande interview ce matin sur Europe 1 et C News. Et à bientôt.
15:55 - Merci Sonia, merci Jean-François Copé.