Avec Richard Dacoury, ancien basketteur pro, international français, et Pierre Fredenraich, ancien journaliste.
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00:00 C'est un voyage humaniste pour le sport français qui est organisé aujourd'hui
00:03 direction Auschwitz en Pologne. On en parle avec deux organisateurs de ce voyage.
00:08 Nous sommes avec l'ancien basketeur Richard Dakoury. Bonjour à vous.
00:11 Bonjour.
00:11 Bienvenue sur Sud Radio. Pierre Fredenreich est avec nous également. Bonjour à vous.
00:15 Bonjour.
00:15 Ancien journaliste également. Pourquoi ce voyage ? Pourquoi aujourd'hui ?
00:20 Pourquoi avec le monde du sport ? Pierre Fredenreich.
00:22 En fait, vous avez raison. On aurait dû le faire déjà il y a très longtemps.
00:24 Et probablement ça aurait été bien plus utile.
00:26 Eh bien, il était temps. Il était temps. C'est partie d'une idée, en fait d'un choc que Richard Dakoury a eu en visionnant un film, en l'occurrence Simone.
00:35 Et on s'est dit à la sortie de cette projection qu'il y avait probablement une petite contribution,
00:41 modeste contribution dans la lutte contre les discriminations, dans la lutte contre les violences qui sont de plus en plus radicales.
00:47 Et on le voit bien avec les événements récents à quel point les actes antisémites se sont multipliés.
00:52 Et Richard et moi avons eu envie de mobiliser les copains de Richard, les champions, pour aller à la découverte de ce lieu d'abomination raciale qui n'est qu'à deux heures et demie de Paris.
01:01 Exactement, à deux heures et demie de la capitale. Alors j'ai presque envie de vous dire, Richard Dakoury, vous avez tout à fait raison.
01:06 Ce sont des bons motifs, mais ça vaut pour tout le monde et pas seulement pour les sportifs. Pourquoi le sport en particulier ?
01:11 Parce que je suis sportif, parce que j'ai une famille, des amis que je peux toucher très facilement,
01:17 qui ont aussi l'oreille des jeunes, l'oreille du grand public.
01:22 C'est ça le plus important.
01:23 Exactement. Donc je pense que ce sujet qui est importantissime, la lutte contre tous les racismes, contre l'antisémitisme, contre les discriminations,
01:30 on doit absolument en faire écho de manière aussi forte que possible. Et qui mieux que les sportifs aujourd'hui sont capables de le faire ?
01:39 Exactement. En tout cas, ils ont l'oreille des jeunes. Ça tombe bien, un récent sondage auprès des 18-24 ans montrait une connaissance de plus en plus relative
01:46 des faits relatifs à la Shoah. Vous le constatez vous-même quand vous discutez avec des jeunes ?
01:50 Sa mémoire se perd ?
01:52 Oui, en tout cas, on le ressent comme tel. Moi, j'ai beaucoup d'enfants et des petits-enfants. On se rend compte que
01:59 tous ces sujets se perdent petit à petit, pour peu qu'ils ne soient pas relayés dans leurs propres familles, par leur entourage.
02:06 Parce qu'il y a aussi ce phénomène-là qui est important, aussi, à l'éducation. C'est pour ça que vous parliez de ce voyage,
02:11 de ce voyage humaniste, c'est aussi un voyage pédagogique. Et cette démarche, pour nous, en tout cas, elle est importante.
02:17 Donc on va essayer, grâce à vous, grâce aux médias, grâce à l'écho qu'on aura sur toutes les antennes, de créer un dialogue,
02:27 de recréer un dialogue, de remettre un petit peu à surface ces actes abominables qui ont eu lieu il n'y a pas si longtemps que ça.
02:36 C'est terrible quand on y pense. Et qu'il ne faut absolument pas oublier, il faut s'inspirer, enfin s'expirer en tout cas,
02:41 de ne pas oublier pour ne pas répéter ces actes-là. On se rend compte autour de nous qu'on est en train de banaliser l'antisémitisme,
02:47 on est en train de banaliser la violence, et ça, c'est insupportable.
02:49 - Elle se perd quand elle ne se conteste pas. Parce que bien davantage encore, il y a aujourd'hui des gens qui revisitent l'histoire.
02:56 - On a de la révision historique de toute façon, on en a beaucoup parlé. Il suffit d'aller aussi sur les réseaux censures.
03:00 On en a beaucoup parlé sur De Radio notamment, des propos antisémites tenus par des internautes lambda à l'abri de leur anonymat, pensent-ils.
03:08 Ça c'est quelque chose qui a tendance à exploser en ce moment.
03:11 - C'est affreux, c'est clairement affreux, c'est abject. Et c'est pour ça que moi je suis très sensible à la démarche de Richard.
03:16 Richard est mobilisé et ils sont peu les grands champions à se mobiliser.
03:19 - Ça c'est vrai. Sur un sujet pareil, qui seront les champions avec vous ?
03:22 - Écoutez, il y en a beaucoup. Je suis heureux de ceux qui nous ont fait confiance et qui ont pu se libérer pour faire ce voyage.
03:32 Les noms sont encore en train d'évoluer jusqu'à dimanche.
03:36 - Il y a encore de la place dans l'avion, donc justement vous avez raison de le dire.
03:38 - Peu de place dans l'avion. Et c'est très bien. Les cités, je pense que surtout, ils nous ont fait confiance.
03:45 Ils ont fait confiance en disant "écoute Richard, on t'accompagne, c'est quelque chose qui est important pour nous".
03:52 Mais on le fait à titre personnel. Donc moi je prends ma responsabilité de communiquer grâce à vous.
03:58 Je leur laisse le soin de le faire s'ils le voudront.
04:01 - Et ça c'est pour les sportifs qui vous accompagneront.
04:04 Parlons maintenant de ceux à qui s'adresse le message de ce voyage.
04:07 Ce sont notamment les jeunes, ceux qui suivent les sportifs.
04:09 Quel message vous leur portez ?
04:11 - En fait, en réalité, c'est parce qu'on va visualiser l'effroi qu'on est capable de la restituer.
04:15 Et l'éducation est la seule arme contre les discriminations.
04:18 Richard, il est là pour ça. Et c'est bien pour ça qu'à un moment, nos héros, ce sont nos athlètes.
04:23 Et nos athlètes ont cette capacité d'évangéliser.
04:25 - Exactement. Évangéliser, rappeler en tout cas l'horreur, se confronter à l'horreur pour qu'elle ne revienne pas.
04:29 Merci à tous les deux. - Merci.
04:31 - Je ne vais pas vous souhaiter bon voyage parce que c'est une épreuve dont on ne revient pas indemne.
04:34 Il faut quand même bien le dire, la visite du camp d'extermination d'Auschwitz.
04:37 Merci à vous en tout cas Richard Dacoury, ancien basketeur, et Pierre Fredenreich, ancien journaliste.
04:42 A bientôt l'un et l'autre sur Sud Radio. - Avec plaisir.
04:44 notamment cette année de Jeux Olympiques quand même.
04:46 C'est un rendez-vous pour le monde du sport.