Le volley, sport invisibilisé en France ?

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Transcript

00:00On parlait des succès que nous rencontrons, il y en a un qui risque de se produire encore ce soir puisque notre équipe de France

00:05de voler affronte ce soir son grand rival italien, c'est à 20h et accessoirement on joue pour une place

00:11en finale et les bleus sont de grands survivants après une victoire

00:14spectaculaire face à l'Allemagne en quarts de finale où l'équipe de France était menée 2-7-0 avant de l'emporter finalement 3-2 mon cher Joseph.

00:21Exactement Maxime, on va en parler avec Eric Tanguy, président de la Fédération Française de Voler, bonjour !

00:26Bonjour. Merci beaucoup d'être avec nous sur ce radio, bon quand on regarde le quart de finale de cette équipe de France

00:32finir par nous rendre fous, elle est vraiment particulière cette équipe, mais c'est un peu des survivants, c'est ça ?

00:39Ben disons que le quart de finale n'a pas été le match le plus facile qu'on ait eu à jouer puisque l'équipe d'Allemagne a

00:44joué vraiment à un niveau

00:46très inhabituel par rapport à leur niveau

00:49sur lequel ils jouent normalement et ils ont vraiment été très physiques, très techniques, ils ont très très bien joué et on a failli

00:56passer à la trappe.

00:57Ouais on a failli passer à la trappe, mais on n'est pas passé à la trappe cette équipe, elle semble avoir un petit supplément d'âme en fait.

01:03C'est ça, mais en fait la force de cette équipe c'est son collectif,

01:08alors le Voler est un sport collectif par excellence bien sûr, mais leur force c'est le collectif, ils savent dans les moments les plus désespérés

01:15trouver les ressources pour donner le meilleur d'eux-mêmes

01:19et renverser un match comme ils l'ont fait encore contre l'Allemagne puisqu'on est mené 2-0 et on finit par les battre 3-2

01:24pour notre plus grand joueur. Avec une ambiance absolument incroyable, il y a toujours quelque chose qui se crée, vous le confirmez, vous avez pu

01:32assister à ces matchs-là et il se passait quelque chose de particulier, je sais pas si le public a pu participer à ça, mais cette équipe

01:39semblait un peu apathique sur les deux premiers sets et effectivement l'Allemagne jouait extrêmement bien,

01:44mais est-ce que c'est le public aussi qui a pu permettre aux joueurs de se libérer un peu ?

01:49Le public qui a contribué, bien évidemment on dit souvent que le public c'est le septième homme, donc

01:54bien sûr une ambiance comme ça, nos joueurs sont habitués un petit peu à jouer dans des salles

01:59où il y a une forte ambiance, alors souvent c'est contre nous, là pour une fois c'est avec nous, mais on a eu des matchs en France

02:04lors de la VNL à Orléans avec 9000 spectateurs

02:08qui soutenaient l'équipe de France et donc

02:11voilà, mais c'est un élément supplémentaire et je pense que c'est aussi un élément de motivation pour nos joueurs qui ne veulent absolument pas décevoir

02:18leur public et se sont dit qu'on ne pouvait quand même pas

02:21s'arrêter là dans la compétition sur un 3-0

02:24face à l'Allemagne qui est une équipe qu'on a plus souvent battue que nous avons eue dans l'histoire du volley.

02:28On rappelle que cette équipe-là, c'est pas n'importe qui, nos volleyeurs sont champions olympiques

02:33en titre, alors par contre ça va être un match un petit peu particulier pour une certaine personne, c'est le sélectionneur

02:40parce que notre sélectionneur il est italien, il s'appelle Andrea Gianni, ça va être particulier quand même pour lui ?

02:46Je pense que c'est un challenge parmi d'autres et en tout cas Andrea Gianni est focus

02:52sur l'objectif et fera le maximum pour battre l'Italie, même si c'est une équipe dans laquelle il a joué

02:58il y a quelques années, il est très ami avec l'entraîneur

03:03italien aussi, mais en fait sur le terrain il n'y a plus d'amis, il n'y a plus que des adversaires.

03:07Effectivement, on espère qu'il va être à fond français et vu le travail qu'il fait, on n'en doute pas vraiment, par contre

03:15Eric Tanguy, président de la fédération française de volley, c'est vrai que c'est assez atypique d'avoir un sélectionneur qui n'est pas forcément

03:21français, dans le rugby par exemple on avait refusé d'avoir des sélectionneurs anglais,

03:26dans le volley vous avez passé le pas parce qu'il y avait eu aussi un brésilien, Bernardo Rocha, qui avait été sélectionneur,

03:33pourquoi avoir fait le choix de faire appel à des étrangers ?

03:36Ce n'est pas un choix de vouloir absolument un étranger, lorsque

03:41Laurent Thilly

03:42a pris un petit peu sa retraite de l'équipe de France en tant qu'entraîneur, partant sur un titre olympique,

03:47après avoir passé neuf ans à la tête de l'équipe de France, en fait on a

03:50publié un petit peu une offre d'emploi, un appel d'offres pour trouver un sélectionneur,

03:55et en fait on s'est attaché à prendre le meilleur, mais prendre un étranger n'était absolument pas un critère, c'était vraiment prendre le meilleur.

04:03On a une équipe, comme vous l'avez souligné, qui est atypique, qui n'est pas forcément

04:07la plus facile à entraîner, qui en plus est champion olympique, donc on a affaire à des stars un petit peu,

04:12aujourd'hui le choix de l'entraîneur était difficile, et d'abord Bernardo Rezendé

04:18cochait toutes les cases et avait le respect de l'ensemble des joueurs, puis quand il a dû s'arrêter pour raisons personnelles,

04:24Andréa Gianni remplissait ses conditions, donc c'est un petit peu le

04:28hasard, il n'y a pas de volonté de la fédération de prendre des étrangers absolument.

04:32Mais c'est accepté en tout cas, et ça marche bien, donc c'est le plus important. Alors en trois ans, le budget de la fédé de voler,

04:38vous êtes depuis 2015, je crois, si je ne dis pas de bêtises,

04:42il est passé de 8 à environ 14 millions d'euros,

04:45les sponsors s'intéressent de plus en plus au voler, on sait que les droits TV se vendent plutôt bien, si vous voulez regarder le

04:51voler, vous regardez BeinSport,

04:52et vous avez de plus en plus de licenciés. Pourtant quand on en parle autour de nous,

04:57on parle beaucoup du hand en France, du rugby, du basket, alors qu'on est champion olympique, que le voler se porte hyper bien,

05:04est-ce que vous avez l'impression d'être un peu invisibilisé, ou qu'est-ce qu'il faut faire encore pour que le voler

05:09véritablement retrouve une place comme elle pouvait l'avoir il y a 20 ans, où on parlait de voler comme on parle finalement des autres sports ?

05:16Je pense qu'on est sur la voie

05:18d'avoir cette notoriété là.

05:21D'abord le volleyball, la fédération est plus petite que les deux autres, nos cousins du handball et du basket, puisque

05:26on est aujourd'hui une fédération de 220 000 licenciés, donc on est un petit peu en dessous

05:31des chiffres du hand et du basket. Ensuite, le handball a

05:36cultivé les résultats depuis 20 ans, depuis l'époque des barjots, ils ont sans cesse eu des résultats qui ont amené le public.

05:42Le volleyball c'est un peu plus récent, on a commencé à avoir les premiers titres en 2015, donc ça prend bientôt 10 ans,

05:48avec la ligue mondiale gagnée en 2015, en étant champion d'Europe,

05:52et c'est vrai qu'avant le voler n'avait jamais gagné de médaille avant la fin de 2015.

05:57Donc ça doit venir de loin, on imagine en tout cas que le voler est un sport hyper spectaculaire, c'est génial le voler.

06:05Et le chemin que le hand a mis 20 ans à faire, peut-être que le voler mettra aussi 20 ans, mais aujourd'hui on peut quand même constater

06:12une très nette progression du volleyball, le nombre de licenciés.

06:15Vous avez combien de licenciés ?

06:17220 000.

06:19Voilà, c'est une constante augmentation.

06:21Voilà, moi je suis arrivé à la tête de la fédération.

06:23Une augmentation depuis le début des JO ?

06:26Alors là c'est difficile parce qu'on est en renouvellement de licence, donc on est vraiment au creux de l'intersaison donc

06:32Mais en tout cas je peux vous dire qu'après les jeux de Tokyo et la médaille olympique, plus le manga à la télévision et tous

06:39les éléments, tous les dispositifs que nos clubs mettent pour accueillir de nouveaux licenciés, on a pris 70 000 licenciés.

06:46Ah oui quand même !

06:48Si ça continue à aussi bien marcher, vous aviez dit que vous resteriez à la tête de la fédération

06:53s'il n'y avait pas d'échecs aux JO, pour le moment on ne se dirige pas vers un échec, vous allez devoir rester.

06:58Oui, je serai candidat à ma réélection pour un dernier mandat, puisque après je serai atteint par le nombre maximum de mandats.

07:06Mais oui, je serai candidat à ma réélection, de toute façon, demi-finale des JO, ce n'est pas un échec.

07:12Mais en tout cas, moi je suis persuadé d'une chose aujourd'hui, c'est que nos joueurs vont absolument vouloir continuer

07:18et aller gagner le titre suprême lors de ces JO devant leur public.

07:23Il faut savoir qu'à Tokyo, lorsque cette équipe a gagné la médaille d'or, c'était des conditions particulières,

07:27c'était une salle de 15 000 personnes vide, ce qui a tout cassé 50 personnes dans la salle en comptant les NTO.

07:34Donc vraiment, ils ont été un petit peu frustrés de ne pas vivre cet engouement populaire.

07:39Parce que vous le voyez depuis la France à l'époque, à la télévision, on voyait bien dans les fanzones

07:46les gens qui suivaient les matchs de volée, mais eux qui étaient dans leur bulle à Tokyo, ne le voyaient pas les joueurs.

07:51Donc ils ne l'ont pas vécu, ils en ont pris conscience lorsqu'on est arrivé à Paris, qu'on est allé au Trocadéro,

07:56défiler avec la médaille d'or. Donc là, ils ne veulent pas rater le moment de le vivre.

08:01C'est un pays qui est unique.

08:03Soyez assurés qu'ils vont faire le maximum pour satisfaire le public français.

08:09On le saura.

08:10Et pour porter haut les couleurs de notre pays.

08:12C'est à 20h, France-Italie en volée, et évidemment qu'on va suivre cette équipe de France Maxime.

08:18Merci beaucoup Eric Tanguy.

08:19Merci à vous.

08:20Cette heure dédiée aux Jeux Olympiques se poursuit juste après ça,

08:24avant qu'on retrouve évidemment le camarade Quentin Gérard pour sa chronique.

08:28A tout de suite sur le Sud en radio.

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