Huîtres d’Arcachon contaminées : a-t-on sonné l’alerte trop tard pour “sauver Noël” ?

  • il y a 9 mois
Avec Jacques Storelli, président de la CEBA (Coordination environnement du bassin d'Arcachon).

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Transcription
00:00 (Générique)
00:03 Pourquoi nous a-t-on laissé manger des huîtres contaminées ?
00:07 C'est la question qu'on va se poser avec notre invité qui nous rejoint sur Sud Radio
00:11 et qu'on est ravi d'accueillir. Bonjour Jacques Storelli.
00:14 - Oui bonjour. - Bienvenue sur Sud Radio.
00:17 Vous êtes le président de la CEBA, Coordination Environnement du bassin d'Arcachon.
00:21 Je le rappelle, très mauvais souvenir de Noël pour une bonne partie des français du sud-ouest.
00:25 Les huîtres du bassin d'Arcachon étaient malheureusement contaminées.
00:29 Elles ont donné la gastro-entérite à peu près à tous ceux qui en ont mangé dans le sud-ouest.
00:34 Beaucoup de gens malades. Et vous, vous vous posez une question.
00:37 Pourquoi on ne l'a su qu'après Noël, c'est ça ?
00:39 - Oui, c'est quand même étonnant d'avoir vu le préfet interdire la commercialisation des coquillages
00:45 seulement le 27 décembre alors que le problème se posait sans doute depuis le début du mois,
00:52 voire au mois de novembre, puisque déjà en novembre il y avait des pluies conséquentes.
00:56 Ces pluies conséquentes ont provoqué des débordements d'eau usée.
01:00 Au bassin d'Arcachon, on a un réseau d'eau usée qui fait tout le tour du bassin.
01:03 Pour ceux qui connaissent de la pointe du Cap Ferré jusqu'à quasiment la frontière des Landes,
01:08 c'est un réseau qui fait la longueur de la distance bord de Amsterdam, c'est conséquent.
01:14 Et visiblement le réseau n'a pas tenu, mal calibré, des défauts techniques
01:18 avec un mélange avec les eaux pluviales.
01:20 Et tout ça est arrivé dans le bassin dès le mois de novembre.
01:23 Donc ça nous paraît très tard que d'avoir pris une mesure après Noël.
01:27 - Alors peut-être que la contamination date d'avant.
01:29 En revanche, c'est vrai qu'il a fallu attendre Noël pour voir beaucoup de témoignages de Français
01:33 qui avaient mangé des huîtres et qui disaient qu'ils avaient la gastro en territe.
01:36 On avait des témoignages avant ou pas ?
01:39 - On en avait moins parce que le pic de l'épidémie du norovirus, c'est-à-dire le virus de la gastro,
01:45 est arrivé, c'est vrai, semaine 49, presque à son pic.
01:50 Et donc les autorités sanitaires savaient très bien qu'il y avait beaucoup de malades.
01:55 Et que ces malades généraient, compte tenu des fuites du réseau
02:00 avec cette espèce de ruissellement vers le bassin d'Arcachon, où se trouvent les huîtres,
02:04 il y avait évidemment un risque de circuit court,
02:08 qui fait que ceux qui étaient malades finalement ont rendu d'autres malades
02:12 par le biais de la consommation des huîtres.
02:14 Alors pour répondre précisément, il y a eu moins de malades dans la zone 10-15 décembre
02:20 que postérieurement, mais il y a un influx de population considérable.
02:24 Et puis il y a la coutume qui consiste à manger les excellentes huîtres du bassin d'Arcachon
02:29 au pied du sapin.
02:30 - Et Dieu sait si elles sont bonnes en plus ces huîtres du bassin d'Arcachon, en temps normal.
02:34 C'est pour ça que c'était un crève-cœur pour les austréiculteurs
02:36 de ne pas pouvoir vendre leurs huîtres après Noël pour le réveillon du jour de l'an,
02:41 alors que c'est quand même la période où ils font leur plus gros chiffre.
02:43 Dernière question, pour quelle raison vous soupçonnez les pouvoirs publics d'avoir alerté trop tard ?
02:50 - Eh bien parce que je pense qu'on a minoré le phénomène de voir au mois de novembre
02:56 donc ces déversements qui ne sont pas accidentels, qui ne sont pas à l'échelle centenale.
03:02 C'est quelque chose qui est déjà arrivé en 2021, toujours pour le même virus, le gastro.
03:07 Donc en novembre, on observe des débordements importants.
03:11 On interdit la vente de certains coquillages, mais pas les huîtres.
03:14 Et puis les pluies continuent début décembre. On a devant nous 40% du chiffre d'affaires des austréiculteurs,
03:20 c'est-à-dire un pic qui est traditionnel.
03:24 Et là, il fallait assurément, au bénéfice du principe de précaution, ménager la santé d'autrui
03:30 et se dire les austréiculteurs vont pouvoir vendre leurs huîtres,
03:33 mais il va falloir les rincer dans des tentes de bac,
03:35 il va falloir trouver un plan B pour ne pas les laisser vendre des huîtres,
03:39 emprisonner les gens parce que c'est quand même la double peine.
03:42 Premièrement, ils ont perdu un chiffre d'affaires important,
03:45 et deuxièmement, la réputation de l'huître du bassin d'Arcachon est touchée pour un certain temps,
03:51 et ça, ça fait très mal à une profession.
03:53 - Et ça fera des souvenirs, et ça fera des souvenirs à ceux qui en ont mangé.
03:56 En tout cas, on peut le rappeler, une fois que la contamination sera terminée et garantie terminée,
04:00 elles sont bonnes ces huîtres, et c'est le plus important.
04:03 Merci d'avoir pris la parole sur Sud Radio, Jacques Storéli.
04:06 Je rappelle que vous êtes le président de la CEBA,
04:07 Coordination Environnement du bassin d'Arcachon.

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