L'Heure des Pros 2 Week-End (Émission du 14/01/2024)

  • il y a 8 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche

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Transcript
00:00 Un peu plus de 20 heures sur CNews, merci d'être avec nous. On est avec Jean-Sébastien Ferjou,
00:04 Georges Fenech, Frédéric Durand, Elisabeth Lévy et Jules Torres.
00:08 Le point sur l'information et on commence leur dépôt dans un instant. Barbara Durand.
00:13 Bonsoir Elliot, bonsoir à tous. Ce dimanche donc marqué par l'alerte rouge concernant l'île de
00:19 la Réunion. L'île est sous la menace du passage du cyclone Bellal, un cyclone qui pourrait être
00:24 dévastateur et marquer l'histoire. Le niveau de menace est inédit depuis 1989. Sur le réseau
00:32 social X, Emmanuel Macron appelle les habitants à être prudents. Gabriel Attal a lui convoqué une
00:37 cellule de crise à Beauvau à 19 heures. Au centième jour de guerre entre Israël et le Hamas à Gaza,
00:44 Israël reste déterminé. Personne ne nous arrêtera, ni l'AE, ni l'Axe du Mal, ni personne d'autre.
00:50 À marteler hier soir Benyamin Netanyahou, en parallèle des combats dans l'enclave palestinienne,
00:55 Israël est également confronté à sa frontière nord, à des attaques de la part du Hezbollah.
01:01 Et c'est dans ce contexte toujours extrêmement tendu que les ministres des Affaires étrangères,
01:05 égyptiens et chinois ont plaidé aujourd'hui ensemble au Caire pour un cessez-le-feu et
01:11 également pour la création d'un État de Palestine, membre de plein droit de l'ONU.
01:16 Merci beaucoup. Barbara Durand, je le dis aux téléspectateurs qui étaient peut-être avec nous
01:21 juste avant et l'émission Face à face entre Gilles William Goldnadel et Julien Drey. On a parlé de ce
01:29 temps dramatique puisqu'on vient de passer les 100 jours dans le conflit avec des Français qui
01:35 sont toujours pris en otage ou portés disparus. Il s'avère que William Goldnadel a écrit un livre
01:40 qui s'appelle "Journal de guerre" qui apparaîtra la semaine prochaine et ça a été une séquence très
01:46 émouvante parce que William et Julien Drey sont évidemment touchés en plein cœur que depuis plus
01:53 de 100 jours ils viennent sur ces plateaux pour commenter cette actualité dramatique, qu'ils ont
01:58 un courage inouï avec aussi beaucoup de pudeur. C'est un combat qu'ils mènent, idéologique, parce
02:04 qu'aujourd'hui sur beaucoup de plateaux en France il n'y a pas de consensus sur notamment le terrorisme
02:12 du Hamas et ça c'est un élément qui est clé. Il s'avère que, et permettez-moi d'être un tout petit
02:19 peu long, aujourd'hui les otages français on n'en parle plus. Offer, Orion, OAD sont portés disparus
02:29 ou pris en otage. La France a eu plus de 40 victimes le 7 octobre dernier et il y a une
02:36 forme d'indifférence, un oubli qui n'est pas normal et on va essayer de comprendre pourquoi. On va
02:42 changer un peu notre programme qui était prévu pour cette émission et dès que ces séquences et
02:49 ce témoignage de Julien Drey et de William Goldnadel sera prêt, on basculera également sur cette
02:55 actualité. Avant cela, et c'est vraiment je le dis en toute transparence aux téléspectateurs,
03:00 vraiment toujours j'essaie d'avoir cette honnêteté là parce que c'était un moment extrêmement
03:06 émouvant et d'une grande sincérité. Ce que je vous propose quand même c'est qu'on commence avec
03:10 ce témoignage glaçant qui a été enregistré clandestinement par la fille d'un pensionnaire
03:15 dans un EHPAD à Toulouse. Il s'appelle Monsieur Lourdes, il aura été victime d'actes de maltraitance,
03:20 des plaintes ont été déposées. Pour en avoir le cœur net, sa fille a décidé de placer un micro
03:25 dans la chambre. Ce que vous allez entendre est là aussi très dur, très lourd et il s'avère que
03:31 sa fille était sur notre plateau cet après-midi et qu'elle a témoigné. Écoutez.
03:35 Allez-y sur mes lits, mettez-vous, vous devez aller sur mes lits. Moi je ne peux pas vous soulever.
03:43 Je ne sais pas. Et sinon vous restez là sur le tapis. Moi je ne peux pas vous soulever, je suis désolé.
03:51 Ah non, il n'y a pas de bonjour. Quand tu fais des bêtises, il n'y a pas de bonjour. Qu'est-ce que tu fais là ?
03:57 Non, je ne fais pas de bêtises. Non, non, non, non, non. Il a enlevé la culotte en plus de la tasse.
04:03 Putain, espèce de bâtard. T'en as marre de tricoter la cliquette là toi ? Non, arrête là. C'est quoi ce travail là ?
04:15 Ça va aller là. Tu la mets vraiment sur le tapis, c'est pour moi.
04:23 Alors les voix ont été modifiées, j'espère que vous avez pu lire ce qui était inscrit.
04:27 Sa fille a porté plusieurs plaintes. Elle était sur le plateau de Lionel Rousseau cet après-midi. Écoutez son témoignage.
04:34 Je ne suis pas la seule famille à avoir déposé plainte. Il y a eu au moins deux autres familles qui ont déjà déposé plainte avant
04:45 pour des raisons qui sont en lien avec des manques de surveillance ou des choses comme ça et qui malheureusement,
04:54 notamment dans un des cas, ont conduit au décès de la personne. C'est en lien avec un fonctionnement qui pousse le personnel à bout,
05:06 qui conduit à des burn-out, qui conduit à des maltraitances. Mais que le personnel, la plupart des membres du personnel sont des personnes aussi fantastiques,
05:23 très impliquées. Leurs conditions de travail sont insupportables et je me mets à leur place et je tire mon chapeau à la plupart des personnes
05:35 qui travaillent aussi dans cet établissement et dans beaucoup d'autres.
05:39 En tout cas, c'est un beau sujet pour Mme Vautrin qui est une amie et je lui recommande vivement de prendre ce dossier comme prioritaire.
05:47 Parce que c'est un sujet qui est essentiel et c'est pour ça qu'on entendait Pierre Lelouch.
05:52 Georges Fenech, quel regard vous portez sur ce dossier ? On avait déjà parlé notamment l'année dernière de la situation dans les EHPAD.
05:59 Il y a plus de 500 000 pensionnaires dans les EHPAD en France. Il ne faut pas jeter l'eau propre sur tous les soignants, tout le personnel soignant.
06:06 Mais là, on est sur une situation absolument choquante.
06:09 Une situation choquante, vous avez raison, s'agissant de populations vulnérables,
06:15 dans l'incapacité de pouvoir se défendre elles-mêmes et en plus à l'abri des regards d'extérieur.
06:22 Il y a eu quelques scandales ces dernières années, l'affaire d'établissement Nord-Pas, il y a eu d'autres délivrants qui sont sortis.
06:30 On sait qu'il y a ce problème.
06:32 Donc je pense qu'effectivement, il va falloir tôt ou tard se donner les moyens d'empêcher ce genre de choses de se produire.
06:40 Comment ? C'est la question.
06:42 D'abord, il faut des contrôles.
06:44 Des contrôles inopinés, c'est-à-dire ne pas prévenir l'établissement quand on fait un contrôle sur l'état de santé, d'hygiène, de traitement, d'alimentation de ces personnes âgées.
06:56 Et en écoutant cet enregistrement, je me demande si on ne devrait peut-être pas réfléchir à une manière de surveiller ces populations.
07:05 Je me pose la question de mettre une caméra ou un son, quelque chose, avec des protections juridiques bien entendu.
07:12 Mais on ne peut pas tolérer que ce genre de choses puissent se produire.
07:16 Ce n'est pas possible.
07:17 Non mais, pardon.
07:19 Mais je pense qu'il y a quelque chose, peut-être avant d'en arriver à filmer tout, parce que ça serait matériellement comme juridiquement certainement compliqué.
07:26 Je crois qu'il y a le point crucial de la formation.
07:28 Parce que les personnes âgées, notamment quand vous êtes en situation de dégénérescence cognitive, ça peut enlever toute inhibition, ça peut rendre agressif.
07:35 Et les personnels qui sont formés à ça comprennent que l'agressivité n'est pas dirigée contre eux.
07:42 Malheureusement, il y a un tel turnover, bien souvent dans les EHPAD, parce que ce sont des conditions, ils sont très très mal payés, ce sont des conditions de travail très lourdes.
07:49 C'est pour ça qu'il ne faut pas jeter l'opprobre sur tout le personnel.
07:53 Il ne faut pas jeter l'opprobre, il y a des gens qui sont extrêmement dévoués dans des conditions très très difficiles.
07:57 Et le ratio de soignants ou d'aides-soignants par nombre de pensionnaires dans les EHPAD, et on le sait, dramatique.
08:03 Mais quand vous n'êtes pas suffisamment formé, cette pression qui pèse sur vous, plus le fait qu'un certain nombre de personnes âgées puissent elles-mêmes être agressives, ça fait que les gens le prennent pour eux.
08:13 Alors que si vous savez que ce n'est pas vous qui êtes visé en tant que personne, mais que c'est simplement X ou X serait là, ça serait la même chose.
08:20 Déjà ça peut changer radicalement ce qui se passe.
08:24 Mais un monde peut séparer la lassitude, l'énervement, la fatigue, l'épuisement du personnel soignant que d'espèces de bâtards, des gifles, des insultes, des violences.
08:34 Peut-être pas un monde. Peut-être pas tant un monde que ça, parce que je crois qu'on méconnaît la dureté de ces travaux-là.
08:41 D'abord, juste une chose, je comprends que vous disiez ça, c'est pas vous que je condamne, mais néanmoins, on ne va pas vivre dans un monde où on met des caméras dans les écoles maternelles, où les gens mettent des tous.
08:51 Enfin, c'est quand même, qu'il n'est que ce moyen-là pour faire sortir l'information, ça doit quand même nous alerter.
08:57 Mais pour juste compléter très vite le propos de Jean-Baptiste, en réalité, il y a une contradiction fondamentale entre les enjeux économiques, si vous voulez,
09:06 et les enjeux sanitaires et de prise en charge des personnes âgées, qui, comme l'a dit Jean-Sébastien, c'est quand même les emplois les plus, Frédéric a certainement des données à ce sujet,
09:19 mais les plus mal payés, les emplois que prennent les gens qui n'ont rien d'autre, si vous voulez, et ça, il y a vraiment une contradiction.
09:25 - Il y a aussi des endévoués qui ont une vocation. - Et ils sont dévoués, comme vous l'avez dit, en dépit des conditions.
09:29 - C'est pas un choix par dépit, c'est pas un choix par défaut.
09:32 - Non, mais c'est la société dans son ancien qui n'assume pas le vieillissement.
09:36 - Il faut vraiment aussi, il y a une question de dévotion dans ce milieu-là, comme pour, d'ailleurs, les policiers, ça peut être aussi le cas des pompiers, c'est un métier de dévotion,
09:45 c'est-à-dire qu'ils donnent leur vie aux gens qui souffrent.
09:49 - Vous voyez bien que la vocation ne peut plus, en fait, combler ce delta qu'il y a entre les rémunérations, les bas salaires, etc. et toute la vie de travailler, la formation, etc.
10:00 D'ailleurs, vous parliez de formation, sauf qu'employer quelqu'un de formé, ça a un coût.
10:04 Il faut se rappeler que pour Pera, il faut se rappeler surtout que ces organismes privés, la plupart du temps, ont déversé des subventions inouïes.
10:12 Et que la plupart du temps, vous le disiez, il y a une obligation de ration entre le nombre de soignants et le nombre de...
10:18 - Mais qu'on ne les remplit pas. - Et qu'ils ne sont jamais remplis alors qu'ils touchent les subventions.
10:22 - Et dans le public aussi, ça n'est pas que dans le privé. La situation est relativement similaire dans les établissements publics.
10:28 Vous disiez tout à l'heure "contrôle inopiné", mais effectivement, un des gros problèmes avec Orpea, mais il y en a d'autres qui ont suivi derrière,
10:34 Medicharm, etc., c'est que les contrôles n'étaient pas inopinés, justement. C'est qu'on les a vertissés en amont.
10:40 - Non. - Bien sûr. Et c'est ça qui a été dénoncé.
10:44 Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a laissé aller cette situation absolument catastrophique, parce que c'était un réel système.
10:50 Le livre de M. Castaner l'a bien montré. C'était un vrai système qui a été mis au jour.
10:56 - On aurait dû tirer les leçons de ce qui s'est passé pendant le Covid, parce qu'on a beaucoup répété que c'était un grand moment de solidarité,
11:02 un grand moment d'humanité et qu'on sacrifiait les jeunes aux personnes âgées. Mais je crois que c'est assez largement l'inverse,
11:07 ou en tout cas, ne posons pas les jeunes aux vieux, mais quand on voit, il y a des gens qui sont restés pendant deux ans sans sortir de leur chambre,
11:14 les familles qui se sont battues pour avoir accès aux EHPAD. Vous savez que les établissements ou les directeurs ont pris la liberté
11:21 ou en tout cas ont pris sur eux de desserrer un peu les règles officielles, ce sont ceux où il y a eu le moins de morts.
11:26 Quand je vous disais que c'est une hypocrisie totale de la société, je crois que ce n'est pas tant que nous avons peur de mourir.
11:31 On avait beaucoup répété que nous avons peur de mourir, c'est que nous avons peur de vieillir. La déchéance nous fait peur.
11:36 Et pourtant, c'est un moment de la vie. On nous bassine pour pouvoir mourir dans la dignité et personne ne se préoccupe avant de mourir.
11:43 Il y a quand même l'étape vivre dans la dignité. Et ce n'est pas parce qu'on est vieux qu'on doit être un vieux.
11:48 Espérons que Madame Vautrin prenne ce dossier de la plus haute importance en main et que très rapidement,
11:54 puisqu'ils ont le déplacement facile dans ce nouveau gouvernement, qu'ils aillent au plus vite dans cet établissement,
12:01 qu'on puisse faire le point pour savoir si c'est un fait isolé ou si c'est un fait systémique dans cet établissement.
12:07 L'établissement plaide à un fait isolé d'une gravité inouïe.
12:11 C'est un enjeu culturel en réalité.
12:12 Et c'est un enjeu qui est évidemment culturel avec le vieillissement de notre population.
12:15 Et parce qu'on a le sentiment malgré tout dans la population que faire ces métiers, tout le monde pourrait le faire. Eh ben non.
12:21 Dans l'actualité également, qui a été complètement sous-traité. Pourquoi ?
12:25 Parce qu'aujourd'hui on est dans la communication de la communication de la communication avec ces déplacements en permanence du nouveau gouvernement.
12:32 On n'a pas parlé de l'immigration illégale. Il y a un autre carrefour migratoire que celui de l'Ampedouza.
12:38 Là aussi, il est sous-traité par les médias. Et pourtant, c'est aux îles Canaries, îles espagnoles, situées au large,
12:44 vous le voyez, du Maroc. On est en direct avec Eric Tegner de Livre Noir.
12:48 Merci d'être avec nous. J'ai lu votre tweet cet après-midi, Eric.
12:53 Vous avez dit "depuis que je suis arrivé aux Canaries, il y a 36 heures, ce sont déjà 7 bateaux qui ont débarqué sur le port de Restinga,
13:00 soit près de 500 migrants, de nouvelles ames arrivaient tôt ce matin à 5 heures.
13:05 C'est un flux continu depuis la Mauritanie et l'Espagne vers l'Europe.
13:10 Quelle est la situation ? Parce que vous vous retrouvez sur le port ce soir.
13:15 Oui, exactement. Je suis sur le port de Restinga, sur la petite île des Canaries qui s'appelle El Hierro.
13:20 Ici, c'est un peu le nouveau Lampedusa espagnol. En 2023, c'était 40 000 migrants qui sont arrivés ici.
13:26 C'est une augmentation qui est exponentielle. On est effectivement sur 500 migrants tous les 48 heures et 10 000 migrants par mois.
13:33 Donc c'est énorme. Je suis arrivé il y a 48 heures. J'ai déjà vu hier à 23 heures, par exemple,
13:38 un bateau qui est arrivé à 5 heures du matin, 3 bateaux également. A chaque fois, un bateau, c'est entre 50 et 70 migrants.
13:45 C'est massif ici et pour autant, on n'en parle absolument pas, d'autant plus que ça concerne énormément les Français.
13:51 Parce que vous savez, ici, les bateaux viennent essentiellement de Mauritanie et du Sénégal.
13:55 Ils ramènent une population francophone qui veut d'abord cibler la France, une arrivée en France.
14:00 Ce sont essentiellement des Sénégalais, des Guinéens qui viennent ici.
14:04 Alors il faut comprendre aussi le parcours lorsqu'ils arrivent ici. Ils sont pris, donc là je suis au niveau du port,
14:09 ils sont pris en charge par la Croix-Rouge. Ça prend à peu près deux heures.
14:12 Ensuite, on les envoie dans un centre de Sant'Andrès à une demi-heure d'ici.
14:16 Et en à peine 48 heures, ils sont envoyés dans la capitale des Canaries, Ténérife.
14:20 Et au bout de quatre jours, ils sont envoyés dans la péninsule, c'est-à-dire à Malaga, dans le sud de l'Espagne,
14:25 donc véritablement sur le territoire européen, parce qu'ici, c'est complètement saturé.
14:30 Et en raison également du tracteur européen, une répartition de ces migrants est amenée à être faite.
14:36 Alors ce qui est intéressant aussi, pour terminer sur ce point ici, c'est que c'est un peu comme si tout était organisé pour qu'on ne le voit pas.
14:43 Ici, il n'y a absolument aucun journaliste espagnol, ça ne ressemble pas à ce qui s'était passé à Lampedusa. Pourquoi ?
14:49 Parce qu'à Lampedusa, il y avait eu 6 000 migrants d'un coup, donc tout le monde s'était intéressé à la situation.
14:54 Ici, c'est "beaucoup mieux géré", mais malgré tout, les chiffres sont énormes.
14:58 Donc la population ici de cette île n'est pas au contact de ces migrants, qui à chaque fois sont pris en charge et à la fin sont répartis.
15:05 Justement, une dernière question, Eric Tagnère, mais c'est très important. Personne n'en parle, bien évidemment, parce que ça dérange.
15:11 Est-ce qu'on a une idée sur l'année du nombre de clandestins qui viennent sur les îles Canaries ?
15:17 Alors il faut comprendre que les îles Canaries, ça représente 75 % de l'immigration espagnole.
15:24 Donc c'est énorme. Ici, cette petite île, il n'y avait à peine de migrants clandestins il y a quelques années.
15:30 Pourquoi ? Parce que vous savez, il y a plus de contrôles aujourd'hui sur la Méditerranée,
15:34 et donc cette quatrième voie migratoire par l'Afrique justement et par l'Atlantique, elle s'est largement développée.
15:41 Donc les chiffres sont très simples, ils sont officiels. C'est 40 000 migrants sur l'année 2023.
15:46 Mais ce qu'il faut souligner, c'est qu'il y a une augmentation depuis le mois de septembre.
15:49 Au mois d'octobre, il y a eu des week-ends où il y avait près de 1 500 migrants qui arrivaient sur ce village de 500 habitants.
15:55 Vous réalisez, c'est énorme. Donc si on continue dans la même lancée, on peut s'attendre à près de 100 000 migrants sur l'année 2024.
16:01 Et aujourd'hui, vous savez ce qui est marquant, c'est qu'il n'y a pas l'armée qui est ici, on n'a pas vu non plus Frontex.
16:06 Et ceux qui s'occupent de ces migrants, ce sont des bateaux comme celui qui est derrière moi,
16:10 qui normalement s'occupent tout simplement d'aller faire du sauvetage en mer.
16:13 Et aujourd'hui, 90 % de leur activité est d'aller chercher les migrants.
16:16 Ça arrive à toute heure, le matin, l'après-midi, ils font véritablement des rondes au milieu de la nuit, etc.
16:21 C'est un flux continu aujourd'hui qui arrive jusqu'ici et c'est extrêmement marquant.
16:26 Et ce qu'il faut comprendre encore une fois, c'est qu'ils ne restent pas ici, ils sont envoyés en Espagne.
16:31 C'est un sujet qu'on va traiter bien évidemment dans les prochaines heures.
16:35 Restez avec nous parce que Georges a une question à vous poser.
16:37 Si j'ai bien compris, ces migrants sont orientés vers l'Europe, qui doit prendre sa part, chaque pays.
16:46 Mais il n'y a pas au préalable une procédure d'examen ?
16:49 Par exemple, est-ce qu'ils ont le droit au statut de réfugiés ?
16:53 Est-ce qu'il n'y a pas une procédure de reconduite à la frontière telle que nous la connaissons,
16:57 que ce soit en France ou en Italie ?
16:59 Alors il faut comprendre que dans les 48 à 72 heures, une fois arrivés à Ténérife,
17:04 qui est le centre principal de détention, ils ont effectivement un avis d'expulsion.
17:08 Mais aujourd'hui, ce n'est absolument pas appliqué.
17:11 Et étant donné que sur les Canaries, ils sont en système de saturation au bout de 6 300 clandestins,
17:17 mais de facto étant donné qu'aujourd'hui on a très largement dépassé cette cadence,
17:20 encore une fois, 40 000 en 2023, on est obligé de les envoyer à Malaga par avion en Espagne.
17:26 Parce qu'aujourd'hui la politique n'est pas de contrôler en tant que telle la frontière,
17:30 mais elle est essentiellement de négocier et de payer les Mauritaniens et les Sénégalais.
17:34 On leur donne énormément d'argent pour qu'ils puissent contrôler leur côte.
17:38 En attendant, ici, ça ne fonctionne absolument pas.
17:41 Et les renvois, ils sont extrêmement marginaux.
17:43 Et encore une fois, même la population ici, ce n'est pas comme celle de Lampedusa.
17:46 D'ailleurs, c'est intéressant si je peux noter un élément, c'est que cette population sur cette petite île,
17:50 c'est la raison pour laquelle on en parle aussi peu, ce sont essentiellement des Vénézuéliens et des Cubains.
17:54 Donc en tant qu'anciens migrants, ils ont une forme de solidarité pour ces personnes qui arrivent.
17:59 Et c'est la même chose en Espagne, ils savent que de toute façon, ces clandestins ne vont pas rester chez eux.
18:04 Ils visent d'abord la France et également un peu l'Italie.
18:06 OK, merci beaucoup Eric Teigner pour ce témoignage.
18:09 Là aussi, c'est très important parce que personne ne va en parler.
18:13 Et on avait besoin, quand j'ai vu votre message et vos images sur les réseaux sociaux,
18:18 on s'est directement appelés parce que, évidemment, les îles Canaries, c'est un peu plus loin que Lampedusa.
18:23 Mais on comprend bien que c'est une situation qui est similaire avec des difficultés.
18:29 Vous s'imaginez avec le nouveau traité européen, avec la nouvelle réforme européenne,
18:33 c'est-à-dire que ces gens-là vont être répartis dans toute l'Europe.
18:35 Le risque, c'est que ça devienne, même avant toutes ces conséquences que vous décrivez parfaitement justes,
18:41 le risque, c'est déjà que ça devienne comme lesbos.
18:43 Parce que pour l'instant, on nous dit qu'ils sont dans les centres de détention et qu'ensuite, ils sont répartis en Europe.
18:49 Or, des migrants ont vraiment saccagé l'île de l'Elsbos.
18:53 Donc ça déjà, et par ailleurs, vous le savez très bien, tant qu'on n'examinera pas les demandes d'asile en dehors des frontières européennes, ça ne changera pas.
19:01 On ne peut pas repousser les bateaux et qu'on les amène sur le continent.
19:05 C'est-à-dire, Éric Tegner, il a raconté qu'on les amenait de Ténérife à Malaga.
19:08 Et on sait qu'une fois qu'ils sont sur le continent, c'est impossible de les faire partir.
19:12 On a vu...
19:13 Une fois qu'ils arrivent à Malaga, le lendemain, ils peuvent être effectivement en Europe.
19:18 On peut voir en Espagne, le second plus gros risoir qu'en France.
19:20 Bien sûr.
19:21 Jules, vous qui avez interrogé, vous êtes avec Charlotte Dornelas, vous avez interrogé Marine Le Pen et Jordan Bardella,
19:26 un entretien exclusif ce matin qu'on a pu découvrir dans le journal du dimanche.
19:30 Il a été question de l'immigration, c'est un élément important dans leur réflexion ?
19:36 On a assez peu parlé, il y a deux questions, mais évidemment, ils sont revenus.
19:39 On a essayé de faire un rétrospectif de l'année 2023.
19:42 Le thème important de cette année a été l'immigration avec le vote de la loi immigration en décembre.
19:50 Et ce qui est intéressant dans les propos de Jordan Bardella et de Marine Le Pen,
19:54 c'est qu'ils reviennent sur notamment le sujet de la CEDH et de toutes les contraintes,
19:59 de tous les verrous européens, mais y compris nationaux.
20:02 On a aussi parlé de Pierre Moscovici qui a caché un rapport sur l'immigration
20:06 qui est absolument accablant sur l'immigration irrégulière.
20:10 Donc c'est évidemment un sujet qui a été abordé et c'est évidemment un sujet
20:14 sur lequel Jordan Bardella et Marine Le Pen ne vont pas transiger sur les prochains mois
20:18 et les élections européennes qui arrivent.
20:19 La publicité, on revient dans un instant et on reparlera évidemment de cet entretien
20:25 et on parlera de ces otages français qui sont toujours aux mains des terroristes du Hamas.
20:30 L'émotion, si vous n'étiez pas présent, aux alentours de 19h50 sur notre antenne,
20:34 de Gilles-William Gollnadel et Julien Drey à ce sujet.
20:37 A tout de suite.
20:39 20h30 sur CNews, la suite de l'heure des pros.
20:43 Jean-Sébastien Ferjou, Georges Fenech, Frédéric Durand, Elisabeth Lévy, Jules Thorez.
20:46 C'est très intéressant le témoignage d'Eric Teckner avant la publicité
20:49 puisqu'on a pu comprendre qu'il n'y a pas qu'à l'empedouzat
20:52 que la situation est critique en matière migratoire,
20:54 mais qu'au large du Maroc, sur les îles Canaries, vous avez la même situation.
21:00 Personne n'en parle bien évidemment.
21:02 Il n'y a pas de frontières. L'Europe n'a pas de frontières.
21:05 L'Europe n'a pas de frontières et avec la nouvelle réforme européenne et Bruxelles
21:09 qui veut dispatcher tous les migrants en disant
21:12 "si vous n'êtes pas content de ce format-là, vous allez payer 20 000 euros à chaque migrant que vous refusez".
21:17 Emmanuel Macron va nous proposer plus d'Europe. Plus de cette Europe qui n'a pas de frontières.
21:23 Il y a aussi 8 000 morts sur cette traversée entre l'Afrique et les îles Canaries sur les 5 dernières années.
21:28 Le fait de ne pas intervenir et donc d'encourager en quelque sorte de la suite ces traversées continues,
21:33 c'est prendre le risque de pousser des gens à la mort.
21:37 Parce que c'est quand même une traversée qui est difficile.
21:39 Vous avez entièrement raison.
21:40 C'est quand même beaucoup plus loin de la côte africaine que l'Empéduza ne l'est de la côte tunisienne.
21:44 Gabriel Attal était sur le terrain. Alors c'est fascinant.
21:47 On a eu depuis trois jours Gabriel Attal et les inondations.
21:51 Gabriel Attal et les policiers. Gabriel Attal et les médecins.
21:54 Gabriel Attal et les soignants.
21:56 Vous n'aimez pas la politique ?
21:57 Gabriel Attal et l'école.
22:00 Gabriel Attal au marché à Caen.
22:02 Gabriel Attal au marché à Caen. Il y a une personne qui est allée l'interpeller.
22:06 Là vous allez voir, c'est la sans-frontiériste qui l'interpelle.
22:11 C'est l'immigrationniste convaincu et peut-être convaincante pour certains qui interpelle Gabriel Attal.
22:17 Ce qui est intéressant c'est de savoir ce qu'il va répondre.
22:19 Parce qu'on nous promet la fermeté maintenant du côté de la Macronie sur la question migratoire.
22:23 On a tellement besoin des gens là.
22:26 On a attendé de voir la décision du Conseil Constitutionnel.
22:28 Et je ne dis pas le contraire. Le sens de cette loi c'est justement ça.
22:30 C'est vraiment utile dans plein de métiers.
22:32 C'est le sens de la loi qui a été votée.
22:33 On va régulariser 10 000 personnes de plus chaque année.
22:35 Oui mais toutes ces familles qui sont à la rue avec leurs enfants, vous trouvez ça normal ?
22:40 Mais non, ça n'est pas normal justement.
22:42 C'est pour ça qu'on les a doublées ces 5 dernières années.
22:46 Ça ne suffit pas. On ne peut pas, pardon. On ne peut pas les laisser dehors.
22:49 C'est pour ça qu'il faut à la fois être plus clair sur nos règles.
22:52 Et notamment au niveau européen, agir plus efficacement.
22:54 Et ensuite il vaut mieux intégrer les personnes qui ont l'occasion de rester en France.
22:57 Parce que vous avez raison, on en a besoin.
22:59 Il est d'accord avec, je cite le Premier ministre, avec la philosophie de son interlocutrice ?
23:05 Ça me laisse sans voix les amis.
23:07 Je commence à retirer toutes les fleurs que j'ai.
23:11 Non mais c'est très clair.
23:14 Votre résumé laisse quand même penser, et c'est ça qui est triste si vous voulez,
23:19 c'est que si Gabriel Attal semble tenir aujourd'hui un discours qui parle à beaucoup de Français,
23:24 à la France oubliée, à cette France qui en a ras-le-bol de la délinquance, de tout ça.
23:29 Je crains, je finis par craindre que ce soit simplement par com'
23:34 que ce soit simplement un choix comme ça du moment.
23:37 Mais c'est dangereux pendant la loi immigration.
23:39 Il faut rappeler que cette loi, c'est le résultat de la loi travaillée par le Sénat, par LR.
23:48 Ce n'était pas la loi de la Macronie.
23:50 Et d'ailleurs, mais non.
23:52 Ce n'était pas le texte de Macron.
23:54 Ce n'était pas du tout le texte de Darmanin.
23:56 C'est le texte qui sera détricoté par le Conseil constitutionnel, je crois que c'est le 18 janvier.
24:00 Par le juge constitutionnel.
24:02 Le 25, c'est le 25 qu'on a plus de loi immigration, c'est le 25 que c'est terminé.
24:06 Il ne peut pas tout détricoter de toute façon.
24:09 Non, juste un tiers.
24:11 La question c'est que dit, dans quel esprit Gabriel Attal le dit-il ?
24:14 Parce que s'il le dit en disant évidemment qu'il faut respecter la dignité de tous les individus,
24:19 oui bien sûr il faut respecter la dignité de tous les individus, y compris des gens qui travaillent dur,
24:23 en étant parfois en situation irrégulière.
24:26 La question c'est est-ce que le pays peut se permettre ?
24:29 Parce que c'est toujours ça, c'est soit on le voit du point de vue des individus,
24:33 soit on le voit du point de vue de l'intérêt général et de l'intérêt national.
24:37 Le problème avec le macronisme, c'est qu'on ne sait jamais, c'est un pas d'un côté, un pas de l'autre.
24:41 Mais ça, ça n'est pas du en même temps, ça ne transcende rien du tout, ça n'est aucun dépassement,
24:45 c'est juste du n'importe quoi.
24:47 – Le veut-il ? Avant le peut-il, c'est le veut-il ?
24:51 – Frédéric.
24:52 – Oui, on était obligé de le voir des deux points de vue, qu'on le veuille ou non, et quiconque soit.
24:57 – Moi j'ai écouté, je ne sais pas, il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy,
25:00 qui est interviewé par Pascal Praud, et je suis assez d'accord avec ce qu'il disait,
25:05 c'est-à-dire que celui qui devient insensible à des gens qui se noient,
25:08 qui sont obligés de traverser la Méditerranée, etc.
25:11 alors ils sont à côté de la plaque.
25:12 Vous savez, moi j'ai été ouvrier pendant 17 ans, manœuvre maçon, ouvrier agricole.
25:15 La plupart des gens avec lesquels je travaillais, c'était des immigrés.
25:18 C'était des travailleurs et des gens honnêtes.
25:20 Et donc, non mais je le dis, je le répète, parce qu'à un moment donné,
25:24 on fait quelques amalgames, et c'est normal parce que…
25:27 – Il faut respecter les individus.
25:29 – Non mais je le dis parce que c'était de gros travailleurs, et c'était des gens honnêtes.
25:32 Et c'est important de le dire.
25:34 Cependant, notre pays a un problème aussi, et ça il faut être aussi capable de le dire,
25:38 parce qu'il y a 10 millions de personnes qui vivent au-dessous du seuil de la pauvreté,
25:41 et que nous ne sommes pas un pays prospère, nous sommes un pays qui s'appauvrit,
25:44 pas qu'il y ait un sentiment d'appauvrissement, mais qui s'appauvrit,
25:47 par voie de conséquences, on ne peut pas mener à la politique.
25:49 – Écoutez, c'est quand même incroyable qu'à chaque fois qu'on parle d'immigration,
25:52 on dirait, et j'approuve d'ailleurs ce que vous avez dit,
25:56 mais on dirait vraiment que, pour le coup, on ne parle que d'économie,
26:01 on ne parle que de force de travail, on ne parle que de cela.
26:04 Et moi, je suis assez choqué par ça, parce que, si vous voulez,
26:07 il y a aussi une question culturelle, d'ailleurs, vous l'avez…
26:10 – J'y le veux-t-il.
26:11 – Je ne veux parler pas de vous en disant qu'on ne parle que d'économie.
26:13 Dans le débat, si vous voulez, oui, on a besoin d'eux dans les entreprises.
26:17 Est-ce que la France, culturellement, aujourd'hui, a besoin d'un nouvel apport ?
26:22 Et je vous dis aussi, Frédéric, qu'aujourd'hui, là, vous parlez de la régularisation des gens,
26:27 mais vous comprenez bien que ça va faire venir d'autres gens,
26:29 que les gens qui étaient hier au Canary, demain,
26:31 ils vont de nouveau être irréguliers chez nous.
26:35 Alors, à quoi ça sert de rétablir un délit ?
26:37 – Moi, je vais vous répondre, sur l'appel d'air, je vais vous répondre.
26:40 – Ce ne sera même pas un délit, puisque c'est une contre-avance d'un monde.
26:44 – Sur l'appel d'air, on n'est pas aussi sûr que ça de comment ça fonctionne.
26:47 Je pense que c'est plus compliqué.
26:48 Qu'à l'extérieur, ils savent, les pays plus généreux que d'autres,
26:51 je ne doute pas, de toute éternité, ça a été ainsi.
26:54 Simplement, lorsque vous regardez l'Italie, vous serez obligés de convenir
26:57 que malgré un discours extrêmement ferme de la part de Mme Melloni…
27:01 – Mais ils ne viennent pas pour venir en Italie, ils viennent pour venir en Europe.
27:03 L'Italie est juste…
27:04 – Oui, et donc…
27:05 – La première état la plus proche.
27:06 – Juste, toute chose est égale.
27:08 – Par ailleurs, vous l'économiste, ça va vous plaire,
27:10 c'est qu'on a eu un bon 50%…
27:12 – Espèce d'économiste, va !
27:15 – C'est un discours esclavagiste de dire on a besoin des…
27:17 – C'est trop ça, horrible.
27:19 – On a besoin de main-d'œuvre.
27:21 Cette phrase, elle, moi, elle me…
27:23 – On a besoin de travail, de kilojoules, et on les a, presque en blâme.
27:27 – Mais c'est la raison historique de l'immigration.
27:29 – Parce qu'il y a de moins humaniste que ça.
27:31 – Je voulais juste finir, donc il y a eu un bon 50% en Italie
27:33 de l'immigration sur une année.
27:36 – Oui, mais ils n'en ont pas encore l'expérience.
27:38 – Donc il y a une vraie difficulté, d'abord on ne peut pas exclure l'aspect économique,
27:41 parce qu'il existe et qu'il est fondement des déplacements de population.
27:44 Les gens ne viennent pas pour apprendre le français en français,
27:46 ils viennent pour essayer de travailler, si tant est que…
27:49 et en tout cas pour avoir une vie meilleure.
27:51 – En tous les cas, voilà ce qu'on pouvait dire sur la question migratoire.
27:54 Ce serait intéressant que M. Attal clarifie sa position.
27:57 Est-ce que c'est le Gabriel Attal du Parti Socialiste,
28:00 proche de Dominique Strauss-Kahn,
28:02 ou est-ce que c'est le Gabriel Attal qui, dans son gouvernement,
28:05 à la moitié de Sarkozy… – Vous vous déprimez.
28:07 – Non mais c'est une vraie question, moi j'ai besoin de savoir.
28:10 – Son passage à l'Éducation nationale, il a été remarqué
28:12 parce qu'il a tranché sur des questions qui n'étaient pas clivantes.
28:15 – Ah oui, là c'était l'opposé de Papandier.
28:17 – On a un petit peu une… – Donc on a besoin de savoir…
28:20 – On se relève en même temps.
28:21 – C'est bien pour ça que sur le marché de Kahn,
28:24 sa position, son explication, il pouvait interpeller.
28:27 Je vous propose qu'on écoute une dernière réaction politique
28:30 et ensuite on reviendra sur les 100 jours du conflit à Gaza
28:36 et ces 100 jours des Français qui sont également pris en otage
28:40 ou portés disparus.
28:42 Avant cela, une toute dernière réaction politique,
28:44 celle de François-Xavier Bellamy, parce qu'il est très en colère,
28:47 François-Xavier Bellamy, puisque dans le gouvernement,
28:49 il y a des sarkozystes, notamment Rachida Dati,
28:51 qui était ténor du côté des Républicains.
28:54 Il a une analyse qui est plutôt intéressante.
28:56 Il dit en fait, Emmanuel Macron, c'est le meilleur allié du RN.
29:00 Pourquoi ?
29:01 Il pille le Parti Socialiste, qui aujourd'hui ne représente plus rien,
29:06 je ne suis pas sûr que ce soit une question de personne,
29:08 mais plutôt une question d'idée,
29:09 et il pille du côté des Républicains et aujourd'hui,
29:12 les Républicains vacillent.
29:13 Du coup, c'est une autoroute pour le Rassemblement National.
29:16 Écoutez.
29:17 – Le Président de la République semble mettre toute son énergie
29:20 à démolir, à démolir le Parti Socialiste,
29:22 à démolir maintenant les Républicains.
29:24 Le Parti Socialiste est démoli, LR est démoli.
29:26 – Ça marche peut-être, mais moi je ne me suis pas engagé
29:28 en politique pour démolir, moi je me suis engagé pour construire
29:31 et pour reconstruire.
29:32 Au fond, ce que nous voyons, c'est que ce que cherche à faire
29:35 Emmanuel Macron, c'est à ouvrir la voie au RN.
29:39 – Et vous qui avez rencontré Marine Le Pen et Jordan Bardet la vendredi,
29:42 qu'est-ce qu'ils disent de cela ?
29:43 – Elle a une très bonne formule, Marine Le Pen,
29:45 elle dit que c'est le dernier clou dans le cercueil des Républicains,
29:50 Rachida Dati.
29:51 – Elle ne lui restera plus qu'à vous dire.
29:54 – Ils sont complètement sonnés les Républicains,
29:56 et on ne voit pas trop l'existence qu'ils pourraient avoir
30:00 dans les prochains mois.
30:01 Et sur ce que dit François-Alexis Abelhamid, il a raison,
30:05 Emmanuel Macron, il veut créer un match,
30:07 il veut installer un match avec Marine Le Pen,
30:09 mais ça il le fait depuis 2017, c'est ce clivage
30:12 des mondialistes contre les nationalistes,
30:15 des progressistes contre les patriotes.
30:18 Emmanuel Macron, il a tout intérêt à conserver ce match,
30:20 c'est d'ailleurs pour ça qu'il nomme Gabriel Attal à Matignon,
30:23 c'est pour avoir un Premier ministre de campagne
30:25 pour contrer Jordan Bardet aux européennes.
30:28 – Dans ce clivage gauche-droite, si vous fragilisez
30:32 et le Parti Socialiste et les Républicains…
30:34 – Mais vous n'avez malheureusement pas de parole.
30:36 – Oui mais alors en 30 secondes, parce que je veux vraiment qu'on…
30:38 – Les Républicains n'ont pas besoin d'Emmanuel Macron
30:39 pour être fragilisés, la réalité c'est que s'ils étaient
30:41 un peu plus idéologiques et s'ils étaient un peu plus unis,
30:44 on l'a bien vu déjà, il y a une différence entre la droite au Sénat,
30:46 la droite de l'Assemblée Nationale, même à l'Assemblée Nationale
30:49 il n'y a pas fondamentalement d'unité entre les députés les uns des autres,
30:52 c'est un ensemble d'entreprises individuelles,
30:54 les Républicains c'est surtout parce qu'ils n'ont plus de vision claire
30:58 qu'ils sont dans l'état dans lequel ils sont.
30:59 En revanche, moi je ne crois pas que ce soit le dernier clou dans le cercueil.
31:02 – Elizabeth…
31:03 – Non, non, juste, pardon, pardon, c'est le clou dans le cercueil,
31:06 elle était plus drôle que ça, Jules, parce qu'elle dit
31:08 "il ne restera plus que des clous", c'est ça qu'elle dit à la fin,
31:12 parce que sinon mettre un clou dans le cercueil,
31:14 elle dit ça dans votre interview qui est d'ailleurs, c'est excellent,
31:17 mais moi ce que je constate, il y a un autre article qui me frappe,
31:20 c'est qu'il est dit "il y a une task force contre le RN",
31:23 alors ils se demandent comment faire, mais il y a une chose
31:26 à laquelle ils n'ont absolument pas pensé, c'est répondre,
31:29 répondre aux demandes légitimes, en tous les cas pour une grande partie,
31:34 des électeurs du RN, ça, ça ne fait pas partie des solutions.
31:38 – Votre position, cher Georges, on a pu l'entendre cette semaine
31:41 et c'est pour ça que sur la question "les Républicains",
31:43 vous me faites un regard noir, mais comme non, je vous ai entendu,
31:52 non mais c'est que je vous ai entendu cette semaine là-dessus,
31:54 il n'y a pas de question, c'est pour ça que je ne vous ai pas sollicité
31:57 sur ce sujet, puisque au fond vous en avez déjà parlé cette semaine,
32:01 ce n'était pas du tout un reproche ou un delà, au contraire.
32:03 – Non mais c'est un non-événement pour moi.
32:05 – Eh bien écoutez, avançons, puisque c'est un non-événement,
32:07 vous avez entièrement raison.
32:09 – Il n'y a aucun clou, ou dernier clou, je veux cirquer la présidente
32:12 du Conseil des Républicains.
32:13 – Ecoutez, vous savez pourquoi, vous avez raison,
32:15 parce qu'aujourd'hui il y a des actualités bien plus importantes
32:18 que cette petite poloche et qu'aujourd'hui, et depuis plusieurs jours,
32:23 plusieurs semaines même, on ne parle plus des otages français
32:28 qui sont actuellement à Gaza ou portés disparus.
32:31 Plus les jours passent, plus ces prénoms, ces visages sont oubliés
32:36 par les médias, par les responsables politiques.
32:38 Hier, il y a eu cette barre aussi symbolique que dramatique des 100 jours
32:42 et Hofer, Orion, Oad, pensons à leur famille.
32:46 Il y a encore des centaines de personnes qui sont prises en otage.
32:49 Le Hamas, avec un cynisme absolu, une inhumanité absolue,
32:53 dit aujourd'hui que beaucoup d'otages ont probablement été tués récemment.
32:58 Ils imputent ces morts, à imputer la pleine responsabilité de leur sort à Israël.
33:05 Donc c'est de la responsabilité d'Israël si ces otages sont morts.
33:08 Ce que je vous propose, c'est qu'on écoute William Golnadel,
33:12 il y a une heure tout juste, l'émotion de William Golnadel et de Julien Drey.
33:16 Il s'avère que William va publier un ouvrage qui s'appelle "Journal de guerre".
33:20 C'est un écrit qui commence à partir du 7 octobre et il revient dans ce livre
33:26 sur l'évolution qu'il y a pu avoir dans les médias,
33:29 dans la position du président de la République,
33:32 la position de l'extrême gauche sur la question de ce drame du 7 octobre.
33:38 Écoutez.
33:39 Phrase qui m'a marqué cet après-midi quand vous m'avez annoncé la publication de ce livre,
33:45 vous m'avez dit "en 100 jours j'ai pris 10 ans".
33:47 Oui c'est vrai. Je vous assure que je vois bien que j'ai pris 10 ans dans la tête.
33:55 Je me sens avoir vieilli.
33:57 Ça arrive mais...
33:59 Vieilli ou souffert ?
34:00 Je pense que la souffrance doit faire vieillir.
34:03 Je me sens plus âgé, je ne serai plus jamais heureux.
34:06 Sachez-le, je ne serai plus jamais heureux comme je l'étais le 6 octobre au soir.
34:14 Quelque chose s'est écroulé.
34:16 Moi je n'ai pas pris 10 ans, j'ai pris 2000 ans.
34:19 J'ai pris quelque chose, oui, au soir du 7 octobre.
34:26 Ça a réveillé une histoire auquel j'appartenais parce que je suis juif.
34:31 Ça a fait sortir l'hébreu qui était en moi.
34:34 C'est pour ça que j'ai beaucoup d'amis qui en ce moment me disent "mais il est devenu fou,
34:38 qu'est-ce qui arrive, il est sur internet, il ne laisse rien passer".
34:41 Oui, parce que c'est ça qui s'est réveillé.
34:43 Je ne dis pas qu'Israël c'est parfait, il y a plein de choses à dire,
34:47 il y a plein de critiques, je ne suis pas du tout derrière le gouvernement Netanyahou, etc.
34:51 Mais quand je vois que...
34:53 qui donne des leçons dans le monde aujourd'hui ?
34:56 Sur ces États-là, c'est l'Iran qui donne des leçons,
35:00 c'est les Houthis qui donnent des leçons.
35:03 C'est eux qui donnent le là.
35:06 Et une partie de la gauche, et c'est ça qui est encore plus terrible pour moi, pour être honnête,
35:11 une partie de la gauche que j'aime, que j'ai aimée,
35:15 aujourd'hui reprend les arguments que nous avons combattus,
35:19 parce que nous à l'époque, nous étions contre le stalinisme et contre l'impérialisme.
35:23 Et eux maintenant, ils sont avec les pires !
35:26 Et ça ne leur pose pas de problème !
35:28 – Elisabeth Levy, vous y étiez il y a à peine un mois, je crois.
35:31 – J'y retourne d'ailleurs à la fin de ce mois.
35:34 D'abord, il y a une chose qui est vraie, je crois, chez beaucoup de juifs,
35:39 c'est que le 7 octobre les a ramenés à cette part de leur identité,
35:46 ça ne veut pas dire que c'en était absent, pourquoi ?
35:49 Pour une simple raison, ce pays a été créé pour que des gens ne soient plus jamais tués de cette façon,
35:55 pour que des juifs ne soient plus jamais tués parce qu'ils sont juifs de cette façon.
35:59 Bien sûr que des juifs ont été tués en Israël, bien sûr, mais ça n'était plus comme cela.
36:04 Et le 7 octobre, s'il vous plaît, a réveillé d'abord cela,
36:07 et a réveillé chez beaucoup de juifs le sentiment, à un moment en plus,
36:11 où on voit quand même la montée de l'antisémitisme, y compris aux États-Unis.
36:14 En France surtout ?
36:16 Non, aux États-Unis c'est beaucoup plus grand.
36:18 En France aussi, excusez-moi, sur les trois premières semaines, rappelez-vous,
36:21 sur les trois premières semaines passées le 7 octobre, il y avait eu plus d'actes antisémites que sur les deux dernières années.
36:26 C'est vrai, Eliott, mais en termes de climat, je vous assure,
36:29 ce qui se passe aux États-Unis et en Angleterre est effrayant.
36:32 Et dans ce contexte-là, on est amené à se dire que finalement,
36:36 l'existence d'Israël est toujours menacée, qu'elle n'est toujours pas acceptée par énormément de ses voisins,
36:43 moi je voudrais quand même tempérer, je voudrais avoir aussi une pensée pour les otages,
36:47 et ce qu'ils vivent depuis 100 jours, et absolument, je pense qu'on ne peut même pas l'imaginer,
36:52 mais moi, je vais quand même vous dire une chose,
36:55 parce que la doxa journalistique maintenant, comme l'opinion s'est retournée,
36:59 et bien sûr le sort des Palestiniens c'est terrible,
37:01 ces Palestiniens meurent à cause du Hamas, je ne le redirai jamais assez.
37:05 Mais, comment dire, au bout de ces 100 jours, la doxa c'est de nous dire qu'Israël est en train de perdre,
37:15 qu'ils ne peuvent pas gagner, et bien moi je vous dis que militairement,
37:19 ils ont déjà accompli un sacré boulot, d'accord,
37:22 je ne crois pas du tout que l'objectif de démilitariser les Égazites, je me dépêche,
37:26 est impossible à atteindre, bien sûr, après il y aura la question politique.
37:30 - Sur l'aspect militaire, puisque nous ne sommes pas sur le terrain,
37:32 ce n'est pas ça qui, je pense, doit nous apporter...
37:35 - Non mais, je veux dire, ce n'est pas une défaite, je veux contrer l'idée de la défaite Israël-Guerre.
37:39 - Non mais, attendez, ça c'est sur l'aspect militaire,
37:41 moi je pense qu'il y a une défaite médiatique, politique, idéologique,
37:45 c'est que quand on a des citoyens français qui sont pris en otage,
37:48 et qui sont complètement oubliés, c'est-à-dire que, est-ce qu'on en a parlé ?
37:52 Mais, attendez, on a une part de responsabilité, on en a parlé.
37:56 - Le chef de l'État ? - Oui, mais le chef de l'État, regardez,
37:58 - François Hollande est le chef de l'État, on en a parlé.
38:01 - Hier, le message des présidents, justement, pour les otages,
38:04 avec cette date symbolique des 100 jours, écoutez.
38:07 - Cela fait 100 jours aujourd'hui, 100 jours.
38:11 Etanne, Hérèse, Sahar et Mia sont revenus parmi nous,
38:15 mais nous pleurons la mort d'Elia, tué par ses ravisseurs à Gaza.
38:19 La nation française est déterminée à ce qu'Oade et Offer retrouvent leurs enfants libérés,
38:27 à ce qu'Orion soit libéré, à ce que tous les otages des attaques terroristes du 7 octobre dernier soient libérés.
38:35 La France n'abandonne pas ses enfants.
38:38 Nous ne trouverons aucun repos et les geôliers n'auront aucun répit
38:43 tant que le dernier de ces malheureux innocents ne sera pas rentré à la maison auprès de sa famille.
38:51 Bonne année, et la bonne année, c'est le refus du silence.
38:56 - La parole dans un instant, mais notre envoyé spécial Thibaut Marcheteau revient sur la question des otages présents sur place.
39:03 - Il a été à la ville ? - Oui.
39:05 - Après deux jours d'hommages appuyés concernant le sort des otages qui sont encore retenus dans la bande de Gaza,
39:10 le peuple israélien a réclamé tout ce week-end une réponse très rapide du gouvernement concernant la libération des otages.
39:17 Elle milite pour incesser le feu le plus rapidement possible.
39:20 Les combats vont continuer aujourd'hui dans la bande de Gaza, partout au nord, au sud,
39:24 mais également dans le centre de la bande de Gaza pour atteindre l'objectif principal de l'armée israélienne,
39:28 démanteler militairement mais aussi politiquement le Hamas et évidemment ramener les otages le plus rapidement possible sur le territoire d'Israël.
39:35 La pression s'accentue évidemment au nord du pays avec la frontière du Liban et le Hezbollah
39:41 qui a tiré hier un missile anti-char sur une localité d'Israël.
39:44 Deux personnes sont mortes.
39:46 Ça a évidemment répliqué, mais les actes militaires se multiplient dans la région et la pression s'intensifie.
39:51 Comment on peut expliquer aujourd'hui que ces noms, ces visages, et il y a encore je crois plus de 130 otages à Gaza,
40:00 soient mis de côté Jean-Sébastien Ferjot ?
40:04 Tout simplement parce qu'Elisabeth faisait référence, parce que l'opinion publique c'est peut-être plus le débat public,
40:12 parce que l'opinion publique, quand on regarde bien dans le détail des sondages,
40:14 les Français sont largement en soutien d'Israël face au Hamas.
40:19 Il ne s'agit pas de dire face aux Palestiniens en soi.
40:22 Il y a deux réalités tragiques qui coexistent.
40:24 Il y a la réalité des otages, et pas seulement franco-israéliens,
40:27 mais tous les otages qui sont détenus par le Hamas et il y a la réalité vécue par les civils palestiniens.
40:33 Et c'est vrai qu'on comprend que ça frappe le monde entier,
40:36 même si c'est bien souvent pour de mauvaises raisons, pas uniquement par rapport au drame vécu par les Palestiniens,
40:41 mais parce qu'ils sont victimes de Juifs, parce que c'est quand même ça la réalité.
40:45 Regardez le nombre de drames qu'il y a ailleurs sur la planète.
40:47 Les gens se fichent éperdument de ce que vivent les Yémenites,
40:50 se fichent éperdument du million et demi d'Afghans qui sont en train d'être expulsés du Pakistan.
40:54 Ce qui s'est passé au Nigeria.
40:56 Des massacres de chrétiens au Nigeria.
40:58 Pour Noël, ça n'empêche pas pour autant que c'est une tragédie pour les civils palestiniens.
41:02 Et là où je rejoins Elisabeth, c'est la responsabilité du Hamas.
41:05 Rien n'empêche le Hamas et les dirigeants du Hamas de rendre les armes.
41:09 Il est 20h50, on doit rendre.
41:11 Je vous remercie beaucoup parce que c'était une émission qui a été un peu bousculée
41:15 avec le témoignage d'Eric Tegner aux îles Canaries.
41:17 On devait parler en longueur de cet entretien de Jordan Bardella et Marine Le Pen dans le JDD
41:23 que vous avez écrit avec et préparé avec Charlotte Dornelas qu'on salue.
41:29 Dans un instant, c'est enquête d'esprit.
41:32 À 22h, c'est Olivier de Kerenfleck.
41:35 Et Olivier de Kerenfleck va vous montrer la séquence en long de l'émotion.
41:39 Il faut trouver du courage et qu'ont tous les deux Julien Drey et William Golnadel.
41:44 Merci à tous les cinq. L'info se poursuit sur CNews. À la semaine prochaine.
41:48 merci à bientôt !

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