• il y a 10 mois
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00:00 Bonsoir à tous, Yoann Ouzaï, Philippe Bilger, Olivier D'Artigolle et Charlotte Dornenas,
00:00:06 qui était à l'instant chez Christine Kelly, qui va nous rejoindre dans une seconde.
00:00:09 Et nous sommes évidemment en direct de l'Elysée, où vous voyez cette salle de presse,
00:00:14 où vous voyez le président de la République qui devrait arriver à 20h15.
00:00:18 Et puis l'ensemble de nos confrères qui sont là, qui vont poser des questions.
00:00:22 Je disais ce matin, c'est un exercice où le président, évidemment, disons-le, Yoann Ouzaï,
00:00:28 il se balade un président de la République, parce qu'un journaliste est bien souvent un faire-valoir
00:00:34 dans une conférence de presse. Il va poser sa question, mais il ne peut guère argumenter.
00:00:38 On ne discute pas dans une salle avec 300 autres journalistes pour essayer
00:00:44 ou d'apporter une contradiction à un président de la République.
00:00:48 Donc le choix, ce soir, il est en faveur.
00:00:52 J'ai envie de dire que les journalistes jouent à l'extérieur, pour reprendre une métaphore footballistique.
00:00:57 Oui, le chef de l'État est précisément chez lui pour résumer les choses.
00:01:01 Effectivement, d'abord, c'est un exercice dans lequel il est à l'aise.
00:01:04 En 2019, il avait plutôt très bien réussi cet exercice à la sortie de la crise des Gilets jaunes.
00:01:10 C'est quelque chose qui lui avait réussi.
00:01:12 C'était le grand débat.
00:01:13 Oui, il avait tenu une conférence de presse à cette époque-là, en 2019,
00:01:17 et il avait réussi à relancer son premier quinquennat.
00:01:20 Là, l'objectif est le même. L'objectif est de relancer le deuxième quinquennat.
00:01:24 Alors, il va répondre à des questions, effectivement, mais vous ne pourrez pas le relancer.
00:01:27 C'est évidemment beaucoup plus simple que lors d'une interview en face à face.
00:01:31 Mais on nous dit quand même à l'Élysée que le plus important pour le chef de l'État,
00:01:34 ce sera le propos qu'il va tenir dès 20h15, une vingtaine de minutes, seul.
00:01:40 Et là, il va faire ses annonces.
00:01:41 Et l'Élysée nous dit qu'il y aura des surprises, des bonnes nouvelles pour les Français.
00:01:45 On pense à des mesures sur le pouvoir d'achat, notamment, très attendues,
00:01:49 et peut-être une surprise qui concernerait un référendum.
00:01:52 Un référendum.
00:01:53 Bon, écoutez, ça ne serait pas une surprise puisque vous l'annoncez.
00:01:56 Je ne l'annonce pas. Je dis peut-être.
00:01:58 Je dis peut-être.
00:01:59 Attention, je ne m'engage pas.
00:02:01 Regardez l'illustre de la République.
00:02:04 C'est la salle principale.
00:02:06 Comment s'appelle cette salle ?
00:02:07 La salle des fêtes de l'Élysée.
00:02:10 Et puis, vous allez peut-être reconnaître au gré de cette caméra nos confrères, nos consoeurs.
00:02:16 Ce soir, Laurence Ferrari représentera CNews.
00:02:19 J'ai l'impression qu'elle est d'ailleurs au premier rang.
00:02:21 Je crois reconnaître sa chevelure blonde à côté de Sonia Mabrouk.
00:02:25 Et n'est-ce pas Olivier Benkemun que je vais passer également ?
00:02:29 Et vous avez vu la mise en scène.
00:02:32 Les conseillers de l'Élysée annoncent un moment gaullien.
00:02:35 Ils se sont beaucoup inspirés des conférences de presse de Charles de Gaulle.
00:02:38 Et vous voyez que les sièges qui sont vides, à la droite et à la gauche de la table,
00:02:43 sont peut-être pour les membres du gouvernement.
00:02:44 Ce qui ferait penser en effet à la manière dont les membres du gouvernement
00:02:48 s'installaient lors des conférences de presse de De Gaulle.
00:02:51 Mais très certainement que la comparaison s'arrêtera là.
00:02:55 Vous avez raison, mais en tout cas, le président sera assis, manifestement,
00:02:59 alors que parfois il est debout.
00:03:00 Ah oui, il sera assis.
00:03:01 Oui, on en est là, a priori.
00:03:04 Sauf s'il veut monter sur la table.
00:03:06 A priori, comme je vois un bureau interligueré, c'est relier les choses.
00:03:14 Je vois une chaise et un bureau.
00:03:16 C'est étonnant qu'ils soient assis.
00:03:18 Le président va s'asseoir.
00:03:19 Mais c'est parce qu'en même temps, c'est...
00:03:22 Et il n'y aura pas d'Yves Montrosy pour venir s'asseoir sur le bureau.
00:03:26 Non, alors évidemment, on en est là.
00:03:28 Il y a toujours quelque chose, les gens qui nous écoutent peuvent s'amuser,
00:03:31 il y a toujours quelque chose avant les conférences de presse,
00:03:33 à chercher des signes ou de trouver des signes dans des choses qu'ils n'en ont pas forcément.
00:03:37 Ah, le président est assis ?
00:03:38 Ah, non, ça c'est un signe.
00:03:40 Il est assis.
00:03:41 Et vous pensez que les membres du gouvernement seront assis ?
00:03:43 Ah, mais là, c'est bon.
00:03:45 Florian Tardif est dans la salle.
00:03:49 C'est pas pareil.
00:03:49 Mais oui, mais assis, debout, ce n'est pas pareil.
00:03:52 Ah non.
00:03:52 Mais non, mais...
00:03:53 Assis, c'est une conséquence.
00:03:54 C'est raciste.
00:03:55 Mais Philippe Edger, c'est aussi pour ça que vous avez le droit de citer autour de la table.
00:04:00 C'est pour la qualité de vos réflexions.
00:04:02 Assis, ce n'est pas pareil.
00:04:03 Moquez-vous de moi.
00:04:05 Jamais.
00:04:06 Jamais.
00:04:07 Si vous aviez quelque sens de l'oralité, mon cher Pascal, vous sauriez qu'assis,
00:04:13 c'est pas du tout la même chose quand on...
00:04:16 Alors, je vais le mesurer immédiatement.
00:04:19 Je vais voir si...
00:04:19 Assis, debout.
00:04:21 Ah, vous avez raison.
00:04:22 Quand on est debout, on prend naturellement le ton tribunifien.
00:04:27 Tribunifien.
00:04:28 Alors qu'assis, c'est une pensée un peu raciste.
00:04:31 Ah, ben là, c'est pour ça que quand je suis assis, là, j'ai...
00:04:34 Et pourtant, la vôtre arrive à être paradoxale.
00:04:37 On devrait donc faire les émissions debout.
00:04:40 Non, mais il y a des présentateurs qui sont debout.
00:04:42 Vous avez raison.
00:04:43 Bon, il y a des présentateurs qui sont debout, mais on croit qu'ils sont assis.
00:04:46 Donc ça, c'est encore autre chose.
00:04:49 C'est tirable réel.
00:04:51 Donnez des noms.
00:04:52 Bon, Florian Tardif.
00:04:54 Florian Tardif, vous êtes où, cher Florian ?
00:04:57 Vous êtes...
00:04:58 Est-ce que vous avez vu passer nos confrères ?
00:05:00 Est-ce que toute la fine fleur du journalisme français est là ce soir ?
00:05:06 Manifestement, les coiffeurs, en revanche, n'ont pas été...
00:05:08 Bien évidemment, parce qu'elle a commencé par...
00:05:12 Merci beaucoup. Bien évidemment, parce qu'elle a commencé par Sonia Mabrouk,
00:05:16 Laurence Ferrari, qui sont assises au premier rang face au président de la République.
00:05:20 Il y a tout le gratin, effectivement, de la presse française et internationale,
00:05:23 car il y a également des journalistes argentins,
00:05:26 nous attendons précisément, dans l'entourage du président de la République,
00:05:29 allemands, britanniques, donc voilà,
00:05:32 qui sont prêts à poser un certain nombre de questions au président de la République,
00:05:37 qui, oui, sera assis.
00:05:38 À ses côtés seront également présents l'ensemble des membres du gouvernement
00:05:42 et ainsi que ses plus proches conseillers pour l'accompagner,
00:05:47 donc dans cet exercice assez rare, périlleux, pour le président de la République,
00:05:51 qui a uniquement fait ce dernier lors du précédent quinquennat,
00:05:55 c'était en 2019, là encore, pour tenter d'apaiser la colère des Français,
00:05:59 ce qui sera très certainement le cas.
00:06:01 Est-ce qu'il va réussir à apaiser la colère de ces Français
00:06:03 qui ont vu leur pouvoir d'achat dégringoler ces derniers mois,
00:06:06 qui sont confrontés à une insécurité grandissante ?
00:06:08 Voilà, saura-t-il trouver les mots, je disais tout à l'heure, M-O-T-S,
00:06:12 pour répondre à leurs mots ?
00:06:13 MAEX, réponse dans une petite dizaine de minutes maintenant, Pascal.
00:06:16 - Bon, on a vu passer une image et je demande à Benjamin Nau
00:06:20 peut-être de la recaler cette image, parce qu'on a vu nos...
00:06:24 Ah, on ne peut pas recaler une image qu'on a vue,
00:06:26 même à l'instant où on voyait notre excellent confrère et ami,
00:06:32 Gautier Lebret, qui était là,
00:06:34 qui était manifestement en conversation avec Bruno Rogerpetit,
00:06:37 qui est un des conseillers sans doute les plus proches du président Macron,
00:06:41 que je cite souvent.
00:06:43 Et il y avait un peu de légèreté dans cette conversation,
00:06:48 telle que je la devinais.
00:06:51 Je voulais vous faire écouter Raymond Devos.
00:06:55 Raymond Devos, alors évidemment, toute coïncidence serait fortuite.
00:07:01 Ce que vous allez entendre n'est pas du tout,
00:07:03 n'a absolument rien à voir avec le discours du président de la République ce soir.
00:07:08 C'est pour ça que je le passe.
00:07:09 Simplement, on est un peu taquin, on est un peu habitué,
00:07:12 parfois on espère se tromper, surtout peut-être,
00:07:14 il y aura-t-il ce soir des annonces, mais au cas où il n'y en aurait pas,
00:07:20 voilà peut-être ce qu'aurait dit Raymond Devos sur ce qui va arriver ce soir.
00:07:24 - Puisqu'on m'a demandé de faire un discours,
00:07:29 je vous signale tout de suite, mesdames et messieurs,
00:07:31 que je vais parler pour ne rien dire.
00:07:34 Je sais, vous pensez, s'il n'a rien à dire, il ferait mieux de se taire.
00:07:38 Oui, c'est trop facile.
00:07:41 C'est trop facile.
00:07:42 Vous voudriez que je fasse, comme tous ceux qui n'ont rien à dire
00:07:44 et qui le gardent pour eux ?
00:07:48 Eh bien non, mesdames et messieurs, moi, quand je n'ai rien à dire,
00:07:50 je veux qu'on le sache.
00:07:52 Je veux en faire profiter les autres.
00:07:53 Et si vous-même, mesdames et messieurs, vous n'avez rien à dire,
00:07:56 eh bien on en parle.
00:07:59 On en discute, je ne suis pas ennemi du colloque.
00:08:04 - Bon, il y a un skill que chacun peut connaître, qui est savoureux.
00:08:08 Écoutons Marine Le Pen, qu'est-ce qu'elle attend du président de la République ce soir ?
00:08:11 Marion Maréchal, pardonnez-moi.
00:08:13 Marion Maréchal.
00:08:15 - Sincèrement, je n'en attends rien.
00:08:17 Ça fait sept ans que ce président est à la tête du pays.
00:08:21 Nous avons vu différents gouvernements.
00:08:22 Si j'avais dû attendre quelque chose, c'était au moment du remaniement,
00:08:25 éventuellement, sauf que ce que je constate, pour ne prendre qu'un des exemples,
00:08:28 c'est qu'au moment même où étaient sortis les chiffres de l'insécurité
00:08:31 qui démontraient que depuis 2016,
00:08:33 donc depuis l'arrivée quasiment d'Emmanuel Macron au pouvoir,
00:08:36 nous avions une explosion de la violence et de la criminalité dans notre pays.
00:08:39 Je rappelle quand même plus 140% de violences sexuelles, plus 31% d'homicides,
00:08:42 plus 68% de coups et blessures volontaires.
00:08:45 Eh bien, le lendemain de ces chiffres,
00:08:46 qui ont été totalement occultés par le remaniement,
00:08:48 sont reconduits à leur poste à la fois Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
00:08:52 et M. Dupond-Moretti, ministre de la Justice,
00:08:54 qui sont tous les deux co-responsables du fait de leur inaction,
00:08:57 de leur mauvais choix, de cette situation.
00:09:00 – Il est 20h08 et c'est à 20h15 précise.
00:09:04 D'ailleurs, qu'est-ce que vous attendez, Président de la République,
00:09:05 Philippe Bézière, ce soir ?
00:09:07 – Qu'il nous montre qu'il a pris conscience de l'attente,
00:09:13 de l'espérance du désespoir des Français,
00:09:16 sur les plans, notamment dans le domaine régalien,
00:09:20 je rejoins ce qu'a dit Marion Maréchal.
00:09:24 Qu'est-ce que vous attendez ?
00:09:27 – Non mais c'est-à-dire qu'il y a quand même une forme de lassitude
00:09:31 de ces grands rendez-vous organisés par Emmanuel Macron.
00:09:33 Pas en soi, mais Emmanuel Macron, il les a faits sous des formes
00:09:37 tellement variées et différentes pour toujours le même résultat,
00:09:40 que là c'est quasiment la forme la plus inquiétante de base,
00:09:44 c'est-à-dire des journalistes qui vont poser des questions…
00:09:46 – À 20h15 ? – Oui.
00:09:48 – En prime time ? – En prime time, ah ben oui.
00:09:50 – Donc les Français qui voulaient ce soir passer…
00:09:54 – Non mais ce que je veux dire c'est qu'au bout de…
00:09:55 ça fait combien de temps ? 5, 6, 7 ans ?
00:09:57 – 7 ans. – 7 ans qu'il est là,
00:09:58 vous savez il y a parfois, quand on tend le micro ici et là,
00:10:02 on rencontre des Français qui ont une manière de dire les choses.
00:10:04 Là dans la tête j'ai André par exemple à Crépol,
00:10:06 qui avait une manière d'analyser la situation et de dire les choses
00:10:09 avec beaucoup plus crûment que n'importe quel journaliste
00:10:12 ne le fera jamais en face du Président de la République.
00:10:15 Et on se dit, cette volonté de poser des questions extrêmement simplement,
00:10:19 ce n'est pas dans une conférence de presse avec des dizaines de journalistes
00:10:22 qu'on pourra avoir ces réponses-là.
00:10:23 Donc il y a forcément une déception que je…
00:10:27 – Je partage votre avis.
00:10:28 – Voilà, c'est l'exercice…
00:10:29 – Je trouve que vous avez dit tout à l'heure que les journalistes
00:10:30 sont les fers-valoirs dans cet exercice du Président de la République.
00:10:33 – Et le récit qui va autour…
00:10:35 – Mais sauf si les questions sont bien posées.
00:10:38 – J'entends mais même…
00:10:39 – Elles le seront.
00:10:40 – Est-ce qu'on ne peut pas quand même attendre,
00:10:43 on dit qu'on n'attend pas grand-chose,
00:10:45 mais est-ce qu'il pourra quand même dire assez clairement pour la première fois
00:10:50 ce qu'il compte faire des trois ans et demi qui restent ?
00:10:52 – Mais la réponse, vous la connaissez.
00:10:55 – Non, parce que là, il y a un rendez-vous pour lui,
00:10:57 il ne peut pas simplement, première chose,
00:11:00 les moyens qu'il souhaite mobiliser pour atteindre les objectifs qu'il peut fixer,
00:11:03 et puis moi j'ai quelque chose sur le salaire et le pouvoir d'achat et les factures,
00:11:08 parce que là, ce qui se présente rien que sur la facture d'électricité en février
00:11:12 est terrible, c'est un mur.
00:11:14 – Il va annoncer le chiffre d'ailleurs.
00:11:16 – Alors, sachez, on ne sait pas combien de temps,
00:11:17 est-ce qu'on sait précisément combien de temps va durer la conférence ?
00:11:20 – Il est dit entre deux heures et deux heures et demie.
00:11:23 – C'est trop long deux heures et demie, écoutez, franchement,
00:11:26 vous allez assommer les gens en deux heures et demie.
00:11:28 – Peut-être demain matin, tout le monde dira quand même,
00:11:30 deux heures et demie, c'est impressionnant.
00:11:32 – Bon, alors il y aura un débrief avec Julien Pasquet
00:11:35 qui j'espère a pris des fortifiants, comme on disait jadis.
00:11:38 Est-ce que tu as pris tes fortifiants ?
00:11:40 C'était un mot, c'est un mot de…
00:11:42 Et autour de Julien, d'ailleurs Benjamin Nau sera là pour nous donner…
00:11:47 C'est Martin Mazur pour tout vous dire qui sera là.
00:11:49 Il y aura Johan, il y aura Olivier D'Articol, Philippe Belger, vous serez là ?
00:11:53 – Avec plaisir.
00:11:54 – Oui, prenez aussi des fortifiants.
00:11:56 Et Jean-Claude Dassier et Philippe Lelouch seront là à 20h12.
00:12:03 Alors, a priori, nous sommes d'accord que…
00:12:07 Qu'attendez-vous d'ailleurs ? La question a été posée aux Français.
00:12:10 Comme je ne veux évidemment pas manquer le début de l'intervention
00:12:14 du président de la République, on ne va pas entamer d'autres sujets,
00:12:18 notamment le voyage de madame Udéa ce matin dans le 6e arrondissement.
00:12:21 – C'est quand même le rendez-vous le plus important pour lui,
00:12:24 probablement de son quinquennat en réalité.
00:12:25 – Non.
00:12:26 – Mais si, parce que s'il rate ce rendez-vous-là,
00:12:28 vous pouvez considérer que le quinquennat est terminé,
00:12:30 qu'il ne se passera plus rien pendant les trois prochaines années.
00:12:33 C'est un rendez-vous extrêmement important.
00:12:35 S'il ne renoue pas avec une partie des Français maintenant,
00:12:37 il ne le fera plus jamais.
00:12:38 C'est-à-dire, ne renverse pas la table, on n'attend pas ça de lui.
00:12:42 Mais s'il n'annonce pas ce soir des décisions fortes sur le pouvoir d'achat,
00:12:47 sur l'ordre, il a beaucoup prononcé ce mot-là, l'ordre, l'autorité, la sécurité.
00:12:52 S'il n'y a pas de décision importante ce soir là-dessus, ce sera terminé.
00:12:55 Il faudra que les Français prennent leur mal en patience et attendent 2027.
00:12:59 C'est pour cela que je dis qu'il s'agit probablement, pour lui,
00:13:02 d'un des rendez-vous les plus importants de ce quinquennat.
00:13:05 – La remarque était d'Olivier Dardigolle et il avait raison.
00:13:07 On a vu sur le côté, effectivement, vous avez raison, il y a ce côté.
00:13:12 Alors ça n'existait pas pour les autres conférences de presse ?
00:13:15 – Non, je ne peux pas me souvenir de cette…
00:13:17 Vous vous souvenez, Dardigolle, il y avait des photos avec Malraux.
00:13:19 – Bien sûr, André Malraux, bien sûr.
00:13:20 – Oui, on a la même.
00:13:21 – Et donc, André Malraux, Georges Pompidou, Olivier Guichard.
00:13:26 – Ils ont beaucoup insisté sur le fait qu'ils voulaient renouer avec cette scénographie.
00:13:29 – Oui, oui.
00:13:29 Alors le président, il se couchait, il est à 20h15,
00:13:32 les gens regardaient à cette époque-là, Belphégor ou Les Chevaliers du ciel.
00:13:36 Et il ne regardait pas, si vous voulez, le président de la République.
00:13:40 20h15, je pense qu'une conférence de presse à 20h15…
00:13:42 – Ça n'a pas fait couler beaucoup d'encre, mais je trouve que c'est…
00:13:45 20h15, s'inviter…
00:13:48 – On n'est pas obligés de regarder, mais…
00:13:49 – Le positif, pas obligés de regarder.
00:13:51 – Ah ben là, vous ne pouvez pas regarder.
00:13:52 – Toutes les chaînes confondues.
00:13:53 – Non, pas toutes les chaînes.
00:13:54 – Six, Jean-Pascal, six.
00:13:56 – Les chaînes info.
00:13:57 – Oui.
00:13:57 – Et TF1 et France 2 ?
00:14:00 – Oui.
00:14:00 – Oui.
00:14:01 – Oui, 21 millions de téléspectateurs cumulés.
00:14:04 Avec un pic à 21h.
00:14:05 – Ça n'a pas été choisi au hasard.
00:14:06 Et l'opposition l'a d'ailleurs beaucoup dénoncé.
00:14:08 Ils ont dit "c'est le retour à l'ORTF",
00:14:10 mais ce n'est pas le premier président qui fait cela.
00:14:11 François Hollande l'avait fait, Nicolas Sarkozy avait lui aussi
00:14:14 pu des conférences de presse, alors peut-être pas à 20h15,
00:14:16 ceci dit, mais c'est un exercice que…
00:14:19 – Là, il est 20h14, Gabriel Attal fait son entrée.
00:14:23 On a l'impression de vivre, vous savez, voilà,
00:14:26 ils sont entrés tous ensemble et ils vont s'asseoir sur les fauteuils…
00:14:30 – Non, 14.
00:14:31 – Voilà, M. Dupond-Moretti, Éric Dupond-Moretti,
00:14:36 vous avez reconnu Bruno Le Maire, bien sûr,
00:14:40 et ils vont s'asseoir ceux qui ont été renommés.
00:14:42 Alors, tous ces ministres vont devoir,
00:14:45 ce qui est toujours très difficile sans doute pour eux…
00:14:47 – Ne pas s'endormir.
00:14:48 – D'abord ne pas s'endormir et se taire pendant…
00:14:51 eux qui sont tellement habitués à parler.
00:14:53 – Et espérer être cités.
00:14:54 – Oui, c'est ça.
00:14:55 – Vous pensez ?
00:14:56 – Ah oui.
00:14:57 – On attend les compliments.
00:14:58 – Non, mais enfin…
00:15:00 – Vanitas !
00:15:02 Non, non, pas cela.
00:15:04 Et le président de la République va…
00:15:06 je ne sais pas d'ailleurs, je le demande à Benjamin,
00:15:08 est-ce qu'il y a un petit générique avant l'arrivée du président de la République ?
00:15:14 Nous irons directement, vous voyez, tout le monde est assis,
00:15:17 Mme Vautrin, M. Le Maire, M. Attal…
00:15:21 – L'Élysée accorde beaucoup d'importance à la scénographie,
00:15:24 mais je crois sincèrement que ça n'a absolument aucun impact
00:15:27 sur ce que vont retenir les Français
00:15:29 issus de cette conférence de presse.
00:15:30 Mais ils attendent des réponses sur le pouvoir d'achat
00:15:33 et la sécurité principalement.
00:15:36 – Mais ah, Mme Oudéa Castera, à côté de Mme Rachida Dati…
00:15:40 – Avant ma parole, ça a de l'allure.
00:15:42 – Oui, mais…
00:15:43 – Pas de l'allure, mais bon…
00:15:45 s'il n'en reste que ça, c'est embêtant.
00:15:46 Il faut pour lui qu'il ait quand même quelque chose à dire
00:15:48 et à annoncer surtout.
00:15:50 – Exactement, M. Feneau qui est là,
00:15:52 M. Dupond-Moretti que vous reconnaissez.
00:15:56 – Il y aura des surprises.
00:15:58 Le président veut surprendre, ce sont les termes utilisés par ses conseillers.
00:16:01 – Il y a peut-être des annonces, ça dépend lesquelles aussi.
00:16:02 Je veux dire, il y a des annonces qui peuvent être de très mauvaises nouvelles.
00:16:05 – Et manifestement, cette scénographie,
00:16:07 le président de la République qui arrive toujours, évidemment, en dernier.
00:16:13 Nos confrères, c'est toujours intéressant de voir
00:16:16 comment nos confrères sont dans une salle de presse.
00:16:18 Jadis, tout le monde était en costume et en cravate.
00:16:21 Manifestement, le monde est plus relâché aujourd'hui.
00:16:24 – On n'est plus à l'époque du général de Gaulle,
00:16:25 si c'est ce que vous voulez faire remarquer.
00:16:27 – On a en effet passé le temps du roi.
00:16:30 – Et on vient à l'Élysée, peut-être comme on est.
00:16:35 Bon, ça peut choquer.
00:16:37 Ah ! Le président de la République qui fait son entrée.
00:16:40 Et je pense qu'il va donc arriver.
00:16:48 Et le président de la République, donc...
00:16:50 Ah ! Les gens se lèvent quand même.
00:16:53 Et je leur remercie, bien sûr, que cette courtoisie républicaine,
00:16:59 et plus que cela d'ailleurs, ce respect du président de la République
00:17:02 et cette bonne éducation.
00:17:03 Eh bien, le président de la République, je vais vous laisser,
00:17:05 qui est en direct sur CNews, c'est la première fois.
00:17:07 – Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres,
00:17:10 Mesdames et Messieurs, bienvenue dans cette maison.
00:17:14 Permettez-moi avant toute chose de vous souhaiter à nouveau
00:17:17 une belle et heureuse année.
00:17:19 Et de la souhaiter à nouveau à nos compatriotes qui nous suivent ce soir.
00:17:24 Je ne reviendrai pas dans mon propos introductif
00:17:27 sur ce que j'ai pu évoquer des fiertés des grands événements
00:17:30 de l'année qui s'ouvre pour donc 2024,
00:17:33 que j'ai déjà détaillé le 31 décembre dernier,
00:17:37 ni sur les grands sujets de politique internationale
00:17:40 ou les sujets les plus institutionnels.
00:17:41 Nous pourrons y revenir dans le cadre des questions
00:17:44 qui seront les vôtres.
00:17:45 Mais après 6 ans et demi d'action au service des Français,
00:17:51 j'ai tenu à vous retrouver en ce moment décisif
00:17:55 pour dire au pays d'où nous venons et où nous allons.
00:18:00 Alors d'où nous venons, parce que les dernières années,
00:18:02 nous avons évidemment subi des crises,
00:18:05 pandémie, retour de la guerre, j'y reviendrai, etc.
00:18:09 Mais nous avons collectivement cherché à suivre une ligne claire,
00:18:13 libérer les énergies, protéger les Français, unir la nation.
00:18:19 Et nous pouvons compter sur des forces retrouvées.
00:18:22 Forces économiques et sociales,
00:18:25 nous avons créé plus de 2 millions d'emplois,
00:18:27 rouvert plus de 300 usines,
00:18:29 réussi un chemin à la fois de création d'activités
00:18:32 et de décarbonation de notre économie.
00:18:35 Forces républicaines aussi de l'État retrouvée,
00:18:38 de ceux qui les servent,
00:18:39 nous avons massivement réinvesti dans nos armées,
00:18:43 pour nos policiers et nos gendarmes, pour notre justice,
00:18:45 mais aussi pour notre école et notre santé,
00:18:47 pour ne citer que quelques exemples.
00:18:49 Ce qui fait qu'au moment où je vous parle,
00:18:50 oui, nous sommes mieux armés qu'il y a 6 ans et demi.
00:18:55 Mais où allons-nous ?
00:18:57 Et nous le vivons tous.
00:19:00 Au fond, le monde d'hier est en train de s'effacer.
00:19:04 L'ordre international que nous connaissions est bousculé.
00:19:08 La guerre revient sur le sol européen
00:19:11 avec l'agression russe en Ukraine,
00:19:12 il y a près de 2 ans maintenant.
00:19:14 La guerre revient au Proche-Orient
00:19:15 avec l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier,
00:19:20 qui a plongé toute la région dans la guerre.
00:19:22 Nous vivons, nous le savons aussi, la crise du modèle démocratique,
00:19:27 en France, en Europe et dans beaucoup d'autres pays.
00:19:29 La crise climatique provoque des inquiétudes
00:19:32 et pousse à des transitions qui divisent parfois nos pays,
00:19:35 mais on le voit partout là aussi en Europe.
00:19:37 Et l'irruption de nouvelles technologies
00:19:39 bouleverse beaucoup de nos repères.
00:19:42 Pourtant, au moment où notre pays est à la fois menacé
00:19:46 par les tensions du monde et ces divisions de l'intérieur
00:19:50 que nous avons encore vécues ces derniers mois
00:19:52 et sur lesquelles nous reviendrons peut-être,
00:19:55 je suis convaincu que nous avons tous les atouts pour réussir.
00:20:01 Convaincu que nous n'en avons pas fini
00:20:03 avec notre histoire de progrès
00:20:05 et que nos enfants vivront mieux demain
00:20:07 que nous ne vivons aujourd'hui.
00:20:09 Et c'est pour faire face à ces défis
00:20:11 et à ce moment très précis du mandat
00:20:14 que m'ont confié les Français
00:20:15 que j'ai voulu nommer un nouveau gouvernement.
00:20:20 Pourquoi ce gouvernement le plus resserré
00:20:23 et le plus jeune de l'histoire de la Ve République ?
00:20:28 Parce que cette époque de crise que je décris rapidement
00:20:31 suppose avant tout audace, action et efficacité.
00:20:37 Dans les mois, dans les années à venir,
00:20:39 se décidera le destin des prochaines générations.
00:20:41 C'est tout l'enjeu, c'est tout notre défi.
00:20:45 Voilà pourquoi nous sommes là.
00:20:47 Voilà pourquoi démocrates, écologistes, républicains
00:20:51 se rassemblent autour d'un même projet
00:20:52 pour agir au service des Français.
00:20:55 Et au fond, avec une ligne simple,
00:20:57 pour que la France reste la France.
00:21:00 Pour que la France demeure cette nation
00:21:05 du bon sens, de résistance et des lumières.
00:21:10 Le Premier ministre aura à détailler
00:21:13 les jours qui viennent,
00:21:14 après un travail avec les ministres de son gouvernement,
00:21:17 la force politique et tout particulièrement
00:21:19 sa majorité au Parlement et les groupes aussi au Sénat,
00:21:24 le calendrier de l'action qui est la sienne,
00:21:25 et l'exposera lors de sa déclaration de politique générale.
00:21:28 Je veux ici essayer de dire le sens profond de cette action,
00:21:33 rendre au fond la France plus forte et plus juste.
00:21:37 C'est ça le combat des prochaines années,
00:21:39 et au-delà dans lequel nous devons conduire la France
00:21:42 pour les décennies qui viennent.
00:21:45 La France sera plus forte dans ce monde de bouleversement
00:21:49 si nous sommes d'abord plus unis.
00:21:52 Si nous réapprenons à partager des valeurs,
00:21:54 une culture commune, le sens du respect,
00:21:57 dans les salles de classe, dans la rue,
00:21:58 dans les transports comme dans les commerces.
00:22:01 C'est pourquoi, comme je l'ai indiqué le 31 décembre dernier,
00:22:05 lors de mes voeux, nous engagerons un réarmement civique.
00:22:09 Chaque génération de Français doit apprendre
00:22:13 ce que la République veut dire.
00:22:15 Une histoire, des devoirs, des droits,
00:22:18 une langue, un imaginaire.
00:22:21 Le sens profond du respect et de l'engagement.
00:22:24 Et cela dès l'enfance.
00:22:26 En renforçant le soutien et l'exigence vis-à-vis des parents,
00:22:30 en reprenant aussi le contrôle de nos écrans,
00:22:35 qui trop souvent enferment là où ils devraient libérer.
00:22:39 Sur la base de recommandations que feront les experts
00:22:41 que j'ai réunis la semaine dernière,
00:22:43 nous déterminerons le bon usage des écrans pour nos enfants,
00:22:46 dans les familles, à la maison comme en classe.
00:22:49 Parce qu'il en va de l'avenir de nos sociétés
00:22:52 et de nos démocraties.
00:22:54 À l'école ensuite.
00:22:56 Depuis 2017, nous avons entamé un choc des savoirs,
00:23:00 le retour des fondamentaux, l'enseignement,
00:23:02 le dédoublement des classes.
00:23:04 Et nous allons le poursuivre avec des maîtres mieux formés,
00:23:07 mieux payés, une rénovation des programmes,
00:23:10 des évaluations à chaque niveau.
00:23:13 Dès la rentrée 2024, l'instruction civique sera refondée.
00:23:18 Son volume horaire sera doublé,
00:23:21 une heure par semaine dès la 5e,
00:23:23 avec en appui les grands textes fondateurs de la nation.
00:23:29 Mais l'école dans laquelle la confiance aussi se déploie,
00:23:32 où on forge pleinement et on exprime les talents de chacun,
00:23:37 doit donner une place à la culture et au sport.
00:23:41 C'est pourquoi nous avons instauré la demi-heure de sport quotidienne en primaire
00:23:46 et deux heures supplémentaires par semaine au collège.
00:23:50 Mais au-delà de cela, l'éducation artistique et culturelle
00:23:53 que nous avons déployée dans nos écoles depuis maintenant
00:23:56 un peu plus de six ans va se renforcer.
00:23:58 Comme pour la musique et les arts plastiques,
00:24:01 je souhaite que le théâtre devienne un passage obligé au collège
00:24:05 dès la rentrée prochaine.
00:24:07 Parce que cela donne confiance, cela apprend l'oralité,
00:24:10 le contact aux grands textes.
00:24:12 Et parce que la France est aussi une histoire,
00:24:15 un patrimoine qui se transmet et qui unit,
00:24:18 l'histoire de l'art retrouvera sa place à la rentrée prochaine au collège et au lycée.
00:24:24 La tenue unique qui a donné lieu à tant de débats ces derniers mois dans notre pays
00:24:29 et qui efface les inégalités entre les familles
00:24:31 en même temps qu'elle crée les conditions du respect
00:24:34 sera expérimentée dès cette année dans une centaine d'établissements,
00:24:39 tous volontaires.
00:24:42 Cette expérimentation sera évaluée méthodiquement
00:24:47 et sur la base des résultats, s'ils sont concluants,
00:24:50 nous la généraliserons en 2026.
00:24:53 Nous instituerons dans chaque collège et dans chaque lycée,
00:24:56 dès la fin de cette année, une cérémonie de remise des diplômes,
00:25:00 rite républicain d'unité, de fierté et de reconnaissance.
00:25:05 La famille et l'école au font pour faire des républicains
00:25:09 en même temps que pour transmettre des savoirs.
00:25:14 Mais avoir une France plus forte, c'est aussi assurer l'ordre.
00:25:19 L'ordre en contrôlant mieux nos frontières,
00:25:22 grâce aux textes que nous avons pu voter en France
00:25:25 comme ceux que nous avons votés au niveau européen
00:25:27 et la poursuite aussi de ce que nous avons renforcé ces dernières années.
00:25:30 L'ordre en luttant contre les incivilités,
00:25:33 grâce à un doublement de la présence policière dans nos rues.
00:25:38 C'est le cœur de la stratégie annoncée il y a quelques années à Roubaix
00:25:41 par les emplois créés et les réformes conduites.
00:25:43 L'ordre en luttant contre la drogue,
00:25:47 qui ces dernières années se déploie pas simplement dans les grandes villes
00:25:50 mais dans des villes moyennes qui la connaissaient moins,
00:25:52 parfois même dans des villages,
00:25:54 grâce à la multiplication des opérations placenet
00:25:58 frappant les narcotrafiquants
00:26:00 qui se conduiront dans toutes les catégories de villes.
00:26:03 Et nous allons accroître le rythme.
00:26:05 À partir de la semaine prochaine,
00:26:07 10 opérations de ce type seront conduites chaque semaine.
00:26:10 L'ordre en luttant aussi contre l'islam radical,
00:26:14 en appliquant méthodiquement la loi que nous avons votée
00:26:17 il y a maintenant un peu plus de deux ans,
00:26:19 qui nous a permis de fermer des associations,
00:26:21 des établissements qui ne respectaient pas les règles de la République,
00:26:24 qui nous a permis aussi de mettre fin depuis le 1er janvier
00:26:28 au système des imams détachés,
00:26:30 nous tiendrons cette ligne de fermeté républicaine.
00:26:34 La France sera plus forte aussi si elle produit davantage.
00:26:39 La pandémie a montré que pour nombre de biens essentiels,
00:26:43 les médicaments par exemple,
00:26:45 nous dépendions trop souvent de l'étranger.
00:26:48 Et les solutions technologiques de demain,
00:26:50 en particulier pour la croissance verte ou le numérique,
00:26:52 risquent d'être produites dans d'autres continents que le nôtre.
00:26:57 C'est pourquoi nous devons accélérer dans le réarmement académique,
00:27:01 scientifique, technologique, industriel et agricole,
00:27:05 déjà largement engagé grâce aux réformes conduites depuis six ans,
00:27:08 grâce au plan de relance, puis au programme France 2030.
00:27:12 Là encore, c'est un choix d'indépendance.
00:27:15 Ne plus compter sur les autres puissances pour écrire notre histoire,
00:27:18 produire l'intelligence dans nos universités,
00:27:21 notre énergie dans nos centrales nucléaires
00:27:23 et nos installations de renouvelables,
00:27:25 notre alimentation dans nos fermes,
00:27:26 nos biens de consommation décarbonés dans nos usines,
00:27:29 en français et en européen.
00:27:30 Et c'est possible.
00:27:33 Nous avons déjà beaucoup fait et nous ferons beaucoup plus.
00:27:36 D'abord, nous poursuivrons les investissements commencés,
00:27:39 les réformes engagées,
00:27:41 mais je souhaite que nous puissions accélérer,
00:27:44 car le monde est en train d'accélérer.
00:27:46 Regardez la Chine ou les États-Unis d'Amérique.
00:27:48 Sur ces technologies, ils vont beaucoup plus vite que nous,
00:27:51 européens et français.
00:27:54 Pour cela, nous mettrons fin aux normes inutiles.
00:27:56 Il y a encore trop de complexités qui découragent les entrepreneurs,
00:27:58 les industriels, les commerçants, les agriculteurs,
00:28:01 les artisans, les maires, ceux qui font.
00:28:05 Ces complexités, bien souvent, protègent des rentes,
00:28:09 des statuts, des situations établies.
00:28:12 Et nous ne pouvons plus nous le permettre.
00:28:14 C'est pourquoi je demande au gouvernement de supprimer des normes,
00:28:17 réduire des délais, faciliter encore les embauches,
00:28:20 augmenter tous les seuils de déclenchement d'obligations.
00:28:24 C'est au fond la France du bon sens plutôt que la France des tracas.
00:28:29 Vieilles anciennes, diront certains.
00:28:31 Je crois effectivement qu'en la matière,
00:28:33 nous avons eu trop de tabous.
00:28:36 C'est pourquoi je demande au gouvernement de porter un acte 2
00:28:40 d'une loi pour la croissance, l'activité et les opportunités économiques
00:28:43 pour permettre de libérer davantage encore ceux qui font,
00:28:46 qui innovent, qui osent, qui travaillent.
00:28:50 Produire plus, innover davantage, aller plus vite.
00:28:54 Ceci et cette indépendance par le travail et la production,
00:28:57 nous pourrons le faire aussi parce que plus de Français travailleront.
00:29:00 C'est le sens d'ailleurs de beaucoup de réformes conduites l'année dernière,
00:29:03 même quand elles étaient impopulaires.
00:29:06 Mais nous le savons tous, notre pays, encore aujourd'hui,
00:29:09 manque de travailleurs dans les fermes, dans nos restaurants,
00:29:11 chez nos artisans, pour aider les personnes âgées
00:29:14 ou les personnes handicapées chez eux, c'est une réalité.
00:29:18 Et il risque de manquer demain de travailleurs dans les métiers
00:29:21 que nous sommes en train de créer, du nucléaire jusqu'au numérique
00:29:25 et à beaucoup d'autres.
00:29:27 Pour mettre fin à cette anomalie,
00:29:30 nous devons former davantage selon les besoins de la nation.
00:29:33 Nous avons commencé ce travail avec la réforme du lycée professionnel,
00:29:37 de nos universités.
00:29:39 Cet effort, nous l'accélérons cette année et jusqu'à la rentrée prochaine.
00:29:43 Le gouvernement incitera aussi à la création et la reprise d'un emploi
00:29:47 avec, dès le printemps prochain, un acte 2 de la réforme du marché du travail
00:29:51 lancé en 2017, c'est-à-dire des règles plus sévères quand des offres d'emploi
00:29:55 sont refusées et un meilleur accompagnement de nos chômeurs.
00:30:00 La formation, mais aussi l'accompagnement à l'emploi sur des choses très concrètes
00:30:03 comme le logement ou les transports.
00:30:06 Ceci pour atteindre le plein emploi.
00:30:09 La France sera plus forte si elle retrouve son indépendance financière.
00:30:14 Nous avons beaucoup dépensé pendant la crise Covid, nous le savons tous,
00:30:17 et j'assume ces dépenses parce qu'elles ont surtout protégé nos capacités de production
00:30:21 et une reprise très rapide.
00:30:23 Et les chiffres sont là pour le montrer.
00:30:25 Mais retrouver notre indépendance financière, c'est d'abord et avant tout
00:30:30 créer plus de richesses.
00:30:32 Je vais vous donner un chiffre très simple.
00:30:33 Si la France avait le taux d'activité et le taux d'emploi de l'Allemagne,
00:30:38 nous n'aurions pas de problème de finances publiques.
00:30:40 Et donc le cœur de la bataille budgétaire, c'est une bataille pour l'activité
00:30:44 et la création d'emplois et de richesses.
00:30:47 Et à côté de ça, le gouvernement aura aussi à bâtir une ambitieuse revue des dépenses
00:30:52 pendant ce semestre, une vraie réforme de l'État pour dégager aussi de l'efficacité
00:30:56 dans nos dépenses publiques.
00:30:58 La France sera plus forte car elle dépendra encore moins de l'étranger pour son énergie
00:31:03 grâce à davantage de nucléaire et d'énergie renouvelable,
00:31:06 le programme que nous allons accélérer, j'y reviendrai au mois de juin,
00:31:09 et sera armée face aux aléas du changement climatique.
00:31:12 Nos compatriotes à la Réunion, dans le Pas-de-Calais,
00:31:14 mais il y a quelques mois en Bretagne ou en Normandie, l'ont encore vécu.
00:31:19 On sait bien que nous devons réduire nos fragilités face aux tempêtes,
00:31:22 aux incendies, aussi aux canicules et aux sécheresses,
00:31:25 et ceci avec un plan d'adaptation et de résilience sur nos territoires
00:31:28 bâtis avec nos maires, nos élus locaux, en métropole comme dans nos outre-mer.
00:31:34 Notre France sera aussi plus forte par la relance de sa natalité.
00:31:39 Nous étions jusqu'à récemment un pays dont c'était la force,
00:31:42 sans doute la singularité en Europe, quand on se comparait aux voisins,
00:31:45 et c'est moins vrai depuis quelques années.
00:31:48 Alors il y a derrière cela des angoisses qui vont avec la société,
00:31:52 peut-être des choix pris jadis sur certains sujets financiers.
00:31:56 Il appartiendra au gouvernement de poursuivre ce travail,
00:32:00 mais je voudrais insister sur deux points pour essayer d'améliorer les choses.
00:32:06 Après l'allongement du congé paternité,
00:32:08 je crois profondément que la mise en place d'un nouveau congé de naissance
00:32:12 sera un élément utile dans une telle stratégie.
00:32:15 Congé de naissance qui viendra remplacer le congé parental actuel.
00:32:19 D'abord, il sera mieux rémunéré,
00:32:20 il permettra aux deux parents d'être auprès de leur enfant pendant six mois,
00:32:23 s'ils le souhaitent.
00:32:24 Mais surtout, il sera plus court que le congé parental actuel,
00:32:28 qui peut parfois aller jusqu'à trois ans,
00:32:30 et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail,
00:32:33 mais qui aussi crée beaucoup d'angoisse
00:32:34 parce qu'il est extrêmement peu et mal rémunéré,
00:32:37 et donc crée des situations parfois impossibles.
00:32:41 La natalité baisse aussi parce que l'infertilité progresse.
00:32:46 Et je parle là d'une forme de tabou du siècle.
00:32:49 Mais les mœurs se changent,
00:32:52 on fait des enfants de plus en plus tard,
00:32:54 l'infertilité masculine comme féminine
00:32:57 a beaucoup progressé ces dernières années
00:32:59 et fait souffrir beaucoup de couples.
00:33:01 Un grand plan de lutte contre ce fléau sera engagé
00:33:04 pour permettre justement ce réarmement démographique.
00:33:08 Enfin, la France sera plus forte parce que l'Europe sera plus puissante.
00:33:11 Je n'ai jamais opposé ces deux notions,
00:33:13 je les défends même comme des complémentarités.
00:33:16 Nous avons beaucoup fait ces dernières années
00:33:17 pour une Europe de la santé, une Europe de la défense,
00:33:20 une Europe des technologies et des grands programmes
00:33:21 avec des vrais résultats.
00:33:23 Et on pourra y revenir si vous le souhaitez.
00:33:25 Nous devons encore aller plus loin sur ce sujet.
00:33:28 Les élections européennes seront un rendez-vous
00:33:30 et un moment de vérité.
00:33:32 Mais je crois profondément que dans ce dérèglement que j'évoquais,
00:33:36 une Europe plus puissante, plus unie, plus souveraine
00:33:39 est un élément de réponse indispensable pour notre pays.
00:33:43 La France sera plus forte grâce à ses objectifs
00:33:49 et à quelques-unes des actions que je viens ici d'esquisser.
00:33:54 Et c'est grâce à cela qu'elle pourra aussi être plus juste.
00:33:58 La première des injustices, je l'ai plusieurs reprises évoquée,
00:34:04 c'est et cela reste malheureusement
00:34:06 celle du déterminisme social et familial.
00:34:10 Nous n'avons pas les mêmes chances,
00:34:12 et je dois reconnaître avec honnêteté qu'après six ans et demi
00:34:14 à l'endroit où les Français m'ont mis,
00:34:16 nous avons amélioré des choses,
00:34:18 mais nous ne les avons pas radicalement changées.
00:34:20 C'est-à-dire que l'avenir des enfants de la République
00:34:23 reste encore pas trop déterminé par le nom de famille,
00:34:26 l'endroit où l'on est né, le milieu auquel on appartient.
00:34:30 C'est la pire des injustices, l'inégalité de départ.
00:34:33 La promesse républicaine, c'est celle de l'égalité des chances.
00:34:36 Et au fond, je veux qu'on mette fin à cette France
00:34:40 du "ceci n'est pas pour moi" ou "ceci n'est pas pour toi",
00:34:43 de ces enfants qui continuent à se dire que parce qu'ils viennent
00:34:45 de ce quartier, qu'ils ont ce nom,
00:34:48 l'accès à telle formation ou tel diplôme,
00:34:50 l'accès à la culture ne leur est pas dû,
00:34:53 n'est pas un droit pour eux.
00:34:54 Ça existe, c'est une réalité.
00:34:57 Et aussi longtemps que ça existe, ça vient éroder l'adhésion
00:34:59 à la promesse républicaine, et tout ce que je viens de vous dire
00:35:01 sur l'ordre ne sera pas possible.
00:35:03 Tout ce que je viens de vous dire sur la force sera aussi affaibli.
00:35:06 Vous retrouverez une forme d'en même temps qui est familier,
00:35:09 mais qui n'est pas une faiblesse, qui est une double radicalité,
00:35:12 qui n'est pas une ambiguïté, qui est une double ambition.
00:35:14 Car, et c'est vrai depuis le début de notre troisième République,
00:35:18 l'ordre va avec le progrès,
00:35:20 l'autorité va avec l'émancipation, indissociable.
00:35:24 Et donc oui, la réponse à cela, c'est l'école, l'école, l'école,
00:35:28 là aussi.
00:35:29 Continuer le travail commencé avec encore plus de force,
00:35:33 près des enfants les plus en difficulté,
00:35:34 systématiser les devoirs faits au collège,
00:35:37 en particulier dans les endroits les plus en difficulté,
00:35:40 c'est indispensable.
00:35:41 Travailler sur les vacances et le temps scolaire.
00:35:43 Premier ministre Naguère, ministre de l'Éducation nationale,
00:35:46 avait commencé ce travail pour décaler les examens,
00:35:49 parce que les vacances longues sont un élément d'injustice sociale.
00:35:53 Et commencer aussi dès la cinquième l'accompagnement à l'orientation,
00:35:58 qui est un élément absolument décisif d'une plus grande égalité.
00:36:01 Et c'est tout ce que nous allons conduire au collège, au lycée
00:36:04 et au premier cycle universitaire avec les ministres
00:36:07 qui sont maintenant en charge de ces sujets.
00:36:09 C'est aussi ce travail que je veux continuer
00:36:11 par un meilleur accès à la culture,
00:36:14 et qui sera au cœur du mandat de la ministre,
00:36:16 faire en sorte que d'où conviennent des quartiers populaires,
00:36:20 urbains à notre ruralité,
00:36:22 on puisse avoir accès à la culture dès l'école et après.
00:36:30 La deuxième injustice fondamentale,
00:36:33 c'est que l'effort et le mérite ne sont pas suffisamment reconnus.
00:36:36 Je crois dans cette France en effet du travail et du mérite.
00:36:40 Et si nous avons déjà beaucoup fait pour que le travail paie mieux
00:36:42 que l'inactivité, on pourra y revenir.
00:36:44 On a substantiellement fait, et nous sommes sans doute
00:36:47 le pays d'Europe où le pouvoir d'achat des travailleurs
00:36:50 et des travailleurs les plus modestes a le plus progressé
00:36:53 ces cinq dernières années malgré l'inflation.
00:36:56 Ce n'est pas assez.
00:36:58 Et au fond, il y a ce que j'appellerais une France de l'angle mort.
00:37:02 C'est tous nos compatriotes qui gagnent déjà trop pour être aidés
00:37:06 et pas assez pour bien vivre.
00:37:08 C'est la France populaire, la France des classes moyennes,
00:37:11 la France qui dit quand vous proposez quelque chose,
00:37:12 ce n'est jamais pour moi.
00:37:15 Et pourtant, c'est celle qui tient le pays.
00:37:18 Et donc, au cœur du mandat du gouvernement,
00:37:21 je souhaite qu'il y ait justement un travail ardent pour aller plus
00:37:26 loin, pour reconnaître cela, pour donner plus de dynamique
00:37:30 aux carrières, pour permettre de mieux gagner sa vie par le travail,
00:37:34 avec l'adaptation de nos dispositifs fiscaux et sociaux,
00:37:37 mais aussi avec des négociations dans certaines branches pour que la
00:37:40 dynamique salariale soit au rendez-vous des efforts.
00:37:43 Il en va de même pour nos fonctionnaires,
00:37:45 pour lesquels le principal critère d'avancement et de rémunération
00:37:50 devra être à côté de l'ancienneté et également le mérite,
00:37:54 en tout cas bien davantage qu'aujourd'hui.
00:37:56 Ce sera au cœur d'une réforme qui va commencer dans les prochaines semaines.
00:38:01 Une France plus juste, c'est aussi une France qui sait
00:38:04 accompagner les transitions qui sont à l'œuvre.
00:38:06 Je le disais, beaucoup des changements qui sont en cours,
00:38:09 et on le voit partout en Europe, nourrissent de l'inquiétude.
00:38:12 Parce que si nous ne prenons pas garde,
00:38:14 et la France l'a vécu avec la crise que nous avons traversée
00:38:17 ensemble des Gilets jaunes, ces transitions sont injustes.
00:38:22 Elles frappent encore plus ceux qui sont dans la difficulté,
00:38:25 ceux qui ont déjà à peine les moyens de vivre de leur travail,
00:38:29 qui sont souvent dans les logements les moins bien isolés,
00:38:31 qui, par nécessité, sont obligés de rouler dans des véhicules
00:38:35 individuels qui sont parfois encore les plus polluants.
00:38:37 Il ne s'agit pas de stigmatiser cette France-là,
00:38:39 au contraire, il faut l'aider à la transition.
00:38:42 C'est ça l'écologie à la française,
00:38:43 c'est une écologie de justice et de souveraineté.
00:38:46 Et donc nous allons accroître dans les prochains mois,
00:38:50 d'abord l'accompagnement de nos agriculteurs pour les aider,
00:38:52 justement, à améliorer leurs pratiques,
00:38:55 jamais en les laissant sans solution.
00:38:58 Simplification, accompagnement et investissement.
00:39:01 Accompagner les Français en investissant dans les transports en commun,
00:39:06 en les aidant par le bonus écologique,
00:39:08 mais aussi le leasing social pour la voiture à 100 euros à changer de véhicule,
00:39:11 et à les accompagner encore davantage et de manière plus simple
00:39:14 pour rénover leur logement.
00:39:18 Faire de la transition écologique une transition juste.
00:39:23 La France plus juste, enfin, c'est celle qui accompagne chacun
00:39:26 grâce à nos services publics.
00:39:28 En la matière, beaucoup de Français ont le sentiment légitime
00:39:31 de ne pas en avoir pour leur argent, si je puis dire.
00:39:34 Pas de médecins disponibles lorsqu'ils sont malades,
00:39:37 pas d'agents au bout du fil quand ils font une démarche,
00:39:40 des délais trop longs dans les papiers d'identité,
00:39:42 et parfois même le sentiment que ça fonctionne surtout
00:39:45 pour ceux qui ont des passe-droits.
00:39:48 Lors de mon premier quinquennat, nous avons beaucoup fait sur ce sujet.
00:39:52 On a réinvesti, on a déconcentré beaucoup de services publics,
00:39:55 on a recréé des sous-préfectures,
00:39:56 ce n'était pas rêvé depuis des décennies.
00:39:58 On a rouvert des trésoreries sur le terrain,
00:39:59 on a rouvert des brigades de gendarmerie,
00:40:01 on vient encore d'enclencher un mouvement pour en rouvrir 200.
00:40:05 J'avais fait une promesse ici même, à la fin du Grand Débat,
00:40:09 que dans chaque canton, il y ait une maison France Service.
00:40:14 Promesse tenue, même dépassée.
00:40:16 2 700 maisons France Service existent aujourd'hui partout sur le terrain,
00:40:21 ce qui place chacun d'entre nous à 20 minutes de l'une d'entre elles.
00:40:25 Qu'on habite un quartier populaire, en ruralité, dans les grandes villes.
00:40:30 Mais soyons lucides, nous n'y sommes pas encore,
00:40:33 parce qu'on est encore prisonniers sans doute de trop de tabous,
00:40:35 de prêt-à-penser.
00:40:37 Je demande donc au gouvernement de sortir, si je puis dire,
00:40:39 des codes et des cases, d'envisager des solutions plus radicales
00:40:43 pour mettre fin à ce qui alimente ce sentiment de déclassement.
00:40:47 Solutions radicales pour mettre fin au scandale des déserts médicaux,
00:40:51 en simplifiant les règles venues d'en haut,
00:40:54 en permettant d'adapter ces règles au terrain,
00:40:57 pour permettre des coordinations plus simples,
00:40:59 en dégageant du temps aux médecins,
00:41:02 pour mieux travailler entre médecine de ville et hôpital,
00:41:05 avec aussi ce qu'on appelle les professions paramédicales,
00:41:08 ce sera au cœur du mandat de la ministre,
00:41:10 afin que chaque médecin, mais aussi paramédico,
00:41:13 puisse voir plus de patients.
00:41:15 Mais aussi en assumant sur le terrain de régulariser
00:41:19 nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras
00:41:23 nos services de soins, et que nous laissons
00:41:24 dans une précarité administrative qui est complètement inefficace.
00:41:29 Solutions radicales en taillant enfin dans le vif
00:41:31 des dépenses inutiles, des doublons administratifs,
00:41:33 du millefeuille, comme on l'appelle,
00:41:35 pour permettre un service plus efficace auprès des Français,
00:41:38 et des règles beaucoup plus simples et rapides,
00:41:40 par les simplifications que j'évoquais tout à l'heure.
00:41:42 Au fond, nous devons avoir la force, l'énergie dans ce moment,
00:41:46 d'envisager ce que nous n'envisagions plus,
00:41:49 d'oser ce que nous n'osions même plus penser,
00:41:51 de retrouver de l'audace.
00:41:54 Vous l'avez compris, il s'agit de faire preuve d'efficacité,
00:41:59 de briser même certains tabous, de ne pas avoir peur
00:42:01 de soulever certains mécontentements
00:42:03 au service des Français.
00:42:06 C'est bien sûr au gouvernement d'insuffler ce mouvement,
00:42:09 et je sais qu'il ne ménagera ni son énergie ni son talent.
00:42:12 Mais chacun doit prendre sa part.
00:42:16 L'État, bien sûr, doit être là pour accompagner,
00:42:18 pour impulser, et jamais pour entraver.
00:42:21 Mais la force de mouvement réside aussi en chacun de nous.
00:42:25 Nous avons besoin d'une France de l'engagement
00:42:27 et de la mobilisation civile.
00:42:30 Parce qu'être Français, c'est avant tout avoir des droits
00:42:34 et des devoirs, c'est porter une certaine idée de notre nation,
00:42:37 de son histoire, de son ambition.
00:42:39 C'est pourquoi je compte aussi sur l'engagement
00:42:43 et la mobilisation de nos compatriotes en Hexagone
00:42:46 et dans nos Outre-mer, pour prendre leur part
00:42:49 de cette mobilisation, afin de rendre notre pays
00:42:52 plus fort et plus juste, et de relever les défis du temps.
00:42:57 Vous l'avez compris, je pense que beaucoup de choses
00:42:59 sont possibles, et je ne cède pas à l'esprit de résignation
00:43:04 que je vois quand même à l'œuvre.
00:43:06 Il y a beaucoup de choses qui nous inquiètent,
00:43:08 légitimement, parce que beaucoup de changements sont en cours,
00:43:11 parce qu'on a vécu tant de crises.
00:43:14 Mais je crois que si nous savons travailler ardemment,
00:43:17 avec beaucoup de bon sens, d'efficacité,
00:43:19 sans doute moins de lois, mais plus d'actions concrètes,
00:43:22 avec une détermination sans faille,
00:43:26 nous aurons des résultats au service à la fois du quotidien
00:43:28 des Français, mais aussi pour préparer l'avenir
00:43:30 de la nation, et cette France plus forte et plus juste.
00:43:34 De l'audace, de l'efficacité, de l'action,
00:43:36 c'est ce qui est demandé à ce nouveau gouvernement,
00:43:38 ce à quoi je m'emploierai.
00:43:40 Maintenant, je vais répondre à toutes vos questions.
00:43:43 -Bonsoir, M. le Président.
00:43:44 Mesdames et Messieurs, chers collègues,
00:43:47 Jean-Rémi Baudot, au nom de l'association
00:43:49 La Presse présidentielle.
00:43:50 On voulait juste rappeler quelques petits points
00:43:52 pour les personnes qui nous regardent ou nous écoutent.
00:43:54 Rappelez que les journalistes, c'est une conférence de presse,
00:43:56 les journalistes sont libres de poser toutes les questions
00:43:58 qu'ils souhaitent au chef de l'Etat.
00:43:59 Aucune question n'est jamais soumise en amont
00:44:02 au chef de l'Etat, c'est toujours mieux de le dire.
00:44:04 Toutefois, dans un souci de lisibilité,
00:44:06 l'Elysée aimerait que cette conférence de presse
00:44:07 soit divisée en trois parties.
00:44:10 D'abord, un premier chapitre national avec les réformes,
00:44:13 les annonces qui viennent d'être formulées,
00:44:15 puis une partie axée sur l'actualité
00:44:17 plus strictement politique,
00:44:19 et enfin, les questions internationales.
00:44:21 Vous le voyez tous, on est très nombreux ce soir
00:44:23 afin que la parole puisse circuler
00:44:25 auprès d'un maximum de journalistes.
00:44:26 L'association La Presse présidentielle
00:44:28 vous recommande, vous encourage à ne formuler
00:44:30 qu'une seule question par prise de parole,
00:44:32 question courte, s'il vous plaît.
00:44:34 Et de la même manière, M. le Président,
00:44:36 nous savons pouvoir compter sur la concision de vos réponses.
00:44:38 -Riez pas, quand même.
00:44:40 -Bonsoir, M. le Président.
00:44:42 Bastien Auger pour TF1 et LCI.
00:44:44 Vous avez parlé à l'instant des classes moyennes et populaires
00:44:47 et de leur pouvoir d'achat.
00:44:49 Est-ce que vous pouvez nous préciser
00:44:51 comment vous comptez vous y prendre,
00:44:53 comment vous demandez à votre gouvernement
00:44:55 de s'y prendre pour augmenter leur pouvoir d'achat ?
00:44:57 Est-ce que vous envisagez, par exemple,
00:44:59 d'augmenter le SMIC ?
00:45:01 Et quand allez-vous rendre effectif
00:45:03 votre promesse de baisser de 2 milliards
00:45:05 d'euros les impôts des Français ?
00:45:07 Et puis, est-ce que tout cela aura du sens
00:45:09 si vous laissez les Français payer plus cher
00:45:11 leur électricité, comme c'est prévu le mois prochain ?
00:45:13 Je vous remercie.
00:45:15 -C'est un tout.
00:45:17 Le pouvoir d'achat, c'est au fond
00:45:19 la rencontre d'un coût de la vie
00:45:21 et de la rémunération d'un travail.
00:45:23 La France a beaucoup protégé
00:45:25 face à l'inflation ces dernières années.
00:45:27 L'inflation énergétique, nous avons dépensé
00:45:29 100 milliards d'euros pour protéger nos compatriotes.
00:45:31 La France a beaucoup protégé
00:45:33 face à l'inflation énergétique, nous avons dépensé
00:45:35 100 milliards d'euros pour protéger nos compatriotes.
00:45:37 Donc au moment où les prix reviennent dans la norme,
00:45:39 il est légitime qu'il y ait en effet des augmentations.
00:45:41 Le gouvernement y reviendra
00:45:43 parce que, soyons clairs,
00:45:45 quand l'État protège, c'est le contribuable
00:45:47 d'aujourd'hui ou de demain qui paye,
00:45:49 ce que le consommateur ne paye pas.
00:45:51 L'inflation, c'est un impôt de l'extérieur.
00:45:53 Alors, oui, il y aura cette normalisation,
00:45:55 mais je le disais, nous avons beaucoup protégé.
00:45:57 Maintenant, pour aider les classes populaires
00:45:59 et les classes moyennes,
00:46:01 nous allons tout faire pour justement
00:46:03 retrouver la maîtrise de nos prix.
00:46:05 Les prix de l'alimentation vont revenir
00:46:07 dans des zones qui sont beaucoup plus raisonnables.
00:46:09 On vient de le voir avec la fin des négociations
00:46:11 commerciales qu'on avait anticipées.
00:46:13 Il faut qu'il y ait un prix juste pour que nos agriculteurs
00:46:15 et nos PME puissent vivre
00:46:17 de leur travail, mais
00:46:19 on sera très loin de l'inflation qu'on a connue
00:46:21 l'année dernière, même l'année d'avant.
00:46:23 Et nous allons être vigilants
00:46:25 dans les prochains mois pour tenir
00:46:27 des prix qui permettent à chacun de vivre
00:46:29 et qui aident justement à ce qu'on
00:46:31 maîtrise véritablement
00:46:33 les prix de l'alimentaire.
00:46:35 Sur l'énergie, on rentre dans
00:46:37 une période de normalisation et une partie des prix
00:46:39 de l'énergie servent à financer notre programme
00:46:41 nucléaire et notre renouvelable, mais on a
00:46:43 retrouvé de la maîtrise. Et le gouvernement
00:46:45 aura apporté un texte qui, grâce à ce qu'on a négocié
00:46:47 en Europe, va nous permettre
00:46:49 de ne plus avoir la volatilité
00:46:51 qu'on avait connue pendant la crise liée à la guerre
00:46:53 en Ukraine, c'est-à-dire qu'on retrouve
00:46:55 une énergie qu'on paye à nos coûts de production.
00:46:57 Et grâce au nucléaire et à ce que
00:46:59 nous sommes en train de développer, ça veut dire une énergie dont on
00:47:01 tient mieux les coûts et avec beaucoup plus de visibilité.
00:47:03 Dès cette année,
00:47:05 le gouvernement aura à tout faire
00:47:07 pour que le travail paie mieux. Alors, on a
00:47:09 là aussi beaucoup fait.
00:47:11 Quand je regarde ces cinq dernières années,
00:47:13 le SMIC a augmenté de 20%.
00:47:15 20%.
00:47:17 Les SMICAR ont gagné du pouvoir d'achat.
00:47:19 Un travailleur qui est au SMIC
00:47:21 à temps complet a gagné depuis
00:47:23 2017 9%
00:47:25 de pouvoir d'achat. Et aucun pays européen
00:47:27 ne s'est arrivé. Parce qu'en plus de ça, on a mis
00:47:29 les 100 euros de primes d'activité, promesse
00:47:31 de sortie du Grand Débat, parce qu'on a
00:47:33 baissé l'impôt sur le revenu de 5 milliards,
00:47:35 concentré sur les classes moyennes, parce qu'on a supprimé
00:47:37 la taxe d'habitation. Il faut
00:47:39 continuer ce travail sur plusieurs axes.
00:47:41 D'abord, c'est tout un chantier qu'on a lancé
00:47:43 pour que notre fiscalité et nos cotisations sociales
00:47:45 permettent de mieux accompagner
00:47:47 d'abord ceux qui reviennent au travail,
00:47:49 mais aussi les Français qui sont
00:47:51 au SMIC et un peu au-dessus du SMIC.
00:47:53 Parce que sinon, on a une trappe à bas salaire
00:47:55 dans notre pays. C'est ça l'un des problèmes
00:47:57 qu'on a. La deuxième chose, pour que
00:47:59 branche par branche, on ait des dynamites salariales
00:48:01 par un partage de la valeur
00:48:03 ajoutée et de la valeur créée qui soit beaucoup plus
00:48:05 juste
00:48:07 et fort. Là aussi, on a
00:48:09 commencé à le faire. On a 9,5 millions de nos compatriotes
00:48:11 qui ont touché les fameuses
00:48:13 primes et le partage de la valeur ajoutée.
00:48:15 On va aller plus loin. Et puis,
00:48:17 dès 2025,
00:48:19 ça, ce que je vous dis, c'est sur 2024,
00:48:21 il y aura des mesures de court terme que le Premier ministre aura
00:48:23 à annoncer, donc sur la rémunération
00:48:25 du travail. Il y aura un travail avec les branches
00:48:27 qui continuent de payer sous le SMIC
00:48:29 pour qu'elles réembauchent davantage et qu'elles
00:48:31 attirent plus de travailleurs, qu'elles améliorent les conditions de travail
00:48:33 et qu'elles permettent d'avoir des dynamiques
00:48:35 salariales retrouvées. Et ça, ça vaut
00:48:37 pour les métiers de la restauration,
00:48:39 les métiers du soin, beaucoup de métiers d'ailleurs manuels
00:48:41 et souvent difficiles. C'est une des raisons
00:48:43 pour lesquelles ils continuent à avoir du mal à recruter.
00:48:45 Et on aura, entre autres,
00:48:47 dans notre trajectoire financière,
00:48:49 un milliard de baisse d'impôt sur
00:48:51 nos compatriotes qui sont dans ces catégories en 2025.
00:48:53 Et le gouvernement reviendra
00:48:55 sur le détail de la mesure.
00:48:57 Voilà les grands axes de la stratégie.
00:48:59 Bonsoir, monsieur le Président.
00:49:03 Guillaume Darré pour France Télévisions.
00:49:05 Vous venez de faire de nouvelles annonces
00:49:07 concernant notamment le secteur de l'école. Vous évoquez
00:49:09 la question de l'éducation civique.
00:49:11 Très concrètement, est-ce que vous êtes favorable
00:49:13 par exemple à ce que les élèves de primaire
00:49:15 apprennent obligatoirement la marseillaise
00:49:17 comme chose pour s'unir
00:49:19 avec la nation ? Est-ce que
00:49:21 la généralisation de l'uniforme, c'est vraiment
00:49:23 la priorité ? Est-ce que la priorité, c'est pas plutôt
00:49:25 qu'il y ait un enseignant
00:49:27 en face de chaque élève, ce à quoi vous vous étiez
00:49:29 engagé personnellement il y a quelques mois ?
00:49:31 On l'a vu, ce n'est pas encore le cas partout.
00:49:33 Et on l'a vu aussi ces derniers jours, ça continue
00:49:35 de faire débat et polémique au sein même
00:49:37 de votre gouvernement.
00:49:39 On reviendra sans doute dans le moment plus politique sur ce sujet.
00:49:41 Je l'imagine. Mais il n'y a pas
00:49:43 de polémique dans le gouvernement sur le fait qu'il doit y avoir
00:49:45 un enseignant devant chaque élève, je vous rassure.
00:49:47 Tout se tient.
00:49:49 Tout se tient.
00:49:51 C'est-à-dire qu'on a un énorme travail à faire avec les familles.
00:49:53 J'ai commencé par là.
00:49:57 Mais on a en effet à l'école,
00:49:59 et c'est ce qu'on a commencé depuis 2017,
00:50:01 à aller au bout de ce choc
00:50:03 des savoirs, l'école primaire
00:50:05 avec laquelle vous avez commencé, c'est là où on apprend
00:50:07 à compter,
00:50:09 à écrire, à lire, aussi à se comporter.
00:50:11 C'est là où on apprend des valeurs. Je suis totalement
00:50:13 favorable à ce qu'on apprenne la marseillaise aux primaires.
00:50:15 Totalement. C'est même indispensable.
00:50:17 Parce que c'est ce qui nous unit.
00:50:19 C'est le fruit de notre histoire.
00:50:21 À ce qu'il y ait donc l'heure sanctuarisée, si je puis dire,
00:50:23 dès la cinquième, d'instruction civique,
00:50:25 avec un programme qui est redéfini
00:50:27 et qui permet de bien mieux connaître à la fois
00:50:29 l'histoire de notre nation,
00:50:31 de notre République, de nos institutions
00:50:33 et nos grands textes.
00:50:35 Parce que c'est ce qui nous unit.
00:50:37 C'est ce qui nous permet d'être ensemble
00:50:39 en société, ce qui fait que,
00:50:41 et je l'avais dit, je m'en souviens très bien,
00:50:43 à la fin du Grand Débat,
00:50:45 c'est ce qui sépare, c'est ce qui différencie plutôt
00:50:47 une nation d'une société.
00:50:49 Une société, ce sont des individus
00:50:51 libres qui coopèrent, qui s'organisent, etc.
00:50:53 Nous sommes une société.
00:50:55 Mais on est plus que ça. On a un supplément d'âme.
00:50:57 On a une langue, une histoire,
00:50:59 des choses intemporelles qui nous lient
00:51:01 et un mystérieux projet
00:51:03 commun qui fait que, face à l'adversité,
00:51:05 on se rassemble pour affronter les événements.
00:51:07 C'est ça, une nation.
00:51:09 Ça a quelque chose de spirituel qui nous dépasse.
00:51:11 Et ça, ça prend à travers
00:51:13 cette histoire et ces choses aussi symboliques.
00:51:15 Et il faut retrouver aussi
00:51:17 le sens du symbolique.
00:51:19 Et c'est pour ça que la marseillaise en fait partie,
00:51:21 j'y suis favorable. La tenue unique,
00:51:23 ça n'est pas innocent.
00:51:25 D'abord parce que ça a été un débat de société.
00:51:27 Pendant des semaines, tout le monde en a parlé.
00:51:29 Des semaines que dis-je, dis-moi. Je ne peux pas vous dire
00:51:31 que ça ne sert à rien. Non.
00:51:33 Et moi, j'aime bien la méthode
00:51:35 que le gouvernement a décidé d'employer
00:51:37 qui est pragmatique.
00:51:39 Ça fait débat.
00:51:41 N'ayons pas des débats, si je puis dire,
00:51:43 théoriques.
00:51:45 Nous ne renvoyons pas dogme
00:51:47 contre dogme, certitude contre certitude.
00:51:49 On expérimente,
00:51:51 on évalue,
00:51:53 on est transparent et on regarde.
00:51:55 C'est un débat. Il y a 100 établissements qui sont candidats.
00:51:57 On leur permet dès cette année, certains,
00:51:59 je crois, vont le faire dès la sortie des vacances
00:52:01 d'hiver.
00:52:03 Ils le mettent en place, tenue unique ou uniforme.
00:52:05 Pour l'expérimentation, on va même accompagner les familles.
00:52:07 Ce sera pris en charge par les collectivités
00:52:09 locales et l'État.
00:52:11 Et on va mettre les meilleurs experts.
00:52:13 Ils vont évaluer. Qu'est-ce que ça fait ?
00:52:15 Est-ce qu'on apprend mieux ? Est-ce que ça ne change rien ?
00:52:17 Est-ce que ça crée des tensions ?
00:52:19 Le débat public sera ainsi éclairé.
00:52:21 C'est ça une démocratie
00:52:23 adulte. Et à l'aune
00:52:25 de ce qui aura été évalué,
00:52:27 on dira ça marche, ça ne marche pas, ça ne sert à rien.
00:52:29 Et on décidera de le généraliser ou pas.
00:52:31 Je crois que c'est la bonne manière d'avancer.
00:52:33 Enfin, oui, j'ai dit dès le début,
00:52:35 le choc des savoirs, c'est avoir des maîtres
00:52:37 mieux formés.
00:52:39 C'est pourquoi on va complètement revoir tout cela.
00:52:41 Moi, je crois à un système en lien
00:52:43 avec notre université, mais où on a
00:52:45 au fond
00:52:47 des compatriotes qui veulent enseigner,
00:52:49 qui, dès après le baccalauréat,
00:52:51 puissent être formés au métier d'enseignant.
00:52:53 Je ne vais pas dire tout de suite qu'on va revenir au vieux système
00:52:55 de nos écoles normales. Ce n'était pas si mauvais en tout.
00:52:57 Là où aujourd'hui,
00:52:59 au fond, on demande
00:53:01 des chemins universitaires qui sont parfois très divers,
00:53:03 mais on ne forme pas au métier d'enseignant tout de suite.
00:53:05 Donc on va repenser la formation
00:53:07 et dès ce trimestre, on aura des annonces fortes
00:53:09 avec refonte
00:53:11 complète du système de formation des maîtres.
00:53:13 On les rémunère mieux avec le
00:53:15 pacte enseignant. Il y a une
00:53:17 part de la rémunération qui a augmenté pour tout le monde
00:53:19 qui est inconditionnelle et qui est historique. On ne l'avait pas
00:53:21 vu depuis les années 90. Et une part
00:53:23 qui est liée à l'adhésion au pacte pour pouvoir
00:53:25 faire des tâches supplémentaires.
00:53:27 Accompagner les devoirs faits qui permettent
00:53:29 de lutter contre les injustices,
00:53:31 permettre de mieux accompagner justement dans l'orientation
00:53:33 et permettre entre autres d'adhérer
00:53:35 aux remplacements. Remplacement, dans notre
00:53:37 Code, je le rappelle, c'est censé être une obligation.
00:53:39 Durant mon premier quinquennat, on s'est
00:53:43 attaqué aux remplacements longs.
00:53:45 Je vais vous le dire parce que moi j'ai creusé le sujet
00:53:47 depuis six ans et demi.
00:53:49 On avait nos fameux objets de la vie quotidienne.
00:53:51 À des conseils des ministres réguliers, les ministres qui sont
00:53:53 là et qui m'accompagnent depuis longtemps le savent,
00:53:55 ont passé en vue ces objets.
00:53:57 Et on a eu des résultats formidables parce qu'on a
00:53:59 plus de 95%
00:54:01 des absences qui sont
00:54:05 comblées, telles qu'elles étaient mesurées,
00:54:07 c'est-à-dire les absences de plus de 15 jours.
00:54:09 C'est tout ce qu'on a suivi durant le premier quinquennat.
00:54:11 On est à 95%, je crois, en 2022,
00:54:13 2023, c'est le taux de remplacement.
00:54:15 On a même atteint, certaines années,
00:54:17 davantage. C'est au-dessus
00:54:19 de 15 jours d'absence. C'est ça qu'on mesurait.
00:54:21 Moi j'arrive en fin de mon premier mandat,
00:54:23 je dis formidable, on a quand même un bon résultat.
00:54:25 Il y a 95%
00:54:27 des absences qui sont
00:54:29 comblées, on arrive à mettre un prof devant
00:54:31 les élèves. Le ressenti
00:54:33 sur le terrain n'était pas le même.
00:54:35 Pourquoi ? Parce qu'on
00:54:37 ne faisait pas remonter au national les absences
00:54:39 de court terme. On ne les mesurait
00:54:41 même pas. Donc on a ouvert le capot
00:54:43 et on est allé regarder le remplacement de court terme.
00:54:45 Et on s'est aperçu qu'il y avait
00:54:47 une dizaine de millions d'heures
00:54:49 chaque année qui étaient
00:54:51 perdues, où vous n'avez pas
00:54:53 un professeur devant un élève.
00:54:55 Et c'est ça qui est insupportable pour les parents.
00:54:57 Donc on a réussi à répondre
00:54:59 aux problèmes d'absence
00:55:01 longue des professeurs.
00:55:03 Et là on est en train de s'attaquer
00:55:05 aux absences de courte durée.
00:55:07 Le professeur est absent parce qu'il avait
00:55:09 une formation. On a complètement repensé
00:55:11 le système. Et donc là on est en train
00:55:13 de s'organiser, on a commencé, pour que les
00:55:15 formations qu'on les mette, ce qui est tout à fait légitime,
00:55:17 ne se fassent pas sur leur temps d'école.
00:55:19 Et le temps de travail
00:55:21 d'un professeur, ce n'est pas que le temps devant les élèves.
00:55:23 Il a du temps de préparation, du temps de correction
00:55:25 des copies. Et il travaille beaucoup
00:55:27 nos enseignants. Mais on peut s'organiser
00:55:29 pour que les formations auxquelles ils ont droit
00:55:31 et que nous encourageons, ne se fassent pas sur le temps
00:55:33 devant les élèves. Deuxième
00:55:35 chose, on utilisait,
00:55:37 si je puis dire, on gaspillait du temps de professeur
00:55:39 pour surveiller les examens.
00:55:41 On réorganise ça.
00:55:43 Et puis troisième chose, on doit mieux organiser au sein
00:55:45 des établissements le remplacement de courte durée.
00:55:47 Vous avez un professeur qui est malade tel jour,
00:55:49 qui peut pas être là.
00:55:51 Il faut encourager les autres enseignants
00:55:53 qui peuvent être disponibles à reprendre cette heure
00:55:55 et à la faire. Et elle sera payée ou en heure supplémentaire
00:55:57 ou dans le cadre du pacte.
00:55:59 Je rentre dans les détails, ça paraît être du bon sens,
00:56:01 mais c'est pas ce qui a été fait.
00:56:03 Donc c'est une réorganisation complète. Le pacte permet de le faire.
00:56:05 C'est à ça qu'on s'attaque.
00:56:07 On n'est pas à 100% de réussite, bien loin.
00:56:09 On est passé de 5% à 15%
00:56:11 à peu près. Donc vous voyez qu'on est
00:56:13 loin du résultat. C'est pour ça qu'on a raison de s'y attaquer.
00:56:15 Avec beaucoup de force.
00:56:17 Et avec l'organisation.
00:56:19 Nos professeurs sont nos meilleurs alliés sur ce sujet-là.
00:56:21 Et c'est aussi pour ça qu'on a décidé
00:56:23 de mieux les payer quand ils adhéraient
00:56:25 à cela par les heures supplémentaires et par le pacte.
00:56:27 Voilà où on en est exactement.
00:56:29 Et donc je peux vous dire que
00:56:31 avec le Premier ministre, la ministre
00:56:33 de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports,
00:56:35 on va continuer de s'attaquer avec force
00:56:37 à ce sujet du remplacement pour que
00:56:39 tous les élèves aient bien un professeur
00:56:41 devant chaque heure de cours qui est prévue.
00:56:45 Monsieur le Président, ici.
00:56:47 Bonsoir. Grégoire Poussière, L'École des Échos. Vous avez annoncé une grande loi
00:56:49 sur l'économie. Est-ce que vous pouvez nous dire de façon plus précise
00:56:51 ce qu'il y aura à l'intérieur ?
00:56:53 Et concernant le pouvoir d'achat, est-ce que vous allez
00:56:55 contraindre les entreprises à mieux rémunérer
00:56:57 les salariés ou est-ce que
00:56:59 vous souhaitez rester plutôt dans le domaine de l'incitation ?
00:57:01 Merci.
00:57:03 Sur le deuxième point, d'abord,
00:57:05 il y a ce que nous pouvons faire nous qui est à notre main.
00:57:07 On a du fiscal et du social.
00:57:09 Et ça, il peut y avoir des moments de dialogue,
00:57:11 mais c'est des choix qui sont à la main du gouvernement.
00:57:13 La deuxième chose, sur les salaires,
00:57:15 je suis plutôt pour que ça continue à se faire au niveau
00:57:17 de l'entreprise. C'est comme ça que ça marche.
00:57:19 Mais nous allons encourager
00:57:21 les branches où il y a encore
00:57:23 des difficultés de rémunération à accélérer
00:57:25 les négociations pour qu'elles puissent se conformer
00:57:27 aux dynamiques des derniers mois.
00:57:29 Et surtout, à donner plus de dynamique
00:57:31 au dialogue social
00:57:33 au niveau de l'entreprise.
00:57:35 Et puis, on va continuer d'avancer dans ce qu'on a
00:57:37 beaucoup fait durant le premier
00:57:39 mandat, qui est de faciliter,
00:57:41 d'encourager, de simplifier le partage
00:57:43 de la valeur ajoutée.
00:57:45 De la loi PACTE, aux primes
00:57:47 qu'on a mis en place qui ont bénéficié à près de 10 millions
00:57:49 de travailleurs, jusqu'à l'accord
00:57:51 national interprofessionnel de partage
00:57:53 de la valeur ajoutée qui a été transposé,
00:57:55 on a énormément simplifié le paysage.
00:57:57 Là, il faut encore encourager de le faire.
00:57:59 Je ne suis pas pour qu'on le fasse de manière réglementaire,
00:58:01 législative.
00:58:03 C'est par le dialogue social. S'il y a besoin de simplifier
00:58:05 des instruments, on le fera. Parce que sinon,
00:58:07 on met à risque,
00:58:09 si je puis dire, notre compétitivité.
00:58:11 Et surtout, on n'est pas dans une économie réglementée.
00:58:13 Pour ce qui est d'un
00:58:15 temps, deux, de la simplification, c'est le Premier
00:58:17 ministre qui reviendra dans son
00:58:19 discours de politique générale, laisser au ministre
00:58:21 de construire cela, mais on a beaucoup de choses très simples
00:58:23 à faire, très pratiques.
00:58:25 Si l'administration
00:58:27 n'avait pas le droit de
00:58:29 demander des documents qu'elle a demandé dans les 12
00:58:31 derniers mois ou les deux dernières années,
00:58:33 on changerait la vie de beaucoup de gens.
00:58:35 Et pour les entreprises,
00:58:37 et pour les particuliers, si la
00:58:39 situation de ces derniers n'avait pas changé.
00:58:41 Si on bougeait les seuils
00:58:43 sur beaucoup de seuils qu'on a, réglementaires
00:58:45 ou légaux, sur beaucoup de sujets,
00:58:47 en les passant à une étape supplémentaire,
00:58:49 on simplifierait la vie de beaucoup de gens.
00:58:51 Si on réduisait drastiquement
00:58:53 les délais d'instruction ou autre,
00:58:55 il y a des tas de choses
00:58:57 très concrètes qu'on peut faire.
00:58:59 C'est très compliqué de simplifier, j'en parle d'expérience.
00:59:01 Mais ce que je dis, c'est qu'il faut
00:59:03 remettre de l'audace et de l'énergie dans le système,
00:59:05 maintenant.
00:59:07 Et ce n'est pas impossible de le faire.
00:59:09 Et j'ai un très bon exemple pour ça,
00:59:11 c'est les Jeux olympiques et paralympiques.
00:59:13 On nous dit ce qui est vrai,
00:59:15 on y reviendra peut-être dans vos questions,
00:59:17 le logement est en crise. C'est vrai.
00:59:19 Et une des parties des crises du logement, c'est un aspect
00:59:21 conjoncturel. La montée
00:59:23 des taux qui fait que le logement reposait en trop
00:59:25 dans son économie sur des taux bas pendant très longtemps,
00:59:27 ça monte, ça fait qu'il y a une contrainte de crédit,
00:59:29 beaucoup de gens n'accèdent plus au logement, les promoteurs
00:59:31 sont sous son pression. Mais on a un système
00:59:33 qui est un maquis, c'est très compliqué,
00:59:35 le fond, c'est trop cher, les délais sont trop longs,
00:59:37 tout ça crée du coût
00:59:39 pour nous tous quand on veut acquérir un logement
00:59:41 ou quand on l'oublie. Dans un des endroits
00:59:43 où c'est le plus compliqué et le plus long
00:59:45 de construire en France, la région parisienne,
00:59:47 parce qu'il y a les Jeux olympiques et paralympiques,
00:59:49 on a pris une loi d'urgence il y a 5 ans et demi.
00:59:51 Les logements vont sortir
00:59:53 de terre pour les Jeux olympiques.
00:59:55 La loi, on l'a prise fin 2017, début
00:59:57 2018. On a construit
00:59:59 avec plusieurs communes de Seine-Saint-Denis
01:00:01 un énorme programme de bureaux et de logements.
01:00:03 Il verra le jour à l'heure pour les Jeux olympiques
01:00:05 et paralympiques.
01:00:07 C'est possible. Et donc on va faire aussi
01:00:09 des grosses simplifications, des grosses
01:00:11 opérations d'intérêt national. On va réduire
01:00:13 les choses, simplement. Il faut réduire les délais,
01:00:15 il faut contraindre les procédures, il faut éviter
01:00:17 les recours multiples à tous les étages
01:00:19 qui ont toujours été faits pour des bonnes raisons,
01:00:21 qui sont sédimentées avec le temps.
01:00:23 Mais qui fait que, et on a
01:00:25 tous confronté à ça dans notre vie quotidienne,
01:00:27 très souvent,
01:00:29 ça paraît impossible de faire.
01:00:31 Et au fond, les gens se demandent plus
01:00:33 qu'est-ce qui n'est pas interdit,
01:00:35 plutôt qu'au fond,
01:00:37 est-ce que je peux vraiment faire et avancer ? Il faut y aller.
01:00:39 Voilà. C'est tous ces axes-là.
01:00:41 Les seuils, les délais,
01:00:43 les simplifications, les procédures uniques.
01:00:45 Et ça va toucher nos agriculteurs,
01:00:47 nos artisans, nos commerçants, nos entrepreneurs
01:00:49 et nos élus.
01:00:51 - Bonsoir, M. le Président. Vous avez évoqué
01:00:57 dans le propos liminaire le problème
01:00:59 des déserts médicaux. Et vous avez insisté
01:01:01 sur tout ce que vous avez mis en place
01:01:03 pour arriver à y mettre fin.
01:01:05 Mais il y a une chose dont vous n'avez pas parlé.
01:01:07 Vous n'avez pas dit si vous étiez
01:01:09 favorables ou pas
01:01:11 à des contraintes pour l'installation
01:01:13 des médecins dans les
01:01:15 déserts médicaux. Vous qui voulez
01:01:17 sortir des codes et des cases,
01:01:19 est-ce que c'est quelque chose que vous allez mettre en place ?
01:01:21 - Alors, le problème, il est simple.
01:01:23 Je redonne le cadre pour nous tous.
01:01:25 On a
01:01:27 aujourd'hui un peu moins de 100 000 médecins généralistes.
01:01:29 On en a perdu
01:01:31 6 000 en 10 ans.
01:01:33 C'est ça, la réalité.
01:01:35 Et malgré
01:01:37 le fait qu'en 2018,
01:01:39 j'ai décidé de rouvrir le numerus clausus
01:01:41 et donc de créer plus de places, on met 10 ans
01:01:43 à former des médecins.
01:01:45 Et on a environ 25 à 30%
01:01:47 de nos médecins généralistes qui ont plus de 60 ans.
01:01:49 Ce n'est pas compliqué.
01:01:51 On a un problème. Et à côté de ça, on a une population
01:01:53 qui vieillit, qui a de plus en plus de maladies chroniques.
01:01:55 C'est ça, le problème.
01:01:57 Il est assez simple.
01:01:59 Et il aurait dû être anticipé.