• il y a 11 mois
Quatre auditeurs, Elise, Maëlle, Lionel et Djamel sont les invités du 13h le mercredi 18 janvier 2024.

Élise, Maëlle, Djamel et Lionel étaient accueillis au sein de la rédaction d'Inter pour suivre la fabrication des journaux. Ils font leur retour en direct et dialoguent autour de cette expérience avec Remi Sulmont, Directeur de la Rédaction, Xavier Demagny et Elodie Foret, journalistes.

Les invités auditeurs :

Élise et Maëlle, 42 et 12 ans, mère et fille, cadre territoriale et collégienne, venues de Montbrison (42).
Lionel, 70 ans, architecte, originaire de St Brieuc (22).
Djamel, 48 ans, Head of AI, habitant de Levallois-Perret (92).

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Transcription
00:00 C'est un moment que vous aviez beaucoup apprécié et vous nous l'aviez dit, alors nous avons
00:04 décidé de recommencer.
00:06 A l'automne dernier, nous avions accueilli plusieurs auditeurs, sélectionnés parmi des
00:10 centaines de candidatures, pour venir passer 48 heures en immersion dans la rédaction
00:14 de France Inter, pour comprendre comment on y traite l'information, pour poser vos questions,
00:19 émettre vos doutes et vos critiques, bref, pour un échange en toute transparence.
00:22 Deuxième épisode aujourd'hui, avec quatre nouveaux auditeurs et trois représentants
00:28 de la rédaction pour vous répondre, à commencer par Rémi Sulemont.
00:31 Bonjour Rémi.
00:32 Bonjour Jérôme.
00:33 Directeur de la rédaction, c'est bien d'avoir les auditeurs en face de soi, avec
00:37 soi, tout proche.
00:38 Mais bien sûr, ça nous fait très plaisir.
00:39 En plus, nous, Jérôme, on est souvent dans nos bureaux, vous vous déplacez pour aller
00:42 voir les auditeurs en déloc, comme on dit, vous en voyez souvent.
00:46 Moi, ça nous fait plaisir.
00:48 Ce que je veux leur dire, c'est que même s'ils revenaient, ils ne sont pas invités
00:50 demain à la conférence de rédaction, mais s'ils revenaient demain, ça serait la même
00:54 chose.
00:55 On est comme ça tous les jours.
00:56 On n'a pas monté une fausse rédaction pour l'occasion.
01:00 A vos côtés, Elodie Forêt.
01:02 Rebonjour Elodie, vous étiez tout à l'heure dans le 13/14 du service politique d'Inter.
01:07 Xavier Demani, à vos côtés.
01:08 Bonjour Xavier.
01:09 Bonjour à tous.
01:10 Du service numérique d'Inter, parce qu'il y a beaucoup de questions sur la dimension
01:14 numérique du travail des journalistes et sur l'aspect relations politiques des auditeurs
01:18 qui sont avec nous.
01:19 Je vais vous laisser vous présenter.
01:22 Je vais commencer par Élise et Maëlle.
01:24 Bonjour à toutes les deux.
01:25 Bonjour.
01:26 Les filles, vous pouvez vous présenter et nous dire aussi pourquoi vous nous avez écrit
01:29 la semaine dernière pour candidater pour être là aujourd'hui.
01:32 Alors, qui commence ?
01:34 Moi.
01:35 Vas-y Maëlle.
01:36 Alors moi, je m'appelle Maëlle, j'ai 12 ans, je suis en 5ème au collège Victor de
01:42 la Prade à Montbrison.
01:43 Et ta maman à côté de toi, Élise.
01:47 Je suis Élise, j'habite également Montbrison, dans la même maison que Maëlle.
01:51 Je suis directrice des services dans une mairie, ce qui pourrait expliquer certaines de mes
01:55 questions et ça a un peu de mon intérêt sur le sujet.
01:58 Et comment ça s'est fait cette candidature ?
02:00 On a candidaté parce que vous êtes, vous faites partie de notre quotidien.
02:04 L'actualité, l'info est transmise par France Inter, font partie de notre quotidien et rythment
02:10 nos journées.
02:11 Et c'est pour ça qu'on a voulu venir voir comment ça se passait de l'intérieur.
02:15 Vous êtes ici dans la salle d'attente je crois, pour récupérer un document officiel.
02:19 Exactement.
02:20 Vous êtes d'accord, on va tout de suite candidater.
02:21 Quand on a entendu l'appel, à vos côtés Lionel.
02:23 Bonjour Lionel.
02:24 Bonjour.
02:25 Bienvenue sur France Inter.
02:27 Rapide présentation également et raison de votre candidature.
02:29 Donc, présentation, je suis breton de Saint-Brieuc et je suis architecte.
02:34 Et les raisons de ma candidature se résument en une formule, le courage de la nuance.
02:41 Et je voulais voir si vous aviez ce courage.
02:44 Comment être nuancé, on délivre des informations.
02:47 Tous les jours, on va vous répondre.
02:50 Jamel avec nous également.
02:51 Bonjour Jamel.
02:52 Bonjour.
02:53 Vous êtes le local de l'étape si je puis dire.
02:55 Absolument.
02:56 Je suis venu très très loin de Levalois-Perret, à quelques kilomètres d'ici.
03:00 Et pourquoi alors ?
03:01 Du coup, moi je suis manager dans l'intelligence artificielle.
03:05 Et la raison de ma candidature, c'est que j'étais intéressé de savoir comment un
03:11 grand média comme France Inter utilise à ce jour l'intelligence artificielle.
03:16 C'était la première partie.
03:18 Et la deuxième partie, c'était de savoir comment France Inter, un grand média, réussit
03:24 à identifier ce qu'on appelle les « deepfakes », c'est-à-dire des fausses images, des
03:29 fausses vidéos qui sont réalisées avec de l'intelligence artificielle et qui sont
03:33 de plus en plus difficiles à dissocier de vraies images.
03:38 Et notamment dans un contexte où il va y avoir beaucoup d'élections en 2024.
03:43 Et je voulais savoir comment vous vous prémunissiez justement de ces deepfakes.
03:48 On va voir ça dans une minute.
03:51 D'abord, je voudrais que vous partagiez vos impressions avec tous ceux qui nous écoutent.
03:54 Lionel, par exemple, qu'est-ce qui vous frappe ? Qu'est-ce qui vous a étonné le plus depuis
03:57 que vous êtes là depuis deux jours ?
03:58 Ce qui m'a frappé peut-être le plus…
04:02 Enfin, un détail, l'obsession du temps.
04:04 Vous passez votre vie à regarder le pendule.
04:07 C'est vrai.
04:08 Une vie passionnante.
04:09 Y compris en rentée.
04:10 Y compris pendant une conférence.
04:11 On n'est pas comme ça chez nous.
04:12 Je vous rassure tout de suite.
04:13 C'est uniquement à France Inter.
04:14 J'espère.
04:15 L'obsession du temps.
04:16 D'accord.
04:17 Ça, c'est vraiment ce qui vous a frappé.
04:18 Et sinon, peut-être une autre obsession, c'est cette volonté de faire comprendre.
04:21 Aussi bien à l'antenne qu'on a reçu un accueil fantastique de toutes les personnes
04:27 avec lesquelles on a discuté et nos questions ont été traitées.
04:32 Élise ?
04:33 Alors oui, effectivement, je tiens vivement à saluer l'accueil qui a été celui des
04:41 auditeurs.
04:42 Et puis alors, une chose qui m'a vraiment marquée et interpellée, c'est cette notion
04:47 de partage et de plaisir partagé et réciproque.
04:50 C'est-à-dire que nous, auditeurs, on a grand plaisir à vous écouter au quotidien.
04:53 Mais on sent que de l'autre côté de la barrière, la passion est la même et réciproque.
04:59 Et le plaisir, du coup, se partage.
05:01 Vous avez plaisir à recueillir l'info et à nous la transmettre.
05:04 Et nous, on a plaisir, bien évidemment, à l'entendre.
05:06 Jamel, les impressions ? Premières impressions ?
05:09 Oui, les premières impressions.
05:11 Ce qu'évoquait Lionel, c'est le temps.
05:16 Il y a énormément d'horloges dans la maison et tout est cadencé à la seconde près.
05:20 C'est ce qui m'a interpellé.
05:23 Vous êtes vraiment des horlogers du temps et vous essayez de faire des émissions qui
05:30 se terminent à la seconde près.
05:31 Oui, parce que sinon, la dernière émission du soir, elle a lieu demain.
05:33 Et ça, ce n'est pas du tout pratique.
05:36 Maëlle, qu'est-ce qui t'a interpellée ?
05:38 C'est le nombre de métiers qu'il y a derrière toutes les émissions, le nombre de personnes
05:45 qu'il y a derrière tout ce travail.
05:47 Et aussi, les expressions journalistiques.
05:53 Vous en avez beaucoup.
05:55 Et on les comprend toutes ?
05:57 Non, pas toutes.
05:58 Il faut demander.
05:59 Ça, c'est des expressions qu'on emploie entre nous ou à l'antenne ?
06:01 Entre vous.
06:02 Entre nous.
06:03 Exemple ?
06:04 Faire du bruit avec sa bouche.
06:06 Ah, faire du bruit avec sa bouche.
06:08 Qui veut répondre à ça ?
06:10 Rémi Sullman.
06:11 C'est vrai que c'est une obsession en conférence de rédaction.
06:14 En conférence de rédaction, c'est le moment où on se réunit avec Jérôme pour le journal
06:19 de 13h.
06:20 Donc, c'est à 9h.
06:21 On va donner tous les secrets.
06:22 Précis.
06:23 A 9h précises, jusqu'à 9h45, 9h50.
06:25 C'est vrai qu'on est un peu obsessionnels sur le temps.
06:29 Parce que vous avez du temps de préparation derrière.
06:31 Et plus on passe de temps en réunion, moins on va passer de temps à préparer et à écrire
06:34 le journal.
06:35 C'est aussi pour ça.
06:36 C'est aussi pour ça qu'on essaie de tenir le timing pendant les réunions.
06:40 Et faire du bruit avec sa bouche, c'est une critique souvent qu'on fait aux journalistes.
06:42 C'est parler pour ne rien dire.
06:44 C'est péjoratif.
06:45 En fait, c'est le moment où on se dit « est-ce qu'on va faire du bruit avec notre bouche
06:49 ? ». C'est-à-dire, est-ce qu'on a vraiment quelque chose d'intéressant à dire aux
06:51 auditeurs ? Ou est-ce qu'on va juste faire du commentaire ?
06:54 Quel responsable politique, économique ou sportif a fait cela hier ? Qu'est-ce qu'on
06:59 a de plus à en dire ? Qu'est-ce qu'on va apporter comme information ?
07:01 C'est une obsession.
07:02 On n'a pas envie de faire du commentaire pour faire du commentaire.
07:04 On a envie de donner des informations dans le cadre des journaux d'information.
07:08 Vous avez tous des questions à poser.
07:11 Vous êtes extrêmement studieux, c'est impressionnant.
07:12 Vous vous promenez même avec vos carnets.
07:14 Il y a des pages de notes dessus.
07:17 C'est très bien.
07:18 Élise, vous aviez des questions qui ont trait à la relation entre les journalistes et le
07:22 pouvoir.
07:23 Les hommes ou les femmes politiques ?
07:24 Oui, tout à fait.
07:25 Ce qui m'interpellait, c'était de savoir jusqu'à quel point vous étiez au cœur
07:30 du pouvoir.
07:31 Quels étaient vos moyens, vos sources d'informations sur la vie politique qui, on l'a vu, nous
07:38 en 24 heures, bougent sans cesse.
07:41 Et le divoré du service politique de France Inter ?
07:44 Tout à fait.
07:45 Au cœur du pouvoir, je trouve que l'expression n'est pas la bonne.
07:50 Parce que ça sous-entendrait qu'on est là peut-être à des moments clés, de processus
07:56 de décision, dans des bureaux fermés.
07:58 Et limite qu'on y participerait, ce qui n'est évidemment pas le cas.
08:02 En revanche, on a accès aux personnes qui exercent le pouvoir.
08:07 Moi, je suis plutôt l'opposition.
08:10 Mais si on est sur l'exécutif, sur le gouvernement, on a accès aux ministres, aux conseillers,
08:18 éventuellement au président de la République, même si c'est très très rare et que l'exercice
08:22 qu'il a fait hier soir, et un exercice qu'il n'a quasiment jamais fait pendant ses deux
08:27 mandats.
08:28 Donc voilà, on les voit, on a accès à eux, ils nous expliquent ce qu'ils sont en train
08:33 de faire, ils nous expliquent comment ils sont en train de mettre en place leurs décisions.
08:38 Et après, nous derrière, de faire tout un travail de vérification de ce qu'ils disent.
08:44 Est-ce qu'ils nous instrumentalisent ? Est-ce qu'ils ne nous instrumentalisent pas ? De
08:47 recouper les informations entre les différentes sources.
08:50 Et de faire, à la fin, pour pouvoir vous informer de ce qui se passe le mieux possible.
08:55 C'est un travail qui existe aussi pour les journalistes de la rubrique éco, sport, culture,
09:01 c'est-à-dire qu'il faut être en proximité et connaître les gens qui prennent les décisions
09:05 pour pouvoir vous transmettre les informations.
09:07 Mais en même temps, garder une distance.
09:09 Moi, j'ai beaucoup suivi le sport dans une autre vie.
09:12 Il faut avoir accès aux sportifs pour pouvoir les avoir en interview, les connaître, pouvoir
09:17 les appeler directement, mais en même temps pouvoir aussi dire à l'antenne lorsqu'ils
09:20 font une contre-performance, voire pire s'ils sont pris dans un scandale.
09:23 C'est cet équilibre-là qu'il faut conserver.
09:27 Est-ce qu'on a répondu à votre question ?
09:28 Oui, tout à fait.
09:29 Lionel, vous avez aussi des interrogations autour de l'indépendance.
09:32 Oui, tout à fait.
09:34 Ce que j'ai noté, c'est que mes amis de droite disent que France Inter est de gauche,
09:40 et mes amis de gauche disent que vous êtes des macronistes.
09:43 Ça, ça nous va si vous avez les deux.
09:45 Vous entendez les deux.
09:46 Voilà.
09:47 Je ne sais pas où vous êtes.
09:48 J'ai beaucoup aimé un terme de traitement honnête de l'information.
09:56 Si vous pouviez expliquer ce terme.
09:58 Moi, j'aime beaucoup cette notion d'honnêteté.
10:01 Il y a le fondateur du monde, Hubert Boeufmeri, qui disait que l'objectivité n'existe
10:07 pas et qu'il faut tendre vers une subjectivité désintéressée.
10:10 J'aime bien cette notion parce qu'en gros, oui, on est désintéressé quand on fait
10:14 un sujet, on ne sait pas vers quelles conclusions on va arriver.
10:18 Élodie, Xavier qui sont autour de cette table, au moment où ils prennent à cœur un sujet
10:25 et qu'ils veulent aller au bout, ils ne savent pas vers quelles conclusions ils vont
10:28 arriver.
10:29 Et c'est ça, c'est qu'on ne poursuit pas un intérêt.
10:32 Jamel, vous aviez des questions autour de l'utilisation de l'intelligence artificielle.
10:36 Vous travaillez dans ce secteur.
10:37 Est-ce que vous pouvez d'abord rappeler aux auditeurs très brièvement ce que c'est
10:39 l'intelligence artificielle ?
10:40 L'intelligence artificielle, c'est le fait de pouvoir réaliser avec des machines des
10:46 tâches qui étaient faites ou qui sont faites par des humains, comme par exemple traduire
10:51 un texte du français vers l'anglais.
10:54 D'habitude, on utilisait des traducteurs.
10:56 Et ça appelle quel type de questions concernant la presse et le travail journalistique ?
11:01 Ça appelle des questions notamment avec l'IA Génératif qui a eu un boom il y a un an
11:08 à peu près avec la sortie de Chats GPT et qui permet de générer des textes de très
11:14 très bonne qualité, des images ou des vidéos.
11:17 Et donc il y a évidemment le côté positif, c'est que ça permet effectivement de pouvoir
11:24 être plus productif, plus efficace.
11:27 Mais il y a également un usage qui est, je dirais, le revers de la médaille, c'est
11:33 que des gens l'utilisent pour pousser des idéologies ou pour pousser ce qu'on appelle
11:39 des "fakes", des images fausses, etc.
11:42 Vous vous souvenez du pape avec sa douzoune blanche ?
11:46 Vous avez peur d'être manipulé peut-être ou d'être confronté à des fausses informations ?
11:52 Alors pas moi-même, mais j'ai peur que des journalistes soient manipulés et relaient
11:57 des informations sur la base de leur bonne foi.
12:00 Parce que ce qui a été généré ressemble vraiment à la réalité de Rajir.
12:06 Alors, sujet passionnant, on en parle quasiment tous les jours en conférence de rédaction,
12:09 on y est exposé tout le temps.
12:10 Xavier Demani, service web numérique de France Inter, comment on fait pour débusquer ces
12:16 fausses informations et comment est-ce qu'on travaille autour de l'IA à France Inter ?
12:18 Ce qui est sûr, c'est que c'est de plus en plus compliqué en fait.
12:21 L'IA générative que vous citez, ça rend la tâche encore plus compliquée.
12:26 Nous, on s'appuie sur des gens qui sont des experts de la lutte contre la désinformation,
12:32 qui ont ces codes-là, qui savent identifier les images, savoir déceler des indices dans
12:40 ces images-là pour arriver à les distinguer ou pas d'une vraie image.
12:47 Il suffit de pas grand-chose en fait pour faire de la désinformation.
12:51 On l'a vu à de multiples exemples, parfois une image même un peu caricaturale ou pas
12:57 très sophistiquée suffit à désinformer.
13:00 Et nous, de notre côté, ce qu'on essaie de mener, c'est un travail journalistique
13:05 aussi, un travail d'enquête pour essayer de suivre un peu le fil de cette image, essayer
13:10 d'en détecter la source.
13:12 Aujourd'hui, l'encre à laquelle on essaie de s'attacher, c'est la source d'une image,
13:18 qui est aujourd'hui, je pense, le plus important.
13:21 Et pour l'utilisation qu'on en a…
13:25 On n'écrit pas nos papiers avec Chats Jipiti en disant "conférence de presse Emmanuel
13:32 Macron, à droite ou à gauche, point d'interrogation" et hop, le papier sort.
13:36 Ça, évidemment, ça n'existe pas.
13:38 Non, ça, ça n'existe pas.
13:39 Aujourd'hui, l'usage qu'on en a est…
13:40 Et l'audit forême regarde avec des yeux atterrés…
13:42 Ah, m'en secouerais moins tard !
13:43 Oui, d'accord !
13:44 Et en fait, nul, on l'utilise pour mettre à l'épreuve l'intelligence artificielle
13:50 dans le cadre de nos reportages, des sujets qu'on essaie de traiter.
13:54 Vous avez peut-être entendu ça un soir, Fabien de Sintès, le début du téléphone
13:59 sonne, c'était Chats Jipiti qui l'avait écrit et c'était une intelligence artificielle
14:02 qui avait reproduit la voix de Fabien de Sintès.
14:04 Ça, c'était pour voir si ça marchait ou pas.
14:07 Au final, on s'est rendu compte que ça ne marchait pas super bien.
14:10 Et on était très contents que ça ne marche pas super bien.
14:12 Et ça ne marche pas super bien.
14:13 Juste pour vous donner un petit point quand même, à l'échelle de Radio France, le
14:17 groupe Radio France utilise, essaye, expérimente l'intelligence artificielle pour un certain
14:22 nombre d'usages, notamment transcrire les émissions, transformer de l'audio en texte.
14:26 C'est l'un des usages.
14:27 A chaque fois, c'est des contenus qu'on ne publie jamais sans avoir un contrôle humain
14:33 avant.
14:34 Pour vous donner un exemple, l'alimentation qui est menée à la rédaction internationale,
14:38 le service qui s'occupe de tout ce qui se passe à l'étranger pour nous, qui est
14:42 un service indépendant de France Inter, qui est commun à toute Radio France.
14:47 Ils expérimentent actuellement la traduction des podcasts "Guerre en Ukraine" et le
14:52 podcast sur la guerre au Proche-Orient pour voir si ce podcast peut s'exporter.
14:56 Mais il n'est pas encore sorti accessible.
14:58 Juste deux petites idées vraiment très très courtes.
15:00 En tout cas, le principal risque aujourd'hui de liage génératif, et c'est ce qui nous
15:04 met en difficulté, c'est que parfois ça jette le discrédit, la suspicion sur des
15:08 contenus réels.
15:09 Et c'est ce qui est aujourd'hui, je trouve, presque le plus angoissant pour nous, c'est
15:13 que des fois, c'est difficile.
15:15 En tout cas, les gens se posent des questions sur tout le reste des contenus.
15:22 Si on a vu une fois un contenu faux, pourquoi les autres ne le seraient pas ? Dites-vous
15:26 que quand il y a marqué France Inter dessus, on s'affiche et vous savez d'où on parle.
15:33 Maël, tu as beaucoup de questions à poser, et notamment une que je trouve centrale, c'est
15:37 à quel moment et pourquoi on choisit de consacrer du temps à un sujet ? C'est le choix des
15:41 sujets qui t'intéressait ?
15:42 Non.
15:43 Non ? Ah ben bravo !
15:46 J'avais deux questions.
15:49 Est-ce que les invités, politiques ou non, demandent à être invités ?
15:54 Alors, remis sur le mot « oui », les invités demandent à être invités.
15:58 Après, j'allais dire, on passe plutôt notre temps à dire non qu'à dire oui à
16:02 ces invités.
16:04 Après, le plus difficile avec les invités politiques, je pense que le plus difficile,
16:08 c'est de les décommander.
16:09 C'est-à-dire que ça nous arrive beaucoup.
16:11 Ils ont déjà été invités ?
16:12 Voilà, ils ont été invités, et puis il y a un changement de programme, il y a un changement
16:14 d'actualité, et on doit leur dire que finalement, ça ne sera pas aujourd'hui.
16:18 Donc ça, il y a des tensions évidemment avec les cabinets, des ministres qui veulent
16:25 faire en sorte qu'ils passent et qu'ils passent des messages.
16:27 Le problème qu'on a en ce moment, c'est plutôt des ministres qui n'ont pas envie
16:30 de venir parce qu'ils ont une ministre qui a eu une mauvaise expérience en média ces
16:34 derniers temps et ils n'ont pas envie de rater leur entrée.
16:37 Je reviens quand même sur le sujet du choix des sujets, parce que c'est parmi les critiques
16:41 que vous avez formulées, Djamel notamment, le choix des sujets.
16:45 Oui, tout à fait.
16:46 Donc le choix des sujets m'intéresse, et notamment en lien avec l'immersion que j'ai
16:52 eu la chance d'avoir dans les conférences de rédaction.
16:56 Je vois que le choix des sujets se fait très très rapidement et que les journalistes n'ont
17:01 pas forcément le temps de pouvoir expliquer longuement le choix des sujets.
17:06 Après, ça revient sur la discussion du temps, où il faut que vous fassiez des choix très
17:10 très rapidement.
17:11 Alors le temps justement, il file.
17:12 Quand on choisit vite, est-ce qu'on choisit bien ?
17:14 Il y a un certain nombre de sujets qui sont évidents, parce que tout le monde est d'accord
17:18 autour de la table.
17:19 Et puis après, le problème c'est qu'en conférence de rédaction, on adore, on est
17:22 des drogués de l'actu quand même.
17:24 Donc on adore débattre d'actualité et à un moment donné, il faut décider.
17:27 Et effectivement, quand on n'est pas d'accord, je peux vous assurer qu'autour de la table,
17:33 on va avoir des débats.
17:34 Et chacun défend parfois un peu son périmètre.
17:36 C'est-à-dire que nous en politique, on va vouloir vendre beaucoup de sujets politiques
17:39 et pareil à la culture, pareil à la science, santé, environnement.
17:42 Et du coup, il faut bien trancher.
17:44 C'est le rôle de Rémi.
17:45 Et moi, mon rôle, c'est de garder l'horloge.
17:47 Donc je vous remercie tous d'être venus.
17:49 Merci à tous les quatre, nos auditeurs, nos chers auditeurs pour vos questions, pour
17:53 votre écoute.
17:54 Merci aussi à tous ceux qui ont envoyé leur candidature.
17:56 Vous avez été très nombreux.
17:57 Il y aura d'autres rendez-vous comme celui-ci.
18:00 Rémi Sullemont me le confirme.
18:02 Ce n'est que partie remise.
18:03 Je voudrais aussi chaleureusement remercier Antoine Kevilly et Christelle Rebière qui
18:06 ont pris soin de vous et qui ont rendu possible cette opération.
18:09 Merci à tous les deux.
18:10 13h49 sur Inter.

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