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Benjamin Haddad, député Renaissance, était l'invité du 18h20 franceinfo, vendredi 19 janvier.

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Transcription
00:00 Bonsoir à vous Benjamin Haddad. Vous rentrez de Washington, vous étiez au sein d'une délégation de 7 pays européens
00:06 à la rencontre de représentants démocrates, républicains, élus au Congrès américain
00:11 pour leur demander de débloquer cette aide des Etats-Unis à l'Ukraine, la réponse ?
00:17 Eh bien la réponse, on verra, vous le savez que les Américains sont toujours coincés.
00:21 Aujourd'hui le Congrès américain est bloqué sur cette question de l'aide à l'Ukraine.
00:24 Alors aujourd'hui le blocage a plutôt lieu sur une question liée à l'immigration.
00:27 Donc c'est un paquet budgétaire assez complexe.
00:30 C'est plutôt financer le contrôle à la frontière au sud.
00:35 Exactement, et donc c'est tout l'enjeu du débat à la fois entre les démocrates et les républicains
00:39 mais aussi au sein du parti républicain entre une aile plus internationaliste et une aile plus isolationniste.
00:43 Mais vous êtes inquiet Benjamin Haddad.
00:45 Mais le message qu'on allait faire passer avec des collègues parlementaires de toute l'Europe
00:49 c'est que la guerre n'est pas terminée, que défendre l'Ukraine face à l'agression russe
00:53 c'est à la fois la défense de nos valeurs, la démocratie, la liberté, mais aussi de nos intérêts
00:58 ceux de l'Europe, de la sécurité du continent européen, mais aussi ceux de nos partenaires américains.
01:03 On est resté soudés, unis jusqu'ici depuis le 24 février 2022, le début de la guerre.
01:07 Et bien il faut continuer dans le temps long.
01:09 Le test c'est aujourd'hui la guerre de Vladimir Poutine contre la Russie et contre l'Ukraine a échoué.
01:15 Il voulait prendre Kiev dans les premières semaines.
01:17 Il voulait prendre en otage fondamentalement l'avenir politique de cette nation qui se tourne vers l'Europe
01:23 mais elle n'est pas terminée donc on doit continuer à mettre les moyens.
01:26 On l'a fait au niveau européen, c'est aussi ce qu'on est venu dire à nos amis américains
01:30 et bien maintenant continuons et engageons-nous.
01:33 - Benjamin Haddad, vous avez entendu le président Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées à Cherbourg
01:37 aujourd'hui notre devoir dit-il est de rendre la victoire russe impossible.
01:40 D'abord il a levé les ambiguïtés, le président.
01:43 - Il n'y a jamais eu d'ambiguïté, je crois que le président a été fermement mobilisé aux côtés du président.
01:47 - Vous savez ce qu'il se disait au début ?
01:49 - Non, il y a des polémiques mais la vérité c'est que la France est aux côtés de l'Ukraine depuis le début.
01:54 D'ailleurs je vous rappelle que le président s'était même engagé dans la diplomatie pour essayer de trouver une voie diplomatique.
01:59 La Russie a choisi la guerre et depuis le début nous sommes dans les livraisons d'armes
02:02 et puis aussi dans le soutien politique.
02:04 C'est le président de la République qui s'est personnellement engagé pour notamment débloquer
02:08 l'ouverture des négociations d'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne.
02:11 Les Ukrainiens se battent aussi pour être un pays libre et européen et la France est fermement engagée à leur côté.
02:15 Je me réjouis d'ailleurs de voir de nouvelles annonces de livraison d'armes comme les canons César,
02:20 comme les missiles Scalp de longue portée qui permettent aux Ukrainiens de frapper en profondeur dans le territoire
02:26 occupé par exemple les dépôts de munitions.
02:29 Les défenses solaires qui sont si fondamentales pour les Ukrainiens au moment où on sait que dans un hiver difficile
02:33 les Russes vont à nouveau essayer de frapper les infrastructures civiles pour casser le moral de la population.
02:40 Nous sommes aux côtés des Ukrainiens qui résident de façon héroïque et courageuse.
02:43 Mais Moscou a convoqué notre ambassadeur pour lui reprocher l'implication croissante de Paris dans ce conflit.
02:48 Nous sommes entraînés dans la guerre aujourd'hui.
02:50 Non, la stratégie depuis le début, vous le savez, c'est non pas de rentrer dans la guerre.
02:54 Il n'y a pas de soldats français ou de soldats l'OTAN et il n'y en aura jamais sur le sol ukrainien pour combattre la Russie.
03:00 En revanche, de donner aux Ukrainiens tous les moyens pour pouvoir se battre, résister et gagner cette guerre, reconquérir leur territoire.
03:06 Quel est le message, encore un mot là-dessus ?
03:08 L'Europe doit investir dans sa propre sécurité, ne plus dépendre totalement des États-Unis
03:12 parce qu'il y a cette menace russe désormais sur nous.
03:14 Absolument, vous avez raison et c'est l'autre message qu'on a entendu aux États-Unis.
03:18 Vous savez qu'on est à la veille d'une élection américaine qui aura un impact fondamental sur la relation transatlantique,
03:23 sur l'avenir de la sécurité mondiale et j'ai toujours pensé que...
03:26 Oui, en fait, on va faire simple Benjamin Haddad, si c'est Trump, nous serons seuls.
03:30 Mais je vais vous dire, la question se pose même dès aujourd'hui,
03:33 puisque vous voyez que les Américains sont divisés aujourd'hui sur l'aide à l'Ukraine.
03:36 Fondamentalement, les Européens ne peuvent pas dépendre de quelques dizaines de milliers d'électeurs
03:40 dans le Wisconsin, dans le Michigan, pour leur propre sécurité.
03:43 C'est pour ça d'ailleurs que nous avons augmenté de façon historique le budget de la défense en France,
03:47 avec un budget qui sera doublé sur les deux mandats d'Emmanuel Macron.
03:50 Nos partenaires aussi, il faut continuer à investir, à se coordonner,
03:53 à avoir une base industrielle de défense pour être capable de défendre nos intérêts et notre sécurité.
03:58 Et je vous le dirais, ça va être même l'un des enjeux majeurs de l'élection européenne à venir.
04:02 Est-ce qu'on veut une Europe qui est plus dépendante au sous-bresseau du monde,
04:05 qui est vulnérable à la Russie ou demain à l'Amérique de Trump ?
04:08 Je pense que le Rassemblement National, en promouvant une Europe qui sera divisée, qui sera affaiblie,
04:12 sera le parti de la soumission aux puissances étrangères.
04:15 Nous voulons une Europe souveraine, qui est capable seule de défendre ses intérêts et sa sécurité.
04:19 On parlait d'Europe, Benjamin Haddad, des agriculteurs manifestent un petit peu partout,
04:23 en Allemagne, en Roumanie, en Pologne, aux Pays-Bas et chez nous.
04:26 En France, Emmanuel Macron demande au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
04:30 de donner instruction au préfet d'aller dès ce week-end à la rencontre des agriculteurs,
04:35 des organisations représentatives. Il y a le feu, c'est pour éviter l'effet contagion.
04:41 Le président républicain a demandé au préfet de se déployer sur le terrain,
04:45 d'être à la rencontre et à l'écoute de nos agriculteurs.
04:48 Je voudrais rendre hommage à nos agriculteurs, ils sont les garants de notre souveraineté alimentaire.
04:52 Ils sont aussi les représentants de territoire, ils sont le poumon économique de nos territoires.
04:58 C'est extrêmement important. Notre majorité s'est investie auprès de nos agriculteurs,
05:02 avec les lois EGalim 1 et EGalim 2, la revalorisation du travail agricole, des retraites aussi.
05:08 C'est important de continuer à les soutenir et à être à l'écoute.
05:12 Mais j'entends le Rassemblement national qui fait beaucoup de démagogie sur le sujet.
05:15 - Jordan Barnalt fait appel à Gabriel Attal, à Madinon là-dessus.
05:19 - Mais rappelons quand même que la France aujourd'hui est le premier bénéficiaire
05:23 de la PAC, de la politique agricole commune, au niveau européen.
05:27 Nos agriculteurs en bénéficient. Nous pouvons continuer à réformer, à faire évoluer ces dispositifs.
05:31 C'est en le faisant de l'intérieur et non pas en se retirant de l'Union européenne
05:36 et des mécanismes européens qu'on va pouvoir soutenir nos agriculteurs et notre souveraineté alimentaire.
05:40 - Vous parlez du soutien aux agriculteurs de la PAC, effectivement.
05:44 Mais ils sont mécontents, ils manifestent. Ils sont là dans la rue, enfin ils ne sont pas dans la rue,
05:50 ils font un blocus de l'autoroute A64 Toulouse-Tarbes.
05:54 C'est donc un sujet quand même d'inquiétude chez les agriculteurs.
05:57 Ils estiment aujourd'hui qu'il y a un manque de considération de la part du gouvernement aujourd'hui
06:03 et du président Emmanuel Macron. C'est ce qu'ils disent.
06:05 - Encore une fois, comme vous le savez, le gouvernement s'est vraiment impliqué aux côtés des agriculteurs.
06:09 Et ça depuis 2017. Il y a eu la revalorisation du travail agricole, des retraites,
06:14 tout le travail qu'on fait aussi au niveau européen justement pour pouvoir réformer la PAC
06:19 et la rendre plus à l'écoute et à l'attente de nos agriculteurs.
06:22 Nos agriculteurs, encore une fois, ils sont les garants de notre souveraineté.
06:25 - Qu'est-ce qu'ils vont leur dire les préfets, la soltaire ?
06:27 - Les mêmes choses que vous là ?
06:28 - Et puis ils vont écouter. Il faut les écouter, il faut les respecter.
06:32 Mais en tout cas, il ne faut pas en revanche faire des promesses d'hémagogie
06:38 qui se retourneraient contre les intérêts de notre pays et contre les intérêts des agriculteurs.
06:42 Et c'est ce que fait le Rassemblement National.
06:43 - Vous voulez dire quoi ? Verser des aides supplémentaires ?
06:47 - Non, mais tenir un discours anti-européen.
06:49 Tenir un discours anti-européen qui ferait croire qu'il serait favorable à nos agriculteurs,
06:54 c'est mentir.
06:56 - Ceci dit, il manifeste partout en Europe.
06:58 - Oui, mais la France aujourd'hui est le premier bénéficiaire de la PAC.
07:01 Nous avons toujours considéré que soutenir l'Europe, ce n'est pas être Euro-gaga.
07:06 Fermer les yeux sur les défauts de l'Union Européenne, c'est la transformer, la réformer
07:10 et prendre un rôle de leadership de la France au niveau européen.
07:14 C'est ce que nous faisons sur les questions de sécurité dont nous venons de parler,
07:17 sur l'Ukraine, sur la question de souveraineté européenne.
07:19 C'est aussi ce que nous faisons sur l'agriculture et la sécurité alimentaire.
07:21 - Et ultime mot rapidement, il manifeste et aussitôt il faut aller au contact.
07:25 C'est la nouvelle méthode ?
07:26 - Il faut toujours aller au contact, il faut aller à l'écoute, il faut respecter tous
07:29 nos concitoyens et c'est en effet la méthode du gouvernement de Gabriel Attal.
07:33 Il a demandé au ministre, vous le voyez, d'être le plus déployé possible sur le terrain.
07:37 C'est aussi le rôle de nous, parlementaires et de tous les parlementaires qui viennent
07:40 d'ailleurs de circonscriptions rurales, agricoles, qui sont très présents dans leurs circonscriptions.
07:44 - Merci à vous Benjamin Dade, député Renaissance de Paris et coordinateur, c'est un job, ça
07:49 des porte-parole du groupe Renaissance à l'Assemblée Nationale, d'avoir été l'invité
07:54 ici même à France Info.

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