• il y a 11 mois
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Fabien Roussel, secrétaire national du Parti Communiste et député du Nord , répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet des réponses de l’exécutif au mouvement de colère des agriculteurs, de la hausse des prix de l'électricité et du doublement de la franchise médicale.
Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
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News
Transcription
00:00 On se place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:03 Bienvenue et bonjour Fabien Roussel.
00:04 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:05 Merci de votre présence.
00:06 Bonne année.
00:07 Meilleur vœu également.
00:08 Vous êtes le secrétaire national du Parti communiste et député du Nord.
00:11 Des vœux et une année compliquée pour nos agriculteurs.
00:14 La colère gronde.
00:15 Après l'A64 bloqué ce matin, c'est l'A7 qui est coupée à son tour dans la Drôme
00:20 et les agriculteurs préviennent qu'ils n'arrêteront pas tant qu'ils n'auront pas de proposition
00:24 concrète.
00:25 Fabien Roussel, est-ce que ce matin vous dites qu'il faut continuer ? Vous les soutenez
00:27 même à bloquer d'autres routes des villes jusqu'à la capitale.
00:31 Ils ont raison.
00:32 Je les soutiens à 100% et je dis au gouvernement, rendez l'argent aux paysans.
00:38 Rendez-leur l'argent que vous leur prenez.
00:40 J'avais prévenu déjà au mois de novembre que le gouvernement envisageait d'augmenter
00:46 le prix du gazole non routier, cette essence particulière pour les paysans.
00:50 Ils l'ont introduit dans le projet de loi de finances qui est tombé par 49.3.
00:55 Et puis c'est la concurrence déloyale imposée par les traités de libre-échange qui fait
01:00 qu'aujourd'hui on importe du bœuf alors que nos paysans ont du mal à vendre celui
01:05 qu'ils produisent dans notre pays.
01:07 C'est la concurrence sur les céréales, c'est la concurrence partout, libre et non faussée,
01:12 de cette Europe libérale que nous combattons avec Léon Desfontaines, notre tête de liste
01:15 aux européennes.
01:16 Bref, il faut véritablement défendre nos agriculteurs.
01:20 Ils nous nourrissent, ils doivent vivre de leur travail.
01:22 - Avec des actions, coups de poing qui peuvent aller, vous me le dites ce matin, blocage
01:26 de routes, de villes, la capitale, on a des images impressionnantes qui sont arrivées
01:30 il y a quelques semaines depuis l'Allemagne et Berlin.
01:32 Est-ce que vous dites qu'il faut en arriver là pour se faire entendre ?
01:35 - Je dis que les Français sont très attachés à leur agriculture, à nos campagnes.
01:41 Les agriculteurs façonnent aussi nos paysages et on doit leur apporter notre soutien.
01:47 Oui, s'il faut que demain les Français viennent sur ces points de blocage pour les soutenir,
01:56 je le dis, je le ferai, nous le ferons.
01:59 Comme à chaque fois, moi je suis respectueux des…
02:02 - C'est un parfum de crise de gilets jaunes, revenir sur des points de blocage, des ronds-points.
02:09 - Je suis respectueux des modes de mobilisation.
02:12 C'est valable pour la CGT, c'est valable pour les fédérations de la FNSEA.
02:17 Ça veut dire que s'ils décident de laisser nous faire, on gère, moi je ne vais pas m'ingérer plus que ça.
02:23 Mais si demain, et je leur lance un message, ils appellent les Français à venir les soutenir,
02:28 partager le barbecue sur les points de blocage et être nombreux à bloquer les autoroutes,
02:34 dans la paix et le calme, mais pour faire pression, j'en serai et nous appellerons nous aussi
02:40 à ce que nous soyons nombreux à les soutenir.
02:41 Je le redis, les agriculteurs nous nourrissent, ils doivent vivre de leur travail
02:46 et nous devons créer les conditions qu'ils arrivent à transformer leur mode de production
02:51 et en même temps percevoir un salaire qui rende le métier de nouveau attractif.
02:56 - Fabien Roussel, on va y venir, c'est l'essentiel.
02:58 Encore une fois, sur la forme, d'abord on va adresser nos pensées à la famille de ces trois personnes.
03:05 Apparemment, ce sont trois membres de la FNSEA qui sont dans une situation compliquée.
03:10 Il y a eu ce matin un accident sur un point de blocage en Ariège,
03:15 avec un mort potentiellement et deux blessés d'une même famille.
03:19 Il y a cette situation qui est compliquée.
03:21 Il y a aussi ce que fait le gouvernement.
03:23 Gabriel Attal qui reçoit hier, Fabien Roussel, les syndicats,
03:26 qui dit qu'il va y avoir des propositions concrètes, qui était dans déplacement.
03:29 Est-ce que le gouvernement aujourd'hui a les moyens d'éteindre cet incendie ?
03:32 - Mais c'est le gouvernement qui l'a allumé, le feu.
03:35 C'est le gouvernement...
03:36 - La crise dure depuis des années, Monsieur Roussel.
03:39 - Non, Sonia Mabrouk. C'est le gouvernement qui décide d'enlever la détaxe sur le GNR,
03:42 le gazole non routier.
03:44 Jusqu'à maintenant, ils n'ont pas d'autre choix, les tracteurs,
03:46 que d'avoir ce gazole pour tourner.
03:48 Les tracteurs électriques, ça tourne pas, ça existe pas.
03:50 Donc, les paysans se font rançonner.
03:54 C'est le gouvernement qui a ajouté une taxe supplémentaire sur l'essence.
04:00 C'est le gouvernement qui décide d'augmenter de 10% l'électricité.
04:03 Les paysans, ils vont la payer.
04:04 C'est le gouvernement qui décide d'augmenter les franchises médicales.
04:07 Ça va toucher aussi les paysans.
04:09 Quand ça touche tous les Français, ça les touche eux aussi.
04:12 Donc, c'est le gouvernement qui allume le feu.
04:13 Et c'est pour ça qu'il doit y avoir une forme de convergence de nos colères
04:19 pour faire pression sur le gouvernement.
04:21 - Une convergence des colères ?
04:21 - Oui, une convergence des colères, parce que je l'entends moi-même.
04:24 C'est pas la première fois que je le dis.
04:26 - Vous voulez qu'il y ait une agrégation entre les différentes révoltes
04:29 et en tous les cas, crises en ce moment ?
04:32 - D'abord, je ne souhaite pas avoir, je le dis,
04:34 je ne souhaite pas avoir mon pays à feu et à sang.
04:36 Je souhaite que le gouvernement crée les conditions d'un pays apaisé
04:40 où les Français puissent vivre de leur travail et retrouvent leur pouvoir d'achat.
04:43 Ce gouvernement fait tout l'inverse.
04:45 Les premières annonces de M. Attal, c'est augmenter la facture d'électricité,
04:49 augmenter les franchises médicales, c'est pénaliser les paysans.
04:52 Donc, quand je parle de convergence des colères,
04:54 c'est que je souhaite faire une pression immense sur ce nouveau gouvernement.
04:59 - Mais comment ?
05:00 Parce qu'il y a deux choses.
05:02 Vous dites, Fabien Roussel,
05:03 vous pourrez en être de ces manifestants autour des pointes blocales.
05:07 - Pour leur apporter tout mon soutien.
05:08 Et si demain, nous devons être plus nombreux à leur côté, il faudra le faire.
05:12 - Quitte à bloquer des villes et des routes, bien entendu,
05:14 mais vous êtes aussi un parlementaire.
05:15 Par quel moyen vous voulez stopper ce gouvernement, comme vous le dites ?
05:18 - Si ce gouvernement, si M. Attal s'entête à maintenir ses dispositions,
05:23 qu'il vienne le dire à l'Assemblée nationale
05:25 lors de son discours de politique générale,
05:27 qu'il ait le courage de soumettre son discours au vote.
05:32 Et s'il ne le fait pas, il y aura une motion de censure.
05:34 Et là, j'interpelle l'ensemble des députés.
05:38 Je dis, je lance le défi d'ailleurs à l'ensemble des députés,
05:41 que si nous sommes contre cette hausse des factures d'électricité,
05:44 cette hausse des franchises médicales, le retour de la détaxe sur le GNR,
05:47 j'appelle l'ensemble des députés à voter la motion de censure,
05:51 à voter contre le discours de politique générale.
05:54 Je le dis...
05:55 - Quels que soient les étiquettes, vous appelez l'ERN, la droite...
05:58 Attendez, vous appelez bien des partis...
06:00 - J'appelle tout le monde, mais chacun sera face à ses responsabilités.
06:05 Le gouvernement sans tête a augmenté les taxes sur les Français.
06:09 Eh bien, je dis, il faut faire tomber ce gouvernement.
06:11 - Tomber le gouvernement ?
06:13 Ce sont les premiers pas du gouvernement, à Tal, Fabien Roussel.
06:16 - Mais il vient d'être nommé.
06:18 Il vient d'être nommé.
06:20 Il n'a même pas fait son discours de politique générale.
06:22 Et ce qu'il nous annonce, c'est du racket, c'est l'augmentation des taxes.
06:26 C'est encore tapé dans le porte-monnaie des Français.
06:29 Ce ne sont pas les plus riches qui vont être pénalisés par la politique qu'il mène.
06:32 Ce sont les retraités qui vont voir leur mutuel augmenter de 20 à 30%.
06:36 C'est les paysans qui vont devoir payer plus cher leur essence.
06:38 C'est l'ensemble des Français qui vont payer 10% de plus d'électricité.
06:42 Mais c'est aussi nos commerçants, nos artisans, nos PME que je défends à chaque fois.
06:45 - Alors rentrons dans le détail.
06:46 - Et qui voient l'électricité multipliée par deux ou par trois en l'espace de trois ans.
06:49 - Fabien Roussel, si je vous entends bien ce matin sur CNews et Europe 1,
06:51 vous souhaitez une sorte de contagion des colères,
06:54 mais si je vous comprends bien, dans le calme et l'apaisement.
06:57 - Mais contagion des colères, s'il le faut et à l'appel des syndicats.
07:02 Moi, je suis respectueux de la démocratie sociale,
07:05 mais j'appelle aussi à la contagion des colères au Parlement.
07:09 Et s'il maintient ces choix-là, j'appelle à faire tomber ce gouvernement.
07:15 Qu'il rentre à la maison directement, que M. Macron revoie sa copie.
07:19 Ce qu'il fait, c'est une injure.
07:21 C'est une injure à l'ensemble des travailleurs, des retraités, des étudiants
07:25 qui aujourd'hui souffrent de toute la politique qu'il fait
07:28 d'augmentation des taxes, d'électricité, etc.
07:30 - J'entends Fabien Roussel, mais est-ce que vous disposez d'une baguette magique
07:33 aujourd'hui pour enlever toutes les normes qui viennent souvent de l'Europe
07:36 et qui écrasent nos agriculteurs ?
07:38 Est-ce que vous disposez d'une baguette magique
07:39 pour effacer les injonctions contradictoires venant de Bruxelles ?
07:43 Est-ce qu'on a encore notre souveraineté sur ce sujet ?
07:46 - Ce que fait l'Union européenne et tous les traités qu'ils ont mis en place,
07:52 depuis le traité de Maastricht et le traité constitutionnel européen de 2005,
07:57 dont je rappelle que les communistes, depuis le début, que nous avons combattus,
08:02 ces traités introduisent la notion de concurrence libre et non faussée.
08:05 Et ils opposent les peuples entre eux, les travailleurs entre eux, les paysans entre eux.
08:10 Et c'est contre ça que nous nous battons.
08:13 En revanche, à la différence du Rassemblement national,
08:17 nous disons, nous, qu'il ne faut pas s'engager vers un Frexit,
08:21 comme l'ont fait les Anglais.
08:23 - Pourquoi ? Vous avez entendu le Rassemblement national parler de Frexit ?
08:27 - Ce que j'entends de M. Bardella, c'est qu'il demande, il combat la PAC,
08:32 il n'en veut plus et il appelle à renationaliser la politique agricole.
08:37 Eh bien, je dis moi...
08:38 - Et à mettre en place une sorte de loi de patriotisme économique ?
08:43 En quoi ce serait un Frexit ?
08:44 Vraiment, expliquez cela à nos téléspectateurs et auditeurs, enfin bien, au seul.
08:47 - Parce qu'il est important que les agriculteurs sachent
08:49 que le programme du Rassemblement national, y compris en matière agricole,
08:53 c'est la France contre tous.
08:55 Cela veut dire la fin de règles communes au sein de l'Union européenne,
09:00 qui va encore plus mettre les pays en concurrence, les uns entre les autres.
09:05 Cela veut dire qu'on va être en concurrence avec demain.
09:07 - Mais expliquez-moi, il faut plus d'Europe ?
09:09 Est-ce qu'il faut plus d'Europe pour résoudre la crise ?
09:11 - Il faut beaucoup plus de députés européens, comme nous, comme les communistes,
09:16 comme Léon Desfontaines, comme André Chassaigne,
09:19 et qui sera sur la liste que nous allons présenter, comme Emmanuel Morel.
09:23 Il faut beaucoup plus de députés européens, écoutez-moi,
09:25 qui combattent les principes libéraux de l'Union européenne, les traités européens,
09:31 mais qui, en même temps, vont se battre pour une coopération entre nous,
09:36 parce que nous avons besoin d'une coopération entre les paysans,
09:40 entre les salariés, entre nos services publics.
09:42 Nous avons besoin que la Banque centrale européenne
09:45 mette des milliards d'argent au service de cette politique.
09:47 - Comment, sans rien changer de l'intérieur,
09:49 vous allez-vous pouvoir récupérer la souveraineté alimentaire ?
09:52 Comment expliquez-vous ?
09:54 Comment allez-vous vous imposer sur la scène européenne ?
09:56 - Justement, nous, nous nous battons pour réécrire des traités européens
10:01 qui tirent par le haut l'ensemble des peuples,
10:03 qui tirent par le haut, qui permettent à notre agriculture de se transformer.
10:06 Aujourd'hui, la PAC, nous voulons la réformer, la transformer.
10:11 Nous ne disons pas qu'il ne faut plus de PAC,
10:13 comme le Rassemblement national, qui veut, au contraire,
10:16 lui, renfermer la France et décider lui-même des subventions accordées
10:20 sans bénéficier de la PAC.
10:22 C'est une folie de faire ça.
10:23 La France va se retrouver isolée, au contraire,
10:26 pour faire cette grande transformation de notre politique agricole.
10:30 Nous allons devoir ensemble coopérer, mais avec des véritables règles
10:35 qui seront respectées par chaque pays, parce qu'aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
10:38 Et la France, elle pousse les bouchons en allant plus loin dans les règles européennes.
10:42 Comment vous pouvez respecter ces règles par la Chine, par l'Inde et d'autres ?
10:45 Mais c'est ce que vous dites dans votre document.
10:46 C'est pour ça qu'on a besoin que l'Europe travaille,
10:48 que les pays de l'Union européenne travaillent ensemble
10:51 pour pouvoir répondre, réagir face à ces grands continents,
10:54 ces grands marchés mondiaux qui, aujourd'hui, font pression sur notre agriculture.
10:59 À n'en pas douter, en tous les cas.
11:00 Et donc, il ne faut pas que la France soit isolée.
11:01 Ce sujet sera au cœur des Européennes, tout comme aussi l'immigration.
11:05 Ce sujet, c'est là, c'est dans quelques jours qu'on aura le verdict
11:08 du Conseil constitutionnel, peut-être potentiellement
11:10 de nombreuses mesures qui seront jugées anticonstitutionnelles.
11:13 Est-ce que vous allez vous en féliciter ?
11:16 D'abord, je regretterais, encore une fois, que ce gouvernement ait fait le choix du bricolage,
11:20 d'avoir bricolé un texte de loi avec la droite et l'extrême droite pour, au final,
11:25 soutenu majoritairement par les Français, dans tous les sondages.
11:29 Pour avoir, à la fin, 30 à 40 % de son texte.
11:31 Vous le reconnaissez, malgré tout, M. Rossell ?
11:33 Oui, mais je réponds d'abord à votre question.
11:34 Laissez-moi finir, puis je répondrai à la deuxième, après.
11:37 D'abord, c'est du bricolage qu'un gouvernement présente un texte
11:39 dont il sait que 30 à 40 % sera retoqué par le Conseil constitutionnel.
11:43 Ce n'est pas sérieux, de un.
11:44 De deux, je reconnais que les Français, très majoritairement, comme moi, par exemple,
11:49 trouvent particulièrement injuste que des travailleurs travaillent
11:53 et payent des cotisations, mais ne soient pas régularisés.
11:56 Et une grande majorité de Français, par exemple,
11:58 demandent la régularisation de ces travailleurs dans notre pays.
12:01 C'est la raison pour laquelle je me suis battu pour que, dans ce texte,
12:04 cette notion de régularisation de plein droit soit prévue et inscrite.
12:09 Ce qui n'est pas le cas. Les Français ont été trompés.
12:11 Dans les sondages, il y a aussi, parce que je vous interroge sur ce point,
12:14 une demande de fermeté.
12:15 Ça ne nous a pas échappé, puisque vous voyez le verre à moitié plein.
12:18 Il y a aussi l'autre côté, demande de fermeté, d'expulsion,
12:21 évidemment, des migrants dans des situations de délinquants.
12:24 C'est ça qui est aussi demandé.
12:25 Vous y êtes favorable.
12:27 Mais quand on dit aux Français, une personne qui, aujourd'hui,
12:32 est en attente d'un titre de séjour et qu'il commet sur notre sol
12:36 des actes irréparables, des délits, eh bien, je le dis,
12:43 il ne doit pas avoir de titre de séjour et il n'a pas sa place dans notre pays.
12:48 Mais tous les Français sont d'accord avec ça.
12:51 Et on le partage pleinement.
12:52 Ça paraît tellement naturel.
12:53 - Ça n'échappe à personne que ce n'est pas appliqué sur le terrain.
12:55 - Non, mais sauf que ça existe dans la loi.
12:57 Que ça ne soit pas appliqué, c'est une chose, mais c'est prévu dans la loi.
13:01 Or, ce texte de loi a, pendant des semaines et des semaines,
13:05 mis l'accent sur ce type de débat, ce type d'échange,
13:09 comme si on s'opposait là-dessus, alors que tout le monde est d'accord
13:12 sur ce terme de mesure.
13:15 - Vous avez vu ce qui s'est passé au Parlement ?
13:16 On n'avait pas l'impression que vous étiez tous d'accord.
13:19 Mais c'est bien que vous le disiez ce matin.
13:20 - Je l'ai toujours dit, il n'y a pas de débat.
13:22 En revanche, il y a de véritables ongles morts,
13:25 comme notamment ces travailleurs sans-papiers.
13:26 Ils sont plus de 500 en Ile-de-France, aujourd'hui,
13:29 qui continuent à faire la grève.
13:30 Ils travaillent dans le nettoyage.
13:32 Ils travaillent dans le transport, dans la logistique.
13:35 Ils ne sont toujours pas régularisés.
13:37 - Certains disent "préférence aux priorités nationales".
13:41 Si c'est retoqué par le Conseil constitutionnel,
13:43 moi, je vous entends déjà, vous allez dire "ouf".
13:46 Un grand ouf.
13:47 - Mais bien sûr, c'était une des raisons pour lesquelles
13:49 on s'est fortement mobilisés dimanche dernier.
13:52 Nous étions nombreux.
13:53 Et effectivement, cette notion de préférence nationale
13:56 qui est introduite dans ce texte de loi, là, c'est une digue...
13:58 - Qui existe déjà en France, dans le domaine de la culture.
14:01 - Non, mais non, non, Madame Mabouk.
14:03 Il faut faire une différence entre le RSA,
14:07 qui est pris sur le budget de l'Etat,
14:09 et la protection sociale issue de nos cotisations des travailleurs.
14:12 Et quand un travailleur, un travailleur qui a un titre de séjour,
14:15 cotise parce qu'il travaille,
14:17 il a le droit au retour de ses cotisations.
14:19 Il ne doit pas y avoir de préférence nationale, là-dessus.
14:21 Vous voyez la nuance ?
14:22 - Vous avez manifesté.
14:23 - Est-ce que vous comprenez cette nuance ?
14:24 - Mais vous ne comprenez pas la mienne sur la culture.
14:27 Par contre, là où vous...
14:29 - Sur les cotisations, on n'est pas d'accord.
14:31 - Mais sur la culture non plus.
14:32 - On n'a pas parlé de culture.
14:33 - Je vous ai dit qu'il y avait une exception culturelle,
14:35 c'était une forme de préférence ou de priorité nationale.
14:38 - Non, mais on n'est pas sur...
14:40 - C'est un exemple, M. Roussel.
14:42 - Oui, mais d'accord, mais on parle de subvention.
14:43 Moi, je vous parle de personnes, d'êtres humains,
14:46 d'hommes et de femmes qui travaillent,
14:48 qui payent des cotisations,
14:49 et qui n'auraient pas le droit aux allocations familiales,
14:52 à l'allocation de perte d'autonomie.
14:54 - J'entends.
14:55 Est-ce que vous partagez tout cela
14:57 avec ceux qui ont manifesté contre le projet de loi immigration ?
15:00 Je voudrais que nos téléspectateurs regardent
15:02 et que nos auditeurs écoutent une séquence
15:04 de votre arrivée lors de l'un des rassemblements de Paris.
15:07 - Allons-y.
15:08 - Non, Roussel, n'est pas un camarade !
15:11 - Roussel, on l'aura pas de camarade !
15:14 - Non, Roussel, n'est pas un camarade !
15:17 - Non, Roussel, cassez-vous !
15:20 - Cassez-vous ! Cassez-vous !
15:23 - Allez, Roussel, casse-toi !
15:26 Roussel n'est pas un camarade, Roussel collabore,
15:29 Roussel d'extrême droite, qu'est-ce que vous pensez
15:31 de cette gauche qui vous traite ainsi ?
15:33 - Ce n'est pas la gauche.
15:35 - Ah oui, c'est vrai que là,
15:37 ce sont ceux qui se sont mobilisés.
15:39 - Non, mais ce serait faire injure aux militants.
15:41 - Une partie de la gauche.
15:42 - Non, même pas, je ne pense pas.
15:44 Je pense qu'ils sont très minoritaires, ils sont marginaux,
15:47 ils s'en prennent toujours aux manifestants syndicaux politiques
15:50 de gauche qui ont manifesté contre les retraites.
15:53 - Mais qui en sont-ils ?
15:55 - Des marginaux, ils sont très minoritaires.
15:57 - Les Black Blocs sont plutôt à l'écrin de gauche.
15:59 - Ce que je veux dire, je ne les classe pas de ce côté-là,
16:02 vous m'excuserez, moi la gauche, ce n'est pas ça.
16:04 - Vous les mettez dans quel... ?
16:05 - C'est des marginaux, des minoritaires.
16:07 Ce que je sais, c'est qu'il y a eu 160 rassemblements
16:10 dans toute la France qui se sont...
16:11 - C'est vous qui m'intéressez.
16:12 - Oui, mais ce que je veux dire, c'est que...
16:14 - Que vous ne puissiez pas quand même manifester
16:15 sur un sujet comme celui-ci dans notre pays.
16:17 - Non, mais...
16:18 - Ecoutez, avec un cordon de sécurité.
16:20 - Obliger des frics filtrés.
16:21 - Non, j'ai manifesté pendant 3h30.
16:24 Ça s'est excellemment bien passé dans plus de 160 villes de France.
16:27 Je salue les militants syndicaux de la CGT et de la CFDT,
16:32 parce que vous avez dit sur Europe 1
16:34 que c'était la CGT qui m'avait sifflé, c'est faux.
16:37 Et je salue justement ces militants syndicaux
16:39 de la CGT et de la CFDT qui ont travaillé la main dans la main
16:42 pour assurer la sécurité de tous ces cortèges
16:47 dans toute la France, et ils le font bénévolement,
16:49 je leur tire mon chapeau.
16:50 Grâce à eux, ces manifestations sont pacifiques, humaines et...
16:54 - C'était pour vous dire solidarité camarade.
16:57 Merci Fabien Roussel.
16:58 - Mais merci à vous pour votre invitation.
16:59 - Et votre grande interview ce matin.

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