Le président LR du Sénat était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 23 janvier 2024.
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00:00 [Musique]
00:01 Bonjour Gérard Larcher.
00:02 Bonjour.
00:03 On l'a appris il y a quelques minutes, une femme est décédée dans un accident routier sur un point de blocage d'agriculteur à Pamier en Ariège.
00:11 Son mari et sa fille sont dans un état compliqué, selon Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA.
00:15 Il s'agit de trois adhérents du syndicat agricole.
00:19 On n'a pas encore toutes les circonstances de l'accident, mais selon le procureur de foie, une voiture a foncé dans le barrage.
00:28 Les trois occupants de cette voiture d'ailleurs sont en garde à vue au moment où l'on parle.
00:32 Est-ce que c'est le drame qu'on craignait tous ?
00:34 C'est un drame.
00:36 C'est un drame et mes pensées vont d'abord à ceux qui aujourd'hui sont en train de se battre pour la vie et à cette femme qui est décédée.
00:46 Et face à ce drame, il importe que les réponses soient très vite apportées au monde agricole.
00:52 Vous savez, il y a longtemps que nous sentions la montée de cette tension.
00:57 Au Sénat, nous avions voté une proposition de loi sur la compétitivité de la Ferme France.
01:03 Nous avions fait des rapports.
01:04 Nous attirions l'attention du gouvernement à l'époque d'Elisabeth Borne.
01:10 Maintenant, nous disons il y a urgence.
01:13 Voilà pourquoi le Premier ministre est engagé à apporter d'ici la fin de la semaine des réponses concrètes aux agriculteurs.
01:18 C'est essentiel.
01:19 Ces réponses, on va évidemment en parler, mais il y a un sujet d'ordre public.
01:23 On le voit bien ce matin avec le drame qu'on évoquait à l'instant.
01:26 Pour le moment, il n'est pas question d'évacuer l'autoroute A64 qui est bloquée par les agriculteurs.
01:32 C'est ce qu'a dit hier le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
01:36 Est-ce que c'est quelque chose qui est nécessaire de laisser finalement ce mouvement pour éviter justement les risques ?
01:45 Il y a une profonde colère.
01:47 Il y a un ras-le-bol du monde agricole.
01:49 Il y a une espèce de toverdose, de complexité.
01:53 Une volonté de sortir quelque part.
01:57 Regardez certains titres, y compris de vos confrères, il y a quelque temps vis-à-vis des éleveurs,
02:01 d'être en quelque sorte des formes de paria de l'environnement et de la société.
02:04 Mais est-ce que le rôle de l'État, ce n'est pas justement d'assurer l'ordre et d'éviter,
02:08 notamment peut-être pour éviter ce type de drame, d'éviter que les manifestations durent ?
02:12 Naturellement, il faut prendre les précautions nécessaires, notamment pour éviter qu'un véhicule qui veut forcer un barrage
02:19 et qui en quelque sorte agit comme un bélier, il y a un moyen d'éviter ça, c'est au ministère de l'Intérieur d'y réfléchir.
02:28 Mais ne pensez pas que c'est en écartant et en gommant la colère des agriculteurs qu'on réglera la situation.
02:34 Si on vous pose la question, c'est parce que dans d'autres cas, notamment quand il y a des manifestations écologistes,
02:38 on l'a vu encore ce week-end près de Toulouse, là il y a des évacuations.
02:44 Écoutez, en tous les cas, ce n'est pas le souvenir que j'en ai à Saint-Sauline.
02:48 Personnellement, face à ce drame d'abord, inclinons-nous devant le drame et devant la douleur.
02:54 Deuxième des choses, indispensable de porter des réponses au monde agricole.
02:58 Pour la sécurité, pardon d'insister Gérard Larcher, mais pour la sécurité des agriculteurs eux-mêmes en priorité,
03:04 est-ce qu'il ne faut pas justement évacuer tous ces blocages ?
03:07 Écoutez, il appartient aux responsables agricoles d'avoir avec le ministre de l'Intérieur les échanges qui sont nécessaires.
03:12 Ce sont des hommes et des femmes responsables dans ces organisations.
03:17 Il y a un ministre et bien qu'ils échangent.
03:19 Alors il faut qu'on parle justement de ces échanges qui ont lieu entre la FNSEA,
03:23 donc le principal syndicat agricole matignon.
03:25 Quelle est l'urgence ? On a du mal à hiérarchiser les priorités dans les demandes des agriculteurs.
03:30 Je dirais la première urgence, il faut que l'exécutif cesse d'avoir un double langage.
03:36 Ça veut dire quoi ?
03:36 Un langage qui à Bruxelles soutient les positions de M. Canfin par exemple, ou du Green Deal,
03:43 et qui à Paris dit "il faut simplifier, simplifier".
03:47 Quand la première ministre Elisabeth Borne, au dernier salon de l'agriculture, a dit
03:51 "nous n'interdirons pas aucun produit à caractère phytosanitaire si nous n'avons pas la molécule de substitution",
04:00 eh bien nous voyons que ce n'est pas le cas.
04:01 Donc il faut tenir parole et avoir le même langage.
04:07 Je m'adresse directement aux députés européens de Renaissance qui n'ont pas soutenu au Parlement européen
04:13 celles et ceux qui par exemple, sur les affaires de ce qu'on appelle l'IDE,
04:17 soutenaient qu'il n'était pas question de réduire par exemple l'effectif d'un poulailler,
04:22 je suis un peu technique mais je suis vétérinaire,
04:24 alors que 21 500 poules, alors qu'arrivent d'Ukraine et du Brésil,
04:30 50% des poulets qui sont consommés en France, qui viennent d'immenses poulaillers.
04:34 - Il faut mettre de côté toutes les normes à visée écologique en fait ?
04:37 - Non, il ne faut pas les mettre toutes de côté, il faut conjuguer la souveraineté alimentaire de l'Europe,
04:43 la souveraineté alimentaire de la France avec une transition, une transition écologique,
04:50 et je pense qu'on a besoin les uns des autres pour le faire.
04:53 - Mais on a besoin de normes pour ça, pardon, mais pour préserver l'environnement par exemple.
04:57 - Mais on est en surnormes en permanence.
04:59 Je vais prendre un exemple, parce qu'il faut parler de choses concrètes.
05:02 Dans mes départements normands, d'où je suis originaire,
05:06 voilà qu'on impose de ressemer en herbe des terrains qui ont été élaborés depuis des années,
05:13 alors que les agriculteurs n'ont plus d'animaux.
05:16 Alors il faut qu'on soit logique, comment voulez-vous que les agriculteurs comprennent
05:21 qu'il faille ressemer en prairie, au nom d'ailleurs de la capture de carbone,
05:26 alors qu'en même temps on dit que les animaux, par la météorisation, produisent du méthane ?
05:31 - Mais qu'est-ce que vous répondez du coup à ceux qui disent
05:33 "mais à ce train-là en fait on ne fera jamais rien pour améliorer l'efficacité écologique de notre agriculture" ?
05:39 - L'écologie ne doit pas être punitive.
05:41 L'écologie doit être un dialogue entre ceux qui ont la responsabilité de produire pour nous nourrir,
05:48 et un nécessaire équilibre qu'ils fassent trouver.
05:51 Je crois que c'est dans ce conflit-là qu'on a fait naître ce ras-le-bol, cette overdose de réglementation.
05:59 - Il y a la question des réglementations, il y a la question aussi des rémunérations,
06:03 sortir l'agriculture des accords de libre-échange, c'est ce que propose Jordan Bardella,
06:08 le président du Rassemblement National, vous en dites quoi vous ?
06:10 - C'est ce que propose tout simplement le Sénat quand il s'oppose au Mercosur.
06:15 Pardonnez-moi, on ne se pose pas beaucoup de questions environnementales.
06:18 Quand on s'oppose par exemple à l'accord en catimini de l'Union Européenne avec la Nouvelle-Zélande,
06:24 est-ce qu'on mesure dans ce pays, ce pays, qu'en 2027 nous serons des importateurs nets de lait pour les besoins des Français ?
06:34 - La droite en France a longtemps défendu le libre-échange, ce n'est plus le cas.
06:42 - Mais ça n'est pas l'enfermement ou le repli sur nous-mêmes, il faut des accords équilibrés.
06:47 Des accords équilibrés, et notamment avec des contreparties d'équilibre environnemental,
06:54 nous importons aujourd'hui 7 fruits sur 10, nous importons plus d'un poulet sur 2,
07:01 nous importons 25% de la viande bovine.
07:04 - Alors parlons concret Gérard Larcher, parce que vous connaissez l'une des craintes majeures des agriculteurs aujourd'hui,
07:09 c'est l'entrée dans l'Union Européenne de l'Ukraine,
07:11 parce que pour eux l'agriculture ukrainienne ne joue pas avec les mêmes règles que les nôtres,
07:15 donc l'Ukraine dans l'Europe, vous vous dites non.
07:17 - Non, je n'ai pas dit ça, je dis l'Ukraine dans l'Europe avec des règles qui permettent cette transition
07:23 entre une économie agricole ukrainienne qui n'a pas du tout les mêmes règles que nous,
07:27 et les règles de l'Union Européenne.
07:29 - Gérard Larcher, le président du Sénat, est avec nous jusqu'à 9h, on laisse passer le Fil info, 8h41,
07:34 on vous retrouve dans une minute, le Fil info, Sophie Echene.
07:36 - Trois personnes sont en garde à vue ce matin après un accident de la route sur un point de blocage des agriculteurs en Ariège,
07:43 une voiture a foncé sur le barrage, une femme est morte, son mari et sa fille sont blessés,
07:48 ils ont été hospitalisés, les actions se poursuivent, notamment sur la 64 au sud de Toulouse,
07:53 ou encore sur la 7 entre l'Isère et la Drôme.
07:56 L'inflation sur les produits alimentaires a augmenté de près de 12% l'an dernier,
08:01 c'est le résultat du rapport annuel de l'Association de défense des consommateurs Familles Rurales.
08:05 Selon cette étude, une famille de 4 personnes doit débourser au moins 539 euros par mois
08:10 pour manger correctement, contre 477 euros l'année dernière.
08:14 En Ukraine, les nouvelles frappes russes sur Kiev et Kharkiv ont fait au moins deux morts,
08:18 il y a aussi des dizaines de blessés.
08:20 Et puis les hantes-balleurs français déjà qualifiés en demi-finale de l'Euro
08:23 grâce à leur victoire contre l'Autriche hier soir.
08:26 Le match contre la Hongrie demain comptera pour du beurre,
08:28 les Bleus affronteront la Suède vendredi pour une place en finale.
08:32 France Info.
08:36 - Le 8h30 France Info, Jérôme Chapuis, Salia Brakia.
08:40 - Et le président du Sénat, Gérard Larcher, lors de vos voeux la semaine dernière,
08:44 vous avez mis en garde attention à l'abus des procédures accélérées
08:49 ou à la convocation de commissions mixtes paritaires en urgence,
08:53 c'est-à-dire les parlementaires des deux assemblées,
08:55 comme en décembre vous faisiez clairement allusion à la loi Immigration.
09:00 - Oui, parce que nous avions demandé,
09:01 et d'ailleurs la présidente de l'Assemblée nationale était sur la même longueur,
09:05 les deux présidents de groupes de la majorité,
09:07 le président de la Commission des lois du Sénat,
09:09 nous pensions qu'il fallait nous donner du temps pour, j'allais dire,
09:14 bâtir le texte définitif, d'autant que l'Assemblée nationale
09:18 n'avait pas débattu en séance plénière.
09:20 - Les conditions du vote... - Le président de la République en a décidé autrement,
09:23 manifestement il voulait se débarrasser de ce texte avant Noël,
09:27 nous nous avions prôné, j'ai rappelé le principe,
09:30 ça se prépare une commission mixte paritaire,
09:33 ça se prépare et ça nécessite un travail et un dialogue,
09:37 c'est je pense une bonne manière de faire la loi.
09:40 - Ça veut dire que ce texte n'est pas satisfaisant pour vous,
09:42 il aurait été meilleur si vous aviez pris plus de temps ?
09:44 - Je pense que le texte aurait été, même s'il y a eu un travail exceptionnel,
09:48 notamment du président de la Commission des lois du Sénat,
09:52 nous aurions eu quelques jours de plus,
09:55 je pense qu'on aurait eu un texte encore amélioré.
09:58 - Gérard Larcher, le Conseil constitutionnel,
10:00 qui doit rendre sa décision jeudi sur la loi Immigration,
10:03 quand vous avez entendu devant les parlementaires Gérald Darmanin,
10:06 le ministre de l'Intérieur, dire qu'il y a des dispositions de la loi Immigration
10:09 qui sont manifestement anti-constitutionnelles,
10:12 vous n'êtes pas dit qu'il y avait un problème ?
10:14 - Je suis dit qu'il y avait parfois deux langages,
10:16 de M. Darmanin devant le Sénat,
10:19 puis devant la Commission à l'Assemblée nationale,
10:22 puisque le texte qui sortait du Sénat était un texte quasi parfait
10:26 et je n'aurais pas, j'allais dire, la cruauté de rappeler d'autres propos.
10:29 - Mais sur ce principe-là ?
10:31 - Écoutez, le Conseil constitutionnel va rendre, c'est son rôle,
10:36 son avis sur la constitutionnalité de tout ou partie du texte.
10:41 - Mais vous-même, vous êtes conscient qu'il y a des mesures anti-constitutionnelles ?
10:44 - Et nous prendrons en compte la décision du Conseil constitutionnel.
10:47 Si à l'issue des conclusions des travaux du Conseil constitutionnel,
10:54 nous constatons que nous ne pouvons pas exercer de manière souveraine
10:59 la mise en place d'une politique migratoire,
11:03 alors il faudra tout simplement revenir à la proposition qui était la nôtre.
11:07 - Donc si le Conseil constitutionnel n'est pas d'accord, il faut changer la constitution ?
11:10 - Et d'ajuster la constitution.
11:11 - Ça veut dire que pour vous, le problème, ce n'est pas la loi, c'est le Conseil constitutionnel ?
11:14 - Ce n'est pas le problème, j'ai dit le contraire.
11:17 J'ai dit que le Conseil constitutionnel est dans son rôle
11:21 de dire si c'est ou non conforme à la constitution telle qu'elle est aujourd'hui.
11:26 - Il y a la préférence nationale dans ce texte ?
11:28 - Il n'y a pas la préférence nationale, puisque cette théorie,
11:32 je vous rappelle que sur le RSA par exemple,
11:35 et sur les indemnités de solidarité-vieillesse,
11:40 il y a des délais de présence dans le pays.
11:42 - De l'inscrire dans la loi, c'est possible ?
11:45 - Il est possible de l'inscrire dans la loi.
11:47 D'ailleurs en 2011, le Conseil constitutionnel avait jugé que pour le RSA c'était possible.
11:52 - Je vous pose la question parce que Jacques Toubon,
11:55 ancien défenseur des droits et ancien ministre,
11:58 lui pense que vous avez inscrit la préférence nationale dans ce texte,
12:01 préférence nationale inspirée directement du Front national.
12:05 Jacques Toubon, vous connaissez bien, il était au RPR avec vous.
12:07 Et bien aujourd'hui, il a des gros doutes sur la ligne des Républicains.
12:10 Écoutez, il était l'invité de France Info il y a quelques jours.
12:13 - Le vrai sujet, c'est est-ce que la droite,
12:18 en l'occurrence LR, se laisse tenter par aller vers l'extrême droite ?
12:26 Et je pense que c'est mortel pour la droite
12:30 parce qu'il est absolument évident que d'un point de vue démagogique,
12:36 d'un point de vue populiste, l'extrême droite gagnera toujours par rapport à la droite.
12:42 - Votre réponse ?
12:43 - La réponse est simple.
12:44 Les députés de la majorité relative ont voté le texte.
12:48 Et donc il y a eu une majorité de chaque côté.
12:51 Ce n'est pas parce que le RN souligne qu'il y a un problème migratoire
12:56 qu'il ne faut pas se pencher sur la réalité des flux migratoires.
13:00 Jamais nous n'aurons eu autant de demandes d'asile.
13:04 Je rappelle 160 000 cette année, attendu.
13:07 C'était il y a 15 ans 50 000.
13:09 S'il n'y a pas un problème de politique migratoire,
13:11 alors je ne sais pas ce que veulent dire.
13:13 - Reste que vous, Gérard Larcher, comme l'extrême droite,
13:16 comme le Rassemblement National, vous demandez une réforme de l'AME,
13:19 l'Aide médicale d'État.
13:21 Elisabeth Borne, ancienne Première ministre,
13:23 vous avez promis une réforme de l'AME.
13:26 Est-ce que le nouveau Premier ministre, Gabriel Attal, vous l'a promis aussi ?
13:30 - Mais pas comme l'extrême droite.
13:31 Depuis des années, au Sénat, rapport de Roger Carucci,
13:36 qui n'est pas d'extrême droite,
13:39 souligne le problème posé par l'Aide médicale d'État.
13:44 Son ampleur, pas loin de 500 000 personnes, son coût,
13:48 mais aussi, est-ce qu'il ne faut pas redéfinir,
13:52 qu'est-ce qu'avec nos valeurs ?
13:54 Or, ce qui a été proposé au Sénat, prévoit la prophylaxie,
13:59 les soins urgents, les vaccinations, l'accompagnement des femmes,
14:03 - Mais il a servi à quoi le ratin, alors, Gérard Larcher ?
14:05 - Et au-delà de la naissance.
14:06 C'est exactement ce qui se passe en Allemagne.
14:09 Si c'était un tel recul des droits.
14:12 - Le rapport de Claude Évin, de Patrick Stefanini,
14:14 qui dit que la ME est un dispositif utile, globalement maîtrisé,
14:19 qui ne constitue pas un facteur d'incitation à l'immigration régulière,
14:22 il sert à quoi ce rapport ? Vous ne le lisez même pas ?
14:25 - Il souligne beaucoup d'interrogations.
14:27 Regardez un tableau, notamment sur le recours aux radiothérapies,
14:32 aux chimiothérapies, nous voyons bien que c'est une aide médicale
14:37 qui sert, j'allais dire, à effectuer des soins
14:41 qui pourraient être effectués dans les pays d'origine.
14:43 - Gérard Larcher, les associations de consommateurs sont vants debout
14:46 depuis l'annonce d'une augmentation du prix de l'électricité
14:49 la semaine prochaine, un peu moins de 10% de plus au 1er février,
14:53 du seul fait de la hausse des taxes.
14:55 Si vous étiez en responsabilité, vous auriez fait la même chose ?
14:58 - Oui, et nous l'avons dit.
15:00 Et c'est un point de différence avec nos amis de l'Assemblée nationale.
15:04 Quand au Sénat, nous avons dit programmation des finances publiques,
15:08 nous avons dit que ce pays ne pouvait plus rester dans l'état
15:12 dans lequel il était financièrement.
15:14 Plus de 160 milliards de déficit budgétaire.
15:18 Même le ministre de l'Économie et des Finances dit
15:20 qu'il faut trouver très vite 12 milliards.
15:24 Je rappelle que c'est 9 milliards le fait d'avoir abaissé
15:29 de 31 à 1 euro la taxe sur l'électricité.
15:33 - Mais ça va représenter 18 euros de plus par mois
15:36 pour une famille avec deux enfants par exemple.
15:38 - C'est tout simplement indispensable pour retrouver nos équilibres financiers.
15:42 - Ce n'est pas le bon moment, disent les associations.
15:44 - Ça n'est jamais le bon moment.
15:46 Ça n'est jamais le bon moment, il y en a à 3 000 milliards de dettes
15:49 et nous serons le dernier pays européen à retrouver un équilibre financier.
15:53 Nous, nous avons fait d'autres propositions pendant le débat budgétaire.
15:56 Nous avons fait des propositions d'économie de 7 milliards.
15:59 Nous avons pointé du doigt les 1300 agences publiques
16:02 qui représentent 400 000 emplois et 80 milliards de dépenses publiques.
16:06 Le gouvernement a fait un autre choix.
16:08 Nous, nous sommes dans notre logique,
16:11 programmation pluriannuelle des finances publiques,
16:14 objectif en 2025, retrouver un déficit qui n'existe pas.
16:17 - Vous dites quoi, il faut tailler dans les fonctionnaires, c'est ça ?
16:20 - Pardon ? - Il faut tailler chez les fonctionnaires ?
16:21 - Non, je parle des agences.
16:22 - Ah, les agences publiques, c'est lesquelles ?
16:24 - Mais il faut maîtriser la dépense.
16:26 Nous avons 58%. - Non mais d'accord, mais c'est lesquelles ?
16:28 - Non, nous avons 58%.
16:30 Je vais prendre les agences très très nombreuses.
16:33 Rien que dans le secteur de l'alimentation et de l'agriculture,
16:35 il y en a 6.
16:36 Est-ce que c'est nécessaire d'avoir 5 agences ?
16:38 - Mais à un moment, on dit justement qu'il faut plus de contrôles.
16:39 Est-ce que c'est le moment de supprimer ce type d'emplois ?
16:42 - Oui, mais c'est aussi les fabricants de normes.
16:47 - Mais parce qu'il y a l'électricité qui augmente,
16:49 mais il y a aussi les franchises médicales qui vont être doublées au mois de mars.
16:52 C'est l'annonce de la ministre de la Santé.
16:54 Là aussi, vous validez ?
16:55 - Je ne valide pas, je voudrais savoir ce qu'il en est,
16:57 et que nous procédions à une évaluation.
16:59 C'est le rôle, j'allais dire, du Parlement.
17:02 - Ça va représenter 17 euros par an pour un Français en moyenne ?
17:06 - L'électricité va représenter, pour ceux qui ne se chauffent pas à l'électricité,
17:09 5 euros par mois, et pour ceux qui chauffent à l'électricité, 18 euros par mois.
17:14 - Plus donc, par exemple, 17 euros par an pour chaque Français.
17:16 - Ça n'est pas modeste, mais nous n'avons plus les moyens. C'est tout.
17:22 - Gérard Larcher est avec nous jusqu'à 9h sur France Info.
17:25 On vous retrouve juste après le Fil info, c'est 8h50. Sophie Etienne.
17:28 - La mobilisation des agriculteurs entachée par un drame.
17:32 Ce matin, une femme a été tuée en mariage après qu'une voiture a foncé sur un point de blocage.
17:37 Ses trois occupants ont été placés en garde à vue.
17:39 C'est un drame difficile à vivre, dit ce matin le président de la FNSEA,
17:43 le syndicat majoritaire dans la profession.
17:45 En plein dry januari, cette étude de Santé publique France,
17:48 qui révèle que les Français boivent toujours trop d'alcool, mais moins qu'avant,
17:52 presque trois fois moins de consommateurs quotidiens qu'il y a 20 ans.
17:55 Les femmes ont tendance à rattraper les hommes lorsqu'il s'agit d'excès ponctuel.
17:59 Aux Etats-Unis, les électeurs républicains votent ce soir à la primaire du New Hampshire.
18:03 Donald Trump, grand favori face à son ancienne ambassadrice à l'ONU, Nikki Haley.
18:07 Le gouverneur de Florida, Ron DeSantis, s'est retiré ce week-end
18:11 appelant à soutenir l'ancien président américain.
18:13 Amazon, condamnée à payer 32 millions d'euros d'amende par la CNIL,
18:18 le gendarme des données numériques, pour une surveillance trop intrusive de ses salariés
18:22 via notamment des scanners qui enregistrent les temps d'inactivité.
18:26 Et toujours avec Gérard Larcher, le président du Sénat,
18:37 on voudrait voir votre commentaire sur ce rapport d'une enquête parlementaire
18:42 sur les fédérations sportives qui a rendu ses conclusions ce matin.
18:46 On rappelle que 17 millions de Français sont adhérents à des fédérations sportives.
18:50 Et si on vous pose la question, c'est que ça concerne une fois de plus
18:52 la ministre de l'Éducation et des Sports, Amélie Oudea Castera.
18:57 Parce que d'abord, c'est son dossier, mais parce qu'elle était également,
19:00 il n'y a pas si longtemps que ça, directrice générale de la Fédération française de tennis.
19:04 Il y a beaucoup de demandes dans ce rapport.
19:06 Question très simple, compte tenu de ces anciennes fonctions,
19:10 est-ce que la ministre des Sports est la mieux placée pour mettre en œuvre
19:14 les très nombreuses demandes qui sont contenues dans ce rapport ?
19:18 Premièrement des choses, je n'ai pas lu ce rapport qui doit sortir ce matin.
19:21 Et comme président d'Assemblée, quand il s'agit des commissions d'enquête,
19:24 il y a des règles. On ne commande pas des rapports dont on n'a pas eu,
19:28 j'allais dire, une connaissance approfondie.
19:30 Mais il y a des choses qui sont déjà publiques, et notamment les déclarations
19:33 que la ministre a faites au cours de ses auditions.
19:36 Sur ce sujet, ce qui me préoccupe particulièrement,
19:41 c'est est-ce que les fédérations au sens large ont fait, j'allais dire,
19:46 suffisamment de transparence sur les principes éthiques de protection des jeunes ?
19:51 Ça, c'est un vrai, vrai sujet qui est posé.
19:55 Nous verrons les recommandations de la commission d'enquête.
19:59 C'est, je crois, un point d'exigence qu'il faut avoir.
20:02 Et si la ministre venait à avoir manqué à cette exigence de transparence
20:08 dans sa vie antérieure, alors le problème serait posé.
20:10 Mais moi, je ne protège pas la chasse à l'homme ou à la femme
20:15 avant d'avoir les faits tels qu'ils sont, et tels qu'ils seront
20:19 objectivement annoncés dans un rapport de commission d'enquête.
20:22 Je rappelle qu'un rapport de commission d'enquête peut avoir des conséquences judiciaires.
20:27 C'est pas le président du Sénat, ça vous rappellera quelques commissions d'enquête
20:31 qui ont été faites au Sénat, qui vous dira autrement.
20:35 Donc je respecte le principe de la commission d'enquête.
20:37 Demain, c'est le début de l'examen de loi qui doit garantir la liberté d'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.
20:42 Si le texte va à son terme, vous présiderez le Congrès à Versailles
20:46 parce qu'il faut une adoption à la majorité qualifiée par les députés et les sénateurs.
20:50 C'est important de sécuriser l'IVG dans la Constitution ?
20:54 D'abord, c'est la présidente de l'Assemblée nationale qui préside le Congrès
20:57 dans notre système institutionnel.
21:00 Moi, je suis toujours été très favorable à l'IVG.
21:04 Et la première des préoccupations qui est la mienne, c'est les conditions dans lesquelles
21:08 on pratique l'interruption volontaire de grossesse.
21:12 On a fermé, en plus de 10 ans, 130 centres qui se consacraient à cette interruption volontaire de grossesse.
21:21 Le premier des sujets, ce qui nous a d'ailleurs amené à allonger les délais,
21:25 c'est la très mauvaise réponse que nous donnons à ces femmes qui, à un moment, font le choix d'aller.
21:32 C'est toujours un choix très, très difficile et je pense déchirant parfois.
21:38 Et nous sommes dans une faiblesse de l'accompagnement post-IVG.
21:42 Mais vous vous battez pour que ce soit inscrit dans la Constitution ?
21:44 Non, parce que je pense que l'IVG n'est pas menacée dans notre pays.
21:50 Il y a déjà un certain nombre de décisions du Conseil constitutionnel qui garantissent l'IVG.
21:55 Si l'IVG était menacée, croyez-moi, je me battrais pour qu'il soit maintenu.
22:00 Mais je pense que la Constitution n'est pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux.
22:07 Et donc, je verrai quels sont les débats.
22:10 Par tradition, je ne vote pas.
22:12 Mais je vous donne un avis très personnel, en conscience.
22:17 Je ne pense que la Constitution, ce n'est pas ce catalogue-là.
22:20 Vous avez une date ? La ministre Robert Jérôme avait évoqué publiquement le 5 mars pour ce congrès.
22:24 Vous savez, nous verrons en fonction des débats tels qu'ils auront lieu au Sénat.
22:27 Je voudrais simplement rappeler un principe de la loi Veil.
22:32 Et notamment dans l'affaire des délais de l'IVG.
22:35 C'est d'abord le droit des femmes qui est préservé dans la loi Veil.
22:40 Puis ensuite, après un certain délai, c'est le droit de l'enfant et le droit de l'enfant à naître.
22:45 C'est cet équilibre-là qu'il ne faudrait pas bouleverser.
22:48 J'ai relâché l'une des vôtres, Rachida Dati a rejoint le gouvernement.
22:52 J'ai dit l'une des vôtres parce qu'il n'y a pas si longtemps que ça encore,
22:54 elle était responsable de la Fédération des Républicains à Paris.
22:56 Ça vous a fait mal ?
22:58 - Ecoutez, ça m'a fait un peu de peine que la présidente du Conseil national des Républicains fasse ce choix.
23:06 Elle en a décidé. Je ne suis pas certain que ce soit, pour l'image des politiques, la meilleure des choses.
23:13 Mais bon, c'est ainsi.
23:15 - C'est une traître à vos yeux ?
23:16 - Est-ce que c'est une traître à vos yeux ?
23:18 - Je n'utilise pas ces mots-là.
23:20 - Elle, elle les utilise.
23:21 - Elle l'avait utilisé en 2021. Je n'utilise pas ces mots-là.
23:24 Mais elle va avoir à relever de sacrés défis.
23:28 Quid demain de l'audiovisuel public ?
23:32 Vous savez qu'au-delà de 2025, il faudra qu'on trouve des voies de financement.
23:36 Quid de la régulation des plateformes numériques ?
23:39 Comment on finance le cinéma ?
23:42 Quand on parle de culture populaire, comment on soutient ?
23:45 Parce que la culture populaire, c'est essentiellement les collectivités locales qui l'assurent.
23:49 Ça va être ça, ces défis. Nous verrons aux actes.
23:52 Et quid de la mairie de Paris ?
23:54 Puisqu'elle est déjà candidate.
23:55 Écoutez, il appartiendra à LR de prendre le moment venu la décision.
24:01 Nous avons gardé une ligne autonome.
24:04 - Mais elle peut porter vos couleurs ?
24:05 - Nous sommes dans l'opposition.
24:06 - Elle peut porter les couleurs des républicains à Paris en 2026 ?
24:08 - Non, en l'état actuel, non. Elle n'appartient plus aux républicains.
24:10 Gérard Larcher, une tribune de plus de 1200 personnalités de la culture,
24:13 regrette que Sylvain Tesson soit nommé parrain du printemps des poètes en 2024.
24:18 Pour eux, l'auteur est devenu une icône réactionnaire, figure de proue de l'extrême droite littéraire.
24:24 Rachida Dati, Bruno Le Maire lui ont apporté leur soutien à Sylvain Tesson. Et vous ?
24:29 - Sylvain Tesson, c'est le beau.
24:32 Et on lui a fait une espèce de procès d'avoir fait une préface d'un ouvrage de Jean Raspail qui parle de la Patagonie.
24:40 Moi j'en ai marre de penser qu'il y aurait une forme de cancel culture,
24:44 qu'il y aurait une interdiction pour ceux qui ne seraient pas à gauche de participer au mouvement culturel.
24:50 Au fond, Baudelaire n'aurait jamais dû être poète.
24:52 - Le camp des Saints, pour rappeler quand même l'ouvrage de Jean Raspail,
24:55 c'est aussi un ouvrage qui est souvent mis en avant par l'extrême droite.
24:59 - Ecoutez, la Patagonie, c'est pas un ouvrage.
25:02 Préfacez la Patagonie, un lieu du beau, du rêve, pour un poète, c'est excellent.
25:08 - Gérard Larcher, président du Sénat, vous étiez l'invité de France Info ce matin.