Le président LR des Hauts-de-France était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 11 juin 2024.
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00:00Bonjour Xavier Bertrand, Marine Le Pen et le Rassemblement National ne cessent de répéter depuis le dimanche qu'ils sont prêts à diriger le pays, elle l'a redit hier soir sur TF1.
00:10Je pense qu'on a une chance historique de permettre au camp national de remettre la France sur les rails.
00:20Et pour cela, il faut être capable de rassembler, de s'ouvrir à tous les hommes et les femmes de bonne volonté,
00:27qui sont des patriotes, qui clairement sont en désaccord avec la politique d'Emmanuel Macron
00:32et qui souhaitent venir avec nous pour construire une majorité stable.
00:37Une coalition des droites, c'est ce dont on parle du côté du RN et de Marion Maréchal avec Reconquête.
00:43Jordan Bardella a aussi dit hier qu'il avait rencontré, qu'il s'était entretenu avec des cadres des Républicains.
00:48Est-ce que vous en savez plus là-dessus ?
00:50Dans la minute qui a suivi cette déclaration, j'attendais un communiqué de la direction des Républicains, d'Éric Ciotti,
00:56pour dire qu'il n'y avait aucune discussion et qu'il n'y aurait jamais la moindre discussion.
01:00Même chose après les propos de Jordan Bardella.
01:02Il n'y a pas eu de communiqué ?
01:03L'ADN de la droite républicaine, c'est jamais les extrêmes, jamais le Front National, jamais Marine Le Pen.
01:12Et encore une fois, si certains ont envie d'aller avec le Front National, qu'ils le disent et qu'ils y aillent maintenant.
01:17Vous avez un doute sur l'attitude d'Éric Ciotti ?
01:19La vérité, on doit la vérité à nos électeurs.
01:22Quand les électeurs votent pour les candidats, les Républicains, aux législatives,
01:25ils savent qu'il n'y aura pas de compromission avec l'extrême droite.
01:29Ça a toujours été mon combat et ça le restera.
01:31Sauf que ça n'a pas l'air aussi clair du côté de la direction de votre parti.
01:34Éric Ciotti, vous l'avez eu au téléphone, justement, hier soir.
01:37Il a dit hier, il n'y aura pas d'accord avec Macron.
01:40Pourquoi ? Dans la phrase qui a suivi, je n'ai pas entendu, il n'y aura pas d'accord avec le Rassemblement National.
01:45Alors c'est ce matin qu'il faut qu'il y ait cette clarification et qu'elle soit faite une fois pour toutes.
01:51Notre vocation, c'est d'être indépendant.
01:54Notre vocation, c'est de dire qu'on ne veut plus de la politique de M. Macron et qu'on combat les extrêmes.
01:58M. Mélenchon et les filles, un véritable danger pour la République et aussi le Rassemblement National de Mme Le Pen.
02:04Parce que quand elle dit ça, elle oublie aussi de nous expliquer clairement pourquoi elle est en train de se défiler.
02:11On dit aujourd'hui que le Rassemblement National est aux portes du pouvoir.
02:14Mais c'est M. Bardella qui serait à Matignon si le Rassemblement National gagnait l'élection.
02:19On va parler du Rassemblement National.
02:21Mais pourquoi elle se défile ? Pourquoi aujourd'hui ?
02:23Parce qu'elle dit chacun son rôle. Moi, ce qui m'intéresse, c'est la présidentielle.
02:26Donc ce qui veut dire que la France est dans une situation dramatique, qu'elle aurait les solutions pour 2027,
02:32mais qu'elle refuse de mettre les mains dans le cambouis.
02:34On va parler du Rassemblement National.
02:36Sacrée conception de la responsabilité quand on est payé dans une telle difficulté.
02:39Est-ce que vous avez des doutes sur la ligne d'Éric Ciotti ?
02:43Est-ce que vous avez des preuves qu'il discute, lui, ou des cadres de LR avec le Rassemblement National ?
02:49Monsieur Chapuis, on ne va pas être dans les supputations. Il faut une clarification.
02:52Le Front National raconte ça hier. Eh bien, j'attends tout simplement qu'il y ait un démenti clair et précis.
02:59Mais sauf que c'est quand même étrange.
03:00Le Rassemblement National, jamais. Ni aujourd'hui, ni demain, ni après-demain.
03:03Xavier Bertrand.
03:04En ce qui me concerne, j'entends qu'elle le soit pour tout le monde et par respect vis-à-vis de nos électeurs.
03:08Mais c'est quand même bizarre que vous veniez sur ce plateau pour le dire,
03:11qu'en fait, il n'y ait pas des coups de téléphone que vous ne voyez pas avec vos collègues des LR.
03:15Pour que ce soit aussi clair, vous-même, ce matin, vous avez un doute sur l'attitude d'Éric Ciotti.
03:19Éric Ciotti, on le rappelle, a dit en 2022, entre Macron et Zemmour, je choisis Zemmour.
03:24Donc concrètement, dans votre tête aujourd'hui, vous vous dites,
03:26il se peut que dans ma famille politique, il y en ait certains qui s'allient avec le Rassemblement National.
03:30Et la meilleure réponse et la clarification, c'est de dire clairement jamais.
03:34Au moment où la gauche républicaine, les dirigeants de la gauche républicaine,
03:37se sont votés devant M. Mélenchon, ils sont sous la tutelle de Mélenchon,
03:42on ne va certainement pas faire la même chose avec l'extrême droite et avec Mme Le Pen.
03:46Mais certains vous répondront qu'il y a un principe de réalité,
03:48c'est que si le RN dit à un élu LR, vous nous soutenez et on ne présentera personne contre vous,
03:55pourquoi il dirait non ? Après tout, c'est aussi une question de survie politique pour certains.
03:59Le meilleur des survies politiques, c'est de se battre, c'est d'avoir des idées,
04:02c'est d'avoir des valeurs, c'est de parler aux Français, c'est de croire en soi.
04:06Moi, c'est ce que je fais justement, c'est ce que je vais faire dans toute cette campagne.
04:09Je me bats et je suis intimement convaincu que les gens, les Français,
04:13sentent bien si on se bat sincèrement pour eux ou pas.
04:15Tout ce qu'on entend depuis ce matin, depuis hier, tout ça, c'est de la tambouille électorale.
04:20Et les gens se disent, mais alors très clairement, quand est-ce qu'on va nous parler à nous ?
04:23Quand est-ce qu'on va nous proposer des solutions pour sortir de cette situation ?
04:27Justement, parlons du fond, Xavier Bertrand, sur le fond, il y en a beaucoup qui peuvent vous dire,
04:30mais qu'est-ce qui vous différencie du RN ? Si on prend l'exemple de la loi immigration,
04:34c'est la droite qui l'a durcie, cette loi immigration.
04:36Non, mais vous me demandez ça à moi ? Vous me demandez ça à moi qui,
04:40depuis que je suis rentré en politique, combat les extrêmes ?
04:43Parce que je sais pertinemment que ce sont des partis protestataires.
04:46Ça veut dire quoi, des partis protestataires ?
04:48Ce sont des partis qui profitent des problèmes sans jamais apporter la moindre solution.
04:53Pourquoi Mme Le Pen, elle, aujourd'hui, veut mettre M. Bardella comme fusible ?
04:58Parce qu'elle sait bien que quand il va falloir trouver 20 milliards d'euros pour boucler le budget,
05:02j'aimerais bien entendre dans cette campagne quelles sont les solutions du RN pour cela.
05:07Quand elle a promis fait miroiter le retour à la retraite à 60 ans, comment elle finance ?
05:11Si c'est pour plonger nos retraités actuels dans les difficultés en baissant les pensions,
05:16ils me trouveront face à eux parce que je refuse justement que les retraités soient la variable d'ajustement
05:21de l'irresponsabilité notamment des extrêmes et du rassemblement national.
05:25Et puis il y a aussi autre chose.
05:27Vous le voyez bien, vous le sentez bien, on a besoin d'un pays plus apaisé.
05:32Et ce ne sont pas les extrêmes qui vont nous créer la situation d'une France plus rassemblée et plus apaisée.
05:38Parce que pour apaiser le pays, il faut de l'autorité, mais il faut aussi du respect.
05:42Il y a trop de nos concitoyens aujourd'hui qui ne se sentent pas à leur place,
05:46qui se sentent stigmatisés.
05:48Et encore une fois, regardez bien les choses.
05:50Le Front National n'a profité que d'une chose,
05:53l'exaspération des Français face aux problèmes non réglés,
05:56et puis surtout l'attitude du Président de la République.
05:59J'allais vous dire que vous n'êtes pas très loin de ce qu'a dit le Président de la République dimanche soir pour justifier la dissolution.
06:04Il a dit que c'est aussi parce qu'on veut un débat plus apaisé, notamment à l'Assemblée nationale.
06:07Oui, et bien c'est lui qui est responsable de tout cela.
06:10Il a fait une campagne des Européennes à côté de la plaque.
06:12C'est-à-dire ?
06:13Les Français voulaient des solutions pour le pouvoir d'achat, savoir comment l'Europe pouvait les protéger.
06:17Et il aura parlé Mirage, Poutine, Ukraine et guerre avec la Russie.
06:22Il aura fait peur aux Français pendant toute cette campagne.
06:26Mais vous savez ce qui est en train de se passer aujourd'hui ?
06:28C'est quand même un Président de la République, c'est jamais de sa faute.
06:31Jamais de sa faute.
06:32Tout ce qui se passe là, aujourd'hui, il en est le responsable.
06:35Le Président de la République qui va s'exprimer aujourd'hui en conférence de presse.
06:39Vous avez peut-être entendu ce matin l'ancien Premier ministre Édouard Philippe
06:43qui appelle lui à une grande coalition du bloc central qui partirait du Parti Socialiste au LR.
06:48Discuter, travailler avec le camp macroniste, c'est impensable pour vous ?
06:53Mais il faut changer de politique.
06:55Et il faut changer d'attitude.
06:57Vous avez aujourd'hui une politique qui est dure avec les plus fragiles.
07:00Vous avez une politique qui est dure avec celles et ceux qui sont invisibles.
07:04Les caissiers et les caissières dans nos supermarchés.
07:07Les agents de sécurité, celles et ceux qui font le ménage.
07:10Vous avez aussi les oubliés de la ruralité.
07:12Ils n'ont jamais fait de politique pour eux.
07:14Regardez Édouard Philippe.
07:15C'est quand même celui qui est responsable avec l'augmentation des taxes sur le carburant.
07:19Des gilets jaunes, des 80 km heure.
07:22En tout cas, la fermeture de Fessenheim.
07:25Notre-Dame-des-Landes où on demande l'avis aux Français concernés.
07:28On dit on ne va pas tenir compte de votre avis.
07:30Et aujourd'hui, il faut bien comprendre que ce ne sont pas eux qui vont nous dire
07:33j'ai la solution pour l'avenir.
07:34Mais est-ce qu'il y a des discussions possibles ?
07:35Ils changent de politique.
07:37Parce que leur politique fait mal aux Français.
07:39Vous savez, que veulent nos concitoyens ?
07:41Vivre en sécurité.
07:43Vivre de leur travail.
07:45Et aussi, avoir des services publics qui fonctionnent efficacement.
07:48Parce que les services publics tiennent nos concitoyens entre eux.
07:51C'est la santé, c'est l'école, c'est le logement, c'est les transports.
07:54Ça, ce sont les sujets que porteront nos candidats LR.
07:57Mais aussi les candidats comme les candidats de l'IOT.
08:00Que je vais d'ailleurs également soutenir.
08:02Parce qu'ils ont de vraies solutions.
08:04Loin des tambouilles.
08:05L'un des groupes pivots actuellement à l'Assemblée.
08:07On va laisser juste passer le Fil-Info.
08:09Beaucoup de questions à vous poser, Xavier Bertrand.
08:11Mais pour le moment, il est 8h41. Mathilde Romagnon.
08:14Début de la campagne pour ces législatives anticipées.
08:16Elle durera 19 jours avant le premier tour, le 30 juin prochain.
08:20Deux jours après la dissolution de l'Assemblée nationale,
08:23Emmanuel Macron tiendra une conférence de presse cet après-midi.
08:26Des milliers de personnes étaient rassemblées hier à Paris, Marseille, Toulouse, Nantes
08:31ou encore Rouen, contre l'extrême droite.
08:33Cinq syndicats, CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires,
08:37appellent à manifester ce week-end pour les mêmes raisons.
08:40Une policière a été placée en garde à vue pour homicide volontaire.
08:44Elle est accusée d'avoir tué hier un jeune homme de 19 ans à Cherbourg, dans la Manche.
08:48Il tentait de fuir lors d'un contrôle de police pour excès de vitesse.
08:52Selon une étude de Santé publique France, les Français ne font pas assez de sport.
08:57Seulement 73% des hommes et 59% des femmes font entre 2h30 et 5h d'activité physique modérée chaque semaine.
09:05Et plus d'un adulte sur cinq déclare passer plus de 7h par jour assis.
09:20Et toujours avec Xavier Bertrand qui vient d'appeler Éric Ciotti à clarifier la position des Républicains face au RN.
09:27Il y a aussi cette proposition de Renaissance qui déclare ne pas vouloir nommer de candidats de l'arc républicain
09:36s'ils souscrivent à la ligne du Président, ligne qui sera clarifiée cet après-midi.
09:40Est-ce qu'il faut, quand on est dans la situation des Républicains, saisir cette main tendue ?
09:45Mais si Renaissance ne présente pas de candidats face à des Républicains et des Républicains sortants,
09:50c'est parce qu'ils savent que leurs candidats vont être balayés.
09:52Elle est là la vérité.
09:53Les candidats, vous savez, des Républicains sortants, aujourd'hui ils sont une soixantaine,
09:57ils ont été élus dans des conditions très difficiles.
10:00Ils le doivent avant tout et surtout à leur qualité, leur engagement personnel sur le terrain.
10:05Et on sait où ils habitent, on sait qui ils sont.
10:07Et si Renaissance dit cela aujourd'hui, c'est tout simplement parce qu'ils ne sont pas en mesure d'être portés au deuxième tour de cette élection législative.
10:14Donc ce n'est pas un cadeau qu'ils font, ce n'est pas une main tendue, c'est aussi un aveu de la situation et un aveu de faiblesse.
10:19C'est aussi si simple que ça.
10:21Chez vous dans les Hauts-de-France, Marine Le Pen va être candidate dans le Pas-de-Calais.
10:24Est-ce que vous, vous avez envie d'être candidat ?
10:26Moi je veux faire campagne surtout dans ma région, dans plusieurs dizaines de circonscriptions
10:31et certainement aussi dans l'ensemble de la France avec des candidats qui m'ont déjà sollicité.
10:35Je ne veux pas faire campagne dans une seule circonscription et en plus je dirige une région de 6 millions de personnes
10:40dans laquelle aujourd'hui j'ai besoin de continuer à donner de l'espoir et à répondre aux problèmes.
10:46Est-ce que ça veut dire aussi soutenir des candidats Renaissance comme le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui va être candidat à Tourcoing ?
10:54Soyons clairs, il y a un changement de politique, oui ou non, des soutiens de M. Macron.
10:59Si c'est pour continuer la même politique, vous voyez bien que ce n'est pas possible.
11:03Vous avez un besoin de sécurité comme jamais, besoin de maîtriser l'immigration.
11:07Et depuis des années et des années, on fait semblant de prendre ces problèmes à bras-le-corps.
11:11C'est ça le problème de M. Macron.
11:13Vous avez quelqu'un comme Gérald Darmanin qui fait le maximum, mais dans les orientations qui sont données par un président de la République.
11:19C'est ça qu'il faut changer.
11:20Donc si je vous écoute là depuis ce matin, vous dites Emmanuel Macron va parler cet après-midi
11:24et on a besoin de savoir s'il change d'orientation dans sa politique.
11:27Si c'est le cas, s'il l'ouvre, est-ce que vous, les LR, parce qu'on a entendu pendant les élections européennes,
11:33la possibilité d'un Gérard Larcher à Matignon, est-ce que ça c'est mort ?
11:38Il ne faut pas du tout y penser ou alors c'est envisageable en fonction de ce que va dire le président cet après-midi ?
11:42La première des choses, le président de la République, bon sang qu'il se taise.
11:47Qu'il se taise.
11:48S'il n'a pas compris qu'il est avec M. Mélenchon le moteur de la progression du RN, il n'a rien compris.
11:55Il est dans le déni le plus complet.
11:56Je vous l'ai dit, il a fait une campagne des européennes à côté de la plaque.
12:00D'accord.
12:01Mais surtout, vous avez entendu Dimancheois ?
12:03Vous avez eu un mot d'empathie pour les Français qui souffrent ?
12:07Vous avez entendu un mot de reconnaissance de sa responsabilité ?
12:10Jamais.
12:11Le président ne sait jamais de sa faute.
12:13Et là, il dit sous l'Assemblée, c'est-à-dire que ceux qu'il sanctionne, ce sont ses députés,
12:18qui depuis des années et des années font le boulot qu'il leur demande,
12:21qui ont été maltraités, 49-3 sur 49-3.
12:24Et là aujourd'hui, il dit vous, dehors, pour se protéger.
12:27Mais le président de la République, je vous l'ai dit, autant Mme Le Pen devrait se faire entendre pour qu'on voie ce qu'elle a proposé.
12:32Mais lui, qu'il se taise.
12:34D'ailleurs, je ne crois pas qu'il y aura énormément de députés sortant Renaissance
12:39qui vont souhaiter son soutien dans ces élections législatives.
12:41Il est devenu, pour beaucoup de Français, un repoussoir.
12:44C'est le moteur de la progression de l'Assemblée nationale.
12:46Ça veut dire que si demain, il vous appelle pour être Premier ministre, vous lui dites non ?
12:48Je peux vous confirmer que je dis non, et je ne suis pas à la recherche d'un emploi.
12:51Quand je dirige une région comme les Hauts-de-France aujourd'hui, c'est ça, aujourd'hui, ma mission.
12:56Alors ça, c'est important. Ça veut dire que vous excluez complètement,
12:59si la donne politique vous mettait à un moment ou à un autre en position d'être nommé à Matignon.
13:04Aujourd'hui, vous dites non, ce ne sera pas moi.
13:06Je suis en désaccord profond, à la fois avec la politique qui est menée et puis à la façon de gouverner.
13:12Emmanuel Macron préside pour lui, il ne préside pas pour les Français.
13:16Et c'est ça, quand vous voyez la déconnexion qui est la sienne,
13:19quand vous voyez qu'il y a une politique qui n'est pas pour les plus fragiles,
13:23qui n'est pas pour les classes moyennes, quand vous voyez tout cela,
13:26et quand vous voyez, je ne sais pas quels sont les oseaux qui l'entourent à l'Élysée
13:29pour lui conseiller cette dissolution, de donner la parole aux Français, ça a toujours du sens.
13:34Mais pourquoi dans ces cas-là, il n'y a pas eu la dissolution au moment du texte sur les retraites ?
13:39Pourquoi il n'y a pas eu au moment du blocage qu'il y a eu sur le texte immigration ?
13:43Et puis vous pouviez aussi, dans ces conditions-là, la faire,
13:46mais en laissant aussi le temps qu'il y ait un véritable débat politique.
13:49Je suis, moi, pour qu'on donne la parole aux Français, je suis un partisan du référendum notamment.
13:53Mais là, vous voyez, ces gens-là sont complètement hors sol.
13:56– Vous voulez dire que ce n'est pas le moment, que ça va trop vite,
13:58que début juillet, ce n'est pas une bonne date ?
14:00– C'est un pari qu'il fait, c'est un coup politique.
14:02On ne dirige pas un pays comme la France en faisant des coups politiques.
14:06On doit très clairement entendre les Français, mais vous savez,
14:09les Français, que ce soit les élections européennes, ils lui ont déjà adressé ce message.
14:15Il est réélu président de la République en 2022.
14:17Aux législatives, les Français refusent de lui donner une majorité.
14:21Et lui, il fait comme si de rien n'était.
14:23Les Français ont dit, on ne veut plus de la même politique,
14:25on ne veut plus de la même gouvernance.
14:27Et aux élections européennes, ce qui s'est passé, c'est la suite logique.
14:29Et au moment des législatives, je vais vous le dire,
14:32M. Macron n'aura pas de majorité absolue.
14:35Et il sera là, et vous avez raison de le souligner,
14:38dans une cohabitation concrète, réelle, soit avec une autre majorité,
14:43soit avec le Rassemblement national.
14:45Elle est là, la vérité.
14:46Mais ce message-là, il a été adressé par les Français dès 2022.
14:50Pourquoi ce temps perdu ?
14:52Parce qu'ils ne pensent qu'à lui.
14:53D'ailleurs, cet après-midi, qu'est-ce que quelqu'un peut demander
14:57si M. Macron est prêt à se débarrasser de son égoïsme
15:00et à gouverner pour les Français ?
15:01Xavier Bertrand, un mot de ce qui se dit ce matin dans les matinales,
15:04puisque Jordan Bardella s'exprime au moment où l'on parle là.
15:07Il dit que le RN va soutenir les candidats LR à ses législatives.
15:12On parlait du flou de votre position des Républicains vis-à-vis du RN.
15:16Comment vous réagissez ?
15:17En tout cas, je n'irais pas soutenir un candidat à LR
15:19qui serait soutenu par le Rassemblement national.
15:21Mais alors, vous soutiendrez qui ?
15:23Je viens de vous le dire, ceux qui sont clairs sur leurs valeurs.
15:26Mais encore une fois, je vais vous répéter ce que j'ai dit tout à l'heure.
15:29Si certains ont envie d'aller avec le RN, qu'ils le disent maintenant.
15:33Et qu'ils le fassent maintenant.
15:35Au moins, ce sera une clarification.
15:36Mais il y a une droite dans ce pays qui est toujours à 100% républicaine.
15:40Une droite sociale que j'ai l'intention de porter dans les semaines qui viennent,
15:44dans les mois qui viennent et dans les années qui viennent.
15:45Mais elle représente quoi dans votre famille politique, cette droite, Xavier Bertrand ?
15:48Parce que, c'est bien simple, dans votre département, dans l'Aisne,
15:51le RN fait son meilleur score.
15:54Le meilleur score dans toute la France, plus de 50%.
15:56On a regardé effectivement les résultats de votre liste,
15:59la liste de François-Xavier Bellamy.
16:01Au niveau national, c'est 7,25% des voix.
16:05C'est moins qu'en 2019.
16:08Et pourtant, dimanche soir, tous vos collègues l'ont félicité pour sa campagne.
16:14Vous pouvez donner les résultats des élections régionales de 2015 et celles de 2021
16:18dans le département de l'Aisne ?
16:19Vous allez nous les donner.
16:20Le RN, dans ce département,
16:23lors des élections régionales, a reculé de 17%.
16:26Pourquoi ? Je ne suis pas un magicien.
16:28Mais je me bats pour les gens.
16:30Et je pense que nous obtenons des résultats.
16:32L'Aisne est un condensé de l'ensemble des difficultés,
16:34de ces oubliés, de ces oubliés de la ruralité,
16:37de ces gens qui ont des difficultés pour se déplacer,
16:39pour aller travailler, pour avoir accès aux loisirs,
16:41pour avoir accès aux soins.
16:43Ils ont le sentiment que, de toute façon,
16:45M. Macron n'est pas un président pour eux.
16:47Et c'est aussi pour ça qu'avec les élus locaux,
16:49on se bat pour trouver des solutions.
16:51Mais il faut bien comprendre que, quand on est président,
16:53on est président pour tout le monde.
16:55Les gens qui vont bien et les gens qui ne vont pas bien.
16:57Ceux qui habitent dans les métropoles,
16:59mais aussi ceux qui habitent dans les villes moyennes
17:01et dans la ruralité.
17:02Moi, c'est ce que je fais.
17:03Et quand je suis candidat...
17:04Les habitants de chez vous, dans le département de l'Aisne,
17:06effectivement, ils peuvent penser ça du président Macron,
17:08mais ils pensent aussi la même chose de votre famille politique
17:10et de votre liste de François-Xavier Bellamy.
17:12Mais c'est d'ailleurs la raison pour laquelle
17:14il va falloir, encore une fois, aussi clarifier la ligne politique.
17:17On a fait un résultat plus mauvais,
17:19sous la présidence d'Éric Ciotti,
17:21que celui qui a été fait sous la présidence de Laurent Wauquiez.
17:24On ne va pas continuer comme ça.
17:26Laurent Wauquiez avait démissionné.
17:28La droite populaire a vocation à redevenir
17:30une force politique centrale,
17:32de rassemblement,
17:33et de pouvoir parler aux uns et aux autres,
17:35et notamment à ceux, aujourd'hui,
17:37qui étaient les électeurs de gauche,
17:39mais qui trouvent que l'accord misérable signé
17:41avec la France insoumise n'a plus,
17:43aujourd'hui, sa raison d'être une trahison.
17:45Et ils ont osé s'appeler Front populaire,
17:47d'aller avec M. Mélenchon,
17:49avec les relents antisémites
17:51de M. Mélenchon et de ses acolytes,
17:53parler de Front populaire, où il y avait Léon Blum.
17:55Non, mais ils ne reculent devant rien.
17:57Plus c'est gros, plus ça passe.
17:59Ah non, ça passe pas.
18:00– Juste, pardon, très rapidement,
18:01parce que vous avez évoqué Laurent Wauquiez,
18:03qui avait dû quitter la présidence de votre parti en 2019,
18:05vu le score catastrophique de 8%.
18:07Là, on est à 7,25.
18:09Éric Ciotti doit quitter votre parti ?
18:11– Ne vous inquiétez pas, il va rester.
18:13Il va être ouvert pour rester.
18:14Mais, encore une fois, ça n'empêche rien à la clarification.
18:16Sur l'ERN tout de suite,
18:18et la clarification sur la ligne politique.
18:20On n'a pas vocation à être abonné à faire moins de 5%,
18:23à faire 7%.
18:25Ce n'est pas l'histoire de ma famille politique.
18:27Ce n'est pas l'histoire de la droite républicaine.
18:29Et ça ne sera pas son avenir.
18:30Et je m'emploierai à ce qu'elle ait un autre avenir
18:32que celui qu'on est en train de nous faire,
18:33devenir des supplétifs.
18:34Hors de question.
18:35– On vous retrouve dans une minute,
18:36Xavier Bertrand, il est 8h51.
18:37Le Fil info, Mathilde Romagnon.
18:39– 5 syndicats appellent à manifester ce week-end
18:42contre l'extrême droite.
18:43Ils réclament un sursaut démocratique et social
18:45pour empêcher l'arrivée du RN au pouvoir.
18:48Hier soir, des milliers de personnes étaient rassemblées
18:51dans plusieurs grandes villes de France pour les mêmes raisons.
18:53À Paris par exemple, mais aussi à Marseille, à Nantes,
18:56à Rennes ou encore à Bordeaux.
18:58Emmanuel Macron doit tenir une conférence de presse
19:00cet après-midi, deux jours après la dissolution
19:03de l'Assemblée nationale.
19:04La campagne pour ses législatives anticipées commence.
19:07Les candidats ont jusqu'à dimanche pour se déclarer.
19:10La campagne durera 19 jours avant le premier tour,
19:12le 30 juin prochain.
19:14Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken,
19:17est en ce moment en Israël.
19:19Il doit s'entretenir aujourd'hui avec les élus de l'opposition,
19:22dont Benny Gantz, ministre démissionnaire.
19:25Le conseil de sécurité de l'ONU a adopté hier
19:28un projet de résolution pour incesser le feu
19:30dans la bande de Gaza.
19:32La phase d'admission complémentaire de Parcoursup
19:35ouvre cet après-midi.
19:37À partir de 14h, élèves de terminal et étudiants en réorientation
19:41pourront formuler dix nouveaux vœux
19:43dans les formations ayant encore des places.
19:55Xavier Bertrand, vous connaissez la théorie
19:57qui circule depuis deux jours.
19:59Pour contrer l'extrême droite, Emmanuel Macron
20:01aurait pris le parti de dissoudre l'Assemblée nationale
20:04avec un double objectif.
20:06Dire aux électeurs qu'ils sont maintenant libres
20:08de confirmer ou non de mettre le RN au pouvoir
20:11en espérant aussi démontrer l'incompétence
20:14du parti à la flamme.
20:16Vous en pensez quoi ?
20:17Si c'est ça, c'est totalement irresponsable.
20:19On ne confie pas les clés d'un grand pays comme le nôtre
20:22avec de tels atouts, avec de tels enjeux,
20:24en disant, écoutez, on va donner les clés aux incompétents,
20:27comme ça tout le monde verra qu'ils sont incompétents.
20:29Mais vous l'entendez aussi, les électeurs,
20:31dans votre circonscription sûrement, qui disent
20:33on a essayé la droite, on a essayé la gauche
20:35et finalement la situation est de pire en pire.
20:38Bon ben voilà, essayons le RN.
20:40Parce que les Français sont déboussolés, bien sûr qu'ils disent ça.
20:43Ils disent on a essayé les uns et les autres
20:46en se souvenant pas, parce qu'il faut aussi reconnaître les choses.
20:49Il y a eu des moments où les difficultés n'étaient pas les mêmes.
20:52J'ai été ministre de Nicolas Sarkozy.
20:55Honnêtement, il faut voir aussi ce que l'on avait fait,
20:58notamment sur la sécurité.
21:00Les peines planchées, ça fonctionnait.
21:02Il y avait moins de récidives.
21:04On a aussi mis en place les heures supplémentaires
21:06pour notamment ceux qui travaillaient.
21:08On a été au rendez-vous du travail, pour récompenser le travail.
21:11Aujourd'hui, il faudra de nouvelles idées, parce qu'il faudra de la créativité.
21:14J'y travaille, moi, avec Nous France.
21:16Ce sont des idées que je mettrai clairement dans le débat, je vous l'ai dit,
21:18sur la sécurité, sur le travail, sur les services publics.
21:21Dès maintenant, au service de nos candidats,
21:23les Républicains et aux Siliotes,
21:25mais très clairement derrière,
21:27il y aura besoin de se renouveler en profondeur.
21:29C'est ça, bien évidemment.
21:30Vous ne pouvez pas faire de la politique aujourd'hui
21:32au défi climatique, au défi démographique,
21:34au défi notamment digital,
21:36au défi de l'approche du travail,
21:39de ce que c'est aujourd'hui, avec les recettes d'hier.
21:41Il faut aussi penser à nos jeunes.
21:43La vraie question, c'est qu'une élection présidentielle
21:46ne se gagne pas sans qu'il y ait de l'espoir.
21:48Et c'est ça, justement, le sujet.
21:50Mais en revanche, dans ce que vous dites aujourd'hui,
21:52moi, j'ai un grand principe.
21:54Je me bats parce que je pense, je vois bien ce qui se passe aujourd'hui.
21:57C'est le président qui a donné la fièvre au pays.
21:59Et il espère quoi ?
22:01Qu'en trois semaines, la fièvre va tomber.
22:03Alors que c'est lui qui est aujourd'hui.
22:05C'est lui qui est aujourd'hui.
22:06On est non seulement le responsable.
22:08Et il ne comprend pas qu'il continue lui-même
22:10à faire monter la fièvre.
22:11Je suis certain que c'est son implication
22:13dans la campagne des Européennes
22:14qui a apporté aussi le Rassemblement national
22:16à ce niveau-là.
22:18J'en suis convaincu.
22:19Et s'il fait la même chose dans ses élections législatives,
22:23il rapprochera encore plus le Rassemblement national.
22:26On peut l'éviter et on doit l'éviter.
22:28Est-ce que les conditions d'un débat serein sont réunies ?
22:35Non. Bien évidemment.
22:37Bien évidemment.
22:38C'est pour ça que je vous disais,
22:39moi je suis pour donner la parole aux Français.
22:41Vous imaginez quand même qu'à part les grandes échéances prévues,
22:45c'est depuis 2005 qu'il n'y a pas eu un référendum
22:48où on a donné la parole aux Français.
22:50Depuis 2005.
22:52Parce que les gouvernants, aujourd'hui,
22:54ont peur des Français, se méfient du peuple.
22:56Parce qu'ils ont toujours aussi en tête quoi ? La réélection.
22:58Donc la dissolution, c'est quand même quelque part une bonne idée, c'est ce que vous dites.
23:01On a fait une erreur à l'époque pour vous livrer une conviction personnelle.
23:03Je pense que quand on a fait le quinquennat, c'était une fausse bonne idée.
23:06On s'est dit, on va voter beaucoup plus souvent.
23:08Et vous, vous étiez pour un septénat non renouvelable.
23:10Oui, parce que je pense qu'on est dans le système à l'américaine,
23:12celui ou celle qui est élu n'a qu'une envie, se faire réélire,
23:15en oubliant et l'intérêt général, et la capacité à faire des réformes.
23:18On est dans une situation où le Président ne peut pas se faire réélire, justement.
23:21Oui, mais enfin, le vrai sujet, c'est qu'il a le droit aussi, le devoir d'écouter les Français,
23:25ce qui n'a pas été le cas.
23:26Et vous savez ce qui manque profondément au pouvoir en place ?
23:29Ce qui manque à celles et ceux qui ont été dans la majorité ces sept dernières années ?
23:33C'est la justice. C'est l'esprit de justice.
23:35Les Français savent bien qu'il y a des changements qui sont nécessaires.
23:38Ils savent bien que parfois, des efforts sont nécessaires.
23:41Mais pas les efforts toujours pour les mêmes.
23:43Et c'est cet esprit de justice qui doit conduire aussi la droite républicaine et sociale à laquelle je crois.
23:48Juste un dernier mot sur ce qui se passe en ce moment même.
23:50Depuis dimanche soir, l'inquiétude qui monte, notamment dans les milieux économiques,
23:55par peur de l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite.
23:59Quelle est votre réaction ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
24:01Est-ce que cette inquiétude, vous la comprenez ?
24:03Oui, je comprends cette inquiétude.
24:04Mais il ne faut pas croire que ça aura des conséquences sur le climat politique français.
24:09Parce que les Français, eux, aujourd'hui, ils veulent très clairement savoir
24:13quelles sont les solutions à leurs problèmes.
24:15C'est ça, aujourd'hui, qu'ils attendent.
24:17Les Français ne demandent rien d'autre qu'ils ont des problèmes. Est-ce qu'on a des solutions ?
24:20Vous pouvez faire tous les discours du monde.
24:22Au 1er juillet, et je l'avais dénoncé ici, le gaz va augmenter de 11,7%.
24:27Et le gouvernement dit non, non, c'est pas une augmentation de taxes.
24:30On les remet au niveau initial.
24:32Mais on se moque de qui ?
24:34Et vous croyez que les Français sont dupes de quoi que ce soit ?
24:36Là, Bruno Le Maire vient de s'engager à faire baisser de 10 à 15% la facture d'électricité.
24:40Oui, maintenant, parce qu'on est à quelques jours et qu'ils vont se prendre une claque monumentale.
24:43Il faut être sérieux.
24:44C'est lui qui a sauvé l'économie française.
24:46Et il sait dire ça sans rire.
24:47Il faut arrêter de se moquer des Français.
24:49Il faut respecter les Français.
24:51Et ça, cette leçon-là, j'aimerais bien que celui qui va parler cet après-midi, il l'ait bien en tête.
24:54Enfin.
24:55On vous a entendu, Xavier Bertrand.
24:57On a entendu votre colère.
24:58On a entendu aussi votre appel à Éric Ciotti à dire avec clarté
25:02que son parti ne fera jamais d'accord avec le Rassemblement national.
25:05On verra si le président de LR vous répond dans les prochaines heures.
25:09Merci d'avoir été l'invité du 8.30 France Info ce matin.