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Les agriculteurs alsaciens rejoignent la mobilisation nationale mercredi 24 janvier. Franck Sander, président de la FDSEA du Bas-Rhin, est l'invité de France Bleu Alsace.

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Transcription
00:00 Bonjour, Franck Sander, président de la FDSEA du Bas-Reims.
00:04 Cela fait des mois que les agriculteurs alertent.
00:06 Il y a eu les panneaux retournés il y a quelques semaines,
00:08 quelques manifestations ponctuelles.
00:10 Pourquoi est-ce qu'on a passé un cap cette fois ?
00:12 Écoutez, c'est une vraie lame de fond.
00:15 Ça fait un moment donné, ça fait beaucoup, beaucoup d'années
00:18 que nous revendiquons et que nous mettons en avant
00:20 l'ensemble des problèmes que connaissent le monde agricole.
00:22 Mais malheureusement, on n'est pas entendu.
00:24 Et malheureusement, les contraintes s'accumulent
00:27 dans nos exploitations agricoles.
00:29 Le revenu baisse, l'agriculteur travaille toujours autant.
00:32 Et les chiffres parlent d'eux-mêmes,
00:34 puisque la France, qui était historiquement une puissance agricole,
00:38 a tout perdu.
00:39 Moins 20% de production en 20 ans.
00:41 On a perdu la production de viande bovine,
00:43 on est en train de perdre la production laitière,
00:45 on est en train de perdre la production de fruits et légumes.
00:47 Et en parallèle, c'est les importations qui prennent,
00:50 puisque le français consomme de la même manière.
00:53 Et donc, tout ce que nous ne produisons plus en France aujourd'hui,
00:55 c'est importé, c'est importé à bas prix.
00:57 Alors, des origines, souvent des pays aussi en développement, etc.,
01:01 avec des normes de production qui n'ont rien à voir avec les nôtres.
01:04 Avec des produits qui sont interdits,
01:06 donc des produits, par exemple, phytosanitaires,
01:07 des produits qui sont toxiques,
01:09 qui rentrent et qu'on retrouve dans notre alimentation au quotidien.
01:12 Mais non seulement, il n'y a pas que les importations étrangères,
01:14 il y a aussi celles de nos pays voisins,
01:16 qui elles prennent le dessus, donc c'est bien la problématique française.
01:19 Et donc, c'est à notre gouvernement français aujourd'hui de répondre
01:21 à cette décroissance, alors que c'est lui qui prône au quotidien
01:25 la souveraineté alimentaire, la sécurité alimentaire.
01:27 Ce qui n'est absolument plus le cas aujourd'hui.
01:28 - Cette mobilisation, elle touche plein de secteurs
01:31 et plein de volets différents, vous en avez aigréné quelques-uns,
01:33 elle est aussi partout en France.
01:34 Hier, on a une agricultrice qui est décédée en Ariège,
01:36 sa fille également quelques heures plus tard.
01:38 Alors, une enquête est ouverte et on parle d'un accident,
01:41 c'était sur un point de blocage des agriculteurs sur une route.
01:44 Est-ce que ça ébranle votre mobilisation ?
01:46 - Écoutez, j'adresse, je dis ici, mes sincères condoléances à la famille.
01:51 La fille est décédée également, ce qui est arrivé c'est dramatique.
01:54 C'est dramatique pour cette famille,
01:56 c'est dramatique pour le monde agricole.
01:57 Et ce qui pour moi est terrible,
01:59 c'est qu'en fait les agriculteurs sont obligés de sortir de la ferme.
02:02 Tellement ils ne sont pas entendus.
02:04 Ils sont obligés d'aller embêter les citoyens.
02:06 Vous vous rendez compte ?
02:06 Enfin, nous ça ne nous fait pas plaisir d'aller sur les routes.
02:08 On est obligés de découcher.
02:10 Parce qu'en fait, on ne va pas dormir chez nous cette nuit.
02:13 Nous en Alsace, on va manifester à partir de cet après-midi
02:16 jusqu'au demain soir.
02:17 Donc en fait, tout ça pour être entendu.
02:19 Vous ne trouvez pas que c'est malheureux ?
02:20 Et donc, à travers ça, en plus il y a un drame qui se raccroche là-dessus.
02:23 Donc en fait, c'est de ça qu'on ne veut plus aujourd'hui.
02:26 C'est tout simplement qu'on soit entendu.
02:27 Et que la parole publique, elle soit tout simplement,
02:30 elle se traduise concrètement dans les faits.
02:32 Et donc, entre ce qui est dit aujourd'hui
02:34 et la réalité de ce qui se passe de nos fermes,
02:36 il y a un décalage qui est total.
02:37 Et celui-ci est vraiment inacceptable.
02:38 Mais ça interpelle aussi de vous voir bloqué,
02:40 de voir que la police n'empêche pas d'agir
02:42 lorsqu'on déverse du lisier sur des bâtiments publics.
02:45 Il y a même un mouvement agricole
02:47 qui a jeté une bombe sur un bâtiment public à Carcassonne
02:50 pour lequel il y a une enquête qui est ouverte.
02:52 On a l'impression que vous pouvez tout faire.
02:54 - Ben non, regardez.
02:56 Le mouvement de l'automne avant Noël,
02:57 c'était un mouvement de retournement des panneaux.
02:59 C'était un mouvement tout doux.
03:00 C'était de dire voilà, écoutez, on est là,
03:02 on a un problème, écoutez-nous.
03:04 On marche sur la tête, on retourne les panneaux.
03:06 On dévisse, on retourne le panneau, on le revisse.
03:08 Il n'y a pas de casse, ça n'embête personne.
03:10 Et on voit bien qu'entre l'automne
03:12 où il y a eu toutes ces manifestations,
03:14 entre guillemets, ces actions avec des petites manifestations
03:16 devant les préfectures, etc.,
03:18 il n'y a jamais eu de casse ici.
03:19 En fait, on voit bien que ce n'est pas utile.
03:21 Et donc, en fait, effectivement, le monde agricole aujourd'hui
03:23 et les agriculteurs sont à un stade où ils se disent
03:25 de toute façon, je n'ai plus rien à perdre.
03:26 C'est ça qui est en train de se dire.
03:27 Alors nous, en tant que responsable agricole,
03:29 moi en tout cas, je ne cautionne pas la casse.
03:30 L'objectif aujourd'hui, c'est de ne pas casser du tout.
03:33 Mais je peux comprendre qu'il n'y ait pas en droit
03:35 des dérapages au vu du désarroi
03:37 qu'on connaît aujourd'hui dans nos campagnes.
03:38 - Le mouvement qui se durcit, effectivement,
03:40 ces agriculteurs qui sont dans le barra vont se mobiliser.
03:41 Aujourd'hui, on y revient, mais pour au moins 24 heures.
03:44 Début d'après-midi, 500 tracteurs attendus
03:46 à hauteur du marché-gare sur la M35
03:47 dans l'euro-métropole de Strasbourg.
03:49 Est-ce que vous soutenez le mouvement ?
03:50 Est-ce que vous comprenez la grogne des agriculteurs ?
03:52 Vous témoignez ce matin.
03:53 On accueille, tenez, Alex, qui est à Mulhouse.
03:55 Alex, bonjour.
03:56 - Bonjour.
03:57 - Bonjour, Alex.
03:58 - Soyez le bienvenu, Alex.
03:59 Qu'est-ce que vous souhaitez dire aux agriculteurs
04:01 qui nous écoutent ?
04:02 Et à M. Sander, qui est à nos côtés ce matin.
04:03 - Moi, je suis ancien fils d'agriculteur, d'agricultrice,
04:09 parce que mon frère est mort jeune,
04:10 et je comprends entièrement.
04:12 Je vois comment nous, on a crapahuté
04:14 pour avoir un petit salaire de mise à...
04:17 Et ce que je voudrais aussi dire,
04:18 je pense qu'on parlait des normes,
04:20 mais il n'y a pas que ça.
04:22 La filière bio, on l'a complètement abandonnée.
04:27 Et ce que je voudrais aussi dire,
04:29 c'est que les gens, je ne sais pas,
04:31 ils ne respectent pas cette valeur de l'alimentation
04:35 de plus en plus.
04:36 Et là, je vous prends en partie
04:38 pour un peu plus communiquer
04:41 sur la valeur de l'alimentation et tout ça,
04:44 pour moi, d'acheter des produits de qualité.
04:48 Les gens sont prêts à acheter un téléphone à 1 500 balles,
04:51 mais pas pour avoir de la bonne nourriture.
04:53 Et l'autre truc, c'est les intermédiaires,
04:57 vous ne vous rendez même pas compte,
04:58 l'agriculteur et les tributaires,
05:00 de "Ah oui, aujourd'hui, je peux vous payer moins
05:04 parce qu'il y a trop sur le marché".
05:06 Et l'autre jour, "Comment vous voulez avoir un revenu correct ?"
05:09 Qui c'est qui voudrait encore aujourd'hui
05:11 vivre avec des sous-tutelles
05:17 que les autres décident de votre revenu ?
05:19 - Alex, il y a plusieurs choses dans vos propos.
05:23 D'une part, on vous remercie.
05:24 Merci de nous avoir contactés ce matin,
05:26 d'avoir fait part de votre point de vue.
05:27 On entend la qualité des produits,
05:29 on entend aussi les conditions de vie des agriculteurs,
05:32 le salaire un peu soulevé par Alex ce matin.
05:34 - Oui, ce que je retiens de ce que nous dit Alex,
05:37 c'est aussi le rapport avec les consommateurs.
05:40 Est-ce que vous appelez les consommateurs
05:41 à vous soutenir davantage,
05:43 c'est-à-dire en achetant vos produits,
05:44 alors que ces derniers temps,
05:45 on a eu tendance à faire des économies
05:46 parce qu'il y avait l'inflation ?
05:48 - Quand un agriculteur travaille beaucoup
05:50 et qu'il ne gagne pas beaucoup,
05:51 c'est un vrai problème.
05:52 Mais quand un agriculteur qui travaille beaucoup
05:55 et qui a une mission,
05:58 celle de nourrir les hommes,
05:59 et ne se sent pas soutenu,
06:01 ça c'est terrible.
06:02 C'est-à-dire trop souvent aujourd'hui,
06:03 on tape sur les agriculteurs,
06:05 on les dénigre, etc.
06:06 Et donc ça c'est vraiment terrible.
06:08 Et le consommateur, c'est vrai qu'il y a l'acte d'achat,
06:11 qui est très important aujourd'hui,
06:12 où il faut jouer la carte du français,
06:15 déjà pour commencer,
06:16 la carte du consommé local.
06:18 Effectivement, il faut jouer également le jeu
06:19 de l'ensemble des metteurs en marché
06:22 qui jouent le jeu de l'agriculture.
06:23 On a des lois également pour ça.
06:25 EGalim, qui est censé soutenir les agriculteurs,
06:28 malheureusement aujourd'hui,
06:29 moi je fais deux constats plutôt amers,
06:31 c'est que la grande distribution continue à se restructurer,
06:34 et justement pour peser encore plus fort
06:36 sur des milliers d'agriculteurs,
06:38 parce que c'est ça concrètement.
06:39 Mais en parallèle, EGalim, c'est aussi 50% normalement
06:42 d'alimentation locale, de qualité,
06:45 sous signe officiel de qualité,
06:46 de l'agriculture biologique,
06:47 dans l'ensemble des cantines que gèrent les collectivités.
06:49 C'est-à-dire les maisons de retraite,
06:52 la petite enfance, les écoles, etc.
06:54 les collèges, les lycées.
06:55 Et malheureusement aujourd'hui,
06:56 on a un gouvernement qui a voté une loi,
06:58 et cette loi n'est pas appliquée par ses propres élus.
07:00 Donc moi aussi, j'appelle très formellement
07:03 l'ensemble des élus à se prendre en main
07:04 pour justement, à travers la commande publique,
07:07 jouer le jeu du local.
07:08 Et à travers ça, ça fera des débouchés,
07:10 ça nous favorisera.
07:11 Et ceux dont a besoin l'agriculteur
07:12 quand il investit, quand il se lève le matin,
07:14 mais surtout aussi pour transmettre l'exploitation
07:16 à des jeunes agriculteurs,
07:17 parce que l'objectif pour nous,
07:18 c'est de transmettre notre ferme.
07:19 - Oui, c'est un enjeu en effet.
07:20 - Oui, transmettre notre ferme.
07:21 - Que les fermes soient reprises.
07:22 - Et pour ça, il faut de la visibilité,
07:24 au vu de l'augmentation de l'eau-charge,
07:26 parce qu'on ne l'a pas suffisamment dit,
07:28 mais si demain,
07:30 le coût de nos coûts pour produire est trop élevé,
07:34 et bien en fait, notre alimentation sera trop chère.
07:36 Et on voit bien qu'à chaque fois,
07:37 c'est l'alimentation pas chère
07:39 qui sera achetée par le consommateur.
07:40 - Et tout ça, c'est au gouvernement
07:42 de le prendre en charge ?
07:43 C'est le gouvernement,
07:45 votre interlocuteur privilégié,
07:47 le seul qui peut dénouer cette crise ?
07:49 - Aujourd'hui, soit il y a un choc de simplification,
07:52 et on supprime une partie des lois
07:54 qui contraignent tout le monde
07:55 et qui nous amènent dans la situation dans laquelle on est.
07:57 - Ça, ça peut se faire au niveau français,
07:59 pas forcément au niveau européen ?
08:00 - Bien sûr que si,
08:01 mais il faut que la France joue son rôle à Bruxelles,
08:03 et elle ne le joue pas non plus,
08:04 parce que le "en même temps d'un côté, on vous soutient,
08:06 en même temps, on fait exactement l'inverse de l'autre côté",
08:08 c'est ça qui va plus aujourd'hui.
08:09 Donc oui, Bruxelles,
08:10 vous voyez bien que l'ensemble des pays européens manifestent,
08:13 donc ce n'est pas qu'un problème franco-français,
08:15 mais je pense que la France,
08:16 au vu de la baisse de production française
08:19 qui a été prise notamment, comment dire,
08:21 qui a été comblée par la production,
08:23 par exemple allemande ou polonaise,
08:25 et bien là, c'est vraiment le gouvernement français qui doit se prendre en compte.
08:27 - La contestation européenne, effectivement,
08:29 les agriculteurs allemands qui, récemment encore,
08:30 il y a une dizaine de jours, étaient mobilisés.
08:33 On accueille Marie, Marie depuis Bicheville,
08:35 elle a un bonjour à vous.
08:36 - Oui, bonjour messieurs,
08:37 alors Marie, elle est très en colère,
08:39 non contre les agriculteurs,
08:41 mais contre le gouvernement qui ne fait rien
08:44 pour leur venir en aide.
08:45 Écoutez, c'est une honte.
08:47 La France, c'est un pays où on a de tout,
08:49 nos légumes, les fruits,
08:50 on n'a pas besoin d'importer cette saloperie
08:52 qui vient des autres pays.
08:53 Alors moi, je les soutiens.
08:55 J'achète local si je peux,
08:57 et depuis des années, je n'achète rien
08:59 qui vient des autres pays.
09:01 J'achète français, voilà.
09:02 Tout le monde devrait faire pareil.
09:05 - Il y a une préférence nationale dans vos achats alimentaires, Marie,
09:07 on l'entend et vous privilégiez l'agriculteur français.
09:09 - Oui, tout à fait, et puis nos dirigeants,
09:11 il a fallu qu'il arrive un drame,
09:13 j'espère qu'ils vont bouger.
09:14 Moi, j'ai confiance en Gabriel Natal,
09:17 j'espère qu'il va se passer quelque chose
09:19 puisque nos pays, nos exécuteurs,
09:21 ils meurent à petit feu.
09:23 Ce n'est pas normal.
09:24 Ce n'est pas normal.
09:25 La France, c'est un pays riche en tout, voilà.
09:28 Que les gens comprennent
09:29 et qu'on n'achète plus des légumes ni de viande de l'extérieur.
09:32 On achète français, même si c'est un peu plus cher,
09:35 tant pis, on n'a pas besoin de viande tous les jours.
09:37 - Le message est passé, le coup de gueule est passé,
09:39 le soutien est passé.
09:39 Marie, merci beaucoup, passez une excellente journée.
09:41 Merci de nous avoir appelés sur France Blaise.
09:43 - Le message est franc et direct avec Marie.
09:46 Il y a une question quand même qui se pose,
09:48 c'est qu'aujourd'hui, on doit faire face au réchauffement climatique
09:51 et forcément, l'agriculture est à la fois victime
09:54 de ce réchauffement climatique,
09:55 mais aussi très émettrice d'émissions de gaz à effet de serre
09:58 et donc y contribue.
10:00 Il faut quand même que l'agriculture se plie à certaines règles
10:03 et s'adapte aussi à ces contraintes-là.
10:05 - Vous avez raison.
10:06 L'agriculture, aujourd'hui,
10:08 c'est nous qui vivons au quotidien le changement climatique.
10:10 Là où je ne suis pas d'accord avec vous,
10:11 c'est que l'agriculture, c'est la solution.
10:14 Nous sommes les seuls aujourd'hui...
10:16 - C'est pour ça qu'on vous met des règles aussi,
10:18 qu'on vous demande par exemple de fonter des éos
10:20 ou d'arrêter les pesticides.
10:22 - Non, c'est pas le problème.
10:23 Alors le climat et les pesticides, ça n'a rien à voir.
10:25 Aujourd'hui, je pense que le sujet des pesticides,
10:28 aujourd'hui, au vu de ce qui est importé aujourd'hui,
10:30 je veux dire, la France est l'agriculture la plus sourde au monde,
10:32 donc là-dessus, il faut vraiment relativiser
10:34 et à chaque fois, le monde agricole, il a évolué beaucoup,
10:36 il continue à évoluer, il va encore évoluer beaucoup.
10:38 C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'on aura des solutions alternatives,
10:41 par exemple, au moyen de protéger nos plantes,
10:44 on les utilisera.
10:45 Par contre, pour le changement climatique,
10:47 l'enjeu, c'est de séquestrer le carbone dans l'atmosphère.
10:49 Le seul aujourd'hui qui est en capacité de séquestrer ce carbone,
10:52 c'est-à-dire de le piéger, de l'absorber, c'est les plantes.
10:55 Et plus qu'il y aura de production de biomasse à l'hectare,
10:59 plus que la photosynthèse avec le soleil,
11:01 on arrivera à absorber ce carbone,
11:03 on arrivera à le retransformer en matière organique
11:06 et la mettre dans nos sols,
11:07 ou à l'utiliser, entre guillemets, dans les énergies,
11:10 comme les biocarburants, etc.
11:12 Et donc aujourd'hui, la seule alternative,
11:14 au-delà du solaire, etc.,
11:16 mais la seule alternative pour diminuer le CO2 de l'air,
11:20 c'est l'agriculture.
11:20 Donc il ne faut pas taper sur l'agriculture,
11:22 il ne faut pas lui imposer des choses,
11:23 il faut favoriser l'agriculture,
11:25 ce n'est pas du tout la même approche.
11:26 - Une dernière question,
11:28 le secrétaire de la FNSEA,
11:29 qui était interrogé sur France Bleu Champagne-Ardenne,
11:31 parlait de mobilisation dans le Grand Est au global,
11:35 qui pourrait concerner toute la région,
11:36 et pointait même Strasbourg d'ici la fin de la semaine.
11:38 Est-ce que des actions supplémentaires,
11:40 par rapport à ce qui est prévu aujourd'hui et demain,
11:41 pourraient avoir lieu dans les prochains jours ?
11:43 - Ecoutez, tout le Grand Est va bouger.
11:45 - Jusqu'à Strasbourg, c'est possible ?
11:48 - De la convergence, non.
11:49 Là, aujourd'hui, c'est vraiment la convergence dans les départements,
11:51 mais il y a quand même un point commun à tout le monde,
11:52 c'est vrai que l'objectif, c'est les routes.
11:55 Je veux dire, voilà, on a fait les préfectures,
11:56 on a été devant les directions départementales des territoires,
11:58 on a fait des petites actions,
12:00 comment dire, visibles, pas trop fortes,
12:02 pour discuter avec notre administration,
12:04 avec notre administration centrale,
12:06 mais aujourd'hui, le point fort, c'est de dire, voilà,
12:08 on bloque, on s'affiche, on assume, qu'est-ce que vous voulez,
12:11 mais on espère que, justement, à travers les témoignages positifs,
12:14 et je les remercie, j'espère qu'on arrivera à faire bouger,
12:16 et moins j'aurai besoin d'organiser de manifestations,
12:18 mieux on se portera au niveau agricole, ça je peux vous dire.
12:20 - 500 tracteurs attendus, annoncés sur la M35 en début d'après-midi,
12:24 fin de semaine sans doute très compliquée sur les routes
12:26 de l'Euro-Métropole de Strasbourg,
12:27 mais aussi dans le Haut-Rhin, vers Médiana-Im,
12:29 j'ai une toute dernière question,
12:30 nous avons une toute dernière question à vous poser,
12:32 le salaire moyen d'un agriculteur aujourd'hui,
12:33 on entend des horaires de boulot assez incroyables,
12:35 70-75 heures par semaine,
12:37 en moyenne, combien gagne un agriculteur, ceux que vous connaissez ?
12:40 - C'est très difficile de le dire...
12:43 - On dit qu'un sur cinq se trouve sous le seuil de pauvreté,
12:45 c'est-à-dire en dessous de 900, environ 900 euros par mois.
12:48 - Déjà ça, mais même si l'agriculteur gagne 2000 euros,
12:51 ou 2500 euros par mois,
12:54 au vu des 80 heures qu'il fait,
12:56 on le ramène à l'heure, c'est vraiment pas grand-chose,
12:58 c'est moins que le SMIC, ça c'est la problématique,
13:00 et les agriculteurs aujourd'hui,
13:02 faut pas oublier qu'il y a beaucoup d'investissements,
13:04 et le risque qui est porté dans les fermes est énorme,
13:06 c'est-à-dire la mécanisation, les investissements,
13:08 le cheptel, acheter des animaux,
13:10 tout ça c'est des coûts qui sont énormes,
13:11 et donc en fait le risque financier est énorme,
13:13 donc en fait ça se calcule pas en salaire,
13:16 ça se calcule de manière globale en capacité à réinvestir,
13:19 et l'agriculteur ce qu'il veut c'est tout simplement vivre normalement,
13:22 sans excès, je pense que voilà,
13:24 c'est des choses qui se comprennent et qui se voient d'ailleurs.
13:27 - Merci beaucoup Franck Sander, président de la FDSEA,
13:31 du Barin d'avoir été avec nous pour nous expliquer
13:33 cette mobilisation des agriculteurs qui va se voir
13:35 dans le Barin et dans le Haut-Rhin dans les prochains jours.

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