Intervention de Nicolas Poulet – Chargé de mission recherche à l’Office français de la biodiversité sur l’évolution future de la température, de la pluviométrie et des débits et l’étude prospective sur le territoire de l’EPAGE Haut-Doubs- Haute-Loue lors de la table-ronde « Conséquences du changement climatique en Bourgogne-Franche-Comté : pluviométrie, débits, biodiversité et production hydroélectrique » de la 10ème rencontre de l’hydroélectricité du 1er décembre 2023.
S'informer sur les conséquences, les impacts, les prévisions du changement climatique sur la variabilité des débits des cours, la vie des cours d'eau et sur la production hydroélectrique
S'informer sur les conséquences, les impacts, les prévisions du changement climatique sur la variabilité des débits des cours, la vie des cours d'eau et sur la production hydroélectrique
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00:00 Nous continuons sur la partie biodiversité qui a déjà été un petit peu évoquée,
00:09 mais toujours sous l'angle de l'impact du changement climatique.
00:13 Avec Nicolas Poulet, vous êtes spécialiste de cette question de l'impact du changement
00:21 climatique sur la faune aquatique à l'OFB.
00:24 Quels sont les constats que vous pouvez d'ores et déjà faire de ce point de vue-là, en particulier sur les poissons ?
00:32 C'est une question assez complexe.
00:39 On va parler surtout des poissons parce que c'est un groupe taxonomique sur lequel on a le plus de recul,
00:46 ce qui nous permet de reconstruire des tendances.
00:48 Les graphiques que je vous présente sont des comparaisons d'évolution des habitats favorables
00:56 entre deux périodes, une période froide et une période chaude.
00:59 C'est par rapport aux anomalies climatiques.
01:02 Une période avec des habitats modélisés dans les années 80-90 et une au début des années 2000-2010.
01:09 Ce sont deux périodes climatiquement différentes, au niveau national.
01:15 Le premier graphique de gauche, vous avez un cercle par espèce, on a une trentaine d'espèces de poissons.
01:20 Ce qu'il vous explique, c'est que la quasi-totalité des espèces ont augmenté leur aire de distribution,
01:29 l'habitat favorable a augmenté plus en altitude.
01:32 Ils ont resté la partie avale, ils n'ont pas bougé, mais ils ont eu tendance à augmenter leur aire de répartition
01:39 et monter en altitude.
01:41 Pour répondre aux évolutions climatiques.
01:47 Le graphique du milieu vous montre, je vais faire très simple,
01:52 c'est pour comparer la vitesse de changement des poissons versus la vitesse d'évolution des isothermes
01:59 du changement climatique.
02:01 Pour que les poissons s'adaptent, suivent vraiment le changement climatique,
02:06 il faudrait que tous les petits points rouges soient alignés sur la courbe verte.
02:08 Vous pouvez voir que ce n'est pas le cas.
02:11 Ils sont très en décalage par rapport à l'évolution du climat.
02:17 Potentiellement, beaucoup d'espèces se retrouvent dans des habitats climatiquement défavorables.
02:24 Le dernier graphique est important, je ne vais pas le commenter en entier.
02:30 Il montre que, si vous regardez les petits graphiques sur la gauche,
02:38 il y a eu plus d'extinctions dans des habitats climatiquement favorables
02:46 que dans des habitats climatiquement défavorables.
02:48 C'est un peu contre-intuitif, mais ceci s'explique ainsi.
02:50 Le changement climatique sur cette période ne s'est pas encore complètement exprimé.
02:54 Les résultats, les causes des extinctions, de la dégradation des peuplements piscicoles
03:01 sont aujourd'hui surtout dûs, principalement dû, aux pressions historiques.
03:06 L'industrialisation, l'agriculture, etc.
03:10 La modification des milieux.
03:11 En gros, le pire reste à venir.
03:14 Il ne faut pas faire de catastrophisme, mais il ne s'est pas encore complètement exprimé.
03:18 Tous les effets du changement climatique sont un peu floutés,
03:26 y compris dans les impacts des pressions historiques.
03:31 Des constats assez clairs.
03:40 Même si vous n'avez pas, comme vous l'expliquez, lorsqu'on a préparé cet entretien,
03:46 cette journée, pas encore énormément de certitudes,
03:52 beaucoup d'incertitudes, mais des constats déjà assez clairs.
03:57 Est-ce qu'on constate déjà au niveau des espèces thermophiles,
04:03 celles qui aiment le plus les eaux chaudes,
04:06 est-ce qu'elles sont quand même favorisées et à contrario
04:10 pour les espèces qui sont plutôt cryophiles ?
04:13 Globalement, oui. C'est un peu ce qu'on observe.
04:16 Si je prends le cas en haut du chevenne,
04:18 je reprends mes deux périodes chaudes et froides.
04:21 Les cartes à droite représentent la différence entre les deux,
04:27 entre habitat perdu et habitat gagné.
04:29 En gros, sur la carte à droite, plus vous avez de rouge, plus c'est des linéaires gagnées.
04:33 Plus vous êtes bleu, c'est des linéaires perdus.
04:35 Donc vous voyez que le chevenne, par exemple,
04:37 a un habitat favorable qui a grimpé de 5% entre ces deux périodes.
04:41 Donc une espèce plutôt thermophile en comparaison de la truite
04:44 qui aurait perdu presque 10%.
04:46 On dit "ça, ça va, c'est dans le sens".
04:48 Mais là, je prends le cas de la tanche,
04:50 qui comme vous le savez est une espèce aussi thermophile,
04:53 elle aussi a perdu 8% de son habitat favorable.
04:58 En gros, ce que j'essaie de vous dire,
05:00 c'est que la tendance est en effet à celle-ci,
05:02 c'est que les espèces cryophiles vont être plus impactées.
05:05 Mais ce n'est pas aussi simple que ça.
05:07 Et ce n'est pas forcément parce qu'on est une espèce thermophile
05:09 qu'on va aussi augmenter forcément son air de distribution.
05:13 - Et vous disiez que les espèces plus petites seraient plutôt favorisées.
05:20 - Ah oui, alors les espèces petites, ça mérite un peu d'explication.
05:24 Sur les graphiques de gauche,
05:26 je vous ai présenté les suivis sur le Rhône
05:30 au titre des suivis réglementaires sur les centrales nucléaires,
05:33 qui montrent la proportion d'individus inférieurs à 5 cm et inférieurs à 10 cm.
05:40 Et vous voyez qu'ils sont de plus en plus représentés dans les communautés piscicoles.
05:45 Et c'est une tendance qu'on retrouve au niveau national.
05:50 Alors le graphique de droite,
05:52 c'est les taux de croissance des populations par espèce.
05:56 En vert, vous avez la biomasse et en orange, vous avez les effectifs.
06:02 Et ce que ça vous montre, c'est que plus les espèces sont grandes,
06:06 plus leur taux de croissance va être négatif.
06:11 C'est-à-dire que ce sont surtout les petites espèces
06:14 qui maintiennent un taux de croissance de la population plus important.
06:18 Alors pourquoi ?
06:20 Déjà, il y a de la physiologie là-dessous.
06:22 C'est que les petites espèces ont un taux de déperdition de chaleur plus important.
06:26 C'est-à-dire que quand vous grandissez, le rapport surface-volume augmente.
06:33 C'est-à-dire que vous grandissez plus en volume qu'en surface,
06:35 et donc quand vous êtes petit, vous perdez plus facilement de chaleur.
06:39 Donc vous régulez plus facilement.
06:40 Donc a priori, c'est quand même mieux pour vous lorsqu'il fait plus chaud.
06:45 C'est pour ça que sous les tropiques, vous avez plus de petites espèces,
06:48 et dans les hautes latitudes, des grandes espèces.
06:51 Bon alors ça c'est vrai pour les endothermes,
06:53 c'est pas forcément vrai pour les ectothermes comme les poissons.
06:55 Mais bon, ça se retrouve aussi chez les poissons.
06:57 Mais la taille conditionne énormément de choses.
07:00 Elle va conditionner la fécondité, la durée de vie, etc.
07:05 Et avec le changement climatique, on s'attend à avoir non seulement des modifications des valeurs moyennes,
07:12 que ce soit des débits des températures,
07:14 mais aussi une augmentation, une désynchronisation des cycles saisonniers.
07:20 Et notre faune piscicole est plutôt à évoluer depuis des milliers, voire des millions d'années,
07:28 sur la synchronisation sur des saisons.
07:31 Si vous leur enlevez leurs saisons, elles n'ont plus leur capacité d'adaptation.
07:36 C'est-à-dire que la truite, je peux prendre cet exemple avec une hydrologie favorable au moment des oeufs sous gravier.
07:46 Si on augmente la fonte qui arrive plus tôt, vous allez avoir un lessivage des frayères et un taux de mortalité important.
07:55 Donc avec cette désynchronisation des cycles hydrologiques et thermiques, il vaut mieux réagir rapidement.
08:04 Et les petites espèces, elles, ont souvent une maturité plus rapide, un temps de vie plus court,
08:12 mais réagissent beaucoup plus vite à ces perturbations.
08:15 Donc elles arrivent mieux à se maintenir dans des environnements moins prédictibles.
08:19 Alors que les grandes espèces, l'extrême c'est l'esturgeon, maturité à 18 ans, une fécondité énorme.
08:26 Mais si lorsque tous les individus matures arrivent au moment de la reproduction et que les conditions ne sont plus là,
08:34 toute cette fécondité est perdue.
08:36 Donc il vaut mieux, pour les petites espèces, permettre ça, d'avoir un cycle de reproduction, un cycle de vie plus court mais plus adaptable.
08:45 Donc c'est pour ça qu'on s'attend, avec le changement climatique, à avoir une diminution de la taille moyenne et une favorisation des espèces plus petites.
08:56 Et alors du coup, est-ce que le silure pourrait régresser ?
08:59 Alors j'attendais forcément cette question parce qu'on est en écologie et l'écologie c'est pas de la physique.
09:04 Il n'y a pas de règles dures, il y a toujours des exceptions.
09:07 Alors il faut savoir que le silure est une espèce en phase de colonisation.
09:12 Et les espèces en phase de colonisation ont des stratégies biodémographiques qui sont un peu particulières qui les rendent à part par rapport aux autres.
09:19 Elle n'est pas encore arrivée en équilibre par rapport à son milieu.
09:22 Il y a toujours des phases d'adaptation qui prennent plus ou moins de temps.
09:25 Regardez le poisson chat qui est en phase de régression aujourd'hui mais il aura fallu attendre quoi, 60, 70 ans ? Plus même.
09:31 Donc c'est pas aussi évident que ça.
09:33 Donc le silure en phase de colonisation est ce qui le rend un peu à part.
09:39 D'ici 10, 20, 30 ans on verra ce qu'il en sera.
09:44 Donc c'est une tendance générale mais bien sûr il y a toujours des exceptions.
09:47 Et alors est-ce qu'on peut s'attendre à avoir des piranhas dans nos cours d'eau ?
09:52 Pas tout de suite mais ce qui est intéressant c'est qu'ils existent.
09:58 Alors là les images que j'ai présentées ici sont des poissons qui ont été capturés dans des cours d'eau.
10:04 Cours d'eau dans les canaux.
10:06 Vous avez un Oscar austronotus là, un piranha, un poisson spatule et une loge d'ojo.
10:14 Alors ce qui est intéressant c'est que la loge d'ojo par contre, elle, les populations sont acclimatées.
10:18 C'est un poisson d'aquarium et aujourd'hui on en a dans quelques rivières notamment en Ile-de-France.
10:24 Alors les poissons d'aquarium, il y en a beaucoup qui ont une température létale au-dessus de 20 degrés
10:31 donc forcément ils ne passent pas l'hiver.
10:33 Mais on a un pool de colonisateurs au travers des aquariums, des animaleries etc.
10:38 qui est bien présent et qui est là.
10:40 Donc certaines espèces, elles, ont une capacité de colonisation et d'adaptation
10:46 qui est proche des conditions qu'on rencontre aujourd'hui dans nos cours d'eau.
10:49 A titre d'exemple, on a aujourd'hui en Italie du Nord, deux populations de tilapia
10:55 qui ne sont pas réputées pour être des espèces cryophiles, qui sont naturalisées.
11:00 Donc qui existent et qui se reproduisent à l'état naturel.
11:04 Oui alors pour en revenir à nos espèces un peu plus classiques,
11:12 on peut signaler que l'OFB a publié déjà il y a un certain temps,
11:17 mais toujours d'actualité, un document qui indique les conséquences du changement climatique.
11:26 Est-ce que vous pouvez nous dire quelques mots de ce document ?
11:29 Alors voilà, il a déjà, ça fait presque 10 ans maintenant qu'on l'a sorti,
11:35 c'était un moment où on sentait qu'il était nécessaire de faire une synthèse des connaissances
11:44 sur l'impact du changement climatique.
11:46 Alors pas forcément que sur les poissons mais sur les milieux aquatiques,
11:48 mais comme je vous l'ai dit, c'est les poissons qui sont les mieux suivis
11:51 et donc qui sont un peu une sorte de vigie de ce qui se passe dans les milieux aquatiques.
11:57 Donc on a fait une synthèse à l'aide de différents partenaires scientifiques.
12:05 Et donc vous y retrouverez tout ce dont on n'a pas parlé, c'est-à-dire de projections aussi,
12:11 on a parlé de ce qu'on avait observé mais pas de projections.
12:15 Tout ce qui a trait à la physiologie, la phénologie, etc.
12:19 Mais j'envisage aujourd'hui de faire plus qu'une mise à jour,
12:24 de faire un nouvel ouvrage plus sur l'impact du changement,
12:30 enfin des règlements climatiques, on va l'appeler comme ça maintenant,
12:33 sur les milieux aquatiques.
12:35 Ça va demander un peu de temps mais on essaye d'envisager quelque chose de plus global
12:39 et peut-être faire un focus plus important aussi sur les événements extrêmes.
12:44 Par exemple, je vous prendrai le cas aujourd'hui, on vit des conditions extrêmement contrastées,
12:49 pourtant on est en France, entre le Nord Pas-de-Calais et les Pyrénées-Orientales,
12:52 on a vraiment des situations très différentes et on voit qu'au-delà des tendances
12:57 que les collègues ont montrées qui étaient vraiment présentes,
13:01 on a aussi une accélération des événements extrêmes.
13:04 Et c'est là-dessus aussi qu'il faudrait un peu faire le point sur l'impact sur la biodiversité.
13:10 Merci. On a une question sur les BIEF.
13:18 Est-ce que bien gérer en été, notamment par rapport aux questions des sécheresses,
13:23 est-ce qu'elles permettraient de sauver les espèces ?
13:26 Est-ce que ce paramètre peut être pris en compte ?
13:29 Je ne sais pas si vous avez vous-même la réponse.
13:32 Il peut y avoir quand même un...
13:40 J'ai combien de temps pour répondre ?
13:42 20 secondes ?
13:45 C'est sûr que si le choix c'est entre avoir de l'eau et pas d'eau,
13:49 évidemment avoir de l'eau c'est toujours mieux pour les espèces aquatiques.
13:53 Maintenant, en réaction à ce qui a été dit,
13:56 on sent bien que l'histoire des seuils, des petits obstacles, etc. est ultra sensible, évidemment.
14:02 On ne peut pas y répondre juste comme ça.
14:05 Il faut savoir que les seuils, au-delà de la problématique de la continuité écologique,
14:09 il y a aussi la problématique de réchauffement.
14:13 Vous augmentez la superficie de la mise en contact avec l'air,
14:18 donc ça veut dire que ce sont des milieux qui vont chauffer.
14:20 Ce sont des milieux qui vont accumuler aussi des sédiments fins,
14:26 qui vont être une lentification d'un milieu, normalement, lotique.
14:32 Donc oui, on va sauver certaines espèces, mais est-ce qu'on va sauver les bonnes ?
14:36 On le voit, et je parlais d'espèces exotiques,
14:41 tout ce qui est obstacles, barrages, sont des milieux qui favorisent
14:46 l'implantation, la naturalisation d'espèces exotiques, au détriment des espèces natives.
14:53 C'est quelque chose d'assez complexe.
14:57 Quand on parle de biodiversité, on ne parle pas que de nombre d'espèces,
15:00 il faut savoir quelles espèces on veut préserver.
15:04 Avoir plus d'espèces, ce n'est pas forcément le mieux.
15:06 Par exemple, dans les zones atroites, on sait que normalement, on a 3-4 espèces.
15:09 Il n'est pas question d'avoir de la perche-soleil, de la carpe, ou même du gardon, du rotangle.
15:14 Donc c'est ces questions-là.
15:16 Il y a aussi la question de la thermie, de la qualité de l'eau, etc.
15:21 Merci. M. Tévenet, vous avez également étudié dans l'étude de prospective
15:29 l'évolution de l'air de répartition de la truite par rapport à l'évolution des températures de l'eau.
15:35 Oui, normalement il y a une diapo, je crois.
15:38 Oui, elle devrait arriver, mes collègues.
15:41 Donc en fait, c'est une approche assez simpliste, assez simplifiée.
15:45 Le spécialiste de l'AFB nous dira si ce qu'on a fait n'est pas trop idiot.
15:51 Mais on part du constat que la température de l'eau est quand même très directement liée à la température de l'air.
15:58 Sauf localement, effectivement, barrage, pas barrage, alimentation de nappe, pas alimentation de nappe.
16:03 Mais on est resté sur des ordres de grandeur.
16:06 Et donc, comme on avait des données d'évolution de température de l'air,
16:11 et on avait aussi des chroniques de température des cours d'eau,
16:15 on a énormément de points de suivi de température de l'eau depuis des années par différents organismes.
16:20 Et donc on a essayé d'avoir une approche pour voir quelles seraient les évolutions des températures.
16:27 Et après on a pris comme référentiel nous la truite, qui est l'espèce un petit peu phare de nos cours d'eau,
16:34 cours d'eau normalement frais.
16:36 Et avec les préférendums de cette espèce, qui sont déjà autour de 19°C, ça commence à être pas terrible,
16:45 puis à 23°C c'est quasiment létal.
16:48 On a pris un certain nombre d'indicateurs, je ne rentrerai pas dans le détail,
16:52 avec l'aide de l'OFB ou de l'infédération de pêche.
16:55 Et donc on a regardé comment les zones favorables à la truite allaient évoluer.
17:01 Ce qu'on voit c'est que toute la partie du haut doux, c'est un peu contre-intuitif,
17:06 on se dit qu'on est en altitude, il fait plus frais.
17:08 Sauf qu'on a des secteurs avec des faibles débits, donc les températures de l'eau augmentent aussi plus vite.
17:15 Et donc globalement une bonne partie du haut doux ne sera plus favorable à cette espèce.
17:20 Ne l'est déjà plus sur pas mal d'endroits, il y a des secteurs entiers du doux aujourd'hui où il n'y a plus de truite.
17:25 Donc le changement climatique il est déjà là depuis un moment.
17:28 Donc les toutes têtes de bassins au niveau des résurgences fraîches potentiellement resteront favorables,
17:35 mais on voit bien qu'on aura des populations complètement isolées, donc elle est leur devenir à terme.
17:40 Par contre sur l'Alou, la zone défavorable actuelle, elle va remonter encore un petit peu,
17:45 mais on voit que ce n'est pas si énorme aujourd'hui.
17:49 Pour ceux qui connaissent un peu, autour de Quinjet, ça va remonter sur le secteur de Clairon à Laval-Dornand.
17:54 Mais comme on a une grosse résurgence karstique, donc c'est de l'eau qui sort à 13 degrés en moyenne,
18:00 elle restera fraîche sur un bon linéaire. Donc on a quand même un secteur important qui va rester frais.
18:05 Mais du coup on voit aussi qu'on a un enjeu de migration des espèces de Laval vers Lamont.
18:10 Donc ça rejoint aussi la problématique de continuité piscicole.
18:14 Donc ça va nous aussi nous permettre d'identifier peut-être des secteurs
18:18 sur lesquels il faudra concentrer des moyens aussi pour préserver tel type d'espèces,
18:22 en agissant aussi sur le milieu, etc.
18:24 Très bien, merci pour ces précisions.
18:28 Le temps nous presse, donc nous terminons cette partie sur la biodiversité.
18:38 Je vous propose de garder vos questions pour la fin de la table ronde, voire même...