Expérimentation de la semaine de 4 jours dans les administrations des ministères - Sud Radio et vous

  • il y a 7 mois
Sud Radio et vous avec Jean-Claude Delgenes, président fondateur chez Groupe Technologia.



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Transcript
00:00 Expérimentation de la semaine de quatre jours dans les administrations des ministères
00:04 permettent sur la base du volontariat au personnel d'entretien, en clair les femmes de ménage,
00:09 de venir faire le ménage dans les ministères pendant les horaires de bureau.
00:13 Voilà quelques annonces faites dans le domaine du travail par le Premier ministre Gabriel Attal
00:18 cette semaine lors de son discours de politique générale.
00:20 Bonjour Jean-Claude Delgene.
00:21 Bonjour.
00:22 Et bienvenue à vous sur Sud Radio, vous êtes le président fondateur du cabinet technologia.
00:27 La semaine de quatre jours dans les ministères, concrètement quel est l'intérêt de travailler quatre jours ?
00:32 Est-ce que c'est crédible ? Est-ce que ça fait vraiment du bien aux gens ou pas ?
00:36 En fait on garderait la durée annuelle de travail qui ne serait pas en fait changée
00:43 et elle serait répartie non pas sur cinq jours dans la semaine mais sur quatre jours.
00:48 C'est-à-dire que les gens travailleraient une heure quarante en plus chaque jour
00:54 pour pouvoir assumer les 1600 horaires annuels.
00:58 Donc ça veut dire quoi ?
00:59 Ça veut dire qu'ils auraient le bénéfice d'une journée tranquille sans aller au travail
01:06 en plus des journées bien sûr de congé actuelles
01:09 et ils auraient la possibilité de travailler plus longtemps lors des quatre autres jours.
01:15 Donc ça c'est très intéressant en termes d'attractivité au recrutement.
01:20 Il faut savoir que les collectivités locales par exemple ont beaucoup de mal à recruter aujourd'hui
01:24 et que pour pouvoir attirer des talents il faut avoir une carotte.
01:28 Et donc ça c'est une carotte qui est très appréciée.
01:31 C'est pour ça que bon nombre de collectivités comme le Grand Lyon, Strasbourg etc.
01:35 se sont lancées dans cette expérimentation qui vient d'être généralisée
01:39 donc par la déclaration de politique générale par monsieur Attal devant le Parlement.
01:45 Exactement alors en quoi c'est une belle carotte dans la mesure où on travaillera toujours autant sur un an finalement ?
01:54 Ça fait moins de journées mais des plus grosses journées.
01:57 Alors il y a beaucoup de choses qui rentrent en compte.
01:59 Il faut savoir par exemple que le travail à temps partiel concerne essentiellement les femmes.
02:03 Et pourquoi les femmes prennent un travail à temps partiel ?
02:06 Parce qu'elles ont souvent la garde des enfants.
02:09 Donc là elles vont pouvoir récupérer sur quatre jours, elles auront la journée
02:14 mais elles pourront plus facilement travailler à temps complet
02:17 et donc récupérer une rémunération à temps plein qu'elles n'avaient pas
02:22 parce qu'auparavant elles étaient amputées de 20% de leur rémunération.
02:26 Par ailleurs c'est effectivement dans les métiers qui ne sont pas trop pénibles.
02:30 Pourquoi ? Parce que la semaine de quatre jours suppose un allongement de l'amplitude de travail
02:35 ce qui suppose donc de pouvoir malgré tout supporter.
02:39 Dans les métiers dits pénibles c'est très compliqué
02:41 parce que les heures marginales d'activité sont coûteuses pour l'organisme.
02:46 Et donc c'est bien dangereux avec la fatigue de rajouter des heures.
02:50 Voilà.
02:51 Est-ce qu'il n'y a pas quand même un décalage énorme entre ce qu'annonce Gabriel Attal
02:55 pour les administrations des ministères et ce qu'on constate dans certaines professions ?
02:59 Ça fait plusieurs semaines que tous les jours sur Sud Radio on entend des agriculteurs à l'antenne
03:02 qui ne vont pas nous expliquer qu'ils veulent la semaine de quatre jours,
03:05 même pas de cinq jours, même pas de six jours.
03:06 Parce que quand on les écoute en fait on se rend vite compte
03:08 qu'ils font la semaine de sept jours pour leur part
03:10 quand ils ont une ferme.
03:12 Par conséquent, est-ce qu'on n'a pas un risque d'avoir une France à deux vitesses
03:15 entre ceux qui travaillent beaucoup et tout le temps
03:17 et ceux qui arriveront à s'organiser dans des semaines de quatre jours ?
03:21 Oui, c'est un bon constat.
03:23 Les agriculteurs, il faut savoir que le lieu de vie correspond au lieu de travail
03:27 donc ils ne sortent jamais du travail.
03:30 Ils sont là en permanence.
03:32 Alors ce n'est pas simplement sept jours sur sept,
03:34 c'est aussi quasiment 365 jours dans l'année sur 365.
03:39 Et cette absence de repos explique y compris la fatigue,
03:42 l'épuisement professionnel,
03:44 d'autant que très souvent l'endettement ne permet pas d'avoir des perspectives positives
03:49 pour pouvoir se projeter dans l'avenir.
03:51 Donc ce qui explique aussi de ce point de vue-là,
03:53 quelque part, l'isolement, l'endettement, le travail acharné,
03:57 explique aussi le taux de suicide très important chez les agriculteurs.
04:01 Donc effectivement, vous avez tout à fait raison de noter le double rythme en fait,
04:07 quelque part l'adaptation des rythmes pour certains
04:10 et puis la dureté des rythmes pour d'autres, c'est évident.
04:12 Autre annonce de Gabriel Attal,
04:14 permettre dans les ministères, toujours là où l'État a la main,
04:17 aux personnels d'entretien, c'est-à-dire les femmes de ménage,
04:19 de venir faire le ménage dans les administrations pendant les heures de bureau
04:23 et non pas à 4h du matin ou alors à 22h.
04:26 Ça, j'imagine que pour vous, c'est aussi un progrès,
04:29 mais j'aimerais qu'on termine par cette autre annonce
04:32 qui vous inquiète davantage Jean-Claude Delgène,
04:34 c'est le fait que des entreprises puissent s'affranchir
04:37 en quelque sorte de leurs conventions collectives,
04:40 c'est ce qu'on appelle la simplification en quelque sorte.
04:43 Voilà, Gabriel Attal veut soi-disant déverrouiller
04:46 et en fait un chemin qui est engagé et à mon avis très risqué,
04:51 c'est celui de faire en sorte que les TPE et les PME
04:56 ne soient plus assujettis aux conventions collectives.
04:58 C'est le discours des économistes ultra-libéraux qui prévoit ça.
05:02 Il faut savoir qu'à peu près 16 millions de salariés français,
05:06 on a à peu près 20 millions, un peu moins de 20 millions de salariés
05:09 aujourd'hui en France, sont assujettis aux conventions collectives
05:12 et cet assujettissement garantit aussi l'absence de dumping concurrentiel
05:18 entre les différentes sociétés parce que chaque société d'une branche
05:21 doit respecter les conventions collectives.
05:24 Et là, le fait d'aller vers cette dérégulation-là
05:27 peut être extrêmement dangereux pour les salariés comme pour les entreprises.
05:31 Moi, je n'y suis absolument pas favorable.
05:32 Il faut faire très attention à cela.
05:34 Et on sera amené à en reparler, notamment dans le cadre des très
05:37 petites entreprises dont on parle beaucoup sur Sud Radio.
05:39 Merci beaucoup, Jean-Claude Delgène.
05:41 Je rappelle que vous êtes le président fondateur du cabinet technologie.
05:44 À bientôt.

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