• il y a 2 mois
Avec Sergueï Kolessnikow, professeur agrégé d’économie et auteur de "Les BRICS nouveaux maîtres du monde ?" éd. RIC

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##LE_FACE_A_FACE-2024-09-16##

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News
Transcription
00:00Sud Radio Berkhoff dans tous ses états, le face à face.
00:06Alors aujourd'hui André, on va parler des Bricks avec notre invité Sergei Kolesnikov.
00:12Les Bricks, nouveau maître du monde, c'est son livre aux éditions RIC.
00:17Bonjour Sergei Kolesnikov.
00:20Bonjour André Berkhoff, merci de votre invitation.
00:24Bah écoutez, invitation vraiment que j'ai eu,
00:27j'ai eu l'initiative tout de suite quand j'ai reçu votre livre et que je l'ai lu.
00:31Les Bricks, nouveau maître du monde, la géopolitique du XXIe siècle aux éditions donc RIC.
00:38Et j'ai trouvé que vous résumiez vraiment de façon très intéressante
00:43tout ce bouleversement du monde qui se passe depuis quelques années,
00:47que l'on commence à voir, que l'on commence à connaître,
00:50mais qui n'est pas encore tout à fait effectivement,
00:53dont les contours s'esquissent mais ne sont pas encore tout à fait nets.
00:56Alors, les Bricks, nouveau maître du monde, avec un point d'interrogation,
01:01mais c'est vrai qu'on peut aujourd'hui se poser la question.
01:04Et c'est très intéressant, Sergei Kolesnikov, votre livre,
01:07parce que vous résumez très bien ce qui est en train de se passer.
01:12Vous parlez évidemment de ce qui se passait avec l'Ukraine, avec la Russie,
01:16mais surtout, surtout, surtout, vous parlez aussi,
01:20et d'ailleurs c'est quelque chose qui nous concerne beaucoup,
01:23vous parlez de la censure, vous parlez du narratif,
01:26vous parlez de ce narratif qui a encore tout à fait pignon sur rue en Occident et ailleurs.
01:34Et alors expliquez-nous d'abord les Bricks, les Bricks, les fameuses Bricks,
01:39d'ailleurs juste pour résumer, c'est qui aujourd'hui les Bricks ? Ils sont combien ?
01:44Ben ils sont neuf, à l'origine en 2009, il y avait le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine,
01:53et puis ensuite est arrivée à l'invitation de la Chine l'Afrique du Sud,
01:58et puis cette année 2024 sont entrées donc l'Égypte, l'Éthiopie,
02:04mais surtout l'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et l'Égypte.
02:09Et puis il y a des dizaines de pays qui font anti-chambres pour y rentrer maintenant.
02:16Ils sont très nombreux les candidats aujourd'hui ?
02:18Ah c'est plusieurs dizaines, c'est plusieurs dizaines.
02:21Alors justement, Sergey Kolesnikov, au départ c'est venu les trois ou quatre qui sont réunis,
02:28sont réunis pourquoi ? C'était par rapport en réaction à quoi très exactement ?
02:34Comme par hasard, je vous ai dit 2009, ça a suivi 2008, c'est-à-dire la crise des subprimes.
02:42La grande crise économique effectivement mondiale qu'il y a eu à l'époque.
02:46C'est-à-dire que les BRICS ont voulu un petit peu se mettre à l'abri du chaos généré par le capitalisme mondial,
02:56où on ne leur donnait pas leur place puisque Niouef et Migny à la Banque mondiale,
03:03ils ne pouvaient peser lourd, ils étaient obligés de subir la loi de l'étalon dollar,
03:11et finalement les décisions en termes de libre-échange, de protectionnisme
03:17émises à leur encontre par les puissances dominantes, l'Occident.
03:24Donc ils ont voulu un petit peu, pas du tout comme on le présente aujourd'hui,
03:30essayer de faire éjecter l'Occident.
03:34Ce n'est pas du tout ça, c'est au contraire de se mettre à l'abri des...
03:39Ce n'était pas anti-occidental au départ, c'était pas une volonté d'entrer en guerre, entre guillemets en guerre,
03:46pas chaude mais contre l'Occident, c'était pas ça.
03:49Absolument pas, absolument pas.
03:52Si vous voulez c'est intéressant de revenir un petit peu quand même de plus loin pour comprendre.
03:58À l'origine les BRICS, vous savez, ça aurait pu être les NPI de la fin du XXe siècle,
04:06les nouveaux pays industriels qui sont entrés à partir de 1950.
04:11Comme les dragons asiatiques par exemple.
04:13Voilà exactement, les dragons asiatiques.
04:16Et à l'époque des dragons asiatiques, on pensait que c'était enfin le tiers-monde qui commençait à se développer
04:23et qui venait suivre la grande marche des étapes de la croissance initiée par l'Amérique.
04:30Alors après, au niveau des BRICS, lorsque la Chine s'est désengagée de l'emprise de Mao Zedong
04:39et qu'elle a commencé à regarder de près sa croissance, avec Deng Xiaoping qui disait
04:46peu importe que le gars soit blanc ou noir, l'essentiel c'est qu'il attrape les souris.
04:52Bref, capitalisme ou socialisme pourvu que ça marche.
04:55Alors nous de notre côté, on était très intéressé à faire rentrer la Chine dans l'OMC où elle est entrée.
05:03L'Organisation Mondiale du Commerce, oui.
05:05Oui, parce qu'en fait...
05:07Elle est entrée en 2001.
05:11Elle est rentrée en 2001 et elle a retenu en 2012.
05:15Il faudra déterminer pourquoi si on a le temps.
05:19On était très intéressé à ce que la Chine rentre dans l'OMC parce que, d'une part, on avait besoin d'un gigantesque marché.
05:31On était déjà dans une crise qui ne s'est jamais terminée depuis l'époque de la crise du pétrole.
05:39Nous les économistes, on appelle ça la crise du fordisme.
05:42Mais pour les économistes libéraux, la notion de crise est intellectuellement impensable.
05:49La crise, ça n'existe pas.
05:51Du coup, on ne voit pas qu'on est toujours dans la crise.
05:55La Chine, pour nous, c'était un sauvetage.
05:58C'était un pari gagnant-gagnant.
06:00L'immense marché de plus d'un milliard de consommateurs.
06:04On allait en plus pouvoir transformer la méchante Chine communiste en bonne Chine libérale qui allait reprendre le chemin de l'Amérique.
06:18C'était parfait.
06:21Pour la Russie, c'était un peu plus difficile.
06:26La Russie s'est dégagée du communisme par miracle, en fait, par l'arrivée de Gorbatchev.
06:35Mais entre la fin de 1990 et 2000, ça a été terrifiant.
06:43Mais terrifiant, le mot est faible.
06:46Parce que dans les années 1990, la Russie va plonger dans le chaos, la désespérance, la crise la plus abominable.
06:57Puis, il sera aux mains de la mafia.
06:59C'est la crise de 1929, si vous voulez.
07:01La même chose, la même ampleur que la crise de 1929, mais vécue par la Russie.
07:06Et ça allait très bien aux Américains.
07:09Ça allait tellement bien que Bill Clinton va financer la réélection de Yeltsin.
07:17Boris Yeltsin, oui.
07:19Je joue ce qu'on oublie.
07:21Bill Clinton va aussi aider Yeltsin à finir sa guerre de Tchétchénie.
07:29Ça aussi, on l'a oublié.
07:33Tout ça, Anna Clinton, celui des années 1990.
07:40Après quoi, avec la doctrine Primakov, ministre des Affaires étrangères puis premier ministre de Yeltsin,
07:49on commence déjà à s'orienter vers un pivot asiatique.
07:55Avec Poutine, qui arrive d'abord comme premier ministre puis très rapidement comme président.
08:04Alors là, les Américains commencent à comprendre que ce n'est pas tout à fait la même chanson qu'avec Yeltsin.
08:12Je voudrais vous demander justement, parce que vous en parlez, Sergei Kolesnikov, dans votre livre.
08:19Est-ce que vraiment la fameuse doctrine de Zbigniew Brzezinski et autres,
08:25vous savez qu'il a le grand échiquier, mais d'autres aussi,
08:29est-ce que vraiment les néoconservateurs américains, une partie de la classe dirigeante américaine,
08:34voulaient vraiment démembrer la Russie, en finir avec la Russie,
08:42ça devait être maintenant une espèce de conglomérat dont on allait tirer,
08:46c'était vraiment leur intention ?
08:49Vous savez, pour comprendre finalement tout ce qui se passe aujourd'hui,
08:55il faut revenir à 1991, lorsque l'URSS s'effondre.
09:02Et à l'époque, il y avait Herbert Bush et Egor Batchev, c'était des gens de valeur.
09:11Très rapidement vont arriver des gens comme Bill Clinton,
09:15et Bill Clinton va jouer un double jeu,
09:19c'est-à-dire qu'au lieu de continuer le partenariat stratégique pour la paix,
09:24c'est-à-dire la transformation de l'OTAN, qui n'avait plus lieu d'être puisqu'il n'y avait plus d'ennemis.
09:30Il n'y avait plus de pacte de Varsovie non plus.
09:34Donc au lieu de transformer l'OTAN en alliance pacifique,
09:41et en alliance pour promouvoir la paix et la prospérité dans le monde,
09:46on a raté quelque chose de phénoménal.
09:49En fait, Bill Clinton, comme je le dis, je ne sais plus si c'est dans ce bouquin ou dans un autre,
09:55dans la tête de l'oncle Sam, qui était juste...
09:58Oui, votre précédent livre, absolument, dans la tête de l'oncle Sam.
10:01Le précédent livre.
10:02Alors, vous me dites, oui, Bill Clinton, donc...
10:05Bill Clinton, en fait, a choisi de trahir les engagements de James Baker et d'Herbert Bush,
10:16c'est-à-dire pas un iota de l'OTAN vers l'Est.
10:22Oui, il avait dit que l'OTAN ne va pas s'avancer vers l'Est d'un centimètre, c'était ça.
10:26Voilà, c'est exactement ça.
10:28Et ça, il fallait le promettre à Gorbatchev parce qu'on avait besoin de son autorisation
10:34pour la réunification de l'Allemagne.
10:37Eh bien, c'est ce que Bill Clinton, dans un premier temps, allait faire croire à Yeltsin,
10:44et puis ensuite, très rapidement, au début des années 1990, il va trahir sa parole,
10:51il va appeler, je crois que c'était vers 1997, les trois premiers pays,
10:56Pologne, Tchéquie, je ne sais plus si c'était Roumanie, à rentrer dans l'OTAN.
11:02Et ensuite, ça va être la marche en avant, l'encerclement de l'Amérique
11:11autour de... comme un boa constrictor qui veut étouffer sa proie.
11:17Pourquoi est-ce qu'il a fait ça, Bill Clinton ?
11:20Je le dis, à mon avis, il y a la pression du complexe militaro-industriel américain
11:29qui n'a fait que se développer, qui est apparu à travers la Deuxième Guerre mondiale.
11:35Vous savez, en 1941, au début de la guerre, les Américains construisaient un porte-avions,
11:42il leur fallait un an, et puis ensuite, très vite, ça sera trois semaines.
11:47Et après...
11:48Donc c'est le complexe militaro-industriel qui a pesé sur...
11:52Il continue, le complexe militaro-industriel, il a besoin de guerre, il a besoin de...
12:00Allo, oui, je crois que nous avons un petit problème.
12:06André Bercoff reçoit aujourd'hui Sergei Kolesnikov qui revient dans quelques minutes.
12:11Il est l'auteur du livre Les Brics, Nouveau Maître du Monde.
12:14Si vous avez une question, si vous avez une réaction, n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300
12:21ou à réagir sur notre Facebook Live, on se retrouve tout de suite.
12:25Bercoff dans tous ses états.
12:28Et je ne suis pas le seul, dans tous mes états, vous le savez, Les Brics, Nouveau Maître du Monde,
12:34le formidable bouleversement auquel nous assistons en ce moment,
12:39Sergei Kolesnikov a écrit un livre très intéressant et très informel sur le sujet aux éditions RIC.
12:46Alors, Sergei Kolesnikov, avant la pause, nous parlions justement du fait qu'on va passer,
12:55parce qu'il faut, on va avancer sur cette histoire qui nous concerne.
12:58Mais déjà, vous voyez, c'était en 90, 94, 97, donc il y a 30 ans, déjà les choses s'inversaient.
13:07On avait dit, effectivement, à Gorbatchev que l'OTAN n'allait pas avancer d'un centimètre à l'Est.
13:13Maintenant, il y a les pays enseignements, effectivement, sous le joug soviétique,
13:17qui n'en voulaient plus, qui voulaient aller à l'OTAN.
13:19Enfin, il y a eu tout ce qui s'est passé.
13:21Et effectivement, est-ce que vous avez les chiffres ?
13:25C'est-à-dire que l'OTAN, en quelques années, a pratiquement intégré la plupart des pays
13:32qui étaient enseignements sous le pacte de Varsovie, le pacte soviétique, carrément.
13:39Ça a été vraiment une transformation quasi totale.
13:43Absolument, absolument.
13:46Je termine juste, mais très rapidement, les raisons pour lesquelles Bill Clinton a changé son fusil d'épaule.
13:54La deuxième raison, c'est donc que l'Amérique avait enfin son ennemi mortel du temps de la guerre froide,
14:01au fond du trou.
14:02Donc, une occasion inespérée d'en finir pour une bonne fois pour toutes.
14:07Et troisièmement, c'est surtout ça qui me tient à cœur,
14:10je pense que, ce faisant, l'Amérique est revenue à son ADN.
14:14C'est-à-dire que l'ADN de l'Amérique, il est religieux.
14:17L'Amérique est choisie par Dieu pour diriger le monde.
14:22Alors, version laïque avec Clinton ou Biden, mais c'est toujours ça.
14:29Dès qu'avec 1991, l'Amérique a voulu s'étendre à l'Est,
14:36attraper les pays de l'OTAN.
14:39Alors, j'entendais, il n'y a pas tellement longtemps, sur une radio, je ne sais plus où,
14:43un général, on en a des pas mauvais.
14:46Oui, les généraux de plateau, on en parlera.
14:48Les généraux de plateau.
14:50Celui-là, il s'appelait Perruche, je crois, ou quelque chose.
14:52Et il disait, oui, mais enfin, les pays du Pacte de Varsovie,
14:57pour les faire rentrer dans l'OTAN, on n'est pas allé les chercher.
15:00C'est eux qui ont voulu venir.
15:03Alors, c'est parfaitement exact.
15:05C'est eux qui ont voulu venir, mais peut-être qu'on n'aurait pas dû
15:09si facilement les accepter aussi.
15:11Quand on est à la tête d'un empire, que ce soit la Russie ou l'Amérique,
15:17on a des responsabilités géopolitiques, n'est-ce pas ?
15:20Et donc, on fait attention.
15:22Et ce que disait Poutine, c'est-à-dire qu'il valait mieux pour la paix du monde
15:28que ces pays de l'Est, etc., restent...
15:35D'accord, mais ils y sont.
15:37Oui, mais Sergei Kolesnikov, aujourd'hui, ils y sont.
15:40Effectivement, on aurait peut-être pu le faire autrement.
15:42Aujourd'hui, ils sont là.
15:44Et je voudrais qu'on parle d'aujourd'hui,
15:46et je voudrais qu'on parle d'une dimension
15:48qui est très intéressante dans votre livre,
15:50et que vous résumez, et qu'on sait, c'est le narratif.
15:52Qu'est-ce qui fait que, justement, dans la guerre,
15:56vous parlez du soft power, il y a la guerre,
15:58et la guerre, la guerre des armes,
16:00il y a, je dirais, la parole des armes,
16:04et puis il y a les armes de la parole.
16:06Qu'est-ce qui fait que ce narratif s'est implanté
16:09de façon formidable, alors qu'il y avait eu le Donbass,
16:13que dès le 2 mars 2022, vous aviez Hitler d'un côté,
16:18c'était Poutine, et Churchill d'un côté, c'était Zelensky.
16:22Je parle du narratif occidental, en tout cas dans sa grande majorité.
16:27Qu'est-ce qui a fait ça ?
16:29Alors ça, c'est la question la plus intéressante
16:31et la plus difficile que vous posez là.
16:34J'ai commencé, effectivement, par me poser cette question
16:37de savoir pourquoi diable, les mêmes,
16:40exactement les mêmes, qui criaient contre l'impérialisme américain,
16:44comme André Glucksmann, l'ex-Mao,
16:46ont acclamé, les bras ouverts,
16:51le bombardement criminel de l'Irak par George Bush.
16:57Alors, il y a effectivement eu un retournement, mais complet.
17:01Je dirais que, finalement, ces gens auxquels on a donné la parole,
17:05comme Glucksmann, n'avaient pas une analyse extrêmement fine,
17:09nuancée et intéressante,
17:11ni dans un cas, quand ils étaient contre l'Amérique,
17:14ni dans l'autre cas, quand ils sont pour l'Amérique.
17:17Alors, bref, toujours est-il qu'il y a eu un revirement.
17:20La droite bling-bling chez nous.
17:22Je fais référence à Sarkozy,
17:24qui nous a remis dans le commandement intégré,
17:27et la gauche cavière se sont ruées dans les bras de l'Amérique.
17:35À mon sens, à partir de Sarkozy,
17:39on commence à avoir des élites qui ne sont pas tellement au niveau
17:44de ce qu'il aurait fallu.
17:46Mais il y a aussi autre chose.
17:49C'est-à-dire que l'Amérique,
17:53quand elle a commencé à s'en prendre,
17:56à vouloir avancer, encercler la Russie,
18:00elle a fait ça avec ses fondations.
18:03Elle a des dizaines, quand c'est pas des centaines de fondations
18:08qui s'occupent de géopolitique.
18:10Alors là où ça devient intéressant...
18:12Quand vous dites fondations, c'est les think tanks,
18:15les cabinets de conseil, etc.
18:17Exactement. Ce sont les think tanks
18:19où nos journalistes de mainstream vont s'abreuver en analyse
18:25pour pouvoir en parler à la télévision.
18:29Ils ne vont pas peut-être jusqu'à voir que ces fondations
18:34sont des émanations, en tout cas sont financées
18:37par le lobby militaire ou industriel dont nous parlions tout à l'heure,
18:42sont financées par la CIA, sont financées par le Pentagone,
18:46sont financées par le département d'État
18:49et des fous furieux comme l'ami Soros avec sa fondation.
18:54Et tous ces gens-là sont des gens qui ont...
18:59L'Europe a perdu la tête, a perdu la raison, si on peut le dire.
19:07Et maintenant qu'elle a commencé,
19:10elle a participé au crime de l'Amérique.
19:15On reviendra peut-être tout à l'heure,
19:17mais le coup d'État du Maïdan, c'est un coup d'État.
19:21En 2014.
19:23En 2014. Avant 2014, il y a une démocratie.
19:26Après 2014, il n'y a plus de démocratie.
19:28Il y a un régime policier.
19:30Ça fait doucement rigoler quand on nous dit
19:32qu'il faut aller défendre nos valeurs en Ukraine.
19:37C'est de la folie furieuse.
19:39Folie furieuse chez nous, nous, on s'est fait...
19:42C'est comme le serpent K.A. dans le livre de la jungle de Mowgli.
19:46On s'est fait complètement hypnotiser par ce discours américain
19:51qui, lui, est un discours qui sait très bien où il va.
19:55Par contre, l'Amérique n'a pas...
19:57L'Amérique, vous savez, c'est toujours pareil.
19:59C'est Dr. Jekyll et Mr. Hyde.
20:02Oui, il y a les deux.
20:03Parce qu'il y a des choses formidables en Amérique,
20:05il faut le dire aussi.
20:06Bien sûr, bien sûr.
20:07Mais moi, quand j'étais jeune,
20:08enfin, on n'est pas très loin en termes d'âge,
20:12quand j'étais jeune, j'adorais l'Amérique,
20:15John Wayne, la défense de l'orphelin,
20:19la veuve et de l'orphelin, etc.
20:21Le bon contre les méchants.
20:23Vous ne vous rendez pas compte, à l'époque,
20:25que s'il y avait John Wayne, s'il y avait les films de Far West,
20:29c'est qu'il y avait déjà des bandits.
20:31En fait, les bandits...
20:33Mais Sergei Kolesnikov, est-ce qu'on ne pourrait pas vous dire
20:35oui, d'accord, très bien, vous parlez effectivement de ce discours,
20:39des think tanks, des fondations, de tout ce que fait...
20:43Mais la Russie aussi a ses think tanks,
20:47ses fondations, sa guerre de l'information.
20:50C'est de part et d'autre.
20:51Simplement, l'une est peut-être moins influente que l'autre, chez nous.
20:55C'est peut-être ça.
20:56Évidemment, chaque pays a ses réseaux d'influence, de propagande,
21:01et c'est bien normal, et c'est bien naturel.
21:04Ce qui est moins naturel, c'est que ces réseaux de propagande
21:07soient mis d'un côté, du côté américain,
21:10pour la volonté impérialiste de dominer la planète entière,
21:14le monde entier.
21:15Et c'est ça qui va générer les révolutions de couleur,
21:18les guerres de George Bush, et puis la guerre de Biden aujourd'hui,
21:22parce que c'était quand même un plan, un plan du Pentagone,
21:26c'est l'extending Russia, le plan de la RAND Corporation
21:32qui a prévu cette guerre d'Ukraine.
21:35Alors que de l'autre côté, Poutine et les BRICS ne veulent pas la guerre,
21:39ils veulent un monde multipolaire, favorable au commerce,
21:43à la paix et au pacifisme, quoi.
21:46Donc on ne peut pas le mettre sur le même plan.
21:48Poutine avait, jusqu'à présent, enfin jusqu'à ces dernières années,
21:52il était trop faible pour réagir.
21:56Du temps de George W. Bush, quand il a dit en 2007
22:03au sommet de sécurité de Munich, il a dit
22:06« trop c'est trop, maintenant il faut comprendre
22:09que nous on est pacifiques ».
22:11– Au-delà de cette limite, vos tickets les plus valables, en tout cas,
22:14étaient faibles.
22:15– Voilà, exactement.
22:16Si vous venez chercher l'oursurus dans la taiga,
22:18vous n'allez pas être déçus du voyage.
22:21– Oui, pardon, on va juste faire une toute petite pause
22:24et on vous reprend après vous, c'est passionnant.
22:27Et on va essayer de comprendre un peu ce qui se passe justement avec ces BRICS,
22:31avec ce changement total, les plaques tectoniques
22:34qui fonctionnent à toute vitesse.
22:37À tout de suite.
22:38– Et si vous avez une réaction, une question,
22:41n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300
22:45ou à réagir sur notre Facebook Live.
22:48– Sud Radio.
22:49– Parlons vrai.
22:50– Parlons vrai.
22:51– Sud Radio.
22:52– Parlons vrai.
22:53– Un canapé avec relax électrique 799.
22:56– Sud Radio, Bercov dans tous ses états.
23:00– Sergueï Kolesnikov, les BRICS, nouveau maître du monde,
23:03Rick Essay.
23:04Sergueï Kolesnikov quand même,
23:06essayons un peu, un peu dans la nuance,
23:09vous dites, les BRICS, oui, contrairement à l'Amérique
23:12qui a effectivement cette vocation,
23:15qu'elle soit religieuse ou séculaire ou séculière,
23:19de diriger le monde,
23:21on se rappelle de la fin de l'histoire de Fukuyama,
23:25il n'empêche que quand même dans les BRICS,
23:28quand vous dites pacifiste, etc.,
23:30il y a quand même l'Arabie Saoudite
23:32qui a massacré 400 000 personnes le Yémen,
23:34il y a quand même l'Iran, il y a quand même tous ces gens-là,
23:37la Chine dont on ne peut pas dire que le crédit social
23:39est une vertu démocratique évidente,
23:42est-ce que vous n'avez pas quand même peut-être
23:45légèrement tendance à angéliser les uns
23:48et à diaboliser les autres,
23:50cher Sergueï Kolesnikov ?
23:53– Oui, je vois ce que vous voulez dire,
23:55effectivement, moi la Chine ce n'est pas ma tasse de thé
23:58comme société de surveillance
24:03où j'irais volontiers vivre,
24:06pas davantage d'ailleurs que l'Arabie Saoudite.
24:08Alors justement, à propos de l'Arabie Saoudite,
24:11ça c'est très intéressant parce que
24:13lorsque l'Arabie Saoudite va quitter l'alliance avec l'Amérique,
24:17c'est vraiment un point de bascule phénoménal.
24:21Et pourquoi l'Arabie Saoudite
24:25finit-elle par renverser son alliance,
24:28rentrer dans les BRICS
24:30et voyant son avenir plutôt du côté de la Russie et de la Chine
24:35plutôt que du côté de l'Amérique ?
24:37– Alors que l'Amérique, elle était création de l'Amérique presque,
24:40enfin on peut dire.
24:41– Ah oui, le roi Ibn Séoud avait créé le pacte du Quincy
24:50avec la Roosevelt et c'était donnant-donnant,
24:55tu me donnes ton pétrole et moi je te protège militairement.
24:58– Alors qu'est-ce qui s'est passé justement ?
25:00– Je te protège militairement.
25:02Or, avec la guerre de 2003,
25:05lorsque George W. Bush, la CIA, a inventé un prétexte,
25:12comme elle le fait toujours,
25:13pour la guerre d'Ukraine ça sera exactement pareil,
25:15inventé un prétexte pour lancer un tapis de bombe sur l'Irak,
25:22l'Arabie Saoudite va se dire, mais enfin quand même c'est bizarre,
25:29avant cela, Saddam Hussein était le grand allié de l'Amérique
25:37et c'est lui qui a fait le job,
25:39c'est lui qui s'est tapé huit temps de guerre monstrueuse,
25:43800 000 morts contre l'Iran,
25:46alors là personne n'est allé dire,
25:49oui mais ils ont utilisé du gaz chimique,
25:52oui mais alors on fait…
25:53– Il y a eu un massacre de 200-300 000 personnes,
25:56personne n'en parle, c'est vrai.
25:58– Personne n'en parle,
26:00alors Saddam Hussein croyait qu'il avait fait le job pour l'Amérique,
26:05il pouvait peut-être, il avait besoin d'argent après tout ça,
26:09aller prendre le Koweït,
26:12qui d'ailleurs le Koweït, ça appartient à qui le Koweït ?
26:15Ça nous ramène, vous savez, au mandat de la SDN des Britanniques
26:20après la première guerre mondiale,
26:22lorsqu'on va découper l'Empire Ottoman en tranches,
26:27et ni l'origine du Koweït ni l'origine de l'Irak
26:32sont tellement simples et évidentes,
26:35donc toujours est-il que l'Arabie va se dire,
26:40oui mais alors la protection militaire de l'Amérique,
26:46s'il se retourne contre son allié,
26:49quelle preuve j'ai qu'il ne va pas se retourner contre moi ?
26:52Et donc les Brics, parce qu'eux ne voient pas,
26:57ils ne sont pas affrontés, comme je disais tout à l'heure,
27:01ils ne sont pas hypnotisés par le discours des fondations américaines,
27:06eux ils sont en dehors, ils sont dans le tiers monde,
27:10et ils voient de côté, ils nous voient de côté,
27:13et ils voient bien le double jeu que nous ne voyons pas,
27:17ils voient bien le double jeu de l'Amérique,
27:20c'est-à-dire qu'elle soi-disant va aider la démocratie, la liberté, etc.,
27:25en fait elle s'intéresse à ses intérêts, bien compris,
27:30et elle propage le chaos et la misère de partout.
27:35Donc là-dessus, il y a l'épisode Trump,
27:41Biden dira que c'est un accident de l'histoire,
27:46on verra si cet accident va se renouveler ou pas,
27:49on le saura assez vite maintenant.
27:52J'ai toujours dit que Biden quand il revient en manette,
27:56lui il a son idée de faire tomber l'Ukraine dans son escarcelle,
28:04il a depuis longtemps, parce qu'il était vice-président de Barack Obama,
28:10pendant les deux mandats.
28:13On connaît les intérêts avec Burisma,
28:15on connaît les intérêts, effectivement,
28:18l'Ukraine terre à blé de l'Europe, l'Ukraine avec tous les minerais,
28:22enfin vous en parlez aussi dans votre livre.
28:25Alors Trump s'était un petit peu rebellé contre le protectionnisme,
28:32enfin Trump avait lancé une guerre protectionniste contre la Chine,
28:37d'ailleurs moi à l'époque j'étais prof,
28:40et je me disais, bon sang, on se fait avoir par la Chine,
28:43ce n'est pas possible, on perd nos emplois, on se désinduce.
28:48Oui, on l'a vu, et en Europe surtout.
28:51Je dis ça pourquoi ?
28:53Parce que nous étions, vous me demandiez à l'origine,
28:56comment vous expliquez que nous fassions telle et telle lecture,
29:00c'est que nous sommes complètement, sur le plan idéologique,
29:03nous avons été complètement à la ramasse,
29:08déjà les élites giscardiennes croyaient qu'on allait,
29:13un peu comme Macron aujourd'hui,
29:15croyaient qu'on allait faire un monde pacifié, global,
29:21le village mondial, les cultures, les frontières disparaîtraient,
29:26bon, c'est une lubie, une lubie totale,
29:32et donc Trump a eu quand même un éclair de lucidité,
29:36de se dire, si ça continue comme ça, l'économie américaine va disparaître.
29:41Donc, Trump, je l'admire pour avoir su taper du poing sur la table,
29:48mais les Chinois, c'est des gens qui jouent fin.
29:52Alors, ils ont mis en place les routes de la soie, l'Inde...
29:56C'est toutes les dimensions des BRICS aujourd'hui,
30:00que l'on voit arriver, que l'on voit advenir.
30:03Je crois que nous avons...
30:05Un auditeur, en effet, en ligne.
30:07C'est Maurice qui nous appelle des Hauts-de-Seine.
30:09Bonjour, Maurice.
30:10Bonjour, Maurice.
30:11Bonjour à vous, bonjour M. Bercoff.
30:13Bonjour au seul invité dont j'ai pas reçu le nom.
30:17Ecoutez, j'interviens parce que j'apprécie beaucoup ce que dit l'invité.
30:24Ce dont on parle, j'ai un petit peu les mêmes couleurs de moustache que l'invité.
30:33Et donc, je l'ai vécu en direct, en fait.
30:37J'ai vécu, j'ai vu, j'ai vu dans ma vie,
30:41ce qui est en train de se passer,
30:43et j'ai pu voir tout que ça se passait, vous voyez.
30:45Alors, j'ai vécu la chute du mur de Berlin,
30:49j'ai vécu la visite de Boris Helsin
30:53avec Clinton, verre de whisky à la bouche,
30:56pendant ce temps-là, bien sûr.
30:58Vous étiez où ? Vous l'avez vécu par...
31:00Excusez-moi.
31:01Je l'ai vécu de mon...
31:03De votre écran, absolument, d'accord.
31:05Non, j'ai vécu tout ça en direct, comme ça s'est passé,
31:07et j'ai compris, en fait, quand on dit que
31:11l'Amérique a sa part de propagande, et la Russie aussi,
31:15en fait, pour moi, c'est pas symétrique.
31:17Je crois qu'il y a quand même quelqu'un qui a des visées sur l'autre,
31:21et que l'autre est en état de défense.
31:23A savoir que la Russie-Sibérie fait 17 millions de kilomètres carrés.
31:29La Chine fait 8 millions, 9 millions de kilomètres carrés.
31:33Les USA, l'Amérique, fait 10 millions de kilomètres carrés.
31:38La Sibérie, c'est le territoire, dans le futur,
31:41le plus riche de la planète.
31:42Et ça, l'Amérique le fait depuis la libération.
31:45Et si elle s'ingénie, malgré la visite de Gorbatchev,
31:49la Sud-et-Nord de Berlin,
31:51l'acceptation, justement, de non-agression,
31:55si elle s'ingénie à toujours faire passer la Russie
31:59à diaboliser le système russe,
32:03malgré tout ça, c'est parce qu'elle ne veut en aucun cas
32:07d'un partenariat entre la Russie et l'Europe.
32:10Parce que ça lui permettrait d'écouler toutes ses richesses
32:13de son continent.
32:15C'est pour ça qu'elle est diabolisée depuis la chute du Nord.
32:19D'accord. Maurice, on vous a écouté, effectivement.
32:21Sergei Kolesnikov, que pensez-vous, justement,
32:25de ce que dit Maurice ?
32:27C'est que, effectivement, c'est inégal
32:29et qu'il y a l'un qui veut, effectivement,
32:31d'ailleurs vous l'avez dit un peu, dévorer l'autre.
32:33Oui, oui, tout à fait.
32:35C'est ce que je viens de vous dire.
32:37C'est-à-dire que l'Amérique veut dominer le monde
32:41alors que la Russie veut un monde multipolaire,
32:44basé sur des rapports économiques d'égalité.
32:49Maintenant, il y a aussi une autre chute.
32:52Dans ce cas d'invité, je suis content qu'il pense un peu comme moi.
32:57Moi, je suis économiste, sociologue, politologue,
33:01donc la dimension économique, certes,
33:04elle est très importante.
33:06Elle existe, bien sûr,
33:08mais il ne faut pas radoucir ou éliminer
33:11les dimensions idéologiques,
33:14les dimensions culturelles.
33:18L'Amérique, elle marche sur les deux.
33:21Vous l'avez dit.
33:23Quand je disais qu'elle revient à son ADN religieux,
33:26je pense que c'est vraiment une réalité.
33:29Maintenant, au sujet de l'Europe,
33:31pourquoi est-ce qu'on en arrive à des...
33:34Emmanuel Todd disait dans son dernier bouquin
33:37qu'il faut quand même être un peu dérangé
33:40pour s'imaginer que la Russie,
33:42avec 140 millions d'habitants,
33:44va vouloir faire la guerre à l'UE,
33:48450 millions d'habitants...
33:50Et envahir l'Union Européenne.
33:52Et envahir l'Union Européenne,
33:54donc se mettre à dos l'OTAN,
33:56c'est-à-dire pas loin de 1 milliard d'habitants.
33:59Il faut être un petit peu dérangé.
34:01Alors, comment se fait-il que
34:03Shultz, Macron, Von der Leyen, Charles Michel,
34:06tous les dirigeants des pays baltes et des polonais, etc.,
34:10soient un peu dérangés quand même ?
34:12Il change, je vous ai remarqué
34:14que le ton change ces derniers temps.
34:16Ah oui, ça change.
34:18Comme j'ai écouté ce que vous disiez
34:20avec le colonel Hogarth,
34:22c'est la grosse panique maintenant qui s'installe.
34:24Je reviens sur l'Europe.
34:26L'Europe, maintenant,
34:28elle s'est trop enferrée
34:30dans ses mensonges.
34:32Elle est obligée, c'est la fuite en avant.
34:34Elle a dit, Boucha,
34:36c'est les criminels putes.
34:38Bon, c'est pas vrai.
34:42Le Maïdan,
34:44c'est une révolution spontanée,
34:46magnifique, c'est la démocratie.
34:48Bon, c'est pas vrai.
34:52Ils diront même que
34:54la trahison de
34:56Pas-un-pouce vers l'Est,
34:58c'est écrit nulle part.
35:00Forcément, c'est écrit nulle part.
35:02Parce que sinon, on violerait
35:04l'article 10 du traité de l'OTAN,
35:06c'est la porte ouverte, donc on ne pouvait pas coucher par écrit.
35:08Quelque chose d'aussi fondamentalement...
35:14C'est bien de rappeler ça.
35:16Je crois que nous avons un auditeur.
35:18Oui, nous avons un nouvel auditeur.
35:20C'est Philippe de Caen.
35:22Bonjour Philippe.
35:24Bonjour André, bonjour Lucie.
35:26Oui, je voulais
35:28un petit constat.
35:30Après, une question pour monsieur...
35:32Quand la crise
35:34des sortes prime
35:362008-2011, les investisseurs
35:38asiatiques, russes
35:40et pas que,
35:42n'ont pas cru
35:44à cette crise. Ils pensaient que
35:46les Américains et les USA
35:48allaient redresser la barre.
35:50Après, quand ils ont vu s'écrouler Lehman Brothers
35:52et autres, là, ça a été le sauf
35:54qui peut.
35:56Je dirais que
35:58les investisseurs asiatiques et russes
36:00et autres institutionnels,
36:02je vais donner une petite image
36:04un peu risible, étaient en costume
36:06trois pièces chaussures Berluti
36:08et se sont retrouvés en strip
36:10et en thong.
36:12Moi, j'ai une question pour monsieur.
36:14Allez-y.
36:16C'est les nouvelles règles
36:18du commerce international
36:20qui, d'après monsieur Balachnikov,
36:22vont devoir s'imposer.
36:24En clair, vous avez le G7
36:26qui va perdre et qui perd
36:28actuellement en puissance
36:30par rapport au BRIC plus.
36:32Ils vont devoir redistribuer
36:34les règles du commerce international.
36:36Donc, sur quelle base,
36:38demain, on va pouvoir
36:40s'entendre ? On va pouvoir
36:42négocier
36:44et en clair, qui va devenir
36:46le leader ?
36:48Sergueï Koleksnikov va répondre juste après
36:50cette petite pause.
36:52Nous reprenons effectivement une vraie question.
36:54Sur quelle base il y aura
36:56possibilité de négociation ?
36:58On se retrouve juste après cette petite pause.
37:02Sud Radio, Bercov,
37:04dans tous ses états.
37:06Sergueï Koleksnikov,
37:08effectivement,
37:10vous esquissez dans votre livre,
37:12un très intéressant livre.
37:14C'est les BRICS et
37:16non seulement les BRICS, mais aussi les autres,
37:18le narratif, tout ce qui s'est passé.
37:20Je voudrais qu'on réponde à la question
37:22de notre auditeur sur,
37:24effectivement, aujourd'hui, vous parlez de l'Europe,
37:26Sergueï Koleksnikov.
37:28Aujourd'hui, je vais vous poser la question
37:30autrement, mais c'est la question de
37:32Philippe, quelle est la marge de manœuvre
37:34de l'Europe ? Très franchement,
37:36aujourd'hui, à l'heure où on parle,
37:38demain, quand même, ça va s'arrêter ?
37:40On peut l'espérer, cette guerre en Ukraine va s'arrêter,
37:42les mêmes qui ont détruit vont
37:44reconstruire, l'argent va
37:46couler,
37:48on ne sait pas vers qui, mais peu importe.
37:50Sur quelle base,
37:52aujourd'hui, effectivement,
37:54que ce soit le G7,
37:56que ce soit, justement, les BRICS,
37:58sur quelle base on va discuter,
38:00sur quelle base économique, notamment,
38:02on va discuter ?
38:04Alors, pour répondre,
38:06je vais vous répondre,
38:08et je n'oublie pas la question
38:10de Philippe,
38:12qu'est-ce qui se passe maintenant,
38:14comment va repartir le
38:16commerce ? Il ne faut pas
38:18oublier que tout vient
38:20de l'Occident, c'est lui
38:22qui a décrété
38:24les sanctions,
38:26qui a coupé le commerce
38:28entre la Russie et
38:30l'Occident,
38:32et c'est lui qui a poussé
38:34la Russie dans les bras de la Chine.
38:36Finalement, cette rupture gigantesque
38:38entre le G7
38:40et le monde
38:42russo-chinois, et les BRICS,
38:44ça a été voulu
38:46par l'Amérique.
38:48Alors, pendant
38:50là, les BRICS, ils s'organisent
38:52entre eux, ils continuent à commercer,
38:54et ils ont
38:56créé leur propre banque de développement,
38:58ils utilisent leur monnaie,
39:00la monnaie,
39:02la roupie, en attendant de faire
39:04une monnaie commune, peut-être basée
39:06sur l'or, un nouvel étalon or,
39:08mais,
39:10vous savez, on continue à commercer.
39:12Notre gaz, par exemple,
39:14eh bien, c'est toujours
39:16du gaz russe, pour l'essentiel,
39:18le numéro 1
39:20d'importation du GNL,
39:22c'est le GNL russe,
39:24fut un temps où...
39:26— Le GNL et russe, surtout, oui.
39:28— Oui, il a pris
39:30le dessus, en quantité,
39:32sur le GNL américain.
39:34— Dites-moi GNL, pour nos éditeurs,
39:36rappelez-vous.
39:38— C'est un gaz naturel liquéfié.
39:40Voilà, on avait
39:42total énergie,
39:44des progrès à faire,
39:46enfin, un espoir
39:48de développement fantastique
39:50dans les projets de partenariat
39:52avec la Russie, du côté de
39:54Arkhangelsk, d'où part maintenant
39:56les nouveaux
39:58tuyaux pour arroser
40:00la Chine, l'Europe,
40:02l'Asie centrale.
40:04Mais d'ailleurs, on a encore un tuyau,
40:06sur les 4 tuyaux que l'Amérique a détruits.
40:08— Donc aujourd'hui, on continue d'acheter
40:10du gaz russe.
40:12— Eh bien oui, on continue d'acheter du gaz russe,
40:14mais on le paye 4 fois plus cher.
40:16Pour finir, c'est nous qui payons la guerre d'Ukraine.
40:18C'est nous qui sommes
40:20au 4e sous-sol.
40:22On a une pauvreté délirante,
40:24on a des gens qui n'arrivent plus
40:26à se chauffer, parfois
40:28à la difficulté de s'alimenter.
40:30On voit le retour de la colocation.
40:32Vous savez,
40:34la colocation,
40:36c'est un peu les appartements
40:38collectifs du début
40:40des soviets.
40:42Les USA,
40:44ils tirent toujours les marrons du feu.
40:46Ils ont pris
40:48nos marchés,
40:50ils ont mis en vente
40:52leur F-35.
40:54Nous, on n'a pas vendu nos Rafales.
40:56Les 56 milliards de dollars de sous-marins
40:58qu'on avait vendus à l'Australie,
41:00c'est cassé, parce que
41:02tel est mon plaisir, dira Biden.
41:04Et ça passe...
41:06— Mais pourquoi, juste un mot,
41:08pourquoi les Européens,
41:10de Macron à Scholes,
41:12en passant par Starmer,
41:14obéissent-ils aussi à un règlement ?
41:16D'où vient ce que vous décrivez,
41:18vous-même, comme une soumission ?
41:20— Ouais, ouais.
41:22Je vous ai dit, je n'ose pas trop
41:24appuyer, je pense qu'ils ne sont pas au niveau,
41:26déjà.
41:28Ils sont...
41:30En ce qui concerne Macron, il ne faut pas oublier
41:32qu'il avait 12 ans lorsque le mur de Berlin
41:34est tombé. Il a fait ses études
41:36dans des écoles et des grandes écoles
41:38qui étaient déjà en décapilotade complète.
41:40Maintenant, il a têté
41:42le progressisme
41:44et la culture woke
41:46à la mamelle américaine.
41:48Et puis, c'est un
41:50young global leader. Il a été
41:52formé par l'Amérique.
41:54C'est d'ailleurs lui
41:56qui a vendu nos turbines
41:58Arabel à General Electric.
42:00Tout ça, il ne faut pas
42:02oublier.
42:04Je ne vais pas dire comme...
42:06Enfin, Poutine peut se le permettre de le dire.
42:08Moi, je n'ai pas assez d'argent pour
42:10aller au tribunal.
42:12Poutine disait
42:14que les dirigeants européens ne sont pas
42:16simplement des laquais, mais des
42:18traîtres vis-à-vis de leur pays.
42:20Alors, Scholz, lui, c'est une autre affaire.
42:22Scholz, c'était un gauchiste, un brave
42:24gauchiste anti-OTAN.
42:26Il avait plein de cheveux, d'ailleurs, quand il était jeune.
42:28Mais il est resté
42:30le même dans sa tête.
42:32Lui, il trouvait très très bien
42:34d'arrêter le nucléaire en Allemagne.
42:36Aujourd'hui, il relance
42:38les centrales à charbon.
42:40Ses compagnes écolo
42:42sont apparemment
42:44ravis qu'il relance
42:46les centrales à charbon.
42:48On l'a vu, oui.
42:50Donc, en fait, si je résumais
42:52votre livre,
42:54vous racontez effectivement
42:56cette histoire.
42:58Et nous, alors, Europe, on est
43:00cocu, battu et mécontent. C'est ça ?
43:02Je crois que dans ce bouquin,
43:04je dis qu'on a trois choix.
43:06Soit
43:08on arrive enfin
43:10à se débarrasser de Bruxelles.
43:12Enfin, Bruxelles, c'est-à-dire...
43:14Oui, j'ai compris. Non, non, allez-y.
43:16Les gens qui planent
43:18comme Von der Leyen.
43:20Et on arrive à revenir à l'Europe
43:22des nations, qui est une chose... Deuxième choix ?
43:24Non. Deuxième choix.
43:26Vous dites qu'il y a trois choix.
43:28Deuxième choix, eh bien, on n'arrive pas
43:30à faire ça. On va continuer à se déchirer
43:32entre les souverainistes
43:34et les globalistes.
43:36Et on va continuer à s'enfermer
43:38dans la crise économique.
43:40Et troisième choix ?
43:42Et troisième choix, ça va être
43:44des brexites, des frexites,
43:46des gens qui quittent
43:48le navire, qui quittent la tour
43:50de Bobel. Voilà.
43:52Et on est au pied du mur.
43:54On est au pied du mur, et c'est pour ça
43:56qu'il faut effectivement
43:58vous renseigner, lire, vous informer.
44:00Parce que c'est notre vie quotidienne
44:02aussi, qui est effectivement
44:04en jeu dans cette histoire.
44:06Merci Sergei Kolesnikov. Je rappelle
44:08votre livre, Les BRICS,
44:10nouveau maître du monde, aux éditions
44:12RICS. Vous savez,
44:14si vous ne savez pas ce que
44:16s'appelle la politique, si vous ne
44:18connaissez pas la géopolitique, n'oubliez
44:20jamais, la géopolitique s'occupera de vous.
44:22Merci beaucoup.
44:24Parlons vrai.
44:26Parlons vrai.

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