Mettez vous d'accord avec Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être », Arlette Chabot, journaliste Editorialiste, édito politique tous les lundis 7h35 sur Sud Radio, Jacques Myard, maire de Maisons Laffitte et Frédéric Dabi, directeur général de l'IFOP et auteur de “La fracture’ (Les Arènes)
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00:00 [Musique]
00:06 Et on est ravis de passer encore ce moment jusqu'à midi avec vous.
00:09 On va tenter de se mettre d'accord aujourd'hui autour de trois grands sujets que nous avons choisis.
00:15 La motion de censure qui sera débattue ce matin à l'Assemblée Nationale,
00:20 la fin de la colère, est-ce que c'est une colère en sursis du côté du dossier agricole,
00:25 et puis l'avenir politique de François Bayron. On va voir ça tous ensemble avec nos coups de coeur et nos coups de gueule de nos quatre débatteurs du jour
00:32 que je salue et en premier lieu c'est Jacques Mier. Bonjour Jacques.
00:36 Bonjour.
00:37 Mère de maison de la fille.
00:39 Salut fraternité, on est coeur, le combat continue.
00:42 Voilà, ça commence, il est en grande forme Jacques.
00:46 Alex Armand, bonjour Alex.
00:48 Bonjour.
00:49 Journaliste politique.
00:50 Je ne vous vois pas.
00:51 Ne vous inquiétez pas, la technique est en train de gérer ça.
00:55 Alex Darman, journaliste politique, chaîne YouTube, je me rappelle les indécis.
00:59 Toujours ce documentaire qui est en bonne place sur l'application de France Télévisions.
01:04 Le ministre qui ne devait pas l'être ce documentaire sur Éric Dupond-Moretti, Arlette Chabot.
01:09 Re-bonjour Arlette.
01:11 Journaliste, éditorialiste et édito-politique, c'est tous les matins, vous entendez ce matin avec Éric Revelle à 7h35,
01:17 mais également dans le débat avec Patrick Roger sur Sud Radio et Frédéric Daby.
01:21 Bonjour Frédéric, directeur général de l'IFOP et auteur de la fracture aux éditions Les Arènes.
01:26 Alors je vous ai donné le menu du matin, mais on va tout de suite dérouler vos coups de cœur et vos coups de gueule de l'actualité sans perdre de temps.
01:35 Alex, c'est ça, préparation de l'hommage aux 42 victimes des attentats du Hamas.
01:41 Ça aura lieu mercredi en France aux Invalides.
01:44 Exactement, quatre mois jour pour jour après les attaques qui se sont déroulées en Israël le 7 octobre.
01:50 On va dire enfin rendre hommage et en même temps on est le premier pays, le seul pays au monde à rendre hommage à ces ressortissants,
01:58 à ces victimes françaises et franco-israéliennes.
02:02 Ça sera donc mercredi matin, vous l'avez dit, dans la cour des Invalides à midi.
02:06 Mais alors la vraie question qu'on doit se poser c'est mercredi matin à qui allons-nous rendre hommage ?
02:11 Puisqu'on dit qu'on rend hommage à 42 victimes françaises et israéliennes, on ne connaît pas leur nom, on ne connaît pas leur histoire.
02:18 Et j'espère que dans les heures qui viennent, que dans les jours qui viennent, on va pouvoir les connaître un petit peu plus.
02:24 Moi je voulais vous parler d'une histoire qui m'a interpellé, c'est l'histoire d'un monsieur qui s'appelle Marc Pérez,
02:29 qui a 51 ans, qui a émigré en Israël tard dans sa vie et qui en fait est mort parce qu'il a voulu aller chercher sa fille au festival Nova.
02:38 Vous savez ce festival pour la paix qui se déroulait à la frontière d'Israël et de Gaza.
02:44 Et il a voulu aller chercher sa fille à ce festival-là et malheureusement il perd la vie.
02:49 Sa fille va survivre, Maya, elle va survivre, et lui va perdre la vie comme 360 autres personnes.
02:54 Ce festival s'est transformé en vrai bain de sang.
02:57 Et des histoires comme ça, dans ce festival, comme je l'ai dit, dans ces kibbutzim israéliens qui sont normalement des lieux de paix à la base,
03:05 des milliers de personnes vont perdre leur vie, 1200 personnes vont perdre leur vie ce jour-là, 222 vont être kidnappées,
03:12 il en reste aujourd'hui 120 qui sont enfermés et on n'en parle plus, dont 3 franco-israéliens, 2 franco-israéliens et 1 franco-mexicain.
03:21 Et on en parle très peu.
03:23 Voilà, donc juste ce que j'ai envie de dire c'est que mercredi, essayons d'être dignes.
03:29 On est français, donc soyons dignes. Certaines familles vont venir assister à cet hommage, ont appelé à la non-présence de certains élus républicains.
03:41 Soyons dignes, ces élus républicains étaient ce week-end en Israël, à la frontière, en appelant à un cessez-le-feu, c'est leur droit.
03:48 Et d'ailleurs je pense qu'ils ont raison, il faut qu'il y ait un cessez-le-feu, mais ils n'ont pas eu un seul mot pour la libération de ces otages dans le même temps.
03:55 Donc soyons dignes, ces élus feront ce qu'ils veulent, mais je pense que le moment de mercredi ce n'est pas pour eux, c'est pour les victimes et pour leurs familles. Soyons dignes.
04:04 Justement ce matin, qui veut réagir par rapport à ça ? Frédéric ?
04:08 J'entends ce que dit Alex, c'est effectivement très très émouvant.
04:12 Il ne faut pas oublier l'émotion des français suite aux attaques du 7 octobre.
04:16 Nous avons fait deux enquêtes pour le CRIF et pour le Figaro, pas la peine de vous dire des insultes après sur les réseaux sociaux, mais ce n'est pas le sujet du jour.
04:24 On a vu que chez les français, il y a eu une sorte d'émotion qui a réactivé le traumatisme, celui de 2015.
04:35 Qu'est-ce que c'est que ces 240 morts, si je ne me trompe pas Alex, dans le festival dont vous parlez ?
04:41 C'est un bataclan, un ciel ouvert. Ça a réactivé dans l'opinion publique le traumatisme de 2015,
04:48 ce qui fait que le soutien à Israël n'a jamais été aussi fort encore aujourd'hui.
04:54 Il y a des enquêtes IFOP qui vont être publiées dans quelques jours, des données IFOP,
04:58 et il y a l'idée que ça peut de nouveau nous arriver. Il y a une sorte d'identification et ça a réactivé des craintes.
05:05 Dans l'enquête IFOP fiduciale pour Sud Radio, réalisée quelques jours après l'assassinat de Dominique Bernard,
05:14 il y a eu un niveau de menace terroriste qui a retrouvé son étiage de 2015-2016.
05:21 Donc ça veut dire quelque chose pour le peuple français.
05:24 Arlette, sur cet hommage, on parlait de la présence d'élus insoumis.
05:30 Manuel Bampard, qui était l'invité ce matin de Sud Radio, a dit "Nous serons et moi je serai présent".
05:35 Ça doit rester un hommage le plus digne possible ou ça va brouiller un peu le message ?
05:41 J'espère effectivement que l'hommage sera digne.
05:45 Les insoumis ont été invités parce que ce sont des élus, des parlementaires, donc ils veulent y aller.
05:51 Et c'est effectivement, Manuel Bampard disait ce matin, il y a un piège.
05:55 Parce que si on n'y va pas, on nous dira "Ça prouve bien que vous n'êtes pas en soutien, pas proches des familles des victimes, des victimes".
06:03 Donc ils veulent y aller.
06:05 Même si effectivement, il y a quelques familles qui ont exprimé de souhait de ne pas les voir.
06:09 Parce qu'on se souvient du débat, de la polémique.
06:12 Parce que certains, pas tous les insoumis, mais certains, et notamment d'ailleurs sur cette antenne,
06:17 on avait entendu une élue qualifier le ramasse du mouvement de résistance et le refus d'autres de parler d'un mouvement terroriste.
06:27 Donc on ne va pas revenir sur la polémique.
06:29 Moi je pense qu'effectivement, il faut qu'il y ait un moment de recueillement.
06:32 C'est l'occasion de rappeler, de parler de ces otages, de ces victimes.
06:37 De parler aussi de ceux qu'on espère être encore en vie.
06:41 Il y a encore trois français là-bas.
06:42 Ce qui n'est pas effectivement évident.
06:44 Si on peut, oui je suis tout à fait d'accord, être digne un moment, oublier les polémiques,
06:48 et se rassembler autour de cet hommage, ce serait bien.
06:53 Voilà, je pense qu'effectivement, pour une fois.
06:56 Il y a des positions différentes, il ne faut pas se cacher, mais si on peut trouver quand même.
07:01 J'entendais ce matin Manuel Montpart dire qu'effectivement, il s'agit,
07:04 on peut parler de génocide pour le massacre des israéliens, des juifs.
07:10 Tant mieux s'il utilise ce mot.
07:12 Donc ça fait une petite polémique en moins.
07:15 Il y en a assez comme ça.
07:16 Donc, moment de recueillement de l'Union Nationale, c'est nécessaire.
07:20 Jacques ?
07:21 Écoutez, je ne peux qu'être d'accord avec Alex.
07:25 Je souhaite, comme il l'a dit d'ailleurs, que l'on trouve une solution politique.
07:30 Parce que ce conflit ne mène nulle part, la guerre ne mène nulle part.
07:36 Et donc, effectivement, je suis conscient et j'approuve qu'il y ait une cérémonie de recueillement
07:43 pour nos concitoyens qui ont été lâchement assassinés lors de l'attaque terroriste.
07:52 Mais je souhaite également que l'on prenne en compte que du côté des Gazaouis,
07:59 il y a aussi des Français qui sont tombés, comme ça a été dit.
08:05 Et donc, je pense qu'il faut urgentement trouver une solution politique.
08:10 Car la guerre alimente la haine dans les deux camps.
08:16 Et ça, c'est dramatique.
08:18 C'est dramatique parce que c'est vraiment quelque chose qui perdure.
08:23 Donc, il faut sortir de ce piège de guerre et trouver une solution politique.
08:28 Ça a été effectivement la solution des deux États.
08:31 Voir quelque chose de plus complexe, mais ça va poser des problèmes de part et d'autre.
08:38 C'est-à-dire un État dans lequel les droits de chacun sont reconnus.
08:42 Il y a un immense travail diplomatique à faire et il faut le faire.
08:47 Et la France doit prendre des initiatives.
08:50 Merci Jacques.
08:51 Alors, je rappelle donc cet hommage, ça sera aux Invalides,
08:54 mercredi en présence d'Emmanuel Macron.
08:58 Donc, on y reviendra dans l'Info Sud Radio.
09:00 Évidemment, Jacques Mier, Frédéric Dabier, Alex Darman, vous ne bougez pas.
09:04 On va se retrouver dans un instant, juste après l'info de 11h,
09:07 le rappel des courses avec Jean-Paul Delperrier.
09:09 Et on continue avec tous vos coups de cœur et vos coups de gueule de l'actualité d'aujourd'hui.
09:13 A tout de suite.
09:14 Des traboules de la Croix-Rousse à Saint-Georges,
09:16 de la Pardieu au quartier des Pentes,
09:18 de la place des Jacobins au rive de la Saône,
09:20 depuis le sommet de Fourvière,
09:22 Sud Radio rayonne désormais à Lyon et le Grand Lyon sur 105.8.
09:25 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio et parlons vrai.
09:29 Boup !
09:30 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
09:35 Et en compagnie d'Alex Darman, Arlette Chabot, Jacques Mier, Frédéric Dabier,
09:39 dans un instant, on va s'intéresser à la motion de censure
09:43 qui est examinée en ce moment même devant un hémicycle quasi vide
09:47 à l'Assemblée Nationale contre le gouvernement de Gabriel Attal.
09:51 On reviendra sur la colère des agriculteurs.
09:53 Est-ce que c'est une colère sourde et en sursis ?
09:56 Et puis en ce moment, on entend les décisions du tribunal
10:00 concernant l'affaire des emplois fictifs au Modem,
10:02 l'avenir politique de François Bayrou.
10:04 On était à nos tours de table des coups de cœur et des coups de gueule.
10:07 Frédéric, c'était hier à Paris, une votation citoyenne, c'est joli comme nom,
10:13 pour s'intéresser au gros SUV.
10:16 - On n'est pas à Suisse !
10:17 - Alors Jacques me brûle la politesse, j'allais dire c'est très courant en Suisse.
10:22 Il n'y a que dans les cantons, sur tout le territoire helvétique,
10:25 on est une dizaine, une quinzaine, sur tous les sujets.
10:28 - C'est régulier chez eux.
10:29 - Ça fait partie, ça vivifie la démocratie helvétique.
10:33 Moi, vous connaissez mon statut, je suis directeur général de l'IFOP,
10:36 je n'ai pas donné mon avis sur la participation.
10:40 Je peux faire une analyse, elle est faible, 5%.
10:44 - De 1,3 millions.
10:45 - Vous risquez de dire Frédéric, qu'elle est faible.
10:48 - Oui, elle est faible, j'ai pris un gros risque, vous le savez.
10:50 Je ne vais pas vous parler du principe,
10:53 sachant que dans toutes nos enquêtes de climat municipal,
10:56 il y a toujours une demande des habitants d'être associés
10:59 aux décisions que prend un exécutif municipal,
11:03 la fameuse démocratie participative.
11:05 Donc, de ce point de vue-là, je le dis très directement,
11:08 la mairie de Paris est dans le sens de l'histoire,
11:11 de la même manière que le budget participatif.
11:14 - Jacques, attendez Jacques.
11:16 - Gardez-en pour tout à l'heure, s'il vous plaît.
11:18 De même que le budget participatif.
11:20 Là, je vais parler en professionnel des enquêtes d'opinion.
11:22 J'ai été choqué par la question qui a été posée,
11:25 qui est une question mal formulée, biaisée, je vais vous la lire.
11:29 Êtes-vous pour ou contre un tarif spécifique
11:32 pour le stationnement des véhicules individuels,
11:36 lourds, encombrants et polluants ?
11:39 Qu'est-ce que c'est, quel est le principe d'une question,
11:41 par exemple, une question référendaire ?
11:43 Pour ou contre le traité constitutionnel européen ?
11:46 Pour ou contre l'entrée de la Grande-Bretagne
11:49 dans le marché, dans l'Union Européenne ?
11:52 La question doit être simple, doit être claire, doit être neutre.
11:55 Quand vous parlez de véhicules individuels,
11:57 je ne connais pas des véhicules collectifs,
12:00 il est d'abord individuel, un véhicule lourd, encombrant, polluant,
12:03 vous indivisez les réponses.
12:06 Je note aussi que la question posée sur le bulletin de vote
12:09 n'était pas tout à fait la même que celle qui avait été mise
12:12 sur les affiches où on parlait de SUV, on n'en parle pas ici.
12:16 Donc, je trouve que la maire de Paris a tenu un discours très critique
12:20 sur les sondages pendant la campagne présidentielle,
12:22 elle avait sans doute des éléments qui me paraissent justes,
12:25 peut-être trop de sondages, peut-être une dictature des sondages
12:28 par rapport à d'autres candidats,
12:31 la question du vote utile qui a joué très fortement au profit
12:34 d'Emmanuel Macron, de Marine Le Pen et à gauche de Jean-Luc Mélenchon,
12:38 mais quand on fait ce type de critique sur le travail des sondeurs,
12:41 la moindre des choses, c'est de proposer aux Parisiennes et aux Parisiens
12:45 une question neutre et pas biaisée.
12:47 Ça s'est quand même terminé malgré le côté biaisé du 53-45,
12:52 c'est pas écrasant avec un taux de participation
12:55 que je vous laisse apprécier.
12:56 - Mais qu'est-ce que ça dit aussi sur cette volonté, vous parliez Frédéric,
13:00 cette volonté qu'ont les gens de vouloir être associés aux décisions
13:03 et il n'y en a que 5% qui vont se mobiliser Jacques ?
13:05 - Pas mon maire !
13:06 - Monsieur le maire !
13:07 - Premièrement, je voudrais dire à Fred,
13:09 quand on commence à parler du sens de l'histoire,
13:12 j'ai un instant de recul, parce que l'histoire est,
13:15 comme disait Hamlet, racontée par des idiots
13:19 et pleine de furie et haut.
13:22 Donc l'histoire, moi je ne sais pas ce que c'est véritablement à cet égard.
13:26 Deuxièmement, il faut bien voir que lorsqu'on élit un conseil municipal,
13:33 il prend ses responsabilités.
13:35 Et donc ce genre de choses, quelque part,
13:40 fragilise la démocratie représentative.
13:43 Et il faut être extrêmement prudent.
13:45 Bien sûr, de temps à autre, il faut poser des questions.
13:48 Il y a notamment, en matière d'urbanisme,
13:52 des procédures où chacun peut s'exprimer.
13:54 Il y a des enquêtes publiques qui sont loin d'être inutiles.
13:57 Mais il faut se méfier.
13:59 Et puis enfin, très franchement, dans cette question-là,
14:02 c'est salaud de riche payé.
14:04 Et ça, je trouve qu'il y a un moment,
14:06 c'est reconstituer une certaine lutte des classes
14:10 et à rouge sur les gens riches qui s'enchaînent des bagnoles riches.
14:13 - Frédéric, Harlet aussi sur cette...
14:15 - Ce que dit Jacques est vraiment intéressant.
14:18 Je l'entends de la part de beaucoup d'élus.
14:21 Comme je l'ai dit, nous, à l'IFOP, on fait beaucoup d'enquêtes de climat municipal.
14:24 Est-ce qu'il faut opposer démocratie représentative ?
14:28 Et dans sa vie, Jacques est le patron.
14:30 Il a été élu par son conseil municipal.
14:33 - L'ordre règne, il y a maison à la fuite.
14:35 - Voilà, oui, bravo.
14:37 Et est-ce qu'il faut opposer démocratie représentative
14:40 et démocratie participative ?
14:42 - Ça dépend peut-être des sujets.
14:44 - On plaide coupable ? Non, je pense que ce n'est pas une question de sujets,
14:47 c'est une question de méthode.
14:49 C'est l'IFOP qui a introduit en France les conférences de consensus,
14:52 les conférences citoyennes.
14:54 La première a été faite en 98 sur les OGM.
14:57 Aucun intérêt à cette époque de faire un sondage sur un sujet si mal connu.
15:00 On a pris un groupe de citoyens qui a été formé, informé,
15:04 qui est passé de statut de profane à éclairé pour donner un avis.
15:08 Mais il faut, et Jacques sera d'accord avec ça, donner des règles.
15:11 La décision revient à l'exécutif municipal.
15:15 La démocratie participative ne doit en aucun cas se substituer,
15:20 comme on l'a vu lors de la convention citoyenne,
15:22 où on a peut-être refilé le bébé à un groupe de citoyens,
15:26 à la décision politique.
15:28 Donc c'est plutôt une aide à la décision,
15:30 et ça doit être complémentaire et non pas concurrent.
15:32 Un baromètre. Arlette.
15:34 La réponse était dans la question,
15:38 parce que vous voulez des véhicules peulements,
15:40 chez vous pourris, encombrants, sales.
15:43 Vous préférez pauvres ou riches ?
15:45 Exactement.
15:46 Ce que je trouve extraordinaire, surtout,
15:48 c'est qu'on consulte les habitants de Paris
15:50 sur une décision qui ne les concerne pas.
15:52 Puisqu'effectivement ne sont pas visés les résidents parisiens.
15:55 Donc moi je suis pour la démocratie participative,
15:58 je trouve ça très très bien.
15:59 Mais on aurait demandé aux habitants de Paris,
16:02 à ceux qui y vivent, est-ce que vous acceptez,
16:05 est-ce que vous pensez qu'il est nécessaire de taxer même les riches ?
16:08 Bon, mais c'est pas ça, ça ne les concerne pas.
16:11 Donc en gros, on leur demande de statuer sur ce qui arrivera
16:14 à ceux qui n'habitent pas la ville.
16:16 Troisièmement, je trouve aussi, comme tout le monde,
16:19 et d'ailleurs c'est le cas de la ville de Lyon,
16:21 quand on est élu, on assume ses décisions.
16:23 Donc on a été élu pour décider et on décide.
16:27 Et là, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle à Lyon,
16:30 ben voilà, on a taxé en plus les résidents.
16:33 C'est 25 euros de plus pour les résidents qui effectivement ont un SUV,
16:37 j'adore de dire SUV,
16:39 donc un véhicule dit polluant, lourd en tout cas,
16:44 et donc la décision a été prise et elle sera appliquée.
16:49 À Paris, il n'y a pas d'information, pas de campagne.
16:52 La consultation est quand même un peu faible.
16:56 Évidemment, vous n'allez pas voter puisque ça ne vous concerne pas.
16:59 Donc vous n'êtes pas particulièrement motivé.
17:02 Et je trouve que là, franchement, la mairie de Paris,
17:05 c'est comme d'habitude,
17:07 donc c'est trop facile de taper sur la mairie de Paris, je ne le ferai pas.
17:10 Ce qui est quand même intéressant, c'est regarder les réponses.
17:13 Alors si vous faites riche et pauvre, c'est vrai que c'est un argument,
17:16 parce que le 16e arrondissement, on a voté à 81%, presque 82%,
17:21 contre dans le 15e arrondissement, qui n'est pas non plus pauvre, 59%.
17:27 Contre dans le 17e, c'est pareil.
17:31 En revanche, dans le 18e, 19e ou 20e arrondissement, là c'est l'inverse.
17:35 On est entre 73 à 81%.
17:38 C'est la lutte des classes.
17:40 La lutte des classes, elle est aussi dans les yeux anti-GSD.
17:43 Pour terminer sur ce sujet avant de dérouler, Alex.
17:46 Démocratie participative, mais ça serait bien de concerner les parisiens par des vraies questions.
17:50 Il y a un moment, les SUV, comme on l'a dit, c'est super,
17:53 mais même David Béliard, qui est à l'origine de ce vote,
17:57 ne connaissait pas la différence entre un SUV et un véhicule utilitaire.
18:01 Vous savez qu'un 4x4 n'est pas un SUV, par exemple, lui ne le savait pas.
18:04 Donc, concerner les Français par les SUV, par les trottinettes,
18:08 effectivement, quand on a été élu, on se rend compte que c'est le bordel à Paris,
18:11 et que les trottinettes, il faut les enlever.
18:12 Pas besoin de consulter les Français là-dessus.
18:14 La vérité, c'est que tout le monde se foutait de ce projet de loi.
18:18 Il y a eu un vote précédent sur les trottinettes, qui ont été enlevées.
18:21 Il y a eu plus de passivation.
18:23 Une dizaine de passivation.
18:25 Mieux quand même.
18:26 Ça fait un électeur sur dix, Sarlette.
18:28 Est-ce que c'est parce qu'on n'est pas concerné par la question ?
18:31 Est-ce parce qu'on se dit...
18:32 Même Anne Hidalgo, hier soir, ne connaissait pas les résultats exacts.
18:35 Quand vous l'entendez dans sa déclaration à la fin du vote,
18:37 même elle se trompe sur les résultats exacts de cette consultation.
18:41 C'est dire l'intérêt que les Parisiens portent à ce genre de consultations et de demandes.
18:46 Je pense qu'il y a bien d'autres sujets sur lesquels les Parisiens aimeraient être consultés.
18:50 Hidalgo est, je dirais, coutumière d'emmerder les gens qui n'habitent pas sa ville.
18:57 Et elle est interdite de séjour, je vous le dis, à Maison Lapitte.
19:01 Ça c'est dit. Voilà. C'est signé Jacques Myard.
19:03 On va s'arrêter, si vous le voulez bien, pour un instant, sur cette déclaration de la plus haute importance.
19:08 Mais on va revenir surtout sur vos coups de cœur et vos coups de gueule.
19:11 On va continuer avec vous, Arlette Chabot et Jacques Myard,
19:13 avant d'évoquer les sujets politiques et l'actualité du jour.
19:17 A tout de suite.
19:18 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
19:22 Vous êtes vraiment une radio exceptionnelle.
19:24 Merci à vous de donner la parole aux auditeurs puisqu'on en a vraiment, vraiment, vraiment besoin.
19:29 Sud Radio, parlons vrai.
19:31 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord. Christine Bouillaud.
19:36 En compagnie de Jacques Myard, le maire de Maison Lapitte,
19:39 Frédéric Dhabi, directeur général de l'IFOP,
19:41 Arlette Chabot, journaliste éditorialiste sur Sud Radio notamment,
19:45 et Alex Darmand, journaliste politique aussi.
19:47 Après le coup de gueule concernant cette votation sur les SUV à Paris...
19:55 Le coup de gueule était sur la question. Je ne me permets pas de juger la votation.
19:58 Ça veut dire que les gens de province qui vont venir avec des SUV vont être surtaxés.
20:01 On est bien d'accord.
20:02 Oui, c'est appliqué.
20:03 C'est 230 euros la journée.
20:06 Oui, moi j'ai compté en heures, mais c'est en gros x3 par rapport aux tarifs traditionnels.
20:10 Donc ça va devenir totalement prohibitif.
20:12 Avec une subvention 1er, 11e arrondissement, 12e, 20e, si vous voulez savoir.
20:14 On va continuer le tour de table avec vous Arlette.
20:17 Une candidature à la présidentielle, une supplémentaire, c'est celle de Xavier Bertrand.
20:21 Oui, il y a eu une rechute.
20:23 Xavier Bertrand nous refait une petite maladie présidentielle.
20:26 C'est une maladie très française, la candidature à l'élection présidentielle.
20:30 On ne pense qu'à ça.
20:32 Alors, Xavier Bertrand est un homme tout à fait respectable, estimable,
20:36 président des Hauts-de-France, élu, réélu.
20:39 Il a des idées, il fait des choses dans sa région.
20:41 Il bouge beaucoup, donc rien à dire là-dessus.
20:44 Mais franchement, quand dans Ouest-France, il nous dit "je n'ai pas changé d'ambition",
20:49 ben effectivement, il avait déjà été candidat à la candidature en 2022.
20:55 Donc, je n'ai pas changé d'ambition.
20:57 Je vais me poser tout faire pour empêcher l'élection de Marine Le Pen.
21:01 Il n'est pas seul à penser qu'il faut effectivement essayer d'éviter une élection de Marine Le Pen
21:07 dans la classe politique.
21:09 Il dit "en France, il n'y a pas une majorité de fachos, il y a une majorité de Français en colère".
21:15 Ça, il copie un peu Mélenchon qui disait "les Français ne sont pas fachos, mais fâchés".
21:20 Mais alors, nous dire aujourd'hui qu'il ne renonce pas à son ambition
21:26 qui était de candidat à l'élection présidentielle en 2027,
21:30 j'ai regardé mon agenda pour être sûr que le temps n'avait pas avancé plus vite que je ne l'imaginais.
21:35 Le dire aujourd'hui, est-ce que c'est franchement le moment ?
21:39 Et moi, je suis toujours sidéré par ça.
21:42 C'est-à-dire dire en 2024, au début de l'année, qu'on sera candidat à l'élection présidentielle en 2027,
21:50 qu'on a tiré des leçons de l'expérience précédente, mais c'est une blague.
21:55 Il n'a tiré aucune leçon de l'expérience précédente, effectivement.
21:59 Il a échoué dans la campagne des primaires.
22:02 C'est Valérie Pécresse qui a été désignée.
22:05 Et puis, d'abord, il faut réfléchir, avoir des idées.
22:09 Il en a, il travaille, Xavier Bertrand.
22:12 Qu'on parle d'abord d'un éventuel projet, qu'on parle des idées qu'il peut mettre sur la table.
22:16 Il veut une France des territoires, ce n'est pas nouveau, mais il a raison.
22:20 C'est intéressant. Commençons par ça.
22:23 Si on fait la liste, dans sa famille politique, il y a Laurent Wauquiez,
22:27 qui doit être le candidat naturel selon Éric Ciotti.
22:31 Il est tout sauf naturel en candidature, Laurent Wauquiez.
22:35 Ça fait déjà deux dans cette famille. On sait évidemment qu'Édouard Philippe se prépare.
22:39 Or, il y a une chose certaine, c'est s'il y a autant de candidats à droite au premier tour,
22:44 c'est vrai que Marine Le Pen, s'il n'y a pas d'alliance,
22:47 a de grandes chances de franchir l'obstacle et d'être élue.
22:51 Donc, il y a une possibilité pour ceux qui veulent barrer la roue de Marine Le Pen,
22:55 c'est qu'il y ait une candidature commune.
22:57 Et plus il y aura de candidatures différentes,
23:00 moins il y aura de chances qu'il y ait une candidature commune
23:03 à ceux qui veulent éviter une élection de Marine Le Pen.
23:06 On va poser la question à Jacques Myard. Vous n'êtes pas candidat pour 2027, Jacques ?
23:09 Non. Et je crois qu'effectivement, je ne suis pas loin de partager ce que vient de dire Arlette.
23:16 Cela étant, j'ai bien compris qu'elle est...
23:19 parce que je connais bien Xavier Bertrand, je l'avais soutenu avec force dans sa candidature,
23:26 où il a échoué face à Valérie Pécresse, que j'ai ensuite soutenue,
23:31 qui m'a demandé d'ailleurs, et qui m'a reçu longuement,
23:35 pour justement mettre au point l'action qui a échoué.
23:40 En réalité, je sais ce qui se passe.
23:42 C'est que Xavier Bertrand, dans le nord de France,
23:46 a eu pour action de manière régulière de combattre le Front National et les marines.
23:55 Et donc, il pense que cette règle-là, elle peut s'appliquer à la France entière.
24:00 Et je crois que c'est une faute.
24:02 Car aujourd'hui, les Français à l'égard du Rassemblement et de Marine Le Pen
24:07 n'ont pas du tout le même jugement qu'ils peuvent avoir dans les Hauts-de-France.
24:13 Donc, je crois qu'il prend des risques.
24:18 Ce n'est pas simplement la multiplicité des candidatures.
24:22 C'est le langage politique, le projet politique.
24:27 Aujourd'hui, je suis désolé, et si Xavier m'en compte, il va m'en vouloir,
24:33 les Français n'ont pas du tout la même opinion à l'égard de Mme Le Pen
24:39 qu'il a lui-même dans les Hauts-de-France.
24:43 Et donc, ce n'est pas, à mon avis, extrapole.
24:47 - Alex Saussure et Frédéric, ces campagnes présidentielles vont durer trois ans.
24:53 - Je ne vais pas être d'accord avec Arlette.
24:55 Je suis désolé parce qu'en fait, il ne veut pas se faire avoir, Xavier Bertrand.
24:59 Donc, il part très très tôt, peut-être trop tôt, ça on le verra avec le temps.
25:02 Mais il y a aussi une élection européenne qui va se jouer en juin prochain.
25:04 Et en fait, il est à la recherche d'un leadership, Xavier Bertrand.
25:06 Quand vous parlez avec les LR à l'intérieur, avec certains noms qui veulent être candidats sur leur liste,
25:11 en fait, vous avez effectivement ceux qui soutiennent Sioty et Wauquiez,
25:14 et ceux qui soutiennent Bertrand.
25:16 Et en fait, il y a un combat interne qui est en train de se jouer
25:18 sur la légitimité des uns et des autres dans ce parti.
25:20 Il y a des noms qui doivent s'installer pour pouvoir défendre les projets politiques des uns et des autres.
25:25 Donc, hier, c'est vrai, mais ce n'est pas très étonnant de la part de Xavier Bertrand.
25:28 S'il avait pu se déclarer candidat en 2000, il l'aurait fait le plus tôt possible pour lui et le mieux,
25:33 pour pouvoir dire qu'il existe.
25:34 Et il veut aussi pouvoir jouir de cette victoire, maintenant, ça date de 2021,
25:39 donc c'était il y a trois ans, effectivement, face au Rassemblement national dans les Hauts-de-France,
25:43 aux élections régionales.
25:44 Avant, il peut aussi se targuer d'être le seul, hors niveau national, Emmanuel Macron,
25:48 à avoir battu Marine Le Pen.
25:49 Et il veut aussi pouvoir le répéter à l'approche des élections présidentielles.
25:52 Aujourd'hui, il est plus sur un combat de légitimité, en quête de légitimité,
25:56 pour pouvoir exister dans son électorat HLLR, que dans un combat, et on peut le regretter,
26:01 que dans un combat d'idées.
26:02 Frédéric, Frédéric, Jacques.
26:04 Je suis d'accord avec ce qu'Alex vient de dire, mais je n'ai pas de désaccord avec Arlette et avec Jacques.
26:09 Clairement, Xavier Bertrand est un président de région, très ouvert, j'ai élu,
26:16 en 2015, n'oublions pas que Marine Le Pen a fait 40% au premier tour contre lui,
26:25 et c'est vrai que partir tôt à la présidentielle, oui, ça peut agacer un microcosme,
26:30 je pense qu'en termes d'impact, j'ai l'air français, il va y avoir zéro,
26:33 mais c'est une manière pour lui de montrer qu'il est là.
26:37 Et puis, on parle de LR, où est LR ?
26:41 Qu'est-ce que l'on vit depuis 2022 ? On va dire une guerre des trois blocs.
26:44 Le bloc NUPES, en très très mauvais état, dans le bloc NUPES, il y a trois sous-blocs,
26:50 le bloc NUPES, c'est un défi canale historique, le bloc gauche social-démocrate anti-NUPES,
26:55 et un bout de bloc NUPES qui veut faire sans Jean-Luc Mélenchon, bon courage.
27:01 Il y a le bloc RN reconquête, qui est dans les enquêtes IFA, Féduciel,
27:06 pour SUDRADIO qui atteint quasiment 38-40%, si j'additionne Nicolas Dupont-Aignan,
27:11 et le bloc central, c'est la majorité. Où est LR ?
27:15 LR a un problème ontologique, peut-être définitif, de positionnement.
27:19 Dans ce cadre, oui, Xavier Bertrand, et peut-être on en verra d'autres,
27:23 ont besoin d'exister, de montrer qu'ils sont là.
27:25 C'est vrai que sondage Germain, il a battu Marine Le Pen et dans les urnes,
27:29 et puis sondage Germain, n'oubliez pas, il y a eu un sondage IFOP,
27:32 je crois que c'était avec le Figaro et SUDRADIO, c'est Méridien, Vérification,
27:36 où nous donnons Emmanuel Macron battu dans un second tour, à 51-49,
27:41 c'est face à Xavier Bertrand. Macron n'est plus candidat en 2027,
27:44 mais il veut avancer sur cette lignée et surtout montrer qu'il est toujours là,
27:50 même si c'est vrai que...
27:51 - C'est une espèce de preuve de vie, on est en 2024, justement, on est avant les européennes.
27:56 - Vous savez qu'Arlette Anjouppé part en août 2014.
27:59 - Bah oui d'accord, et alors ?
28:01 - Et alors ?
28:03 - And the winner is Arlette Anjouppé.
28:05 - Je suis d'accord, ça fait partie du jeu présidentiel.
28:07 - Non mais je suis d'accord, mais c'est une maladie...
28:09 - Il y a un éleveur qui s'appelle le poison présidentiel, c'est ça, tout le monde va se déclarer candidat.
28:11 - Mais oui c'est un poison, mais je veux dire, franchement...
28:13 - Mais ça c'est loin de ce que disent les Français.
28:15 - C'est loin des préoccupations des Français d'aujourd'hui.
28:17 Quand Xavier Bertrand arrive avec trois propositions pour lutter contre l'inflation,
28:21 on l'écoute, et les Français s'intéressent au Xavier Bertrand s'il arrive avec des propositions,
28:26 et on parle sujet par sujet, l'ancien ministre de la Santé a des idées sur l'hôpital.
28:30 - Il a beaucoup d'idées d'ailleurs.
28:32 - Ça oui, mais alors franchement, dire aujourd'hui "je n'ai pas renoncé à mon ambition",
28:37 mais franchement...
28:39 - Il y a des gens qui s'y attachent avec les attentes des Français.
28:41 - C'est Jacques pour terminer, et puis après on va faire une petite pause.
28:43 - Arlette a raison.
28:45 - Oh là, si Jacques Merle dit, alors là j'ai pas perdu ma journée.
28:48 - Il faudrait voir comment il matérialise son ambition aussi,
28:50 parce qu'il avait dit, rappelez-vous, en 2022 qu'il ne ferait pas de primaire,
28:53 et finalement il s'est éprimé au jeu des primaires.
28:55 - Il ne reviendra pas chez les R, il est revenu.
28:57 - Ça a été son erreur historique, maintenant on le dit avec du regular.
29:01 - Mais il veut s'imposer, je ne pense pas que ce soit la bonne solution, mais en tout cas il veut s'imposer.
29:05 - Il ne s'imposera pas de cette manière.
29:07 - De cette manière, je ne crois pas non plus.
29:09 - Allez, on va s'arrêter un court instant avec vous quatre,
29:11 et on va voir dans un instant le coup de gueule de Jacques Mya,
29:16 qui va nous permettre aussi d'aborder sans doute l'actualité politique du jour.
29:21 Il est bientôt 11h30, on se retrouve juste après ça.
29:24 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
29:28 - Depuis que j'écoute Sud Radio, avec Elisabeth Lévigny, Jean-Jacques Bourdin,
29:32 sans oublier Patrick Rocher et André Bercoff,
29:35 on est certains d'entendre parler vrai dans la matinale de Sud Radio, figurez-vous.
29:39 Sud Radio, parlons vrai.
29:41 Sud Radio, le 10h30, mettez-vous d'accord, Christine Bouillaud.
29:45 - On est toujours avec Alex Darbon, Arlette Chabot, Jacques Mya, Frédéric Dhabi.
29:49 Dans un instant, on va vous donner la dernière information de la matinée
29:53 concernant le sort politique de François Bayrou.
29:55 Mais Jacques, votre coup de gueule,
30:00 et vous faites un parallèle avec une pièce de théâtre en attendant Godot.
30:04 - Eh bien, les Français sont en train effectivement d'assister
30:10 à la fameuse pièce de théâtre de Samuel Beckett en attendant Godot.
30:15 Qu'est-ce que c'est Godot ? C'est la constitution du gouvernement.
30:18 On attend toujours un mois après, n'est-ce pas ?
30:21 M. Attal nous a donné... Il a l'habitude de donner des tétines, Attal, vous savez.
30:27 C'est-à-dire qu'il essaye de calmer l'attente des Français
30:31 en faisant des annonces. Il a été nommé Premier ministre il y a maintenant un mois.
30:36 Et on attend toujours la continuité, c'est-à-dire un gouvernement au complet.
30:42 Je trouve franchement qu'au lieu de jouer les madones des aéroports,
30:48 le président de la République devrait quand même s'activer un peu.
30:51 C'est bien gentil de prendre la fuite partout et d'aller se balader partout dans le monde,
30:56 mais il y a un moment où les Français ont le droit d'avoir un peu de passion
31:01 et avoir un peu d'intérêt. Donc je dis au président de la République,
31:04 arrête de te balader partout, occupe-toi des Français et du gouvernement.
31:09 - Alors on parle même d'un ajustement du gouvernement plutôt que...
31:13 - Eh bien tu parles !
31:14 - Je remarque que Jacques Millard tutoie le président de la République.
31:17 - Oui, oui, parce que j'ai tutoyé tous les présidents de la République.
31:21 C'est le tutoiement républicain. Et je peux même vous dire une chose,
31:25 c'est qu'il s'est assis à côté de moi lorsque j'avais la place de Xavier Bertrand à l'Assemblée
31:30 et qu'il y avait une telle profusion de ministres que nous avons siégés ensemble.
31:35 - Ils ne vous ont pas appelé pour faire cet ajustement gouvernemental Jacques Millard ?
31:38 - Non, ça ne correspond pas. De toute façon, moi je ne tombe pas dans la Macronie qui est un piège.
31:44 - Alors justement, concernant cet ajustement du gouvernement, en tous les cas,
31:49 ce complément de secrétaire d'Etat et de ministère qui sont attendus,
31:52 on nous dit que dans les ministères actuels ils sont tous rincés, ils sont tous fatigués,
31:56 ils sont morts et cuits. Eh bien, l'information de la matinée, c'est que François Bayrou a donc été relaxé
32:01 dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Il y a cinq élus qui ont été condamnés.
32:06 L'horizon politique se dégage pour François Bayrou.
32:10 Est-ce que ça veut dire qu'on peut le voir quelque part sur un Marocain ?
32:13 - On se souvient que... - Mais ça ne peut pas être un petit Marocain ?
32:15 - Oui, compte tenu de François Bayrou qui se vit et qui est peut-être perçu comme le faiseur de droit
32:22 d'Emmanuel Macron en 2017. - En même temps, il était contre Attal.
32:26 - Oui, alors vous savez, d'une part, les Français ne sont pas sur une logique de casting,
32:31 ils sont sur une logique de résultat, d'efficacité. J'entends ce qu'a dit Jacques Millard,
32:35 c'est entre "En attendant Godot et le désert des tartares de Busati"
32:40 où Giovanni Drogo attend un ennemi qui ne vient jamais.
32:44 Ce deuxième remaniement, ce deuxième volet du remaniement, les Français s'en fichent complètement.
32:50 Alors il peut y avoir un effet de surprise, un effet "Waouh" si quelqu'un d'important
32:55 rejoint le gouvernement parce que la politique, ça s'incarne.
32:58 François Bayrou a été ministre, il a été garde des Sceaux pendant une quarantaine de jours.
33:02 Il est parti, ainsi que tous les ministres modem, compte tenu de ce qui s'est passé
33:06 sur l'affaire des emplois fictifs, je crois, de l'Union Européenne.
33:10 On parle de l'éducation nationale, on parle de lui je ne sais pas où,
33:15 mais il a déjà des fonctions, il s'occupe du plan et de la planification écologique,
33:19 si je ne me trompe pas. Donc c'est quand même des fonctions qui sont assez importantes.
33:23 - Et puis, accessoirement de la Mérite Pau, aussi. On pense aux auditeurs de la Mérite Pau.
33:28 - Et je ne sens pas d'attente, comment dire, effrénée de l'opinion publique
33:34 sur un retour de François Bayrou. Maintenant, c'est quelqu'un qui compte
33:38 dans l'architecture de la Macronie.
33:41 - Arlette ?
33:42 - C'est-à-dire que si effectivement le Président de la République
33:46 renonçait à son choix, enfin, c'est-à-dire voulait un nouveau ministre d'éducation
33:52 et donc renonçait à Mme Oudéa Castérat, elle ne peut être écartée que s'il y a
33:59 quelqu'un qui a une forte personnalité politique et un poids politique qui est choisi
34:05 et donc ça pourrait être François Bayrou. Maintenant, c'est vrai que la cohabitation
34:08 avec Gabriel Attal peut être compliquée, parce que Gabriel Attal a dit qu'il emportait
34:12 avec lui une partie du ministère d'éducation à Matignon et comme François Bayrou,
34:18 donc encore une fois, n'était pas du tout favorable à sa nomination,
34:21 c'est quand même un tout petit peu difficile. Cela dit, il peut revenir,
34:26 je ne sais pas où, mais pourquoi pas ? En tout cas, maintenant qu'il est libre,
34:31 il va se sentir effectivement beaucoup mieux et peut-être qu'il va retrouver
34:34 encore plus une liberté de parole.
34:38 Juste un mot sur ce petit complément, on va dire, complément du gouvernement,
34:44 ce n'est pas négligeable, parce qu'effectivement, comme l'a dit, comme d'habitude Frédéric,
34:49 avec autorité et force justement, les Français s'en foutent du casting,
34:54 sauf que, ne s'en fiche pas, tous ceux qui y sont liés au ministère,
34:59 donc il n'a pas précisément de titulaire direct en charge.
35:04 Oui, l'Attal occupe le logement, la santé, le transport, la tourisme, les PME...
35:12 Les territoires et départements d'outre-mer, la fonction publique, ça n'est pas rien.
35:17 Les personnes en situation de handicap, qui travaillent avec la PF.
35:20 Oui, le budget, le commerce, l'artisanat, donc tout ça...
35:24 C'est unique que ça dure si longtemps.
35:26 C'est-à-dire qu'il y a eu la même chose quand Jean Castex a eu son gouvernement, 20 jours.
35:32 Mais ça veut dire quoi ? C'est un problème de casting, un problème de RH ?
35:35 Non, il y a aussi une hypothèse, il y avait un article du Monde qui disait que le Président
35:39 voulait aussi laisser les "gros" ministres de plein exercice,
35:43 qui ont beaucoup de domaines s'installer.
35:47 C'est bien installé dans la fonction, avec ironie, pardon.
35:53 Non, maintenant, c'est vrai que les Français sont moins sur qui va occuper ces postes
35:57 qu'une vraie interrogation.
35:59 Je rappelle que dans notre baromètre annuel sur les enjeux prioritaires des Français,
36:03 il faut un fil du ciel, pour Sud Radio, la santé est en tête.
36:06 Depuis maintenant, 5 ans avant Covid, et on attend parce qu'un ministère, une politique, ça s'incarne.
36:12 Il faut la personne qui va incarner la santé.
36:15 Catherine Vautrin est peu connue des Français,
36:18 elle a tellement de prérogatives qu'on attend quelqu'un qui va incarner à 100%.
36:21 Alors, il y a un autre sujet, on le disait,
36:24 François Bayrou, relaxé dans l'affaire et son horizon politique se précise,
36:28 en tous les cas, s'éclaircit, se dégage.
36:30 Et encore que, Alex ?
36:32 Il y a un petit problème quand même de nommer François Bayrou à l'Éducation Nationale,
36:35 hors Gabriel Attal, c'est aussi la parité.
36:37 Parce que si on met aujourd'hui François Bayrou au ministre de l'Éducation Nationale,
36:41 ça veut dire que vous perdez une ministre-femme,
36:43 et on sait que la parité est quand même une promesse d'Emmanuel Macron et Gabriel Attal.
36:47 - Et que tous les ministères régaliens seront tenus par les autres.
36:50 - François Bayrou arrivé à l'Éducation Nationale, ça veut dire que ça fait encore un homme.
36:53 Et puis surtout, François Bayrou, à mon avis, si lui veut l'Éducation Nationale,
36:56 c'est pas anodin non plus, c'est qu'il a un plan.
36:59 Vous avez lu, comme moi, la presse ce week-end,
37:01 je pense qu'il n'a pas dit au revoir, on parlait de Xavier Bertrand pour 2027,
37:04 je pense qu'il n'a pas dit lui non plus au revoir pour 2027 et la présidentielle, François Bayrou.
37:09 - Et des débauchages supplémentaires. Jacques Myre ?
37:11 - Je voulais vous interroger, oui, juste une petite chose.
37:13 Premièrement, moi je voudrais revenir sur ces poursuites à l'égard d'un certain nombre d'élus
37:18 où, avec les attachés parlementaires, ils sont occupés de politique, de parti, etc.
37:24 Je trouve que la conception suédoise du Parlement européen est parfaitement absurde.
37:31 Parce que lorsque vous prenez un attaché parlementaire,
37:34 bien évidemment, bien évidemment, il s'occupera également du parti
37:38 et de l'action politique de l'homme avec lequel il sert.
37:41 Et je crois que c'est une grande faute et une vision totalement obsolète de l'Union européenne.
37:48 Deuxièmement, en ce qui concerne M. Bayrou, moi je l'ai connu au ministère de l'Éducation nationale.
37:55 Pas de vague, il n'a rien fait.
37:57 Mais ce qu'il s'appelle "rien de rien", ça a été l'athonisme général.
38:02 Ça a été absolument déplorable.
38:06 Donc de ce côté-là, on verra bien où il sera nommé.
38:10 Quant à la parité, moi je veux bien, mais ce n'est pas une explication du monde.
38:15 Avoir des clivages dans la tête idéologues de cette manière,
38:20 c'est une stupidité absolument absolue.
38:23 - J'entends Jacques, vous avez raison, en tout cas vous avez le droit de penser ça.
38:27 Mais en attendant, c'est ce que le président Macron avait dit, Gabriel Attal aussi avait dit et répété.
38:31 - Oui, d'accord. Mais il a dit tellement de choses et son contraire.
38:34 - Il voudra dire que s'il ne réitère pas cette promesse, on lui rappellera.
38:38 Parce qu'à la défense vous avez un homme, à l'intérieur vous avez un homme,
38:41 aux finances vous avez un homme, à la justice vous avez aussi un homme.
38:46 - D'accord. Le talent n'a pas de sexe.
38:51 - Je suis d'accord. Je n'ai pas de débat là-dessus, c'est juste des promesses qu'on peut faire en politique, qu'on peut tenir de temps en temps.
38:56 - Moi je ne les ai jamais tenues.
38:58 (Rires)
39:00 - C'est le finesse d'Arabie Jacob.
39:02 - C'est bon quand même qu'il avait été requis contre François Bayrou.
39:05 Trois ans d'inégibilité qui avaient été requises et 30 mois de prison, 70 000 euros d'amende.
39:11 - C'est lamentable.
39:13 - Il faut juste dire quand même que les élus qui étaient poursuivis, eux, sont condamnés.
39:16 - Absolument.
39:17 - Il n'était pas député européen, il était poursuivi et visé comme chef de parti.
39:23 En revanche, tous les élus européens, eux, sont effectivement reconnus coupables et condamnés.
39:29 C'est important parce qu'il va y avoir le même procès concernant le Rassemblement National,
39:33 pour une période, Front National, dans le passé, et des élus européens aussi, dont Marine Le Pen,
39:38 qui sont effectivement poursuivis et dans quelques mois il y aura aussi ce procès, on verra.
39:43 - Elle était députée européenne pour la période qui est concernée par le procès ? Je pose la question.
39:48 - Je pense, on va vérifier.
39:50 - Parce qu'elle a été élue en 2017, donc elle n'était pas candidate en 2019,
39:53 donc si c'est sur la période 2009-2014, elle est députée je crois.
39:57 - Exactement. Donc là on verra.
39:59 - On doit regarder les attendus avec intérêt du côté du RNL.
40:02 - Ils vont regarder de quelle manière, ceux qui risquent, ils le savent d'ailleurs.
40:07 Vérons les condamnations.
40:08 - Dans la politique, toujours se défend en ce moment une motion de censure à l'Assemblée Nationale.
40:13 Alors pour la petite image, l'hémicycle est quasi vide pour cette motion de censure.
40:19 La gauche avait, les oppositions, raison de faire un espèce de baptême du feu à Gabriel Attal
40:24 pour son intronisation, c'est un rituel qui a été habitué Elisabeth Borne.
40:31 - La logique de la gauche est tout à fait entendable, c'est-à-dire discours de politique générale
40:35 et refus du Premier ministre d'engager un vote de confiance.
40:38 Donc l'idée c'est que l'opposition de gauche adresse une motion de censure.
40:43 Je crois qu'elle a été adressée avant le début du discours.
40:46 C'est les premiers mots qu'a dit la présidente Yves-Elle Borne-Pivet avant le discours du Premier ministre.
40:51 Maintenant, je crois qu'elle a peu de chance de passer contre le fait que les Républicains, si j'ai bien compris, ne la voteront pas.
40:56 Il faut rappeler quelque chose d'assez cruel, mais la scène parlementaire est très peu visible des Français.
41:02 Il y a une chose qui a beaucoup imprimé, c'est le 49-3, qui a fait beaucoup de mal à la prédécesseure de Gabriel Attal, Madame Borne,
41:10 sur le mode "c'est un signe d'autoritarisme, d'assaut de démocratie, de passage en force".
41:14 C'est plus du tout accepté comme ça l'avait été quand Michel Rocar l'avait utilisé 28 fois.
41:19 Maintenant, je pense qu'on est vraiment sur une scène parlementaire sur ce sujet qui n'intéresse pas.
41:24 - On va s'arrêter parce qu'il nous reste, avant la pause, quelques secondes.
41:29 On va ouvrir la suite de la colère agricole.
41:33 Tout le monde est rentré dans sa ferme, bien sûr, puisqu'il y a quand même des établissements et des exploitations à faire tourner.
41:40 Mais est-ce que la colère est pour autant apaisée ? Une colère sous surveillance ?
41:44 Et quel bilan tirer de cette séquence du Premier ministre avec ses ministres de l'Agriculture et de l'Écologie ?
41:50 On y revient juste après ça, sur Sud Radio. À tout de suite.
41:53 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Christine Bouillot.
42:04 - En compagnie toujours d'Alex Darmon, Arlette Chabot, Jacques Mien, Frédéric Dhabi.
42:09 On va s'intéresser à cette séquence de la colère agricole avec le retour finalement à une vie politique.
42:16 Mais une colère qui est en sursis, si vous êtes d'accord avec ça, en tous les cas pour le gouvernement,
42:22 puisque le monde agricole, les responsables syndicaux mènent encore des opérations coup de poing.
42:26 Il y a eu le cas encore ce week-end, ce matin, c'était les apiculteurs.
42:29 On en a parlé sur Sud Radio, qui n'énonce les concurrences déloyales.
42:32 Les premières applications des mesures annoncées, 400 millions d'euros,
42:36 mais surtout les premiers décrets pour aider les agriculteurs ont concerné le GNR,
42:41 ce gazole non routier qui avait mis le feu aux campagnes.
42:45 Mais comment vous avez jugé, parce qu'on ne s'est pas vu la semaine dernière, Jacques par exemple,
42:51 la gestion par Gabriel Attal et ses deux ministres de l'agriculture et de l'écologie,
42:55 ce duo, ce trio, je dirais, cette colère, cette fronde agricole,
42:59 où finalement ça ne s'est pas éternisé, tout le monde pensait que ça pouvait traîner.
43:05 - Alors écoutez, il faut reconnaître que notamment le ministre de l'agriculture,
43:09 qui connaît bien ses dossiers, je l'ai écouté hier sur LCI, entre midi et 13h.
43:16 - Marc Fesneau, il était la semaine dernière sur Sud Radio aussi, oui.
43:19 - Oui, et donc il connaît bien ses dossiers, tant mieux.
43:24 Et le Premier ministre est monté aussi au créneau et a lâché, je dirais,
43:29 un certain nombre de millions pour venir en aide à nos agriculteurs
43:35 qui sont dans une situation extrêmement difficile.
43:38 Mais en réalité, rien n'est changé sur le plan structurel.
43:42 Et on voit bien que d'une côté de Bruxelles, avec cette volonté de signer des accords
43:48 entre le MOLOS européen et le MOLOC américain, ou Brésil et compagnie,
43:56 moi j'ai assisté à des choses absolument aberrantes.
43:59 Je peux vous dire que sur le traité entre l'Union européenne et les États-Unis-Canada,
44:05 les Américains, tenez-vous bien, avaient exigé que ça soit parfaitement secret,
44:12 et que pour consulter l'état du texte à un moment donné,
44:16 il fallait aller, ils exigeaient que ça soit dans les ambassades américaines des États membres.
44:22 Je peux vous dire que moi j'ai rué dans les brancards,
44:25 on a obtenu que ça soit à l'Assemblée nationale,
44:28 mais il ne fallait faire aucune photocopie ni rien.
44:32 Donc on est dans la totale opacité.
44:34 Et quand vous êtes dans la totale opacité avec 5 ou 6 000 items négociés à ce niveau-là,
44:40 eh bien il y a des dégâts collatéraux.
44:42 Bien sûr, M. Mercedes va vouloir vendre ses voitures aux États-Unis,
44:47 et puis bien sûr le camembert français va passer à la trappe.
44:53 C'est aussi simple que ça.
44:54 Donc c'est une question de méthode.
44:56 Ces accords de bloc à bloc ne sont pas idoines pour nos intérêts,
45:02 et il faut être l'imprétentieux et avoir des accords bilatéraux beaucoup plus flexibles,
45:07 et je dirais beaucoup mieux calculés.
45:09 Voilà, c'est ça.
45:10 Et ça, ça ne bouge pas.
45:12 Et il y a un deuxième problème.
45:13 Et là on le voit notamment avec M. Leclerc, qui dit encore que, bien sûr,
45:20 il faut que ça soit le moins cher.
45:22 Et donc l'Union Européenne, avec le tout concurrence,
45:25 elle a défendu le consommateur, mais elle n'a pas défendu le producteur.
45:29 Et c'est là où on s'aperçoit maintenant qu'on est dans une impasse,
45:33 et que le producteur doit être pris en compte par l'Union Européenne,
45:37 ce qui n'est pas le cas avec, je dirais, l'idéologie du tout concurrence.
45:41 - Alex Zarmont ?
45:43 - Oui, pour rebondir, c'est M. Leclerc qui apparemment, ce matin,
45:45 nous apprend qu'il n'a pas du tout été consulté ou appelé,
45:48 comme les autres chefs de supermarché, de regroupes,
45:52 qui n'ont pas été consultés dans cette crise.
45:53 Ça, c'est quand même une donnée qu'on n'apprend que ce matin,
45:55 et qui peut poser des questions, ni par le gouvernement, ni par la FNSEA.
45:58 Mais au-delà de ça, c'est juste un gain de temps, quoi.
46:02 Il joue la montre, le gouvernement, puisque le Salon de l'agriculture
46:05 se déroule dans trois semaines,
46:06 qui est le salon le plus visité au monde en termes d'agriculture.
46:09 Donc, moi, je serais le gouvernement,
46:12 je me préparerais à vivre une semaine assez mouvementée et assez chahutée,
46:17 d'autant plus que la France, les agriculteurs français sont les seuls en Europe,
46:21 il faut bien avoir ça en compte, en tête,
46:23 les seuls en Europe à avoir baissé la garde.
46:26 Quand vous allez parler avec les Belges, avec les autres pays européens,
46:30 les Allemands notamment, personne ne s'est arrêté de manifester
46:34 et de dire qu'ils ne sont pas d'accord.
46:35 Donc, là, on gagne un petit peu de temps.
46:37 C'est le 7 juillet, 1er février, la Commission européenne qui s'est réunie,
46:39 qui a dit qu'elle allait apporter des solutions,
46:41 mais la vérité, c'est qu'on nage un peu dans le brouillard.
46:44 Encore un exemple, il y a Christophe Béchu,
46:46 qui parle du plan Eco-FITO qui va être revu d'ici trois semaines.
46:50 Enfin, on ne comprend pas, son ministre de l'agriculture dit l'inverse vendredi.
46:53 Là, on nous dit qu'on se laisse trois semaines, justement,
46:55 au Salon de l'agriculture, pour pouvoir savoir
46:57 quels vont être les outils qui vont être mis en place.
46:59 Bref, on fait beaucoup de promesses, comme souvent, aux agriculteurs,
47:02 mais on ne sait pas trop où on va.
47:03 - C'est un dossier piégé, ce Salon de l'agriculture qui arrive.
47:07 En tous les cas, là, on a fait beaucoup de promesses,
47:09 on a annoncé beaucoup de choses, avec des résultats qui ne seront pas immédiats.
47:13 Donc, ça sera forcément de la frustration.
47:15 - Il y a du court terme et du moyen terme.
47:17 Le court terme, c'est effectivement ce Salon,
47:19 Alex l'a très très bien dit, c'est-à-dire un moment de fixation,
47:22 de focalisation de l'opinion sur les agriculteurs.
47:25 Chaque année, à cette occasion, on réalise une enquête
47:27 avec vos confrères de West France,
47:29 qui montrent une image étincelante des agriculteurs.
47:32 Et je pense qu'avec ce qui vient de se passer,
47:34 c'est-à-dire ce soutien inédit,
47:36 la dernière balise, il faut que je fasse du ciel pour Sud Radio,
47:38 donne de mémoire 85% de soutien aux mouvements agricoles.
47:43 Et dans toute l'histoire des enquêtes IFAP sur les mouvements sociaux,
47:45 je crois qu'il n'y a que les infirmières,
47:47 sous Michel Rocard, en 90 ou 91,
47:49 je ne sais plus la date exacte,
47:51 mais vos auditeurs anciens comme moi trouveront,
47:54 où on avait un soutien aussi fort.
47:57 Donc, effectivement, il y a le Salon,
47:59 mais n'oublions pas que cette mobilisation
48:02 peut ressurgir comme un spectre, si je puis dire,
48:04 parce que là, on est à 3, 4 mois, pardon,
48:07 des élections européennes,
48:09 et la question de l'agriculture est une question centrale.
48:11 Maintenant, quand même, je trouve que le Premier ministre
48:14 s'est quand même dépatouillé, si je puis dire,
48:16 d'une crise extrêmement forte, extrêmement brutale,
48:21 même si elle aurait pu être anticipée
48:24 dès le mois d'octobre-novembre,
48:26 avec les retournements de panneaux urbains, etc.,
48:29 et la souffrance des agriculteurs,
48:30 il s'en est quand même bien tiré en déployant
48:33 ce que les Français voient dans la méthode ATAL,
48:39 aller sur le terrain, dire des choses, rencontrer,
48:42 et après annoncer, agir.
48:44 Maintenant, effectivement, ces annonces,
48:46 ces promesses vont être extrêmement scrutées et surveillées.
48:49 - Arlette ?
48:50 - Oui, ce qu'on attend, c'est le dernier point,
48:51 effectivement, de la méthode ATAL.
48:52 Elle a fonctionné, il y a eu une petite erreur,
48:54 première série d'annonces en allant sur un barrage,
48:58 là où avait commencé le mouvement,
49:00 et donc ce qui a fâché la FNSEA, évidemment.
49:02 Donc après, on corrige une semaine plus tard,
49:04 et la discussion reprend sur tous les points
49:07 avec la FNSEA et les jeunes agriculteurs.
49:09 Donc ça, c'est correction, il a compris, il a entendu.
49:12 L'action, oui, vous parliez tout à l'heure des décrets,
49:15 ça prouve que le gouvernement veut avancer.
49:18 Après, il y a la suite, effectivement,
49:20 il faut qu'il y ait du résultat,
49:22 qu'il se soit concret.
49:24 Il y a trois semaines, alors il marche sur des oeufs,
49:26 parce qu'effectivement, le plan éco-phyto,
49:30 on se fâche avec les écologies,
49:32 on dit alors le président de la République...
49:34 - Une partie du monde de l'école qui n'en veut pas ?
49:36 - Bien sûr, le gouvernement se fâche avec les écolos,
49:39 et on rappelle la promesse d'Emmanuel Macron,
49:41 "Mon quinquennat sera..."
49:43 Voilà, on disait "écologique, il ne sera pas".
49:45 Donc il y a une petite correction
49:49 faite par le ministre de la Transition écologique.
49:52 Maintenant, il y a un moment où, encore une fois,
49:54 l'oeuf, en même temps, ne marchera pas,
49:56 il faudra trancher, décider.
49:58 Mais c'est vrai que les agriculteurs sont rentrés à la maison,
50:01 mais le mouvement, de toute façon, il est européen.
50:03 Il n'a pas démarré en France,
50:05 il a démarré, évidemment, en Allemagne, en Pologne,
50:07 dans d'autres pays,
50:09 il a gagné le sud aussi de l'Europe aujourd'hui.
50:11 Donc ce n'est pas fini.
50:13 Et moi, ce que je trouve quand même toujours extraordinaire,
50:16 et là, c'est la responsabilité du gouvernement,
50:18 c'est de découvrir des problèmes qu'il connaît parfaitement.
50:20 Enfin, fin de découvrir des problèmes qu'il connaît.
50:22 - De normes. - Les normes, évidemment.
50:24 - De paperas. - Si on parle des supermarchés...
50:26 - Mais parce que le gouvernement n'a plus le pouvoir, Arlette.
50:28 - Pardon ?
50:30 - Le gouvernement n'a plus le pouvoir. Il y a un problème européen à régler.
50:32 - Mais par exemple, les négociations
50:34 qui ont lieu à Bruxelles,
50:37 en ce qui concerne Sainte-Leclerc, en Espagne, ou ailleurs,
50:40 tout le monde le sait, quand on s'interrogeait sur...
50:43 - Mais c'est déjà la loi Egalim qui n'est pas appliquée, quand même.
50:45 - Elle n'est déjà pas appliquée vraiment en France.
50:47 - Elle n'est pas surveillée.
50:49 - On en a fait une deuxième, on s'aperçoit qu'elle n'est pas vraiment respectée.
50:51 Puis ces systèmes de négociations qui ont lieu hors France,
50:54 quand on posait la question,
50:56 à chaque fois on nous répondait "mais c'est tout à fait légal".
50:59 Oui, d'accord, c'est légal, mais
51:01 c'est une manière quand même de contourner, effectivement,
51:04 les lois.
51:06 - Sur les dictages, c'est la même chose.
51:08 - Aujourd'hui, on dit "on va vérifier, on va appliquer la loi Egalim partout en Europe".
51:10 - Avec son contrôleur.
51:12 - Je ne sais pas comment on l'applique, on la fait respecter partout en Europe.
51:14 Et alors, le métier de contrôleur va être extrêmement intéressant,
51:20 et on va chercher des contrôleurs partout pour contrôler tout le temps.
51:23 - Il me reste une toute petite minute avec une toute dernière information,
51:27 puisqu'on avait ouvert sur ça avec vous, Alex Darmand,
51:29 et l'IRA, donc c'est ce qu'indique l'Élysée à l'instant,
51:32 un temps mémoriel ultérieur est aussi envisagé pour les victimes françaises à Gaza.
51:37 En réponse, effectivement, à la question qu'on se posait par rapport à l'hommage,
51:41 il fallait équilibrer les choses.
51:43 - Oui, bien sûr, c'est logique qu'il y ait un temps aussi mémoriel,
51:47 effectivement, pour les victimes françaises à Gaza,
51:50 au moment où l'on aura compté le nombre de victimes françaises à Gaza,
51:55 que j'espère, en général, pas que françaises, le plus bas possible.
52:00 - Voilà, c'est la fin de ce "Mettez-vous d'accord",
52:03 on est plutôt tous un peu d'accord avec tout ?
52:06 - Avec Jacques, toujours.
52:08 - Avec Jacques, toujours.
52:10 - On n'est pas personnages, on est amis d'avoir rencontré un ami.
52:14 - Moi je vais y aller ce week-end, je suis très embellé.
52:17 - Bon, de tous les cas, passez une très très belle journée tous.
52:20 - Au lécoeur !
52:22 - Voilà, merci, l'info, le débat, tout ça, ça continue sur Sud Radio,
52:26 parlons vrai dans un instant, l'info,
52:28 et vous retrouvez ensuite André Bercoff sur Sud Radio
52:31 pour passer deux heures avec lui.
52:34 A bientôt et demain, Valérie Exper qui revient.
52:36 - Patrimoine historique, gastronomie renommée, quartiers animés,
52:40 festivités culturelles, bouchons lyonnais, sport et créativité.
52:43 Depuis le sommet de Fourvière, Sud Radio rayonne désormais
52:46 à Lyon et le Grand Lyon sur 105.8.
52:49 Connectez-vous aussi avec l'appli Sud Radio et parlons vrai.