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Mettez vous d'accord avec Rafael Amselem, chargé d'études chez Génération Libre, Alexis Poulin, journaliste – directeur de publication du Monde Moderne - éditorialiste politique sur Sud Radio le mercredi matin, Alexis Bachelay, maire adjoint à Colombes, Ancien député PS et Jacky Isabello, communicant et chef d'entreprise.

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-02-10##

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Transcription
00:00 Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h10h, Valérie Exper.
00:05 Ça va pas être compliqué de se mettre d'accord aujourd'hui.
00:08 Bonjour à toutes et à tous, puisque je n'ai qu'Alexis Bachelet en plateau avec moi.
00:12 Bonjour Alexis, vous êtes maire à Djon et à Colombe, ancien député PS.
00:16 Les autres ont des problèmes de transport, figurez-vous, ça devient extrêmement pénible.
00:21 Non pas forcément des embouteillages, mais des problèmes de métro qui ne fonctionnent pas, de RER bloqués.
00:29 Si Beyoncé pouvait faire quelque chose.
00:32 Voilà, si Beyoncé pouvait nous aider, on va en reparler évidemment.
00:36 Alexis Poulin est là, il est à distance. Bonjour Alexis.
00:39 On a aussi des problèmes de liaison, décidément, tout va mal.
00:45 Raphaël Hamsalem, bonjour.
00:47 Vous êtes chargé d'études chez Génération Libre, alors vous deviez être là, mais ce matin, impossible d'arriver.
00:55 Vous habitez à l'opposé de là où nous sommes.
01:02 Vous avez voulu prendre le RER, c'était impossible également.
01:06 Mais on est content de vous avoir à distance.
01:08 Alexis Poulin, journaliste, directeur de la publication du Monde Moderne.
01:12 Bonjour Alexis.
01:13 Vous m'entendez ?
01:14 Oui.
01:15 Ah, ok. Mais vous me voyez ?
01:17 On va vous voir dans un instant.
01:19 Pardon pour cette petite tambouille auprès de nos auditeurs, ça devrait s'arranger.
01:24 Vous êtes éditorialiste politique sur Sud Radio tous les mercredis matin.
01:28 Et je vais essayer de ne pas me tromper dans les Alexis, puisque régulièrement j'appelle Alexis Poulin, Alexis Bachelet et vice versa.
01:36 Pourtant vous n'avez rien de commun.
01:38 Jackie Isabello qui vient d'arriver, in extremis, communicant et chef d'entreprise.
01:47 Bonjour.
01:48 Bonjour Valérie.
01:49 Bonjour à vous. On va revenir sur la visite de Volodymyr Zelensky.
01:54 Il repart bredouille, avec des promesses néanmoins.
01:58 Emmanuel Macron demande au syndicat d'être responsable demain de ne pas bloquer le pays lors des manifestations et des grèves à venir.
02:09 Et puis de la violence en politique, on en a un petit peu évoqué hier.
02:13 Mais on pourra y revenir avec, vous avez peut-être vu cette image de Thomas Porcher qui joue avec un ballon qui ressemble à la tête de Macron et du Sopte.
02:26 On va y revenir dans un instant.
02:29 Et on commence avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
02:33 Commençons peut-être avec vous Alexis Bachelet.
02:37 Oui.
02:38 Alors je ne sais plus parce que j'en avais plusieurs.
02:41 Moi aussi.
02:43 Il y avait un sujet, on aurait pu parler de la réponse de Valérie Pécresse à Beyoncé, mais l'état de situation des transports se suffit à lui-même.
02:54 Je pense qu'on ne va pas revenir.
02:56 On peut l'écouter.
02:57 On va l'écouter.
02:59 Allez on l'écoute.
03:01 Bon on ne l'écoute pas. Visiblement ce matin il n'y a rien qui me fonctionne.
03:06 J'ai reçu de nombreux messages de fans de Beyoncé extrêmement déçus par l'annulation de sa deuxième date de concert à Paris.
03:14 Alors il paraît que c'est de ma faute.
03:16 Je vais rectifier les choses et le dire clairement.
03:19 Je n'y suis rigoureusement pour rien.
03:22 J'ai le dos large, mais il ne faut pas charrier.
03:24 La vérité est toute simple.
03:25 Les dates de travaux des transports qui amènent au Stade de France, les dates des travaux de SNCF Réseau sont connues deux ans à l'avance.
03:33 Alors je le dis, moi j'adore Beyoncé, je lui dis bienvenue en Ile-de-France,
03:38 mais la prochaine fois il faudra prendre un producteur qui vérifiera que le stade est disponible à la bonne date.
03:45 La prochaine fois il faudra surtout prendre un réseau de transport qui fonctionne.
03:49 Et en Ile-de-France ça devient quand même de plus en plus difficile.
03:52 Donc on peut le dire...
03:54 Vous imaginez la perte pour la région aussi, d'un Stade de France, des billets, pour l'État même.
04:02 C'est un impact économique énorme.
04:05 Surtout la forme en plus, parce qu'elle s'est attribuée les atours de Queen B derrière,
04:11 tout ça qui a fait un peu rigoler les réseaux sociaux.
04:15 Après elle est obligée aussi de rétablir un peu la hiérarchie, non pas de la vérité, mais en tout cas des faits tels qui se sont produits.
04:22 Donc votre coup de gueule...
04:24 Mon vrai coup de gueule, parce que là c'était plus léger, c'était vraiment plus sérieux,
04:30 c'est sur les super-profits des sociétés autoroutes.
04:37 En gros, c'est étonnant, parce que moi je suis plutôt de sensibilité écologiste,
04:42 donc je n'ai pas l'habitude de défendre corps et âme tous les jours les intérêts des automobilistes.
04:48 Mais je pense quand même qu'aujourd'hui les Tobi sont vraiment devenus les vaches à lait,
04:54 non pas simplement de l'État, ça c'est vrai, c'est le cas.
04:58 Il y a beaucoup de taxes notamment sur l'essence,
05:00 mais surtout des entreprises du CAC 40 qui se gavent vraiment,
05:06 en particulier les sociétés autoroutières,
05:09 et qui en plus essayent de se gaver en cachette,
05:11 avec peut-être la complicité du gouvernement,
05:13 parce qu'il y a un rapport, semble-t-il, assez accablant,
05:15 qui montre que les super-profits continuent d'exploser.
05:18 On a aussi Patrick Pouyanné qui essaye de justifier, d'expliquer,
05:23 qu'on va redistribuer peut-être à la pompe quelques centimes,
05:27 alors que là aussi Total s'est gavé, comme beaucoup de sociétés pétrolières,
05:32 et ils se gavent notamment parce qu'à chaque fois que le prix augmente à la pompe,
05:36 il ne redescend jamais au niveau des cours du brut international.
05:39 Même aujourd'hui, le marché s'est détendu par rapport à il y a quelques mois,
05:43 mais quand on regarde les prix à la pompe, ils n'ont quasiment pas baissé.
05:46 Donc en fait ça veut dire quoi ?
05:48 Ça veut dire qu'ils se mettent la différence dans la poche,
05:50 et que comme il n'y a aucun dispositif ou aucune obligation de la part du gouvernement
05:56 de rétablir un petit peu de justice dans tout ça,
05:59 on assiste à des sommes colossales qui vont directement dans la poche des actionnaires,
06:05 au détriment de qui ?
06:06 Au détriment du concupail, de tous les gens qui ont besoin de prendre leur voiture,
06:13 que ce soit pour remplir leur réservoir,
06:16 ou aussi, et ça on l'avait déjà dénoncé, parce que ça fait quand même une dizaine d'années
06:20 que ce scandale est sur la table et aucun gouvernement ne veut s'y attaquer,
06:24 et je vous demande bien pourquoi, c'est les autoroutes.
06:27 - Bien sûr, avec Vinci, on l'a évoqué hier assez longuement dans l'émission,
06:31 je pense que vous vouliez tous évoquer ce sujet.
06:34 - Oui, moi ce n'était pas mon coup de gueule, mais je voulais intervenir là-dessus,
06:38 parce que je suis à l'inverse d'Alexis Bachelet,
06:40 je suis un peu agacé par le retour incessant de ces débats,
06:44 je ne vais pas citer un économiste libéral,
06:47 je vais citer M. Berger ce matin qui disait
06:50 "Une entreprise qui se porte bien, c'est une bonne nouvelle,
06:53 Total a besoin de financer sa transition,
06:56 et elle fait partie des entreprises qui le font plus",
06:58 donc Laurent Berger, on parle du même,
07:01 je pense que jeter l'opprobre systématiquement
07:04 sur ces entreprises qui se portent bien,
07:07 s'interroger sur la répartition de la valeur...
07:09 - Non mais vous pouvez comprendre ce que dit Alexis Bachelet, c'est pas ça !
07:12 - Il parle des sociétés autoroutes, c'est pas mon sujet,
07:14 que l'Etat assume clairement qu'on a 3000 milliards de dettes et qu'il faut les rembourser,
07:18 je ne parle pas de l'Etat, l'Etat est incapable d'expliquer aux gens
07:22 qu'il faut faire un budget à l'équilibre, c'est un autre sujet.
07:25 Je parle d'incessément jeter l'opprobre,
07:28 et sans s'énerver, sur ces entreprises, elles se portent bien,
07:31 elles créent des emplois, en ce moment les partenaires sociaux
07:34 négocient sur le partage de la valeur, et il faut qu'elles aboutissent à ça,
07:38 et c'est pas en les traitant de voleurs qu'on arrivera à faire avancer ce débat.
07:43 - Mais moi je vois une différence entre une entreprise, on va dire comme LVMA...
07:46 - Comme les Etats-Unis, qui n'ont rien à voir avec ceux de Total...
07:48 - Vous n'êtes pas obligé d'aller acheter les produits,
07:50 et en revanche l'essence, les autoroutes, vous ne pouvez pas faire autrement,
07:53 et c'est incompréhensible pour le français au noir moyen...
07:56 - Et vous savez très bien que Total ne fait pas ses profits, Valérie, en France...
07:59 - Et alors Vinci, allez-y, l'argument c'est lequel pour Vinci ?
08:02 - Je vous l'ai dit, je ne parle pas des sociétés autoroutes,
08:04 que l'Etat gère ses contrats de concession...
08:06 - C'est la même chose ? - Non, mon propos...
08:08 - BNP c'est quoi ? - Bah BNP, c'est la première banque européenne...
08:12 - Non, non, mais j'entends ce que vous dites...
08:15 - Je porte le message du méchant qui défend les riches,
08:18 la politique sociale chez BNP Paribas, les PER chez BNP Paribas,
08:22 le comité d'entreprise, qui est quand même une exception française,
08:25 et une très belle exception française chez BNP Paribas,
08:28 étant les conditions de travail, les accords de télétravail,
08:32 toutes ces choses-là, là où il ne faut pas jeter l'opprobre sur ces grandes entreprises,
08:36 c'est parce que ça ne permet pas ensuite aux ETI, aux TPE et aux PME
08:40 de mettre en place des politiques sociales qui soient équivalentes,
08:44 parce que dès qu'une entreprise gagne de l'argent,
08:47 on a l'impression que c'est une voleuse.
08:49 Et donc cet impact de systématiquement les critiquer a des effets sur des petits endroits.
08:54 Je prends un autre exemple qui est quand même assez marrant,
08:57 on va tous sur BFM, on va tous sur CNews, on va tous sur Sud Radio,
09:01 on va tous dans plein d'endroits, on va tous sur TF1...
09:05 Ah bah merde ! C'est des sociétés qui sont financeuses de l'ensemble de la chaîne de l'information française,
09:13 parce que la chaîne de l'information française n'arrive pas à gagner de l'argent par ses seules profits.
09:18 - Vous faites une démonstration philosophique, on parle de cas très précis,
09:25 vous ne pouvez pas globaliser, évidemment, on se réjouit...
09:29 - Je ne parle pas des autoroutes.
09:31 - Oui mais on vous en parle des autoroutes...
09:33 - Mais pourquoi pas mettre dans le même panier Total et Elektra ?
09:38 - Mais on peut aussi parler de Total et de voir des augmentations à la pompe
09:40 qu'on ne comprend pas dans une entreprise qui fait des bénéfices comme ça,
09:43 même si elle les fait à l'étranger.
09:45 - On comprend bien Valérie, on comprend trop.
09:47 - On va donner la parole à nous.
09:49 - Je ne suis pas l'avocat de Total.
09:51 - Alexis Poulin ?
09:53 - C'est une vraie question de fond sur le partage des profits,
09:56 de toute façon qui revient de manière systématique et de plus en plus pressante avec l'inflation,
10:01 avec le fait que les Français voient leur pouvoir d'achat réduit,
10:04 qu'on leur parle de sobriété, qu'on leur parle de faire attention, de la fin de l'abondance,
10:08 et puis on voit des super profits, même si ceux qui bénéficient des super profits
10:12 ne savent pas ce que ça veut dire, on voit des actionnaires qui récupèrent des milliards,
10:16 ça veut dire que l'économie va bien, mais alors pourquoi ça va mal ?
10:19 Et donc il y a un problème cognitif, comment ça se fait que le ruissellement ne marche pas,
10:25 ça ne fonctionne pas, ça n'a jamais fonctionné,
10:27 mais là en l'occurrence on doit avoir un débat sur le partage de la valeur,
10:30 en particulier sur ces entreprises qui ont bénéficié de la vente,
10:34 des bijoux de famille, en l'occurrence les concessions autoroutières,
10:37 pour pouvoir multiplier les profits par 12, par 24,
10:42 alors que ce n'était pas ce qui était prévu initialement.
10:44 Le rapport est simple, il propose de diminuer le temps de concession
10:48 pour que l'État récupère ces concessions qui font beaucoup d'argent,
10:51 ou de diminuer le prix des péages, bref de faire en sorte que ces sociétés fassent un effort.
10:56 On voit bien que ni à Bercy, Bruno Le Maire a enterré le rapport,
10:59 ni au sein de ces sociétés autoroutières, il y a une volonté d'aider les usagers ou les Français.
11:04 L'idée c'est de continuer de s'en mettre plein les fouilles parce que c'est légal.
11:07 Et le problème il est là, c'est que légal oui, moral non,
11:10 et ce problème du partage de la valeur, de la richesse, il est central aujourd'hui,
11:15 si on veut que les sociétés, qui écrivent quand même un ciment,
11:18 qui fassent que ça tienne, sinon c'est la lutte des classes.
11:21 Et on revient à une lecture marxiste de la société,
11:24 entre le capital et le travail, ceux qui ont le capital et qui vont porter finalement
11:29 la chute du capital à ne vouloir jamais partager,
11:32 et le travail qui à un moment va arrêter de travailler, le blocage, pour dire "ça suffit, nous on veut récupérer".
11:37 Regardez chez Total, il a suffi de bloquer les raffineries,
11:39 les employés des raffineries ont vu une augmentation assez rapidement arriver.
11:43 Donc c'est quand même malheureux qu'on en arrive systématiquement là,
11:46 au blocage, à la grève, à la confrontation, plutôt que d'avoir des négociations salariales,
11:51 soit de haut vol. Non mais je dis ça, c'est juste un fait.
11:55 Il y a des métiers, quand tu bloques, ça marche.
11:57 Il y a des métiers, quand tu bloques, on s'en fout.
11:59 - Sauf que les raffineries, Alexis, elles ne sont concrètement pas bénéficiaires.
12:04 Donc c'est pour permettre aussi à la continuité de l'exercice d'une liberté de transport,
12:10 que la direction est contrainte à ça.
12:12 Mais moi je peux vous le dire, j'ai fait de la crise sociale sur ces sujets-là,
12:15 je ne rentrerai pas dans le débat, ces gens-là ne sont pas à plaindre, enfin, honnêtement.
12:19 Occupez-vous des salariés des boulangers, occupons-nous des salariés des très petites entreprises.
12:25 Quand on renchérit le coût du travail dans des activités qui sont non-bénéficiaires,
12:32 qui est-ce qui trime à la fin ? Eh bien, c'est l'automobiliste.
12:35 C'est là où le débat est un petit peu tronqué, je suis d'accord, il faut partager la valeur,
12:41 mais pas en jetant l'opprobre sur ces gens-là, comme on le fait trop souvent.
12:45 9h15 sur Sud Radio, un coup de gueule qui nous a emmenés sur un débat intéressant.
12:51 On continue dans un instant sur Sud Radio.
12:53 Avec vous sur Sud Radio, jusqu'à 10h, nous commentons l'actualité.
13:04 Alexis Poulin, votre coup de gueule ?
13:06 C'est les notes de frais d'Anne Hidalgo.
13:12 C'est un journaliste qui avait demandé les notes de frais,
13:17 puisque selon la CADA, elles sont accessibles à tout citoyen qui en fait la demande.
13:21 Ce sont des documents en public. Il réclamait les notes de frais depuis 2018.
13:25 Le tribunal administratif de Paris avait donné gain de cause en 2021.
13:29 Anne Hidalgo s'assoit sur ses notes de frais, elle ne les a jamais passées.
13:33 Et là, c'est le Conseil d'État qui donne raison finalement à ce journaliste en disant que oui,
13:38 la décision implicite par laquelle la maire de Paris a refusé de communiquer
13:43 à M. De Vries, c'est le nom du journaliste, les notes de frais, n'était pas légale.
13:49 Il va falloir qu'Anne Hidalgo publie ses notes de frais.
13:52 Il s'agit des notes de frais de 2017, à l'époque où Paris venait d'avoir l'attribution pour les JO de 2024.
13:59 Donc il y a beaucoup de dépenses, évidemment.
14:01 En tout cas, on sent que c'est un sujet tabou à la mairie qui a refusé de commenter la décision du Conseil d'État hier.
14:09 Et on voit bien que là, il y a une vraie question.
14:11 On se rappelle tous des frais de bouche de Jacques Chirac à la mairie de Paris.
14:14 Alors, est-ce qu'Anne Hidalgo a là aussi monté dans les tours et des budgets stratosphériques de réception et de notes de frais ?
14:23 J'espère qu'on va avoir le fin mot de l'histoire cette année,
14:26 puisque avec cette décision du Conseil d'État, la mairie de Paris va devoir donner, fournir ses documents à ce journaliste.
14:33 Et on va en connaître finalement la teneur.
14:36 C'est étonnant qu'un élu refuse ce qui normalement...
14:41 Bon, la gestion du budget à la mairie de Paris, ce n'est pas si surprenant que ça.
14:46 On voit bien que c'est une ville qui a des difficultés en matière de transparence et d'évaluation de l'action publique.
14:53 Et on voit les multiples interventions, notamment de la droite, non pas parce qu'ils sont de droite qu'ils ont raison,
14:58 mais pour le coup, à chaque fois qu'il y a une intervention de la droite sur les subventions qui sont accordées à certaines associations,
15:04 sur le niveau de la dette qui a explosé, sur l'augmentation de la taxe financière qui s'est faite assez récemment,
15:11 on voit bien qu'il y a un problème de gestion et de transparence.
15:14 Et il me semble aussi qu'à ce chiffre où il y a, je crois, plus de fonctionnaires à la mairie de Paris
15:21 qu'au Parlement européen ou à Bruxelles, en tout cas dans une grande institution européenne, je vous avoue, je n'ai plus les liens de détail.
15:28 Il y a beaucoup de monde, mais sauf que Bruxelles gère...
15:30 Notamment la communication, oui.
15:32 La communication, 400 personnes à la communication.
15:36 Et puis de la part d'une élu socialiste, c'est doublement scandaleux,
15:39 parce qu'en rappelant aux auditeurs qu'une note de frais non justifiée,
15:44 c'est des avantages sociaux qui ne sont pas soumis à cotisation sociale.
15:48 Et donc les cotisations sociales, c'est extrêmement important pour pérenniser le modèle social qui est le nôtre,
15:54 et dont on est très très fier.
15:56 L'assurance maladie qui est en déficit, l'assurance retraite, le régime de base qui est en déficit.
16:00 Donc ça peut paraître dérisoire, ça ne l'est pas sur le principe.
16:05 Il faut savoir que ces notes de frais, tous les reçus, notes de frais de restauration, etc.,
16:11 si c'est la part d'élus locaux ou d'agents publics, c'est des documents administratifs.
16:15 On a tout à fait le droit d'en demander la communication.
16:18 - De toute façon, c'est un droit de tous les citoyens d'avoir connaissance de l'emploi de l'argent public.
16:22 Donc ça devrait être tout à fait naturel que Mme Hidalgo n'attende pas une décision de justice
16:28 pour partager les différentes notes de frais qui existent à la mairie.
16:31 - C'est ça qui est assez étonnant malgré tout, Alexis Bachelet.
16:35 On peut refuser de présenter ce que la loi vous oblige à faire ?
16:38 - Non, on ne peut pas refuser, parce qu'y compris c'est très encadré.
16:42 Moi je ne fais quasiment pas de notes de frais, mais ça peut arriver d'avoir effectivement à en faire.
16:50 Et il faut absolument qu'on documente et qu'on présente systématiquement...
16:54 - Pour qu'on les rende publics ?
16:56 - C'est un acte administratif, il faut qu'on donne un justificatif.
17:00 On dit pourquoi on a fait cette note de frais, pour aller où, avec qui on a...
17:06 - Il y a eu le débat avec les parlementaires, vous vous rappelez, c'était au début du mandat précédent,
17:10 où il n'y avait pas d'obligation de justifier, comme n'importe quel entrepreneur ou salarié d'une entreprise.
17:15 - C'est d'autant plus indispensable que quand il n'y a pas de système de contrôle et de transparence,
17:21 on peut avoir des dérives comme on a eu au Parlement britannique,
17:24 ou comme on peut avoir peut-être dans certaines collectivités, j'en sais rien.
17:29 - Alors je vais vous donner la parole, Raphaël Amsadam, dans un instant.
17:31 Moi je voulais vous faire réagir parce que ça fait beaucoup réagir sur les réseaux sociaux.
17:35 Rima Abdul-Malek, qui est la ministre de la Culture, hier elle était invitée chez nos confrères de France Inter.
17:44 Elle a condamné des propos tenus par Cyril Hanouna dans son émission "Touche pas à mon poste".
17:50 Elle a évoqué aussi les fréquences de C8 et Cnews en disant que c'était pas forcément évident
18:00 que ces chaînes bénéficient encore de ces fréquences.
18:03 Tout cela tombe juste avant la décision de l'Arkom qui condamne C8 à 3,5 millions d'euros d'amende,
18:09 qui est une très grosse amende pour non maîtrise de l'antenne lors de l'émission dans laquelle
18:13 Louis Boyard et Cyril Hanouna s'étaient... - Invectivés.
18:20 - Invectivés, on va dire. - Je m'en souviens tout.
18:22 - Surtout Hanouna qui s'était lâchée et qui avait insulté Louis Boyard.
18:26 Donc 3,5 millions c'est une très grosse amende.
18:28 Mais la concomitance des deux interroge et puis de savoir est-ce qu'elle est allée trop loin ?
18:33 Est-ce que c'est le rôle d'une ministre de la culture de donner son avis
18:37 et en sachant que Cyril Hanouna régulièrement attaque le service public ?
18:42 Je sais pas, qui veut...
18:44 - Ça n'est pas le rôle d'une ministre pour la simple et bonne raison qu'elle est représentante du pouvoir exécutif
18:51 et que le pouvoir exécutif n'a absolument aucune légitimité pour critiquer l'expression dans les médias.
18:58 Ça pourrait être à la limite le rôle de l'Arkom, parce que l'Arkom est une institution indépendante
19:03 qui est chargée du pluralisme politique, de la vérification que toutes les règles
19:10 qui ont trait au débat public en France, qui sont nombreuses et nécessaires
19:13 pour le bon maintien de la liberté d'expression et du pluralisme soient respectées.
19:18 Et en ce sens-là, l'Arkom serait d'autant plus légitime que l'Arkom, a priori, aurait des arguments
19:23 en termes de mise en demeure qui ont déjà été faites à CNews en matière du respect, du temps de parole des uns et des autres.
19:30 Mais en tout cas, ça n'est effectivement pas à une ministre de la culture de se mêler de ce genre de questions.
19:37 - Elle dit "on a eu un certain nombre d'alertes concernant la liberté d'expression, notamment à Canal+".
19:42 - C'est à l'Arkom !
19:43 - C'est pas elle, oui, effectivement.
19:45 Alexis Poulin ?
19:47 - C'est un mélange des genres terrible. C'est-à-dire que là, on rentre vraiment dans le dur.
19:52 On voit que l'Arkom est politisé, mais c'est Mémona Interland, qui était une ancienne du CSA,
20:00 qui disait que oui, c'est quelque chose qui devient de plus en plus politisé.
20:04 Et il y a là un risque sur la liberté d'expression, sur la liberté des médias déjà contrainte.
20:09 Donc c'est extrêmement inquiétant de voir cette menace agitée par une ministre, tout simplement,
20:16 sur un service public en disant "attention, bientôt on va parler de renouvellement".
20:21 C'est limite de... Moi, ça me choque profondément.
20:25 Je trouve qu'il y a un décalage. C'est pas le rôle d'une ministre de la culture de rentrer dans ce débat-là.
20:29 Il y a une autorité "indépendante" qui est censée faire ce travail-là.
20:33 Il y a vraiment une odeur nauséabonde en ce moment dans le débat public entre la censure, la propagande,
20:38 la difficulté de faire de l'information, tout ça sous couvert de lutte contre la désinformation.
20:43 Attention, je trouve que nos libertés sont reniées systématiquement,
20:46 et c'est pas quelque chose qui va aider au débat démocratique, bien au contraire.
20:50 Oui, Jacquie, Isabelle, on continue.
20:52 Ça me rappelle un peu les animaux de la ferme.
20:54 C'est-à-dire qu'on a quand même un animateur qui se permet, même si c'est son ancien ami,
20:58 d'insulter un représentant du Parlement, et pas qu'une fois,
21:03 qui conclut même son propos en disant à ses chroniqueurs "vous pourrez toujours venir manger à votre faim chez moi".
21:10 Et puis on vient de dire que la ministre de la culture a donné son avis sur une séquence que tout le monde a vue,
21:17 et qui pour l'image que doit avoir la fonction pour l'ensemble des Français, est assez pitoyable.
21:26 Je m'interroge sur cette hiérarchie-là.
21:31 Ce qui est là où elle s'est sans doute un petit peu plantée, c'est que je pense que la ministre devait avoir la décision de l'ArkHomme,
21:35 et que si jamais elle avait été publiée avant, elle aurait eu toute légitimité à donner un avis sur une décision de justice qui a pris dans le domaine public.
21:44 C'est l'articulation de ce qu'on appelle la cinématique dans notre métier.
21:47 Elle connaissait vraisemblablement la décision de l'ArkHomme.
21:50 Ce qui n'est pas scandaleux non plus, si elle disait "je ne suis pas au courant",
21:53 c'est comme le président de la République qui vous dit "je ne suis pas au courant de ce qui se passe en Ukraine d'un point de vue militaire".
21:57 Ça ferait sourire tout le monde.
21:59 - Oui, les fréquences, c'est le rôle de l'ArkHomme. C'est l'ArkHomme qui décide ou non des fréquences.
22:04 - Je souscris complètement à ce qui vient d'être dit par Jackie, à savoir qu'effectivement,
22:10 elle n'avait pas à réagir directement sur le sujet.
22:14 Il y a une autorité régulatrice.
22:16 S'il y a des sanctions qui doivent être prises sur cette base-là,
22:19 ce n'est pas sur la base d'une intention ministérielle ou gouvernementale,
22:22 parce que là on est dans un recul de douze cases par rapport à ce qu'on a essayé de faire en France
22:29 depuis le bon vieux temps de l'ORTF.
22:32 Mais par contre, ce que peut faire la ministre, c'est dire à ses voisins de table au Conseil des ministres
22:39 de ne plus aller chez M. Hanouna, qui a été quand même aussi abreuvé de représentant du gouvernement.
22:46 Et donc aujourd'hui, associer son image à M. Hanouna, c'est quelque part cautionner
22:52 les propos qui ont été tenus envers un représentant de la nation et parfois envers d'autres personnes.
22:57 Et moi je suis contre ce mélange des genres.
23:00 Je sais que l'infotainment c'est devenu un peu à la mode, mais des ministres...
23:04 Alors que des élus y aillent à titre individuel, à la limite, s'ils ont envie de faire les clowns sur un plateau télé, ça les regarde.
23:10 Mais que des représentants du gouvernement aillent aussi se mêler à cette faune médiatique,
23:16 dont il ne ressort pas grand chose, parce que ça tire quand même aussi souvent le débat vers le bas,
23:20 ça ne finit pas systématiquement en injure, mais ça peut.
23:23 Donc voilà, qu'elle dise à Mme Schiappa, qu'elle dise à M. Attal, qu'elle dise à tous ces braves gens
23:27 qui sont copains comme cochons avec M. Hanouna, d'arrêter de cautionner.
23:32 - Mais il parle du groupe Canal en général, donc il y a ces news pour les ministres, il y a des débats...
23:37 - Mais il y a certaines émissions, on ne va pas non plus globaliser...
23:42 - Il faut quand même dire un vrai sujet, qui est de dire, ce format plaît à des gens,
23:47 il y a plein de gens qui y vont, et c'est très original, et ce monsieur est extrêmement créatif,
23:52 mais à un moment, il faut que quelqu'un le convoque en lui disant, imaginez Maxime Switek hier,
23:56 qui devant encore le cinéma de Jean-Luc Mélenchon, lui balance sa bouteille d'eau en lui disant "tu me casses"...
24:01 - On va y revenir, on va marier 9h29, à tout de suite.
24:06 Mettez-vous d'accord, 9h10, Valérie Experts.
24:11 - Avec vous sur Sud Radio, on l'a vaguement évoqué, on va y revenir, on va en parler de la violence en politique,
24:17 et Raphaël Hamsalem, c'était votre coup de gueule ce matin, je vous laisse la parole.
24:22 - Oui, tout à fait, c'était cette image que vous avez sans doute vue de M. le député Portes,
24:29 qui était en manifestation et qui pose en photo avec un ballon, on voit la tête d'Olivier Dussopt,
24:37 donc il l'écrase sous son pied.
24:39 Alors, c'est en effet mon coup de gueule, au-delà de la violence politique,
24:44 qui est partagée par tous les camps, qui n'est pas le monopole d'un seul groupe parlementaire,
24:51 faudra un jour évoquer l'influence de la France Insoumise dans la délégitimisation du parlementarisme.
24:57 Bien ce que je considère pour ma part une opposition clownesque,
25:00 présentant le parlement sous ses meilleurs défauts et transformant le débat en cours de récréation permanente.
25:07 Vous savez, moi j'ai eu beaucoup d'espoir quand il y a eu les dernières élections législatives,
25:13 non pas parce que je suis un soutien particulier du RNF, j'ai même plutôt tendance à être dans le bord opposé,
25:21 mais en revanche je trouvais extrêmement salutaire qu'on ait enfin une occasion précieuse d'en terminer avec le césarisme de la Ve République,
25:30 d'en terminer avec l'omnipotence du pouvoir exécutif et la solitude du président de la République.
25:35 Avec cette conviction que le parlement, du fait de sa diversité, du fait de l'absence de majorité absolue,
25:42 nous aurions pu avoir des compromis intelligents,
25:46 qui fait que chacun aurait été forcé de sortir de ses positions et de négocier avec les autres.
25:52 Malheureusement nous n'avons pas le résultat escompté pour le moment,
25:56 pour la simple et bonne raison qu'en fait chacun attend la prochaine étape ou la prochaine dissolution
26:01 pour retrouver les mécaniques de la Ve République, de l'homme fort, de la majorité homogène qui s'impose d'un bloc, etc.
26:09 Mais sauf que le problème c'est que la France insoumise, c'est un des seuls partis politiques,
26:14 qui ont au moins mérité celui-là, c'est l'un des seuls partis politiques à proposer une rupture institutionnelle
26:22 qui souhaite à même justement d'en finir avec l'hyper-verticalité de nos institutions.
26:28 Et que eux-mêmes qui prônent donc le parlementarisme, qui est un élément matriciel dans leur doctrine,
26:35 ne montrent pas l'exemple. Ils ne montrent pas l'exemple notamment avec cette photo,
26:40 mais de façon plus générale, je repense à cette réforme des retraites.
26:44 Est-ce que c'est quelque chose d'extrêmement intelligent et qui apporte au débat
26:49 de déposer des dizaines de milliers d'amendements dans lesquels on va modifier une virgule,
26:54 dans lesquels on va modifier un chiffre, on va proposer la retraite,
26:58 comme j'ai pu voir un amendement qui propose la retraite à 99 ans.
27:02 Voilà, ce sont plein d'éléments qui font que la France insoumise ne participe pas à valoriser le parlementarisme
27:08 et de façon générale, qui s'étonnera encore des demandes pressantes en faveur de l'autorité,
27:14 du fantasme grandissant de l'homme providentiel, après que la classe politique,
27:19 incapable d'être sérieuse, incapable de compromis, qui débouche sur des solutions sérieuses,
27:24 se sera donc ridiculisée sur le dos du parlementarisme.
27:28 Il y a toujours eu de l'obstruction, il y a toujours eu lors des débats parlementaires.
27:32 Alexis, vous avez été député, c'est une manière de faire, mais c'est vrai.
27:37 Raphaël a raison, en tout cas quand on l'écoute, sur le fait qu'on avait placé beaucoup d'espoir dans ce nouveau parlement
27:44 et qu'il est assez décevant à l'arrivée.
27:47 C'est-à-dire qu'il ressemble à l'ancien, finalement.
27:51 Il n'y a pas eu de rupture, alors il y a peut-être une rupture dans le fait qu'il n'y a plus de majorité absolue
27:57 pour le gouvernement et pour la majorité présidentielle, donc ça oblige à des compromis.
28:02 Et les compromis vont se faire, d'ailleurs sur les retraites, il y a un compromis qui se dessine
28:07 entre la majorité présidentielle et les républicains, pour faire voter ce texte qui est rejeté
28:12 par les oppositions et par la rue, en tout cas par 3 Français sur 4, selon les enquêtes d'opinion.
28:20 Après, il y a de l'obstruction parlementaire, mais il y en avait déjà sous la 3ème République.
28:25 J'ai même envie de dire, si j'étais un petit peu taquin avec Raphaël,
28:32 que c'est sous la 5ème République qu'on a inventé le parlementarisme rationalisé,
28:37 avec notamment le fameux article 49-3 et quelques autres subtilités, notamment l'article 40,
28:43 qui a fortement réduit le rôle et la capacité des députés et des sénateurs
28:50 à peser sur le processus législatif, et sur le processus et sur le fond, et sur les lois.
28:57 Puisque l'article 40, c'est "on ne peut pas déposer d'abonnement qui crée des charges supplémentaires",
29:02 sans les gager sur des suppressions de dépenses, des économies, ou des recettes supplémentaires.
29:11 Autant dire que c'est quand même un exercice qui est devenu très contraint.
29:15 Mais c'est vrai que, et je terminerai là-dessus puisque c'était le sujet,
29:20 les facéties clownesques de quelques députés ou sénateurs ne grandissent pas notre démocratie.
29:30 Et malheureusement, je connais un petit peu Thomas Porte, je l'ai déjà croisé,
29:35 je ne l'ai pas toujours trouvé d'une grande finesse et d'une grande subtilité.
29:39 Je ne suis pas complètement étonné de le retrouver dans ce genre d'imbécilité
29:44 qui effectivement n'apporte pas grand-chose, ni à la cause qu'il prétend servir,
29:49 parce qu'il est tout à fait légitime qu'il soit en lutte contre le projet du gouvernement.
29:55 Mais ce n'est pas la peine de faire de la provocation, ça ne sert à rien.
29:58 C'est juste idiot.
30:00 - Alors, Jacques-Yves, Isabelle, l'image est très choquante.
30:05 - C'est de la violence non pas politique, mais c'est de la violence vraiment symbolique.
30:09 - On a l'impression qu'il a la tête, que la tête a été coupée et qu'il a la tête sur la tête.
30:14 - Après, ce serait trop long, mais de toute façon, on sait très bien qu'avec l'avènement des réseaux sociaux et du numérique,
30:20 la formation de l'information et de l'opinion passe maintenant par des discussions
30:24 qui ne sont pas des discussions techniques.
30:26 Donc, la France insoumise, c'est très désagréable et ça desserre la démocratie,
30:30 comme le disait M.M.Salem tout à l'heure.
30:33 Mais malheureusement, pour faire un peu de reprise, on parle plus des insultes de Danouna
30:39 que de l'article 7 ou des modèles de financement alternatif d'un régime de retraite
30:45 qui aujourd'hui a un problème de natalité.
30:48 Mais voilà, c'est un débat qui malheureusement...
30:52 - Mais c'est pas propre à la France insoumise, on peut en trouver dans tous les groupes parlementaires.
30:55 Il y a des gens qui se spécialisent dans le buzz et dans des formes de provocation.
30:59 Et là, effectivement, avec les réseaux sociaux, on veut faire de l'image.
31:03 Et une image, c'est malheureux, mais on va plus parler de ça que de ce qui se passe réellement au Parlement
31:09 où en ce moment même, on débat amendement par amendement du conduit du projet.
31:13 C'est quand même triste.
31:15 - Faudrait inviter Gérald Bronner qui vous expliquerait mieux que nous tous ces aspects-là.
31:20 Mais de toute façon, tous les professeurs le disent bien.
31:22 On pensait qu'avec le numérique, on allait transformer l'ensemble des citoyens en spécialistes de la physique quantique.
31:28 Et on s'aperçoit qu'on passe notre journée à regarder des vidéos de chats malheureusement.
31:31 Tous les MOOC, tout le savoir dispensé sur Internet, tout ça est un échec total.
31:35 En fait, on répond à nos stimuli internes qui vont vers des choses qui ne sont pas des éléments rationnels
31:40 d'acquisition d'un savoir qui pourrait être bénéfique pour la société.
31:44 Et comme tout ça n'est pas régulé et que c'est difficile d'imposer une régulation
31:48 parce qu'on touche aux limites de la liberté, les politiques malheureusement tombent dans des travers.
31:53 Ils font que s'ils ne font pas ça, ils sont de moins en moins visibles, commentés et donc importants.
31:58 - Alexis Poulin ?
32:00 - Oui, c'est...
32:02 - Vous allez défendre Thomas Porte ou pas sur cette image ?
32:06 - C'est un ballon avec des photos de Dussopt et Macron dessus, ça va.
32:10 - Non, attendez, attendez.
32:12 - C'est la tête...
32:14 - Non mais il faut remettre les choses.
32:16 - La symbolique, c'est la tête de Macron qui roule.
32:22 - Non, c'est la tête qui roule.
32:24 - Et après ça finit avec des menaces.
32:26 - Non mais ça commence comme ça, c'est comme quand on accuse les jeux vidéo de tous les maux.
32:29 - Non, parce que là on a un phénomène asylé de violences symboliques.
32:32 - Franchement, on peut s'indigner de plein de trucs, mais alors un ballon avec une photo de Dussopt dessus, ça va.
32:36 - Non, c'est la perception comme dirait notre ami Jacqui Isabello, c'est la façon dont on perçoit les choses.
32:41 Moi j'ai vu une tête coupée sous le pied de quelqu'un.
32:45 - D'autant plus qu'elle s'est pas récutée.
32:47 - Est-ce que c'était utile de faire ça, si ce n'est qu'on va parler que de violences symboliques,
32:52 plutôt que de dire "l'autre violence symbolique".
32:54 Alors inversons la manœuvre.
32:56 En quoi travailler deux ans de plus est juste pour une réforme, une contre-réforme sociale ?
33:00 En quoi obliger les gens au RSA de travailler est juste et n'est pas une violence supplémentaire ?
33:06 Alors là, ok, jouons au miroir, et peut-être c'est le but de ce buzz,
33:10 et parlons de la vraie violence, celle du pouvoir, du capital qui ne veut surtout pas partager.
33:16 Et donc oui, on peut maintenant s'offusquer pour un truc pareil,
33:20 enfin on s'offusque tous les jours pour des trucs qui n'en valent pas la peine.
33:23 Là c'est clairement un député en mal de buzz qui fait ça, et ça fonctionne.
33:28 En fait vous lui rendez service, c'est ça qui est génial.
33:31 Ça ne peut que marcher.
33:32 Mais c'est la anonysation du débat public.
33:34 C'est-à-dire que tout le monde sait qu'avec un plat de nouilles et un slip,
33:38 vous aurez toujours plus de vues qu'avec un projet de loi extrêmement bien construit et argumenté.
33:43 Mais est-ce que c'est intelligent de la part du député de faire ça ?
33:48 Franchement.
33:49 Il joue avec son époque, mais ça apporte quoi comme argument contre la réforme des retraites ?
33:54 Ça n'apporte rien au débat.
33:55 C'est de la communication.
33:57 Alors Raphaël, Raphaël Amsalam.
33:58 Le premier point, c'est que M. Mélenchon hier soir était sur BFM TV,
34:03 et il a fait tout un laïus, qui était absolument nécessaire et essentiel,
34:07 sur la montée de la violence politique,
34:09 le fait que lui ou d'autres de ses élus ont reçu des menaces de main.
34:12 Et juste après, il se fait interroger sur cette photo.
34:15 On voit donc un député qui écrase la tête d'un ministre et d'un président de la République,
34:19 en disant "Est-ce que vous condamnez le geste ?"
34:21 Et là, il commence dans une séquence de mépris incroyable envers le journaliste et le présentateur,
34:25 en le rabaissant, en se moquant, etc.
34:28 Sauf qu'en fait, on ne peut pas dénoncer les conséquences dont on se rit des causes.
34:33 Donc oui, certes, ça n'est qu'un ballon.
34:35 Je suis absolument d'accord qu'il n'y a pas mort d'âme.
34:37 Mais c'est à force d'avoir ce dénigrement permanent envers les élus,
34:41 envers les représentants de la nation,
34:43 qu'on finit, après ce travail de déconstruction,
34:46 au final, sur des menaces qui sont plus sérieuses et plus graves.
34:49 Et le deuxième point qui fait que le geste de M. Porte est tout à fait déconvenu,
34:53 c'est que M. Porte est un député.
34:56 Et en tant que député, il travaille au sein d'un Parlement,
34:59 précisément à la pacification des dépas.
35:02 Non pas en étant dans des formes de compromis mous,
35:05 ou dans une forme d'apolitisme qui voudrait qu'on devrait tous se mettre d'accord,
35:09 mais dans le sens que le Parlement, du fait de ses procédures,
35:12 organise des débats qui se veulent structurés,
35:16 moins passionnés, précisément catalysant la violence de la société.
35:21 Et que si lui, donc, en tant que député,
35:23 rentre dans une dynamique de violence même symbolique,
35:27 eh bien, il déconstruit même le rôle du Parlement
35:30 qui vise précisément à catalyser, à calmer les violences internes
35:35 qui existent au sein de la société, en pacifiant un minimum le débat.
35:39 - Et puis rappelons quand même que M. Mélenchon a, je crois,
35:43 été condamné pour un acte de rébellion,
35:46 qui est une forme de violence à l'endroit de gens
35:49 qui, le week-end, défendent nos enfants, nos filles, nos fils, nos grands-mères.
35:54 Et que cette forme de violence, elle est extrêmement concrète.
35:59 Et celle-là, voilà.
36:02 Et encore une fois, je me suis dit, mais quelle admiration pour ces journalistes
36:06 qui, à un moment, devraient poser le micro en disant
36:09 "Mais vous vous moquez vraiment du monde !"
36:11 C'est-à-dire qu'ils essayent de les invectiver,
36:14 ils font des attaques ad personam,
36:17 ils s'offusquent de la délégitimisation de la vie politique
36:22 alors qu'ils passent leur temps, en fait, à brandir des symboles
36:25 qui en sont, finalement, la preuve.
36:28 Et ils s'offusquent de violence alors que lui-même a été condamné pour ça.
36:32 Et de ce point de vue-là, après, on s'étonne
36:35 que les gens manifestent des attentions politiques
36:38 pour des forces qui sont ici ou là.
36:41 Très honnêtement, c'est prendre un peu les électeurs pour des abrutis.
36:44 - Petite pause, on continue tout de suite après.
36:46 On va parler évidemment de Jean-Luc Mélenchon.
36:48 Ça fait aussi beaucoup réagir, cette intervention.
36:50 C'est dommage, il a fait deux heures sur BFM qui parlait des retraites.
36:54 Et la seule chose qu'on va retenir de sa faute, pardon,
36:58 Alexis Poulin, c'est sa dernière intervention.
37:01 On y revient dans un instant.
37:02 - De sa faute, on peut en parler.
37:04 - Avec Raphaël Hamsalem, Alexis Poulin, Alexis Bachelet et Jacqui Isabello.
37:15 On a re-regardé l'image, Alexis, pendant la pub.
37:19 Pardon, mais la façon dont l'image, dont le portrait est d'Olivier Dussopt
37:24 et d'Emmanuel Macron est collé sur le ballon,
37:26 c'est de manière à adhérer et à représenter une tête.
37:31 Et plusieurs auditeurs, en tout cas, vont dans ce sens-là.
37:34 Une auditrice me dit "le ballon, tout au contraire, révèle beaucoup de ce qui se passe.
37:37 Nous sommes entrés dans une période pré-révolutionnaire
37:40 et nous marchons vers de grands désordres".
37:42 Je vois aussi certains qui disent "allez discuter pied à pied la réforme des retraites
37:47 plutôt que de faire ce genre de clownerie".
37:50 Et on voulait parler de... Oui, vous voulez réagir ?
37:53 - Non, non, bien sûr qu'il faut discuter au sein de l'Assemblée.
37:57 On voit bien la façon dont les débats de ces derniers jours ont été plus que chaotiques.
38:02 Donc il va falloir trouver une façon de faire la loi
38:06 et de débattre de manière responsable d'une certaine façon,
38:11 mais surtout utile aux Français.
38:12 Et derrière la communication, j'espère qu'il y a un travail de fond
38:16 et je pense qu'il y a un travail de fond, heureusement.
38:18 Donc c'est pour ça qu'il ne faut pas s'arrêter simplement à des actions de provoque.
38:23 - On parle plus généralement de la violence.
38:26 Je vous propose de réécouter Jean-Luc Mélenchon hier soir, qui était invité de BFM TV
38:31 et c'est Maxime Jouytec qui lui posait la question
38:34 de la présence d'Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale.
38:38 Écoutez la réponse de Jean-Luc Mélenchon.
38:40 - Je n'ai qu'une chose à dire. La loi s'applique.
38:42 Elle s'est appliquée à lui. Il a purgé sa peine.
38:45 Il est en train de la purger. Maintenant ça suffit.
38:47 Foutez-lui la paix. Ce que vous faites est moralement répugnant.
38:51 Vous auriez pu me prévenir. Vous ne l'avez pas fait.
38:53 Exprès. Parce qu'il y a chez vous une jouissance sadique,
38:56 avoir des gens souffrir. Vous aimez ça.
38:58 - Non monsieur Mélenchon. - Si monsieur.
38:59 - Pas du tout. - Sinon vous n'auriez pas une séquence plus brève.
39:01 - Pas du tout monsieur. - Alors je vous reconnais tel que vous êtes.
39:03 Pour faire du buzz, vous êtes prêt à n'importe quoi.
39:05 - Non monsieur. - Et la scène que nous venons de vivre, je suppose,
39:08 sera le moment clé d'une émission que je croyais consacrée aux retraites.
39:12 Je regrette de vous avoir fait confiance.
39:14 Vous êtes des gens sans principe, sans foi ni loi.
39:16 - Pas du tout. - Allez. Bonsoir tout le monde.
39:18 - Vous saviez très bien que c'était dans l'actualité de ce jour.
39:20 Restez là monsieur Mélenchon. Vous ne pouvez pas partir comme ça.
39:22 Bon. Voilà. C'est la fin de cette émission.
39:24 - Voilà. Moi ce que j'ai aimé, c'est la phrase de Jean-Luc Mélenchon
39:28 qui a dit "vous ne m'aviez pas prévenu".
39:30 Alors oui. En amont...
39:32 - Ça s'appelle le travail journalistique.
39:34 - Non mais en amont... Effectivement qu'il y a des discussions
39:36 quand on reçoit un invité politique en disant
39:38 "on va évoquer ça, ça, ça et ça".
39:40 Maintenant, le journaliste a toute l'attitude
39:42 d'évoquer d'autres sujets.
39:44 Et surtout, il est en train de reprocher à BFM et aux journalistes
39:50 de faire son travail en quelque sorte.
39:54 Et le buzz, il savait très bien en faisant ça
39:56 que ça ferait le buzz. Je ne sais pas qui veut...
39:58 Raphaël Amsalem ?
40:00 - Non mais malheureusement, monsieur Mélenchon
40:02 cultive une certaine tradition de mépris journalistique.
40:06 Non seulement dans cette séquence
40:08 où il a invectivé le présentateur
40:10 avec un niveau d'édein, d'impolitesse aussi
40:16 qui est absolument condamnable pour un ancien candidat
40:20 à la présidence de la République
40:22 parce que c'est quelqu'un qui aspire aux plus grandes fonctions
40:24 et qu'il perde ses nerfs de cette façon,
40:26 c'est tout à fait dommageable.
40:28 Mais surtout, ça n'est pas la première fois
40:30 que monsieur Mélenchon montre qu'il y a une forme d'aigreur
40:34 chez lui à l'égard des questions qui le dérangent,
40:38 des questions qui ne lui plaisent pas.
40:40 Et c'est tout à fait dommageable
40:42 quand de l'autre côté, on milite de façon aussi forte
40:46 pour la liberté d'expression de la presse.
40:48 Je pense que là aussi, il faut montrer l'exemple.
40:51 Et ce n'est pas toujours le cas du côté de monsieur Mélenchon.
40:53 - Bon, Jacques-Yves, vous êtes à nous.
40:55 - Il faut expliquer aux gens que Jean-Luc Mélenchon
40:57 est le champion de la manipulation rhétorique.
40:59 C'est-à-dire que toutes ces techniques qu'il utilise
41:01 sont des techniques qui ont été théorisées, expliquées,
41:05 auxquelles certains hommes politiques sont formés.
41:08 Et là, principalement, il utilise ce qu'on appelle
41:11 le retournement des stigmates.
41:13 C'est-à-dire qu'on lui dit qu'un homme politique
41:15 qui a frappé sa femme, c'est un bon exemple
41:18 pour proposer d'aller au pouvoir.
41:21 Et lui, finalement, vous accuse d'exercer
41:24 votre liberté d'expression et votre liberté d'éditorialiste
41:27 en tant que journaliste.
41:29 Deuxième question. Quand on lui demande de commenter
41:31 cette photo, un parlementaire dont il est, on va dire,
41:34 le chef même s'il le récuse.
41:36 Je ne sais pas par qui est payé ce monsieur
41:38 ou par qui sont payés son déplacement.
41:40 Il faudrait que je lui envoie mon expert comptable
41:42 pour qu'on s'aperçoive que la comptabilité ne ment jamais.
41:44 Je parle de Mélenchon. Quand il nous dit qu'il n'est pas chef d'un parti,
41:46 qui paye ses déplacements ? C'est sans doute pas sa cousine.
41:48 On lui demande de commenter quelque chose
41:50 qui a été fait au titre de député.
41:53 Et là, plutôt que de commenter le fait politique,
41:56 la symbolique, il décide d'attaquer
41:58 impersonnel le journaliste.
42:00 Pareil, encore une fois, de dire aux Français
42:02 que ce n'est pas le sujet.
42:04 Le sujet, c'est de dire "répondez à la manière
42:06 dont vous contestez le débat sur la retraite".
42:08 Et est-ce que l'exemple de M. Katniss,
42:10 pour les gens qui votent pour vous, pour les jeunes femmes
42:12 qui sont très nombreuses dans les facultés ou ailleurs
42:14 et qui sont investies sur les terrains
42:16 au titre de LFI, est-ce que c'est un bon exemple ?
42:18 Et donc, il utilise des techniques de manipulation rhétorique
42:21 pour aller ailleurs. Il faut le dire aux gens.
42:23 A fortiori, son parti politique a voulu se poser
42:27 comme étant à la pointe de la morale,
42:30 de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
42:33 Donc, ça me semble une question tout à fait légitime.
42:37 Et d'autant plus que, et je terminerai juste sur ça,
42:40 qu'on a vu cette séquence qui a été dénoncée
42:43 par des personnes au sein du groupe de l'ANUPS,
42:46 où M. Katniss a été applaudi lors de son intervention
42:49 à l'Assemblée nationale.
42:51 Non seulement Mme Rousseau et d'autres sont sortis,
42:54 mais j'ai même vu une responsable, je crois parisienne
42:57 ou nationale d'Europe Écologie Les Verts, sur RTL,
43:01 qui a dénoncé justement cette intervention d'Adrien Kamenos.
43:05 - Alors, moi je vais avoir un point de vue différent,
43:09 non pas sur le fond, mais sur la forme.
43:11 Je pense que, contrairement à ce que dit Jacqui,
43:15 c'est un moment de sincérité de Mélenchon.
43:18 Il y a un côté rhétorique, mais bon, c'est un homme politique,
43:21 c'est un professionnel.
43:23 Mais là, je pense justement qu'il sort de ses gonds,
43:26 au sens où son amitié pour Adrien Katniss
43:30 le rend, le met en colère,
43:33 par rapport à la question du journaliste,
43:35 parce que depuis le début de la séquence,
43:37 on voit qu'il y a une perte totale de lucidité
43:40 de Jean-Luc Mélenchon et de certains responsables
43:42 de la France Insoumise sur cette situation.
43:45 Il est évident que la manière dont M. Katniss
43:49 s'est auto-absous et a organisé son retour médiatique
43:54 au lendemain de sa condamnation,
43:56 je ne peux pas croire d'ailleurs que ça ne soit pas organisé
43:59 avec certains responsables de la LFI,
44:01 est purement indécent et même une tragédie,
44:05 quelque part, pour ce mouvement politique,
44:07 parce que ça vient, comme l'a dit Jacqui,
44:09 à un rebrousse-poêle, si je puis dire,
44:12 ça prend un rebrousse-poêle des milliers de militants
44:15 et même d'électeurs de ce mouvement
44:17 qui pensaient que sur cette question
44:19 des violences sexistes, des violences faites aux femmes,
44:21 des violences sexuelles,
44:23 il y avait un parti qui défendrait la ligne
44:25 de manière absolue et qui n'avait pas d'ambiguïté.
44:29 Là, ça crée une énorme ambiguïté, c'est évident.
44:32 Je ne comprends même pas d'ailleurs
44:34 que des gens de ce niveau-là puissent s'étonner,
44:36 s'offusquer, etc.
44:38 Donc là, effectivement, c'est un moment de vérité
44:40 parce que Jean-Luc Mélenchon est réellement ulcéré
44:43 par la question, parce qu'il défend son ami.
44:45 Mais le problème de Jean-Luc Mélenchon,
44:47 c'est que même s'il n'a plus de mandat,
44:49 il n'est pas simplement l'ami d'Adrien Quatennens,
44:51 il est aussi un responsable politique.
44:53 Et à ce titre-là, il aurait dû dire à M. Quatennens
44:55 un certain nombre de choses, de vérité,
44:57 et en tout cas le pousser à se mettre en retrait
44:59 durablement de la vie politique,
45:01 parce que ça nuit à tous les autres combats.
45:04 Et je comprends d'ailleurs que ça crée des troubles
45:06 dans la NUPES, ça crée d'abord des troubles
45:08 pour les Français Insoumises, puisqu'il y a beaucoup
45:10 d'élus de France Insoumise qui n'étaient pas d'accord
45:12 avec cette manière de faire, et évidemment
45:14 les autres parties non plus.
45:16 Donc au moment où on a un combat à mener
45:18 et où il faut au contraire être dans l'unité,
45:20 ça crée des troubles et des dissensions
45:22 et c'est vraiment pas une bonne chose.
45:24 - Lui il reproche un acharnement, mais c'est quand même
45:26 le comportement qu'a eu LFI et la NUPES
45:28 à propos de Gérald Darmanin,
45:30 à propos d'Oméa Abad.
45:32 - Mais on le sait, on veut être intransigeant.
45:34 Mais quand on veut être intransigeant
45:36 avec ses amis, il faut être aussi intransigeant avec ses amis.
45:38 Parce que sinon on n'a plus aucune crédibilité.
45:40 - Et soulignons l'attitude de M. Bayou,
45:42 qui lui-même a été mis en accusation
45:44 sur des bases
45:46 qui ne sont absolument pas solides
45:48 et qui a décidé de manière assez responsable,
45:50 je ne suis pas forcément toujours
45:52 spécialement un de ses défenseurs,
45:54 mais de manière assez responsable, a dit
45:56 "je vais apaiser le débat, je vais me mettre un petit peu en retrait"
45:58 alors que les bases juridiques
46:00 concernant M. Bayou
46:02 ne sont pas du tout les mêmes.
46:04 Donc on a vraiment
46:06 deux cas d'espèces qu'on peut comparer
46:08 et on s'aperçoit là-dessus que la LFI
46:10 est dans un discours mensonger
46:12 qui est très éloquent.
46:14 - Alexis Poulin ?
46:16 - Je ne dirais pas un discours mensonger, puisque
46:18 Katniss a été mis en marge du groupe, il est non inscrit
46:20 pendant 4 mois, qu'il a été
46:22 condamné, qu'il s'est mis en retrait
46:24 aussi, donc il est revenu longtemps après
46:26 cette affaire, mais c'est sûr que c'est une tragédie
46:28 parce que c'est un thème phare
46:30 de la France Insoumise, parce que ça divise
46:32 y compris au sein des
46:34 rangs militants et des
46:36 autres structures du mouvement
46:38 et c'est vrai que là, il n'y a pas eu
46:40 finalement d'accord
46:42 ou d'une mise
46:44 sur le tapis de ce qui était
46:46 en jeu, c'est-à-dire la crédibilité,
46:48 le long terme, parce que
46:50 la politique, c'est des parcours
46:52 personnels, c'est des amitiés, c'est
46:54 aussi beaucoup de passion et
46:56 c'est ce qu'on a vu hier. Et effectivement,
46:58 la question qui se pose, c'est
47:00 Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui dans le mouvement de la France Insoumise.
47:02 On ne voit que lui,
47:04 et il n'est pas élu, pourquoi c'est lui
47:06 qui parle, pourquoi c'est lui qui est partout invité
47:08 pour faire des grandes interviews sur
47:10 la réforme des retraites, etc. Moi, je serais à
47:12 la France Insoumise et député aujourd'hui, je me poserais
47:14 des questions sur mon rôle,
47:16 à quoi je sers, pourquoi
47:18 finalement on en est là. Donc là,
47:20 il y a une autre grande question
47:22 sur l'après Mélenchon.
47:24 Alors bien sûr, on est bon par, mais
47:26 l'après Mélenchon, visiblement c'est un tabou.
47:28 Aujourd'hui, qu'est-ce qui va se passer
47:30 au sein de la France Insoumise et au sein de la
47:32 NUPES lors des européennes,
47:34 bien sûr, prochaine échéance électorale, mais surtout
47:36 2027, qui va
47:38 se préparer très rapidement
47:40 compte tenu des débats et compte tenu aussi
47:42 de l'importance des débats pour la structuration
47:44 de la gauche. La réforme des retraites, il faut rappeler,
47:46 la mobilisation aujourd'hui, elle est
47:48 aussi importante pour la gauche que pour
47:50 le quinquennat d'Emmanuel Macron. C'est
47:52 vraiment quelque chose de structurant pour la suite
47:54 de la vie politique française. Donc voilà,
47:56 ce sont des questions qui n'ont pas trouvé de réponse
47:58 aujourd'hui. Et c'est vrai que sur
48:00 l'affaire Catnins, la justice est
48:02 passée, le parti a
48:04 choisi en faisant beaucoup de déçus.
48:06 La suite, on verra si c'était
48:08 un bon ou un mauvais choix. De toute façon,
48:10 cette question ne peut être que taboue, puisque
48:12 la France Insoumise, à l'instar des autres
48:14 grands mouvements politiques qui
48:16 réussissent à faire un vrai score électoral,
48:18 aujourd'hui, ce sont des
48:20 mouvements verticaux qui sont fondés
48:22 sur un nom, une figure,
48:24 une voix, une éloquence.
48:26 Et qu'en ce sens, Mélenchon, qui en
48:28 plus est, assez objectivement,
48:30 un tribun de talent,
48:32 pour trouver la figure qui va
48:34 incarner justement cette verticalité pour
48:36 les suites, c'est effectivement
48:38 pas une bonne affaire. - Et quelle est la
48:40 vérité de l'engagement
48:42 de LFI sur des sujets
48:44 comme ces sujets-là ?
48:46 Quelle est la vérité quand on voit que
48:48 on peut faire un truc, on peut être
48:50 condamné et on peut revenir ? Est-ce qu'on imaginerait
48:52 qu'un entraîneur de patinage artistique
48:54 qui aurait été condamné pour un truc, serait
48:56 condamné, et puis après une fois qu'il aurait purgé sa peine,
48:58 il pourrait devenir entraîneur ? Non, il ne
49:00 pourrait pas le faire. - C'est la question du
49:02 quasi-social. - Ils ont un rôle d'exemplarité
49:04 qui est absolument essentiel
49:06 et qui est essentiel pour notre démocratie.
49:08 Et là, c'est de constater que ça n'est
49:10 pas le cas. - C'est fini pour aujourd'hui. Merci
49:12 à tous les quatre et on se retrouve
49:14 nous dans un instant pour
49:16 l'émission Média avec Supernanny.

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