• il y a 7 mois
Mettez vous d'accord avec Alex Darmon, journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis, auteur du documentaire "Le ministre qui ne devait pas l'être », Matthieu Baccialone, communicant, président de M2B Conseil, Jonas Haddad, avocat et Jérôme Dubus, membre du pôle idées d'Horizons

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-04-02##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio, le 10h30, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
00:05 - Allez, après la chelche, les choses sérieuses reprennent, quoique...
00:10 - Bien sûr ! - C'est très sérieux, oui !
00:12 Je peux dire, Jonas, à date que vous avez fait une photo...
00:15 - Je suis le champion du monde de la chenille !
00:17 - Vous êtes champion du monde, vous avez participé à Rouen,
00:19 puisque c'est là que ça a commencé, voilà !
00:21 Je vais vous présenter comme ça, maintenant !
00:23 Je sais pas ce que l'Arkom dira...
00:24 - Le roi de la chenille !
00:25 - Champion du monde de la chelche !
00:27 Vous êtes, outre ce champion du monde, vous êtes également avocat, bonjour !
00:33 Jérôme Dubu, non, la cheche, ça vous dit rien !
00:35 - On le suit, pourquoi pas, avec Jonas, on va faire la cheche !
00:38 - Membre du Pôle idée d'horizon, je vous propose qu'on sorte en cheche, tout à l'heure !
00:42 Alexard, mon journaliste politique, on peut toujours voir votre documentaire
00:46 sur le replay de France 5, le ministre qui ne devait pas l'être,
00:50 qui est consacré au ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti,
00:54 et également, on peut vous retrouver sur votre chaîne YouTube, Les Indécis,
00:58 et Mathieu Bacchialone, bonjour, vous êtes communicant et président de M2B Conseil.
01:04 On va parler du cannabis, on va parler de la réglementation,
01:08 des jours de carence, des arrêts maladie, le gouvernement veut les augmenter.
01:13 9 Français sur 10 pensent que l'insécurité a progressé,
01:16 et puis hôtellerie, restauration, 200 000 saisonniers manquent à l'appel.
01:20 C'est vrai qu'avec le SMIC, quand on doit se loger,
01:22 et que ça coûte plus de 1000 euros et plus quand on est dans les stations touristiques,
01:28 ça devient compliqué.
01:30 On va commencer avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:34 Donc, peut-être qu'on va commencer avec vous, Alex.
01:38 C'est un coup de gueule qui concerne Emmerich Caron.
01:41 - Oui, c'est un coup de gueule qui concerne Emmerich Caron,
01:43 qui annonce qu'il va organiser une projection d'un film
01:48 sur ce qui se passe en ce moment à Gaza,
01:52 pour montrer les atrocités commises par l'armée israélienne,
01:55 et pour répondre, entre guillemets, au film qui a été diffusé à l'Assemblée nationale
02:00 à la suite du dérame et des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre dernier.
02:07 Et donc, on a l'impression qu'on est dans un match de foot, vous savez,
02:10 qu'Emmerich Caron a besoin de montrer les atrocités qui se passent à Gaza.
02:14 Moi, je ne nie pas du tout le fait que ce qui se passe à Gaza est terrible
02:18 et qu'on a envie que ça s'arrête, mais on est dans une guerre, en fait.
02:21 Et malheureusement, ce qui s'est passé le 7 octobre, ce sont des pogroms.
02:25 Ça n'a pas été diffusé le lendemain.
02:28 Il y a eu du temps, il y a eu l'émotion.
02:30 Et là, il parle de faire un travail journalistique
02:33 en faisant appel à une équipe arabophone pour monter ce film-là.
02:39 Il demande au président du groupe d'amitié France-Palestine
02:43 d'organiser cette projection à l'Assemblée nationale.
02:46 Et il dit que si ce n'est pas fait, il le fera de lui-même.
02:49 Moi, j'ai un peu de mal avec ça, parce que vous savez,
02:52 quand même, Emmerich Caron, comme d'autres députés de la France insoumise,
02:55 ce sont quand même eux qui, le 17 octobre dernier,
02:58 sur l'hôpital Al-Ali, avaient tout de suite dit que c'était de la faute des Israéliens,
03:02 que c'était une frappe qui avait mal tourné.
03:05 Or, on sait aujourd'hui, par les Américains, par différentes associations ONG,
03:09 que c'était une frappe de roquette qui avait mal tourné de la part du Hamas.
03:12 Donc, si c'est un film avec des fake news et que du sensationnalisme,
03:16 que veut faire Emmerich Caron, je suis contre.
03:18 En revanche, s'il est objectif et qu'il montre, effectivement,
03:22 il y a sans doute eu des erreurs de la part de l'armée israélienne et de Sahal,
03:25 dans une guerre, je le répète,
03:27 mais s'il montre toutes ces images-là, et qu'il montre aussi en parallèle
03:29 tout ce que le Hamas fait subir à la population palestinienne et au Gazaoui,
03:34 le film peut être intéressant.
03:35 Maintenant, je ne suis pas sûr que ce soit à la place de l'Assemblée nationale
03:37 et aux députés français de regarder ça.
03:40 C'est de l'opportunisme politique, c'est un deux poids, deux mesures,
03:43 comme on a l'habitude malheureusement avec ces gens de ce parti.
03:46 Je vous avoue que ça me met très mal à l'aise ce matin.
03:48 - Toutes, enfin, oui. Jérôme Nébier ?
03:51 - Oui, écoutez, on sait que l'EFI a choisi son camp dans cette affaire
03:55 depuis le début du conflit et même bien avant le conflit.
03:58 On sait qu'ils sont pro-palestiniens, qu'ils ont du mal à mal fou
04:04 à considérer que le Hamas était une organisation terroriste.
04:07 Ils l'ont d'ailleurs démenti, ils ont dit le contraire.
04:11 Ils étaient exactement sur la même ligne que M. Erdogan
04:13 qui vient de se prendre une veste au municipal en Turquie.
04:16 Et moi, je m'en félicite, puisque Erdogan et l'EFI disaient
04:20 qu'au fond, le Hamas n'était pas une organisation terroriste,
04:23 c'était une organisation de partisans, un peu comme nos résistants en 39-40,
04:30 bon, en 39-45. Donc la comparaison était épouvantable.
04:35 Donc qu'ils fassent ça et qu'ils montrent des vraies images,
04:38 moi je ne suis pas contre qu'ils le fassent dans le cadre de l'Assemblée nationale.
04:41 Je ne sais pas, il a demandé l'autorisation, je ne sais pas si ça lui sera privé.
04:45 Pour le moment, encore pour lui, du côté du député Rahm.
04:47 Mais si c'est pour faire un instrument de propagande, c'est non.
04:51 On a l'impression que c'est un contraint balle au sang,
04:52 vous voyez, c'est un contraint dans l'horreur.
04:54 C'est ça.
04:55 C'est un peu pénible.
04:57 Situation compliquée.
04:58 Un peu pénible.
04:59 Chaunasse.
05:00 Oui, c'est analysé par rapport aussi à la présence de Rima Hassan
05:03 sur leur liste aux européennes, c'est-à-dire qu'en gros,
05:05 ils n'hésitent plus d'ailleurs, ils en ont fait l'égérie de leurs campagnes européennes.
05:10 Ils ont pris quelqu'un quand même qui a eu les propos incroyables
05:15 de dire qu'elle légitimait totalement l'action du Hamas le 7 octobre.
05:19 Donc c'est-à-dire que là, on est dans une forme,
05:22 alors c'est ça qui m'embête parce qu'il y a la volonté de la part d'Emmery Caron
05:26 d'importer le conflit ici, en France,
05:28 puisque c'est les mêmes qui disent qu'il ne faut jamais importer le conflit
05:29 mais qu'ils l'importent.
05:30 Il y a une forme de collaboration, moi je trouve,
05:34 avec des mouvements qui sont terroristes.
05:38 Quand vous avez sur votre liste en place éligible Mme Hassan
05:41 qui dit que l'action du Hamas est légitime,
05:44 ça veut donc dire qu'ils soutiennent ce qui s'est passé.
05:47 C'est même plus que Erdogan,
05:50 ils sont alignés sur les positions iraniennes.
05:52 On a dans notre pays un parti qui fait quand même,
05:56 lorsqu'ils étaient avec Nibs, des dizaines de pourcents
05:59 qui valorisent des mouvements terroristes.
06:01 Il faut que les gens en prennent conscience.
06:04 Deuxièmement, et j'ai vu souvent cette phrase-là circuler sur Twitter,
06:09 mais c'est vrai que pour Emery Caron,
06:10 on a l'impression que la vie d'un moustique
06:12 est beaucoup plus précieuse que la vie d'un Israélien.
06:14 C'est terrible, parce qu'en gros,
06:16 il nie totalement ce qui s'est passé le 7 octobre,
06:19 et c'est le premier à faire des bouquins sur l'animalisme,
06:23 comment il ne faut pas torturer les animaux, etc.
06:25 C'est sa vision, il a raison, et elle s'en offusquait,
06:28 mais des femmes éventrées, des gens qui sont encore otages,
06:32 aucun mot pour eux, ça me choque.
06:35 On marque une pause, c'est l'heure du journal,
06:37 et on se retrouve dans un instant. A tout de suite.
06:39 Sud Radio.
06:40 C'est Céline Alonso, 900 000 merci.
06:43 Vous êtes 900 000 à nous suivre sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
06:47 Merci à vous, merci pour votre fidélité.
06:49 Sud Radio, parlons vrai.
06:51 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord.
06:56 Valérie Experts.
06:57 Et on est avec vous pour commenter l'actualité avec Alex Darman,
07:01 journaliste politique, on vous retrouve sur votre chaîne YouTube Les Indécis,
07:04 et puis également votre documentaire qui est toujours visible sur le replay de France 5,
07:10 le ministre qui ne devait pas l'être, qui est consacré à Eric Dupond-Moretti.
07:14 Mathieu Paceallone, on dit bien comme ça ?
07:17 C'est bien.
07:18 Communicant et président de M2B Conseil,
07:20 Jonas Haddad, vous êtes avocat et recordman de la chenille,
07:24 et mondial.
07:26 Et Jérôme Dubu, vous êtes membre du pôle Idées d'Horizon.
07:30 C'est mieux que la chenille.
07:32 On va parler de cannabis, on va parler des jours de carence, des arrêts maladie,
07:36 des français qui estiment que la sécurité a progressé.
07:40 Bref, beaucoup de sujets avec vous.
07:42 On va continuer notre tournotable.
07:44 Jérôme Dubu, vous vouliez revenir ?
07:46 Un coup de gueule sur l'ingérence russe sur les parlements,
07:49 enfin une partie des certains parlementaires européens.
07:52 On a appris ça par le gouvernement tchèque la semaine dernière.
07:56 Pour le moment, on n'a pas de noms.
07:58 Ça a été confirmé après par le Premier ministre belge,
08:00 qui lors d'une intervention a effectivement indiqué
08:04 que certains parlementaires via Voice of Europe
08:08 avaient été plus ou moins corrompus pour défendre la position russe sur l'Ukraine.
08:14 Et le gouvernement polonais, par l'intermédiaire de son contre-espionnage,
08:20 a effectivement procédé à des perquisitions,
08:23 sur un certain nombre de députés européens polonais.
08:26 On ne sait pas évidemment le résultat de la déperquisition,
08:29 mais tout ceci prend une tournure assez nauséabonde.
08:33 Alors le 10 avril seulement, le Parlement européen va se réunir
08:39 pour débattre de cette affaire.
08:42 Mais vous pensez bien qu'entre la semaine dernière et le 10 avril,
08:46 un certain nombre de preuves vont disparaître.
08:52 Alors moi je trouve ça, c'est un coup de gueule à la fois
08:55 contre l'ingérence russe chez les parlementaires européens.
08:59 Alors on avait déjà eu le Qatar il y a 15 mois, maintenant on a la Russie.
09:02 Et puis le manque de réaction, un coup de gueule contre le manque de réaction immédiat
09:06 de la part du Parlement européen.
09:08 Parce que vous pensez bien que pendant trois semaines,
09:11 tout ceci va évoluer, et va évoluer dans la disparition des preuves.
09:15 C'est absolument évident.
09:17 Même si le contre-espionnage polonais a été très réactif,
09:19 les autres ont l'impression qu'ils sont en train de dormir.
09:22 Alors que l'affaire est extrêmement grave.
09:24 Les Tchèques ont les preuves, non ?
09:26 Je ne sais pas, écoutez, moi je ne suis pas dans l'affaire, j'espère que oui.
09:29 Mais est-ce que ça sera suffisant ? Est-ce que c'est un certain nombre de preuves ?
09:32 Bref, on aimerait avoir les noms maintenant de ces députés,
09:36 qui vont peut-être se représenter.
09:38 On aimerait avoir les noms, surtout à quelques semaines des européennes.
09:41 Je sais que les européennes ne passionnent personne,
09:43 la campagne n'existe pas, mais c'est effectivement une thématique
09:47 qui pourrait être intéressante pour savoir,
09:50 pour que les Français, et au-delà de ça, les Européens,
09:53 puissent choisir en toute connaissance de cause.
09:55 Ce n'est quand même pas pareil quand on va voter pour quelqu'un
09:57 et qu'on sait qu'il est sous ingérence d'une puissance étrangère.
09:59 Oui, Jonas, Adad ?
10:00 Vous avez raison de souligner ça, Jérôme,
10:02 et d'ailleurs on pourrait en dire de même concernant les socialistes européens,
10:05 puisque ça n'a pas fait si grand bruit que ça.
10:08 On a quand même retrouvé chez une des leaders du socialisme européen,
10:12 Kayleigh, des sacs de cash provenant d'autres pays.
10:16 Moi je n'ai pas entendu, par exemple, M. Glucksmann s'exprimer
10:19 sur les pots de vin, la claire, perçus, vérifiés, avérés,
10:24 qui ont été perçus par ses collègues.
10:26 Est-ce que c'est aujourd'hui ça qui a vocation à être une des grandes forces politiques ?
10:31 Parce qu'il y a deux grandes forces politiques à l'Europe,
10:33 il y a le PPE, le parti de droite, et les socialistes.
10:36 Est-ce que c'est ça qui a vocation à continuer à avoir des sièges ?
10:39 Je ne sais pas, il faudrait poser la question aux socialistes français.
10:42 Il faut faire attention, parce que dans cette affaire,
10:45 visiblement, il y a un certain nombre de pays qui sont cités,
10:48 notamment plutôt les pays du nord et de l'est.
10:50 Les hongrois, les polonais, les français, les allemands, les hollandais,
10:55 qui sembleraient être dans la tourmente.
10:57 Et puis, méfions-nous de ce qui pourrait se passer
11:00 chez un certain nombre de partis politiques.
11:03 Le tropisme russe, on le connaît, il n'est pas nouveau en France,
11:07 il y a toujours eu un parti russe en France qui s'assume.
11:10 Il est un peu plus discret actuellement.
11:12 Est-ce que c'est de cette tendance-là dont on parle ?
11:14 Moi, je ne sais pas, je n'accuse pas, je n'ai aucune preuve.
11:17 Mais faisons attention.
11:20 Alex, Armand ?
11:21 Je ne connais pas assez l'affaire pour pouvoir me prononcer dessus,
11:23 mais ce que je trouve quand même dramatique,
11:25 c'est que le 9 juin prochain, dans un peu plus de deux mois,
11:27 vous avez des élections européennes,
11:29 et que dès qu'on parle de l'Europe en ce moment,
11:31 et du pouvoir politique européen,
11:33 on n'en parle que pour les procès, que pour des affaires judiciaires.
11:36 Que de ma façon négative, vous aurez en septembre prochain
11:39 le Rassemblement national qui va être jugé,
11:42 alors pas pour la même histoire,
11:44 pour une histoire d'emploi fictif.
11:46 Non mais c'est quand même important.
11:48 Vous voyez, il y a quelques semaines, il y a le Modem qui a été pareil, jugé.
11:52 François Bayrou a été "blanchi", mais ça va se poursuivre.
11:57 Ce que je veux vous dire par là...
11:58 Ce n'est pas blanchi, c'est un non-lieu.
12:00 Non-lieu, pardon, vous avez raison, non-lieu.
12:02 Mais ça va se poursuivre, puisqu'il y a eu appel.
12:04 Ce que je trouve quand même terrible, c'est qu'en vérité,
12:06 il semble y avoir un problème de gouvernance au sein de l'Europe.
12:09 C'est-à-dire qu'on n'arrive pas à contrôler ce qui s'y passe directement,
12:13 et dès qu'on parle de l'Europe et des députés européens,
12:16 c'est pour dire que c'est mal contrôlé, que c'est mal régulé.
12:20 Ça pose quand même des questions sur l'institution même européenne.
12:23 Trois semaines pour réagir entre le moment où le gouvernement tchèque dit
12:26 "attention, il s'est passé des choses"
12:28 et le moment où le Parlement va se réunir pour en débattre,
12:31 c'est quand même hallucinant.
12:32 C'est ce que je voulais dire, vu qu'il y a un souci.
12:34 - On va passer au coup de gueule de Mathieu.
12:39 - Le coup de gueule, c'est sur l'AGIRC-ARCO.
12:43 Cet acronyme un peu obscur et abscond se cache en réalité
12:48 derrière la Caisse de retraite complémentaire des salariés du secteur privé.
12:51 Donc ça représente beaucoup de monde,
12:53 et ça représente aussi et surtout beaucoup d'argent.
12:56 Puisqu'on chiffre à 78 milliards d'euros les réserves de l'AGIRC-ARCO,
13:01 et ce chiffre est avant tout le résultat de la bonne gestion de cette caisse
13:07 par les partenaires sociaux, c'est-à-dire à la fois,
13:12 ce qui est rare, pour le souligner quand ça fonctionne,
13:14 le patronat et les syndicats.
13:16 Vous savez, les partenaires sociaux, ce sont ces corps intermédiaires
13:20 un petit peu ringards que le Nouveau Monde triomphant ne voulait plus traiter.
13:24 Mais donc aujourd'hui, voilà que l'État veut faire main basse
13:30 sur les réserves de ce régime fort bien géré
13:33 pour essayer d'éponger le déficit, lui, abyssal du régime général.
13:39 On avait vu il y a déjà quelques années,
13:43 ça n'avait sûrement pas échappé à Jonas,
13:45 que la caisse des avocats qui est extrêmement bien gérée
13:49 avait aussi fait l'objet des convoitises de la part du pouvoir public.
13:53 Et donc on se demande pourquoi ce qui fonctionne bien dans ce pays,
13:59 l'État veut y mettre son nez.
14:02 Alors on parle d'une ponction de 300 millions d'euros par an pour commencer,
14:05 qui est quand même l'argent des salariés du secteur privé.
14:08 - Et ils peuvent le faire. - Et ils peuvent le faire.
14:10 - Pourquoi ? Ça semble logique, non ?
14:12 - Pourquoi ? Non mais on comprend la logique.
14:14 - On comprend. - Il faut trouver de l'argent.
14:16 - Exactement. Et ce qui marche, on va aller le récupérer.
14:20 - Mais je ne dis pas que c'est bien. - Non, mais de deux choses.
14:23 Une, soit on dit finalement la gestion de la protection sociale, c'est l'État,
14:28 et à ce moment-là on étatise tout, on ne laisse pas ça aux partenaires sociaux.
14:32 Moi je suis contre l'étatisation de la protection sociale.
14:35 Soit on dit à ce moment-là les partenaires sociaux ont bien géré,
14:38 et pour l'AGIR Carco c'est le cas,
14:40 mais il y a d'autres instances où c'est bien géré.
14:44 Action Logement s'est très bien géré et nous on est ponctionnés tous les ans
14:47 pour une ponction dont on ne sait pas très bien à quoi ça sert.
14:50 Donc il y a deux solutions. On étatise tout, bon ok, c'est un choix,
14:54 et à ce moment-là les bénéfices reviennent à l'État et les pertes aussi.
14:57 Mais on ne fait pas entre les deux.
15:00 On ne ponctionne pas quand ça va mal,
15:02 ce qui de fait implique pour l'État de moindres économies.
15:06 Donc ça, ça ne va pas.
15:08 - On va marquer une pause, on se retrouve dans un instant
15:10 avec votre coup de cœur Jonas Haddad,
15:12 et puis mon coup de gueule qui est le même que celui d'hier
15:15 sur le traitement de l'affaire du petit Émile.
15:17 A tout de suite.
15:18 - On va parler de l'opération PlaceNet avec vous Jonas Haddad,
15:41 un mot encore, puisque visiblement les chaînes d'info,
15:44 les BFM, pardon, ne vont pas donner des leçons,
15:47 mais je peux exprimer en tant que citoyenne mon agacement,
15:50 enfin mon agacement et mon...
15:54 Je dois dire que je suis très choquée par la façon
15:58 dont est traitée cette affaire non-stop.
16:01 Vous vouliez aussi peut-être en parler Mathieu.
16:04 - J'avais hésité pour mon coup de gueule,
16:05 effectivement je suis d'accord avec vous Valérie.
16:06 - Onze heures et demie d'antenne.
16:08 - Pour meubler avec des experts, certaines fois un peu obscurs,
16:12 parler d'une affaire qui en plus touche la famille,
16:15 il y a une enquête qui est en cours.
16:16 - T'es un petit garçon de deux ans.
16:17 - T'es un petit garçon de deux ans et toute l'émotion que ça peut recouvrir.
16:20 La quête de l'audience, certes les chaînes sont là pour faire de l'audience,
16:23 on n'est pas naïfs, mais je trouvais que c'était effectivement un peu indécent.
16:27 Quand on compare d'ailleurs aux autres chaînes,
16:28 parce qu'on a vu qu'il y avait onze heures sur BFM,
16:30 je crois CNews en a fait six et LCI en a fait trois,
16:32 t'es peut-être pas obligé de passer en édition spéciale et de...
16:35 - Supprimer la pub.
16:36 - Supprimer la pub et parler que de ce sujet unique pendant onze heures.
16:39 - Et de tirer par tous les bouts.
16:41 Il y a eu quand même un spécialiste fauconnier qui est venu expliquer le trajet des buses
16:46 pour voir si les buses et les vautours avaient pu venir manger les restes.
16:51 Enfin pardon de parler comme ça, moi qui m'indigne de la façon dont on parle de ce petit garçon.
16:55 Mais enfin on a eu ça et j'ai entendu hier une journaliste,
16:58 là cette fois-ci c'est sur CNews,
17:00 qui s'interrogeait sur le silence des parents.
17:03 Mais bon sang, personne n'est obligé d'aller sur CNews ou sur BFM ou sur LCI s'exprimer.
17:09 Sur ces parents qui sont dans la dignité la plus totale.
17:12 - Tu ne souhaites pas à cette dame d'avoir un événement tragique comme cela
17:16 parce que personne ne peut savoir comment des parents réagissent à ce moment-là.
17:19 Et c'est terrible effectivement, en arrivant dans vos studios,
17:22 je voyais sur BFM, parce que vous regardez BFM,
17:24 je voyais sur BFM un bandeau rouge s'afficher "ce soir le procureur va parler à 18h".
17:29 Il est 11h du matin.
17:31 - C'est un feuilleton.
17:32 - C'est très gênant.
17:33 - D'autant qu'on ignore des tas de choses sur cet affaire.
17:36 - C'est ça, c'est ce que je disais hier.
17:38 - Les gens parlent dans le vide, c'est pénible.
17:40 - C'est des hypothèses, on est sur les hypothèses.
17:42 Alors est-ce que le corps a été déplacé ?
17:44 Est-ce que les gendarmes ont loupé quelque chose ?
17:46 - Valérie, il y a beaucoup de sujets où les gens parlent dans le vide sur les chaînes d'info.
17:50 Je vois LCI tous les soirs sur l'Ukraine.
17:53 Il y a 6 mois l'armée russe s'effondrait.
17:56 L'offensive ukrainienne allait tout emporter.
18:00 Aujourd'hui c'est l'Ukraine qui va s'effondrer.
18:02 Et ce sont les mêmes qui vous disent tout et son contraire.
18:04 Ce carteron de généraux à la retraite qui sont systématiquement invités
18:08 et qui ne savent strictement rien de ce qui se passe.
18:11 - Il y avait eu l'affaire du pont de Ligonnès aussi avec le fausse coupe
18:14 où ils étaient en boucle pendant des heures sans vérifier les infos
18:17 pour au final se rendre compte que c'était un pauvre homme qui n'avait rien à voir
18:21 avec le fameux du pont de Ligonnès.
18:23 - Mais le journal me dit que c'est l'effet Grégory 2.0.
18:25 Non, c'est un peu différent parce qu'à l'époque de l'affaire Grégory
18:28 déjà il y avait moins de médias et puis il y avait des reporters
18:31 qui étaient sur place et qui avaient accès, puisque le système était différent,
18:35 à des acteurs, à la famille.
18:38 Là on est sur des plateaux de commentaires du vide
18:42 qui sont absolument saisissants.
18:44 Hier il y avait un maître chien, alors c'était pas inintéressant,
18:46 qui expliquait comment travaillaient les chiens sur les traces.
18:49 Alors est-ce qu'ils pouvaient aller jusqu'à 1 km, 2 km ?
18:52 - Parlez pour ne rien dire.
18:54 Je parle pour le coup sous contrôle de Jeanna Sadat qui est avocat.
18:57 Il faut laisser la justice faire son travail, le procureur parler,
19:00 donner des informations.
19:02 Là on a l'impression vraiment qu'il n'y a que des spéculations
19:04 autour de cette histoire malheureusement, alors que c'est grave quand même.
19:07 On parle d'un enfant de 2 ans dont on a retrouvé les ossements humains hier
19:11 et on ne sait pas quoi dire, donc on spécule.
19:13 On spécule des heures, des heures, des heures en plateau,
19:15 souvent par des gens qui ne savent pas quoi raconter,
19:17 qui ne sont experts de rien du tout.
19:19 - Jeunesse ?
19:20 - Je pense que le seul légitime à être invité, c'était l'expert Fauconnier
19:23 qui aurait dû décrire l'activité de Vautour de ces chaînes infos.
19:27 - Voilà, bon, l'incident est clos, mais c'est vrai que,
19:30 voilà, hypothèse sur hypothèse, enfin bon.
19:33 Alors Jeuna, c'est un coup de cœur ?
19:36 - Absolument, c'est un coup de cœur sur le plan du gouvernement
19:38 pour lutter contre la drogue, parce que ces derniers temps...
19:41 - Tu peux répéter, j'ai pas...
19:42 - Je répète.
19:43 - Je me suis demandé si c'était...
19:44 - C'est un coup de cœur pour le plan du gouvernement
19:46 pour lutter contre la drogue, parce que enfin, par ce biais-là,
19:50 on casse l'image qui est un peu cool de la drogue.
19:53 - De l'art de la punité.
19:54 - Régulièrement, vous savez, il y a un débat sur la légalisation,
19:57 la dépénisation du cannabis, et on entend des gens
20:00 qui sont d'ailleurs en général plutôt issus des mouvances écologistes,
20:03 des gens plutôt de gauche dire "Oh, mais il faudrait dépéniser le cannabis,
20:07 ça permettrait 1) d'arrêter l'hypocrisie, et 2) de casser les trafics".
20:11 Mais il faut être cohérent, les amis.
20:13 Je vois régulièrement des invités sur les plateaux, plutôt écologistes,
20:17 dire "Attention, il faut absolument interdire les néonicotinoïdes,
20:22 c'est mauvais pour notre santé.
20:23 Il faut interdire le glyphosate, c'est mauvais pour notre santé.
20:26 Il faut interdire le biface, c'est mauvais pour notre santé".
20:28 Et là, une substance qui est reconnue de façon internationale, mondiale,
20:33 comme étant extrêmement grave pour la santé,
20:35 à savoir le cannabis notamment pour le plus jeune,
20:37 eh bien comme ça une image un petit peu cool,
20:39 tout le monde est OK pour la dépénaliser.
20:41 Donc on lutterait contre les poils téflon qui contiennent une certaine matière,
20:45 et on ne lutterait pas contre cette substance qui est extrêmement nocive
20:48 et qui massacre notre jeunesse.
20:50 Deuxième fausse bonne idée, la dépénalisation,
20:54 qui casserait le trafic.
20:55 Mais que pensent ces gens ?
20:57 Est-ce qu'ils pensent vraiment que les voyous qui dealent à Marseille,
21:00 en bas des cités, et qui ont installé des checkpoints
21:03 pour que les passants puissent arriver ou pas,
21:05 vont le lendemain matin de la dépénalisation se dire
21:07 "Oh ma mince, j'ai plus d'activité, je vais prendre mon petit costume
21:11 et puis je vais aller, je ne sais pas, travailler dans l'assurance ou dans la banque
21:14 puisque maintenant, le cannabis, j'ai plus le droit de le dealer."
21:17 Non, ce qui se passera immédiatement, c'est qu'il y aura un déport,
21:20 comme dans tous les pays qui ont mis en place la dépénalisation,
21:22 c'est-à-dire qu'en gros, les délinquants vont aller dealer des drogues beaucoup plus dures
21:28 et faire en sorte que finalement, la cocaïne, qui est passée d'ailleurs de 90,
21:31 c'est un expert qui disait ça, de 90 à 60 euros le gramme,
21:35 sera encore moins chère puisqu'on ira dealer des drogues qui sont beaucoup plus dures.
21:40 Donc je trouve qu'évidemment, il y a de la communication,
21:43 évidemment, c'est de la politique, mais moi, je trouve que c'est bon et sain de rappeler,
21:48 et pardon, je vais être vulgaire, mais que la drogue, c'est de la merde
21:51 et que ça détruit la vie de milliers de gens dans ce pays
21:54 et qu'on ne va pas, en plus des problèmes d'alcoolémie,
21:57 en plus des problèmes de tabagisme, se rajouter des problèmes
22:00 avec la consommation débridée du cannabis.
22:02 Oui, Mathieu ?
22:03 Je suis assez d'accord avec ce qu'a dit Jonas, mais il y a à mon avis,
22:05 un aspect qu'il oublie, enfin, qu'il n'a pas traité,
22:09 c'est que nous sommes effectivement un des pays les plus répressifs
22:12 sur l'approche du cannabis et en même temps,
22:15 le pays avec la plus forte consommation.
22:17 Oui, c'est ça.
22:18 Donc c'est-à-dire qu'il y a quand même un sujet sur la consommation du cannabis
22:21 qui a explosé.
22:22 On pourrait dire un sujet du tabac ou de l'alcool.
22:24 Oui, mais qui a explosé et qui touche, on l'a vu,
22:26 mais pas que sur le cannabis, mais même sur l'ensemble des produits stupéfiants
22:29 qui ne touchent plus que les grandes métropoles,
22:31 enfin, qui s'est vraiment répandue.
22:32 La cocaïne aussi.
22:33 La cocaïne qui s'est répandue sur l'ensemble du territoire
22:35 et dans tous les milieux sociaux.
22:37 On a une explosion du nombre de violences physiques,
22:40 plus 30, plus 40 %, on n'autorise pas les violences physiques.
22:43 Mais l'opération Placenet, en l'occurrence, très bien,
22:49 c'est un signal envoyé, sauf que quand on voit la dimension,
22:53 quand on écoute un petit peu les experts qui vous expliquent
22:56 que ce trafic rapporte plus que même certains états,
23:01 que le produit, le pipe de certains états,
23:04 est-ce que ce n'est pas un pansement sur une jambe de bois ?
23:07 Tout est bien, il faut toujours faire des choses,
23:10 mais quand on voit que des policiers se sont fait lyncher
23:13 à Aris Orangis après un contrôle, justement...
23:16 - Mais alors, est-ce qu'on a plus le même pas de vague que dans l'éducation ?
23:22 - Non, non, pas du tout.
23:23 - Parce que pour moi, c'est forme de pas de vague, la dépénalisation.
23:26 - Pour moi, il y a deux sujets différents dans ce que dit Jonas.
23:29 D'abord, le premier sujet, c'est effectivement Placenet XXL,
23:32 c'est comme ça que ça s'appelle, sur les opérations.
23:35 Moi, je trouve ça très bien, effectivement,
23:36 mais pour faire quoi à moyen-long terme, on ne sait toujours pas.
23:39 Toutes les semaines, on nous annonce des opérations Placenet,
23:41 maintenant c'était à Toulouse, je ne sais pas où ça sera la semaine prochaine,
23:44 c'est très sympa, ça permet de faire de la communication,
23:46 et tant mieux, pour le gouvernement en tout cas,
23:48 et ça permet aussi de faire quelque chose pour de vrai,
23:51 et tant mieux, de faire peur.
23:52 1800 interpellations, je crois, c'est quand même beaucoup.
23:54 - Ça permet aux gens de respirer aussi dans ces quartiers.
23:56 - J'entends bien, mais il faut les accompagner sur la durée.
23:59 On ne peut pas juste passer une matinée ou une journée dans une grande ville,
24:03 dire "voilà, on a fait une opération Placenet",
24:05 il ne faut pas être non plus naïf et se dire que,
24:07 en une journée, on a réglé le problème.
24:08 Je pense qu'il faut qu'il y ait un plan sur la durée,
24:11 et pour le moment, on ne l'a pas.
24:12 Ça, c'est le premier point.
24:13 Maintenant, c'est toujours mieux de faire quelque chose que de ne rien faire,
24:15 si on est d'accord.
24:16 Après, sur la légalisation du cannabis ou la dépénalisation,
24:19 deux choses différentes.
24:21 Les Allemands viennent de légaliser le cannabis à effet créatif,
24:25 partiellement, dans un cadre privé, avec des mesures quantifiées pour chacun.
24:34 Est-ce qu'on est pour ? Est-ce qu'on est contre ?
24:36 Je suis contre la légalisation du cannabis,
24:38 comme je pense la majeure partie des Français.
24:41 Mais ce que je reproche malgré tout au gouvernement,
24:43 je suis désolé, c'est qu'on n'en parle jamais, en vrai.
24:46 C'est un truc qui revient tous les cinq ans,
24:49 pour dire qu'il faut légaliser le cannabis.
24:51 Emmanuel Macron, en 2016, qui était ministre de l'Economie,
24:53 il disait "Ah, c'est pas mal, peut-être qu'on peut légaliser le cannabis,
24:55 il faut qu'on en parle, ça permet de...
24:57 - C'était quand il était de gauche ?
24:58 - Oui, peut-être, si vous voulez.
25:00 - Il se revendiquait socialiste à l'époque.
25:02 - C'est vrai, mais après, il est candidat à l'élection présidentielle,
25:04 il dit "il faut qu'on ait un grand débat, c'est important,
25:07 il faut qu'on en parle".
25:08 Pour contre, il faut qu'on en fasse un sujet de société.
25:11 Et puis, 2017-2022, il fait du en même temps,
25:14 il change complètement d'avis, et là, plus 2022, il est contre.
25:17 Donc, même plus de débat.
25:18 Et en vérité, et Gabriel Attal, pareil, son Premier ministre,
25:20 c'est exactement la même chose.
25:21 En vérité, je pense que c'est un sujet de société,
25:23 il faut en parler.
25:24 Et le problème, c'est qu'on n'en parle pas.
25:26 - D'abord, sur la position d'Emmanuel Macron et d'Attal,
25:30 on peut se féliciter qu'ils aient changé d'avis, très sincèrement.
25:33 Bon, si ça aurait été l'inverse, ça m'aurait beaucoup inquiété.
25:36 - Oui, vous avez raison.
25:37 - Donc, je suis contre, et la dépénalisation, et le reste,
25:42 puisqu'on aborde ce sujet, on peut peut-être parler de l'Allemagne.
25:46 Dans les sociétés occidentales, depuis 50 ans,
25:49 il y a eu une tolérance vis-à-vis du cannabis,
25:52 des drogues douces en général, absolument phénoménale.
25:55 Je me souviens d'études médicales disant que c'était bon pour la santé.
25:59 Aujourd'hui, on nous dit, les études médicales vont dans le sens inverse.
26:03 On dit que ça fait des dégâts irréversibles,
26:05 y compris les drogues douces, sur les individus,
26:07 quand ils en consomment beaucoup.
26:09 Et on a tous des amis qui sont dans cet état-là,
26:12 qu'on a vu dépérir, pas par des drogues dures,
26:15 par des drogues douces,
26:16 par des drogues douces systématiquement utilisées,
26:19 systématiquement consommées,
26:20 qui sont aujourd'hui des gens qui ne sont pas dans des conditions normales,
26:24 sur lesquelles, scientifiquement et médicalement, il y a eu des dégâts.
26:29 Et aujourd'hui, enfin, on ouvre les yeux en disant,
26:32 "mais oui, faites attention parce que c'est dangereux".
26:34 Mais bien sûr que c'est dangereux.
26:35 - Il y a eu des campagnes, la drogue c'est de la merde,
26:37 ça fait 40 ans qu'on n'en parle pas.
26:39 - Ce qui est incroyable dans les mouvements globaux,
26:42 c'est qu'on a fait la chasse, à juste titre, au tabac,
26:45 en interdisant le tabac des lieux publics.
26:47 Et tout le monde, personne ne remet en cause aujourd'hui cette interdiction,
26:49 personne ne s'imaginerait être dans un restaurant dans lequel ça fume.
26:52 On interdit même de fumer dans les terrasses, etc.
26:55 On augmente le prix de la cigarette.
26:57 Et d'ailleurs, ça fonctionne.
26:59 On a de moins en moins de gens qui consomment des cigarettes,
27:01 et c'est tant mieux.
27:02 Et concernant le cannabis, on est dans un mouvement inverse,
27:05 complètement irréel et totalement idéologique,
27:08 de dire "ah ben non, il faut être plus cool".
27:10 Et ben non, il ne faut pas être plus cool.
27:11 - Et parce qu'on paye 50 ans de la CIS, c'est un délire.
27:13 - Je vous donne la parole, on marque une petite pause,
27:15 et on se retrouve dans un instant, vous nous direz.
27:17 Effectivement, il y a deux sujets.
27:18 Il y a Placenet, comment on s'attaque au trafic de drogue,
27:21 et il y a la légalisation et des pénalisations.
27:24 A tout de suite.
27:25 - Avec vous, jusqu'à midi.
27:38 Donc on parlait de l'opération Placenet,
27:41 deux sujets en fait.
27:42 Placenet pour lutter contre XXL, j'ai oublié,
27:45 pour lutter contre le trafic de drogue,
27:47 et montrer qu'il ne peut plus y avoir d'impunité face à ce trafic.
27:51 Alors est-ce que ça va être efficace ?
27:52 Et puis, la dépénalisation de la vente de cannabis.
27:57 Alors on voulait vous entendre, Mathieu Bachelon, sur le sujet.
28:00 - En fait, ce qui est compliqué avec ce débat,
28:02 c'est qu'on a toujours deux pendants.
28:04 On a d'un côté la santé publique,
28:05 et effectivement, là pour le coup,
28:06 on entend les arguments qui sont sourcés,
28:08 les scientifiques, les addictologues.
28:10 Mais ce débat est aussi pollué par la question de sécurité publique.
28:13 Parce qu'en réalité, lorsqu'on parle d'ailleurs
28:15 à des hauts dignitaires de la police nationale,
28:17 ils vous expliquent que la dépénalisation,
28:19 la légalisation du cannabis,
28:22 c'est ce que disait Jonas tout à l'heure,
28:24 ferait basculer une partie du trafic,
28:25 enfin du moins de ceux qui font le trafic,
28:28 vers un autre type de criminalité.
28:30 Moi je pense que, ce qu'on se disait,
28:32 surtout le gouvernement n'a aucun intérêt
28:34 à ouvrir ce débat aujourd'hui.
28:36 Ça fait vraiment partie des débats explosifs
28:37 sur lesquels la société française n'est pas prête.
28:39 Il fracturerait en plus sa majorité,
28:41 puisque, on a vu, j'ai écouté hier
28:44 sur une radio concurrente,
28:45 M. Mendes, qui est député Renaissance de Moselle,
28:48 qui a commis un rapport à l'Assemblée,
28:50 et qui est totalement pour la légalisation du cannabis,
28:54 fracturer la majorité.
28:55 Ça fait vraiment partie des sujets
28:57 qui sont vraiment des sujets dangereux,
29:00 et personne à mon avis a intérêt,
29:02 alors c'est imposé par l'Allemagne,
29:03 parce qu'il y a ce sujet qui arrive dans l'actualité,
29:04 personne à mon avis, surtout en ce moment,
29:06 à quelques mois des européennes,
29:07 a intérêt à ouvrir ce sujet.
29:08 - Oui, mais l'affaire Allemande est tout à fait significative.
29:11 C'était dans le contrat de gouvernement
29:14 qui a été amené par les Verts,
29:17 le SPD a cédé,
29:19 et les libéraux, bizarrement, ont cédé aussi.
29:21 Donc c'était dans l'offre
29:23 qui a été soumise aux électeurs,
29:25 et sur ce qu'ils disent,
29:27 et ce qu'ils ont mis en place cette semaine,
29:29 puisque c'est efficient cette semaine,
29:31 il y a quand même des choses absolument invraisemblables.
29:33 Ils nous disent que ça va baisser le marché noir,
29:36 ça va faire l'inverse.
29:38 Partout où on a légalisé le cannabis,
29:41 ça a fait l'inverse.
29:42 Les gens revendent au marché noir
29:44 comme s'ils étaient des trafiquants.
29:46 50 grammes, vous avez droit à 50 grammes par personne.
29:48 C'est énorme.
29:49 - C'est beaucoup, 50 grammes.
29:51 - Ça va être diffusé par des associations.
29:54 Alors il y a une association
29:56 qui a beaucoup poussé en Allemagne,
29:57 qui s'appelle le Cannabis Social Club.
29:59 On connaissait le Buena Vista Social Club,
30:02 c'est plutôt des musiciens,
30:03 mais là, c'est le Cannabis Social Club.
30:05 C'est paraiti des associations
30:07 qui vont distribuer le cannabis.
30:08 Vous pensez bien que tout ça va voler en éclats.
30:10 On nous dit aussi,
30:11 vous ne pourrez pas consommer auprès des écoles,
30:13 vous ne pourrez pas consommer dans les rues piétonnes,
30:15 dans la journée.
30:16 Mais qui va contrôler ?
30:17 Est-ce qu'on va mettre des forces de police
30:19 derrière chaque personne,
30:20 chaque individu,
30:21 ayant 50 grammes sur lui ?
30:23 N'importe quoi.
30:25 - D'abord, il y a certains États américains
30:28 qui ont essayé de le faire récemment,
30:29 et on a pu s'y rendre,
30:30 que ce soit en Californie ou à New York aujourd'hui.
30:32 Vous passez dans toute la rue,
30:33 ça crée une ambiance très particulière.
30:35 Je pense notamment à Venice Beach ou autre.
30:37 Ça ne sent que la drogue.
30:39 Il y a aussi des gens qui ne veulent pas
30:41 pouvoir être dans cette atmosphère-là.
30:42 Deuxièmement,
30:43 on n'est pas obligé de reproduire
30:44 toutes les conneries de l'Allemagne.
30:46 Regardez ce qui s'est passé sur l'énergie.
30:48 Par le fait d'un accord avec les fameux Grunen,
30:50 les verts allemands,
30:51 ils ont abandonné tout leur nucléaire.
30:53 Ils sont aujourd'hui dépendants du gaz russe,
30:55 et ils nous envoient tout leur charbon
30:57 qui arrive directement en France.
30:59 Ce n'est pas parce qu'une petite partie
31:01 de verts très idéologiques en Allemagne
31:04 qui ont un poids beaucoup plus important
31:06 a pris cette décision,
31:07 que nous on doit s'aligner là-dessus.
31:09 Pour le coup, je pense qu'on peut trouver
31:11 un consensus,
31:12 à la fois autour de ce plateau,
31:14 mais aussi en général,
31:15 pour dire que si
31:17 l'objectif dans un pays,
31:19 c'est la santé,
31:20 on ne peut pas envisager cette dépénalisation.
31:22 Juste simplement, moi...
31:24 Je ne sais pas si vous avez vu ça,
31:26 la maire de Strasbourg,
31:28 qui propose, parce que c'est frontalier avec l'Allemagne,
31:30 qui propose une expérimentation sur son territoire.
31:32 - Mais elle est écolo elle aussi !
31:34 - Non mais ça veut dire...
31:36 - On a déjà eu ça à Paris, les salles de shoot.
31:38 - Oui, mais c'est pas exactement pareil.
31:40 - C'est la même logique intellectuelle.
31:42 - Oui, mais c'est un peu différent.
31:44 - C'est la même logique intellectuelle.
31:46 - Il y a un aspect théorétique plus que l'esprit.
31:48 - Là, pour le coup,
31:50 c'est la maire de Strasbourg,
31:52 ville frontalière avec l'Allemagne,
31:54 qui veut faire une expérimentation locale,
31:56 en disant, il faut qu'on garde la vérité en face.
31:58 - Elle va respecter la loi nationale, la maire de Strasbourg,
32:00 et elle va rester à sa place.
32:02 - Non mais c'est tout !
32:04 - Ça vous verrez quand vous serez élu.
32:06 - Non mais les délires !
32:08 - En tout cas, ce que je veux vous dire par là,
32:10 c'est que simplement, elle décide, elle propose,
32:12 de tester ça
32:14 localement parlant,
32:16 c'est quand même qu'on arrive à un moment donné,
32:18 ce que je vous disais au début, il faut en parler.
32:20 C'est un débat national, et il faut dire les choses.
32:22 - On a des exemples du New York.
32:24 - Il faut dire les choses, et dire que c'est nocif pour la santé.
32:26 Le fait de mettre tout sur le tapis, ça n'arrange pas le problème.
32:28 - Le New York avant Giuliani, dans les années 80,
32:30 la ville était à la dérive, elle était gangrénée par la drogue.
32:32 On a le même phénomène aujourd'hui à San Francisco.
32:34 San Francisco,
32:36 les gens sont passés des drogues douces
32:38 aux drogues dures.
32:40 Je ne comprends pas pourquoi on ne met pas en exerce
32:42 ces exemples qui sont des exemples vivants.
32:44 - Parce qu'il faut en parler.
32:46 - Et que les addictologues disent que ce n'est pas si évident que ça,
32:48 que le cannabis ne vous fait pas forcément passer au milieu.
32:50 - Oui, mais attention,
32:52 on a deux exemples là.
32:54 Il n'y a pas que l'aspect médical,
32:56 il y a aussi l'aspect sociétal. Deuxièmement,
32:58 pour rebondir par rapport à Strasbourg,
33:00 en fait ça montre bien une chose,
33:02 que ce soit à Grenoble, que ce soit à Strasbourg,
33:04 que ce soit même à Paris, dans une certaine mesure,
33:06 il y a certains élus verts
33:08 pensant faire partie
33:10 du camp du bien, détenir la lumière divine
33:12 et la révélation immédiate
33:14 de Gaïa, vous savez, la déesse de la planète,
33:16 qui pensent, qui sortent des lois
33:18 et qui font des expérimentations.
33:20 Salle de shoot, parfois ils imposent
33:22 des pistes cyclables alors qu'on leur a strictement
33:24 rien demandé et que ce n'est pas autorisé.
33:26 Anne Hidalgo qui veut piétonniser le Trocadéro
33:28 alors que par deux fois,
33:30 le Conseil d'Etat a dit que c'était interdit.
33:32 Ils considèrent que la loi ne s'applique pas
33:34 à eux parce qu'ils sont dans le camp du bien.
33:36 Donc il faut arrêter avec ces expérimentations.
33:38 Ils n'ont pas à imposer à des gens qui habitent dans des villes
33:40 des choses qui sont illégales.
33:42 Point.
33:44 - On s'est éloigné.
33:46 - Mais au-delà de ça,
33:48 est-ce que le placenet peut fonctionner ?
33:50 - Parce que demain à Toulouse, à Marseille...
33:52 - Vous savez pourquoi le placenet peut fonctionner ?
33:54 Parce que d'un autre côté, on met beaucoup d'argent aussi.
33:56 Vous savez, par exemple à Marseille,
33:58 le gouvernement met énormément d'argent
34:00 en disant "on va faire Marseille en grand, Marseille ensemble".
34:02 Et parce que si à un moment,
34:04 on fait beaucoup pour ces quartiers-là,
34:06 il faut aussi qu'on libère ces quartiers-là
34:08 de cette minorité.
34:10 Vous savez, en permanence, ceux qui sont plutôt
34:12 laxistes, je dirais, disent
34:14 "Oh, vous savez, dans ces quartiers-là,
34:16 il n'y a qu'une minorité qui fout la merde".
34:18 Et bien s'il y a une minorité qui fout la merde,
34:20 c'est cette minorité-là qu'il faut attaquer.
34:22 - Il y a quand même une situation internationale
34:24 où on a systématiquement
34:26 ciblé un certain nombre
34:28 de villes européennes,
34:30 de villes occidentales,
34:32 comme étant des relais de la drogue.
34:34 Je pense à Amsterdam,
34:36 ça date depuis des années. Je pense au Grand Port,
34:38 le Havre, Marseille, Barcelone...
34:40 - Ça s'est diffusé partout.
34:42 - C'est partout, mais c'est partout !
34:44 - Oui, d'accord, mais le point d'arrivée,
34:46 ce sont ces ports. Et dans ces ports-là,
34:48 il y a des trafics épouvantables pour lesquels
34:50 on n'a pas beaucoup de faits
34:52 de plasmettes XXL. Il faut taper
34:54 aussi à la source, et la source, c'est
34:56 l'arrivée en Europe,
34:58 l'arrivée par les ports en Europe.
35:00 Je crois qu'on prend 10% de ce qui se passe.
35:02 - Vous savez, il y avait eu
35:04 un livre fait par, je crois que c'était
35:06 Jérôme Pierrin, sur les petits
35:08 aérodromes
35:10 qui, là aussi, où transitent
35:12 énormément de drogue, ça se sait,
35:14 rien n'est fait. - Oui, mais les grandes arrivées,
35:16 c'est par les ports. - Le plasmette, sur le fond,
35:18 effectivement, personne ici
35:20 ne dit qu'il ne faut rien faire,
35:22 qu'il faut laisser la situation empirer dans des quartiers
35:24 déjà extrêmement fragilisés.
35:26 Moi, ce dont je me méfie, on en a déjà parlé ici la semaine
35:28 dernière, c'est l'effet barnum médiatique, c'est-à-dire
35:30 qu'il y a des grosses opérations. On saisit,
35:32 on va dans une cave, on va saisir
35:34 un certain nombre de kilos de stupéfiants,
35:36 on fait la photo avec le préfet,
35:38 et couïe de ce quartier
35:40 une semaine, deux semaines, trois semaines après.
35:42 Les habitants, quand ils sont interrogés, ils disent
35:44 "Nous, ce qu'on veut, c'est effectivement des opérations plasmettes,
35:46 il faut déstabiliser les réseaux, il faut
35:48 faire peur
35:50 aux délinquants et aux trafiquants,
35:52 mais il faut aussi suivre ça sur le long terme. Et ils ont besoin
35:54 de déstabiliser
35:56 cette minorité qui les emmerde au jour le jour
35:58 par la présence
36:00 de police de police militaire.
36:02 - Le problème, c'est qu'on sait pas.
36:04 Il n'y a aucune annonce, effectivement.
36:06 Moi, j'espère qu'au moins, ils vont chercher
36:08 des informations, en plus de faire juste
36:10 des photos de plasmettes, qu'ils vont rencontrer des indiques
36:12 que ça sert à quelque chose.
36:14 - Ça, ça peut pas le dévoiler, par définition.
36:16 - Mais qu'il soit plus ambitieux
36:18 d'envoyer son flic...
36:20 - Il n'y a aucun compte rendu à la fin de ces opérations ?
36:22 - Si, les préfets ont fait des comptes rendus
36:24 systématiques. - Cela dit, je trouve qu'il y a une inclinaison,
36:26 c'est pas pour...
36:28 Je suis pas toujours pro-gouvernement, mais il y a une inclinaison qui est très forte.
36:30 Je vous prends l'exemple de ce qui est passé
36:32 dans la région de Normandie. On est allé jusqu'à
36:34 mettre en examen et mettre en cause
36:36 une mère, à Cancleu,
36:38 qui était tête de liste socialiste originale,
36:40 Cancleu,
36:42 qui avait
36:44 facilité ces trafics de drogue.
36:46 Donc je trouve qu'aujourd'hui,
36:48 franchement, sur plein d'autres sujets, il n'y a pas de courage,
36:50 mais là, il y a du courage. - Et elle est
36:52 devenue quoi, cette mère ?
36:54 - J'ai cru comprendre qu'elle avait démissionné pour raison de santé.
36:56 - Elle avait trop fumé ?
36:58 La déclaration de
37:00 Dupond-Moretti est assez significative.
37:02 Elle m'a surpris.
37:04 Elle m'a profondément surpris.
37:06 Jamais un garde des Sceaux n'avait dit ce qu'il a dit.
37:08 En disant que les bobos...
37:10 - Il l'avait déjà dit.
37:12 - Il est resté un peu aux années 70, mais peu importe.
37:14 C'est l'intention qui compte. Les bobos qui fument
37:16 du cannabis, ils ont du sang sur les mains.
37:18 Bon, ben voilà. Jamais
37:20 un garde des Sceaux n'aurait dit ça avant.
37:22 Donc je pense qu'il y a une prise de conscience. - Oui, parce qu'au-delà des bobos,
37:24 c'est vrai que c'est
37:26 la palissade et on enfonce une porte ouverte de dire
37:28 que forcément, sans consommateur, il n'y a pas de trafic.
37:30 Et qu'on a un sujet avec
37:32 la consommation en France. - Avec la consommation, c'est ça.
37:34 - Et pour le coup, qu'il y ait un milieu. Un bobo,
37:36 effectivement, mais pas que. - Non, non.
37:38 Et dans tous les territoires.
37:40 On va marquer
37:42 une pause et puis on se retrouve
37:44 dans un instant.
37:46 - Alors, ce n'était
37:58 pas prévu au programme, mais on peut quand même
38:00 en parler. 50e anniversaire
38:02 de la mort de
38:04 Georges Pompidou. Alors, moi,
38:06 dans mon inconscient, Pompidou,
38:08 on en disait du mal à l'époque.
38:10 On disait que c'était un président
38:12 mou, un président
38:14 qui n'avait pas une très bonne image.
38:16 50 ans après, opportuniste.
38:18 50 ans après, je ne sais pas si je veux commencer.
38:20 - L'égaliste historique lui reprochait. Il avait
38:22 une tâche qui n'avait pas été résistante.
38:24 - Absolument. - Et effectivement,
38:26 - Et là, les hommages se multiplient
38:28 sur cette France perdue. - Vous savez, Valérie,
38:30 le temps efface les affres.
38:32 Il ne reste plus que...
38:34 On l'a vu avec les différentes...
38:36 Il y a beaucoup de commémorations
38:38 en ce moment. Le président commémore
38:40 souvent avec talent d'ailleurs.
38:42 Et on vit
38:44 avec une nostalgie, effectivement.
38:46 Même pour ceux qui ne l'ont pas connu,
38:48 les années Pompidou, c'est le symbole
38:50 d'une France qui se
38:52 modernisait, d'une France
38:54 où il faisait plutôt bon vivre,
38:56 où il y avait le plein emploi.
38:58 Je pense que la carte postale
39:00 pompidolienne joue beaucoup dans... - La clope au bec,
39:02 "Foutez la paix aux français".
39:04 - Ça joue beaucoup dans ce côté nostalgique,
39:06 joue beaucoup dans les hommages qui lui sont
39:08 rendus. - Oui. Alors Jonas,
39:10 pompidolien, vous qui
39:12 n'étiez pas né à l'époque.
39:14 - Très pompidolien. Pour moi, il y a quatre choses
39:16 dans Pompidou. D'abord,
39:18 à l'époque de Pompidou, la France produit plus
39:20 qu'elle ne consomme. On a une société qui continue
39:22 à être industrielle et elle n'est pas faite
39:24 uniquement de consommateurs passifs qui reçoivent
39:26 d'autres pays leurs
39:28 biens. Deuxièmement,
39:30 à l'époque de Pompidou, la France est respectée
39:32 et crainte dans le monde. Bien sûr, c'est l'héritage
39:34 du gaullisme, mais c'est aussi parce qu'elle est forte économiquement
39:36 qu'elle est respectée. Troisièmement,
39:38 Pompidou, c'est un visionnaire, puisque
39:40 c'est le premier qui lance un ministère de l'environnement.
39:42 Et je rappelle ce que disait Pompidou, qui
39:44 disait déjà à l'époque que dans une société
39:46 industrielle, le luxe demain, ce serait
39:48 d'avoir un jardin,
39:50 des oeufs frais, des choses comme ça. Et donc, contrairement
39:52 à ce que certains pensent, le ministère de l'environnement
39:54 a été créé par un homme de droite. Et enfin,
39:56 dernier point, Pompidou, c'est aussi
39:58 effectivement ce que vous disiez, le
40:00 "arrêter d'emmerder les Français", c'est une
40:02 forme de souci de la liberté,
40:04 parce que c'est la liberté qui permet
40:06 la création, c'est la liberté qui permet le progrès.
40:08 Et donc, en fait, aujourd'hui, effectivement,
40:10 comme vous l'avez dit, de la même manière
40:12 qu'à l'époque, tout le monde houspillait le général
40:14 de Gaulle, et bien maintenant, tout le monde est gaulliste
40:16 jusqu'à Mélenchon. Et donc,
40:18 effectivement, maintenant, tout le monde se retrouve
40:20 dans les pidoliens, et peut-être qu'à terme, les gens
40:22 diront "ah oui, finalement, c'était pas si mal que ça
40:24 à l'époque où la France était respectée".
40:26 Et dernier point, je voyais la semaine dernière
40:28 un document sur Georges Pompidou
40:30 qui montait à la tribune de l'Assemblée nationale,
40:32 et j'assume totalement cette
40:34 nostalgie, quand je voyais la façon
40:36 qu'avait Pompidou de s'adresser
40:38 à l'Assemblée nationale, et la façon
40:40 qu'avaient les députés de se comporter vis-à-vis
40:42 du Premier ministre, je vous assure qu'on est bien loin
40:44 d'Emerick Caron, de Daniel Obono et de
40:46 Daniel Simonet. - Moi, je suis loin
40:48 de Thierry Ferrer, de
40:50 Pompidou que Jonas, parce que
40:52 il faut faire la part des choses.
40:54 Bon, effectivement, il a eu
40:56 malheureusement, il a eu un quinquennat au lieu
40:58 d'un septennat, puisqu'il est mort en 74
41:00 et qu'il a pas fini son septennat.
41:02 Donc, malheureusement, le premier
41:04 quinquennat français de la
41:06 Ve République, interrompu,
41:08 c'était une personnalité très complexe.
41:10 Finalement,
41:12 il a eu des années difficiles
41:14 à la fin de sa vie, on le savait,
41:16 cette maladie un peu cachée,
41:18 qu'on voulait pas révéler, alors qu'on voyait les dégradations
41:20 physiques. Moi, je m'en souviens très bien, j'étais tout jeune
41:22 et ça me frappait de voir cette dégradation physique.
41:24 Tous les français savaient que quelque chose
41:26 n'allait pas. Et pourtant, on était
41:28 dans un système qui ne révélait
41:30 pas la maladie profonde du
41:32 président. Je me souviens de son arrivée
41:34 en URSS, quand Brest-Geneve
41:36 l'a accueilli, il était bouffi,
41:38 il était méconnaissable,
41:40 alors que c'était quelqu'un d'extrêmement,
41:42 à mon avis, très sensible,
41:44 un intellectuel, je vous signale
41:46 l'anthologie de la poésie française
41:48 qu'on relie avec plaisir aujourd'hui,
41:50 un normalien, donc pas
41:52 vraiment un homme politique.
41:54 Et ce
41:56 décalage entre son action politique
41:58 et le fait qu'il était un intellectuel
42:00 a aussi beaucoup pesé
42:02 dans l'appréciation des français aujourd'hui.
42:04 Je ne sais pas s'il était
42:06 très critiqué à l'époque,
42:08 j'en ai pas souvenir. Alors effectivement, les gaullistes
42:10 historiques ne l'aimaient pas, parce qu'on s'est dit
42:12 qu'avec l'annonce de sa candidature
42:14 il avait un peu trahi général.
42:16 - Il était banquier en plus, il était
42:18 chez Rothschild.
42:20 - Et donc,
42:22 effectivement, il avait un peu rompu avec le gaulliste,
42:24 mais c'était un peu inévitable
42:26 dans l'appréciation des choses. Moi, ce qui me frappe,
42:28 c'est son visage, je vous dis,
42:30 à la fin de sa vie. - Mais
42:32 c'est aussi, oui, cette
42:34 France de la bagnole,
42:36 - Insouciante, oui, de la bagnole, du béton...
42:38 - Les voix Pompidou, les voix
42:40 Georges Pompidou qui aujourd'hui sont
42:42 piétonnières, désormais.
42:44 - Moi, je
42:46 l'ai pas connue, Georges Pompidou,
42:48 j'étais pas né à l'époque, mais
42:50 je pense que quand vous vous intéressez
42:52 un peu à la carrière de Georges Pompidou,
42:54 président de la République française et tout,
42:56 c'était quand même de la vraie politique aussi.
42:58 Et quand vous aimez la politique,
43:00 c'est quand même quelque chose de passionnant, quand vous voyez les combats
43:02 avec Charles Mandelmas, avec
43:04 Chirac, qui était le jeune Chirac à l'époque,
43:06 qui allait soutenir l'un et pas l'autre,
43:08 puis l'autre et pas l'un, bref,
43:10 il y avait, comme l'a dit Jonas tout à l'heure,
43:12 un vrai sens de la politique, au sens noble
43:14 du terme, c'était de la bagarre, mais c'était
43:16 vraiment aussi quand même, voilà, il faut
43:18 construire des oppositions,
43:20 des majorités. - C'était bien, hein ?
43:22 - Il y avait des affaires qui n'étaient pas très...
43:24 - Mais peut-être, sans doute, mais en tout cas, quand vous voyez
43:26 les documentaires politiques aujourd'hui, et que vous vous renseignez
43:28 sur la Ve République, ce sont des gens qui ont fait la Ve République
43:30 aussi, Georges Pompidou y a contribué
43:32 et l'a construite. Et c'est vrai que
43:34 avec le recul, c'était "clop au bec", vous verrez plus
43:36 jamais ça aujourd'hui, c'était une France,
43:38 une forme de France insouciante. La France
43:40 d'avant, choc pétrolier au passage aussi, hein ?
43:42 - Absolument, la fin des Transglorieuses, il y avait...
43:44 - Donc forcément, il y a un parfum
43:46 de nostalgie qui peut plaire
43:48 aux Français, mais moi je suis jamais adepte
43:50 de dire que c'était mieux avant, donc je peux pas
43:52 vous dire si c'était mieux avant, j'y étais pas. - Ça dépend,
43:54 vous savez, je ne veux pas faire de l'histoire
43:56 vraiment de comptoir, mais quand
43:58 à la Renaissance, on redécouvre
44:00 après le Moyen-Âge, les traditions
44:02 anciennes, athéniennes
44:04 ou romaines, c'est pas forcément
44:06 plus mal d'aller se replonger dans les racines
44:08 de ce qui fonctionnait. A l'époque, je vous dis,
44:10 le PIB par habitant,
44:12 en termes de production industrielle, on était
44:14 les premiers mondiaux, au même
44:16 niveau que le Japon. - Oui, mais on n'était pas dans la mondialisation,
44:18 c'était une époque totalement différente.
44:20 - Juste. - C'est pas comparable. - Oui, mais
44:22 pour le coup, peut-être pas,
44:24 mais peut-être que du coup, on aurait dû se projeter
44:26 dans la mondialisation avec cet esprit de conquête.
44:28 Cet esprit de conquête qui a fait le nucléaire
44:30 quand même. A l'époque, on ouvrait
44:32 plusieurs centrales par an. Aujourd'hui,
44:34 on en ouvre une tous les 10 ans, ce qui n'est pas normal,
44:36 et on cède parfois à...
44:38 Et quant à la forme que pouvait avoir Pompidou,
44:40 moi je pense que vous savez, aujourd'hui,
44:42 la plupart des gens n'en auraient
44:44 rien à faire que leur président fume s'il avait des très
44:46 bons résultats. - Oui, c'est vrai.
44:48 - Bah oui. - Pour autre chose.
44:50 - Je me souviens, vous
44:52 vous rappellerez aussi la conférence de presse
44:54 avec beaucoup d'humanité de Georges Pompidou,
44:56 on lui demande de parler de l'affaire Russie.
44:58 L'affaire Russie, c'était cette enseignante
45:00 de Marseille, je crois, qui s'était
45:02 donné la mort parce qu'elle avait eu une aventure
45:04 amoureuse avec un élève.
45:06 Et il citait
45:08 ces quelques vers des Loires.
45:10 Je vais vous les citer, moi je ne vais pas faire semblant,
45:12 je n'ai pas l'érudition du président Pompidou, donc je ne vais pas faire
45:14 de têtes, mais je les ai retrouvés.
45:16 "Moi, mon remords, ce fut la victime raisonnable,
45:18 regard d'enfant perdu, celle qui ressemble
45:20 aux morts qui sont morts pour être aimés."
45:22 Et il y a cette nostalgie-là aussi de cette
45:24 époque où le président de la République,
45:26 extrêmement lettré,
45:28 il a commencé effectivement l'orthologie de la Présidie française
45:30 et qui était capable de citer du Éluard en conférence de presse.
45:32 On peut avoir une certaine nostalgie
45:34 là-dessus aussi. - Il était, à mon avis, beaucoup plus
45:36 en avance par rapport à sa majorité.
45:38 Sa majorité était ultra-conservatrice, c'était
45:40 d'égolistes purs et durs, et lui,
45:42 à mon avis, sur les faits de société, il aurait voulu aller plus vite.
45:44 Il n'a pas eu le temps de le faire, c'est Giscard
45:46 qui l'a fait sur l'avortement, etc.
45:48 Mais je pense qu'il avait une personnalité
45:50 extrêmement complexe et sûrement très attachante.
45:52 - Mais c'est vrai qu'avec le recul,
45:54 ce qu'on disait tout à l'heure, avec le temps,
45:56 avec le temps va tout s'envoler.
45:58 - Tout n'était pas rose à l'époque.
46:00 Il y avait quand même un certain nombre d'affaires, je vous rappelle
46:02 le sac, la garantie foncière.
46:04 - L'ORTF. - Il y a des gens qui étaient assassinés.
46:06 - Les rumeurs aussi, les rumeurs avec sa femme. - Il y a des gens qui étaient un peu plus tard
46:08 assassinés dans des mars,
46:10 qu'on retrouvait soi-disant douaniers dans des mars.
46:12 - C'était comme ça partout dans tout le pays à l'époque.
46:14 - Oui, oui, oui. - Mais je note que
46:16 je vous ai dit que la nostalgie pouvait arriver
46:18 et peut-être que même lui reconsidérera
46:20 le mandat de François Mitterrand,
46:22 deviendra mitterrandien dans quelques années.
46:24 - Peut-être j'analyserai avec un peu de
46:26 mensuetu le mandat de François Mitterrand.
46:28 - Il y en a cher chez LR, le Pompidou
46:30 futur, moi je ne l'ai pas encore trouvé,
46:32 mais bon. - Est-ce que c'est le Pompidou
46:34 qu'on cherche ? Non, mais j'ai l'impression qu'il y a un moment où on l'a
46:36 complètement zappé et puis que maintenant
46:38 il redevient à la mode
46:40 ou en tout cas on se rappelle.
46:42 - Mais comme avec Chirac. - Oui, absolument.
46:44 - Et comme avec Mitterrand. - Et comme avec Hollande, absolument.
46:46 Vous avez raison.
46:48 - C'est l'un des préférés des français. - Ça donne des idées d'ailleurs.
46:50 Quand vous parlez au proche de
46:52 François Hollande, ça donne des idées
46:54 pour 2027, c'est fondé.
46:56 - Mais Mitterrand aussi est devenu populaire quand il a
46:58 disparu. Il était quand même le président
47:00 le plus haï de la 5ème République.
47:02 Souvenez-vous de 1981, on disait que les chars
47:04 russes allaient arriver sur... enfin les chars
47:06 soviétiques allaient arriver sur le pays de la Concorde.
47:08 Il est redevenu populaire
47:10 et voilà. - Donc les français
47:12 sont des cons ? - Non, non, c'est pas ça.
47:14 Les époques changent,
47:16 les appréciations sur les personnages changent.
47:18 Voilà.
47:20 - Ils sont attachés à leur
47:22 président de la République, les français.
47:24 - On n'avait jamais voté pour Mitterrand, mais c'était un grand intellectuels aussi.
47:26 - Oui, mais ils ne l'aiment pas quand il est en poste.
47:28 - Parce que c'est lui qui est responsable de tous les problèmes.
47:30 - En temps réel. Mais après, vous savez,
47:32 ils ont quand même élu ces différents hommes
47:34 successivement. Que ce soit Pompidou,
47:36 Mitterrand, Chirac, Sarkozy.
47:38 - Ils n'ont pas toujours été très bien élus non plus.
47:40 - Non mais d'accord, mais ils les ont quand même élus et il y a quand même
47:42 un respect pour la fonction, c'est quand même quelque chose de très fort
47:44 en France. Le chiffrage universel pour le président de la République,
47:46 c'est d'ailleurs le grand débat entre la 5ème et la 6ème République.
47:48 Si on passe en 6ème République,
47:50 ce sera terminé. On arrive à identifier.
47:52 - Giscard n'est jamais redevenu populaire.
47:54 Il a été honni
47:56 lorsqu'il est sorti
47:58 de l'Elysée en 81. On ne sait pas
48:00 pourquoi il n'est jamais redevenu populaire.
48:02 - Parce qu'il y a eu sûrement cette vague de changements en 1981.
48:04 Et du coup,
48:06 cet oubli
48:08 un petit peu du quinquennat Giscard,
48:10 du septennat Giscard, pardon,
48:12 qui effectivement n'est pas remis en avant
48:14 par les historiens.
48:16 Mais c'est une question de temps.
48:18 Pompidou revient, on peut avoir
48:20 très bien... - Regardez la différence
48:22 de disparition lors de la disparition
48:24 de Chirac et de Giscard.
48:26 L'un était acclamé avec des
48:28 foules qui venaient
48:30 la queue et l'autre est parti
48:32 de manière un petit peu anonyme, je trouvais.
48:34 - Ce qui est assez savoureux pour rebondir
48:36 sur ce que disait Alex, c'est de voir que
48:38 un peuple qui est considéré comme un peuple
48:40 régicide, comme qui a coupé la tête de son roi,
48:42 soit aussi attaché.
48:44 C'est tout le paradoxe.
48:46 C'est tout le paradoxe et ce qui fait l'intérêt
48:48 de la démocratie française.
48:50 C'est cet intérêt
48:52 et cet attachement à cette figure du président de la République.
48:54 - Valérie, si vous me permettez, on va pas terminer
48:56 sur monsieur Pompidou, on va terminer sur vous
48:58 quand même. - Qu'est-ce que vous voulez ? - Pour vous c'est un joli anniversaire.
49:00 - C'est gentil. - C'est votre anniversaire
49:02 aujourd'hui. - Merci Alex.
49:04 - Que vous désirez la santé et la réussite
49:06 pour la suite de l'émission encore.
49:08 Merci à vous, merci infiniment.
49:10 - Merci à vous aussi. Très joli anniversaire.
49:12 - C'est Guillaume Bigot,
49:14 qui sera
49:16 avec vous dans un instant.
49:18 Merci à vous, très bonne journée.
49:20 - Sud Radio. - C'est Jean-Marie Bordry.
49:22 Vous êtes 900 000, les amis,
49:24 je sais pas si vous vous rendez compte, mais 900 000.
49:26 C'est un record pour Sud Radio, 900 000
49:28 à nous suivre sur la page YouTube
49:30 de Sud Radio. Alors continuez
49:32 à parler vrai, à vous abonner sur
49:34 Sud Radio, à faire passer le message
49:36 à vos amis, à vos proches. Parlons vrai
49:38 sur Sud Radio et puis on a hâte de
49:40 vous retrouver pour le million en tout cas. A bientôt sur Sud Radio.
49:42 - Sud Radio, parlons vrai.

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