Michel Barnier Premier Ministre / Avec quel gouvernement ? / Pouvoir d'achat

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Mettez vous d'accord avec Jean Pierre Denis, Journaliste, écrivain, chroniqueur à La Croix, Matthieu Baccialone, Communicant, président de M2B Conseil, Frédéric Dabi, Directeur général de l'IFOP et auteur de “La fracture’ (Les Arènes) et Jean Baptiste Moreau, Porte parole du think tank Agriculture Stratégies, ancien agriculteur

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2024-09-06##

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00:00SUD RADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:04Enfin, enfin, un premier ministre, nouveau premier ministre, Michel Barnier.
00:10Vous allez me dire ce que vous en pensez ce matin.
00:14Évidemment, on va consacrer une bonne partie de l'émission à ce sujet pour commenter cette nomination.
00:20Jean-Pierre Denis, bonjour. Journaliste, écrivain, chroniqueur à la Croix, journal que vous avez longtemps dirigé.
00:26Moi, c'était La Vie que je dirigeais.
00:27Pourquoi je me trompe ? C'est bizarre, hein ?
00:29C'est la presse catholique, de toute façon.
00:31Oui, c'est la presse catholique, voilà, vous êtes catalogué.
00:33Mathieu Bachalon, communicant, président de l'aide de Béconseil, bonjour.
00:37Frédéric Dhabi, directeur général de l'IFOP, on est ravis de vous recevoir.
00:40Bonjour Valérie, partagé.
00:42Les autres aussi, mais c'est vrai que Frédéric est arrivé avec un nouveau livre,
00:46« Parlons-nous tous la même langue, comment les imaginaires transforment la France ».
00:50C'est co-écrit avec Brice Socol. Qui est Brice Socol ?
00:53Brice Socol est un communicant et un ancien membre du cabinet de Jean-Luc Bordeaux.
00:57D'accord, et c'est un livre qui paraît dans quelques jours aux éditions de l'Aube.
01:01Et Jean-Baptiste Moreau, bonjour Jean-Baptiste.
01:04Porte-parole du Think Tank Agriculture Stratégie.
01:07Et vous avez été vous-même agriculteur.
01:10Donc, évidemment, on va revenir sur cette nomination longue, attente.
01:17Et puis, sur cette passation de pouvoir, puis les différentes supputations
01:23qui vont entourer la nomination de ce nouveau gouvernement.
01:29Frédéric, on va commencer avec vous.
01:31Ça me ravit, hélas, votre coup de cœur.
01:36J'en ai deux, mais c'est tout ce contexte des Jeux Olympiques
01:40et ce qui s'est passé dans l'atmosphère, dans le moral des Français.
01:43Le plus 22 points qu'on a mesurés dans l'enquête IFA Fuit du Ciel pour Sud Radio,
01:46après un niveau d'optimisme jamais vu en juin dernier avec 17%.
01:51C'est le succès des Paralympiques pour être allé sur beaucoup de sites.
01:55Il y a un monde fou, c'est complet.
01:57Une fois de plus, on a dit que ce serait un mythe.
01:59Et puis, c'est un coup de cœur aussi pour Sud Radio.
02:01C'est Jacques Bourdin, ce matin, qui a reçu cette championne afghane
02:04qui est menacée de mort, qui reçoit des insultes sur les réseaux sociaux
02:07parce qu'elle est simplement...
02:09Elle ne veut pas vivre comme les femmes Hagman.
02:11Les femmes afghanes, d'être au courant de ce qui s'est passé récemment,
02:13elles n'ont plus le droit d'écouter de la musique.
02:16Elles n'ont plus le droit de parler en public.
02:18La seule chose qui leur reste, peut-être, et Jean-Jacques l'a dit,
02:21je trouve que c'est plutôt bien dit,
02:23elles n'ont plus le droit que de respirer.
02:25Et on en est là.
02:26Et quand on voit les débats sur le voile,
02:29quand on voit que l'invité de Jean-Jacques Bourdin...
02:32Après, dans la matinée, j'ai bien suivi votre matinée,
02:34Raphaël Arnault a dit que le voile, c'était comme un rouge à lèvres.
02:36On voit, je sais que ça vous énerverait,
02:39on voit vraiment qu'il faut écouter le témoignage de ces personnes
02:42qui sont, si je puis dire, au front face à l'islamisme
02:46et l'obscurantisme surtout, le plus terrible.
02:49J'en parle tous les jours depuis le début de la semaine
02:51parce que je suis abasourdie par le silence
02:55autour de ce qui se passe en Afghanistan,
02:58ces femmes qui sont en muret vivante.
03:02Elles n'ont plus le droit de parler.
03:03Elles n'ont pas le droit de chanter.
03:04Elles ne reçoivent rien.
03:06Attendez, ça ne se passe pas en Afghanistan,
03:08ça se passe à Paris.
03:09Et à Paris, absolument.
03:10Oui, elle est réfugiée à Paris.
03:12Elle est réfugiée chez nous et elle est menacée chez nous.
03:16Mais je redis encore ce témoignage
03:20qu'une proche m'a envoyé sur les réseaux sociaux
03:23d'une jeune femme qui appelle à l'aide.
03:26J'ai besoin de quelqu'un qui aide les femmes afghanes.
03:29J'ai besoin de conseils pour aider une jeune afghane de 13 ans
03:31arrivée en France avec sa famille il y a quelques années
03:34et qui vit des moments compliqués avec ses parents,
03:36qui lui interdisent de faire du sport,
03:38qui lui interdisent parce qu'elle est une fille musulmane
03:42et donc que c'est mal.
03:43Elle rêve de petits boulots, de sortir avec ses copains.
03:47Elle n'en a pas le droit.
03:48Quand elle exprime son désaccord,
03:50ils évoquent la possibilité d'un mariage forcé en Afghanistan.
03:53Et en fait, les parents ont très peur du jugement des autres Afghans.
03:59Et cette personne qui s'occupe beaucoup des Afghans me dit
04:02je ne comprends pas ces gens qui sont réfugiés en France
04:05et qui veulent appliquer les mêmes règles
04:08que celles qui sont dans ce pays.
04:10Vous avez raison de dire que c'est en France que ça se passe.
04:13Parce qu'ils ont une partie de leur famille là-bas
04:15et que du coup, forcément, ils sont jugés en permanence par cette famille.
04:20J'avais pris la défense cet été de mon ami Sophia Aram
04:24qui s'était fait attaquer notamment par ces petits bourgeois blancs
04:27de la France insoumise qui ne sont jamais exposés
04:29aux dangers de l'islamisme et à ces problématiques-là
04:32qui prennent en fait des causes pour eux.
04:35C'est dramatique ce qui est en train de se passer
04:38et ce relativisme sur le voile.
04:40Le voile, c'est pas.
04:41Une femme adulte qui choisit librement de porter le voile,
04:45c'est pas un problème, effectivement.
04:47Mais librement, non.
04:49Elles ne le sont pas pour beaucoup d'entre elles.
04:51Oui, c'est ce que je voulais dire.
04:52Elles ne le sont jamais.
04:53Parce qu'il y a une pression sociale, y compris dans certains quartiers,
04:55où une femme musulmane ou même pas d'ailleurs,
04:59qui est arabe, qui sort dans la rue,
05:01se fait siffler et insulter parce qu'elle ne porte pas le voile.
05:04Donc, elles ne sont jamais libres de le faire.
05:06Et les discours de cette extrême-gauche cubainie
05:10qui est devenue totalement, je veux dire, inféodée aux islamismes
05:15et aux islamistes est absolument catastrophique.
05:18Et on voit au-devant de gros gros problèmes dans notre pays à cause d'eux.
05:22Oui, pour rebondir sur ce que dit Jean-Baptiste.
05:24Jean-Baptiste a raison.
05:25En utilisant le terme de cubainie, moi j'ai connu,
05:28enfin pas personnellement, mais on a tous connu à l'époque,
05:30Jean-Luc Mélenchon, laicar, bouffeur de curé,
05:34avec tout ce que ça représentait.
05:36Et on voit un virage en quelques années à 360 degrés
05:40avec désormais les membres de son parti,
05:43et ce n'est pas un des cas isolés,
05:45il y en a eu plusieurs,
05:46qui, à chaque fois, vont défendre des prises de parole
05:52et des modes de vie religieux.
05:53Ça a été, je ne sais pas si vous avez suivi,
05:55mais vous vous souvenez quand il y a eu la polémique
05:57autour de la cérémonie des JO.
06:01Jean-Luc Mélenchon, dans une sorte de gloobie bulga,
06:03est poussé jusqu'au bout dans ses retranchements
06:05pour, sur cette nouvelle ligne qui s'était imposée,
06:07est allé jusqu'à dénoncer les abus de cette cérémonie,
06:13se plaçant ainsi dans le même camp
06:15que la conférence des évêques de France
06:17et aussi que les différents pays,
06:19comme l'Iran ou d'autres,
06:21qui avaient coupé la diffusion.
06:23Donc voilà, on le sait, on en a parlé plusieurs fois,
06:25on a un parti qui est à la fois à la dérive
06:27et qui fait aussi du clientélisme.
06:29Ce serait drôle si ce n'était pas tragique,
06:32parce qu'il y a des gens dans ces quartiers,
06:34comme vous le dites Valérie,
06:35qui sont victimes de ça,
06:36et la gauche, une certaine gauche,
06:38du moins, les a abandonnés.
06:39Oui, Jean-Pierre Denis, sur cette situation.
06:42Un petit bémol sur l'histoire de la cérémonie des JO,
06:45d'une certaine façon, la conférence des évêques de France,
06:47puisque la cité a réagi avec beaucoup,
06:49beaucoup de modération,
06:51dans un contexte de pression assez forte
06:55plutôt de l'aile droite identitaire du catholicisme,
07:01qui ne sont pas d'ailleurs forcément les catholiques pratiquants.
07:03C'est un petit bémol, mais je vois bien l'astuce
07:06de mettre toutes les religions dans le même sac.
07:08C'est plutôt ça qui me semble pas juste.
07:10En revanche, je suis d'accord pour constater
07:12qu'effectivement, Mélenchon a fait un virage total.
07:16C'est un virage clientéliste,
07:18et qui a été efficace dans les urnes,
07:21il faut bien le dire.
07:22Mais au-delà de LFI et autres,
07:25on a quand même un problème aujourd'hui en France,
07:28et je ne sais pas si ce Premier ministre va s'y attaquer,
07:30mais sur cet enthrysme islamiste,
07:32ce que dénonce Sophia Aram, vous en parliez,
07:34mais cet enthrysme islamiste
07:36est très puissant,
07:38et contre lequel on ne fait rien.
07:40Il y a des pays dont la religion est l'islam,
07:43qui empêchent un certain nombre d'excès,
07:47parce que l'islam est une religion
07:49qui se pratique par énormément de gens,
07:53qui le font dans leur intimité,
07:55mais il y a cet islam politique
07:57qui est extrêmement dangereux,
07:59et contre lequel on ne fait pas grand-chose.
08:00Le problème n'est pas la religion, comme souvent,
08:02c'est les extrémistes de cette religion.
08:04Et les accusations d'islamophobie
08:06qui fleurissent à la moindre occasion,
08:08c'est effectivement ce que veulent faire les islamistes,
08:11c'est-à-dire regrouper l'ensemble des musulmans derrière eux,
08:13et même l'ensemble des arabes derrière eux,
08:15parce que tous les arabes ne sont pas musulmans,
08:17et tous les musulmans ne sont pas pratiquants,
08:19comme dans la religion catholique et dans toutes les religions.
08:21— Même ceux qui sont pratiquants ne sont pas des extrémistes ?
08:23— Bien sûr que non,
08:25bien sûr que tous les pratiquants ne sont pas des islamistes,
08:27et que le problème n'est pas la religion en tant que telle,
08:29c'est l'islam politique,
08:31qui veut imposer des règles rigoristes
08:33qui ne sont même pas forcément les règles de l'islam d'ailleurs,
08:36qui sont les règles de ces extrémistes
08:38d'humiliation de la femme,
08:40et qui sont des totalitaristes en puissance,
08:43donc c'est très dangereux,
08:45les politiques républicains jouent le jeu de ces gens-là.
08:47— Qu'en disent les Français dans vos enquêtes ?
08:49— Très clairement, les Français, y compris les sympathisants de gauche,
08:53parce que sur toute une série de sujets,
08:55il y a... parce que vous avez dit,
08:57j'entends ce que vous dites,
08:59que ça a marché électoralement,
09:01et si on disait que ça n'a pas marché électoralement,
09:04est-ce que si Jean-Luc Mélenchon,
09:06s'il était resté sur la ligue d'une gauche humaniste,
09:08est-ce que la gauche n'aurait pas pu rapporter plus de sièges ?
09:11Alors, il y a des circonscriptions, ça les aiderait ou pas,
09:13mais en dehors de ça,
09:15moi ce qui me frappe, c'est à quel point sur toute une série de sujets,
09:18le peuple de gauche, je vais parler comme François Mitterrand,
09:21est en décalage avec les prises d'opposition des insoumis,
09:25sur la baïa, sur dire que la police tue,
09:28sur dire qu'il y a un racisme systémique,
09:30sur l'utilisation de ce mot « islamophobie »
09:32qui a été écrit noir sur blanc sur le programme du NFP,
09:35c'est un mot terrible,
09:37c'est un mot qui met une cible sur les personnes
09:39qui sont stigmatisées comme islamophobes,
09:41c'est un mot qui relève de cet enthrysme,
09:45et c'est un mot qui entretient cette confusion absolument délétère
09:48et en refus avec ce qu'est la France,
09:50sur le droit de critiquer toute religion,
09:53et bien sûr, pas le droit de discriminer des groupes,
09:58on en est là, et de ce point de vue là,
10:00la gauche qui est en tête à l'Assemblée nationale,
10:03mais n'a pas gagné les élections,
10:05elle est à 100 sièges, 95 sièges,
10:07de la majorité absolue,
10:09et sur beaucoup de sujets, en décalage
10:11avec l'ensemble des Français en général,
10:13et sa partition de gauche continue.
10:15Je pense que ça lui met un plafond de verre au-dessus de la tête,
10:17qui empêchera l'accession au pouvoir,
10:20et cette extrême gauche est raciste de fait,
10:22puisqu'elle renvoie tous les arabes
10:24à être obligés à se soumettre à l'islamisme.
10:28Donc c'est vraiment catastrophique.
10:30On se retrouve dans un instant avec vous,
10:32et on va évidemment commenter la nomination
10:34du nouveau Premier ministre Michel Barnier,
10:36et non pas Michel Bernier,
10:38comme certains l'ont cru.
10:40Merci.
10:41Sud Radio.
10:42Parlons vrai.
10:43Parlons vrai.
10:44Sud Radio.
10:45Parlons vrai.
10:46Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
10:50Et nous sommes ensemble jusqu'à midi,
10:52avec Jean-Pierre Denis, journaliste, écrivain,
10:54chroniqueur à la Croix, Mathieu Batchelon,
10:56communicant, président de M2B Conseil,
10:59Frédéric Daby, directeur général de l'IFOP.
11:01Vous avez publié La Fracture aux éditions des Arènes,
11:04mais vous publiez dans quelques jours
11:06un nouveau livre, Parlons-Nous la même langue,
11:09aux éditions de l'Aube,
11:11que vous avez co-écrit avec Brice Socol.
11:13On aura l'occasion d'en reparler, évidemment.
11:15Jean-Baptiste Moreau, porte-parole du Think Tank,
11:18agriculture, stratégie, ancienne agriculteur.
11:21Evidemment, nous allons revenir sur la nomination
11:23de Michel Barnier, nouveau Premier ministre.
11:25Le rôle du RN,
11:27qui pour gouverner avec Michel Barnier,
11:30quel avenir pour Gabriel Attal.
11:32Bref, beaucoup de sujets avec vous,
11:34on va continuer avec vos coups de cœur
11:36et vos coups de gueule.
11:38Rapide tour de table, Mathieu Batchelon,
11:40tout autre chose, c'est le foot français.
11:42Vous savez que j'aime bien être ici,
11:44faire ce peu le porte-parole des fans de foot
11:46et des supporters français.
11:48Et ça ne vous aura pas échappé
11:50que depuis plusieurs mois,
11:52et surtout dans les dernières semaines,
11:54la gestion déplorable du football français
11:56a éclaté au plein jour.
11:58Notamment le simulacre d'élection
12:00à la présidence de la Ligue de Football Professionnel.
12:02Le système est très complexe,
12:04on se croirait à l'époque d'un congrès du PS,
12:06c'est dire la complexité et la tambouille qu'il y a.
12:08En gros, le président va être,
12:10a priori, nommé sans avoir
12:12pas d'opposant, ou du moins un opposant
12:14qui aurait été choisi par les familles
12:16pour le football français.
12:18Ce terme de famille, moi, me fait penser
12:20un peu aux Parrains et à Don Corleone.
12:22Le football français va très mal,
12:24les supporters sont complètement mis à l'écart.
12:26Alors, il y a la question
12:28des droits télé,
12:30puisque une grande partie des recettes
12:32des clubs français provient des droits télé.
12:34Or, pendant longtemps,
12:36le produit, puisqu'on va parler comme ça,
12:38le produit du Championnat de France
12:40a été surévalué.
12:42Et lorsque les différents acteurs
12:44ont succédé, Canal+, Amazon et désormais
12:46Dazen, ne veulent plus payer,
12:48la Ligue a vendu
12:50au plus offrant,
12:52dans une gestion calamiteuse, avec aujourd'hui,
12:54là, on se met du côté des consommateurs,
12:56le consommateur qui aime le foot est obligé
12:58de payer un abonnement autour de 40 euros
13:00pour n'avoir que le Championnat de France et encore pas
13:02tous les matchs. J'avais déjà fait un coup de gueule
13:04au moment de l'Euro, vous vous souvenez, sur le fait qu'en France
13:06il est de plus en plus difficile de pouvoir voir des matchs
13:08gratuitement. Non seulement il est
13:10difficile de voir des matchs gratuitement, mais il est compliqué
13:12d'aller au stade désormais, puisque
13:14les supporters de deuxième division, donc de Ligue 2,
13:16se sont vus imposer un nouveau
13:18calendrier à quelques semaines à peine du début
13:20du Championnat. Les matchs devaient être le samedi,
13:22puis trois semaines avant, ça a été
13:24placé au vendredi, lorsqu'on sait quand même que
13:26le football, ce n'est pas que des matchs,
13:28c'est une transmission familiale, c'est souvent un
13:30moment où des
13:32mères de famille vont avec leurs
13:34enfants, et là c'est compliqué,
13:36ils ne peuvent pas se déplacer.
13:38Donc il y a un mépris, je trouve,
13:40qui est extraordinaire pour les supporters,
13:42et puis surtout, un football français qui va mal,
13:44avec des résultats qui ne sont pas à la hauteur, et des clubs
13:46qui sont exempts financièrement. Il n'y a pas que le foot,
13:48moi je suis un fan de basket et du Limoges CSP,
13:50et la Ligue de basket, on a exactement
13:52la même problématique, qui est vendue
13:54aux mêmes prestataires, avec le même abonnement,
13:56et qui est réservé, et qui choisit
13:58des horaires de match,
14:00de n'importe quoi, effectivement, du vendredi,
14:02du dimanche soir, ou des choses comme ça,
14:04où les familles ne peuvent pas se déplacer
14:06dans les stades de basket, donc
14:08effectivement, on a un vrai souci dans la gestion
14:10des ligues, des différents
14:12sports professionnels aujourd'hui en France.
14:14On continue,
14:16Jean-Pierre Denis, vous,
14:18c'est un coup de projecteur,
14:20oui, c'est ce que j'allais dire,
14:22ce n'est pas un coup de cœur, ni un coup de gueule,
14:24ce n'est certainement pas un coup de cœur, en effet,
14:26non plus un coup de gueule, c'est juste
14:28un fait qui quand même nous intéresse,
14:30je vais peut-être expliquer pourquoi, aux Etats-Unis,
14:32où il y a toutes ces tueries en masse,
14:34beaucoup de débats,
14:36mais finalement, une impossibilité
14:38de changer les choses,
14:40la dernière en date, un adolescent de 14 ans
14:42qui a tué
14:44deux jeunes et deux
14:46adultes dans un
14:48établissement scolaire,
14:50le père de cet ado
14:52vient d'être inculpé,
14:54c'est
14:56pas complètement aberrant, en effet, parce que
14:58cet enfant avait déjà été
15:00repéré par la police, la police était
15:02rendue au domicile
15:04le père avait dit qu'il n'y avait aucun problème,
15:06que les armes étaient en sécurité,
15:08alors ça pose une question qui intéresse
15:10sans doute nos auditeurs, celle de la responsabilité
15:12des parents dans les actes
15:14criminels
15:16commis par un jeune de
15:1814 ans, c'est un débat assez complexe,
15:20mais c'est aussi une façon pour la justice américaine
15:22de faire bouger les choses,
15:24puisque les politiques, en fait, sont incapables
15:26de s'entendre
15:28pour éviter ces massacres
15:30qui sont, j'allais dire, qui font
15:32malheureusement presque
15:34partie de la culture américaine.
15:36Donc, peut-être que c'est un levier
15:38pour faire bouger
15:40effectivement les choses,
15:42sujet souvent évoqué en France,
15:44sur la responsabilité des parents,
15:46moi j'ai des amis qui ont été victimes
15:48d'un cambriolage assez violent,
15:50Home Jacking sont des mineurs,
15:52pas beaucoup de recours, néanmoins
15:54ils ont décidé d'attaquer les parents
15:56pour leur responsabilité civile, je sais pas
15:58ce que ça va donner, mais
16:00c'est ce que font aujourd'hui
16:02tous ces escrocs,
16:04tous ces délinquants,
16:06c'est d'envoyer des mineurs
16:08cambriolés s'attaquer à des gens
16:10parce qu'ils savent qu'ils seront punis.
16:12Ça fait plusieurs fois qu'on voit
16:14que les parents de ces
16:16adolescents étaient au courant
16:18des problèmes psychiatriques
16:20graves de ces jeunes,
16:22ils étaient au courant et ils ont
16:24encouragé l'usage
16:26de ces armes,
16:28et donc la justice américaine s'est saisie
16:30de ces cas, parce qu'il peut y avoir
16:32effectivement des parents qui sont dépassés,
16:34qui sont pas du tout au courant, des jeunes
16:36qui font ça secrètement, donc ça pose la question
16:38de la responsabilité des parents, c'est très difficile,
16:40c'est très délicat, c'est pas un coup
16:42de gueule, c'est pas un coup de cœur, c'est juste
16:44comme vous l'avez dit, un coup de projecteur.
16:46Ce qui est très intéressant, c'est de voir comment
16:48la classe politique américaine ne se saisit
16:50pas de ce sujet, c'est la cinquantième,
16:52centième tuerie,
16:54on voit Kamala Harris
16:56qui condamne, qui dit qu'il faut mieux
16:58encadrer le recours aux armes,
17:00et Trump
17:02qui monstruose, si je peux dire,
17:04l'auteur de cette tuerie, en disant
17:06c'est une bête sauvage, etc., mais il n'y a pas
17:08parce qu'il y a ce, je sais plus
17:10l'amendement le 2ème,
17:12l'idée que
17:14on doit avoir une arme,
17:16les, comment dire,
17:18les remugles du Far West,
17:20la classe politique
17:22américaine est incapable
17:24d'être sur une position qui irait
17:26abolition...
17:28Oui, mais il y a la toute-puissance de la NRA, la nationale,
17:30etc.
17:32Effectivement, c'est intéressant de voir que là,
17:34le politique, et on en parlait
17:36tout à l'heure sur un de vos coups de gueule,
17:38ne change pas les choses. Alors ce qu'on a
17:40entendu politique, c'est qu'il transforme le quotidien
17:42et qu'il pèse sur le cours des vies quotidiennes.
17:44Oui, c'est très significatif, que ce soient les juges
17:46qui prennent la décision
17:48de monter au créneau
17:50sur une base juridique, alors je ne connais pas
17:52le droit américain, on verra ce que ça donne,
17:54mais c'est une façon de faire, évidemment,
17:56pression, d'abord sur les familles
17:58aussi, que les familles sachent
18:00qu'elles doivent surveiller
18:02leurs ados sur ces sujets,
18:04et puis aussi sur la classe politique américaine.
18:06Je vais, mon coup de gueule
18:08à moins porté, parce qu'avec vous on va aborder,
18:10on va évoquer Michel Barnier,
18:12Jean-Baptiste,
18:14moi je voulais évoquer le niveau
18:16absolument catastrophique
18:18de certains députés,
18:20on l'a déjà évoqué ici,
18:22mais Arcelia Soudet, qui hier s'est encore
18:24distinguée en évoquant,
18:26en qualifiant de dinosaure
18:28Michel Barnier.
18:30Vous m'avez retiré
18:32les mots de la bouche, avec d'une part
18:34le jeunisme,
18:36la stigmatisation
18:38des gens de plus de 70 ans
18:40ou plus âgés
18:42que cette personne,
18:44le niveau d'un Sébastien Deloglu
18:46qui
18:48s'offuse
18:50que qu'une femme lui mette la main sur le bras,
18:52qui publie des vidéos
18:54absolument calamiteuses,
18:56Frédéric, c'est là-dessus
18:58que vous vouliez aussi dire un mot,
19:00on est assez effondré par le niveau
19:02en particulier des seuls.
19:04Il y a eu bien sûr la bonne surprise en termes de
19:06participation des européennes
19:08et des élections législatives,
19:10mais, comment dire,
19:12le sentiment chez beaucoup de Français,
19:14c'est que voter ne sert plus à rien,
19:16les élus ne font pas leur boulot,
19:18et le vote, c'est un contrat de confiance
19:20entre des représentants et des représentés
19:22qui sont là pour changer la vie.
19:24Je répète, la confiance dans les élus locaux,
19:26par exemple, repose là-dessus.
19:28Si Yassoudet, tout l'été, nous a
19:30gratifiés de ses nettes
19:32de vidéos, on se souvient de son réconnement
19:34absolument lamentable au lendemain
19:36du 7 octobre,
19:38mais là, ce qui est terrible, c'est que
19:40elle fait ça, elle traite
19:42Michel Barnier de papy dinosaure,
19:44d'enfant du RN et de la Macronie,
19:46elle est sur ses arguments, mais
19:48elle fait ça dans une sorte de
19:50scénette, une sorte de clip vidéo,
19:52mais qu'est-ce que c'est que la politique ?
19:54Qu'est-ce que les Français attendent ? Ils attendent
19:56tout sauf ça, quand on a des émissions
19:58qui aiment bien,
20:00comment dire, détecter
20:02tout ce qui peut être du registre,
20:04du ricanement, de la moquerie,
20:06mais c'est du pain béni pour ce type
20:08d'émissions, quand on a des
20:10représentants, je dis le mot représentant,
20:12ils représentent les Français,
20:14qui sont tellement en décalage
20:16et se ridiculisent tellement
20:18et se donnent, c'est le quart d'heure
20:20de célébrité d'Andy Varone,
20:22mais cette députée,
20:24il y a pire, elle était prof de français,
20:26au moins elle n'est plus prof de français.
20:28Elle n'est plus devant les élèves.
20:30Ceux sont dans ce
20:32happening permanent qui n'est pas
20:34au cœur des préoccupations des Français.
20:36C'est à distance des préoccupations des Français,
20:38oui et non, parce qu'on parle là
20:40de députés qui ont été réélus.
20:42Les électeurs ont tranché
20:44et ils ont réélu
20:46ces députés et les propos
20:48d'un député du Rassemblement National,
20:50d'ailleurs sur Michel Barnier,
20:52étaient du même acabit.
20:54Il s'est excusé quand même hier soir.
20:56C'est déjà pas mal.
20:58Il a peut-être aussi probablement dû
21:00s'excuser parce qu'il était en porte-à-faux avec la ligne
21:02de son parti, qui était plutôt
21:04au contraire de laisser faire.
21:06Ce qui est vrai, en revanche,
21:08je suis tout à fait d'accord,
21:10c'est que c'est une façon
21:12pour ces anonymes
21:14de la représentation nationale
21:16d'exister, d'émerger
21:18et c'est une notoriété
21:20qui ne les mènera nulle part mais qui leur permet d'exister.
21:22Je reprendrai juste la situation de Brassens.
21:24Là je ne fais rien à l'affaire.
21:26Quand on est con, on est con.
21:28On va marquer une pause et vous pourrez dire
21:30un petit mot tout de suite après.
21:32Mathieu Bachelon, à tout de suite.
21:34Sud Radio, parlons vrai.
21:36Sud Radio, parlons vrai.
21:38Sud Radio, le 10h midi,
21:40mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
21:42Et on n'a pas eu
21:44votre coup de gueule ? Vous vouliez peut-être dire
21:46un petit mot ?
21:48Oui, j'ai oublié.
21:50Jean-Baptiste Moreau, votre coup de gueule ?
21:52C'est pas vraiment un coup de gueule,
21:54c'est un coup de cœur.
21:56C'est l'accueil de la nomination
21:58de Michel Barnier dans le monde agricole
22:00qui est plutôt favorable, on va dire.
22:02Il était ministre de l'Agriculture.
22:04Sur la politique agricole commune, il a eu une action
22:06assez déterminante à l'époque où il était ministre.
22:08Pour rééquilibrer les ZPAC,
22:10je ne vais pas enterrer nos auditeurs
22:12sur les détails techniques, mais vis-à-vis notamment
22:14de l'élevage, il a fait un certain nombre de choses.
22:16Il a été élu local, donc vis-à-vis
22:18des élus locaux et de la ruralité, c'est quand même
22:20un point fort, parce qu'il a
22:22une image, certes, de raide techno,
22:24mais il n'est pas techno, il a été président du Conseil départemental,
22:26donc l'accueil dans les campagnes est plutôt
22:28bon, et surtout à l'issue
22:30de cette période
22:32où, en fait, ça a surtout révélé
22:34la médiocrité de la classe politique, qui sont
22:36plus attachés à leur parti qu'à leur patrie,
22:38qui pensent plus aux prochaines élections
22:40et à leurs destinées personnelles et à leurs futurs mandats
22:42qu'à l'avenir du pays
22:44et à l'intérêt de nos concitoyens.
22:46On a aujourd'hui un Premier ministre
22:48qui n'a pas d'ambition personnelle, enfin je ne pense pas,
22:50lors des futures
22:52échéances électorales, et qui va
22:54prendre enfin un peu de hauteur et qui va sortir,
22:56par rapport à ce que Fréderic Daby disait tout à l'heure,
22:58peut-être la politique
23:00du tout communication, où elle s'est enterrée
23:02depuis déjà pas mal de temps,
23:04je remonterai ça presque à une vingtaine d'années,
23:06où la politique se réduit à de la communication,
23:08ce qui ouvre grand les portes à des médiocres,
23:10qui ne sont bons qu'en communication,
23:12mais qui n'ont absolument aucun fond,
23:14et qui sont à peu près
23:16nuls sur tous les sujets,
23:18sauf sur TikTok.
23:20Il y en a à l'appel,
23:22j'aurai pas assez de temps pour les citer.
23:24On va revenir sur la nomination
23:26de Michel Barnier,
23:28après 51 jours.
23:30Vous ne me croyez pas quand je vous ai dit
23:32que certains journalistes avaient confondu
23:34Michel Barnier et Michèle Bernier,
23:36la comédienne. Écoutez,
23:38c'était un son du zapping de Gilles Gansman ce matin.
23:40C'est au tour de Michel Barnier
23:42d'être évoqué.
23:44Le fait que Michel Barnier ait
23:46beaucoup d'expérience en politique.
23:48Pourquoi Michel Barnier ? Plutôt que Xavier Bertrand.
23:50Michel Barnier,
23:52qui est la fille du professeur Choron,
23:54qui a beaucoup parlé de la politique,
23:56mais d'une manière très sympathique.
23:58On l'a évoqué avec Martine Laroche-Joubert.
24:00Est-ce que c'est
24:02l'inculture de certains journalistes ?
24:04Oui, je pense que vous pourriez en raconter
24:06pas mal.
24:08En 2017, une journaliste m'appelle
24:10pour parler de l'entourage d'Emmanuel Macron,
24:12et je parie que ce sont ses grognards.
24:14Elle me fait « Ah, mais ça veut dire que
24:16ça grogne, il y a des tensions
24:18dans son cabinet ? »
24:20C'est comme ça.
24:22J'ai pas donné de nom.
24:24C'était la preuve qu'il y a bien des journalistes
24:26qui ont confondu Barnier et Barnier.
24:28La plupart sont excellents et sont passionnés par la politique.
24:30Je les défends beaucoup.
24:32Frédéric, à vous le noir ?
24:34Je vais quand même nuancer sur un point.
24:3651 jours, c'est long,
24:38ça a été toute une dramatisation
24:40sur la scène médiatique.
24:42Du point de vue de l'opinion publique,
24:44ils ne s'en foutaient pas.
24:46Mais ils ont laissé du temps à Emmanuel Macron.
24:48Ils ont acheté la trêve
24:50olympique, la trêve estivale,
24:52la trêve paralympique.
24:54On était arrivé dans le « money time »,
24:56dans les arrêts de jeu. C'est vrai qu'après la rentrée scolaire,
24:58après la fin des paralympiques,
25:00il fallait un Premier ministre à la France.
25:02Mais quand, dans des enquêtes qualitatives,
25:04vous savez que je les aime beaucoup, parce qu'elles permettent
25:06de voir non pas comment les Français
25:08adhèrent à des idées, mais comment ils s'expriment,
25:10comment ils structurent des choses,
25:12les critiques à l'égard d'Emmanuel Macron
25:14étaient très peu liées à la non-nomination
25:16d'un Premier ministre qu'au fait
25:18que les Français étaient restés
25:20sur l'acte lourd de la dissolution
25:22qui reste un acte incompris,
25:24irrationnel, jugé irréfléchi
25:26et qui a, pardon de le dire,
25:28mais dissout l'image du 2020.
25:30Donc on n'était pas sur une ardente...
25:32Il n'y avait pas une attente, ça excitait
25:34le petit milieu médiatico-politique.
25:36Maintenant, les Français sont assez contents
25:38qu'il n'y ait pas un gouvernement,
25:40parce qu'on a besoin encore quelques jours.
25:42Mais on a un Premier ministre.
25:44Et je remarque que les fâcheux,
25:46les grognards,
25:48qui critiquaient l'arrivée
25:50de Michel Barnier
25:52à l'annonce de la nomination,
25:54ont changé d'avis à la vue
25:56de la passation de pouvoir.
25:58Vous en avez pensé quoi, Jean-Pierre Denis ?
26:00Déjà de cette longue période,
26:02et je crois que Frédéric Dhabi a raison,
26:04les Français s'en foutent.
26:06Ce n'était pas un sujet d'intense attente.
26:08Ce qu'on peut reprocher
26:10à cette période, c'est la méthode.
26:12Ce n'est pas la longueur de la période.
26:14En fait, on aurait pu arriver au même résultat,
26:16avec une plus grande légitimité,
26:18qui serait un atout pour le nouveau Premier ministre.
26:20Si Emmanuel Macron avait confié,
26:22mettons, à Lucie Castex,
26:24le soin de former un gouvernement
26:26avec une majorité parlementaire
26:28qu'elle n'aurait pas eue.
26:30Puis, dans une logique un peu de tradition démocratique,
26:32de confier au deuxième parti,
26:34en l'occurrence, c'est le RN,
26:36puis au troisième, Renaissance.
26:38Et puis, à ce moment-là, on aurait dit,
26:40on a fait le tour, il faut trouver une autre solution.
26:42C'est plutôt du temps
26:44utile qui a été un petit peu gâché.
26:46Et je pense que le premier à en pâtir,
26:48ça va être
26:50le nouveau Premier ministre.
26:52Moi, j'ai envie de dire tout ça pour ça.
26:54C'est-à-dire qu'il y a eu quand même,
26:56pas que de la part de l'Elysée,
26:58mais il y a eu toute une orchestration,
27:00avec tous les noms qui ont fuité, plus ou moins,
27:02on ne sait pas.
27:04Vous savez comment ça marche, les candidats eux-mêmes
27:06qui font fuiter les noms, il y a les fameux ballons d'essai,
27:08c'est-à-dire qu'il peut y avoir l'entourage,
27:10comme on dit, du Président de la République,
27:12qui peut faire fuiter des noms, pour voir comment ça fonctionne.
27:14Il peut y avoir des noms qu'on fait fuiter aussi,
27:16pour créer un leurre, pour, pendant ce temps-là,
27:18négocier avec quelqu'un d'autre.
27:20Toujours est-il que je pense que le grand public
27:22a été un peu, comment dire, noyé.
27:24Enfin, je pars sous le contrôle de Frédéric,
27:26qui lui a peut-être des indices plus précis,
27:28que le doigt mouillé que j'aurais.
27:30C'est-à-dire qu'on avait cette impression,
27:32voilà, d'une période un peu
27:34très longue,
27:36avec des noms qui sortaient par-ci, par-là,
27:38qui arrivaient, à la fin, à Michel Barnier,
27:40qui ne donnent pas, en plus, l'impression
27:42d'être,
27:44à tort ou à raison, le premier choix.
27:46C'est-à-dire qu'on a un peu l'impression qu'il a été choisi par défaut,
27:48parce que d'autres ont refusé,
27:50ou parce que les majorités n'ont pas pu
27:52se faire sur tel nom, ou sur telle autre chose,
27:54en fonction des arbitrages,
27:56avec, on l'a vu, le fait que le Rassemblement
27:58national, visiblement, aurait joué un rôle
28:00assez important, quand même, notamment
28:02dans la censure éventuelle, et dont le refus
28:04pour Xavier Bertrand, par exemple, qu'il n'aurait pas eu.
28:06Donc je pense qu'il y a une sorte de grand flou
28:08avec ce côté, tout ça pour ça.
28:10Surtout que les Français ne se placent
28:12que rarement dans une logique de casting,
28:14dans une logique de résultat,
28:16ça fait le lien avec ce qu'on s'est dit précédemment
28:18sur les écarts de tel ou tel député,
28:20on attend que les politiques changent l'avis, et c'est vrai
28:22que, voilà, maintenant,
28:24c'est pour ça aussi qu'ils ne sont pas passionnés par
28:26Le Feuilleton, Cazeneuve, Bertrand, ou d'autres.
28:28Oui, Jean-Baptiste, cette séquence ?
28:30Je ne pense pas que ce soit un choix
28:32par défaut, je pense qu'effectivement
28:34il y a des ballons d'essai qui sont mis,
28:36effectivement, c'est une situation
28:38inédite, donc le Président devait
28:40ajuster par rapport à
28:42qui était capable
28:44de réunir une majorité, et surtout stable,
28:46et ne pas être renversé le lendemain. Alors, bien sûr,
28:48il aurait pu nommer Lucie Casté, il aurait pu
28:50nommer Rassemblement National, mais
28:52je veux dire, on n'a quand même pas
28:54trop de temps à perdre, parce que ça, ça exigeait
28:56que l'Assemblée Nationale siège
28:58pendant les Jeux Olympiques, et tout ça, je n'imagine pas
29:00les Français se passionner, et surtout
29:02l'image que ça aurait donnée vis-à-vis d'extérieur,
29:04d'avoir une Assemblée Nationale qui censure
29:06Lucie Casté, qui censure le RN,
29:08et voilà, donc moi je pense
29:10qu'il valait mieux prendre le temps
29:12de réfléchir, comme l'a fait le Président, pour
29:14nommer une personne qui arrivera
29:16à composer un gouvernement, et à tenir
29:18le délai du budget du projet
29:20de loi de finances, qui est quand même
29:22une échéance importante dans la vie parlementaire,
29:24mais même dans la vie du pays, parce que s'il n'y a pas de budget
29:26voté, il n'y a pas de salaire pour les fonctionnaires, je pense que
29:28ça, ça sera autrement plus urtiquant
29:30que le fait d'avoir attendu 50 jours pour avoir
29:32un Premier Ministre, voilà, Michel Barnier
29:34c'est effectivement pas un perdreau de l'année,
29:36c'est quelqu'un qui a fait toutes ses classes en politique,
29:38qui a plutôt bien réussi les dernières
29:40missions qui lui ont été confiées, notamment au niveau de la négociation
29:42du Brexit, au niveau de l'Union Européenne,
29:44donc voilà, il va permettre
29:46de prendre un peu de hauteur, alors par contre, je ne suis pas sûr
29:48qu'il soit compatible avec le temps politique-médiatique
29:50du moment, c'est-à-dire que ce n'est pas quelqu'un
29:52qui va se ruer sur les réseaux sociaux, et qui va se ruer
29:54sur les plateaux télé, pour moi c'est une bonne chose,
29:56je ne suis pas sûr que pour les citoyens aujourd'hui
29:58qui sont habitués maintenant à la com pour la com,
30:00au niveau de la politique, soient encore prêts
30:02à avoir ce temps-là.
30:04Jean-Baptiste, Jean Castex
30:06était un peu dans cette situation-là aussi,
30:08enfin, pas le même âge,
30:10certes, mais c'était pas
30:12un surcommunicant.
30:14Il y a aussi un île local qui est ancrée sur le terrain, oui, c'est vrai.
30:16Bon, on marque une petite pause
30:18et on se retrouve dans un instant, à tout de suite.
30:28Et nous sommes
30:32ensemble jusqu'à midi pour évoquer
30:34la nomination de Michel Barnier,
30:36nouveau Premier Ministre,
30:38adoubé par l'ERN,
30:40ça fait partie
30:42des négociations, Frédéric Daby,
30:44qui ont eu lieu,
30:46effectivement, puisque Xavier Bertrand était
30:48donné comme Premier Ministre,
30:50veto absolu.
30:52Oui, mais Xavier Bertrand était celui qui tenait visiblement
30:54le plus la corde, comme on dit,
30:56et il y a eu
30:58un veto absolu du ERN.
31:00J'entends ce que vous dites,
31:02moi j'ai du mal avec le terme
31:04adoubé.
31:06C'est la lune de l'IBE.
31:08Mais qu'est-il sorti des urnes
31:10le 7 juillet,
31:12malgré un scrutin majoritaire à deux tours,
31:14qui traditionnellement, deux exceptions,
31:1688-2022, donne les majorités claires,
31:18il y a eu trois blocs.
31:20Trois blocs à 20-30 sièges
31:22près équivalents.
31:24Ce qui fait qu'on est dans un jeu à trois,
31:26avec un faiseur de roi, le parti radical
31:28de notre République, CLR,
31:30qui peut participer
31:32à des gouvernements,
31:34et c'est clair que le troisième,
31:36le bloc ERN,
31:38c'est la première France,
31:40peut être faiseur de roi, peut mettre
31:42des veto, c'est, je pense,
31:44ce qui s'est passé, la non-
31:46nomination de Bertrand,
31:48l'hypothèque
31:50Cazeneuve,
31:52c'est lié avant tout à ce rapport
31:54de force sorti des urnes complètement inédit,
31:56qui fait que chaque premier
31:58ministre sera dans une situation de
32:00fragilité absolue, puisqu'il suffit
32:02que les députés du NFP
32:04et ceux du RN votent la motion
32:06de censure, baissent le pouce,
32:08pour que le gouvernement tombe.
32:10Il fallait 51 jours pour
32:12s'en rendre compte ?
32:14Il fallait trouver...
32:16On l'a vu dès le 7 juillet.
32:18J'ai bien aimé le terme d'Edouard Philippe
32:20dans son interview du Point.
32:22C'est incouvernable, on peut même être plus vulgaire
32:24que ce ingouvernable, ça sera
32:26extrêmement compliqué d'éviter
32:28une nouvelle dissolution.
32:29Je ne veux pas jouer à Mme Nirma,
32:30parce que je n'en ai ni le talent, ni la compétence,
32:32mais globalement, de toute façon,
32:34on sait très bien que c'est un siège éjectable,
32:36que Michel Barnier peut très bien être demain,
32:38ou dans 15 jours,
32:40ou dans 3 mois, suite au PLF,
32:42renversé, parce que l'ERN va
32:44basculer, parce que, de toute façon, tout ça
32:46est lié d'une à la soumission totale du
32:48NFP à la France insoumise, au sectarisme
32:50de la France insoumise, qui a dit qu'il déposerait une motion de censure.
32:52On sait très bien que si l'ERN dépose une motion de censure demain,
32:54l'NFP ne le votera pas,
32:56et donc il y a peu de chances que ça passe.
32:58Par contre, on sait très bien que si l'NFP
33:00pose une motion de censure et que l'ERN le vote,
33:02le Premier ministre est renversé.
33:04Ces paramètres-là, et c'est ce qu'expliquait Frédéric
33:06avec ses 3 blocs, il n'y a rien de simple
33:08dans la gestion.
33:10Et moi, je ne vois pas, effectivement, comment ça tient
33:12plus d'un an, une Assemblée nationale telle que celle-là.
33:14Parce que dès qu'il va y avoir des décisions un peu
33:16difficiles à prendre, des décisions politiques,
33:18notamment, on voit bien, sur des déficits
33:20excessifs, il va y avoir des décisions
33:22courageuses à prendre, je ne vois pas bien
33:24qui va prendre la responsabilité de voter
33:26des hausses d'impôts
33:28ou des réductions de crédit
33:30sur tel ou tel ministère,
33:32avec la perspective d'une élection dans un an,
33:34ou même avec la perspective des élections de 2027.
33:36Donc, moi, je ne crois pas
33:38à la longévité. Là, on part
33:40au plus pressé, on essaye de trouver un Premier ministre
33:42qui va rester plus de 15 jours.
33:44Voilà, c'était ça le paramètre.
33:46Là, une de Libé qui fait
33:48le barnier
33:50une sorte, finalement, de marionnette,
33:52du RN est excessive.
33:54C'est absurde,
33:56surtout quand on connaît son parcours politique.
33:58Mais il y a quand même une forme
34:00de soutien sans participation.
34:02Alors, c'est sans participation, évidemment,
34:04un soutien minimal et qui ne tiendra
34:06que comme la corde
34:08tient le pendu, bon, ça, c'est une chose.
34:10Mais il y a une forme de soutien sans participation.
34:12La preuve, vous l'avez dit,
34:14il y a eu un veto à l'encontre
34:16de Xavier Bertrand, et donc le Président
34:18de la République a renoncé à nommer
34:20Xavier Bertrand. Mais le
34:22vrai juge de paix, c'est le
34:24moment du budget. Que va-t-il se passer
34:26au moment du budget ? Qui va voter
34:28contre ? Qui va s'abstenir ? Comment il va
34:30faire passer ce budget ?
34:32En réalité, c'est là que ça va se déterminer.
34:34Oui, Mathieu ?
34:36Non, mais on est sur, ce que disait Frédéric,
34:38une situation totalement inédite
34:40puisque, a priori,
34:42tout dans l'esprit de la Vème République,
34:44du moins, c'est ainsi
34:46qu'avait été
34:48rédigée la constitution de la Vème,
34:50devait garantir de ne pas
34:52basculer dans ces errements qui étaient les errements de la IVème.
34:54Et ça avait fonctionné, force est de constater,
34:56jusqu'ici. À part, effectivement,
34:58la majorité
35:00relative de 88
35:02et 2022. Mais 2022, c'est
35:04déjà l'ouverture de cette même
35:06fréquence, en réalité. Et là,
35:08on se retrouve avec un Parlement qui
35:10retrouve énormément
35:12de poids, mais pas forcément pour le meilleur, puisqu'on
35:14est vraiment dans ce qu'on a vu,
35:16c'est-à-dire du jeu d'alliance,
35:18du jeu de majorité,
35:20de majorité introuvable, de coalition,
35:22et avec,
35:24ce que disait très justement Jean-Baptiste,
35:26un gouvernement
35:28sur un siège désistable.
35:30On se retrouve dans une
35:32faille du système majoritaire à deux tours,
35:34avec un résultat proportionnel suite à un scrutin
35:36majoritaire à deux tours. Donc c'est ça
35:38qui rend le truc ingouvernable. Parce que si vous avez une vraie
35:40proportionnelle, vous avez effectivement
35:42des attributions de siège qui sont
35:44proportionnelles au résultat. Et donc vous avez des
35:46majorités qui peuvent arriver à se distinguer.
35:48Alors que là, c'est ingouvernable.
35:50On n'aurait pas des résultats fondamentalement
35:52différents,
35:54et on aurait des élus
35:56qui seraient encore plus
35:58déconnectés, malheureusement.
36:00Moi, je suis totalement opposé à la proportionnelle,
36:02c'est un problème.
36:04On touche aux limites de la Vème République,
36:06parce que là, on voit bien qu'on est à la limite
36:08de la crise de régime, avec un blocage,
36:10un président qui ne peut pas se représenter,
36:12une assemblée qui ne peut pas être dissoute.
36:14Néanmoins, le génie de cette
36:16constitution, c'est d'ouvrir des
36:18possibles qu'on n'avait pas vus
36:20venir, qu'on n'avait pas cru possibles.
36:22Moi, je suis assez vieux pour me souvenir
36:24de la première cohabitation.
36:26On avait dit, mais c'est impossible,
36:28c'est complètement contraire
36:30à l'esprit de la Vème République, la constitution.
36:32C'est inscrite très tranquillement,
36:34plusieurs fois, dans les mœurs
36:36de la Vème République. En revanche, ce qui a changé,
36:38c'est cette espèce d'accélération
36:40du temps politique qui est quand même
36:42particulière à la France. On est le pays
36:44qui a le plus de problèmes, depuis l'adoption
36:46du quinquennat, quand on compare avec tous les autres
36:48pays européens, et même avec l'Italie,
36:50on est un pays qui a une succession
36:52de premiers ministres qui sont de plus
36:54en plus éphémères.
36:56En fait, la réforme qui a peut-être
36:58fait basculer, c'est probablement le quinquennat
37:00qui a déséquilibré les institutions.
37:02Pour que la chose soit claire, je ne suis pas favorable à la proportionnelle,
37:04notamment dans les territoires ruraux, ça serait juste une catastrophe.
37:06Des scrutins d'Élysée dans des territoires ruraux
37:08où le citoyen a besoin d'interpeller son député
37:10pour tout et n'importe quoi,
37:12comme il a besoin d'interpeller son maire,
37:14ça serait une désaffection vis-à-vis des élections
37:16législatives, ce serait catastrophique pour moi
37:18dans des territoires ruraux.
37:20On ne parle pas de cohabitation,
37:22justement, l'Élysée parle de coexistence
37:24exigeante.
37:26C'est un bel élément de langage.
37:28Mais ça veut dire quoi ?
37:30Que la nuance, ça ne veut rien dire ?
37:32Pour que la chose soit claire,
37:34aujourd'hui, Michel Barnier,
37:36on l'a vu hier dans les déclarations, notamment d'Agnès Pannier-Renacher
37:38ou de l'aile gauche, on va dire,
37:40de l'ancienne majorité présidentielle,
37:42ce n'est pas un fait acquis.
37:44Le non-vote
37:46d'une motion de censure par un certain nombre de députés du centre,
37:48elle n'est pas garantie
37:50si Michel Barnier part
37:52dans des politiques très très favorables aux RN
37:54ou à l'extrême droite.
37:56Il n'est pas interdit que certains députés
37:58de l'ex-majorité présidentielle votent la censure.
38:00D'autant plus que ces députés
38:02sont moins attachés au Président
38:04et à Emmanuel Macron que par le passé
38:06parce qu'il y en a beaucoup qui lui en veulent de la dissolution.
38:08On sait bien que Gabriel Attal
38:10s'est compliqué aujourd'hui ses relations avec le Président de la République.
38:12Rien ne dit
38:14que demain, la censure ne soit pas
38:16votée contre Michel Barnier avec des voix des députés centristes.
38:18On n'est pas à l'abri de ça
38:20non plus.
38:22On parlait au début de notre échange
38:24on n'imagine quand même pas
38:26cet acte,
38:28ce comportement de la part de l'ex-majorité
38:30mais je partage votre point de vue
38:32Jean-Baptiste, on est dans une telle
38:34ère d'incertitude parlementaire
38:36alors il ne faut pas quand même
38:38mettre de côté
38:40l'équation ou plutôt l'ingrédient
38:42opinion publique. Les Français
38:44ne supporteraient pas
38:46un gouvernement technique où il ne se passerait rien,
38:48ne supporteraient pas un gouvernement
38:50qui expédierait les affaires courantes sans être
38:52un gouvernement fait démissionnaire.
38:54On est dans ce rapport politique
38:56ce qui n'a pas choisi le Président de la République.
38:58On est d'accord.
39:00Et puis on a évoqué tout à l'heure
39:02rapidement son expérience pendant le Brexit
39:04c'est quand même quelqu'un
39:06qui a négocié avec le Parti Conservateur
39:08britannique. Alors là,
39:10bon courage pour négocier avec un Parti Conservateur
39:12britannique qui est
39:14divisé avec lui-même à l'infini
39:16avec le souvenir,
39:18on va quand même oublier le cirque
39:20que c'était. Il a tenu son cap,
39:22il n'a pas lâché grand-chose,
39:24c'est plutôt un
39:26sans-faute. Il a obtenu
39:28le moins pire des Brexit
39:30possibles, en tout cas il a défendu
39:32jusqu'au bout la position et les intérêts
39:34de l'Union Européenne et des
39:36Etats qui la composent. Donc il a quand même
39:38un certain savoir-faire.
39:40Quand vous avez parlé tout à l'heure
39:42des confrères et confsœurs
39:44qui ont déformé son nom, moi j'ai envie de dire
39:46c'est Joe Barnier.
39:48Ce n'est pas celui d'aujourd'hui
39:50qui ne sait plus comment il s'appelle
39:52et qui ne peut plus se présenter. Celui d'il y a
39:544 ou 5 ans, que personne n'avait vu venir,
39:56qu'on disait
39:58usé, vieilli, fatigué, qui est arrivé
40:00quand même au pouvoir
40:02alors qu'on ne l'avait pas vu venir.
40:04Là, il y a quand même quelqu'un qui arrive avec une expérience,
40:06un demi-siècle d'expérience politique
40:08et de négociation, et je pense que par rapport
40:10à tout ce qu'on a dit jusqu'à présent,
40:12c'est un énorme expérience.
40:14Il est président de conseil départemental,
40:16il a été élu de base, on va dire, député.
40:18Donc, son expérience politique,
40:20elle plaide quand même pour lui.
40:22Si lui n'y arrive pas au niveau des négociations,
40:24pas grand monde va y arriver.
40:26Mais c'est ça qui est très intéressant et qui est très inédit.
40:28On ne discute pas sur sa capacité
40:30à agir, à réformer,
40:32mais sur la méthode.
40:34Sa capacité à écouter,
40:36engager des négociations,
40:38dialoguer, construire ce mécano
40:40parlementaire qui...
40:42Et gouvernemental.
40:44Avec qui va-t-il gouverner ?
40:46Avec qui va-t-il gouverner ?
40:48Avec qui va-t-il gouverner ?
40:50Est-ce qu'il va garder
40:52des éléments de l'ancienne équipe ?
40:54Est-ce que vous lui conseillez ?
40:56Mais d'un point de vue de l'opinion publique,
40:58je pense que ce ne sera pas une bonne chose.
41:00Il faut créer des conditions
41:02d'une forme de rupture, donc reprendre
41:04des ministres, même des ministres
41:06très populaires. Gérald Darmanin
41:08a quand même acquis un vrai crédit
41:10dans l'opinion publique. La ministre des Sports
41:12Amélie Oudéac est également très
41:14fortement, du fait de la très bonne gestion
41:16des Jeux Olympiques et Paralympiques.
41:18Mais c'est clair qu'il faut donner ce parfum
41:20de cohabitation.
41:22Et ce parfum, s'il y a des ministres
41:24qui continueraient leur lancée
41:26de 2022-2024, ce serait très attirant.
41:28C'est très compliqué, parce qu'Olivier Faure a dit qu'il n'y aurait pas
41:30un seul socialiste. Alors je ne suis pas sûr qu'Olivier Faure
41:32maîtrise l'ensemble des personnalités du Parti Socialiste
41:34et qu'ils vont tous lui obéir le doigt sur la couture du pantalon.
41:36Les personnalités de gauche pourraient rentrer.
41:38Les personnes de gauche doivent rentrer.
41:40Je pense que c'est incontournable s'il veut arriver
41:42à répondre aux attentes
41:44notamment des citoyens,
41:46telles qu'ils ont voté.
41:48Il est aussi obligé de composer
41:50avec le Centre, parce que je suis désolé,
41:52mais c'est quand même un des groupes majoritaires.
41:54Il y a plus de 190 députés
41:56entre le Modem et Ensemble pour la République.
41:58Donc il est obligé de composer avec eux.
42:00Il y aura forcément des ministres issus de ces rangs-là.
42:02En termes de com',
42:04garder des ministres
42:06du gouvernement actuel
42:08ne me semble pas être une très bonne idée.
42:10Jean-Pierre ?
42:12Ça me semble même une très mauvaise idée, mais est-ce qu'il aura
42:14le choix ?
42:16C'est pas sûr. Il a besoin quand même
42:18du soutien du camp présidentiel.
42:20Oui, il a besoin
42:22du soutien, mais il y a peut-être d'autres personnalités
42:24à trouver.
42:26Oui, mais ça fait partie aussi du compromis.
42:28Le compromis,
42:30c'est une opinion publique
42:32qui demande clairement une rupture.
42:34On est tous à peu près d'accord là-dessus.
42:36Et en même temps,
42:38le fait qu'il va devoir trouver
42:40sinon une majorité,
42:42du moins une absence de majorité
42:44contre lui, et donc ça fait
42:46partie du compromis, peut-être de reprendre
42:48des ministres.
42:50Le gouvernement est renversé dans les 15 jours.
42:52Ça ne peut pas tenir non plus.
42:54C'est pas un magicien.
42:56Les personnalités, il faut qu'ils prennent
42:58celles qui existent. Il ne va pas en inventer d'autres.
43:00Il faut quand même des gens qui
43:02sont un peu madrés politiquement pour aller discuter
43:04avec l'Assemblée nationale
43:06sur tel ou tel projet de loi qu'ils vont devoir porter.
43:08Il faut quand même des gens qui ont un peu d'expérience politique.
43:10On ne peut pas mettre que des techniciens non plus.
43:12Et puis, très probablement, tout cela
43:14pour ne rien faire. Parce que ce ne sont quand même pas
43:16les conditions pour agir.
43:18Dans un pays qui a un petit peu besoin de réformes,
43:20ce qu'on peut prédire,
43:22en effet, sans être madame Irma,
43:24mais sans trop de chances de se tromper,
43:26c'est que c'est un gouvernement qui ne pourra
43:28pas avoir une activité
43:30législative extrêmement
43:32dynamique. Et peut-être que cela va nous reposer
43:34aussi un petit peu.
43:36On va y revenir dans un instant. Ce matin, je ne sais pas si vous avez vu
43:38l'interview de Pascal Perrineau, politologue
43:40qui parle de coalition.
43:42Une expression où il fusionne
43:44cohabitation et coalition.
43:46Ça fait un peu alité.
43:48Un petit peu. Et puis, vous nous direz
43:50aussi, est-ce que la France est à droite ou à gauche ?
43:52Frédéric Daby, dans un instant.
43:54Tout de suite.
44:00Sud Radio. Le 10h midi.
44:02Mettez-vous d'accord. Valérie Exper.
44:04Et on est ensemble avec
44:06Jean-Pierre Denis, Mathieu Bachalon, Frédéric Daby
44:08et Jean-Baptiste Moreau.
44:10Quel gouvernement ? C'est ce qu'on évoquait.
44:12Est-ce qu'il y aura
44:14des ministres
44:16RN ? Est-ce que ça fait partie des
44:18noms ? Non, ça, c'est pas
44:20imaginable.
44:22Le RN est dans
44:24une logique d'opposition et une
44:26stratégie de distinction.
44:28La distinction par rapport à nos nouveaux fronts
44:30faits populaires, c'est la suite de la stratégie
44:32de la cravate et surtout l'idée,
44:34plus que jamais, que Marine Le Pen en
44:362027 ou avant, ou un autre candidat
44:38du RN, soit l'alternative.
44:40Et on ne peut pas être l'alternative si on
44:42donne le sentiment d'avoir du sel mouillé
44:44dans un gouvernement d'Emmanuel Macron.
44:46Pilote, les députés de l'ex-majorité présidentielle
44:48voteraient la censure immédiatement.
44:50C'est pas acceptable.
44:52Il y aura quoi, des NFP ?
44:54Oui, il y aura des NFP, des personnalités
44:56de gauche non-NFP.
44:58Et puis, vous parlez du gouvernement.
45:00Il y aura des LR
45:02et des partis de la société civile aussi.
45:04Moi, je croyais un gros
45:06ministère pour Bernard Cazeneuve, mais il a dit
45:08hier, a priori, qu'il ne participerait pas au gouvernement
45:10en tant que tel.
45:12C'est un peu compliqué d'avoir été
45:14pressenti comme le chef et de devenir...
45:16Mais par contre, du NFP,
45:18c'est pas sûr quand même, parce que dans
45:20les promoteurs du NFP, Olivier Faure a dit
45:22clairement qu'il n'est hors de question qu'il participe au gouvernement.
45:24Je pense que,
45:26sans faire Madame Irma,
45:28il faut reprendre l'expression de Jean-Baptiste tout à l'heure,
45:30sur la partie gauche,
45:32ce ne sera pas des personnalités
45:34de première ordre.
45:36Ce sera plutôt du débauchage individuel,
45:38je pense, ou des aventures individuelles
45:40avec soit des seconds couteaux,
45:42soit des personnalités qui n'ont pas eu d'activité politique
45:44depuis un certain temps.
45:46Je voudrais qu'on parle de ce qui intéresse
45:48les Français, à savoir le pouvoir
45:50d'achat. Frédéric Dhabi, vous avez
45:52publié une
45:54balise, c'est un sondage
45:56que vous faites régulièrement. Comment
45:58vous en sortez-vous avec le revenu de
46:00votre foyer, l'évolution du pouvoir d'achat ?
46:02Diriez-vous qu'il a
46:04au cours des derniers mois
46:06beaucoup augmenté, un peu augmenté, un peu
46:08diminué, beaucoup diminué ? Total
46:10diminué 59% ?
46:12C'est un sondage qui est assez
46:14je dirais ambivalent.
46:16D'un côté, on voit toujours que le pouvoir d'achat
46:18est une vraie... Ah ça c'était en 2007 ?
46:20Ensuite, 66%
46:22en mai 2023 et 60%
46:24comme vous le dites, c'est des
46:26questions qu'on pose régulièrement avec le JDD,
46:28avec LCI, avec Sud Radio.
46:30On a plus que jamais des Français préoccupés
46:32par cette question, avec un chiffre terrible,
46:34quasiment un Français sur deux nous déclare
46:36parce que c'est du déclaratif que le 10 du
46:38mois ils n'ont pas plus que 200
46:40euros sur leur compte, mais quand même
46:42et puis on a aussi
46:44quand on regarde les catégories les plus sensibles
46:46à la question du pouvoir d'achat, et là ça fait le lien
46:48avec l'attraction du vote terrain, ce sont les
46:50catégories de la France active, la France du travail,
46:52les ouvriers, les
46:5435-50 ans, les 50-64 ans.
46:56Il y a quand même un élément
46:58je dirais un peu encourageant dans ce sondage, c'est qu'on
47:00sent la crispation qui était terrible
47:02quand on avait fait cette enquête en 2023-2022.
47:04Inflation, hausse des prix,
47:06crise du prix
47:08des carburants, les choses se décrisent
47:10un peu sur tous les indicateurs, le sentiment
47:12de préoccupation, d'inquiétude
47:14recule, mais ça reste quand même quelque chose de
47:16très fort, et dans notre enquête qui a été diffusée
47:18lundi sur les priorités des Français,
47:20plus que jamais, le pouvoir d'achat sur classe
47:22en termes de préoccupation,
47:24la lutte contre le chômage, l'injustice maintenant
47:26je le dis souvent, ce n'est plus être au chômage
47:28c'est avoir un travail qui paye mal.
47:30Et là on est aussi au cœur du mal français.
47:32Et ça va avec le recul du chômage aussi
47:34qu'on observe depuis quelques années, mais effectivement
47:36le pouvoir d'achat c'est quelque chose
47:38moi j'ai fait la campagne des législatives
47:40pas avec un score
47:42fabuleux, mais bon j'ai 17% en premier tour
47:44c'est pas si mal, et effectivement
47:46c'est la préoccupation qui revient, y compris chez les retraités
47:48y compris dans toutes les classes
47:50on va dire d'âge, et dans toutes les
47:52catégories socio-professionnelles, c'est une préoccupation
47:54hyper importante. On voit bien qu'effectivement
47:56avec le recul de l'inflation, c'est moins
47:58prégnant que ça a pu l'être
48:00l'année passée, ou même encore en début d'année
48:02mais c'est un dossier dont
48:04le Premier Ministre et dont le futur gouvernement
48:06doit s'emparer à tout prix, parce que
48:08ce gouvernement qui va être
48:10nommé, ne peut pas se contenter d'immobilisme
48:12dans l'année qui vient, parce que
48:14sinon, on ouvre pour le coup droit à la porte
48:16au Front National sur le prochain coup
48:18donc si rien ne se
48:20passe, on a déjà le résultat de 2027
48:22les uns et les autres peuvent
48:24se présenter autant qu'ils veulent, Edouard Philippe
48:26et les autres, on sait qui va gagner en 2027
48:28si rien ne se passe d'ici là, s'il n'y a pas un
48:30changement dans la vie des Français, ressenti
48:32par les Français.
48:34C'est matériellement impossible d'obtenir des majorités
48:36à part sur
48:38l'euthanasie
48:40où il y a une majorité, très probablement
48:42à l'Assemblée Nationale
48:44je ne vois pas d'autres sujets sur lesquels
48:46il y aurait une espèce de consensus
48:48et certainement
48:50pas évidemment sur les questions
48:52migratoires
48:54certainement pas sur les questions
48:56d'écologie, pour prendre deux exemples
48:58diamétralement opposés
49:00dans le paysage politique, je ne vois pas
49:02comment il peut y avoir réponse. Et puis il y a des majorités distinctes
49:04qui votent des taxes distincts, ça peut exister
49:06à condition qu'il n'y ait pas de création.
49:08C'est-à-dire même comme ça que le gouvernement peut tenir ?
49:10Oui.
49:12Ce qui m'a marqué dans l'étude
49:14faite par nos amis de l'IFOP,
49:16c'est la question de
49:18l'âge, avec une sur-représentation
49:20des personnes qui se disent
49:22n'ayant plus rien, étant en découvert
49:24en fin de mois, chez les 35-49
49:26et même montant jusqu'à 64.
49:28C'est-à-dire qu'on a réalité
49:30les actifs, le monde du travail,
49:32les gens qui bossent,
49:34vous vous souvenez, le ferment des gilets jaunes, ça a débuté
49:36comme ça. C'était ça, des gens
49:38qui travaillent, mais qui
49:40sont plombés par
49:42l'immobilier, le crédit à
49:44rembourser pour la maison
49:46et surtout dans la France
49:48qu'on dit périphérique,
49:50la question des transports avec
49:52l'augmentation du prix de l'essence et le fait
49:54de devoir avoir deux voitures, souvent dans certaines
49:56familles. Et c'est ça qui est préoccupant, à mon avis,
49:58c'est le chantier prioritaire, quel que soit le gouvernement,
50:00c'est de permettre à cette France
50:02du travail qui n'est pas
50:04une France... On ne parle pas
50:06de jeunes qui viennent de débuter dans la vie
50:08et qui ont du mal à joindre les deux bouts, on parle de
50:10personnes qui, à priori, à 49 ans ou
50:12à 55 ans, sont censées travailler
50:14depuis quasiment une trentaine d'années
50:16et qui n'arrivent pas...
50:18Et ça en fait partie, parce que ces générations-là, elles doivent aider
50:20les jeunes qui débutent, justement, qui n'en ont plus besoin.
50:22J'allais vous dire, c'est
50:24chez les 50-64 ans que ce
50:26sentiment est le plus
50:28partagé. C'est la catégorie
50:30qui, depuis 2019, vote le plus
50:32au RN aux élections
50:34et c'est la catégorie maudite, entre guillemets.
50:36Celle qui est concernée au
50:38premier chef par la réforme des retraites,
50:40celle qui, dans le monde du travail, est parfois
50:42mise doucement dehors dans les entreprises
50:44et, comme vous le dites, chère Baptiste,
50:46la catégorie charnière qui aide ses
50:48enfants et qui est aussi souvent aidante
50:50de ses parents. Donc c'est vraiment la catégorie
50:52sur laquelle il faut, à mon avis,
50:54mettre le paquet, parce qu'on peut
50:56perdre une élection
50:58présidentielle en ayant le vote des personnes
51:00âgées. Giscaire 81,
51:02Sarkozy 2012. On ne peut pas
51:04gagner une présidentielle, en tout cas dans l'histoire
51:06de la République, sans avoir le vote de la France
51:08du travail qui a choisi Nicolas Sarkozy
51:10en 2007, Hollande en 2012.
51:12En 2022, c'était du 50-50,
51:14si je puis dire. On se contourne quasiment
51:16une avance très légère pour
51:18Emmanuel Macron face à Marine Le Pen.
51:20Mais est-ce qu'ils auront le temps ou la possibilité d'agir ?
51:22Ou les marches de manœuvre, c'est ça.
51:24C'est pour ça que
51:26le scénario le plus probable, c'est quand même une dissolution
51:28l'année prochaine. Je suis désolé.
51:30Il y a un an, 8 mois...
51:32Mais il faut que les partis bossent. Il faut
51:34qu'il y ait des vraies propositions qui émergent sur
51:36notamment ces thématiques-là, dans les partis
51:38politiques. Mais il faut qu'ils arrêtent de
51:40penser qu'aux prochaines échéances électorales
51:42et qu'ils s'intéressent un peu à la vie des Français. Ça changera.
51:44Oui, ça c'est pas nouveau.
51:46Jean-Baptiste a raison,
51:48mais c'est la queue de comètes
51:50d'années et d'années de partis qui ne bossent pas.
51:52On avait dit que le fond, ça ne servait à rien,
51:54que c'était l'ancien monde, que ce n'était pas intéressant.
51:56Et comme vous disiez tout à l'heure,
51:58qu'il valait mieux aller sur les réseaux sociaux,
52:00faire des messages courts...
52:02Et là, je mets tout le monde dans le même panier.
52:04La plupart des partis qui autrefois faisaient de la formation militante
52:06faisaient de la formation intellectuelle, ont totalement abandonné
52:08ce champ. Parti socialiste le premier,
52:10on parle à des anciens militants qui nous racontent que
52:12dans les années 70 et les années 80, il y avait des écoles de formation
52:14avec des listes de lecture, avec
52:16une rhétorique, tout ça, les militantes, et on se nourrissait,
52:18on était dans la société, on faisait groupe.
52:20Ça a totalement disparu. Ça marchait tant que c'était
52:22des machines à donner des mandats.
52:24Ça existe encore,
52:26mais dans un seul mouvement politique qui est LFI,
52:28où il y a une véritable formation
52:30des cadres et des militants.
52:32Pour le coup, vous avez raison,
52:34avec l'Institut de la Boétie,
52:36on en pense qu'on en veut,
52:38mais sur la forme,
52:40il y a une volonté effectivement de...
52:42Pour avoir été porte-parole d'En Marche, ça a existé aussi
52:44à partir de 2017, mais ça s'est étiolé
52:46au fur et à mesure, et on s'est mis
52:48dans les parenthèses des partis politiques
52:50de gouvernement traditionnel, que ce soit les LR ou le PS,
52:52qui ne font plus ça du tout.
52:54– Gabriel Attal, votre avis, qu'est-ce qu'il va faire ?
52:56– Emmanuel Macron a le chic
52:58de faire quitter Matignon à ses premiers ministres
53:00dans une situation de popularité très forte.
53:02Édouard Philippe, État de Grâce,
53:04Jean Castex,
53:06dans une situation très favorable.
53:08Isabel Borne,
53:10impopulaire, mais la reconnaissance
53:12d'un véritable courage en politique,
53:14et Gabriel Attal, c'est la deuxième personnalité
53:16préférée de notre barome, à la fois fille du ciel
53:18pour Paris Match et Soudalot, qui aura lieu
53:20au mois de septembre, puisque maintenant nous avons
53:22un premier ministre et j'espère bientôt
53:24un gouvernement, et effectivement
53:26il a marqué des points auprès des Français
53:28et lui aussi, il a bénéficié
53:30et il bénéficie encore d'une distinction
53:32par rapport à la figure, maintenant
53:34désormais assez repoussoire du président
53:36de la République. – Et le gros avantage, c'est qu'en huit mois,
53:38il n'a pas eu le temps de se faire trop d'ennemis
53:40et de perdre en crédibilité dans son poste de premier ministre.
53:42– Oui, on peut le faire en huit mois, il y en a
53:44qui sont arrivés. – Certains, ça a duré
53:46même moins de trois mois. – Oui.
53:48– Merci à tous les quatre, dans un instant, c'est Alexis Poulin,
53:50deux heures avec Alexis Poulin,
53:52dans un instant avec vous sur Sud Radio,
53:54très bon week-end à lundi.

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