• il y a 10 mois
Ce 26ème webinaire du groupe de travail régional AuRA "Forêt et changements climatiques", animé par la DRAAF, porte sur le guide de gestion ONF : vers des forêts encore plus mélangées.
Transcription
00:00 Bonjour à tous, je suis Abel Ménard, chef du pôle Territoires et Multifonctionnalités
00:08 de la forêt à la DRAF Auvergne-Rhône-Alpes et je suis heureuse de vous accueillir pour
00:12 ce 26e webinaire "Forêt et changement climatique".
00:16 Celui-ci est organisé dans le cadre du groupe de travail régional "Forêt et changement
00:21 climatique" animé par la DRAF.
00:23 Dans les principes retenus par ce groupe de travail pour favoriser les capacités d'adaptation
00:29 des forêts au changement climatique figure la diversité des essences.
00:33 Celle-ci peut être considérée à l'échelle de la parcelle ou de la propriété.
00:39 Ces principes ont été inscrits dans les orientations pour l'adaptation au changement
00:45 climatique des peuplements forestiers vulnérables ou dépérissants.
00:48 Donc ces orientations régionales ont été co-signées par le DRAF et par le DREAL.
00:54 Cette volonté de favoriser la diversité des essences pose de nombreuses questions.
00:59 Quelle diversité viser ? Comment faire ? Quelles essences sont compatibles ? Autant
01:05 de questions qui sont abordées dans le guide de gestion ONF "Vers des forêts encore plus
01:10 mélangées" qui fait l'objet du webinaire de ce soir.
01:14 J'ai le plaisir d'accueillir pour la présentation de ce guide Thierry Sardin qui est expert
01:19 national silviculture à l'ONF.
01:22 Son exposé se déroulera en deux parties, chacune suivie d'un temps de réponse à
01:27 vos questions.
01:28 Je vous invite à poser toutes vos questions dans le chat tout au long du webinaire.
01:32 Il durera une heure et sera comme d'habitude enregistré et mis en ligne sur le site internet
01:39 de la DRAF.
01:40 Je passe maintenant la parole à Thierry Sardin et je vous souhaite un très bon webinaire
01:44 à tous.
01:45 Merci beaucoup.
01:50 Je vais mettre ma présentation.
01:54 Je vais vous parler d'un projet de guide de gestion.
02:09 Il n'est pas abouti, je présenterai à la fin où on en est.
02:13 C'est un projet de forêt pour aller vers des forêts plus mélangées.
02:16 On veut faire de plus en plus de mélanges, mais il y en a déjà.
02:20 Il faut faire mieux.
02:21 Le contexte, comme ça vient d'être dit en introduction, favoriser les peuplements
02:28 mélangés est une action importante pour contribuer à l'adaptation des forêts au
02:32 changement climatique.
02:33 Dans la stratégie nationale d'adaptation des forêts au changement climatique de l'Office
02:40 national des forêts, il a été décidé de rédiger un guide pour proposer des préconisations,
02:49 des recommandations pour aller vers plus de peuplement mélangé.
02:52 Comme tous les guides de civiculture à l'ONS, ça se fait avec un groupe de travail qui
02:58 a tourné sur le territoire à partir de début 2021 avec des représentants des différentes
03:04 régions de la métropole.
03:08 Quel est le contenu prévisionnel du guide ?
03:15 C'est rappeler ce qu'est un mélange, plutôt ce que sont les mélanges, parce qu'il y
03:23 en a plusieurs sortes.
03:25 Je vais y revenir un peu.
03:27 Faire le point des avantages, bien sûr, qui sont nombreux, mais ne pas occulter les inconvénients
03:33 qu'il peut y avoir des peuplements mélangés.
03:35 Ensuite, on fera une petite pause à ce moment-là, et puis après je parlerai des grandes préconisations
03:43 pour favoriser le mélange lors du renouvellement des peuplements, c'est un stade crucial,
03:49 que ce soit en régénération naturelle d'une essence adaptée ou en régénération naturelle
03:54 d'une essence d'adaptation incertaine.
03:56 Pour expliciter ces termes, à l'Office national des forêts, avec les outils que
04:04 l'on a, il y a des incertitudes, certes, mais on a des éléments pour dire qu'une
04:11 essence peut être adaptée au futur climat, encore pour 50-70 ans, et d'autres qui sont
04:18 vraiment inadaptées, exemple de l'épicéa de Plaine.
04:23 Et puis il y a des essences, effectivement, qu'on met dans une catégorie un peu intermédiaire,
04:28 on parle d'adaptation incertaine, c'est souvent les grandes essences qui couvrent
04:34 des surfaces énormes, des stations très différenciées, très différentes, très
04:39 variées, je pense par exemple au hêtre, qu'on ne peut pas considérer comme une essence
04:45 adaptée ou inadaptée.
04:46 Et puis, effectivement, on parlera des préconisations quand on fait des plantations, et en évoquant
04:55 les mélanges compatibles, les essences qui sont compatibles, et comment on peut les mélanger.
05:00 Ensuite j'aborderai les grandes préconisations pour favoriser le mélange en conduite des
05:05 peuplements, c'est-à-dire des peuplements adultes qu'on éclaircit au cours de sa vie.
05:10 Et puis le guide, je ne le présenterai pas aujourd'hui, mais à la fin, il y aura des
05:15 fiches exemple, on en est sur des mélanges représentatifs, la mélange chêne-sessile-pin-sylvestre,
05:23 par exemple, sapinière-pécière et bien d'autres.
05:27 On n'a pas encore arrêté la liste précise.
05:30 Alors qu'est-ce qu'un peuplement mélangé ? On a effectivement pris une définition assez
05:38 large du mélange, bien sûr c'est la présence de plusieurs essences, mais derrière quand
05:45 on parle de peuplement mélangé, il y a une notion souvent d'intensité du mélange, qui
05:50 augmente avec le nombre d'essences, un peuplement avec cinq essences paraît plus mélangé qu'avec
05:55 deux, mais aussi avec la diversité des groupes auxquels ces essences appartiennent.
06:00 On considère souvent qu'un mélange feuillus, de plusieurs feuillus, est peut-être un peu
06:07 moins, des propriétés peut-être moins intéressantes, moins mélangées qu'un mélange de feuillus
06:12 et de résineux, qui ont des comportements peut-être plus complémentaires.
06:16 La proportion des essences dans le mélange s'y compte.
06:20 On a souvent un indicateur qui est le pourcentage maximum de l'essence principale, c'est-à-dire
06:27 la plus représentée, à partir duquel on considère qu'on a un peuplement mélangé.
06:32 Dans la notion de mélange, il ne faut pas oublier les essences diverses qui peuvent
06:38 y avoir en sous-étage, qui apportent dans le fonctionnement de l'écosystème des avantages,
06:46 donc c'est aussi une petite part du mélange, peut-être, mais moins prépondérant que l'étage
06:51 principal, mais c'est important.
06:52 Ensuite, le mélange peut porter sur des espèces aux rôles complémentaires.
06:58 A l'ONF, on a l'habitude d'utiliser le vocabulaire suivant, essence objectif principale, c'est
07:05 une essence majoritaire dans le peuplement et qui contribue au premier objectif du peuplement.
07:15 Sachant que c'est toujours multifonctionnel, mais si il y a une production de bois, c'est
07:20 l'essence majoritaire du chêne, du sapin, etc.
07:25 Il y a des essences objectifs associées, donc elles concourent à l'objectif principal,
07:31 s'il y a de la production de bois, mais là c'est plus des essences qui sont souvent
07:37 diffuses, qui ne sont jamais largement représentées dans un peuplement.
07:42 Le cas typique, ce sont les feuillus précieux.
07:44 Et puis il y a les essences d'accompagnement, qu'on dit d'accompagnement, qui n'ont pas
07:50 de rôle direct pour l'objectif principal, que ce soit production, mais il y a aussi
07:56 des peuplements qui ont des objectifs importants de protection, notamment en montagne.
07:59 Et ces essences d'accompagnement contribuent à maintenir en bon état le peuplement, à
08:05 participer à la biodiversité, à améliorer la qualité des arbres éventuellement de
08:11 l'essence objectif principal.
08:12 Donc toutes ces essences comptent dans le mélange, ce ne sont pas seulement que les
08:19 essences principales.
08:20 Il faut aussi avoir une vision dynamique du mélange.
08:26 On peut avoir sous un peuplement dit pur, c'est à dire quand on dit pur c'est souvent
08:31 que 80% des arbres sont d'une essence, mais dessous il peut s'installer des semis d'essence
08:39 très variées et on peut déjà considérer que ce peuplement présente les caractéristiques
08:44 d'un mélange en devenir et il faut savoir en profiter.
08:49 L'échelle du mélange aussi est importante, ça a été évoqué en introduction, il peut
08:55 y avoir différentes échelles, toutes ces échelles de gestion comptent, la forêt,
09:00 bien sûr, la parcelle, le parquet que nous on délimite à partir de 50 arbres, le bouquet
09:08 entre 5 et 50 arbres et le pied à pied.
09:11 Toutes ces échelles sont importantes et peuvent se combiner bien sûr.
09:16 Une petite remarque, c'est que quand on parle pied à pied, dans le peuplement adulte, chaque
09:23 arbre peut constituer une sorte de pixel jusqu'à 4 arbres, donc ça c'est à garder
09:32 en tête quand on fait des plantations, effectivement, plantations pied à pied pour un futur peuplement
09:38 mélangé pied à pied, on peut avoir des petites zones homogènes d'une essence de
09:43 3-4 arbres, ça n'enlèvera rien la possibilité d'avoir un pied à pied à terme.
09:48 Et bien sûr, la structure compte également parce qu'effectivement, je l'ai évoqué tout
09:54 à l'heure avec le sous étage, mais il y a la répartition des essences au sein d'un
09:58 peuplement selon les strates et les statuts.
10:04 Alors l'intérêt des mélanges, on s'est aspiré dans le guide d'un article de Jordan
10:13 Bellou, un docteur qui fait sa thèse sur les peuplements mélangés chêne, sessile,
10:20 pin, sylvestre, dans la revue de l'ONF Rendez-vous Techniques, RDVT.
10:26 Le premier intérêt que tout le monde a en tête, bien sûr, c'est la gestion des risques,
10:32 moins de risques de perdre le peuplement ou la forêt quand il y a plusieurs essences.
10:36 C'est le bon adage de ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
10:40 Il y a aussi bien sûr la résistance aux agressions biotiques.
10:44 C'est un avantage très souvent attesté en recherche par les travaux qui existent, pour
10:50 des mélanges notamment dans la strate dominante, une deuxième essence dans le plein maritime
10:56 par exemple, dans les Landes des Feuillus, même qu'en lisière améliore la résistance
11:03 des peuplements.
11:04 La résistance aux phénomènes abiotiques, l'avantage est moins univoque, les travaux
11:11 de recherche sont plus contrastés et sont souvent montrés sur les stations les plus
11:16 pauvres, les moins productives.
11:19 L'avantage des mélanges reste un avantage si bien sûr les essences sont adaptées sur
11:27 le long terme.
11:28 S'il y a deux essences et qu'aucune n'est vraiment adaptée, le mélange ne va pas créer
11:36 une meilleure adaptation.
11:37 Il faut quand même garder ça en tête.
11:39 L'effet du mélange sur la productivité, c'est un élément qui est souvent étudié
11:48 par les chercheurs, parce que ça se mesure, on mesure des diamètres, des croissances,
11:55 mais les résultats sont assez variables.
11:58 On trouve cependant un effet positif plus souvent sur stations médiocres et ça favorise
12:05 en général l'essence qui pousse déjà plus vite quand elle est seule.
12:10 Donc ce n'est pas forcément l'essence qui est la plus intéressante économiquement
12:15 ou pour la protection si on est dans un peuplement à rôle prépondérant de protection.
12:19 C'est un peu un des enseignements qu'il y a déjà dans notre projet de guide, c'est
12:28 que ce n'est pas un argument de chercher des mélanges qui vont produire plus, par
12:35 contre peut-être dans le produire mieux, parce que certains mélanges effectivement
12:40 quand on est en production de bois, quand on recherche la production du bois d'oeuvre
12:44 de qualité, le mélange améliore la qualité des arbres.
12:48 C'est connu que quand il y a un sous étage de charme ou d'être dans le chêne, c'est
12:56 là où on a probablement les plus beaux peuplements et donc c'est important.
13:02 Alors l'effet du mélange sur la biodiversité, c'est un avantage intuitif, puisqu'il y
13:08 a plusieurs essences donc a priori la biodiversité est plus élevée, mais là aussi tout n'est
13:15 pas totalement simple, c'est le moins qu'on puisse dire, et parfois la biodiversité du
13:22 peuplement pur est supérieure.
13:24 Ça a été montré dans le mélange chêne-sécile-pain-sylvestre, et bien le peuplement mélangé chêne-sécile-pain-sylvestre
13:33 a une biodiversité notée un peu moins bonne qu'un peuplement pur de chêne, qui a d'autres
13:40 éléments plus nombreux.
13:44 Quelque chose aussi qui ressort d'une méta-analyse en 2023, comme les chercheurs en font beaucoup
13:54 aujourd'hui, c'est que la diversité en essence bêta, c'est-à-dire des peuplements juxtaposés
14:02 de plusieurs essences, amortirait mieux les perturbations qu'on est en droit de s'attendre
14:09 avec le changement climatique que la diversité alpha, c'est-à-dire au sein d'un peuplement.
14:14 Donc ça, là aussi il ne faut pas non plus, parce que ça amortirait mieux d'aller que
14:21 dans un sens, mais en tout cas ça invite à rechercher le mélange aux deux échelles,
14:27 les peuplements juxtaposés différents et intra-peuplement aussi, et ne pas se focaliser
14:32 que sur les mélanges intimes.
14:34 Alors les inconvénients des mélanges, ça va être assez rapide, les inconvénients
14:43 sont d'abord liés à la gestion, c'est souvent plus difficile, donc quand c'est difficile
14:49 c'est plus coûteux à maintenir le mélange souhaité, quand on vise une certaine composition
14:56 du mélange avec des essences qu'on veut privilégier parce qu'elles répondent bien aux objectifs
15:00 de production, de protection, et bien c'est pas forcément facile, la dynamique naturelle
15:08 des fois ne nous aide pas.
15:10 Il peut y avoir, j'ai cité tout à l'heure, des effets positifs sur la qualité du bois,
15:16 mais il peut y avoir aussi un effet négatif sur la qualité du bois, si vous avez un mélange
15:21 avec une espèce qui a un couvert très clair mélangé avec une autre espèce plus d'ombre
15:27 qui a faculté à faire des grosses branches s'il y a de la lumière, et bien cette essence-là
15:33 va faire des très grosses branches et donc en termes de production ça ne sera pas terrible,
15:39 on aura une qualité médiocre.
15:42 Et puis les peuplements mélangés entraînent une logistique de gestion plus complexe, donc
15:49 c'est un petit inconvénient, il faut l'avoir en tête, c'est pas un handicap, on peut le
15:53 surmonter mais ça existe.
15:55 Et ces inconvénients sont d'autant plus marqués que l'échelle du mélange est petite, évidemment
16:02 si on a des mélanges avec un pixel de 2 ou 3 arts, et bien les interactions sont beaucoup
16:09 plus importantes que si on a des mélanges sur des pixels de 50 arts où ça sera qu'en
16:15 bordure.
16:16 Enfin en absence d'objectifs de production, voire de protection, qu'il n'y a pas d'objectif
16:24 avec une nécessité d'une composition que l'on souhaite vraiment cibler dans le choix
16:33 et le dosage du mélange, ces inconvénients n'existent pas puisque c'est lié à la gestion.
16:41 Voilà pour la première partie sur les mélanges, sur la description des mélanges.
16:51 Je vais peut-être faire un premier échange s'il y a des questions.
16:58 Alors il y avait juste une question à savoir si c'était un guide national ou régionalisé,
17:06 donc vous aviez dit que c'était un guide national, alors au départ ONF qui va être
17:10 élargi ?
17:11 Oui, tout à fait.
17:14 On est en contact avec les organismes de la forêt privée et quand on l'a lancé, ils
17:22 ne souhaitaient pas tout de suite s'investir dedans, donc on a un peu commencé de notre
17:25 côté, mais là il vient d'être, c'est à la fin je le redirai, il y a un projet qui
17:32 a été présenté au RMTA Force qui finance des projets de recherche d'aide à la gestion
17:38 et il y a un projet sur les peuples non mélangés et ce guide en fait partie, donc dans le projet
17:47 il y a la forêt privée, il y a la forêt publique, il y a un certain nombre de partenaires
17:51 recherche etc.
17:52 Donc ça va être un guide national, toutes propriétés confondues.
17:56 Merci beaucoup, donc n'hésitez pas pour ceux qui nous ont rejoints à poser vos questions
18:04 dans le chat tout au long du webinaire, donc je pense qu'on va poursuivre sauf s'il y
18:08 avait une question qui arrivait et puis on prendra à nouveau une session de questions
18:13 réponses en fin de webinaire.
18:15 D'accord, oui on pourra reprendre des questions sur cette première partie, il n'y a pas de
18:23 soucis.
18:24 Donc les préconisations sur lesquelles on a déjà écrit des choses pour la régénération
18:31 naturelle d'essence adaptée, donc je rappelle on est face à un peuplement où l'essence
18:37 est considérée comme relativement bien adaptée par rapport au changement climatique.
18:43 Donc il y a des recommandations qui existent déjà effectivement dans nos guides de silviculture
18:50 mais qu'il va falloir appliquer de manière encore plus rigoureuse.
18:54 D'abord c'est maintenir les stiges d'essence objectifs associés comme semenciers, on les
18:59 garde un peu plus longtemps quand on renouvelle, on fait attention que ces essences qui sont
19:05 souvent diffuses, rares, effectivement est assumé leur descendance, qu'il y ait des
19:11 jeunes semis et des gaules qui soient installés.
19:13 Inversement, on connaît, il y a des essences, ça peut être le tremble sur certaines stations
19:22 qui peuvent être potentiellement envahissantes et couvrir tout le sol et aller en l'encontre
19:32 des peuplements mélangés, donc ça il faut savoir les limiter, le forestier les limiter,
19:38 ça ne veut pas dire les éliminer mais on a des préconisations en martelage pour limiter
19:45 leur extension.
19:46 Ça peut être de créer de l'hétérogénité dans le couvert, surtout quand on a une essence
19:52 principale d'ombre comme le sapin ou le hedge, ça veut dire que quand on régénère, on
19:56 va peut-être à des endroits faire plus fort qu'à d'autres en ouverture de lumière pour
20:01 faire varier effectivement la composition de la régénération et des essences qui
20:07 peuvent s'installer.
20:08 C'est dans l'ouverture mais c'est dans la conduite de la régénération d'aller plus
20:15 rapidement parfois avec une espèce d'ombre, encore une fois, hedges ou sapins, s'il n'y
20:24 a pas de risque de blocage avec de la végétation type molinies, type fougères etc.
20:30 Donc c'est parfois par zone aller beaucoup plus vite et favoriser comme ça les pionnières.
20:37 En matière de pionnières, c'est là aussi avoir une gestion différenciée sur le pourtour
20:45 des parcelles, en lisière des forêts, le long des milieux ouverts, le long des routes,
20:50 avoir un martelage différent, une conduite différente qui favorise là aussi les essences
20:56 pionnières qui sont souvent dans les peuplements complets moins fréquentes.
21:01 C'est une question qui reste encore ouverte, qui n'est pas tranchée.
21:08 On se dit que pour favoriser le mélange, peut-être être moins exigeant en termes de densité
21:15 de semis de l'essence principale, mais les généticiens nous disent que si on veut profiter
21:21 quand même de la sélection génétique des jeunes arbres qui, dans leur jeunesse, subissent
21:29 des sécheresses dans le climat aujourd'hui déjà changé, on a peut-être intérêt
21:33 à avoir beaucoup de semis pour qu'ils se sélectionnent tout de suite au cours des étés,
21:46 comme ceux qu'on a connus ces deux dernières années.
21:48 Il y a une mortalité et on peut penser, les chercheurs l'ont montré pour le chêne,
21:52 que sur quelques années il y a déjà des phénomènes de sélection qui s'installent,
22:00 même si ce n'est pas eux qui vont tout régler, mais il faut savoir en profiter.
22:05 Il y a aussi dans la nature, quand on fait des travaux, des régénérations, on dose
22:13 les travaux pour favoriser les essences que l'on souhaite.
22:18 Donc des recommandations aujourd'hui, c'est d'être beaucoup moins interventionniste
22:24 quand on a des essences principales peu concurrentielles.
22:28 C'est le chêne, c'est les pains qui laissent passer de la lumière, qui favorisent déjà
22:39 le mélange.
22:40 Donc ça peut être des pratiques toutes simples, c'est de simplifier les consignes
22:50 en ne visant qu'une espèce concurrente.
22:52 On sait très bien qu'un ouvrier forestier, si on lui dit "tu vas dégager le chêne",
23:00 il y a de la concurrence, du jeûner, de la ronce, etc.
23:04 Il va y avoir plein de petites végétations différentes, d'espèces différentes, et
23:09 puis donc il va chercher partout peut-être à favoriser le chêne.
23:13 Et quand on fait ça, il y a des petits accidents, et puis il y a des espèces moins visibles
23:19 comme un poirier par-ci, un cerisier par-loir, qui peuvent passer à la trappe, même avec
23:24 un ouvrier qui a l'œil aiguisé.
23:27 Si on lui dit "ne travaille que dans cette parcelle-là, l'essence qui est problématique
23:35 par exemple c'est le jeûner, tu ne vises que le jeûner, s'il devient trop grand,
23:42 on pense qu'il a moins de probabilité d'avoir des broussailleuses malheureuses avec des
23:51 espèces rares qu'il n'aurait pas vues, surtout que souvent on fait ça en hiver.
23:55 La maîtrise des espèces arborées qui font des arbres, maintenant on considère qu'il
24:04 faut que ça soit exceptionnel, que si c'est très abondant et très concurrentiel, il
24:09 y a du boulot, il y a du charme, on laisse, sauf si bien sûr la parcelle est totalement
24:16 couverte de boulot, donc il faudra quand même un peu en enlever, mais si on a de temps en
24:24 temps, on n'y touche plus.
24:27 Dans le cas des essences concurrentielles qui supportent l'ombrage et donc sortent
24:34 de la concurrence, c'est le travail inverse, c'est à dire que là on ne va pas trop les
24:41 aider par rapport aux espèces ligneuses ou semi-ligneuses, la ronce etc, mais on va essayer
24:46 de plutôt intervenir au seul profit de la diversité, c'est à dire là de dire dans
24:52 ces parcelles, vous allez chercher des espèces arborées rares pour les favoriser, pour les
25:01 faire sortir de la concurrence de l'espèce principale qui est concurrentielle.
25:05 Il y a aussi dans l'intensité des travaux, il y a une intensité surfacique qu'il faut
25:15 que l'on apprenne, que l'on a déjà dans nos guides, mais qu'il faut intensifier encore
25:20 la pratique, c'est déjà de s'efforcer, s'il y a des zones où la concurrence ou
25:29 les travaux ne sont pas trop dynamiques, de ne pas y aller, de faire l'effort de ne pas
25:35 y aller parce qu'on sait très bien que si une entreprise, on lui dit tu vas sur toute
25:39 la parcelle, là où il n'y a pas grand chose à faire, il aura la tendance à quand même
25:51 travailler.
25:52 Donc voilà, ça c'est le cas d'une parcelle, on va lui dire sur la partie ouest là tu
25:57 y vas, mais là sur la partie est tu n'y vas pas du tout, même si peut-être il y aura
26:02 un peu de végétation, il y a peut-être des semis qui vont souffrir, etc.
26:05 Mais on limite.
26:07 L'autre façon de faire aussi, c'est que si la concurrence n'est pas homogène partout,
26:14 comme ici, j'ai estimé qu'il y avait 66% de la surface où il y a de la concurrence,
26:21 l'entreprise, à l'ouvrier, on lui dit dans cette parcelle, il faut que tu fasses attention,
26:26 il ne faut pas que tu travailles partout, il faut que tu travailles dans les 66% les
26:31 plus sales où la concurrence est la plus vive.
26:34 Et il va s'habituer à dire bon là c'est moins vif, donc je laisse pour ne pas perdre
26:40 de temps et parce que comme ça on lui dit sur cette parcelle là tu as moins de temps
26:44 que si c'était à dégager partout.
26:48 Donc à forcer un petit peu une intervention surfacique moins importante.
26:54 L'autre façon qui existe aussi dans les phases de renouvellement, c'est pour éviter le travail
27:02 trop important, c'est que dans une parcelle, imagé ici, avec des cloisonnements pour
27:12 circuler pour les ouvriers, on dit tu ne travailles qu'un point tous les 3 ou 4 mètres, tu circules
27:19 sur le cloisonnement et puis tous les 3 ou 4 mètres tu t'arrêtes et là tu dégages
27:24 un ou deux semis et c'est tout.
27:26 Et donc là on est sûr qu'il y a une zone qui n'est jamais travaillée et qui profitera
27:34 peut-être à plus de diversité que si on envoie les ouvriers et qu'ils ont fait un
27:41 travail dit en plein.
27:42 L'autre système c'est ce que je disais tout à l'heure pour les essences concurrentielles
27:50 comme le sapin, c'est de dire dans la parcelle, par exemple j'ai une régénération, j'ai
27:56 plutôt un peuplement de hêtres, et bien tu ne vas dégager que les fruitiers.
28:01 Et donc l'opérateur il cherche les fruitiers et quand il en voit un il le dégage si besoin
28:09 et du coup il dégage très peu de surface dans la parcelle et il a plus de chance effectivement
28:15 ensuite d'avoir une plus grande diversité, un plus grand mélange.
28:18 Surtout pour sauver ces essences qui sont souvent très concurrencées y compris par
28:25 l'essence principale.
28:26 Et puis s'il n'y a pas de diversité naturelle, vous avez compris que l'idée c'est quand
28:35 même de profiter de la nature au maximum parce qu'elle nous en offre de la diversité
28:40 et on en aura souvent beaucoup en économisant des travaux mais des fois on a des contextes
28:48 stationnels, les collines souvogiennes sur des soies lacides, il y a très très peu
28:53 de diversité et donc là on va aller vers planter, faire de l'enrichissement, c'est
28:59 la partie suivante je parlerai des plantations.
29:01 Mais aussi on a un itinéraire que j'appellerai de suivi de la dynamique naturelle, c'est
29:09 effectivement là aucun investissement en travaux, on laisse faire la nature totalement,
29:15 il peut y avoir des coupes pour récolter du bois et puis pour doser les essences pour
29:20 que le mélange soit maximum mais on est clairement dans des itinéraires qui sont favorisés
29:26 dans les conditions les plus difficiles mais pas uniquement.
29:29 C'est à dire que là où les investissements notamment en plantation seraient très risqués
29:36 vis-à-vis du changement climatique sur les plus mauvaises stations, on a une subiculture
29:44 légère sans investissement en tout cas en travaux.
29:49 Pour les régénérations, tout à l'heure j'ai évoqué le cas des essences d'adaptation
29:56 incertaines, souvent des essences qui sont présentes sur des grandes surfaces, quand
30:02 elle est peu adaptée, de toute façon comme elle est sur des très grandes surfaces, une
30:08 proportion non négligeable sera quand même régénérée naturellement avec les consignes
30:13 que je viens d'exposer, c'est à dire chercher le maximum de faire exprimer la sélection
30:19 naturelle, chercher au maximum l'expression du mélange, ça fait partie des itinéraires
30:27 possibles et puis l'autre itinéraire sera d'enrichir par plantation, c'est ce dont
30:34 je vais parler maintenant.
30:35 J'ai parlé tout à l'heure d'incertitude mais il y a une chose dont on est à peu près
30:41 certain c'est qu'il faut diversifier les itinéraires pour face au changement climatique
30:49 il faut diversifier les essences mais aussi les itinéraires, on a intérêt à ne pas
30:56 aller que dans une seule direction.
30:57 Pour les plantations dans ce guide national, il n'y aura pas de schéma précis, c'est
31:08 simplement des grandes orientations liées au but recherché, avec dans les plantations
31:14 de manière un peu schématique, trois niveaux d'investissement en plantation, la plantation
31:20 classique qui a été longtemps pratiquée, d'une ou plusieurs essences, on va le voir
31:26 en mélange, et donc là on plante entre 1100 et 1600 plants par hectare, peut-être 1200
31:33 à 1700 plants, pour avoir des aides il y a le seuil de 1200, je n'ai pas corrigé,
31:38 mais c'est la plantation dite en plein d'une essence principale, on change d'essence sur
31:44 la parcelle et on plante en une ou plusieurs essences.
31:48 Et puis il y a la plantation en plasso d'une essence principale, là aussi on change l'essence
31:54 principale mais on ne fait pas en plein, c'est des plasso de 16 à 25 plants régulièrement
32:01 répartis de manière un petit peu systématique, et avec au bout du compte environ 500 plants
32:09 par hectare, et là on peut planter sur une parcelle une seule essence, puisque effectivement
32:14 c'est mélangé, puisque la régénération naturelle qu'il y a entre les plasso constitue
32:20 déjà un mélange bien sûr qui est présent.
32:25 Et puis ensuite il y a une plantation qu'on dit de dissémination d'une essence qui contribue
32:31 immédiatement un peu au mélange, mais qui a vocation à devoir s'étendre ensuite,
32:37 donc c'est l'investissement le plus faible, 100 à 200 plants par hectare, je vais y revenir
32:44 sur cette itinéraire.
32:45 Alors la recommandation aujourd'hui pour les plantations en plein c'est de mélanger
32:53 si le projet fait plus de 4 hectares, mais on essaie de tenir compte de ce qu'il y a
32:59 autour, parce que quand on a un projet de plantation, quand on parle de peuplement mélangé,
33:08 il faut regarder ce qu'il y a autour, et on considère que si sur la parcelle on a pris
33:13 l'UG, pardon il y a une abréviation UG à l'ONF c'est unité de gestion, mais contrairement
33:21 à la forêt privée ou l'unité de gestion ça peut être la forêt, l'unité de gestion
33:24 nous c'est la parcelle ou la partie de parcelle qui a un itinéraire spécifique.
33:29 Donc si la plantation ne couvre qu'une partie, et si elle est à moins de 70% et que sur
33:37 le restant, sur les 30% ou plus, il y a d'autres essences, on n'est pas obligé de mettre
33:41 deux essences, parce que le mélange est constitué déjà par ce qui existe naturellement.
33:46 Un petit peu c'est ça le schéma du haut, ici je plante la zone rayée sur plus de 4
33:54 hectares, mais sur ma parcelle là, j'ai à peu près 40% d'autres essences, donc je
34:04 ne suis pas obligé, on ne recommande pas obligatoirement, on dit qu'une seule essence
34:08 peut être plantée, mais ça n'empêche qu'on peut en planter deux.
34:12 Par contre, si ma zone plantée sur ma parcelle fait plus de 70% de G, alors là, on dit qu'au
34:22 moins deux essences doivent être plantées.
34:24 C'est le même principe mais un peu imagé, avec des dessins qui ne sont pas très sexy
34:31 et on fera différemment dans un guide, c'est quand on fait de l'enrichissement par plage,
34:36 effectivement quand on plante 4 hectares par morceau etc, si ce qui reste de la parcelle
34:43 qui n'est pas plantée couvre plus de 30%, on n'est pas obligé de planter deux essences.
34:48 En revanche, si effectivement la plantation couvre plus de 70% de G, on dit qu'il faut
34:54 planter au moins deux essences.
34:56 Pour les plantations en plein, quand on plante, on peut faire des mélanges par parquet, c'est
35:08 mélange à minima, c'est à dire qu'on fait des zones de plus de 50 arcs côte à côte,
35:14 c'est un cas possible, c'est l'intérêt pour la diversité bêta dont je parlais tout
35:20 à l'heure.
35:21 Il y a les plantations par bande, alors à chaque fois on met attention au paysage parce
35:25 que ce n'est pas terrible les plantations par bande, mais ceci dit il y a des recommandations
35:30 des paysagistes pour des peuplements qui sont en lisière, alors ce n'est pas des bandes
35:37 effectivement, c'est des lignes d'espèces différentes qui sont parallèles à la lisière
35:43 qui créent effectivement un effet lisière progressif, mais effectivement ce n'est pas
35:49 les bandes six lignes dans le sens de la pente en montagne d'une espèce et six lignes d'une
35:55 autre espèce avec l'une éventuellement feuillue et l'autre résineuse qui effectivement ne
36:01 sont pas du tout recommandées.
36:02 Ensuite dans la plantation en plein, ça peut être une essence majoritaire et puis dedans
36:11 on plante des placeaux ou des bouquets d'une autre essence, alors on parle de petits placeaux
36:18 qui font à peu près 0,5 ar, c'est à dire qu'ils sont d'une demi largeur d'un cloisonnement
36:23 d'exploitation, globalement nous les cloisonnements d'exploitation sont recommandés à 18-20 mètres
36:29 donc ça fait des placeaux de 9 mètres de côté, ça peut être ce qu'on appelle des
36:37 grands placeaux, c'est de la largeur entre deux cloisonnements d'exploitation donc de
36:41 18 mètres, donc c'est des placeaux qui font à peu près 2 ar et puis ça peut être aussi
36:47 des bouquets et là on va jusqu'à 2 largeurs de cloisonnement d'exploitation donc 36 mètres
36:56 de côté à peu près.
36:58 Et donc on préconise effectivement de se faire des mélanges avec une essence à 80%
37:04 et l'autre à 20% ou 66% et 33%.
37:07 Alors pourquoi on ne fait pas 50/50 parce que quand on a deux essences comme ça qu'on
37:14 pense qui vont bien se comporter ensemble pour diversifier les itinéraires et pour
37:22 prendre moins de risques on préfère faire des parcelles avec une essence à 66% et l'autre
37:29 à 33% et la parcelle d'un côté faire les proportions inverses pour éviter éventuellement
37:34 d'avoir que du 50/50 pour pas généraliser la moitié, enfin les essences présentes
37:43 à moitié.
37:44 Et puis après il peut y avoir une essence principale en plein et puis des bouquets
37:48 de dissémination donc là pas de répartition systématique mais choisie pour optimiser
37:55 leur dissémination alors en montagne c'est en haut de versant, dans les régions du sud
38:01 c'est en amont du Mistral etc. en se disant que là on investit dans cette deuxième essence
38:06 moins mais qu'à terme on espère qu'elle gagnera du terrain.
38:12 Alors ça donne quoi des schémas ici, des dessins bricolés aussi mais sur la colonne
38:21 de gauche effectivement on a deux essences plantées, une verte et une bleue à 80% pour
38:30 la verte et à 20% pour la bleue et à droite c'est 33%.
38:34 Et alors de manière exprès j'ai mis des zones violettes sur les côtés, c'est ces
38:41 zones qu'on s'efforce de conserver sans plantation, ne pas chercher toujours à aller dans les
38:48 coins de tous les parcelles, garder ce qui s'installe naturellement au parti dès que
38:53 l'on peut.
38:54 Donc là des petits placeaux qui sont entre un demi et un quart entre les cloisonnements
39:02 d'exploitation qui sont un peu blancs, les grands placeaux qui font toute la largeur
39:06 et puis les bouquets qui recouvrent deux largeurs de cloisonnement.
39:11 Pour les plantations en placeaux, le deuxième système que je disais tout à l'heure de
39:20 500 plants par hectare, c'est un peu la même chose que ce que je viens de vous montrer
39:25 sauf que la zone verte c'est pas une plantation d'une essence, c'est la régénération
39:31 naturelle avec des petits placeaux et des grands placeaux.
39:35 Pour les plantations de dissémination, c'est des bouquets de 8 à 10 arres en général
39:40 ou des grands placeaux.
39:41 L'idée étant dans les plantations de dissémination, il y a de très faibles surfaces qu'on plante,
39:47 10% peut-être de la parcelle, c'est pas de faire des choses trop petites qu'après
39:53 on ne retrouve plus et qu'on n'arrive plus à suivre.
39:55 La notion de mélange compatible, le pixel minimum de l'essence introduite en mélange
40:07 en minorité dépend de son potentiel de croissance juvénile relativement à celle de sa voisine.
40:16 On comprend bien qu'une essence qui pousse moins vite que l'autre, si on veut quand
40:20 on la plante en mélange, il faut peut-être faire une plus grande zone où elle va se
40:26 concurrencer en intra-spécifique que si elle pousse très vite.
40:30 C'est pareil avec son pouvoir ombrageant, une espèce qui supporte l'ombrage des voisins
40:35 et qui pousserait un peu plus vite, on peut la mettre sur une plus petite surface.
40:39 Si elle a vraiment besoin de lumière, on a intérêt à la mettre sur des plus grandes
40:45 surfaces par rapport aux petits placeaux ou grands placeaux que j'ai parlé tout à l'heure.
40:50 Plus le risque d'être phagocytée est important, plus le pixel doit être grand de la plantation.
40:56 On a classé les espèces de manière assez simpliste en trois grandes catégories de
41:05 pouvoir ombrageant avec les essences faibles pouvoir ombrageant telles que le bouleau,
41:09 le cormier, le mélèze, à l'opposé les plus ombrageants tels que le charme, le nettre
41:16 et le sapin pectiné.
41:17 Il y a une grosse quantité d'essence qui sont au milieu.
41:22 L'idée c'est de proposer un schéma qui n'est pas encore définitif, il y a encore
41:30 des discussions.
41:31 Mais dans le mélange compatible, vous avez en colonne l'essence de la régénération
41:39 naturelle.
41:40 Par exemple ici j'ai une régénération naturelle de chaîne sessile, la première colonne,
41:44 je veux planter du chêne pubescent dedans.
41:48 Ce petit trait montre qu'il faut plutôt faire des grands placeaux ou des bouquets.
41:56 C'est à dire que là, comme le chêne pubescent pousse significativement moins vite que le
42:01 chêne sessile, si on ne veut pas le perdre, si on ne veut pas perdre l'investissement,
42:05 il ne faut pas prendre les petits placeaux qui sont les petits carrés comme ça.
42:08 Par exemple si on a une régénération naturelle de sapin pectiné qui est une espèce fortement
42:19 ombrageante, si on plante du chêne sessile dedans, on va plutôt mettre des grands placeaux
42:26 parce que sinon le pouvoir ombrageant du sapin pectiné pourrait mettre à mal nos
42:33 placeaux de chêne.
42:34 C'est pareil sur le Douglas qui a une croissance extrêmement rapide et donc là la plupart
42:43 des essences qu'on va mettre en mélange dans le Douglas, si on veut en mettre ces
42:48 essences là, du chêne, du cèdre, du palarissium, on va le mettre plutôt en bouquet parce qu'en
42:55 placeau il serait complètement phagocyté trop rapidement.
42:58 Donc on propose dans le guide deux graphiques comme ça, deux tableaux croisés, ça c'est
43:06 l'essence en régénération naturelle et là l'essence plantée dedans et il y a un
43:11 autre tableau, je ne vais pas vous le montrer, c'est le même principe, où il y a la première
43:16 essence plantée en majorité et la deuxième essence plantée.
43:20 Pour la conduite des peuplements, pour favoriser le mélange, des recommandations déjà générales
43:30 qui sont connues pour les peuplements à deux essences principales, on pratique déjà
43:34 de longue date, en forêt privée comme en forêt publique, le mélange sapin épicéa,
43:38 je pourrais mettre le hêtre aussi, le chêne et le pin.
43:42 Il y a aussi des forêts avec des peuplements multi-essences qui sont très particuliers
43:47 qui sont connues comme les plateaux calcaires, les forêts alluviales et puis effectivement
43:52 insister sur le maintien des essences d'accompagnement, ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas des
43:57 essences objectifs qu'il faut les éliminer.
44:01 Pour ce qui est de la conduite des peuplements, des mélanges qu'aujourd'hui on initie,
44:06 nouveau on ne mettra rien, attendons qu'il soit grand pour savoir ce qu'on va faire
44:10 dedans, si quand on mélange du cèdre et du pin lariciau, il faudra avoir des expériences
44:18 avant de pouvoir préconiser quelque chose.
44:21 Et donc les annexes dont je vous parlais tout à l'heure, je les ai déjà cités,
44:27 c'est le chêne sessil et le pin sylvestre qui est un mélange très abondant notamment
44:31 dans les forêts publiques mais aussi je pense privées, du centre de la France, du domaine
44:38 nigérien, les étrées de plateau calcaire et la sapinière pessia.
44:42 Donc ce projet… je vais essayer de couper le micro… excusez-moi… je vais essayer,
45:09 j'ai plus de voix… pardon, je vous laisse lire.
45:24 Pas de soucis, bon alors je vais prendre le relais.
45:27 Donc sur la suite du projet, Thierry Sardin en a dit un mot tout à l'heure en réponse
45:34 aux questions en première partie, c'est un projet de guide qui a été initié par
45:39 l'ONF et la forêt privée était au départ pas totalement prête pour participer.
45:45 Maintenant c'est chose faite et donc le projet a reçu un financement dans le cadre
45:49 du RMTA Force et sera poursuivi en lien avec la forêt privée et poursuivi et complété.
45:56 Donc il y a un certain nombre de partenaires, Agro-Paris Tech, le JIP Ecofort, Inrae, le
46:02 IRPF, l'IDF qui est l'Institut de développement forestier, donc l'Institut de recherche
46:07 du CNPF et puis l'IEFC qui est conduit en interne à l'ONF par Mélanie Cour et
46:16 puis l'objectif ce sera de le produire fin 2024, début 2025.
46:21 Alors un grand merci à Thierry Sardin pour sa présentation, merci à vous pour vos questions
46:28 aussi n'hésitez pas à continuer à les poser pendant la fin du webinaire.
46:33 Donc Thierry je ne sais pas si vous avez retrouvé un peu de voix pour répondre à quelques
46:36 questions.
46:37 Oui je vais essayer, j'avais une rhinopharyngite jusqu'à peu, je pensais que c'était passé
46:43 mais là ça a été, voilà.
46:46 Et puis du coup ça fait un long, enfin on parlait pendant longtemps.
46:52 On a une première question qui porte sur la première partie du webinaire donc qui
46:57 était sur les avantages et inconvénients du mélange.
46:59 Est-ce qu'on peut dire aussi que le fait de favoriser la diversité des essences présente
47:05 un avantage pour le paysage et puis aussi en termes d'acceptabilité sociale de la
47:12 gestion forestière ?
47:13 Oui c'est clair que pour le paysage c'est, je ne l'ai pas cité mais effectivement
47:21 c'est aussi un des avantages du mélange et donc le paysage est lié à l'acceptabilité
47:30 sociale sans problème bien sûr.
47:32 Merci, alors on a une question qui porte sur le nombre d'essences dans le mélange.
47:41 Est-ce qu'il y a un intérêt à enrichir en plantant nettement plus de deux essences,
47:46 par exemple jusqu'à 6/8 ? Est-ce que c'est bénéfique ou est-ce que c'est trop compliqué
47:51 de trouver autant d'essences qui peuvent cohabiter, notamment en termes de concurrence,
47:56 de besoin de lumière ?
47:57 Oui il y a un peu la réponse dans la question, c'est clair que planter le mélange, je ne
48:06 l'ai pas dit mais ce qui est important c'est que par rapport à la station, il faut trouver
48:11 déjà plusieurs essences qui soient adaptées à la station et au changement climatique.
48:15 On a des contextes de fertilité pas très bonne où on aura du mal à en trouver deux,
48:22 donc 6/8 c'est probablement difficile pour cette raison là.
48:28 Après il y a le suivi qu'il y a derrière, c'est à dire que si on va en mettre 6/8,
48:38 il y a des essences qu'on va probablement mettre en plus petite quantité, mais si on
48:41 le fait déjà, peut-être sur 5% des arbres, c'est des feuilles d'hiver, des feuilles
48:48 précieuses qui peuvent être mises dedans et qui participent un petit peu au mélange,
48:56 mais là on sait qu'on prend beaucoup de risques en termes de suivi derrière, d'autant
49:02 que ce sont des essences qui sont très impétantes pour les cervinées et que le cervinée est
49:08 le problème antérieur et numéro un par rapport au changement climatique.
49:13 Donc oui on peut, mais le risque est très élevé.
49:17 Merci, on a une question d'un collègue ONF mais qui concerne également la forêt privée.
49:26 Question ou remarque, il faudrait prévoir un chapitre pour le travail à l'échelle
49:31 d'un massif et pas seulement la silviculture par propriétaire.
49:34 A cette échelle, il faudrait favoriser les synergies entre les différents propriétaires
49:40 pour proposer à plusieurs des surfaces suffisantes pour des produits similaires.
49:44 Pensons à la commercialisation de demain.
49:46 Alors ça peut concerner les forêts privées qui sont connues pour leur morcellement, donc
49:52 dans ce cadre là on a des plans simples de gestion concertée et puis il existe différents
49:56 types de structures de regroupement.
49:58 Côté ONF, puisque c'était un collègue de l'ONF qui posait la question, est-ce
50:02 que vous avez des réactions sur ce sujet là ?
50:06 Oui, oui, je pense que dans les, enfin il y a une question par rapport au souci de commercialisation,
50:15 il y a une autre à l'opposé.
50:18 Donc souci de commercialisation, ça sous-entend effectivement qu'on fasse assez d'une
50:25 essence pour qu'il y ait une filière derrière.
50:27 L'inconvénient inverse c'est qu'il peut y avoir qu'une seule essence qui soit choisie
50:34 et donc pas d'effet de mélange.
50:35 C'est sur tout ça qu'il faut éviter.
50:37 Ok, alors on a une question qui concerne plus les notions d'habitat.
50:49 Donc ce guide traitera-t-il les notions d'habitat ? L'objectif est lors de plantation de s'approcher
50:56 le plus possible d'un contexte naturel déjà existant, sous un climat plus sec que celui
51:02 visé.
51:03 La clé d'entrée est donc l'habitat et non plus l'essence.
51:06 C'est une question très compliquée parce qu'effectivement, je ne sais pas ce que ça
51:15 sous-entend, mais si vis-à-vis de l'adaptation du changement climatique, on pense faire remonter
51:21 les essences arborées du sud de la France, par exemple du pin d'Alep qu'on va faire
51:26 remonter un peu plus au nord et un peu plus en altitude, est-ce que ça veut dire qu'en
51:32 même temps il faut planter les arbustes qui accompagnent le pin d'Alep aujourd'hui dans
51:41 son air naturel, le rhumarin, je ne sais quoi, quelle espèce ? Je ne sais pas.
51:50 Je ne suis pas spécialiste, j'ai l'impression qu'effectivement la notion d'habitat elle-même
51:58 va certainement être très nettement bouleversée, comme nos stations forestières, on dit essence
52:05 adaptée à la station, mais souvent la station elle combine le sol, la composition chimique,
52:13 l'exposition, etc. et le climat, et tout ça va être bouleversé.
52:17 Donc effectivement ce n'est pas forcément simple.
52:21 Merci, on a une autre question qui concerne le coût des travaux, en régénération naturelle
52:30 on a l'impression que les travaux seront forcément manuels pour avoir le niveau de
52:35 finesse décrit, donc plus coûteux, est-ce réaliste ?
52:39 Oui, pas forcément, on travaille un peu à la création d'outils mécaniques pour
52:50 faire des travaux en régénération naturelle, sur des bras articulés, etc. pour faire des
52:55 travaux assez fins.
52:57 Ce qu'il y a c'est que quand on va chercher, comme j'essaie de le montrer, en travaux manuels,
53:09 le mélange on va essayer de l'obtenir en faisant moins de travaux que ce qu'on faisait
53:12 jusqu'à maintenant, c'est-à-dire d'avoir des interventions plus légères, moins intensives
53:20 autant en surface que ponctuellement, et c'est là-dessus qu'on espère pouvoir sortir du mélange.
53:30 Mais effectivement, il faudra de toute façon passer par des plantations à certains endroits.
53:39 Je ne sais pas dans la question si c'est mécanique, il faut savoir qu'on a des outils portables
53:53 mécaniques, des débroussailleuses à dos électriques, qui sont donc effectivement
53:59 des aides, des outils qui peuvent permettre de faire un travail plus efficace, plus rapide,
54:07 que le travail purement manuel au croissant.
54:12 Je ne sais pas dans quel travail manuel, si l'idée il n'y avait que le croissant, ou
54:24 les petits outils portables aussi mécaniques peuvent être d'une aide importante.
54:30 Effectivement, alors une question sur les suites, c'est peut-être trop tôt pour répondre,
54:40 quand le GIT sera finalisé, est-ce qu'il y a une réflexion faite sur le transfert
54:45 de connaissances, parce que tout ce qui est proposé, ça implique un certain nombre de
54:50 changements de pratiques, donc est-ce qu'il y a une réflexion sur le transfert de connaissances
54:55 à la fois, en interne évidemment de l'ONF, mais aussi plus largement auprès de l'ensemble
55:00 des forestiers et notamment des ETF ?
55:02 Alors avec les ETF en partie oui, alors déjà je ne vais pas parler pour la forêt privée
55:13 parce qu'effectivement ce sera un guide commun, ils ont leur système pour déployer,
55:19 nous à l'ONF chaque fois qu'il y a un guide, il y a une diffusion et un déploiement auprès
55:25 de tous les personnels, donc il y aura un minimum un déploiement, il y aura des déclinaisons
55:31 régionales qui aborderont de manière un peu plus fine les contextes, c'est sûr que là
55:39 on ne va pas rentrer dans le détail de quels travaux faire, que faire quand on est en chaînée
55:45 ligérienne dans ce guide là, mais il y aura des déclinaisons régionales et là en général
55:51 il y a des formations et ce qu'on préconise en général c'est que tout ce qui concerne
55:56 les travaux, et donc là on est en plein beaucoup dans les travaux, notamment les travaux de
56:01 dégagement, on préconise de faire des formations mixtes des techniciens forestiers et des ouvriers,
56:11 c'est à dire ceux qui commandent les travaux et ceux qui les réalisent pour être bien
56:16 d'accord sur comment on doit faire, mais c'est hyper important effectivement il faut que
56:22 les prescripteurs ne soient pas déconnectés de ceux qui réalisent après, donc ça c'est
56:30 un gros chantier et donc on a déjà dans certaines régions, il y a déjà des guides
56:37 régionaux qui se mettent en place avec ces grandes préconisations et déjà des débuts
56:43 de formation qui se mettent en place, ouvriers, techniciens forestiers.
56:47 Très bien merci beaucoup, alors on arrive à la fin des questions et puis aussi à la
56:56 fin du temps imparti, donc on va conclure ce webinaire, un grand merci donc à notre
57:02 intervenant de ce soir Thierry Sardin de s'être mobilisé pour nous présenter ce sujet, merci
57:09 beaucoup à tous aussi pour votre participation et puis pour vos questions, vous retrouverez
57:15 très prochainement ce webinaire sur le site internet de la DRAF avec la présentation
57:19 qui a été faite à la rubrique forêt, bois, énergie, ensuite gestion de la forêt et
57:25 puis changement climatique, donc je vous dis à très bientôt pour le prochain webinaire
57:30 qui portera sur le bilan de l'année 2023 en matière de santé des forêts pour la région
57:36 Auvergne-Grenalpe, très bonne soirée à tous.
57:39 Merci beaucoup d'avoir été désolé pour les petits accros de la gorge à la fin, bonne

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